Définition - Objets de la géologie

CHAPITRE 3 La géologie est une science de la

Terre ou globe terrestre. Les roches
et les couches sont le premier objet
d’étude de la géologie.
La Terre se compose de plusieurs
enveloppes. De la profondeur à la
surface, sur un rayon moyen de
6370 kilomètres, on trouve :
noyau, manteau (ou
asthénosphère) et lithosphère
qui englobe la CROUTE
TERRESTRE.

La géologie s’intéresse à l’enveloppe rigide

(dure) la plus externe : la LITHOSPHERE
et directement accessible à l’observation. La
géologie est une science d’observation.
Cette lithosphère n’est pas immuable (invariable). Elle se déforme, se casse, se plisse. On
dit qu’elle évolue, qu’elle est en mouvement. La géologie étudie également cette évolution au
cours des temps passés et à venir.
La géologie suscite un grand intérêt scientifique. De nos jours, elle s’étend à l’étude du
système solaire, de notre galaxie (la Voie Lactée) et même de l’ensemble de l’Univers ou
Cosmos. De ce fait la géologie se rattache aux Sciences de la Terre et de l’Univers (STU).
 But scientifique
Elle s’intéresse à l’étude des roches,
des minéraux, des fossiles, mais aussi
aux ressources naturelles (eaux,
minerais, charbon, hydrocarbures,
pierres de construction…). La
géologie s’intéresse également à
l’activité terrestre illustrée par les
tremblements de terre ou
séismes, les éruptions volcaniques, les
instabilités de terrain (éboulements,
glissements).
 Géologie – Biologie : Intérêt l’une pour l’autre

La géologie s’intéresse au monde inorganique

et en premier lieu aux roches et à ses
composants : minéraux, cristaux, fossiles.
Les fossiles sont des restes d’animaux et de
végétaux, donc d’anciens organismes qui ont
vécu il y a des millions d’années et qui ont disparu,
parfois totalement de nos jours. Exemple le plus
connu : les dinosaures.
La paléontologie, science qui étudie les fossiles se
trouve à la jonction de la biologie et de
la géologie.

Fig.1. Dents fossile de requin Otodus retrouvées dans

le gisement de phosphate de Bled El Hadba(Tébessa)
Le biologiste étudie l’organisme actuel qui présente de grandes similitudes avec les
fossiles. En donnant le genre, l’espèce et l’environnement, il apporte une aide précieuse
au géologue qui va retrouver les conditions géologiques de l’époque.
On dit qu’il remonte le temps géologique.
Par ailleurs, les fossiles emprisonnés dans les couches, ou strates, permettent de
subdiviser le temps.
La paléontologie a permis l’élaboration d’une sorte de calendrier géologique dite «
Echelle des temps géologiques » ou « Echelle stratigraphique ». Cette dernière
représente un outil scientifique indispensable aux géologues.
 Les grandes étapes de l'histoire du vivant

Charles Darwin (1809-1882) géologue et

biologiste anglais, grâce à son concept sur
l’origine des espèces.

Cm : Cambrien ; O : Ordovicien ; S : Silurien ; D : Dévonien ; C : Carbonifère ; P : Permien ; Tr : Trias ; J : Jurassique ; Cr

: Crétacé ; Pg : Paléogène ; Ng : Néogène.
But économique
Différentes études de géologie
- La géologie marine : Elle s’intéresse aux milieux marins, aux
sédiments des côtes marines. Avec la paléontologie, c’est la branche
qui présente le plus d’affinités avec la biologie.

- Géologie de l’ingénieur : c’est la branche qui s’intéresse aux

propriétés physiques des roches, afin de tester leur capacité à soutenir
des constructions et ouvrages d’art (ponts, barrages, routes…). Cette
branche fait souvent appel à la pétrographie, la minéralogie, la
tectonique, l’hydrogéologie, la géophysique (autre spécialité des Sciences
de la Terre).
Méthodes d’étude et différentes échelles d’observation en géologie
Les méthodes d’étude sont celles d’une approche scientifique classique, notamment
lorsqu’il s’agit de travaux naturalistes. Ces derniers débutent par une étude générale.
On dit également à grande échelle d’observation : étude d’une région, d’un gisement.
Ils se poursuivent par une étude de détail, ou petite échelle d’observation : étude des
roches (utilisation d’un microscope polarisant différent de celui des biologistes), des
minéraux, fossiles, des eaux lorsqu’il s’agit d’hydrogéologie ou de géologie marine.
Sur le terrain, le géologue est muni, entre autres, d’un marteau de géologue, d’une
boussole (aujourd’hui on utilise le GPS pour se localiser, mais la boussole reste
indispensable), de loupes, de cartes topographiques et géologiques (utilisées aussi par les
biologistes, géographes, urbanistes, architectes, archéologues…), de sacs
d’échantillonnage, de marqueurs indélébiles, de carnets, un marqueur et spectromètre
portable
 Autres appareillages : Certains appareils comme le diffractomètre aux rayons X (RX),
fluorescence x SPECTROMETRE, section polie microscope polarisant et le MEB
(microscope optique à balayage) permettent d’étudier la structure et la composition
chimique des minéraux.

