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PHONÉTIQUE

1. PRÉSENTATION
phonétique, nom donné à la discipline qui étudie les sons des langues humaines du point de
vue de leur production et de leur réception. La production et la réception des sons se font à
trois niveaux : linguistique (élaboration du message par le locuteur, identification et
intégration des données par l'auditeur), physiologique (activités neuromusculaires nécessaires
aux actes d'élocution et d'audition) et acoustique (propriétés physiques des signaux sonores
lors de l'émission et de la réception). La phonétique s'intéresse plus particulièrement aux
niveaux acoustique et physiologique qui déterminent trois types d'analyse : une analyse
acoustique pour le premier, une analyse articulatoire et une analyse auditive pour le second.

Alphabet phonétique international : les sons du français © Microsoft Corporation. Tous droits
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2 PHONÉTIQUE AUDITIVE

À l'origine, la phonétique a d'abord été une phonétique auditive, prenant pour point de départ
la réception des sons par l'auditeur. Cette méthode empirique, reposant sur un vocabulaire
imprécis, est tombée en désuétude. Sous le terme de phonétique auditive, on désigne
également un second type d'analyse, utilisée aujourd'hui et qui, par des tests acoustiques,
cherche à comprendre comment l'ensemble des sons sont interprétés par l'oreille.

3 PHONÉTIQUE ARTICULATOIRE

La phonétique articulatoire, travaillant non plus sur l'audition, mais sur la manière dont les
sons sont articulés, c'est-à-dire sur la dimension physiologique de la production des sons,
correspond à une orientation moderne des études phonétiques. Dans cette perspective
physiologique, elle prend en compte la totalité des organes dits de la parole. Ces organes sont
tout d'abord l'appareil respiratoire et le larynx, en l'occurrence les cordes vocales, dont la
vibration permet la sonorisation, ou voisement, dans le cas des consonnes sonores ou des
voyelles, puis les organes mobiles : la langue (on distingue la pointe de la langue, ou apex, et
le dos de langue), les lèvres, le voile du palais et la luette. Par ailleurs, on prend en compte le
point d'articulation, c'est-à-dire l'endroit de la cavité buccale vers lequel se dirige le dos de la
langue lors de l'articulation d'un son. Les fosses nasales peuvent également jouer un rôle de
résonateur dans l'émission de certains sons, qu'il s'agisse de voyelles ou de consonnes. Le
phénomène de la nasalisation par exemple consiste en un abaissement du voile du palais
permettant de laisser passer une partie de l'air par le nez. Voir Voix.

4 PHONÉTIQUE ACOUSTIQUE

La phonétique dite acoustique, autre orientation moderne, étudie quant à elle les vibrations
sonores lors de la transmission des sons, dans le but de mettre en évidence la relation entre les
propriétés physiques des ondes sonores de la parole et le fonctionnement du code linguistique.

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5 CONSTITUTION DES VOYELLES ET DES CONSONNES

Répartis en consonnes et en voyelles, les sons du français sont organisés en syllabes, chaque
syllabe devant comporter une voyelle qui en constitue le centre. Les sons se prononcent dans
le cadre de la syllabe et non isolément.

La différence entre les voyelles et les consonnes réside en ce que, lors de l'émission des
consonnes, l'air provenant des poumons rencontre un obstacle. Cet obstacle peut consister en
une fermeture totale (occlusion) ou bien en un resserrement (constriction). Par ailleurs, les
consonnes peuvent être sonores ou sourdes, alors que les voyelles, en principe toujours
sonores, sont caractérisées par une vibration des cordes vocales et un libre passage de l'air
dans le canal buccal.

Dans l'articulation des voyelles dites palatales, la partie antérieure du dos de la langue s'élève
vers le palais dur. Dans celle des voyelles dites vélaires, la partie postérieure du dos de la
langue s'élève vers le voile du palais. On les classe en fonction de leur degré d'aperture, c'est-
à-dire de l'écartement des mâchoires au point d'articulation. On distingue ainsi des voyelles
fermées : i, y, u, voyelles mi-fermées é, eu (de feu), o (de dos), mi-ouvertes è, eu (de peur), o
(de robe) et ouvertes a, â. Le e muet, s'il est prononcé, a une articulation voisine de celle de eu
(de peur). Le français possède aussi une série de voyelles nasales in, an ou en, un et on.

