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Ce document est strictement confidentiel ; aucun élément ne doit être diffusé hors d’Artelys et de Grand
Poitiers.
Création
Rôle Nom Société
Auteur Bertrand Texier Artelys
Diffusion
Nom Société
Bertrand Texier Artelys
Thomas Honoré Grand Poitiers
Versions du document
Indice Date Auteur Observations
V0 2017-09-25 Bertrand Texier Création du document
V1 2017-12-22 Bertrand Texier Première révision
Seconde révision suite aux
V2 2017-12-22 Bertrand Texier
remarques de Thomas Honoré
Révision suite aux remarques de
V3 2018-03-12 Bertrand Texier
Sébastien Bardet
Révision suite aux remarques de
V4 2018-04-17 Bertrand Texier
Thomas Honoré
SYNTHESE...................................................................................................................... 7
6 CONCLUSION.......................................................................................................... 88
Introduction
Le Schéma Directeur des Energies (SDE) de Grand Poitiers s’inscrit dans la politique énergétique
engagée par la Communauté Urbaine et préfigure le nouveau Plan Climat Air Energie Territoire
(PCAET) qui devra être adopté pour la fin de l’année 2018. A ce titre, le SDE est une démarche visant
à:
Le SDE est décomposé en trois phases. La première phase de diagnostic consiste à faire un état des
lieux du territoire, aussi bien sur le sujet des consommations et productions énergétiques que sur
des aspects économiques (emplois liés à l’énergie, facture énergétique, etc.) ou encore de
gouvernance (acteurs engagés dans le domaine de l’énergie, liens avec les compétences de Grand
Poitiers). La seconde phase s’intéresse quant à elle aux potentiels du territoire, tels que les
déploiements possibles d’énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, hydroélectricité…), les
opportunités de récupération d’énergies (sur eaux usées par exemple) ou encore les actions de
maitrise de la demande en énergie (MDE) visant à diminuer les consommations. Enfin, la dernière
phase de scénarisation, va permettre de créer, en interagissant avec différents acteurs du territoire,
différents scénarios d’évolution de Grand Poitiers. Ceux-ci serviront de base à un scénario final qui
sera lui-même un socle à l’élaboration du PCAET. Cette phase de scénarisation doit aussi permettre
l’émergence de projets concrets pouvant être lancés dans un horizon proche par les différents
acteurs du territoire.
Pour chaque phase, les perspectives sont doubles puisque le travail porte aussi bien sur Grand
Poitiers en tant que territoire, que sur Grand Poitiers en tant que « maître d’ouvrage » du territoire
(c’est-à-dire le patrimoine de Grand Poitiers et des communes : bâtiments, éclairage public, flotte de
véhicules) :
Le présent rapport constitue le rapport final de la phase 1 (Etat des lieux) pour l’ensemble du
territoire. Un second rapport s’intéresse au diagnostic pour le patrimoine de la collectivité.
L’ensemble des deux rapports sert de base sur laquelle les travaux de prospective puis de stratégie
pourront s’appuyer.
Après une courte synthèse reprenant les éléments principaux du rapport, le document est composé
de la façon suivante : le rapport présente dans un premier temps la situation générale de Grand
Poitiers en termes de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre (section 1). Puis
il dresse un panorama des différents acteurs, principalement institutionnels, impliqués dans le
secteur de l’énergie ainsi que des compétences de Grand Poitiers et leurs interactions avec l’énergie
(section 2). La section 3 détaille de façon plus précise les chiffres de consommation et émission de
GES déjà introduits rapidement dans la section 1, secteur par secteur, ainsi que les chiffres liés aux
énergies renouvelables. La section 4 présente les enjeux liés à la qualité de l’air. Enfin, la section 5
détaille les enjeux économiques liés à l’énergie sur le territoire de Grand Poitiers.
Synthèse
Le territoire de Grand Poitiers consomme environ 5 900 GWh d’énergie et émet pour près de
1 350 kt éq CO2 par an. La majorité des consommations d’énergie, et donc des émissions, est due au
secteur du transport (49% des consommations, 56%% des émissions de gaz à effet de serre) et des
secteurs résidentiel (26% des consommations, 18% des GES1) et tertiaire (17% des consommations,
13% des émissions de GES) :
Figure 1 – Répartition des consommations (gauche) et des émissions de GES (droite) par secteur, territoire de Grand Poitiers
(Source de données : AREC)
La croissance (ou décroissance) de la part des émissions de GES d’un secteur dans les émissions
totales, par rapport à son niveau de consommation, s’explique par les sources d’énergie plus ou
moins carbonées utilisées pour subvenir à la demande. Ainsi, le secteur des transports, qui utilise des
produits pétroliers à fort contenu carbone (diesel, essence) voit-il sa part dans les émissions de GES
du territoire (56%) augmenter par rapport à sa part dans les consommations (49%).
Le diagramme de Sankey ci-dessous permet de représenter les flux entre les sources d’énergie (par
type d’énergie) et les consommations associées (par secteur) :
1
Gaz à Effet de Serre
On peut noter que le secteur de l’agriculture est un secteur un peu à part, puisqu’il consomme
relativement peu d’énergie mais est responsable de 10% des émissions de GES. En effet, la majorité
des émissions de ce secteur ont une origine non énergétique, et peuvent être causées par les
effluents des animaux, les pesticides utilisés dans les sols, etc. Des actions spécifiques à ce secteur
sont donc à envisager.
Le diagramme précédent met aussi en avant le fait que contrairement à d’autres territoires,
l’industrie représente un enjeu faible pour les émissions de GES : l’industrie qui représente déjà
initialement une part faible dans les consommations (6%), a un mix énergétique relativement
décarboné, puisque près du tiers de la consommation est fournie par des EnRs thermiques (une
importante chaufferie bois est déployée sur un site industriel ayant une forte consommation).
Comme indiqué plus haut, il s’agit du secteur le plus émetteur de GES de Grand Poitiers. Cependant,
une part importante des émissions de ce secteur semble provenir du trafic de transit, c’est-à-dire le
trafic ne faisant que traverser le territoire sans s’y arrêter (par les routes nationales ou les autoroutes
notamment). Les méthodes employées pour le calcul des consommations et émissions de ce secteur
ne permettent pas de distinguer la part de ce transit ; néanmoins, une répartition des émissions par
type de véhicules permet de mettre en avant le poids important des poids lourds (27%), et laisse à
penser que des actions spécifiques ciblant les transports de marchandises et les poids-lourds peuvent
être mises en place (comme l’installation de bornes GNV pour les poids-lourds et les utilitaires) :
Figure 3 - Répartition des émissions de GES des transports, par type de véhicule
(Source de données : AREC)
Secteur résidentiel
Et ceci alors que le parc de logements de Grand Poitiers est en moyenne plus récent, - et donc a
priori mieux isolé -, que ce qui peut être observé dans le département de la Vienne :
Il y a donc un enjeu fort à améliorer l’efficacité des logements existants (et en particulier les
logements anciens, plus énergivores). Des actions spécifiques sur les vecteurs d’énergie peuvent
aussi être envisagées, dans la mesure où le fioul et le GPL (produits pétroliers) représentent encore
12% de la consommation résidentielle du territoire (et sont responsables de 24% des émissions de
GES), dans les zones rurales principalement. Il semble donc important de développer/renforcer les
réseaux d’énergie en zone rurale, ou bien de favoriser la transition des logements chauffés avec des
produits pétroliers vers des sources d’énergie renouvelable telles que le bois (si la ressource est
disponible).
Secteur tertiaire
Le secteur tertiaire est le troisième consommateur d’énergie et émetteur de GES après les secteurs
des transports et du résidentiel. Grand Poitiers compte environ 3 450 000 m2 de surfaces tertiaires,
ce qui représente près de 65% des surfaces tertiaires du département. La grande majorité des
consommations de ce secteur provient du chauffage des bâtiments (43%) et de l’électricité
spécifique (28%) :
Le détail des consommations par branche fait apparaitre le poids important du tertiaire dit « à
dominante publique2 » dans les consommations du secteur, qui représente 45% des consommations
du secteur tertiaire :
2
Administration, Enseignement, Sanitaire et social, et SPL (Sports et Loisirs)
Ainsi, tout comme pour le résidentiel, il y a un enjeu fort à améliorer l’efficacité énergétique
(l’isolation thermique en particulier) des bâtiments existants. L’électricité spécifique représentant
aussi une part importante des consommations, l’utilisation d’équipements moins énergivores (LEDs,
GTBs3, etc.) peut avoir un impact très positif.
3
Gestion Technique du Bâtiment : système informatique généralement installé dans des grands bâtiments ou
dans des installations industrielles afin de superviser l’ensemble des équipements qui y sont installés.
Grand Poitiers est un EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) créé en 1965 et
appelé à l’origine « Le District ». En 2016, cet EPCI regroupe 13 communes (environ 140 000
habitants) et a alors le statut de Communauté d’Agglomération ; cette Communauté est élargie en
2017 et compte à présent 40 communes. Elle devient alors Communauté Urbaine. Les chiffres clés de
Grand Poitiers sont les suivants :
- 40 communes
- 195 044 habitants en 2014 (date du dernier recensement)
- 1 071 km2 de surface
- 182 habitants par km2
- 15 927 établissements économiques en 2014
- 88 743 emplois en 2013
La carte ci-dessous indique les 40 communes faisant partie de Grand Poitiers, ainsi que leur
localisation :
Une grande partie des données présentées dans ce rapport, en particulier celles ayant trait aux
consommations énergétiques et aux émissions de gaz à effet de serre (GES), ont été assemblées par
l’Agence Régionale d’Evaluation environnement et Climat en Nouvelle-Aquitaine (AREC).
