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ECE ING 3

Cours d’Electromagnétisme

Introduction :

L’électromagnétisme et la Magnétostatique étudient des phénomènes dans le cas d’un

régime permanent c’est à dire indépendant du temps.

Dans ce cours on va généraliser les lois de l’électrostatique et de la magnétostatique

au cas des régimes variables dans le but d’étudier la propagation des ondes

électromagnétiques dans un milieu quelconque.

Objectif de ce cours : comprendre comment les ondes électromagnétiques se

propagent tout d’abord dans le vide puis ensuite dans les milieux matériels (les

milieux diélectriques et les milieux conducteurs).

Applications du cours : milieux guidés comme les guides d’onde (les fibres optiques)

Antennes

1
Chapitre I : Rappels d’analyse vectorielle

I. Les différents opérateurs

Rq : on se limitera pour les opérateurs au cas des coordonnées cartésiennes.

I.1 Le gradient :

Définition : Soit U(x,y,z) une fonction.


   
Sur la distance d ℓ = dx x + dy y + dz z la fonction scalaire varie de

∂U ∂U ∂U
U à U + dU avec dU = dx + dy + dz .
∂x ∂y ∂z

   ∂U  ∂U  ∂U 
Par définition dU = gradU • d ℓ avec gradU = x + y + z.
∂x ∂y ∂z

Conclusion :

Opérateur de dérivation permettant de définir un vecteur à partir d’une fonction

scalaire U :

gradU = ∂U x + ∂U y + ∂U z (cartésien)
  
∂x ∂y ∂z

Exemples :

Gradient de pression
 
E = - gradV en électrostatique avec V le potentiel électrostatique

2
I.2 La divergence :

Définition : 
Opérateur associant un scalaire à un vecteur A :
 
A = A x x + A y y+ A z z et divA = ∂Ax + ∂Ay + ∂Az (cartésien)
  
∂x ∂y ∂z

Théorème d’Ostrogradsky :
  
∫∫ dS =
S
A ∫∫∫ V
divA dV avec S la surface fermée qui délimite le volume V.

I.3 Le rotationnel :

Définition :

Opérateur permettant de définir à partir d’un vecteur A un nouveau vecteur :

rotA = (∂Az − ∂Ay)x + (∂Ax − ∂Az)y + (∂Ay − ∂Ax )z (cartésien)
  
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y


Intérêt: le rotationnel permet de connaître l’influence d’un vecteur A sur son

environnement

3
Exemples :

- y2
 2 
Soit A = A0 e a y .

Si on calcule le rotationnel de ce vecteur sa valeur est nulle.

Ainsi si ce vecteur représente par exemple des forces électrostatiques , tout

élément chargé se dirigeant dans la direction Oy n’est pas perturbé par cette force

(la charge ne tourne pas).

-x2
 2 
Par contre si A = A0 e a y alors le rotationnel de ce vecteur est non nul et

toute charge soumise à cette force et se dirigeant dans la direction Oy va tourner.

Théorème de Stokes :
   
∫C Ad ℓ = ∫∫S rotAdS avec S la surface qui s’appuie sur le contour C.

4
I.4 Le laplacien :

1- Opérateur laplacien scalaire

∂ 2U ∂ 2U ∂ 2U
Défini par ∆U = div(gradU) = + +
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2

2- Opérateur Nabla

Défini uniquement en coordonnées cartésiennes.


 ∂  ∂  ∂ 
∇= x + y + z
∂x ∂y ∂z

Son utilisation peut-être générale car il permet d’exprimer tous les opérateurs

précédents sous formes simplifiées en faisant intervenir un produit scalaire ou

vectoriel entre nabla.


      
gradU = ∇U divA = ∇•A rotA = ∇∧ A
        
∆U = ∇•(∇U) ∆A = ∇(∇ • A) − ∇ ∧ (∇ ∧ A)

Remarque : l’opérateur nabla ne s’identifiant pas aux composantes du gradient en

coordonnées cylindriques ou sphériques, il ne peut être utilisé qu’en coordonnées

cartésiennes.

Exemple :

∇U= ∂U u r + ∂U uθ + ∂U u z ≠ gradU = ∂U u r + 1 ∂U uθ + ∂U u z
     
∂r ∂θ ∂z ∂r r ∂θ ∂z
en cylindrique

Conclusion :
Le gradient, la divergence, le rotationnel et le laplacien sont des outils
mathématiques qui permettent d’étudier au niveau local (microscopiques) le
champ électromagnétique.

5
Chapitre II : Les équations de Maxwell

I- Rappels d’électrostatique et de magnétostatique (régime stationnaire)

I-1 les équations locales de l’électrostatique



Evaluons le flux de E à travers une surface fermée S limitant un volume V :

  Qint ρ
∫∫ dS =
E
S
= ∫∫∫
ε0 ε0
dV (Théorème de Gauss)
V

  
or ∫∫ E d S = ∫∫∫ divE dV (formule d’Ostrogradsky)
S V

 ρ
⇒ ∫∫∫ divE dV = ∫∫∫
V V ε0 dV

 ρ
divE =
soit
ε0 (formule locale du théorème de Gauss)

∫ dV= 0
C
avec V le potentiel électrostatique

 
Or dV = gra dV • d ℓ (dV : petite variation de la fonction V)
 
⇒ ∫C gradVdℓ= 0 et E = - gradV

 
⇒ ∫C Ed ℓ= 0 .
   
∫C E d ℓ = ∫∫S rotE dS (Théorème de Stokes-Ampère)

   
⇒ ∫∫Srot(E)dS= 0 soit rot (E )= 0

6
I-2 les équations locales de la magnétostatique

Evaluons le flux de B à travers une surface fermée S limitant un volume V :
  
∫∫ B dS = ∫∫∫
S V
divB dV (Théorème d’Ostrogradski)

  
or à chaque instant B est à flux conservatif (Φ = cste= ∫∫BdS )
  
On a ainsi ∫∫ B dS =0
S
soit ∫∫∫
V
divB dV =0


d’où divB = 0 (conservation du flux du champ magnétique)

Soit un contour C fermée et une surface s’appuyant sur ce contour :


   
∫C Bd ℓ = µ 0 ∫∫S
j dS = µ0Itot (Théorème d’Ampère)

   
or ∫C Bd ℓ = ∫∫SrotBdS

 
⇒ rotB =µ0 j (Forme locale du théorème d’Ampère)

7
II- Les équations de Maxwell

II-1 Equations structurelles du champ électromagnétique


 
Dans le cas du régime variable, l’équation de Maxwell-Faraday s’écrit : rotE = − ∂B
∂t

Conclusion 1: Par rapport aux lois de l’électrostatique on a un terme supplémentaire qui

dépend du temps. Cela traduit physiquement que toute variation temporelle d’un champ

magnétique va induire la création d’un champ électrique variable.

Exemple : Si un champ magnétique varie il induit un courant électrique dans un conducteur

(loi de Faraday) et donc un champ électrique (loi d’ohm locale)

 
Conclusion 2 : L’équation rotE = − ∂B forme avec l’équation locale de la conservation du
∂t

flux magnétique divB = 0 les deux équations structurelles de Maxwell c'est-à-dire

indépendantes des sources du champ électromagnétiques (charges et courants).

 
Conclusion 3 : En comparant l’équation divB = 0 au théorème de Gauss div(ε 0E)= ρ on

peut en déduire qu’il n’existe pas de monopole magnétique. Les origines des phénomènes

électriques et magnétiques (au niveau microscopique) sont donc différentes.

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II-2 Equations reliant le champ électromagnétique aux sources

Elles s’écrivent localement dans le vide sous la forme :


  
div(ε0E)= ρ (Théorème de Gauss) et rot(µ ) = j (théorème d’Ampère)
B
0

Le théorème de Gauss se généralise au cas du régime variable puisque le flux du champ

électrique à travers une surface fermée quelconque ne dépend pas de l’état du mouvement

des charges.

Régime variable : div(ε 0E)= ρ
Cette équation traduit le fait que des charges au repos vont engendrer un champ électrique

dans leur voisinage.

Pour déterminer la dernière équation de Maxwell on va utiliser la propriété suivante :



div(rot(B)) = 0

Démonstration en coordonnées cartésiennes :

∂Bz ∂By  ∂B ∂B  ∂B 
)u x +( x − z )u y +(∂By − x )u z

rot(B) =( −
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y

∂B ∂B ∂B ∂B ∂B
et div(rot(B)) = ∂ ( z − y )+ ∂ ( x − z )+ ∂ (∂By − x ) = 0

∂x ∂y ∂z ∂y ∂z ∂x ∂z ∂x ∂y

Conclusion :
   
rot( ) = j or div(rot(B)) = 0 ⇒ div j = 0 .
B
µ0

∂ρ 
Ce résultat est incompatible avec l’équation de conservation de la charge + div( j) = 0.
∂t

9

Idée : En remplaçant ρ par div(ε 0E) dans l’équation de conservation de la charge on

∂ρ     
obtient : +div( j ) = ∂ (div(ε 0E))+div( j ) = div( j + ∂ (ε0E)) = 0.
∂t ∂t ∂t
 
Le vecteur j + ∂ (ε0E) permet de vérifier la conservation de la charge et on remplace alors
∂t
    
en régime variable le théorème d’ampère rot( ) = j par l’équation rot( B ) = j + ∂ (ε 0E) .
B
µ0 µ0 ∂t

Interprétation :

Cette équation qui permet de vérifier l’équation de la conservation de la charge montre

∂  
que le terme (ε0E) constitue comme j une source de champ magnétique. Maxwell l’a
∂t

appelé le « courant de déplacement ».

