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Histoire Dahomey Outre - 0300-9513 - 1960 - Num - 47 - 167 - 1319
Histoire Dahomey Outre - 0300-9513 - 1960 - Num - 47 - 167 - 1319
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Cornevin Robert. Les divers épisodes de la lutte contre le royaume d'Abomey (1887-1894). In: Revue française d'histoire
d'outre-mer, tome 47, n°167, deuxième trimestre 1960. pp. 161-212;
doi : https://doi.org/10.3406/outre.1960.1319
https://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1960_num_47_167_1319
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Tentatives de M. de Beckmann.
L'Incident de Porto-Novo.
Avènement de Béhanzin.
Béhanzin les a fait cesser dès qu'il s'en est aperçu : excès de zèle de
Rodriguez, ancien élève de la mission ».
Ils sont conduits en hamac jusqu'à Abomey et logés comme le
Dr Bayol dans l'ancienne maison du chacha De Souza. Là ils
sont les hôtes du roi et fort bien traités par Tchatingan, cabé-
cère, chargé de la table du roi et des provisions, et par
qui les prie d'écrire au roi de France pour lui signaler la
traitrise de Bayol et aussi d'écrire à Bayol pour lui demander de
libérer les Agorigan.
La lettre au « roi de France » leur rapporte, si l'on peut dire,
un pot de vin somptueux puisque Zinzindohoué leur offre de
la part de Béhanzin quarante bouteilles de liqueur, la lettre
au gouverneur porte les huit signatures des otages.
Le 2 mai, les otages sont amenés de nuit à la résidence royale
de Cana-Ouakou. Chaudoin, très impressionné, décrit ainsi
Béhanzin :
« II a quarante ans environ, c'est un nègre admirable, bien pris,
quoique de taille moyenne, la figure est ouverte, intelligente, le
regard franc et droit, il n'a aucun des oripeaux dont on se plaît à
affubler les rois nègres. Nous avons devant nous, nous le sentons
bien, un homme et non un grotesque ou un singe ; il a le costume
des guerriers de son pays, sobre et simple : une chemisette et un
pagne, l'attitude est fière et digne... »
Les otages, sous la dictée du monarque, rédigent une lettre
au « roi Carnot », après quoi, Béhanzin leur fait des cadeaux
et leur rend leur liberté. Arrivés à Ouidah le 5 mai, ils échappent
à leurs gardiens à l'occasion d'une invitation à dîner de M. San-
tos, commandant du fort portugais. L'ultimatum du
Fournier, prescrivant de bombarder Ouidah le 9 mai
si les otages ne sont pas rendus, fait un effet salutaire sur les
autorités dahoméennes qui outrepassent les ordres de Béhanzin.
Le 8 mai les otages sont à bord du Kerguélen. Quelques jours
après, les Agorigan de Cotonou sont à leur tour libérés.
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Palmes humiliantes.
Déroulement de la mission.
•du Hlan, la rivière fétiche qui se perd dans les marécages près
de l'Ouémé x.
Le 26 mars 1892, la nouvelle parvient à Porto-Novo d'une
attaque de l'armée dahoméenne sur les villages de la rive droite
de l'Ouémé. Les villages de Tokpli-Danko et Gbéko sont
attaqués ; la population s'enfuit vers le sud. La panique
s'étend jusqu'à Danko, à 15 kilomètres à peine de Porto-Novo.
Le gouverneur Victor Ballot avec un détachement de 25
fait une reconnaissance sur la Topaze qui remonte l'Ouémé
jusqu'à Danko, où elle essuie des coups de feu. Trois tirailleurs
et deux laptots sont blessés.
LA CAMPAGNE DE 1892
■qu'à faire tout ce que vous voudrez, quant à moi, je suis prêt. Vous
pouvez venir avec vos troupes ou bien descendre à terre pour me
faire une guerre acharnée. Rien autre.
Agréez, Monsieur le Gouverneur, mes salutations sincères.
Béhanzin, roi du Dahomey. »
Ordre général n° 1.
En prenant à compter d'aujourd'hui 29 mai et conformément à la
décision du Président de la République en date du 10 avril dernier,
les fonctions de commandant supérieur des Etablissements français
du Bénin, je tiens tout d'abord à adresser mes félicitations aux
différents corps et services pour l'énergie et l'activité dont ils ont
fait preuve pendant la période critique que vient de traverser la
colonie.
Je félicite en particulier le lieutenant-gouverneur Ballot et le
chef de bataillon Riou, commandant des troupes, pour la bonne
impulsion qu'ils ont su donner aux efforts communs sous la haute
direction de M. le gouverneur Ballay.
La tâche que nous avons à remplir dans ce pays n'est qu'amorcée.
Je sais que je peux compter sur le dévouement et l'ardeur de chacun
pour la mener à bonne fin.
A Porto-Novo, le 29 mai 1892,
Le Commandant supérieur
des Établissements Français du Bénin :
A. Dodds.
La fin de la campagne.
