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Résumé
Triselec-Lille est l’un des centres pionniers du tri sélectif en France et
en Europe. Créé en 1994 sous l’impulsion de la communauté urbaine
de Lille métropole, il reste l’un des plus importants d’Europe. A travers
une rétrospective, nous tâcherons de mettre en lumière les innovations
techniques et sociales d’un projet de centre de tri qui a marqué de son
empreinte une industrie et une région et qui continue à mettre en
œuvre ses grands principes fondateurs.
Cas d’innovation : Triselec-Lille
Conclusion ........................................................................................................ 15
Annexes ............................................................................................................ 16
Aussi, tout au long de ce travail, nous nous efforcerons de montrer le caractère innovant
de Triselec-Lille tant sur les aspects techniques que sociaux. Mettant de côté l’évidente
dimension environnementale d’un centre de tri des déchets, nous traiterons en filigrane au
cours de notre développement la dimension industrielle du projet, sa dimension humaniste
ainsi qu’une dimension sur la création de valeur.
“Jeter moins, trier plus, traiter mieux” telle est l’ambition du schéma global de valorisation
des déchets de la communauté urbaine de Lille Métropole.
1/ Le projet fait le choix de trier et de valoriser les déchets plutôt que de les incinérer. Ainsi,
en plus d’éviter les pollutions générées par l’incinération, la valorisation des déchets évite
d’exploiter des gisements de ressources naturelles pour la fabrication de métaux, papier,
carton et matières plastiques.
2/ Le projet doit bénéficier à la collectivité et ne doit pas profiter à un acteur privé qui ne
serait pas soucieux de l’intérêt général.
Pour les protagonistes du projet, la gestion des déchets doit rester interne à la collectivité et
ne doit pas être externalisée à un acteur privé, d’où l’expression “internalisation des déchets”.
Dans cette optique, une société d’économie mixte (SEM) est constituée pour associer au
capital à la fois les collectivités locales (67% des parts) et les industriels de la collecte,
recyclage et valorisation des déchets (29,2% des parts) et un collège associatif (3,8% des
parts) regroupant consommateurs, écologistes et le capital risque solidaire “Autonomie et
solidarité”.
Grâce à la vente des déchets triés et transformables en une nouvelle matière première,
l’établissement doit dégager des revenus qui permettent d’assurer une partie de son
Dans le cas de Triselec-Lille, l’innovation ne s’est pas faite en un instant mais par étapes
successives. Nous pouvons ainsi distinguer plusieurs phases d’innovation : la première, celle
de la conception du projet et de l’établissement, est une étape d’innovation essentiellement
technique. Bien qu’au cours de cette première étape, l’innovation sociale ait été pensée, c’est
lors de la deuxième étape (après 1994) qu’elle s’est pleinement réalisée. En effet, la
production (activité de tri) a été nécessaire pour la mise en œuvre de cette deuxième vague
d’innovations qui se poursuit encore actuellement.
Le centre de tri de Triselec-Lille a par la suite été complété par d’autres dispositifs de
valorisation des déchets comme le centre de valorisation organique et le centre de
valorisation énergétique. Ce dernier brûle les 8% de matière non-valorisable de la chaîne de
tri en récupérant l’énergie dégagée par la combustion. Le centre de valorisation organique
permet, quant à lui, la valorisation des déchets organiques (appelés fermentescibles) en
compost utilisable par l’agriculture. Dans notre étude, nous nous focaliserons exclusivement
sur le centre de tri qui représente l’activité initiale de Triselec-Lille.
Chronologie du projet
•Projets d’incinérateurs et d’enfouissement des déchets refusés par les citoyens. Il faut
donc trouver une solution pour les déchets de la métropole lilloise. Le dossier est
1989 confié à Paul Deffontaine.
Paul Deffontaine
Paul Deffontaine est le chef du projet Triselec-Lille et il en deviendra le président du conseil
d’administration. Il s’est vu confié par Pierre Mauroy la question des déchets sur le territoire
de la LMCU (Lille Métropole Communauté Urbaine) en 1990. Maire de Willens et vice-
président de cette communauté urbaine, son expérience et ses passions pour l’aménagement
du territoire et l’environnement en font l’homme de la situation.
