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Commentaires concernant
les Règles des Bonnes
Pratiques de Fabrication
de médicaments
en petites quantités
Table des matières
Avant-propos Page 4
Page Page
A. Introduction 6 5. Production
A.1 But 6 5.1 Principe 14
A.2 Champ d’application 6 5.2 Généralités 14
A.3 Référence aux directives GMP du PIC/S 5.3 Prévention des contaminations croisées 14
et de l’UE 6 5.4 Validation 14
B. Glossaire 6 5.5 Matières premières 14
1.3 Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) 5.9 Produits et articles refusés,
des médicaments 8 récupérés et renvoyés 15
Abréviations
Pourquoi de nouvelles Règles? Les Règles sont censées s’appliquer après leur mise en
vigueur, partout où l’on fabrique des médicaments en
Les présentes Règles des Bonnes Pratiques de Fabrica- petites quantités, qui selon l’article 9 de la LPTh, ne né-
tion de médicaments en petites quantités (Règles BPF) cessitent pas d’autorisation de mise sur le marché, et
s’appuient sur l’article 7 de la Loi fédérale sur les mé- cela indépendamment du type d’entreprise. Ces Rè-
dicaments et les dispositifs médicaux (Loi sur les pro- gles ont été élaborées en voulant en particulier défen-
duits thérapeutiques, LPTh; RS 812.21), selon lequel dre la proportionnalité des exigences BPF, qui doivent
les médicaments doivent être fabriqués conformé- être applicables avant tout pour les pharmaciens d’of-
ment aux règles reconnues des Bonnes Pratiques de ficines, les pharmaciens d’hôpital et les droguistes,
Fabrication (BPF). sans négliger la protection de la santé publique. De
La fabrication de médicaments à l’échelle industrielle plus amples informations sont fournies dans les Com-
est soumise aux directives BPF internationales (en an- mentaires concernant les Règles (dès la page 22).
glais, GMP-guidelines) établies par la Pharmaceutical
Inspection Convention (PIC), le Pharmaceutical Inspec-
tion Cooperation Scheme (PIC/S) et l’Union Européen- Quel est l’avenir de ces Règles BPF?
ne (UE) (voir Annexe 1 de l’Ordonnance sur les auto-
risations dans le domaine des médicaments, OAMéd, Les nouvelles Règles BPF sont mises à la disposition des
RS 812.212.1). futurs utilisateurs dans les trois langues officielles, pour
Jusqu’à présent, il n’existait aucune directive reconnue une période d’essai d’environ deux ans. En plus de la
des Bonnes Pratiques de Fabrication pour la fabrication présente version imprimée, elles sont disponibles en
selon des formules magistrales ou officinales. quatre langues (allemand, français, anglais, et plus
tard en italien) sur la page Internet de Swissmedic,
Institut suisse des produits thérapeutiques, sous
Comment sont nées les nouvelles Règles www.swissmedic.ch, sous la rubrique «Publications».
BPF? Après la période d’essai, elles devraient être mises en
vigueur par le Conseil de l’institut en paraissant dans
Afin de combler cette lacune, la Commission fédérale un Supplément de la Ph.Helv.9.
de Pharmacopée (EPK) a mis sur pied un groupe de tra-
vail en décembre 1998, qui comprenait des représen-
tants de la pharmacie d’hôpital, de la pharmacie d’of- Swissmedic
ficine, ainsi que des autorités. Ce groupe a élaboré un Unité Pharmacopée
projet. Ce dernier a été présenté aux pharmaciens d’- www.swissmedic.ch/pharmacopée.asp
hôpital lors d’une audience en août 2000. Après re-
maniement, le projet a été soumis en large consulta-
tion à tous les cercles concernés et intéressés. Les nom-
breux commentaires reçus ont été largement pris en
considération et intégrés dans le texte actuel, qui a été
adopté par la Commission fédérale de Pharmacopée.
Production
La production est une partie de la fabrication. Elle en-
globe tous les processus et étapes de production au
sens strict, de la réception des matières premières jus-
qu’à l’obtention du produit fini y compris le condition-
nement.
