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Université d’Oran1 Ahmed Ben Bella Faculté des Sciences Exactes et Appliquées

Département de chimie
NOTIONS DE PHENOMENES DE TRANSFERT 2ere Année LMD/ST/ Génie des Procédés 4eme Semestre

CHAPITRE 3 / TRANSFERT DE MATIERE


1. INTRODUCTION

Il existe différents phénomènes qui sont responsables du


transfert de matière. La matière (particules) peut être
transportée par diffusion de zones concentrées vers des zones
de concentrations plus faibles (transport diffusif), par le
mouvement du fluide (transport convectif), ou encore sous
l’effet de force externe (sédimentation sous l’effet de la
gravité, migration électro-phorétique de soluté chargé sous
l’effet d’un champ électrique).

Diffusif

Transfert de Matière Convectif

Effet de force externe

La diffusion est le mécanisme de transport de la matière sous


l'effet d'un gradient de concentration, depuis les zones
concentrées en matière vers les zones moins concentrées.
La loi empirique de Fick décrit ce phénomène en énonçant que
le flux de matière, N, est proportionnel au gradient de
concentration par l'intermédiaire du coefficient de
diffusivité D.

2. La définition du flux de matière N:

Commençons par définir la densité du flux du transfert de


matière Jm. Considérons pour cela un élément de surface (un
plan dans l’espace). Le transport de matière est quantifié par
une densité de flux de matière1, Jm qui représente le nombre de
mole qui traverse la surface par unité de temps et de surface
-2 -1
(mol m .s ) avec N=Jz.A

D : Coefficient de diffusion (m2/s)


C : Concentration du compose (mol/m3)
z : distance directionnelle du flux de matière (m)

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A : Aire ou surface par laquelle passe le flux de matière (m2)

Dans cette équation appelée loi de Fick, le signe moins


traduit le fait que le transfert se réalise dans le transfert
s’effectue des zones concentrées aux zones diluées (dans le
sens opposé aux concentrations croissantes).

NB : Le phénomène de diffusion est un transport de m atière qui


tend à uniformiser la distribution s’effectuant dans le sens
des concentrations décroissantes. La diffusion est un
phénomène irréversible donc spontané.

3. Notions de transfert et potentiels chimiques

Selon les résultats théoriques confortés par les résultats


l’expérimentaux (empiriques), le phénomène de transfert de
matière est présenté comme une cinétique physique dans des
milieux fluide-fluide (G-L ou L-L) ou fluide-solide (G-S ou L-
S) où les potentiels chimiques sont variables d’un point à
l’autre, par opposition à l’équilibre thermodynamique obtenu
lorsque ces potentiels chimiques sont constants.

3.1. Potentiel chimique d’un système isobare-isotherme :

µi =(∂G/∂ni)P,T

µi: potentiel chimique du constituant i à T,P=cst.


G : enthalpie libre de Gibbs.
ni : nombre de moles du constituant i.

3.2. Potentiel chimique d’un système isochore-isotherme

µi =(∂F/∂ni)V,T

µi: potentiel chimique du constituant i à T,V=cst.


F : enthalpie libre de Helmoltz.
ni : nombre de moles du constituant i.

3.3. Potentiel chimique d’un système isochore-isentropique


par rapport à l’énergie interne :

µi =(∂U/∂ni)S,V

µi: potentiel chimique du constituant i à S,V=cst.


U : énergie interne.
ni : nombre de moles du constituant i.
S : entropie.

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3.4. Potentiel chimique d’un système isobare-isentropique
par rapport à enthalpie :

µi =(∂H/∂ni)S,P

µi: potentiel chimique du constituant i à S,P=cst.


H : enthalpie.
ni : nombre de moles du constituant i.
S : entropie.
NB : pour un mélange renfermant le constituant i dans la phase
1 et dans la phase 2 on aura :

dGi1= µi1 . dni1

dGi2= µi2 . dni2

Fig. 3.1. Transfert de matière et équilibres chimiques


selon le modèle du double film de Whitman & Lewis.

La variation élémentaire Dg enthalpie libre de Gibbs pour le


système à deux phases est donc :

dG = dG 1 + dG2= µi1 . dn i1 + µi2 . dni2

Si le système est fermé dni1 = - dni2 et donc on aura :

dG = ( µi1-µi2 ) dni1

Si le système est en équilibre, dG doit-être égal à zéro dG=0


et donc par conséquent µi1 = µi2.

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NB : deux phases sont en équilibre de concentrations à
pression et température identique, si chaque constituant
possède le même potentiel chimique dans chacune des deux
phases.

