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Schéma Directeur des Energies

Phase 1 - Etat des lieux

Ce document est strictement confidentiel ; aucun élément ne doit être diffusé hors d’Artelys et de Grand
Poitiers.

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Schéma Directeur des Energies

Création
Rôle Nom Société
Auteur Bertrand Texier Artelys

Validation Rébecca Aron Artelys


Approbation Rébecca Aron Artelys

Diffusion
Nom Société
Bertrand Texier Artelys
Thomas Honoré Grand Poitiers

Versions du document
Indice Date Auteur Observations
V0 2017-09-25 Bertrand Texier Création du document
V1 2017-12-22 Bertrand Texier Première révision
Seconde révision suite aux
V2 2017-12-22 Bertrand Texier
remarques de Thomas Honoré
Révision suite aux remarques de
V3 2018-03-12 Bertrand Texier
Sébastien Bardet
Révision suite aux remarques de
V4 2018-04-17 Bertrand Texier
Thomas Honoré

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Schéma Directeur des Energies

Table des matières


INTRODUCTION ............................................................................................................. 5

SYNTHESE...................................................................................................................... 7

1 PRESENTATION GENERALE DE GRAND POITIERS ............................................ 13

2 PANORAMA DES ACTEURS ET DES COMPETENCES......................................... 16

2.1 INSTITUTIONS NATIONALES ............................................................................................................... 16


2.2 INSTITUTIONS LOCALES..................................................................................................................... 17
2.3 PRODUCTION, COMMERCIALISATION ET DISTRIBUTION D’ENERGIE ........................................................... 24
2.4 AUTRES ACTEURS LOCAUX ................................................................................................................ 27
2.5 CARTOGRAPHIE .............................................................................................................................. 30

3 TERRITOIRE - BILAN DES CONSOMMATIONS ET DES PRODUCTIONS ............ 32

3.1 MULTISECTEURS ............................................................................................................................. 32


3.2 TRANSPORTS .................................................................................................................................. 36
3.3 RESIDENTIEL................................................................................................................................... 37
3.4 TERTIAIRE ...................................................................................................................................... 43
3.5 AGRICULTURE................................................................................................................................. 47
3.6 INDUSTRIE ..................................................................................................................................... 48
3.7 DECHETS ....................................................................................................................................... 50
3.8 ENERGIES RENOUVELABLES ET DE RECUPERATION ................................................................................. 52

4 ENJEUX LIES A LA QUALITE DE L’AIR .................................................................. 60

4.1 PARTICULES PM2.5 ........................................................................................................................ 61


4.2 PARTICULES PM10 ......................................................................................................................... 62
4.3 EPISODES DE POLLUTION AUX PARTICULES ........................................................................................... 64

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5 DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES ....................................................................... 68

5.1 EMPLOIS ....................................................................................................................................... 68


5.2 FACTURE ENERGETIQUE.................................................................................................................... 69
5.3 PRECARITE ENERGETIQUE ................................................................................................................. 73

6 CONCLUSION.......................................................................................................... 88

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Schéma Directeur des Energies

Introduction

Le Schéma Directeur des Energies (SDE) de Grand Poitiers s’inscrit dans la politique énergétique
engagée par la Communauté Urbaine et préfigure le nouveau Plan Climat Air Energie Territoire
(PCAET) qui devra être adopté pour la fin de l’année 2018. A ce titre, le SDE est une démarche visant
à:

- Renforcer la connaissance de la situation énergétique à l’échelon du nouveau territoire de


Grand Poitiers ;
- Construire une vision partagée et une feuille de route commune à l’ensemble des acteurs ;
- Cibler les secteurs et les zones d’intervention prioritaires.

Le SDE est décomposé en trois phases. La première phase de diagnostic consiste à faire un état des
lieux du territoire, aussi bien sur le sujet des consommations et productions énergétiques que sur
des aspects économiques (emplois liés à l’énergie, facture énergétique, etc.) ou encore de
gouvernance (acteurs engagés dans le domaine de l’énergie, liens avec les compétences de Grand
Poitiers). La seconde phase s’intéresse quant à elle aux potentiels du territoire, tels que les
déploiements possibles d’énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, hydroélectricité…), les
opportunités de récupération d’énergies (sur eaux usées par exemple) ou encore les actions de
maitrise de la demande en énergie (MDE) visant à diminuer les consommations. Enfin, la dernière
phase de scénarisation, va permettre de créer, en interagissant avec différents acteurs du territoire,
différents scénarios d’évolution de Grand Poitiers. Ceux-ci serviront de base à un scénario final qui
sera lui-même un socle à l’élaboration du PCAET. Cette phase de scénarisation doit aussi permettre
l’émergence de projets concrets pouvant être lancés dans un horizon proche par les différents
acteurs du territoire.

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Schéma Directeur des Energies

Pour chaque phase, les perspectives sont doubles puisque le travail porte aussi bien sur Grand
Poitiers en tant que territoire, que sur Grand Poitiers en tant que « maître d’ouvrage » du territoire
(c’est-à-dire le patrimoine de Grand Poitiers et des communes : bâtiments, éclairage public, flotte de
véhicules) :

Le présent rapport constitue le rapport final de la phase 1 (Etat des lieux) pour l’ensemble du
territoire. Un second rapport s’intéresse au diagnostic pour le patrimoine de la collectivité.
L’ensemble des deux rapports sert de base sur laquelle les travaux de prospective puis de stratégie
pourront s’appuyer.

Après une courte synthèse reprenant les éléments principaux du rapport, le document est composé
de la façon suivante : le rapport présente dans un premier temps la situation générale de Grand
Poitiers en termes de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre (section 1). Puis
il dresse un panorama des différents acteurs, principalement institutionnels, impliqués dans le
secteur de l’énergie ainsi que des compétences de Grand Poitiers et leurs interactions avec l’énergie
(section 2). La section 3 détaille de façon plus précise les chiffres de consommation et émission de
GES déjà introduits rapidement dans la section 1, secteur par secteur, ainsi que les chiffres liés aux
énergies renouvelables. La section 4 présente les enjeux liés à la qualité de l’air. Enfin, la section 5
détaille les enjeux économiques liés à l’énergie sur le territoire de Grand Poitiers.

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Synthèse
Le territoire de Grand Poitiers consomme environ 5 900 GWh d’énergie et émet pour près de
1 350 kt éq CO2 par an. La majorité des consommations d’énergie, et donc des émissions, est due au
secteur du transport (49% des consommations, 56%% des émissions de gaz à effet de serre) et des
secteurs résidentiel (26% des consommations, 18% des GES1) et tertiaire (17% des consommations,
13% des émissions de GES) :

Figure 1 – Répartition des consommations (gauche) et des émissions de GES (droite) par secteur, territoire de Grand Poitiers
(Source de données : AREC)

La croissance (ou décroissance) de la part des émissions de GES d’un secteur dans les émissions
totales, par rapport à son niveau de consommation, s’explique par les sources d’énergie plus ou
moins carbonées utilisées pour subvenir à la demande. Ainsi, le secteur des transports, qui utilise des
produits pétroliers à fort contenu carbone (diesel, essence) voit-il sa part dans les émissions de GES
du territoire (56%) augmenter par rapport à sa part dans les consommations (49%).

Le diagramme de Sankey ci-dessous permet de représenter les flux entre les sources d’énergie (par
type d’énergie) et les consommations associées (par secteur) :

1
Gaz à Effet de Serre

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Figure 2 - Diagramme de Sankey des consommations énergétiques de Grand Poitiers


(Source de données : AREC)

On peut noter que le secteur de l’agriculture est un secteur un peu à part, puisqu’il consomme
relativement peu d’énergie mais est responsable de 10% des émissions de GES. En effet, la majorité
des émissions de ce secteur ont une origine non énergétique, et peuvent être causées par les
effluents des animaux, les pesticides utilisés dans les sols, etc. Des actions spécifiques à ce secteur
sont donc à envisager.

Le diagramme précédent met aussi en avant le fait que contrairement à d’autres territoires,
l’industrie représente un enjeu faible pour les émissions de GES : l’industrie qui représente déjà
initialement une part faible dans les consommations (6%), a un mix énergétique relativement
décarboné, puisque près du tiers de la consommation est fournie par des EnRs thermiques (une
importante chaufferie bois est déployée sur un site industriel ayant une forte consommation).

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Secteur des transports

Comme indiqué plus haut, il s’agit du secteur le plus émetteur de GES de Grand Poitiers. Cependant,
une part importante des émissions de ce secteur semble provenir du trafic de transit, c’est-à-dire le
trafic ne faisant que traverser le territoire sans s’y arrêter (par les routes nationales ou les autoroutes
notamment). Les méthodes employées pour le calcul des consommations et émissions de ce secteur
ne permettent pas de distinguer la part de ce transit ; néanmoins, une répartition des émissions par
type de véhicules permet de mettre en avant le poids important des poids lourds (27%), et laisse à
penser que des actions spécifiques ciblant les transports de marchandises et les poids-lourds peuvent
être mises en place (comme l’installation de bornes GNV pour les poids-lourds et les utilitaires) :

Figure 3 - Répartition des émissions de GES des transports, par type de véhicule
(Source de données : AREC)

Secteur résidentiel

Le secteur résidentiel est le deuxième consommateur d’énergie, et le second secteur émetteur de


GES après le secteur des transports. Grand Poitiers compte près de 91 200 résidences principales, et
la grande majorité des consommations (presque 70%) de ce secteur provient du chauffage des
bâtiments :

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Figure 4 - Consommation du secteur résidentiel par usage et par énergie


(Source de données : AREC)

Et ceci alors que le parc de logements de Grand Poitiers est en moyenne plus récent, - et donc a
priori mieux isolé -, que ce qui peut être observé dans le département de la Vienne :

Figure 5 - Répartition des résidences principales selon la période de construction


(Source : AREC)

Il y a donc un enjeu fort à améliorer l’efficacité des logements existants (et en particulier les
logements anciens, plus énergivores). Des actions spécifiques sur les vecteurs d’énergie peuvent
aussi être envisagées, dans la mesure où le fioul et le GPL (produits pétroliers) représentent encore
12% de la consommation résidentielle du territoire (et sont responsables de 24% des émissions de
GES), dans les zones rurales principalement. Il semble donc important de développer/renforcer les

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réseaux d’énergie en zone rurale, ou bien de favoriser la transition des logements chauffés avec des
produits pétroliers vers des sources d’énergie renouvelable telles que le bois (si la ressource est
disponible).

Secteur tertiaire

Le secteur tertiaire est le troisième consommateur d’énergie et émetteur de GES après les secteurs
des transports et du résidentiel. Grand Poitiers compte environ 3 450 000 m2 de surfaces tertiaires,
ce qui représente près de 65% des surfaces tertiaires du département. La grande majorité des
consommations de ce secteur provient du chauffage des bâtiments (43%) et de l’électricité
spécifique (28%) :

Figure 6 - Consommation du secteur tertiaire par usage et par branche


(Source de données : AREC)

Le détail des consommations par branche fait apparaitre le poids important du tertiaire dit « à
dominante publique2 » dans les consommations du secteur, qui représente 45% des consommations
du secteur tertiaire :

2
Administration, Enseignement, Sanitaire et social, et SPL (Sports et Loisirs)

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Schéma Directeur des Energies

Figure 7 - Consommation du secteur tertiaire par branche et par énergie


(Source de données : AREC)

Ainsi, tout comme pour le résidentiel, il y a un enjeu fort à améliorer l’efficacité énergétique
(l’isolation thermique en particulier) des bâtiments existants. L’électricité spécifique représentant
aussi une part importante des consommations, l’utilisation d’équipements moins énergivores (LEDs,
GTBs3, etc.) peut avoir un impact très positif.

3
Gestion Technique du Bâtiment : système informatique généralement installé dans des grands bâtiments ou
dans des installations industrielles afin de superviser l’ensemble des équipements qui y sont installés.

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1 Présentation générale de Grand Poitiers


Le territoire de Grand Poitiers

Grand Poitiers est un EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) créé en 1965 et
appelé à l’origine « Le District ». En 2016, cet EPCI regroupe 13 communes (environ 140 000
habitants) et a alors le statut de Communauté d’Agglomération ; cette Communauté est élargie en
2017 et compte à présent 40 communes. Elle devient alors Communauté Urbaine. Les chiffres clés de
Grand Poitiers sont les suivants :

- 40 communes
- 195 044 habitants en 2014 (date du dernier recensement)
- 1 071 km2 de surface
- 182 habitants par km2
- 15 927 établissements économiques en 2014
- 88 743 emplois en 2013

La carte ci-dessous indique les 40 communes faisant partie de Grand Poitiers, ainsi que leur
localisation :

Figure 8 – Carte de Grand Poitiers et de ses 40 communes


(Source : DSITN – Valorisation des donnée territoriales – Grand Poitiers 2017)

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Bilan Energie Gaz à Effet de Serre (EGES) de l’AREC

Une grande partie des données présentées dans ce rapport, en particulier celles ayant trait aux
consommations énergétiques et aux émissions de gaz à effet de serre (GES), ont été assemblées par
l’Agence Régionale d’Evaluation environnement et Climat en Nouvelle-Aquitaine (AREC).