1. Gestion de la qualité 2
Afin d’obtenir des médicaments de qualité constante,
les exigences fondamentales des Bonnes Pratiques de
1.1 Principe Fabrication suivantes doivent être respectées:
Les médicaments doivent être fabriqués de façon à ga- a. le personnel doit être qualifié et formé de façon ap-
rantir leur adéquation à l’emploi auquel ils sont desti- propriée à la fonction; les responsabilités et les
nés et une qualité constante conforme aux exigences. compétences doivent être nettement définies et ré-
Dans ce but, l’entreprise doit disposer d’un système glées;
d’assurance de la qualité global et correctement appli- b. les locaux et l’équipement doivent être adéquats;
qué, qui intègre les Bonnes Pratiques de Fabrication et c. il faut examiner l’adéquation de tous les procédés
donc un Contrôle de Qualité. Ce système doit être do- ayant trait à l’assurance de qualité et les décrire dans
cumenté et son fonctionnement contrôlé selon les des instructions et procédures appropriées;
prescriptions. d. tout procédé de fabrication doit observer les Bonnes
Pratiques de Fabrication. Les protocoles doivent do-
cumenter l’observation de toutes les étapes requi-
1.2 Assurance de la qualité ses par les procédures; les dossiers de fabrication
doivent être établis de manière à permettre la traça-
1
L’assurance de la qualité recouvre la totalité des me- bilité complète du médicament concerné;
sures prévues et prises pour s’assurer que les médica- e. la qualité des produits obtenus doit satisfaire aux
ments fabriqués présentent la qualité requise pour exigences; cas échéant, la qualité est évaluée no-
l’usage auquel ils sont destinés. Le système d’assuran- tamment sur la base de:
ce de qualité doit être régulièrement soumis à une éva- – un examen et une évaluation des documents de
luation de son efficacité et de son adéquation. fabrication
– un essai de contrôle
2
Un système d’assurance de la qualité doit pouvoir ga- – une comparaison entre les résultats des essais et
rantir que: les spécifications exigées
– une évaluation des écarts éventuels;
a. les médicaments sont conçus et développés selon f. les lots ne sont libérés qu’après certification de leur
l’état actuel des connaissances; conformité aux spécifications exigées par le respon-
b. les opérations de production et de contrôle sont sable technique;
clairement décrites et les règles des Bonnes Pra- g. la manipulation et le stockage des médicaments,
tiques de Fabrication appliquées; des matières premières et des articles de condition-
c. les médicaments ne sont remis qu’après avoir été fa- nement se déroulent de façon à maintenir inaltérée
briqués, contrôlés et stockés conformément à un leur qualité jusqu’à la date de péremption, respecti-
procédé établi et libérés par le responsable tech- vement pendant toute la durée de validité;
nique; h. il convient d’examiner les réclamations concernant
d. des dispositions sont prises pour garantir que le les produits, de rechercher les causes des défauts de
stockage, la mise en commerce et la manutention qualité et de prendre les mesures appropriées pour
ultérieure des médicaments se fassent dans des éviter la fabrication défectueuse, et éviter la récur-
conditions telles que leur qualité soit préservée pen- rence de ces défauts.
dant leur durée de validité ou jusqu’à leur date de
péremption.
1.4 Contrôle de qualité
1.3 Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) des Le contrôle de la qualité fait partie des Bonnes Pra-
médicaments tiques de Fabrication. Il concerne l’échantillonnage, les
spécifications, le contrôle, ainsi que l’organisation, la
1
Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) des médi- documentation et la libération. Il garantit que les ana-
caments font partie de l’assurance de qualité; elles ga- lyses nécessaires et appropriées ont réellement été ef-
rantissent que les produits sont fabriqués de façon à fectuées et que les matières premières, les articles de
satisfaire constamment les normes de qualité adaptées conditionnement, les produits intermédiaires et les
à l’usage auquel ils sont destinés. produits finis ne sont libérés pour l’utilisation, la vente
ou l’approvisionnement qu’après avoir vérifié que leur
qualité est conforme aux prescriptions.
2. Personnel 2
La formation du personnel doit être assurée et docu-
mentée. Elle peut être donnée au sein de l’entreprise
2.1 Principe ou à l’extérieur.
1
Les membres du personnel nouvellement recrutés
doivent recevoir une formation initiale et continue ap-
propriée aux tâches qui leur sont attribuées.
