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Schweizerisches Heilmittelinstitut

Institut suisse des produits thérapeutiques


Istituto svizzero per gli agenti terapeutici
Swiss Agency for Therapeutic Products

Tirage à part

Règles des Bonnes Pratiques


de Fabrication
de médicaments
en petites quantités

Commentaires concernant
les Règles des Bonnes
Pratiques de Fabrication
de médicaments
en petites quantités
Table des matières

Avant-propos Page 4

Règles des Bonnes Pratiques de Fabrication de médicaments en petites quantités

Page Page

A. Introduction 6 5. Production
A.1 But 6 5.1 Principe 14
A.2 Champ d’application 6 5.2 Généralités 14
A.3 Référence aux directives GMP du PIC/S 5.3 Prévention des contaminations croisées 14
et de l’UE 6 5.4 Validation 14
B. Glossaire 6 5.5 Matières premières 14

1. Gestion de la qualité 5.6 Opérations de fabrication 14

1.1 Principe 8 5.7 Articles de conditionnement 14

1.2 Assurance de la qualité 8 5.8 Opérations de conditionnement 15

1.3 Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) 5.9 Produits et articles refusés,
des médicaments 8 récupérés et renvoyés 15

1.4 Contrôle de qualité 8 6. Contrôle de la qualité


2. Personnel 6.1 Principe 16

2.1 Principe 9 6.2 Généralités 16

2.2 Généralités 9 6.3 Echantillonnage 16

2.3 Formation et formation continue 9 6.4 Contrôle 16

2.4 Hygiène du personnel 9 6.5 Libération 16

3. Locaux et équipements 7. Fabrication en sous-traitance

3.1 Principe 10 7.1 Principe 17

3.2 Généralités 10 7.2 Généralités 17

3.3 Zones de production 10 7.3 Le mandant 17

3.4 Zones de stockage 10 7.4 Le mandataire 17

3.5 Zones de contrôle de la qualité 10 7.5 Le contrat 17

3.6 Zones annexes 10 8. Réclamations et retraits de produits


3.7 Matériel 10 8.1 Principe 18

4. Documentation 8.2 Réclamations concernant la qualité 18

4.1 Principe 11 8.3 Retraits 18


4.2 Généralités 11 9. Auto-inspection
4.3 Spécifications 11 9.1 Principe 19
4.4 Instructions de fabrication 12
4.5 Instructions de conditionnement 12
4.6 Protocoles de fabrication 12
4.7 Protocoles de conditionnement 12
4.8 Protocoles de contrôle 13
4.9 Procédures et autres documents
complémentaires 13

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de médicaments en petites quantités 2
Table des matières

Commentaires concernant les Règles des Bonnes Pratiques de Fabrication


de médicaments en petites quantités
Page Page

Contexte et élaboration 2. Personnel 26


des Règles BPF 22 3. Locaux et équipements 26
A. Introduction 24 4. Documentation 27
A.1 But 24 5. Production 28
A.2 Champ d’application 24 6. Contrôle de la qualité 29
B. Glossaire 24 7. Fabrication en sous-traitance 29
1. Gestion de la qualité 25 8. Réclamations et retraits de produits 30
1.1. Assurance de la qualité 25 9. Auto-inspection 30
1.2 Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF)
des médicaments 25
1.3 Contrôle de qualité 26

Abréviations

BPF Bonnes Pratiques de Fabrication


EPK Commission fédérale de Pharmacopée (Eidgenössische Pharmakopöekommission)
(jusqu’au 31.12.2001)
GMP Good Manufacturing Practice
LPTh Loi fédérale sur les médicaments et les dispositifs médicaux (Loi sur les produits thérapeutiques),
RS 812.21
OAMéd Ordonnance sur les autorisations dans le domaine des médicaments, RS 812.212.1
Ph.Helv. Pharmacopoea Helvetica
PIC/S Pharmaceutical Inspection Co-Operation Scheme
UE Union Européenne

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3 de médicaments en petites quantités
Avant-propos

Avant-propos Qui utilise les nouvelles Règles BPF?

Pourquoi de nouvelles Règles? Les Règles sont censées s’appliquer après leur mise en
vigueur, partout où l’on fabrique des médicaments en
Les présentes Règles des Bonnes Pratiques de Fabrica- petites quantités, qui selon l’article 9 de la LPTh, ne né-
tion de médicaments en petites quantités (Règles BPF) cessitent pas d’autorisation de mise sur le marché, et
s’appuient sur l’article 7 de la Loi fédérale sur les mé- cela indépendamment du type d’entreprise. Ces Rè-
dicaments et les dispositifs médicaux (Loi sur les pro- gles ont été élaborées en voulant en particulier défen-
duits thérapeutiques, LPTh; RS 812.21), selon lequel dre la proportionnalité des exigences BPF, qui doivent
les médicaments doivent être fabriqués conformé- être applicables avant tout pour les pharmaciens d’of-
ment aux règles reconnues des Bonnes Pratiques de ficines, les pharmaciens d’hôpital et les droguistes,
Fabrication (BPF). sans négliger la protection de la santé publique. De
La fabrication de médicaments à l’échelle industrielle plus amples informations sont fournies dans les Com-
est soumise aux directives BPF internationales (en an- mentaires concernant les Règles (dès la page 22).
glais, GMP-guidelines) établies par la Pharmaceutical
Inspection Convention (PIC), le Pharmaceutical Inspec-
tion Cooperation Scheme (PIC/S) et l’Union Européen- Quel est l’avenir de ces Règles BPF?
ne (UE) (voir Annexe 1 de l’Ordonnance sur les auto-
risations dans le domaine des médicaments, OAMéd, Les nouvelles Règles BPF sont mises à la disposition des
RS 812.212.1). futurs utilisateurs dans les trois langues officielles, pour
Jusqu’à présent, il n’existait aucune directive reconnue une période d’essai d’environ deux ans. En plus de la
des Bonnes Pratiques de Fabrication pour la fabrication présente version imprimée, elles sont disponibles en
selon des formules magistrales ou officinales. quatre langues (allemand, français, anglais, et plus
tard en italien) sur la page Internet de Swissmedic,
Institut suisse des produits thérapeutiques, sous
Comment sont nées les nouvelles Règles www.swissmedic.ch, sous la rubrique «Publications».
BPF? Après la période d’essai, elles devraient être mises en
vigueur par le Conseil de l’institut en paraissant dans
Afin de combler cette lacune, la Commission fédérale un Supplément de la Ph.Helv.9.
de Pharmacopée (EPK) a mis sur pied un groupe de tra-
vail en décembre 1998, qui comprenait des représen-
tants de la pharmacie d’hôpital, de la pharmacie d’of- Swissmedic
ficine, ainsi que des autorités. Ce groupe a élaboré un Unité Pharmacopée
projet. Ce dernier a été présenté aux pharmaciens d’- www.swissmedic.ch/pharmacopée.asp
hôpital lors d’une audience en août 2000. Après re-
maniement, le projet a été soumis en large consulta-
tion à tous les cercles concernés et intéressés. Les nom-
breux commentaires reçus ont été largement pris en
considération et intégrés dans le texte actuel, qui a été
adopté par la Commission fédérale de Pharmacopée.

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de médicaments en petites quantités 4
Règles BPF

Règles des Bonnes Pratiques


de Fabrication
de médicaments
en petites quantités
Règles BPF

A. Introduction Délai d’utilisation


Durée pendant laquelle un médicament peut être pris
A.1 But ou appliqué après la première ouverture de l’emballa-
ge ou la première prise.
Conformément à l’article 7 alinéa 2 de la loi fédérale
sur les médicaments et les dispositifs médicaux (Loi sur Durée de validité
les produits thérapeutiques, LPTh, RS 812.21), ce cha- Durée pendant laquelle une matière première, un pro-
pitre précise les règles des Bonnes Pratiques de Fabri- duit intermédiaire ou un réactif peut être utilisé(e) pour
cation reconnues internationalement, dans le domai- autant que les conditions de conservation prescrites
ne de la fabrication de médicaments en petites quan- aient été observées. Lorsque la durée de validité est dé-
tités. passée, la matière première, le produit intermédiaire
ou le réactif ne peut être utilisé(e) que si une nouvelle
analyse démontre qu’il(elle) est encore conforme aux
A.2 Champ d’application exigences.

Les règles présentes des Bonnes Pratiques de Fabrica- Fabrication


tion s’appliquent à la fabrication en petites quantités Toutes les opérations au sens des présentes règles tel-
de médicaments qui, conformément à l’article 9 al. 2 les que l’achat du matériel et des produits, la produc-
lettres a, b et c de la loi sur les produits thérapeutiques, tion, le contrôle de la qualité, la libération, le stockage,
sont dispensés de l’autorisation de mise sur le marché. la distribution des médicaments, ainsi que les contrô-
les correspondants.