Parmi les consonnes, on distingue :

— une série d'occlusives sourdes (c'est-à-dire articulées sans qu'il y ait vibration des cordes
vocales) p, t, k et une série parallèle d'occlusives sonores b, d, g (de guerre). L'opposition
terme à terme des consonnes de ces séries se fait sur la base de ce seul critère sourd / sonore.
P et b sont toutes les deux des occlusives bilabiales, c'est-à-dire que leur articulation met en
œuvre les deux lèvres, mais p est une consonne sourde alors que b est une consonne sonore ;

— deux séries de constrictives sourdes s, ch, f ou sonores z, j, v ;

— des sonantes, caractérisées par un obstacle articulatoire faible. Les sonantes, comme leur
nom l'indique, sont toutes sonores. Elles consistent en une série de nasales m, n, gn, en une
consonne dite latérale l et en une vibrante r.

Il existe par ailleurs des sons intermédiaires, dits semi-consonnes ou glides, comme le son ï de
paille, le son w de roi et u de luire, et dont le point d'articulation est intermédiaire entre le
point d'articulation d'une voyelle et celui d'une consonne.

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La voix
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Recherche générale
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voix (physiologie), ensemble des sons produits par le larynx, lorsque l’air expiré fait vibrer les
cordes vocales. La phonation est l’ensemble des phénomènes intervenant dans cette
production sonore. Les sons peuvent être utilisés d’une manière élémentaire ou intégrés à la
parole (voir Langage).

2 CARACTÉRISTIQUES DE LA VOIX

La hauteur de la voix, au cours d’une conversation, varie selon les personnes. Essentiellement
déterminée par la longueur, la forme et la position des cordes vocales, elle peut être
volontairement modifiée, dans certaines limites, par l’intermédiaire des muscles respiratoires
et de ceux du larynx, en faisant varier la pression d’air, ainsi que la tension et la position des
cordes vocales (qui peuvent s’éloigner ou se rapprocher l’une de l’autre). L’association de ces
éléments détermine la fréquence de la vibration des cordes vocales : plus celle-ci est élevée,
plus la voix est aiguë.

Le timbre de la voix, l’ensemble des caractéristiques qui permet de différencier une voix,
provient en particulier de la résonance dans la poitrine, la gorge, la cavité buccale et le nez.
L’intensité des sons est contrôlée par la force des vibrations, qui dépend du débit avec lequel
l’air est expiré.

L’articulation est la prononciation des sons en les différenciant pour former les mots. La
parole est articulée en interrompant et en modulant le flux d’air à l’aide des lèvres, de la
langue, des dents, de la mâchoire et du palais.

3 TROUBLES DE LA VOIX ET DE LA PHONATION

On appelle dysphonie (altération partielle de la voix, voix enrouée, etc.) et aphonie


(impossibilité de parler) les troubles de la voix provoqués par une maladie ou par une
anomalie fonctionnelle affectant le larynx. La cause habituelle d’une dysphonie est le
surmenage vocal, qui peut, à la limite, induire une excroissance sur les cordes vocales ou un
gonflement par un œdème. Parmi les autres causes possibles, on observe des paralysies des
muscles du larynx et des malformations des cordes vocales (un développement incomplet, par
exemple). Enfin, chez un fumeur, un enrouement durant depuis plus de trois semaines doit
faire rechercher une laryngite chronique, éventuellement précancéreuse, car la précocité du
traitement est un facteur primordial de guérison.

Parallèlement à ces troubles de la voix proprement dits, les anomalies de l’articulation, en


particulier du débit et du rythme de la parole, sont en général d’origine psychologique (voir
Bégaiement). Mais une affection neurologique (comme la maladie de Parkinson) ou
musculaire (comme la myasthénie) étendue au larynx peut aussi être en cause. L’articulation
peut également être affectée par une malformation (fente du palais), une paralysie de l’un des
organes concernés (essentiellement le larynx) ou encore une surdité.

Les aphasies, qui sont des troubles d’origine cérébrale, altèrent les fonctions complexes du
langage parlé, mais aussi écrit.

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Le traitement des troubles de la voix et de la phonation est avant tout celui de la cause
(sevrage d’une intoxication tabagique, repos vocal, etc.). De plus, une rééducation spécialisée
(orthophonie) est souvent d’une grande efficacité.

