Vous êtes sur la page 1sur 10

La culture

de la patate douce

La patate douce est une a patate douce (Ipom oea b ata­

importante ressource
alimentaire des régions
L tas (L.) L a m a rc k f a m i l l e des
convolvulacées,) est une liane
h e rb a c é e v iv a c e c u lt iv é e c o m m e
une plante a n n u e lle (figure 1). Les
tropicales humides.
tiges sont ram pa ntes et seules les
De culture très ancienne, extrémités sont dressées. Les fleurs
sont de couleur blanche à pourpre ; Figure 1. Variété locale de patate douce
elle bénéficie aujourd'hui en Guadeloupe.
elles peuvent être fertiles, en particu­
de programmes lier en clim at tropical. C liché C . Fovet-Rabot

d'amélioration
Les tubercules constituent la p rin c i­
dans le monde entier, pale partie co m estible de la plante
surtout aux Etats-Unis. (figure 2). Lorsqu'ils sont cuits, ils ont
u ne s a veu r d o u c e , in t e r m é d ia ir e
Les techniques culturales entre la p o m m e de terre et la c h â ­
sont celles de toute taign e, v o ir e la c a ro tte sucrée. Ils
sont riches en vitam ines C, B et en
plante à tubercule, avec sels m in é ra u x . Les variétés à c h air
certaines particularités. orange contiennent en outre du caro­ Figure 2. Récolte de patate douce en
tène (provitamine A). Ils entrent dans Nouvelle-Calédonie.
de multiples préparations culinaires C liché P. Vernier
(bouillies, frites, purées, gâteaux...).
C e rta in e s tr a n s fo r m a t io n s in d u s ­
trielles, en particulier aux Etats-Unis,
permettent de les conserver sous d if­
fé re n te s fo r m e s : c o n s e rv e s de
tubercules entiers, en tranche ou en
purée ; flocons déshydratés ; tuber­
cules surgelés prêts à l'em ploi pelés
entiers ou en tranches. L 'in d u s trie
agro-alimentaire utilise également la
patate douce com m e source d 'a m i­
don, ou, sous forme de farine, c o m ­
me substitut des farines de céréales.

Les tubercules sont aussi utilisés en


a lim e n ta tio n a n im a le . Les fe u ille s
s o nt c o n s o m m é e s c o m m e c o n d i ­
m e n t ou sous fo r m e de lé g u m e s -
P. VERNIER, D. VARIN feuiIles (appelés brèdes ou épinards),
CIRAD-CA, BP2 6 7 1 ou encore c o m m e fourrage p our le
N oum éa, N ouvelle-C alédonie, France
bétail.

54 A griculture et développement ■ n° 3 - A oû t 1994


Tableau 1. Principales aires de production de la patate douce en 1990
(Source : FAO).
Surface Rendement Production
(milliers d'hectares) (kg/ha) (milliers de tonnes)
Monde 11 910 11 058 131 707

Afrique 1 208 5 137 6 204


Ouganda 410 4 073 1 670
Rwanda 115 7 853 900
Kenya 42 14 048 590
Burundi 52 9 579 500

Amérique 341 8 604 2 934


Brésil 78 9 744 760
Etats-Unis 37 16 145 591
Argentine 30 15 333 460

Asie 10 236 11 907 121 885


Chine 9 112 12 316 112 220
Indonésie 241 9 046 2 180
Viêt-nam 340 5 882 2 000
Japon 69 21 014 1 450

L'origine Europe 6 12 335 77


Espagne 3 17 200 43
La patate douce est une culture très
Océanie 118 5 121 607
a n c ie n n e ; e lle s e ra it o r i g i n a i r e
d 'A m é r iq u e c e n tra le . Par la suite, Papouasie-Nouvelle-Guinée 105 4 857 510
elle aurait été introduite en Polynésie
avant l'époque précolombienne, à la
fa v e u r de lie n s a n c e s tra u x e n tre bre ux pays du Pa cifiqu e, ju s q u 'e n C'est une plante de jours courts. La
l'A m é riq u e et l'O c é a nie. Elle porte N o u v e lle -Z é la n d e (kumara). Elle a fo rm a tio n des tubercules exige des
d 'a il l e u r s p r a tiq u e m e n t le m êm e été répandue très tô t en Asie et en jours de 11 à 13 heures. La floraison
nom (cumar, kumara, kumala, uma- A frique dans le sillage des e xplora­ est la plus a b o n d a n te en jo u rs de
ra) au Pérou (cumar) et dans de n om ­ teurs espagnols et portugais, puis en 11 à 12 heures, particulièrem ent en
Europe, sans doute plus d 'u n dem i- c l i m a t t r o p i c a l , et les g ra in e s se
siècle avant la pom me de terre. sèment naturellement.

