Les machines à absorption peuvent jouer un rôle important dans la transition énergétique en raison de leur

capacité à valoriser les sources d'énergie renouvelables de type solaire et géothermique et à rendre cette chaleur
utile pour plusieurs applications.

La loi universelle de l’entropie croissante conduit à l’écoulement naturel de la chaleur dans le sens opposé au
gradient de la température. La pompe à chaleur permet d’inverser le sens naturel de l’écoulement tout comme
une pompe transportant un liquide à des points plus élevés.
La théorie sur laquelle se fond la pompe à chaleur est connue depuis 1824 lorsque la thermodynamique a pris
naissance avec la publication du mémoire de NICOLAS SADI CARNOT . Et depuis, plusieurs travaux ont été
réalisés dans ce sens:

Les travaux de NAINE en 1877 ont signé la naissance de la première machine frigorifique. C’était une installation
de laboratoire fonctionnant en continu et utilisant le mélange eau-acide sulfurique. Ces travaux ont marqué le
début des recherches dans le domaine de la production du froid, bien que l’utilisation de ce mélange a cessé à
partir de 1920 pour des raisons de corrosion et de toxicité .
Dès 1960, une industrie Japonaise des climatiseurs s’est développée pour aboutir, en 1964, à la conception et la
commercialisation d’un climatiseur à absorption fonctionnant avec la solution d’eau-bromure de lithium, actionnés
par combustion de gaz .
La performance d’un système à absorption est étroitement liée aux propriétés thermodynamiques, physiques et
chimiques des fluides de travail utilisés .
Pour cela, le couple Réfrigérant/Absorbant doit satisfaire :
· La température d’ébullition du réfrigérant pur doit présenter une large différence avec celle de
l’absorbant ;
· La fraction du réfrigérant dans le mélange doit être la plus élevée possible ;
· La chaleur de vaporisation du réfrigérant doit être élevée ;
· Les propriétés de la cinétique de transfert de quantité de mouvement (viscosité), de chaleur
(conductivité thermique) et de masse (coefficient de diffusion) doivent être favorables ;
· Le mélange doit être chimiquement stable ;
· Le mélange doit être non toxique et non explosif.
· Le mélange doit être non corrosif ;
· Le mélange doit être le moins cher possible.
 II- Définitions
Définition du coefficient de Performance (COP) et coefficient d'efficacité frigorifique (EER)

Le COP : coefficient de performances. C’est le rapport entre l’énergie utile (la chaleur délivrée par
la PAC) et l’énergie fournie (l’énergie pour entraîner le compresseur)

COP = énergie utile / énergie fournie

PAC : Pompe à Chaleur

Le COP global de la PAC tient compte des auxiliaires et intègre les consommations d’énergie pour
le dégivrage.

L’EER : coefficient d’efficacité frigorifique. Il représente la performance énergétique de la pompe à

chaleur fonctionnant en mode rafraîchissement/climatisation.

EER = énergie utile (chaleur absorbée à l'évaporateur) / énergie fournie (au compresseur)
 III- THÉORIES

Présentation d’une pompe à chaleur à absorption

Comme le montre la figure 1, une pompe à chaleur à absorption comprend essentiellement:

Un évaporateur: permet de capter la chaleur à une source chaude,
Un générateur: Où se fait la séparation réfrigérant-absorbant. On obtient, alors, une solution pauvre en
réfrigérant.
Un condenseur: Permet de restituer la chaleur prise de l’évaporateur dans le milieu à réchauffer,
Un absorbeur: On obtient une solution riche en réfrigérant.
Un échangeur de chaleur: Échange thermique entre solution riche et solution pauvre,
Le détendeur 1: Maintenir la différence de pression entre le condenseur (haute pression) et
l’évaporateur (basse pression),
Une pompe de circulation de la solution.
Une pompe à chaleur à absorption est
un cycle frigorifique utilisant deux
fluides:
• L’un circule à travers tous les
éléments du cycle; C’est le fluide
calorigène.
 L’autre est responsable de
véhiculer le fluide précité entre
l’absorbeur et le générateur:
C’est le fluide absorbant.

Figure 1: Schéma simplifié d’une pompe à chaleur

Le système à absorption
Principe de fonctionnement : Les machines à absorption liquide fonctionnent grâce à la faculté
de certains liquides d’absorber (réaction exothermique) et de désorber (réaction
endothermique) une vapeur. Elles utilisent également le fait que la solubilité de cette vapeur
dans le liquide dépend de la température et de la pression. Ainsi, ces machines utilisent comme
fluide de travail un mélange binaire, dont l’un des composant est beaucoup plus volatil que
l’autre, et constitue le fluide frigorigène.