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Le larynx

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larynx, organe creux dans lequel la voix est produite, situé dans la partie antérieure du cou,
entre le pharynx en haut et la trachée en bas, avec lesquels il est en continuité.

2 STRUCTURE DU LARYNX

Chez les mammifères, le larynx se trouve au-dessus de la trachée, au-dessous de la partie


moyenne du pharynx (l’oropharynx, en arrière de la bouche), et en avant de la partie
inférieure du pharynx (l’hypopharynx, qui se continue par l’œsophage). Le larynx est un
organe superficiel, localisé sous la peau et le tissu conjonctif de la gorge. Il est soutenu par
des ligaments insérés sur l’os hyoïde, un petit os en forme de fer à cheval qui est situé sous la
base de la langue.

La paroi du larynx comprend des cartilages qui servent de charpente, des membranes
fibreuses, divers muscles, ainsi que des ramifications de vaisseaux sanguins et des filets
nerveux.

2.1 Cartilages

La structure squelettique du larynx est constituée par trois cartilages impairs qui sont, de haut
en bas, l’épiglotte, le cartilage thyroïde et le cartilage cricoïde. S’y ajoutent plusieurs
cartilages pairs, plus petits, les plus importants étant les deux cartilages aryténoïdes.

L’épiglotte est un cartilage large attaché à la partie antérieure du bord supérieur du cartilage
thyroïde. Elle est inclinée au-dessus de l’orifice qui met en communication le pharynx et le
larynx, et elle peut basculer en bas et en arrière pour recouvrir cet orifice.

Juste au-dessous de l’épiglotte se trouve le cartilage thyroïde, anguleux, qui est constitué de
deux plaques verticales se rejoignant en avant. L’angle formé par la jonction de ces plaques
dessine une saillie visible, communément appelée pomme d’Adam. En arrière, le cartilage
thyroïde s’articule avec le cricoïde, un cartilage circulaire. Sur le bord supérieur du cartilage
cricoïde, dans sa partie postérieure, se trouve de chaque côté, à droite et à gauche, un cartilage
aryténoïde qui est petit et mobile.

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2.2 Structure interne

Sur chacune des deux parois latérales du larynx, à la hauteur du cartilage thyroïde, on observe
deux cordons horizontaux en relief. Ils sont constitués de tissu conjonctif et de tissu
musculaire, recouverts d’une muqueuse plissée. Le cordon supérieur est la bande ventriculaire
(parfois appelée, d’une manière ambiguë, corde vocale supérieure). Au-dessous de la bande
ventriculaire se trouve la corde vocale (parfois appelée corde vocale inférieure), qui s’étend
du cartilage aryténoïde jusqu’à l’angle du cartilage thyroïdien.

La vibration des deux cordes vocales inférieures, droite et gauche, provoquée par l’air qui sort
des poumons est la cause de la formation des sons. L’espace vide compris entre les deux
cordes vocales est la glotte.

3 FONCTIONNEMENT DU LARYNX

Le larynx fait partie des voies aériennes, qui permettent les échanges d’air entre les poumons
et l’extérieur. Le cartilage cricoïde, à sa partie inférieure, est la seule pièce rigide
complètement fermée, y compris en arrière. En forme d’anneau, il participe donc au maintien
de l’ouverture du larynx. La respiration est facilitée par le fait que les cordes vocales sont
écartées l’une de l’autre dans leur partie postérieure, ce qui donne à la glotte la forme d’un
triangle. Les mouvements des cordes vocales sont dus aux mouvements des cartilages
aryténoïdes sur lesquels elles s’attachent à leur extrêmité postérieure.

Le larynx partage avec la langue la fonction d’empêcher les aliments ou la salive de passer
dans la trachée lors de la déglutition. La base de la langue appuie vers le bas et l’arrière sur
l’épiglotte, jusqu’à ce que celle-ci ferme l’entrée du larynx. En même temps, l’ensemble du
larynx monte vers la langue, comme on peut le voir au niveau de la pomme d’Adam, pour
compléter cette action. Par ailleurs, les cordes vocales se rapprochent l’une de l’autre pour
fermer la partie moyenne du larynx, ce qui constitue une protection supplémentaire des voies
aériennes.

