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Verger Jacques. La première réformation générale de l’Université de Paris (1366) . In: Comptes rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 155e année, N. 3, 2011. pp. 1229-1251;
doi : 10.3406/crai.2011.93275
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2011_num_155_3_93275
23. Les références sur Guillaume Grimoard étudiant puis professeur, sont réunies dans
Y. Chiron, op. cit. (n. 19), p. 32-70. Ses passages à Paris, sans doute assez brefs, comme étudiant au
collège de Cluny puis régent « extraordinaire » en droit canonique sont attestés par deux textes
postérieurs de 1388 (CUP, III, n° 1531) et 1411 (CUP, IV, n° 1930).
24. Voir par ex. pour l’époque même d’Urbain V, J. Verger, « Études et culture universitaire du
personnel de la Curie avignonnaise », dans Aux origines de l’État moderne. Le fonctionnement
administratif de la papauté avignonnaise (Coll. de l’École française de Rome, 138), Rome, 1990,
p. 61-78.
25. P. Jugie, Le Sacré collège et les cardinaux de la mort de Benoît XII à la mort de Grégoire
XI (1342-1378), 3 t., dactyl., Univ. de Paris I–Panthéon-Sorbonne, 2010.
26. Sur J. de Blauzac, voir la notice contenue dans la thèse de P. Jugie, op. cit. (n. 25), t. II,
p. 197-202.
27. L’hypothèse d’études à Orléans se fonde sur le fait que le premier bénéfice obtenu par ce
Méridional en dehors de son diocèse natal d’Uzès fut, en 1328, une expectative de prébende à
Orléans (ibid., p. 198).
28. M. Fournier, Les statuts et privilèges des universités françaises depuis leur fondation
jusqu’en 1789, t. II, Paris, 1891, n° 991.
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29. Dans M. Fournier, Les statuts et privilèges des universités françaises depuis leur fondation
jusqu’en 1789, t. I, Paris, 1890, n° 659, 672 (on notera que dans cet acte, émané du roi de France
Charles V, celui-ci qualifie le cardinal de Blauzac de noster fidelis et amicus, mais on ignore à quel
titre celui-ci a pu mériter ce qualificatif) et 686.
30. CUP, III, n° 1352.
31. Outre la notice de P. Jugie, op. cit. (n. 25), t. II, p. 143-156, j’ai pu consulter, grâce à l’am-
abilité de l’auteur, l’article de V. Tabbagh, « Gilles et Pierre Aycelin : deux frères cardinaux au
service des rois Jean II, Charles V et Charles VI », à paraître dans les actes du colloque « Évêques
et cardinaux princiers et curiaux (XIVe-début XVIe siècle). Des acteurs du pouvoir », tenu à Lille et
Tournai les 18 et 19 mars 2011.
32. Sur la carrière politique de Gilles et Pierre Aycelin, voir aussi R. Cazelles, Société politique,
noblesse et couronne sous Jean le Bon et Charles V, Genève-Paris, 1982, passim (p. 438, Pierre est
qualifié par erreur de neveu de Gilles alors qu’il était son frère cadet).
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33. L’élection de G. Aycelin comme proviseur de Sorbonne est signalée dans le livre des procu-
reurs de la nation anglaise à la date du 23 septembre 1361 (Auctarium Chartularii Universitatis
Parisiensis, H. Denifle et É. Chatelain éd., t. I, Paris, 1894, col. 267).
34. En 1368 par ex., G. Aycelin se fait remplacer dans ses fonctions de proviseur de Sorbonne
par le chancelier Grimier Boniface (sur celui-ci voir infra notes 39 à 51) et un autre maître en théo-
logie, Guillaume de Salvarvilla (Ch. Jourdain, Index chronologicus chartarum pertinencium ad
historiam Universitatis Parisiensis, Paris, 1862, n° 717).