La patate douce s'adapte bien à de


n o m b r e u x ty p e s de s o l. Les sols
L'écologie argilo-sableux, bien drainés et assez
ric h e s en m a tiè re o r g a n iq u e sont
O n rencontre la patate douce dans pro pices. Les sols à te x tu re légère
toute la zone intertropicale et subtro­ permettent d'obtenir de beaux tuber­
picale jusqu'à 30 degrés de latitude cules de form e régulière, à la peau
nord ou sud, ainsi qu'en zone tempé­ lisse et de couleur vive. Le pH du sol
rée, dans les régions méridionales de d o it être c o m p ris e n tre 5,5 et 6,5
l'Espagne, des Etats-Unis et du Japon mais les rendements restent accep­
(tableau 1 ). tables p o u r des sols plus a lc a lin s
(p H j u s q u ' à 7 ,5 ) ou p lu s a c id e s
La température idéale pour sa culture (pH jusqu'à 4,5).
se situe autour de 24 °C avec un bon
ensoleillement et des nuits tièdes. En Les besoins en eau sont de 500 m illi­
région tempérée, les tiges meurent à m ètres d 'e a u p e n d a n t le c y c le de
des températures inférieures à 10 °C d é v e lo p p e m e n t . Le sol d o i t ê tre
et la c r o is s a n c e est s to p p é e en h u m id e à la p l a n t a t i o n p o u r
dessous de 15 °C. une bonne reprise des boutures. Les

A griculture et développement ■ n° 3 - A oû t 1994 55


patate douce

exigences en eau sont assez élevées de la patate douce : le C en tro In te r­ tare (3 000 à 4 000 boutures) deman­
jusqu'à l'initiation de la tubérisation n a tio n a l de la Papa au Pérou, I 'Asian de la préparation de 35 à 70 mètres
(vers 6 à 8 mois). Ensuite, la plante V e g e ta b le R e se a rch a n d D e v e ­ carrés de pépinière en période favo­
to lè r e une p é r io d e de sécheresse l o p m e n t C e n t e r à T a ïw a n (d o n t le rable p o u r la croissance des tiges.
assez i m p o r t a n t e . En r e v a n c h e , nom des variétés comporte le préfixe En s a is o n f r a î c h e en N o u v e l l e -
l'e x c è s d 'e a u en fin de c y c le p r o ­ AIS), \ ' l n t e r n a t i o n a l I n s t i t u t e f o r C a lé d o n ie , cette surface d o it être
vo qu e l'é c la te m e n t des tubercules. T r o p i c a l A g r i c u l t u r e au N ig e r i a doublée pour obtenir la même quan­
En cas d'irrigation, les apports d'eau (préfixe TIS ou TIB). tité de liane. Avec 100 kilogrammes
d o i v e n t ce sser un m o is a v a n t la de lia n e s b ie n d é v e lo p p é e s , on
Parmi les cultivars modernes les plus
récolte. L'aspersion est le système le obtient 2 000 à 3 000 boutures pré­
r é p a n d u s a u x E ta ts -U n is p o u r la
p lu s e m p lo y é m ais l'a rr o s a g e au parées, soit 15 à 20 kilogrammes.
c o n s o m m a tio n h u m a in e et la rg e ­
g o u tte à g o u tte , plus é c o n o m e en
ment diffusés à travers le monde, on La p la n t a t i o n des p é p in iè r e s est
eau, donne de bons résultats.
peut citer : effectuée de la même manière que
En région tropicale humide, la cultu­ c e lle des c h a m p s de p r o d u c t i o n
re de la patate douce ne présente pas - variétés à chair tendre : U nit n° 1
(m êm e densité), avec, si possible,
de difficultés. Elle demande peu de P o rto R ic o , N a n c y H a l l , N a n c y
une protection insecticide renforcée.
travail et offre plusieurs avantages : Gold, Redgold, A llgold, Centennial,
Goldrush, Kandee ; Les boutures sont prélevées sur les
- les cycles de c u ltu re sont courts, plantes saines de la c u ltu re précé­
3 m o is et d e m i à 4 m o is avec les - v a r ié t é s à c h a i r fe r m e : O r l i s , dente avant la récolte ou dans une
variétés améliorées, et s'échelonnent Y e llo w Jersey, M a r y la n d G o ld e n , p é p in iè re préparée à cet effet. Les
