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Machines thermiques
et systèmes de production
d'énergie électrique
Réf. Internet : 42167
III
Cet ouvrage fait par tie de
Machines hydrauliques, aérodynamiques et
thermiques
(Réf. Internet ti151)
composé de :
Machines hydrauliques et thermiques : fondamentaux Réf. Internet : 42171
et concepts innovants
Stockage et transfert des fluides des machines hydrauliques Réf. Internet : 42174
et thermiques
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Machines hydrauliques, aérodynamiques et
thermiques
(Réf. Internet ti151)
Georges DESCOMBES
Maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM),
chercheur au CNAM et au Laboratoire de mécanique physique de l'université
Pierre et Marie Curie (Sorbonne Université)
Pierre DURET
Directeur Motorisations et Mobilité Durable - IFP School
Michel FEIDT
Ingénieur, docteur ès sciences, professeur à l'université Nancy 1 Henri-
Poincaré, ingénieur physicien de l'Institut national des sciences appliquées de
Lyon (INSA)
Renaud FEIDT
Président de INVIVO Consulting sas (expertises et optimisations industrielles),
ingénieur en énergétique diplômé de l'École polytechnique de Nantes
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Claude ADES
Pour l’article : RE231
Quentin BADEY
Pour l’article : RE231
George DARIE
Pour l’article : BM4189
Charles DELACOURT
Pour l’article : RE231
Bruno FACCHINI
Pour les articles : BM4565 – BM4566 – BM4567
Luca INNOCENTI
Pour l’article : BM4566
Yves LORANCHET
Pour l’article : B4425
Renaut MOSDALE
Pour l’article : BM4850
Henri-Pierre RAMELLA
Pour l’article : BM4186
Michel VINCENT DE PAUL
Pour les articles : BM4560 – BM4561
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VI
Machines thermiques et systèmes de production d'énergie
électrique
(Réf. Internet 42167)
SOMMAIRE
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VII
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Machines thermiques et systèmes de production d'énergie
électrique
(Réf. Internet 42167)
Q
1– Turbines à vapeur Réf. Internet page
2– Turbines à gaz
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Y
Q
QP
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bmTQXV
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 186 − 1
QQ
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bmTQXV
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BM 4 186 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
QR
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bmTUVP
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 560 - 1
QS
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bmTUVP
■ Cet article, bien que général, est plus orienté vers les turbines à vapeur, les
aspects plus particulièrement liés aux turbines à gaz étant traités dans l’article
« Turbines à gaz aéronautiques et terrestres ».
Après avoir expliqué le fonctionnement de ces turbines, notamment celui des
turbines axiales plus simples à exposer, on insistera sur les pertes et les moyens
de les réduire. Si les codes de calcul actuels, qui ne sont pas décrits ici, permet-
Q
tent de prévoir de plus en plus correctement l’écoulement, la détermination des
pertes est encore assez imprécise du fait de la nécessité de maillages extrême-
ment fins, mais surtout de la modélisation encore imparfaite de la turbulence.
Aussi est-il nécessaire, ne serait-ce que pour « comprendre » les calculs, et
pour éviter certaines erreurs, de connaître les phénomènes physiques qui régis-
sent le fonctionnement de ces machines.
Nota : l’article « Turbines à fluide compressible » fait l’objet de plusieurs fascicules :
BM 4 560 Conception et fonctionnement
BM 4 561 Pertes et moyens de les réduire
Les sujets ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur devra assez souvent se reporter à l’autre fascicule. Le
numéro de fascicule est suivi du numéro de paragraphe ou de figure.
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QT
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Notations et symboles
Symbole Définition Symbole Définition
Q
Cf coefficient de frottement V* vitesse fictive représentant la chute disponible
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 560 - 3
QU
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bmTUVP
Q
On rappelle les équations de l’écoulement supposé station-
naire, sous leur forme la plus simple, c’est-à-dire monodimension- appelée rothalpie, qui se conserve, comme on le déduit des équa-
nelle, pour préciser les notations et les hypothèses. tions (5) et (6).
a) Conservation du débit-masse Qm d’un fluide de masse d) Le deuxième principe de la thermodynamique peut
volumique ρ qui passe au travers d’une surface S normale à s’exprimer par la relation :
l’écoulement :
dp
Qm = ρVS (1) d h = T d s + ------- (7)
r
La vitesse de l’écoulement V peut s’exprimer en fonction du nom-
bre de Mach M et le débit prend alors la forme : où la variation d’entropie ds est due soit à des échanges de chaleur
dq soit à des pertes df :
p*
Q m = g (M ) ---------- S (2)
T* T d s = d q + df (8)
où En écoulement adiabatique :
g+1 dq = 0
Ð --------------------
g gÐ1 2ö 2 ( g Ð 1 )
g (M ) = -- M æ1 + ------------ M et la variation d’entropie est liée uniquement aux pertes.
r è 2 ø
pour un gaz parfait, e) Enfin, il existe un certain nombre de relations liant les
avec r constante des gaz (= cp – cV), variables d’état.
γ exposant isentropique (= cp /cV)
■ Pour un gaz parfait à capacités thermiques massiques constan-
cp et cV étant les capacités thermiques massiques (ou chaleurs spé- tes, on a :
cifiques suivant le terme couramment utilisé), respectivement à
pression et volume constants ; p
--- = rT (9)
p* et T * sont les pression et température d’arrêt, c’est-à-dire les r
pression et température mesurées par une sonde fixe faisant face à
l’écoulement, en supposant, pour la pression, que le ralentissement h = cp T (10)
du fluide se fasse de façon isentropique.
p s
b) Théorème des quantités de mouvement : il exprime que ----g- = k exp æ ------ ö (11)
la résultante des forces extérieures à un volume limité par une sur- r ècVø
face S est égale à la variation du débit de quantité de mouvement à p
travers la surface : La relation (11) entraîne que ----g- reste constant pour un écoule-
ment isentropique. r
ò rV V × n
S
( )d S (3) À partir de la relation (10), on peut écrire la température d’arrêt :
V2
n étant la direction normale à la surface S. T * = T + ---------
2 cp
On utilise surtout sous la forme énergétique d’Euler donnant le
travail recueilli sur l’arbre par unité de masse de fluide (> 0) : La vitesse du son :
τ = U1Vu1 – U2Vu2 (4)
a = æ ¶------
pö
-
2 2 2 2 2 2 è ¶ rø s = Cte
U1 Ð U2 V 1 Ð V 2 W 1 Ð W 2
t = -------------------- + ------------------- Ð ----------------------- (5)
2 2 2 peut s’écrire d’après (11) :
avec U, V, W respectivement vitesse d’entraînement, vitesse abso- gp
lue et vitesse relative du fluide ; les indices 1 et 2 sont respective- a = ------
r
ment relatifs à l’amont et à l’aval de la roue (l’amont de la roue
correspondant à l’entrefer de l’étage) et l’indice « u » est relatif à la et d’après (9) :
direction tangentielle.
a = grT
c) La conservation de l’énergie, ou premier principe de la
thermodynamique, s’écrit : d’où la relation entre températures d’arrêt et statique en fonction du
t = h 1* Ð h 2* (6) nombre de Mach :
T* gÐ1
en l’absence d’échange de chaleur, c’est-à-dire pour un écoulement ------ = 1 + ------------ M 2
T 2
adiabatique, hypothèse que l’on supposera réalisée dans la suite de
cet article. et, en utilisant (11) sous sa forme isentropique et (9), les expres-
L’enthalpie d’arrêt massique h* s’écrit, en l’absence de forces sions connues pour les pression et masse volumique d’arrêt
volumiques : isentropique :
V2 Ðg
h * = h + ------ ------------
gÐ1
2 p gÐ1 r g
------ = æ 1 + ------------ M 2ö = æ -----*-ö
p* è 2 ø èr ø
avec h enthalpie massique.
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BM 4 560 - 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
QV
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de paragraphe ou de figure.
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QW
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Q
D t = -------2 Ð ------ ( 1 Ð hC R ) = -------2 Ð -------------------- (h2' Ð h 2 )
à gagner » 2 2 2 hC R
On cherche, lors de la conception d'un étage isolé ou d'un dernier Si le rendement h peut être considéré comme constant le long de
étage, à minimiser cette énergie cinétique de sortie pour les condi- la chute supplémentaire, on peut écrire :
tions normales de fonctionnement. On peut ensuite en récupérer
d h = h d hs
encore une partie en disposant, à la suite de l'étage, un diffuseur.
soit, d’après l’équation (7) [cf. BM 4 560 § 1] :
1.1.1 Rôle du diffuseur et énergie récupérable dp
d h = h -------
r
■ Un diffuseur est un conduit dessiné de façon que le fluide ralen-
Si le gaz peut être considéré comme parfait, les équations (9) et
tisse et donc, en subsonique, qu'il subisse une recompression.
(10) (cf. BM 4 560 § 1.1) conduisent à :
La pression juste à l'aval de l'étage sera donc inférieure à la pres-
n
sion d'échappement fixée (figure 1). Le diffuseur va ainsi créer une ---
r T2 2
dépression derrière la roue et ainsi augmenter la chute de l'étage. ------2- = æ -------ö
r2' è T 2' ø
■ Soient p2 et V2 la pression et la vitesse en sortie d'étage en pré-
où
sence du diffuseur et p2' , V2' ces mêmes quantités en l'absence du
diffuseur. On supposera que la pression est aussi égale à p2' en sor- n g
--- = --------------------- Ð 1
tie du diffuseur où la vitesse est V ''2 . 2 h(g Ð 1)
L'efficacité de ce diffuseur est définie par un coefficient de Le rendement s’écrit aussi :
récupération : ¢ ¢
1 Cp T2 æT------- 2 æT
D h ds h = ------- -------------
- 2
Ð 1ö = ---------------------------2- 2
------- Ð 1ö
C R = ------------- CR V 2 ¤ 2 è T2 ø è T2 ø
2
- 2 ( g Ð 1 ) M2
V2 ¤ 2
d’où :
On voit que l'énergie récupérable est (figure 1) : T 2¢ gÐ1 2
------- = 1 + ------------ M 2 h C R
T2 2
2 2
V' æ V ö
D t = h2' + -------2 Ð ç h 2 + -----2-÷ Le travail récupéré peut alors être mis sous la forme :
2 è 2ø
gÐ1 2 –n
Dt
------2 = hC R Ð 1 + æ 1 + ------------ M 2 hC Rö
è 2 ø
V2
------
2
h n(g Ð 1) 2
» hC R æ 1 Ð --------------------- M 2ö
è 2 ø
gÐ1 2
lorsque l’on peut considérer que ------------ M 2 hC R est petit devant 1.
2
La part d'énergie cinétique récupérée est sensiblement propor-
tionnelle à h CR et diminue lorsque le nombre de Mach de sortie
p2' augmente.
V21'2 ∆τ En valeur absolue, le travail récupéré passe par un maximum en
V2''2
h2'' 2 fonction de M2 , comme on le voit sur la figure 2, où l'énergie récu-
2 Pertes dans
le diffuseur V 2 pérable est rapportée à l'enthalpie de sortie.