Pour ce faire, l’AREC collecte auprès de différents acteurs de l’énergie du territoire du Grand Poitiers
un ensemble de données permettant de dresser un tableau de la situation dans la Communauté
Urbaine. Compte tenu de la difficulté d’assembler les données et de les vérifier (croisement de
nombreuses sources, données manquantes, etc.), les chiffres fournis par l’AREC ne concernent pas
tous la même année, et a fortiori pas l’année 2017. Le bilan de l’AREC permet néanmoins de bien
décrire la situation observée actuellement, les évolutions sur la demande en énergie étant en
générale assez lentes (la situation observée il y a quelques années correspond peu ou prou à la
situation observée aujourd’hui).
A titre d’information, les années du diagnostic fourni par l’AREC sont les suivantes :
- Résidentiel : 2013
- Tertiaire : 2013
- Industrie : 2015
- Agriculture : 2010 avec une correction basée sur les données départementales
- Transports : 2012 et 2009 pour les déplacements domicile-travail (date de la dernière
enquête)
- Energies renouvelables : 2015
Le tableau suivant donne un premier aperçu de la situation du territoire, puisqu’il présente les
consommations énergétiques des secteurs mentionnés ci-dessus, selon le type d’énergie, ainsi que
les émissions de GES associées. Les chiffres de consommation énergétique sont en GWh, les
émissions de GES sont en kilotonne équivalent CO2 (kt éq CO2), et réparties en émissions
énergétiques (par exemple émissions liées au chauffage) et non énergétiques (ex : émissions liées au
lisier pour l’agriculture) :
ENR thermique
262 38 120 0 0 / 421
(dont bois)
Chauffage urbain et
44 17 0,3 0 0 / 61
vapeur
Charbon 0 0 0 0 0 / 0
Emissions GES
219 153 45 21 752 / 1 191
énergétiques
4
Les émissions de GES non énergétiques sont issues de procédés Industriels (décarbonatation par exemple), de
fuites de fluides frigorigènes (utilisés dans les installations de production de froid) ou encore de l'utilisation
d'engrais.
L’Assemblée Nationale et le Sénat établissent le cadre légal en vigueur dans le domaine de l’énergie.
Ils votent les lois relatives à l’énergie.
Ministère
Ademe
L’Ademe possède notamment des relais en région qui lui permettent d’accompagner les acteurs
publics comme privés dans les domaines cités précédemment.
Depuis la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) de 2016 et la création des
nouvelles régions, ces dernières doivent produire un nouveau schéma de planification nommé
SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des
Territoires). Celui-ci vise à fusionner et intégrer dans un ensemble cohérent plusieurs documents de
planification déjà existants, et notamment le SRCAE.
Ainsi le SRADDET est un document de planification transversal qui intègre les questions liées à
l’équilibre et l'égalité des territoires, l'implantation des différentes infrastructures d'intérêt régional,
le désenclavement des territoires ruraux, l'habitat, la gestion économe de l'espace, l'intermodalité et
le développement des transports, la maîtrise de l’énergie et le développement des énergies
renouvelables et de récupération, la lutte contre le changement climatique, la pollution de l'air, la
protection et la restauration de la biodiversité, la prévention et de gestion des déchets.
Le SRADDET est porté par le Conseil Régional, qui organise les débats, élabore le projet de Schéma et
finalement l’approuve après l’avoir soumis pour avis aux métropoles, aux collectivités à statut
particulier, aux EPCI compétents, à la DREAL, etc. ainsi qu’à enquête publique. Le projet de Schéma
est ensuite transmis au Préfet de Région, pour approbation.
Outre le SRADDET, les régions doivent aussi élaborer un Schéma régional biomasse, un Schéma
régional éolien ainsi qu’un Programme régional pour l’efficacité énergétique (PREE). Ces documents
ne sont pas intégrés au SRADDET. Le Schéma régional éolien de l’ancienne région Poitou-Charentes
avait été adopté en même temps que le SRCAE, en 2012.
DREAL
DDT
Dans le domaine de l’énergie et du climat, la DDT met en œuvre dans le département les politiques
en matière :
Grand Poitiers
Comme indiqué en section 1, Grand Poitiers est une communauté urbaine. Elle dispose à cet égard
d’un certain nombre de compétences, et notamment dans des domaines liés à la transition
énergétique. Grand Poitiers est en ainsi charge des sujets liés :
Grand Poitiers est aussi Autorité Organisatrice de la Distribution d’Energie (AODE). Cela signifie que
Grand Poitiers est propriétaire de l’ensemble des réseaux (gaz, électricité) du territoire, et en a
confié la gestion à des tiers (voir plus bas section 2.3 pour une définition de la distribution et des
acteurs gérants les réseaux de distribution sur le territoire du Grand Poitiers). Grand Poitiers a le rôle
d’AODE sur l’ancien périmètre de la communauté d’agglomération, à 13 communes.
Concernant les compétences liées à la gestion de l’eau et à l’assainissement, il s’agit de secteurs dans
lesquels il existe des actions fortes ainsi que des potentiels élevés en matière d’énergie (récupération
de chaleur sur des réseaux d’eau par exemple).
Enfin, Grand Poitiers est responsable du développement des bornes de recharges de véhicules
électriques. Celles-ci sont nécessaires pour le développement d’une flotte de véhicules moins
polluants et moins émetteurs de particules.
Grand Poitiers pilote les démarches de Plan Local d’Urbanisme (PLU) ainsi que de Plan de
Déplacement Urbain (PDU). Le PLU définit les grandes orientations de la Communauté Urbaine en
termes de développement urbain (zones à construire, projets d’aménagement) ainsi que le zonage
de l’espace (comme les zones pouvant accueillir l’habitat et les principales règles d’urbanisation, les
zones naturelles ou agricoles à protéger ainsi que les principales règles s’y appliquant, etc.). Les choix
retenus dans le PLU peuvent avoir un impact fort sur l’évolution de la consommation énergétique du
territoire ou des réseaux d’énergie, ainsi que sur le développement des énergies renouvelables
(classement des zones favorables/défavorables, notamment).
Le PDU définit quant à lui les principes d’organisation des transports (personnes et marchandises), de
circulation et de stationnement, avec un objectif d’usage équilibré des modes et de promotions de
modes de déplacement les moins polluants et économes en énergie. Le PDU va par exemple avoir un
impact fort sur le trafic automobile, le développement des transports en commun ou encore la
promotion des modes doux (construction de pistes cyclables).
Grand Poitiers pilote le Programme Local de l’Habitat (PLH), qui est un document incluant l’ensemble
de la politique locale de l’habitat : parc public et parc privé, gestion du parc existant et des
constructions nouvelles. Il fixe par exemple des objectifs de logements construits ou oriente la
politique de rénovation/réhabilitation. Le PLH peut notamment imposer des normes
environnementales afin de réduire les consommations en énergie des bâtiments neufs (BBC, HQE,
HPE…).
Grand Poitiers est chargé de la surveillance de la qualité de l’air ainsi que des actions pouvant mener
à son amélioration. Ainsi, Grand Poitiers fait partie du comité de suivi du Plan de Protection de
l’Atmosphère (PPA) ; ce dernier a été mis en place en 2017 suite au dépassement ponctuel, - et sur
un seul site -, de la valeur limite de dioxyde d’azote (NO2), dépassement qui ne s’est pas reproduit
depuis 2013.
La Communauté Urbaine est aussi responsable des actions de Maitrise de la Demande en Energie
(MDE) pouvant être menées sur son territoire. A ce titre, elle dispose d’un Espace Info Energie et
d’une plateforme de rénovation énergétique de l’habitat privé (ACT’e Grand Poitiers) qui renseignent
les citoyens et les accompagnent dans leurs projets de rénovation énergétique.
Enfin Grand Poitiers est en charge de la collecte et du traitement des déchets. Comme indiqué en
section 1, les déchets représentent 0,1% des émissions de GES du territoire ; ils peuvent néanmoins
être valorisés, en produisant de l’électricité ou en alimentant par exemple des réseaux de chaleur, à
travers des Unités de Valorisation Energétiques (UVE).
En particulier, Grand Poitiers pilote la réalisation du Schéma Directeur des Energies (SDE) dont les
objectifs sont de :
Le SDE doit ainsi alimenter la réflexion concernant la mise à jour du Plan Climat Air Energie Territorial
(PCAET), entreprise dans laquelle Grand Poitiers est aussi engagée. Le précédent PCAET avait été
adopté une première fois en 2013 lorsque la Communauté d’Agglomération Grand Poitiers comptait
encore 13 communes. Le nouveau PCAET doit être adopté au plus tard le 31 décembre 2018. Un
PCAET peut être de nature assez différente en fonction de l’engagement des acteurs concernés, mais
son contenu est fixé par la loi :
- Un diagnostic ;
Le PCAET doit donc fixer des objectifs énergie-climat clairs, puis les décliner en plan d’action.
Communes
Les communes ont un rôle clé à jouer dans la transition énergétique et la démarche de Schéma
Directeur des Energies de Grand Poitiers. Leur engagement volontaire dans des démarches de
développement durable, notamment par exemple au travers de la rénovation de leur patrimoine
immobilier, a un effet entraineur pour les autres acteurs du territoire.
Les communes sont aussi le relais local des politiques communautaires, auxquelles elles participent
activement de par le pouvoir de décision dont elles disposent au sein de Grand Poitiers. Elles
disposent par ailleurs de prérogatives renforcées relatives aux décisions d’urbanisme, concernant les
projets éoliens par exemple.