toute l'année ; Nemagold, Onokeo. extrémités de tiges donnent les bou­
- c 'e s t une p la n te n e tto y a n te q u i tures les plus vigoureuses (boutures
étouffe les mauvaises herbes ; a p ic a le s ) et les p lu s p ro d u c tiv e s .
- elle est intéressante com m e culture Elles ont 30 à 40 centimètres de long
associée placée en interligne car les
La multiplication et portent 3 ou 4 nœuds ; la dernière
tiges ne sont pas grimpantes. fe u ille (ou les deux dernières) de la
La patate douce se m u ltip lie essen­ p a r tie s u p é rie u r e est g a rd é e . Les
tie lle m e n t par b o u tu ra g e de tiges, feuilles supprimées sont soigneuse­
issues d 'u n e p é p in iè re . C'est ainsi ment coupées pour ne pas blesser la
que les champs de pro du ction sont
Les variétés mis en place sous les tropiques.
tig e . Il est p ré fé r a b le de tr e m p e r
les b ou tures 15 m in u te s dans une
s o lu t i o n fo n g ic id e - in s e c tic id e
La patate douce est une espèce hexa- En pays tempérés, la c u ltu re ne se
(tableau 2). Si elles ne sont pas u tili­
p lo ïd e à 6 n = 90 ch ro m o som es. Il c o n s e r v e pas au c h a m p to u t e
sées i m m é d i a t e m e n t , e lle s s o n t
existe de nom breuses variétés qui l'a n n é e . Les tu b e rc u le s destinés à
c o nse rvé es en b o tte , au frais et à
d iffèren t par la form e et la c o u le u r la se m e n c e so nt stockés p e n d a n t
l'o m b re et enveloppées à leur base
des tiges, des fe uilles et des tu b e r­ l ' h i v e r p u is m is à g e r m e r a v a n t
dans un tissu m o u illé ou posées sur
cules, la consistance de la chair (fer­ la plantation.
du sable humide.
me ou tendre) après cuisson. Leur
cycle de culture varie entre 3 mois et
demi et 8 mois, voire plus en région
Préparation des boutures
d 'a ltitu d e . En p ro d u c tio n c o m m e r­ En zone tempérée
ciale, les variétés précoces (3 mois et La p r o d u c t i o n de lia n e s v a rie en
d e m i à 4 m ois) sont préférées car fo n c tio n de la variété et du clim at. à hiver froid
elles libèrent le terrain plus rapide­ Elle est abondante en saison chaude.
Dans ces régions, il n'est pas pos­
m ent p our une autre culture, et les La croissance des lianes est égale­
sible de m aintenir la culture en plei­
attaques de charançons sont égale­ ment favorisée par un apport d 'a z o ­
ne terre toute l'année pour y prélever
ment plus limitées. Les variétés tradi­ te, de l'ordre de 500 grammes d'urée
des b o u tu re s . C e lle s - c i so nt p r o ­
tionnelles, plus tardives et moins exi­ pour 100 mètres carrés de pépinière
duites à partir de tubercules récoltés
geantes, sont intéressantes car elles à deux mois d'âge. Une bonne pro­
l'année précédente et stockés pen­
couvrent le sol plus longtemps. tection sanitaire de la pépinière est à
dant l'h iv e r à 14 °C. Au printemps,
prévoir contre les insectes.
Les p rin c ip a u x centres de création ces tubercules de semences sont mis
v a rié ta le dans le m o n d e se situent Il est conseillé de « démarcotter » les à germer en plate-bandes espacées
aux Etats-Unis, à Hawaï, au Japon et pépinières pour faciliter le ramassage de 1,5 centim ètre. Les germes sont
en Inde. Certains centres internatio­ des lianes. Pour cela, les lianes sont coupés entre 4 et 6 semaines, lors­
n a u x de re c h e r c h e a g r o n o m iq u e soulevées afin de les détacher du sol q u ' i l s p o r te n t 6 à 8 fe u ille s , puis
d é v e lo p p e n t é g a le m e n t des p r o ­ une ou deux fois en cours de culture. transplantés en plein champ comme
gram m es d 'a m é lio r a tio n v a rié ta le Un champ de production de 0,1 hec­ des boutures classiques. Avec cette

