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BétonArmé-MChemrcLrk

Chapitre I
Concepts de calcul aux états lirnites

CH{PITRE I : CONCEPTS DE CALCLTI-,4UX ETATS LIÿTITES

I. OBJECTIFS D'UI{ CALCUL DE STRUCTURES


Un calcul de structures vise trois objectifs :

- Premièrement : la structure doit être en sécurité. Toute persorule exige à ce que ia structure
qu'elle occupe soit en sécurité et ne menace pas d'effondrement (sécurité
adéquate).
- Deuxièmement : la structure doit por-rvoir répondre aux besoins pour lesquels eile a été

conçue et ceci pour toute sa durée de vie (durabilité adéquate).


- Troisièmement : la structure doit être économique. que ce soit du point de vue coirt de

construction oü de maintenance dans 1e temps (économie adéquate).


Un projet de construction est en général initié par le client qui définit ses exigences sur ia
nature de ia construction même si ces exigences sont en général vagues vu ses limitations de

conaaissances en ingénierie de construction. Le processus de caicul structurai commence avec

1'appréciation par f ingénieur des exigences du client. L'ingénieur développe un schéma


général de la structure et considère les différents matériaux de construction et les différentes

méthodes de construction avant d'opter pour le schéma fina1 de la structure. Ceci est suivi par

une analyse et un calcul détaiilé de la structure. Dans ce travail, i'ingénieur est guidé par des

documents techniques et des règlements établis par des ingénieurs expérimentés.

II. PHILOSOPHIE DE CALCUL AUX ETATS LIMITES


La philosophie de calcul aux états limites a été développée par ie Comité Européen du Béton
(CEB) et la Fédération Internationale de ia Précontrainte (FIP).

Selon cette philosophie, une structure ou une partie de structure devient inutilisable quand
eile atteint un ÉTAT LIMITE, défini comme étant un état particulier où la structure cesse de
rempiir la fonction ou de satisfaire la condition pour laquelle e1le a être conçue.
On peut distinguer deux catégories d'états limites :

a).IJN ETAT LIMITE ULTIME


Cet état limite est atteint quand la structure ou une partie de la structure se casse. La ruine
peut être due :

- A la rupture d'un ou plusieurs éléments de ia structures après que l'un des matériaux (béton
ou acier) ait atteint sa capacité maximale de résistance.

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Chapitre I
Concepts de calcul aux états limites

- A la rupture d'un ou plusieurs éléments par instabilité (flambement).

-A la perte d'équilibre globale de la structure en tant que corps rigide.


L'exemple d'un mur de soutènement illustre ee cas.

Moment de renversement :

Mr:Pxa
P (Pression du sol)
Moment d'équilibre:
Ms:Grxb

du sol)

F--l
- Si Me > ItzI, ; alors l'équilibre du mur est assuré.
- Si Me < M, ; alors le mur de soutènement perd son équilibre et se renverse par rapport au
point A quelque soit la capacité de résistance de ce mur.

b)- trN ETAT LIMITE DE SERVICE


Cet état limite est atteint quand :

- Les flèches (déformations) sont suffrsamment importantes dans la structure ou une partie de
ia strucfure.
- La compression du béton est importante.
- Les fissures sont excessives en ouverture.
Uae structure est souvent dimensionnée de telle manière que la flèche dans tous les membres
de cette structure ne dépasse pas une certaine limite au-delà de laquelle l'apparence de la

structure est sérieusement affectée et des désordres peuvent apparaître telle que la fissuration
des cloisons ou de carrelage sw une dalle trop fléchie.

Ceci est aussi le cas pour la fissuration qui ne doit pas dépasser certaines limites en ouverture,
selon le type de la structure. Une fissuration excessive peut affecter l'apparence de la

structure, peut causer la corrosion des aciers et peut affecter la fonction el1e-même de la
skucture (cas des réservoirs - château d'eau). De même, une compression importante du
béton peut induire des fissures importantes parallèlement à la direction des contraintes de
compression. Ces deux derniers cas compromettent la durabilité de la structure.

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Pour ce faire, deux démarches sont adoptées, menant


aux mêmes résultats :
- 1è" démarche : la structure est souvent calculée à
1'état limite ultime et ensuite vérifiée à
l'état limite de service (vérifier la flèche et les ouvertures
de fissures ; c,est la démarche
Alglo-saxonne.
- 2ème démarche : la structure est calculée à l'état limite
ultime et ensuite à l,état limite de
service, l'état le plus défavorable est retenu
en finalité, c'est la méthode Francophone,
suivie aussi en Algérie.
Les ruines de structures sont souvent catastrophiques
en béton armé,c,est pourquoi, dans tout
calcul, la probabilité d'atteindre un état limite
de ruine (ELU) doit être très faible.
La philosophie de calcul aux états limites est
basée sur l'application des méthodes de
statistiques pour les variations des charges
agissant sur la structure et les variations pouvant
avoir lieu dans la résistance des matériaux formant
la structure.

III. RESISTANCES CARACTERISTIQUE S ET CHARGES


CARACTERISTIQUES
Les variations pouvant avoir lieu dans la pratique
affectent aussi bien les résistances des
matériaux utilisés dans la structure que les charges
agissant sur cette structure.
La résistance du béton représente un exemple
concret des variations qui peuvent avoir lieu
dans la pratique' Par exemple, la résistance
en compression des spécimens de béton (cylindres
ou cubes) préparés d'une manière identique
sous les conditions de laboratoire peut avoir
des
valeurs différentes avec un coefficient de
variation avoisinant ro %.
Donc' dans une construction en béton armé,
il n'est pas possible de spécifier que le béton doit
avoir une certaine résistance précise. Pour parer
à ça, le calcul aux états limites utilise le
concept de résistance caractéristique qui
signifie la résistance du béton en compression au
dessous de laquelle il
ne peut y avoir plus d'un pourcentage prescrit
des résultats de l,essai
d'écrasement, ou encore la résistance du
béton qui a une forte probabilité d,être atteinte
ou
dépassée' Pour cela, il est admis dans
cette philosophie de calcul aux états limites
que les
résistances du béton (les résultats des spécimens
essayés) suivent une distribution de
probabilité normale (loi normale) de
; cette loi, quelques paramètres sont utilisés
ci-dessous :

- Soit n' le nombre de spécimens de béton


essayés et qui ont donné les résultats suivants
:

.f,rl .f,2, -fa,.......-f", )........, .f,,

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de ealcul aux états limites
- La valeur moyemle des résistances :

jt,, + f", +..........+ f", =î*of",


f. _ nn

- L'écart ÿpe :

(J=

- Le coefficient de variation :

â=9x 100
J.
Certains règlements universels traitant le calcul des structures en béton
anné (BS g110,
ACI 318) définissent la résistance caractéristique comme la valeur de la résistance
au-dessous
de laquelle il ne peut y avoir plus de 5 % des résultats de l,essai.
Le règlement BAEL définit cette résistance corrme la valeur au-dessous
de laquelle il ne peut
y avoir plus de l0 % des résultats de l,essai.
Ils'en suit à partir de Ia loi de distribution normale que Ia probabilité
qu,une vaiable
x 2 x -1,2o est très proche de 90 Ya, x estrine variable identique
à la résistance du béton

.f",, i la valeur moyenne des variables x identiqu e à f" et o écarttype de l,échantillon. Ceci
veut dire que la probabitité que.r , ü donc f,,, soit plus petit que (r - 1,2o) ne dépasse pas
lA Yo et donc la résistance caractéristique telle que définie par le
BAEL peut être écrite
cornmÊ : .f,* = j" -1,2o
j": valew moyenne des résistances de l,échantillon"

a: écart type de l,échantillon.