Le Syndicat Mixte pour l’Aménagement du Seuil du Poitou (SMASP) est un Etablissement public
syndicat mixte communal. Il est chargé de l'élaboration, du suivi et de la révision du Schéma de
Cohérence Territoriale (SCOT) du Seuil du Poitou.
Le SCOT est construit par les élus locaux. Le SCOT du Seuil du Poitou rassemble 4 Etablissements
Publics de Coopération Intercommunale correspondant à 134 communes du département de la
Vienne. L’entrée en vigueur du SCOT du Seuil du Poitou est prévue pour janvier 2020. La carte ci-
dessous représente le périmètre du SCOT du Seuil du Poitou :
Les PLUs/PLUis et PDUs adoptés par les communes doivent être compatibles avec le SCOT.
Dans le cadre du SDE, le SCOT permet notamment d’apprécier les évolutions anticipées du territoire,
aussi bien quantitativement (population, économie par exemple) que spatialement (projets
Le Syndicat Energies Vienne a été créé originellement en 1923, sous le nom de Syndicat
Intercommunal d’Electricité du Département de la Vienne. Il répondait alors à la volonté des
communes de s’équiper d’un réseau électrique. Les communes sont membres du Syndicat.
Le Syndicat gère aujourd’hui les compétences de distribution de l’électricité et du gaz pour le compte
de nombreuses communes de la Vienne (le Syndicat est AODE), à travers les entreprises Sorégies et
SRD (voir plus bas section 2.3 pour une définition de la distribution de gaz et d’électricité). Après son
élargissement en 2017 et l’intégration de nouvelles communes, Grand Poitiers est devenu membre
du Syndicat à la place des 27 nouvelles communes, qui l’étaient jusqu’alors.
Schématiquement, les acteurs intervenant dans la génération puis la livraison d’énergie peuvent être
classés en quatre catégories :
- Production : les producteurs produisent du gaz naturel ou de l’électricité, générée dans des
centrales de production (centrale nucléaire, hydraulique, à gaz, etc.). Ils vendent leur
production « en gros » sur le marché (de l’électricité, du gaz) ou bien directement de gré à
gré à des fournisseurs. L’ouverture de ce marché à la concurrence a été moins visible pour
les consommateurs et donc moins médiatisée.
- Fourniture : les fournisseurs vendent « au détail » de l’énergie aux consommateurs finaux
(clients résidentiels mais aussi clients tertiaires, industriels, collectivités, etc.), énergie qu’ils
ont achetée sur le marché de l’énergie ou bien directement de gré à gré à un producteur.
Comme indiqué précédemment, historiquement cette activité n’était pas ouverte à la
concurrence mais réalisée par des entreprises monopolistiques (une pour l’électricité, une
pour le gaz) appelées aujourd’hui les « fournisseurs historiques ». En France, ces
« fournisseurs historiques » sont EDF et GDF Suez (maintenant Engie) ainsi que les
Entreprises Locales de Distribution (voir plus bas). Depuis l’ouverture à la concurrence, de
nouveaux fournisseurs, - dits alternatifs -, sont apparus.
- Transport : le réseau de transport est la première brique permettant d’assurer le flux
d’énergie entre le lieu de production (centrale dans le cas de l’électricité par exemple,
terminal de gaz pour le gaz) et le site de consommation (résidentiel, tertiaire, industriel,
etc.). Le réseau de transport sert à mailler la France et connecter les différentes régions
entre elles : il constitue les grands axes du réseau d’énergie. Etant donné
qu’économiquement il n’est pas rationnel d’avoir deux réseaux réalisant la même fonction
en parallèle, l’activité de transport est restée monopolistique. En France, le gestionnaire du
réseau de transport d’électricité est RTE (Réseau de Transport d’Electricité), et les
gestionnaires du réseau de transport de gaz sont GRTgaz et TIGF (Transport et
Infrastructures Gaz France, uniquement dans le Sud-Ouest de la France).
- Distribution : le réseau de distribution permet de mailler le territoire à une échelle plus
locale et de connecter le consommateur final. Il s’agit là aussi d’une activité monopolistique.
En France, le principal gestionnaire de réseau de distribution d’électricité est Enedis, tandis
que le principal gestionnaire du réseau de distribution de gaz est GrDF. Il existe aussi des
Entreprises Locales de Distribution (ELDs), qui sont des entreprises ou régies qui assurent la
distribution et/ou la fourniture d’électricité ou de gaz sur un territoire déterminé, non
desservi par Enedis ou GrDF. Celles-ci sont souvent des structures qui n’ont pas été intégrées
à EDF-GDF lors de sa création après la seconde guerre mondiale en 1946.
Enfin, les réseaux de chaleur constituent des réseaux un peu à part. De par leur nature très locale, il
n’existe pas de gestionnaire de réseau à l’échelle nationale mais souvent un gestionnaire par réseau.
Le schéma ci-dessous résume la position des différents acteurs, ainsi que les flux financiers et les flux
d’énergie qui existent :
Dans le domaine de la distribution, outre Enedis et GrDF, il existe deux ELDs sur le territoire du Grand
Poitiers, une pour l’électricité et une pour le gaz :
Ces deux entreprises sont majoritairement détenues par le Syndicat Energies Vienne.
Concernant les réseaux de chaleur, il en existe plusieurs sur le territoire du Grand Poitiers, certains
étant publics, - le réseau de chaleur des Couronneries par exemple, géré par Dalkia (filiale du groupe
EDF) -, tandis que d’autres sont privés (ex : réseau de chaleur du Futuroscope).
Ainsi, en résumé, il existe trois grandes catégories d’acteurs dans la chaine d’approvisionnement
énergétique : les producteurs, les fournisseurs, et les gestionnaires de réseau (transport et
distribution). Le tableau ci-dessous indique le nom des acteurs impliqués dans ces trois grandes
catégories, sur le territoire du Grand Poitiers :
Transport
EDF, Engie, Sorégies, Direct
EDF, Engie, Sorégies, Sergies RTE (électricité), GRTgaz (gaz)
Energie, ENI, Planète Oui,
(filiale de Sorégies, spécialisée
Enercoop, Proxelia, Alterna, Distribution
dans les EnRs) ains que tous les
Energem, Antargaz, Gaz Electricité
producteurs privés (développeurs, Enedis (électricité), SRD
de Grenoble, ekWateur, ES
communes, particuliers…) (électricité), GrDF (gaz), Sorégies
Energies, Total Spring…
(gaz), Dalkia (chaleur)
Tableau 2 – Classement des acteurs dans le domaine de l’énergie, territoire du Grand Poitiers
Créée en 1995 sous la forme d’une association de loi 1901, l’AREC remplit ses missions sur
l’ensemble du territoire de la région Nouvelle-Aquitaine depuis 2016 (elle travaillait avant cela sur la
région Poitou-Charentes). Son siège est à Poitiers.
Dans le cadre du SDE, l’AREC produit la majorité des chiffres servant à établir le diagnostic énergie-
climat, ainsi que ceux concernant le potentiel en biomasse du Grand Poitiers.
Atmo Nouvelle-Aquitaine
Dans le cadre du SDE, l’Atmo Nouvelle-Aquitaine apporte son soutien au travers d’un diagnostic de la
qualité de l’air du Grand Poitiers (voir section 4 pour plus de détails).
CRER
Le Centre Régional des Energies Renouvelables (CRER) est une association d’assistance technique
créée en 2001. Elle est une interface active entre les pouvoirs publics, les collectivités locales, les
particuliers et les professionnels. En particulier, elle remplit les missions suivantes :
- Information et sensibilisation ;
- Formation auprès des professionnels du bâtiment ;
- Assistance et expertise pour des projets de solaire photovoltaïque ou thermique, ainsi que
des projets de bois énergie ou de méthanisation.
Dans le cadre du SDE, le CRER apporte son expertise dans les projets d’énergies renouvelables. Il
apporte par exemple des conseils méthodologiques lors de la réalisation du cadastre solaire.
Fondée en 1431, l’Université de Poitiers est une des plus anciennes Universités d’Europe. Elle
possède de nombreux bâtiments d’enseignement de recherche sur le territoire du Grand Poitiers et
constitue donc un des « grands consommateurs » du territoire. L’Université suit avec précision un
certain nombre de données de consommation et possède en outre son propre réseau de chaleur. Il
s’agit par conséquent d’un interlocuteur privilégié pour le SDE, afin de par exemple prendre en
compte dans la scénarisation les actions qui seront engagées sur le patrimoine de l’Université pour
diminuer sa consommation.
CHU et CHL
Tout comme l’Université, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Poitiers, ainsi que le Centre
hospitalier Henri Laborit (CHL) sont des « grands consommateurs », disposant eux aussi d’un réseau
de chaleur. Il s’agit là aussi d’interlocuteurs privilégiés dans le cadre du SDE, dans la mesure où les
décisions du CHU et du CHL en termes de maitrise de la demande en énergie (MDE) auront un impact
fort sur la trajectoire énergétique du territoire.
Ekidom
Ekidom, l’office public de l’habitat de Grand Poitiers, possède 11 200 logements conventionnés et
600 places en EPHAD répartis sur 30 communes. Cet office est le fruit de la fusion, le 1 er janvier 2017,
des bailleurs sociaux Logiparc et Sipea Habitat.
Ekidom possède un ambitieux programme de rénovations de son patrimoine, ce qui aura pour effet
d’améliorer la consommation des logements rénovés. Ekidom prévoit également la construction de
nouveaux logements chaque année, qui devront eux aussi être pris en compte dans la scénarisation
du SDE.
