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ANNEE 2006-2007
LUXATIONS RECIDIVANTES DE
ROTULE : QUEL COMPROMIS POUR LA
REEDUCATION ?
Travail réalisé
en vue de l’obtention du diplôme d’Etat
de Masseur-kinésithérapeute par :
Sous la direction de :
Monsieur BEDEL Benoît, cadre de santé kinésithérapeute, Centre Hospitalier Etienne
Clémentel, Enval.
Madame JOUMIER Anne, cadre de santé kinésithérapeute à l’IFMK de Vichy.
REMERCIEMENTS
Les opinions exprimées dans ce travail écrit n’engagent que la responsabilité de son auteur.
SOMMAIRE
1. RAPPELS PHYSIOPATHOLOGIQUES p. 1
1.1. Douleur : mécanismes et évaluation
1.2. Cinésiologie de la flexion passive du genou
3. REEDUCATION p. 7
3.1. Objectifs /Principes
3.2. Lutte contre la douleur
3.3. Récupération articulaire
5. DISCUSSION p. 14
6. CONCLUSION p. 15
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
INTRODUCTION [4, 13, 15]
Ma problématique s’intitule ainsi : « Chez une personne jeune opérée d'une luxation
récidivante de rotule quels compromis peut-on tenter de trouver en rééducation entre les
douleurs ressenties à la mobilisation, l’appréhension de la patiente et la récupération
articulaire de la flexion du genou ? »
Figure 1. Mécanisme des influx nociceptifs.
Définition : selon l’IASP (International Association for study of pain) et l’OMS la douleur
correspond à : « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion
tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en terme évoquant une telle lésion ». Nous
distinguons trois types de douleur : nociceptive (étudiée ici), neurogène et psychogène.
1
supérieurs : le mécanisme des endorphines. Certaines zones du tronc cérébral, stockant des
analogu
2
Pain fait ressortir plusieurs coeurs
Figure 4. composantes
Rayon de courburecognitives, émotionnelles,
des condyles fémoraux. donc plus précis que
le
3
(Fig.6) Au cours de ce mouvement, elle recule et s'abaisse progressivement par rapport à la
(Fig.6)
Figure 7. Mouvement de la rotule par rapport au tibia.
Figure 8. Contraintes subies par la patella lors de la flexion (B) en comparaison à l’extension
(A).
trochlée du à l'inextensibilité du ligament rotulien. A 60° de flexion, on observe, la tubérosité
tibiale antérieure (TTA), le ligament rotulien et le centre de la rotule, dans le même plan vertical.
La flexion se poursuivant, la rotule continue à reculer, jusqu’à 90° de flexion où elle est à son
recul maximal. Par rapport au tibia, la rotule se déplace dans un plan sagittal en reculant le long
d’un arc de cercle, dont le centre est la TTA, le rayon est le ligament rotulien. Donc, elle décrit
un mouvement de translation circonférentielle. Le recul est du au déplacement vers l’arrière du
point de contact des condyles sur la glène, et à la diminution de la distance de la rotule à l’axe de
flexion/ extension (Fig.7). De plus, elle bascule sur elle-même de 35°.
Au cours du mouvement, la rotule garde le contact avec le fémur, ainsi les contraintes subies
par la patella seront d’autant plus intenses que la flexion du genou sera importante (Fig.8).
La patiente : Melle V. âgée de 23 ans, vit seule dans un appartement accessible par quatre
marches. Elle présente un contexte familial complexe : sa famille habite loin, elle n’a pas vu son
père depuis 11 ans et sa mère a une maladie génétique l’obligeant à vivre dans une institution
médicalisée. La patiente finit en septembre des études en gestion. Elle est arrivée au centre le
6/07/2006 pour rééducation après ostéotomie tibiale de valgisation du genou gauche, montée par
une plaque vissée, transposition interne de la TTA avec abaissement, et capsulo-ténomyoplastie
du vaste interne selon la technique d’Insall datant du 29/06/2006. De plus, l’acte chirurgical
consista, à l’ablation, « laborieux » selon le compte rendu opératoire, du matériel laissé en place
depuis la première opération en 1998 (annexe 1).