A griculture et développement ■ n° 3 - A oû t 1994


patate douce

Tableau 2. Préparation de la solution


fongicide-insecticide pour les boutures,
pour une dilution dans 50 litres d'eau.

150 g de Dithane

ou 150 g de Manzate
(matière active : mancozèbe à 80 %)

125 cm 3 de Knox-out 200

ou 125 cm 3 de Diazinon 20P


(matière active : diazinon 20 %)
ou 50 ml de Rogor 50
(matière active : diméthoate à 50 %).

Figure 3. La plantation manuelle des boutures de patate douce.

méthode, il faut e n v iro n 35 mètres


carrés de plate-bandes pour planter
un hectare.

m a c h in e . Ce ty p e de m a c h in e feuillage au détriment de la produc­


p erm e t de p la n te r 7 0 00 bou tures tion de tubercules.
La plantation par heure, soit 0,15 à 0,20 hectare
Les amendements calcomagnésiens
a v e c 3 p e r s o n n e s (1 c h a u f f e u r
et les apports d 'o lig o é lé m e n ts sont
C o m m e toutes les plantes à tu b e r ­ et 2 planteurs).
calculés selon les conditions locales.
cules, la patate douce dem ande un
Des carences en bore sont parfois
sol meuble. En culture manuelle, un
observées et facile m e nt surmontées
ameublissement localisé suivi de la
confection d'u ne butte est bien adap^ L'entretien avec un apport de 6 kilogrammes par
hectare de bore.
té. En cu lture mécanisée, il faut un
labour profond suivi d'un émiettage, L'engrais est apporté en deux fois :
puis d'un billonnage de 20 à 30 cen­ La fertilisation avant la p la n ta tio n au m o m e n t du
timètres de hauteur. Lorsqu'il y a des
La fertilisation dépend de la variété
ris q u e s de stress h y d r iq u e , il est
e m p lo y é e et du ty p e de sol ( ta ­
recommandé de planter à plat. Tableau 3. Exportation moyenne
b le au x 3, 4). Les variétés récentes
d'éléments fertilisants d'une récolte de
Les b ou tures sont enterrées sur la à c h a ir orange o n t des besoins, en 20 tonnes par hectare, en kilogrammes
m oitié de leur longueur inférieure et p articulier en azote, supérieurs aux par hectare (d'après MESSIAEN, 1989).
in c lin é e s à 4 5 ° (fig u re 3). Il fa u t variétés com m erciales plus a nc ien ­
N P20 5 K20
30 000 à 40 000 boutures par hec­ nes et aux cultivars traditionnels.
tare. En culture m anuelle, on place Tubercules 50 14 110
T o u te fo is , un a p p o rt d 'a z o te tro p
2 boutures par butte. Les buttes sont Tiges et feuilles 50 28 110
important n'est pas recommandé, car
espacées de 0,50 à 1 mètre. Total 100 42 220
il f a v o r is e le d é v e lo p p e m e n t du
En culture sur billon, l'écartement est
fonction des outils utilisés. Pour des
billons espacés de 1 mètre, les bou­ Tableau 4. Fertilisation moyenne recommandée en Nouvelle-Calédonie,
tures sont plantées sur la ligne tous en kilogrammes par hectare d'engrais N-P 2O 5-K 2O (kg/ha ; formule).
les 25 à 30 centimètres. Sols appauvris Sols fertiles
(terres d'alluvion)
La p la n t a tio n p e u t ê tre e ffe c tu é e
mécaniquement à l'aide d'u ne plan- Avant plantation 300 ; 0-32-16 200 ; 13-13-21
teuse maraîchère. Les boutures sont En couverture 500*; 13-1 3-21 300** ; 13-13-21
p la c é e s m a n u e ll e m e n t d an s des Total d'éléments
p in c e s q u i les d é p o s e n t d an s le N-P 20 5-K20 (kg/ha) 65-161-153 65-161-105
sillon. Les sillons sont ensuite refer­
* : 25 grammes pour 2 pieds ; ** : 15 grammes pour 2 pieds.
més p a r les c o rp s b u tt e u r s de la

