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1. Nature juridique
2.1.1 Clientèle
La clientèle est l'élément essentiel du fonds de commerce, sans laquelle celui-ci ne
saurait exister. Tous les autres servent à la réunir et à la retenir. Sa protection se
confond avec celle du fonds de commerce.
On distingue généralement la clientèle, qui s'adresserait à un commerçant pour des
raisons de confiance ou d'habitude, de l'achalandage, qui correspond à la clientèle
passagère, précaire, liée uniquement à l'emplacement du fonds, à la situation du
commerce.
Ce sont les signes qu'utilise le commerçant pour se faire connaître et reconnaître par
la clientèle, existante ou potentielle : nom commercial, enseigne, marque et, avec
le développement du commerce électronique, nom de domaine.
Les droits reconnus aux inventeurs sur leurs œuvres (brevet d'invention, dessins et
modèles, obtentions végétales, voire droits de propriété littéraire et artistique, en
particulier le droit d'auteur) sont des éléments susceptibles de faire partie d'un fonds
de commerce.
Lorsque le commerçant est locataire des lieux où est exploité le fonds, les droits
qu'il tient du statut des baux commerciaux sont compris dans son fonds de
commerce.
Au droit au bail, il faut assimiler certains droits d'occupation : droit de concession
immobilière, autorisation d'occupation privative dans un marché d'intérêt national.
En principe, les créances et les dettes de l'exploitant, les contrats qu'il conclut pour
l'exploitation ne font pas partie du fonds de commerce et ne se transmettent pas
avec celui-ci. Mais ce principe comporte des dérogations légales : contrat de bail,
contrat de travail (C. trav., art. L. 1224-1 s.), contrat d'édition, dette d'impôt. Parfois,
la réponse est plus nuancée. Ainsi, une clause de non-rétablissement du précédent
commerçant peut faire partie du fonds et être cédée, à condition d'avoir été insérée
dans l'acte de cession du fonds et expressément acceptée par le cessionnaire (Com.
1er avr. 1997, n° 95-12.025).
Elles sont parfois des éléments du fonds de commerce et peuvent être comprises dans
sa transmission. Mais leur régime est varié.
Les unes ont un caractère personnel (carte professionnelle) et ne se transmettent pas.
D'autres ont un caractère réel et peuvent être incluses dans un fonds. Tel est le cas,
par exemple, des licences des débits de boissons, qui, en cas de vente de fonds, se
trouvent comprises dans les éléments cédés, sauf convention contraire.
Un fonds n'est commercial que s'il a pour objet l'accomplissement d'une activité
commerciale, c'est-à-dire d'actes de commerce à titre de profession habituelle
(achat pour revendre, etc. ; v. Acte de commerce). Ainsi, seul peut normalement être
propriétaire d'un fonds de commerce un commerçant, personne physique, ou
personne morale, plus particulièrement société commerciale immatriculée.
Néanmoins, la propriété d'un fonds de commerce est refusée à la société
commerciale par la forme, mais qui exerce une activité civile (Civ. 3e, 10 févr. 1999,
n° 97-14.669). Il en est de même pour l'association, même si elle exerce une activité
commerciale (Com. 19 janv. 1988, n° 85-18.443).
3.2 Clientèle
3.2.1 Controverse
Les éléments qui composent un fonds de commerce et qui en font la valeur sont
variables d'un fonds à l'autre. Mais au-delà de cette diversité, on découvre un
élément commun toujours nécessaire : la clientèle.
Pour être propriétaire d'un fonds de commerce, encore faut-il être personnellement
titulaire de la clientèle que l'on exploite. C'est ce qui explique, par exemple, que le
gérant d'un débit de tabac, considéré comme un préposé de l'Administration, ne
puisse prétendre à la propriété d'un fonds de commerce, à moins qu'il exerce en
même temps une autre activité indépendante, par exemple s'il exploite un débit de
boissons.