Fabrication par lots ou fabrication officinale


A.3 Référence aux directives GMP du
Fabrication par lots ou fabrication officinale au sens
PIC/S et de l’UE
des règles présentes correspond à la fabrication de mé-
dicaments selon l’article 9, alinéa 2, lettre b de la loi sur
Les présentes règles des Bonnes Pratiques de Fabrica-
les produits thérapeutiques. Une formule officinale
tion de médicaments en petites quantités suivent la
correspond aux médicaments préparés en petites
structure des directives PIC/S constitués de 9 chapitres
quantités par une officine publique, par une pharma-
principaux.
cie d’hôpital, par une droguerie ou par un autre éta-
blissement titulaire d’une autorisation de fabrication,
d’après les instructions d’une monographie de la phar-
B. Glossaire macopée en vigueur en Suisse ou d’une autre pharma-
D’autres définitions générales se trouvent dans la copée ou d’un formulaire reconnus par Swissmedic,
Ph.Helv. l’Institut suisse des produits thérapeutiques, et desti-
nés à ces propres clients.
Articles de conditionnement
Tout élément utilisé lors du conditionnement d’une Fabrication individuelle ou magistrale
matière première, d’un produit intermédiaire ou d’un La fabrication individuelle ou fabrication magistrale au
produit fini, à l’exception de l’emballage destiné au sens des règles présentes correspond à la fabrication
transport et à l’expédition. Les articles de conditionne- de médicaments selon l’article 9, alinéa 2, lettre a de la
ment sont appelés primaires ou secondaires selon loi sur les produits thérapeutiques. Une formule ma-
qu’ils sont respectivement destinés ou non à être en gistrale correspond aux médicaments préparés par une
contact direct avec le médicament. officine publique ou par une pharmacie d’hôpital, ou
par un autre établissement titulaire d’une autorisation
Conditionnement de fabrication en petites quantités mandaté par elles,
Toutes les opérations y compris le remplissage et l’éti- selon une prescription médicale destinée à une per-
quetage auxquelles un produit en vrac est soumis en sonne ou une cercle de personnes déterminé, à un ani-
vue de devenir un produit fini. mal ou un cheptel déterminé.
Contamination croisée Fabricant
Contamination d’une matière première ou d’un pro- Titulaire d’une autorisation de fabrication délivrée par
duit par une autre matière première ou un autre pro- les autorités.
duit.
(Fertigung): Il n’existe pas de terme français aut-
Date de péremption re que fabrication ou préparation.
La date non codée, donnée par le fabricant, à partir de Partie galénique de la fabrication d’un médicament.
laquelle un médicament ne doit plus être pris ou appli- En anglais, «Processing».
qué.

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de médicaments en petites quantités 6
Règles BPF

Lot Produit fini


Quantité définie d’une matière première, d’un article Médicament prêt à l’emploi qui a subi tous les stades
de conditionnement ou d’un produit fabriqué en une de la fabrication, y compris le conditionnement.
opération ou en une série d’opérations, telle qu’elle
puisse être considérée comme homogène. Produit intermédiaire
Produit partiellement manufacturé qui doit encore su-
Matière première bir d’autres étapes de fabrication avant de devenir un
Toute substance utilisée dans la fabrication d’un médi- produit en vrac.
cament, à l’exclusion des articles de conditionnement.
Produit en vrac
Médicaments à haut risque Produit ayant franchi toutes les étapes de la fabrication
Médicaments au sens des règles présentes qui com- à l’exclusion du conditionnement final.
portent un risque accru et qui, s’ils présentent des dé-
fauts de qualité, peuvent avoir une action nuisible sur Responsable technique
la santé. Personne qualifiée responsable citée dans l’autorisa-
tion de fabrication de médicaments en petites quanti-
On peut citer notamment: tés délivrée par l’autorité, qui possède la formation
• Les médicaments présentant un risque accru de scientifique et technique ainsi que l’expérience néces-
contamination microbiologique tels que ceux qui saires.
doivent être préparés de façon stérile (conditionne-
ment aseptique ou soumis à une stérilisation termi- Qualification
nale) Démonstration systématique fondée sur les paramèt-
• Les médicaments présentant un risque accru de res critiques de l’adéquation des équipements, des lo-
mauvais dosage en raison d’une préparation inho- caux et du matériel à l’usage prévu.
mogène contenant de faibles doses de principes ac-
tifs (puissants) non dissous (teneur en principe actif Quarantaine
dans le médicament < 2 mg par unité en cas de do- Statut des matières premières, des articles de condi-
ses individuelles ou < 2 % en cas de doses multiples). tionnement, des produits intermédiaires, en vrac et fi-
nis, isolés physiquement ou séparés par d’autres
Numéro de lot moyens efficaces destinés à éviter leur utilisation, leur
Combinaison caractéristique de chiffres, de caractères distribution ou leur remise en attendant qu’il soit sta-
et/ou de lettres qui identifie spécifiquement un lot. tué sur leur libération ou leur refus.

Potentiel de risque Validation


Voir sous «Médicament à haut risque». Démonstration systématique et documentée, basée
sur la prise en compte des facteurs de risque, qu’un
Principe actif procédé donné, utilisant l’équipement et le matériel
Substance ou mélange de substances auquel est attri- prévus à cette fin, permet réellement d’obtenir de ma-
bué l’effet d’un médicament prêt à l’emploi et qui est nière reproductible, un produit ayant la qualité atten-
utilisé comme tel. due et exigée.

Production
La production est une partie de la fabrication. Elle en-
globe tous les processus et étapes de production au
sens strict, de la réception des matières premières jus-
qu’à l’obtention du produit fini y compris le condition-
nement.

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7 de médicaments en petites quantités
Règles BPF

1. Gestion de la qualité 2
Afin d’obtenir des médicaments de qualité constante,
les exigences fondamentales des Bonnes Pratiques de
1.1 Principe Fabrication suivantes doivent être respectées:

Les médicaments doivent être fabriqués de façon à ga- a. le personnel doit être qualifié et formé de façon ap-
rantir leur adéquation à l’emploi auquel ils sont desti- propriée à la fonction; les responsabilités et les
nés et une qualité constante conforme aux exigences. compétences doivent être nettement définies et ré-
Dans ce but, l’entreprise doit disposer d’un système glées;
d’assurance de la qualité global et correctement appli- b. les locaux et l’équipement doivent être adéquats;
qué, qui intègre les Bonnes Pratiques de Fabrication et c. il faut examiner l’adéquation de tous les procédés
donc un Contrôle de Qualité. Ce système doit être do- ayant trait à l’assurance de qualité et les décrire dans
cumenté et son fonctionnement contrôlé selon les des instructions et procédures appropriées;
prescriptions. d. tout procédé de fabrication doit observer les Bonnes
Pratiques de Fabrication. Les protocoles doivent do-
cumenter l’observation de toutes les étapes requi-
1.2 Assurance de la qualité ses par les procédures; les dossiers de fabrication
doivent être établis de manière à permettre la traça-
1
L’assurance de la qualité recouvre la totalité des me- bilité complète du médicament concerné;
sures prévues et prises pour s’assurer que les médica- e. la qualité des produits obtenus doit satisfaire aux
ments fabriqués présentent la qualité requise pour exigences; cas échéant, la qualité est évaluée no-
l’usage auquel ils sont destinés. Le système d’assuran- tamment sur la base de:
ce de qualité doit être régulièrement soumis à une éva- – un examen et une évaluation des documents de
luation de son efficacité et de son adéquation. fabrication
– un essai de contrôle
2
Un système d’assurance de la qualité doit pouvoir ga- – une comparaison entre les résultats des essais et
rantir que: les spécifications exigées
– une évaluation des écarts éventuels;
a. les médicaments sont conçus et développés selon f. les lots ne sont libérés qu’après certification de leur
l’état actuel des connaissances; conformité aux spécifications exigées par le respon-
b. les opérations de production et de contrôle sont sable technique;
clairement décrites et les règles des Bonnes Pra- g. la manipulation et le stockage des médicaments,
tiques de Fabrication appliquées; des matières premières et des articles de condition-
c. les médicaments ne sont remis qu’après avoir été fa- nement se déroulent de façon à maintenir inaltérée
briqués, contrôlés et stockés conformément à un leur qualité jusqu’à la date de péremption, respecti-
procédé établi et libérés par le responsable tech- vement pendant toute la durée de validité;
nique; h. il convient d’examiner les réclamations concernant
d. des dispositions sont prises pour garantir que le les produits, de rechercher les causes des défauts de
stockage, la mise en commerce et la manutention qualité et de prendre les mesures appropriées pour
ultérieure des médicaments se fassent dans des éviter la fabrication défectueuse, et éviter la récur-
conditions telles que leur qualité soit préservée pen- rence de ces défauts.
dant leur durée de validité ou jusqu’à leur date de
péremption.
1.4 Contrôle de qualité

1.3 Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) des Le contrôle de la qualité fait partie des Bonnes Pra-
médicaments tiques de Fabrication. Il concerne l’échantillonnage, les
spécifications, le contrôle, ainsi que l’organisation, la
1
Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) des médi- documentation et la libération. Il garantit que les ana-
caments font partie de l’assurance de qualité; elles ga- lyses nécessaires et appropriées ont réellement été ef-
rantissent que les produits sont fabriqués de façon à fectuées et que les matières premières, les articles de
satisfaire constamment les normes de qualité adaptées conditionnement, les produits intermédiaires et les
à l’usage auquel ils sont destinés. produits finis ne sont libérés pour l’utilisation, la vente
ou l’approvisionnement qu’après avoir vérifié que leur
qualité est conforme aux prescriptions.

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de médicaments en petites quantités 8
Règles BPF

2. Personnel 2
La formation du personnel doit être assurée et docu-
mentée. Elle peut être donnée au sein de l’entreprise
2.1 Principe ou à l’extérieur.