A griculture et développem ent ■ n° 3 - A oû t 1994


patate douce

billonnage mécanique ou du buttage


Le désherbage Récolte
manuel, puis en couverture 30 jours
a p rè s la p l a n t a t i o n . En c u lt u r e La patate dou ce est une plante qui
m a n u e ll e sur p e tite s p a r c e lle s , couvre bien le sol. Elle est considé­
et conservation
l'a p p o r t est lo c a lis é tous les d eu x rée c o m m e une plante nettoyante. Les rendements en tubercules frais
pieds. En grandes parcelles mécani­ Cependant, les premières semaines, sont de l'ordre de 5 à 10 tonnes par
sées, il est épandu à la vo lé e puis un ou deux sarclages p euvent être hectare pour les cultivars tra d itio n ­
e n fo u i par le buttag e en co urs de nécessaires jusqu'au m om ent où le nels et de 40 à 50 tonnes p o u r les
culture. fe u illa g e c o uvre to ta le m e n t le sol. variétés sélectionnées.
L o rs q u e les su rfa c e s so nt i m p o r ­
Sur un sol fe rtile , l'é p a n d a g e à la Les tu b e r c u le s s o n t r é c o lté s dès
ta n te s , l 'e m p l o i d 'h e r b i c i d e s est
v o lé e p e u t fa v o r is e r la levé e des q u 'ils o n t a tte in t leur m a tu rité . La
co nse illé (tableaux 5, 6). Certaines
adventices : il faut lui préférer une maturité n'est pas toujours repérable
p ra tiq u e s c u ltu ra le s sont c o m p lé ­
application localisée. par le ja u n is s e m e n t et la chute du
mentaires, en particulier pour lutter
feuillage, qui sont ralentis en clim at
U n a p p o r t de 5 à 1 0 to n n e s p ar contre les adventices pérennes :
tro p ic a l. Le m ie u x est d 'é v a lu e r la
hectare de matière fraîche de fumier, taille des tubercules dans le sol pour
- passage d ' o u t i l à d e n t après le
de lisier ou de co m p ost est reco m ­ d é c id e r de la date de ré c o lte . Un
la b o u r p o u r e x tirp e r et sécher les
m a n d é d a n s les sols p a u v re s arrachage tardif augmente les risques
rhizomes en surface ;
en h u m u s . La m a tiè re o r g a n iq u e de dégâts de charançons et d'éclate­
est é p a n d u e a v a n t le b il l o n n a g e - éviter les outils de type pulvériseur
ment des tubercules.
ou a p p o rté e à c h a q u e p ie d après ou r o t a v a t o r q u i f r a c t i o n n e n t et
En culture manuelle, la récolte se fait
plantation. m ultiplient les rhizomes.
simplem ent par arrachage des pieds
après avoir coupé les lianes. En c u l­
ture mécanisée, le gyrobroyage du
Tableau 5. Le désherbage des graminées et des adventices à feuille large fe u illa g e ou le défanage c h im iq u e
non pérennes. (matière active diquat, produit co m ­
Produit commercial Application Dose par hectare Dose pour 10 litres d'eau m e rc ia l R eg lon e, h e r b ic id e to ta l)
(matière active) produit commercial traitement de 250 m2 s o n t s o u v e n t in d is p e n s a b le s . En
l'absence d 'é q u ip e m e n t lourd spé­
Sur sol propre avant la levée des mauvaises herbes
c ia lis é , on p e u t u t ilis e r un c o rp s
Dacthal 75 WP juste après plantation 8 kg 200 g
b illo n n e u r p o u r o u v r ir le b illo n et
(chlorthal
soulever les tubercules qui resteront
750 g/kg)
en surface. Le tri et le ramassage res­
Eptam pulvériser 5-6 kg 125-150 g
te n t m a n u e ls . P o u r des s u rfa c e s
(EPTC avant plantation
importantes, il existe des récolteuses-
720 g/l)
c h a rg e u s e s . C e rta in e s e ffe c tu e n t
Lasso juste après plantation 4 litres 125 cm3
sim u lta n é m e n t un défanage m éca­
(alachlore
480 g/l) n iq u e . L e u r c o û t est a m o r t i par
l'e x p lo ita tio n annuelle de plusieurs
En post-levée des adventices (mauvaises herbes encore jeunes) dizaines d'hectares.
Gramoxone avant un délai 1 à 2 litres 25-50 cm3 Sans traitement particulier, les tuber­
(paraquat de 30 jours après cules de patate douce ne se conser­
200 g/l) la plantation vent pas longtemps après la récolte.
des boutures
Ils sont stockés dans un loca l sec,
Le paraquat est un herbicide total mais la patate douce y est peu sensible le premier frais et ventilé. Après 3 à 6 semaines,
mois qui suit la plantation. Pour limiter la phytotoxicité du produit, il faut traiter leur qualité se détériore : ils devien­
en période de pluviosité régulière ou arroser régulièrement dès le lendemain nent fibreux, pourrissent et germent.
du traitement. Certaines variétés se conservent plus
longtemps que d'autres.
La conservation des tubercules peut
être allongée jusqu'à 5-6 mois en les
Tableau 6. Le déserbage des adventices vivaces de type Imperata cylindrica
et Cyperus rotondus. s to c k a n t entre 1 3 et 1 6 °C, à une
h u m i d i t é r e l a t iv e de 8 5 - 9 0 %.
Produit commercial Application Dose par hectare Dose pour 10 litres d'eau P r é a la b le m e n t , les t u b e r c u le s
(matière active) produit commercial traitement de 250 m2
devront subir un réessuyage (curing)
Round-up 8-10 jours 5 litres 125cm3 + q u i c o n s is te en un passage de
(glyphosate avant labour sur une poignée d'urée quelques jours en atmosphère chaude
360 g/l) adventices jeunes et humide (29 °C et 90 % d'humidité).

A griculture et développement ■ n° 3 - A oût 1 99 4


patate douce

Principaux ravageurs
et maladies
La patate douce est sujette aux mala­
dies cryptogamiques, dont certaines
c o m m e la gale, la fu sariose ou la
p o u r r i t u r e n o ir e o n t des c o n s é ­
quences économiques parfois im por­
ta n te s ( ta b le a u 7 ; f i g u r e 4 ).
Quelques maladies à virus peuvent
c o m p r o m e t t r e les r e n d e m e n ts
(ta b le a u 8 ; f i g u r e 5). P a rm i les
insectes ravageurs, les charançons
sont les plus n uisibles (tableau 9 ;
figures 6 , 7). Dans tous les cas, les
traite m en ts c h im iq u e s sont néces­
saires lors d'infestations trop fortes.

Toutefois, la culture reste générale­


ment en bon état sanitaire si certains
principes de base sont respectés :

- i n t e r v a l l e e n tr e d e u x c u lt u r e s
de patate d o u c e sur la m êm e p a r­
c elle é qu iva len t à 3 ou 4 cycles de Figure 5. Maladie de la petite feuille
culture ; (mycoplasme).
- boutures prélevées sur des pieds C liché P. Vernier

sains et traitées.

Figure 4. Symptôme de gale


(Elsinœ batatae) : la feuille s'enroule.
C liché P. Vernier

Tableau 7. Les principales maladies cryptogamiques.


N om Agent, propagation Description Méthodes de lutte Lieu

Gale (scab) Elsinœ batatae - Petites taches brunes O utre les rotations Pacifique. Figure 6. Charançon adulte
(figure 4) (ou Space loma batatas) sur nervures centrales de cultures et l'em ploi
La maladie se propage et secondaires, surtout de boutures saines (Cylas formicarius) X4.
surtout par les boutures sur jeunes feuilles et traitées, des C liché D. Varin
infectées. dont les bords pulvérisations fongicides
s'enroulent vers le haut. sur feuillage sont possibles
Les dégâts sont plus dès l'apparition
forts en saison chaude des premiers symptômes
et humide. foliaires : Dithane ou
Pas d'attaque Manzate (mancozèbe
des tubercules. à 80 %) : 3 kg de produit
Pertes de rendement com m ercial, soit 300 g
jusqu'à 60 %. pour 100 I d'eau
pour traiter 1 000
avec un pulvérisateur
(25 litres d'eau avec
un atomiseur).