35. Sur G. Martelet, voir la notice de M. Duijnstee, L’enseignement du droit civil à l’université
d’Orléans du début de la guerre de Cent Ans (1337) au siège de la ville (1428), Francfort/Main,
2010, p. 92-94.
36. C. Eubel, Hierarchia catholica Medii Ævi…, vol. I, Münster, 1913, p. 361.
37. Sur G. Romani, voir la notice de Th. Kaeppeli, Scriptores Ordinis Prædicatorum Medii Ævi,
vol. II, Rome, 1975, p. 159-160.
38. CUP, III, n° 1300.
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outre un souci de justice, un certain agacement devant les initiatives des autorités parisiennes et du
chancelier.
52. Voir l’article « Denis Foulechat » dans le Dictionnaire des Lettres françaises. Le Moyen
Âge, nlle éd. dir. par G. Hasenohr et M. Zink, Paris, 1994, p. 376-377.
53. La carrière universitaire et ecclésiastique de G. de Vervins peut être reconstituée à partir de
plusieurs suppliques et lettres pontificales publiées dans CUP, III, n° 1262, 1360, 1369, 1494, 1513,
1621, 1624 ; voir aussi Urbain V (1362-1370). Lettres communes, op. cit. (n. 46), t. IV, n° 14191 et
t. V, Rome, 1979, n° 16174. Voir également la notice très précise de C. Fabris, Étudier et vivre à
Paris au Moyen Âge. Le collège de Laon (XIVe-XVe siècles) (Mémoires et documents de l’École des
Chartes, 81), Paris, 2005, p. 406-407.
54. P. Jugie, Le cardinal Gui de Boulogne (1316-1373) : biographie et étude d’une familia
cardinalice, thèse dactyl. de l’École des Chartes, 3 t., Paris, 1986, t. II, p. 204-205 (référence
aimablement communiquée par l’auteur).
55. CUP, III, n° 1319, p. 143.
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56. « Il paroît qu’il [le chancelier] n’oublia pas en cette occasion les prétentions et les intérêts
de sa dignité » (J.-B. L. Crevier, op. cit. [n. 4], p. 445).
57. Cf. J. Verger, « Les universités françaises au XVe siècle : crise et tentatives de réforme »,
Cahiers d’histoire 21, 1976, p. 43-66 (réimpr. dans J. Verger, Les universités françaises au Moyen
Âge, Leyde, 1995, p. 228-255).
58. Il suffit de rappeler le témoignage de Christine de Pizan : « La congregacion des clers et de
l’estude avoit en grant reverence ; le recteur, les maistres et les clers solempnelz, dont y a maint,
mandoit souvent pour ouir la dottrine de leur science, usoit de leurs conseilz de ce qui apertenoit à
l’esperituaulté, moult les honnoroit et portoit en toutes choses, tenoit benivolens et en paix » (Le
livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles V par Christine de Pisan, S. Solente éd., t. II,
Paris, 1940, p. 46-47).
59. Cf. S. Lusignan, « Vérité garde le roy ». La construction d’une identité universitaire en
France (XIIIe-XVe siècle), Paris, 1999, p. 267-268.
60. Cf. N. Gorochov, « Charles V et les collèges parisiens : l’affirmation d’une politique
universitaire royale (1364-1380) », dans Paris et ses campagnes sous l’Ancien Régime. Mélanges
offerts à Jean Jacquart, M. Balard, J.-C. Hervé, N. Lemaître (éd.), Paris, 1994, p. 187-194.
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64. La liste des théologiens parisiens ayant condamné les propositions de D. Foulechat en
novembre 1364 et celle de la délégation envoyée à Avignon en janvier 1365 se trouvent dans CUP,
III, n° 1299 et 1300.
65. CUP, II, n° 1023, 1042.
66. Voir CUP, II, n° 1041, 1124, 1147, 1158 et CUP, III, n° 1195-96, 1201, 1218, 1270, 1272,
1288, 1298-99.