La mise en place et le maintien d’un système d’assu-


rance de la qualité satisfaisant, de même que la quali- 2.4 Hygiène du personnel
té de la fabrication des médicaments, reposent essen-
tiellement sur le personnel. C’est pourquoi le fabricant 1
Tous les collaborateurs doivent être instruits sur l’hy-
doit disposer d’un personnel qualifié et en nombre suf- giène dans l’entreprise et l’hygiène personnelle.
fisant pour mener à bien toutes les tâches qui lui in-
combent. Les responsabilités individuelles doivent être 2
Il faut établir des directives relatives à l’hygiène et à la
clairement comprises par les intéressés et consignées tenue vestimentaire du personnel, qui sera instruit en
par écrit. Tous les collaborateurs doivent être familiari- conséquence. Les vêtements de travail doivent être ap-
sés avec les principes du système d’assurance de la propriés aux tâches attribuées.
qualité qui doit faire partie de leur formation initiale et
de leur formation continue. Cette formation doit no- 3
Le risque de contamination doit être réduit au mini-
tamment aussi donner les instructions d’hygiène en mum par des mesures appropriées. Les membres du
rapport avec l’activité exercée. personnel doivent informer le responsable technique
en cas de maladie infectieuse ou de lésions cutanées
sur des parties du corps non couvertes. Le responsable
2.2 Généralités technique décidera de l’emploi de ces collaborateurs à
la fabrication ou des mesures spécifiques de protection
1
Le responsable technique qualifié est également à adopter pour éviter toute contamination. S’il s’avère
responsable de l’observation des règles BPF et de la impossible d’assurer une protection suffisante, les per-
qualité du médicament fabriqué. Il faut assurer le rem- sonnes souffrant de maladies contagieuses ou présen-
placement du responsable technique par des profes- tant des lésions cutanées ouvertes ne doivent pas être
sionnels présentant les qualifications requises. Des tâ- employées à la fabrication.
ches partielles peuvent être déléguées à des personnes
présentant les qualifications correspondantes. 4
Il faut s’abstenir de manger, de boire ou de fumer
dans les zones de fabrication. Si la disposition des lo-
2
L’établissement doit disposer d’effectifs suffisants en caux ne le permet pas, il faut s’assurer qu’il n’existe au-
personnel qualifié pour assurer en toute circonstance cun danger de contamination, ni pour le personnel ni
la totalité des achats, du stockage, de la production, du pour les produits.
contrôle et de la libération des préparations pharma-
ceutiques. 5
Avant de commencer toute activité de fabrication, l’o-
pérateur devra se laver les mains. La toilette des mains
3
Le degré de formation des membres du personnel doit ne peut se faire qu’au moyen de savon liquide et d’es-
être adapté aux tâches et aux exigences de chaque en- suie-mains à usage unique. En outre, il faut se désin-
treprise. fecter les mains avant la fabrication d’un produit pré-
sentant un risque accru de contamination microbiolo-
4
Les tâches et les domaines de responsabilité des mem- gique.
bres du personnel doivent être détaillés par écrit avec
la description des fonctions de chacun. Les responsa- 6
Des mesures appropriées doivent éviter la contamina-
bilités, les compétences et les tâches inhérentes aux tion par un contact direct entre les mains de l’opéra-
remplacements doivent être clairement définies. teur et le produit non protégé.

2.3 Formation et formation continue

1
Les membres du personnel nouvellement recrutés
doivent recevoir une formation initiale et continue ap-
propriée aux tâches qui leur sont attribuées.

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Règles BPF

3. Locaux et équipements 2
Les zones de stockage doivent être conçues, adaptées
et contrôlées de façon à garantir le respect des condi-
3.1 Principe tions de stockage requises.

Les locaux et l’équipement doivent être adaptés aux 3


Le matériel et les produits en quarantaine, refusés,
opérations à effectuer et garantir contre toute attein- renvoyés ou rappelés doivent être stockés séparément
te à la qualité des produits. et désignés clairement comme tels.

4
Le prélèvement d’échantillons de matières premières
3.2 Généralités doit être réalisé de façon à éviter toute contamination
par des impuretés ou contaminations croisées.
Les locaux et l’équipement doivent être situés, cons-
truits, structurés, utilisés et entretenus de façon à
convenir aux opérations à effectuer. Leur plan, leur uti- 3.5 Zones de contrôle de la qualité
lisation et leur entretien doivent minimiser au mieux les
risques d’erreurs et de contact avec des impuretés, Le contrôle de qualité peut avoir lieu dans les mêmes
comme par exemple la contamination croisée, l’accu- locaux que la production, à condition de ne porter at-
mulation de poussière et de saleté. Il doit être possible teinte ni au contrôle de qualité lui-même, ni à la quali-
de procéder à des opérations de nettoyage efficaces. té des produits fabriqués.
L’entrée d’insectes ou d’autres animaux doit être em-
pêchée par des mesures appropriées.
3.6 Zones annexes

3.3 Zones de production Les toilettes ne doivent pas communiquer directement


avec les zones de production.
1
Les zones de production doivent être séparées des zo-
nes accessibles au public.
3.7 Matériel
2
Les matières premières et les articles de conditionne-
ment peuvent être stockés dans les zones de produc- 1
Le matériel de fabrication nécessaire doit être à dis-
tion. Dans ce cas, les locaux et/ou l’équipement doi- position et permettre la production de médicaments
vent être situés de façon à éviter toute contamination de qualité irréprochable. L’équipement doit être cor-
de ces matières et articles de conditionnement, ainsi rectement entretenu et nettoyé.
que des produits fabriqués.
2
L’équipement de fabrication doit être conçu de façon
3
Le matériel et les produits doivent être stockés et dis- à permettre un nettoyage facile. Il doit être conservé
posés de façon à réduire le risque de confusion entre propre et sec.
les différents produits ou leur composants, à éviter la
contamination croisée et à diminuer le risque d’omis- 3
Le matériel de lavage et nettoyage doit être choisi et
sion ou d’erreur dans le déroulement de toute étape de utilisé de façon à ne pas être une source de contami-
fabrication. nation.

4
Les zones de production doivent être bien éclairées. 4
Le matériel de mesure, de pesée, d’enregistrement et
de contrôle doit présenter la précision nécessaire. Il
doit être étalonné et son bon fonctionnement vérifié à
3.4 Zones de stockage intervalles convenables. Les protocoles de ces contrô-
les doivent être conservés.
1
Les zones de stockage doivent être de taille suffisan-
te pour permettre un stockage convenable des diffé- 5
Le matériel défectueux doit être retiré des zones de
rentes catégories de matériels et de produits. Ces ca- production et de contrôle ou à tout le moins clairement
tégories comprennent, par exemple, les matières pre- étiqueté en tant que tel.
mières, les articles de conditionnement, les produits
intermédiaires, vrac et finis, les produits en quarantai-
ne, les produits libérés, refusés, renvoyés ou rappelés.

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de médicaments en petites quantités 10
Règles BPF

4. Documentation 3
Les documents écrits doivent être rédigés d’une ma-
nière claire, sans fautes, et ils doivent être tenus à jour.
4.1 Principe Ils doivent être agréés, signés et datés par le responsa-
ble technique. Les copies doivent être établies de ma-
Une documentation exhaustive, imprimée ou sur sup- nière à exclure toute faute de transcription.
port électronique, constitue un élément essentiel du
système d’assurance de la qualité. Des documents 4
L’ensemble de ces documents doit permettre de re-
clairs et lisibles évitent les erreurs inhérentes aux com- tracer intégralement le déroulement des opérations ef-
munications orales et garantissent la traçabilité d’un fectuées au cours de la fabrication.
médicament fabriqué.
5
Toute correction éventuelle apportée à un document
doit être signée et datée, la correction permettant la
4.2 Généralités lecture de la mention originale. Une correction de sens
doit être motivée par écrit.
1
Il convient de documenter toute circonstance signifi-
cative ayant trait à la qualité des produits. 6
Les protocoles doivent être conservés au moins un an
après la date de péremption du produit fini concerné.
2
Par «document», on entend en particulier: Les descriptions des procédés da fabrication et les pres-
criptions de fabrication doivent être conservés au
a. Les spécifications moins cinq ans après leur échéance.
Les spécifications décrivent en détail les exigences
auxquelles doivent répondre les matières premières 7
Les ordonnances sont conservées selon les disposi-
ou les articles de conditionnement utilisés, les pro- tions légales correspondantes.
duits intermédiaires obtenus au cours de la produc-
tion et les produits finis. Elles servent de base à l’é-
valuation de la qualité. 4.3 Spécifications

b. Les instructions de fabrication 1


Les matières premières, les articles de conditionne-
Elles comprennent les instructions de fabrication, de ment, les produits intermédiaires et les produits finis
conditionnement, de contrôle et de libération appli- doivent faire l’objet de spécifications (par exemple, des
quées aux matières premières et aux articles de renvois à la pharmacopée) dûment approuvées par la
conditionnement utilisés et décrivent les opérations personne qualifiée responsable.
de fabrication, de conditionnement, de contrôle et
de libération applicables. 2
Les spécifications pour les matières premières et, le
cas échéant, pour les articles de conditionnement, doi-
c. Les protocoles vent comporter:
Les protocoles de fabrication, de conditionnement
ou de contrôle retracent de manière compréhensi- a. leur dénomination
ble et vérifiable l’historique de chaque lot, notam- b. leur description
ment sous l’angle du maintien de la qualité des pro- c. des instructions pour l’échantillonnage et les essais
duits. de contrôle à effectuer
d. les exigences qualitatives et quantitatives avec les li-
d. Les procédures et autres documents mites de tolérance
Les procédures et autres documents donnent les in- e. si nécessaire, les conditions de stockage et les me-
dications nécessaires à la réalisation de certaines sures de précaution
opérations standardisées (comme par exemple la ré- f. la durée maximale d’utilisation
ception des matières premières, l’échantillonnage,
le contrôle, la libération des produits, le refus, l’éta- 3
Les spécifications pour les produits intermédiaires et
lonnage des appareils, le nettoyage, la désinfection, les produits finis doivent comporter:
l’entretien, la mise en oeuvre de mesures d’hygiène,
la formation du personnel, l’emploi de l’équipe- a. le nom du produit
ment). Ils portent également sur d’autres circons- b. la description de la forme pharmaceutique et son
tances importantes documentant la production et la dosage
qualité des médicaments fabriqués (comme par c. la composition du produit
exemple la documentation accompagnant les mar- d. des particularités du conditionnement
chandises à l’entrée ou les échantillons de référen- e. les instructions pour l’échantillonnage et les essais
ce des produits fabriqués). de contrôle à effectuer
f. les exigences qualitatives et quantitatives avec les li-
mites de tolérance

