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UN LIVRE SACRÉ
MAURO BIGLINO
LA BIBLE
N’EST PAS
UN LIVRE SACRÉ
www.macroeditions.com
Pour de plus amples informations sur cet auteur et sur cette collection visitez notre site
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Ce livre est une co-édition, publié par Uno International et Macro Éditions, deux marques
distribuées par le Groupe d’Édition Macro (Italie)
Bibliographie essentielle
Préface
de Sabrina Pieragostini, journaliste au sein du groupe de médias
italien Mediaset, ufologue
I
gnorant. Présomptueux. Lâche. Et même hérétique. Il suffit de faire un
tour rapide sur les forums où sont commentés les livres de Mauro Biglino
pour tomber sur ces qualificatifs et d’autres tout aussi peu urbains. Pour
ma part, je préfère utiliser un autre adjectif : déstabilisant. C’est l’effet que
produit sur moi la lecture de ses traductions et interprétations du Livre des
Livres, cette Bible que nous possédons presque tous chez nous et que presque
personne n’a ouverte. La sensation que ses œuvres procure à ceux qui,
comme moi, ont reçu une éducation catholique traditionnelle est identique à
celle que l’on éprouve au sommet d’une montagne, face à l’abîme : peur et
attirance mêlées. On sait que ce peut être dangereux, mais la curiosité est plus
forte…
Lire Mauro Biglino signifie éprouver constamment le vertige. C’est
remettre en cause toutes nos certitudes, renforcées par des siècles de doctrine,
de catéchisme, de traditions populaires, construites sur la base de l’Ancien
Testament en tant que texte révélé par lequel Dieu s’est adressé aux hommes.
Mais ces bases semblent s’effriter sous les coups de pioche d’une analyse
textuelle, pointilleuse jusqu’à en devenir obsessionnelle, qui met en relief la
moindre contradiction et élimine toute superstructure théologique. Ce qui en
ressort est une autre histoire, très différente de celle que l’on nous a
enseignée.
Dans ses précédents ouvrages, Biglino a procédé avec la méticulosité du
philologue, en traduisant littéralement des passages entiers depuis l’hébreu ou
en s’arrêtant sur des mots isolés. Il confrontait les variantes et interpolations
du texte massorétique, examinait les possibles et diverses interprétations. Un
travail d’académicien – même s’il était en nette opposition avec la lectio
dominante – qui contraint le lecteur à un supplément d’attention et de
concentration pour suivre l’érudit. Mais dans ce dernier ouvrage, même s’il
n’a pas renoncé à la rigueur de ses recherches, son discours se veut beaucoup
plus fluide et direct. Avec deux conséquences : la lecture en est simplifiée et
l’effet déstabilisant encore amplifié.
La Bible n’est pas un livre sacré. Et ce n’est pas tout : dans la Bible, il n’est
pas question de création. Et plus encore : dans la Bible, on ne parle même pas
de Dieu. Trois concepts déconcertants que l’auteur justifie et explique par des
citations, références textuelles, exemples. Il mentionne les exégètes et
enseignants d’hébreu, rabbins et biologistes qui semblent confirmer ses pistes
de recherche et leurs conclusions. Il dévoile des connexions et affinités avec
d’autres textes antiques (y compris Homère, sur lequel je pensais, à tort, déjà
tout connaître) qu’il faut considérer – autant que la Bible – comme de simples
œuvres historiques. Il dénonce les incohérences, discrédite des vérités
établies, présente une réalité alternative, inconfortable et absurde. On peut
également décider de ne pas y croire, mais on ne peut plus faire semblant de
l’ignorer.
À la fin du parcours, le lecteur se sent assommé, confus, avec ce vague
sentiment de malaise qui survient souvent en haute altitude. Mais son regard,
de ces hauteurs, n’a plus de limites.
Introduction : de la Bible à Pinocchio
A
u bout de nombreuses années en tant que traducteur d’hébreu
massorétique, après la publication par les Edizioni San Paolo de dix-
sept livres de l’Ancien Testament traduits d’après la Biblia Hebraica
Stuttgartensia (Codex de Leningrad), celle de trois textes sur la Bible, trois
ans d’activités publiques et plus de 30 000 exemplaires de mes livres vendus,
voici cet ouvrage, que je ne me sens pas de qualifier de livre, mais plutôt de
« conférence faite devant un clavier » et non un micro.
Un excursus sur de multiples thèmes dans le but de mettre en évidence la
situation de fond de notre rapport à ce livre sur lequel je me pose cette
question : les détenteurs du savoir ont-ils raconté ce qu’il contient vraiment ?
La réponse, pour moi, est évidente : absolument pas.
Ils ne se sont pas contentés de le raconter, ils sont allés bien au-delà et ont
délibérément et sans vergogne inventé des choses qui ne s’y trouvaient pas.
Voici la raison pour laquelle j’ai choisi ce titre si affirmé et apparemment
provocateur.
Dans cette « conférence au clavier », vous trouverez également les réponses
à des critiques et observations que les représentants des diverses doctrines,
souvent contradictoires, ont adressées aux hypothèses contenues dans mes
œuvres précédentes, qui seront citées plus loin.
Le parcours débute par le premier verset de la Genèse pour en venir à
réfléchir, même si ce n’est que de manière très synthétique pour le moment,
sur la supercherie ultime : en somme, d’Adam à Jésus.
Une histoire que les détenteurs du savoir ont construite sur le papier,
par le recours à des textes prétendument sacrés comme pur prétexte,
comme inspiration pour donner naissance à leur propre création
artificielle.
Puisqu’il s’agit ici d’une « conférence », j’ai délibérément choisi de réduire
le plus possible le nombre de citations et de références bibliographiques, qui
apparaissent en grand nombre dans mes autres livres : la bibliographie est
donc essentielle et contient les textes de référence des citations.
D’autre part, durant ces trois années où mes travaux ont été présentés au
public, j’ai constaté que les critiques professionnels adoptaient un
comportement étrange, très curieux et, c’est peu dire, bien peu cohérent : s’ils
écoutent ou lisent une affirmation qui coïncide avec leurs idées, ils n’en
demandent pas la source et ne prétendent pas à ce qu’elle soit contextualisée.
Ils l’acceptent telle qu’elle est formulée, sans poser d’autres questions, même
si cette affirmation pourrait s’avérer la plus grosse ânerie du siècle.
Si, au contraire, ils écoutent ou lisent une thèse ou une hypothèse qui ne
coïncide pas avec leurs idées ou, pire, qui les remet sérieusement en question,
ils en réclament immédiatement la source, introduisent le concept d’allégorie
ou de métaphore, usent de contextualisations justificatrices, et le tout à
l’encan.
Si j’écris, par exemple, que Yahvé aimait l’humanité entière (ce qui est
démenti par l’Ancien Testament tout entier), les citriques se taisent. Mais si
j’écris que Yahvé ordonnait de massacrer femmes, vieillards et enfants (ce
qui est clairement évoqué à plusieurs reprises dans le texte et qui s’est
réellement produit), ils me demandent immédiatement où se trouvent les
passages, dans quel contexte et dans le cadre de quel événement l’affirmation
intervient. Ils me font la morale : ce doit être interprété, compris, lu de
manière allégorique ou métaphorique certainement, replacé dans le contexte
historique et culturel dans lequel les faits sont survenus, qu’il faut creuser le
sujet avant d’en tirer une signification profonde, ésotérique, et ainsi de suite.
Je n’ai jamais entendu dire que le premier verset de la Genèse se parfumait
d’une signification allégorique. Pourtant, il contient une affirmation qui n’a
rien à voir avec ce qui nous a été transmis : il ne parle pas de la « création »,
mais de tout autre chose (j’ai analysé ce sujet de manière spécifique dans
mon précédent ouvrage, Il n’y a pas de création dans la Bible1).
En résumé, le comportement des doctrinaires prend cette allure : ce qui leur
plaît doit être pris à la lettre, tel quel. Mais ce qui ne leur plaît pas exige
curieusement des analyses approfondies et des interprétations de toutes
sortes.
Cette « conférence écrite » sera donc comme un courant qui circule à
mesure que les pensées font écho les unes aux autres, sans subdivisions
structurelles.
Je n’ai pas même rapporté les versets en hébreu – comme je l’avais fait dans
mes ouvrages précédents et recommencerai à le faire pour les prochains – car
j’ai choisi délibérément de laisser la place aux traductions officielles – celles
qui ne sont pas sujettes à débat –, avec des références particulières aux
versions de la CEI (Conferenza Episcopale Italiana – Conférence épiscopale
italienne), à laquelle il faut reconnaître le mérite d’opérer avec toujours plus
d’objectivité lorsqu’il s’agit de rendre compte de la signification du texte
hébraïque, même dans ses passages qui peuvent sembler peu conformes ou
même contraires à la doctrine.
J’ai également laissé beaucoup de place aux textes des rabbins qui les
étudient avec une approche libérée des conditionnements de l’ultraorthodoxie
et de l’idéologie nationaliste (connue sous le nom de sionisme), dont le
dogmatisme ne tolère ni doutes ni réflexions qui mèneraient potentiellement à
des conclusions différentes de celles déjà préétablies.
Je souhaite seulement préciser que lorsque je cite de manière générale la
philologie hébraïque, je veux faire référence à ces blogs et forums dans
lesquels des philologues bibliques hébreux ont analysé mes précédents
travaux.
Le lecteur suivra donc ce courant en en tirant des pistes d’orientation et des
stimuli pour procéder à des approfondissements personnels. En naîtra une
réflexion autonome, nécessaire pour appréhender la véritable consistance (je
devrais dire inconsistance) des fondations de cette grande construction qui, au
fil des siècles, a été bâtie et présentée comme réelle. Comme je l’écris et le
dis toujours, je sais que je ne détiens pas la vérité, et je sais tout autant que je
peux commettre des erreurs, comme tout un chacun. Dans le même temps,
sans prétention, je suis conscient d’avoir accumulé au fil des décennies au
moins ce peu de connaissances suffisant à dévoiler les supercheries évidentes
des autres : les dix-sept livres de traduction que j’ai publiés aux Edizioni San
Paolo en témoignent.
Les doutes et questions qui surgissent dans l’esprit du lecteur sont le
véritable pharmakon [remède et poison, NdT] qui stimule le déclenchement
d’un processus de savoir autonome, indépendant de toute forme de
conditionnement.
Je poursuis donc sur le chemin que j’ai tracé au fil de ces années : je traduis
l’hébreu littéralement, j’essaie de raconter avec la plus grande clarté possible
ce que j’y trouve, et si ce que j’y trouve est un conte, au même titre que
Pinocchio, je raconte Pinocchio. Mais il faut savoir qu’ici, ce sont les
rédacteurs de la Bible hébraïque qui ont inventé et construit ce conte.
Chapitre 1
A
u sens commun, la « Bible » se compose de l’Ancien Testament,
auquel s’ajoutent d’autres livres désignés de manière synthétique par
les termes « Évangiles » et « Nouveau Testament ». Dans cet
ouvrage, le terme « Bible » est employé par simplicité pour faire référence au
seul Ancien Testament.
J
e l’ai déjà évoqué, j’utilise par souci de simplicité le terme « Bible » pour
faire référence à l’Ancien Testament, et j’affirme, dès le départ, que ce
document est le fruit d’une supercherie colossale. Un travail
d’occultation accompli au fil des siècles par ceux qui ont souhaité utiliser cet
ensemble de textes à des fins étrangères à la spiritualité, même si ce mot,
omniprésent, reste trompeur – ou du moins erroné, pour ceux qui l’emploient
en toute bonne « foi ». Nous ne connaissons de l’Ancien Testament que ce
que les puissants de chaque époque ont voulu nous transmettre, depuis les
théologiens hébreux qui sont à l’origine de l’élaboration de la doctrine
monothéiste, jusqu’aux structures actuelles qui opèrent à travers des systèmes
de pensée théologiques et idéologiques dépourvus d’un quelconque
fondement : et pour cause, seule l’interpolation (la manipulation) du texte
biblique en a rendu possible la construction et la diffusion.
Je commencerai par dépeindre une réalité qui n’a rien à voir avec les
traductions.
Les catholiques doivent considérer comme vrais, et donc inspirés du
prétendu Dieu biblique, 46 livres de l’Ancien Testament. Pour le canon de la
Bible hébraïque, seuls 39 livres sont reconnus. Les théologiens hébreux ne
reconnaissent pas certains des livres que les chrétiens considèrent au contraire
comme inspirés par Dieu : Tobie, Judith, Sagesse de Salomon, Baruch,
Ecclésiastique (ou Siracide), premier et deuxième livres des Maccabées, plus
certains passages d’Esther (10:4-c. 16) et Daniel (3:24-90 ; cc. 13-14).
Les bibles que nous possédons s’appuient principalement sur la Biblia
Hebraica Stuttgartensia (BHS), c’est-à-dire la version imprimée du Codex
massorétique de Leningrad (le tout illustré dans mes deux précédents
ouvrages : La Bible comme vous ne l’avez jamais lue3 et Le Dieu de la Bible
vient des étoiles4).
Voilà qui devrait suffire à nous faire comprendre que la Bible dans laquelle
nous devrions croire dépend de la période historique et du lieu géographique
de notre naissance, c’est-à-dire qu’il n’existe pas « d’absolu » car il y a
toujours quelqu’un qui décide pour nous, qui nous montre de façon
dogmatique quelle devrait être la vérité et où la trouver.
Les textes bibliques les plus anciens que nous ayons en notre possession ont
été retrouvés dans les grottes de Qumran (les manuscrits de la mer Morte) :
certains textes remontent au IIe siècle av. J.-C. Cependant, entre le Livre
d’Isaïe (ou Ésaïe) trouvé dans ces rouleaux et celui rédigé par les massorètes,
il existe plus de 250 variations, parmi lesquelles des mots entiers qui se
trouvent dans l’un et pas dans l’autre. Et vice-versa.
Chapitre 3
C
omme si ça ne suffisait pas…
Des divergences se manifestent également au sein des canons
acceptés précédemment évoqués, les catholique, hébreu, protestant,
copte…
Par exemple, pour les chrétiens, Daniel est un prophète. À partir de ses
prophéties considérées comme crédibles, on établit souvent des prévisions
apocalyptiques sur lesquelles de nombreux prédicateurs bâtissent leur
fortune.
En revanche, les Hébreux ne reconnaissent pas Daniel en tant que prophète.
Ils placent son livre parmi les simples ketouvim, c’est-à-dire les livres les
moins importants de l’Ancien Testament.
Mais ce n’est pas tout : les sommités rabbiniques des États-Unis écrivent
que ses prophéties (par exemple celle des 70 semaines) sont le fruit d’une
« manipulation » délibérée, menée pour rectifier les textes précédents (ceux
de Jérémie) qui s’étaient révélés fallacieux.
Donc, Daniel :
– est un prophète pour Rome,
– n’en est pas un pour Jérusalem,
– est même un « remanieur » pour le docteur David Wolpe (grand rabbin du
Sinai Temple de Los Angeles).
À ce stade, force nous est de souligner pour le moins le manque d’honnêteté
intellectuelle de la part de l’auteur du Livre de Daniel. Mais j’ajoute d’autres
éléments objectifs, des erreurs évidentes commises par des rédacteurs qui
semblent vraiment avoir été mal informés : dans Daniel 4:30, on parle de la
« folie » de Nabuchodonosor. En réalité, le déséquilibre mental semble plutôt
avoir frappé son fils Nabonide (555-539) qui abandonna le trône et la ville de
Babylone pour se retirer probablement dans l’oasis de Taima (un épisode
également raconté dans l’un des manuscrits de la mer Morte et connu sous le
nom de Prière de Nabonide : la communauté essénienne paraît donc mieux
informée que le soi-disant prophète) ; dans Daniel 5:2, il est écrit que
Balthazar est le fils de Nabuchodonosor. Erreur, il était le fils de Nabonide ;
dans Daniel 5:30, il est écrit que Balthazar a été tué durant la conquête de
Babylone. Pourtant, le roi tué cette nuit-là fut Nabonide lui-même, car
Balthazar était déjà mort précédemment au cours d’une bataille menée hors
de la ville ; dans Daniel 6:1, il est dit que, à la mort de Balthazar, Darius le
Mède hérita du trône de Babylone. Faux. Ce fut en fait le roi perse Cyrus qui
conquit la ville. Darius ne la reprit qu’en 521 avant J.-C., après avoir vaincu
un rebelle qui avait pris le pouvoir en se faisant appeler Nabuchodonosor IV ;
dans Daniel 10:4, on raconte une vision que le prophète vécut à Babylone. Le
texte lui fait dire : « J’étais au bord du grand fleuve qui est Hiddékel
[Tigre] ». L’on sait pourtant que le fleuve qui coule à Babylone est l’Euphrate
(!)