Habitat de la Vienne
Habitat de la Vienne possède un parc de 11 000 logements répartis dans 210 communes et constitue
à cet égard un des bailleurs les plus importants de la Vienne.
Tout comme Ekidom, Habitat de la Vienne est engagé dans un programme de rénovation de
logements et de production de logements neufs, qu’il conviendra de prendre en compte dans la
scénarisation.
Au même titre que l’Université, le CHU et le CHL, le Futuroscope fait partie des « grands
consommateurs » du territoire du Grand Poitiers. Il possède en outre un réseau de chaleur. Il s’agit
donc d’un acteur à prendre en compte dans le volet scénarisation du SDE.
La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de la Vienne représente les intérêts des professions
commerciales, industrielles et de services auprès des pouvoirs publics.
La CCI peut appuyer le SDE dans sa composante économie-emplois. En effet, les objectifs
(développement d’EnRs, rénovation de logements, etc.) du SDE devraient à termes se traduire en
création de nouveaux emplois sur le territoire du Grand Poitiers, et en la nécessité de structurer des
filières et de faire communiquer entre eux des acteurs économiques qui jusqu’à présent
fonctionnent majoritairement en silos. La CCI peut aider à faciliter ce travail ainsi que fournir des
informations sur la situation économiques (ex : nombre d’emplois) des filières concernées.
2.4.4 Citoyens
La participation citoyenne est intégrée dans de nombreux dispositifs portés par les collectivités.
Concernant les enjeux d’énergie et de développement durable, le Conseil de développement est une
instance représentative privilégiée.
Conseil de développement
Le Conseil de développement est un espace d’échange, de débat et dialogue entre les élus, les
habitants et les acteurs de la Communauté urbaine. Il s’agit d’un espace privilégié pour présenter la
démarche SDE aux citoyens de Grand Poitiers et surtout pour intégrer les citoyens à la construction
du devenir énergétique de leur territoire.
2.5 Cartographie
Le schéma ci-dessous permet de représenter les principaux acteurs institutionnels impliqués dans
l’énergie aux différents échelons (national, régional et local) ainsi que les démarches et relations qui
les lient ; par souci de simplicité, certains des acteurs décrits précédemment n’ont pas été intégrés :
3.1 Multisecteurs
Comme indiqué en section 0, la consommation énergétique annuelle de Grand Poitiers s’élève à
5 905 GWh, répartis comme suit :
Le diagramme de Sankey ci-dessous permet de représenter les flux entre les sources d’énergie (par
type d’énergie) et les consommations associées (par secteur) :
Ce diagramme fait apparaitre le poids très important des produits pétroliers (55%) dans la
consommation d’énergie par vecteur, principalement en raison du poids important des transports
dans la consommation totale. La part du transport est plus élevée que la moyenne nationale (32%) ;
cet écart peut s’expliquer par l’importance du trafic de transit (à travers l’autoroute A10 ou la route
nationale N149 par exemple).
Le diagramme fait aussi apparaitre le poids relativement faible de l’industrie (6%). Ce chiffre est
bien plus faible que ce qui peut être observé dans d’autres territoires et en France a fortiori (en
France la consommation industrielle représente environ 20% de la consommation énergétique
totale).
Les 5 905 GWh consommés sur le territoire conduisent finalement à l’émission de 1 348 kt éq CO2. Le
poids de chaque secteur est à peu près similaire à ce qui est observé pour les consommations, à
l’exception notable de l’agriculture. Cette différence s’explique par le fait que la plupart des
émissions de GES de ce secteur sont d’origine non énergétique, mais causées par les engrais ou
l’alimentation animale par exemple. Le secteur de l’agriculture devra donc être traité de façon
spécifique et visera à rechercher des solutions s’intéressant aux GES directement et pas
nécessairement aux consommations d’énergie. Le poids du transport dans les émissions de GES
(56%) est aussi supérieur à son poids dans la consommation (50%) en raison de l’importance des
produits pétroliers dans l’alimentation de ce secteur.
Les diagrammes ci-dessous détaillent le poids des émissions de chaque secteur dans les émissions du
territoire, ainsi que la part des émissions énergétiques et non énergétiques pour chacun d’entre eux :
Figure 16 - Consommation et émissions de GES de Grand Poitiers par secteur, et comparaison avec la France
(Source : AREC)
En comparaison avec la consommation française, on peut voir que les consommations des secteurs
résidentiel et tertiaire sont dans la moyenne nationale tandis que les transports sont
surreprésentés.
3.2 Transports
Comme indiqué en section 3.1, le secteur des transports est de loin le plus consommateur d’énergie
et le plus émetteur de gaz à effet de serre du territoire : il représente 49% de la consommation
énergétique (2 881 GWh) et est responsable de 56% des émissions de GES (752 kt éq CO2).
Cette part très importante du secteur des transports dans les consommations et émissions de GES du
territoire (pour rappel, en France le transport représente 32% de la consommation énergétique
nationale) est causée entre autres par le trafic de transit, c’est-à-dire par les véhicules traversant le
territoire (route nationale, autoroute) sans s’y arrêter.
La majorité des émissions est causée par les voitures particulières (51%), tandis que presque un tiers
des émissions est dû aux poids-lourds (27%) :
Figure 17 - Répartition des émissions de GES des transports, par type de véhicule
(Source de données : AREC)
Messages clés :
Les transports représentent 49% des consommations énergétiques du territoire de Grand Poitiers et
56% des émissions de GES. Il s’agit du secteur le plus émetteur de GES du territoire ;
Cependant une part importante des émissions du territoire semblent provenir du trafic de transit. Des
actions spécifiques ciblant les transports de marchandises et les poids-lourds peuvent être mises en
place (ex : bornes GNV pour les poids-lourds et les utilitaires) ;
La difficulté d’estimer précisément la part du trafic de transit dans les émissions du secteur5 présente
une limitation forte sur les réflexions qui peuvent être menées afin de diminuer les émissions causées
par le transport.
3.3 Résidentiel
Le secteur résidentiel représente 26% de la consommation énergétique du territoire (1 534 GWh) et
est responsable de 18% des émissions de GES (240 kt éq CO2). Parmi les quatre postes de
consommation de ce secteur, le chauffage est de loin le plus important puisqu’il représente à lui seul
près de 70% des consommations du secteur résidentiel :
5
Cette limitation provient de la méthodologie retenue par l’ATMO Nouvelle-Aquitaine, qui a réalisé le
diagnostic pour le secteur Transports : l’ensemble des voies sont modélisées, mais sans s’intéresser aux
origines et destinations des véhicules transitant sur la voie (impossible donc d’isoler le trafic de transit). Par
rapport à d’autres méthodes de calculs, celle-ci a néanmoins l’avantage d’être exhaustive et d’évaluer
effectivement l’ensemble des émissions.
L’isolation thermique des bâtiments est donc le premier enjeu dans la maitrise de la demande
énergétique dans le secteur résidentiel.
- Le parc de logements de Grand Poitiers est composé de moins de maisons individuelles qu’en
Vienne, - 57% à Grand Poitiers contre 71% pour la Vienne -, qui consomment plus que les
appartements ;
- Le parc est légèrement plus récent que le parc départemental, et donc a priori un peu plus
performant sur le plan de l’isolation thermique :
La figure ci-après détaille la localisation des consommations par logement et par zone IRIS6.La
localisation des consommations fait apparaitre une consommation par logement en moyenne plus
faible dans certaines zones IRIS que dans d’autres. Les facteurs explicatifs sont principalement les
suivants :
- Le caractère urbain/rural de la zone : les communes rurales ont d’ordinaire une majorité des
maisons individuelles, ayant une superficie plus grande que des logements collectifs
(appartements) et donc avec une surface à chauffer plus importante. Le centre de Poitiers
apparait ainsi comme consommant moins par logement.
- L’âge de construction des bâtiments : les communes ayant des bâtiments plus récents
(principalement les logements construits après 1975, date de la première réglementation
thermique) consomment moins que les communes abritant des logements anciens.
6
L’IRIS, pour « Ilots Regroupés pour l'Information Statistique », est un découpage du territoire en mailles de
taille homogène.
Figure 20 - Consommation d'énergie finale par logement (découpage par zone IRIS)
(Source de données : AREC)
Comme présenté sur le diagramme de Sankey (voir section 3.1) le fioul représente toujours une
source d’énergie pour le secteur résidentiel (pour le chauffage principalement), à hauteur de 12%
environ. Il est surtout présent dans les zones rurales, moins bien desservies en réseau de gaz ou
réseau de chaleur que les centres urbains. La carte ci-dessous représente la part du fioul dans la
consommation de chauffage, ainsi que le tracé du réseau de gaz. Il apparait clairement que, sauf
quelques rares exceptions, il y a une forte corrélation entre absence (ou faible pénétration) de
réseau de gaz et forte part du fioul :
Figure 21 - Part du fioul dans la consommation de chauffage pour le secteur résidentiel (découpage par zone IRIS)
(Source : Grand Poitiers Communauté Urbaine – Droits réservés – Reproduction interdite)
Les graphiques ci-dessous indiquent le poids de chaque énergie dans les consommations du secteur
résidentiel (à gauche) et les émissions de GES correspondantes (à droite) :
Figure 22 - Répartition de la consommation énergétique (gauche) et des émissions de GES (droite) du secteur résidentiel,
par type d'énergie
(Source de données : AREC)
Messages clés :
3.4 Tertiaire
Le secteur tertiaire représente 17% de la consommation énergétique du territoire (1 028 GWh) et
est responsable de 12% des émissions de GES (168 kt éq CO2).