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11 de médicaments en petites quantités
Règles BPF

g. si nécessaire, les conditions de stockage et les me- 4.6 Protocoles de fabrication


sures de précaution
h. la date de péremption 1
Chaque médicament fabriqué doit faire l’objet d’un
protocole de fabrication basé sur les instructions de fa-
4
Il n’est pas nécessaire de fournir des spécifications brication en vigueur.
pour les médicaments fabriqués selon formule magis-
trale. 2
Le protocole de fabrication doit comprendre:

a. des indications qualitatives et quantitatives sur les


4.4 Instructions de fabrication matières premières et les matériels utilisés, avec leur
numéros distinctifs spécifiques (par exemple, le nu-
1
Les instructions de fabrication doivent comporter: méro du lot, de l’analyse ou du certificat)
b. la dénomination du produit (nom, forme pharma-
a. le nom du produit ceutique, cas échéant son dosage, son code etc.),
b. la description de la forme pharmaceutique et son ainsi que la date de fabrication
dosage c. des indications concernant toutes les étapes de la
c. la taille du lot fabrication et toutes les observations faites à ce su-
d. la nature et la quantité des matières premières à em- jet (par exemple, les pesées, le rendement des éta-
ployer pes intermédiaires, les lectures d’instruments, ainsi
e. l’évaluation du rendement final attendu pour le pro- que l’échantillonnage et les résultats de ces contrô-
duit intermédiaire et le produit fini les de qualité)
f. des instructions pour d’éventuels préparatifs (par d. un relevé des contrôles des lots en cours de fabrica-
exemple, nettoyage spécial, stérilisation) tion, avec les résultats de ces contrôles
g. des instructions détaillées pour chaque étape de la e. les visas des personnes responsables des différentes
fabrication étapes de fabrication et des contrôles
h. des instructions pour tous les contrôles en cours de f. les écarts éventuels par rapport aux instructions de
fabrication ainsi que les valeurs limites fabrication
i. si nécessaire, les exigences concernant le stockage g. la quantité de produit fini obtenue
(aussi pour les produits intermédiaires) et les mesu-
res de précaution 3
La personne qualifiée responsable de la fabrication
doit examiner, dater et viser le protocole de fabrication
2
L’ordonnance médicale a valeur d’instructions de fa- à la fin.
brication pour les préparations magistrales.
4
L’inscription dans l’ordonnancier tient lieu de proto-
cole de fabrication pour les préparations magistrales.
4.5 Instructions de conditionnement Elle doit comporter toutes les indications nécessaires à
la reproduction de la fabrication ainsi que les numéros
1
Les instructions pour le conditionnement doivent de lots des matières premières.
comporter:

a. le nom du produit 4.7 Protocoles de conditionnement


b. la description de la forme pharmaceutique et éven-
tuellement son dosage 1
Le conditionnement de chaque lot doit faire l’objet
c. la taille de la présentation d’un protocole de conditionnement basé sur les in-
d. le texte complet qui doit figurer sur l’étiquette structions de conditionnement en vigueur. Le protoco-
e. une liste complète de tous les articles de condition- le de conditionnement peut être intégré au protocole
nement, avec indication du type, du format et de la de fabrication. Il doit être accompagné d’un exemplai-
quantité re de l’étiquette utilisée.
f. des instructions détaillées pour les opérations de
conditionnement 2
L’inscription dans l’ordonnancier, complétée par des
g. des instructions pour tous les contrôles en cours de indications sur le conditionnement, tient lieu de proto-
fabrication ainsi que les valeurs limites cole de conditionnement pour les préparations magis-
h. lorsque ceci s’avère nécessaire, les exigences trales.
concernant le stockage (aussi pour les produits
intermédiaires) et les mesures de précaution

2
L’ordonnance médicale a valeur d’instructions de
conditionnement pour les préparations magistrales.

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de médicaments en petites quantités 12
Règles BPF

4.8 Protocoles de contrôle d. l’étalonnage de l’équipement pour la fabrication, le


conditionnement et les essais de contrôle (par
1
Les protocoles de contrôle doivent comporter: exemple, les autoclaves, les stérilisateurs à air
chaud, les thérmomètres, les balances, les appareils
a. le nom du produit pour la détermination du point de fusion)
b. la description de la forme pharmaceutique et son e. le nettoyage, la désinfection, l’entretien de l’équi-
dosage pement pour la fabrication, le conditionnement et
c. la désignation du lot le contrôle (par exemple l’installation pour la démi-
d. le nom du fabricant ou du fournisseur néralisation de l’eau, les appareils à distiller, le réfri-
e. la prescription pour le contrôle, le cas échéant la jus- gérateur)
tification d’une dérogation à cette prescription f. la formation du personnel (par exemple sur l’adop-
f. les résultats du contrôle, le cas échéant le certificat tion de mesures d’hygiène)
d’analyse du fabricant ou du fournisseur avec la da- g. les instructions pour l’usage de l’équipement de fa-
te de l’analyse brication, de conditionnement et de contrôle
g. la durée de validité de la matière première lorsque nécessaire
h. la date du contrôle h. d’autres activités, pour autant que l’assurance de la
i. le visa de la personne qui a effectué le contrôle qualité requise l’exige
j. la décision concernant la libération ou le refus du
produit, avec le visa du responsable technique 2
Toute circonstance importante pour la qualité des pro-
duits, inhérente aux activités mentionnées dans le pa-
2
Cette disposition ne s’applique pas à la fabrication ragraphe qui précède, doit être documentée. Ces cir-
magistrale. constances comprennent par exemple la réception des
matières premières. Lorsque cela est possible, cette do-
cumentation doit comporter en particulier:
4.9 Procédures et autres documents complémen-
taires a. la dénomination des matières premières et des arti-
cles de conditionnement (identique à celle figurant
1
Il faut prévoir des procédures écrites et d’autres do- sur le bulletin de livraison et sur les récipients)
cuments notamment pour: b. la quantité reçue
c. le numéro du lot apposé par le fabricant
a. la réception, l’échantillonnage et la libération des d. le nom du fournisseur
matières premières et des articles de conditionne- e. la date de réception
ment (entrée des marchandises)
b. la libération ou le refus de produits intermédiaires et
finis
c. le rappel de produits finis

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13 de médicaments en petites quantités
Règles BPF

5. Production soumis à qualification. Les prescriptions et recomman-


dations de la PIC/S (Pharmaceutical Inspection
5.1 Principe Convention et Pharmaceutical Inspection Cooperation
Scheme) et de l’Union Européenne (UE) sont détermi-
Les opérations de production doivent assurer la quali- nantes.
té requise.
3
En cas de modifications apportées à l’équipement,
aux locaux et au matériel qualifiés, ou lors de change-
5.2 Généralités ments dans les procédés de fabrication validés, il
convient d’évaluer dans quelle mesure leurs effets sur
1
La production doit être exécutée par du personnel la qualité des produits nécessitent une requalification
formé placé sous le contrôle de la personne qualifiée ou une revalidation.
responsable.
4
Les validations effectuées doivent être réexaminées à
2
Seuls des matières premières, des produits intermé- intervalles appropriés et selon des procédés établis afin
diaires et des articles approuvés et libérés en vue de de déterminer si elles sont encore valables. S’il s’avère,
leur usage peuvent être employés pour la production. par exemple, qu’une validation est devenue caduque à
la suite d’une série de petites modifications, dont cha-
3
A l’exception de la fabrication magistrale, la produc- cune paraît mineure, il faut revalider le procédé.
tion doit s’effectuer sur la base de procédures écrites
dans lesquelles sont indiquées de façon détaillée tou-
tes les opérations d’importance à effectuer. 5.5 Matières premières

4
Il faut prendre toutes les mesures techniques et orga- Les matières premières utilisées pour la fabrication des
1

nisationnelles nécessaires pour éviter les confusions. médicaments doivent répondre aux spécifications.

5
Les différentes étapes de la production doivent être 2
Les matières premières devraient être conservées dans
documentées. leurs emballages originaux. Si elles sont transvasées
dans des récipients de stockage, ceux-ci doivent être
6
L’équipement doit être approprié à toutes les opéra- propres et pourvus d’une étiquette portant toutes les
tions de production. indications spécifiques du lot. On veillera à garantir la
qualité pendant tout la durée d’utilisation. Il est inter-
7
Les produits et matériels doivent être protégés des dit de mélanger les lots.
contaminations microbiennes et autres souillures à
chaque étape de la production. 3
Les matières premières qui ne répondent pas aux exi-
gences doivent être marquées de manière univoque et
8
A tout moment de la production, tous les produits le fabricant en sera immédiatement informé. Elles doi-
doivent être clairement étiquetés. Les étiquettes et les vent être détruites, retraitées ou renvoyées au fabri-
indications apposées sur les récipients et sur le maté- cant ou au fournisseur.
riel doivent être claires et univoques.

5.6 Opérations de fabrication


5.3 Prévention des contaminations croisées
1
Il convient de s’assurer de la propreté de la zone de
Il faut prendre toutes les mesures techniques et orga- travail et du matériel avant toute opération de fabrica-
nisationnelles nécessaires pour éviter les contamina- tion; la zone doit être libre de toute matière première
tions croisées. et produits inutiles.