Voici la liste des onze livres officiellement disparus mais mentionnés dans la
Bible (entre parenthèses, les passages où ils sont cités) :
Une autre variante se retrouve dans la Genèse 14:18-22, lorsqu’il y est conté
que Melchisédech, gouverneur local pour le compte d’El Elyon, fit amener du
pain et du vin et bénit Abraham. Dans ces versets, les massorètes ont
subrepticement combiné Elyon à Yahvé, et l’ont défini comme « créateur ».
Mais dans le texte des manuscrits de la mer Morte, connu sous l’appellation
d’« Apocryphe de la Genèse » (XXII, 14-21) – plus vieux de plusieurs siècles
–, apparaît l’expression « Béni soit Abraham par El Elyon, possédant cieux et
terre, et béni soit El Elyon qui a livré tes ennemis dans ta main ! »
Nulle évocation de Yahvé, et Elyon n’est jamais défini comme un
« créateur » dans tout le passage cité.
C’est donc un autre exemple de falsification grossière des textes les plus
anciens, opérée par ceux qui écrivaient sous l’empire des exigences
doctrinales monothéistes.
Nous savons que les pharisiens (contrairement aux sadducéens), croyaient
en la vie après la mort. Sitôt qu’ils eurent la possibilité d’intervenir sur le
texte, ils firent en sorte d’y insérer subrepticement des affirmations en accord
avec leurs croyances.
Un exemple : les plus anciens codex du Livre des Proverbes 10:25
contiennent cette affirmation : « Le juste demeurera ferme dans son
intégrité ». Les pharisiens choisissent de lui substituer : « Mais le juste a des
fondements éternels ». But : sous-entendre l’idée que le juste ne verra pas sa
vie se terminer ici-bas… Or voilà qui semble en parfaite contradiction avec
ce qui est écrit dans l’Ecclésiaste (3:18 et suivants), au nom d’une clarté
désarmante : la race des hommes et celle des animaux sont parfaitement
identiques, car l’homme n’a rien de plus que les animaux et, avec la mort, ils
retournent tous deux à la terre dont ils proviennent.
Je souligne que la « tradition » est souvent citée comme une garantie de
vertu et donc comme un paramètre incontournable. Bien au contraire, de tels
exemples nous montrent comment la « tradition » joue à l’inverse comme
une garantie de manipulation. C’est justement la « tradition » qui doit donc
être remise en question pour avoir artificiellement remanié la pensée des
anciens auteurs bibliques, lesquels ne poursuivaient aucun but théologique :
ils voulaient simplement raconter les chroniques de la fondation de leur
peuple. Ce sont ces mêmes chroniques qui se virent par la suite modifiées au
fil des siècles et enfouies sous de très dommageables couches d’un mystère
inexistant et d’interprétations spiritualistes qui en ont volontairement
détourné la signification d’origine. Sur laquelle, comme nous le savons bien,
on n’aurait pas pu construite de systèmes de pouvoir d’une quelconque
nature.
A
nalysons à présent un événement connu même de ceux qui ne sont
pas familiers de la Bible : l’histoire de David et Goliath. Dans le
Premier livre de Samuel, au chapitre 17, on raconte que le jeune
David abat le géant Goliath d’un coup de fronde, puis l’achève en lui coupant
la tête à l’aide de son épée. En revanche, au chapitre 21 du Deuxième livre de
Samuel, nous lisons avec étonnement que ce fut Elchanan qui tua Goliath, et
non David. Mais ce n’est pas tout : dans le Premier livre des Chroniques
(chapitre 20), il est écrit qu’Elchanan a tué Lachmi, frère de Goliath, et non
Goliath. Bref, voilà un exemple de la confusion que les rédacteurs bibliques
n’ont pas remarquée, probablement aussi parce que chaque livre était traité
par des copistes différents qui ne relevaient donc pas les éventuelles
contradictions.
Et pourtant, certains affirment avec une hardiesse ingénue que la Bible est
« formidable » car inspirée par Dieu, et donc sans erreur.
Ingénuité ? Ou bien plutôt ruse, fondée sur la certitude majeure que les
fidèles ne lisent pas la Bible, mais se contentent des explications des exégètes
officiels et accrédités ?
Qu’au moins il nous soit permis de constater une évidence : si Dieu fut
l’inspirateur des contenus, il se sera montré un bien piètre relecteur, puisqu’il
n’a pas vérifié ce qu’avaient écrit les rédacteurs qu’il avait lui-même choisis !
C’est comme s’il s’était désintéressé du produit final après avoir inspiré des
dizaines d’auteurs.
Un peu comme si un chef d’entreprise dictait à sa secrétaire une lettre d’une
importance capitale pour son activité et le travail de ses employés, puis ne
prenait absolument pas soin de vérifier si ladite secrétaire avait rapporté
fidèlement sa pensée. Mais dans le cas qui nous occupe, la situation est
autrement plus sérieuse. Si jamais les affirmations théologiques devaient
refléter la réalité, ce n’est rien de moins que la vie éternelle qui dépendrait de
la vérité biblique, et non simplement le destin d’une entreprise !
Comment pouvons-nous donc imaginer que l’éventuel Dieu ne se soit pas le
moins du monde préoccupé au fil des siècles de faire en sorte que son
inspiration soit rapportée avec une clarté et une précision absolues ? Il nous
faut au contraire prendre acte de la réalité : ce n’est pas le cas. Des centaines
de scribes ont mis par écrit des paroles qui se révèlent souvent nettement en
opposition les unes contre les autres. Pire, dans de nombreux cas, les
interventions fauteuses de variantes porteuses d’incohérences diverses et
variées relèvent d’un choix. Celui d’introduire dans le texte des sens
étrangers à la signification originelle.
Je ressens parfois une curieuse impression face à ce constat.
Quand je lis des analyses et discussions interminables, qui s’étirent sur des
décennies, voire des siècles, sur des éléments linguistiques isolés, il me
semble assister à une consultation de médecins spécialistes qui se disputent
avec agitation sur la couleur de l’ongle du pouce de leur patient : les experts
ne s’accordent pas, certains affirment qu’il est plus clair que la normale,
d’autres plus foncé, certains assènent qu’il s’agit de tel symptôme clairement
identifié, et ça n’en finit pas. Cette consultation de grands spécialistes se
montre toutefois particulière : elle se déroule sans tenir compte d’un détail, ce
pouce appartient au corps de quelqu’un qui s’est fait rouler dessus par un
train.
Eh bien, il en va de même pour l’ensemble des livres qui composent la
Bible : il s’agit d’un corpus de travaux rédigés on ne sait quand et on ne sait
par qui, sans espaces entre les mots et sans les voyelles qui, en définitive,
sont porteuses de sens. Des textes écrits, réécrits, amendés, ajoutés, corrigés,
transformés. Des œuvres entières disparues ou occultées puis retrouvées,
transformées, acceptées ou écartées. Des livres qui n’ont été fixés (vocalisés)
qu’au bout de plusieurs siècles, dont la signification est établie par des
théologiens et/ou idéologues qu’inspirèrent les convictions et exigences du
moment.
D
es années de traductions ont fait mûrir en moi la conviction exprimée
dans le titre du chapitre.
La Bible, l’un des nombreux livres écrits par les peuples du passé.
L’un des nombreux livres dans lesquels sont contenus les éléments
essentiels de l’histoire de l’homme : des éléments qui, comme nous le verrons
prochainement, se retrouvent dans les récits des peuples de tous les
continents de la terre.
La Bible n’est donc pas même un cas unique et encore moins la source dont
proviennent les récits des autres peuples, comme l’affirment certains
idéologues qui prétendent utiliser le savoir au service de leurs convictions :
c’est l’exact contraire qui est vrai, comme nous le verrons bientôt. Voici la
raison pour laquelle on a ressenti le besoin de créer les superstructures
adéquates, y compris la fausse conviction que la Bible contient des vérités
cachées d’ordre métaphysique, des mystères afférant à la sphère du divin.
Rien de tout cela ne se trouve dans ce livre : les anciens auteurs bibliques ne
parlaient pas de Dieu ou de religion, mais racontaient une histoire avec les
instruments linguistiques et culturels dont ils disposaient.
Compte tenu des conditions dans lesquelles est née la Bible, nous devons
forcément abandonner toute prétention d’en tirer des vérités indiscutables, et
encore moins ces vérités absolues qui déterminent le conditionnement de la
conscience de la part de structures de pouvoirs ou même des maîtres
autoproclamés agissant pour leur propre compte.
Avec la Bible, nous devons prendre acte d’une réalité : nous ne pouvons
que « faire semblant de croire… ».
Faire semblant de croire que les auteurs aient voulu raconter une histoire
dont l’intérêt, pour nous, naît de l’idée que les éléments fondateurs, ceux qui
concernent l’origine de l’humanité, correspondent en substance à ce que nous
racontent les autres peuples.
Ces parties peuvent et doivent être examinées avec une grande attention, car
elles contiennent des informations extérieures au rapport direct entre Yahvé
(le prétendu Dieu) et ce peuple : elles concernent le genre humain tout entier
et n’ont, à l’origine, pas d’implications théologiques.
Ce sont ces parties dont le professeur Robert Wexler (président de
l’université du Judaïsme de Los Angeles et conférencier éminent de la
donation Irma et Lou Colen) dit qu’elles ne proviennent pas de Palestine :
elles ne sont donc pas un produit originel des auteurs hébreux, mais de
peuples qui écrivaient sans conditionnement d’ordre religieux.
En « faisant semblant de croire que… », nous devons prendre en compte
des affirmations qui se heurtent au dogmatisme régnant : ce même professeur
écrit par exemple que la majeure partie des biblistes modernes de la
Rabbinical Assembly5 pensent qu’Abraham n’a jamais existé. Et nombre
d’entre eux mettent en doute l’existence même de Moïse.
Libres des conditionnements dont nous parlions plus haut, ces chercheurs
n’ont eu aucune difficulté à émettre l’hypothèse que, alors que se déroulaient
les aventures bibliques d’Abraham et de Moïse (en supposant qu’ils aient
existé), le peuple hébreu et la langue hébraïque n’existaient même pas. Nous
ne savons pas quelle langue ils parlaient : Abraham vivait en terre de Sumer.
Et Moïse, comme l’affirme la Bible elle-même, était égyptien (Exode 2:19).
Le premier parlait probablement une forme d’akkadien et le second
s’exprimait très certainement dans la langue égyptienne de l’époque.
À ce propos, il est bon de rappeler que les chercheurs Roger et Messod
Sabbah (qui appartiennent à une famille rabbinique), en analysant les Targum
(Bible en araméen), parviennent à des conclusions totalement différentes de
celles que l’on peut tirer de la Bible massorétique. Des conclusions
décidément déconcertantes pour ceux qui détiennent et divulguent des
certitudes : le récit qu’on en tire bouleverse complètement ce que l’on pense
savoir sur les aventures du peuple hébreu (op. cit. dans la bibliographie).
Il suffit de penser que dans ces textes (Exode 2:6-7), on trouve écrit que
Moïse était un enfant des yahoud, tandis que dans le codex massorétique, on
fait dire – « on » désigne les rédacteurs soi-disant gardiens de la tradition
hébraïque – à la fille du pharaon qui trouve le panier contenant l’enfant qu’il
s’agit d’un enfant des Hébreux (le terme yahoud identifiait une caste
particulière de sacerdotes qui officiaient à l’époque du pharaon Akhenaton :
Moïse serait donc l’un des leurs).
Toujours selon les frères Sabbah, le terme yahoud aurait ensuite été utilisé,
par une invention aussi fantaisiste que mensongère, pour créer le mythe de la
tribu de Juda.
Dans Exode 5:3, c’est Moïse lui-même qui – toujours dans les Targum –
affirme que c’est l’Elohim (le Dieu supposé) des yahoud (au pluriel yahudae
dans le texte) qui l’a envoyé chez le pharaon tandis que, encore une fois, les
massorètes écrivent que ce fut l’Elohim des ’ivrjim (Hébreux).
Mais quelque chose d’encore plus déconcertant jaillit du travail mené sur la
Bible araméenne : ceux qui sortirent d’Égypte avec Moïse auraient été
exclusivement des Égyptiens issus de trois castes sociales (la haute classe
militaire, la caste sacerdotale et le petit peuple) : et donc pas les Hébreux, qui,
semble-t-il, n’existaient même pas à cette époque en tant qu’identité ethnique
définie, comme le confirme également Lee I. Levine (professeur d’histoire
juive au sein de l’Université hébraïque de Jérusalem). Lequel souligne que
cette identification résulte d’un processus étalé sur une très longue période.
Et ce sont toujours les esprits rabbiniques ouverts, non conditionnés par des
théologies et idéologies de toute évidence inventées, qui n’ont pas de
scrupules à reconnaître ouvertement que, même dans les canons acceptés,
l’on se heurte à de nombreuses difficultés de compréhension, déjà sensibles
chez les commentateurs anciens. Elles se sont prolongées au fil des siècles
sans que l’on parvienne à des conclusions satisfaisantes et partagées.
Le professeur Jacob Milgrom (professeur émérite des Études bibliques de
l’Université de Californie à Berkeley) illustre que coexistent dans la pensée
hébraïque au moins deux courants porteurs de deux positions dissemblables
sur les principes et règles contenues dans la loi de Moïse : le courant
minimaliste, qui soutient que Yahvé a délivré en tout et pour tout les
principes généraux de la législation auquel le peuple devait se tenir. Et le
courant maximaliste pour lequel, au contraire, Moïse, sur le Sinaï, a eu la
révélation du corpus entier des lois dans tous leurs détails. Le même
professeur se souvient que les difficultés de compréhension des différents
préceptes sont telles qu’elles réclament un travail d’interprétation et
d’application apparemment vraiment étrange si l’on pense qu’ils ont été
transmis directement par Dieu. Il donne pour exemple un midrash6 (Midrach
sur les Psaumes 12:4 ; cf. BT Hag. 3b – Talmud de Babylone, Hagiga) dans
lequel Moïse dialogue avec Yahvé. Moïse, parce qu’il ne comprend pas la
signification de certaines règles, lui demande comment ils pourront arriver à
la compréhension du véritable sens des lois. Yahvé lui donne une réponse
vraiment surprenante : « Vous devez suivre la majorité. Lorsque la majorité
déclare qu’une chose est pure, elle est pure, et lorsqu’elle déclare qu’elle est
impure, elle est impure. »
Nous n’attendrions certes pas une telle indication d’un Dieu duquel on
espère, au contraire, obtenir une certaine clarté à propos des normes de
comportement, en partie car nous savons bien comment fonctionnent les
majorités. Nous savons surtout que ces majorités varient souvent, et qu’au gré
d’icelles risque de changer le sens des lois que beaucoup s’obstinent à
considérer comme divines et, donc, indiscutables.
Les récits des origines, partagés par les autres peuples aux récits similaires,
sont l’élément qui demeure d’un intérêt fondamental : savoir que les règnes
de David et Salomon n’ont pas existé sous la forme exaltante qui a été
inventée nous intéresse, au fond, peu. En revanche, les événements des
premiers temps, eux, nous retiennent, car c’est d’eux qu’il faudra repartir
pour réécrire l’histoire de l’humanité. Aussi extraordinaire qu’elle le fut
probablement, elle s’interpénètre de manière indissoluble avec la naissance et
la création des formes de pensée dont ont dérivé les grandes structures
religieuses et les mouvements idéologiques.
Lesquels doivent impérativement maintenir en vie leur propre vision
biblique pourtant indéfendable : ce sont justement ces idéologies qui tentent
de résister et de bloquer la révolution culturelle en marche.
Nous verrons plus loin une reconstruction hypothétique de la manière dont
cet entrelacs peut se former, aussi bien sous l’effet d’actions délibérées qu’à
travers des mécanismes qui s’instaurent de manière quasi automatique.
Fort de telles considérations, ce travail consacre de la place aux thèmes
fondamentaux, et avant tout celui qui concerne Dieu : en parle-t-on dans la
Bible ou pas ? Est-il présent ?