Les étapes simplifiées de la préparation mécanique des échantillons.

Les étapes sont dans l’ordre :

- Passage de l’échantillon par une série de concasseur à mâchoire à différente ouverture de fente :
 Broyeur 50 - 20 mm ;
 Broyeur 20 - 10 mm ;
 Broyeur 05 mm ;
- Il est ensuite envoyé au broyeur à rouleau ayant une
- ouverture de 01 mm ;
- Séchage systématique dans une étuve à environ 105°c ;
- Quartage systématique après le séchage pour obtenir un échantillon représentatif ;
- Après le quartage, l’échantillon représentatif est envoyé à la finition pour obtenir une granulométrie variant
entre 90 et 70 µm à l’aide d’un broyeur à disque.
En premier lieu l’équipe géotechnique doit identifier et classer les échantillons
disponibles selon leurs morphologie, poids et couleurs.

3
1 – Analyse chimique
I-ANALYSE PAR FLUORESCENCE DES RAYONS X (FX)
I-1-PRINCIPE D’ANALYSE
L’échantillon naturel, réduit en poudre est mélangé à du tétra borate de lithium, porté à une fusion à 1200°C afin
d’obtenir un verre transparent homogène (perle boratée) qui sera utilisé pour l’analyse des éléments majeurs.
La perle obtenue est soumise à une source de rayonnements X primaires. Il s’ensuit une excitation des atomes qui
vont émettre un rayonnement X secondaire de fluorescence caractéristique de la composition chimique de l’échantillon
analysé. Selon un programme d’analyse établi préalablement sur des standards internationaux par type d’échantillon,
la concentration des éléments chimiques composant l’échantillon est déterminée.

I-2-CONDITIONS D’ANALYSES
Équipement : Spectromètre séquentiel (à dispersion de longueur d’onde) Exp :Bruker-Axs: S8 TIGER. Anode en
rhodium et Logiciel pour le traitement des données : Spectra plus.
La concentration d’un échantillon inconnu est déterminée par des courbes d’étalonnage qui sont tracées pour chaque
élément après avoir fixé tous les paramètres de mesure (kV-mA, cristal analyseur, collimateur (faisceau de rayons de
lumière), la longueur d’onde d’émission, le temps de mesure et le détecteur).

La perte au feu (PAF) est obtenue par calcination de l’échantillon brut à l’état naturel (sans séchage) dans un four à
1050°C pendant deux heures (calcination) . Elle exprime la fraction volatile de l’échantillon (humidité, CO2, matière
organique etc).
L’extraction des métaux par calcination est une technique analytique de séparation préparatoire
visant à extraire des échantillons métalliques à partir de leur matrice minérale et organique. Elle
consiste à soumettre l’échantillon à de très haute température (500- 1050°C) afin d’enlever la matière
organique et l’eau, par convection forcé,

EXEMPLE de RESULTATS D’ANALYSES CHIMIQUES

% éléments chimiques % éléments chimiques
Désignation

TOTAL
Mn2O3

As2O3

Sc2O3
Fe2O3

Cr2O3
Al2O3
Na2O

MgO

P2O5

V2O5

Y2O3
ZrO2
CuO
SiO2

TiO2
CaO

BaO
ZnO

PAF
K2O

SrO
SO3

NiO
Cl
N°

1 A 0,06 0,36 3,92 5,70 1,91 0,04 0,01 2,04 0,19 0,23 81,42 0,02 0,0100 0,0056 <0,001 0,0200 0,0300 0,0082 0,1000 0,0300 0,0100 <0,001 <0,001 3,90 100,01

2 B1 0,16 0,90 8,01 9,09 1,21 0,07 0,07 0,97 0,23 0,10 69,65 0,03 0,0088 0,0054 <0,001 0,0200 0,0100 0,0100 0,1000 0,0300 0,0052 <0,001 <0,001 9,70 100,38
 2 Analyse minéralogique