2
Les produits intermédiaires doivent être conservés
5.4 Validation dans des conditions adéquates et étiquetés de maniè-
re précise.
1
Par principe, il convient d’examiner l’adéquation de
l’équipement, du matériel, des locaux ainsi que des
procédures. Il faut prendre les mesures nécessaires 5.7 Articles de conditionnement
pour assurer la qualité des produits.
Seuls les articles de conditionnement adaptés à leur
2
Les appareillages, les locaux et le matériel de l’équi- usage particulier peuvent être utilisés. En particulier, la
pement, utilisés pour la fabrication de médicaments à qualité des médicaments ne doit subir aucun préjudi-
haut risque selon une formule officinale doivent être ce à cause de la nature du récipient ou du système de

Swissmedic Journal Tirage à part Règles des Bonnes Pratiques de Fabrication


de médicaments en petites quantités 14
Règles BPF

fermeture. Les articles de conditionnement doivent, si 2


Le retraitement de produits non conformes aux spéci-
nécessaire, permettre un traitement antimicrobien et fications devrait être exceptionnel et doit être autorisé
offrir une protection suffisante contre les influences par le responsable technique. Il doit être effectué
externes et les éventuelles contaminations. conformément à une procédure écrite et faire l’objet
d’un protocole.

5.8 Opérations de conditionnement 3


Toutes les opérations de retraitement et de récupéra-
tion doivent être effectuées après évaluation des
1
Les récipients utilisés doivent être propres. risques encourus, y compris les effets éventuels sur la
qualité du produit et sur sa durée de conservation.
2
Il faut les étiqueter aussi rapidement que possible
après le remplissage et la fermeture, afin d’éviter tou- 4
Le responsable technique doit évaluer s’il est néces-
te substitution ou erreur. saire d’effectuer des contrôles supplémentaires sur
tout produit retraité ou récupéré.

5.9 Produits et articles refusés, récupérés et ren-


voyés

1
Les produits et les articles refusés doivent être signa-
lés clairement comme tels et stockés séparément.

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15 de médicaments en petites quantités
Règles BPF

6. Contrôle de la qualité 3
On doit conserver un échantillon de référence jusqu’à
la date de péremption du produit concerné lorsque les
6.1 Principe produits doivent être soumis à un contrôle analytique
final.
1
Le contrôle de qualité garantit que toutes les exigen-
ces de qualité sont remplies.
6.4 Contrôle
2
Il garantit en particulier que tous les essais nécessaires
ont été effectués et que chaque produit n’a été libéré 1
Les exigences concernant la qualité et les essais dé-
qu’après avoir satisfait aux exigences de qualité. coulent des prescriptions de la pharmacopée en vi-
gueur en Suisse. Si celle-ci ne prévoit pas de disposi-
tions convenant au cas considéré, on recourra à d’au-
6.2 Généralités tres pharmacopées, formulaires ou standards recon-
nus par l’autorité (Institut, pharmaciens cantonaux).
1
L’équipement doit être approprié à tous les essais à ef- S’il n’existe pas de standards officiellement reconnus,
fectuer. il convient d’en définir et de les fonder scientifique-
ment (par des recherches personnelles ou documentés
Toutes les opérations doivent être exécutées et docu-
2 par la littérature spécialisée).
mentées selon une procédure déterminée.
2
Lorsque le fabricant ou le fournisseur garantissent la
3
Les protocoles des essais doivent être conservés au conformité des matières premières aux exigences de
moins un an après la date limite d’utilisation des ma- qualité au moyen d’un certificat pour chaque lot, on
tières premières et au moins un an après la date de pé- peut limiter le contrôle aux analyses d’identité. On ne
remption du produit fini. peut renoncer au contrôle d’identité des matières pre-
mières que dans la mesure où le fournisseur peut la ga-
4
Le responsable technique qualifié répond de la quali- rantir pour chaque récipient par des procédures de
té des matières premières, des produits intermédiaires qualité validées par l’autorité de contrôle compétente.
et des produits finis. Par conséquent, il est seul com-
pétent pour les libérer. Par principe, les produits finis 3
Il est indispensable de contrôler l’identité du contenu
d’une fabrication par lot doivent être soumis à un de chaque récipient.
contrôle analytique final. Dans des cas fondés, le
responsable technique peut renoncer à un contrôle 4
Les réactifs de laboratoire préparés d’avance doivent
analytique final. Dans des cas fondés, le responsable porter la date de préparation et la date de péremption.
technique peut renoncer à un contrôle analytique final
à condition que la qualité des produits finis soit assu-
rée par le contrôle des matières premières et l’applica- 6.5 Libération
tion de procédures de fabrication adéquates.
Le responsable technique répond de la qualité des mé-
dicaments fabriqués et décide de leur libération. A cet
6.3 Echantillonnage effet, il examine en particulier les documents de fabri-
cation et de contrôle. En les libérant, il confirme la
1
Les échantillons de référence doivent être caractéris- conformité des médicaments aux spécifications et aux
tiques du lot de matériels ou de produits dont ils sont procédés de fabrication en vigueur, ainsi que le respect
issus. des règles des Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF).

2
Les essais d’identification doivent être faits sur des
échantillons de chaque récipient.

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de médicaments en petites quantités 16
Règles BPF

7. Fabrication en sous-traitance 2
Le mandant doit s’assurer que tous les produits fabri-
qués qui lui sont livrés par le mandataire répondent
7.1 Principe bien à leurs spécifications et qu’ils ont été libérés par
un responsable technique qualifié.
La fabrication ou l’analyse en sous-traitance des pré-
parations officinales et par lots doivent être clairement
définies, convenues par écrit et contrôlées afin d’éviter 7.4 Le mandataire
tout malentendu et de garantir des produits de quali-
té satisfaisante. Le mandataire doit être titulaire d’une autorisation de
fabrication officielle et doit disposer des locaux, du ma-
tériel, des connaissances et du personnel adéquats en
7.2 Généralités vue d’effectuer le mandat conformément aux règles
des Bonnes Pratiques de Fabrication de médicaments
1
Le mandant et le mandataire doivent conclure un en petites quantités et de répondre aux exigences du
contrat écrit précisant clairement le mandat ainsi que produit.
les tâches et les responsabilités dévolues à chaque par-
tie.
7.5 Le contrat
2
Exceptionnellement, dans ces cas isolés, la fabrication
ou le contrôle d’une préparation magistrale peuvent 1
Le contrat établi entre le mandant et le mandataire
être délégués sans contrat écrit (c’est-à-dire sans man- doit préciser leurs responsabilités respectives concer-
dat). nant la fabrication, le contrôle de qualité des matières
premières, des produits intermédiaires, des produits fi-
nis et des matériels de conditionnement, ainsi que leur
7.3 Le mandant libération.

1
Le mandant est tenu de s’assurer que le mandataire 2
Le contrat doit préciser qui est responsable de la
est titulaire d’une autorisation de fabrication délivrée conservation des protocoles et des échantillons de ré-
par les autorités. En outre, il doit évaluer la compéten- férence.
ce du mandataire à réaliser de manière satisfaisante les
travaux nécessaires. Le mandant doit procurer au man-
dataire toutes les informations nécessaires à l’exécu-
tion de son mandat.

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17 de médicaments en petites quantités
Règles BPF

8. Réclamations et retraits de produits 8.3 Retraits

8.1 Principe 1
En cas de défaut susceptible de porter atteinte à la
santé, il faut procéder sans délai au retrait du produit
Toute réclamation concernant des produits finis doit et en informer l’autorité concernée.
être examinée soigneusement selon des procédures
écrites. Afin de pouvoir retirer rapidement et efficace- 2
La procédure générale concernant l’organisation du
ment tout produit gravement défectueux, il est néces- retrait doit être établie par écrit.
saire de prévoir un schéma général décrivant les ac-
tions à entreprendre et leur déroulement. 3
Les produits retirés doivent être marqués comme tels
et stockés séparément. Dans l’attente d’une décision
sur la démarche ultérieure, il faut s’assurer qu’ils ne soi-
8.2 Réclamations concernant la qualité ent pas distribués par erreur.

1
Toute réclamation concernant la qualité doit être étu- 4
Le déroulement du retrait doit être documenté par un
diée de façon approfondie. Il faut prendre les mesures bilan comparatif des quantités distribuées et récupé-
appropriées afin de garantir l’élimination des causes rées. Ce rapport doit être conservé pendant 5 ans.
des défauts constatés. La provenance et le contenu des
réclamations, les mesures prises et les contrôles effec-
tués doivent être enregistrés par écrit et joints au
protocole de fabrication.

2
La remise du produit doit être immédiatement arrêtée
en cas de réclamation justifiée.

Swissmedic Journal Tirage à part Règles des Bonnes Pratiques de Fabrication


de médicaments en petites quantités 18
Règles BPF

9. Auto-inspection

9.1 Principe

Le système de gestion de la qualité, comportant les


questions concernant le personnel, les locaux, le ma-
tériel, les documents, la production, le contrôle de
qualité, la distribution des médicaments, les disposi-
tions prises pour traiter les réclamations, ainsi que la fa-
brication en sous-traitance, doit être examiné à inter-
valles réguliers afin de vérifier sa conformité avec les
principes des Bonnes Pratiques de Fabrication.