3. Locaux et équipements 2
Les zones de stockage doivent être conçues, adaptées
et contrôlées de façon à garantir le respect des condi-
3.1 Principe tions de stockage requises.
4
Le prélèvement d’échantillons de matières premières
3.2 Généralités doit être réalisé de façon à éviter toute contamination
par des impuretés ou contaminations croisées.
Les locaux et l’équipement doivent être situés, cons-
truits, structurés, utilisés et entretenus de façon à
convenir aux opérations à effectuer. Leur plan, leur uti- 3.5 Zones de contrôle de la qualité
lisation et leur entretien doivent minimiser au mieux les
risques d’erreurs et de contact avec des impuretés, Le contrôle de qualité peut avoir lieu dans les mêmes
comme par exemple la contamination croisée, l’accu- locaux que la production, à condition de ne porter at-
mulation de poussière et de saleté. Il doit être possible teinte ni au contrôle de qualité lui-même, ni à la quali-
de procéder à des opérations de nettoyage efficaces. té des produits fabriqués.
L’entrée d’insectes ou d’autres animaux doit être em-
pêchée par des mesures appropriées.
3.6 Zones annexes
4
Les zones de production doivent être bien éclairées. 4
Le matériel de mesure, de pesée, d’enregistrement et
de contrôle doit présenter la précision nécessaire. Il
doit être étalonné et son bon fonctionnement vérifié à
3.4 Zones de stockage intervalles convenables. Les protocoles de ces contrô-
les doivent être conservés.
1
Les zones de stockage doivent être de taille suffisan-
te pour permettre un stockage convenable des diffé- 5
Le matériel défectueux doit être retiré des zones de
rentes catégories de matériels et de produits. Ces ca- production et de contrôle ou à tout le moins clairement
tégories comprennent, par exemple, les matières pre- étiqueté en tant que tel.
mières, les articles de conditionnement, les produits
intermédiaires, vrac et finis, les produits en quarantai-
ne, les produits libérés, refusés, renvoyés ou rappelés.
4. Documentation 3
Les documents écrits doivent être rédigés d’une ma-
nière claire, sans fautes, et ils doivent être tenus à jour.
4.1 Principe Ils doivent être agréés, signés et datés par le responsa-
ble technique. Les copies doivent être établies de ma-
Une documentation exhaustive, imprimée ou sur sup- nière à exclure toute faute de transcription.
port électronique, constitue un élément essentiel du
système d’assurance de la qualité. Des documents 4
L’ensemble de ces documents doit permettre de re-
clairs et lisibles évitent les erreurs inhérentes aux com- tracer intégralement le déroulement des opérations ef-
munications orales et garantissent la traçabilité d’un fectuées au cours de la fabrication.
médicament fabriqué.
5
Toute correction éventuelle apportée à un document
doit être signée et datée, la correction permettant la
4.2 Généralités lecture de la mention originale. Une correction de sens
doit être motivée par écrit.
1
Il convient de documenter toute circonstance signifi-
cative ayant trait à la qualité des produits. 6
Les protocoles doivent être conservés au moins un an
après la date de péremption du produit fini concerné.
2
Par «document», on entend en particulier: Les descriptions des procédés da fabrication et les pres-
criptions de fabrication doivent être conservés au
a. Les spécifications moins cinq ans après leur échéance.
Les spécifications décrivent en détail les exigences
auxquelles doivent répondre les matières premières 7
Les ordonnances sont conservées selon les disposi-
ou les articles de conditionnement utilisés, les pro- tions légales correspondantes.
duits intermédiaires obtenus au cours de la produc-
tion et les produits finis. Elles servent de base à l’é-
valuation de la qualité. 4.3 Spécifications
2
L’ordonnance médicale a valeur d’instructions de
conditionnement pour les préparations magistrales.
4
Il faut prendre toutes les mesures techniques et orga- Les matières premières utilisées pour la fabrication des
1
nisationnelles nécessaires pour éviter les confusions. médicaments doivent répondre aux spécifications.