67. Voir CUP, II, n° 1051, 1062, 1080, 1143, 1145 et CUP, III, n° 1217, 1246, 1322.
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68. J. Verger, « Rector non est caput universitatis. Pouvoir et hiérarchie à l’université de Paris
au Moyen Âge », dans Vaticana et Medievalia. Études en l’honneur de Louis Duval-Arnould,
J.-M. Martin, B. Martin-Hisard et A. Paravicini Bagliani (éd.), Florence, 2008, p. 457-472.
69. Cf. J. Verger, « Les conflits “Town and Gown” au Moyen Âge : essai de typologie », dans
Les universités et la ville au Moyen Âge. Cohabitation et tension, P. Gilli, D. Le Blévec et J. Verger
(dir.), Leyde-Boston, 2007, p. 237-255.
70. CUP, III, n ° 1311-13 et 1316.
71. C’est par ex. l’hypothèse d’Y. Chiron, op. cit. (n. 19), p. 213-214, et il est vrai que dès le
20 août 1366 le roi, à la demande de l’université, enjoignit au prévôt de Paris de renouveler son
serment de respecter les privilèges de l’université (CUP, III, n° 1325).
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72. Cf. J. Verger, « Les statuts des universités françaises du Moyen Âge : quelques remarques »,
dans Dall’università degli studenti all’università degli studi, a cura di A. Romano, Messine, 1992,
p. 43-64 (réimpr. dans J. Verger, Les universités françaises, op. cit. [n. 57], p. 103-121).
73. Cf. J. Verger et Ch. Vulliez, « Cartulaires universitaires français », dans Les cartulaires,
O. Guyotjeannin, L. Morelle, M. Parisse (éd.), Paris, 1993, p. 423-449.
74. Voir F. Ehrle, I più antichi statuti della facoltà teologica dell’università di Bologna,
Bologne, 1932, qui contient, outre le texte des statuts bolognais de 1364, un parallèle minutieux
entre ceux-ci et les statuts parisiens antérieurs ou contemporains aux p. CLVIII-CXCIX.
75. Cf. infra notes 79 et 81.
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76. Tout au long du Chartularium, on peut relever de nombreuses occurrences de defectus pour
désigner des abus à réformer dans le fonctionnement de l’université ; voir Chartularium Universitatis
Parisiensis, H. Denifle et É. Chatelain éd., t. I, (abrégé désomais CUP, I), Paris, 1889, n° 515, CUP,
II, n° 728, 728a, 783, 999, 1008, etc.
77. Voir CUP, III, n° 1212, 1254, 1258, 1267, 1271, 1291, 1314.
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78. Il s’agit des articles relatifs aux leçons des bacheliers cursores en théologie qui se feront
textum exponendo et glosas notabiles declarando secundum modum antiquitus (…) approbatum
(CUP, III, n° 1319, p. 143), de l’obligation pour les étudiants ès-arts d’assister aux cours assis par
terre (ibid., p. 145) et de la liberté de choix de leurs lectures cursives pour les bacheliers ès-arts
(ibid., p. 147).
79. CUP, II, n° 1185 ; voir aussi CUP, II, n° 1188, p. 696.
80. Quod dicti scolares [artium] audientes suas lectiones in dicta facultate sedeant in terra
coram magistris, non in scampnis vel sedibus levatis a terra, (…) ut occasio superbie a juvenibus
secludatur (CUP, III, n° 1319, p. 145).
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déplacée avec les autres bacheliers ; les lectures des bacheliers sur
les Sentences ne devaient de toute façon être transmises aux station-
naires pour éventuelle copie et diffusion qu’après examen par une
commission de maîtres ; enfin les bacheliers, futurs candidats à la
licence, devaient avoir participé, notamment pendant leurs années
de « bacheliers formés », à toutes les disputes requises82. Rien de
tout cela ne semble nouveau et même le rappel que tout candidat à la
licence devait être présenté à l’examen par un maître effectivement
présent ou « réputé présent » à Paris, paraît destiné moins à lutter
contre l’absentéisme de certains régents qu’à éviter que des candi-
dats n’en profitent pour essayer de bénéficier de sortes de candida-
tures libres, sans véritable garantie magistrale, avec l’éventuelle
complicité d’un bedeau83.