Swissmedic Journal Tirage à part Règles des Bonnes Pratiques de Fabrication


19 de médicaments en petites quantités
Commentaires

Commentaires concernant
les Règles des Bonnes
Pratiques de Fabrication
de médicaments
en petites quantités
Commentaires

Contexte et élaboration des Ces Règles ont été élaborées en voulant en particulier
Règles BPF défendre la proportionnalité des exigences BPF, qui
doivent être applicables avant tout pour les pharma-
L’établissement des «Règles des Bonnes Pratiques de ciens d’officine, les pharmaciens d’hôpital et les dro-
Fabrication de médicaments en petites quantités» dé- guistes, sans négliger la protection de la santé pu-
coule directement de l’article 7 de la loi fédérale sur les blique.
médicaments et les dispositifs médicaux (loi sur les pro-
duits thérapeutiques, LPTh): La fabrication industrielle de médicaments et la fabri-
cation en petites quantités de formules magistrales et
Article 7 LPTh: de formules officinales sont par principe régies par les
mêmes standards de qualité. Etant donné que la fabri-
«Les médicaments doivent être fabriqués confor- cation magistrale et officinale est limitée en quantité,
mément aux règles reconnues des Bonnes pratiques qu’elle est effectuée directement ou tout au moins
de fabrication.» surveillée par la personne qualifiée responsable, l’éta-
blissement concerné est responsabilisé au plus haut
«Le Conseil fédéral précise les règles reconnues des degré. En conséquence, les conditions BPF applicables
Bonnes pratiques de fabrication. Ce faisant, il tient à la fabrication industrielle selon les Directives BPF du
compte des directives et des normes reconnues sur PIC/S ont été réduites au strict minimum pour ce type
le plan international.» de fabrication.

Selon la loi sur les produits thérapeutiques, la fabrica- Les Règles proposées ici sont structurées de manière
tion industrielle de médicaments est soumise aux rè- analogue aux Directives BPF du PIC/S pour la fabrica-
gles des bonnes pratiques de fabrication établies par la tion industrielle de médicaments, ce qui facilite les
Pharmaceutical Inspection Convention (PIC) et le Phar- comparaisons horizontales et améliore la transparence
maceutical Inspection Cooperation Scheme (PIC/S) ou des Règles BPF. Les passages importants des Directives
l’Union Européenne (UE). BPF du PIC/S sont indiqués entre parenthèses après le
numéro et le titre de chaque chapitre principal.
Jusqu’à présent, la fabrication par lots et la fabrication
magistrale n’étaient régies par aucune règle de bonne A l’instar des Directives PIC/S des Bonnes Pratiques de
pratique de fabrication (Directives GMP ou BPF). En Fabrication des produits pharmaceutiques, les présen-
Allemagne, la loi sur les médicaments et le règlement tes règles se subdivisent en 9 chapitres:
sur les pharmacies prévoient un certain nombre de
dispositions; aux Pays-Bas, certaines dispositions 1 Gestion de la qualité
s’appliquent à la fabrication en hôpital. D’autres pays 2 Personnel
sont en train d’élaborer des règles pour la fabrication 3 Locaux et équipement
en petites quantités. Un groupe de travail du PIC/S a 4 Documentation
commencé à s’intéresser à la question, notamment en 5 Production
ce qui concerne la fabrication des médicaments en 6 Contrôle de la qualité
hôpital. 7 Fabrication en sous-traitance
8 Réclamations et retraits de produits
Selon la nouvelle loi sur les produits thérapeutiques, 9 Auto-inspection
l’autorisation de fabriquer selon des formules magis-
trales et des formules officinales tout comme les tâches Chacun de ces chapitres commence par une réflexion
de surveillance et de contrôle dans ce domaine de- fondamentale sur la philosophie sous-jacente aux Bon-
meurent de la compétence des cantons. Selon l’article nes Pratiques de Fabrication. Les autres sous-chapitres
7, il incombe toutefois au Conseil fédéral de créer des détaillent les exigences concrètes auxquelles un éta-
conditions uniformes pour ce type de fabrication dans blissement doit répondre pour la fabrication en petites
tout le pays. quantités. L’étendue des chapitres dépend de leur im-
portance par rapport à ce type de fabrication.
Les dispositions générales de fabrication figurant dans
la Ph.Helv.8 ne satisfont plus aux exigences de la fabri- Les présentes Règles BPF s’appliquent aussi bien aux
cation moderne des médicaments. Les présentes «Rè- formules magistrales qu’aux formules officinales. Elles
gles des Bonnes Pratiques de Fabrication de médica- sont donc liées au type de fabrication et non au lieu de
ments en petites quantités» comblent cette lacune, fabrication. Les formules magistrales sont fabriquées
comme le veut la loi sur les produits thérapeutiques et en général par les officines ou les pharmacies d’hôpi-
met à disposition des autorités cantonales d’exécution tal, tandis que les formules officinales sont avant tout
un ouvrage de référence commun. fabriquées par les officines, les pharmacies d’hôpital et
les drogueries. Mais ces formules peuvent aussi être

Swissmedic Journal Tirage à part Commentaires concernant les Règles des


Bonnes Pratiques de Fabrication de médicaments en petites quantités 22
Commentaires

fabriquées par d’autres établissements bénéficiant tous les cas d’espèce ou qu’elles peuvent être rempla-
d’une autorisation cantonale de fabrication en petites cées par d’autres méthodes si celles-ci correspondent
quantités, mais dont le statut n’est pas précisé. au niveau de qualité de la méthode recommandée. Il
convient toutefois de relever que les recommandations
Afin de souligner le caractère contraignant des Règles des Directives PIC/S sont davantage détaillées que les
BPF, le «groupe de travail BPF» a opté d’une façon gé- présentes Règles BPF.
nérale pour la formulation «impérative», contraire-
ment à la formulation «potestative» généralement uti- Les «Règles des Bonnes Pratiques de Fabrication de
lisée dans les directives analogues du PIC/S ou de l’UE. médicaments en petites quantités» ont été élaborées
Par rapport aux Directives de la PIC/S, les Règles BPF ont par le «groupe de travail BPF» de la Commission fédé-
été réduites au strict minimum, avec pour corollaire la rale de la pharmacopée, sous la direction de Dr. V.
responsabilisation au plus haut degré de l’établisse- Eckert, président de cette commission jusqu’au
ment responsable de la fabrication. 31.12.2000. Faisaient partie du groupe de travail: Dr.
V. Eckert (président), Mme A.-S. Fontannaz, Dr. T.
Dans chacun de ses chapitres, les Directives PIC/S ap- Gosdschan, Dr. A. Kropf, M. Chr. Meier, Dr. Chr. Re-
pliquent la formulation impérative aux principes, et la pond, Mme Dr. R. Sievers-Frey, Mme S. Weber Brunner,
formulation potestative aux recommandations dé- Dr. E. Schläfli (secrétaire scientifique, responsable des
taillées qui suivent, traduisant ainsi le fait que ces re- procès-verbaux).
commandations ne sont pas forcément applicables à

Swissmedic Journal Tirage à part Commentaires concernant les Règles des


23 Bonnes Pratiques de Fabrication de médicaments en petites quantités
Commentaires

A. Introduction La fabrication par lots se situe entre la fabrication ma-


gistrale et la fabrication de médicaments à l’échelle in-
A.1 But dustrielle. On parle de formule officinale lorsqu’il s’agit
d’un médicament destiné à être stocké et qu’il est fa-
L’article 7, 1er alinéa LPTh oblige le Conseil fédéral à briqué en petites quantités d’après une monographie
préciser ce qu’il entend par Règles des Bonnes Pra- spéciale de la Pharmacopée, d’après une autre phar-
tiques de Fabrication. De cette obligation découle le macopée ou un formulaire reconnus par l’Institut ou
présent texte. Le Conseil fédéral s’est fixé pour objec- d’après une formule propre à la personne responsable
tif d’instaurer des Règles BPF adaptées au domaine de de la fabrication, dans les limites de son droit de remi-
la fabrication en petites quantités, selon le principe de se. Comme pour les médicaments préparés selon une
proportionnalité, tout en garantissant la sécurité des formule magistrale, les médicaments préparés selon
médicaments et, par conséquence, la protection de la une formule officinale sont directement remis au client
santé publique. par l’établissement qui en a effectué la fabrication.
Dans ce cas, le conditionnement final peut avoir lieu
Les présentes Règles BPF établissent les conditions immédiatement après la fabrication, ou bien après la
s’appliquant de manière échelonnée à la fabrication in- fabrication du produit en vrac, ou encore immédiate-
dividuelle, à la fabrication par lots à faible risque et à la ment avant la remise.
fabrication par lots à haut risque.
Les conditions BPF sont échelonnées en fonction des
risques liés aux médicaments. Les médicaments à haut
A.2 Champ d’application risque sont des médicaments qui exigent un surcroît
d’assurance-qualité par rapport aux autres médica-
Les présentes Règles BPF s’appliquent exclusivement ments. Par exemple, la contamination biologique
aux médicaments non soumis à l’autorisation de mise constitue un risque élevé par rapport à une fabrication
sur le marché, c’est-à-dire non soumis au contrôle de en conditions aseptiques. De même, une erreur de do-
Swissmedic. Sont considérés comme tels les médica- sage constitue un risque accru par rapport à un princi-
ments préparés en petites quantités et destinés à être pe actif non dissous et à faible dosage, à cause du phé-
remis aux clients directement ou après stockage. nomène d’inhomogénéité.