Je précise que l’existence de Dieu en soi n’est pas le thème de mon travail.
Je ne m’occupe que de la Bible, et si j’affirme que la Bible ne parle pas de
Dieu, je n’entends pas par là que Dieu n’existe pas, mais simplement que ce
livre n’en parle pas.
L’existence de Dieu ou non ne dépend pas – ne peut pas dépendre – d’un
livre : ce serait dramatique, surtout lorsqu’on apprend la manière dont ce livre
s’est bâti au fil des siècles.
Chapitre 6
J
e souhaite éviter toute équivoque, et je répète donc ici que les concepts
de « vrai » et de « faux » ne renvoient pas à la vérité au sens absolu – qui
ne m’appartient pas et dont je ne parle donc pas –, mais à ce qui est
véritablement contenu dans le texte biblique et ce qui lui est faussement
attribué.
Au fil d’années de traductions et de publications, les mensonges évidents,
les travestissements, les interprétations artificieuses et les analyses
philologiques asservies délibérément aux exigences doctrinales, théologiques
et idéologiques se sont dessinés sous mes yeux.
Nous ne devons en l’occurrence pas passer sous silence une réalité : les
règles grammaticales appliquées à l’hébreu biblique ont été conçues a
posteriori par les grammairiens eux-mêmes, qui en débattent ensuite de façon
animée. Sans tomber souvent d’accord sur leurs propres formulations et
applications.
On lira à ce propos les écrits de chercheurs universitaires tels que le
professeur Garbini ou les diatribes auxquelles participaient James
Washington Watts, O.L. Barnes, Benjamin Wills Newton et d’autres. Avant
eux déjà, dès le IIe siècle après Jésus-Christ, des rabbins comme Akiva ou
Ishmaël se disputaient sur les seules fonction et portée de consonnes isolées
telles que VAV. Sans parvenir à un accord.
L’interprétation qu’Akiva fournit de la norme contenue dans le Lévitique
21:9, en est un exemple : « Si la fille d’un sacrificateur se déshonore en se
prostituant, elle déshonore son père : elle sera brûlée au feu7. » Même s’il est
banal de constater que les sacerdotes possédaient femmes, fils et filles. Dans
ce système social caractérisé par une inégalité absolue de considération entre
les sexes (qui persiste aujourd’hui encore de façon dramatique dans les
courants ultraorthodoxes, condamnés par une grande partie de la culture
hébraïque elle-même), c’était essentiellement les femmes qui étaient punies
pour les éventuelles transgressions. Dans ce cas, rabbi Akiva soutenait que
l’utilisation particulière de la consonne VAV dans le verset indiquait que la
peine devait également s’appliquer aux femmes mariées, tandis que le
Talmud limitait son application aux jeunes filles fiancées. À l’opposé, rabbi
Ishmaël l’accusait d’attribuer une valeur inexistante à la lettre VAV qu’il
considérait, lui, comme « superflue ».
Le rabbin Joel Roth (professeur, spécialiste du Talmud et de la loi juive au
sein du Theological Seminary8 de New York) rappelle que pour rabbi Akiva
chaque lettre de la Torah ne possédait pas exclusivement une valeur
linguistique, car le style et la disposition des lettres contenaient et
dissimulaient d’autres messages plus cachés ; pour rabbi Ishmaël, au
contraire, le langage de la Torah était exclusivement humain. C’est pourquoi
son style, sa grammaire, son utilisation générale, ne devaient pas être
interprétés comme un instrument pour transmettre des messages divins
particuliers ou cachés.
Cette dernière manière de considérer le texte rejoint les affirmations
rapportées par le professeur Jeffrey H. Tigay (professeur d’hébreu et de
langues et littératures sémites, Université de Pennsylvanie, Philadelphie) sur
le constat que la Torah n’est pas métaphorique.
En somme, comme on le voit, force est de noter les doutes, innombrables, les
controverses incessantes à l’intérieur même de ce milieu culturel dont on
attendrait, au contraire, des certitudes.
Les libres penseurs accueillent le tout comme un élément fortement positif :
là où existent le doute et les confrontations, les certitudes dogmatiques
perdent immédiatement (ou plutôt devraient perdre pour les hommes de bon
sens) toute raison d’exister, car elles sont privées d’un indispensable
fondement partagé.
Face à l’obscurantisme dogmatique, l’existence d’une dialectique vivace
témoigne de la vitalité d’un monde ouvert. Elle illustre l’attitude mentale de
chercheurs qui ne sont pas corrompus par ce dogmatisme théologique et/ou
idéologique qui conditionne au contraire une grande partie de la pensée
depuis de siècles sur le texte auquel nous nous intéressons. Les diatribes
philologiques doivent être vues à la lumière d’un élément aussi fondamental
qu’inconnu, et passé sous silence : comme le souligne le professeur Garbini
de l’Université La Sapienza de Rome, les massorètes n’ont pas opéré sur une
base linguistique et grammaticale, ils n’ont donc pas écrit en tenant compte
des règles préexistantes. Mais au contraire, ils se sont fondés sur des socles
purement idéologiques et théologiques, et, pire, sur des intentions, entre
autres pour les raisons que nous avons évoquées précédemment. Souvenons-
nous qu’il pouvait s’agir d’une question de vie ou de mort pour le peuple
hébreu.
Je précise que lorsque dans les bibles dont nous disposons nous trouvons
le terme « Dieu » (singulier), dans le texte hébreu figure le vocable
(pluriel). Et que lorsque nous rencontrons les termes « Seigneur » ou
« Éternel », ils correspondent en hébreu en revanche à Yahvé (j’ai déjà
souligné la manière dont, non sans raison, l’Église romaine entend peu à
peu en faire disparaître l’utilisation).
Il faut en outre signaler que le nom « Yahvé » fait son apparition dans les
événements bibliques alors que la langue hébraïque n’existait pas. Qu’il a été
transposé par écrit de nombreux siècles après avoir été prononcé (environ
trois siècles selon la meilleure hypothèse), et uniquement à l’aide de
consonnes. Et enfin, qu’il a reçu ses sons vocaliques environ 1 700 ans plus
tard. La Bible raconte l’histoire du rapport entre cet individu et un peuple qui
lui a été désigné dans le Deutéronome 32:8 (et suivants), où l’on dit qu’Elyon
donna leur héritage aux nations (affectation) et fixa les limites des peuples.
Le verset hébraïque (Deutéronome 32:9) ne dit pas que Yahvé eut le choix,
comme on le fait croire normalement, mais que la portion qui lui fut attribuée
était représentée par ce peuple. Il ne devait même pas figurer parmi les
personnages les plus importants et influents, à en croire cette assignation.
J’illustre cet état de fait en citant la traduction de la Jewish Publication
Society qui, en référence au peuple qui lui a été attribué, rapporte
textuellement : « Il l’a trouvé dans une contrée déserte, dans une solitude aux
effroyables hurlements. » Il trouva donc sa part, cheleq, dispersée dans le
désert.
La version proposée par les traducteurs hébreux eux-mêmes ne laisse pas de
place au doute : Yahvé ne reçut pas une part importante d’Elyon. Ce dernier
terme est un mot hébreu que l’on traduit par « le Très-Haut », mais qui
signifie littéralement « Celui qui est au-dessus ». Il est utilisé, par exemple,
pour indiquer la partie supérieure d’un espace habité (Genèse 16:5) ou une
pièce qui se trouve dans une position élevée par rapport à d’autres (Exode
41:7). L’utilisation du qualificatif de « Très-Haut » apparaît donc comme un
emploi théologique un peu tiré par les cheveux.
Elyon était le commandant et, en tant que tel, il définissait les limites des
peuples en désignant les territoires que les différentes nations devraient
occuper.
On pense immédiatement à Platon et au dialogue entre Timée et Critias,
lorsqu’il rapporte que les theoi (dieux) eurent ce qu’ils voulaient à la suite
d’un partage : ils peuplèrent ensuite leurs régions et prirent soin de leurs
sujets et de leurs biens comme des bergers qui gouvernent leur troupeau,
selon leur désir. Platon souligne encore que les theoi étaient répartis dans des
séjours divers.
C’est exactement ce que nous trouvons dans la Bible à partir de
Deutéronome 32:8 et suivants. Nous remarquons même une extraordinaire
correspondance avec la figure du « bon pasteur », que l’on retrouve souvent
dans les psaumes. Fait curieux : alors que dans le Critias on évoque une
collaboration entre les theoi, dans la Bible on insiste sur l’action isolée de
Yahvé, sans l’aide des autres Elohim (Deutéronome 32:129).
Parce qu’il était exclusivement un ish milchamah, un « homme de guerre »
(Exode 15:3), il n’était probablement pas disposé à supporter des
interférences dans ses décisions. Ou bien ne pouvait-il en tout cas pas
communiquer ses intentions, qui n’auraient certainement pas été partagées.
Circonstance univoque pour qui lit avec l’esprit ouvert. En revanche, nous
savons que les théologies et idéologies monothéistes doivent nécessairement
soutenir qu’Elyon et Yahvé sont deux noms qui désignent le même Dieu
(ainsi que le pluriel Elohim).
Nous essayons donc de suivre les monothéistes dans leur cheminement. À
la lecture des versets, nous découvrons immédiatement en Deutéronome
32:8-10 une situation pour le moins curieuse : selon la doctrine traditionnelle,
Dieu (sous le nom d’Elyon), définit et divise les territoires et nations. Puis ce
même Dieu (mais cette fois sous le nom de Yahvé) s’octroie une partie
réduite et insignifiante de ces peuples. En résumé, selon la doctrine, ce Dieu
crée l’humanité entière, mais décide de ne s’occuper que d’une partie de
celle-ci.
Si l’histoire s’arrêtait là, nous pourrions feindre d’accepter l’idée que ce
Dieu – décidément un peu étrange et très restrictif dans ses choix –, pour des
raisons insondables, se soit particulièrement intéressé à ces gens éparpillés
dans un territoire désertique. Et que, aux prix d’une mystérieuse
impénétrabilité de sa pensée, il ait par la même occasion décidé de se
désintéresser des autres peuples.
Mais est-il encore alors le Dieu de tous ?
La réponse semble aller de soi, mais je souhaite suivre encore la position
théologique/idéologique de la doctrine qui respecte la « tradition », aussi
invraisemblable soit-elle.
Nous poursuivrons le raisonnement monothéiste, et nous constatons que
toute la narration biblique repose en substance sur le récit d’un événement
d’une absurdité sans précédent : ce prétendu Dieu (nommé Yahvé) noue une
alliance privilégiée avec ce peuple et l’utilise comme force combattante pour
conquérir, dans un bain de sang permanent, des territoires que lui-même
(sous le nom d’Elyon) ne s’était pas attribués lorsqu’il définissait les limites
des nations.
Selon la théologie, nous voilà confrontés à cette étrangeté inexplicable :
dans un premier temps, ce Dieu, en tant qu’Elyon, partage le globe, s’attribue
à lui-même l’exclusivité d’un territoire et d’un peuple, puis, en tant que
Yahvé, part férocement à la conquête militaire des autres territoires qu’en tant
qu’Elyon il ne s’était pas attribués…
Et, pour ce faire, comme nous le verrons dans les pages à venir, il n’hésite
pas (sous le nom de Yahvé), à exterminer des peuples entiers dont le seul tort
était d’habiter sur des territoires que lui-même (en tant qu’Elyon) leur avait
attribués, et auxquels ensuite (en tant que Yahvé) il s’était intéressé.
R
ésumons les caractéristiques fondamentales qui sont largement
étudiées dans mes ouvrages déjà cités, auxquels je vous renvoie pour
approfondir le sujet. Voici, en complément, de nouveaux éléments.
Je précise que je ne traduis pas le vocable Elohim parce que personne ne
sait ce qu’il signifie. Les courants dogmatiques n’émettent évidemment aucun
doute : pour eux, il signifie « Dieu ». Mais ce mot au pluriel connaît toutes
les traductions possibles justement à cause de la réelle ignorance qui
l’entoure. Raison pour laquelle je considère comme plus juste de le conserver
dans sa forme d’origine ou, tout au plus, de le remplacer par une expression
du type « ceux-là ». L’impossibilité de donner une traduction certaine se
retrouve avec le nom « Yahvé », dont on ignore également le sens. D’où ses
multiples rendus, jusqu’à celui de le comprendre comme une simple
interjection telle que : « C’est lui ! » C’est ce qu’écrit notamment le rabbin
Howard Avruhm Addison, déjà cité, qui soutient que, selon certains biblistes,
il pouvait s’agir d’une exclamation prononcée lorsqu’on le voyait arriver…
L’« ouverture » mentale de ces chercheurs cités ne peut que nous faire
penser aux innombrables inventions fantaisistes mystiques des 72 noms du
prétendu Dieu. Je les qualifie de « fantaisistes » sans aucune intention de me
montrer insultant, mais simplement pour souligner que, face à ces 72 noms
établis de manières diverses et variées, dotés d’une prétendue efficacité
fonctionnelle quand elle n’est pas, parfois, carrément magique, j’oppose la
réalité : nous ignorons le sens et l’origine même du premier nom. Nous ne
savons pas en quelle langue il a été prononcé, nous ne savons pas quels sont
ses sons vocaliques, nous ne savons pas s’il était réellement constitué à
l’origine des consonnes qui ont ensuite été utilisées pour le retranscrire…
Nous savons cependant de façon certaine que le peuple de Moïse ne fut pas le
premier à l’entendre ni à l’utiliser. L’épigraphie moyen-orientale démontre
que les peuples des régions alentour connaissaient ce nom bien avant qu’il
n’apparaisse au sein de la nation qui allait devenir par la suite le peuple
israélite. Les nations du Moyen-Orient du deuxième millénaire avant J.-C.
savaient que ce territoire était gouverné par un individu nommé YHW ou
YW ou YWH, dont ils connaissaient la compagne sous le nom d’Ashera, et
que les Hébreux de la colonie d’Éléphantine en Égypte, encore plusieurs
siècles plus tard, appelaient Anat-Yahu.
Soulignons ici que la guerre pour le contrôle des contenus bibliques fut
gagnée par les courants de la pensée hébraïque liée à la culture babylonienne
d’abord, puis achéménide. Si, au contraire, le judaïsme de modèle et de
tradition égyptiens s’était imposé, nous aurions peut-être abouti à une bible
qui considérait la présence de la compagne de Yahvé comme « normale ».
J’ai évoqué déjà les Targum dont la lecture a amené les frères Sabbah à la
construction d’une histoire totalement différente et liée de manière
indissoluble à l’Égypte : selon ces chercheurs issus d’une famille rabbinique,
ce serait donc encore une autre Bible possible, à cent coudées de celle qui est
considérée comme la base de tant de vérités spirituelles.
Nous disions que les Hébreux ne furent donc pas les premiers à connaître
Yahvé, mais qu’ils furent choisis par lui ou, plutôt, construits et constitués en
tant que peuple, pour tenter la conquête d’un territoire qui intéressait plus ce
Yahvé que celui qu’on lui avait attribué. Il les prit donc, les transforma et leur
fit prendre l’identité d’Israélites par un long processus d’évolution et
d’assimilation qui inclut des Sémites, des non-Sémites, des nomades et semi-
nomades, des habitants des villes de Canaan et d’autres qui y immigrèrent,
comme l’écrit Lee I. Levine (professeur d’histoire juive au sein de
l’Université hébraïque de Jérusalem).
Sur les personnages auxquels nous nous intéressons, voici ce qu’il convient
de préciser :
C’est la raison pour laquelle la lecture littérale que je mène et présente suscite
autant de réactions. La philologie hébraïque, ces deux dernières années, a
reconnu qu’une série d’affirmations apparemment absurdes et inacceptables
avaient toujours fait partie de sa culture et se retrouvaient même dans ses
sources, dans les multiples versions du Talmud ou des Midrashim (les textes
de la littérature extra-biblique qui contiennent en substance l’ensemble de
l’exégèse menée au fil des siècles par la pensée israélite sur les livres de
l’Ancien Testament).
Une lecture et traduction attentives de la Bible en hébreu révèlent qu’en
réalité on les y trouve aussi, ils sont sous nos yeux : nous devons simplement
procéder à l’élimination des « écrans » qui y ont été placés à dessein.
Ces vérités bibliques évidentes que nous découvrirons bientôt concernent
des aspects fondamentaux de la doctrine religieuse et sont afférentes au
monde que l’on qualifie de spirituel : anges, chérubins, Satan, miracles, etc.