André Gabet
André Gabet est l’ingénieur du projet. Pionnier de l’industrie des déchets en France, il a
conçu la collecte sélective telle qu’elle est pratiquée dans la majorité des villes françaises lors
du projet pionnier Triselec-Dunkerque en 1989. Très concrètement, il s’agit du duo “poubelle
jaune” (seconde poubelle à domicile) et centre de tri pour la valorisation des déchets. Son
expérience, son esprit visionnaire et ses compétences d’ingénieur le conduiront tout
naturellement à concevoir l’usine de Lille ainsi que l’ensemble de la chaîne de tri et des
machines. Il deviendra par la suite directeur d’exploitation de Triselec-Lille avant de
poursuivre sa carrière de concepteur.
Patrick Vandamme
Patrick Vandamne est l’homme du « social » de Triselec-Lille. Acteur de l’économie
solidaire dans la région Nord-Pas-de-Calais, il fonda différentes associations pour lutter
Associées à cette « équipe de choc », des personnes extérieures au montage du projet ont
largement contribué à son succès :
Aussi, cette équipe projet est composée de personnes d’expertises et d’expériences variées,
cadrant parfaitement avec les domaines clés du projet. D’horizons différents, ils vont travailler
ensemble sur le plus grand centre de tri français actuel. Les conditions favorables à
l’innovation sont ici réunies, notamment la combinaison des profils et des expertises ce qui
facilite le croisement des regards sur les différentes facettes du projet.
Aujourd’hui, Triselec-Lille valorise environ 92% des déchets qui entrent dans l’usine contre
environ 78% dans les autres centres de tri d’après l’ADEME (2006). De plus, l’établissement
dégage chaque année des bénéfices qu’il reverse en partie à ses salariés.
Une telle efficacité dans la valorisation des déchets est due à plusieurs facteurs, au
premier rang desquels se trouve la chaîne de tri, elle-même conçue par André Gabet et ses
collaborateurs.
Le centre de tri de Triselec-Lille ne possède qu’une seule presse pour compacter des
déchets triés par types (flacons plastiques, carton, papier journal, …) en fin de chaîne,
appelés “balles” avant de les expédier chez le client. Ce choix est d’autant plus audacieux
d’un point de vue technique qu’une unique presse est sujette à plus d’utilisations donc à plus
de pannes. Cependant, l’unique presse se justifie certes par une recherche d’optimisation du
processus (la logistique de la chaîne de tri permet de pallier à des situations de panne) mais
aussi par la culture de défi propre à Triselec-Lille.
Pour cette presse, le postulat de départ a été le suivant : réussir à charger une semi-
remorque de 44 tonnes ou un conteneur maritime, le plus efficacement possible, c’est-à-dire
en s’approchant le plus possible de ce PTAC (poids total autorisé en charge). Pour atteindre
cet objectif, il faut donc 27 balles de 2 m3 chacune ayant des masses variant en fonction de la
matière compactée. Si les balles ne sont pas bien calibrées, un camion peut partir avec
seulement 60% de son PTAC, ce qui est source de coûts supplémentaires pour le client. En
effet, le transport est un élément essentiel de la structure de coût et les transporteurs facturent
davantage en fonction du kilométrage parcouru que du poids de la marchandise transportée.
D’où la nécessité d’optimiser au mieux ces “balles” avec une presse de 950 kg alors que la
concurrence dispose seulement de presse de 450kg1. L’usine tire ainsi bénéfice de
l’optimisation de sa logistique auprès de ses clients en les invitant à s’engager dans des
contrats longue durée.
La presse a été conçue sur-mesure pour le centre d’Halluin par André Gabet et a nécessité
un fort investissement en recherche et développement dans un double objectif de fiabilité et
d’efficacité.
La presse ainsi fabriquée est une pièce maîtresse dans la recherche d’efficacité de Triselec-
Lille, ce qui représente également un point vulnérable du système. Pour pallier à cet écueil,
Triselec-Lille a opté pour une salle de pilotage de la production, véritable “tour de contrôle”
des déchets.