Quiconque veut fabriquer des médicaments doit être Actuellement, les exigences concernant l’environne-
au bénéfice d’une autorisation cantonale. Par consé- ment de la fabrication (comme par exemple la classifi-
quent, les autorités cantonales sont également cation des locaux, les exigences concernant les vête-
responsables de l’inspection des établissements fabri- ments) ne sont formulées qu’en termes de principes. Il
quant des médicaments selon les présentes Règles BPF. est possible que d’autres directives complémentaires
suivent, notamment en ce qui concerne la fabrication
Peuvent fabriquer des médicaments non soumis à de médicaments à haut risque.
autorisation les établissements suivants:
L’échelonnement des conditions BPF obéit aux princi-
• pharmacies publiques pes suivants:
• pharmacies d’hôpital
• drogueries • Les formules magistrales sont soumises aux condi-
• autres établissements possédant une autorisation tions BPF les moins exigeantes, parce qu’il s’agit de
cantonale de fabrication médicaments fabriqués en nombre très limité, dif-
fusés à très petite échelle, et répondant souvent à
un besoin d’approvisionnement urgent.
B. Glossaire • A partir du moment où des formules officinales à
faible risque sont fabriquées en assez grandes quan-
La fabrication individuelle ou magistrale est la fabrica- tités, les conditions BPF deviennent plus exigeantes
tion «ad hoc» de médicaments uniques sur ordonnan- en matière de standardisation et de documentation
ce d’un médecin, destinés à être remis directement au de la fabrication.
client par l’établissement qui en a effectué la fabrica- • La fabrication de médicaments à haut risque selon
tion. En cas d’exception (c’est-à-dire lorsque plusieurs des formules officinales obéit à des conditions BPF
ordonnances identiques sont traitées en même encore plus strictes, en particulier en ce qui concer-
temps), on admet la fabrication simultanée de plu- ne la qualification des conditions BPF (par exemple,
sieurs formules magistrales. Toutefois, à partir du mo- il faut pouvoir prouver le fonctionnement correct
ment où un médicament est fabriqué pour être stocké, des autoclaves) et la validation des processus de fa-
on ne parle plus de fabrication magistrale, mais de fa- brication (par exemple, il faut pouvoir prouver qu’un
brication par lots. médicament a été stérilisé avec succès et que ce pro-
cessus n’a pas détérioré sa qualité).

Swissmedic Journal Tirage à part Commentaires concernant les Règles des


Bonnes Pratiques de Fabrication de médicaments en petites quantités 24
Commentaires

1. Gestion de la qualité fabriqués en petites quantités. L’assurance de la quali-


(PIC/S- resp. EU-GMP 1) té doit périodiquement faire l’objet d’une réévaluation
critique.
La gestion de la qualité comprend trois volets: l’assu-
rance qualité, les Bonnes Pratiques de Fabrication et le 1.2 Les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF)
contrôle de la qualité. des médicaments

Ces trois éléments sont interdépendants, comme le Les Règles BPF garantissent que les médicaments fa-
montre la figure suivante: briqués en petites quantités sont préparés selon des
standards fixés par écrit et que leur qualité demeure
constante.
1.1 Assurance de la qualité

L’assurance de la qualité englobe toutes les mesures vi-


sant à assurer la qualité requise pour les médicaments

Swissmedic Journal Tirage à part Commentaires concernant les Règles des


25 Bonnes Pratiques de Fabrication de médicaments en petites quantités
Commentaires

1.3 Contrôle de qualité 3. Locaux et équipements


(PIC/S- resp. EU-GMP 3)
Le contrôle de qualité fait partie des Règles BPF. Grâce
à ce contrôle, l’établissement responsable garantit que Les Règles de Bonnes Pratiques de Fabrication sont in-
les contrôles prévus ont été effectués, que les matières conciliables avec l’idée, encore courante, que la fabri-
de base, les articles de conditionnement, les produits cation individuelle doit s’effectuer le plus près possible
intermédiaires et les produits finis répondent aux exi- du client. Or, c’est là que le risque de contamination est
gences de qualité et qu’ils ont été libérés pour la fabri- le plus élevé.
cation.
Pour éviter tout risque de contamination croisée et de
contact avec des impuretés, le secteur consacré à la fa-
2. Personnel brication doit être autant que possible séparé des au-
(PIC/S- resp. EU-GMP 2) tres secteurs. Dans la plupart des cas, les officines, les
drogueries et les hôpitaux ne seraient guère en me-
La gestion et le suivi de la qualité requièrent du per- sures, à moins d’un effort financier disproportionné,
sonnel qualifié. Celui-ci doit satisfaire à des conditions de se doter d’un local entièrement séparé. L’exigence
essentielles, à savoir: les qualifications professionnel- minimale est donc qu’un secteur séparé soit affecté à
les, l’expérience professionnelle, la maîtrise des pro- la fabrication.
cessus à effectuer et de la gestion de la qualité, ainsi
que la formation continue. Les personnes non autorisées n’ont par principe pas
accès au secteur de fabrication. Les présentes Règles
Le personnel qualifié est dirigé par une personne qua- BPF ne le mentionnent donc pas de manière explicite.
lifiée responsable. Il s’agit d’un poste-clé qui revient
souvent dans les Règles BPF. Dans un établissement Les insectes et autres animaux ne sont pas tolérés dans
habilité à fabriquer des médicaments en petites quan- les locaux. On ne peut toutefois exclure absolument
tités, la personne qualifiée responsable est le garant de leur présence lorsque le secteur de fabrication n’est
l’application des Règles BPF. En cas d’absence, il doit pas entièrement séparé de l’officine, de la droguerie ou
veiller à être remplacé par des personnes possédant de la pharmacie d’hôpital. En revanche, des précau-
des qualifications analogues. Il peut déléguer une par- tions s’imposent pour éviter que les insectes puissent
tie de ses compétences à des personnes disposant des s’introduire dans le secteur réservé pendant le proces-
qualifications nécessaires. La répartition des compé- sus de fabrication. Ces mesures consistent par exem-
tences doit être définie dans des cahiers des charges. ple à fermer les fenêtres, à couvrir les récipients ouverts
Toutefois, la personne qualifiée responsable conserve lorsque la fabrication est interrompue.
la responsabilité globale. Le présent texte de Règles
BPF renonce à spécifier la profession et la formation Etant donné que les Règles BPF ne prescrivent pas de
dont doivent disposer les autres personnes responsa- local séparé, mais seulement un secteur séparé, il se-
bles. rait exagéré d’exiger qu’il soit climatisé. Au demeu-
rant, un produit ne reste pas longtemps dans le secteur
Il est capital de sensibiliser le personnel au problème de de fabrication. En revanche, dans le secteur de stocka-
l’hygiène et à son importance fondamentale pour l’as- ge, là où le médicament fabriqué est destiné à rester
surance-qualité. Dans ce domaine, l’instruction et la plus longtemps, une climatisation est strictement obli-
formation continue constituent un élément extrême- gatoire. Le secteur de fabrication doit être au minimum
ment important de l’assurance-qualité. Les paramètres propre, sec et bien éclairé.
hygiéniques spécifiques à l’établissement méritent une
attention particulière. A la différence des directives du Pour des raisons d’hygiène, les toilettes ne doivent pas
PIC/S, les nouveaux employés ne sont pas soumis à un être directement en liaison avec le secteur de fabrica-
examen médical d’entrée, parce que cette mesure tion.
n’est pas considérée comme usuelle pour la fabrication
individuelle et par lots. Il incombe à chaque personne Ces dispositions doivent être appliquées directement
qualifiée de prendre les mesures de protection qui lors de modifications ou rénovations des locaux. Il faut
s’imposent pour éviter toute contamination du médi- par contre prévoir une adaptation à plus long terme
cament durant la fabrication (par exemple: pharma- s’agissant de locaux maintenus en l’état.
cien présentant des symptômes de grippe et devant
préparer une formule magistrale pour répondre à un Le nettoyage des équipements utilisés pour la fabrica-
besoin urgent de médication). tion n’est pas décrit dans le détail. Lors de l’acquisition
d’un appareil ou de tout autre équipement, il est re-
commandé de veiller à ce qu’il soit facile à nettoyer.

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4. Documentation Directives de fabrication et de conditionnement


(PIC/S- resp. EU-GMP 4) Dans le cas de la fabrication magistrale, l’ordonnance
médicale tient lieu à la fois d’instruction de fabrication
Principe et de conditionnement. Il convient de respecter les rè-
La documentation doit être disponible sous forme écri- gles de l’art courantes. Dans le cas de la fabrication par
te ou électronique. Elle comprend aussi bien les des- lots, toutes les directives relatives à la fabrication et au
criptifs des opérations de fabrication que les docu- conditionnement, du nom du produit à son stockage,
ments de traçabilité permettant d’établir que les for- doivent être consignées par écrit ou sur support
mules magistrales ou officinales ont été fabriquées électronique. Il en va de même pour les contrôles à ef-
avec toute la qualité requise. La documentation doit fectuer durant la fabrication et les limites éventuelles à
être formulée de manière claire afin d’éviter toute er- respecter.
reur d’opération et de permettre la reconstitution des
opérations effectuées. Sont par exemple également reconnues comme in-
structions de fabrication les monographies de prépa-
Dans le cas des règles BPF de portée non générale, la rations ou les monographies figurant dans le Formula-
formulation restrictive est particulièrement mise en évi- rium Helveticum ou le Formularium Clinicum.
dence par le syntagme «le cas échéant» dans le texte.
Protocole de fabrication, protocole de conditionne-
Font partie des documents au sens des présentes Rè- ment et protocole d’analyse
gles BPF les pièces suivantes: Dans le cas de la fabrication magistrale, l’inscription au
registre des ordonnances tient lieu de procès-verbal de
• les spécifications fabrication et de conditionnement.
• les instructions de fabrication et de conditionnement
• les comptes rendus (dossier de fabrication, dossier Pour des raisons de traçabilité, les numéros de charge
de conditionnement, comptes rendus de contrôle) des matières premières doivent être inscrits au proto-
• les procédures et autres documents complémen- cole tant pour la fabrication magistrale que pour la fa-
taires brication par lots. C’est la seule façon de pouvoir don-
ner suite à une éventuelle réclamation.
Spécifications
Les spécifications définissent la qualité requise des ma- Corrections apportées aux protocoles
tières premières, des articles de conditionnement, des En cas de correction des comptes rendus, les correc-
produits intermédiaires et des produits finis. Elles com- tions doivent être tracées de manière à permettre en-
prennent également des prescriptions de prélèvement core la lecture du texte original. Chaque correction se-
et d’analyse d’échantillons, étant donné qu’il faut ra en outre signée par l’exécutant. Il est ainsi plus aisé
contrôler si les exigences de qualité sont pleinement de retracer l’historique des corrections. Par ailleurs,
respectées et si toutes les conditions de libération sont lorsqu’une correction touche au contenu d’un docu-
réunies. ment, il faut en sus indiquer les motifs de correction, et
ce, afin de réduire le plus possible tout risque de cor-
Lorsque toutes ces conditions sont réunies, la libéra- rection erronée.
tion fait l’objet d’une décision qui en précise la durée
de validité. A cet égard, on distingue les notions sui- Descriptions des procédures et documents complé-
vantes: mentaires
Les documents traités dans ce chapitre viennent com-
• la durée de validité (pour les matières premières et les pléter les documents mentionnés plus haut, spéci-
articles de conditionnement; prolongation en géné- fiques à chaque produit. Ils concernent la fabrication
ral possible moyennant un examen de contrôle); de plusieurs produits et décrivent par exemple la ges-
• la date de péremption (pour les produits intermé- tion des marchandises, l’entretien et le nettoyage
diaires et les produits finis; aucune prolongation pos- d’appareils servant à la fabrication, ou la vérification
sible). des médicaments.