4. Etude cinétique du transfert de matière

Le transfert de matière désigne le passage d’un constituant i


d’un mélange vers un autre mélange séparé par une interface.
L’aspect principal de ce processus de transfert de matière à
travers l’interface concerne essentiellement la migration d’un
constituant i selon un processus di fusionnel qui résulte du
mouvement désordonnés des molécules caractérisé par le
coefficient de transfert ou plus explicitement le coefficient
de diffusion qui dépendent de :

a/ La nature des substances chimiques en présence.

b/ Les conditions thermodynamiques dans lesquelles


s’effectuent le transfert.

Fig. 4.1. Schématisation du processus de transfert de matière


d’un constituant i à travers une interface qui sépare deux
phases gaz et liquide.

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5. Rôle des coefficients de transfert dans la:

Dans un mélange continu, les différents constituants i se


déplacent les uns par rapport aux autres. Les concentrations
ne sont plus uniformes. Les concentrations ne sont pas
uniformes et elles tendent à le devenir sous l’effet, soit de
l’agitation moléculaire, soit de la turbulence hydrodynamique.
Cette turbulence est d’autant plus élevée en rapport avec la
vitesse de l’agitation plus forte. Entre deux zones du mélange
à des concentrations différentes maintenues constantes
s’installe un flux de chaque constituant et donc ces
différences de concentration apparaissent comme un potentiel
pour le transfert avec une intensité et une résistance au
transfert de matière tel que :

k : Coefficient de transfert de matière (m/s)


CiI : Concentration du compose i à l’interface (mol/m 3)
Cib : Concentration du compose i dans la masse liquide ou bulk
(mol/m3).
K est par analogie électrique la conductance au transfert et
son inverse 1/k est la résistance au transfert.
δ=z: épaisseur du film liquide (m).

Fig. 5.1.Cinétique de transfert de matière aux interfaces.

5
NB : Au lieu des concentrations molaires, les fractions
molaires xi ou les pressions partielles PI peuvent être
utilisées pour le calcul du Coefficient de transfert de
matière respectivement k ’ (mole/m 2.s) et k’’ (mole/m 2.s.atm)
tel que :

La relation entre k, k’ et k’’ est de la forme suivante :

K=k’/C=k’’R.T

6. Diffusion moléculaire

Un fluide (gaz ou liquide) immobile, l’agitation moléculaire


est la seule agitation prise en compte pour égaliser les
concentrations non-uniformes d’un ou plusieurs solutés dans un
fluide. La diffusion moléculaire est un phénomène
irréversible.
Dans le cas d’un mélange à deux constituants A et B à
isotherme et isobare, l’étude thermodynamique du système
conduit à établir une proportionnalité entre la vitesse de
diffusion d’un constituant au gradient de son potentiel
chimique.
Cas d’un mélange idéal à concentration molaire totale
constante (G.P à isobare et concentration de soluté
suffisamment diluée).

n : direction normale à l’aire ou la surface que traverse


le flux de matière.
6.1. Diffusion moléculaire équimolaire à travers un film
fluide en régime permanent

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Soit un mélange équimolaire de deux constituants A et B tel
que : JA + JB = 0 et JA=-JB en remplaçant dans l’équation ci-
dessous :

On obtient donc :

Le nombre sans dimension de Sherwood Sh permet de relier les


trois paramètres de diffusion tel que :

Dans le cas présent en conséquence

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7. Diffusion moléculaire et convection

A la différence du transfert de matière à travers les films


fluides immobiles séparés par une interface, nous étudierons
celui des films fluides mobiles (en mouvement : régime
hydrodynamique d’écoulement des films) lors du transfert de
matière.
Dans ce cas le calcul du coefficient de transfert de matière
se fera à travers le nombre adimensionnel de SHERWOOD
Sh=f(Re, S C) où Re : nombre de Reynolds qui indique la nature
du régime d’écoulement des films fluides et Sc est le nombre
de Schmidt.
La relation empirique généralement utilisée est :

Sh=δ/kD= 0.664 Re 0.5 SC0.33

SC=ν/D qui représente le rapport de la viscosité cinématique


(m2/s) sur la diffusivité (m2/s). Re=ρUx/µ=Ux/ν où U est la
vitesse d’écoulement du fluide (m/s) et ρ est la masse
volumique du fluide (Kg/m 3) et x est la mesure du solide en
contact avec le fluide avec x=L ou H pour une longueur ou une
hauteur, x=D pour un diamètre (m).

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