Les antécédents : depuis l’enfance, la patiente souffre de luxations récidivantes des deux
rotules. Il y a 8 ans, elle subit une première opération : une ostéotomie de varisation du tibia
gauche et intervention d’Emslie. Un an plus tard, la même opération fut entreprise pour le genou
droit. Sur le plan familial, son père et son frère ont le même problème mais moins important.
L’interrogatoire : en rapport à ces multiples luxations de rotule, la patiente est obnubilée par
ses genoux, et plus particulièrement le gauche qui, pour elle, est le plus fragile. Ces problèmes
lui ont valu de marcher souvent avec des béquilles, et voire incapable de se déplacer. La pratique
4
Tableau 1. Bilan de l’œdème.
DROITE GAUCHE
PM 31,5 33
PR 31,5 36
PQ 38,5 38,5
DROITE GAUCHE
HANCHE
FL genou flechi 140° 140°
genou tendu 100° 100°
EXT 10° 10°
ABD 50° 50°
RI 20° 20°
RE 45° 45°
GENOU
FL 150° 60°
EXT 5° 0°
CHEVILLE
FL dorsale genou tendu 5° 5°
genou fléchi 10° 10°
FL plantaire 40° 40°
d’un sport lui fut interdite. Chaque nouvelle luxation étant de plus en plus douloureuse et
invalidante, les opérations de 1998 et de 1999 furent pour elle une libération. La rééducation à
cette époque fut plus longue pour le genou gauche que pour le droit. En effet, d’un point de vue
musculaire, son quadriceps a mis trois semaines pour ne plus être sidéré. Pour les deux
interventions, aucunes informations et consignes ne furent données à la patiente tant pour les
cicatrices (devenues très visible, suite à la balnéothérapie à l’extérieur en plein soleil), que sur les
actes chirurgicaux et les risques futurs. A la suite de ces opérations, la patiente ne pensait pas
qu’il pourrait y avoir des récidives, et se sentait par conséquent en confiance.
Avant l’intervention, Melle V. avait noté qu’à gauche, activement, elle ne tendait pas
complètement la jambe, et qu’à droite, passivement, elle pliait moins le genou.
A ce jour, la patiente dit appréhender la mobilisation articulaire et a des réticences qu’une tierce
personne touche ses genoux, plus particulièrement le gauche.
La patiente marche avec appui contact sous couvert de deux cannes béquilles, elle porte une
attelle toilée baleinée amovible du côté gauche. On note une cicatrice de 24 cm de long sur la
face antérieure du genou gauche et la présence d’un pansement de 5 cm de long sur le haut de la
rotule devant être enlevé le 19/07/2006. On distingue encore l’ancienne cicatrice. On observe un
hématome modéré sur la face postérieure du genou. Le membre inférieur gauche, présente un
œdème de +3,5 cm au niveau de la rotule et de +2,5 cm au niveau du mollet par rapport au côté
opposé. A droite, on remarque une cicatrice écartée de 1cm et de 23 cm de long sur la face
antérieure du genou datant de l’intervention de 1999 (Fig. 9).
2.3. Palpation
Du côté gauche, de légères contractures sont palpables au niveau de la cuisse, des ischios
jambiers et des gastrocnémiens. Une douleur à la pression est présente sur la face antéro-externe
du tibia et sur la face postéro-interne du genou, EVA à 5. La cicatrice, présente une adhérence
modérée sur la rotule.
Articulation fémoro-tibiale :
De manière qualitative : en comparaison avec l’autre côté on observe une perte
d’amplitude de flexion significative et un arrêt dur lors de la flexion.
De manière quantitative : on note un déficit de 90° de flexion par rapport au côté droit.