Pour ce faire, l’AREC collecte auprès de différents acteurs de l’énergie du territoire du Grand Poitiers
un ensemble de données permettant de dresser un tableau de la situation dans la Communauté
Urbaine. Compte tenu de la difficulté d’assembler les données et de les vérifier (croisement de
nombreuses sources, données manquantes, etc.), les chiffres fournis par l’AREC ne concernent pas
tous la même année, et a fortiori pas l’année 2017. Le bilan de l’AREC permet néanmoins de bien
décrire la situation observée actuellement, les évolutions sur la demande en énergie étant en
générale assez lentes (la situation observée il y a quelques années correspond peu ou prou à la
situation observée aujourd’hui).

A titre d’information, les années du diagnostic fourni par l’AREC sont les suivantes :

- Résidentiel : 2013
- Tertiaire : 2013
- Industrie : 2015
- Agriculture : 2010 avec une correction basée sur les données départementales
- Transports : 2012 et 2009 pour les déplacements domicile-travail (date de la dernière
enquête)
- Energies renouvelables : 2015

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Schéma Directeur des Energies

Le tableau suivant donne un premier aperçu de la situation du territoire, puisqu’il présente les
consommations énergétiques des secteurs mentionnés ci-dessus, selon le type d’énergie, ainsi que
les émissions de GES associées. Les chiffres de consommation énergétique sont en GWh, les
émissions de GES sont en kilotonne équivalent CO2 (kt éq CO2), et réparties en émissions
énergétiques (par exemple émissions liées au chauffage) et non énergétiques (ex : émissions liées au
lisier pour l’agriculture) :

Résidentiel Tertiaire Industrie Agriculture Transports Déchets Total

ENR thermique
262 38 120 0 0 / 421
(dont bois)

Chauffage urbain et
44 17 0,3 0 0 / 61
vapeur

Electricité 500 527 127 7 0 / 1 161

Produits pétroliers 179 110 21 71 2 881 / 3 263

Gaz naturel 549 336 113 1 0 / 1 000

Charbon 0 0 0 0 0 / 0

Total (GWh) 1 534 1 028 382 80 2 881 / 5 905

Emissions GES
219 153 45 21 752 / 1 191
énergétiques

Emissions GES non


4 22 15 0 119 0 2 158
énergétiques

Total (kt éq CO2) 241 168 45 140 752 2 1 348

Tableau 1 – Consommations d’énergie et émissions de GES, territoire de Grand Poitiers


(Source : AREC)

4
Les émissions de GES non énergétiques sont issues de procédés Industriels (décarbonatation par exemple), de
fuites de fluides frigorigènes (utilisés dans les installations de production de froid) ou encore de l'utilisation
d'engrais.

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2 Panorama des acteurs et des compétences


Cette section identifie et décrit les acteurs majeurs de l’énergie pouvant avoir un impact ou apporter
une contribution à la démarche SDE menée par Grand Poitiers, ainsi que les liens et relations qui
existent entre eux.

2.1 Institutions nationales


Parlement

L’Assemblée Nationale et le Sénat établissent le cadre légal en vigueur dans le domaine de l’énergie.
Ils votent les lois relatives à l’énergie.

Ministère

Le Ministère de la Transition écologique et solidaire a pour mission de préparer et mettre en œuvre


la politique du gouvernement dans les secteurs de l’énergie, du développement durable et de
l’environnement, notamment. Il est en particulier chargé de définir le cadre réglementaire (décrets,
règlements) applicables dans le domaine de l’énergie. C’est aussi le Ministère, à travers la Direction
Générale de l’Energie et du Climat (DGEC), qui fixe les objectifs nationaux en termes de mix
énergétique et d’émissions de GES. C’est en particulier le Ministère qui a proposé et défendu devant
le Parlement la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) adoptée en août 2015,
qui fixe par exemple l’objectif de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre 1990
et 2050 (« facteur 4 »).

Commission de Régulation de l’Energie

La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a pour mission de réguler l’activité monopolistique


des gestionnaires de transport et de distribution, ainsi que de veiller au bon fonctionnement du
marché de l’énergie. En particulier la CRE établit les tarifs que peuvent facturer les gestionnaires de
réseau (TURPE) et vérifie ainsi qu’ils n’abusent pas de leur situation de monopole. Voir plus bas pour
une description des gestionnaires de réseau.

Ademe

L’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (Ademe) est un établissement public à


caractère industriel et commercial (EPIC) créé en 1991. L’Ademe participe à la mise en œuvre des

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Schéma Directeur des Energies

politiques publiques en matière d’énergie, d’environnement et de développement durable. Elle


possède principalement des compétences d’expertise et de conseil (à travers la publication de
nombreux documents ou bien directement en assistance de projet), et participe aussi au
financement de projets, de la recherche à la mise en œuvre, dans les domaines qui lui sont dévolus :
gestion des déchets, préservation des sols, efficacité énergétique, énergies renouvelables, économie
des matières premières, etc.

L’Ademe possède notamment des relais en région qui lui permettent d’accompagner les acteurs
publics comme privés dans les domaines cités précédemment.

2.2 Institutions locales


Région

Depuis la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) de 2016 et la création des
nouvelles régions, ces dernières doivent produire un nouveau schéma de planification nommé
SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des
Territoires). Celui-ci vise à fusionner et intégrer dans un ensemble cohérent plusieurs documents de
planification déjà existants, et notamment le SRCAE.

Ce dernier, Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie (SRCAE), est un document de


référence définissant les grandes orientations et objectifs régionaux en matière de lutte contre le
changement climatique, d’efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables
terrestres et d’amélioration de la qualité de l’air. En particulier il décline à une échelle régionale le «
facteur 4 » décidé par la France dans la LTECV. Le SRCAE de l’ancienne région Poitou-Charentes a été
adopté en 2012.

Ainsi le SRADDET est un document de planification transversal qui intègre les questions liées à
l’équilibre et l'égalité des territoires, l'implantation des différentes infrastructures d'intérêt régional,
le désenclavement des territoires ruraux, l'habitat, la gestion économe de l'espace, l'intermodalité et
le développement des transports, la maîtrise de l’énergie et le développement des énergies
renouvelables et de récupération, la lutte contre le changement climatique, la pollution de l'air, la
protection et la restauration de la biodiversité, la prévention et de gestion des déchets.

Le SRADDET est porté par le Conseil Régional, qui organise les débats, élabore le projet de Schéma et
finalement l’approuve après l’avoir soumis pour avis aux métropoles, aux collectivités à statut
particulier, aux EPCI compétents, à la DREAL, etc. ainsi qu’à enquête publique. Le projet de Schéma
est ensuite transmis au Préfet de Région, pour approbation.

Outre le SRADDET, les régions doivent aussi élaborer un Schéma régional biomasse, un Schéma
régional éolien ainsi qu’un Programme régional pour l’efficacité énergétique (PREE). Ces documents
ne sont pas intégrés au SRADDET. Le Schéma régional éolien de l’ancienne région Poitou-Charentes
avait été adopté en même temps que le SRCAE, en 2012.

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Schéma Directeur des Energies

La concertation pour l’élaboration du SRADDET de la région Nouvelle-Aquitaine a été lancée en


octobre 2017. Le calendrier prévisionnel anticipe une approbation du SRADDET en juillet 2019.

DREAL

La Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) est un


service déconcentré du Ministère de la Transition écologique et solidaire et du Ministère de la
Cohésion des Territoires. Placée sous l’autorité du préfet de région et des préfets des départements,
elle est le pilote au niveau régional de ces deux ministères. Les domaines d’intervention de la DREAL
couvrent l’aménagement du territoire, les déplacements, l’habitat et le logement, la maitrise des
risques naturels et technologiques, ainsi que la préservation des ressources naturelles. A ce titre, la
DREAL a un rôle actif dans la rédaction du SRADDET.

Le siège de la DREAL Nouvelle-Aquitaine est basé à Poitiers.

DDT

La direction départementale des territoires (DDT) est compétente en matière de politiques


d'aménagement et de développement durable des territoires.

Dans le domaine de l’énergie et du climat, la DDT met en œuvre dans le département les politiques
en matière :

- de logement et de lutte contre la précarité et l’exclusion dans l’habitat ;


- de construction, d’urbanisme et d’aménagement foncier ;
- de développement d’un habitat durable sur le territoire ;
- de réduction des inégalités territoriales et sociales en matière de logement ;
- de promotion du développement durable, de l’environnement et des technologies vertes ;
- de la transition énergétique et de l’énergie ;
- de déplacements, de transports et de leurs infrastructures ;
- de protection et de gestion durable des eaux, des espaces naturels, forestiers, ruraux et de
leurs ressources ainsi qu'à l'amélioration de la qualité de l'environnement ;

Le siège de la DDT 86 est basé à Poitiers.

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Grand Poitiers

Comme indiqué en section 1, Grand Poitiers est une communauté urbaine. Elle dispose à cet égard
d’un certain nombre de compétences, et notamment dans des domaines liés à la transition
énergétique. Grand Poitiers est en ainsi charge des sujets liés :

- aux services d’intérêt collectif


- au développement et à l’aménagement économique
- à l’aménagement de l’espace communautaire
- à l’équilibre social de l’habitat
- à la protection de l’environnement et du cadre de vie.

Services d’intérêt collectif

Grand Poitiers s’occupe de l’ensemble des problématiques liées à l’eau et à l’assainissement, à la


création, l’aménagement, l’entretien et la gestion des réseaux de chaleur et de froid urbains.

Grand Poitiers est aussi Autorité Organisatrice de la Distribution d’Energie (AODE). Cela signifie que
Grand Poitiers est propriétaire de l’ensemble des réseaux (gaz, électricité) du territoire, et en a
confié la gestion à des tiers (voir plus bas section 2.3 pour une définition de la distribution et des
acteurs gérants les réseaux de distribution sur le territoire du Grand Poitiers). Grand Poitiers a le rôle
d’AODE sur l’ancien périmètre de la communauté d’agglomération, à 13 communes.

Les autorités concédantes :

- Négocient et concluent les contrats de concession ;


- Exercent le contrôle du bon accomplissement des missions de service public fixées, pour ce
qui les concerne, par les cahiers des charges de ces concessions ;
- Assurent le contrôle des réseaux publics de distribution d'électricité et de gaz ;
- Mettent en place des actions en faveur des économies d’énergie des consommateurs finaux
si cela a pour objet d’éviter ou de différer l’extension ou le renforcement des réseaux ;
- Développent des installations de production d’électricité renouvelable si cela permet
également d’éviter ou de différer l’extension ou le renforcement des réseaux.

Concernant les compétences liées à la gestion de l’eau et à l’assainissement, il s’agit de secteurs dans
lesquels il existe des actions fortes ainsi que des potentiels élevés en matière d’énergie (récupération
de chaleur sur des réseaux d’eau par exemple).

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Schéma Directeur des Energies

Enfin, Grand Poitiers est responsable du développement des bornes de recharges de véhicules
électriques. Celles-ci sont nécessaires pour le développement d’une flotte de véhicules moins
polluants et moins émetteurs de particules.

Aménagement de l’espace communautaire

Grand Poitiers pilote les démarches de Plan Local d’Urbanisme (PLU) ainsi que de Plan de
Déplacement Urbain (PDU). Le PLU définit les grandes orientations de la Communauté Urbaine en
termes de développement urbain (zones à construire, projets d’aménagement) ainsi que le zonage
de l’espace (comme les zones pouvant accueillir l’habitat et les principales règles d’urbanisation, les
zones naturelles ou agricoles à protéger ainsi que les principales règles s’y appliquant, etc.). Les choix
retenus dans le PLU peuvent avoir un impact fort sur l’évolution de la consommation énergétique du
territoire ou des réseaux d’énergie, ainsi que sur le développement des énergies renouvelables
(classement des zones favorables/défavorables, notamment).

Le PDU définit quant à lui les principes d’organisation des transports (personnes et marchandises), de
circulation et de stationnement, avec un objectif d’usage équilibré des modes et de promotions de
modes de déplacement les moins polluants et économes en énergie. Le PDU va par exemple avoir un
impact fort sur le trafic automobile, le développement des transports en commun ou encore la
promotion des modes doux (construction de pistes cyclables).

Développement et aménagement économique

Grand Poitiers est en charge de la promotion des zones d’activités et de développement


économique. A ce titre Grand Poitiers peut accompagner les entreprises dans le développement de
leurs projets d’envergure, et notamment des projets qui ont trait à la transition énergétique.

Equilibre social et habitat

Grand Poitiers pilote le Programme Local de l’Habitat (PLH), qui est un document incluant l’ensemble
de la politique locale de l’habitat : parc public et parc privé, gestion du parc existant et des
constructions nouvelles. Il fixe par exemple des objectifs de logements construits ou oriente la
politique de rénovation/réhabilitation. Le PLH peut notamment imposer des normes
environnementales afin de réduire les consommations en énergie des bâtiments neufs (BBC, HQE,
HPE…).

Protection de l’environnement et du cadre de vie

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Schéma Directeur des Energies

Grand Poitiers est chargé de la surveillance de la qualité de l’air ainsi que des actions pouvant mener
à son amélioration. Ainsi, Grand Poitiers fait partie du comité de suivi du Plan de Protection de
l’Atmosphère (PPA) ; ce dernier a été mis en place en 2017 suite au dépassement ponctuel, - et sur
un seul site -, de la valeur limite de dioxyde d’azote (NO2), dépassement qui ne s’est pas reproduit
depuis 2013.

La Communauté Urbaine est aussi responsable des actions de Maitrise de la Demande en Energie
(MDE) pouvant être menées sur son territoire. A ce titre, elle dispose d’un Espace Info Energie et
d’une plateforme de rénovation énergétique de l’habitat privé (ACT’e Grand Poitiers) qui renseignent
les citoyens et les accompagnent dans leurs projets de rénovation énergétique.