Parmi les quatre postes de consommation de ce secteur, le chauffage est le plus important puisqu’il
représente plus de 40% des consommations du secteur tertiaire, suivi par l’électricité spécifique, à
presque 30% :
Outre le poids du chauffage et de l’électricité spécifique dans les consommations totales, le graphe
précédent fait apparaitre le poids important des commerces et des bureaux dans la consommation
énergétique du secteur. En effet, ces deux branches représentent respectivement 22% et 16% de la
consommation du secteur tertiaire :
On peut aussi noter que le tertiaire « à dominante publique », c’est-à-dire les branches
Administration, Enseignement, Sanitaire et social, et SPL (Société Publique Locale), représentent
collectivement 45% des consommations du secteur. Grand Poitiers et les communes du territoire
ont donc un rôle fort à jouer dans la diminution des consommations du secteur.
La figure ci-dessous indique la consommation en énergie finale (pour tous les usages) du secteur
tertiaire, par zone IRIS :
Figure 25 - Consommation d'énergie finale du secteur tertiaire (découpage par zone IRIS)
Tout comme le résidentiel, le secteur tertiaire utilise encore du fioul, principalement pour le
chauffage. La consommation de fioul (11% de la consommation du tertiaire) entraine de fortes
émissions de CO2 puisqu’elle est responsable d’un peu plus de 20% des émissions de GES du secteur :
Figure 26 - Répartition de la consommation énergétique (gauche) et des émissions de GES (droite) du secteur tertiaire,
par type d'énergie
(Source de données : AREC)
Messages clés :
L’électricité spécifique représente aussi une part importante des consommations. L’utilisation
d’équipements moins énergivores (LEDs, GTBs, etc.) peut donc avoir un impact très positif ;
3.5 Agriculture
Le secteur agricole représente 1% de la consommation énergétique du territoire (80 GWh) et est
responsable de 10% des émissions de GES (140 kt éq CO2).
Cette forte disparité entre le poids du secteur dans la consommation énergétique et dans les
émissions de GES s’explique par le fait que la plupart des émissions de l’agriculture ne sont pas
causées par des consommations d’énergie (telles que le chauffage par exemple) mais d’autres
sources propres à ce secteur (sols agricoles, fermentation entérique…). Le graphe ci-dessous détaille
les émissions de GES selon les différents postes :
Le poids plus important du secteur agricole dans les émissions de GES par rapport à son poids dans la
consommation énergétique tient aussi du fait que les sources d’énergies utilisées dans ce secteur
sont très carbonées ; le fioul représente à lui seul 87% de la consommation énergétique de
l’agriculture (principalement pour faire fonctionner les engins agricoles tels que les tracteurs) :
Messages clés :
3.6 Industrie
Le secteur industriel représente 6% de la consommation énergétique du territoire (382 GWh) et est
responsable de 3% des émissions de GES (45 kt éq CO2).
Parmi les différentes typologies d’industrie, l’industrie laitière est la plus consommatrice puisqu’elle
représente à elle seule près de 55% de la consommation industrielle du territoire. Les industries de
construction électrique et électronique (9% de la consommation) et de la construction de véhicules
automobiles (8%) viennent ensuite.
Comme dans de nombreux autres territoires, la majorité de la consommation est portée par un faible
nombre d’acteurs ; seuls cinq sites industriels sont directement raccordés au réseau de transport
(électricité ou gaz) : ce sont eux qui consomment donc le plus sur le territoire.
La figure ci-dessous indique la consommation en énergie finale (pour tous les usages) du secteur
tertiaire, par zone IRIS :
Il est intéressant de noter que le bois est surreprésenté dans les énergies utilisées dans l’industrie
de Grand Poitiers, puisqu’il représente presque un tiers des sources d’énergie ; ceci est atypique, -
d’ordinaire le gaz est largement majoritaire -, et explique que les émissions du secteur soient en
proportion plus faibles que leur part dans les consommations énergétiques. Le graphe ci-dessous
indique bien la place importante du bois dans la consommation :
Figure 30 - Répartition de la consommation énergétique (gauche) et des émissions de GES (droite) du secteur industriel,
par type d'énergie
(Source de données : AREC)
Messages clés :
L’industrie ne représente pas un enjeu majeur sur le territoire de Grand Poitiers puisque ce secteur ne
représente que 6% de la consommation énergétique du territoire et 3% des émissions de GES ;
La part du bois très importante dans les consommations (près du tiers de la consommation
énergétique est fournie par du bois) a encore tendance à diminuer le poids du secteur dans les
émissions de GES du territoire.
3.7 Déchets
Les déchets ne sont pas responsables d’émissions énergétiques, qui sont comptabilisées dans les
autres secteurs, - Industrie, Tertiaire, Transport-, mais d’émissions non énergétiques. Celles-ci
représentent 0,1% des émissions du territoire (2 kt éq CO2). Bien que leur part dans les émissions de
CO2 du territoire soit faible, les déchets peuvent néanmoins être valorisés, en produisant de
l’électricité ou en alimentant par exemple des réseaux de chaleur, à travers des Unités de
Valorisation Energétiques (UVE).
Forêts 67,8
Haies 1,1
Total 82,6
Rapporté à la surface totale du territoire, ce niveau de stockage peut être comparé à ceux du
département et de la région.
Par ailleurs, il convient de tenir compte du solde des émissions associées aux changements
d’affectations des sols. En effet, toutes les surfaces ne présentent pas les mêmes caractéristiques de
séquestration du carbone. Un changement d’affectation pourra ainsi résulter en un stockage
supplémentaire, ou réduit, de GES.
Ces changements ont été estimés en s’appuyant sur la base Urban Atlas, plus précise que la base
Corine Land Cover.
- La base Urban Atlas détaille l’occupation des sols par catégorie en 2006 et en 2012. Il est
ainsi possible d’évaluer les bilans des conversions suivantes :
1. Zones mixtes agricoles et semi naturelles <--> zones artificialisées
2. Espaces verts <--> zones artificialisées
3. Forets <--> zones artificialisées
- Le bilan des émissions liées au déboisement (263,5 tCO2/ha7) étant significativement plus
élevé que celui de l’artificialisation des espaces agricoles non forestiers (147 tCO2/ha), ces
deux postes sont distingués. Ainsi :
o Une part des conversions de zones mixtes peut correspondre à du déboisement. La
majeure partie du territoire du Grand Poitiers étant couverte par des cultures, et
l’expérience montrant que lors d’une artificialisation, ce sont en priorité les zones
agricoles qui sont converties, une hypothèse experte de 1% des zones mixtes
correspondant à un déboisement est retenue. Les 99% restants sont supposés
correspondre à des espaces agricoles non forestiers.
o L’ensemble des espaces verts artificialisés est assimilé à du déboisement.
o L’ensemble des forêts artificialisées est assimilé à du déboisement.
- Les changements d’affectations sont moyennés sur la période 2006 – 2012, permettant ainsi
d’obtenir un solde annuel d’émissions.
Déboisement 3 0 3 0,8
Total 16,8
7
Source : « PCAET, Comprendre, construire, mettre en œuvre », Guide ADEME, 2016
Géothermie (hors
thermique 1 5 1.3 11% 0%
particuliers)
Hydraulique électrique 0 0 0 / 0%
Agrocarburants mobilité 0 0 0 / 0%
Tous usages confondus, la production d'énergie d'origine renouvelable du territoire s’élève à 467
GWh et représente 7,9% de sa consommation énergétique (pour rappel, la consommation
énergétique totale du territoire est de 5 905 GWh).
La chaleur d'origine renouvelable provient de 5 filières : le bois énergie, les unités de valorisation
énergétique (UVE), la géothermie, le solaire et la valorisation du biogaz. La production de chaleur
d’origine renouvelable atteint 442 GWh en 2015, soit 24% de l'énergie consommée à usage
thermique sur le territoire. Cette chaleur renouvelable provient quasiment à 78% de la filière bois.
L’électricité d’origine renouvelable est produite à partir de deux types de centrales : éoliennes et
photovoltaïques. La production d'électricité d’origine renouvelable atteint 26 GWh en 2015, ce qui
représente 6% de l'énergie renouvelable produite sur le territoire. Un peu plus de la moitié (57%) de
l’électricité d’origine renouvelable provient de la filière éolienne, - deux parcs éoliens, installés à
Lusignan et Rouillé, dont les capacités respectives sont de 6 MW et 300 kW -, tandis que le reste
(43%) provient du solaire photovoltaïque (principalement solaire PV en toiture). La production
électrique d’origine renouvelable atteint 26 GWh, soit 2% de l’énergie consommée à usage
électrique sur le territoire.
Aucune installation de production d'agrocarburants n'existe sur le territoire (seules trois installations
produisent des agrocarburants sur la région Nouvelle-Aquitaine).
Ainsi, La production énergétique d'origine renouvelable sur le territoire est marquée par la
prédominance du bois énergie avec 72 % de la production renouvelable, suivi par les autres filières
PAC particuliers
Bois Autre 16% Eolien
72% 28% 3%
UVE
thermique
5%
Photovoltaïque
Géothermie Solaire 3%
0,2% thermique
1%
Cependant la part des énergies renouvelables électriques pourrait être amenée à augmenter à
mesure que les filières éoliennes et photovoltaïques se développent. Le graphe ci-dessous indique en
effet une légère accélération dans les installations photovoltaïques depuis 2010 environ :
500
Evolution de la production d'énergie renouvelable par filière
400
300
GWh
200
100
Bois bûche Bois énergie (hors bûche) Solaire thermique UVE thermique
Géothermie PAC particuliers Eolien Photo voltaïque
La production d'énergie d'origine renouvelable sur le territoire est en progression pour la quinzième
année consécutive : +35% depuis 2008 avec le développement des nouvelles filières EnR (bois
énergie hors bûche, solaire thermique, éolien, photovoltaïque, pompes à chaleur, notamment). Le
territoire a ainsi multiplié par 4 son recours à la production énergétique renouvelable sur les 9
dernières années sur ces nouvelles filières, pour lesquelles la production totale dépasse 219 GWh
(contre 57 GWh en 2007).