Lors de la phonation, les cordes vocales sont globalement plus rapprochées que lors de la
respiration. Sous l’action du courant expiratoire provenant des poumons, leur bord se met à
vibrer l’un contre l’autre. Le larynx intervient essentiellement dans la hauteur du son, grâce au
contrôle musculaire qui règle le degré de tension et de rapprochement des cordes vocales. La
forme du larynx joue un rôle indirect. En effet, chez l’homme, l’angle formé par le cartilage
thyroïde est plus faible que chez la femme, ce qui diminue la tension des cordes vocales et
produit une voix plus basse. Voir Voix.

4 MALADIES DU LARYNX

4.1 Laryngite

La maladie la plus commune du larynx humain est l’inflammation, ou laryngite. La laryngite


aiguë est d’origine infectieuse et peut se compliquer de gêne respiratoire chez l’enfant. La
laryngite chronique peut être due à une infection, à un surmenage vocal ou à une intoxication
(tabagisme, par exemple) ; en l’absence de traitement, elle risque parfois de dégénérer en
tumeur maligne.

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4.2 Paralysie du larynx

Les fonctions motrices du larynx sont altérées en cas de lésion des voies nerveuses au niveau
soit des centres de l’encéphale (voir Cerveau), soit des nerfs laryngés. La cause peut être une
compression par une tumeur, un traumatisme, une infection, une maladie du système nerveux.
Les symptômes sont d’une part la dysphonie (voix rauque), et d’autre part la dyspnée (gêne
respiratoire). Le traitement est surtout celui de la cause, éventuellement complété par une
rééducation de la voix grâce aux méthodes de l’orthophonie.

4.3 Tumeurs et kystes du larynx

Il existe plusieurs variétés de tumeurs bénignes (nodule, papillome, polype) et de kystes, qui
peuvent siéger en différents endroits, en particulier sur une corde vocale. S’il y a des
symptômes, il s’agit en général d’une dysphonie, parfois d’une dyspnée, voire d’une sensation
de gêne au passage des aliments lors de la déglutition. L’ablation chirurgicale n’est pas
toujours nécessaire, une rééducation orthophonique se révélant parfois suffisante.

Le cancer du larynx s’observe surtout chez les hommes de plus de quarante ans. Il est
provoqué par le tabagisme, et favorisé par un alcoolisme associé. Le symptôme clef en est la
dysphonie, qui attire l’attention et permet un diagnostic précoce. Le traitement repose sur la
laryngectomie (ablation chirurgicale du larynx) et la radiothérapie. Après une laryngectomie,
le patient doit suivre une rééducation orthophonique, et peut aussi bénéficier de la mise en
place d’une prothèse améliorant la qualité de la voix. Si la laryngectomie est totale, le
chirurgien abouche la trachée à la peau, et le malade respire alors par cet orifice de
trachéotomie.

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LINGUISTIQUE
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Linguistique, étude scientifique du langage. Cette étude peut porter sur les sons, le
vocabulaire ou la grammaire de langues spécifiques, sur les relations entre les langues, ou
bien sur les caractères universels de toutes les langues. Les aspects sociologiques et
psychologiques de la communication peuvent également être un objet d'étude pour la
linguistique.

Sous le terme de linguistique sont rassemblés plusieurs types d'approche. Une approche
synchronique analyse la langue à un moment précis de son évolution ; on étudiera par
exemple le français parlé à Paris dans les années 1880. À l'opposé, une approche diachronique
ou historique s'intéresse aux changements que connaît une langue sur plusieurs siècles. De ce
point de vue, on a pu étudier les prolongements du latin dans les langues romanes. La
linguistique diachronique était l'approche la plus commune au XIXe siècle tandis qu'au XXe
siècle, on a adopté un point de vue à la fois diachronique et synchronique.

Les études linguistiques peuvent en outre être menées de manière théorique ou appliquée. La
linguistique théorique vise à construire des modèles de langue ou à élaborer des théories
permettant de décrire des langues ou d'expliquer leur structure. La linguistique appliquée
utilise les découvertes de l'étude scientifique de la langue dans les domaines de
l'enseignement des langues et de l'élaboration des dictionnaires (lexicographie). Avec le
développement de l'informatique sont apparues la traduction assistée par ordinateur et la
reconnaissance automatique de la parole, autant de domaines d'application de la linguistique.