{o : résistance caractéristique du béton, utilisée dans tout calcul de béton


armé.
'1,2§' est souvent appelée la marge courante.
Dans le concept de calcul aux états lirnites, la charge caractéristique
représente la valeur de ia
charge qui a la forte probabilité de ne pas être dépassée pendant
la durée de vie de Ia structure.
Idéalement une telle valeur doit être déterminée à partir de la valeur moyeflne
et de l,écart
type. Cependant, à cause du manque de données statistiques, il n'est pas
enrore possible
d'exprimer les charges par une distribution probabiiistique comme c'est le
cas des résistances"

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4
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Chapitre I

auxquelles on est arrivé par un


consensus qui les rend charges
caractéristiques. par exempre,
en Grand Bretagne' les charges
données par le règlement cp3
: chapitre v, part.2 sont
considérées comme charges
caractéristiques. Pour le BAEL,
Ie tableau 2 (ci attaché) donne
une bonne approximation sur
les charges caractéristiques d'exploitation
pour les bâtiments
courants.

IV.COEFF'ICIENTS DE SECURITE
PARTIELS
Dans le calcul aux états limites,
la charge utilisée pour chaque état limite
est appelée ,,charge
de calcul" pour cet étatlimite et est le produit de la charge
caractéristique par un coefficient
de sécurité partiel pour les
charges y,

Charge de caicul =
l.r \charge caractéristique
ce coefficient de sécurité partiel
ou encore coefficient depondération des forces, dépend
du
ÿpe de la charge et de la combinaison de charge
considérée (voir chapitre Actions-
sollicitations)' Le coefficient de
pondéra tion y, est utilisé pour
couvrir les possibles
augmentations de charge qui
n'ont pas été considérées dans re
carcul ou une évaluation non
précise des effets des charges.

D'une manière similaire' un


coefficient de sécurité partier pour
re matériau est utilisé dans
calculs pour donner une résistance res
de calcul à partir de la résistance
caractéristique corrune
suit :

Résistance de calcul = x (résistance caractéristique), avec y* > l


*
Le coefficient de sécurité partiel
pour le matériau
r m estutilisé pou couvrir res possibres
différences qui pourraient exister
entre la résistance du matériau
essayé au laboratoire et ce,e
du matériau utilisé réellement
dans la structure, pour prendre
en considération res défauts
localisés et enfin pour tenir
compte des possibles e,,eurs
d'évaluation de la capacité de
section. ra

Les valeurs de y * sont discutées au chapitre sur


les Matériaux.

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.é.{,@&ns-geætatzsnæs@tys@-8sffi&s-ryf
&ùarffitau Pgpsyo&.Ës{rurc F,EU§?-§à'E'UT PS&§§UEFÂëOUE
' {kNlms) dkÿ{rrr})

béton armé 25 chêpê tsn morti€r, dall€ ilottants 0,?


bétonnonanné 22 (par æ1 d'épaiseeuri
plâtre T0 c€nelage§ y compris
mortier âux liânts hydrauliques '18 morller de posa :
briques pleines 19 grès cérama 4,5mrn 0,5
brigues crêuses I grès cérame 9 mm 0,6
parpaings pleins 21 dallaga eÉremique 0,7 à 1

parpaings creux portsurs S


perquetde 2s mm
ehêne lambourde§
y compris 0.25
sapin sols minces tôxtiles
ou plastiques 0,08
piêrre tBndr€ '15 à 19
pierre dure 22 àæ Tolhres:
- tefl"§§eË :
sa.bles et argilÊs secs .l4
à 16 mullicouchê
étsfichélté o,12
sabtes atargiles humides 17 à 19 sablé
esphatte coulé 0,5
protestion
§r8Éllon dê 0g
v§re 25 - aut!§s tolûrres (liteaux et
àcisr 78,5 voligeaga æmpds) : 25
sowBrü.rrB en ardoises 0,3
cowerturè en trlles 0§ à 0,75

tr'2. Charges d'exploitatian dans te bâtimEnt


HÂruREEtrLocAL efiAÉGE rygPr.orrÂrEn

HébÉrgemênt en chembres, saFâs de iêux st r€pos dss crèches


-W*?
4Efr
trg
Hébêrgêmânl coilec#f {dortoirs) as
Érr
SallêS de rê.sÈUrânts, cafés, §aftünes {nombre de places ecsisêsS lO§) e,5"
§alles de rÉunions Êvêc üables dê travâii ôÊt
49
Halls divers (garês, etc.) oir le public se déFlace 4,O'
Salles afsryosition de moins de 50 mâ ât'
Salles d'e:çosiüon da plus de S0 r# âÉ.
urü
Salles de réunion et lieux de culte ayec sssisHrrcê debout 5,0
Sallec,.ülbunes et gradins des lieux de spectac.le et ds sport
ayêc places dBbout ô,û
Sallss de thââÈe, da conférences, amphiüréâtres, tribunes evec sïèges 4,0
Guisines das collectivités, non cornpris gros rnatâriel 9E
4V
Boutiques et annexas EÀÉ
Balsons 3,5
Bâlcons de bâiimenÉ rêcsrEnt du pubtic 6,0
Loggias dilo locaux contigos
Clrcu,aüons iûtéri€ufas dÊs bâlim8flh dtto locaux dessarvis
-où 5,0 si public

: .. ' CBlaee
It^Trrre s trEsmilârofi su LSÊAL D,EpLotrÂTroH Nârrr'ËÉ?oËsr'*à,,ot{Dur-osÂL
. (kN/m4 "ffit
Bêdrnents à usege d'iabltalion E. sêoiÊlrês et unfuersltâhes
Logêmênts y csmpris Sajles de classes, saniüafres 2,5
comblas arlténagêablês 1,S. DoÊoirs collegtits â <r.
Balcons g,s Atellers, laboraûoires
Éscallsr§ {rnat touË âxclu} 25
(rrârËhes isolées exdues) Z,s CFct:laüons si escali*s 4,t
Grenlers pÊprament dits 2,s Blbliotràques, salle.s de réunion 4,A
Garage Êl stalionnemôrrt des CulsinEs collectives 5,0
rroltJrês légères 2,3

Bâümânta de bureaux E. ho*pitaliars ei dlapensalræ


diE
Bura&.ü( pl§premant A,S- Chambres j,S-
Grcülaüons st oscallBrs 2,5 Clrculatons lntamàs 2,8.
Hells ds réceptlcn 2,s Loca§( mddlcstsêt niques
Halls à gulchræ 4,0* (saJlês de trayail et d'opénation) B,S


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Chapitre II Fluage du Béton

CHAPITRE II FLT]AGE DU NÉTOX


Par M.CHEMROUK, professeur - FGC / USTHB -

I. CONCEPTS FONDAMENTAUX
Le mécanisme du fluage est encore sq-el à des controverses considérablesl
et ce malp-é la
bibliographie exhaustive sue ie thème2-s. Dans ce sens, ACI committee Züga.ii.irn.
difficulty is that a satisfactory theory of creep must explain in a unified way the behaviour
of
concrete under various environmental conditions and under various states
oi stress ., . it is hard
to suggest definite conclusions on the mechanism of creep".
Peut-être la seule assertion non controversable qui peui être faite est que la présence
d,une
certaine quantité d'eau évaporable est essentielle au fluage.
La Figuel montre une courbe typique déformation+emps pour un spécimen en
béton soumis à
une conkainte de compression axiale n'exôédant pas l/3f"u', f., étant la contrainte
caractéristique du béton à base de cube ; celte contrainte étant maintenue pour une période
de
temps puis enlevée.

SOxlO

E
E 60xlO
z
4Ox lO
c

L

arl
20xlO Ç

o
IU

4681o
Age i months )

Fig 1 : courbe déformations - temps typique du matériau béton.