Fusariose Fusarium oxysporum Les jeunes feuilles Rotations des cultures. Etats-Unis ;
vasculaire f. sp. batatas jaunissent et se rident U tilisation de H aw aï ;
(stem rot) La maladie se propage autour des nervures. boutures saines. Chine ;
surtout par les boutures La tige se flétrit, la plante Inde ;
infectées. fane et meurt. Les tissus japon ;
du cœ ur de la tige sont Nouvelle-
noirs. Parfois attaques sur Zélande. Figure 7. Dégâts dus aux larves
tubercules : anneau de charançon (Cylas formicarius).
foncé dans la chair.
C liché P. Vernier

A griculture et développement ■ n° 3 - A o û t 19 9 4 59
patate douce

Tableau 8. Maladies à virus et à mycoplasmes.


N om Vecteur Description Lieu
Les temps
V irus de la A ph id e ou puceron Taches et stries gris foncé Etats-Unis ;
craquelure rousse
(russet crack)
(exemple :
M yzius persicae)
à noir sur tiges, pétioles,
parfois nervures.
A frique ;
Nouvelle-Zélande ;
de travaux
Tubercules : fines Pacifique (îles).
craquelures rousses avec Les temps de travaux en culture manuelle,
parfois rétrécissements
avec une préparation du sol mécanisée,
localisés.
e xp rim é s en jo u rn é e s de tra v a il par
C om plexe viral 1. Aleurode ou mouche 1. Panachure jaune Etats-Unis ;
hectare, sont de cet ordre :
de la feathery m ottle : blanche (exemple : des jeunes feuilles. Afrique
1. nanisme jaune Trialeurodes abutilonea) A ux derniers stades, du Sud et de l'Est.
Préparation des billons
(y ello w dwarf) 2. Pucerons nanisme des plants,
2. taches de 3. Pucerons jaunissement des feuilles.
(à la main) 20-25
la feu ille 2. Idem 1 avec taches Billonnage mécanique 1
(leaf spot virus) sur les feuilles.
3. taches du liège 3. D iffic ile à déceler Coupe et préparation
interne (internai au cham p. Marbrure des boutures 10
cork virus) discrète et fugace
les premiers semaines, Plantation manuelle 10-15
puis la feuille jaunit et
Plantation mécanique 3
tom be. Taches indurées
et noires sur le tubercule. Entretien 5-15
Dans la chair, massifs
foncés à la consistance Récolte et tri manuels
du liège, restant durs des tubercules 20-40
et amers à la cuisson. (1 5-20 t/ha environ)
M osaïque A phide ou puceron D écoloration des nervures, Argentine. Récolte mécanique
des nervures (exemple : M yzius chlorose généralisée,
(coupe des lianes, 3
persicae) entrenœ uds courts.
arrachage, chargement)

M ycoplasm e Sauterelle (Orosius Jaunissement des nervures. Pacifique.


de la m aladie lotophagorum ) Nouvelles feuilles petites,
de la petite fe uille C icadelle jusqu'au huitièm e de
(figure 5) (Cicadella sp.) leur taille normale.
Aspect chlorotique.