2 ASPECTS DE LA LINGUISTIQUE

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Il existe différentes façons d'analyser et de décrire une langue et les changements qui s'y
produisent. Néanmoins, chaque approche prend généralement en compte les sons de cette
langue (phonétique), la morphologie (formation des mots) et la syntaxe. La plupart des
analyses abordent également les problèmes du vocabulaire et de la sémantique.

La phonétique est l'étude de tous les sons de la parole et de la façon dont ils sont produits. Elle
se distingue de la phonologie qui est l'étude et l'identification des phonèmes, c'est-à-dire des
sons distinctifs d'une langue.

La morphologie traite des unités porteuses de sens dans la langue, qu'on appelle morphèmes.
Il peut s'agir de mots autonomes (pomme, maison, joie), de terminaisons de mots comme le -s
du pluriel (maisons, pommes), de désinences verbales -er et -ir pour l'infinitif des verbes du
premier et du deuxième groupe, -ant pour le participe présent (jouant), de préfixes et de
suffixes (dé- dans défaire, détourner ; in- dans incrédule, incroyable ; -ible dans impossible ; -
ier dans sucrier, saladier). On compte également parmi les morphèmes des modifications
internes indiquant des catégories grammaticales comme le nombre (cheval, chevaux).

La syntaxe porte sur les relations entre les éléments que constituent les mots dans une phrase.
Par exemple, en français, l'ordre des mots est en général sujet-verbe-complément : Marie a
acheté une tarte. L'ordre une tarte a acheté Marie n'a pas de sens sur le plan de la syntaxe
française.

3 PREMIÈRES APPROCHES DE LA LINGUISTIQUE

Depuis les balbutiements, dans l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle, la linguistique se résumait
principalement à la philologie. Au Ve siècle av. J.-C., le grammairien indien Panini décrivit et
analysa les sons et les mots du sanskrit. Plus tard, les Grecs et les Romains introduisirent la
notion de catégories grammaticales qui, pour l'essentiel, sont celles qui servent toujours de
noyau à la grammaire.

Par la suite, le développement de l'imprimerie, la multiplication des traductions de la Bible


dans de nombreuses langues et l'essor de nouvelles littératures rendirent possible la
comparaison des langues. Au début du XVIIIe siècle, le philosophe allemand Leibniz avait
suggéré que l'égyptien, les langues européennes et asiatiques avaient peut-être un ancêtre
commun. Même si ce postulat s'est révélé par la suite partiellement faux, il n'en a pas moins
donné son impulsion initiale à la philologie comparée (ou linguistique comparée). Vers la fin
du XVIIIe siècle, un érudit britannique du nom de sir William Jones observa que le sanskrit
présentait des similitudes avec le grec et le latin, et il avança l'idée que ces trois langues
avaient peut-être une origine commune. Au début du XIXe siècle, les linguistes allèrent
beaucoup plus loin dans cette hypothèse. Le philologue allemand Jacob Grimm et le danois
Rasmus Christian Rask remarquèrent que, lorsque les phonèmes d'une langue correspondaient
selon un schéma régulier à des phonèmes qui occupaient une place similaire dans des mots
d'une autre langue apparentés sur le plan du sens, les correspondances étaient cohérentes. Par
exemple, les phonèmes initiaux du latin pater (« père ») et ped- « pied » correspondent de
façon régulière aux mots anglais father et foot. Voir aussi Grimm, loi de.

À la fin du XIXe siècle, les correspondances des sons avaient été largement étudiées. Un
groupe de spécialistes des langues européennes, connu sous le nom de néogrammairiens,
avança l'idée que non seulement les correspondances de sons entre des langues apparentées

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étaient régulières, mais que les exceptions à ces règles phonétiques provenaient uniquement
d'emprunts à une autre langue (ou d'une règle complémentaire portant sur la régularité des
changements de sons). Par exemple, le latin d devrait correspondre à l'anglais t, comme dans
dentalis qui signifie tooth (dent). Le mot anglais dental a toutefois un son d. Les
néogrammairiens en ont conclu que l'anglais a emprunté dental au latin, tandis que tooth (qui
contient le t attendu selon la règle de correspondance régulière) est un mot anglais « d'origine
».