En constate que la réponse du béton est à la fois immédiate et dépendante


du temps. La
déformation immédiate est la déformation élastique o'"/E" où os est la-contrainte
appliquée et
-8" 1e module de déformation au moment du chargement. ia déformation
dépendante du temps
est composée du fluage, déformation induite par la charge, et du rekait,
déformation non-
induite par la charges. Le fluage se produit à un taux q:ui diminue avec
le temps et peut
continuer à se produire jusqu'à 30ans, atteignant, éventueliement une magnitude
de plusieurs
fois la déformation éiastique. En déchargeant, il se produit une ,*ror**.e imméd.iate,
appelée recouvrance élastique, suivie par une recouvrance à long-terme, appelée
recouwance
far -flyaqe. La recouvrance éiastique est moins que la déformation élastique du fait que le
module -Oc augmente avec l'âge du béton. La recouvrance par fluage, qui généralement
atteint
une valeur stationnaire en un temps relativement court a11ant d; plusieurs
semaines à
plusieurs mois, est souvent plus petite que le fluage, sauf quand ta charge
maintenue est

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Chapitre II Fluage du Béton

appliquée à un béton âgé auquel cas 1a recouvrance par' fluage peut s'approcher de la
déformation par fluage.
En Fig.l, le fluage représenté est la déformation totale dépendante du temps mesurée,
diminuée de la déformation du retrait; celle-ci étant mesurée sur un spécimen identique non-
charge. C'est à dire, le fluage et le retrait sont ici considérés comme des phénomènes
indépendants pour lesquels le principe de superposition s'applique :

Déformation totale dépendante du temps: Retrait + Fluage

Où le retrait est mesuré sur un spécimen non-charge dit de contrôIe. NEVILLE et al6 ont fait
remarquer que, pour plus de travail fondamental, il est nécessaire de faire une distinction entre
le fluage de base et le fluage de drircissement.
Le fluage de base est le fluage sous les conditions de non-mouvement d'humidité vers ou en
provenance de l'environnemeot ; 1e fluage de durcissement est le fluage additionnel causé par
le durcissement.
Dans la relation précédente, 1a quantité (Fluage) est en fait la sornme du fluage de base et du
fluage de durcissement, ce dernier devenant nul seulement si ie retrait est nul.
Cependant dans la pratique courante, on adopte le concept le moins rigoureux exprimé par la
relaüon précédente.

Il est probable que le fluage soit étroitement allié à Ia structure de la pâte de ciment dans le
béton. A l'état actuel des connaissances, la structure de la pâte de ciment ne peut pas être
expliquée avec précision. Cependant, en des termes simples et loin d'être précis on peut dire
que la pâte de ciment est faite de :

1- Un gel de Ciment.
2 - du Ciment non - hydraté.
3 - des Vides, appelés pores capillaires, contenant de l'eau et de l'air.

Le terme ge1 de ciment réfère collectivement à tous les produits d'hydratation qui se forment,
résultant de la réaction chimique entre le ciment et I'eau. Le gel de ciment, qui constitue la
majeure partie de la pâte de cimenl, est une-masse poreuse de particules solides de
dimensions colloTdales (allant de l0-3mm ù 10-6mm) fortement collées entre elles. L'espace
entre les diverses particules solides du gel est appelé pores du gel ; ces pores ont en moyenne
des dimensions de l'ordre de It)6 mm.Les pores du gel représentent jusqu'à 28% dLt volume
du gel de ciment. Les pores capillaires, distribués d'une façon hasardeuse sur la pâte de
ciment, ont des dimensions de l'ordre de I0-3 mm et sont donc plus larges que les pores du gel.
Pour le béton ordinaire de structure, la porosité calculée colnme étant le rapport de I'espace
des pores du gel + l'espace des pores capillaires au volume tatal de la pâte de ciment, est de
l'ordre de 0,5.
L'eau dans ia pâte de ciment est composée de:

i - Une quantité d'eau non-évaporable qui est combinée chimiquement avec le


ciment durant l'hydralation; cette eau n'est pas déplacée durant le processus
de durcissement quelque soient les conditions environnantes.

2 = Une quantité d'eau évaporable. Cette eau est faite d'une "eau libre" contenue
dans les pores capillaires et d'une "eau de gel" contenue sous une multitude de
formes dâns les pores du gel. Cette eau de gel, fortement retenue par les forces
de surface des particules du gel, est appelée "eau adsorbée".

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Chapitre II Fluage du Béton

Couramment 1e fluage du béton est considéré comme dû au suintement (ou écoulement) de


l'eau adsorbée2-s, la contrainte appliquée induit cet écoulement" Le taux d'écoulement
augmentant avec l'ampleur de la contrainte. Le fluage a lieu même si l'eau adsorbée ne
s'écoule pas vers l'extérieur du béton; il suffit qu'il y ait écoulement de l'eau vôrs les pores
capillaires par exemple, pour que le fluage ait lieu.

il. FACTEURS INFLUENCANT LE FLUAGE DU NÉTON


Evans et KongT ont fait une recherche bibliographique et présenté uae méthode pour estimer
le fluage du béton de structure. La méthode consiste en des ajustements successifs; le fluage
du béton sous des conditions particulières est estimé à partir du fluage d'un béton de
composition standard sous des conditions standardes et puis successivement tenir compte des
divers facteUr§-ay.grt des effets sur le fluage. Le fluage des compositions de béton standard est
donné parll*39Je-tci-dessous; ceci est présenté uniquement comme un moyen convenable
pour expliquer les differents facteurs qui influence le fluage:

Composition Composition du Fluage Remarque


Béton (nar ooids) (oar N1mm2)
A \')I:2:4; E/C :0,65 120 *l{}' Ciment: Portland ordinaire
B I : 1,5:3; E/C :0,55 10t +l$6 Agrégats fins : sable
C 1: l: 2; E/C:A,4 70 * 10-6 Gros agrésats : gravier concassé

(l) Ciment : Agrégats fins : gros Agrégats (par poids)

Ce tableau donne le fluage par unité de contrainte de trois compositions de béton, chargé
jusqu'à l/3 x la résistance caractéristique du béton. 11 est supposé que le chargement
commence après 28 jours de cure hurnide et des conditions des services de 70a d'humidité
relative et 15"C.
Ces valeurs limites sont atteintes après une période prolongée de chargement pouvant
atteindre jusqu'à i0 ans.

rI .1- EFFETS DE LÀ CONTRATNTE APPLTQUÉE nr DE LÀ nÉSrSraNCn


DU BÉTON
Pour des contraintes appliquées ne dépassant pas le l/i x la résistance caractéristique du
béton, le fluage d'un béton donaé sous une période de chargement donnée peut-être pris
cofirme proportionnel à la contrainte. Pour differents bétons ayarfi la même contenance pâte de
cimen! le fluage est approximativement proportionnel au rapport contrainte/résistance. Ainsi,
un béton de résistance caractéristique OOWT**'soumis à une conkainte de l|Nlmm' uutu
approximativement le mêrne fluage qu'un autre béton de résistance 40N/mm2 soumis à une
contrainte de lLN/mm2 pou.vu que les deux bétons aient Ie même contenu pâte de ciment.

La relation entre le fluage et la résistance peut être expliquée en considérant de nouveau la


structure de la pâte de ciment décrite précédemrnent. Immédiatement après le mélange de
ciment et de l'eau, lapàte de ciment fraîche est une suspension de particules de ciment solides
dans l'eau et occupe un volume égal à la somme du volume absolu des particules de ciment et
du volume de l'eau de mélange. Avec la progression de l'hydratation, la part du volume non
rempli avec le gel de ciment (et avec le ciment non-hydraté) devient des pores capillaires,
contenant de l'eau iibre prête à être évaporée.

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Naturellement, plus le volume des pores capillaires est important, plus il est facile à
l'écoulement de l'eau adsorbée d'avoir lieu sous chargement et donc plus le fluage est
important. D'une façon similaire, plus le volume total des pores capillaires est important,
moins la pâte de ciment est dense et donc plus la résistance du béton est faible.

11 a été fait remarqr"r8 qrr" la proportionnalité entre le fluage et le rapport contrainte/résistance


existe seulement quand 1'hydratation ne continue pas après le chargement. Quand le
chargement coihcide avec l'hydratation cofilme c'est le cas des essais sur des bétons jeunes,
alors seulement le gel de ciment formé avant le chargement sera effectif pour résister à la
charge. Pour que l'effet de l'hydratation sur la proportionnalité soit assez faible pour pouvoir
être négligé, surtout en béton précontraint, il faut que le chargement ait lieu bien après
coulage.