Bibliographie
A N O N Y M E , 1 9 7 8 . Pest C o n t r o l in
T r o p ic a l Roots C rop s. PAN S M a n u a l n° 4.
L on dres, G ra n d e -B re ta g n e , C e ntre for Tableau 9. Récapitulatif des principaux insectes ravageurs.
Overseas Pest Resarch, p. 235. Lutte Lieu
Nom Description Dégâts
A S I A N V E G E T A B L E RE SEARCH A N D Charançons Les deux espèces Les larves minent Boutures à partir 1. Partout.
DE VELOPMENT CENTER (AVRDC), 1982. La 1. Coléoptères o nt des ailes mais les tubercules et de l'extrém ité 2. Amérique
patate d o u ce. Actes du p re m ie r sym p o siu m du genre Cylas volent rarement les rendent de la tige, et Pacifique.
in te r n a tio n a l. V e rsio n fra nça is e tra d u ite de (weevils) : et leurs larves impropres moins infectée.
l'angla is, ACCT, CTA. Paris, France, ACCT, C. formicarius, sont semblables. à la consom m ation. Divers traitements
C. puncticollis... 1. Adulte 6 à 7 mm Les dégâts les plus du sol possibles,
483 p.
2. Euscepes de long, corps roux, importants en application au
KAY D. E. (revised by G O O D IN G , EGB), postfasciatus élytres bleu-noir. sont observés sommet des billons
(scarabee beetle) Les femelles pondent en sol argileux car ou sur la ligne
1 9 8 7 . C r o p a nd p r o d u c t d ig e st n ° 2. Root
(figures 6 et 7) dans les tiges ou les adultes de plantation
C r o p s , se c o n d e d i t i o n . L o n d r e s , G r a n d e -
sur les tubercules pénètrent jusqu'aux avant bouturage
B r e ta g n e , T r o p i c a l D e v e l o p m e n t a n d qu'elles grattent tubercules par les (recommandations
Research Institute, 380 p. en surface. Après fentes du sol. fortes, selon la
une semaine, éclosion législation locale) :
M E S S IA E N C . - M . , 1 9 8 9 . Le p o t a g e r
des larves sans patte, - Curater
t r o p i c a l . C o l l e c t i o n T e c h n iq u e s v iv a n te s , à tête rougeâtre (carbofuran 5 %),
ACCT, CILF, PUF. Paris, France, ACCT, 580 p. et corps blanc. 2 kg pour 0,1 ha
Le stade larvaire dure en épandage
PURSEGLOVE J. W ., 1968. Tro pical crops localisé ;
15 à 20 jours.
Dicotyledons. Longman G ro up Limited, Burnt N ouvelle génération - Lida Flow ou
M i l l , H a r l o w , Essex, G r a n d e - B r e t a g n e , toutes les 4 à 6 semaines Insectol 75 Flo
p. 78-88. selon la température (lindane 75 %),
(3 générations peuvent 180 cm 3 dans
REBOUL J.-L., 1985. Trava ux e xpérim en­ se développer par 100 I d'eau
taux conduits sur la patate douce en Polynésie cycle de culture). pour 0,1 ha.
fra nça is e . In A ctes du 7e s y m p o s iu m de la 2. A dulte 4 mm de long,
Société internationale pour les plantes à tub er­ trappu, brun foncé à noir
c u le s t ro p ic a le s , G o sie r, G u a d e lo u p e , 1-6 Nématodes Tubercules déformés Curater Partout.
ju ille t 1985. Paris, France, INRA, p. 715-728. (M eloidogyne sp.) et crevassés. (cf. charançons).

Agriculture et développement ■ n° 3 - Août 1994


patate douce

Un exemple :
la patate douce en
Nouvelle-Calédonie
La patate douce est produite dans les
j a r d i n s m é la n é s ie n s et d a n s les
e x p lo ita tio n s m écanisées, to u t au
long de l'année (figure 8). Les varié­
tés locales se c o m p o r te n t so uve nt
mieux en saison fraîche qu'en pério­
de e s tiv a le , p e n d a n t la q u e lle les
jo u r s lo n g s et le c l i m a t c h a u d et
h u m id e fa vorise la croissance des
Figure 8. La Nouvelle-Calédonie.
parties aériennes au d é trim e n t des
tubercules. La croissance est ralentie
en saison fraîche. Pour une même
variété, le cycle peut durer un mois
supplémentaire pour une plantation
en j u i l l e t , par r a p p o r t à c e lle de
décembre. Avec les variétés locales,
la p é rio d e de p la n ta tio n t r a d itio n ­
n e lle est l 'a u t o m n e ( m a r s - m a i)
c o r r e s p o n d a n t à u ne c u l t u r e de
saison fraîche (figure 9). ; 3 1 '
n°48 Cari
La patate douce est p rin c ip a le m e n t
Patte de poule
affectée par la m aladie de la petite
feuille, les charançons et la gale.

n°69 Nigeria

— ■ Température (moyenne mensuelle) Culture saison chaude (contre-saison)


4
] Précipitations mensuelles Culture saison fraîche

n°56 Cari carotte

Figure 9. Diagram m e om brotherm ique (moyenne 1 960-1 990) à La Foa Figure 10. Quelques variétés de patate
en Nouvelle-C alédonie (côte ouest ; altitude 20 mètres) et exemple de calendrier douce cultivées en Nouvelle-Calédonie,
cultural. Avec des variétés plastiques, la plantation peut être continue. C liché P. Vernier

A griculture et développement ■ n° 3 - A oût 1994


patate douce

Les variétés en Nouvelle-Calédonie


Quelques variétés traditionnelles à cycle long (180 jours en saison fraîche).
- Uvea, peau violette, chair rose ;
- lapon, peau rose, chair blanche ;
- Erena, peau rouge, chair blanc marbré ;
- Kumala, peau claire, chair blanche.

Nom local (cultivar) Peau Chair Consistance du tubercule Cycle (jours) Observations
après cuisson à l'eau
Les variétés locales recommandées pour la culture en saison fraîche, plantation des boutures d'avril à août (figure 10).

3 mois peau blanche jaune clair blanche molle 105-120 -


Cari-patte de poule jaune jaune molle 110-120 lianes courtes ;
à récolter précoce
sinon éclatement
des tubercules
Peau-rouge Mégélé rouge crème marbré rouge ferme 105-120 tendance à
l'éclatement ; éviter
les sols lourds et
l'excès d'humidité
en fin de cycle
Cari-carotte jaune orange ferme 115-125 reprise parfois
difficile ; sensible
aux charançons

Les variétés (introduites par le CIRAD) recommandées pour la culture en saison chaude et humide, plantation des boutures entre
octobre et février (figure 10).