2
h2' ∆hdS 2
1.1.2 Coefficient de récupération
h2 ■ Ce coefficient a une valeur maximale dépendant du rapport des
Recompression dans sections d'entrée S et de sortie S " du diffuseur, et très légèrement
p2 le diffuseur du nombre de Mach :
S 2 1
s C Rmax = 1 Ð æè ------öø ---------------------------------------------------------------- -
S '' 2
------------
g Ð 1 g Ð 1
æ 1 + ------------ M 2 C ö
è 2 2 Rmaxø
Figure 1 – Ligne de détente avec et sans diffuseur
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BM 4 561 - 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
QX
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2
Cependant, la recompression, lorsqu'elle devient assez forte, va V ''
C R + z d + --------2 = 1
provoquer un décollement du fluide de la paroi, ce qui va réduire la V
section efficace de sortie et donc le coefficient de récupération.
■ Des abaques ont été déterminés expérimentalement, donnant CR, 2
V ''
et également le rendement hD du diffuseur, en fonction des para- L'énergie cinétique de sortie -------- augmente en général avec la
2
mètres géométriques de diffuseurs axiaux coniques (figure 3
perte, ce qui accentue la diminution de CR .
extraite de [7]).
En fait, pour un diffuseur axial, la forme conique n'est pas la géo-
métrie qui donne un CR maximal. On trouvera dans [8] une méthode ■ CR peut aussi être influencé par la forme de l'enceinte d'échap-
pour optimiser un échappement axial. pement. Si celle-ci est une volute de dimension limitée raccordée à
une tuyauterie, sa forme peut imposer une courbure aux lignes de
■ Pour les diffuseurs axiaux – radiaux annulaires où, en plus de courant, d'où un gradient de pression qui peut augmenter la perte
la recompression, le diffuseur doit assurer le changement de direc- due à l'élargissement brusque à la sortie du diffuseur ; mais, par
tion du fluide, le coefficient de récupération sera de 20 à 40 % plus ailleurs, cette courbure peut faire recoller le fluide sur la paroi
faible. convexe du diffuseur.
3
0,
0,75
2
0,
L 0,7
6
5
75
0,
0, 0,65
1 7 0,6
0,
8
0,55
0,
0,8
0,8 5 0,5
0, 8
85
0,6
0,
0,45
0,5
0,4 0,4
0,3 0,35
0,9 0,3
0,2 0,25
5 0,2 CR
0 ,9
ηD
0,1
0,3 0,4 0,6 0,8 1 2 3 4 6 8 10 20 30 40
L /R 1
Figure 3 – Coefficient de récupération
des diffuseurs axiaux coniques [7]
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,,,
TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE _______________________________________________________________________________________________________
ζd
,,,
,,
,,,
,,,,,
,
ζd (α = 90¡)
2
1,8
1,6
,,,,,
1,4
1,2
20 40 90 -- α2 (¡)
1
0,8
a
1.2 Limitation des fuites : garnitures où qth est calculé en supposant l'écoulement isentropique jusqu'au
d'étanchéité rétrécissement où est censée régner la pression aval ; le coefficient
Cd rend compte des différences avec l'écoulement réel ; il dépend
un peu du rapport de pression P et surtout de la forme de la léchette
Des fuites se produisent : (figure 8 extraite de [11]).
— entre le corps de la turbine et l'arbre ; ■ Pour plusieurs léchettes, la formule n'est plus valable et il faut
— à la base des aubages fixes ou des diaphragmes ; le fluide pas- procéder par itérations. En fait, dans les applications courantes, il
sant par le jeu n'est pas accéléré, et même s'il est réintroduit en y a plusieurs rétrécissements de section et les sauts de pression
amont des aubes mobiles, il produira peu de travail ; au travers d'un rétrécissement sont faibles. On peut alors utiliser
— au sommet des ailettes mobiles. une formulation simple proposée par Stodola. Si pi est la pression
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RP
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Diffuseur à aspiration
Taux d'aspiration
Dans un tel diffuseur (figure 6b), le but n’est pas d’aspirer la
couche limite de la paroi convexe, mais de repousser la recom-
pression au sein du fluide, l’écoulement étant accéléré le long
Région stable
de la paroi pour éviter tout décollement, comme cela se produit
dans les diffuseurs conventionnels (figure 6a). L’aspiration per- V0
Q
met, en effet, de donner une courbure importante à la paroi,
d’où création d’un gradient de pression normal à cette paroi ; Région métastable
il y a alors une recompression sur la ligne de courant EN alors
que sur la paroi (AM) le fluide est accéléré, ce qui permet d’évi-
ter qu’il ne décolle.
Pour fonctionner correctement, il faut un taux d’aspiration
minimal (figure 7). Ce taux minimal dépend beaucoup de la
Région instable
forme de l’entrée de la fente d’aspiration ; pour pouvoir obtenir
des valeurs assez faibles, de l’ordre de 5 % du débit total, il faut
en particulier que l’angle bf (figure 6b) soit de l’ordre de 100 à V0
120° [10]. La paroi à l’aval de la fente doit être légèrement
décalée de façon que les décollements susceptibles d’apparaî-
tre dans la zone de forte courbure aux plus faibles taux d’aspira- Vitesse d'entrée V0
tion soient « avalés » dans la fente. De tels diffuseurs
permettent d’obtenir des coefficients de récupération élevés :
CR » 0,9 CRmax Figure 7 – Domaines de fonctionnement d’un diffuseur à aspiration
et donc des gains de puissance non négligeables.
Prenons, par exemple, le cas d’une turbine nucléaire de
, ,
1 500 MW et supposons qu’un diffuseur à aspiration conduise à
hCR = 0,6 (avec h = 0,9) :
— pour l’échappement du corps moyenne pression, où la
vitesse de sortie est de l’ordre de 125 m/s, le gain de puissance
,
,,,
Cd
(avec un débit de 1 485 kg/s et g = 1,3) est de 6,6 MW ;
— pour la sortie basse pression (avec V2 = 240 m/s et g
1
» 1,1), le gain global pour les 6 échappements serait d’environ
∆ ∆
, ,
12 MW ; mais, lorsque le nombre de Mach de sortie est assez
élevé, il devient plus difficile de dessiner un tel diffuseur, car
l’accélération sur la paroi convexe peut conduire, vers la zone de
forte courbure, à l’apparition d’ondes de choc, d’où un décolle- 0,95
,,,,
ment avant la fente et un mauvais fonctionnement du diffuseur.
∆ ∆
,,,
,,
0,90
,,, ,,,,,
,,,,, ,
∆ ∆
,,,,,
,,, ,,,,,
,,,
,
F
B D 0,85
CS
,,,,,
,,, ,,,,,
,,,
R B
M n ∆
N
,,,,,
,,,,,
βf 0,80 j
A A
E
p0
,,,,,
,,,,,
p0
0,75
p p
p0* p0* S
p1s p1s D
Recompression F 0,70
isentropique N
B ρV 2
p0 A A ∆p = uMNu
R
Recompression réelle E C
M B 0,65
0 1 2 3 4 5 6 7 j
m m
∆
a diffuseur conventionnel b diffuseur à aspiration
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RQ
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bmTUVQ
statique au droit du i ième rétrécissement et p *i la pression totale En fait, lorsqu'il y a plusieurs rétrécissements, on constate que a
moyenne dans la chambre qui suit (figure 9), on écrira, en négli- dépend peu de P (sauf si sa valeur devient très faible), mais peut
geant l'effet de la compressibilité : dépendre de façon notable de ReL.
1 2 On a montré (figure 11) que a dépendait du paramètre ReL /(jeq/L),
p*i = p i + 1 + --- r i + 1 V i + 1 l'évolution pouvant changer de sens suivant la valeur du jeu équiva-
2
lent. Il faut donc se méfier, pour les petites machines ou lorsqu'on
On supposera que, au passage de chaque léchette, l'écoulement cherche à déterminer les performances des grosses turbines à partir
subit une perte proportionnelle à son énergie cinétique, d'où :
Q
de turbines d'essais en laboratoire.
1 2 Les différents types de garniture sont plus ou moins sensibles à
p*i = p i + ( 1 Ð k i ) --- r i V i cet effet Reynolds.
2
,,,,,,,
On posera : ■ Pour les garnitures placées au sommet des ailettes mobiles, le
2 2 2 coefficient de débit a est indépendant de la vitesse de rotation (voir
Vi = bi ( Vi d ) par exemple [12]).
où V i d est la vitesse moyenne débitante.
,,,,,,,
p
Le calcul, supposant la loi approchée -----i = Cte , et la variation de 1 i i+1 z
ri
pression d'une chambre à l'autre faible, conduit à l'expression :
p*f p*1 p* p*
z
i
aj ref P f*
- p D -------------
q = ----------- 1ÐP2 Vi
z rT f*
D p1 pi pi + 1 pz
p* j1 ji ji + 1
où P = -----z-
p*f
,,,,
,,
p*f pression génératrice au niveau de la fuite
z 2
z ki b i
et --------------
2 2
- = å ----------
2
Figure 9 – Garniture à plusieurs rétrécissements
a j ref i=1 ji
,,,,
,,
z étant le nombre de rétrécissements.
● Si les jeux ji sont égaux, on prendra j ref = j i
z ja jeq
z 2
d’où : -----2- = å ki bi
a i=1
D
Si, de plus, l'écoulement est le même à chaque rétrécissement, le
coefficient moyen a est égal au coefficient de chaque rétrécisse-
ment.
● Si les aires ne sont pas égales, mais si l’on peut considérer que
les ki et bi sont voisins pour chaque rétrécissement, on peut alors Figure 10 – Entrée dans la garniture d’étanchéité au sommet
z d’une ailette
1 1 1
- = --- å ---2-
définir un jeu équivalent par : ------
2 z
j eq i = 1 ji
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RR
Machines thermiques et systèmes de production d'énergie
électrique
(Réf. Internet 42167)
1– Turbines à vapeur R
2– Turbines à gaz Réf. Internet page
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RS
R
RT
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bTTRU
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 4 425 − 1
RU
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bTTRU
R — un compresseur d’air CR ;
— une chambre de combustion CC dans laquelle est introduit un
combustible liquide ou gazeux qui, en brûlant, consomme partiel-
lement l’air amené par le compresseur et élève la température de
ce mélange air-gaz de combustion, ce qui augmente en même temps
son volume ;
— une turbine TU, de même principe qu’une turbine à vapeur,
dans laquelle le mélange air-gaz sortant de la chambre de combus-
tion à la pression obtenue après compression se détend dans plu-
sieurs étages pour produire de l’énergie mécanique Ch. Cette énergie
sert à entraîner le compresseur d’air et à fournir à l’arbre une puis-
sance utilisable, recueillie par exemple par un alternateur.
Du fait de cette double fonction, les étages destinés à l’entraî-
nement du compresseur peuvent être séparés des étages produi-
sant la puissance récupérable sur l’arbre ; on a alors une turbine à
deux arbres (figure 1b). On verra au paragraphe 3.2, les avantages
et inconvénients de la turbine à un arbre et de celle à deux arbres.