Enfin Grand Poitiers est en charge de la collecte et du traitement des déchets. Comme indiqué en
section 1, les déchets représentent 0,1% des émissions de GES du territoire ; ils peuvent néanmoins
être valorisés, en produisant de l’électricité ou en alimentant par exemple des réseaux de chaleur, à
travers des Unités de Valorisation Energétiques (UVE).

Contribution à la transition énergétique

Enfin, la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte a créé la compétence de


« contribution à la transition énergétique » pour les Communautés Urbaines. Bien que la définition
ne soit pas très précise, elle indique bien le rôle central que sont amenées à jouer les Communautés
telles que Grand Poitiers dans la coordination de la transition énergétique sur le territoire.

En particulier, Grand Poitiers pilote la réalisation du Schéma Directeur des Energies (SDE) dont les
objectifs sont de :

- Renforcer la connaissance de la situation énergétique à l’échelle du territoire ;


- Chiffrer la contribution de la collectivité et du territoire aux objectifs globaux ;
- Construire une vision partagée et une feuille de route commune à l’ensemble des acteurs ;
- Cibler les secteurs et zones d’intervention prioritaires ;
- Coordonner l’approvisionnement énergétique du territoire.

Le SDE doit ainsi alimenter la réflexion concernant la mise à jour du Plan Climat Air Energie Territorial
(PCAET), entreprise dans laquelle Grand Poitiers est aussi engagée. Le précédent PCAET avait été
adopté une première fois en 2013 lorsque la Communauté d’Agglomération Grand Poitiers comptait
encore 13 communes. Le nouveau PCAET doit être adopté au plus tard le 31 décembre 2018. Un
PCAET peut être de nature assez différente en fonction de l’engagement des acteurs concernés, mais
son contenu est fixé par la loi :

- Un diagnostic ;

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Schéma Directeur des Energies

- Une stratégie territoriale ;


- Un plan d’actions ;
- Un dispositif de suivi et d’évaluation des mesures initiées.

Le PCAET doit donc fixer des objectifs énergie-climat clairs, puis les décliner en plan d’action.

Communes

Les communes ont un rôle clé à jouer dans la transition énergétique et la démarche de Schéma
Directeur des Energies de Grand Poitiers. Leur engagement volontaire dans des démarches de
développement durable, notamment par exemple au travers de la rénovation de leur patrimoine
immobilier, a un effet entraineur pour les autres acteurs du territoire.

Les communes sont aussi le relais local des politiques communautaires, auxquelles elles participent
activement de par le pouvoir de décision dont elles disposent au sein de Grand Poitiers. Elles
disposent par ailleurs de prérogatives renforcées relatives aux décisions d’urbanisme, concernant les
projets éoliens par exemple.

En outre, les communes peuvent participer directement au financement des installations de


production d’énergies renouvelables : depuis la loi TECV, elles sont autorisées à entrer au capital «
d'une société anonyme ou d'une société par actions simplifiée dont l'objet social est la production
d'énergies renouvelables par des installations situées sur leur territoire ou sur des territoires situés à
proximité et participant à l'approvisionnement énergétique de leur territoire. »

Enfin, elles peuvent aménager, faire aménager et faire exploiter :

- Toute nouvelle installation hydroélectrique ;


- Toute nouvelle installation utilisant les autres énergies renouvelables ;
- Toute nouvelle installation de valorisation énergétique des déchets ménagers ou assimilés ;
- Toute nouvelle installation de cogénération ou de récupération d'énergie provenant
d'installations visant l'alimentation d'un réseau de chaleur.

Syndicat Mixte pour l’Aménagement du Seuil du Poitou

Le Syndicat Mixte pour l’Aménagement du Seuil du Poitou (SMASP) est un Etablissement public
syndicat mixte communal. Il est chargé de l'élaboration, du suivi et de la révision du Schéma de
Cohérence Territoriale (SCOT) du Seuil du Poitou.

Le SCOT est un document de planification stratégique de l'aménagement de l'espace à moyen et long


terme. Il doit permettre la mise en cohérence des questions d'urbanisme, d'habitat, de
développement économique, de déplacements et d'environnement dans le cadre d'une démarche
globale.

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Schéma Directeur des Energies

Le SCOT est construit par les élus locaux. Le SCOT du Seuil du Poitou rassemble 4 Etablissements
Publics de Coopération Intercommunale correspondant à 134 communes du département de la
Vienne. L’entrée en vigueur du SCOT du Seuil du Poitou est prévue pour janvier 2020. La carte ci-
dessous représente le périmètre du SCOT du Seuil du Poitou :

Figure 9 – Carte du SCOT du Seuil du Poitou


(Source : http://www.scot-seuil-du-poitou.fr/la-carte-interactive)

Les PLUs/PLUis et PDUs adoptés par les communes doivent être compatibles avec le SCOT.

Dans le cadre du SDE, le SCOT permet notamment d’apprécier les évolutions anticipées du territoire,
aussi bien quantitativement (population, économie par exemple) que spatialement (projets

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Schéma Directeur des Energies

d’aménagements, urbanisme, mobilité) et fournit à ce titre des données essentielles à la


scénarisation à laquelle le SDE va se prêter.

Syndicat Energies Vienne

Le Syndicat Energies Vienne a été créé originellement en 1923, sous le nom de Syndicat
Intercommunal d’Electricité du Département de la Vienne. Il répondait alors à la volonté des
communes de s’équiper d’un réseau électrique. Les communes sont membres du Syndicat.

Le Syndicat gère aujourd’hui les compétences de distribution de l’électricité et du gaz pour le compte
de nombreuses communes de la Vienne (le Syndicat est AODE), à travers les entreprises Sorégies et
SRD (voir plus bas section 2.3 pour une définition de la distribution de gaz et d’électricité). Après son
élargissement en 2017 et l’intégration de nouvelles communes, Grand Poitiers est devenu membre
du Syndicat à la place des 27 nouvelles communes, qui l’étaient jusqu’alors.

Certaines compétences liées à la transition énergétique (actions de maitrise de la demande en


énergie, développement des EnRs, par exemple) sont exercées en parallèle par Grand Poitiers et le
Syndicat Energies Vienne : Grand Poitiers sur les 13 communes qui faisaient partie de l’ancienne
Communauté d’Agglomération, le Syndicat sur le périmètre des 27 autres communes.

2.3 Production, commercialisation et distribution d’énergie


Le secteur de l’énergie a connu une grande vague de réformes dans la fin des années 1990 et le
début des années 2000 : le modèle énergétique qui était jusque-là basé sur une intégration verticale
des compétences au sein d’une unique entreprise a été grandement remanié. Ainsi, alors
qu’historiquement une seule entité monopolistique réalisait l’ensemble des compétences, - de la
production d’énergie jusqu’à la livraison chez les consommateurs -, le nouveau modèle a ouvert à la
concurrence l’activité de production et de fourniture d’énergie (voir ci-dessous pour une explication).
S’en est suivi l’apparition de nouveaux acteurs dans le monde de l’énergie, qui sont venus s’ajouter
aux acteurs déjà existants. L’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence visait à améliorer
l’efficacité du secteur par rapport à une situation de monopole, et donc in fine faire baisser les coûts
payés par les consommateurs.

Schématiquement, les acteurs intervenant dans la génération puis la livraison d’énergie peuvent être
classés en quatre catégories :

- Production : les producteurs produisent du gaz naturel ou de l’électricité, générée dans des
centrales de production (centrale nucléaire, hydraulique, à gaz, etc.). Ils vendent leur
production « en gros » sur le marché (de l’électricité, du gaz) ou bien directement de gré à

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Schéma Directeur des Energies

gré à des fournisseurs. L’ouverture de ce marché à la concurrence a été moins visible pour
les consommateurs et donc moins médiatisée.
- Fourniture : les fournisseurs vendent « au détail » de l’énergie aux consommateurs finaux
(clients résidentiels mais aussi clients tertiaires, industriels, collectivités, etc.), énergie qu’ils
ont achetée sur le marché de l’énergie ou bien directement de gré à gré à un producteur.
Comme indiqué précédemment, historiquement cette activité n’était pas ouverte à la
concurrence mais réalisée par des entreprises monopolistiques (une pour l’électricité, une
pour le gaz) appelées aujourd’hui les « fournisseurs historiques ». En France, ces
« fournisseurs historiques » sont EDF et GDF Suez (maintenant Engie) ainsi que les
Entreprises Locales de Distribution (voir plus bas). Depuis l’ouverture à la concurrence, de
nouveaux fournisseurs, - dits alternatifs -, sont apparus.
- Transport : le réseau de transport est la première brique permettant d’assurer le flux
d’énergie entre le lieu de production (centrale dans le cas de l’électricité par exemple,
terminal de gaz pour le gaz) et le site de consommation (résidentiel, tertiaire, industriel,
etc.). Le réseau de transport sert à mailler la France et connecter les différentes régions
entre elles : il constitue les grands axes du réseau d’énergie. Etant donné
qu’économiquement il n’est pas rationnel d’avoir deux réseaux réalisant la même fonction
en parallèle, l’activité de transport est restée monopolistique. En France, le gestionnaire du
réseau de transport d’électricité est RTE (Réseau de Transport d’Electricité), et les
gestionnaires du réseau de transport de gaz sont GRTgaz et TIGF (Transport et
Infrastructures Gaz France, uniquement dans le Sud-Ouest de la France).
- Distribution : le réseau de distribution permet de mailler le territoire à une échelle plus
locale et de connecter le consommateur final. Il s’agit là aussi d’une activité monopolistique.
En France, le principal gestionnaire de réseau de distribution d’électricité est Enedis, tandis
que le principal gestionnaire du réseau de distribution de gaz est GrDF. Il existe aussi des
Entreprises Locales de Distribution (ELDs), qui sont des entreprises ou régies qui assurent la
distribution et/ou la fourniture d’électricité ou de gaz sur un territoire déterminé, non
desservi par Enedis ou GrDF. Celles-ci sont souvent des structures qui n’ont pas été intégrées
à EDF-GDF lors de sa création après la seconde guerre mondiale en 1946.

Enfin, les réseaux de chaleur constituent des réseaux un peu à part. De par leur nature très locale, il
n’existe pas de gestionnaire de réseau à l’échelle nationale mais souvent un gestionnaire par réseau.

Le schéma ci-dessous résume la position des différents acteurs, ainsi que les flux financiers et les flux
d’énergie qui existent :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 10 – Organisation du secteur de l’énergie, exemple de l’électricité


(adapté d’après Svenska Kraftnät)

Dans le domaine de la distribution, outre Enedis et GrDF, il existe deux ELDs sur le territoire du Grand
Poitiers, une pour l’électricité et une pour le gaz :

- Electricité : SRD (pour Sorégies Réseaux de distribution)


- Gaz : Sorégies, qui réalise aussi de la fourniture d’énergie électrique

Ces deux entreprises sont majoritairement détenues par le Syndicat Energies Vienne.

Concernant les réseaux de chaleur, il en existe plusieurs sur le territoire du Grand Poitiers, certains
étant publics, - le réseau de chaleur des Couronneries par exemple, géré par Dalkia (filiale du groupe
EDF) -, tandis que d’autres sont privés (ex : réseau de chaleur du Futuroscope).

Ainsi, en résumé, il existe trois grandes catégories d’acteurs dans la chaine d’approvisionnement
énergétique : les producteurs, les fournisseurs, et les gestionnaires de réseau (transport et
distribution). Le tableau ci-dessous indique le nom des acteurs impliqués dans ces trois grandes
catégories, sur le territoire du Grand Poitiers :

Producteurs Fournisseurs Gestionnaires de réseaux

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Schéma Directeur des Energies

(liste potentiellement non


exhaustive)

Transport
EDF, Engie, Sorégies, Direct
EDF, Engie, Sorégies, Sergies RTE (électricité), GRTgaz (gaz)
Energie, ENI, Planète Oui,
(filiale de Sorégies, spécialisée
Enercoop, Proxelia, Alterna, Distribution
dans les EnRs) ains que tous les
Energem, Antargaz, Gaz Electricité
producteurs privés (développeurs, Enedis (électricité), SRD
de Grenoble, ekWateur, ES
communes, particuliers…) (électricité), GrDF (gaz), Sorégies
Energies, Total Spring…
(gaz), Dalkia (chaleur)

Tableau 2 – Classement des acteurs dans le domaine de l’énergie, territoire du Grand Poitiers

2.4 Autres acteurs locaux


2.4.1 Acteurs associatifs
AREC

L’Agence Régionale d'Évaluation environnement et Climat (AREC) en Nouvelle-Aquitaine remplit une


activité d’observation et de suivi dans les trois domaines suivants :

- Energie et émissions de gaz à effet de serre ;


- Ressources de biomasse disponibles, mobilisables et mobilisées à des fins énergétiques sur le
périmètre de la région ;
- Déchets.

Créée en 1995 sous la forme d’une association de loi 1901, l’AREC remplit ses missions sur
l’ensemble du territoire de la région Nouvelle-Aquitaine depuis 2016 (elle travaillait avant cela sur la
région Poitou-Charentes). Son siège est à Poitiers.

Dans le cadre du SDE, l’AREC produit la majorité des chiffres servant à établir le diagnostic énergie-
climat, ainsi que ceux concernant le potentiel en biomasse du Grand Poitiers.