On désigne du nom de méthode comparative la méthode qui consiste à comparer des mots
apparentés de différentes langues pour découvrir l'existence de changements réguliers de sons.
Cette méthode a permis de dégager des familles de langues, c'est-à-dire des groupes de
langues apparentées. On a ainsi pu énoncer le principe d'une famille indo-européenne
composée de nombreux sous-groupes ou branches.

La description de correspondances régulières de sons a également permis de comparer


diverses formes d'une langue donnée telle qu'elle est parlée dans plusieurs régions par
différentes populations. Ce domaine d'étude porte le nom de dialectologie. Il peut s'attacher
aux différences de sons, de constructions grammaticales ou de vocabulaire, ou bien traiter ces
trois thèmes en même temps. Par exemple, les études sur les dialectes ont permis de dégager
en Allemagne un grand nombre de dialectes correspondant aux régions historiques. On citera
notamment le dialecte du nord (Plattdeutsch), le souabe (Schwäbisch), le dialecte parlé dans le
Palatinat (Tsälzisch), celui parlé dans la région de Cologne (Kölsch), le bavarois (Bayerisch).
L'allemand parlé en Suisse alémanique et celui utilisé en Autriche sont également des variétés
dialectales.

4 APPROCHES MODERNES

Au XXe siècle, l'étude de la linguistique s'est développée dans plusieurs directions.

4.1 Linguistique descriptive et structurale

En linguistique descriptive, les spécialistes recueillent des données auprès de locuteurs natifs ;
ils analysent les composants de leurs discours et organisent les données en fonction de
niveaux hiérarchiques distincts : phonologie, morphologie et syntaxe. Ce type d'analyse a
d'abord été effectué par Franz Boas et par Edward Sapir quand ils décrivirent les langues
amérindiennes qui n'étaient pas encore consignées. Contestant les méthodes et les techniques
de description linguistique qui s'appuyaient sur les textes écrits, ils élaborèrent des méthodes
permettant d'identifier les sons distincts ou signifiants d'une langue et les unités minimales de
combinaisons de sons porteuses de sens (par exemple, les racines des mots et les affixes).

S'appuyant sur le travail de linguistes descriptifs comme Boas et Sapir, Leonard Bloomfield
proposa une analyse béhavioriste de la langue, qui s'éloignait autant que possible de
considérations sémantiques. Il mit l'accent sur les procédures permettant de découvrir les sons
et la structure grammaticale de langues qui n'étaient pas encore consignées. Ces procédures
sont à la base de ce que l'on a appelé le structuralisme américain.

Alors que le structuralisme américain portait toute son attention sur les énoncés de parole, en
Europe, le structuralisme mettait l'accent sur le système abstrait et sous-jacent de la langue
que l'on pouvait distinguer des instances du discours. Cette approche se manifesta pour la

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première fois en 1916 avec la publication posthume de l'œuvre du linguiste suisse Ferdinand
de Saussure. Ce dernier établissait une distinction entre les concepts de langue et de parole.
Par langue, Saussure entendait la connaissance commune aux locuteurs d'une langue de ce qui
est grammaticalement correct dans leur langue. Le terme parole désignait les propos qui sont
effectivement tenus dans la langue.

4.2 Cercle linguistique de Prague

Les partisans d'une autre forme de linguistique, qui s'est épanouie à Prague dans les années
trente, se sont partiellement détachés de l'idée de structure de la langue — qui demeure
néanmoins centrale dans leurs travaux — afin d'essayer d'expliquer la relation existant entre
ce qui est dit et le contexte. Ces linguistes mirent l'accent sur la fonction des éléments d'une
langue et ils insistèrent sur le fait que la description d'une langue doit inclure celle de la façon
dont les messages sont communiqués. Dans le domaine de la phonologie, le concept de traits
distinctifs, qui permet de dégager dans les phonèmes les points d'articulation et les éléments
acoustiques, a été adopté par d'autres écoles d'analyse de la langue.