5
Figure 10. Mobilisation de la rotule droite. Figure 11. Mobilisation de la rotule gauche.
Tableau 3. Bilan musculaire initial dans l’amplitude consentie par analogie au testing
musculaire.
DROITE GAUCHE
Quadriceps 4 3-
Ishios jambiers 5 4
Sartorius 5 4
Tenseur du Fascia Lata 5 4
Gastrocnémiens 5 4
Figure 12. Douleur en flexion passive. Figure 13. Douleur à la mobilisation active-aidée.
Très douloureux
Modérément douloureux
Peu douloureux
Douleur constante +++
Qualité de la douleur :
« brûlure » ∆∆∆
« ça tire » ***
« frottement » °°°
Mobilisation de la rotule : elle ne peut pas être comparative au côté opposé étant donné la
pathologie rotulienne du côté droit. En appréciant le mouvement de la rotule gauche, on peut
constate des mouvements réduits dans les latéralités et de haut en bas (Fig.10 et 11).
Au repos : il existe une douleur sourde non localisée, côté à 2 sur l’EVA, mais à 4 en fin de
journée.
A la mobilisation passive en flexion, l’EVA passe à 6. Une douleur importante constante au
niveau interne de la rotule avec la sensation que « ça tire ». Une autre douleur modérée existe au
niveau du tibia en externe de façon constante à type de « brûlure ». (Fig.12)
Lors de la mobilisation active-aidée, l’EVA est à 6, il existe les mêmes localisations,
intensités et fréquences que lors de la mobilisation passive. Toutefois, la sensation au niveau du
tibia est différente se rapprochant « d’un frottement » plus tolérable mais désagréable, celle de la
rotule n’a pas variée (Fig.13).
Ajoutons que Melle V. est sous Efferalgan® codéiné à trois comprimés par jour et sous myo
relaxant.
La patiente est autonome pour toutes les activités de la vie quotidienne sous couvert d’une
attelle et de deux cannes béquilles en pas contact.
6
fait consciente de l’existence de cette angoisse. De plus, elle craint les luxations récidivantes
dans le futur malgré l’opération. Toutefois, elle espère quand même avoir une vie normale sans
penser constamment à ses genoux.
Projet de la patiente : Melle V. est en fin d’études et va dans les mois qui suivent rechercher
un emploi de type bureau. De plus, à ce jour, la patiente souhaite l’opération du genou droit, car
elle a pris conscience de son état pathologique, même si pour elle ce genou était le plus fort.
Melle V. est une jeune patiente, anxieuse, douloureuse à la mobilisation, opérée du genou
gauche par ostéotomie de valgisation. Elle présente un déficit de flexion passive de 90° par
rapport au côté sain. Le bilan révèle également une insuffisance musculaire principalement du
quadriceps gauche. Melle V. présente une douleur élevée au niveau de la rotule et du tibia, et une
importante appréhension à la mobilisation du genou gauche en lien avec ses antécédents, son
vécu négatif de la rééducation lors de sa première intervention et en lien avec son contexte
familial. Ces composantes viennent freiner la récupération articulaire. Afin que la patiente
retrouve ces capacités optimales, en particulier de flexion du genou, il est important de diminuer
les douleurs et d’établir une relation de confiance pour baisser son anxiété.
3. REEDUCATION
3.1. Objectifs / Principes
Objectifs :
Lutter contre les risques thrombo-emboliques, et les troubles trophiques.
Lutter contre les douleurs.
Retrouver la fonctionnalité du genou en récupérant les capacités articulaires et
musculaires.
Etablir une relation positive avec la patiente.
Renforcer le côté opposé pour réduire le déficit musculaire.
Informer la patiente sur sa pathologie, l’intervention, conseils et hygiène de vie.
Principes :
Travailler dans la moindre douleur.
Etre progressif dans la rééducation pour limiter les réflexes de défenses.
