Problèmes de Mathématiques

Accélération de convergence pour une série

Énoncé

Accélération de convergence pour une série

∞
X (−1)n+1
On se propose de trouver une valeur approchée de la somme S = un , avec un = √ .
n=1
n
N
X ∞
X
Pour tout entier N ≥ 1, on pose SN = un et RN = un .
n=1 n=N +1
1. (a) Justifier l’existence de la somme S, le signe de RN et un majorant de |RN |. [ S ]
1
(b) Donner un majorant de l’erreur commise dans l’approximation S ≈ SN + uN +1 .
2
Avec ce résultat, combien faudrait-il de termes pour calculer S à 10−4 près ? [ S ]
1 1
2. Pour n ≥ 1, on note u0n = √ −√ .
2n − 1 2n
1 1 1
(a) Prouver que pour tout n ≥ 1, on a : √ − √ ∼ √ [S]
n−1 n 2n n
0
P
(b) En déduire la convergence de la série un . [ S ]
XN X∞
0
0 0
(c) Montrer que S2N = SN et R2N = RN , avec SN = 0 0
un et RN = u0n . [ S ]
n=1 n=N +1
1
3. (a) Montrer que u0n ∼ vn − vn−1 , avec vn = − √ . [ S ]
2 2n
(b) Pour tout n ≥ 2, on pose wn = u0n − (vn − vn−1 ).
∞
P 0 1 X
Justifier la convergence de wn et montrer que RN = √ + wn . [ S ]
2 2N n=N +1
4. (a) Montrer qu’on peut écrire wn = f (n), où f (t) est croissante négative. [ S ]
(b) En déduire que F (n) − F (n − 1) ≤ wn ≤ F (n + 1) − F (n), l’application F étant
√ 1√ 1√
définie par F (t) = 2t − 1 − 2t − 2t − 2. [ S ]
2 √2
(c) Former le développement limité de 1 + x au voisinage de 0 à l’ordre 3. [ S ]
(d) Donner un équivalent de F (t) quand t → ∞. [ S ]
X∞
5. (a) Montrer que −F (N ) ≤ wn ≤ −F (N + 1). [ S ]
n=N +1
(b) Montrer que t → ∆(t) = F (t) − F (t + 1) est une fonction décroissante de t.
Donner un équivalent de ∆(t) quand n → ∞. [ S ]
6. Les questions précédentes montrent donc que, pour tout N ≥ 1.
∞
0 1 X
S = S2N + R2N = S2N + RN = S2N + √ + wn .
2 2N n=N +1
1 1
On a donc l’encadrement : S2N + √ − F (N ) ≤ S ≤ S2N + √ − F (N + 1).
2 2N 2 2N
On sait enfin que l’amplitude de cet encadrement est une fonction décroissante de l’entier
N et tend vers 0 avec la vitesse de N −5/2 . Montrer qu’il suffit de choisir N = 14 pour
connaı̂tre S à 10−4 près. Quel est l’encadrement obtenu ? [ S ]

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Corrigé

Corrigé du problème
P
1. (a) La série un est une série alternée qui satisfait aux hypothèses du critère spécial :
la suite de terme général |un | est en effet décroissante et elle converge vers 0.
P
On en déduit la convergence de la série un , c’est-à-dire l’existence de S.
Plus précisément, on sait que le reste RN d’ordre N de cette série possède le signe de
uN +1 (il est donc positif si N est pair et négatif sinon) et qu’il est majoré en valeur
absolue par |uN +1 | = √N1+1 . [ Q ]
P
(b) On sait que la somme S de la série un est toujours comprise entre deux sommes
partielles consécutives SN et SN +1 .
1 1
On peut donc écrire S ≈ (SN + SN +1 ), c’est-à-dire S ≈ SN + uN +1 .
2 2
1 1 1
L’erreur absolue est alors majorée par |SN +1 − SN | = |uN +1 | = √ .
2 2 2 N +1
1 √
On a √ < 10−4 ⇔ N + 1 > 5000 ⇔ N ≥ 25000000.
2 N +1
Il faudrait donc calculer et ajouter vingt-cinq millions de termes pour espérer obtenir
une valeur approchée de S avec une précision inférieure ou égale à 10−4 ! [ Q ]
√ √
1 1 n− n−1 1 1
2. (a) √ −√ = √ √ = √ √ √ √ ∼ √ [Q]
n−1 n n−1 n ( n + n − 1) n − 1 n 2n n
1 1 1
(b) D’après le résultat précédent, u0n = √ −√ ∼ √ √
2n − 1 2n 4 2n n
X 1
La série à termes positifs √ est convergente (série de Riemann).
n≥1
n n
P 0
On en déduit la convergence de la série un . [ Q ]
2N N N  N
X X X 1 1  X 0 0
(c) ∀N ≥ 1, S2N = un = (u2n−1 + u2n ) = √ −√ = u n = SN
n=1 n=1 n=1
2n − 1 2n n=1
X ∞
Quand N → ∞, on trouve S = S 0 , avec S 0 = u0n .
n=1
On en déduit, pour tout entier N ≥ 1 : R2N = S − S2N = S 0 − SN 0 0
= RN . [Q]
1  1 1  1 1
3. (a) On a effectivement vn − vn−1 = √ √ −√ ∼ √ √ ∼ u0n [ Q ]
2 2 n−1 n 2 2 2n n
(b) Puisque u0n ∼ vn − vn−1 , on a wn = o(u0n ).
P 0 P
La série un converge : il en est donc de même de la série wn .
Pour tout n ≥ 2, on a : u0n = (vn − vn−1 ) + wn , et donc :
X∞ X∞ X∞
0 0
RN = un = (vn − vn−1 ) + wn
n=N +1 n=N +1 n=N +1
∞ ∞
[Q]
X 1 X
= −vN + wn = √ + wn
n=N +1
2 2N n=N +1