Schéma de la chaîne de tri (cliquer sur l’image pour accéder à la version interactive )
1
Interview de Patrick Vandamme, http://www.initiativesdd.org/spip.php?article81
Le verre est, en quantité, la première matière valorisée par Triselec-Lille avec 30 000
tonnes par an. Ce matériau a un inconvénient majeur, il ne se compacte pas. Pour éviter
d’interminables convois de camions entre le centre de tri et le principal client du verre trié, la
verrerie BSN de Wingles qui se situe au sud de l’agglomération Lilloise, l’équipe de Triselec-
Lille a choisi le transport par voie fluviale. Ainsi, après montage du projet avec les collectivités
locales et les instances portuaires de Lille, ces dernières ont investi dans une super-barge qui
permet d’embarquer jusqu'à 75 conteneurs et économise ainsi le passage d’environ 700
camions par an au travers de l’agglomération lilloise. Par ailleurs, le transport par voie d’eau
est également utilisé pour acheminer les déchets organiques vers le centre de valorisation
dédié.
la clarté naturelle des ateliers de tri avec la présence de grandes baies vitrées qui
facilitent également la visite du grand public
l’ergonomie du poste de travail avec des postes surélevés pour éviter les TMS
(troubles musculo-squelettiques) et des sièges assis-debout
Cet effort de conception s’est poursuivi sur l’ensemble de l’outil de production qui a été
conçu pour supporter sans investissement supplémentaire une surproduction d’environ 20 %
(capacité initiale de 60 000 tonnes de déchets par an). Comme le note Patrick Vandamme,
c’est la prise en compte du coût de fonctionnement et pas seulement du coût d’investissement
qui permet aujourd’hui à Triselec-Lille d’être compétitif et de réaliser des économies de
fonctionnement malgré cette surproduction.
Le déchet. Rebut, résidu, ou encore ordure, c’est ce qu’on n’utilise pas, ce que l’on rejette,
ce que l’on cherche à faire disparaître. Les déchets ont une mauvaise image, celle de la
saleté, de la laideur, de l’obsolescence à l’exact opposé du neuf, de la beauté et du
désirable. Certes, les déchets sont valorisables mais on leur attache cet aspect négatif. Pour
montrer à la population que le déchet est porteur de valeur, l’équipe du projet de Triselec-
Lille a choisi de prendre le contre-pied des centres d’incinérations et de sites
d’enfouissements. Elle a choisi de rendre le site désirable, sympathique et agréable à vivre.
En somme, elle a choisi le beau pour réaliser cette avancée dialectique, cette réconciliation
des antagonismes : oui, pour eux, il est possible d’offrir un cadre esthétique et agréable au
déchet et surtout à ceux qui travaillent avec.
Ainsi, lors de la conception du site de Triselec-Lille, une attention particulière a été portée à
la dimension esthétique du site : de nombreuses fleurs, végétaux et arbres aux essences
régionales ornent les abords de l’usine. De plus, le bâtiment a fait l’objet d’une étude
particulière par un cabinet spécialisé pour le choix et l’harmonie des couleurs (jaune et rouge)
intérieures et extérieures. Cette attention, futile aux yeux de certains, portée au “beau” est
parfaitement cohérente avec l’idée de départ du projet qui est de valoriser les déchets, de
démontrer qu’ils sont porteurs de valeur. « On l’a voulue belle pour en finir avec l’image
négative de tout ce qui touche au déchet, car le préjugé selon lequel ce que l’on jette ne peut
être que repoussant à la vie dure ! » écrit Dominique Adam dans le livre Faire de la valeur
avec des valeurs. Patrick Vandamme, longtemps directeur des ressources humaines et
désormais à la tête de l’usine de tri, explique ce choix affirmé en faveur du beau : « il n’est
pas plus coûteux de faire beau qu’exclusivement fonctionnel. [...] Un professionnel du déchet
n’est pas forcément condamner à vivre dans la saleté [...] L’usine doit montrer de l’attention à
son entourage pour prétendre elle-même, à la considération. »
Le contexte économique et social de la création du projet était tel dans le bassin d’emploi
d’Halluin qu’un volet réinsertion a été intégré au projet dès le départ avec à sa tête le DRH de
l’époque, Patrick Vandamme. Comme le retranscrit la chercheuse Sandrine Berger-Douce,
l’entreprise s’est donnée deux objectifs dans ce domaine :
Par ailleurs, l’entreprise a fait le choix de ne pas sélectionner à l’entrée pour éviter toute
discrimination. Ainsi, le DRH avait un public de personnes socialement en difficulté, parfois
illettrées ou sorties de prison et généralement en rupture avec le système de formation
classique.
L’idée a donc été d’adapter la formation au public et non l’inverse, en offrant des
formations de courtes durées, très ciblées et répétitives pour faire passer de manière simple
les messages forts.