II.2. EFFET DE LA DURÉE DE CHARGEMENT


Le tableau suivante résume l'effet de la durée de chargement sur le fluage
Tableau 2 (Tiré de la réferenceT)

Durée de eharsement Poureentage du fluage à lonq-terme


28 Jours 40%
06]v{ois 60%
01 An 7s%
05 Ans 90%
10 Ans 9s%
3û Ans i00 %

II.3. EFFET DE L'ÂGE AU PREMIER CHARGEMENT


L'effet sur le fluage de l'âge au premier chargement est essentiellernent dû à l'augmentation
de la résistance du béton avee l'àge1. Du fait que, pour une contrainte donnée, le fluage est
inversement proportionnei à 1a résistance, l'effet de l'âge au premier chargement peut être
estimé pourvu que la relation résistance-âge soit colurue. Par exemple, si la résistance du
béton à l'âge d'1 an est J, 15 fois sa résistance à 28 jours, alors en appliquant la charge à l'âge
d'un an au lieu de 28 jorus, le fluage sera réduit p'ar 1/1,15.

En ce qui concerne la structure de la pâte de ciment, le degré d'hydratation augmente avec


l'âge. Donc avec l'âge, la porosité de la pâte de ciment décroît et l'écoulement de l'eau
adsorbée dsvient plus difficile et donc il y a réduction du fluage. Bien entendu la résistance
du béton est aussi une fonction du degré d'hydratation d'où la possibilité d'exprimer le fluage
en fonction de la résistance.

II.4. EFEET DE L'HUMIDITÉ RELÀTIVE


Les fluages à70% d'humidité relative sont donnés au tableau 1. On remarque que quand le
béton atteint un équilibre d'humidité avec l'atmosphère environnante, le fluage devient
prssque indépendant de l'humidité relative de l'air environnanl. Donc, si un spécimen de
béton est laissé pendant un temps suffisamment long dans une humidité particulière et puis
chargé et laissé sous ia même humidité, on trouve que la valeur de cefte humidité n'aura pas
un effet signifiant sur le fluage. Une explication pour la réduction du fluage avec
l'augmentation en humidité relative est que cette augmentation en humidité réduit le taux de

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Chapitre II Fiuage du Béton

migration d'humidité du béton vers l'atmosphère et donc réduit l'écoulement de l,eau


adsorbée.

II. 5. EFFET DE LA TEMPÉNATTVT

Exposé à la chaleur, Ie béton est le siège de réactions physiques et chirniques qui


modif,ent
ses propriétés physico-mécaniques, particulièrement pour des températures
Àlevéàs (>250.C),
résultant en la réduction de sa capacité de résistance cornme illustre par lafigure ci-dessous.

p !4.,0
orl

ot,

1tr

oZ

(ua 8r§ +'*' r { "c)


Fig 2 : Effet de la température sur le béton durci

Jusqu'à l00"C,la forme généra1e de la courbe fluage-temps est normale et reste similaire à
celle sous des températures normales, et la relation entre fluage et rapport
(contrainte/résistance) reste linéaire. Le taux de fluage croit avec ,rr" uog**ntation de
température ; coûlme guide approximatif, le fluage croit avec la température à un taux de
1,25o/o du fluage à 15o pour chaque degré celcius7.

II. 6- EFFET DE LA CONTENANCE PÂTN DE CIMEI§T


La contenance pâte de ciment du béton de sh-ucture est toujows de l'ordre de 28-40o/o par
volume. Dans cet ordre le fluage (pour un rapport contrainte/résistance donné) peut être
supposé croître au taux approximatif de 5% pour chaque l'% d'augmentation en contenance
pâte de ciment7.
La contenance pâte de ciment est calculée cornme étant 7a quantité représentant le voiume
absolu des particules de ciments plus le volume de l'eau de mixage, exprimée comme un
pourcentage du volume du béton.

Le fluage du béton est dû à la déformation qui a lieu dans 1a pâte de ciment du fait que les
agrégats ne se déforment pas sous le chargement. Ceci met en évidence l'augmentation
du
fluage avec la contenance pâte de ciment. Le fluage dépend aussi de la porosité de la pâte
de
ciment, le paramètre porosité ayant une influence directe sur la résistance du béton.

II .7- EFFET DU RÀPPORT EaulCimenr (E/C)

Considérons une augmentation du rapporl Ë/C, prernrèrement cette augmentation cause


Llne
réduction de la résistance, augmentant ainsi le fluage pour une contrainte donnée. Deuxième
constatation, pour une quantité de ciment donnée, urre alrgmentation du rapport
E/C entraîne
une augmentation de la contenance pâte de ciment et donc une augmentationàu fluage.

FGCruSTHB
BétonArmé-M Chemrouk
Fluage du Béton
Chapitre II

Consid,érons la Structure de la pâte de ciment, durant l'hydratation,


le ciment réagit
chimiquement avec approximativement 25% de l'eau pout former
le gel de ciment' qui a une
porosil;é presque de 28% approximativement' L'eau de mixage en surplus de ce1le
"oorturrt" gel sera retenue dans les
nécessaire à la réaction chimique et au remplissage des poles du
pores capillaires comme "eaü libre", qui est évaporable. Donc i'augmentation
du rapport E/C
de Ia
entraîne une augmentation de l'espace pore capillaire résultant ainsi en une réduction
pâte de
résistance et gne augmentation du hougà et aussi rme augqtentation de la contenance
ciment résultant en une augmentaüon du fluage'

II. 8. EFFETS DE LA QUÂNTITE D'ÂGREGATS, D'EAU ET DE CIMENT

Les effets de ces variables sont complètement définis une fois la contenance pâte de ciment et
le rapport E/C sorrt spécifies. Ayant pris ces deux effets en considération il n'est pas
nécessaire de considérer les effets des quantités d'agrégats, d'eau et du ciment séparés.

II .9- EFFET DU TYPE ET FINESSE DU CIMENT


Le type tlu ciment affect le fluage essentiellement à travers son effet sur ie taux d'hydratation.
pour une contrainte dorrnée appliquée à un âge donné, le fluage est dans un ordre croissant
pour des béton faits des ciments suivants: alumineux, à durcissement rapide, Portland
àrdinaire, portland avec cendre des haux fourneaux et Portland auPouzzolane. D'une façon
similaire, la finesse du ciment affect 1e fluage essentiellement à travers soIl effet sur le taux
d'hydratationT.

[.10- EFFET DE LA MTNERALOGIE, DE LA TAILLE ET DE LA FORME


DES AGREGATS

Farmi les propriétés physiques des agrégats, leur module d'élasticité a la plus importante
influence sur le fluage. Les-agrégats avec unmodule d'élasticité élevé tendent àrestreindre
du
d,avantage le fluage de la pâté de ciment. La figure suivante montre 1es valeurs relatives
fluage de bétons faits dàs mêmes proportions de mélange mais avec différents types
d'agrégats7

(J

()
tr
()
>
0l
ês
irnç§333

IE(

t{}û âüc 3(}ô dt}(} 5{}{} 80'


Durati** *l lacding { doY*}
Fig 3 : Effet du type d'agrégats sur le fluage

FGCruSTHB
BétonArmé-MChcmrouk
Chapitre II Fluage du Béton

Ii est intéressant de noter quelques modules d'élasticité pour certaines roches : Grès
(2tkN/mm2), Granite (75ktrtlmm2), Quartz (80kNlmm2) et Calcaire (90kN/mm2). Le module
d'élasticité dépend de la porosité et de l'absorption de l'eau de l'agrégat. Malgré que les
agrégats avec une absorption élevée tendent à extraire l'eau de la pâte de ciment réduisant
ainsi l'espace des pores capillaires et diminuant le fluage de la pâte de ciment, cette
diminution est en général contre carrée par le faible module d'élasticité deL'agréga{.