Respecter la progressivité dans la récupération de la flexion, le pas contact pendant deux
mois, suite aux consignes du chirurgien.
7
Ne pas mettre de contraintes de cisaillement sur l’articulation et éviter la compression.
Pendant 21 jours, ne pas faire travailler le quadriceps contre pesanteur en concentrique.
Privilégier la contraction des ischios jambiers, la contraction isométrique du quadriceps,
et la co contraction.
Pour la rééducation, je vais seulement exposer ce qui est en rapport avec ma problématique,
c’est-à-dire le la récupération articulaire, la lutte contre la douleur et l’appréhension.
Le massage possède de multiples actions utiles pour aider à lutter contre certains problèmes,
rencontrés lors du bilan, pouvant provoquer des douleurs et limiter le mouvement.
Circulatoire : Melle V. n’ayant pas l’appui, la circulation de retour est plus difficile et il
existe ainsi un risque thrombo-embolique. De plus, suite à l’opération, elle a un œdème dont la
présence engorge et provoque une pré-tension des tissus. Le massage circulatoire a pour but de
faciliter et stimuler le retour veineux et la circulation lymphatique. La patiente est en décubitus,
un coussin sous la tête et sous les genoux. On fait des manœuvres de pressions glissées
superficielles puis profondes, de façon transversales et longitudinales, sur tout le membre
inférieur en partant du pied selon le trajet veineux. Les manœuvres vont être douces, lentes et
régulières permettant une décontraction de la patiente et une bonne prise de contact.
Frictions des plans fibreux péri patellaire : on fait des manœuvres de frictions avec trois
doigts sur les éléments péri rotulien risquant d’être fibrosés. Elles se font sur le tendon rotulien,
le cul de sac sous quadricipital, et les ailerons rotuliens.
8
Figure 14. Physiothérapie antalgique.
pétrissages superficiels pratiqués de proche en proche sur toute la longueur de la cicatrice, des
palper-rouler transversaux qui mobilisent la peau sur le plan profond, et des frictions sur les
parties adhérentes des berges.
3.2.3. Balnéothérapie
Une fois la cicatrice refermée, Melle V. a bénéficié, à partir du 19/07/2006, d’un programme
collectif de rééducation en balnéothérapie avec un professeur d’Education Physique et Sportive
(EPS). La séance durait 30 minutes le matin chaque jour et je la prenais après, à sec. Pour la
mobilisation, la patiente était plus détendue et la recherche de la flexion était moins douloureuse
le temps de la prise en charge matinale.
A la mobilisation passive, l’EVA passa à 4,5, les sensations douloureuses persistaient mais
étaient beaucoup moins gênantes et au niveau du tibia, se rapprochant « d’un frottement ».
On place deux électrodes sur le trajet du nerf sensitif innervant la zone douloureuse, c’est-à-
dire le nerf fémoral chez la patiente. On en met une au niveau de la zone inguinale et l’autre à un
centimètre en dessous, là où le nerf est le plus superficiel. On règle la machine selon des
paramètres provoquant la régulation type « gate control » du message nociceptif. On utilise :
80Hz, 200µs, pendant 20 minutes avant la mobilisation ce qui déclenche des fourmillements. Ce
courant a permis une diminution momentanée de la douleur sans davantage d’effets que la glace.
De plus, la patiente trouvait les fourmillements désagréables et n’arrivait pas à se relâcher. La
9
Figure 15. Mobilisation de l’articulation fémoro-patellaire latéralement.
Mobilisation de la patella : Melle V. est assise sur la table, le membre inférieur en extension
et relâché. On effectue des manœuvres en encadrant la patella avec les deux mains, de haut en
bas pour étirer le cul de sac sous quadricipital, de bas en haut pour le tendon rotulien, et dans les
latéralités, afin d’éviter la rétraction des ailerons rotuliens (Fig.15 et 16).