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4. (a) Pour tout entier n ≥ 2 :

1 1 1 1
wn = u0n − (vn − vn−1 ) = √ −√ + √ − √
2n − 1 2n 2 2n 2 2n − 2
1 1 1
=√ − √ − √
2n − 1 2 2n 2 2n − 2
1 1 1
Ainsi wn = f (n), où f est définie par f (t) = √ − √ − √
2t − 1 2 2t 2 2t − 2
1  1
On peut écrire f (t) = g(2t) + g(2t − 2) − g(2t − 1), avec g(t) ≡ − √
2 t
1
On a alors f 0 (t) = g 0 (2t) + g 0 (2t − 2) − 2g 0 (2t − 1), avec g 0 (t) ≡ t−3/2 .
2
1  
Or g 0 est convexe : on en déduit g 0 (2t − 1) ≤ g 0 (2t) + g 0 (2t − 2) et donc f 0 (t) ≥ 0.
2
Ainsi f est croissante. Or lim f (t) = 0.
t→∞
Compte tenu de sa monotonie, l’application f est donc négative.
Remarque : pour le signe de f , on peut aussi utiliser la concavité de g. [ Q ]
(b) Sur l’intervalle [n − 1, n], on a f (t) ≤ f (n) = wn , et sur [n, n + 1] on a wn ≤ f (t) ≤ 0.
Z n Z n+1
On en déduit par intégration : f (t) dt ≤ wn ≤ f (t) dt ≤ 0
n−1 n
1√ √
1√
Mais une primitive de f est F : t → F (t) = 2t − 2t − 1 −
2t − 2
2 2
L’encadrement s’écrit alors : F (n) − F (n − 1) ≤ wn ≤ F (n + 1) − F (n) [ Q ]
1 1
(c) On sait que (1 + x)m = 1 + mx + m(m − 1)x2 + m(m − 1)(m − 2)x3 + o(x3 ).
2 6
1 √ 1 1 2 1
Avec m = , on trouve : 1 + x = 1 + x − x + x3 + o(x3 ). [ Q ]
2 2 8 16
√ 1√ 1√ √

 1 1/2 1 1  1 1/2
(d) F (t) = 2t − 1 − 2t − 2t − 2 = 2t 1 − − − 1−
2 2 2t 2 2 t
√
En utilisant le DL de 1 + x en 0 à l’ordre 2, on trouve :
√
  1 
1 1  1 1 1 1 
F (t) = 2t 1 − − − − 1− − 2 +o 2
4t 32t2 2 2 2t 8t t
√
√
 
1  1  2
= 2t 2
+o 2 ∼ √
32t t 32t t
[Q]
5. (a) Pour tout n ≥ 2, on sait que F (n) − F (n − 1) ≤ wn ≤ F (n + 1) − F (n).
M
X
Par sommation de n = N + 1 à M : F (M ) − F (N ) ≤ wn ≤ F (M + 1) − F (N )
n=N +1
∞
X
Puisque lim F (t) = 0, il vient : −F (N ) ≤ wn ≤ −F (N + 1) ≤ 0 [ Q ]
t→∞
n=N +1

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(b) La dérivée de ∆(t) est ∆0 (t) = f (t) − f (t + 1).

Cette quantité négative car f est croissante.
L’application ∆ est donc décroissante.
√ 1√ 1√ √ 1√ 1√
∆(t) = 2t − 1 − 2t − 2t − 2 − 2t + 1 + 2t + 2 + 2t
2 2 2 2
√ 1√ √ 1√
= 2t − 1 − 2t − 2 − 2t + 1 + 2t + 2
2 2
√
 
1 1/2 1  1 1/2  1 1/2 1  1 1/2
= 2t 1 − − 1− − 1+ + 1+
2t 2 t 2t 2 t
√  1 1/2 1 1 1 1
Avec le DL de 1 + x en 0 on trouve : 1 + =1+ − 2 + +o 3
t 2t 8t 16t3 t
1  1  1/2 1  1  1/2 1 1  1
On prend alors la partie impaire : 1+ − 1− = + + o
2 t 2 t 2t 16t3 t3

1 1/2 1 1 1 1
 1+ =1+ − + +o 3


2t 4t 32t2 128t3 t
D’autre part : 

 1− 1 1/2 1 1 1 1
 =1− − − +o 3
2t 4t 32t2 128t3 t
 1  1/2  1  1/2 1 1 1
On en déduit : 1 − − 1+ =− − + o .
2t 2t 2t 64t3 t3
Finalement : 
√ 1 1 1 1 1  1 
∆(t) = 2t − − +o 3 + + +o 3
2t 64t3 t 2t 16t3 t
√ [Q]
√
 
3  1  3 2
= 2t +o 3 ∼ √
64t3 t 64 t2 t
6. Pour N = 13, on a F (N ) − F (N + 1) ≈ 0.000109 > 10−4
Pour N = 14, on a F (N ) − F (N + 1) ≈ 0.000091 < 10−4
La valeur N = 14 est donc la première pour laquelle l’encadrement de S donne un
intervalle d’amplitude inférieure à 10−4 .
On trouve : 0.6048506223 ≤ S ≤ 0.604941272 et donc S ≈ 0.6049 à 10−4 près. [ Q ]

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