Le courant de déplacement joue dans le vide un rôle analogue au courant de conduction

dans un conducteur.

Remarque : pour le courant de déplacement il n’y a pas de déplacement de charges

(charges fixes). Cette équation traduit aussi qu’un champ magnétique est engendré

lorsqu’un champ électrique varie.

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II-3 Formes locales des équations de Maxwell
 
En présence de charges et de courants le champ électromagnétique (E,B) satisfait aux

quatre équations locales de Maxwell:


 
Equation de Maxwell-Faraday rotE + ∂B = 0 (1)
∂t

Equation de conservation du flux du champ magnétique divB = 0 (2)

Equation de Maxwell-Gauss div(ε 0E)= ρ (3)
  
rot( ) − ∂ (ε0E) = j (4)
B
Equation de Maxwell-Ampère
µ0 ∂t
Interprétation :

Les deux premières correspondent aux équations structurelles du champ

électromagnétique.

Les deux dernières relient le champ aux sources (charges et courant).

Les équations de Maxwell forment un système d’équations couplées dans lesquels le

champ électrique et le champ magnétique sont deux aspects du champ électromagnétique.

Il n’y a qu’en régime stationnaire (cas de l’électrostatique et de la magnétostatique) où ces

équations sont découplées.

11
Chapitre III : Propagation des ondes électromagnétiques dans le vide
 
I- Equations de propagation de E et B

Dans le vide (vide de charge et de courant) : ρ =0 et j = 0

Exemple : le soleil crée un champ électromagnétique et on étudie sa propagation dans le

vide.

Les équations de Maxwell deviennent :


   
rotE + ∂B = 0 (MF) → rotE + ∂B = 0
∂t ∂t
 
div(ε0E)= ρ (MG) → div(E) = 0
 
divB = 0 (MΦ) → divB = 0
 
  ∂ 
rot( B ) − ∂ (ε 0E) = j (MA) → rot( ) =
B
(ε 0E)
µ0 ∂t µ ∂t
0


Détermination de l’équation de propagation pour E :

 2
  ∂
∂ ∂
rot(rotE) = − rot( ) = − (rotB)= −µ 0ε0 E
B
∂t ∂t 2
∂t
  
or rot(rotE) = grad(divE) − ∆E

2
 ∂ 
⇒ ∆E = µ 0ε 0 E Equation de propagation de E
2
∂t

12

Détermination de l’équation de propagation pour B :

2
  ∂   

rot(rotB) = µ 0ε0 (rotE)= −µ 0ε0 B or rot(rotB) = grad(divB) − ∆B
∂t 2
∂t

2
 ∂ B 
⇒ ∆ B = µ 0ε 0 Equation de propagation de B
2
∂t

II- Ondes planes

II-1 Définition

Soit la direction (Ou) définie par le vecteur unitaire u de cosinus directeur (α,β,γ) dans la

base orthonormée. (Ou) va correspondre à la direction de propagation de l’onde.

    2 2 2
u = αx +βy + γz avec α +β + γ =1

    
La position d’un point M quelconque est repérée par r = OM = xx + yy + zz

 
Soit u = u • r = αx +βy + γz la distance correspondant à la projection d’un point M sur

l’axe (Ou).
 
Lorsque le champ électromagnétique (E,B) ne dépend que de u, l’onde est dite plane car à

un instant donné le champ à la même valeur en tout point de ce plan perpendiculaire à

(Ou).
  
→ E(M,t) =E(u,t) = E(N,t)

  
B(M,t) =B(u,t) = B(N,t)

Un tel plan Σ (contenant M) perpendiculaire à Ou est appelé plan d’onde.

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II-2 Equation d’onde

But : réécrire l’équation de propagation en utilisant le fait que l’onde est plane

Rappel sur l’opérateur nabla :



A partir de la base cartésienne (x, y,z) on introduit une nouvelle base avec trois vecteurs

unitaires :

    2 2 2
u = αx +βy + γz ( α +β + γ =1 );
    2 2 2
v= ηx +λy +µz ( η + λ +µ =1 );
    2 2 2
w = τx +ωy+εz ( τ +ω +ε =1 )


On a alors ∇= ∂ x + ∂ y + ∂ z = ∂ u + ∂ v + ∂ w
     
∂x ∂y ∂z ∂u ∂v ∂w
      
et E = E x x + E y y+ E z z =E u u + E v v + E w w
 
∇•E = ∂Ex + ∂Ey + ∂Ez = ∂Eu + ∂Ev + ∂Ew
∂x ∂y ∂z ∂u ∂v ∂w

or E ne dépend que de u (onde plane) ⇒ ∂Ev = ∂Ew =0
∂v ∂w
      
⇒ ∇•E = ∂Eu or Eu =E•u soit ∇•E = u ∂E

∂u ∂u


on a ainsi le vecteur ∇ = u ∂

∂u

Conclusion 1:

   ∂   ∂    ∂
grad → ∇ = u ; div → ∇ • = u • rot → ∇ ∧ = u ∧
∂u ∂u ∂u

   ∂  ∂ ∂2
∆ → ∇ • ∇ = (u ) • (u ) =
∂u ∂u ∂u 2

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Conclusion 2:

2
L’équation d’onde ∆ψ = µ 0ε 0 ∂ ψ (ψ = Ex, Ey, Ez, Bx, By ou Bz ) s’écrit sous la
2
∂t

2 2
forme : ∂ = 1 ∂ v2 =
ψ ψ 1 homogène à une vitesse au carré
avec
2 v 2 2 µ0ε0
∂u ∂t

2 2
on a ainsi ( ∂ − 1 ∂ )ψ(u,t) = 0 ⇒ (∂ − 1 ∂ )( ∂ + 1 ∂ )ψ(u, t) = 0
2 c2 ∂t 2 ∂u c ∂t ∂u c ∂t
∂u

II-3 Solution générale de l’équation d’onde

Effectuons le changement de variable v = t − u et w


c
= t + u
c
But: réécrire l’équation d’onde en fonction de ces deux nouvelles variables pour résoudre
plus facilement l’équation d’onde.

u = c (w − v) et t
2
= 1 (w + v)
2
∂u ∂u ∂t ∂t
et du = ( )dw + ( )dv ; dt = ( )dw + ( )dv
∂w ∂v ∂w ∂v

⇒ ∂u = c ; ∂u =− c ; ∂t = ∂t = 1
∂w 2 ∂v 2 ∂w ∂v 2

on a ainsi : ∂Ψ = ∂Ψ ( ∂t )+ ∂Ψ (∂u ) = 1 ∂Ψ − c ∂Ψ = − c ( ∂ − 1 ∂ )Ψ
∂v ∂t ∂v ∂u ∂v 2 ∂t 2 ∂u 2 ∂u c ∂t

∂Ψ = ∂Ψ ( ∂t )+ ∂Ψ ( ∂u ) = 1 ∂Ψ + c ∂Ψ = c ( ∂ + 1 ∂ )Ψ
∂w ∂t ∂w ∂u ∂w 2 ∂t 2 ∂u 2 ∂u c ∂t

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Conclusion : l’équation d’onde devient en fonction des nouvelles variables :

2
∂ ∂ ∂ ψ(v,w)
(− 2 )(2 )ψ(v,w) = 0 ⇒ = 0
c ∂v c ∂w ∂v∂w

Détermination de la solution générale de l’équation d’onde :

L’intégration par rapport à w donne : ∂Ψ = g(v)


∂v

⇒ Ψ(v,w) = ∫ g(v)dv+ Ψ_(w) =Ψ + (v) + Ψ_(w) soit Ψ(v,w) = Ψ +(t − u ) +Ψ_(t + u )


c c

Ψ + et Ψ _ sont deux fonctions quelconques des variables (t − u ) et (t + u ) .


c c

II-4 Onde plane progressive


Regardons l’évolution de Ψ +(t − u ) dans le temps et l’espace :
c

u
Soit un signal électromagnétique de valeur Ψ +(t1 − 1) dans le plan d’onde
c

Σ1 d’abscisse u1 à t1 . Ce signal aura la même valeur à l’instant t 2 = t1 + ∆t après

avoir parcouru la distance ∆u = u 2 − u1 =c(t 2 − t1) =c∆t .

u u u
Démonstration : Ψ + (t1 − 1 ) = Ψ + (t1 + ∆t − ∆t − 1 ) = Ψ + (t 2 − 2 ) avec
c c c

∆u = c∆t ( ∆u : distance entre deux plans d’onde Σ1 et Σ 2 ).

On dit que le signal s’est propagé le long de l’axe Ou de Σ1 et Σ 2 à la vitesse c.

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Conclusion :

u
Ψ + (t − ) : l’onde est progressive dans le sens des u croissant
c

(pour t 2 > t1 on a ∆u > 0 ).

u
De même Ψ − (t + ) représente une onde plane progressive se propageant à la vitesse c
c

dans le sens des u décroissant.