Melle V. est assise dans la même position que précédemment, on place un stylo, servant de
but à atteindre, derrière son pied à une distance établie en lui demandant de faire une flexion
active. On va placer le témoin un peu plus loin, sans la mettre en échec tout en la faisant
10
Figure
active. On va placer le témoin 17. Mobilisation
un peu active-guidée.
plus loin, sans la mettre en échec tout en la faisant
active. On va placer le témoin un peu plus loin, sans la mettre en échec tout en la faisant
Assise sur la table : la jambe gauche est pliée, pied sur la table. On demande à la patiente de
remonter la pointe du pied et de contracter ses releveurs pendant 6 secondes, suivit de 6 secondes
de repos ceci pendant 10 minutes (Fig.18). Le praticien peut associer à ce mouvement, du
glissement postérieur du tibia. De plus, pour accentuer l’étirement du cul de sac sous
quadricipital, le kinésithérapeute vient empaumer la rotule pour l’abaisser, genou en flexion.
Enfin, afin de libérer des adhérences du tendon rotulien, on vient le poncer transversalement
avec deux doigts. Quand la douleur a nettement régressé, on recule le talon et on recommence.
Grâce à ces mobilisations, Melle V. se sent actrice dans sa rééducation et y trouve les mêmes
intérêts que dans la mobilisation active guidée. L’EVA passe à 5, l’impression tibiale se
rapproche d’un « frottement », et au niveau patellaire, ça « tire deux fois moins » selon la
patiente.
Avec un ballon de Klein : Melle V. est allongée sur le dos, un ballon sous les talons, elle va
le ramener au maximum vers les fesses en enfonçant les talons dedans grâce à une flexion active
et en remontant la pointe de pied, puis le repousser jusqu’à être en extension. Elle va ainsi faire
un rodage articulaire non agressif et ludique à son rythme, en position confortable et de détente
pendant 10 minutes (Fig.19). On l’effectue en fin de séance pour détendre le genou, retrouver la
fluidité de flexion extension après avoir travailler la flexion, ou au début pour chauffer
l’articulation et rendre la patiente moins vigilante à la mobilisation.
11
Tableau 4. Bilan final de l’œdème.
DROITE GAUCHE
PM 31,5 32
PR 31,5 33,5
PQ 38,5 38,5
Arthromoteur : tout d’abord, on règle la flexion dans une angulation acquise, pour obtenir un
rodage sans douleur. Puis, quand le relâchement est obtenu, on l’augmente jusqu’à un état de
douleur consentie. Au départ la vitesse sera lente puis au fur et à mesure on l'amplifiera. Chaque
fois que l’amplitude imposée est bien tolérée Melle V. l’augmente. Ceci pendant 35 minutes. Au
début de la rééducation, la patiente s’esquivait de l’appareil en montant la hanche, même pour
des amplitudes acquises, et avait mal ; EVA à 6 avec des perceptions identiques à celle du bilan
initial. Après, ses douleurs se sont atténuées, EVA à 5, on obtenait un meilleur relâchement,
d’autant plus avec l’application de glace. Toutefois pendant deux semaines, elle ressenti un
passage plus douloureux vers 60° de flexion alors que son amplitude articulaire était plus
importante. Une fois qu’elle eu accès à la balnéothérapie, la détente était totale, les sensations
douloureuses moins désagréables : « ça tirait et brûlait moins ».
Pouliethérapie, le va et vient : la patiente est assise en bord de table pour une angulation
inférieure à 90° de flexion, les deux jambes pendantes, un coussin sous les cuisses. Après 90° de
flexion, le sujet passe en procubitus un coussin sous les tibias pour éviter l’appui de la rotule en
extension. Melle V. va effectuer une flexion de la jambe gauche soit en utilisant uniquement les
muscles du côté sain, soit en étant active des deux côtés. Elle va faire un rodage en
flexion/extension, et tous les cinq mouvements faire, soit étirement simple (en tendant la jambe
droite pendant 30 secondes), soit un contracté/relâché type Sherrington. Dans ce cas, elle fait une
contraction du quadriceps droit, pour faire résistance aux fléchisseurs gauches pendant 6
secondes, puis Melle V. relâche les ischios jambiers pendant 20 secondes. La patiente pratique
pendant 15 minutes les mouvements à vitesse lente.