5
Les différentes étapes de la production doivent être 2
Les matières premières devraient être conservées dans
documentées. leurs emballages originaux. Si elles sont transvasées
dans des récipients de stockage, ceux-ci doivent être
6
L’équipement doit être approprié à toutes les opéra- propres et pourvus d’une étiquette portant toutes les
tions de production. indications spécifiques du lot. On veillera à garantir la
qualité pendant tout la durée d’utilisation. Il est inter-
7
Les produits et matériels doivent être protégés des dit de mélanger les lots.
contaminations microbiennes et autres souillures à
chaque étape de la production. 3
Les matières premières qui ne répondent pas aux exi-
gences doivent être marquées de manière univoque et
8
A tout moment de la production, tous les produits le fabricant en sera immédiatement informé. Elles doi-
doivent être clairement étiquetés. Les étiquettes et les vent être détruites, retraitées ou renvoyées au fabri-
indications apposées sur les récipients et sur le maté- cant ou au fournisseur.
riel doivent être claires et univoques.
2
Les produits intermédiaires doivent être conservés
5.4 Validation dans des conditions adéquates et étiquetés de maniè-
re précise.
1
Par principe, il convient d’examiner l’adéquation de
l’équipement, du matériel, des locaux ainsi que des
procédures. Il faut prendre les mesures nécessaires 5.7 Articles de conditionnement
pour assurer la qualité des produits.
Seuls les articles de conditionnement adaptés à leur
2
Les appareillages, les locaux et le matériel de l’équi- usage particulier peuvent être utilisés. En particulier, la
pement, utilisés pour la fabrication de médicaments à qualité des médicaments ne doit subir aucun préjudi-
haut risque selon une formule officinale doivent être ce à cause de la nature du récipient ou du système de
1
Les produits et les articles refusés doivent être signa-
lés clairement comme tels et stockés séparément.
6. Contrôle de la qualité 3
On doit conserver un échantillon de référence jusqu’à
la date de péremption du produit concerné lorsque les
6.1 Principe produits doivent être soumis à un contrôle analytique
final.
1
Le contrôle de qualité garantit que toutes les exigen-
ces de qualité sont remplies.
6.4 Contrôle
2
Il garantit en particulier que tous les essais nécessaires
ont été effectués et que chaque produit n’a été libéré 1
Les exigences concernant la qualité et les essais dé-
qu’après avoir satisfait aux exigences de qualité. coulent des prescriptions de la pharmacopée en vi-
gueur en Suisse. Si celle-ci ne prévoit pas de disposi-
tions convenant au cas considéré, on recourra à d’au-
6.2 Généralités tres pharmacopées, formulaires ou standards recon-
nus par l’autorité (Institut, pharmaciens cantonaux).
1
L’équipement doit être approprié à tous les essais à ef- S’il n’existe pas de standards officiellement reconnus,
fectuer. il convient d’en définir et de les fonder scientifique-
ment (par des recherches personnelles ou documentés
Toutes les opérations doivent être exécutées et docu-
2 par la littérature spécialisée).
mentées selon une procédure déterminée.
2
Lorsque le fabricant ou le fournisseur garantissent la
3
Les protocoles des essais doivent être conservés au conformité des matières premières aux exigences de
moins un an après la date limite d’utilisation des ma- qualité au moyen d’un certificat pour chaque lot, on
tières premières et au moins un an après la date de pé- peut limiter le contrôle aux analyses d’identité. On ne
remption du produit fini. peut renoncer au contrôle d’identité des matières pre-
mières que dans la mesure où le fournisseur peut la ga-
4
Le responsable technique qualifié répond de la quali- rantir pour chaque récipient par des procédures de
té des matières premières, des produits intermédiaires qualité validées par l’autorité de contrôle compétente.
et des produits finis. Par conséquent, il est seul com-
pétent pour les libérer. Par principe, les produits finis 3
Il est indispensable de contrôler l’identité du contenu
d’une fabrication par lot doivent être soumis à un de chaque récipient.
contrôle analytique final. Dans des cas fondés, le
responsable technique peut renoncer à un contrôle 4
Les réactifs de laboratoire préparés d’avance doivent
analytique final. Dans des cas fondés, le responsable porter la date de préparation et la date de péremption.
technique peut renoncer à un contrôle analytique final
à condition que la qualité des produits finis soit assu-
rée par le contrôle des matières premières et l’applica- 6.5 Libération
tion de procédures de fabrication adéquates.
Le responsable technique répond de la qualité des mé-
dicaments fabriqués et décide de leur libération. A cet
6.3 Echantillonnage effet, il examine en particulier les documents de fabri-
cation et de contrôle. En les libérant, il confirme la
1
Les échantillons de référence doivent être caractéris- conformité des médicaments aux spécifications et aux
tiques du lot de matériels ou de produits dont ils sont procédés de fabrication en vigueur, ainsi que le respect
issus. des règles des Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF).