Concernant les énergies renouvelables électriques, alors qu’il existe deux installations éoliennes
situées sur deux communes, il est intéressant de noter que le solaire photovoltaïque se développe
sur presque tout le territoire :
Afin de représenter l’impact bénéfique des énergies renouvelables sur le territoire et le climat,
l’AREC calcule la quantité de CO2 « évitée » grâce à leur usage, c’est-à-dire la quantité de CO2 qui
aurait été émise afin de générer l’équivalent de l’énergie produite par les énergies renouvelables.
Collectivement, les EnR arrivent ainsi à « éviter » 151 kt éq CO2, ce qui représente 11% des émissions
du territoire (pour rappel, les émissions de l’ensemble du territoire s’élèvent à 1 348 kt éq CO2). Le
bois permet d’éviter la majorité des émissions, puisque cette filière représente près de 60% des
151 kt éq CO2 évitées :
Messages clés :
Les énergies renouvelables se développent sur le territoire de Grand Poitiers, principalement depuis
2010 ;
Cependant leur poids dans la consommation du territoire est encore relativement faible (7,9%),
surtout en comparaison du niveau de la Nouvelle-Aquitaine (19,7%)8 ;
La majorité de la production EnR provient d’installations fonctionnant au bois. Les EnR électriques ne
représentent en 2015 qu’entre 5% et 6% de la production renouvelable ;
L’équivalent de 11% des émissions de GES du territoire sont évitées chaque année grâce à la
production des ENR.
8
Cependant les territoires sont très différents : par rapport à Grand Poitiers, la Nouvelle Aquitaine possède
davantage de surfaces rurales, propices au déploiement de grands parcs EnR. La Nouvelle-Aquitaine dispose
aussi d’un fort potentiel hydroélectrique, dans les Pyrénées principalement, ce dont est dépourvu Grand
Poitiers.
Le territoire de Grand Poitiers est équipé de cinq stations de mesures permanentes, - Poitiers Centre,
Place du Marché, Couronneries, Chasseneuil et Libération -, localisées comme suit :
9
http://www.atmo-nouvelleaquitaine.org/publications/pcaet-grand-poitiers-diagnostic-qualite-de-lair
Ces stations de mesures permettent de suivre la concentration dans l’air d’un ensemble important de
particules fines et de composants chimiques. En particulier, les stations peuvent distinguer les
particules primaires (c’est-à-dire des particules directement émises par des sources naturelles,
comme par l’érosion des sols, les embruns marins, etc.) des particules secondaires (particules
formées dans l’air par des processus chimiques complexes, à partir de précurseurs gazeux présents
dans l’atmosphère.
Figure 38 – Profil mensuel de contribution des sources de combustion aux particules PM2.5 (gauche) et contribution
moyenne annuelle (droite)
(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)
10
PMff = Particulate Matter Fossil Fuel, particules provenant de la combustion de dérivés du pétrole
11
PMwb = Particulate Matter Wood Burning, particules provenant de la combustion de biomasse
Les graphiques indiquent que la plupart des particules fines PM2.5 provient du chauffage au bois
(22%), suivi par le trafic routier (16%). Le chauffage au bois est donc prédominant dans les origines
de particules issues de la combustion.
Le diagramme ci-dessous donne la répartition des émissions PM2.5 selon les différents secteurs :
Les matières carbonées représentent la principale catégorie mesurée sur le territoire de Grand
Poitiers. Le carbone élémentaire (Elemental Carbon, EC) représente à l’échelle annuelle 5% des
particules PM10, tandis que la matière organique (Organic Matter, OM) représente 34%. Les nitrates
(NO3), le sulfate (SO4) et l’ammonium (NH4) constituent respectivement 12%, 8% et 5% des PM10.
Les sels marins et les poussières minérales, issus de la remise en suspension des sols ainsi que de
l’import de particules crustales, sont estimés à 7% et 4% respectivement :
Messages clés :
Environ la moitié des particules relevées sur le territoire de Grand Poitiers ont une origine non
anthropique (c’est-à-dire sont d’origine naturelle). Ainsi, près du quart des particules PM10 présentes
dans l’air en moyenne sur l’année ont une origine marine ;
Parmi les sources anthropiques de particules, la combustion est la principale cause, que ce soit le
trafic ou le chauffage au bois ;
Enfin, les particules secondaires, c’est-à-dire formées dans l’atmosphère à partir de polluants gazeux,
représentent 45% des PM10 à l’échelle annuelle. Parmi ces particules secondaires, 23% d’entre elles
sont formés à partir de précurseurs issus en majorité par le trafic routier et la combustion, par les
industries ou encore par les activités agricoles.
Le diagramme ci-dessous indique la répartition des émissions PM10 selon les différents secteurs :
On peut noter que l’agriculture représente la troisième source de particules PM10 (21%), après le
trafic routier (36%) et les secteurs résidentiel et tertiaire (26%). Les cultures sont la principale cause
d’émission de particules du secteur agricole (82%).
On parle d’épisode de pollution lorsque des seuils de concentration spécifiés dans le code de
l’environnement sont franchis :
Les dépassements de ces seuils sont régis par des arrêtés préfectoraux. Trois polluants sont
concernés par ce dispositif : le NO2, l’ozone et les particules fines PM10.
Département de la Vienne
Nombre de dépassement du
seuil d’information et 12 13 5 9 4
recommandations
Nombre de dépassement du
1 1 1 1 2
seuil d’alerte
Tableau 4 – Nombre de dépassements des seuils du dispositif préfectoral relatifs aux particules PM10 – 2010 à 2016
(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)
L’étude de quelques épisodes de pollution permet de mettre en avant les sources des particules.
L’épisode de pollution du 31 décembre 2014 au 1er janvier 2015 met par exemple en avant la
responsabilité du chauffage au bois (combustion de biomasse) dans le pic de pollution (pour rappel,
les particule PMwb sont des marqueurs du chauffage au bois) :
Figure 42 – Moyennes horaires de PMwb, PMff et de PM2.5 – station Poitiers Centre – 26/12/2014 au 06/01/2014
(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)
Ainsi, alors que le chauffage au bois permet de limiter fortement les émissions de GES (voir en
section 3.3 les faibles émissions de GES associées à la consommation de chauffage provenant de
bois), ce dernier peut être responsable de l’émission de particules, mais aussi d’hydrocarbures
aromatiques polycycliques (HAP), de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM) et de
CO (monoxyde de carbone). Cela est d’autant plus marqué que les appareils utilisés sont anciens ; il
convient donc dans le développement du bois énergie sur le territoire de Grand Poitiers de
s’assurer que les logements utilisent des équipements performants et qui émettent donc moins de
polluants.
Le graphe ci-dessous compare les facteurs d’émission unitaire des PM10 (en g/TEP) associés aux
combustibles bois, gaz naturel et fioul domestique, pour plusieurs types d’équipements. On constate
que pour le chauffage au bois, il existe environ un facteur cinq dans les rejets causés par un
équipement ancien et un équipement performant :
Figure 43 – Facteurs d’émission unitaire des PM10 (g/TEP) associés aux combustibles bois, gaz naturel et fioul
domestique
(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)
Messages clés :
La qualité générale de l’air à Grand Poitiers est plutôt bonne, même si les seuils d’alerte de pollution
aux particules sont dépassés au moins une fois chaque année ;
Le chauffage au bois semble être responsable de ces épisodes de pollution, de même que le trafic
routier et les particules en provenance de l’agriculture (épandage notamment) ;
Le chauffage au bois présentant un intérêt fort pour la réduction des émissions de GES du territoire, il
convient de s’assurer que les logements s’équipent des matériels les plus performants.
5 Données socio-économiques
5.1 Emplois
Afin de dresser un diagnostic complet du secteur de l’énergie du Grand Poitiers, il est important de
décrire la part des emplois dans ce secteur ainsi que leur localisation. On a donc cherché à identifier
quels sont les emplois directs et indirects du territoire :
A cet effet, la base de données Sirene de l’INSEE a été amplement utilisée. Cette base liste les
établissements du territoire, et donne, pour chacun d’entre eux, son code APE (Activité Principale de
l’Etablissement), c’est-à-dire le type d’activité principale de l’établissement, ainsi que son adresse.
On a donc repéré, pour chaque code APE, lesquels correspondent à des emplois « directs » dans le
domaine de l’énergie (ex : « 35.11Z - Production d'électricité »), et lesquels sont des emplois
« indirects » (ex : « 43.22B - Travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation »).
On obtient ainsi les résultats suivants :
823 2 453
Tableau 5 – Nombres d’emplois « directs » et « indirects » de Grand Poitiers dans le secteur de l’énergie
(Source de données : base Sirene de l’INSEE)
Raffinage du pétrole 1
Transport d'électricité 7
Commerce d'électricité 9
Total 823
Tableau 6 – Décomposition par branche des emplois « directs » de Grand Poitiers dans le secteur de l’énergie
(Source de données : base Sirene de l’INSEE)
Les emplois liés au secteur de l’énergie (3 276 emplois) recensés dans le base Sirene représentent
donc 4% des emplois du Grand Poitiers (84 532 emplois recensés).