A des niveaux de contraintes supérieurs à 40% de la résistance du béton, une fissuration à


f interface entre l'agrégat et la pâte de ciment cûfirmence à affecter la déformation du béton.
La fissuration inter-faciale existe en béton même avant que celui-ci ne soit soumis aux charges
extérieures; elle est causée par le tassement des agrégats, la déperdition de l'eau de mixage et
les contraintes de rclr::ait induites par 1e processus de durcissement2. Cette flssuration
augmente en nombre, en ouverrure et en longueur quand la charge extérieure augmente.
La propagation de cette fissuration conduit à une déformation augmentant dans le temps.
Donc, en plus de leur effet de restreindre le fluage de la pâte de ciment, les agrégats affectent
le fluage par le phénomène de la fissuration interfaciale2.

Pour un type d'agrégats donné, les effets de sa dimension, sa forme et sa granulométrie sur le
fluage sont largement dtrs à leurs effets sur la quantité d'eau de mixage nécessaire à 1a
maniabilité.
Pour une maniabilité comparable, des bétons ayant un rapport (Agrégats/Ciment) donné avec
des agrégats de dimensions importantes et ayant une bonne granulométrie et une forme plus
ou moins régulière ont des rapport E/C plus petits et des contenances pâte de ciment plus
faibles que des bétons faits d'agrégats de dimensions plus petites ou ayant une mauvaise
granulométrie avec des formes anguleuses et très accidentées7.

III. ESTIMATION DU FLI]AGE -CEB.FIP RECOMMÂNDATIONS


Selon les recommandations <lu CEB-FIPI0, la déformation finale du fluage tccpolu une
contrainte Ç appliquée à un certain âgé donné est calculée à partir d'une équation du ÿpe :
Déformation due au fluage : Déforrnation élastique x CoefEcient de fluage

C'est-ildire:
,*:**, (1)

Dans cette équation, E est le module d'élasticité du béton à 28 jours (voir commentaire (b))
et (D,le coeffïcient de fluage, produit de cinq coefficient partiels :

Or:K,KoKuK"K,
où K, dépend des conditions de l'environnement (figure a) ; K6 dépend de la dureté du béton à
l'âge de chargement {figure b); & dépend de la composition du béton (frgure c); K" dépend
de l'épaisseur théorique e* de l'élément (figure d), e* est définie dans le commentai-re (F) qui
suit ; et K, couwe le développement de la déformation différée avec le temps (hgure e).

A long terme, le module d'élasticité du béton est affecté par le fluage ; sa valeur à long terme
est donnée par Eur: Eut/(l+@).

Commentaires sur ia Méthode CEB-FIP :

FGCruSTF{B
BétonArmé-_M Chemrouk
Chapihe II Fluage du Béton

a- contrainte .fr: l'équation (1) est valable uniquement pour .fi ne dépassant pas
approximativement le tiers de la résistance du béton au moment du chargement. Au
delà, le problème de la fissuration intervient.

b - En utilisant équation (1) E" est le module sécant d'élasticité du béton à 28 jours d'âge,
qui donne une bon:re indication de la qualité du béton. II faut noter que la q\arltitéfJÛ"
n'est pas la déformation élastique produite par.f) ; cette déformation élastique est

f, f
JC E" (28 jours)
Ec Ec E moment du ch argerlenl)
7o, *oment du chxgement) {28 lours)
" 1o,

E" à29Jours
Le rapport est pris en considération par le coefficient K4.
E,au moment du char g ement

c - figure (a) montre la variation de K" avec l'humidité relative de l'environnement qui
affecte 1'écoulement de 1'eau adsorbée.

d - figure (b) montre la variation de Ka avec I'âge du béton au moment du chargement si ia


température T a une valeur de 20oc depuis le coulage. Si I est variable, alors en utilisant
figure (d), l'âge au moment du chargement est remplacé par le degré d'hydratation D,
tel que :
D:I(^/)(7+10").
Avec Ât représentant Ie nombre de jours durant lesquels le durcissement du béton a eu lieu à
la température ToC. Le degré d'hydratation exprime la maturité du béton; le fluage diminue
avec la maturité du béton.

e- Le CoeffrcientK6
En a r,'u dans la section précédente comment le fluage est affecté par le rapport E/C qui
exprime la qualité de 1a pâte de ciment et par la contenance pâte de ciment qui exprime 1a
quantité de ia pâte de ciment dans le béton. Or, pour un rapport E/C donné, 1a contenance
pâte de ciment est entièrement définie par 1e poids du ciment par unité de volume de béton,
c'est à dire la quantité de ciment. En d'autres termes, ie coefficient K6 donné par figure (c)
prend en considéralion I'effet de ia quantité et de la qualité de la pâte de ciment sur le
fluage.

f - Le Coeffïcient Ke
La valeur de l'épaisseur théorique e* est définie comme :

l' aire de Ia sec rion de l' élemenl


€n=
demi - périmétre en contact ave c l' almosphére

Donc pour une dalle ayant une largeur à qui est assez importante devant son épaisseur
(hauteur) h,la valeur théorique de e, correspond approximativement à la valeur réelle de
l'épaisseur h, (voir ci-dessous) ;

n, =b/(o + h) bh/ =h du fait que b >> h


= /t)

FGC,USTHB
BétonArmé-MChemrouk
Chapite II Fluage du Béton

Le fluage étant essentiellement dû à l'écouiement de l'eau adsorbée, soit à l'intérieur soit vers
l'envirorurement extérieur. De ce fait, il devient clair que plus l'épaisseur théorique e, est
faible, plus ii est facile à la migration de I'eau inteme d'avoir lieu du béton vers l'atmosphère
environnante. Figure(d) exprime clairement que le mouvement de I'eau adsorbée est assez
important dans les sections de faible épaisseur telles que les dalles et par conséquent le fluage
est assez important dans ces éléments de strucfures.

g- Le coefficient Kt
Le tableau 2 naontre d'une manière générale, l'effet de la durée du chargement sur ie
fluage. Cependant, le mouvement de l'humidité interne vers l'environnement et donc le
taux d'écoulement de I'eau adsorbée dépend de I'epaisseur em de l'élément de structure en
question. Figure (e) exprime cet effet tout en tenant compte de l'effet de l'épaisseur.

h- Précision de la Méthode CEB - FIP :

En 1973 un grolrpe de chercheurs de ia "Concrète Socieÿ" ont reporté une analyse de


mesures de déformations sur des structures réelless. Ces structures comport aient 2{ ponts
en béton précontraint au Japon, 2 ponts précontraints en France, 3 ponts-arc et 3 ponts en
encorbellement au Portugal, et des poutres de piancher en béton préconkaint au Royaume
Uni' Les coefficients de fluage Ot correspandant aux mesures réelless ont été kouvés très
proches des valeurs estimées par la méthode CEB-FIP. Tayler du 'Transport and Road
Research Laboratory' avait reporté des mesures de fluage prises sur sita ainsi que des
me§ures de rekait et de déformations élastiques. Ces mesures, qui ont été faites sur
plusieurs ponts en béton armé et en précontraint au Royaume Uni ei qui ont couvert une
période de 8 ans, ont confirmé que Ia rnéthode CEB-FIP pour le prédiction du fluage est
satisfaisante pour être utilisable en pratique.

RE,FERENCES

1 - V/OOLSON, LH (1905) : ' Some Remarkable Tests Indicating Flow of Concrete


Under Pressure'. Engineering News, 54,459.
2 - ACr committee 209 (lg7l): ' Designing of Effects of creep, shrinkage
and
Temperature ACI Publication SP -2?, Arnerican Concrete Institute, Detroit.
3 - Neyille, A'M "(1970) : ' Creep of Concrete ; Plain, Reinforced and prestressed .
North-Holland Publishing Co, Amsterd.am.
4 - ACI committee Qa» 0972) : 'ACI BibliographyNol0 : shriakage and creep in
concrete : 1966 - L97t' ; American concrete Institute, Detroit.
5 - Concrete Society committee (1973): ' Technical Report N"101 : the creep of
Structural Concrete ' ; Concrete Society, LONDON.
6 - ACI committee 209 (1964): ' Syraposium on Creep of Concrete' . ACI publication
SP-9, American concrete Institute, Detroit.
7 - EVAN, R'H. and KONG, F.K. (i966) : ' Estimation of Creep of Concrete in Reinforced
and Prestressed Concrete Design' ; Civil Engineering and Public Works Review, 61,
5g3.
8 - TIMUSK J.I and GHOSH, R.S {1971): 'MaturiRg Creep of Portland Cement paste.
Proc. ACI68,959.
9 - TAYLER, R.G (1976): ' Creep, Shrinkage and Elastic Strain in Concrete Bridges in
the
united Kingdom, 1963 - 7l' Magazine of concrete Research, 2g, 55.
10 - CEB-FIP (1970) : 'Intemational Recommendations for the Design and Construction
of
concrete structures '. cemgnt and concrete Association, LONDôN.