Pour la mise en œuvre de ces idées, l’entreprise a fait appel à la FORPEM, un centre de
formation régional qui s’est brillamment illustré dans la réalisation de sessions de formation
pour le groupe Auchan, qui avaient la particularité d’être à la fois ludiques, interactives et très
ciblées. Ainsi, l’équipe de la FORPEM s’est immergée pendant plusieurs semaines au cœur de
Triselec-Lille pour apprécier le travail des opérateurs sur le terrain. La combinaison de
l’expérience de la FORPEM conjuguée au savoir-faire de Triselec-Lille dans le tri des déchets a
donné lieu à la création de sessions de formations particulièrement innovantes qui se sont
exportées un peu partout en Europe grâce au programme européen.
innovation une des caractéristiques des innovations de rupture qui est la résolution d’un
paradoxe, la synthèse dialectique des oppositions logiques. En effet, les ordinateurs étaient
jusqu’à présent inaccessibles aux illettrés de part les textes et instructions du système
d’exploitation. Au moyen d’interfaces visuelles et graphiques, l’ordinateur est alors devenu à
la portée de tous, quels que soient l’origine géographique et le niveau de maîtrise de la
langue française de l’usager. Quelle avancée, quel progrès !
Par conséquent, Triselec-Lille a pu poursuivre avec ces outils une politique de formation
ambitieuse et l’accentuer en calquant les horaires d’ouverture du centre multimédia sur les
horaires des chaînes de tri. A la moindre panne, arrêt volontaire ou baisse de qualité de tri
d’un employé, ce dernier peut recevoir une « piqûre de rappel » sur les consignes de tri au
cours d’une séance de courte durée. Pour ne pas nuire à la concentration et éviter de
rappeler les bancs de l’école à un public souvent en rupture avec ce système, les séances
durent entre 10 et 30 minutes avec un maximum de 2 heures de formation par semaine. De
plus, l’opérateur reçoit une formation personnalisée en fonction de son poste et de ses
compétences et le suivi par un tuteur quelque soit l’heure à laquelle il se rend au centre de
formation. Ce système a d’ailleurs fait l’objet d’un brevet déposé avec le CUEEP (Centre
Université-économie d’éducation permanente).
Ce choix de la formation et de l’investissement sur l’humain se justifie par le fait que « les
producteurs, ceux qui font le tri, font vivre la société. Il convient donc de mettre le maximum
de moyens sur ces personnels » relève M. Vandamme.
Ainsi, grâce à ce système de formation multimédia innovant, les opérateurs sont prêts en
trois fois moins de temps pour trier sur les chaînes. Un gain de temps substantiel et une
économie conséquente quand on sait qu’environ 80% du personnel change chaque année.
Par ailleurs, Patrick Vandamme, qui incarne d’après Dominique Adam cette « culture du
possible » de Triselec-Lille, a relevé le défi de la lutte contre l’illettrisme. En effet, cette
situation concerne environ 14% du personnel de production de l’entreprise. Ainsi, Triselec-
Lille a mis en place le RIAD (Remédiation à l’Illettrisme A Distance) qui est une formation
spécifique centrée sur l’apprentissage des bases de mathématiques et de français pour le
personnel volontaire, tout cela sur le temps de travail.
Suite à un partenariat avec les structures de recherche d’emploi et de réinsertion, telles que
le GIEPP, la mission locale, l’ANPE d’Halluin et les services municipaux de huit communes de
la vallée de Lys, une commission locale d’insertion (première en France) a été créée. Elle
assure le suivi des différents dossiers en collaboration avec Triselec-Lille. Elle compense
également Triselec-Lille pour le surcoût lié à sa mission sociale.
Au global, ce sont plus de 1600 personnes qui ont bénéficié du dispositif de réinsertion de
Triselec-Lille (données de 2006).
Notons que 60% d’entre elles ont trouvé un emploi dans la vallée de Lys. Triselec-Lille, par
son ancrage territorial fort, participe ainsi à la redynamisation de son territoire.
Finalement, l’innovation sociale chez Triselec-Lille s’envisage non seulement sur la création
des outils qui vont permettre à l’humain de s’accomplir mais également sur le fondement
Un choix audacieux
Actionnariat de Triselec-Lille
Le choix de créer une Société Collège des Collège
Anonyme d’Economie Mixte Locale Collège industriels associatif
des du recyclage 3,8%
(SAEML) pour gérer Triselec-Lille ne 5,9%
industriels
s’est pas imposé de lui-même. En de la
effet, créer une société d’économie valorisatio
mixte impliquait un engagement fort n et
assimiliés
de la part de la LMCU qui n’était pas
10%
du goût du tous les élus locaux.