La vraie question, la raison de la lutte acharnée entre positions dogmatiques
et libre pensée, concerne donc les Elohim.
D’où l’intérêt de formuler quelques remarques supplémentaires.
Dans le contexte actuel qui veut que les textes imprimés et le réseau Internet
interagissent, je signale que l’on trouve sur YouTube une courte vidéo dans
laquelle j’analyse certains aspects du sujet avec des exemples utiles à une
meilleure compréhension de ce dont nous parlons. Cette vidéo s’intitule
« Elohim est “le pluriel d’abstraction” », et illustre la manière dont le
contexte biblique résout par lui-même la question grammaticale posée par les
doctrines monothéistes tenues, par dogmatisme, d’affirmer l’unicité de
Dieu22.
Pour étayer encore mes propos, je cite le professeur R.V. Foster (Université
de Cumberland, Liban) pour lequel il ne fait aucun doute que le mot Elohim a
été utilisé comme pluriel de majesté. Pour lui, nul besoin de démonstration.
Le mot Elohim est hébreu mais son équivalent existait également en dehors
de ce peuple où, en tant que forme inévitablement/absolument pluriel, il
désignait une multiplicité d’individus. Lorsque le mot a été introduit dans la
région d’Israël, la forme plurielle a suivi et a été appliquée à l’unique vrai
Dieu, mais non pour suggérer sa majesté ou sa trinité.
Nous savons pertinemment que les règles grammaticales, syntaxiques et
linguistiques n’étaient pas l’œuvre des massorètes, mais qu’elles ont été
élaborées au cours des siècles qui ont suivi par les philologues, ceux-là
mêmes qui ont mené l’étude de cette version particulière du texte biblique.
Malheureusement, la philologie biblique est restée de nombreux siècles
l’apanage des théologiens qui ont donc formulé et appliqué – a posteriori –
des règles adaptées à la clé de lecture doctrinale.
Ce fait établi, examinons un autre aspect.
Pour justifier la pluralité du terme, les théologiens monothéistes
introduisent d’autres éléments et soutiennent que, là où le « pluriel » est
impossible à nier, Elohim ne signifie pas « Dieu » mais fait référence aux
« législateurs/juges/ministres ». Cette affirmation contient une évidence
indiscutable. Elle n’est qu’une confirmation supplémentaire de la pluralité de
ces individus. Dans notre culture, en effet, les fonctions législative, judiciaire
et exécutive sont notoirement séparées, et la « séparation des pouvoirs »
représente l’une des garanties indispensables aux systèmes démocratiques.
Par le passé, en revanche, les trois fonctions étaient réunies dans la personne
unique du dirigeant – roi, empereur, quel que soit son titre – qui les exerçait
aussi bien directement que par le biais d’individus qu’il avait choisis et
nommés.
Les Elohim, colons puissants et plénipotentiaires, représentent un modèle
typique de cette concentration et fusion des pouvoirs. Leur manière
despotique de gouverner – Yahvé en est un exemple direct des plus criants –
incluait en elle-même les fonctions citées supra.
Il va donc de soi pour tout le monde que les Elohim étaient à l’origine, à la
fois :
– des législateurs (ils dictaient les règles et normes en parfaite autonomie de
décision) ;
– des dirigeants, ministres qui géraient les multiples aspects du pouvoir (ils
faisaient appliquer les lois directement ou à travers leurs délégués, comme
Jéthro, Moïse, etc.) ;
– des juges (ils contrôlaient le respect des lois, infligeaient et exécutaient –
ou faisaient exécuter – peines et punitions).
Ce qui ne signifie pas qu’ils étaient des « Adams » particulièrement évolués –
comme doivent nécessairement chercher à le soutenir les
théologiens/idéologues monothéistes. Au contraire, même, la Bible de tout un
chacun (sans aucun besoin de traduction particulière) nous fournit clairement
des éléments utiles à les en distinguer nettement.
Voyons-en quelques-uns :
2) Les Elohim se sont « unis » avec les femmes « Adams » (Genèse 6).
S’ils avaient été des hommes tout à fait normaux avec des fonctions de
« législateurs/juges/ministres », aurait-il, une fois de plus, été utile de
préciser une telle banalité ? Avec qui d’autre que des femmes « Adams »
des hommes normaux auraient-ils dû s’unir ?
3) Les Elohim « meurent comme tous les “Adams” » (Psaume 82). Je l’ai
déjà évoqué, j’ajoute ceci, au nom du bon sens : s’il s’était agi
d’« hommes normaux », exerçant les fonctions de
« législateurs/juges/ministres », aurait-il été nécessaire de rappeler
l’évidence qu’ils meurent… aussi ? Comment aurait-il pu en être
autrement ?
Les autres Elohim étaient pour « lui » des rivaux réels, redoutables et très
dangereux. Il semble que ce concept soit encore bien présent au temps de
Paul de Tarse (l’apôtre des gentils, dont les contributions théoriques ont
constitué le socle premier de la doctrine chrétienne : j’en ai proposé une
analyse dans un précédent ouvrage, « Résurrection, Réincarnation24 »). Dans
la Première épître aux Corinthiens (8:5-6), il est écrit textuellement : « Car
s’il est des êtres qui sont appelés theoi, soit dans le ciel, soit sur la terre, il y a
de la sorte beaucoup de theoi et beaucoup de seigneurs, pour nous
néanmoins, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et
pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes
choses et par qui nous sommes. » L’affirmation est claire : pour cet Israélite
de la tribu de Benjamin, il existait de nombreux theoi (il existait en effet
beaucoup d’Elohim pour les Hébreux) mais, pour les croyants de cette
nouvelle foi, il n’y avait qu’un Dieu auquel s’adresser (exactement comme
les Hébreux ne devaient s’adresser qu’à Yahvé).
« Quand ils faisaient passer par le feu tous leurs premiers-nés » : des mots
crus, tellement dévastateurs et inacceptables pour la doctrine que, souvent,
dans les bibles traditionnelles, ils ont été habilement occultés et remplacés par
le terme « consacrer », qui n’a rien à voir avec la littéralité du texte hébreu et,
surtout, avec les fins de l’acte.
Le but de la production de cette « fumée », engendrée par les graisses qui
brûlent selon les modalités précises décrites dans le Lévitique 3:3-5, a été
analysé en détail dans mes ouvrages précédents. J’ai publié l’étude médicale
qui illustre l’effet neurophysiologique de l’acte de humer cette fumée qui
« apaisait » les Elohim.
Je n’y reviendrai pas ici, mais je veux souligner certains faits sur ce point :
les peuples de divers continents nous parlent de cette même exigence étrange
que les prétendues divinités manifestaient partout.
Même des œuvres qui sont, de ce point de vue, considérées comme très
éloignées et inattendues dans ce contexte, nous apportent des confirmations.
Dans l’Iliade (Chants I, II, IV, VI, VIII, XXII, XXIII) et dans l’Odyssée
(Chants III, VII, IX, XII, XIII, XVII, XIX), par exemple, les « dieux »
demandent qu’on leur prépare et brûle entièrement certaines parties de chair
et de graisse des animaux, exactement comme l’exigeaient le Yahvé biblique
et ses collègues Elohim. Ils humaient ce parfum pour se détendre, dit
clairement la Bible, mais cela n’est évidemment pas accepté par la doctrine.
Par conséquent, la philologie qui œuvre à son service cherche à nier de toutes
les façons possibles cette signification du terme hébreu nichoach, qui est
cependant clair, univoque et également unique, comme le révèlent les
dictionnaires rédigés par les chercheurs israélites.
Si, comme on voudrait nous le faire croire, il s’agit d’une allégorie, nous
devrons reconnaître que les auteurs bibliques et Homère, ou les auteurs des
textes que l’on confond avec le seul Homère, auraient étrangement choisi
justement le même outil littéraire, la même représentation allégorique avec
des contenus possédant une extraordinaire similitude, même dans leur
substance !
Il est en revanche beaucoup plus spontané et nettement moins fantaisiste de
penser que, dans les deux cas, il s’agit de récits qui renvoient à des situations
concrètes et bien connues.
Je comprends bien que pour les personnes de foi, l’idée que leur Dieu
puisse s’apaiser à l’aide de graisse brûlée est inacceptable (et nous revenons
alors ici à notre exemple de consultation médicale sur la couleur des
ongles…). Tandis que les philologues chirurgiens utilisent des bistouris et des
pincettes pour tenter d’atteindre et réaffirmer leurs théories idéologiques et
théologiques, moi, je pose quelques questions.
Si cette fumée – comme on cherche à l’affirmer – devait représenter
symboliquement l’ascension de l’esprit qui « aspire » à rejoindre Dieu :
Le souci est que cette graisse appartenait aux bébés des hommes, que Yahvé
se faisait remettre âgés de huit jours. Nous ne pouvons certainement pas
imaginer qu’il les élevait personnellement après les avoir soustraits à leurs
mères (Exode 22:28-2926).
Les sacrifices humains ont continué au moins jusqu’en 622 av. J.-C.,
époque à laquelle la réforme du roi Josias les fit remplacer par des agneaux,
en cherchant en outre à en effacer le souvenir (voir à ce sujet les recherches
du professeur Giovanni Garbini, citées en bibliographie).
Nous savons bien que la pratique des sacrifices humains était répandue
parmi les peuples de la terre entière. Tous nous parlent de « divinités » qui
réclamaient expressément ce type d’offrandes cruelles et inhumaines. La
culture judéo-chrétienne adopte une attitude ambivalente face à ce
comportement : elle considère comme absolument réels, bien que barbares et
païens, les rites accomplis par les multiples peuples, et tend en revanche à lire
et à interpréter de manière allégorique ou métaphorique les sacrifices
humains dont on dit clairement dans la Bible qu’ils étaient expressément
demandés par Yahvé.
On a même tenté au fil des siècles, et on tente encore, d’en nier l’évidente
réalité historique.
On a essayé de répandre l’idée que cette pratique barbare était l’apanage des
peuples dits « païens ».
Qu’il s’agisse d’une barbarie, personne n’en doute. Mais elle était pratiquée
aussi par le peuple de Yahvé, et la requête d’origine provenait directement de
lui : il n’était pas possible de s’y soustraire, comme nous le savons bien.
Il est probable que lorsque les raisons pour lesquelles il l’avait ordonnée –
qu’il explique lui-même dans Ézéchiel 20:21 et suivants27 – se firent moins
pressantes, cette règle fut adoucie et remplacée par un rachat pécuniaire
(lequel, d’ailleurs, s’avérait bien plus utile à la caste qui l’encaissait). Le
passage de l’assassinat au paiement d’une contre-valeur monétaire illustre
l’une des nombreuses situations dans lesquelles on perçoit cette évolution
progressive de la morale et des coutumes, survenue au fil du temps, dont
parle le professeur Ben Zion Bergman déjà évoqué, et qui a déterminé des
innovations et changements dans les règles elles-mêmes.
Nous prenons donc acte ici aussi que, en se montrant constamment
modifiables, les règles dictées par le prétendu Dieu relevaient d’une valeur
relative, comme l’a déjà mis en évidence le midrash dans lequel Yahvé
autorise à procéder selon la majorité.
Pour le moment, je prends un peu d’avance sur un concept qui sera mieux
compris après l’examen des Dix commandements traditionnels : on reconnaît
aux grands systèmes religieux fondés sur l’Ancien Testament la capacité
d’avoir construit un corpus de règles éthiques positives « en dépit de » et non
« grâce à » ce qui est écrit dans ce livre. Cet aspect a lui aussi joué un rôle
dans la construction de la structure spiritualiste, mais il aura, au moins dans
ce cadre, conduit à la construction de valeurs positives.
On trouve un premier exemple de l’amoralité (pour ne pas dire
l’immoralité) du comportement de Yahvé lorsqu’on examine la manière dont
a été appliqué dans les faits ce précepte-ci : « Ne pas prendre les femmes du
pays pour les fils d’Israël ».
Chapitre 8
L
a Bible nous apprend que Moïse, au mépris de la règle que nous
venons d’évoquer, était marié à une compagne madianite et épousa
même une femme koushite, c’est-à-dire éthiopienne. Je précise au
passage que si la descendance hébraïque se transmet par les mères, nous
devons admettre que les enfants de Moïse n’étaient pas hébreux, même si
l’on veut bien croire que lui l’était. En outre, dans ces conditions, Éphraïm et
Manassé, fondateurs des deux tribus éponymes, se retrouvaient dans la même
situation puisque leur mère était l’égyptienne Asnath, fille de Poti-Phéra
(Genèse 41:45) et compagne de leur père Joseph : mais il ne s’agit là que
d’une remarque pour la curiosité d’esprit car, comme nous l’avons déjà vu,
au temps de Moïse, ce peuple n’existait pas. Il existait donc encore moins à
l’époque de Joseph, qui l’a précédé de quelques siècles.
Et que dire de Ruth, arrière-grand-mère du roi David ? C’était une moabite.
Ainsi, son fils Obed, père de Jessé et grand-père de David, n’était pas
nominalement un Hébreu.
Ces généalogies relevées, revenons au sujet des femmes non hébraïques de
Moïse. Aaron ne pouvait que remarquer l’incohérence de ces couples : le chef
du peuple était le premier à violer l’un des préceptes fondamentaux, celui-là
même sur lequel Yahvé avait déclaré explicitement que se fondait l’Alliance
entière.
Dans Nombres 12:1 et suivants, l’auteur biblique raconte qu’Aaron et sa
sœur Marie (Myriam, soi-disant prophétesse) « parlèrent contre Moïse au
sujet de la femme éthiopienne qu’il avait prise […] ». Informé de cette plainte
– que le sens de la justice nous pousse à approuver –, Yahvé convoque les
trois personnages chez lui, descend de son char volant, se place à l’entrée de
sa tente et, s’adressant à Aaron et Marie, affirme que Moïse bénéficie d’une
position privilégiée parce qu’il entretient un rapport direct avec lui. Il conclut
par une réprimande sévère, il leur reproche d’avoir dit du mal de son protégé.
Le verset 9 nous dit qu’il se met en colère et s’en va sur son char volant, mais
laisse un signe de son courroux : Marie (et uniquement Marie) est frappée sur
l’instant d’une maladie de peau.
Nous sommes donc en présence d’un fait curieux que nous résumerons ainsi
:
Yahvé (Dieu ?) dicte des règles que lui-même définit comme
fondamentales ;
son principal représentant et assistant est le premier à les violer ;
celui qu’on dit être le plus haut sacerdote, Aaron, avec sa sœur la
prophétesse Marie, soulignent à juste titre cette contradiction évidente et
inacceptable ;
Yahvé, au lieu d’appeler Moïse à respecter les règles, se courrouce contre
ceux qui ont fait remarquer la faute et – comble de l’injustice – punit
finalement uniquement la femme.
« Je suis Yahvé, ton Dieu […] Tu n’auras point d’autres dieux devant ma
face. »
« Tu ne prendras point le nom de Yahvé, ton Dieu, en vain. »
« Observe le jour du sabbat, pour le sanctifier. »
« Honore ton père et ta mère. »
« Tu ne tueras point. »
« Tu ne commettras point d’adultère. »
« Tu ne déroberas point. »
« Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. »
« Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain. »
« Tu ne désireras […] rien de ce qui appartient à ton prochain. »
Un camp dans lequel il installa ces gens – nous devrions peut-être dire
« séquestra » – pour constituer un peuple qui n’existait pas et se doter de la
force combattante nécessaire pour conquérir la terre sur laquelle Yahvé avait
déclaré vouloir régner à n’importe quel prix, y compris celui d’une grande
quantité de sang versé.
L’un des systèmes par lesquels il lia à lui ces gens fut la réquisition de l’or
et de tous les métaux de valeur. Et pour cause, ce n’est que grâce à ces
richesses qu’il était possible d’accéder à l’eau et aux pâtures qui
appartenaient aux populations locales. Privés de la marchandise d’échange
qui leur aurait permis de se déplacer de façon autonome, ces pauvres gens
devaient dépendre de Moïse et Yahvé pour accéder aux biens vitaux. Mais
j’ai détaillé le tout dans Il n’y a pas de création dans la Bible, et je ne
m’attarderai donc pas dessus.