FGCruSTHB
BétonArmé*MChernrouk
Chapitre II Fluage du Béton

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FGCruSTIIB IO
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Retrait du Béton
BétonArmé-MChemrouk
Chapitre IiI

CHAPITRE III : RETRÀIT I}U BETON

Par Mr. M. CHEMROUK, Professeur -FGC / USTHB-

I. INTRODIJCTIOI{
Le béton est une matière en perpétuelle ér,r:iution. 11 est sensible aux conditions extérieures

physiqges et mécaniques et toute intervention laisse une trace permanente qui influence
ces

comportements ultérieurs. Le liant hydraulique subit une évolution chimique


qui se poursuit
propriétés et que
dans le temps. On peut dire que l'âge et l'histoire du béton déterminent ses
propriétés.
l,eau joue un rôle consi<iérable aussi bien physiciue que chimique dans ces
exsude de
Dés son premier âge, à partir cie sa mise en place, le béton évolue' 11 se déforme,
ou retarde
l,eau ou en perd par évaporation, subit l'inflLlence de la température qui accélère
sa prise. Il peut ainsi accuser des dégâts inémédiables comme
la fissuration spontanée. Cette

cléformation spontanée dri béton non encofe chargé est un fait très important
dans la

conception des structures. Elle se §uperpose à l'effet de chargement


par }a suite et peut

modif,rer les états d'équilibre.

{Jn béton frais, avant prise, subit donc un changement de volume qui peut être inr'portant'
i,est le retrait plastique cu premier retrait causé par les pertes d'eau (par exsudation ou par

évaporation).
et la
Aussitôt le début de prise, le durcissement s'eiïectue, la structure de la pâte se constitue
résistance croit pour devenir appréciable. I1 s'agit maintenant d'un béton qui a atteint
l'état

solide et dont la défbrmation autogène (selÊproduced) suit également le mouvement de l'eau


et son absorption par l'hydratation du ciment, c'est le retrait de durcissement ou retrait du
béton.

Si un béton durci est resaturé dans l'eau, il se produit une expansion appelée gonflement'

FGC/USTHB
BétonArmé-MChemrouk Retrait du Béton
Chapitre III

II. RETRAIT PLASTIQUE


Le béton frais, juste après malaxage et mise en place est un mélange de granulats en

suspension séparés par une matrice de pâte fine constituée de liant hydraulique.

Les particules solides, plus denses que l'eau qui les entoure, vont subir un tassement jusqu'à
atteindre un état d'équilibre. Le tassement du squelette solide tend à chasser l'eau en excédent
qui apparaît en surface. Cette exsudation d'eau ou ressuage (bleeding) est souvent
accompagnée d'une suspension de ciment qui, après durcissement, forme une croûte
superfi cielle peu résistante.

Dans certaines conditions de température et de l,entilation, le ressuage peut ne pas apparaître


si la remontée d'eau est compensée par l'évaporation. Aussi, il peut y avoir une exsudation
interne; c'est à dire l'eau chassée par le tassement des parlicules lourdes peut rencontrer des
vides existants qu'elie emplit, comme elle peut r€ncontrer des obstacles tels qne ies granuiats
et les armatures, et se contentrer à la partie inférieure de ceux-ci. I1 en résuite des défauts
intérieurs. apparenlment cachés, et des fissures préjudiciables à la continuité de la résistance.

Le ressuage ds l'eau dépend de la perméabilité du mélange. Cette perméabilité est d'autant


plus élevée que le mélange est moins compact. Cette compacité diminue lorsque la quantité
d'eau de gâchage augmente, donc le l'essuage est favorisé par l'excès d'eau. L'augmentation
de la llnesse du ciment et de sa surface spécifique diminuent le tassenrent du squelette solide

donc diminue le transfed d'eau. Par contre, l'emploi de plastifiants augmente l'exsudation.

Cette remontée de laitance (eau + fines particules de ciment) influence la structure cies pores,

particulièrement prés de la surface et affecte le retrait ultérieur ainsi que le développement de

la résistance. La partie supérieure étant plus riche en laitance aura une faible densité et donc
une résistance plus faible.

Lorsque le béton est mis en place, il exsude de l'eau ou de la laitance riche en eau qui vient se
supelposer sur les surf'aces exposées à l'air. L'évaporation de l'eau et l'assèchement de ces
surfaces tûmmencent, la déshydratation pénètre vers l'intérieur et la pâte de ciment, qui est
encore à l'état plastique (avant prise). subit une contraction de volume. Cette contraction est
appelée retrait plastique du fait qu'elle a lieu pendant que le béton est encore dans son état
plastique. Le départ de l'eart a lieu dans une matière sans structure. les grains cle ciment et de
granulats ne sont pas enccre liés, ils peuvent se rapprocher iibrement d'où la diminution de
volume. L'eau peut être perdue par évaporation où par succion (absorption) par le béton clurci
au-dessous (cas c1e reprise de bétonnage).

FGCAJSTHB
N{ Chemrouk R.etrait du Béton
Béton Armé -
Chapitre IiI

Cette diminution de volume ou rétraction a tendance à être empêchée par des obstacles tels
que les supports, la présence d'armatures ûu la partie sous-jacente non encore en cours de
séchage ou sérhant plus lentement (masse de béton importante). Il en résulte une hssuration

superTîcieile plus ou moins profonde qui ne peut être éliminée que si la contraction de volume

est empêchée par élirnination complète de 1'évaporation d'eau immédiatement après mise en
place du béton.

La perte d'eau et le retrait consécutif sont influencés en premier lieu par les conditions
hygrométriques qui règnent à la surface. Ën atmosphère saturée il ne peut y avoir évaporation.
En atmosphère non saturée, l'évaporation est d'autant plus rapide et prononcée que le degré
d'hygrcmétrie est plus faible. La vitesse de circulation de 1'air accélère l'assèchement du
béton frais et donc favorise le retrait piastique.

I1 faut noter toutefois, que les bétons les plus chargés en eau commentent leur retrait plastique
plus tard et que le raccourcissement en début de prise est un peu pius faible. Donc

l'augmentation du rapport EIC n'accroît pas le retrait plastiqwe. Par contre le dosage en
eiment est un facteur très important. Les expériences reportées dans la iittérature montrent que
le retrait au début de prise (retrait plastique) augmente à peu près proportionneilement au

dosage en ciment. Pour diminuer le retrait plastique, il faut dotrc restreindre le dosage dans
des conditions compatibles avec la résistance cherchée. I1 faut noter, enfin, que le retrait
plastique, avant prise, n'intervient, au maximum que pendant quelques heures.

Les moyens les plus efficaces pour se prémunir contre la fissuration du béton jeune et donc
contre le retrait plastique d'une manière générale est de réduire le taux d'évaporation de l'eau

à tra surface du béton. 11 est recommandé que la valeur de 1 Kg f *t2 I h ne doit pas être

dépassée. Il est à rappeier que l'évaporation augmente quand la température dn béton est très

grande par rapport à la température ambiante. f)ans ces conditions la fissuration plastique a

lieu même si l'humidité relative de l'air est élevée. 11 est bon de protéger le béton des rayons

du soleil et du vent. de placer le béton et finir rapidement et comrnencer aussitôt la cure.