Cari-carotte jaune orange ferme 105-110 culture toute saison

Fidji (TIS 2498) rosé blanche ferme 120 longues lianes


et grosses feuilles,
très couvrantes

Papouasie-
Nouvelle-Guinée
(L 329) rose blanche très ferme 120
Nigeria (Tib 2) blanche jaune molle 120 reprise parfois
difficile, goût de
chataîgne, sensible
aux défoliateurs

A griculture et développem ent ■ n° 3 - A oû t 19 9 4


patate douce

Résumé... Abstract... Resumen


P. VERNIER, D. VARIN - La culture de la patate P. VERNIER, D. VA RIN - Cultivation of sweet P. VERNIER, D. VARIN - El cultivo de la batata.
douce. potato. La batata IIpomoea batatas (L.) Lamarck, familia de las
La patate douce (Ipomoea balatos (L.) Lamarck, famille S w eet p o ta to ( I p o m o e a b a lo t a s ( L .) L a m a rc k , convolvuláceas) es una liana herbácea vivaz cultivada
des convolvulacées^ est une liane herbacée vivace cultivée C o n v o lv u lo c e o e ) is a p e re n n ia l h e rb aceo u s vin e como planta anual. Se adapta a las zonas tropicales
comme une plante annuelle. Elle est adaptée aux zones cultivated as an annual. It is suited to the humid tropics húmedas, pero puede ser cultivada en las regiones
tropicales hum ides, mais peut être cultivée dans les but can be grown in southern tem perate regions. The templadas meridionales. Sus tubérculos, y a veces sus
régions tempérées méridionales. Ses tubercules, et parfois tubers and sometimes the leaves are eaten. It is a short hojas, se consumen. Esta planta de días cortos requiere
ses feuilles, sont consommés. Cette plante de jours courts photoperiod plant and requires ample sunlight and an mucho sol y una te m p e ra tu ra m ed ia de 2 4 ° C . La
dem ande un bon ensoleillem ent et une tem p ératu re a v erag e te m p e ra tu re of 24 » C . Planting is by stem plantación se efectúa por esqueje de tallos en un suelo
moyenne de 24 °C. La plantation s'effectue par boutu­ cuttings in deeply dug and ridged soil. Fertilisation preparado por labranza profunda y en caballones. La
rage de tiges dans un sol préparé par un labour profond depends on the variety. Weeding is necessary during the fertilización depende de la variedad. La escardadura es
et un billonnage. La fertilisation dépend de la variété. Le early weeks. Control of pests (especially weevils), fungal necesaria durante las primeras semanas de cultivo. La
désherbage est nécessaire les prem ières semaines de an d v iru s diseases is by chem ic al s p ra y in g and lucha contra las plagas (especialmente los gorgojos), las
culture. La lutte contre les ravageurs (charançons en parti­ appropriate cultural techniques. The crop cycle varies enferm edades criptogámicas consiste en tratamientos
culier), les maladies cryptogamiques et virales consiste en from three and a half months for bred varieties to eight químicos y técnicas de cultivo apropiados. El ciclo de
des traitements chimiques et des techniques culturales months for local varieties. Tuber yields are about 40 to cu ltivo v a r ia e n tre tres meses y m e d io , p a ra las
appropriées. Le cycle de culture varie de 3 mois et demi 50 tonnes per ha from the former and 5 to 10 tonnes v a rie d a d e s seleccio nad as, y ocho meses p a ra las
pour les variétés sélectionnées à 8 mois pour des variétés per ha from the latter. The tubers can be stored for variedades locales. La cosecha de los tubérculos es de 40
locales. La récolte de tubercules est de l'ordre de 4 0 à period s ra n g in g fro m a few w eeks to six m onths a 50 toneladas para las primeras y de 5 a 10 toneladas
50 tonnes pour les premières et de 5 à 10 tonnes par according to the technique used. An example of sweet por he ctárea p a ra las segundas. Los tubérculos se
hectare pour les secondes. Les tubercules se conservent po tato c u ltivatio n conditions in New C a led o n ia is conservan entre unas semanas y seis meses, según los
de qu elques sem aines à 6 mois selon les m éthode s métodos empleados. Se da un ejemplo de condiciones de
em ployées. Un e xem p le de conditions de culture de Keywords: sweet potato, Ip o m o e a batatas, cultural cultivo de la batata en Nueva Caledonia.
la patate douce est donné pour la Nouvelle-Calédonie. technique, weeding, pest, disease, preservation, variety, Palabras clave : batata, Ipomoea batatas, técnica de
M o ts-clés : Ip o m o e a b a to tas, te c h n iq u e c u ltu ró le , production, tropical region, New Caledonia. cultivo, escardadura, plaga, enfermedad, conservación,
désherbage, ravageur, maladie, conservation, variété, variedad, producción, región tropical, Nueva Caledonia.
production, région tropicale, Nouvelle-Calédonie.

A griculture et développement ■ n° 3 - A oû t 1 9 9 4

Vous aimerez peut-être aussi