2
Les essais d’identification doivent être faits sur des
échantillons de chaque récipient.
7. Fabrication en sous-traitance 2
Le mandant doit s’assurer que tous les produits fabri-
qués qui lui sont livrés par le mandataire répondent
7.1 Principe bien à leurs spécifications et qu’ils ont été libérés par
un responsable technique qualifié.
La fabrication ou l’analyse en sous-traitance des pré-
parations officinales et par lots doivent être clairement
définies, convenues par écrit et contrôlées afin d’éviter 7.4 Le mandataire
tout malentendu et de garantir des produits de quali-
té satisfaisante. Le mandataire doit être titulaire d’une autorisation de
fabrication officielle et doit disposer des locaux, du ma-
tériel, des connaissances et du personnel adéquats en
7.2 Généralités vue d’effectuer le mandat conformément aux règles
des Bonnes Pratiques de Fabrication de médicaments
1
Le mandant et le mandataire doivent conclure un en petites quantités et de répondre aux exigences du
contrat écrit précisant clairement le mandat ainsi que produit.
les tâches et les responsabilités dévolues à chaque par-
tie.
7.5 Le contrat
2
Exceptionnellement, dans ces cas isolés, la fabrication
ou le contrôle d’une préparation magistrale peuvent 1
Le contrat établi entre le mandant et le mandataire
être délégués sans contrat écrit (c’est-à-dire sans man- doit préciser leurs responsabilités respectives concer-
dat). nant la fabrication, le contrôle de qualité des matières
premières, des produits intermédiaires, des produits fi-
nis et des matériels de conditionnement, ainsi que leur
7.3 Le mandant libération.
1
Le mandant est tenu de s’assurer que le mandataire 2
Le contrat doit préciser qui est responsable de la
est titulaire d’une autorisation de fabrication délivrée conservation des protocoles et des échantillons de ré-
par les autorités. En outre, il doit évaluer la compéten- férence.
ce du mandataire à réaliser de manière satisfaisante les
travaux nécessaires. Le mandant doit procurer au man-
dataire toutes les informations nécessaires à l’exécu-
tion de son mandat.
8.1 Principe 1
En cas de défaut susceptible de porter atteinte à la
santé, il faut procéder sans délai au retrait du produit
Toute réclamation concernant des produits finis doit et en informer l’autorité concernée.
être examinée soigneusement selon des procédures
écrites. Afin de pouvoir retirer rapidement et efficace- 2
La procédure générale concernant l’organisation du
ment tout produit gravement défectueux, il est néces- retrait doit être établie par écrit.
saire de prévoir un schéma général décrivant les ac-
tions à entreprendre et leur déroulement. 3
Les produits retirés doivent être marqués comme tels
et stockés séparément. Dans l’attente d’une décision
sur la démarche ultérieure, il faut s’assurer qu’ils ne soi-
8.2 Réclamations concernant la qualité ent pas distribués par erreur.
1
Toute réclamation concernant la qualité doit être étu- 4
Le déroulement du retrait doit être documenté par un
diée de façon approfondie. Il faut prendre les mesures bilan comparatif des quantités distribuées et récupé-
appropriées afin de garantir l’élimination des causes rées. Ce rapport doit être conservé pendant 5 ans.
des défauts constatés. La provenance et le contenu des
réclamations, les mesures prises et les contrôles effec-
tués doivent être enregistrés par écrit et joints au
protocole de fabrication.
2
La remise du produit doit être immédiatement arrêtée
en cas de réclamation justifiée.
9. Auto-inspection
9.1 Principe
Commentaires concernant
les Règles des Bonnes
Pratiques de Fabrication
de médicaments
en petites quantités
Commentaires
Contexte et élaboration des Ces Règles ont été élaborées en voulant en particulier
Règles BPF défendre la proportionnalité des exigences BPF, qui
doivent être applicables avant tout pour les pharma-
L’établissement des «Règles des Bonnes Pratiques de ciens d’officine, les pharmaciens d’hôpital et les dro-
Fabrication de médicaments en petites quantités» dé- guistes, sans négliger la protection de la santé pu-
coule directement de l’article 7 de la loi fédérale sur les blique.