Plusieurs couples sont utilisés :

- Eau/ Bromure de Lithium (H2O /LiBr),

- Ammoniac / Eau (NH3/H2O);
- Méthanol/bromure de lithium (CH3OH/Li-Br),
 Le générateur: La solution diluée (riche en frigorigène) (6) reçoit la quantité de chaleur Qg, ce qui
provoque la désorption d’une partie du frigorigène dissous dans la solution. Le générateur produit ainsi une
vapeur de frigorigène (7) et une solution concentrée (pauvre en frigorigène) (8).
Cet organe effectue une concentration de l’absorbant (X LiBr) ou un appauvrissement en frigorigène (X
H2O).
L’évaporateur :
A la sortie du condenseur (1), le frigorigène liquide subit un laminage à travers le détendeur (1-2), puis
s’évapore, produisant la puissance frigorifique Qe. La température d’évaporation, et par suite la pression
dans l’ensemble (évaporateur /absorbeur) (Pb) est fixée par la température (Te) de la source froide.
Le condenseur : Composant analogue à celui des machines à compression de vapeur. C’est la température
du fluide caloporteur alimentant le condenseur qui fixe la température de condensation (Tc), et donc la
pression dans l’ensemble (générateur/condenseur) (Ph).
La condensation du frigorigène nécessite le rejet de la chaleur de condensation Qc à la température du fluide
caloporteur ; le trajet (7-1) sur la figure (01) comprend une phase de désurchauffe, ainsi qu’un éventuel sous
refroidissement.
L’absorbeur
La vapeur issue de l’évaporateur (3) y rencontre la solution concentrée (pauvre) provenant du générateur (10).
Elle est absorbée par cette solution, qui s’enrichie en frigorigène ; la chaleur Qa dégagée par cette transformation
exothermique est évacuée par un fluide caloporteur.
En sortie d’absorbeur (4), on obtient ainsi une solution diluée (riche en frigorigène) .Ce composant effectue donc
une dilution de l’absorbant (X LiBr) ou un enrichissement en frigorigène (XH2O) ,
 IV- Analyse thermodynamique
Une pompe à chaleur peut être traitée comme une machine tri-terme:

Le 1er principe de la thermodynamique

Le 2ème principe de la thermodynamique

IV-1: Modélisation d’une pompe à chaleur à absorption

La modélisation d’une pompe à chaleur passe par quatre étapes importantes menant vers l’estimation des critères de
performance et surtout le coefficient de performance (COP). Ces étapes sont:

· Bilans massiques et énergétiques sur chacun des équipements du cycle ;

· Modélisation des équilibres de phases ;
· Modélisation des propriétés thermodynamiques ;
· Modélisation des enthalpies de mélanges ;

Toutefois, il est strictement nécessaire d’émettre, avant d’entamer la simulation, certaines hypothèses simplificatrices.
Les hypothèses les plus importantes sont:
· Le régime est supposé permanent;
· Les températures dans le générateur, l’évaporateur, l’absorbeur et le condenseur sont supposées uniformes;
- La même pression règne dans l’absorbeur et dans l’évaporateur. La perte de charge est, alors, négligée ;
· La haute pression est la pression d’équilibre à la température du générateur ;
· La basse pression est la pression d’équilibre à la température de l’évaporateur;
· Un équilibre liquide-vapeur s’établi à la sortie de l’évaporateur et de l’absorbeur ;
· Le travail fourni à la pompe est supposé faible devant les autres énergies échangées ;
· Les détentes sont supposées isenthalpiques ;
· La régénération (échanges thermiques avec l’extérieur et réaction chimique) est supposée négligeable.
A- Les équations des bilans
Les bilans de masse et d’énergie ont été établis en se référant au schéma représentatif de la figure 1.
Le tableau 1 récapitule les différentes équations résultantes.

Tableau 1 : Bilans massiques et énergétiques sur les composants d’une PAC

Sachant que:
 B- Performance d’une pompe à chaleur
La performance d’une pompe à chaleur s'exprime par le coefficient de performance (COP). Le COP est le
rapport entre la quantité d'énergie fournie par la PAC et l'énergie consommée pour réaliser ce transfert
(dépense d’énergie). Une pompe à chaleur est plus performante que son COP est plus élevé. Le COP
s’exprime, pour un fonctionnement en réfrigération par:

Ce qui donne (fig,1):

Les hypothèses sont comme suit :
Fig: représentation des points
caractéristiques du cycle à absorption
sur un diagramme d’Oldham
(H2O/LiBr)
Schéma de Merkel-
Bosnjakovic
Enthalpie/température/
concentration
en eau pour le cycle
frigorigène de LiBr/H2O