Collège des
Confier ce pan de la gestion à des industriels
de la
acteurs eut été probablement une collecte
solution plus facile mais 13,3%
LMCU
probablement pas moins coûteuse 67%
d’un point de vue économique et
social.
Par ailleurs, l’établissement dégage des bénéfices et en fait bénéficier ses salariés
permanents comme temporaire.
centre de tri (2006) à avoir atteint cet objectif de juste retour sur investissement pour les
administrés.
Patrick Vandamme justifie cette démarche : “[...] Si l’on veut qu’une industrie se développe
à grande échelle, on ne peut pas accepter longtemps que des relations personnelles, ni
même le feeling soient érigés en système de fonctionnement. Au contraire, la rigueur est de
mise.”
Suite à l’affaire de la dioxine dégagée par les incinérateurs (1997-1998), Triselec -Lille a
opté pour la démarche ISO 14001 sur le volet environnement afin de se démarquer de
l’incinérateur d’Halluin qui était à proximité. Cette deuxième certification a été obtenue en
moins de huit mois.
Aujourd’hui, le centre de tri est triplement accrédité ISO 9002 (qualité), ISO 14001
(environnement) et Ohsas 18001 pour les aspects santé et sécurité au travail.
Le dispositif social de Triselec -Lille a un coût certain pour l’établissement. Il était important
d’y voir clair sur ces aspects et de distinguer à la fois la partie sociale de la partie
commerciale. En effet, Triselec-Lille a des comptes à rendre aux collectivités, c’est-à-dire aux
citoyens à la fois sur la réussite de sa mission sociale, qui est subventionnée, et également sur
l’efficacité de sa fonction principale, le tri des déchets. Si, comptablement parlant, deux
budgets existent, on ne peut pas réellement parler d’imperméabilité sur le terrain, ne serait-ce
que sur le recrutement « à l’aveugle ».
Triselec-Lille a grandement innové sur les aspects techniques, industriels et humains. C’est
peut-être cette dimension fondamentalement « humaniste » qui marque le plus les esprits
lorsqu’on s’intéresse à ce cas d’innovation. En effet, l’aptitude à croire en la capacité de
chacun des hommes et des femmes à remonter la pente, à se former et à se réinsérer dans la
société est réellement chevillée au corps des salariés permanents et de l’encadrement de la
structure.
Finalement, la grande innovation de Triselec est peut-être de prouver qu’il est possible de
faire une synthèse en dépassant les contradictions des trois piliers du développement durable
(économique, social et environnemental) que l’on oppose si souvent entre eux. Une synthèse
dialectique des oppositions logiques ? Oui, et alors, Triselec-Lille n’en n’est plus à une près...
En référence à la 83ème cérémonie du même nom qui s’est déroulée le 27 février 2011,
voici une liste non-exhaustive des principales reconnaissances qu’a reçues l’établissement
Triselec-Lille en dehors des certifications ISO et OSHAS. Cela valorise les avancées et la
performance de Triselec-Lille dans de nombreux domaines.
2007 : Prix spécial du jury des trophées RH axé sur la « responsabilité sociale des
entreprises »
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
D. Adam, Faire de la valeur avec des valeurs, Triselec-Lille, 2004, SNEL. Ouvrage
téléchargeable et consultable :
http://www.triselec.com/pages/Faire_de_la_valeur_avec_des_valeurs.pdf
Articles
Berger-Douce S., L’engagement sociétal d’une PME. Une démarche au service de
l’intégration professionnelle de publics en difficulté ?, Revue internationale de
psychosociologie 2008/1, Volume XIV, p. 207-223.
Ressources web
Les TIC au service du développement des Hommes et de l'Entreprise, l'expérience de
TRISELEC-LILLE LILLE à partager et à transférer. Site du CTN.
http://www.ctn.asso.fr/va/5505.html (consulté le 28 février 2011)
Interview de Patrick Vandamme, février 2006. Initiatives DD. Consultés le 28 février 2011
Partie 1 : http://www.initiativesdd.org/spip.php?article81
Partie 2 : http://www.initiativesdd.org/spip.php?article23
CREDITS
Crédits illustrations
Schéma interactif de la chaîne de tri. Site web de Triselec-Lille.
http://www.triselec.com/pages/technique_biflux_clas.htm
Crédits typographiques
Police d’en-têtes : Archer, dessinée par la fonderie Hoefler & Frere-Jones (2001)
Police de corps : Futura, dessinée par Paul Renner pour la fonderie Bauer (1926)