médicaments et les dispositifs médicaux (loi sur les pro-
duits thérapeutiques, LPTh): La fabrication industrielle de médicaments et la fabri-
cation en petites quantités de formules magistrales et
Article 7 LPTh: de formules officinales sont par principe régies par les
mêmes standards de qualité. Etant donné que la fabri-
«Les médicaments doivent être fabriqués confor- cation magistrale et officinale est limitée en quantité,
mément aux règles reconnues des Bonnes pratiques qu’elle est effectuée directement ou tout au moins
de fabrication.» surveillée par la personne qualifiée responsable, l’éta-
blissement concerné est responsabilisé au plus haut
«Le Conseil fédéral précise les règles reconnues des degré. En conséquence, les conditions BPF applicables
Bonnes pratiques de fabrication. Ce faisant, il tient à la fabrication industrielle selon les Directives BPF du
compte des directives et des normes reconnues sur PIC/S ont été réduites au strict minimum pour ce type
le plan international.» de fabrication.
Selon la loi sur les produits thérapeutiques, la fabrica- Les Règles proposées ici sont structurées de manière
tion industrielle de médicaments est soumise aux rè- analogue aux Directives BPF du PIC/S pour la fabrica-
gles des bonnes pratiques de fabrication établies par la tion industrielle de médicaments, ce qui facilite les
Pharmaceutical Inspection Convention (PIC) et le Phar- comparaisons horizontales et améliore la transparence
maceutical Inspection Cooperation Scheme (PIC/S) ou des Règles BPF. Les passages importants des Directives
l’Union Européenne (UE). BPF du PIC/S sont indiqués entre parenthèses après le
numéro et le titre de chaque chapitre principal.
Jusqu’à présent, la fabrication par lots et la fabrication
magistrale n’étaient régies par aucune règle de bonne A l’instar des Directives PIC/S des Bonnes Pratiques de
pratique de fabrication (Directives GMP ou BPF). En Fabrication des produits pharmaceutiques, les présen-
Allemagne, la loi sur les médicaments et le règlement tes règles se subdivisent en 9 chapitres:
sur les pharmacies prévoient un certain nombre de
dispositions; aux Pays-Bas, certaines dispositions 1 Gestion de la qualité
s’appliquent à la fabrication en hôpital. D’autres pays 2 Personnel
sont en train d’élaborer des règles pour la fabrication 3 Locaux et équipement
en petites quantités. Un groupe de travail du PIC/S a 4 Documentation
commencé à s’intéresser à la question, notamment en 5 Production
ce qui concerne la fabrication des médicaments en 6 Contrôle de la qualité
hôpital. 7 Fabrication en sous-traitance
8 Réclamations et retraits de produits
Selon la nouvelle loi sur les produits thérapeutiques, 9 Auto-inspection
l’autorisation de fabriquer selon des formules magis-
trales et des formules officinales tout comme les tâches Chacun de ces chapitres commence par une réflexion
de surveillance et de contrôle dans ce domaine de- fondamentale sur la philosophie sous-jacente aux Bon-
meurent de la compétence des cantons. Selon l’article nes Pratiques de Fabrication. Les autres sous-chapitres
7, il incombe toutefois au Conseil fédéral de créer des détaillent les exigences concrètes auxquelles un éta-
conditions uniformes pour ce type de fabrication dans blissement doit répondre pour la fabrication en petites
tout le pays. quantités. L’étendue des chapitres dépend de leur im-
portance par rapport à ce type de fabrication.
Les dispositions générales de fabrication figurant dans
la Ph.Helv.8 ne satisfont plus aux exigences de la fabri- Les présentes Règles BPF s’appliquent aussi bien aux
cation moderne des médicaments. Les présentes «Rè- formules magistrales qu’aux formules officinales. Elles
gles des Bonnes Pratiques de Fabrication de médica- sont donc liées au type de fabrication et non au lieu de
ments en petites quantités» comblent cette lacune, fabrication. Les formules magistrales sont fabriquées
comme le veut la loi sur les produits thérapeutiques et en général par les officines ou les pharmacies d’hôpi-
met à disposition des autorités cantonales d’exécution tal, tandis que les formules officinales sont avant tout
un ouvrage de référence commun. fabriquées par les officines, les pharmacies d’hôpital et
les drogueries. Mais ces formules peuvent aussi être
fabriquées par d’autres établissements bénéficiant tous les cas d’espèce ou qu’elles peuvent être rempla-
d’une autorisation cantonale de fabrication en petites cées par d’autres méthodes si celles-ci correspondent
quantités, mais dont le statut n’est pas précisé. au niveau de qualité de la méthode recommandée. Il
convient toutefois de relever que les recommandations
Afin de souligner le caractère contraignant des Règles des Directives PIC/S sont davantage détaillées que les
BPF, le «groupe de travail BPF» a opté d’une façon gé- présentes Règles BPF.