Pour en revenir aux commandements, il est bon de clarifier dès le départ
que les théologies qui s’en sont emparées ont volontairement diffusé un
concept que, par euphémisme, je qualifierai d’« erroné », même si,
spontanément, c’est de « faux » que j’aimerais le taxer. Lorsque, dans les
versets hébreux, on définit l’identité ou la typologie de ceux envers lesquels
on ne doit pas accomplir d’actes interdits, le terme formé par la racine resh
ayn est utilisé. Il signifie « ami », « compagnon », « camarade », « membre
de la même guilde », « compatriote ». Mais – comme pour toute autre clé de
lecture présentée dans cet ouvrage et mes autres travaux – la véritable
signification est tirée du contexte et de l’ensemble de l’épisode, plus que de la
chirurgie philologique. Toute la narration biblique nous démontre en effet
sans l’ombre d’un doute que le concept élargi de « prochain » est le fruit
d’une construction ultérieure. Nous sommes encore plus éloignés de la
conviction que, dans ce passage, Yahvé fait référence au genre humain dans
son ensemble. Ces ordres et ces interdits valaient exclusivement à l’intérieur
du peuple, au sein de ce groupe de nomades et semi-nomades que Moïse
essayait péniblement de transformer en un peuple doté de règles acceptables
de coexistence civile.
Il n’y a là aucun « prochain », au sens actuel du terme, dont il faille
s’occuper, se préoccuper ou qu’il convienne de respecter.
C’était exclusivement « entre eux » qu’ils ne devaient pas se tuer. C’était
« entre eux » qu’ils ne devaient pas se voler d’objets ou d’animaux. C’était
« entre eux » qu’ils ne devaient pas se voler leurs femmes, considérées
comme à peine plus qu’une possession masculine. C’était « entre eux » qu’ils
ne devaient pas pratiquer le prêt usuraire, etc.
Face aux autres communautés, tout était légal et même conseillé, lorsque ce
n’était pas expressément ordonné.
Voyons à titre d’exemple le commandement qui se réfère à un sujet de
première importance, je dirai la base, dans l’absolu, de toute cohabitation, j’ai
nommé le respect de la vie d’autrui, exprimé par un commandement clair et
apparemment sans équivoque : « Tu ne tueras point. » J’ai écrit
« apparemment sans équivoque » car, de façon parfaitement cohérente avec
ce que j’essaie de mettre en évidence, le rabbin Dovid Bendory (directeur
rabbin du JPFO, Organisation des Juifs pour la défense de la propriété
individuelle des armes à feu28) a révélé une erreur dans la traduction de ce
commandement. Il remarque à juste titre que l’expression lo tirtzach ne veut
pas dire de manière générique qu’il ne faut « pas tuer », mais signifie
exactement qu’il ne faut « pas assassiner », c’est-à-dire accomplir un acte
impliquant de tuer une personne particulière de manière intentionnelle et
préméditée. Le rabbin écrit qu’il existe un abysse entre le concept de tuer et
celui d’assassiner. Et il soutient que, à cause de cette confusion née d’une
erreur de traduction, les juifs et chrétiens ont été tourmentés par un sentiment
de culpabilité et des remords injustifiés pour les morts provoquées par les
guerres, au cours d’accidents ou par autodéfense.
En conséquence directe de cette erreur d’interprétation, il se demande même
combien de vies ont été perdues à cause d’un « pacifisme idiot » (sic !) qui a
empêché de défendre correctement sa vie, au lieu de se protéger de manière
justifiée face au mal.
Bien évidemment, on peut ne pas être d’accord avec cette dernière
considération. Ce qui compte est de souligner que la traduction correcte de ce
commandement renvoie à tout autre chose. S’il avait en effet possédé la
valeur universelle qu’on lui a attribuée lorsque la théologie monothéiste
spiritualiste a pris le contrôle de la signification de la Bible, nous serions
forcés de dire que Yahvé lui-même a été le premier à ne pas respecter les
règles qu’il avait personnellement fixées. Il est patent que l’on ne peut
pratiquement pas compter les ennemis morts, tués sur ordre explicite de
Yahvé, mais il faut aussi préciser qu’il en allait de même à l’intérieur du
groupe : il suffisait de montrer des signes de désapprobation ou de s’adresser
aux autres Elohim pour être tué sans pitié. Je vous invite à lire ne serait-ce
que ces passages pour comprendre de quoi nous parlons : Exode 32, Nombres
11, Nombres 14, Nombres 16 et Nombres 25…
Mais l’attitude belliqueuse de Yahvé qui, dans la Bible, est appelé non sans
raison ish milchamah, c’est-à-dire « homme de guerre », est illustrée par de
nombreux passages dans lesquels il ordonne et/ou autorise les siens de tuer
des êtres humains avec une férocité dont ont fait preuve peu de nos dictateurs
contemporains ou de l’histoire récente.
Cet ordre péremptoire de ne pas assassiner – sans parler des autres
exigences – valait exclusivement à l’intérieur du camp et du groupe.
L’assassinat, le vol, les enlèvements ou le viol de la femme d’un autre
homme – un membre de la même tribu, peut-être un voisin de tente –
risquaient bien sûr d’entraîner des réactions dangereuses, des querelles
interminables, des conflits néfastes entre les clans familiaux, suivis d’actes
potentiellement très violents et incontrôlables.
Yahvé ne pouvait laisser l’anarchie et la justice personnelle régner dans ce
campement dans le désert : c’était trop dangereux pour l’objectif auquel il
tendait, qui était de forger un esprit d’unité indispensable pour agir dans un
but commun et combattre avec la détermination nécessaire.
Les Commandements étaient donc des règles internes conçues dans un
objectif précis : instaurer l’ordre.
En dehors du groupe, tout était permis, voire suggéré, sollicité ou, même,
ordonné expressément, y compris les actions les plus honteuses et horribles.
Parmi les nombreux passages qui l’illustrent, référez-vous à ceux-ci :
Deutéronome 2:33-35 :
« L’Éternel (Yahvé), notre Dieu (Elohim), nous le livra [Sihon, roi des
Amoréens, NdT], et nous le battîmes, lui et ses fils, et tout son peuple.
Nous prîmes alors toutes ses villes, et nous les dévouâmes par interdit29,
hommes, femmes et petits enfants, sans en laisser échapper un seul.
Seulement, nous pillâmes pour nous le bétail et le butin des villes que nous
avions prises. »
Josué 8:24-25 :
« Lorsqu’Israël eut achevé de tuer tous les habitants d’Aï dans la
campagne, dans le désert, où ils l’avaient poursuivi, et que tous furent
entièrement passés au fil de l’épée, tout Israël revint vers Aï et la frappa
du tranchant de l’épée. Il y eut au total douze mille personnes tuées ce
jour-là, hommes et femmes, tous gens d’Aï. »
Juges 21:10-12 :
« Alors l’assemblée envoya contre eux douze mille soldats, en leur
donnant cet ordre : Allez, et frappez du tranchant de l’épée les habitants de
Jabès en Galaad, avec les femmes et les enfants. Voici ce que vous ferez :
vous dévouerez par interdit tout mâle et toute femme qui a connu la
couche d’un homme. Ils trouvèrent parmi les habitants de Jabès en Galaad
quatre cents jeunes filles vierges qui n’avaient point connu d’homme en
couchant avec lui, et ils les amenèrent dans le camp à Silo, qui est au pays
de Canaan. »
1 Samuel 15:3 :
« Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui
appartient ; tu ne l’épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes,
enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes. »
Nous devons prendre acte d’une réalité évidente : Yahvé était l’un des
Elohim et combattait férocement pour élargir son territoire. Il éliminait
sans pitié les malheureux dont la seule faute était de résider dans les
lieux qui l’intéressaient, et qui devaient donc être exterminés pour laisser
de la place à l’installation des siens.
Ils ne s’en rendent pas compte. Obstinés à diffuser des vérités inventées, ils
ne comprennent pas que l’éventuel Dieu – qui existe pour les hommes de foi
– n’a nul besoin de livre pour se renforcer, et encore moins d’un livre comme
l’Ancien Testament, lequel, si on y regarde de plus près, ne parle jamais de
Dieu.
Je pense au contraire que la Bible n’est pas l’œuvre de fous, qu’elle doit
donc être connue et étudiée, car, notamment dans les passages qui parlent des
origines, elle contient des informations importantes propres à réécrire
l’histoire de l’humanité. Tâche à laquelle les chercheurs académiques devront
tôt ou tard s’atteler.
Parmi les nombreux doutes qui constellent mes recherches perpétuelles, je
nourris une certitude : l’histoire qui nous a été racontée se révèle, selon la
meilleure des hypothèses, erronée. Dans la pire et la plus triste des
éventualités, elle se veut délibérément fausse, autrement dit inventée de
toutes pièces et soutenue pour nous cacher la vérité, construire des systèmes
de pouvoir théologiques et idéologiques qui s’écrouleraient immédiatement si
l’humanité en prenait conscience…
C’est ce que l’on tire d’une lecture de la Bible à propos de ces individus
transformés en « Dieu ».
C’est là l’invention de base à laquelle je faisais référence lorsque j’ai écrit
précédemment que les bâtisseurs des théologies ne s’étaient pas contentés de
raconter ce qui était écrit, mais étaient allés bien plus loin : ils y ont ajouté ce
qui ne s’y trouvait pas.
Chapitre 9
J
’ai souligné que la Bible nous présente Yahvé comme l’un des Elohim
les moins importants, et que c’est pour cette raison qu’il a hérité en
partage d’un territoire assez dérisoire, si insignifiant du point de vue
démographique et géographique qu’il chercha à agrandir sa sphère
d’influence par la conquête militaire : ce qui, d’ailleurs, ne fut pas une
immense réussite.
Je répète – comme je l’ai déjà affirmé en examinant les versets du
Deutéronome 32:8 et suivants – que la thèse monothéiste selon laquelle
Yahvé « choisit de manière autonome » ce peuple reste indéfendable : la
Bible entière serait dans ce cas le récit dément de la manière dont un « Dieu »
tout aussi fou se serait attribué un peuple, pour procéder ensuite à la conquête
militaire sanglante des autres peuples que lui-même – en tant que « Dieu » –
n’avait pas choisis.
Nous verrons bientôt ce que dit la Bible à propos de ce choix, mais nous
devons tout d’abord examiner un point curieux qui concerne les tout premiers
chapitres.
Lorsqu’on lit objectivement les chapitres 4 et 5 du livre de la Genèse, on est
peut-être amené à formuler l’hypothèse que Yahvé (le prétendu Dieu de la
théologie) ne joue aucun rôle dans la fabrication d’Adam et Ève.
Après les célèbres événements qui ont impliqué ses deux premiers fils, Abel
et Caïn, Adam, à l’âge de 130 ans, engendre Seth qui, âgé de 105 ans,
accueille à son tour un fils, Hénoch.
La Bible nous apprend (Genèse 4:26) que ce n’est qu’au temps d’Hénoch
que l’on « commence à invoquer le nom de Yahvé », soit 235 ans après la
création d’Adam par les Elohim.
Ce qui signifie qu’Adam, Ève, Caïn, Abel et Seth ne s’adressaient pas à
lui, Yahvé, mais à d’autres Elohim.
Les auteurs bibliques ont cependant fait nommer Yahvé par Ève, au verset
4:1 : ce qui a dû survenir lorsque la théologie des sacerdotes de Jérusalem a
commencé à transformer Yahvé en Dieu unique pour poser les bases du
monothéisme. Il s’agit très probablement de l’une des nombreuses
interventions visant à célébrer la grandeur de cet Elohim par l’attribution à
son bénéfice des prérogatives que l’on ne rencontre pas dans le personnage
que le texte biblique entier dépeint en toute clarté : que Yahvé n’ait pas
participé à l’intervention qui a engendré Adam et Ève répond en effet à une
logique que la Bible elle-même confirme.
Les deux ancêtres de cette race spéciale ont été créés par ce que nous
appellerions des « ingénieurs biomoléculaires », alors que Yahvé était un ish
milchamah (Exode 15:3), c’est-à-dire un « homme de guerre » : l’Ancien
Testament dans son ensemble illustre la manière dont il ne faisait rien d’autre
que combattre. Il ne possédait donc pas les compétences nécessaires pour
œuvrer dans le domaine biomédical ou génétique (voir à ce sujet l’analyse
que j’en ai proposée dans mes précédents ouvrages).
Comme m’a écrit une personne de la communauté juive de Rome, Yahvé
pouvait être le jeune fils de l’un des chefs, et devait donc faire ses preuves en
montrant ce dont il était capable. Pour confirmer cette hypothèse, je cite
l’inscription ougaritique rapportée par le professeur Garbini (op. cit. en
bibliographie) dans laquelle un El (singulier d’Elohim) affirme : « Le nom de
mon fils est Yaw » (VI AB, IV, 13-14).
La culture ougaritique était visiblement elle aussi « au courant ».
Nous ne devons donc pas nous étonner que ce Yahvé – outre qu’il n’ait pas
créé le ciel ni la terre – ne soit apparu dans l’histoire des hommes que dans
un second temps, et se soit très probablement vu confier ces gens et ce
territoire par Elyon (le commandant des Elohim, Deutéronome 32:8) aux
temps de Péleg lorsque – comme le dit la Bible (Genèse 10:25) – la terre fut
divisée.
L’ancien codex de la Bible grecque (la Septante) transcrit très bien le
concept de la division, en utilisant le verbe diamerizo qui désigne justement
l’acte de « répartir et distribuer ». Et la Bible n’éprouve aucune difficulté à
rappeler comment d’autres Elohim reçurent d’autres terres et d’autres
peuples. Un exemple ? Dans Juges 11:24, Jephté parle avec le roi d’Ammon
et lui dit : « Ce que ton dieu (Elohim) Kemosch te donne à posséder, ne le
posséderaistu pas ? Et tout ce que l’Éternel (Yahvé), notre Dieu (Elohim), a
mis en notre possession devant nous, nous ne le posséderions pas ! » Aucun
commentaire n’est nécessaire tant ce verset se montre clair : pour Jephté, et
pour l’auteur biblique, l’Elohim nommé Kemosch n’est pas une idole inerte,
mais un digne collègue/adversaire de Yahvé. Kemosch et Yahvé sont
explicitement placés sur le même plan, ils détiennent le même pouvoir de
confier des terres, aucun d’eux n’est déclaré supérieur à l’autre… En somme,
ils sont égaux.
Pour en revenir à Adam, si l’hypothèse selon laquelle Yahvé n’a pas
participé à sa « fabrication » est fondée, nous pouvons dire que le prétendu
Dieu de la théologie a trouvé les « Adams » déjà prêts et confectionnés,
produits par ses collègues. Venons-en alors au fameux « choix » du peuple.
Dans les chapitres 10 et 11 de la Genèse, sont listées les généalogies des
descendants de Noé. Nous voyons immédiatement que les noms des grands
peuples du passé moyen-oriental sont hors de la sphère de contrôle du
prétendu « Dieu » : Égypte, Assyrie, Babylonie…
Mais à propos des Hébreux, que découvrons-nous ?
Sem – que l’on définit dans Genèse 10:21 comme l’ancêtre de tous les fils
d’Eber (Heber), c’est-à-dire les Hébreux – engendre Arpakshad (Arpacschad,
Arphaxad) qui (outre d’autres fils et filles), engendre Shélah (Schélach) qui
(outre d’autres fils et filles) engendre justement Eber, le patriarche dont
provient le nom « Hébreux ».
Eber engendre Péleg et Yoktan (Jokthan).
Péleg (outre d’autres fils et filles) engendre Réou (Rehu) qui (outre d’autres
fils et filles) engendre Seroug (Serug) qui (outre d’autres fils et filles)
engendre Nahor (Nachor) qui (outre d’autres fils et filles) engendre Terah
(Téra, Térach) qui engendre Abram (Abraham), Nahor et Haran.
J’ai envie de redire que face à la Bible, nous devons vraiment « faire
semblant de croire que… ». Lire les études des rabbins libérés des
dogmatismes dominants (théologiques et idéologiques) est de nature à nous
éclairer vraiment.
Chapitre 10
L
a Bible nous parle en outre d’une quantité d’autres présences distinctes
des Adams – des individus connus sous de multiples appellations et
regroupés en hiérarchies.
En fonction de leur rôle et de leurs caractéristiques physiques, ils sont
désignés dans la Bible aussi bien par des noms génériques que par des noms
propres. Rappel de quelques-uns :
Des groupes et des individus qui étaient également connus par d’autres
cultures sous les noms :
Il existe cependant deux catégories d’êtres qui méritent une mention à part
(pour un traitement complet de ce sujet, je vous renvoie à mes précédents
ouvrages).