(pour t 2 > t1 on a ∆u < 0 ).

II-5 Transversalité d’une onde électromagnétique plane



Equation de M-G dans le vide : div(E)= 0
 
Soit ∇•E = ∂Eu = 0 ⇒ Eu = cste = 0
∂u

(On ne s’intéresse qu’à la partie qui se propage: on ne s’occupe pas des champs
stationnaires)

De même divB = ∂Bu = 0 ⇒ Bu = cste = 0
∂u

Conclusion : Le champ électromagnétique d’une onde plane dans le vide est transverse

c'est-à-dire que le champ électrique et le champ magnétique sont perpendiculaires à la

direction de propagation et donc contenus dans le plan d’onde.

L’onde est dite TEM : transverse électrique magnétique.

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II-6 Relation entre E et B pour une onde plane progressive

      
Equation de M-F : rotE + ∂B = 0 ⇒ ∇∧E = − ∂B 
soit u ∧ ∂E = − ∂B
∂t ∂t ∂u ∂t

Pour une onde plane progressive suivant les u croissants on a :

v = t − u ⇒ ∂ = ∂ (∂v) = ∂ et ∂ = ∂ (∂v) = − 1 ∂
c ∂t ∂v ∂t ∂v ∂u ∂v ∂u c ∂v

soit ∂ = − 1 ∂
∂u c ∂t
     

On a alors (u ∧
1 ∂E ) = ∂B soit (B − ∧ E) = 0
∂ u
c ∂t ∂t ∂t c

Conclusion :
 
 u∧E 
En l’absence de champ stationnaire on a B = ( u : vecteur unitaire ).
c
  
Les vecteurs (u , E , B) forment un trièdre direct et la norme du champ magnétique est égale

à E/c.

18
III- Ondes planes progressives sinusoïdales

→ Onde plane dépendant sinusoïdalement du temps

Intérêt de ce type de solution :

Cette solution est importante car tout signal périodique peut-être représenté par une

superposition linéaire de fonctions sinusoïdales.

III-1 Définitions

Soit une onde plane sinusoïdale se propageant dans une direction Ou dans le sens des u
 
croissants. Les champs E et B sont transverses.

Une composante quelconque de ces champs a pour expression en un point M :

Ψ = Ψ mcos(ω(t − u ) + φ) ( Ψ m l’amplitude et φ la phase à l’origine des temps et de


c

l’espace)

Périodicité temporelle

ω pulsation (fréquence angulaire) en rad/s

ωT=2π ⇒ ω = 2π = 2πν avec ν la fréquence (Hz) et T la période (s).


T

Périodicité spatiale

λ Longueur d’onde (m)

ωλ = 2π ⇒ λ = 2cπ = cT
c ω

19
Vecteur d’onde (dirigé suivant la direction de propagation)
    
L’abscisse u s’écrit u = u • r . On définit le vecteur d’onde k = ω u =k u avec k le
c

nombre d’onde (rad/m) (k = ω = 2π)


c λ
 
Conclusion : La composante Ψ s’écrit alors Ψ = Ψ mcos(ωt − k • r + φ)

III-2 Notation complexe

On appelle une onde plane progressive sinusoïdale une onde qui peut s’écrire sous forme
 
i(ωt − k • r )
complexe : Ψ = Ψ e
m

Partie réelle : Ψ=Re(Ψ )


(Ψ = Ψ me l’amplitude complexe, Ψ m =cste , ϕ = cste )
m

III-3 Ecriture des équations de Maxwell en complexe



  i(ωt − kr + ϕ )
E = E0 e

∂            
( E ) = iω E ; k r = kxx +kyy+kzz avec k = kxx +kyy+kzz et r = OM = xx + yy+zz
∂t - -

∂   ∂   ∂  
(E ) = −ikx E ; (E) = −iky E ; ( E ) = −ikz E
∂x - - ∂y - - ∂z - -

    
⇒ divE = ∇ • E = −ik • E

20
  ∂
Conclusion : ∇ agit comme − ik et agit comme iω .
∂t

Ces quatre équations de Maxwell s’écrivent alors en notation complexe pour une onde

plane progressive sinusoïdale dans le vide :


     
divE = 0 → k•E = 0 ; divB = 0 → k•B = 0
         
rotE = − ∂ B → k ∧E = ω B ; rotB = 12 ∂ E → k ∧ B = - ω E
∂t c ∂t c2

En prenant la partie réelle on retrouve les propriétés déjà établies:


             
k•E = 0 et k•B = 0 implique k ⊥E et k ⊥B et k ∧E = ω B ⇒ B = u ∧ E
c

IV- Energie associée à une onde électromagnétique

IV-1 Introduction :

L’énergie qui arrive sur Terre provient du Soleil sous forme d’onde électromagnétique.

Vu le délai (8 min) l’énergie lumineuse qui nous parvient est en « cours de route » et est
 
associée aux champs (E , B) de l’onde électromagnétique.

IV-2 Vecteur de Poynting:

Le transport de l’énergie se fait dans la direction correspondant au vecteur de Poynting et


   
π= E∧B

a pour expression (avec E et B des réels) .
µ0

21
IV-3 Application : cas d’une onde plane progressive harmonique

  j(ωt − k r +ϕ)  
E =E 0 e où k = k u

  
    E ∧B E ∧(k ∧E)
B = k∧ E ⇒ π= µ =
ω 0 µ ω
0

         E 2 
or a ∧(b∧c) = (c•a)b−(a •b)c ⇒ π = u
µ0 c

Conclusion : le vecteur de Poynting, qui indique le courant d’énergie, est dans la

direction de propagation pour une onde plane progressive harmonique qui se propage

dans le vide.

V- Vitesses de phase et de groupe


V-1 Définition de la vitesse de phase Vϕ
Définition : la vitesse de phase Vϕ est la vitesse de déplacement de l’onde correspondant
aux lieux de phase constante (plans d’onde de même phase perpendiculaire à (Ou)).
Expression mathématique : Vϕ = ω/k.

V-2 Définition de la vitesse de groupe Vg : vitesse du paquet d’onde


Définition :
Pour un paquet d’onde résultant de la superposition d’ondes groupées autour d’une
pulsation moyenne on défini la vitesse de groupe par Vg = dω/dk. Cette vitesse
correspond à la vitesse de propagation de l’énergie.

22
Chapitre IV : Propagation des ondes électromagnétiques
dans les milieux matériels

I- Charges libres et liés dans un milieu matériel

Introduction :

On va s’intéresser au comportement d’un milieu matériel placé dans un champ

électromagnétique.

Nous allons ainsi montrer qu’il existe une équivalence entre un milieu matériel et un

milieu comme le vide. Cette équivalence est obtenue grâce à la notion et à la

modélisation de courants et de charges microscopiques dites liés.

Charges libres et liées :

On peut le plus souvent diviser les particules chargées d’un milieu matériel en deux

catégories :

a/ certaines particules sont « attachées » à la structure du milieu auquel elles

appartiennent : - les protons sont attachés au noyau

- les noyaux et les électrons (ou la plupart) sont attachés aux atomes

⇒ On les appelle des charges structurales ou charges liées.

b/ Certaines particules peuvent au contraire effectuer de lointaines excursions bien au

delà des dimensions de la structure dont elles sont issues :

- les électrons de conduction d’un métal

- les ions et les électrons d’un plasma (gaz ionisé)

⇒ On les appelle des charges libres

23
Remarque : Le terme de charges libres n’est pas uniquement associé à la possibilité

pour ces charges de se déplacer. Des particules indépendantes et distinctes des autres

même si elles ne peuvent pas se déplacer sont aussi des charges libres.

Exemple : charges déposées à la surface ou dans le volume d’un isolant.

II- Les différents types de milieux

Introduction :

Du point de vue le la réactivité à un champ électrique on distingue deux grands types de

milieux :

- Les isolants ou diélectriques en se polarisant

- les conducteurs réagissent en créant un courant électrique

Par contre tous les milieux ont un comportement semblable en présence d’un champ

magnétique : ils s’aimantent.

Nous allons décrire ces trois propriétés : polarisation, conduction et aimantation.

II-A Milieux diélectriques

II-1 Polarisation

Définition:

Un milieu est dit diélectrique (ou isolant) s’il ne possède pas de charges électriques libres

c’est à dire individualisées et éventuellement susceptibles de se déplacer sur de grandes

distances vis à vis des dimensions atomiques.

24
→ Les charges appartiennent à des structures qu’elles ne peuvent quitter et sont donc

liées.

Conclusion :

Le milieu ne peut de ce fait être le siège de courant électrique macroscopique.

La présence d’un champ électrique excitateur ne peut alors s’accompagner que d’un

déplacement localisé de charges dans les atomes ou les molécules.

Moment dipolaire induit :



Ainsi sous l’effet d’un champ électrique extérieur E ext le barycentre des charges

positives et celui des charges négatives initialement confondus ne l’est plus.

→ Modification du moment dipolaire individuel

Cela se traduit par l’apparition d’un moment dipolaire induit à l’échelle macroscopique.

On caractérise l’état de la matière par son moment dipolaire par unité de volume ou

vecteur polarisation P .

Par définition un petit élément de volume dv entourant un point repéré par r possède le

moment dipolaire dp tel que dp = P(r)dv .