A ce stade des travaux engagés dans le cadre du Schéma Directeur des Energies, une décomposition
plus précise des emplois du secteur de l’énergie n’est pas possible et n’apporterait pas beaucoup
d’éléments. La question des emplois sera en revanche très importante lors de l’élaboration de la
scénarisation de l’évolution du territoire ; l’impact de chaque scénario en termes de création et
destruction d’emplois sera alors clairement étudié.
Elle est calculée en multipliant la consommation par secteur (ex : résidentiel) et par type d’énergie
(ex : électricité) par le coût de l’énergie correspondant. Certaines simplifications sont nécessaires en
raison de la diversité des coûts des énergies existants, même pour une catégorie donnée (ex : il
explique plusieurs types de contrats d’électricité pour des clients résidentiels, selon leur puissance
raccordée). Un chiffre « type » correspondant à la majorité de la catégorie considérée est donc
retenu à chaque fois qu’il y a une possible ambiguïté.
Les chiffres utilisés sont ceux de la base nationale PEGASE, pour l’année 2015 (les chiffres pour le
secteur industriel sont exprimés hors taxe). La facture totale s’élève à 682 M€, décomposée comme
suit :
Part dans la
Secteur Facture énergétique (M€) Part dans la facture (%)
consommation (%)
Industrie 24, 3 4% 6%
Agriculture 5, 9 1% 1%
Les chiffres précédents font apparaitre le poids très important des transports dans la facture
énergétique territoriale, ce qui est directement lié au poids de ce secteur dans la consommation
totale du territoire. On peut notamment constater que la part de chaque secteur dans la facture
totale correspond assez bien à sa part dans la consommation du territoire, excepté pour le secteur
tertiaire. Cela est dû à la part importante d’électricité utilisé dans le secteur tertiaire, dont le coût est
plus élevé que les autres énergies.
Figure 45 – Décomposition de la facture énergétique territoriale par secteur et par vecteur d’énergie
(Source de données : AREC et base PEGASE)
Les énergies renouvelables présentes sur le territoire et qui injectent leur énergie sur le réseau sont
rétribuées pour la fourniture d’énergie au système électrique (via un mécanisme de tarif d’achat). Ce
flux économique peut être intégré dans la facture énergétique, et en quelque sorte déduit de la
facture totale payée pour importer les différentes sources d’énergie (il s’agit en effet d’argent qui
revient sur le territoire). Les deux types d’installations EnR présentes sur le territoire et qui
bénéficient d’un tarif de rachat sont le photovoltaïque et l’éolien ; ce tarif de rachat dépend
principalement de la date de mise en service de l’installation, puisqu’ils sont révisés au moins
annuellement et diminuent à mesure que la filière se développe (le tarif de rachat dépend aussi de la
puissance installée dans le cas du photovoltaïque).
Ainsi, en utilisant les données de l’AREC qui donnent la production EnR annuelle et en les combinant
avec les données historiques des tarifs de rachat, on peut calculer de façon approchée le montant qui
est reversé au territoire chaque année grâce aux filières EnR (le calcul est approché dans la mesure
où on ne dispose pas de la date exacte de mise en service ni de la puissance de chaque installation).
Un calcul similaire, en valorisant la chaleur du RCU et le prix de vente du bois, permet de déterminer
les flux économiques liés à ces deux sources d’énergie. Les résultats sont les suivants :
Photovoltaïque 11 4,1
Eolien 15 1,2
12
Réseau de chaleur (UVE + bois) 42 3,9
13
Bois 421 14,8
Tableau 8 – Flux économique généré par le tarif de rachat des énergies renouvelables
(Source de données : AREC et Commission de Régulation de l’Energie)
12
Chaleur valorisée au prix de vente usage. Une valorisation en sortie de production aurait été plus précise.
13
Une étude approfondie de la filière bois serait nécessaire afin de comprendre précisément quelle part de la
ressource bois provient du territoire de Grand Poitiers, et quelle part provient des territoires avoisinants.
14
« Précarité énergétique des ménages dans leur logement sur la Communauté d’Agglomération de Grand
Poitiers » (AREC, 2014)
15
« Vulnérabilité énergétique des ménages liée au logement et aux déplacements sur le SCOT du Seuil du
Poitou et la Communauté de Communes des Portes du Poitou » (AREC, 2013)
type de ménages touchés ainsi que leur localisation. Les conclusions générales des deux études sont
indiquées dès à présent ci-dessous.
Messages clés :
Les profils les plus exposés à la précarité énergétique sont les personnes âgées, les personnes
retraitées ainsi que les ménages monoparentaux ;
Sur l’ancien territoire de Grand Poitiers (13 communes), 6 700 ménages (11%) étaient exposés à la
précarité énergétique. Ce chiffre est de 15 700 ménages (12%) sur le territoire SCOT Seuil du Poitou ;
Les trois grandes causes de la précarité énergétique sont les revenus du ménage, la superficie du
logement et l’isolation thermique ;
Il convient donc d’essayer d’adapter les logements aux besoins des personnes habitantes (par
exemple pour les personnes âgées vivant seules dans des maisons trop grandes) tout en menant des
actions d’isolation thermique visant en priorité les « passoires énergétiques ».
Est en situation de précarité énergétique, un ménage qui « éprouve dans son logement des
difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses
besoins élémentaires en raison notamment de l’inadaptation de ses ressources et de ses conditions
d’habitat » (loi Grenelle II).
L’étude date de 2014 mais est basée sur des données de 2008. La plupart des résultats donnés sont
calculés « hors étudiant » compte tenu de la difficulté à estimer leur revenu disponible et du fait de
la grande mobilité de cette population.
Selon l’étude de l’AREC, au coût de l’énergie 2011, 11% des ménages (6 700 ménages) sont exposés
à la précarité énergétique, soit 8% de la population étudiée (9 650 personnes). Et en cas de hausse
rapide des tarifs de l’énergie, 18% des ménages seraient alors exposés, représentant 14% de la
population.
Comme indiqué dans l’étude de l’AREC, plusieurs facteurs peuvent expliquer l’exposition à la
précarité énergétique, et se combinent parfois entre eux :
Il apparait des analyses de l’AREC que deux profils types ressortent comme particulièrement
représentés, puisqu’ils constituent à eux deux un ménage exposé à la précarité énergétique sur
quatre :
- Les personnes âgées vivant seules et qui sont propriétaires de leur logement (24% des
ménages exposés sur le territoire étudié, 60% des ménages de cette catégorie étant exposés
à la précarité énergétique) ;
- Les familles monoparentales en logements HLM (3% des ménages exposés, 35% des
ménages de cette catégorie sont exposés à la précarité énergétique).
Les logements souffrants de précarité énergétique sont principalement concentrés dans le centre
urbain de Poitiers et un triangle au nord formé par le centre urbain de Poitiers, Chasseneuil du Poitou
et Migné-Auxances :
Figure 47 – Part des logements exposés à la précarité énergétique (hors étudiants) à Grand Poitiers (13 communes)
(Source : AREC)
Un focus sur la zone centrale permet de mettre en avant le fait que la situation rencontrée dans le
centre de la ville tient plus à la distribution des revenus sur la zone qu’aux caractéristiques
thermiques des logements, contrairement aux territoires plus ruraux. En effet, le zoom illustrant les
taux d’exposition des ménages par quartier présente des similitudes avec la carte des revenus
moyens.
Comme indiqué précédemment, les personnes âgées, et en particulier les retraités, sont
particulièrement touchées : un retraité sur quatre est exposé à la précarité énergétique. Les
personnes seules (20%) et les familles monoparentales (13%) sont aussi surreprésentées. Enfin, les
locataires HLM semblent plus exposés à la situation de précarité énergétique (18% des locataires
HLM, contre 4% pour les locataires non HLM et 11% pour les propriétaires de leur logement), mais
ces chiffres correspondent aux données de 2008, et ne prennent donc pas en compte les possibles
actions de rénovation énergétique potentiellement engagées depuis lors par les bailleurs sociaux.
Ainsi, afin de mieux cibler les actions visant à améliorer les situations de précarité énergétique,
l’AREC a identifié trois groupes prioritaires, distingués par l’angle « logement » plutôt que sous
l’angle « revenus » en raison de la plus grande facilité technique de mise en œuvre. Le tableau ci-
dessous est reproduit du document de l’AREC :
Energie principale de
Tous Fioul Tous
chauffage
2
Surface Tous Tous Plus de 100 m
Nombre de ménages (%
1 706 (3%) 2 830 (5%) 4 534 (8%)
du total)
Tableau 8 – Trois profils cibles pour une action de lutte contre la précarité énergétique
(Source : AREC)
Le profil 1 est constitué de ménages qui auraient intérêt à rénover leur logement mais qui ne passent
pas à l’acte du fait d’un revenu trop juste.
Le profil 2 correspond aux ménages se chauffant encore au fioul, et qui auraient intérêt à utiliser une
autre source d’énergie pour le chauffage (ce qui améliorerait au passage l’indépendance énergétique
du territoire).
Enfin le profil 3 correspond aux ménages dont le logement est potentiellement inadapté à leurs
usages et qui sont susceptibles de vouloir réaliser de petits travaux de réhabilitation ou de changer
de logement (par exemple les personnes qui ont fini par acquérir leur maison de famille et subissent,
après le départ des enfants et l’arrivée à la retraite, une baisse de revenu qui gonfle la part du budget
consacré à l’énergie et dont le logement ne correspond plus aux besoins réels). Ce profil est
complexe à prendre en compte mais est le plus exposé à la précarité énergétique. Les choix proposés
doivent tenir compte au cas par cas de chaque situation, en lien avec d’autres problématiques telles
que la dépendance du ménage, sa mobilité, son isolation en plus de ses besoins de chaleur. Des
actions à encourager pourraient être par exemple de soutenir la conception de logements
modulables et la construction de logement intergénérationnels.