Le mélange air-gaz de combustion, appelé gaz d’échappement,
sort de la turbine à des températures relativement élevées (450 à
550 oC) et peut donc alimenter un échangeur de chaleur destiné à
produire un fluide thermique utilisable tel que de la vapeur (§ 3.1).
1.2 Turbines à gaz dérivées de l’aviation Figure 1 – Turbines à gaz à un arbre et à deux arbres
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B 4 425 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
RV
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bTTRU
1.4 Utilisation des turbines à gaz pulsion, car elles permettent d’obtenir de grandes puissances avec
des poids et dimensions faibles par rapport à ceux des moteurs
pour la propulsion (pour mémoire) diesels.
L’utilisation de la turbine à gaz dans l’aviation (avions, hélicop- Le but de cet article n’étant pas d’étudier en détail la turbine à
tères) est bien connue. Dans le domaine des transports civils et gaz mais d’analyser ses critères d’utilisation dans l’industrie, le lec-
militaires, les turbines à gaz sont également utilisées pour la pro- teur le souhaitant peut se reporter à l’article Turbines à gaz aéro-
nautiques et terrestres [B 4 410].
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RW
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RY
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R
compresseur
cp J · kg–1 · K–1 capacité thermique massique sous
pression constante fluide de
refroidissement/écoulement
cv J · kg–1 · K–1 capacité thermique massique sous transversal
volume constante cc chambre de combustion
f facteur de récupération ccom cycle combiné
h W · m–2 · K–1 coefficient d’échange thermique con condensation
convectif e sortie
J · kg–1 enthalpie massique ex exergétique
f combustible
PCI J · kg–1 pouvoir calorifique inférieur
film cooling
L J· kg–1 travail massique g gaz chauds
m kg · s–1 débit id idéal
Ma nombre de Mach in entrée
m section de sortie, modèle de
Nu nombre de Nusselt transferts de la transformation de
refroidissement (figure 4)
p Pa pression
valeur moyenne
Pr nombre de Prandtl M mélange
Q W puissance thermique max maximum
Qf W puissance thermique fournie nc sans refroidissement
out sortie
Re nombre de Reynolds
p pompage
S J· K–1 entropie r réel
St nombre de Stanton s statique
st stœchiométrique
T K température
T cycle supérieur
Ts K température moyenne entropique st stœchiométrique
W W puissance vap vapeur
w W · kg–1 · s–1 puissance massique st stœchiométrique
x section d’entrée, modèle de
yc cc /cx transferts de la transformation de
α rapport entre débit de l’air et débit refroidissement (figure 4)
du combustible
β rapport de compression
γ rapport des capacités thermiques
massiques sous pression et sous 1. Évolution des turbines à gaz
volume constant
Δ variation Le rendement de conversion du cycle thermodynamique
théorique de Joule-Brayton (figure 1), qui est à la base du fonction-
εh efficience de l’échange thermique nement des turbines à gaz, dépend uniquement du rapport (ou
taux) de compression β (§ 2, figure 2 – équation (1)). De ce fait, et
η rendement
même si l’énergie produite dépend aussi du rapport des tempé-
efficacité du film cooling ratures extrêmes τ (équation (2), figure 2), on peut aisément
constater que l’évolution des moteurs aéronautiques s’est toujours
ρ kg · m3 masse volumique fondée sur l’accroissement de ce taux de compression. En effet,
τ température maximale l’étude du cycle réel (figure 3) de fonctionnement de la turbine à
adimensionnée gaz met en évidence que l’accroissement du rendement comme
celui de la puissance de la machine, dépend aussi, et sans équi-
ϕ efficacité de l’échange thermique voque, de l’augmentation de la température maximale du cycle
ψ facteur d’équivalence (§ 2, équation (3) – figure 4). C’est pour cela que l’accroissement
progressif du taux de compression a toujours été accompagné
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SP
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T 3 Lu/(cpT1) 0,8
2 τ =6
ηréel
τ =5
τ =4
τ =3 0,6
1,6
1,2 0,4
τ
=
6
4 0,8 0,2
τ
=
5
R
τ=
2 0,4
4
0
τ=
3
0
1
0 50 100 150 200 250
β
S
0,4 0,2
un excès d’air afin de protéger la chambre de combustion et les pre-
4
τ=3
miers étages de la turbine qui sans cela seraient exposés à des tem-
0 0 pératures trop élevées pour la tenue en température de ces
0 100 200 300 400 500 600 composants métalliques. Alors qu’en conditions stœchiométriques
β la température pourrait atteindre, voire dépasser, 2 500 K, dans les
premières applications aéronautiques la température maximale
dépassait à peine 1 000 K. Ainsi, la nécessité d’accroître les per-
Figure 2 – Évolutions du travail et du rendement avec i formances de la turbine à gaz par une augmentation de son
pour plusieurs valeurs de { maximum de température a nécessité des recherches dans le secteur
métallurgique pour obtenir des alliages métalliques capables de
résister à des températures élevées sans compromettre les qualités
de fiabilité et de durée de cette machine. La possibilité d’améliorer
les propriétés de ces alliages, qui aujourd’hui utilisent surtout du nic-
T 3
kel et du cobalt, s’est révélée dès le début assez limitée (amélioration
de 2 à 3 K en moyenne par an au cours des 50 dernières années) pour
répondre complètement à la demande d’accroissement des perfor-
mances que le marché aéronautique d’abord et le marché industriel
ensuite demandaient. La recherche dans le secteur des matériaux
non métalliques, bien qu’entreprise dès le début de l’industrialisa-
tion de la turbine à gaz, n’a pas encore donné les résultats espérés à
cause d’une fiabilité insuffisante et de propriétés mécaniques
4 modestes. Il n’y a que récemment, et seulement pour le secteur
industriel, que l’on a assisté aux premières applications des maté-
riaux céramiques aux composants de ces machines.
2
Il est donc évident que la température maximale, qui désormais
atteint presque 2 000 K dans les applications aéronautiques et plus
de 1 700 K dans les applications industrielles, ne pourrait pas être
1 atteinte sans le refroidissement des parties les plus chaudes de la
turbine, ce qui rend encore plus complexe la réalisation de chambres
de combustion et des premiers étages de turbine fiables et durables.
S Ainsi, au cours des vingt dernières années, l’augmentation de la
température maximale du cycle, grâce à des systèmes de refroidis-
Figure 3 – Cycle thermodynamique de Joule-Brayton (réel) sement de plus en plus efficaces, a été de l’ordre de 10 à 15 K par an.
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SQ
R
SR
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our les aubages et les tuyères des premiers étages des turbines à gaz de
P dernières générations, on a mis au point des systèmes de refroidissement
très sophistiqués et d’efficacité élevée, capables de maintenir le composant à
une température compatible avec la tenue du matériau avec une consom-
mation réduite d’air de refroidissement.
Souvent ces techniques de refroidissement diffèrent selon le constructeur ou
la typologie de la machine. En outre, les systèmes de refroidissement sont
spécifiques à un constructeur et ne sont donc pas de notoriété publique. En
réalité des machines différentes, mais appartenant à la même classe techno-
logique, adoptent des techniques de refroidissement qui se ressemblent
beaucoup, même si elles sont réalisées par des constructeurs différents. En
définitive, on assiste à une certaine standardisation de la technologie de refroi-
dissement des aubages et tuyères.
L’étude relative à un aubage muni d’un système de refroidissement est
compliquée car il faut concilier les exigences liées au refroidissement de
l’aubage et celles dictées par les objectifs premiers du dimensionnement aéro-
dynamique de l’étage.
Nous étudierons ce point dans la dernière partie de ce dossier.
Pour les « Notations et symboles » se reporter au dossier [Doc. BM 4 566].
p。イオエゥッョ@Z@ッ」エッ「イ・@RPPU
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SS
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1. Refroidissement interne
pour aubages de turbine
Depuis les années 1960, l’évolution des techniques de refroidis-
sement a été importante (figure 1). Au début les aubages étaient
refroidis grâce à des tuyaux radiaux. Dans les années 1970, on a
mis au point des systèmes à alimentation multiple avec film
cooling. Pour les turbines à gaz actuelles, les techniques de
transferts thermiques externes par film cooling et par convection
interne ont été nettement améliorées : canaux multipasses avec
promoteurs de turbulence, ailettes fines du type aiguilles (ou pin
R
fin, terme anglais qui sera employé dans la suite de ce texte),
refroidissement par jets impactants.
1.1.2 Aubages
Les aubages du premier étage de la même turbine HPT (figure 3) Serpentins
sont refroidis par un système combiné de serpentins multipasses multipasses
avec promoteurs de turbulence (ou ribs en anglais), jets impactants Shower head
avec film cooling au LE et pins fins au TE. (§ 1.2.5)
Trou pour film cooling
Deux circuits séparés sont présents. Le premier est constitué par
trois branches de serpentin avec promoteurs de turbulence dont la
dernière alimente une série de trous pour jets impactants au LE. Le
réfrigérant est ensuite évacué grâce à une série de trous de film
cooling. L’autre circuit, toujours avec promoteurs de turbulence,
refroidit la partie postérieure de l’aubage et alimente un étage de
trous de film cooling avec canaux dotés de pins fins.
Film
cooling
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ST
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— équation de l’énergie :
Tubes
pn h + c------2- o ρ cA q = nQ ± ρ cA ω
2
d 2 r o dx (5)
R
mécanismes d’échange thermique et la dynamique des fluides de
la conduite, interviennent. La force de Coriolis, orthogonale à l’axe
de la conduite génère des flux secondaires qui augmentent
dx l’échange thermique sur les surfaces latérales de la conduite
elle-même. Les effets du flottement (Archimède), au contraire, sont
dus au fait que, en présence de rotation, le champ des forces
centrifuges, beaucoup plus grand que le champ gravitationnel,
rend significatif le flottement (buoyancy en anglais) des particules
d’air plus chaudes par rapport à celles plus froides.
x
1.2.1.2 Corrélations
Figure 5 – Volume de contrôle La résolution des relations (2) (3) et (5) demande naturellement la
connaissance de la contrainte de frottement à la paroi et de la chaleur
échangée. Elles peuvent être calculées au moyen des relations (4) et
1.2.1 Tubes (1) si les coefficients de frottement et d’échange thermique sont
connus. Ces grandeurs peuvent être obtenues par voie corrélative.