4.3 Grammaire générative et transformationnelle

Au milieu du XXe siècle, Noam Chomsky a proposé une nouvelle approche selon laquelle la
linguistique devait dépasser la description de la structure des langues pour fournir une
explication sur la façon dont les phrases sont interprétées et comprises dans n'importe quelle
langue. Il avança que ce processus pouvait être analysé à l'aide d'une grammaire universelle
(conçue comme modèle ou théorie de la connaissance linguistique, également désignée
comme compétence). La compétence linguistique se réfère à la connaissance innée et souvent
inconsciente qui permet aux individus de produire et de comprendre des phrases qu'ils n'ont
jamais entendues auparavant. On appelle grammaire générative un système d'analyse de la
langue qui permet de générer toutes les phrases grammaticalement correctes dans une langue
et d'éliminer les constructions incorrectes.

Selon Chomsky, il existe d'une part des règles de grammaire universelle et, d'autre part, des
règles propres à chaque langue. Dans le cas de langues spécifiques, on utilise à la fois des
règles universelles et des règles particulières. Ces dernières permettent d'agencer les éléments
de la phrase de différentes façons (par exemple, dans le cas de ce que la grammaire
traditionnelle appelle la transformation passive, « Le chat mange la souris », et « La souris est
mangée par le chat », le contenu sémantique est stable à travers chacune des deux phrases, qui
peuvent être interprétées comme des paraphrases). On appelle grammaire transformationnelle
une grammaire qui prend en compte les unités sémantiques sous-jacentes et les transforme
pour produire des phrases compréhensibles, composées d'unités rangées selon un ordre
reconnaissable. Par conséquent, une grammaire générative et transformationnelle génère
toutes les phrases acceptables d'une langue et utilise des règles, appelées transformations, qui
permettent de changer les éléments sous-jacents en propos tenus par un individu.

4.4 Linguistique comparée moderne

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Au XXe siècle, la linguistique comparée vise à définir des familles de langues dans des zones
comme l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, la Nouvelle-Guinée et l'Afrique. Dans ces
régions, il ne fut possible que récemment de collecter les nombreuses données nécessaires à la
reconstitution des stades antérieurs des langues parlées actuellement. Ces résultats ont permis
de dégager les relations des familles de langues.

La linguistique moderne est également impliquée dans la recherche des universaux du


langage. Un intérêt nouveau s'est porté sur les caractères typologiques des langues du monde,
et les linguistes comparent maintenant les langues du point de vue de leurs structures
syntaxiques et de leurs catégories grammaticales (telles que les langues à genres, par
opposition à celles qui n'en ont pas, et les langues avec sujets par opposition aux langues avec
thèmes). Ainsi, dans le projet sur les universaux du langage de l'université de Stanford, le
linguiste américain Joseph Greenberg et ses collègues ont montré que les langues qui
partagent le même ordre de mots fondamentaux (tel que sujet-verbe-objet, objet-verbe-sujet
ou objet-sujet-verbe) ont également en commun d'autres éléments de structure. De telles
études comparées traduisent les efforts entrepris pour révéler dans toute leur diversité les
systèmes sonores, structuraux et sémantiques des langues du monde.

4.5 Analyses sociologiques et psychologiques

Le champ de la psycholinguistique est à la confluence des études de psychologie et de


linguistique. Elle a, par exemple, pour centres d'intérêt l'acquisition du langage par l'enfant, la
perception de la parole, l'aphasie et l'étude des rapports entre le langage et le cerveau ou
neurolinguistique. Voir variation (linguistique).

La sociolinguistique est l'étude des fonctions de la langue en société. Cette discipline s'efforce
de décrire la façon dont les individus appliquent des règles de parole différentes selon les
situations. On peut, par exemple, étudier les raisons pour lesquelles un individu s'adresse à
une personne en la vouvoyant et en l'appelant par son nom de famille ou par son prénom.

Les sociolinguistes pensent qu'il est possible de comprendre les mécanismes des changements
de langue en étudiant les forces sociales qui déterminent l'usage de formes différentes selon
les circonstances. Par exemple, dans certains dialectes de l'anglais américain, la prononciation
du son -r est liée à la classe sociale du locuteur. Dans des expressions comme « fourth floor »,
certaines personnes prononcent le -r et d'autres pas, et l'usage du son -r correspond
apparemment à un créneau socio-économique précis. Selon une étude portant sur l'anglais de
la ville de New York, les personnes qui souhaitent passer de la petite à la haute bourgeoisie
attachent un certain prestige à la prononciation du -r. Parfois même, ils pratiquent une
hypercorrection et prononcent le -r là où ceux qu'ils prennent pour modèle ne le font pas.

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