J
’ouvre ce chapitre par des événements racontés dans les chapitres 18 et
19 de la Genèse. Le récit établit un parallèle aussi éclairant qu’inattendu
entre Yahvé et les malakim, en unissant étrangement divers aspects qui
caractérisaient de manière significative ces individus : le passage en question
illustre effectivement qu’ils étaient des bipèdes tout à fait normaux, de chair
et d’os, et qu’ils se montraient capables d’utiliser des technologies, avancées,
certes, mais aussi très dangereuses par leur existence même.
Nous trouvons Abraham assis, aux alentours de midi, en train de profiter de
l’ombre projetée par sa tente. Il voit arriver au loin trois anashim, comme les
définit le texte hébreu, c’est-à-dire trois hommes ou, pour être plus précis,
trois individus de sexe masculin (anashim est le pluriel d’ish, un terme qui
indique, justement, les êtres mâles). Abraham comprend immédiatement que
ces trois anashim ne sont pas des hommes ordinaires, mais qu’ils
appartiennent au groupe des dirigeants. Il remarque également la situation
personnelle et physique dans laquelle ils se présentent. De toute évidence, ils
lui semblent sales, couverts de poussière, affamés, assoiffés, fatigués, car il
les invite immédiatement à s’arrêter chez lui pour se reposer et se restaurer. Il
leur prépare de l’eau pour se laver les pieds. Acte fort concret qui nous amène
à penser qu’ils sont arrivés en marchant et qu’ils ont donc besoin de se
rafraîchir, tout particulièrement cette partie du corps, les pieds, que le terrain
aride a échauffés et salis. Il les invite à s’installer à l’ombre d’un arbre et leur
fait préparer de la nourriture : il ordonne à son serviteur de cuire de la viande
qu’il a lui-même choisie, demande à sa femme Sarah de préparer des
fougasses avec de la fleur de farine et leur offre le tout, en l’accompagnant de
lait fermenté et de lait frais.
Au verset 13, nous éprouvons une première surprise : nous découvrons
qu’un des trois (individus masculins) arrivés fatigués, sales, affamés et
assoiffés n’est autre que Yahvé. Donc, selon la théologie, Dieu en
personne. Nous en déduisons que Dieu marche, se fatigue, se salit, doit se
laver les pieds, mange, boit, se repose à l’ombre… tout comme nous.
Ceux qui veulent les considérer respectivement comme Dieu et les anges sont
naturellement libres de le faire, à condition d’oublier ce que la Bible nous dit
d’eux ou, plutôt, de « dissimuler » le sens du texte en lui attribuant une valeur
qu’il ne possède pas : c’est bien ce qu’a accompli la « tradition » ou, plutôt,
« les traditions ».
Mais le but déclaré de cet ouvrage et de ses prédécesseurs est justement de
tenter d’ôter les couvertures et ce voile de mystère qui a été étendu au fil des
siècles pour occulter ce qui n’était pas, et n’est toujours pas, considéré
comme acceptable par les doctrines.
Chapitre 12
D
ans mes ouvrages précédents, j’ai illustré le phénomène connu sous
le nom de « culte du cargo », en démontrant comment était né, sous
les yeux des anthropologues, un système culturel et rituel engendré
par la rencontre des populations primitives des îles du Pacifique avec les
navires cargos occidentaux.
Je voudrais pour le moment vous donner un exemple de la manière dont il
est possible, par une programmation intelligente, de tirer parti d’une situation
donnée : c’est bien ce qui s’est produit avec les événements bibliques
Imaginons que je parvienne – volontairement ou par la force des choses –
sur une planète, ou bien dans une zone inconnue et sauvage de ma propre
planète.
Je sais que je devrai probablement y demeurer pour le restant de ma vie.
J’y arrive en possession d’une partie, même réduite, des technologies dont
dispose la civilisation dont je viens. Et, à l’aide de ces moyens comptés, je
dois trouver une solution aux contingences matérielles liées aux besoins
primaires de la survie.
La planète/zone sur laquelle j’arrive est habitée : des cultures et des
civilisations nettement moins évoluées. Je suis donc un individu très
largement supérieur, autant par les moyens dont je dispose que par mes
connaissances : je leur semblerais dans le même temps sage, puissant,
terrifiant, doté d’un savoir dont la mise en œuvre se traduit de façon presque
magique sur les individus et l’environnement. Dans certaines circonstances,
je me montrerais capable de prévoir des événements tels que les éclipses et,
peut-être, pourrais-je même faire croire que c’est moi qui les ai provoquées,
puisque j’ai pu en déjouer les terribles conséquences en ramenant les choses à
la normale.
Voilà qui me placera dans une position de supériorité indubitable et
incontestable : cette supériorité typique que la connaissance offre sur
l’ignorance.
Supposons que ce moi colonisateur soit un impénitent matérialise, ne croie
en rien et affiche pour objectif principal et même unique de passer le restant
de sa vie de la manière la plus confortable possible. Pour vivre au mieux les
années que m’accorde la biologie, j’ai besoin d’accumuler des biens matériels
: je devrais pouvoir en disposer à loisir, aussi bien sur le plan quantitatif que
temporel. Mon but sera donc de posséder beaucoup et de savoir que je peux
en disposer pour toujours : le-’olam, dirais-je bibliquement, c’est-à-dire
« pour une longue durée », au moins pour toute la durée de ma vie qui, par le
plus grand des hasards, s’avère bien supérieure à celle des autochtones que
j’ai trouvés sur la planète et/ou le territoire atteint. Cette particularité me
donnera le moyen en outre de laisser croire aux habitants du lieu que je suis
éternel : ils s’en convaincront seuls puisqu’ils voient leurs générations se
succéder tandis que je demeure.
Les ressources et les biens matériels de la planète/région sont
nécessairement limités. C’est pourquoi, pour parvenir à mes objectifs
exclusivement concrets et matériels, je dois avancer dans deux directions :
dans l’immédiat, j’ai le besoin de trouver des collaborateurs, car je ne peux
pas tout faire seul. Et, pour le futur, je dois penser à réduire autant que
possible le nombre de mes rivaux qui voudraient eux aussi s’emparer de ce
qu’on qualifiera de manière générique de richesses, c’est-à-dire l’ensemble de
ces biens matériels qui incluent également les sources d’énergie dont j’ai
besoin pour produire ce qui m’est utile et pour augmenter mon pouvoir et les
bénéfices qui en découlent.
Pour mon premier objectif (les collaborateurs), j’établirai des rapports
privilégiés avec un nombre très réduit d’individus soigneusement
sélectionnés.
Fort des connaissances nécessaires, je pourrai également mener à bien des
interventions biomédicales sur certains d’entre eux pour les rendre plus
réceptifs, et donc plus efficaces dans la compréhension et l’exécution des
ordres.
Je leur transmettrai une partie de mes connaissances. Je le ferai
progressivement, en fonction des besoins d’établir un rapport toujours plus
étroit avec eux, et je les doterai également d’une certaine autonomie
décisionnelle, inévitable.
Avec de rares – très rares – individus, mon rapport sera même ouvert, clair
et explicite : ils connaîtront la « vérité » et partageront mes objectifs. Ils en
tireront des privilèges, même si ce ne sera qu’en moindre mesure par rapport
à moi. Je les nommerai les « initiés ».
Pour mon second objectif (réduire le risque représenté par les rivaux
éventuels qui apparaîtront nécessairement au fil du temps), mes
collaborateurs les plus proches et moi commencerons à agir par la force, puis
passerons ensuite à l’utilisation de systèmes plus subtils et efficaces : nous
opérerons en groupe social d’influence sur le plan culturel, en agissant donc
sur les esprits de mes sujets.
Mes complices seront au courant et largement récompensés par le pouvoir
et la richesse que je leur accorderai en fonction de leur implication et de leurs
résultats et à due proportion. Ils élaboreront ensuite eux-mêmes un cadre
théorique articulé qui se développera surtout quand je ne serai plus : ils
l’utiliseront pour perpétuer à leur avantage le système de pouvoir basé sur des
structures très hiérarchisées à l’intérieur desquelles on avance sur la base de
décisions prises au sommet (les Églises).
Ainsi, il se créera et se fixera dans le temps une série de convictions qui
devront se transmettre de génération en génération.
Mes collaborateurs et leurs successeurs, même en mon absence, bâtiront et
diffuseront un « credo » : une série de vérités qui seront justifiées par leur
origine. Elles proviendront d’une entité supérieure, avec laquelle j’aurai peut-
être prétendu être en contact et qui m’aura conféré mes pouvoirs.
Ce corpus doctrinal comprendra des indications et des connaissances qui
visent à diriger les esprits et les consciences des sujets/fidèles vers des
objectifs qui ne diffèrent pas de ceux partagés par les quelques élus.
Les sujets/fidèles devront penser que la vie offre des buts et des
significations différentes et, surtout, supérieures à la simple survie et aux
besoins matériels. Dans ce but, on leur enseignera que la possession de biens
terrestres ne doit pas être une fin mais uniquement un instrument. On
affirmera que ces biens entravent l’homme et le conditionnent, l’empêchent
de parvenir à son véritable objectif : rien de moins que d’obtenir une
réalisation « spirituelle » identifiée, « transcendante », « immatérielle ». Cet
objectif demeurera vague, tout d’abord à cause de l’impossibilité criante de le
définir avec précision (personne n’en sait rien), mais également pour l’attrait
et la fascination qu’exerce le mystère sur l’esprit des autochtones, maintenus
à l’écart des connaissances.
On promettra des récompenses et on menacera de punitions. Il y aura de la
violence mais aussi de la compassion et de la compréhension, dans une
alternance de comportements qui déconcerteront et intimideront, capables de
faire naître chez les sujets/fidèles un sentiment de dépendance totale face aux
arrêts imprévisibles décrétés en haut lieu.
On enseignera qu’il faut œuvrer et travailler sur soi-même pour acquérir la
capacité de se détacher du diabolique esclavage des possessions matérielles,
en faveur d’un but nettement plus élevé et méritoire : celui-là même que
désire l’entité/la loi supérieure (bien évidemment inventée) dont tout découle
et dépend.
La souffrance, les tourments, la douleur sereinement acceptée et que l’on
voit peut-être comme une « pénitence », le renoncement volontaire, le
détachement, l’esprit de sacrifice, seront le chemin à emprunter pour atteindre
le véritable objectif, c’est-à-dire le statut de créature réalisée spirituellement :
un objectif que l’on n’atteint pas nécessairement aux cours de cette vie et qui,
pour cette raison, n’est ni observable ni vécu par le plus grand nombre.
On inventera un « lieu » ou une « situation » dans laquelle le processus
trouve sa conclusion et la bonne attitude sa récompense : un paradis, un
nirvana, un non-monde, un lieu qui n’est pas circonscrit de façon spatiale,
mais défini de multiples manières, doté de toutes sortes de caractéristiques
positives et alléchantes.
La juste récompense, finale, éternelle, infinie, pour les renoncements et les
« bons » choix opérés.
Tandis que la majorité du peuple s’adaptera – à divers degrés – et tentera de
suivre la voie indiquée, les rares individus instruits de la « véritable »
connaissance et qui collaboreront consciemment à la diffusion de l’illusion
profiteront sans attendre de tous les avantages des seuls et uniques biens
qu’ils considéreront comme réels et concrets, les possessions matérielles,
remis par les sujets/fidèles dociles et convaincus.
Remis volontairement, à moins qu’ils ne s’en emparent à coups de
supercheries supplémentaires que, par la suite, mes « sacerdotes » (je les
appellerai ainsi) et moi-même mettront en place.
Les certitudes qu’ils nourriront spontanément les empêcheront même de
voir les innombrables incohérences présentes dans le théorème mis en place.
Ces incohérences seront ignorées ou bien l’on veillera à les placer dans le
cadre du mystère insondable qui entoure ce qu’on ne peut pas connaître.
Tous les irréductibles obstinés qui pourraient constituer un sérieux obstacle
aux « vérités » inventées et transformées en dogmes intouchables seront bien
évidemment éliminés ou réduits au silence.
L’élimination physique, la dérision, le dénigrement, la destruction et la
démolition non seulement des idées contraires, mais aussi des personnalités
qui auront osé les exprimer, seront mises en œuvre avec les instruments que
la civilisation mettra à disposition au fil du temps : des bûchers au pilori
médiatique…
Une des conséquences positives – et très utiles – prendra l’allure d’un fait
presque naturel : nombre des sujets/fidèles, de manière absolument
spontanée, deviendront à leur tour, sans le savoir, des collaborateurs, car ils
se convaincront de la « vérité » contenue dans le système doctrinal et s’en
feront d’eux-mêmes les porte-parole et les avocats. En résumé, ils œuvreront
pour ma cause, sans même demander de compensation immédiate,
convaincus d’agir dans le but de cette fin ultra-terrestre qu’ils considéreront
comme le seul et unique objectif de la vie.
Apparaîtront en outre des individus certains d’avoir « vu » les réalités
ultimes : ils seront vénérés et considérés comme des témoins de la vérité.
Ces collaborateurs agiront en totale et absolue bonne foi, fruit d’un choix
absolument personnel.
Voilà, en conclusion, ce que je ferais si je me trouvais dans cette situation et
si j’étais mû par ces objectifs.
D
ans Il n’y a pas de création dans la Bible, j’ai analysé le premier
chapitre de la Genèse pour démontrer qu’il ne parle jamais de la
création, et encore moins de la création à partir de rien, pas même
dans son premier verset, celui que la tradition doctrinale traduit par cette
expression que nous connaissons tous : « Au commencement, Dieu créa le
ciel et la terre […] »
Je précise immédiatement que la signification hébraïque n’est pas celle-ci.
Avant d’étudier ce récit dans les grandes lignes, je désire dissiper toute
équivoque : j’ignore comment est né l’Univers, j’ignore s’il a été créé par un
Dieu en un acte unique et instantané, si le Big Bang a existé ou s’il est plus
juste de parler de théorie des cordes, comme le fait la science ces dernières
années.
J’ignore ce qu’il y avait au commencement. J’ignore même s’il est correct
de parler d’un « commencement », ce pourrait ne ressembler qu’à un besoin
dicté par notre système neurophysiologique qui doit se représenter et décrire
la réalité selon des concepts qui la lui rendent compréhensible.
Chacun sait que personne ne sait… en réalité comment est né l’Univers.
Pour les hommes de foi, il est le résultat indubitable d’un acte créateur divin,
mais en parallèle la science élabore des doctrines et hypothèses qui varient au
fil du temps avec la progression des connaissances en matière de physique et
d’astrophysique.
Je ne porte de jugement ni sur l’une de ces positions ni sur l’autre : elles
sont au-delà de ma compétence. Face à ce non-savoir, et dans l’attente de
réponses certaines et démontrées, je me limiterai à affirmer clairement que la
Bible ne parle pas de « création », ne s’occupe pas de cet événement.
Je dirais presque que les Elohim eux-mêmes n’en savaient rien, ne serait-ce
que parce qu’ils n’étaient pas et ne sont pas des dieux, comme on le voit
clairement en filigrane dans tout l’Ancien Testament, mais un groupe
d’individus qui se sont partagé la Terre. Ils provenaient d’un quelque part
que, bien évidemment, je ne connais et n’imagine même pas, puisque la Bible
n’en parle pas. Dans l’ouvrage que j’ai cité précédemment, j’ai cependant
choisi de mentionner une tablette cunéiforme (NBC 11.108), traduite par
quatre sumérologues universitaires, où il est écrit que lorsqu’ils n’étaient pas
sur terre, les ANUNNA suméro-akkadiens (les Elohim bibliques) disposaient
d’une demeure céleste dépourvue de végétation. Parvenus sur notre planète,
ils se sont choisi un site dans lequel s’installer. Et c’est à ce moment que
débute le récit du livre de la Genèse : un récit que les Elohim eux-mêmes
doivent avoir transmis aux « rois/sacerdotes » qu’ils choisirent tour à tour
comme représentants, et auxquels ils déléguèrent une partie de leurs
pouvoirs, selon l’hypothèse que nous avons élaborée précédemment.