Atmo Nouvelle-Aquitaine

Créée en 2016 suite au regroupement des associations de surveillance de la qualité de l’air


d’Aquitaine (AIRAQ), Limousin (Limair) et Poitou-Charentes (Atmo Poitou-Charentes), l’Atmo
Nouvelle-Aquitaine est organisée autour des métiers suivants :

- Mesure de la qualité de l’air, études et modélisations des phénomènes atmosphériques ;


- Analyse des données, cartographie ayant trait à la qualité de l’air ;
- Accompagnement des décideurs dans l’élaboration de plans stratégiques ;

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Schéma Directeur des Energies

- Suivi des plans d’actions et information du public.

Dans le cadre du SDE, l’Atmo Nouvelle-Aquitaine apporte son soutien au travers d’un diagnostic de la
qualité de l’air du Grand Poitiers (voir section 4 pour plus de détails).

CRER

Le Centre Régional des Energies Renouvelables (CRER) est une association d’assistance technique
créée en 2001. Elle est une interface active entre les pouvoirs publics, les collectivités locales, les
particuliers et les professionnels. En particulier, elle remplit les missions suivantes :

- Information et sensibilisation ;
- Formation auprès des professionnels du bâtiment ;
- Assistance et expertise pour des projets de solaire photovoltaïque ou thermique, ainsi que
des projets de bois énergie ou de méthanisation.

Dans le cadre du SDE, le CRER apporte son expertise dans les projets d’énergies renouvelables. Il
apporte par exemple des conseils méthodologiques lors de la réalisation du cadastre solaire.

2.4.2 Acteurs publics


Université de Poitiers

Fondée en 1431, l’Université de Poitiers est une des plus anciennes Universités d’Europe. Elle
possède de nombreux bâtiments d’enseignement de recherche sur le territoire du Grand Poitiers et
constitue donc un des « grands consommateurs » du territoire. L’Université suit avec précision un
certain nombre de données de consommation et possède en outre son propre réseau de chaleur. Il
s’agit par conséquent d’un interlocuteur privilégié pour le SDE, afin de par exemple prendre en
compte dans la scénarisation les actions qui seront engagées sur le patrimoine de l’Université pour
diminuer sa consommation.

CHU et CHL

Tout comme l’Université, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Poitiers, ainsi que le Centre
hospitalier Henri Laborit (CHL) sont des « grands consommateurs », disposant eux aussi d’un réseau
de chaleur. Il s’agit là aussi d’interlocuteurs privilégiés dans le cadre du SDE, dans la mesure où les
décisions du CHU et du CHL en termes de maitrise de la demande en énergie (MDE) auront un impact
fort sur la trajectoire énergétique du territoire.

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Schéma Directeur des Energies

Ekidom

Ekidom, l’office public de l’habitat de Grand Poitiers, possède 11 200 logements conventionnés et
600 places en EPHAD répartis sur 30 communes. Cet office est le fruit de la fusion, le 1 er janvier 2017,
des bailleurs sociaux Logiparc et Sipea Habitat.

Ekidom possède un ambitieux programme de rénovations de son patrimoine, ce qui aura pour effet
d’améliorer la consommation des logements rénovés. Ekidom prévoit également la construction de
nouveaux logements chaque année, qui devront eux aussi être pris en compte dans la scénarisation
du SDE.

Habitat de la Vienne

Habitat de la Vienne possède un parc de 11 000 logements répartis dans 210 communes et constitue
à cet égard un des bailleurs les plus importants de la Vienne.

Tout comme Ekidom, Habitat de la Vienne est engagé dans un programme de rénovation de
logements et de production de logements neufs, qu’il conviendra de prendre en compte dans la
scénarisation.

2.4.3 Acteurs privés


Futuroscope

Au même titre que l’Université, le CHU et le CHL, le Futuroscope fait partie des « grands
consommateurs » du territoire du Grand Poitiers. Il possède en outre un réseau de chaleur. Il s’agit
donc d’un acteur à prendre en compte dans le volet scénarisation du SDE.

Chambre de Commerce et d’Industrie

La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de la Vienne représente les intérêts des professions
commerciales, industrielles et de services auprès des pouvoirs publics.

La CCI peut appuyer le SDE dans sa composante économie-emplois. En effet, les objectifs
(développement d’EnRs, rénovation de logements, etc.) du SDE devraient à termes se traduire en
création de nouveaux emplois sur le territoire du Grand Poitiers, et en la nécessité de structurer des
filières et de faire communiquer entre eux des acteurs économiques qui jusqu’à présent
fonctionnent majoritairement en silos. La CCI peut aider à faciliter ce travail ainsi que fournir des
informations sur la situation économiques (ex : nombre d’emplois) des filières concernées.

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Schéma Directeur des Energies

2.4.4 Citoyens
La participation citoyenne est intégrée dans de nombreux dispositifs portés par les collectivités.
Concernant les enjeux d’énergie et de développement durable, le Conseil de développement est une
instance représentative privilégiée.

Conseil de développement

Le Conseil de développement est un espace d’échange, de débat et dialogue entre les élus, les
habitants et les acteurs de la Communauté urbaine. Il s’agit d’un espace privilégié pour présenter la
démarche SDE aux citoyens de Grand Poitiers et surtout pour intégrer les citoyens à la construction
du devenir énergétique de leur territoire.

2.5 Cartographie
Le schéma ci-dessous permet de représenter les principaux acteurs institutionnels impliqués dans
l’énergie aux différents échelons (national, régional et local) ainsi que les démarches et relations qui
les lient ; par souci de simplicité, certains des acteurs décrits précédemment n’ont pas été intégrés :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 11 - Panorama des acteurs et des compétences (simplifié)

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Schéma Directeur des Energies

3 Territoire - Bilan des consommations et des


productions
Cette section précise de façon détaillée les chiffres de consommation et émissions de gaz à effet de
serre, pour chaque secteur, sur le territoire de Grand Poitiers. Elle détaille aussi la production
d’origine renouvelable.

3.1 Multisecteurs
Comme indiqué en section 0, la consommation énergétique annuelle de Grand Poitiers s’élève à
5 905 GWh, répartis comme suit :

Figure 12 - Consommations énergétiques de Grand Poitiers par secteur


(Source de données : AREC)

Le diagramme de Sankey ci-dessous permet de représenter les flux entre les sources d’énergie (par
type d’énergie) et les consommations associées (par secteur) :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 13 - Diagramme de Sankey des consommations énergétiques de Grand Poitiers


(Source de données : AREC)

Ce diagramme fait apparaitre le poids très important des produits pétroliers (55%) dans la
consommation d’énergie par vecteur, principalement en raison du poids important des transports
dans la consommation totale. La part du transport est plus élevée que la moyenne nationale (32%) ;
cet écart peut s’expliquer par l’importance du trafic de transit (à travers l’autoroute A10 ou la route
nationale N149 par exemple).

Le diagramme fait aussi apparaitre le poids relativement faible de l’industrie (6%). Ce chiffre est
bien plus faible que ce qui peut être observé dans d’autres territoires et en France a fortiori (en
France la consommation industrielle représente environ 20% de la consommation énergétique
totale).

Les 5 905 GWh consommés sur le territoire conduisent finalement à l’émission de 1 348 kt éq CO2. Le
poids de chaque secteur est à peu près similaire à ce qui est observé pour les consommations, à
l’exception notable de l’agriculture. Cette différence s’explique par le fait que la plupart des
émissions de GES de ce secteur sont d’origine non énergétique, mais causées par les engrais ou

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Schéma Directeur des Energies

l’alimentation animale par exemple. Le secteur de l’agriculture devra donc être traité de façon
spécifique et visera à rechercher des solutions s’intéressant aux GES directement et pas
nécessairement aux consommations d’énergie. Le poids du transport dans les émissions de GES
(56%) est aussi supérieur à son poids dans la consommation (50%) en raison de l’importance des
produits pétroliers dans l’alimentation de ce secteur.

Les diagrammes ci-dessous détaillent le poids des émissions de chaque secteur dans les émissions du
territoire, ainsi que la part des émissions énergétiques et non énergétiques pour chacun d’entre eux :

Figure 14 - Répartition des émissions de GES par secteur


(Source de données : AREC)

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Schéma Directeur des Energies

Figure 15 - Emissions de GES énergétiques et non énergétiques par secteur


(Source : AREC)

Finalement, le graphe ci-dessous permet de résumer le poids de chaque secteur dans la


consommation et les émissions de GES du territoire (deux histogrammes de droite), et de comparer
le profil de consommation par secteur avec ce qui est observé en France (histogramme de gauche) :

Figure 16 - Consommation et émissions de GES de Grand Poitiers par secteur, et comparaison avec la France
(Source : AREC)

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Schéma Directeur des Energies

En comparaison avec la consommation française, on peut voir que les consommations des secteurs
résidentiel et tertiaire sont dans la moyenne nationale tandis que les transports sont
surreprésentés.

3.2 Transports
Comme indiqué en section 3.1, le secteur des transports est de loin le plus consommateur d’énergie
et le plus émetteur de gaz à effet de serre du territoire : il représente 49% de la consommation
énergétique (2 881 GWh) et est responsable de 56% des émissions de GES (752 kt éq CO2).

Cette part très importante du secteur des transports dans les consommations et émissions de GES du
territoire (pour rappel, en France le transport représente 32% de la consommation énergétique
nationale) est causée entre autres par le trafic de transit, c’est-à-dire par les véhicules traversant le
territoire (route nationale, autoroute) sans s’y arrêter.

La majorité des émissions est causée par les voitures particulières (51%), tandis que presque un tiers
des émissions est dû aux poids-lourds (27%) :

Figure 17 - Répartition des émissions de GES des transports, par type de véhicule
(Source de données : AREC)

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Schéma Directeur des Energies

Messages clés :

Les transports représentent 49% des consommations énergétiques du territoire de Grand Poitiers et
56% des émissions de GES. Il s’agit du secteur le plus émetteur de GES du territoire ;

Cependant une part importante des émissions du territoire semblent provenir du trafic de transit. Des
actions spécifiques ciblant les transports de marchandises et les poids-lourds peuvent être mises en
place (ex : bornes GNV pour les poids-lourds et les utilitaires) ;

La difficulté d’estimer précisément la part du trafic de transit dans les émissions du secteur5 présente
une limitation forte sur les réflexions qui peuvent être menées afin de diminuer les émissions causées
par le transport.

3.3 Résidentiel
Le secteur résidentiel représente 26% de la consommation énergétique du territoire (1 534 GWh) et
est responsable de 18% des émissions de GES (240 kt éq CO2). Parmi les quatre postes de
consommation de ce secteur, le chauffage est de loin le plus important puisqu’il représente à lui seul
près de 70% des consommations du secteur résidentiel :

5
Cette limitation provient de la méthodologie retenue par l’ATMO Nouvelle-Aquitaine, qui a réalisé le
diagnostic pour le secteur Transports : l’ensemble des voies sont modélisées, mais sans s’intéresser aux
origines et destinations des véhicules transitant sur la voie (impossible donc d’isoler le trafic de transit). Par
rapport à d’autres méthodes de calculs, celle-ci a néanmoins l’avantage d’être exhaustive et d’évaluer
effectivement l’ensemble des émissions.

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Schéma Directeur des Energies

Figure 18 - Consommation du secteur résidentiel par usage et par énergie


(Source de données : AREC)

L’isolation thermique des bâtiments est donc le premier enjeu dans la maitrise de la demande
énergétique dans le secteur résidentiel.

En prenant en compte le nombre de logements du territoire, - 91 200 logements en résidence


principale -, la consommation énergétique moyenne d’un logement durant une année est d’environ
16,8 MWh, qui est un peu inférieure à ce qui est observé dans le département et dans la région (17,5
MWh et 17,2 MWh respectivement). Cela peut être dû au fait que :

- Le parc de logements de Grand Poitiers est composé de moins de maisons individuelles qu’en
Vienne, - 57% à Grand Poitiers contre 71% pour la Vienne -, qui consomment plus que les
appartements ;
- Le parc est légèrement plus récent que le parc départemental, et donc a priori un peu plus
performant sur le plan de l’isolation thermique :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 19 - Répartition des résidences principales selon la période de construction


(Source : AREC)

La figure ci-après détaille la localisation des consommations par logement et par zone IRIS6.La
localisation des consommations fait apparaitre une consommation par logement en moyenne plus
faible dans certaines zones IRIS que dans d’autres. Les facteurs explicatifs sont principalement les
suivants :

- Le caractère urbain/rural de la zone : les communes rurales ont d’ordinaire une majorité des
maisons individuelles, ayant une superficie plus grande que des logements collectifs
(appartements) et donc avec une surface à chauffer plus importante. Le centre de Poitiers
apparait ainsi comme consommant moins par logement.
- L’âge de construction des bâtiments : les communes ayant des bâtiments plus récents
(principalement les logements construits après 1975, date de la première réglementation
thermique) consomment moins que les communes abritant des logements anciens.

6
L’IRIS, pour « Ilots Regroupés pour l'Information Statistique », est un découpage du territoire en mailles de
taille homogène.