Les tubes sont le système de refroidissement le plus simple et le
plus économique, du point de vue de l’étude, comme de la réali- 1.2.1.2.1 Coefficient de frottement
sation. En général, on les obtient par électroérosion et ils peuvent
être disposés selon une direction radiale (par rapport à l’axe de rota- Le coefficient de frottement de Fanno f est fonction de la
tion de la machine) ou selon une direction axiale (sens de l’écoule- rugosité ε et du nombre de Reynolds, basé sur le diamètre hydrau-
ment). Dans le premier cas, le réfrigérant est évacué en tête de lique de la conduite :
l’aubage (figure 4) tandis que pour le second l’évacuation se fait par ρ cD h
le bord de fuite (TE), habituellement sur l’intrados du profil (PS). Re Dh = ---------------
- (6)
µ
La chaleur qui peut être extraite par les tubes n’est pas impor-
tante à cause de la faible valeur des coefficients d’échange ther- avec Dh (m) diamètre hydraulique = 4 A/P,
mique, même avec des débits d’air considérables. La faible µ (kg · m–1 · s–1) viscosité dynamique.
efficacité de refroidissement de cette solution n’en permet l’emploi
Parmi les nombreuses corrélations proposées pour le calcul du
que dans les étages d’entrée des corps basse pression où les
coefficient du frottement, basées sur la typologie de l’écoulement,
températures sont réduites.
trois des plus communes sont proposées dans la suite [3] :
— écoulement laminaire :
1.2.1.1 Équations caractéristiques
Nous référant à un volume de contrôle infinitésimal de longueur 16
f = -------------- (7)
dx (figure 5), le flux d’air à l’intérieur des tubes, monodimen- Re Dh
sionnel et stationnaire, est décrit par les équations suivantes [3] : — écoulement turbulent :
— équation de continuité :
2
Bp n oq
d (ρAc) = 0 (2) ε 5,74
f = 0,062 5 lg ------------------- + -------------- (8)
avec ρ (kg · m–3) masse volumique, 3,7 D h Re 0,9
Dh
A (m2) section de passage,
c (m · s–1) vitesse ; f = 0,046 Re–0,2 (9)
— équation de conservation de la quantité de mouvement :
On peut supposer que la transition du régime laminaire au
p – τ P + p ---------
- ± p A ω r q dx
dA régime turbulent a lieu pour Re égal à 2 300 environ.
d pp + ρ c 2 Aq = 2 (3)
dx
1.2.1.2.2 Coefficient d’échange thermique convectif
avec p (Pa) pression,
P (m) périmètre mouillé, Les corrélations pour le calcul du coefficient d’échange ther-
mique varient pour la conduite fixe ou en rotation. Dans le premier
ω (s–1) vitesse de rotation, cas, le nombre de Nusselt Nu est une fonction du nombre de
r (m) rayon, Reynolds Re et du nombre de Prandtl Pr :
dx (m) longueur de volume de contrôle infinitésimal,
cp µ
τ (Pa) force de frottement à la paroi par unité de surface ; Pr = -----------
- (10)
k
1 cp (J · kg–1 · K–1) capacité thermique massique à pression
τ = ----- ρ c 2 f (4) avec
2 constante,
avec f coefficient de frottement de Fanno = fD /4, k (W · m–1 · K–1) coefficient de conductivité thermique du
fD coefficient de frottement de Darcy ; fluide.
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SU
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3
ω2 r βρ 2 c p D h ( Tw – Tc )
Ra Dh = -------------------------------------------------------------------
- (12)
µk
avec β (K–1) coefficient de dilatation thermique ( 1/v ) ⋅ ( ∂v/∂T ) p ,
Pour les conduites fixes, on peut employer les corrélations Trous pour
suivantes : film cooling
— corrélation de Colburn (écoulements turbulents complè-
tement développés, L/Dh > 10) [4] : Inserts
0,8
Nu Dh = 0,023 Re Dh Pr 1/3 (13)
n o
0,8 Dh
Nu Dh = 0,036 Re Dh Pr 1/3 --------
- (14)
L
avec L (m) longueur de conduite.
Dans le cas de conduites radiales en rotation, le coefficient
d’échange thermique peut être évalué avec les corrélations sui-
vantes, selon le flux centrifuge ou centripète [6] :
– 0,186
n o
0,8 Ra D 0,33 Entrée d'air de refroidissement
Nu Dh = 0,022 Re Dh --------------h- Ro Dh (15)
2
Re Dh
Figure 6 – Exemple d’aubage refroidi par conduites avec inserts,
d’après [7]
0,112
n o
0,8 Ra D – 0,083
Nu Dh = 0,036 Re Dh --------------h- Ro Dh (16)
2
Re Dh
Écoulement
1.2.2 Conduites avec promoteurs de turbulence secondaire
Le refroidissement d’aubages et de tuyères de turbine avec
conduites munies d’inserts promoteurs de turbulence (ou turbu-
lateurs ou « ribs » en anglais) représente une évolution dans le Surface
domaine du refroidissement par tubes lisses. L’introduction supérieure fce
d’inserts génère une augmentation considérable du niveau de fco fco
turbulence, ce qui augmente les pertes de charge, mais permet fce Écoulement
d’augmenter considérablement le coefficient d’échange thermique. Entrée de
l'écoulement secondaire
Ainsi, avec des débits de fluide de refroidissement relativement
faibles, on améliore l’efficacité du refroidissement par rapport à la
conduite lisse. Il convient cependant de noter que la réalisation de Surface
conduites avec inserts est technologiquement plus complexe et inférieure Sortie de fce Force centrifuge
donc plus coûteuse. l'écoulement
fco Force de Coriolis
En général, les inserts sont employés dans le refroidissement
des aubages utilisant les systèmes multipass (figure 6). L’échan- Axe de rotation
geur forme un serpentin constitué à partir d’une série de conduites
à axe radial munies d’inserts, traversées par l’air de refroidis- Figure 7 – Flux secondaires dus aux effets de la rotation, d’après [8]
sement alternativement dans le sens centrifuge, puis dans le sens
centripète et connectées par des coudes, en général lisses. Les
serpentins sont habituellement situés dans la partie centrale de simultanée de conduites centrifuges et centripètes fait en sorte que
l’aubage où les limitations sur l’épaisseur du profil ne sont pas la force de Coriolis augmente alternativement l’échange thermique
restrictives et les sollicitations thermiques sont moins importantes sur la paroi de la conduite tournée vers le haut (sens de l’écou-
que sur le bord d’attaque. lement ou leading surface) et sur celle qui est tournée vers le bas
Comme on l’a rappelé dans le paragraphe 1.2.1.1, les effets dus (trailing surface) (figure 7) tandis que la force de flottement peut
à la rotation influencent les mécanismes d’échange thermique avoir soit le même effet (écoulement centrifuge), soit un effet
dans le cas des serpentins multipasses. En particulier, la présence contraire (écoulement centripète).
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SW
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1,2
Éjection du fluide
Nu/Nu de refroidissement
par le bord de fuite
1
0,8
Réseau d'aiguilles
pour l'amélioration
0,6
du transfert thermique
R
0,4
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Numéro du rang Refroidissement par impacts
Réseau à espacement régulier de jets internes
1,5 x /d 5 ; y/d = 2,5 ; b/d = 1 ; α = 0
Jet impactant
Figure 12 – Exemple de tuyère refroidie par jets impactants, d’après [16]
Dans le refroidissement par impact de jets, un ou plusieurs jets 1.2.4.2 Jet impactant dans un écoulement transversal
d’air à grande vitesse rencontrent la paroi à refroidir (figure 11).
Cette solution est sans aucun doute la plus efficace et permet Quand la solution des jets impactants est réalisée au moyen de
d’atteindre localement les coefficients d’échange thermique les batteries de trous, comme dans les tuyères, les performances de
plus élevés. La réalisation est simple et demande seulement un chaque jet diminuent par rapport au jet isolé à cause de la
plénum qui alimente une série de trous ou tuyères, dessinés et présence de l’écoulement transversal, généré par les jets situés en
distribués de manière optimale, qui est séparé de la surface qui amont. En effet, l’espace entre le plénum d’injection et la paroi
doit être refroidie par un espace. induit un écoulement orthogonal aux jets. Cet écoulement dévie
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SX
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SY
R
TP
Machines thermiques et systèmes de production d'énergie
électrique
(Réf. Internet 42167)
1– Turbines à vapeur
2– Turbines à gaz
S
3– Groupes auxiliaires, autres systèmes Réf. Internet page
Sur www.techniques-ingenieur.fr
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TQ
S
TR
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bmTQXY
1.
1.1
Situation actuelle.....................................................................................
Utilisation des combustibles fossiles.........................................................
BM 4 189 - 2
— 2
S
1.2 Caractéristiques des centrales thermiques ............................................... — 2
2. Cycles combinés gaz - vapeur .............................................................. — 3
2.1 Considérations thermodynamiques........................................................... — 3
2.2 Développement............................................................................................ — 3
2.3 Classifications .............................................................................................. — 3
2.3.1 Couplage thermodynamique............................................................. — 3
2.3.2 Mélange des fluides ........................................................................... — 3
3. Cycle combiné sans postcombustion................................................. — 5
3.1 Réhabilitation ............................................................................................... — 5
3.2 Études de cas ............................................................................................... — 5
4. Cycle combiné gaz - vapeur à postcombustion totale .................. — 7
4.1 Principe......................................................................................................... — 7
4.2 Réalisation d’unités nouvelles.................................................................... — 7
4.3 Réhabilitation ............................................................................................... — 8
5. Cycle combiné gaz - vapeur avec disposition parallèle ................ — 9
5.1 Principe......................................................................................................... — 9
5.2 Réhabilitation ............................................................................................... — 10
6. Étude de cas : unité de 100 MW .......................................................... — 10
Références bibliographiques ......................................................................... — 14
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TS
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S
en énergie en 2020. Total 8 610 100 13 529 100
Ces constatations restent valables pour la production de l’énergie tep : tonne d’équivalent pétrole ; 1 tep = 42 GJ/kg
électrique seule. Le tableau 2 indique la contribution des diverses
sources primaires d’énergie à la production d’énergie électrique
[D 3 900].
Tableau 2 – Contribution des sources primaires d’énergie
à la production mondiale d’énergie électrique (d’après [2])
Conclusion
Ainsi, les combustibles fossiles devront continuer à couvrir la 2020
plupart des besoins énergétiques mondiaux jusqu’en 2030-2035. Source d’énergie 1997
(prévisions)
De plus, les centrales thermiques basées sur l’utilisation des
combustibles fossiles représentent le principal moyen de pro- Charbon ......................................... (%) 39,5 37,7
duire l’énergie électrique. Pétrole............................................ (%) 9 6
Gaz naturel .................................... (%) 15 30
1.2 Caractéristiques des centrales Combustibles nucléaires.............. (%) 17 9
thermiques Énergie hydraulique ..................... (%) 18 15
Des années 1950 aux années 1980, la centrale conventionnelle à Sources renouvelables ................. (%) 1,5 2,3
vapeur (CCV) à cycle de Hirn [BE 8 905] représentait la première
option pour utiliser les combustibles fossiles dans le but de pro-
duire de l’électricité. Les centrales thermiques utilisaient déjà des
turbines à vapeur avec réchauffage et paramètres élevés de la Tableau 3 – Évolution des caractéristiques des centrales
vapeur (170 bar, 540 oC). Le perfectionnement de la qualité des conventionnelles à vapeur (d’après [3])
matériaux a même permis d’atteindre 180 bar et 570 oC.