Placer le béton sur une surface (stratum) sèche doit être évité.

FGCruSTHB
VI Chemrouk Retrait du Béton
Béton Armé -
Chapite III

III. RETRAIT DA DURCISSEMENT OU RETRAIT


La conkaction de volume continue de se produire pendant que le béton durcit dans Ie temps.
Cette déformation autogène est appelée retrait de durcissement ou simplement retrait.
Certainement, le retrait est lié au départ d'eau contenue dans le béton par évaporation ou par
un autre phénomène cofitme par exemple la combinaison de cette eau avec le liant
hydraulique qui diminue l'hygromètre de l'air contenu dans les vides de ia structure de béton.
Ceci est justifié par une constatation expérimentale, reportée dans la littérature, qui exprime le
retrait en fonction de la perte de poids tel que ci dessous :

Dans ce diagramme on peut distinguer trois parties:

- Une partie OA où la perte d'eau par évaporation produit un retrait faible, il s'agit d'une eau

libre à peine liée à 1a structure et qui n'a pas une influence exagérée sur le retrait.

É)
(6 bô
Lr cd
+J
ü (J
H

.4
f r'l

Perte d'eau Ên pûids

- tlne partie ,43 où le retrait est liée au départ d'eau d'une manière prononcée ; ceci est
exprimé par la pente aigue du tronçon de droite OA. I1 s'agit dans ce cas d'une eau
physiquernent liée appelée eau adsorbée.
- Une partie BC où le retrait se poursuit aver un départ d'eau très faible ou nul. Le retraît BC
s'explique par le fait que le ciment hydraté diminue de volume donc subit une rétraction
sans changer de poids ; le volume résultant est plus faible que la somme des volumes des

deux composants ciment et eau.


- 11 reste donc une partie d'eau non évaporuble B'D' qui est fixée chimiquement par

hydratation.

FGCruSTHB
BétonArmé-MChemrouk Retrait du Béton
Chapitre III

Pour des bétons dont les agrégats sont poreux et dont les cavités (pores capillaires) sont
importantes, une variation importante des courbes retrait- perte d'eau à lieu.
Dans les spécimens de béton, la perte d'eau dans le temps dépend des dimensions du
spécimen. Au même âge, les spécimens plus importants en dirnensions perdent ne.ttement
moins d'eau et donc exhibent rnoins cle retrait comme le montre la figure suivante :

hs

XJ iæ"x 14S x â*0
§$ s4*
L ffiâ1*x
qu

ffi***
Y+)
rg
{"1 },
{1 0
Q* Ë**ü
uû,
{,U
{L §ize of Specrmen, mm,
Ës
3
&gr *yeurc

Conclusion
A partir d'essais expérimentaux, les conclusions suivantes ont été faites :

- La quantité d'eau libre (évaporable avec relativement peu de retrait, partie OA de la figure
précédente) diminue avec la maturation du béton.

- Le départ de la quantité d'eau adsorbée accentue le retrait. Ce départ augmente lorsque le

degré d'hygrométrie diminue. Dans les conditions les plus défavorables (hygrométrie nulle).

toute l'eau évaporable finit par disparaître.


- La quantité d'eau fîxée obtenue par différence est d'autânt plus é1evée que la maturation clu

béton a été plus longue et que l'hygrométrie du milieu de conservation a été plus élevée.
- Le retrait final diminue lorsque l'hygromètre du milieu augmente. Ce môme retrait diminue
quand les dimen-cions de spécimens augmentent.

FGCruSTHB
Retrait du Béton
tséton Armé - M Chemrouk
Chapitre III

IV. FACTEUITS INFI,UENCANT LE RETRAIT


L'influence la plus importante est exercée par les a$égats qui iirnitent ie retrait pouvant être
atteint.

Le rapport du retrait de béton $1, sur le retrait de la pâte de ciment 1i.r, dépend du contenu

en agrégats "a" comme le rnontre la figure ci-dessous

t,,t

{l ,?

Rapport
..sc ,/c
"sp 'ülr$

ili4

Contenu en aggregat (Yo en volume)'

Le contenu en agrégats détermine le contenu en pâte de ciment qui cause le retrait.


Une augmentation du contenu en agrégats entraîne une diminuticn en pâte de ciment et donc
réduit le retrait.

La granulométrie et les dimensions des agrégats tl'ont pas des effets directement signifiants
sur le retrait du béton. Leurs effets sont indirects, liés à leur influence sur la quantité d'eau de
gâchage nécessaire pour assurer une certaine maniabilité'

Les propriétés élastiques des agrégats déterminent leur degré de limitation de retrait' Par
exemple des agrégat s efi " acier" conduisent à un retrait réduit de 113 pendant que des agrégats

à base de schiste argileu-u conduisent à un retrait augrnenté de llj par rappofi à des agrégats

ordinaires. Une conélation entre le retrait et le module d'élasticité du béton qui dépend de la
compressibilité des agrégats a été établie comrle dans la figure ci-dessous :

FGCruSTHB
BétonArmé-MChemrouk Retrait du Béton
Chapitre III

Toutefois, augmenter la surface spécifique d'un ciment ou finesse lcrn2/g) a tendance à

augmenter le retrait d'une f-açon appréciatrle. La chaleur d'hydratation produit le même effet
sur le retrait.

Pour des bétons ayânt les mêmes proportions mais faits de différents types de ciments, les
retraits relevés sont par ordre croissant: ciment Fortland ordinaire; ciment Portland à

durcissement rapide, ciments sulfatés, ciment aiumineux'

En résumé, Ie retrait final croit avec :

- La proportion d'éléments très fîns (ciment à mouture fine, granulats f,tns, présence d'argile
dans les granuiats)

- Le dosage en ciment
- Le dosage en eau

- La circulation et la sécheresse de l'air


- Les plastifiânts (adiuvants)

Pour limiter le retrait final, et réduire ses effets il faut :

- utiliser des agrégats propres et pas kop f,tns,


- éviter l'utilisation des ciments trop f,tns,
- adopter le dosage en ciment minimurn compatible avec la résistance visée et la durabilité
souhaitée.

- utiliser le minimum possible d'eau de gâchage,


- diminuer l'évaporatiûn âu maximum surtout pendant les premières heures en maintenant
humide la surface du béton jeune (arrosage des coffrages - utilisation de sacs hurnides),
- éviter 1es variations brusques d'épaisseur des pièces qui entraîneraient des vitesses de retrait
différentes, d'où risque de fissuration causée par un retrait differentiel,
- répartir le ferraillage en utilisant des barres de faibles diamètres au lieu des grosses barres,
- prévoir la libre contraction du béton fioints de dilatation) ;

Y. FISSURÀTION INDUITE PAR LE RETRAIT


L'importance du retrait dans les structures en bétr:tt armé est essentiellement rattachée à la
f,rssuration. La contraction ou l'accoureissemçnt d'une pièce provoque des tensions internes

qui tendent à s'opposer au changement de diniensions. Cette opposition au changement de

dimension est due à des obstacles internes tels que les agrégats, les armatures et le retrait non*
gniforme dans l'élément de béton (plus important pràs des surfaces que vers l'intérieur où il

FGCruSTHB
BétonArmé- MChemrouk Rctrait du Béton
Chapitre III

peut êtïe négatif, c'est à dire gonflement). Les contraintes de traction qrii résultent de ces
obstacles et de ces gradients de dé{brmation peuvent âttsindre 1a résistance du béton à la
traction et donc causent la fissuration du béton comme montré dans ce qui suit:

Prenons en considération une déformation de retrait €c:s=3x10*4, valeur prise comme étant

celle des bétons courants, et considérons que le béton est armé, donc non librement
1
défonnable ayoc un module d'élasticité à long terme Eby=l}xl0- lulPa [Esr:86i1(1+Or)];

alors Ia contrainte de traction créée par un tel retrait est égale (à I'E.L.S; c'est à dire en
supposant le béton élastique linéaire et vu que le retrait est un phénomène à long-terme) à :

[r"":3x]0-a
Ii- = ob =Eb, egç = 1 0 x I Û3 x 3 x I 0*a : 3MPa

tox ]a*3NIPa
Iuo, =

Or la résistance du béton à la traction est de l'ordre de 2 à 3 MPa; donc on peut constater que
sous l'effet du retrait seul, la pièce atteint sa capacité de résistance à la traction et se fissure.