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Schéma Directeur des Energies

Figure 20 - Consommation d'énergie finale par logement (découpage par zone IRIS)
(Source de données : AREC)

Le calcul de la consommation par logement selon le nombre d’habitants de la commune fait


clairement apparaitre le poids des surfaces à chauffer, - maison individuelle ou logement collectif -,
dans la consommation par logement. En effet, en supposant que les communes avec moins
d’habitants ont davantage de maisons individuelles, on s’aperçoit que moins la commune a
d’habitants (et donc plus elle a de maisons individuelles), plus sa consommation par logements
augmente :

Consommation par logement


Nombre d’habitants
(MWh/logement)

Plus de 2 000 habitants 15,7

Plus de 1 000 habitants 16,4

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Schéma Directeur des Energies

Moins de 1 000 habitants 20,3

Comme présenté sur le diagramme de Sankey (voir section 3.1) le fioul représente toujours une
source d’énergie pour le secteur résidentiel (pour le chauffage principalement), à hauteur de 12%
environ. Il est surtout présent dans les zones rurales, moins bien desservies en réseau de gaz ou
réseau de chaleur que les centres urbains. La carte ci-dessous représente la part du fioul dans la
consommation de chauffage, ainsi que le tracé du réseau de gaz. Il apparait clairement que, sauf
quelques rares exceptions, il y a une forte corrélation entre absence (ou faible pénétration) de
réseau de gaz et forte part du fioul :

Figure 21 - Part du fioul dans la consommation de chauffage pour le secteur résidentiel (découpage par zone IRIS)
(Source : Grand Poitiers Communauté Urbaine – Droits réservés – Reproduction interdite)

Les graphiques ci-dessous indiquent le poids de chaque énergie dans les consommations du secteur
résidentiel (à gauche) et les émissions de GES correspondantes (à droite) :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 22 - Répartition de la consommation énergétique (gauche) et des émissions de GES (droite) du secteur résidentiel,
par type d'énergie
(Source de données : AREC)

Messages clés :

Le secteur résidentiel représente 26% de la consommation énergétique du territoire et 18% des


émissions de GES. Il s’agit du deuxième secteur le plus émetteur de Grand Poitiers et est donc à cibler
en priorité dans le cadre du Schéma Directeur des Energies ;

Le chauffage représente environ 70% de la consommation énergétique des logements. Il y a donc un


enjeu fort à améliorer l’efficacité des logements existants (et en particulier les logements anciens,
plus énergivores) ;

Le fioul et le GPL (produits pétroliers) représentent encore 12% de la consommation résidentielle du


territoire (et sont responsables de 24% des émissions de GES), dans les zones rurales principalement.
Il semble donc important de développer/renforcer les réseaux d’énergie en zone rurale, ou bien à
favoriser la transition des logements chauffés avec des produits pétroliers vers des sources d’énergie
renouvelable telles que le bois.

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Schéma Directeur des Energies

3.4 Tertiaire
Le secteur tertiaire représente 17% de la consommation énergétique du territoire (1 028 GWh) et
est responsable de 12% des émissions de GES (168 kt éq CO2).

Parmi les quatre postes de consommation de ce secteur, le chauffage est le plus important puisqu’il
représente plus de 40% des consommations du secteur tertiaire, suivi par l’électricité spécifique, à
presque 30% :

Figure 23 - Consommation du secteur tertiaire par usage et par branche


(Source de données : AREC)

Outre le poids du chauffage et de l’électricité spécifique dans les consommations totales, le graphe
précédent fait apparaitre le poids important des commerces et des bureaux dans la consommation
énergétique du secteur. En effet, ces deux branches représentent respectivement 22% et 16% de la
consommation du secteur tertiaire :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 24 - Consommation du secteur tertiaire par branche et par énergie


(Source de données : AREC)

On peut aussi noter que le tertiaire « à dominante publique », c’est-à-dire les branches
Administration, Enseignement, Sanitaire et social, et SPL (Société Publique Locale), représentent
collectivement 45% des consommations du secteur. Grand Poitiers et les communes du territoire
ont donc un rôle fort à jouer dans la diminution des consommations du secteur.

La figure ci-dessous indique la consommation en énergie finale (pour tous les usages) du secteur
tertiaire, par zone IRIS :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 25 - Consommation d'énergie finale du secteur tertiaire (découpage par zone IRIS)

Tout comme le résidentiel, le secteur tertiaire utilise encore du fioul, principalement pour le
chauffage. La consommation de fioul (11% de la consommation du tertiaire) entraine de fortes
émissions de CO2 puisqu’elle est responsable d’un peu plus de 20% des émissions de GES du secteur :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 26 - Répartition de la consommation énergétique (gauche) et des émissions de GES (droite) du secteur tertiaire,
par type d'énergie
(Source de données : AREC)

Messages clés :

Le secteur tertiaire représente 17% de la consommation énergétique du territoire et 12% des


émissions de GES. Il s’agit du troisième secteur le plus émetteur de Grand Poitiers et est donc à cibler
en priorité dans le cadre du Schéma Directeur des Energies ;

Le chauffage représente environ 45% de la consommation énergétique des bâtiments tertiaires. Il y a


ainsi un enjeu fort à améliorer l’efficacité énergétique (l’isolation thermique en particulier) des
bâtiments existants ;

L’électricité spécifique représente aussi une part importante des consommations. L’utilisation
d’équipements moins énergivores (LEDs, GTBs, etc.) peut donc avoir un impact très positif ;

Le fioul représente encore 11% de la consommation énergétique du secteur tertiaire et est


responsable de 21% des émissions des GES du secteur. Passer à des énergies comme le réseau de
chaleur ou le bois est donc un enjeu fort.

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Schéma Directeur des Energies

3.5 Agriculture
Le secteur agricole représente 1% de la consommation énergétique du territoire (80 GWh) et est
responsable de 10% des émissions de GES (140 kt éq CO2).

Cette forte disparité entre le poids du secteur dans la consommation énergétique et dans les
émissions de GES s’explique par le fait que la plupart des émissions de l’agriculture ne sont pas
causées par des consommations d’énergie (telles que le chauffage par exemple) mais d’autres
sources propres à ce secteur (sols agricoles, fermentation entérique…). Le graphe ci-dessous détaille
les émissions de GES selon les différents postes :

Figure 27 - Emissions de GES du secteur agricole, par type de source


(Source de données : AREC)

Le poids plus important du secteur agricole dans les émissions de GES par rapport à son poids dans la
consommation énergétique tient aussi du fait que les sources d’énergies utilisées dans ce secteur
sont très carbonées ; le fioul représente à lui seul 87% de la consommation énergétique de
l’agriculture (principalement pour faire fonctionner les engins agricoles tels que les tracteurs) :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 28 - Répartition de la consommation du secteur agricole, par type d'énergie


(Source de données : AREC)

Messages clés :

L’agriculture représente 1% des consommations énergétiques du territoire de Grand Poitiers mais


10% des émissions de GES. Etant donné que la grande majorité des émissions de GES sont d’origine
non énergétique, des actions spécifiques à ce secteur (méthanisation par exemple) sont à envisager
afin de réduire son impact.

3.6 Industrie
Le secteur industriel représente 6% de la consommation énergétique du territoire (382 GWh) et est
responsable de 3% des émissions de GES (45 kt éq CO2).

Parmi les différentes typologies d’industrie, l’industrie laitière est la plus consommatrice puisqu’elle
représente à elle seule près de 55% de la consommation industrielle du territoire. Les industries de
construction électrique et électronique (9% de la consommation) et de la construction de véhicules
automobiles (8%) viennent ensuite.

Comme dans de nombreux autres territoires, la majorité de la consommation est portée par un faible
nombre d’acteurs ; seuls cinq sites industriels sont directement raccordés au réseau de transport
(électricité ou gaz) : ce sont eux qui consomment donc le plus sur le territoire.

La figure ci-dessous indique la consommation en énergie finale (pour tous les usages) du secteur
tertiaire, par zone IRIS :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 29 - Consommation d'énergie finale de l’industrie (découpage par zone IRIS)

Il est intéressant de noter que le bois est surreprésenté dans les énergies utilisées dans l’industrie
de Grand Poitiers, puisqu’il représente presque un tiers des sources d’énergie ; ceci est atypique, -
d’ordinaire le gaz est largement majoritaire -, et explique que les émissions du secteur soient en
proportion plus faibles que leur part dans les consommations énergétiques. Le graphe ci-dessous
indique bien la place importante du bois dans la consommation :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 30 - Répartition de la consommation énergétique (gauche) et des émissions de GES (droite) du secteur industriel,
par type d'énergie
(Source de données : AREC)

Messages clés :

L’industrie ne représente pas un enjeu majeur sur le territoire de Grand Poitiers puisque ce secteur ne
représente que 6% de la consommation énergétique du territoire et 3% des émissions de GES ;

La majorité de la consommation est générée par un faible nombre d’acteurs ;

La part du bois très importante dans les consommations (près du tiers de la consommation
énergétique est fournie par du bois) a encore tendance à diminuer le poids du secteur dans les
émissions de GES du territoire.

3.7 Déchets
Les déchets ne sont pas responsables d’émissions énergétiques, qui sont comptabilisées dans les
autres secteurs, - Industrie, Tertiaire, Transport-, mais d’émissions non énergétiques. Celles-ci
représentent 0,1% des émissions du territoire (2 kt éq CO2). Bien que leur part dans les émissions de
CO2 du territoire soit faible, les déchets peuvent néanmoins être valorisés, en produisant de
l’électricité ou en alimentant par exemple des réseaux de chaleur, à travers des Unités de
Valorisation Energétiques (UVE).

3.8 Stockage de gaz à effet de serre


Le bilan EGES réalisé par l’AREC permet d’évaluer le solde du stockage annuel de carbone dans les
sols, haies et forêts.

En kt eq CO2 Grand Poitiers

Sols agricoles 13,7

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Schéma Directeur des Energies

Forêts 67,8

Haies 1,1

Total 82,6

Rapporté à la surface totale du territoire, ce niveau de stockage peut être comparé à ceux du
département et de la région.

Par ailleurs, il convient de tenir compte du solde des émissions associées aux changements
d’affectations des sols. En effet, toutes les surfaces ne présentent pas les mêmes caractéristiques de
séquestration du carbone. Un changement d’affectation pourra ainsi résulter en un stockage
supplémentaire, ou réduit, de GES.

Ces changements ont été estimés en s’appuyant sur la base Urban Atlas, plus précise que la base
Corine Land Cover.

La méthodologie appliquée est la suivante :

- La base Urban Atlas détaille l’occupation des sols par catégorie en 2006 et en 2012. Il est
ainsi possible d’évaluer les bilans des conversions suivantes :
1. Zones mixtes agricoles et semi naturelles <--> zones artificialisées
2. Espaces verts <--> zones artificialisées
3. Forets <--> zones artificialisées

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Schéma Directeur des Energies

- Le bilan des émissions liées au déboisement (263,5 tCO2/ha7) étant significativement plus
élevé que celui de l’artificialisation des espaces agricoles non forestiers (147 tCO2/ha), ces
deux postes sont distingués. Ainsi :
o Une part des conversions de zones mixtes peut correspondre à du déboisement. La
majeure partie du territoire du Grand Poitiers étant couverte par des cultures, et
l’expérience montrant que lors d’une artificialisation, ce sont en priorité les zones
agricoles qui sont converties, une hypothèse experte de 1% des zones mixtes
correspondant à un déboisement est retenue. Les 99% restants sont supposés
correspondre à des espaces agricoles non forestiers.
o L’ensemble des espaces verts artificialisés est assimilé à du déboisement.
o L’ensemble des forêts artificialisées est assimilé à du déboisement.
- Les changements d’affectations sont moyennés sur la période 2006 – 2012, permettant ainsi
d’obtenir un solde annuel d’émissions.

Solde annuel moyen (ha/an) Emissions (kt CO2eq/an)

Artificialisation des 109 16


espaces agricoles

Déboisement brut Boisement Déboisement net

Déboisement 3 0 3 0,8

Total 16,8

3.9 Energies renouvelables et de récupération


L’AREC produit et maintient à jour un registre des installations d’énergie renouvelable et de
récupération situées dans le territoire du Grand Poitiers. Ce registre permet de connaitre les
capacités installées mais aussi les productions associées aux énergies renouvelables. Les dernières
données datant de 2015, ce sont celles-ci qui sont présentées ici. Les analyses sont reprises du bilan
réalisé par l’AREC :

7
Source : « PCAET, Comprendre, construire, mettre en œuvre », Guide ADEME, 2016

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Schéma Directeur des Energies

Installations Part de la production


Production Evolution
Type d’installation Usages mise en services Parc renouvelable du
(GWh) 2014-2015
en 2015 territoire

Bois bûche thermique / 7 463 249 -4% 53%

Bois énergie (hors


thermique 16 222 88 0.3% 19%
bûche)

Solaire thermique thermique 8 597 3.2 1% 1%

UVE thermique thermique 0 1 24 7% 5%

Géothermie (hors
thermique 1 5 1.3 11% 0%
particuliers)

PAC particuliers thermique 323 3 427 76 11% 16%

Biogaz thermique thermique 0 0 0 / 0%

Grand éolien électrique 0 2 15 16% 3%

Hydraulique électrique 0 0 0 / 0%

Photovoltaïque électrique 31 712 11 16% 2%

UVE électrique électrique 0 0 0 / 0%

Biogaz électrique électrique 0 0 0 / 0%

Agrocarburants mobilité 0 0 0 / 0%

Total 467 / 100%

Tableau 3 – Production d’énergie renouvelable sur le territoire du Grand Poitiers en 2015


(Source : AREC)

Tous usages confondus, la production d'énergie d'origine renouvelable du territoire s’élève à 467
GWh et représente 7,9% de sa consommation énergétique (pour rappel, la consommation
énergétique totale du territoire est de 5 905 GWh).

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Schéma Directeur des Energies

Figure 31 - Répartition de la consommation énergétique et de la production d'énergie renouvelable par usage


(Source : AREC)

La chaleur d'origine renouvelable provient de 5 filières : le bois énergie, les unités de valorisation
énergétique (UVE), la géothermie, le solaire et la valorisation du biogaz. La production de chaleur
d’origine renouvelable atteint 442 GWh en 2015, soit 24% de l'énergie consommée à usage
thermique sur le territoire. Cette chaleur renouvelable provient quasiment à 78% de la filière bois.