Remarque :

Si la matière est à l’échelle microscopique décomposable en groupements atomiques ces

groupements peuvent posséder des moments dipolaires individuels alors la polarisation

n’est rien d’autre que la somme des moments dipolaires individuels.

25
II-A-2 Polarisation et déplacement de charges microscopiques

Soit un domaine quelconque noté D du diélectrique limité par une surface fermée S, de

dimensions grandes devant les dimensions atomiques. Il contient des particules

de charges qi et de densité ni (nombre de charges par unité de volume).


En l’absence de polarisation ( P = 0 ) le milieu est supposé neutre

⇒ ∑ n i qi = 0
i
 
Suite à l’action de E ext , il y a un déplacement moyen δi des charges qi et le vecteur

polarisation est alors :


  
P = ∑ Pi = ∑ niqiδi
i i


A ces déplacements δi correspond un flux sortant de charges à travers S.

Les charges qi qui ont traversées à un instant donné la surface dS sont contenues dans le
 
cylindre de base dS et de longueur δi . Le volume du cylindre est alors δidS et il y a dans
 
ce volume niδidS charges qi .

La charge totale transportée à l’extérieur du domaine D du diélectrique est donc :


   
Q = ∫∫S ∑ i n q δ dS = ∫∫S PdS
i i i

Le domaine D étant initialement neutre, il contient alors une charge totale Qp tel que

Qp+ Q = 0 (charge totale nulle)


  
⇒ QP = − ∫∫SPdS =− ∫∫∫vdivPdv

26

et Q P = ∫∫∫vρPdv donc ρ P =−divP ( ρ P : densité de charges de polarisation)

Ces charges de polarisation correspondent à des excédents locaux de charges liés dus à la

polarisation

⇒ ρ lié = −divP

Pour une polarisation variable dans le temps les porteurs de charges qi sont animés d’une

 d δ i . On a alors un courant de polarisation de densité volumique
vitesse moyenne vi =
dt
       
 dP
δ
jP donnée par jP = ∑ n iqi vi ⇒ jP = ∑ n iqi i or
d P = ∑ n i q i δi ⇒ jP =
i i dt i dt

Conclusion:

Cette densité de courant correspond à la moyenne des courants microscopiques produits

par les faibles déplacements des charges liés et donc par le mouvement des dipôles

lorsque le champ excitateur est variable.

Ce courant produit les mêmes effets qu’un courant de conduction. La différence

essentielle est que ce courant ne peut-être utilisé à l’extérieur du diélectrique.

27
II-A-3 Diélectriques linéaires

II-A-3-a Susceptibilité diélectrique

Pour de nombreux matériaux et pour des champs électriques pas trop intenses la relation
 
entre P et E est bien décrite par une relation linéaire du type :
 
P= ε0 χ eE (cas des milieux linéaires)


χ e est la susceptibilité électrique (quantité sans dimension) qui ne dépend pas de E
La linéarité est bien vérifiée expérimentalement pour de nombreux isolants dans un large

domaine de valeurs de E en tout point du matériau et selon toutes les directions. Ces

milieux sont dits LHI (linéaire, homogène, isotrope).



Remarque : Les milieux non linéaires ont une susceptibilité qui dépend de E .

II-A-3-b Susceptibilités ( χ e ) et constantes diélectriques ( ε r = 1 + χ e ) de quelques fluides

et solides :

Liquides : Eau εr = 80 ; Ethanol εr = 25 ; Benzène ε r = 2

Solides : Verre 4 ≤ ε r ≤ 7 ; Plexiglas ε r = 3

Gaz (106 χe ) hélium 65 ; Azote 550

II-A-4 Les milieux hétérogènes et anisotropes



Pour d’autres matériaux linéaires, la polarisation reste proportionnelle à E mais χe
dépend du point considéré (milieux hétérogènes) ou de la direction de (milieux

anisotropes).

28
Pour les milieux anisotropes et dans une base orthonormée χe est représentée par une

matrice 3x3 qui peut-être écrite en choisissant une base appropriée (dite principale) selon

une matrice diagonale.


II-A-5 Vecteur D

Pour faciliter la description de la propagation des ondes électromagnétique dans les



milieux matériels on introduit un vecteur D qui va tenir compte des comportements à

courte distance et donc de ρlié

 ρ +ρ 
div( E ) = libre lié et ρ lié =−divP
ε 0

 
⇒ div(ε 0 E + P ) = ρ libre

Par définition on appelle vecteur induction électrique (ou excitation électrique ou vecteur

déplacement car relié aux sources d’excitations imposées au milieu) le vecteur D défini
  
par : D = ε 0 E + P

⇒ div( D ) = ρ libre

 
Cas des milieux linéaires : les vecteurs D et E sont aussi reliés par une équation linéaire.
     
En effet D = ε 0 E + P = ε 0(1+ χ e) E = ε 0ε r E = εE

( ε r = 1+ χ e permittivité électrique relative ; ε = ε 0ε r permittivité électrique absolue

appelée aussi constante diélectrique est une constante uniquement pour les milieux

LHI).

29
II-B Milieux conducteurs

II-B-1 Définition

On dit qu’un milieu est conducteur s’il possède des charges électriques susceptibles de

pouvoir se déplacer librement sur des distances très supérieures aux dimensions

atomiques.

Conclusion :

Un tel milieu est spontanément ionisé puisque les électrons périphériques des atomes qui

le constituent sont facilement liés et aisément arrachés au cours des interactions dues à

l’agitation thermique. C’est le cas des métaux.

Exemple :

Un échantillon de cuivre formé d’un réseau cristallin d’ions Cu+ formant des charges

fixes (puisque entourées par leurs homologues).

Dans ce réseau les électrons périphériques sont aisément arrachés. L’application d’un

champ électrique extérieur va ordonner le mouvement des électrons dans une direction et

créer ainsi un courant collectif observable à l’échelle macroscopique. C’est le courant de

conduction.

Remarque : dans les conducteurs les phénomènes de polarisation sont négligeables bien

que les charges liées existent et de même les courants d’aimantation sont généralement

négligeables devant ce courant macroscopique.

30
II-B-2 Loi d’Ohm locale

La densité de courants volumiques créés par le champ E est reliée à ce dernier par

relation linéaire dans le cas d’un conducteur LHI :


 
jlibre = γE

Le coefficient de proportionnalité entre les deux vecteurs est appelé conductivité γ du

milieu. Son unité dans le S.I. est le Siemens/m.

On utilise aussi son inverse, la résistivité du matériau R dont l’unité est l’Ohm-mètre.

Exemples de conductivité :

Eau pure γ = 5.5 10-6 s/m

Eau de mer γ = 6.5 10-3 s/m

Métaux γ ~ 107 s/m

31
II-C Aimantation et champ crée

II-C-1 Milieux aimantés

Introduction :

Certains phénomènes magnétiques liés à la matière sont connus depuis longtemps :

Attraction exercée sur le fer par un minerai naturel (magnétite ou pierre d’aimant)

constituée d’oxyde de fer.

L’aimantation acquise par le fer est signalée par Aristote. Mais c’est au début du XIXe

siècle que l’étude du magnétisme progresse dès que le lien avec l’électricité est établi.

La présence d’un champ magnétique est détectée par ses effets comme :

- l’action sur une particule en mouvement

- l’action sur un conducteur parcouru par un courant électrique

La plupart des milieux magnétiques ne manifestent leurs propriétés magnétiques que sous

l’action d’un champ magnétique excitateur Bext.

Le champ magnétique initial (extérieur) est alors modifié et cette modification est

interprétée comme due au champ magnétique que le milieu crée à son tour.

⇒ phénomène d’aimantation induite (le milieu se comporte comme un aimant).

32
II-C-2 Vecteur aimantation

II-C-2-a Définition

Introduction :

L’origine du magnétisme ne peut-être cherchée dans des courants macroscopiques

puisque la plupart des matériaux dit dia ou paramagnétique (effets magnétiques faibles)

sont des isolants.

Par ailleurs l’expérience de « l’aimant brisé » où chaque portion devient elle-même un

aimant montre que le magnétisme est une propriété volumique.

Interprétation des phénomènes :

On peut interpréter à l’échelle macroscopique les phénomènes expérimentaux par

l’apparition de moments dipolaires magnétiques dans tout élément de volume du

matériau lorsque le matériau est soumis à un champ extérieur.

Ces moments dipolaires magnétiques sont créés eux-mêmes par des mouvements

supplémentaires des électrons dans les groupements atomiques assimilables à de petites

spires ou boucles de courant.


Par définition un petit élément de volume dv entourant un point repéré par r possède le
  
moment dipolaire dm tel que dm = M(r)dv où M est appelé vecteur d’aimantation ou

« aimantation du milieu ».

33
Remarque : si la matière est à l’échelle microscopique décomposable en groupements

atomiques (ou moléculaires), ces groupements peuvent posséder des moments


 
magnétiques individuels mi et le vecteur d’aimantation M n’est rien d’autre que leur
 
somme : M = ∑ mi
i

II-C-2-b Aimantation et distribution de courants équivalents

A l’échelle macroscopique, rien ne distingue un champ magnétique dû à des dipôles

magnétiques d’un champ dû à des courants.

A l’aide d’un modèle simple nous allons montrer qu’il y a équivalence entre

l’aimantation et la distribution de courants volumiques.