La construction des centrales thermiques visait alors comme prin- 1950 1958 1959 1966 1973
cipal objectif une production d’électricité à des coûts d’investisse- Puissance unitaire.........(MW) 60 120 200 500 660
ment minimes. La réduction de l’impact sur l’environnement et la
maximisation des rendements n’étaient pas des priorités. Ainsi, les Pression initiale.............. (bar) 62 103 162 159 159
rendements de ces centrales électriques étaient voisins de 40 %
Température initiale ....... (oC) 482 538 566 566 565
(tableau 3) [3]. Soulignons que les CCV à paramètres initiaux surcri-
tiques, avec des rendements nets supérieurs à 45 %, ont été déve- Température 538 538 566 565
loppées jusqu’à la phase commerciale seulement après 1990. après resurchauffe .......... (oC)
La durée de vie moyenne d’une CCV est de 30 à 40 ans. Dans le Rendement net ................ (%) 30,5 35,6 37,5 39,8 39,5
cas d’une exploitation correcte, même après cette durée, certains
éléments de la centrale peuvent être dans un état de fonction-
nement excellent.
En effet, il n’existe pas de modèle unique pour la réhabilitation.
En conséquence, un nombre significatif de centrales électriques Les conditions topologiques réelles de chaque installation et les
à cycle conventionnel de la vapeur (mises en service dans les particularités constructives vont décider du mode opératoire.
années 1970 à 1980) sont actuellement dans un état technique qui
leur permet de fonctionner dans des conditions acceptables Il convient de préciser que, bien souvent, réhabiliter une CCV
pendant encore 15 à 20 ans. Pourtant, ces centrales ne peuvent pas existante au moyen d’une TG est plus intéressant que construire
répondre aux exigences actuelles en terme d’efficacité et d’impact une nouvelle centrale :
sur l’environnement. Leur réhabilitation s’impose. Pour cela, l’utili- — la licence pour la production de l’énergie électrique est
sation des turbines à gaz (TG) s’est montrée l’une des solutions les acquise. Dans la plupart des pays, en particulier en Europe et aux
plus attractives. Mais le choix de la technique la plus adaptée États-Unis, l’obtention d’une telle licence est difficile ;
dépend de plusieurs facteurs :
— l’infrastructure (voies d’accès, lignes d’évacuation de la puis-
— l’état technique et la durée de vie des principaux équipe-
sance électrique, eau de refroidissement, etc.) existe déjà ;
ments : la chaudière à vapeur, la turbine à vapeur, etc. ;
— la possibilité technique de coupler les installations existantes — une partie des équipements et des utilités présents sur le site
à une turbine à gaz. (0)
peut être réutilisée.
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TT
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S
usuellement pas 540 à 570 oC. En revanche, la température infé-
rieure du cycle est très proche de celle du milieu ambiant. Figure 1 – Intervalles de température de l’extraction du travail
Dans le cas du cycle du gaz, l’extraction du travail peut même
commencer à la température de combustion du mélange combus- — l’exploitation et le transport à distance du gaz naturel,
tible. En revanche, l’évacuation de la chaleur à la source froide se combustible idéal pour une turbine à gaz, ne sont plus un problème.
fait à une température bien supérieure à la température ambiante
menant à de considérables pertes d’énergie. Ces événements ont conduit à se préoccuper du développement
de solutions de production d’énergie électrique avec un coût mini-
mal, un rendement élevé et un impact réduit sur l’environnement.
Conclusion Cela concerne notamment les énergies propres renouvelables
La turbine à gaz travaille dans le domaine des hautes (hydraulique, solaire, éolienne, géothermique, de biomasse, etc.).
températures. Même si elles sont actuellement en forte progression, elles ne pour-
Le cycle de la vapeur travaille dans le domaine des températu- ront remplacer à moyen terme les grandes unités conventionnelles
res moyennes et basses. ou nucléaires. Pour certaines, leur potentiel est limité, pour d’autres,
leur degré de développement scientifique et technologique actuel
La température à laquelle cesse l’extraction du travail dans la
et à court terme ne permet pas d’envisager un développement
turbine à gaz est proche de celle à laquelle la turbine à vapeur
commercial. De plus, le prix de l’énergie produite pour la majorité
commence à travailler.
de ces filières technologiques est encore trop élevé.
Il paraît intéressant de réaliser une cascade thermodynamique
à deux étages, comprenant un cycle de gaz suivi d’un cycle de
vapeur. En conclusion, on peut affirmer que la production d’énergie se
fondera encore longtemps sur l’utilisation de combustibles
fossiles (§ 1.1). Dans ce contexte, le cycle combiné gaz - vapeur
est une solution attractive.
2.2 Développement
Bien que ses performances soient connues depuis la moitié du 2.3 Classifications
XXe siècle, ce n’est qu’après les années 1990 que le cycle combiné
gaz - vapeur s’est réellement imposé comme une variante attractive
pour la production de l’énergie électrique et thermique. Avant cette 2.3.1 Couplage thermodynamique
période, l’essor de l’énergétique nucléaire, considérée comme une Selon le mode d’introduction du combustible et le type de cou-
source sûre de puissance électrique et les prix très bas des plage thermodynamique entre le cycle du gaz et celui de la vapeur,
combustibles fossiles ne stimulaient pas le développement d’une on distingue plusieurs catégories de cycles combinés gaz - vapeur
technologie alternative de haute efficience. (figure 2) [4].
Après 1970, une série d’événements a contribué à modifier la
■ Cycles en série : l’énergie primaire est introduite seulement dans
perception de la production d’énergie électrique et thermique :
le cycle du gaz, celui de la vapeur étant strictement récupérateur. La
— l’embargo qui a suivi la crise du Moyen-Orient de 1973 a eu chaleur fournie par le combustible est utilisée dans les deux étages
pour conséquence une augmentation importante du prix du de la cascade thermodynamique. Ce type de cycle combiné donne
pétrole, imposée par les pays de l’OPEP (Organisation des pays les meilleurs rendements thermiques.
exportateurs de pétrole). La crise iranienne de 1979 a accentué
cette augmentation ; ■ Cycles en parallèle : l’énergie primaire est introduite simul-
— l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl a porté un tanément dans le cycle du gaz et dans celui de la vapeur. Du point de
coup sévère à l’énergie nucléaire. De nombreux pays ont ralenti vue thermodynamique, il n’y a pas réellement de couplage entre les
leur programme énergétique nucléaire ; deux cycles, la liaison étant de nature strictement technologique.
— l’effet de serre et implicitement l’émission de CO2 repré- ■ Cycles « série - parallèle » : dans ce cas, une partie de l’énergie
sentent maintenant des priorités d’envergure mondiale. Dans ce primaire parcourt entièrement la cascade thermodynamique, le
contexte, les efforts actuels sont plutôt dirigés vers : reste étant introduit directement dans le cycle de la vapeur.
• l’application de technologies de production d’énergie élec-
trique et thermique capables d’atteindre des rendements élevés 2.3.2 Mélange des fluides
avec des consommations minimales de combustible (par exem-
ple cycle combiné gaz-vapeur, CCV à paramètres surcritiques), Un autre critère de classification prend en compte l’éventuel
• l’utilisation de combustibles « propres », ayant un taux réduit mélange des fluides de travail correspondant aux deux cycles (air,
de carbone ; fumées et eau, vapeur).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur BM 4 189 − 3
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Piles à combustible
appliquées aux véhicules
par Renaut MOSDALE
Docteur-ingénieur en électrochimie
Président
PaxiTech SAS
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1.1.1 Piles à combustible à membrane échangeuse de protons
(PEMFC).................................................................................... — 2
1.1.2 Piles à combustible alcalines (AFC) ........................................ — 3
1.1.3 Piles à combustible à oxyde solide (SOFC) ............................ — 3
1.2 Architecture des piles à combustible................................................. — 4
2. Groupe électrogène à pile à combustible .................................. — 4
2.1 Système global ................................................................................... — 4
2.1.1 Description ............................................................................... — 4
2.1.2 Rendement d’une pile.............................................................. — 5
2.1.3 Influence de la température et de la pression des réactifs
sur les performances de la pile ............................................... — 6
2.1.4 Humidification et refroidissement........................................... — 8
2.2 Architecture d’un groupe électrogène à pile à combustible............. — 8
2.2.1 Dimensionnement de la pile. Cahier des charges .................. — 8
2.2.2 Les différentes options ............................................................ — 9
2.3 La pile ................................................................................................. — 11
3. Quel combustible ? ......................................................................... — 12
3.1 Stockage d’hydrogène........................................................................ — 12
3.2 Production embarquée d’hydrogène ................................................. — 13
3.3 Distribution de combustible (infrastructure) ..................................... — 14
3.3.1 Production d’hydrogène .......................................................... — 14
3.3.2 Distribution de combustibles .................................................. — 15
4. Conclusion........................................................................................ — 15
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. BM 4 850
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des cellules connectées en série par des plaques bipolaires [2].
lisées pour la traction, et les piles SOFC envisagées comme source
Ils purent obtenir des courants de 2 à 2,5 A (environ 3 mA/cm2)
auxiliaire de puissance (APU).
pour une surface de 700 cm2 à une tension de cellule de l’ordre
de 0,73 V et pour un chargement total en platine de 1 g de noir
1.1.1 Piles à combustible à membrane échangeuse de platine (soit 1,43 mg de platine par cm2). Ces résultats
de protons (PEMFC) constituent les premiers éléments chiffrés représentatifs d’un
Dans les PEMFC, l’électrolyte utilisé est une membrane polymère calcul d’ingénieur pour une application stationnaire. Un kilo-
à conduction protonique assurée par des fonctions sulfoniques. La watt électrique aurait demandé environ un kilogramme de pla-
classe de produit commercial la plus couramment employée est une tine soit environ 12 000 € [3]. Ce coût prohibitif mit un frein
membrane perfluorosulfonique, c’est-à-dire que la fonction acide important à leurs travaux.
est de type sulfonique et que tous les atomes d’hydrogène associés Les premières applications « automobiles » firent leur appari-
tion sous forme de démonstrateurs à la fin des années mil
à des carbones ont été remplacés par des atomes de fluor. Cette
neuf cent cinquante, à la suite des travaux de F.T. Bacon à l’uni-
substitution permet d’obtenir une acidité très supérieure à celle
versité de Cambridge, sur des piles alcalines fonctionnant à
des acides forts conventionnels (acide sulfurique, chlorhydrique,
plus de 200 C. En août 1959, un système de pile alcaline
perchlorique, etc.), et d’assurer à ce polymère proche du Téflon‚
hydrogène/oxygène de 6 kW fut développé et testé sur des
une grande stabilité chimique dans des environnements réducteurs
machines-outils et un chariot élévateur. Dans le même temps,
et oxydants que sont respectivement les milieux anodiques et
en octobre 1959, Harry Ihrig (de Allis Chalmers Company)
cathodiques de la pile. Cette membrane est par ailleurs très hydro-
dévoilait le premier tracteur équipé d’un système de pile alca-
phile et nécessite d’être parfaitement hydratée pour une conducti-
line de 15 kW, comportant un empilement de plus de mille cel-
vité protonique optimale. En effet, le mode de conduction se rap-
lules. Enfin, ces premières réalisations furent suivies, quelques
proche fortement d’une conduction liquide pour laquelle le proton
années plus tard, par un véhicule Austin alimenté par une pile
est solvaté, lors de son déplacement, par plusieurs molécules
alcaline de 6 kW développée par K.V. Kordesh de Union
d’eau. La température de fonctionnement est ainsi limitée à 100 C
Carbide.