Les sensations douloureuses du tibia et de la rotule s’amenuisèrent au fur et à mesure des
mouvements sans disparaître totalement.
12
Tableau 5. Bilan final articulaire.
DROITE GAUCHE
FL 150 110°
EXT 5° 5°
Tableau 6. Bilan musculaire final dans l’amplitude consentie par analogie au testing musculaire.
DROITE GAUCHE
Quadriceps 5- 4
Ishios jambiers 5 5
Sartorius 5 5
Tenseur du Fascia Lata 5 5
Gastrocnémiens 5 5
Figure 21. Douleur en flexion passive. Figure 22. Douleur à la mobilisation active- aidée.
Très douloureux
Modérément douloureux
Peu douloureux
Douleur constante +++
Qualité de la douleur :
« ça tire » ***
« frottement » °°°
Palpation : le quadriceps a retrouvé sa tonicité, la cuisse présente des points de contractures
au niveau du corps musculaire du quadriceps, des tendons des ischios jambiers ; plus prononcé
pour les internes.
De manière qualitative en comparaison au côté sain : le quadriceps gauche est autant tonique
que le droit. On note, lors d’une contraction isométrique, un quadriceps gauche plus fort que le
droit et des ischios jambiers gauches identiques à ceux de droite.
De manière quantitative par analogie au testing musculaire dans l’amplitude consentie : on
observe à gauche un quadriceps à 4 avec un flessum de 5°, et des ischio jambiers à 5. On note à
droite un quadriceps à 5 –.
Ajoutons que la patiente prend des Efferalgans ® et elle n’est plus sous myorelaxant.
4.5. Synthèse
Suite à cette prise en charge la patiente a vu ses douleurs diminuer, son anxiété disparaître, et
son amplitude de flexion passive passer de 60° à 110°.
13
5. DISCUSSION [9, 12, 19-21]
14
collaborateurs, sur 17 études analysées le taux de récidive de luxation, pour une majorité
collaborateurs, sur 17 études analysées le taux de récidive de luxation, pour une majorité
d’article, est entre 12 et 15%. On note aussi un taux de douleurs à distance le plus souvent de
60%. De plus, selon Dupont, il est fréquent d’observer sur la radio de profil post opératoire d’une
transposition interne de la TTA (TITTA) la persistance de signes de subluxation rotulienne
pouvant être inquiétant pour l’avenir. Cependant, le résultat vu par les chirurgiens est plus
optimiste car 60 à 90 % des cas sont côtés bons, voire, très bons avec un recul de 4 à 8 ans. Nous
pouvons donc dire que cette chirurgie n’a pas un risque « zéro » de récidive de luxation.
Néanmoins, la TITTA étant fréquemment associée à d’autres gestes, (comme pour Melle V.), les
résultats énoncés ci-dessus doivent être nuancés.
6. CONCLUSION
Au terme de quatre semaines de prise en charge, la patiente, a vu ses douleurs diminuer, son
appréhension disparaître, et son amplitude de flexion passive augmenter.
Durant la rééducation, l’appréhension de la patiente à la mobilisation par une main
extérieure a commencé à baisser. En effet, un dialogue et une relation de confiance s’installèrent
entre elle et moi. La patiente a senti sa plainte écoutée et prise en compte, ainsi elle a mieux
coopéré et se relâcha davantage lors de la mobilisation de son genou. La récupération articulaire
devint moins stressante pour elle, et elle gagna en amplitude. De plus, la mise en place d’une
auto-mobilisation et d’une mobilisation guidée en la plaçant actrice de sa rééducation a permis
un gain d’amplitude plus rapide et a contribué à la baisse des sensations douloureuses.