L’électricité d’origine renouvelable est produite à partir de deux types de centrales : éoliennes et
photovoltaïques. La production d'électricité d’origine renouvelable atteint 26 GWh en 2015, ce qui
représente 6% de l'énergie renouvelable produite sur le territoire. Un peu plus de la moitié (57%) de
l’électricité d’origine renouvelable provient de la filière éolienne, - deux parcs éoliens, installés à
Lusignan et Rouillé, dont les capacités respectives sont de 6 MW et 300 kW -, tandis que le reste
(43%) provient du solaire photovoltaïque (principalement solaire PV en toiture). La production
électrique d’origine renouvelable atteint 26 GWh, soit 2% de l’énergie consommée à usage
électrique sur le territoire.

Aucune installation de production d'agrocarburants n'existe sur le territoire (seules trois installations
produisent des agrocarburants sur la région Nouvelle-Aquitaine).

Ainsi, La production énergétique d'origine renouvelable sur le territoire est marquée par la
prédominance du bois énergie avec 72 % de la production renouvelable, suivi par les autres filières

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Schéma Directeur des Energies

thermiques avec 22 % de la production renouvelable, tandis que la production renouvelable


électrique ne représente que 5% de la production renouvelable du territoire :

Répartition de la production d'énergies renouvelables par filière (en %)

PAC particuliers
Bois Autre 16% Eolien
72% 28% 3%

UVE
thermique
5%
Photovoltaïque
Géothermie Solaire 3%
0,2% thermique
1%

Figure 32 - Répartition de la production d’énergies renouvelables par filière


(Source : AREC)

Cependant la part des énergies renouvelables électriques pourrait être amenée à augmenter à
mesure que les filières éoliennes et photovoltaïques se développent. Le graphe ci-dessous indique en
effet une légère accélération dans les installations photovoltaïques depuis 2010 environ :

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Schéma Directeur des Energies

500
Evolution de la production d'énergie renouvelable par filière

400

300
GWh

200

100

Bois bûche Bois énergie (hors bûche) Solaire thermique UVE thermique
Géothermie PAC particuliers Eolien Photo voltaïque

Figure 33 - Evolution de la production d’énergie renouvelable par filière


(Source : AREC)

La production d'énergie d'origine renouvelable sur le territoire est en progression pour la quinzième
année consécutive : +35% depuis 2008 avec le développement des nouvelles filières EnR (bois
énergie hors bûche, solaire thermique, éolien, photovoltaïque, pompes à chaleur, notamment). Le
territoire a ainsi multiplié par 4 son recours à la production énergétique renouvelable sur les 9
dernières années sur ces nouvelles filières, pour lesquelles la production totale dépasse 219 GWh
(contre 57 GWh en 2007).

Concernant les énergies renouvelables électriques, alors qu’il existe deux installations éoliennes
situées sur deux communes, il est intéressant de noter que le solaire photovoltaïque se développe
sur presque tout le territoire :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 34 - Répartition de la puissance installée (kW) photovoltaïque et éolienne, par commune


(Source : AREC)

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Schéma Directeur des Energies

Figure 35 - Principales installations EnR par commune


(Source: AREC)

Afin de représenter l’impact bénéfique des énergies renouvelables sur le territoire et le climat,
l’AREC calcule la quantité de CO2 « évitée » grâce à leur usage, c’est-à-dire la quantité de CO2 qui
aurait été émise afin de générer l’équivalent de l’énergie produite par les énergies renouvelables.
Collectivement, les EnR arrivent ainsi à « éviter » 151 kt éq CO2, ce qui représente 11% des émissions
du territoire (pour rappel, les émissions de l’ensemble du territoire s’élèvent à 1 348 kt éq CO2). Le
bois permet d’éviter la majorité des émissions, puisque cette filière représente près de 60% des
151 kt éq CO2 évitées :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 36 - Contribution des filières aux évitements de gaz à effet de serre


(Source de données : AREC)

Messages clés :

Les énergies renouvelables se développent sur le territoire de Grand Poitiers, principalement depuis
2010 ;

Cependant leur poids dans la consommation du territoire est encore relativement faible (7,9%),
surtout en comparaison du niveau de la Nouvelle-Aquitaine (19,7%)8 ;

La majorité de la production EnR provient d’installations fonctionnant au bois. Les EnR électriques ne
représentent en 2015 qu’entre 5% et 6% de la production renouvelable ;

L’équivalent de 11% des émissions de GES du territoire sont évitées chaque année grâce à la
production des ENR.

8
Cependant les territoires sont très différents : par rapport à Grand Poitiers, la Nouvelle Aquitaine possède
davantage de surfaces rurales, propices au déploiement de grands parcs EnR. La Nouvelle-Aquitaine dispose
aussi d’un fort potentiel hydroélectrique, dans les Pyrénées principalement, ce dont est dépourvu Grand
Poitiers.

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Schéma Directeur des Energies

4 Enjeux liés à la qualité de l’air


Atmo Nouvelle-Aquitaine (voir section 2.4.1 pour une description de cette association) a réalisé pour
le compte de Grand Poitiers différentes mesures de la qualité de l’air sur le territoire. Les résultats
complets de l’étude sont disponibles dans le rapport « PCAET Grand Poitiers – Diagnostic qualité de
l’air9 » (Atmo Nouvelle-Aquitaine, 2017) ; cette section vise à reprendre de façon synthétique les
résultats du rapport et à les mettre en regard des enjeux de l’énergie et du climat identifiés dans la
section précédente.

Le territoire de Grand Poitiers est équipé de cinq stations de mesures permanentes, - Poitiers Centre,
Place du Marché, Couronneries, Chasseneuil et Libération -, localisées comme suit :

Figure 37 – Localisation des stations de mesures actives


(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)

9
http://www.atmo-nouvelleaquitaine.org/publications/pcaet-grand-poitiers-diagnostic-qualite-de-lair

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Schéma Directeur des Energies

Ces stations de mesures permettent de suivre la concentration dans l’air d’un ensemble important de
particules fines et de composants chimiques. En particulier, les stations peuvent distinguer les
particules primaires (c’est-à-dire des particules directement émises par des sources naturelles,
comme par l’érosion des sols, les embruns marins, etc.) des particules secondaires (particules
formées dans l’air par des processus chimiques complexes, à partir de précurseurs gazeux présents
dans l’atmosphère.

4.1 Particules PM2.5


Les particules PM2.5 sont des particules en suspension de diamètre aérodynamique inférieur à
2,5µm (0,0025mm). Les images ci-dessous indiquent la contribution en % des sources de combustion
aux PM2.5 relevées par la station Poitiers-Centre ; les particules PMff10 proviennent de la combustion
de combustibles fossiles (à grande majorité provenant donc du trafic automobile à travers la
combustion de carburant par les moteurs) tandis que les particules PMwb11 sont issues de la
combustion de biomasse (chauffage au bois) :

Figure 38 – Profil mensuel de contribution des sources de combustion aux particules PM2.5 (gauche) et contribution
moyenne annuelle (droite)
(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)

10
PMff = Particulate Matter Fossil Fuel, particules provenant de la combustion de dérivés du pétrole
11
PMwb = Particulate Matter Wood Burning, particules provenant de la combustion de biomasse

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Schéma Directeur des Energies

Les graphiques indiquent que la plupart des particules fines PM2.5 provient du chauffage au bois
(22%), suivi par le trafic routier (16%). Le chauffage au bois est donc prédominant dans les origines
de particules issues de la combustion.

Le diagramme ci-dessous donne la répartition des émissions PM2.5 selon les différents secteurs :

Figure 39 – Répartition des émissions (en %) de PM2.5 par secteurs et sous-secteurs


(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)

4.2 Particules PM10


Les particules PM10 sont des particules en suspension de diamètre aérodynamique inférieur à 10µm
(0,010mm).

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Schéma Directeur des Energies

Les matières carbonées représentent la principale catégorie mesurée sur le territoire de Grand
Poitiers. Le carbone élémentaire (Elemental Carbon, EC) représente à l’échelle annuelle 5% des
particules PM10, tandis que la matière organique (Organic Matter, OM) représente 34%. Les nitrates
(NO3), le sulfate (SO4) et l’ammonium (NH4) constituent respectivement 12%, 8% et 5% des PM10.
Les sels marins et les poussières minérales, issus de la remise en suspension des sols ainsi que de
l’import de particules crustales, sont estimés à 7% et 4% respectivement :

Figure 40 - Composition moyenne de PM10


(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)

Messages clés :

Environ la moitié des particules relevées sur le territoire de Grand Poitiers ont une origine non
anthropique (c’est-à-dire sont d’origine naturelle). Ainsi, près du quart des particules PM10 présentes
dans l’air en moyenne sur l’année ont une origine marine ;

Parmi les sources anthropiques de particules, la combustion est la principale cause, que ce soit le
trafic ou le chauffage au bois ;

Enfin, les particules secondaires, c’est-à-dire formées dans l’atmosphère à partir de polluants gazeux,
représentent 45% des PM10 à l’échelle annuelle. Parmi ces particules secondaires, 23% d’entre elles
sont formés à partir de précurseurs issus en majorité par le trafic routier et la combustion, par les
industries ou encore par les activités agricoles.

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Schéma Directeur des Energies

Le diagramme ci-dessous indique la répartition des émissions PM10 selon les différents secteurs :

Figure 41 – Répartition des émissions (en %) de PM10 par secteurs et sous-secteurs


(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)

On peut noter que l’agriculture représente la troisième source de particules PM10 (21%), après le
trafic routier (36%) et les secteurs résidentiel et tertiaire (26%). Les cultures sont la principale cause
d’émission de particules du secteur agricole (82%).

4.3 Episodes de pollution aux particules


Comme indiqué précédemment, les particules PM2.5 et PM10 ont un lien fort avec la combustion
(chauffage au bois, trafic routier) et donc avec les enjeux d’énergie et climat.

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Schéma Directeur des Energies

On parle d’épisode de pollution lorsque des seuils de concentration spécifiés dans le code de
l’environnement sont franchis :

- Seuil d’information et de recommandation : niveau au-delà duquel une exposition de courte


durée présente un risque pour la santé humaine de groupes particulièrement sensibles au
sein de la population ;
- Seuil d’alerte : seuil au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour
la santé de l’ensemble de la population ou de dégradation de l’environnement, justifiant
l’intervention de mesures d’urgence.

Les dépassements de ces seuils sont régis par des arrêtés préfectoraux. Trois polluants sont
concernés par ce dispositif : le NO2, l’ozone et les particules fines PM10.

En ce qui concerne les particules PM10, le seuil d’information/recommandation a été régulièrement


dépassé au cours des dernières années (dans le département de la Vienne) :

Département de la Vienne

2012 2013 2014 2015 2016

Nombre de dépassement du
seuil d’information et 12 13 5 9 4
recommandations

Nombre de dépassement du
1 1 1 1 2
seuil d’alerte

Tableau 4 – Nombre de dépassements des seuils du dispositif préfectoral relatifs aux particules PM10 – 2010 à 2016
(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)

L’étude de quelques épisodes de pollution permet de mettre en avant les sources des particules.
L’épisode de pollution du 31 décembre 2014 au 1er janvier 2015 met par exemple en avant la
responsabilité du chauffage au bois (combustion de biomasse) dans le pic de pollution (pour rappel,
les particule PMwb sont des marqueurs du chauffage au bois) :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 42 – Moyennes horaires de PMwb, PMff et de PM2.5 – station Poitiers Centre – 26/12/2014 au 06/01/2014
(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)

Ainsi, alors que le chauffage au bois permet de limiter fortement les émissions de GES (voir en
section 3.3 les faibles émissions de GES associées à la consommation de chauffage provenant de
bois), ce dernier peut être responsable de l’émission de particules, mais aussi d’hydrocarbures
aromatiques polycycliques (HAP), de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM) et de
CO (monoxyde de carbone). Cela est d’autant plus marqué que les appareils utilisés sont anciens ; il
convient donc dans le développement du bois énergie sur le territoire de Grand Poitiers de
s’assurer que les logements utilisent des équipements performants et qui émettent donc moins de
polluants.

Le graphe ci-dessous compare les facteurs d’émission unitaire des PM10 (en g/TEP) associés aux
combustibles bois, gaz naturel et fioul domestique, pour plusieurs types d’équipements. On constate
que pour le chauffage au bois, il existe environ un facteur cinq dans les rejets causés par un
équipement ancien et un équipement performant :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 43 – Facteurs d’émission unitaire des PM10 (g/TEP) associés aux combustibles bois, gaz naturel et fioul
domestique
(Source : Atmo Nouvelle-Aquitaine)

Messages clés :

La qualité générale de l’air à Grand Poitiers est plutôt bonne, même si les seuils d’alerte de pollution
aux particules sont dépassés au moins une fois chaque année ;

Le chauffage au bois semble être responsable de ces épisodes de pollution, de même que le trafic
routier et les particules en provenance de l’agriculture (épandage notamment) ;

Le chauffage au bois présentant un intérêt fort pour la réduction des émissions de GES du territoire, il
convient de s’assurer que les logements s’équipent des matériels les plus performants.