nérale pour la formulation «impérative», contraire-
ment à la formulation «potestative» généralement uti- Les «Règles des Bonnes Pratiques de Fabrication de
lisée dans les directives analogues du PIC/S ou de l’UE. médicaments en petites quantités» ont été élaborées
Par rapport aux Directives de la PIC/S, les Règles BPF ont par le «groupe de travail BPF» de la Commission fédé-
été réduites au strict minimum, avec pour corollaire la rale de la pharmacopée, sous la direction de Dr. V.
responsabilisation au plus haut degré de l’établisse- Eckert, président de cette commission jusqu’au
ment responsable de la fabrication. 31.12.2000. Faisaient partie du groupe de travail: Dr.
V. Eckert (président), Mme A.-S. Fontannaz, Dr. T.
Dans chacun de ses chapitres, les Directives PIC/S ap- Gosdschan, Dr. A. Kropf, M. Chr. Meier, Dr. Chr. Re-
pliquent la formulation impérative aux principes, et la pond, Mme Dr. R. Sievers-Frey, Mme S. Weber Brunner,
formulation potestative aux recommandations dé- Dr. E. Schläfli (secrétaire scientifique, responsable des
taillées qui suivent, traduisant ainsi le fait que ces re- procès-verbaux).
commandations ne sont pas forcément applicables à
Quiconque veut fabriquer des médicaments doit être Actuellement, les exigences concernant l’environne-
au bénéfice d’une autorisation cantonale. Par consé- ment de la fabrication (comme par exemple la classifi-
quent, les autorités cantonales sont également cation des locaux, les exigences concernant les vête-
responsables de l’inspection des établissements fabri- ments) ne sont formulées qu’en termes de principes. Il
quant des médicaments selon les présentes Règles BPF. est possible que d’autres directives complémentaires
suivent, notamment en ce qui concerne la fabrication
Peuvent fabriquer des médicaments non soumis à de médicaments à haut risque.
autorisation les établissements suivants:
L’échelonnement des conditions BPF obéit aux princi-
• pharmacies publiques pes suivants:
• pharmacies d’hôpital
• drogueries • Les formules magistrales sont soumises aux condi-
• autres établissements possédant une autorisation tions BPF les moins exigeantes, parce qu’il s’agit de
cantonale de fabrication médicaments fabriqués en nombre très limité, dif-
fusés à très petite échelle, et répondant souvent à
un besoin d’approvisionnement urgent.
B. Glossaire • A partir du moment où des formules officinales à
faible risque sont fabriquées en assez grandes quan-
La fabrication individuelle ou magistrale est la fabrica- tités, les conditions BPF deviennent plus exigeantes
tion «ad hoc» de médicaments uniques sur ordonnan- en matière de standardisation et de documentation
ce d’un médecin, destinés à être remis directement au de la fabrication.
client par l’établissement qui en a effectué la fabrica- • La fabrication de médicaments à haut risque selon
tion. En cas d’exception (c’est-à-dire lorsque plusieurs des formules officinales obéit à des conditions BPF
ordonnances identiques sont traitées en même encore plus strictes, en particulier en ce qui concer-
temps), on admet la fabrication simultanée de plu- ne la qualification des conditions BPF (par exemple,
sieurs formules magistrales. Toutefois, à partir du mo- il faut pouvoir prouver le fonctionnement correct
ment où un médicament est fabriqué pour être stocké, des autoclaves) et la validation des processus de fa-
on ne parle plus de fabrication magistrale, mais de fa- brication (par exemple, il faut pouvoir prouver qu’un
brication par lots. médicament a été stérilisé avec succès et que ce pro-
cessus n’a pas détérioré sa qualité).