En parallèle, les douleurs s'amoindrirent progressivement grâce aux différentes techniques
antalgiques employées. La récupération articulaire, l’atténuation des douleurs et la décontraction
de la patiente s’accentuèrent dès lors qu’elle eu accès à la balnéothérapie. Si pendant mes soins
sa peur au mouvement disparue, la patiente me confia appréhender le changement de praticien, la
fin de mon stage ne coïncidant pas avec son départ.
Cette prise en charge, me fit prendre conscience de l’influence de l’anxiété sur la perception
douloureuse, de l’importance d’une bonne relation soignant/soigné, de l’effet de la
balnéothérapie et de la diversité de nos techniques thérapeutiques nous permettant de concilier
récupération articulaire, gestion de l’appréhension et effets sur la nociception.
15
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[2] Bridon F. Méthode passive de rééducation. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et
Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Kinésithérapie – Médecine physique
– Réadaptation, tome 1, 26-070-A-10, 1994, 12p.
[3] Daigre J-L. Technologie masso-kinésithérapique. Paris : Masson et Cie, 1971 : 10.
[4] Gedda M. Dossier : La douleur. Kinésithérapie, les annales Janvier 2002 ; N°1 : 13-31.
[5] Gedda M. Dossier : La douleur. Kinésithérapie, les annales Avril 2002 ; N°4 : 13-34.
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kinésithérapique des cicatrices. Kinésithérapie scientifique Avril 1997 ; N°366 : 26-40.
[8] Kapandji J-A. Physiologie articulaire, membre inférieur. Paris : Maloine, 1985 : 100-101.
[9] Kemoun G., Watelain E., Carette P. Hydrokinésithérapie. Encycl Méd Chir (Editions
Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Kinésithérapie –
Médecine physique – Réadaptation, tome 1, 26-140-A-10, 2006, 26p.
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d’origine péri-articulaire. Kinésithérapie, les cahiers Février-Mars 2005 ; N°38-39 : 58-
62.
SITES INTERNET
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=KINESITHERAPIE+COMPETENCE#debut
Consulté le : 23/08/2006
[16] http://srvsofcot.sofcot.com.fr/Apcort/conf/91_40/art13/art13_fs.htm
Consulté le : 23/08/2006
[17] http://www.sante.gouv.fr
Consulté le : 23/08/2006
[18] http://www.tiboo.com/contenu/sante/douleu13.htm
Consulté le : 26/08/2006
[19] http://www.anmsr.asso.fr/anmsr00/46-rotule/TTA.htm
Consulté le : 26/08/2006
[20] http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=15580278
Consulté le : 7/10/2006
[21] http://www.update-software.com/abstracts/AB000518.htm
Consulté le : 7/10/2006
Annexe 1
Annexe 2
Evolution du gain articulaire après mise en place de la balnéothérapie le 19/07/2006.
120
100
80
degré
60
40
20
Amplitude de flexion passive
0
17/07/2006 24/07/2006 31/07/2006 07/08/2006
date
Annexe 3
Balneotherapy for rheumatoid arthritis (Cochrane Review)
Verhagen AP, Bierma-Zeinstra SMA, Cardoso JR, de Bie RA, Boers M, de Vet HCW
A substantive amendment to this systematic review was last made on 28 August 2003. Cochrane
reviews are regularly checked and updated if necessary.
To answer this question, scientists analysed 6 studies. The studies tested over 350 people who
had rheumatoid arthritis. People continued to take their medications but either bathed in warm
water, had mudpacks, did water or land exercises or did nothing differently for 2 to 4 weeks. Not
all studies were of high quality but this Cochrane Review provides the best evidence about
balneotherapy that we have today.
One low quality study found that more people had improved morning stiffness, walk time and
ability to do daily activities with dead sea salt and/or sulphur baths than with no balneotherapy.