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Schéma Directeur des Energies

5 Données socio-économiques
5.1 Emplois
Afin de dresser un diagnostic complet du secteur de l’énergie du Grand Poitiers, il est important de
décrire la part des emplois dans ce secteur ainsi que leur localisation. On a donc cherché à identifier
quels sont les emplois directs et indirects du territoire :

 Emplois directs : emplois relatifs aux différentes filières de production et


d’approvisionnement en énergie (construction exploitation maintenance des centrales et des
réseaux, fourniture d’énergie, établissements publics ou semi-publics liés à la gestion de
l’énergie).
 Emplois indirects : emplois des différentes branches sous-traitantes : ensemble des
fournisseurs des acteurs de la chaîne d’approvisionnement en énergie.

A cet effet, la base de données Sirene de l’INSEE a été amplement utilisée. Cette base liste les
établissements du territoire, et donne, pour chacun d’entre eux, son code APE (Activité Principale de
l’Etablissement), c’est-à-dire le type d’activité principale de l’établissement, ainsi que son adresse.

On a donc repéré, pour chaque code APE, lesquels correspondent à des emplois « directs » dans le
domaine de l’énergie (ex : « 35.11Z - Production d'électricité »), et lesquels sont des emplois
« indirects » (ex : « 43.22B - Travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation »).
On obtient ainsi les résultats suivants :

Nombre d’emplois directs Nombre d’emplois indirects

823 2 453

Tableau 5 – Nombres d’emplois « directs » et « indirects » de Grand Poitiers dans le secteur de l’énergie
(Source de données : base Sirene de l’INSEE)

En particulier, les emplois « directs » sont décomposés comme suit :

Intitulé APE Nombre d’emplois

Raffinage du pétrole 1

Commerce de détail de carburants en magasin


33
spécialisé

Production d'électricité 249

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Schéma Directeur des Energies

Distribution d'électricité 417

Transport d'électricité 7

Commerce d'électricité 9

Distribution de combustibles gazeux par conduites 54

Production et distribution de vapeur et d'air


53
conditionné

Total 823

Tableau 6 – Décomposition par branche des emplois « directs » de Grand Poitiers dans le secteur de l’énergie
(Source de données : base Sirene de l’INSEE)

Les emplois liés au secteur de l’énergie (3 276 emplois) recensés dans le base Sirene représentent
donc 4% des emplois du Grand Poitiers (84 532 emplois recensés).

A ce stade des travaux engagés dans le cadre du Schéma Directeur des Energies, une décomposition
plus précise des emplois du secteur de l’énergie n’est pas possible et n’apporterait pas beaucoup
d’éléments. La question des emplois sera en revanche très importante lors de l’élaboration de la
scénarisation de l’évolution du territoire ; l’impact de chaque scénario en termes de création et
destruction d’emplois sera alors clairement étudié.

5.2 Facture énergétique


La facture énergétique du territoire de Grand Poitiers peut être calculée en se basant sur les chiffres
de consommation énergétique par secteur fournis en section 3. Cette facture correspond à la
dépense réalisée par l’ensemble des acteurs du territoire afin de répondre à leurs besoins
énergétiques.

Elle est calculée en multipliant la consommation par secteur (ex : résidentiel) et par type d’énergie
(ex : électricité) par le coût de l’énergie correspondant. Certaines simplifications sont nécessaires en
raison de la diversité des coûts des énergies existants, même pour une catégorie donnée (ex : il
explique plusieurs types de contrats d’électricité pour des clients résidentiels, selon leur puissance
raccordée). Un chiffre « type » correspondant à la majorité de la catégorie considérée est donc
retenu à chaque fois qu’il y a une possible ambiguïté.

Les chiffres utilisés sont ceux de la base nationale PEGASE, pour l’année 2015 (les chiffres pour le
secteur industriel sont exprimés hors taxe). La facture totale s’élève à 682 M€, décomposée comme
suit :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 44 – Décomposition de la facture énergétique territoriale par secteur


(Source de données : AREC et base PEGASE)

Part dans la
Secteur Facture énergétique (M€) Part dans la facture (%)
consommation (%)

Résidentiel 166, 4 24% 26%

Tertiaire 140, 3 21% 17%

Industrie 24, 3 4% 6%

Agriculture 5, 9 1% 1%

Transports 345, 1 51% 50%

Total 682 100% 100%

Tableau 8 – Facture énergétique territoriale par secteur


(Source de données : AREC et base PEGASE du Ministère de la transition écologique et solidaire)

Les chiffres précédents font apparaitre le poids très important des transports dans la facture
énergétique territoriale, ce qui est directement lié au poids de ce secteur dans la consommation
totale du territoire. On peut notamment constater que la part de chaque secteur dans la facture
totale correspond assez bien à sa part dans la consommation du territoire, excepté pour le secteur

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Schéma Directeur des Energies

tertiaire. Cela est dû à la part importante d’électricité utilisé dans le secteur tertiaire, dont le coût est
plus élevé que les autres énergies.

La décomposition par secteur et par source d’énergie est la suivante :

Figure 45 – Décomposition de la facture énergétique territoriale par secteur et par vecteur d’énergie
(Source de données : AREC et base PEGASE)

Les énergies renouvelables présentes sur le territoire et qui injectent leur énergie sur le réseau sont
rétribuées pour la fourniture d’énergie au système électrique (via un mécanisme de tarif d’achat). Ce
flux économique peut être intégré dans la facture énergétique, et en quelque sorte déduit de la
facture totale payée pour importer les différentes sources d’énergie (il s’agit en effet d’argent qui
revient sur le territoire). Les deux types d’installations EnR présentes sur le territoire et qui
bénéficient d’un tarif de rachat sont le photovoltaïque et l’éolien ; ce tarif de rachat dépend
principalement de la date de mise en service de l’installation, puisqu’ils sont révisés au moins
annuellement et diminuent à mesure que la filière se développe (le tarif de rachat dépend aussi de la
puissance installée dans le cas du photovoltaïque).

Ainsi, en utilisant les données de l’AREC qui donnent la production EnR annuelle et en les combinant
avec les données historiques des tarifs de rachat, on peut calculer de façon approchée le montant qui
est reversé au territoire chaque année grâce aux filières EnR (le calcul est approché dans la mesure
où on ne dispose pas de la date exacte de mise en service ni de la puissance de chaque installation).
Un calcul similaire, en valorisant la chaleur du RCU et le prix de vente du bois, permet de déterminer
les flux économiques liés à ces deux sources d’énergie. Les résultats sont les suivants :

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Schéma Directeur des Energies

Flux économique « revenant » au


Filière Energie produite (GWh)
territoire (M€)

Photovoltaïque 11 4,1

Eolien 15 1,2

12
Réseau de chaleur (UVE + bois) 42 3,9

13
Bois 421 14,8

Tableau 8 – Flux économique généré par le tarif de rachat des énergies renouvelables
(Source de données : AREC et Commission de Régulation de l’Energie)

Au total, cela représente un montant de 24 M€, soit 4% de la facture territoriale du territoire.

12
Chaleur valorisée au prix de vente usage. Une valorisation en sortie de production aurait été plus précise.
13
Une étude approfondie de la filière bois serait nécessaire afin de comprendre précisément quelle part de la
ressource bois provient du territoire de Grand Poitiers, et quelle part provient des territoires avoisinants.

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Schéma Directeur des Energies

Figure 46 - Détail de la facture énergétique de Grand Poitiers

5.3 Précarité énergétique


L’AREC a réalisé deux études de la situation de précarité énergétique, la première14 datant de 2014 et
portant sur le périmètre de Grand Poitiers avant 2017 (13 communes), tandis que la seconde15 de
2013 s’intéresse au périmètre du SCOT Seuil du Poitou, qui est donc plus large que le périmètre du
Grand Poitiers actuel. Les résultats de ces deux études vont être analysés afin d’en tirer des
conclusions permettant d’identifier le nombre de logements en situation de précarité énergétique, le

14
« Précarité énergétique des ménages dans leur logement sur la Communauté d’Agglomération de Grand
Poitiers » (AREC, 2014)
15
« Vulnérabilité énergétique des ménages liée au logement et aux déplacements sur le SCOT du Seuil du
Poitou et la Communauté de Communes des Portes du Poitou » (AREC, 2013)

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Schéma Directeur des Energies

type de ménages touchés ainsi que leur localisation. Les conclusions générales des deux études sont
indiquées dès à présent ci-dessous.

Messages clés :

Les profils les plus exposés à la précarité énergétique sont les personnes âgées, les personnes
retraitées ainsi que les ménages monoparentaux ;

Sur l’ancien territoire de Grand Poitiers (13 communes), 6 700 ménages (11%) étaient exposés à la
précarité énergétique. Ce chiffre est de 15 700 ménages (12%) sur le territoire SCOT Seuil du Poitou ;

Les trois grandes causes de la précarité énergétique sont les revenus du ménage, la superficie du
logement et l’isolation thermique ;

Il convient donc d’essayer d’adapter les logements aux besoins des personnes habitantes (par
exemple pour les personnes âgées vivant seules dans des maisons trop grandes) tout en menant des
actions d’isolation thermique visant en priorité les « passoires énergétiques ».

Etude 2014 – périmètre Grand Poitiers à 13 communes

Est en situation de précarité énergétique, un ménage qui « éprouve dans son logement des
difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses
besoins élémentaires en raison notamment de l’inadaptation de ses ressources et de ses conditions
d’habitat » (loi Grenelle II).

L’étude date de 2014 mais est basée sur des données de 2008. La plupart des résultats donnés sont
calculés « hors étudiant » compte tenu de la difficulté à estimer leur revenu disponible et du fait de
la grande mobilité de cette population.

Selon l’étude de l’AREC, au coût de l’énergie 2011, 11% des ménages (6 700 ménages) sont exposés
à la précarité énergétique, soit 8% de la population étudiée (9 650 personnes). Et en cas de hausse
rapide des tarifs de l’énergie, 18% des ménages seraient alors exposés, représentant 14% de la
population.

Comme indiqué dans l’étude de l’AREC, plusieurs facteurs peuvent expliquer l’exposition à la
précarité énergétique, et se combinent parfois entre eux :

- Des revenus disponibles faibles ;


- De mauvaises performances énergétiques du logement ;

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Schéma Directeur des Energies

- Une surface de logement supérieure aux besoins du ménage ;


- Des comportements énergivores des occupants ;
- Un coût élevé de l’énergie consommée.

Il apparait des analyses de l’AREC que deux profils types ressortent comme particulièrement
représentés, puisqu’ils constituent à eux deux un ménage exposé à la précarité énergétique sur
quatre :

- Les personnes âgées vivant seules et qui sont propriétaires de leur logement (24% des
ménages exposés sur le territoire étudié, 60% des ménages de cette catégorie étant exposés
à la précarité énergétique) ;
- Les familles monoparentales en logements HLM (3% des ménages exposés, 35% des
ménages de cette catégorie sont exposés à la précarité énergétique).

Les logements souffrants de précarité énergétique sont principalement concentrés dans le centre
urbain de Poitiers et un triangle au nord formé par le centre urbain de Poitiers, Chasseneuil du Poitou
et Migné-Auxances :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 47 – Part des logements exposés à la précarité énergétique (hors étudiants) à Grand Poitiers (13 communes)
(Source : AREC)

Un focus sur la zone centrale permet de mettre en avant le fait que la situation rencontrée dans le
centre de la ville tient plus à la distribution des revenus sur la zone qu’aux caractéristiques
thermiques des logements, contrairement aux territoires plus ruraux. En effet, le zoom illustrant les
taux d’exposition des ménages par quartier présente des similitudes avec la carte des revenus
moyens.

Comme indiqué précédemment, les personnes âgées, et en particulier les retraités, sont
particulièrement touchées : un retraité sur quatre est exposé à la précarité énergétique. Les
personnes seules (20%) et les familles monoparentales (13%) sont aussi surreprésentées. Enfin, les
locataires HLM semblent plus exposés à la situation de précarité énergétique (18% des locataires
HLM, contre 4% pour les locataires non HLM et 11% pour les propriétaires de leur logement), mais
ces chiffres correspondent aux données de 2008, et ne prennent donc pas en compte les possibles
actions de rénovation énergétique potentiellement engagées depuis lors par les bailleurs sociaux.

Ainsi, afin de mieux cibler les actions visant à améliorer les situations de précarité énergétique,
l’AREC a identifié trois groupes prioritaires, distingués par l’angle « logement » plutôt que sous
l’angle « revenus » en raison de la plus grande facilité technique de mise en œuvre. Le tableau ci-
dessous est reproduit du document de l’AREC :

Profil 1 : Ménages Profil 2 : Substitution


Profils Profil 3 : Adaptation
« tangents » énergétique

Aide à la réhabilitation Substitution du fioul Relogement, modularité ou logement


Objectif visé : (ménage actif avec peu (logement au fioul avec intergénérationnel (personne âgée dans
de moyens) propriétaire aisé) grand logement)

Age du référent 45 – 59 ans 25 – 74 ans Plus de 60 ans

Statut d’occupation Propriétaire Propriétaire Propriétaire et locataire

Revenu disponible 15 à 35 k€ 25 à plus de 50 k€ Tous

Energie principale de
Tous Fioul Tous
chauffage

2
Surface Tous Tous Plus de 100 m

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Schéma Directeur des Energies

Mode de cohabitation Tous Tous Personne seule ou en couple sans enfant

Période de construction Avant 1982 Avant 1990 Tous

Nombre de ménages (%
1 706 (3%) 2 830 (5%) 4 534 (8%)
du total)

Ménages exposés 81 (1.2%) 81 (1.2%) 1 552 (23%)

Tableau 8 – Trois profils cibles pour une action de lutte contre la précarité énergétique
(Source : AREC)

Le profil 1 est constitué de ménages qui auraient intérêt à rénover leur logement mais qui ne passent
pas à l’acte du fait d’un revenu trop juste.