Je résume ici près de 80 pages d’analyse consacrées à ce thème dans mon
ouvrage précédent (auquel je vous renvoie pour tout approfondissement
textuel à partir des documents philologiques) : les Elohim (le prétendu Dieu)
n’ont rien créé. Le verbe hébreu bara ne signifie jamais « créer », à aucune
des occurrences auquel il apparaît dans l’Ancien Testament. Il signifie en
réalité « intervenir pour modifier une situation » selon ses propres exigences
et, parmi ses significations multiples, on citera « couper », « modeler »,
« séparer » et, même, « engraisser ».
Contrairement à ce qu’affirme la palette de prédicateurs, le verbe bara n’a
le plus souvent pas même comme sujet le prétendu Dieu.
Les Elohim, à l’endroit qu’ils avaient choisi, ont accompli toutes les
opérations que n’importe quel colon est contraint de mettre en œuvre pour
garantir sa survie dans un nouveau territoire. La Genèse nous raconte qu’ils
se sont tout d’abord construit une réserve d’eau, un grand ouvrage
hydraulique. Qu’ils ont tiré parti du territoire en le consacrant à des cultures
expérimentales de végétaux comestibles et à l’élevage d’animaux dont se
nourrir.
Mes questions :
Comment distinguait-il le jour de la nuit avant l’existence du soleil et de la
lune ?
Comment les plantes vertes pouvaient-elles naître (troisième jour), grandir
et germer en l’absence de la lumière solaire, apparue seulement au quatrième
jour ?
L
e docteur Pietro Buffa (chercheur associé en biologie moléculaire,
King’s College de Londres), dans une analyse rétrospective des
théories consacrées à l’évolution humaine, relève certaines données
intéressantes que je résume ici, mais dont je conseille la lecture dans leur
intégralité, malheureusement pour l’heure en italien seulement
(www.scienzaeconoscenza.it/articolo/che-cos-e-il-neodarwinismo.php).
Je vous renvoie à ce que nous avons dit précédemment sur les origines des
très nombreuses erreurs et étourderies colossales présentes dans le texte
biblique.
Ouvrons une courte parenthèse sur une question déjà analysée
précédemment : Yahvé a-t-il participé à la fabrication de l’Adam ?
Si l’on se fie au verset 26, je répète la thèse déjà avancée : le prétendu Dieu
n’a eu aucun rapport avec l’intervention d’ingénierie génétique qui a produit
ce groupe de mâles et de femelles désignés dans la Bible sous les noms
génériques d’Adam et Hawwah (Hawwa) [non hébreu d’Ève, NdT].
Dans la Septante – écrite en Grec au IIIe siècle av. J.-C. – nous trouvons bel
et bien une autre formulation qui éveille quelque peu la curiosité. Le texte
grec, plus ancien, affirme qu’Hénoch « Pensa, retint – elpizen – d’invoquer,
surnommer – epicaleistai – le nom de Yahvé », tandis que le texte hébreu
massorétique plus récent traduit généralement le passage par « On commença
à avoir affaire avec (à invoquer) le nom de Yahvé ». Si Hénoch « retient »,
c’est-à-dire pense à appeler ou introduire ce nom, la première question posée
est légitime. J’ajoute que l’appel à respecter la « tradition » perd tout sens si
nous émettons l’hypothèse qu’elle fut élaborée dans le but précis de cacher la
vérité.
Je le confirme une fois de plus, les bibles possibles sont vraiment
nombreuses, et je ferme la parenthèse sur ce thème.
Comme pour les questions d’évolution ou de génétique, il existe aussi des
preuves sous les angles archéologique et anthropologique que la science
officielle n’explique pas.
On lit partout que la civilisation sumérienne est apparue sur la scène de
l’histoire déjà en grande partie constituée, organisée sur le plan social, dotée
d’une écriture, d’une culture, de technologies, de capacités techniques dans le
domaine de la construction, de connaissances agronomiques, mathématiques
et astronomiques…
Comme pour l’évolution de l’Homo sapiens, nous sommes en présence,
avec les Sumériens, d’un élément, ou d’un chaînon, manquant : d’où sont-ils
venus ?
Où, quand et comment ont-ils acquis des connaissances grâce auxquelles ils
ont rapidement été projetés sous les feux de la rampe ?
Qui pouvait bien détenir ce savoir ?
Certainement pas ces barbares que craignait Caïn.
On dit d’ailleurs que Caïn et sa nombreuse progéniture furent porteurs de
connaissances que nous pourrions qualifier de « pluridisciplinaires » à notre
époque. Au chapitre 4 de la Genèse, il est écrit qu’après avoir engendré
Hénoch, Caïn devint constructeur de villes. On se doute bien qu’il ne s’agit
pas d’une activité dans laquelle on va s’improviser architecte : elle
demandait, et demande encore, des capacités manuelles et, surtout, des
connaissances théorico-pratiques, un savoir-faire, qui couvre plusieurs
domaines.
Le récit biblique nous fournit d’autres éléments susceptibles d’étayer
l’hypothèse de l’origine de la civilisation sumérienne : les descendants de la
famille d’Adam étaient caractérisés par leur connaissance de concepts qui
couvraient des domaines parfois inattendus.
Parmi les descendants directs de Caïn, nous trouvons Jabal, père de « ceux
qui habitent sous les tentes » : nous pouvons donc l’imaginer comme celui
qui donne naissance à un système organisé d’élevage de bétail, selon les
principes de la vie nomade.
Caïn constructeur de villes, disons-nous. Donc, dans un même clan tribal,
nous avons affaire à des connaissances utiles à mettre en place des types
d’organisation sociale et économique variés, du nomade au sédentaire, avec,
en général, sa structure sociale complexe, articulée, dotée de systèmes
d’administration plus ou moins élaborés en fonction des dimensions, des
installations et du nombre d’habitants.
Mais ce n’est pas tout. Nous lisons également que Jubal, frère de Jabal, fut à
l’origine de tous les joueurs de lyre et de flûte : voilà un témoignage d’une
forme d’activité artistique à l’aide d’instruments dont la fabrication n’est
possible que par la grâce de connaissances élaborées. La capacité de réaliser
des instruments de musique d’une certaine complexité ne fait certainement
pas partie des attributs instinctifs d’hommes qu’on qualifie de primitifs.
Travailler les métaux encore moins : analyse des caractéristiques du
territoire, extraction, purification, forgeage, modelage, etc., sont des
processus complexes qui demandent un ensemble de connaissances
théoriques et des capacités manuelles qui sortent du commun. Et pourtant, ces
capacités se retrouvent dans le clan tribal descendant d’Adam et Ève. Tubal-
Caïn fut l’instructeur de tous ceux qui travaillent le fer et le cuivre. Nous
pouvons donc lui attribuer l’acquisition et la diffusion des technologies
voulues.
Remarquez bien que les deux noms cités, Jabal et Jubal, dérivent de la
même racine, YBL, qui renvoie à l’idée de « conduire » : nous sommes donc
en présence de personnages qui ont diffusé ces connaissances en
« conduisant » les autres vers leur acquisition et leur application. Le vocable
Tubal, lui aussi, provient de la même racine, et son association avec Caïn, (de
qayin), revêt une valeur explicative : cette racine signifie « forgeron ». Tubal-
Caïn est donc celui qui a « conduit », c’est-à-dire lancé, suivi, transmis,
enseigné l’activité d’extraction et de travail des métaux.
Nous sommes face à une situation intéressante, caractérisée par des
éléments précis que je vais tenter de résumer :
L
a réponse semble claire comme de l’eau de roche : aucun péché n’a
été commis.
Le couple a simplement connu l’expérience d’une nouvelle situation
déterminée par ces Elohim (représentés par le tristement célèbre serpent
biblique) qui les a mis en mesure de découvrir et d’utiliser l’une des fonctions
les plus naturelles et innées de l’être vivant : la capacité de se reproduire.
Surpassée en importance par celle de se nourrir pour rester en vie.
Le bannissement du gan-eden ne fut donc nullement une condamnation
dont l’humanité doit porter la marque. Il s’est agi d’une sentence appliquée
par la suite, c’est-à-dire l’enregistrement et l’application des conséquences
d’une décision prise librement.
Adam et Ève n’ont pas été condamnés à devenir mortels à cause de cette
décision. Ils l’étaient déjà avant, tout comme les Elohim.
Je vous rappelle que la Bible elle-même fait dire aux Elohim qu’à partir de
ce moment, les Adams sont devenus comme eux (Genèse 3:22), et l’acte n’a
donc pas introduit un élément aussi dramatique et négatif que la mort. Il a au
contraire rendu les Adams plus proches des Elohim.
Si la capacité de concevoir une progéniture avait impliqué une prétendue
connaissance du bien et du mal, les Elohim n’auraient pu que se réjouir du
développement moral de leurs créatures. Je me demande même comment ils
n’ont pas eux-mêmes pensé à favoriser cette connaissance si positive et utile
pour la coexistence.
« Dieu » n’aurait-il pas dû compter parmi ses principaux objectifs
l’encouragement au développement moral de ses « images » ?
Et n’aurait-il d’ailleurs pas même dû les doter de cette connaissance dès les
premiers instants ?
La connaissance du bien et du mal n’est-elle pas la condition indispensable
pour opérer des choix libres et responsables ?
Les Elohim (le prétendu Dieu de la « tradition ») auraient donc dû
l’encourager.
Nous constatons au contraire une réaction exactement inverse à l’attendue :
loin de se satisfaire de l’hypothétique croissance morale de leurs sujets, les
Elohim s’en inquiètent profondément.
Ils la voient comme un risque, un élément négatif, porteur de conséquences
et de développements qu’il faut absolument éviter.
Mais comprenons bien qu’il ne s’agit pas de bien et de mal : « croquer la
pomme » ne représente pas un progrès des normes éthiques, mais bien
l’acquisition de capacités matérielles qu’une partie des Elohim n’était pas
disposée à autoriser.
Les travailleurs adams acquéraient une indépendance qui n’était pas
appréciée. Elle paraissait même dangereuse…
En somme, nous prenons acte de ce que le prétendu Dieu montre qu’il a
peur de sa créature : il redoute son développement intérieur et, surtout, craint
qu’elle ne parvienne à vivre aussi longtemps que lui. Les incohérences de la
vision théologique et des constructions spiritualistes apparaissent de plus en
plus flagrantes et… indéfendables.
On nous dit que Dieu, dans cette situation, aurait tout fait pour éviter
qu’Adam n’obtienne la vie éternelle, mais on nous enseigne ensuite que la vie
éternelle est l’apogée de la promesse divine.
N’est-ce pas, en effet, ce que Dieu nous promet, selon la théologie ?
Eh bien, la Bible nous enseigne au contraire qu’à partir du moment où tout a
débuté, le prétendu Dieu de la théologie a redouté que l’homme puisse
obtenir une vie aussi longue que la sienne.
Ne s’agit-il pas d’une incohérence monumentale ?
D’une contradiction dépourvue de toute logique ?
Mais si le péché originel n’existe pas et n’a pas entaché l’humanité (pour la
raison susdite), alors y aurait-il un sens à ce qu’un Dieu (et à ce stade, je ne
sais pas lequel, puisque la Bible ne parle pas de « Dieu »), envoie son fils se
faire massacrer pour libérer l’humanité d’une faute qui n’existe pas ?
D’où cette nouvelle question : parmi tous les Elohim, lequel l’aurait envoyé
? Certainement pas Yahvé, car nous savons que nombreux sont ceux qui l’ont
vu au fil des siècles, tandis que Jésus dit de son « père » que personne ne l’a
jamais vu (Jean 1:18) : Jésus avait-il oublié ce détail ou bien faisait-il
référence à un autre « père » ?
Qui est donc l’El pour le compte duquel Marie a été « visitée » (justement
par un Gavri-El, un « homme puissant d’El ») ? Elle est tombée enceinte sans
avoir connu de rapport sexuel avec un homme (plus de détails dans mon livre
Il n’y a pas de création dans la Bible) ?
Il s’agit peut-être du même El auquel Jésus fait appel sur la croix lorsqu’il
prononce cette célèbre invocation : «Elì, Elì, lemà sabachtani » (Matthieu
27:46) ou : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc
15:34).
Les études du professeur Garbini (université La Sapienza, Rome) semblent
illustrer la manière dont cette exclamation a été habilement manipulée par les
rédacteurs des évangiles (en substituant un terme hébreu à un mot araméen) :
ils auraient transformé une espèce de résignation paisible en un cri de rage,
un hurlement contre l’injustice de ce qui se produisait.
Ce cri était peut-être lancé contre un El qui n’avait pas respecté le pacte
conclu ?
Si c’est le cas, la supercherie des textes ou, si l’on préfère, le « pieux
mensonge » allégué souvent mis en place par les pères de l’Église, serait
présent du début à la fin, c’est-à-dire de la non-création de la Genèse 1:1,
jusqu’au dernier mot prononcé sur la croix.
C’est cependant une autre histoire et, pour en revenir au sujet, je retourne
vers l’Ancien Testament.
S’il n’y a pas de péché originel, on dira que l’homme est tout de même
entaché des péchés qu’il commet quotidiennement en désobéissant aux
commandements que Dieu lui-même nous transmit.
Nous avons cependant démontré que la Bible ne parle pas de Dieu, mais
d’un colon/gouverneur local qui a dicté des règles exclusivement valables au
sein du peuple qu’on lui avait attribué et dont il devait se préoccuper.
Il n’y a rien d’universel dans ses mots, et nous avons même vu que,
souvent, ces règles n’étaient pas claires, même pour ceux qui les avaient
reçues directement de lui.
La relativité historique, sociale et culturelle des normes dictées par cet
Elohim est tellement patente que le rabbin Benjamin Edidin Scolnic (du
temple Beth Shalom, Hamden, Connecticut, et « éducateur » au sein du
Jewish Theological Seminary de New York) écrit que l’interprétation et
l’adaptation de ce texte constituent une nécessité incontournable pour chaque
génération. Il affirme en outre que, lorsque dans le Livre on renconre des
erreurs et contradictions, le devoir des exégètes est de les retravailler et de les
harmoniser.
Comme nous l’avons constaté ne serait-ce qu’à travers les quelques
exemples passés en revue, les erreurs et les contradictions abondent de façon
inacceptable si l’on veut affirmer que ce livre est le produit d’une inspiration
divine directe. Et pourtant, certains soutiennent que la Bible est merveilleuse
et ne se trompe jamais, justement parce qu’elle provient de Dieu.
Au final, Yahvé n’a pas parlé en général, mais seulement pour ces gens
qu’il a utilisés pour conquérir par les armes des territoires qui ne lui avaient
pas été confiés par ses chefs.
Tout ce qui en a découlé en termes de vérités spirituelles relève de la
construction d’hommes qui ont bâti sur ce livre des systèmes de pouvoir, des
structures théologiques et idéologiques à des fins purement terrestres.
Je répète que j’ignore tout de Dieu et des mondes spirituels, et j’ai donc le
bon sens de ne pas en parler. Je me contente d’affirmer avec clarté que la
Bible non plus n’en parle pas.
Ce que je tire des traductions est un récit qui renvoie au nom d’un réalisme
certain à des individus venus d’ailleurs – « D’une demeure céleste dépourvue
de végétation », comme le dit la tablette cunéiforme NBC11.108 déjà
mentionnée – et qui se sont comportés de la manière habituelle des colons.
Cette question est indubitablement épineuse, au point que les théologiens
universitaires se la posent avec un grand sérieux.
Je ne répéterai pas ici ce que j’ai approfondi dans mes précédents ouvrages
à propos des déclarations d’éminents hommes d’Église jésuites sur ce que
l’on appelle les aliens.
Je cite, cependant, encore une fois, le professeur Armin Kreinen (professeur
de théologie à la faculté catholique de l’université de Munich). Il montre
certains points qu’il considère à juste titre comme impossibles à éluder pour
l’Église en général et pour la christologie en particulier.
Les affirmations fondamentales du théologien catholique sont, en substance,
celles-ci :
si l’on dit qu’il ne faut pas parler des extraterrestres parce que nous ne les
connaissons pas et ne les avons pas couchés sur une table comme objet
d’étude, alors il faut également cesser de parler de Dieu, car nous ne
savons rien de lui non plus et nous ne pouvons l’étudier ;
les témoins du Christ ne peuvent plus faire l’objet d’études ou de
vérifications, tandis que ceux qui prétendent avoir observé ou rencontré
des extraterrestres de nos jours font l’objet d’examens ;
le salut apporté par le Christ a été défini par la théologie comme « unique
et universel », ce qui signifie qu’il n’a eu lieu qu’une fois et vaut pour
toute l’histoire de l’humanité.