1. Hazoumé dans le Pacte du Sang (p. 33) précise qu'il s'agit d'un petit-
fils de Dossou-Yévo qui, pour le compte de Ghézo, avait fait le voyage du
Brésil et des Antilles. Il l'appelle Hendry et indique qu'il se lia à Béhanzin
par le pacte de sang. Hazoumé fait état d'une deuxième mission
avec quatre dignitaires, qui dût s'arrêter, l'argent du voyage
ayant été volé.
2. Cité dans le Bulletin du Comité de l'Afrique française, avril 1893,
p. 6.
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1° Les Nago attaquent constamment les Dahoméens qui essaient
de passer et coupent les chemins ;
2° Tofïa se vante partout que c'est lui qui a fait la guerre au
Dahomey et qu'il a été le vainqueur ;
3° Béhanzin prie qu'on empêche Tofïa de dire des mensonges
et du mal de lui car, si Tofïa sert la France, le Dahomey la sert
depuis bien longtemps. S'il avait voulu, il aurait pu écraser Porto
Novo avant l'arrivée des Français.
4° Lui veut la paix avec la France et ne veut plus la guerre ;
5° Le roi demande à habiter le plateau d'Abomey et que les
postes au nord de la Lama soient évacués » 1.
Réorganisation territoriale.
Nomination d'Agoliagbo.
La reddition de Béhanzin.
Béhanzin et Vercingétorix
En guise de conclusion de campagne
Porto-Novo les mains liées derrière le dos et une grande partie des
habitants massacrés. Néanmoins, étant et désirant toujours rester
l'ami des Français, j'arrangeai l'affaire et je signai avec eux un
traité de paix leur protestant de mon amitié et leur disant que je
savais que le véritable instigateur était Toffa.
Nos relations reprirent comme à l'ordinaire très cordiales. Peu
de temps après je fis des réjouissances en faveur de quatre officiers
français qui se rendirent dans mes états, et dont le chef était le
Audéoud. Ces militaires prétendant venir de France
m'avaient peu auparavant demandé à venir me visiter. Je leur
confiai pour le président Carnot, selon la coutume du pays, deux
femmes et deux hommes comme domestiques, des étoffes et des
parasols indigènes brodés d'argent, un sabre d'argent ; à eux-
mêmes je fis don d'un homme et d'une femme chacun, et également
de divers objets de pays.
A des missionnaires, je fis aussi présent de femmes pour les sœurs
et d'hommes pour les frères.
Ceci se passait en 1889 1.
En 1892, le gouverneur français, de Porto-Novo m'apprit que les
Kintons avaient brisé des barques qu'il avait sur le fleuve. Quoique
les Kintons ne fussent pas mes sujets, il en appelait à moi, disait-
il, qui avait beaucoup plus d'influence que lui sur ces populations
pour lui faire restituer les objets pris et les embarcations.
Quelques jours après, je fis ordonner aux Kintons de rendre les
barques ; ils refusèrent catégoriquement, alléguant que les Français
leur avaient enlevé des bestiaux, et que si les Français étaient mes
amis, ils ne leur reconnaissaient nullement le droit de les piller.
J'apportai au gouverneur cette insulte. Quelques jours après
il mourut 2. J'envoyai, selon la coutume du pays, des ballots de
et d'étoffes diverses pour servir à son inhumation.
Puis j'expédiai un détachement pour réduire les Kintons. Une
partie marchait contre eux ; l'autre était échelonnée le long du
fleuve pour parer aux éventualités. Ces troupes furent inopinément
attaquées par les miliciens de M. Ballot venus de très loin, de Porto-
Novo, sur une canonnière. Elles ripostèrent. Ceux qui avaient fait feu
et les chefs de l'expédition furent sévèrement punis. Je me -plaignis
à M. Ballot de cette surprise d'amis et j'allais défendre, tirant
sur nos troupes, je l'invitai à venir s'entendre avec moi sur cette
nouvelle affaire. Il refusa nettement.
Je restai alors sans nouvelles. Et subitement les troupes
débarquèrent.
Pour Béhanzin,
OuANILO. »
L'appel au président de la République qui accompagne ce
mémoire est émouvant : « Ayez pitié d'un père ! Ayez pitié de
mon fils ! Ayez pitié de deux amis de la France ! Faites nous
revoir les rivages enviés de notre patrie !
Notre retour au Dahomey ne peut que faire le plus grand
bien aux intérêts français dans toute l'Afrique et le plus grand
honneur à la France devant le monde. »
Malgré les efforts de M. Lara et de la Ligue des droits de
l'homme, Béhanzin ne fut pas autorisé à regagner le Dahomey.
En avril 1928, le gouvernement français fit ramener au
la dépouille mortelle de Béhanzin, mort à Blida le
10 décembre 1906 d'une broncho-pneumonie. Les honneurs
militaires furent rendus à Cotonou puis à Abomey. L'ancien
souverain fut inhumé à Djimé (entre Goho et Agonvézoun)
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« DAHOMEY ET DÉPENDANCES »,
HÉRITAGE DE LA CONQUÊTE
Du Bénin au Dahomey.