afin d’éviter une perte d’hydratation de l’électrolyte par évaporation
à pression atmosphérique. La gestion de l’eau dans ce type de pile
demeure aujourd’hui l’un des problèmes majeurs tant au niveau de Ces progrès ont été rendus possibles par l’utilisation d’électrodes
la membrane que du système complet. Un fonctionnement à haute constituées de très petites particules de platine (quelques nanomè-
pression pourrait faciliter cette gestion de l’eau mais affecterait par tres) supportées sur des poudres de carbone développant une
ailleurs le fonctionnement de la pile (cf. § 2.1.3). grande surface électroactive de catalyseur (jusqu’à plus de 5 m2/g
Le catalyseur utilisé dans ce type de pile à combustible doit être de Pt). Cette amélioration s’est combinée à l’addition d’électrolyte
du platine pur ou allié à un métal de transition, afin de résister à dans la porosité des électrodes, permettant d’utiliser le catalyseur
l’environnement chimique très acide et de présenter une activité non seulement à l’interface électrode/électrolyte, mais également
catalytique suffisante à l’électroréduction de l’oxygène et à sur une épaisseur de quelques micromètres. Les électrodes ainsi
obtenues permettent de développer des surfaces réactionnelles
100 fois supérieures à la surface géométrique des électrodes. Au
point de vue catalytique, si le platine montre un bon niveau de per-
formance avec de l’air ou de l’hydrogène pur, il reste sensible à
l’empoisonnement par des produits sulfurés (à partir de quelques
dixièmes de ppm) ou par le monoxyde de carbone (à partir de quel-
ques dizaines de ppm) lorsque l’hydrogène alimentant l’anode pro-
vient du reformage d’hydrocarbures, et à l’empoisonnement par les
huiles ou graisses contenues dans l’air du côté cathodique. Si, à la
cathode, ce problème peut être résolu par l’emploi de filtres adap-
tés, à l’anode le gaz doit être désulfuré et le catalyseur doit être
modifié en alliant le platine à des métaux de transition. La résis-
tance à ces empoisonnements nécessite généralement une aug-
mentation significative des quantités de platine présentes dans les
électrodes.
Enfin, le dernier élément important dans ce type de pile concerne
les plaques séparatrices (ou plaques bipolaires). Leurs fonctions
Figure 1 – Évolution du chargement en platine et des performances sont de séparer, dans un empilement, l’anode d’une cellule de la
au cours des dernières décennies, d’après [4] cathode de la cellule suivante, d’acheminer le courant électrique
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Tableau 1 – Réactions aux électrodes, électrolytes et catalyseurs utilisés pour les différents types
de piles à combustible
MCFC 2-
H2 + CO3 Æ H2 O + CO2 + 2e
(Ni + 10 % Cr)
- Li2CO3/K2CO3/Na2CO3
2-
CO3 (liquide)
½ O2 + CO2 + 2e - Æ CO23 -
(NiO lithié)
650
S
SOFC H2 + O2– Æ H2O + 2 e– ZrO2-Y2O3 ½ O2 + 2 e– Æ O2– 750 à 1 050
(cermet Ni-ZrO2) O2– (solide) (perovskites LaxSr1-xMnO3)
(1) PEMFC : Proton Exchange Membrane Fuel Cell AFC : Alkaline Fuel Cell
DMFC : Direct Methanol Fuel Cell MCFC : Molten Carbonate Fuel Cell
PAFC : Phosphoric Acid Fuel Cell SOFC : Solid Oxide Fuel Cell
d’une cellule à l’autre, et de distribuer les gaz à la surface des élec- le fonctionnement de la pile. Dans tous les cas, la complexité du
trodes. Ces plaques devront donc être conductrices électroniques, système entourant la pile s’en trouve augmentée.
isolantes ioniques, et résister chimiquement à un environnement
Les recherches et développements en cours concernent principa-
oxydant (oxygène de l’air), à un environnement réducteur (hydro-
lement les réductions de coûts (catalyseurs non nobles) et les aug-
gène) et à l’eau (produit de la réaction). Elles sont la plupart du
mentations de performances massiques et volumiques, encore très
temps constituées de graphite imprégné de résine phénolique et en retrait par rapport au concurrent direct la PEMFC. Une recherche
usiné afin de dessiner sur chacune des faces des canaux de distri- plus amont concerne le développement de membranes alcalines à
bution des gaz. Si le graphite est très stable chimiquement et très conduction par ions hydroxydes.
bon conducteur, son usinage devient très coûteux pour des produc-
tions de série. De nombreuses recherches sont en cours pour le
remplacer par des métaux emboutis ou par des composites moulés 1.1.3 Piles à combustible à oxyde solide (SOFC)
ou injectés à base de carbone, les principaux freins rencontrés
étant respectivement la résistance à la corrosion des métaux dans Ce sont les piles fonctionnant aux plus hautes températures, de
ce milieu agressif et les faibles conductivité et tenue mécanique 800 à 1 000 C. Du fait de cette température élevée, elles présentent
des composites. l’avantage de ne pas nécessiter l’utilisation de métaux nobles pour
augmenter les cinétiques de réaction et de pouvoir être alimentées
Ces plaques bipolaires assurent généralement la fonction de par d’autres combustibles que de l’hydrogène pur. En effet, un gaz
plaque de refroidissement par le passage dans leur épaisseur d’un tel que le monoxyde de carbone, considéré comme un poison jus-
fluide caloporteur. qu’à 200 C, devient un combustible au-delà de 600 à 700 C puis-
qu’il s’oxyde presque aussi facilement que l’hydrogène. De même
le méthane (ou le gaz naturel), inerte électrochimiquement au-des-
1.1.2 Piles à combustible alcalines (AFC) sous de 300 à 400 C, devient un combustible à haute température.
Ces piles sont principalement constituées de céramiques de diffé-
Ce sont historiquement les premières piles à avoir connu un
rentes natures pouvant être associées à un métal comme dans le
développement « industriel » pour une application spécifique, la
cas des anodes en nickel cermet (association céramique-métal). La
conquête spatiale. En effet, depuis le programme Apollo, des piles
conduction ionique se fait par ions oxydes (O2–) dans un électrolyte
à combustible alcalines ont été présentes dans tous les vols habités
de type zircone yttrié. Aux électrodes, comme dans le cas de tous
de la NASA. Ces piles, possédant un électrolyte alcalin (potasse),
les autres types de pile, les réactions se dérouleront sur les sites où
présentent l’avantage de pouvoir fonctionner sans l’utilisation de
seront présents trois phases :
métaux nobles avec, pour catalyseurs, du nickel Raney à l’anode
et de l’argent à la cathode. De plus, la cinétique de réduction – un conducteur électronique apportant ou évacuant des élec-
semble plus favorable en milieu alcalin qu’en milieu acide. trons pour les réactions respectives de réduction et d’oxydation ;
– un conducteur ionique (oxyde) évacuant les ions de la cathode
L’un des inconvénients majeurs des piles alcalines provient de la pour les transporter à l’anode ;
très grande sensibilité de l’électrolyte au gaz carbonique, provo- – un milieu poreux acheminant les gaz réactifs et éliminant les
quant la précipitation de carbonates diminuant rapidement la produits de réaction ou n’ayant pas participé à la réaction.
conductivité ionique. Le gaz carbonique est présent dans l’air et
dans l’hydrogène quand il provient du reformage d’hydrocarbures. Les SOFC évoluant à très haute température, les coefficients de
Cette présence impose soit l’adjonction d’une unité de décarbona- dilatation de chacun des constituants jouent un rôle prépondérant
tation en amont de la pile, soit la nécessité d’une circulation et d’un sur le cyclage thermique et la durée de vie ; des coefficients trop
traitement de l’électrolyte. Cette circulation pourrait être mise à éloignés auraient un effet désastreux sur le plan des contraintes
profit pour évacuer tout ou partie de l’excès de chaleur produit par mécaniques. Le cyclage thermique est également limité par la
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températures permet aux contraintes thermiques dues aux diffé-
rences de coefficients de dilatation de se répartir de façon radiale
Figure 2 – Configuration filtre-presse d’un empilement de pile
à la périphérie du tube. L’inconvénient majeur de cette géométrie
à combustible (exemple d’une PEMFC) provient du manque de compacité d’un empilement de tubes et
également de la difficulté technique à mettre en série plusieurs
nature des joints d’étanchéité des cellules. Les seuls joints efficaces tubes consécutifs puisqu’une cathode (intérieur du tube) doit être
à haute température sont des joints en verre, mais qui ne suppor- reliée à une anode (extérieur du tube) dans l’empilement.
tent pas le refroidissement car ils craquent lors de la solidification
une fois en place. Plusieurs architectures ont été développées dont
la configuration tubulaire (Westinghouse) et la configuration pla-
naire. Si la configuration tubulaire ne requiert qu’une très faible
surface d’étanchéité, la configuration planaire, en revanche, expose 2. Groupe électrogène
de grandes surfaces. Les recherches en cours visent à diminuer les
températures de fonctionnement aux environs de 700 C afin de à pile à combustible
pouvoir utiliser des matériaux métalliques comme constituants
des joints et comme interconnecteurs. Pour atteindre ces tempéra-
tures, de nouveaux matériaux d’électrodes et d’électrolyte doivent
être développés ainsi que les procédés de dépôts associés. Un 2.1 Système global
autre axe de recherche consiste à utiliser, dans les électrodes, des
matériaux conducteurs mixtes (ioniques et électroniques) afin de
simplifier la structure des électrodes et de favoriser le triple contact 2.1.1 Description
entre les phases ioniques, électroniques et gazeuses.
Une pile à combustible ne peut fonctionner seule ; elle a besoin
Les constructeurs automobiles s’intéressent de plus en plus aux d’être associée à des périphériques auxiliaires qui assureront des
SOFC, car ces piles pourraient utiliser directement les combustibles fonctions aussi essentielles qu’acheminer les réactifs, évacuer les
fossiles classiques déjà distribués, mais elles présentent encore un produits ou gérer la température de l’empilement. Ces auxiliaires,
temps de mise en température élevé. s’ils sont nécessaires au fonctionnement de la pile, n’en sont pas
moins des consommateurs d’énergie parasitant directement la pro-
duction de la pile.