2-1
Les échantillons représentatifs sont broyés et mis en pastille

Fig. Echantillon A : couleur rouge sang Fig.. Echantillon B : noir brunâtre

(Hématite) (Magnétite)
 2-1 Analyse par la methode de la diffraction des rayons x

Counts
gara djebilet_HEMATITE
iron(III) oxide
Goethite, syn
400
Magnetite
Biotite-1\ITM\RG, Ti-rich
Enstatite ferroan

200

0
10 20 30 40 50 60
Position [°2Theta]

Peak List
Hematite; Fe2 O3
Goethite, syn; Fe O ( O H )
Magnetite; ( Fe , Mg ) ( Al , Cr , Fe , Ti )2 O4
Biotite-1\ITM\RG, Ti-rich; K ( Mg2.06 Fe.6 Ti.34 ) ( Al1.14 Si2.86 O10 ) ( O H )1.16 F.3 O.54
Enstatite ferroan; ( Mg1.385 Fe0.395 Ca0.01 Al0.21 ) ( Si1.76 Al.024 O6 )

L'analyse des échantillons pas la méthode de la diffraction des rayons X montre que:

-L'échantillon N° 1(Hématite) est composé principalement d'une hématite en

association avec une magnétite, goethite, enstatite et biotite.
2-2 Détermination et identification des minéraux en sections polies.

Composition Teneur en % Forme des Dimension des

minéralogique grains grains (mm)
Hématite 60 Massive 0.05-10
Magnétite 20 Nodule 0.05-0.5
Hydroxydes de fer 05 Enduit -
 Sections polies ou Lames minces
Pour observation par micrographie

Goethite

Magnétite

automorphe
Magnétite
subautomorphe
Diatomite

Phosphate
Lame mince montrant les grains de quartz cimentés par de la calcite.
Chaque plage de couleur correspond à un cristal unique.
3- Analyse par microscope électronique à balayage (micrographie MEB):

Le microscope électronique à balayage (MEB) utilise un fin faisceau d'électrons, émis par un
canon à électrons. Des lentilles électromagnétiques permettent de focaliser le faisceau
d'électrons sur l'échantillon.

L'interaction entre les électrons et l'échantillon provoque la formation d'électrons secondaires

de plus faible énergie. Ils sont amplifiés puis détectés et convertis en un signal électrique. Ce
processus est réalisé en chaque point de l'échantillon par un balayage du microscope.
L'ensemble des signaux permet de reconstruire la topographie de l'échantillon et de fournir
une image en relief.
Les échantillons doivent être déshydratés puis subir un traitement pour devenir conducteur
(nettoyage). L'échantillon est ensuite placé sur le porte-objet. La pression à l’intérieur du MEB
est réduite jusqu’à 2.99 10-3 Pascal (2.99 10-8 bar).
 Le porte-objet

Les résultats obtenus en grossissement de 500 µm à 10 µm pour la lame mince

Phosphate
Les roches
Définition de roche
Une roche est un matériau solide en général formé d’un
assemblage de minéraux.

Les roches sont constituées de minéraux, et les minéraux sont

constitués d'éléments chimiques. Une roche peut être constituée
d’une ou de plusieurs espèces minérales.

CC= Calcite

Granite (FK+QZ+BO) Marbre (CC)

 Classification des roches
3 types de roches
1. Sédimentaires

2. Magmatiques (ignées)

3. Métamorphiques
La roche est comme le biscuit

Minéraux Roches
 Les roches magmatiques (ignées)
Les roches magmatiques, ou roches
ignées, comprennent les roches
intrusives (exemple: granite) et les
roches extrusives (exemple: basalte).
• Exemple: Volcan Kilauea, Hawaii

Mont Ngauruhoe, Nouvelle-Zélande

Source: University of Hawaii
Les roches sédimentaires
Les roches sédimentaires proviennent de l'accumulation de sédiments
(argile, sable, gravier) qui se déposent en couches dans un bassin, à la
surface de l’écorce terrestre.
• Exemple: Grand Canyon, États-Unis

Source: Gérard Thérin

Exemples : Conglomérat, grès

Université de Liège

Conglomérat Grès Ile Devon, Nunavut

Les roches métamorphiques
Une roche métamorphique est formée par la recristallisation, et
généralement la déformation, de roches sédimentaires ou de roches
magmatiques sous l‘effet de la température et de la pression à des
profondeurs de plusieurs kilomètres.
Exemples : gneiss, paragneiss, • Exemple: racines
marbre, ardoise d’une chaîne de
montagnes
(orogène)

Source: Planète Terre, Université Laval

Source: Ben Gadd (Corax Press, 2009)

Les minéraux
Qu’est-ce qu’un minéral ?
Un minéral est une substance inorganique solide qui se présente
sous forme de cristal ou solide cristallin.