Soit un milieu dont l’aimantation est due à de petites spires circulaires toutes identiques

de surface s et parcourues par un courant i (boucle de courant).



Le moment magnétique individuel est égal à i s .

Soit C une courbe fermée tracée dans l’échantillon. On cherche à déterminer le courant

qui traverse cette courbe c’est à dire le courant dû aux spires et qui enlacent C.
 
Soit δ ℓ un élément de longueur de C. Les dN spires qui enlacent δ ℓ sont contenues dans
 
un volume s δ ℓ .
     
On a m = dN i s =M( s δ ℓ) (moment magnétique pour δ ℓ )

   
⇒ dN i =Mδ ℓ ( s et M sont parallèles)

34
Le courant qui traverse C est donc égal à :
    
I = ∫c Mδ ℓ = ∫∫s rot(M)dS (S : surface s’appuyant sur C).

  
or I = ∫∫s jM dS avec jM un courant de densité volumique


Conclusion : il y a une équivalence entre le vecteur aimantation M et le courant de
  
conduction volumique jM = rot(M) .


II-C-3 Vecteur H

Pour faciliter la description de la propagation des ondes électromagnétiques dans les



milieux matériels on introduit un nouveau vecteur H qui va tenir compte des

comportements à courte distance et donc de jlié .

 
Equation de M-A : rot(B) = µ0ε 0 ∂ (E) + µ0 j

∂t
       
 
or j = jlibre+ jlié = jlibre+ jP + jM = jlibre + ∂t + rotM
δP

       
 
et ε 0E = D − P donc rot(B) = µ0 jlibre + µ0rotM + µ0 δP + µ0 δD − µ0 δP
∂t ∂t ∂t

   
soit rot( B − M) = jlibre + δD
µ0 ∂t

Définition : On appelle vecteur excitation magnétique (relié aux sources d’excitations ) le



  B 
vecteur H défini par H = − M.
µ0

35
 
  δD
Conclusion : rot(H) = jlibre +
∂t

Cas des milieux linéaires :

Pour les corps diamagnétiques et paramagnétiques et pour des champs magnétiques pas
 
trop intenses la relation entre M et H est linéaire :
  
M = χ M H avec χ la susceptibilité magnétique qui ne dépend pas de H .
M

      
Conclusion : B = µ0 (H + M) donc B = µ0 (1 + χ M ) H = µ0 µr H = µH

Comme pour la constante diélectrique ε, µ est une constante pour les matériaux LHI

µ =µ 0µ r perméabilité magnétique absolue

µ r = 1 + χ M perméabilité magnétique relative

36
II-C–4 Classification des milieux magnétiques

Tous les corps étant formés d’atomes, les électrons qui leurs sont associés ne sont pas
libres mais localisés sur des orbitales.
Ce mouvement de charges constitue un courant microscopique qui est responsable d’un
moment magnétique électronique.
A l’échelle atomique :
Le moment total, somme vectorielle des moments des électrons appartenant à l’atome est
non nul à priori
A l’échelle macroscopique :
Le moment magnétique d’un échantillon de matière est nul puisque l’agitation thermique
va orienter de manière aléatoire ces dipôles après chaque collision entre atomes.

II-C-4-a Milieux Diamagnétiques


Dans ces milieux les atomes (ou molécules) ne présentent pas de moment magnétique
individuel.
→ C’est l’introduction du champ magnétique excitateur Bextérieur qui va modifier le
moment magnétique de chaque électron (en perturbant le mouvement des électrons) et
faire apparaître au niveau de l’atome (ou de la molécule) un moment résultant non nul et
spontanément aligné sur le champ excitateur.
Conclusion :
Au niveau macroscopique il apparaît un moment magnétique non nul malgré l’agitation
thermique car des moments individuels sont sans cesse induits par le champ extérieur et
s’orientent sur lui.
Finalement : l’aimantation est proportionnelle est champ extérieur
la susceptibilité magnétique est de l’ordre de -10-5.
la susceptibilité magnétique est indépendante de la température
Remarque : le signe moins pour la susceptibilité vient du fait que l’effet (le moment
magnétique induit) s’oppose à sa cause (le champ excitateur) en créant un champ
magnétique opposé.

37
II-C-4-b Milieux Paramagnétiques
Parmi les milieux possédant un moment magnétique individuel (au niveau atomique), il y
en a qui ont des distances inter-atomiques suffisamment grandes pour que ces moments
n’exercent aucune interaction mutuelle (ce sont les milieux paramagnétiques).
En l’absence de champ magnétique extérieur, ils sont soumis seulement à l’agitation
thermique et l’aimantation totale est alors nulle.
Lorsqu’on impose un champ Bextérieur, ces moments s’orientent parallèlement à celui-ci.
L’agitation thermique gênant l’orientation des dipôles suivant le champ excitateur,
l’aimantation diminue lorsque la température augmente.

Finalement : l’aimantation est proportionnelle est champ extérieur


la susceptibilité magnétique est de l’ordre de 10-3.
la susceptibilité magnétique dépend de la température

Remarques :
Le signe plus montre que le champ extérieur est renforcé par la réponse du milieu.
Pour ces deux milieux (dia et paramagnétique), dès que le champ excitateur est supprimé,
ils perdent leur aimantation induite.

II-C-4-c Milieux Ferromagnétiques


Lorsque les atomes (ou molécules) possèdent chacun un moment magnétique individuel
mais ne sont pas séparés par des distances suffisantes, les moments interagissent entre eux
ce qui contribue à les aligner sur des domaines de l’ordre du micromètre (appelé domaine
de Weiss).
D’un domaine à l’autre l’orientation est quelconque du fait de l’agitation thermique
⇒ au niveau macroscopique il n’y a pas de moment résultant.
Si on les place dans un champ extérieur suffisant, les domaines de Weiss s’alignent sur
celui-ci et comme dans chaque domaine les dipôles sont déjà parallèles entre eux,
l’aimantation peut devenir très importante et même supérieure au champ appliqué.

38
Si on supprime le champ, les domaines reprennent partiellement leur indépendance mais
les interactions résiduelles font que les moments de chaque domaine restent partiellement
alignés dans la direction du champ extérieur.
⇒ le milieu garde une aimantation rémanente
⇒ c’est un aimant
Pour la faire disparaître il faut soit imposer un champ extérieur opposé au précédent soit
dépasser une certaine température appelée température de Curie où l’agitation thermique
supprime les domaines (elle a eu raison des interactions microscopiques cause de
l’aimantation rémanente).
⇒ milieux ferromagnétiques
Au-dessus de la température de Curie, le matériau a un comportement de paramagnétique
(comportement caché par le ferromagnétisme à plus basse température).
exemple du Fer : Tcurie= 770°c

Remarque : un ferromagnétique n’est jamais spontanément aimanté. Pour devenir un


aimant il a du être exposé à un champ magnétique et être resté au-dessous de la
température de Curie.

39
III- L’équation de dispersion pour des OPPH dans un milieu LHI

III-A L’équation de dispersion


Introduction : Le milieu est caractérisé par ε, µ , et γ.

Dans le cas des OPPH se propageant dans un milieu LHI, ε, µ , et γ ne dépendent que de

la fréquence.

Pour une OPPH on peut donc écrire en complexe le champ électrique et magnétique sous

la forme :
 
  j(ωt −kr )   j(ωt −kr ) 
E =E 0 e et B = B0 e avec k le vecteur d’onde complexe dont
− −

l’expression en fonction de ε, µ , et γ permettra de déterminer comment les ondes

électromagnétiques se propagent dans un matériau.

Pour un milieu quelconque :


      
rot(H) = jlibre + δD avec H = B et jlibre = γE
∂t µ

  
⇒ rot(B) = µγE + µε δE
∂t
   
∇ = − jk et ∂ = jω
  j(ωt − kr )   j(ωt − kr )
Pour une OPPH on a E = E 0 e et B = B0 e avec
− − ∂t
       j     
- j kΛ B = µγE+ µεjωE or B = k ∧ E ⇒ - kΛkΛ E = µγ E+ µεjωE
− - - ω ω − - -

jk 2
soit = µγ + µεjω ⇒ k 2 = ε(ω)µ(ω) ω2 − j µ(ω) γ(ω)ω
ω −

où ε(ω) , µ(ω) et γ(ω) sont généralement des réels.

40
γ(ω)
En posant ε = ε(ω) − j ( ε complexe) on obtient alors :
− ω −

k 2 = ε(ω ) µ(ω) ω2 Equation de dispersion complexe


− -

IV-B Milieux conducteurs (« bons » conducteurs)


On se limitera aux conducteurs isotropes, homogènes et non ferromagnétiques.
On a vu que l’équation de M-A s’écrit sous la forme :
  
rot(B) = µγE + µε δE ce qui permet d’écrire l’équation de dispersion pour une OPPH
∂t

sous la forme k 2 = ε(ω)µ(ω) ω2 − j µ(ω) γ(ω)ω


Pour un milieu conducteur non ferromagnétique cette équation de Maxwell s’écrit sous la
  
forme suivante rot(B) = µ 0 γE + µ 0ε 0 δE . On en déduit alors l’équation de dispersion
∂t
pour les milieux conducteurs en remplaçant µ par µ 0 et ε par ε0 .
2
⇒ k 2 = ε 0µ 0 ω2 − j µ 0 γ(ω)ω = ω − j µ 0 γ(ω)ω
− 2
c

2
On a écrit précédemment que k 2 = ω − j µ 0 γ(ω)ω (Equation de dispersion)
− 2
c

On va comparer les ordres de grandeurs de ces deux termes en se plaçant à ν < 1013 Hz
où γ est une constante réelle.