On doit noter, toutefois, que f importance de la fissuration et l'ouverlure minimale à partir de

laquelle une fissure peut être considérée comme signifiante dépendent des conditions
d'exposition du béton dans le miiieu environnant (peu agressif, agressif très agressif).
L'utilisation d'armatures à section plus faible, réparlies uniformément sur l'élément, permet
d'augmenter l'extensibilité du béton, donc son compofiement à ia traction, et d'avoir une
fissuration plus fine.

VI. CAS DU BÉTON ARMÉ


COURBURES INDUITES PAR I,E RETRAIT _FIECHES.

Sous l'action d'un retrait uniforme, un élément en béton non armé subira un raccourcissement
sans courbure, sinon, avec une courbure négligeable'

Dans une poutre en béton armé les armatures constituent des obstacles et vont pouvoir résister

à l'action du retrait et produire ainsi une courbure.


Considérons la section c1e poutre suivante :

FGC,,'TJSTHB i0
BétonArmé-MChemrouk Retrait du Béton
Chapitre III

Unité de longueur

e.." Représente le retrait du béton. C'est le raccourcissement uniforme qui se produirait sur

une unité de longueur si la poutre n'était pas armée.

q raccourcissement réel sur i'unité de longueur au niveau des armatures.

62 ratcourcissement réel au niveau de la fibre supérieure.

Par définition, et acceptons le fait que les déformations sont faibles, une courbure représente
un angle.

Dans le cas général:

1:gb
rx
De ceci, on peut dire que la courbure due au

retrait '
I
est égale à :

rcs

1
-or- l3:3L
I
-
lcs
--
d

- Les aciers, en s'cpposant au retrait, sont soumis à une compression ; soit f " lacontrainte de

compression des aciers due au retrait du béton.

FCCruSTHB 11
Béton Armé - M Chemrouk Retrait du Béton
Chapitre III

- Le béton se fissure sous les effets du retrait donc il est soumis à une contrainte de traction ;

soit :

f"r: Contrainte de traction dans le béton au niveau des armatures causée par le retrait du

béton.

f,, : Contrainte de traction dans le béton à la fîbre supérieure causée par le retrait du béton.

Les armatures s'opposent au retrait et donc empêchent la déformation d'être atteinte. Des
conkaintes de traction sont ainsi engendrées, en particulier au niveau de la fibre supérieure,

f,z, et au niveau de la fibre infbrieure, -f, .

De ceci on peut tirer les relations suivantes :

ê2 =Êcs -?r'c Q)

E": moclule de déformation lontudiale du béton

'r:'r, -!Lc (3)

A partir de la condition d'équilibre on peut avoir les relations suivantes :

r tz
A 1 \-" -.\,t t+l
f,.=f,A,_(.f,e,)r*@_n1 \./ /.
{ f 'r t/X Lr \I
,
Jtt= -f,1
A,
*-(-f" 4,p, "'
I
nr (s) ( v^=
1 T I
Où e, représente l'excentricité de,4, par rapport à l'axe neutre de la section transformée: A el

l section et inertie du héton.

D'après la condition de comptabilité,la déformation s, est aussi celle des aciers à la même
{
=*
fibre : €,,F ; donc l'équation (3) devient :

"-!

',
: L=(=[',0
U.
,...-'"
-1 ) $)
)
A partir des équations (6) et {5) on obtient :

E, E, , - lt
(6) => f
",
=1r,.-
\ +l
/. ) = "r's-E,-/ï'
(6) et (s) * fd =L?.&+*. €, = E, u* -? f,

FGCruSTHB t2
BétsnÀrmé-MChemrouk Retrait du Béton
Chapitre III

E" €cs =ff f, * f, o,(i.i*1)

E, ,,=r[* .+.+r1)

E" €r,, Ë, âr,


.fr= (a, A,ES,ASES
As As r) ,I+--_-.-.--r--..-_ Z

[E.;"-îe') #"(i*#*+":) A E, I Er"'

Er €r,, r;ê-CS
{_ -.r

A .E t' =*, k: rayon de giration


Posons: =du €l
i-- P,
,,
E, tcs E.ç a..s
(7)
f,=
t+æ,p"ry t**n(r.#)
Substituons l'expression de 1, dans les équations $) et (5):

,
Jcz*
E, fr 8r,,
/ 1\
.. E,lrr§= n"dn E" er, § ;,
I o.rl
/'2\l- *'
r+a"§|.i t*olt+1tlu
"[ k'l l+s
"l'.t)ur'
)

*,=-'îrÂl'.r Y1
(8)

I E,§e* e,
2

J L,L
k2
t**"olr.#)

FGCruSTHB 13
BétonArmé-MChomrouk Refrait du Béton
Chapitre III

.{c,,=
E, § 8r,,
(r +
' +)
D
1_Z'
K
(e)

r*o"B(r.4l
[ *-J

Or l'équation (l) donne '.

1: ç2 e _ê
-1 [",'- +,')-(,.,-fJ
f",
--=d
1 Jct-Jcz
JCI J{:2
(10)
-*=
f(:, E"d
8,, d

Substituons les équations (8) et (9) dansl'équatian (1t);

*=w['.*,Jffil',*o'-r;)
I E,Ê€f
=[,.t] _ _
8,frs., _(r**__r,d)

I ._ E, § s,r, €.,d
rd k' t'd
1+ a" ' ""\
î('['* o, J
I_ Eu§çr, _ €r _ d"Ê:cs (r,)
*-;;
"$:i)m ;4qt* )

( ,\
La quantit' , *5 | est très petite devant 1, on peut la négliger comme le monrre
""Pl I k'j
l'exemple suivant :

Section géométrique du béton : {557 x 557) mm2

À=31ûx 103 rnm2

I=36x 109 mm4

K2 =*:l,i6x1osmm2
A
tEc =36x103 N lmml

A, =1803nm2 ig.=290mm iEs =2t0x103 N lmm?

FGCruSTHB t4
Béton Armé - M Chemrouk Retrait du Béton
Chapitre III

u" J, . 4l = 54t[,
*--"'*Ë'[-
arors:
," A .{l
r, ) I k2 J

2oox1o3 1803 (.I * 2go2 \ 0,05 ce qui est négligeable


.I - :-- l= devant 1

36x10' 310x10' [ 1,16x10'f


-
1 e A e..

i*o"
c.f
§t*È=o"i',,È

ar A"e, =§ = lrotrl€ût statique (ou moment de section) des aciers tendus par rapport à l'axe

neutre, donc finalement on obtient ;

I ctn t"" §
fcs I

FGCruSTHB 15
0utdoû
lO ),eôr cr€è9 coell lndoor lU X)
el Ieclive lhickness.(m \\i :

w
150 100 600

a.c
3-5
l.o
2.5
l]:
-$
Àgc ol loodrng'

1.Ô

2-5
7n :-:- -Je-l
*>
20
ï*È § §
r.5 1.0

1,0
1.n
F\
l -i- \
o.5
0-5

?0 l0 ao 50 60 70 .EO-. 90 100
Àmbrent relolive humrdrtY,
:/o

I
Creep coefiicten* i fff 5 I 14ô]'

30 yeor ô moûth
shrinkoqê {x 10-à} shrinkoqe {x 10-6)

TIEqLIYE TIÿL
!f,door outdoor etlecllvs
(ufK) imm]
imm) I
Ir r50 r00 600
150 100 600

100-
lilr i_ 00
100-s
(00 - 150 r75 r0
87.5-
35 0- J00 250- --H i- 35
150
75.0-
3û0 - 250
2 00-
.-.j 125
I
52.5.
? 50- I
25
200 ----J 100
50.0,
2 00- r 50-
I lu ll 75 3t-a
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