1.2 Architecture des piles à combustible Le système est globalement constitué d’un circuit combustible,
Quel que soit le type de pile à combustible, la tension maximale d’un circuit comburant et d’une boucle de refroidissement. Un sys-
(à circuit ouvert) aux bornes d’une cellule est de l’ordre du potentiel tème d’humidification vient généralement compléter cet ensemble.
thermodynamique de l’eau (1,23 V), fonction des conditions de Il peut être couplé à la boucle de refroidissement ou indépendant
température et de pression et des concentrations de réactifs et de (figure 3). On distinguera généralement les différents types de sys-
produits suivant la loi de Nernst. Dès qu’un courant est produit, tèmes de piles à combustible par la pression à laquelle ils travail-
cette valeur diminue significativement du fait de l’apparition aux lent (dimensionnant la taille du compresseur d’air) et par le com-
électrodes des surtensions d’activation et de concentration [5] et bustible qu’ils utilisent [hydrogène stocké sous forme liquide ou
des pertes chimiques. Les tensions d’utilisation nominales sont gazeuse, hydrogène stocké sous forme d’hydrure, combustible à
habituellement de 0,6 à 0,8 V par cellule unitaire en fonction de la reformer (généralement un hydrocarbure ou un alcool dont on
technologie considérée. extrait l’hydrogène par une opération de reformage), combustibles
liquides pour oxydation directe]. Ces distinctions auront un fort
Quant aux densités de courant générées, elles varieront de 0,1 à impact sur les performances nettes du groupe électrogène, la qua-
1 A/cm2. Afin de dimensionner une pile en courant et tension, il lité des réactifs (présence d’impuretés dans les gaz) et les consom-
faudra donc agir respectivement sur la taille et le nombre de cellu- mations parasites des auxiliaires affectant le rendement global du
les connectées en série. Cette mise en série pourra se faire princi- système. L’architecture du groupe électrogène sera également for-
palement suivant la technologie planaire (empilement filtre-presse) tement dépendante de ces auxiliaires.
ou la technologie tubulaire.
Les performances d’un système sont généralement exprimées
& Dans le cas d’un empilement planaire, toutes les cellules sont par rapport à leurs puissances massique et volumique, mais égale-
empilées et connectées électriquement en série. Chaque cellule ment en termes de rendement. Le rendement du système dépendra
est séparée de la suivante par une plaque bipolaire dont la fonction de celui de la pile à combustible affecté des pertes parasites dues
est de distribuer les réactifs sur chaque électrode, de séparer les aux auxiliaires et variera avec la puissance demandée.
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Figure 3 – Schéma de principe d’un système à pile à combustible
2.1.2 Rendement d’une pile d’eau oxygénée à la cathode, montrant une réaction incomplète à
deux électrons au lieu de quatre pour produire de l’eau.
& Rendement théorique er
& Rendement total etot
Le rendement théorique d’une pile à combustible à l’équilibre (er)
est donné par la relation suivante [6] : Le rendement total de la pile sera le produit de ces trois
contributions :
We nFE eq DG
er = = = = 1 - T DS (1) nFEeq EðiÞ
- DH - DH DH DH nF
etot = er eE eF = eF = - EðiÞeF (4)
avec n nombre d’électrons échangés dans la réaction, - DH Eeq DH
F nombre de Faraday (charge d’une mole d’électrons),
et - DH peut être considéré comme une tension idéale (Eidéal) ne
Eeq tension thermodynamique (potentiel thermodyna- nF
tenant pas compte des irréversibilités.
mique défini par les équations de Nernst),
Elle est définie à partir de l’enthalpie (DH), et non de l’enthalpie
We travail électrique fourni,
libre (DG), et ne prend pas en compte la contribution entropique
DH enthalpie de réaction, (TDS). Cette expression est parfois qualifiée de « tension de chaleur
DS variation (isotherme) d’entropie, nulle », et correspondrait à un fonctionnement purement électrique
DG enthalpie libre de réaction (et DG = DH – T DS). sans production de chaleur. Cette « tension », prendra deux valeurs
très différentes suivant que l’eau produite par la réaction sera sous
forme liquide ou gazeuse. Ces deux valeurs correspondent aux
& Rendement pratique eE notions de pouvoir calorifique supérieur (PCS) et pouvoir calori-
Le rendement pratique (eE) de la pile prend en compte les surten- fique inférieur (PCI), utilisés couramment par les motoristes.
sions dues aux réactions électrochimiques et aux résistances ioni- Le rendement d’une cellule de pile à combustible devient donc :
ques et électroniques présentes dans la pile. Typiquement, ce ren-
dement s’exprime par le rapport de la tension de cellule à la E ðiÞ
etot = eF (5)
densité de courant considérée (E(i)) à la tension à l’équilibre (à cir- E idéal
cuit ouvert) Eeq de la pile :
EðiÞ Le tableau 2 regroupe les valeurs de tension caractéristique
eE = (2) d’une pile à combustible hydrogène/oxygène (air).
Eeq
Ainsi le rendement maximal d’une cellule correspondra au rap-
port de la tension thermodynamique à la tension de « chaleur
EðiÞ = Eeq - ha ðiÞ - hc ðiÞ - Â ri (3) nulle », et sera au maximum de 98 % ou de 85 % selon que l’on
avec i densité de courant, considère la tension correspondant au PCI ou au PCS. Si l’on
prend en compte les pertes de tension d’une cellule en fonctionne-
ha et hc surtensions anodique et cathodique, ment, dues à la cinétique des réactions électrochimiques, à la diffu-
Âr somme des résistances ioniques et électroni- sion des réactifs dans les électrodes, ou encore aux pertes ohmi-
ques. ques dans les électrodes et dans l’électrolyte, la tension pratique
de fonctionnement d’une cellule de pile est inférieure à 1 V.
& Rendement faradique eF Exemple : pour une tension de 0,7 V, avec un rendement fara-
Enfin il faut inclure la contribution faradique du rendement (eF) dique proche de 100 %, et en considérant la tension de chaleur
correspondant à l’efficacité de la réaction et rendant compte des nulle correspondant au PCI (cf. tableau 2), le rendement de cellule
réactions parasites possibles. Généralement, avec du platine et de devient :
l’hydrogène, ce rendement est très proche de 1. Il sera affecté par
E ðiÞ 0,7
l’oxydation de CO à l’anode dans le cas d’hydrogène provenant etot = eF = ¥ 100 = 56 %
d’un reformeur puisqu’une certaine quantité d’électricité (des élec- E idéal 1,25
trons) sera utilisée par des réactions annexes, ou par la production
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RECHERCHE
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Chargé de recherche, Laboratoire de réactivité et de chimie des solides (UMR 7314),
Université de Picardie Jules Verne, Amiens, France
Claude ADES
Directeur, MTA plateforme d’essais SAS, France
et Quentin BADEY
Ingénieur expert batteries, MTA plateforme d’essais SAS, France
Abstract : This article presents the aging of Li-ion batteries dedicated to automotive
applications (i.e., performance decay over time/usage). Degradation phenomena are
detailed based on their physical description and automotive-specific battery usages are
listed. The main types of performance and aging battery models that are developed in
the context of electric and hybrid vehicles are presented. The multiple procedures and
norms relevant to their implementation are documented as well.
Points clés
Domaine : Véhicules électriques et hybrides
Degré de diffusion de la technologie : Émergence | Croissance | Maturité
Technologies impliquées : Batteries lithium-ion, Systèmes de gestion batterie
Domaines d’application : Automobile
Principaux acteurs français :
Pôles de compétitivité : Mov’eo, Tenerrdis
Centres de compétence : IFP-En, IMS, IFSTTAR, LRCS, CEA, EIGSI, UTC
Industriels : Renault, PSA Peugeot Citroën, Bolloré, SAFT
Autres acteurs dans le monde : Nissan, BYD, Samsung SDI, LG Chem, Pana-
sonic, ANL
Contact :contact@plateforme-mta.com, charles.delacourt@u-picardie.fr
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥャャ・エ@RPQT
US
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reRSQ
RECHERCHE
S
les électrodes positive et négative et n’utilisant tionnelle, soit parce que l’autonomie du véhicule devient trop
pas de lithium métallique comme matériau faible (VE), soit parce que les capacités dynamiques et la
d’électrode négative consommation sont trop modifiées (VH).
LMO Matériau actif d’électrode positive d’accumulateur Le constructeur automobile (ou son équipementier) a l’obli-
lithium-ion de formule LiMn2O4 (dans son état gation de prévoir le vieillissement. Mais comme celui-ci
lithié) dépend de paramètres multiples, souvent reliés à l’usage et à
l’utilisateur, une telle prévision est particulièrement complexe
NCA Matériau actif d’électrode positive d’accumulateur et éventuellement aléatoire. Deux types d’approche sont alors
lithium-ion de formule LiNi0,8Co0,15Al0,05O2 (dans possibles. La première, plutôt technico-économique, consiste à
son état lithié) évaluer un vieillissement « statistique » moyen, avec une
marge d’incertitude importante, permettant d’en déduire des
NMC Matériau actif d’électrode positive d’accumulateur
durées de vie moyennes. Bien que très approximative, cette
lithium-ion de formule LiNi1/3Mn1/3Co1/3O2 (dans
méthode peut s’avérer suffisante lorsqu’il s’agit d’évaluer une
son état lithié)
dépréciation économique ou une durée de garantie. Elle
OCV Open Circuit Voltage, tension en circuit ouvert. nécessite tout de même un important travail expérimental et
Tension à l’équilibre d’une batterie qui est le développement d’outils de simulation simplifiés. La
fonction de son état de charge deuxième, beaucoup plus élaborée, est rendue nécessaire par
le besoin en algorithmes de vieillissement suffisamment précis
SEI Solid Electrolyte Interphase. Couche de passi- pour pouvoir réaliser la gestion d’énergie du véhicule pendant
vation à la surface de l’électrode de graphite toute sa vie. Elle nécessite, là aussi, un gros travail expéri-
(ou de lithium métal) fruit de la décomposition mental mais également de nombreux développements dans le
de l’électrolyte. Source importante de vieillis- domaine de la modélisation du comportement de la batterie.
sement des accumulateurs Li-ion
Simultanément, et afin de limiter les effets du vieillisse-
SIE Spectroscopie d’Impédance Électrochimique. ment, l’étude des mécanismes électrochimiques, responsables
Technique d’analyse et de caractérisation par de la dégradation des propriétés de la batterie, constitue une
mesure d’impédance utilisée sur les accumula- activité continue et indispensable des fabricants d’éléments
teurs lithium-ion (§ 4.2.1.3) conduisant à une adaptation constante des modèles.