Ces trois éléments sont interdépendants, comme le Les Règles BPF garantissent que les médicaments fa-
montre la figure suivante: briqués en petites quantités sont préparés selon des
standards fixés par écrit et que leur qualité demeure
constante.
1.1 Assurance de la qualité
tielle, est toutefois recommandé dans certains cas. Par certaines personnes, elle doit veiller à ce que celles-ci
exemple, il est judicieux d’établir un descriptif pour les disposent des qualifications correspondantes. Dans
fûts de stockage d’une certaine taille. De même, on au- tous les cas, elle endosse l’entière responsabilité du
ra avantage à établir un journal d’étalonnage pour les médicament jusqu’à la fin du processus, c’est-à-dire
appareils de mesure dont les données sont détermi- jusqu’à la distribution y compris.
nantes pour la qualité des médicaments.
Validation
Pour autant qu’il comporte toutes les données néces- Le principe de l’assurance-qualité consiste à intégrer la
saires, le bulletin de livraison suffit pour documenter qualité durant les processus d’élaboration. Cette me-
les entrées de marchandises. sure complète ainsi judicieusement les contrôles effec-
tués durant et après la fabrication. Elle intervient déjà
au niveau de la qualité des éléments de base de chaque
5. Production processus, de manière à réduire autant que possible le
(PIC/S- resp. EU-GMP 5) taux d’erreur. Il faut dans tous les cas contrôler si les ap-
pareils utilisés correspondent bien à l’emploi prévu et
La notion de «fabrication» est beaucoup plus large que si le procédé choisi convient à la fabrication du médi-
la notion de «production», voir la figure ci-dessous. cament considéré. L’étendue de ce contrôle dépend
toutefois du type de médicament, de l’importance des
La notion de «production» englobe tous les processus installations, des locaux, des équipements et des pro-
de production au sens étroit, de la réception des ma- cédés pour la qualité, ainsi que du mode de fabrication
tières premières au conditionnement. (production unique ou production itérative pour la
mise en stock).
La production elle-même peut être effectuée par du
personnel formé à cet effet. La surveillance technique En conséquence, les présentes Règles BPF prévoient un
de la production incombe toutefois à la personne qua- échelonnement des exigences.
lifiée responsable. Celle-ci ne doit pas être physique-
ment présente durant toute la production. Mais elle Dans le cas de la fabrication magistrale, un contrôle ex-
endosse l’entière responsabilité du processus de fabri- haustif et hautement standardisé des procédés n’est
cation et doit veiller à ce que celui-ci s’effectue de ma- guère envisageable en raison du caractère unique du
nière fiable et irréprochable, et que le médicament fa- médicament. Toutefois, le principe fondamental du
briqué réponde aux critères de qualité requis. Les éta- contrôle tel qu’il est évoqué ci-dessus est respecté dans
pes critiques d’élaboration doivent toujours être effec- la mesure où le procédé de fabrication est sélectionné
tuées directement par la personne qualifiée res- en connaissance de cause par la personne qualifiée
ponsable ou sous sa surveillance directe. Si la person- responsable, qui dispose des connaissances et de l’ex-
ne qualifiée responsable délègue certaines activités à périence requises à cet effet.
Fabrication
Acquisition Production
Entrées de marchandises
Conditionnement
Dans les deux cas, les appareils de mesure jouant un rô- Libération
le déterminant pour la qualité du médicament doivent La libération et la compétence de libération sont trai-
être régulièrement étalonnés, afin de garantir la fiabi- tées au chapitre 6.
lité du processus de fabrication.
Dans le cas de la fabrication par lots à haut risque, les 6. Contrôle de la qualité
exigences sont par nature plus élevées. Les installa- (PIC/S- resp. EU-GMP 6)
tions, locaux et équipements devront dès lors faire
l’objet d’une qualification, et les procédés prévus de- Le contrôle de la qualité fait partie intégrante de la fa-
vront être validés. En cas de modification de ces élé- brication. Il vise à établir si toutes les exigences ont été
ments, une revalidation peut s’avérer nécessaire. On respectées. Il ne consiste pas seulement à effectuer des
observera à cet égard les recommandations et directi- analyses en laboratoire, mais aussi à prendre des déci-
ves du PIC/S concernant la validation, dont les princi- sions de plus grande portée concernant la qualité du
pes essentiels sont succinctement exposés ci-après. produit.