Les cartes suivantes détaillent la localisation de chacun des 3 profils décrits précédemment sur le
territoire de Grand Poitiers (13 communes) :
Profil 1
Les ménages du profil 1 sont majoritairement concentrés dans la zone ouest : communes de Migné-
Auxances, Béruges et Fontaines-le-Comte.
Profil 2
Profil 3
L’étude date de 2013 mais est basée sur des données de 2008. Le périmètre est le SCOT Seuil du
Poitou et la Communauté de Communes des Portes du Poitou (CCPP). De même que l’étude décrite
précédemment, la plupart des résultats donnés sont calculés « hors étudiant » compte tenu de la
difficulté à estimer leur revenu disponible et du fait de la grande mobilité de cette population.
Comparée à l’étude de 2014, celle de 2013 s’intéresse aussi à la précarité liée à la mobilité.
Sur le périmètre SCOT + CCPP, 12% des ménages, soit 15 700 ménages, sont exposés à la précarité
énergétique. Ce chiffre est un peu plus élevé que celui pour le territoire du Grand Poitiers (11% pour
l’ancien territoire à 13 communes) et un peu plus faible que celui de l’ancienne région Poitou-
Charentes (13%). Ces ménages représentent 22 300 personnes, c’est-à-dire 7% de la population
étudiée. En cas de hausse rapide du coût de l’énergie, ce chiffre passerait à 25 800 ménages (19%
des ménages).
Parmi les différents profils étudiés par l’AREC, deux ressortent particulièrement :
- Les personnes vivant seules : les personnes vivant seules sont les plus exposées à la précarité
énergétique, en particulier les personnes âgées ( > 60 ans). Ainsi, 50% des personnes âgées
de plus de 75 ans vivant seules sont exposées à la précarité énergétique. De même que pour
Grand Poitiers (étude précédente), cette situation est en majorité due à la taille importante
des logements, qui gonfle la facture énergétique ;
- Les familles monoparentales : plus d’une famille monoparentale sur dix est en situation de
précarité énergétique. La majeure partie de ces familles a un référent appartenant à une
catégorie socioprofessionnelle à revenu faible (sans activité professionnelle, ouvrier ou
employé).
La carte ci-dessous donne une répartition spatiale de la concentration des ménages en situation de
précarité énergétique :
Figure 48 - Part des logements exposés à la précarité énergétique (hors étudiants) dans le périmètre du SCOT Seuil du
Poitou et la Communauté de Communes des Portes du Poitou
(Source : AREC)
La proportion en zone rurale est plus élevée, ce qui s’explique par une taille des logements plus
élevée ainsi que des revenus disponibles inférieurs aux zones urbaines et semi urbaines. Les zones les
plus touchées sont Châtellerault, la pointe Sud-ouest du SCOT ainsi que la frange à l’Est.
Un découpage rural/urbain et selon l’âge du logement met en avant la part importante des
logements construits avant 1975 et entre 1990 et 1998, en milieu urbain, qui sont exposés à la
précarité énergétique :
Figure 49 – Répartition du nombre de ménages exposés à la précarité énergétique par période de construction
(Source : AREC)
Pour les logements construits avant 1975, le taux d’exposition plus élevé peut s’expliquer par les
performances énergétiques plus faibles (moindre qualité thermique) des logements, construits avant
la mise en place de la première réglementation thermique. Pour les logements de 1990-1998, ce sont
davantage les profils des ménages et la faiblesse de leurs revenus qui peuvent expliquer les résultats.
Enfin, de même que pour le périmètre Grand Poitiers (étude précédente), il n’y a pas de lien direct
entre le prix de l’énergie utilisée pour le chauffage et la situation de précarité énergétique : lors de la
réalisation de l’étude, les deux énergies les plus chères étaient le GPL (gaz en bouteille ou en citerne)
suivi par l’électricité, et ce n’étaient pourtant pas celles qui comptent le plus de ménages exposés en
nombre, ni celles dont les taux d’exposition sont les plus élevés (respectivement 14% et 5%) :
Figure 50 – Répartition des ménages exposés à la précarité énergétique, par énergie principale de chauffage
(Source : AREC)
Ceci illustre le fait qu’outre le prix de l’énergie, les revenus du ménage ou les caractéristiques
(isolation, surface) du logement jouent un rôle important. Par exemple, les ménages alimentés par le
chauffage urbain, pourtant moins onéreux que le fioul ou l’électricité, sont exposés en raison de leur
profil socioprofessionnel moins favorisé (sans activité professionnelle, retraités, employés ou
ouvriers). De même, les logements situés en milieu rural, sont chauffés préférentiellement au gaz ou
au fioul et disposent d’une superficie élevée, ce qui peut expliquer la forte représentation de ces
deux sources d’énergie.
notamment d’éviter les cas des personnes âgées dont le logement est devenu bien trop
grand.
Sur le territoire couvert par le SCOT + CCPP, 13,5% des ménages, soit 19 800 ménages, sont exposés
à la vulnérabilité énergétique pour leurs déplacements. Le chiffre de 13,5% est un peu plus faible que
ce qui est observé dans le département de la Vienne (14,9%) ou de l’ancienne région Poitou-
Charentes (14,5%).
Il est à comparer à celui des ménages exposés à la précarité énergétique dans leur logement : 12%
des ménages, 19% en cas d’augmentation du coût de l’énergie. Les profils concernés par la
vulnérabilité énergétique sont différents de ceux atteints par la précarité énergétique, car les
facteurs explicatifs sont différents : distance et fréquence des trajets, coût du carburant et type de
véhicules.
Le territoire étudié a été découpé en 5 zones suivant une logique liée aux déplacements et visant à
respecter dans le même temps les découpages administratifs. Il apparait que la zone la plus éloignée
des pôles urbains (zone 4) est la plus touchée, suivie par les zones en périphérie des pôles urbains
(zones 3 et 5). Les pôles urbains constitués par Poitiers et Châtellerault sont les moins touchés :
Parmi les profils étudiés par l’AREC, deux sont majoritairement représentés :
- Les ménages dont le référent est un actif mobile (c’est-à-dire travaillant hors de sa commune
de résidence) résidant en couronne périurbaine et vivant en couple avec enfants. Les
référents des ménages de ce profil sont employés, ouvriers ou agriculteurs. Certains exercent
aussi une profession intermédiaire. Lorsqu’ils habitent un logement dans la couronne d’un
pôle urbain, un ménage est deux fois plus vulnérable que dans un pôle. La distance moyenne
parcourue est moindre mais la fréquence des déplacements est plus importante (navettes
domicile-travail aller-retour pour la pause déjeuner par exemple) ;
- Les ménages dont le référent est agriculteur ou ouvrier hors de l’influence directe des grands
pôles composés de famille avec au moins un enfant. Un ouvrier sur trois, un agriculteur sur
quatre et un artisan-commerçant sur cinq sont concernés. La vulnérabilité de ce profil ne
dépend pas de la taille de la famille, ni d’un type particulier de famille. En zone rurale, la
distance importante et les faibles revenus disponibles sont davantage les raisons de la
vulnérabilité de ces ménages.
Contrairement à la précarité énergétique qui touche les personnes âgées, les ménages vulnérables
sont plutôt jeunes (30% pour les ménages dont le référent à moins de 30 ans, 12 à 17% pour les 30 à
60 ans). Les plus de 60 ans sont peu concernés car leurs fréquences et leurs distances de
déplacements sont nettement moindres : pas de déplacements domicile-travail ni domicile-étude et
peu de démarches administratives. Ils font par ailleurs davantage appel à du service à domicile qui
n’est pas intégré dans l’étude.
Profil 1 Profil 2
Ces chiffres mettent en avant la nécessité de diminuer aussi bien la fréquence des déplacements
(grâce au télétravail ou bien à la digitalisation des services, par exemple) que la distance des
déplacements effectués en véhicule particulier (transports en commun, décentralisation de certains
services).
Enfin, 4,7% des ménages cumulent à la fois une vulnérabilité liée à leurs déplacements et à leur
logement. Ils sont 4 % en Poitou-Charentes, 2,7% en France métropolitaine et 3,2% en Province. Cela
représente sur le territoire 7 200 ménages.
29% sont des inactifs sans emploi ou étudiants. Ils sont jeunes (18% des moins de 30 ans) et vivants
hors famille. Parmi les actifs, 7% des agriculteurs et 4% des artisans-commerçants sont vulnérables.
Pour ces deux profils, leur situation s’apparente davantage à de la précarité au sens large, liée à des
ressources faibles voire très faibles. En effet, 22 % ont des revenus sous le seuil de pauvreté. Le type
de famille, la localisation dans l’aire urbaine et la période de construction du logement influent peu
sur cette exposition des ménages en double vulnérabilité.
6 Conclusion
Le présent document a introduit les principaux éléments liés au diagnostic de Grand Poitiers sur le
plan énergétique. Des éléments complémentaires, en particulier des précisions sur les cinq grands
secteurs décrits en partie 3, sont disponibles dans le bilan de l’AREC : Diagnostic énergétique et gaz à
effet de serre – Communauté urbaine de Grand Poitiers.
Le second rapport produit dans le cadre du SDE présentera les différents potentiels EnR du territoire,
ainsi que les marges en termes de maitrise de la demande en énergie. Il donnera de premières
indications sur les objectifs nationaux et régionaux à atteindre à l’horizon 2030, indications qui
seront détaillées dans le troisième rapport qui s’intéressera aux scénarios énergétiques du territoire.