Two other low quality studies showed conflicting results for dead sea salt or mineral baths, while
a higher quality study found that radon-carbon dioxin baths decreased pain.
One low quality study found that more people had improved morning stiffness, walk time and
ability to function with sulphur baths than with mudpacks or no balneotherapy. A high quality
study found that more people had improved morning stiffness, pain and overall with tap water
baths than with land or water exercises or relaxation.
It is also important to consider that the change of environment, the 'spa-scenery', the
decrease in activity, the company of other people with rheumatoid arthritis and relaxation while
at balneotherapy may be the reason for improved symptoms and may not be due to the "water".
ABSTRACT
Background:
Balneotherapy (spa therapy) for patients with arthritis is one of the oldest forms of therapy. One
of the aims of balneotherapy is to soothe the pain, improve joint motion and as a consequence to
relieve people' suffering and make them feel well.
Objectives:
Search strategy:
Selection criteria:
Studies were eligible if they were randomised controlled trials (RCTs) comparing balneotherapy
with any other intervention or with no intervention.
Included participants all suffered from definite or classical rheumatoid arthritis (RA) as defined
by the American Rheumatism Association Criteria (ARA) or by the criteria of Steinbrocker. At
least one of the WHO/ILAR core set of endpoints for RA clinical trials had to be among the main
outcome measures.
The Delphi list was the criteria list used to assess the components of methodological quality.
Two reviewers carried out quality assessment and data extraction of the studies. Disagreements
were solved by consensus.
Main results:
Six trials, representing 355 people, were included in this review. Most trials reported positive
findings (the absolute improvement in measured outcomes ranged from 0 to 44%), but were
methodologically flawed to some extent. A 'quality of life' outcome was reported by two trials.
None of the trials performed an intention-to-treat analysis and only two performed a comparison
of effects between groups. Pooling of the data was not performed; because of heterogeneity of
the studies, multiple outcome measurements, and the overall data presentation was too scarce.
Authors' conclusions:
One cannot ignore the positive findings reported in most trials. However the scientific evidence
is insufficient because of the poor methodological quality, the absence of an adequate statistical
analysis, and the absence, for the patient, of most essential outcome measures (pain, self assessed
function, quality of life). Therefore, the noted "positive findings" should be viewed with caution.
Because of the methodological flaws an answer about the apparent effectiveness of
balneotherapy cannot be provided at this moment. A large, methodological sound trial is needed.
Citation: Verhagen AP, Bierma-Zeinstra SMA, Cardoso JR, de Bie RA, Boers M, de Vet HCW.
Balneotherapy for rheumatoid arthritis (Cochrane Review). The Cochrane Database of
Systematic Reviews 2004, Issue 1. Art. No.: CD000518. DOI:10.1002/14651858.CD000518.
This is an abstract of a regularly updated, systematic review prepared and maintained by the
Cochrane Collaboration. The full text of the review is available in The Cochrane Library (ISSN
1465-1858).
RESUME
Melle V., âgée de 23 ans, souffre de luxation récidivante de rotule, des deux genoux depuis
l’enfance. Elle fut opérée une première fois en 1998 du côté gauche et en 1999 à droite. Elle a été
admise au Centre Hospitalier Etienne Clémentel après ostéotomie de valgisation du genou
gauche suite à une luxation spontanée de rotule.
Durant la rééducation, la récupération articulaire de la flexion du genou fut ralentie par de
fortes douleurs tibiales et rotuliennes, et une importante appréhension de la patiente.
A partir de ces constats, je me suis demandée quels moyens j’allais pouvoir utiliser pour
diminuer les douleurs, les angoisses de Melle V et gagner en flexion passive.
Au bout de quatre semaines de rééducation, les douleurs avaient régressées, les peurs de la
patiente disparues, et la récupération articulaire était en bonne voie.
MOTS CLES
Récupération articulaire
Douleur
Appréhension
Genou
Luxations rotuliennes