La réforme de 1366 ne se résume cependant pas à des rappels à
l’ordre et à une volonté de retour aux usages anciens, ou supposés
tels. Elle introduisait ou au moins avalisait un certain nombre d’in-
novations ou d’adaptations. Mais elle le faisait discrètement, presque
sans le dire, ce qui en rend le repérage un peu délicat. Ces innova-
tions portent principalement sur deux points.
D’abord, au moins à la faculté des arts, un allègement des
programmes et un aménagement des cursus, rendus eux-mêmes
nécessaires par le raccourcissement des durées effectives d’études,
qui semble acquis dès avant 136684. La nouveauté la plus spectacu-
laire est la quasi disparition des enseignements universitaires de
grammaire, Priscien et Donat cédant, semble-t-il, la place aux gram-
mairiens « modernes » Alexandre de Villedieu (Doctrinale) et
Évrard de Béthune (Grecismus), dont on reconnaissait d’ailleurs, de
manière désormais officielle, qu’ils seraient normalement étudiés
dans des studia pré-universitaires avant même l’entrée à la faculté
81. Pour la faculté de théologie, on dispose de quelques statuts sans doute antérieurs à 1366
(CUP, II, n° 1188), mais le recueil le plus important est de la fin du XIVe siècle, même s’il contient
évidemment des textes d’origine plus ancienne (CUP, II, n° 1189, 1190).
82. Pour l’organisation des études à la faculté de théologie, voir l’étude de P. Glorieux,
« L’enseignement au Moyen Âge. Techniques et méthodes en usage à la Faculté de Théologie de
Paris, au XIIIe siècle », Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge 35, 1968, p. 65-186,
fondée essentiellement, malgré son titre, sur les statuts du XIVe siècle dont nous parlons ici.
83. Item quod nullus possit licentiari in theologia, aut incipere, legere Sententias aut aliquem
cursum in theologia sub aliquo magistro a Parisius absente, nisi ille per facultatem regens presens
fuerit reputatus, nec bedellus magistri absentis ab incipientibus antedictis aliquid recipiat quoquo
modo (CUP, III, n° 1319, p. 144).
84. Du milieu du XIIIe au milieu du XIVe siècle, d’après M. Tanaka, La nation anglo-allemande
de l’Université de Paris à la fin du Moyen Âge, Paris, 1990, p. 31-32 et 62-63, la durée des études
d’arts était passée de 7 à 3 ou 4 ans.
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90. Statuta autem alia et consuetudines predicti studii, nisi in quantum premissis obviant, in suo
volumus robore remanere (CUP, III, n° 1319, p. 147).
91. CUP, III, n° 1319, p. 146-147. Sur les privilèges bénéficiaux des universitaires parisiens,
rapide synthèse dans P. Kibre, Scholarly Privileges in the Middle Ages. The Rights, Privileges, and
Immunities, of Scholars and Universities at Bologna, Padua, Paris, and Oxford, Londres, 1961,
p. 227-250.
92. CUP, I, n° 32, p. 91.
93. Historia Universitatis Parisiensis, t. IV, op. cit. (n. 3), p. 277 et 295-296 et CUP, II, n° 1068
et 1120.
94. Ce pourquoi la réforme de 1366 précise que tout candidat à un bénéfice devra se présenter
devant la commission de sa faculté dicturus causam suam verbis latinis (CUP, II, n° 1319, p. 146).
95. Au lendemain de la réforme, Charles V essaiera d’ailleurs de le leur interdire par une ordon-
nance du 18 mars 1367 (CUP, III, n° 1332).
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