ω2 X 1 = ε 0ω
2 µ 0 γω γ
c

ε0 ≈ 9 10-12 F/m et pour les conducteurs métalliques γ ≈ 107 S/m.

ε0ω
⇒ ce rapport est de l’ordre de 10-18 ω .
γ

41
Conclusion :

La relation de dispersion peut donc être simplifiée et s’écrire à fréquence suffisamment

basse sous la forme : k 2 = − µ 0 γjω (terme réel négligé)


or k 2 = k 2r −k 2 -2jki k r
− i

µ 0 γω
⇒ k r = ki et 2ki k r = µ 0 γω ⇒ k r = ki =
2

La vitesse de phase est égale à Vϕ = ω = 2ω et l’épaisseur de peau est égale à


kr µ0 γ

δ = 1 = 2 .
ki µ 0 γω

Effet de peau : l’absorption est caractérisée par le coefficient ki ou par ce que l’on

appelle l’épaisseur de peau : δ = 1 .


ki

Cela correspond à la distance sur laquelle l’amplitude de l’onde subit un amortissement

de e.
 
C’est aussi la distance sur laquelle la densité de courants volumiques j = γE subit le

même amortissement.

Interprétation : on obtient une onde plane pseudo-sinusoïdale dont l’amplitude diminue

exponentiellement au cours de la propagation.

42
C’est la conductivité qui rend le vecteur d’onde complexe et de ce fait directement

responsable de l’absorption.

En fait en présence du champ électrique de l’onde les porteurs de charges se mettent en

mouvement créant un courant électrique de densité volumique et dissipent l’énergie de

l’onde au cours des collisions avec les charges fixes.

Globalement l’énergie électromagnétique est convertie en agitation thermique. C’est

l’effet joule. Ceci se faisant au détriment de l’onde son amplitude ne peut que décroître

au cours de la propagation dans le conducteur.

Exemple du cuivre ( γ ≈6107s/m) )

Utilisé comme fil de conduction dans les circuits.

Basse fréquence :

Pour le cuivre on obtient les épaisseurs de peau suivante :

ν (Hz) 102 103 104 105 106

δ (mm) 9 2,8 0,9 0,28 0.09

Haute fréquence :

Domaine spectral radio IR visible

ν (Hz) < 1011 1012 à 1014 ≈ 1015

δ (m) 10-4 à 10-7 10-8 à 10-9 10-8 à 10-9

43
Pour les domaines spectraux de plus hautes fréquences (UV et rayons X) γ n’est plus

γ0
réel mais complexe et du type γ(ω) =
1+ jωτ

⇒ nouvelle expression de k 2 et donc de ki et kr . On a alors :


UV X

ν (Hz) 1015 à 1016 > 1017

δ (m) 10-8 à 10-4 10-2 à 100

Conclusion : δ devient plus élevée dans l’UV et les métaux deviennent transparent à

très hautes fréquences

IV-C Milieux diélectriques (« bons » diélectriques)


 
rot(B) = µε δE et l’équation de dispersion est alors :
∂t

2
k = ε(ω)µ(ω) ω2 or µ(ω) ≈ µ 0 (sauf pour les ferromagnétiques)

2
⇒ k 2 = ε r (ω) ω avec ε r généralement réel.
c2

Conclusion :
ω
C’est une équation de dispersion réelle : k = ε (ω)
r
c

Il n’y a pas d’absorption dans le milieu. Le milieu est transparent aux ondes
électromagnétiques.

44
Chapitre V : Propagation guidée

I-Introduction
Il existe plusieurs types de guides d’onde pour transporter l’énergie ou les signaux :
Ligne bifilaire, ligne coaxiale, guide d’onde creux, fibre optique.

I-a Les câbles à fils parallèles


Les fils parallèles comme dans l’installation électrique d’une maison agissent comme un
guide d’onde, bien que leurs propriétés ondulatoires ne soient pas observables du fait de
la longueur d’onde très grande à 50 Hz.
Les lignes bifilaires sont utilisées à basses et hautes fréquences jusqu’à 100MHz environ.
Les champs électriques et magnétiques sont transverses (onde TEM).

I-b Les lignes coaxiales (ou câbles coaxiaux)


Les câbles coaxiaux sont utilisés pour l’interconnexion d’instruments électroniques.
Ils sont composés de deux conducteurs séparés par un milieu diélectrique (dans la région
annulaire)
L’onde se propage dans la région annulaire entre les deux conducteurs.
Le milieu de propagation est soit un diélectrique à faibles pertes (ex : Téflon,
Polyéthylène) soit de l’air.
La longueur d’onde des signaux transportés doit rester grande par rapport aux dimensions
de la région annulaire.
Exemple : Pour un diamètre externe de la région annulaire de 1 cm la longueur d’onde
doit être très grande devant 1 cm ce qui donne une fréquence qui doit être très petite
devant 30GHz.
Généralement les fréquences maximales utilisées sont de l’ordre de quelques GHz.
L’onde est transverse électrique magnétique (onde TEM).

45
I-c Les guides d’onde creux
I-c-1 Les guides d’onde métalliques creux
Pour des signaux de fréquences supérieures à 1 GHz, la transmission par câbles coaxiaux
ou par lignes bifilaires est impossible en raison de la forte atténuation du signal.
On utilise alors des supports métalliques qui s’appuient sur la réflexion des ondes
électromagnétiques :
→ réflexion totale avec une interface vide/conducteur parfait.
C’est le cas des guides d’ondes métalliques creux.
Les guides d’onde métalliques creux sont utilisés aux hyperfréquences (1 à 100 GHz).
Il est souvent utilisé à puissance élevée sur de courtes distances.
Exemple : pour connecter un amplificateur de puissance à une antenne de radar

La propagation s’effectue par réflexions multiples et totales sur les parois du guide.

Matériaux utilisés : laiton ou aluminium


Argent pour des petites dimensions
Milieu de propagation : l’air ou le vide

On va montrer dans la suite de ce cours que dans ce type de guide, l’onde est soit TE ou
TM mais pas TEM.
Nous étudierons par la suite plus particulièrement ce type de guide d’onde.

46
I-c-2 Les Fibres optiques
Les Fibres optiques ne sont qu’un cas particulier des guides d’ondes creux dont le
14
diamètre est adapté aux fréquences optiques autour de 10 Hz correspondant aux

visibles (λ ∼ 0.5 µm) et à l’IR proche et moyen ( 1 < λ < 10 µm) et dont les milieux
(correspondant à deux diélectriques) sont adaptés pour obtenir la réflexion totale sur les
parois.
Les fibres optiques sont fabriquées en verre (silice) très pur de diamètre ∼ 10 µm

(Rq : cheveux ∼ 50 à 100 µm).


Elles sont utilisées pour les télécommunications et permettent de transporter de grandes
quantités d’informations ( jusqu’à 1,6 Tbits/s dans une fibre en 2001).
La transformation d’un signal électrique (au début de la fibre) en un signal optique est
réalisée grâce à des diodes électroluminescentes (LED). L’opération inverse en bout de la
fibre est effectuée par des photodiodes.

Avantages des câbles de fibres optiques par rapport aux câbles de cuivre classique :
Le poids, le faible bruit, l’atténuation faible du signal.

Inconvénient : le prix.

47
 
II- Conditions de passage de D et H entre deux milieux
II-A Charges et courants superficielles
Soit une mince couche d’épaisseur e et de longueur lx, ly >> e

M2
Dans le volume dv = dSdz = dlx dly dz on a dq = ∫ ρdSdz avec ρ la densité volumique
M1

M2
de charge or dq = σdS ⇒ σ = ∫ ρdz densité de charges superficielles
M1

M2
De même on a isy = ∫ jydz (jy densité de courant volumique parallèle à Oy) et
M1