Cristaux de quartz
Cristaux de pyrite

Cristaux d’amazonite
 Aperçu général
Il existe plus de 4000 variétés de minéraux dans la nature, dont
une douzaine sont les plus abondants (ex: quartz).
Elémént Pourcentage en poids dans la
chimique croute terrestre
Oxygène 46.71
La grande majorité des minéraux qui constituent la croûte Silicium 27.69
terrestre sont constitués de huit (8) éléments chimiques : Aluminium 8.07
Fer 5.05
Calcium 3.65
Sodium 2.75
Potassium 2.58
Magnésium 2.08
Titane 0.62
Hydrogène 0.14
Phosphore 0.13
Carbone 0.094
Manganèse 0.09
Soufre 0.052
Baryum 0.05
Chlore 0.045
Chrome 0.035
Fluor 0.029
Zirconium 0.025
Nickel 0.019
 Le quartz : un minéral !

SiO2
 La biotite : un minéral !

K(Mg,Fe)3AlSiO10(F,OH)2
 La pyrite : un minéral !

FeS2
 La magnétite : un minéral !

Fe3O4
La goethite : un minéral !

FeO(OH)
La labradorite : un minéral !

(Na,Ca)(Si,Al)4O8
 La grenat : un minéral !

(Ca, Mg ou Fe)3(Al, Fe ou Cr)2(SiO4)3

 Le diamant : un minéral !

C
 L’or : un minéral !

Au
 Le gypse : un minéral !

CaSO4•2(H2O)
Argent natif
Ag
Cuivre natif
Cu
Or natif
Au
Mercure natif
Hg
Soufre natif
S
Carbone natif
Diamant C
Carbone natif
Graphite C
Quartz
dioxyde de silicium (silice) SiO2
Quartz
dioxyde de silicium (silice) SiO2
Quartz + inclusions de rutile
quartz : SiO2 rutile : TiO2
Améthyste
quartz violet SiO2+ impuretés : Al, Fe, Ca, Mg, Li, Na
Calcite
un des carbonates les plus abondants CaCO3
Crocoïte
chromate de plomb PbCrO4
Erythrine
arséniate de cobalt et arsenic Co3(AsO4) ; 28 H2O
Fluorine
fluorure de calcium CaF2 + impuretés
Fluorine
fluorure de calcium CaF2 + impuretés
Grenat
silicate X3Y2(SiO4)3 (X=Fe2+, Mn2+, Ca2+ ; Y=Al3+, Fe3+, Cr3+)
Lazulite
phosphate de Fe, Mg, Al (Mg,Fe)Al2(PO4)2(OH)2
Malachite
carbonate de cuivre Cu2(CO3)(OH)2
Mimétite
arséniate de plomb Pb5(AsO4)3Cl
Pharmacosidérite
arséniate de fer et potassium KFe4(AsO4)(OH)4 - 7H2O
Picropharmacolite
arséniate de Ca, Mg Ca4Mg(HAsO4)2(AsO4)2-11 H2O
Pyrite
sulfure de fer FeS2
Pyrolusite
dioxyde de manganèse MnO2
Pyromorphite
phosphate de plomb Pb5(PO4)3Cl
Tobernite
phosphate de cuivre et d’uranium Cu(UO2)2(PO4)2 – 8,12 H2O
Turquoise
phosphate de cuivre et d’aluminium CuAl6(PO4)4(OH)8 – 4 H2O
Vanadinite
vanadate de plomb Pb5(VO4)3Cl
Wulfenite
phosphate de molybdène PbMoO4
Dureté des minéraux
La dureté d’un minéral est déterminée par sa résistance à se faire rayer.

Échelle relative de dureté des minéraux (Échelle de Mohs)

Dureté Minéraux
1 Talc Rayés par l’ongle
2 Gypse (minéraux très tendres)
On part du
minéral le 3 Calcite Rayés par une pièce de monnaie
moins dur 4 Fluorite de 1 cent (minéraux assez tendres)
(talc) 5 Apatite Rayés par une pointe de canif
au 6 Orthose (minéraux assez durs)
minéral
7 Quartz
le plus dur
(diamant) 8 Topaze Rayent le verre
9 Corindon (minéraux très durs)
10 Diamant
 Les minerais
Un minerai est un gisement particulier suffisamment concentré pour en justifier une exploitation
commerciale. Le minéral doit donc générer des profits pour devenir minerai !

( Extraction de la diatomée massive Sig Mascara)

Gisement de Fer de Gara Djebilet ( Tindouf – Algérie )