Le chercheur écrit que lorsque cette doctrine a été élaborée, on pensait que la
Terre était au centre de l’Univers et que l’homme était la seule créature
intelligente créée à l’image de Dieu.
Mais si d’autres êtres existent, il faut se poser ces questions :
avant d’intervenir sur terre, le Christ est-il allé sur d’autres planètes ?
les habitants des autres planètes ont-ils commis un péché originel ou pas ?
si oui, le Christ est-il allé se faire tuer là-bas ?
si un péché originel est commis dans le futur sur d’autres planètes, le
Christ devra-t-il aller se faire tuer à nouveau là-bas aussi ?
C’est pour ces raisons que le théologien affirme que cette question ne peut
plus s’éluder.
La hiérarchie ecclésiastique et ceux qui défendent les thèses traditionnelles
(théologiques, idéologiques, esotérico-initiatiques) devront ouvrir leur esprit
à ces nouveaux défis.
L’édifice dogmatique construit et soutenu depuis deux mille ans doit se voir
entièrement revu.
Chapitre 16
C
omme je le répète au cours de mes conférences, je « fais semblant de
croire que » les auteurs bibliques n’aient pas inventé des fables, mais
se soient employés à coucher par écrit les événements vécus par le
passé. Après des années de traductions de l’hébreu massorétique, je puis
proclamer avec l’esprit libre que les affirmations que je liste ici sont
suffisamment fondées pour être formulées telles quelles.
Voilà, parmi d’autres, les contenus inacceptables que j’ai relevés au cours
d’années de travail. Voilà, parmi d’autres, les contenus que j’illustre dans
mes livres. Voilà, parmi d’autres, les contenus que, comme je l’ai écrit
précédemment, les théologiens massorètes hébreux ont probablement voulu
ou peut-être dû occulter pour ne pas courir le risque de voir leur peuple
anéanti.
Épisode qui s’est tenu entre les VIe et IXe siècles ap. J.-C. Au cours des
siècles suivants, le mysticisme exprimé dans divers courants a continué à
recouvrir d’un épais brouillard ces vérités inacceptables et dangereuses. Vu le
contexte historique, je peux le comprendre.
Cependant, au XXIe siècle, les conditions culturelles et sociales ont
profondément évolué : ceux qui « savent » ont le devoir de commencer à
parler. J’ai pu constater avec plaisir que – entre autres suite à mes précédents
ouvrages – certains se mettaient à s’y résoudre, même sur des sujets épineux.
La voie a été ouverte. Il ne reste qu’à la suivre, armé des recherches et des
vérifications indispensables.
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1 Non c’è creazione nella Bibbia, Uno Editori, 2012, traduction française, Il n’y a pas de
création dans la Bible, Macro Éditions. NdT.
2 Respectivement : Di quanto è connesso alla presenza o al culto della divinità ; che si
riferisce, che appartiene alla divinità ; che riguarda la religione ; che appartiene alla
divinità, che partecipa della potenza divina. NdT.
3 Les éditions Atlantes, 2014.
4 Nouvelle Terre, 2014.
5 Association internationale des « Conservative rabbis », mouvement confessionnel
majeur du judaïsme (massorète). L’association RA a été fondée en 1901 dans
l’intention de formuler l’idéologie, les programmes et les pratiques du « mouvement
conservateur ». NdT.
6 Méthode d’exégèse herméneutique parmi les quatre dites Pardès et commentaire
proprement dit. NdT.
7 Sauf mention contraire, la traduction des citations bibliques est celle de la Bible de
Louis Segond. NdT.
8 JTS, établissement privé d’enseignement supérieur religieux, parmi les centres
universitaires majeurs du mouvement massorti. NdT.
9 L’auteur le cite un peu plus loin. NdT.
10 L’ange de l’Éternel avança l’extrémité du bâton qu’il avait à la main, et toucha la chair
et les pains sans levain. Alors il s’éleva du rocher un feu qui consuma la chair et les
pains sans levain. Et l’ange de l’Éternel disparut à ses yeux. Gédéon, voyant que c’était
l’ange de l’Éternel, dit : Malheur à moi, Seigneur Éternel ! car j’ai vu l’ange de
l’Éternel face à face… (Juges 6:21-22). NdT.
11 Ancient Israel. A New History of Israelite Society, Sheffield Academic Press, 1988.
Format Kindle chez Bloomsbury T&T Clark, 2015. Ouvrage non traduit en français.
NdT.
12 « Hénoc marcha avec Dieu ; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit ». NdT.
13 « J’avais dit : Vous êtes des dieux, Vous êtes tous des fils du Très-Haut. Cependant
vous mourrez comme des hommes. » (82:6-7).
14 Bibliothèque numérique en ligne dédiée à l’étude de la Bible (www.logos.com). Une
mauvaise adaptation en français existe sous le nom mal traduit de « Blogue (sic)
français de logos » (https://francais.logos.com). NdT.
15 Ce que la Bible de Louis Segond rend par : « Les cieux célèbrent tes merveilles, ô
Éternel ! Et ta fidélité dans l’assemblée des saints. Car qui, dans le ciel, peut se
comparer à l’Éternel ? Qui est semblable à toi parmi les fils de Dieu ? (c’est nous qui
soulignons). NdT.
16 www.utetlibri.it/ebooks/i-manoscritti-di-qumran-aa-vv-9788841892688.
17 « Et l’Éternel dit à Moïse : Dis aux enfants d’Israël : Vous êtes un peuple au cou roide ;
si je montais un seul instant au milieu de toi, je te consumerais. ». NdT.
18 www.ancient-hebrew.org.
19 Virtualbookworm.com Publishing, 2005. Ouvrage non traduit en français. NdT.
20 « Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou la femme qui repose sur ton
sein, ou ton ami que tu aimes comme toi-même, t’incite secrètement en disant : Allons,
et servons d’autres dieux ! – des dieux que ni toi ni tes pères n’avez connus, d’entre les
dieux des peuples qui vous entourent, près de toi ou loin de toi, d’une extrémité de la
terre à l’autre – tu n’y consentiras pas, et tu ne l’écouteras pas ; tu ne jetteras pas sur lui
un regard de pitié, tu ne l’épargneras pas, et tu ne le couvriras pas… ». NdT.
21 Israël s’attacha à Baal-Peor, et la colère de l’Éternel s’enflamma contre Israël.
L’Éternel dit à Moïse : Assemble tous les chefs du peuple, et fais pendre les coupables
devant l’Éternel en face du soleil, afin que la colère ardente de l’Éternel se détourne
d’Israël… NdT.
22 www.youtube.com/watch?v=2w-ueOLC7rI, pour lecteurs italophones.
23 Qu’exprime la Bible de Louis Segond en ces termes : « Les géants étaient sur la terre en
ces temps-là, après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et
qu’elles leur eurent donné des enfants: ce sont ces héros qui furent fameux dans
l’antiquité. » (Genèse 6:4). NdT.
24 Resurrezione reincarnazione. Favole consolatorie o realtà? Una ricerca per liberi
pensatori (Fables consolatoires ou réalité ? Une recherche pour penseurs libres), Uno
Editori, 2009.
25 « Garde-toi de faire alliance avec les habitants du pays, de peur que, se prostituant à
leurs dieux et leur offrant des sacrifices, ils ne t’invitent, et que tu ne manges de leurs
victimes; 16 de peur que tu ne prennes de leurs filles pour tes fils, et que leurs filles, se
prostituant à leurs dieux, n’entraînent tes fils à se prostituer à leurs dieux. 17 Tu ne te
feras point de dieu en fonte. Tu observeras la fête des pains sans levain ; pendant sept
jours, au temps fixé dans le mois des épis, tu mangeras des pains sans levain, comme je
t’en ai donné l’ordre, car c’est dans le mois des épis que tu es sorti d’Égypte. Tout
premier-né m’appartient, même tout mâle premier-né dans les troupeaux de gros et de
menu bétail. 20 Tu rachèteras avec un agneau le premier-né de l’âne ; et si tu ne le
rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Tu rachèteras tout premier-né de tes fils ; et l’on
ne se présentera point à vide devant ma face. 21 Tu travailleras six jours, et tu te
reposeras le septième jour ; tu te reposeras, même au temps du labourage et de la
moisson. Tu célébreras la fête des semaines, des prémices de la moisson du froment, et
la fête de la récolte, à la fin de l’année. 23 Trois fois par an, tous les mâles se
présenteront devant le Seigneur, l’Éternel, Dieu d’Israël » (Bible de Louis Segond).
NdT.
26 « Tu me donneras le premier-né de tes fils. »
27 « Sanctifiez mes sabbats, et qu’ils soient entre moi et vous un signe auquel on
connaisse que je suis l’Éternel, votre Dieu. 21 Et les fils se révoltèrent contre moi. Ils
ne suivirent point mes préceptes, ils n’observèrent point et n’exécutèrent point mes
ordonnances, que l’homme doit mettre en pratique, afin de vivre par elles, et ils
profanèrent mes sabbats. J’eus la pensée de répandre sur eux ma fureur, d’épuiser
contre eux ma colère dans le désert. » NdT.
28 Jews for the Preservation of Firearms Ownership. Cette organisation états-unienne
défend, au nom du deuxième amendement de la constitution des États-Unis, la
reconnaissance du « droit naturel » de détenir et de porter une arme. Son logo prend la
forme d’une étoile de David aux couleurs de l’Union Jack, encadrée par un fusil. NdT.
29 Comprendre : détruisîmes tout ce qui s’y trouve. NdT.
30 Sagesse de Salomon en version grecque, livre de l’Ancien Testament, reconnu par les
catholiques et les orthodoxes, mais ni par l’Église protestante ni par le judaïsme.
31 Ce « Séminaire théologique reformé » a été fondé en 1966 par des forces conservatrices
de l’Église presbytérienne des États-Unis. Il compte des campus à travers le pays. NdT.
32 « Adam connut encore sa femme ; elle enfanta un fils, et l’appela du nom de Seth, car,
dit-elle, Dieu m’a donné un autre fils à la place d’Abel, que Caïn a tué. Seth eut aussi
un fils, et il l’appela du nom d’Hénoch (Enosch). C’est alors que l’on commença à
invoquer le nom de l’Éternel » (Gn 4:25-26). NdT.
33 Au bout de quelque temps, Caïn fit à l’Éternel une offrande des fruits de la terre ; et
Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse.
L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande » NdT.
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MAURO BIGLINO
Il n’y a pas de création dans la Bible
La Genèse nous raconte une autre histoire
La Bible parle-t-elle vraiment de la création du Ciel et de la Terre, ou, dès le premier verset
de la Genèse, nous raconte-t-elle une autre histoire ?
Pour créer Ève, les Elohim ont-ils pratiqué une intervention chirurgicale ?
ENSITIV
Manuel de survie après la mort
Expériences d’un voyageur astral
Un livre qui parle des études et des expériences faites par l’auteur lors de ses voyages dans
la dimension astrale. La mort réunit tout le monde, mais le type de mort divise et dirige
les âmes, et il est opportun de savoir, tant que nous sommes incarnés, ce que nous
rencontrerons à l’instant fatidique qui marque la fin de la vie terrestre.
ZECHARIA SITCHIN
La Fin des Temps
« Reviendront-ils ? Et si oui, quand ? »
Les deux questions – et leurs réponses – qu’attendaient depuis 27 ans les millions de
lecteurs des Chroniques terriennes de Zecharia Sitchin de par le monde. « Ils », les
Anunnaki. Les dieux créateurs de l’homme.
À l’issue de sa vie sur la planète Terre qu’il connaissait si bien pour l’avoir explorée en
tout sens, ce chercheur iconoclaste disparu à 90 ans signe son treizième et ultime livre
depuis La douzième planète, tous consacrés à une seule thèse, obsédante, passionnante,
révoltante, inouïe : sommes-nous, en tant qu’êtres humains, le fruit d’une manipulation
génétique, orchestrée il y a près de 300 000 ans par les « dieux » qui vivent sur la
« douzième planète », géante et excentrée, du système solaire, Nibiru ?
« Reviendront-ils ? Et si oui, quand ? » Sitchin répond à ces deux questions dans l’ultime
chapitre de ce livre synthèse qui rassemble tout le savoir qu’il a accumulé pendant tant
d’années, en journaliste et en scientifique. Il a voulu faire de La Fin des Temps le point
d’orgue de sa quête dont l’establishment scientifique et les pouvoirs politiques ne veulent
pas entendre parler.
ZECHARIA SITCHIN
Le Livre perdu du dieu Enki
Mémoires et prophéties d’un dieu extraterrestre
Les Chroniques terriennes, série à succès de Zecharia Sitchin, nous ont dévoilé la genèse
de l’humanité manipulée génétiquement par les Anunnaki, « ceux qui des cieux sont venus
sur la Terre », telle qu’elle fut rapportée sur d’anciennes tablettes d’argile et autres objets
sumériens.
Dans Le Livre perdu du dieu Enki, nous découvrons cette saga sous un angle différent à
travers le récit autobiographique très élaboré du seigneur Enki, un dieu anunnaki, qui relate
l’arrivée sur Terre de ces extraterrestres depuis Nibiru, la douzième planète. Le but de leur
colonisation : l’or qui permettrait de régénérer l’atmosphère mourante de leur planète
d’origine. La découverte de ce métal précieux se solde par la création de l’Homo sapiens
(la race humaine) par les Anunnaki pour extraire cette importante ressource.
Dans ses précédents travaux, Sitchin a rédigé l’histoire complète de l’impact des Anunnaki
sur la civilisation humaine en temps de paix comme en temps de guerre à partir de
fragments dispersés dans des sources sumériennes, akkadiennes, babyloniennes,
assyriennes, hittites, égyptiennes, cananéennes et israélites : les « mythes » de tous les
peuples de l’Antiquité dans le Vieux Monde comme dans le Nouveau. Mais ces comptes
rendus ne nous livraient pas la perspective des Anunnaki. Comment était la vie sur leur
planète ? Quels motifs les ont poussés à s’établir sur Terre, et qu’est-ce qui les a éloignés
de leur terre d’adoption ?
ZECHARIA SITCHIN
CosmoGenèse
Les preuves scientifiques de l’existence de la douzième planète !
Il existe un douzième corps céleste au-delà de Pluton dans le système solaire (en
comptant le Soleil et la Lune), et cette planète est habitée.
Zecharia Sitchin, dès 1976, reconstitue la « genèse » véritable des hommes. Avec
CosmoGenèse, il entreprend d’en rapporter les preuves scientifiques. • Les Sumériens
décrivent l’existence d’une douzième planète en plus des dix autres (avec le Soleil et la
Lune), habitée par les Anunnaki venus coloniser la Terre dans un très lointain passé. Ils
décomptaient déjà neuf planètes, quand l’astronomie moderne n’a « découvert » qu’en
1930 la neuvième, Pluton (déclassée en planète naine en 2006). • Les théories modernes de
la formation de la Terre et de sa « Lune » valident le « scénario » des collisions multiples
décrites par les scribes sumériens. • L’astronomie sumérienne décrit Neptune comme une
géante « vert-bleu », aquatique : Voyager 2 en a rapporté la preuve en 1989 ! • Les étapes
bibliques de l’apparition de la vie sur Terre, illogiques jusqu’alors, trouvent leur
confirmation dans la réévaluation scientifique actuelle des biologistes. • Les deux
« genèses » expliquent la création de « l’Adam » (l’homme) et le décryptage récent de
l’ADN la corrobore : l’homme est apparu « soudain » sur terre ! La science officielle sait
qu’elle ne fait que redécouvrir un savoir légué par nos créateurs. Mais elle le nie
farouchement, par peur des consequences d’une telle révélation. Et vous, êtes-vous prêt, au
moment où, en 2016, des astrophysiciens américains confirment l’existence, dans le
système solaire, d’une planète géante, la planète X ?
Macro Éditions traite sans tabous les sujets au cœur de l’actualité, tous ceux
qui correspondent à vos attentes : spiritualité ; métamorphose du « soi » ;
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Notice bibliographique
La Bible n’est pas un livre sacré / Cesena - Italie : Macro Éditions et Uno
International, 2016
176 p. ; 20,5 cm (Savoirs Anciens)
Titre original : La Bibbia non è un libro sacro. Il grande inganno, Mauro
Biglino
Traduction d’Orsola Gelpi
ISBN 978-88-9319-088-6