Le profil 2 correspond aux ménages se chauffant encore au fioul, et qui auraient intérêt à utiliser une
autre source d’énergie pour le chauffage (ce qui améliorerait au passage l’indépendance énergétique
du territoire).

Enfin le profil 3 correspond aux ménages dont le logement est potentiellement inadapté à leurs
usages et qui sont susceptibles de vouloir réaliser de petits travaux de réhabilitation ou de changer
de logement (par exemple les personnes qui ont fini par acquérir leur maison de famille et subissent,
après le départ des enfants et l’arrivée à la retraite, une baisse de revenu qui gonfle la part du budget
consacré à l’énergie et dont le logement ne correspond plus aux besoins réels). Ce profil est
complexe à prendre en compte mais est le plus exposé à la précarité énergétique. Les choix proposés
doivent tenir compte au cas par cas de chaque situation, en lien avec d’autres problématiques telles
que la dépendance du ménage, sa mobilité, son isolation en plus de ses besoins de chaleur. Des
actions à encourager pourraient être par exemple de soutenir la conception de logements
modulables et la construction de logement intergénérationnels.

Les cartes suivantes détaillent la localisation de chacun des 3 profils décrits précédemment sur le
territoire de Grand Poitiers (13 communes) :

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Schéma Directeur des Energies

Profil 1

Les ménages du profil 1 sont majoritairement concentrés dans la zone ouest : communes de Migné-
Auxances, Béruges et Fontaines-le-Comte.

Profil 2

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Schéma Directeur des Energies

Le profil 2 se distribue tout autour de Poitiers.

Profil 3

Les personnes âgées occupant un logement de grande taille se retrouvent essentiellement à


l’extérieur du centre-ville dans les communes limitrophes à celle de Poitiers.

Etude 2015 – périmètre du SCOT Seuil du Poitou

L’étude date de 2013 mais est basée sur des données de 2008. Le périmètre est le SCOT Seuil du
Poitou et la Communauté de Communes des Portes du Poitou (CCPP). De même que l’étude décrite
précédemment, la plupart des résultats donnés sont calculés « hors étudiant » compte tenu de la
difficulté à estimer leur revenu disponible et du fait de la grande mobilité de cette population.
Comparée à l’étude de 2014, celle de 2013 s’intéresse aussi à la précarité liée à la mobilité.

Précarité énergétique des ménages dans leur logement

Sur le périmètre SCOT + CCPP, 12% des ménages, soit 15 700 ménages, sont exposés à la précarité
énergétique. Ce chiffre est un peu plus élevé que celui pour le territoire du Grand Poitiers (11% pour
l’ancien territoire à 13 communes) et un peu plus faible que celui de l’ancienne région Poitou-
Charentes (13%). Ces ménages représentent 22 300 personnes, c’est-à-dire 7% de la population

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Schéma Directeur des Energies

étudiée. En cas de hausse rapide du coût de l’énergie, ce chiffre passerait à 25 800 ménages (19%
des ménages).

Parmi les différents profils étudiés par l’AREC, deux ressortent particulièrement :

- Les personnes vivant seules : les personnes vivant seules sont les plus exposées à la précarité
énergétique, en particulier les personnes âgées ( > 60 ans). Ainsi, 50% des personnes âgées
de plus de 75 ans vivant seules sont exposées à la précarité énergétique. De même que pour
Grand Poitiers (étude précédente), cette situation est en majorité due à la taille importante
des logements, qui gonfle la facture énergétique ;
- Les familles monoparentales : plus d’une famille monoparentale sur dix est en situation de
précarité énergétique. La majeure partie de ces familles a un référent appartenant à une
catégorie socioprofessionnelle à revenu faible (sans activité professionnelle, ouvrier ou
employé).

La carte ci-dessous donne une répartition spatiale de la concentration des ménages en situation de
précarité énergétique :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 48 - Part des logements exposés à la précarité énergétique (hors étudiants) dans le périmètre du SCOT Seuil du
Poitou et la Communauté de Communes des Portes du Poitou
(Source : AREC)

La proportion en zone rurale est plus élevée, ce qui s’explique par une taille des logements plus
élevée ainsi que des revenus disponibles inférieurs aux zones urbaines et semi urbaines. Les zones les
plus touchées sont Châtellerault, la pointe Sud-ouest du SCOT ainsi que la frange à l’Est.

Un découpage rural/urbain et selon l’âge du logement met en avant la part importante des
logements construits avant 1975 et entre 1990 et 1998, en milieu urbain, qui sont exposés à la
précarité énergétique :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 49 – Répartition du nombre de ménages exposés à la précarité énergétique par période de construction
(Source : AREC)

Pour les logements construits avant 1975, le taux d’exposition plus élevé peut s’expliquer par les
performances énergétiques plus faibles (moindre qualité thermique) des logements, construits avant
la mise en place de la première réglementation thermique. Pour les logements de 1990-1998, ce sont
davantage les profils des ménages et la faiblesse de leurs revenus qui peuvent expliquer les résultats.

Enfin, de même que pour le périmètre Grand Poitiers (étude précédente), il n’y a pas de lien direct
entre le prix de l’énergie utilisée pour le chauffage et la situation de précarité énergétique : lors de la
réalisation de l’étude, les deux énergies les plus chères étaient le GPL (gaz en bouteille ou en citerne)
suivi par l’électricité, et ce n’étaient pourtant pas celles qui comptent le plus de ménages exposés en
nombre, ni celles dont les taux d’exposition sont les plus élevés (respectivement 14% et 5%) :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 50 – Répartition des ménages exposés à la précarité énergétique, par énergie principale de chauffage
(Source : AREC)

Ceci illustre le fait qu’outre le prix de l’énergie, les revenus du ménage ou les caractéristiques
(isolation, surface) du logement jouent un rôle important. Par exemple, les ménages alimentés par le
chauffage urbain, pourtant moins onéreux que le fioul ou l’électricité, sont exposés en raison de leur
profil socioprofessionnel moins favorisé (sans activité professionnelle, retraités, employés ou
ouvriers). De même, les logements situés en milieu rural, sont chauffés préférentiellement au gaz ou
au fioul et disposent d’une superficie élevée, ce qui peut expliquer la forte représentation de ces
deux sources d’énergie.

En conclusion, l’AREC préconise de :

- Limiter l’étalement urbain et privilégier la compacité du parc résidentiel en agglomération ou


dans les bourgs. Cela permettrait de diminuer les logements de superficie trop importante ;
- Inciter à la création de logements collectifs multigénérationnels (retraités et personnes âgées
habitant avec des étudiants et de jeunes ménages, par exemple) afin de créer du lien social
et surtout d’améliorer le taux d’occupation des logements ;
- Promouvoir la rénovation thermique grâce à des instruments économiques innovants ;
- Développer la modularité des logements et des surfaces chauffées en fonction de
l’occupation totale ou partielle du logement au cours de la vie du ménage. Cela permettrait

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Schéma Directeur des Energies

notamment d’éviter les cas des personnes âgées dont le logement est devenu bien trop
grand.

Vulnérabilité énergétique des ménages liée à leurs déplacements

La vulnérabilité énergétique liée aux déplacements correspond, pour un ménage, à l’importance de


sa facture de carburant pour effectuer ses déplacements contraints. Quatre motifs sont pris en
compte : les déplacements pour aller travailler, pour faire ses achats, pour sa santé et ses démarches
administratives. Un ménage est vulnérable lorsqu’il dépense plus de 4,5% de ses revenus disponibles
en carburant. Pour plus de simplicité, on désignera par la suite la vulnérabilité énergétique liée aux
déplacements par « vulnérabilité énergétique », par opposition à la « précarité énergétique » liée au
chauffage des logements.

Sur le territoire couvert par le SCOT + CCPP, 13,5% des ménages, soit 19 800 ménages, sont exposés
à la vulnérabilité énergétique pour leurs déplacements. Le chiffre de 13,5% est un peu plus faible que
ce qui est observé dans le département de la Vienne (14,9%) ou de l’ancienne région Poitou-
Charentes (14,5%).

Il est à comparer à celui des ménages exposés à la précarité énergétique dans leur logement : 12%
des ménages, 19% en cas d’augmentation du coût de l’énergie. Les profils concernés par la
vulnérabilité énergétique sont différents de ceux atteints par la précarité énergétique, car les
facteurs explicatifs sont différents : distance et fréquence des trajets, coût du carburant et type de
véhicules.

Le territoire étudié a été découpé en 5 zones suivant une logique liée aux déplacements et visant à
respecter dans le même temps les découpages administratifs. Il apparait que la zone la plus éloignée
des pôles urbains (zone 4) est la plus touchée, suivie par les zones en périphérie des pôles urbains
(zones 3 et 5). Les pôles urbains constitués par Poitiers et Châtellerault sont les moins touchés :

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Schéma Directeur des Energies

Figure 51 - Nombre de ménages et taux d'exposition à la vulnérabilité énergétique par zone


(Source : AREC)

Parmi les profils étudiés par l’AREC, deux sont majoritairement représentés :

- Les ménages dont le référent est un actif mobile (c’est-à-dire travaillant hors de sa commune
de résidence) résidant en couronne périurbaine et vivant en couple avec enfants. Les
référents des ménages de ce profil sont employés, ouvriers ou agriculteurs. Certains exercent
aussi une profession intermédiaire. Lorsqu’ils habitent un logement dans la couronne d’un
pôle urbain, un ménage est deux fois plus vulnérable que dans un pôle. La distance moyenne
parcourue est moindre mais la fréquence des déplacements est plus importante (navettes
domicile-travail aller-retour pour la pause déjeuner par exemple) ;
- Les ménages dont le référent est agriculteur ou ouvrier hors de l’influence directe des grands
pôles composés de famille avec au moins un enfant. Un ouvrier sur trois, un agriculteur sur
quatre et un artisan-commerçant sur cinq sont concernés. La vulnérabilité de ce profil ne
dépend pas de la taille de la famille, ni d’un type particulier de famille. En zone rurale, la

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Schéma Directeur des Energies

distance importante et les faibles revenus disponibles sont davantage les raisons de la
vulnérabilité de ces ménages.

Contrairement à la précarité énergétique qui touche les personnes âgées, les ménages vulnérables
sont plutôt jeunes (30% pour les ménages dont le référent à moins de 30 ans, 12 à 17% pour les 30 à
60 ans). Les plus de 60 ans sont peu concernés car leurs fréquences et leurs distances de
déplacements sont nettement moindres : pas de déplacements domicile-travail ni domicile-étude et
peu de démarches administratives. Ils font par ailleurs davantage appel à du service à domicile qui
n’est pas intégré dans l’étude.

Profil 1 Profil 2

Actif périurbain mobile Actif rural distant

Type de commune dans l’aire Couronne de grand, moyen ou Communes multipolarisées ou


urbaine petit pôle hors aire urbaine

Ouvriers, employés et professions Ouvriers, employés, artisans


Catégorie socio-professionnelle
intermédiaires commerçants et agriculteurs

Nombre de ménages vulnérables


(% du profil) 8 300 (31%) 1 200 (34%)
Toutes zones :

CA du Grand Poitiers 700 (23%) -

CA du Pays Châtelleraudais 1 000 (43%) 150 (70%)

Zone 3 1 200 (33%) 500 (27%)

Zone 4 1 000 (35%) 550 (38%)

Zone 5 4 400 (29%) -

Tableau 7 – Quantification des profils par zone géographique


(Source : AREC)

Ces chiffres mettent en avant la nécessité de diminuer aussi bien la fréquence des déplacements
(grâce au télétravail ou bien à la digitalisation des services, par exemple) que la distance des
déplacements effectués en véhicule particulier (transports en commun, décentralisation de certains
services).

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Schéma Directeur des Energies

Enfin, 4,7% des ménages cumulent à la fois une vulnérabilité liée à leurs déplacements et à leur
logement. Ils sont 4 % en Poitou-Charentes, 2,7% en France métropolitaine et 3,2% en Province. Cela
représente sur le territoire 7 200 ménages.

29% sont des inactifs sans emploi ou étudiants. Ils sont jeunes (18% des moins de 30 ans) et vivants
hors famille. Parmi les actifs, 7% des agriculteurs et 4% des artisans-commerçants sont vulnérables.
Pour ces deux profils, leur situation s’apparente davantage à de la précarité au sens large, liée à des
ressources faibles voire très faibles. En effet, 22 % ont des revenus sous le seuil de pauvreté. Le type
de famille, la localisation dans l’aire urbaine et la période de construction du logement influent peu
sur cette exposition des ménages en double vulnérabilité.

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Schéma Directeur des Energies

6 Conclusion
Le présent document a introduit les principaux éléments liés au diagnostic de Grand Poitiers sur le
plan énergétique. Des éléments complémentaires, en particulier des précisions sur les cinq grands
secteurs décrits en partie 3, sont disponibles dans le bilan de l’AREC : Diagnostic énergétique et gaz à
effet de serre – Communauté urbaine de Grand Poitiers.

Le second rapport produit dans le cadre du SDE présentera les différents potentiels EnR du territoire,
ainsi que les marges en termes de maitrise de la demande en énergie. Il donnera de premières
indications sur les objectifs nationaux et régionaux à atteindre à l’horizon 2030, indications qui
seront détaillées dans le troisième rapport qui s’intéressera aux scénarios énergétiques du territoire.

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