UT
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reRSQ
RECHERCHE
pour donner la valeur de tension à l’équilibre d’une batterie en Dans beaucoup de cas, les éléments sont d’abord regroupés
circuit ouvert à un état de charge donné. en modules (6 à 12 éléments le plus souvent) afin de rendre
la construction des packs plus flexible et de simplifier le
Indépendamment de sa capacité (notion directement reliée processus industriel. Le BMS est une partie très importante de
à l’énergie contenue dans la batterie), une batterie peut être la constitution d’un pack, il a de multiples fonctions dont
définie par sa résistance (ou par son impédance) qui est certaines sont vitales :
directement liée à la puissance, autre propriété importante
dans les applications automobiles. – équilibrage des éléments (et/ou des modules) en tension :
un pack ne peut pas être strictement homogène, en particulier
du point de vue thermique. Ces hétérogénéités provoquent
des vieillissements différenciés des éléments suivant leur
Il est important de ne pas confondre la notion d’autodé-
position, qui seront au moins partiellement compensés par
charge (correspondant à la quantité de charge perdue de
l’équilibrage ;
manière réversible par une batterie chargée qui est laissée
S
en circuit ouvert) avec la perte de capacité due au – sécurité du pack : le BMS interdit en particulier les sur-
vieillissement (phénomène irréversible). charges, surdécharges, surintensités et les températures
excessives ;
– gestion de l’énergie électrique : il assure l’essentiel des
1.3 Constitution d’un pack batterie mesures et calculs nécessaires à l’optimisation énergétique du
pack et transmet les informations indispensables à l’unité
centrale du véhicule ;
Un pack batterie automobile (que ce soit pour VE ou pour
VH) est constitué d’un ensemble d’éléments électrochimiques – gestion thermique : il assure la commande du système de
(souvent appelés cellules par analogie avec le mot anglais refroidissement du pack lorsque celui-ci est nécessaire (en
cell) montés en série (augmentation de la tension maximale) fonction des températures mesurées) ;
ou en parallèle (augmentation du courant maximal), d’un – enfin, il dispose de plusieurs autres fonctions moins
dispositif électronique de contrôle et de pilotage (appelé BMS critiques permettant d’optimiser la durée de vie, de réaliser
pour Battery Management System ), d’un dispositif de gestion des diagnostics complets de son fonctionnement, de disposer
thermique et de plusieurs séries de systèmes de connectique d’un historique et de renvoyer à l’utilisateur des informations
électrique (figure 1). d’aide à la conduite.
Élément
Module Pack
(Cellule)
Positive
Éléments
Éléments
Figure 1 – Principe de constitution d’un pack batterie dans l’automobile et exemple du pack de la Nissan Leaf (éléments AESC)
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S
permet difficilement son remplacement. Un véhicule et sa
tion avec le lithium différents. Durant la décharge, le matériau
batterie ont également une durée de vie environ trois fois plus
d’électrode négative se « délithie » tandis que celui de l’électrode
importante que de l’outillage portatif ;
positive se « lithie ». L’opposé a lieu durant la charge.
– la tolérance de dégradation des performances est
beaucoup plus faible. En effet, s’il est envisageable de faire Les électrodes renfermant ces matériaux actifs sont composi-
fonctionner un téléphone ou un ordinateur avec une perte de tes et poreuses. Un additif conducteur (carbone) assure une
capacité de plus de 30 % sans gêne particulière, cela devient bonne conductivité de l’électrode et un liant polymère (polyfluo-
impossible dans le cas automobile ; rure de vinylidène, PVDF) assure une bonne tenue mécanique.
Ce mélange composite recouvre un collecteur de courant métal-
– les contraintes de fonctionnement sont beaucoup plus éle- lique de cuivre (électrode négative) ou d’aluminium (électrode
vées. Les températures de fonctionnement (de – 20 à 60 oC) positive). Les électrodes sont séparées par une membrane
comme les régimes d’utilisation (amplitude et dynamique des polymère inerte et poreuse (polypropylène) appelée
courants de charge et de décharge) caractéristiques de l’auto- « séparateur ». Les pores des électrodes et du séparateur sont
mobile sont beaucoup plus stressants pour la batterie et pro- remplis avec un électrolyte liquide constitué d’un mélange de
voquent une accélération importante des phénomènes de solvants carbonatés cycliques et linéaires (exemples : carbo-
vieillissement. nate d’éthylène, carbonate de diéthyle) et d’un sel de lithium
(hexafluorophosphate de lithium, LiPF6). Un schéma de principe
L’ensemble de ces contraintes conduit à la nécessité de
de l’accumulateur est représenté dans la figure 2.
pouvoir disposer d’outils suffisamment précis permettant de
prévoir les phénomènes, mais également susceptible Contrairement à la plupart des autres technologies d’accumu-
d’orienter une stratégie d’usage vers une optimisation de la lateurs, différentes « chimies » de batteries Li-ion (c’est-à-dire
durée de vie. basées sur l’utilisation de différents matériaux d’électrode) sont
e
e- e-
UV
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disponibles commercialement. Le choix d’une chimie plutôt sont plus complexes et les facteurs multiples. Dans une appro-
qu’une autre est principalement guidé par l’application (perfor- che physique, la température de la batterie en usage, l’ampli-
mance, durée de vie, coût, etc.). À l’électrode négative, deux tude des variations d’état de charge, le courant maximal de
chimies sont rencontrées : le graphite, et le titanate de lithium charge et de décharge, le courant moyen par intervalle de
Li4Ti5O12 . Le graphite est utilisé dans la très grande majorité temps ou le « débit de charge » (charge throughput en anglais,
des batteries tandis que le titanate est réservé à des applica- quantité de charge échangée pendant un intervalle de temps)
tions dites de « puissance ». À l’électrode positive, on distin- et la forme du courant (en particulier pour les VH) vont influen-
gue les oxydes de métaux de transition de structure lamellaire cer directement la vitesse du vieillissement. Il faut noter que
(Li[M]O2), les oxydes de structure spinelle (Li[M]2O4), et le plusieurs de ces facteurs étant interdépendants, le phénomène
phosphate de fer lithié LiFePO4 (« LFP »). La lettre M dans les devient alors très complexe.
formules ci-dessus désigne principalement les éléments de
transition Co, Mn, et Ni, ainsi que certains éléments électrochi- Exprimée en termes d’usage automobile, la vitesse de vieillis-
miquement inactifs tels que Al. Le chef de file des matériaux sement va alors dépendre du lieu d’usage (température, décli-
S
lamellaires est LiCoO2 (« LCO »), qui a été utilisé dans le pre- vité moyenne, etc.), du type d’usage (très séquentiel à basse
mier accumulateur Li-ion commercialisé par Sony. Les oxydes vitesse, régulier à vitesse moyenne, etc.), du type de conduite
LiNi0,8Co0,15Al0,05O2 (« NCA ») et LiNi0,33Mn0,33Co0,33O2 (nerveuse ou calme), des habitudes du conducteur (recharges
(« NMC ») sont des variantes plus récentes de LCO et font éga- fréquentes ou non, charges rapides ou non, etc.) indépendam-
lement l’objet de développements commerciaux. Le chef de file ment de la définition du véhicule faite par le constructeur qui a
des matériaux de type spinelle est LiMn2O4 (« LMO ») qui peut elle-même une grande influence sur le vieillissement.
être légèrement substitué dans le but de le stabiliser [2]. Dans
les technologies commerciales, il est courant que des mélanges Les deux modes de vieillissement induisent des consé-
de matériaux soient utilisés au sein de la même électrode. En quences du même type. Ils sont essentiellement caractérisés
particulier, il est fréquent que NMC ou NCA soit associé à par une baisse progressive de la capacité de la batterie et une
LMO [3]. Cela permet entre autre d’ajuster les propriétés de augmentation de sa résistance apparente (ou de son impé-
l’électrode en termes de puissance et d’énergie. Comme pour dance suivant la technique de mesure utilisée). En termes de
l’électrode négative, le choix de l’un ou l’autre des matériaux performances, cela conduit à une diminution de la réserve
est guidé par le cahier des charges de l’application en termes d’énergie disponible et à celle de la puissance maximale à
d’énergie, de puissance, de durée de vie et de coût. Le lecteur laquelle celle-ci peut être délivrée.
est invité à consulter la référence [4] pour un comparatif plus
détaillé des différents matériaux et de leurs applications respec-
tives en ce qui concerne notamment le transport électrique. Exemple : la figure 3 [6] présente la diminution de capa-
cité d’un élément Li-ion de type LMO en fonction du temps
et de la température de stockage pendant une période pou-
2.1.2 Différents modes de vieillissement vant aller jusqu’à 5 ans (essai de vieillissement calendaire
On distingue deux modes de vieillissement des batteries. Le avec des mesures de capacité à intervalles réguliers). On
premier est le vieillissement calendaire qui intervient constate que, sur ce type de chimie, l’influence du vieillisse-
lorsque la batterie est au repos ce qui, dans l’automobile, est ment calendaire est très importante pour les températures
souvent appelé mode « parking ». Il faut alors faire attention les plus élevées (perte de 60 % de la capacité à 60 oC au
à ne pas confondre ce type de vieillissement (irréversible) bout de deux ans environ). Or, ces températures ne sont pas
avec le phénomène d’autodécharge (réversible, voir impossibles à atteindre dans la vie réelle d’un véhicule (sur
figure 10). Les caractéristiques de ce mode de vieillissement un parking l’été au soleil par exemple). Simultanément,
dépendent de deux facteurs, la température de stockage et l’impédance de l’élément va également augmenter faisant
l’état de charge de la batterie (SOC). Plus la température de diminuer progressivement la puissance disponible
stockage est élevée, plus le vieillissement calendaire s’accé-
lère. De même, le vieillissement sera plus important pour un
état de charge élevé que pour un SOC bas. D’une manière 60
générale, le fabricant d’éléments donne une température
maximale de stockage (comprise entre 55 et 65 oC pour les
Capacité en décharge à C/5 (Ah)
UW
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30 °C
100 %
SOH (% de la capacité initiale)
90 % 45 °C
80 %
60 °C
70 %
Figure 4 – Diminution de la capacité d’un élément de type NCA en vieillissement calendaire en fonction de la température et du SOC [7]
UX
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20 3,5 Décharge
à 10C
19
3
18 Décharge
à 5C
Décharge
17 à 1C
2,5 Décharge
16 à 1C
Décharge
S
à 5C
15
2
14
Décharge
à 10C
13 1,5
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Temps (mois) Temps (mois)
Figure 5 – Variation de capacité et de résistance en fonction du temps lors de cyclages simples à courant constant en fonction
du régime de décharge (1C, 5C ou 10C) à 30 oC et sur une plage de SOC de 30 à 90 % [8]
Potentiel
− +
Liy<H> y=1
a cellule initiale
avant cyclage
LixC6 x=0
C6 Li<H>
Potentiel
SEI
y≈0
Liy<H>
b première
charge
Perte de
LixC6 lithium
Lix C6 <H> xmax
max cyclable
Potentiel
Liy<H> ymax
c première
décharge
x≈0
Figure 6 – Illustration du premier cycle de charge-décharge d’une batterie Li-ion, montrant l’effet de la formation de la SEI
sur l’équilibrage interne de la batterie
positive comme c’est par exemple le cas pour LMO. Les ions métal à la surface des particules de graphite. Le lithium métal
métalliques relargués dans l’électrolyte s’incorporent partielle- se réinsère dans le graphique ou, le cas échéant, réagit avec
ment dans la SEI et modifient ainsi ses propriétés, notamment l’électrolyte, ce qui engendre une croissance de la SEI supplé-
en lui conférant une conduction électronique et une activité mentaire et un déséquilibre accru de la batterie. D’autres fac-
électrochimique, favorisant ainsi la décomposition de teurs peuvent exalter cet effet, tels qu’un mauvais équilibrage
l’électrolyte ; des électrodes de la batterie (matériau d’électrode positive en
– la charge de la batterie à trop basse température et/ou sa excès), ou des problèmes de design (électrode positive plus
surcharge peuvent engendrer le dépôt électrolytique de lithium large que l’électrode négative par exemple) ;
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