M2
isx = ∫ jx dz ( jx densité de courant volumique parallèle à Ox)
M1

 M2 
⇒ is = ∫ j dz densité de courants superficielles
M1

II-B Conditions de passage


        
a/ divB = 0 ⇒ ∫∫ B dS =0
S
soit ∫∫
S1
B1(−dS1n12) + ∫∫BdS
S1
L + ∫∫
S2
B2(dS2 n12) = 0

  
et dS1=dS2 ⇒ ∫∫
S1
(B 2 -B1)(dSn12) = 0

  
⇒ (B2 -B1)n12 = 0 soit B2N = B1N

48
      e / 2 lx / 2

b/ rotE + ∂B ∂B
= 0 ⇒ ∫C Ed ℓ = − ∫∫S dS = ∫ ∫ δ B 
ydzdlx ≈ 0
∂t ∂t −e / 2−lx / 2 δt

  e/2     e/2  
⇒ E1(−l x x)+ ∫ E(dzz) + E 2(l x x) + ∫ E(-dzz) = 0
−e/2 −e/2

⇒ E2x = E1x . De même E2y = E1y

⇒ E 2 t = E1t

  
c/ divD = ρ ⇒ ∫∫SDdS = ∫∫∫vρlibre dv
libre

     
⇒ ∫∫
S1
D1(−dS1n12) + ∫∫ dSL +
D
S1 ∫∫
S2
D 2(dS2 n12) = ∫∫∫vρlibre dv

  
⇒ ∫∫S1 2 -D1)(dSn12) = ∫∫∫vρlibre dSdz = ∫∫SσlibredS
(D

  
donc (D2 -D1)n12 = σ libre

        
d/ rotH = jlibre + ∂D ∂D
⇒ ∫C Hd ℓ= ∫∫S jlibredS + ∫∫S dS
∂t ∂t

     lx / 2 
j
∫∫S libre d S = j dl
∫∫S libre x dz y = is ∫ dlx y = isyl x (le courant superficielle existe même
−l x / 2

pour e → 0)

  e / 2 lx / 2

∫∫S
∂D dS = ∫ ∫ δD 
ydzdlx ≈ 0 (e << lx)
∂t −e / 2−lx / 2 δt

   e/2     e/2  
= 1(−l x x) + ∫ H(dzz) + H 2 (l x x) + ∫ H(-dzz) = 0
∫c H dl H
−e/2 −e/2

⇒ H 2 x -H1x = is y . De même H 2 y-H1y = isx

   
⇒ H 2 -H1 = i s ∧ n12

49
III- Impossibilité d’avoir une onde plane dans un guide d’onde métallique creux
Considérons un guide d’onde « simplifié » constitué par deux conducteurs limités par des
surfaces planes et parallèles à la distance 2a l’un de l’autre.
Le milieu (1) est constitué par du vide et le milieu (2) par un conducteur idéal

Le champ électromagnétique (milieu 1) peut s’écrire sous la forme :


 
E (z, t) = E 0 e j(ωt − kz) x avec k = k z
 


soit E (z, t) = E 0 e − jkz e − jωt x = E(z) e − jωt x
 

La condition de passage en y =a (x =x0 et z =z0) entre le métal (milieu 2) et le vide est:



E 2 - E 1 = σ y or E 2 = 0 puisque le conducteur est idéal (équilibre réalisé
   
ε0
  
instantanément : γ → ∞ et j fini d’où E 2 = 0)

= E(z 0) e − jωt x

E
1

0 E(z0) exp(jωt) 0
σ
⇒ 0 - 0 = ε0
0 0 0

Ceci est possible que si σ = 0 quel que soit x0 et z0 et si E(z0) = 0 quel que soit z0 ce qui
impliquerait alors qu’il n’y aurait plus d’onde électromagnétique.
Conclusion :
Dans un guide d’onde métallique creux on est amené à chercher des solutions plus
complexes que celles du type onde plane.

50
IV- Propagation guidée
IV-1 Les différents modes de propagation
On va alors chercher une propagation sans atténuation parallèle à l’axe Oz avec des
 
solutions pour E et B du type :
  j(ωt −k g z)   j(ωt −k g z)
E = E0(x, y)e et B = B0(x, y)e

kg est le vecteur d’onde («g » pour guide)


Il n’y a pas d’atténuation puisque E0 ne dépend pas de z.

But : déterminer les composantes du champ électrique et magnétique.

Méthode : si le vecteur d’onde est suivant Oz, on va écrire les composante du champ
électrique Ex, Ey et les composantes du champ magnétique Bx et By en fonction de Ez et
Bz.

Le milieu 1 (où se propage l’onde) étant le vide il n’y a ni charges ni courants. Les
équations de Maxwell décrivant la propagation des ondes électromagnétiques dans le
guide sont alors:

 
divE = 0 et divB = 0
    
rotE = − ∂ B soit ∇ ∧ E = - jω B (MF)
∂t
    jω 
rotB = 1 ∂E → ∇∧B = E (MA)
c 2 ∂t c2

On a ainsi:
∂ Ex ∂Ez − ∂Ey = ∂Ez + jk g E y = −jωBx
∂x ∂y ∂z ∂y
  ∂ ∂Ex − ∂Ez = −jkgEx − ∂Ez = −jωBy
∇∧ E = ∧ Ey = (MF)
∂y ∂z ∂x ∂x

∂ ∂Ey
Ez − ∂Ex = −jωBz
∂z ∂x ∂y

51
De même:
∂Bz + jkgBy = jω E x
∂y c2

  jω
∇∧ B = − jkgBx − ∂Bz = Ey (MA)
∂x c2

∂By jω
− ∂Bx = Ez
∂x ∂y c2

Eliminons By entre les deux équations:


By = 1 (jkgEx + ∂E z ) (MF)
jω ∂x

By = 1 ( jω Ex − ∂Bz ) (MA)
jkg c2 ∂y

⇒ 1 (jkgEx + ∂E z ) = 1 ( jω Ex − ∂Bz )
jω ∂x jkg c 2 ∂y

⇒ E x ( ω 2 − k g ) = 1 ∂E z + 1 ∂B z
kgc ω j ω ∂x jkg ∂y

ω2
soit E x ( − kg) = −j(∂E z + ω ∂Bz )
k gc 2 ∂x kg ∂y

ω2
(kg ∂E z + ω ∂Bz )
j
k 02 = (vecteur d’onde dans le vide) ⇒ E x =
c2 k g2 − k 02 ∂x ∂y

De même en éliminant Bx on obtient:

(kg ∂E z − ω ∂Bz )
j
Ey =
k g2 − k 02 ∂y ∂x

Conclusion :
En connaissant Ez et Bz on peut ainsi déterminer Ex, Ey.
Avec le même calcul obtient Bx et By uniquement en fonction de Ez et Bz.

52
Détermination de Ez :

 2
  ∂   
rot(rotE) = − rot(∂B) = − ∂ (rotB)= − 1 E or rot(rotE) = grad(divE) − ∆E
∂t ∂t c2 2
∂t

2 2 2 2 2
 ∂
(en particulier pour Ez ) ⇒ ∂ E z + ∂ E z + ∂ E z = 1 ∂ E z
E
⇒ ∆E = 1
c 2 2 2 2 2 c2 2
∂t ∂x ∂y ∂z ∂t

 
type de solution cherchée : E = E 0(x, y)e j(ωt −k g z) ⇒ E z = E 0z(x, y)e j(ωt −kgz)

2 2
∂ E z = −k 2 E ; ∂ E z =−ω2 E et ω2
g z z k 02 =
2 2 c2
∂z ∂t

2 2
∂ E z + ∂ E z + k 2E = 0
⇒ c z avec k c2 = k 02 − k g2 . De même on obtient :
2 2
∂x ∂y

2 2
∂ Bz + ∂ Bz + k 2 B = 0
c z
2 2
∂x ∂y

Conclusion :
La solution générale (Ez ≠ 0 et Bz ≠ 0) peut s’écrire comme une combinaison linéaire de
solutions avec :
Bz ≠ 0 et Ez = 0 : mode TE
Ez ≠ 0 et Bz = 0 : mode TM
Ez = 0 et Bz = 0 : mode TEM
Rq : Oz correspond à la direction de propagation.

53
IV-2 Mode TEM
 
Pour un mode TEM les champs E et B sont transverses.
     
On pose E T = E x x + E y y et BT =Bx x + B y y
 
En reprenant les expressions donnant ET et BT , on constate qu’ils ne peuvent être non

nuls que si k c2 = k 02 − k g2 = 0

Conclusion :
k g = k0 .

La vitesse de ces ondes est égale à c.

  
∇ ∧ E = - jω B ⇒ ∂Ez − ∂Ey = ∂Ez + jk g E y = −jωBx
∂y ∂z ∂y

∂Ex − ∂Ez = −jkgEx − ∂Ez = −jωBy (MF)


∂z ∂x ∂x

or Ez = 0 ⇒ jk g E y = −jωBx et − jkgEx = −jωBy


 
   z∧E T 
soit − jkgz ∧ E T = −jωBT ⇒ = BT
c
 
Conclusion : Les lignes de champs de B sont perpendiculaires à celles de E et la
propagation d’un mode TEM coincide avec celle d’une onde se propageant sans guidage
(milieu infini).

On va montrer maintenant qu’un mode TEM ne peut pas se propager à l’intérieur d’un
guide d’onde creux entouré d’un conducteur (guide d’onde métallique creux).

54
Démonstration : cas du guide d’onde rectangulaire de côtés 2a suivant Ox et 2b suivant
Oy. La direction de propagation est suivant Oz.

La condition de passage entre le métal et le vide (milieu 1) est :



E 2 -E1 = σ n12 avec E 2 = 0 (conducteur parfait)
   
ε0

On a alors en x =a, y=y0 et z=z0:


σ
0 E1x(a,y0) exp(-jkgz0+jωt) = ε0 = 0
0 - E1x(a,y0) exp(-jkgz0+jωt) = 0
0 0 = 0

Conclusion :
E1x(a,y0) = 0 et E1y(a,y0) = 0 quelque soit y donc E1x et E1y ne dépendent pas de y.

De même On a en y =b, x=x0 et z=z0:


0 E1x(x0,b) exp(-jkgz0+jωt) =0
σ
0 - E1x(x0,b) exp(-jkgz0+jωt) = ε0 = 0
0 0 = 0

Conclusion :
E1x(x0,b) = 0 et E1y(x0,b) = 0 quelque soit x donc E1x et E1y ne dépendent pas de x.
Conclusion finale :
E1x et E1y sont des constantes or la solution dans le guide ne peut pas être du type onde
plane donc ces constantes sont nulles. Le mode TEM ne peut donc pas se propager à
l’intérieur d’un guide d’onde creux.

55
IV-3 Mode TE
Ez =0 et Bz ≠0
jω ∂Bz
(kg ∂E z + ω ∂Bz ) =
j
On a ainsi : E x =
k g2 − k0
2 ∂ x ∂ y k g − k 02 ∂y
2

− jω ∂Bz
(kg ∂E z − ω ∂Bz ) =
j
Ey =
k g2 − k0
2 ∂ y ∂x k g − k 02 ∂x
2

(kg ∂Bz − ω ∂E z ) =
j jkg ∂Bz
Bx =
k g2 − k0
2 ∂x c 2 ∂ y k g − k 02 ∂x
2

(kg ∂Bz + ω ∂E z ) =
j jkg ∂Bz
By =
k g2 − k0
2 ∂ y c 2 ∂ x k g − k 02 ∂y
2


En introduisant le nabla transverse ∇ T = ∂ x + ∂ y on peut écrire:
 
∂x ∂y

 jω    jk g 
ET = (∇ T Bz ∧ z) et BT = ∇ T Bz (composantes transverses du champ
kg − k0
2 2 k g2 − k 02

électromagnétique)
Pour un métal non magnétique les conditions de passage sur les parois s’écrivent:
   
B 2 -B1 =µ 0 j s∧ n12 (tangentielle)

B N 2 = BN1 (continuité de la composante normale à la surface)


   
or B 2 =0 (puisque E 2 =0 ) dans le conducteur

⇒ BN1 =0 sur le conducteur

Conclusion :

Dans le guide sur la surface BT ne peut pas avoir de composante normale à la surface du
  
guide. BT est donc tangentiel au guide soit BT • n12 = 0 .

 jk g   
Or BT = ∇ T Bz donc ∇ T Bz • n12 = 0 .
k g2 − k 02

 jω  
De même E T = (∇ T Bz ∧ z) est normal au guide sur la surface.
k g2 − k 02

56
IV-4 Mode TM
Ez ≠0 et Bz =0

(kg ∂E z + ω ∂Bz ) =
j jkg ∂E z
On a ainsi : E x =
k g2 − k0
2 ∂x ∂y k g − k 02 ∂x
2

(kg ∂E z − ω ∂Bz ) =
j jkg ∂E z
Ey =
k g2 − k0
2 ∂y ∂x k g − k 02 ∂y
2

−j ω
c2
(kg ∂Bz − ω ∂E z ) = ∂E z
j
Bx =
k g2 − k 02 ∂x c 2 ∂y k g2 − k 02 ∂y


c2
(kg ∂Bz + ω ∂E z ) = ∂E z
j
By =
k g2 − k0
2 ∂y c 2 ∂x k g − k 0 ∂x
2 2


 jk g   c2  
soit E T = ∇ T E z et BT = (z ∧∇T E z )
k g2 − k 02 k g2 − k 02

Les conditions de passage sur les parois s’écrivent :


  
EN 2 -EN 1 = σ n12
ε0
Et 2 = Et (continuité de la composante tangentielle sur la surface)
1
 
et E 2 =0 ⇒ Et = Et = 0
2 1
Conclusion :
 
Dans le guide sur la surface E T est normal au guide et BT est tangentiel à la surface du

guide.
 
⇒ BT • n12 = 0 sur la surface du guide.

On peut ainsi résoudre les équations donnant Ez et celles donnant Bz pour en déduire
 
E T et BT . On va étudier le cas du guide d’onde rectangulaire (de côtés a et b).

57
IV-5 Application : Guide d’onde rectangulaire
Onde TE : Ez =0

2 2
∂ Bz + ∂ Bz + (k ) 2B = 0
2 2 c z
∂x ∂y

Cette équation étant avec des variables séparables, on va chercher Bz sous la forme :
j(ωt −k g z)
Bz(x, y,z, t)= f(x)g(y)e

L’équation s’écrit alors sous la forme:


2 2
1 ∂ f(x) + 1 ∂ g(y) +(k c)2 = 0
f(x) ∂x 2 g(y) ∂y2

Puisque les fonctions f et g ne dépendent pas des mêmes variables, l’équation peut être
écrite sous la forme suivante:
2 2
1 ∂ f(x) +α2 = 0 et 1 ∂ g(2y) +β 2 = 0 avec α 2 +β2 =k C2
f(x) ∂x 2 g(y) ∂y

Conclusion:

Les solutions pour f(x) et g(y) sont alors :


f(x) = a1 cos(αx) + b1 sin(αx)
g(y) = a 2cos(αy) + b 2sin(αy)

   
Les conditions limites indiquent que BT • n12 = 0 soit ∇ T Bz • n12 = 0
 ∂Bz  ∂Bz 
avec ∇ T Bz = x+ y
∂x ∂y

58
a) En x= 0 et x= a quel que soit 0≤y≤b on a (∂Bz x + ∂Bz y)•x =0
  
∂x ∂y

⇒ ∂Bz =0
∂x

∂Bz =0 ⇒ j(ωt − k g z)
∂x
(−a1 αsin(αx) + b1 αcos(αx))(a 2 cos(β y)+ b 2 sin(βy))e =0

En x=0 : −a1 sin( 0)+ b1 =0

En x=a : −a1 sin(αa) + b1 cos(αa) =0

Conclusion :

b1 = 0 et sin(αa) = 0 donc α=

, m entier.
a

b) En y= 0 et y= b quel que soit 0≤x≤a on a (∂Bz x + ∂Bz y)• y =0


  
∂x ∂y

⇒ ∂Bz =0
∂y

∂Bz =0 ⇒ (a cos(αx) + b sin(αx))(-a βsin(β y)+ b βcos(β y))e j(ωt − k g z) =0


∂y 1 1 2 2

En y=0 : −a 2 sin(0)+ b 2 =0

En y=b : −a 2 sin(β b)+ b 2cos(β b) =0

Conclusion :

b 2 = 0 et sin(βb ) = 0 donc β =

, n entier.
b

59
m 2 π2 n 2π2
2 =
kC α 2 +β2 = + or 2 = k2 − k2
kC 0 g
a2 b2

m 2 π2 n 2 π2
⇒ k g2 = k 02 − ( + )
a2 b2

Conclusion :
Pour avoir une propagation sans atténuation il faut que kg soit un réel pur

m2π2 n2π2
⇒ k g2 >0 donc k 02 > + .
a2 b2

m2π2 n 2π2
On a donc ω > c +
a2 b2

m2π2 n2π2
On appelle ωc = c + la fréquence de coupure.
a2 b2

Seules peuvent se propager dans le guide les ondes ayant une pulsation ω supérieure à la
plus petite valeur de ωc . Les autres ondes sont atténuées et disparaissent rapidement.

Rq : le guide se comporte comme un filtre passe-haut.

Parmi les ondes vérifiant ω > ωc seules peuvent se propager les ondes correspondant à
des valeurs de m et n entier.

On va noter TEmn les ondes (modes) associées à une fréquence de coupure νc

(notée ν mn = ωmn ).

m 2π 2 n 2π 2
k mn = +
a2 b2

60
ω01 ck 01 π2
Pour m = 0 et n = 1, ν 01 = = = c = c
2π 2π 2π b 2 2b

ω10 ck10 π2
Pour m = 1 et n = 0, ν 10 = = = c = c
2π 2π 2π a 2 2a

ω11 ck11 π2 π 2
Pour m = 1 et n = 1, ν 11 = = = c + = c 1+1
2π 2π 2π a 2 b 2 2 a 2 b2

Etc...

Calculons ces fréquences pour un guide rectangulaire de côtés a = 3 cm et b = 2 cm.

m n νmn (GHz)
0 1 7,5
1 0 5
0 2 15
2 0 10
3 0 15
1 1 9
2 1 12,5
...

Conclusion:
Pour des fréquences inférieures à 6 Ghz, les ondes pourront se propager seulement selon
les modes TE10.
Pour des fréquences inférieures à 11 Ghz, les ondes pourront se propager seulement selon
les modes TE10, TE01, TE20 et TE11
etc...

61
 
Connaissant Bz (avec Ez = 0, onde TE), on en déduit facilement ET et BT .
j(ωt − k g z)
Pour l’onde TE10 on a : Bz = B0 cos( π x)e
a

On a ainsi :
 j(ωt −k g z)   j(ωt −k g z) 
∇ T Bz = − π B0 sin( π x)e x et ∇ T Bz ∧z = π B0 sin( π x)e

y
a a a a
 − jω    − jk g 
or ET = (∇ T Bz ∧ z) et BT = ∇ T Bz (avec kc = π/a)
k c2 k c2

j(ωt − k g z)  j(ωt −k g z) 
⇒ E T = − jωa B0 sin( π x)e
  jk a
y et BT = g B0 sin( π x)e x
π a π a
L’onde électromagnétique est entièrement définie.
On peut faire le même type d’étude avec les autres modes TEmn et pour les ondes
TMmn.

62

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