Les matières premières et les articles de conditionne- Gestion des marchandises


ment doivent satisfaire dans tous les cas aux exigences Les entrées et les sorties de marchandises doivent être
de la Pharmacopée, lorsqu’il en existe (cf. article 8 documentées. Toutefois, à la différence des Règles BPF
LPTh). On indiquera dans chaque cas les spécifications applicables à la fabrication industrielle, il n’est pas né-
déterminantes pour la qualité des matières premières. cessaire d’établir un tel descriptif pour le prélèvement
d’échantillons. De même, il n’est pas nécessaire d’éta-
blir un journal d’exploitation pour chaque appareil.
L’établissement d’une telle documentation, même par-

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tielle, est toutefois recommandé dans certains cas. Par certaines personnes, elle doit veiller à ce que celles-ci
exemple, il est judicieux d’établir un descriptif pour les disposent des qualifications correspondantes. Dans
fûts de stockage d’une certaine taille. De même, on au- tous les cas, elle endosse l’entière responsabilité du
ra avantage à établir un journal d’étalonnage pour les médicament jusqu’à la fin du processus, c’est-à-dire
appareils de mesure dont les données sont détermi- jusqu’à la distribution y compris.
nantes pour la qualité des médicaments.
Validation
Pour autant qu’il comporte toutes les données néces- Le principe de l’assurance-qualité consiste à intégrer la
saires, le bulletin de livraison suffit pour documenter qualité durant les processus d’élaboration. Cette me-
les entrées de marchandises. sure complète ainsi judicieusement les contrôles effec-
tués durant et après la fabrication. Elle intervient déjà
au niveau de la qualité des éléments de base de chaque
5. Production processus, de manière à réduire autant que possible le
(PIC/S- resp. EU-GMP 5) taux d’erreur. Il faut dans tous les cas contrôler si les ap-
pareils utilisés correspondent bien à l’emploi prévu et
La notion de «fabrication» est beaucoup plus large que si le procédé choisi convient à la fabrication du médi-
la notion de «production», voir la figure ci-dessous. cament considéré. L’étendue de ce contrôle dépend
toutefois du type de médicament, de l’importance des
La notion de «production» englobe tous les processus installations, des locaux, des équipements et des pro-
de production au sens étroit, de la réception des ma- cédés pour la qualité, ainsi que du mode de fabrication
tières premières au conditionnement. (production unique ou production itérative pour la
mise en stock).
La production elle-même peut être effectuée par du
personnel formé à cet effet. La surveillance technique En conséquence, les présentes Règles BPF prévoient un
de la production incombe toutefois à la personne qua- échelonnement des exigences.
lifiée responsable. Celle-ci ne doit pas être physique-
ment présente durant toute la production. Mais elle Dans le cas de la fabrication magistrale, un contrôle ex-
endosse l’entière responsabilité du processus de fabri- haustif et hautement standardisé des procédés n’est
cation et doit veiller à ce que celui-ci s’effectue de ma- guère envisageable en raison du caractère unique du
nière fiable et irréprochable, et que le médicament fa- médicament. Toutefois, le principe fondamental du
briqué réponde aux critères de qualité requis. Les éta- contrôle tel qu’il est évoqué ci-dessus est respecté dans
pes critiques d’élaboration doivent toujours être effec- la mesure où le procédé de fabrication est sélectionné
tuées directement par la personne qualifiée res- en connaissance de cause par la personne qualifiée
ponsable ou sous sa surveillance directe. Si la person- responsable, qui dispose des connaissances et de l’ex-
ne qualifiée responsable délègue certaines activités à périence requises à cet effet.

Fabrication
Acquisition Production

Entrées de marchandises

Préparation (en allemand: «Fertigung»;


PIC/S: «Processing»)

Conditionnement

Contrôle de la qualité Stockage


Distribution
Libération

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Dans le cas de la fabrication par lots, le processus de Opérations de conditionnement


fabrication est destiné à être réitéré. Il convient dès lors Au niveau du conditionnement, il faut avant tout
de définir au minimum les paramètres pertinents pour veiller à ce que les récipients soient étiquetés aussi ra-
la qualité. Ces paramètres ainsi que les critères de qua- pidement que possible après avoir été fermés, afin d’é-
lité essentiels seront surveillés. viter toute confusion ou étiquetage erroné.

Dans les deux cas, les appareils de mesure jouant un rô- Libération
le déterminant pour la qualité du médicament doivent La libération et la compétence de libération sont trai-
être régulièrement étalonnés, afin de garantir la fiabi- tées au chapitre 6.
lité du processus de fabrication.

Dans le cas de la fabrication par lots à haut risque, les 6. Contrôle de la qualité
exigences sont par nature plus élevées. Les installa- (PIC/S- resp. EU-GMP 6)
tions, locaux et équipements devront dès lors faire
l’objet d’une qualification, et les procédés prévus de- Le contrôle de la qualité fait partie intégrante de la fa-
vront être validés. En cas de modification de ces élé- brication. Il vise à établir si toutes les exigences ont été
ments, une revalidation peut s’avérer nécessaire. On respectées. Il ne consiste pas seulement à effectuer des
observera à cet égard les recommandations et directi- analyses en laboratoire, mais aussi à prendre des déci-
ves du PIC/S concernant la validation, dont les princi- sions de plus grande portée concernant la qualité du
pes essentiels sont succinctement exposés ci-après. produit.

La qualification et la validation reposent d’une part sur Contrôle analytique final


l’identification préalable des étapes critiques d’un pro- Il n’est pas toujours nécessaire de procéder à un
cessus clairement défini (exemples: mélange de poud- contrôle final du produit. Si les matières de base ont
res à faible dosage ou stérilisation de solutions en auto- été qualifiées et que les procédés de fabrication ont été
clave) et, d’autre part, sur les caractéristiques qualita- validés, la personne qualifiée responsable peut renon-
tives du médicament fabriqué (exemple: teneur en cer au contrôle final. S’il estime qu’un contrôle analy-
principe actif). Ce schéma d’analyse permet de suivre tique final est requis, un échantillon d’analyse devra êt-
une démarche rationnelle et d’obtenir un effet optimal re conservé jusqu’à la date de péremption de la prépa-
tout en réduisant les travaux d’analyse à leur strict mi- ration pharmaceutique.
nimum. A cet égard, il convient de souligner qu’une
validation ne doit pas forcément être une analyse ex- Contrôle
haustive dans la mesure où une démarche ciblée est Si le fournisseur est qualifié, l’analyse peut être simpli-
scientifiquement fondée et que le processus de fabri- fiée. Si les matières de base sont livrées avec un certifi-
cation a été soigneusement documenté. cat, il suffit en général de contrôler à la livraison
l’identité de la matière de base dans chaque récipient.
L’analyse du processus de fabrication sert de base à l’é-
tablissement d’un plan délimitant l’étendue des Libération
contrôles et les critères de tolérance. En fonction de ces Est réputé libéré un produit qui répond à toutes les
paramètres, on évalue si le processus de fabrication est spécifications en vigueur et qui a été fabriqué d’après
reproductible et permet d’obtenir des médicaments les Règles des Bonnes Pratiques de Fabrication de mé-
répondant aux critères de qualité requis. Les résultats dicaments en petites quantités.
de cette analyse font l’objet d’un rapport d’évaluation. La personne qualifiée responsable est la seule person-
ne habilitée à décider de la libération d’un produit.
Matières premières
Le transvasement de matières de base des récipients
d’origine dans des récipients de stockage est admis, 7. Fabrication en sous-traitance
pour autant que toutes les données de lot figurant sur (PIC/S- resp. EU-GMP 7)
le récipient d’origine soient reportées sur le récipient
de stockage et que ce transvasement n’entraîne aucu- La fabrication en sous-traitance fait par principe l’ob-
ne détérioration de la qualité. Les récipients de stocka- jet d’un contrat écrit précisant clairement les rapports
ge doivent dans tous les cas être nettoyés avant le et les responsabilités respectives du sous-traitant et du
transvasement d’un nouveau lot. Lorsqu’un récipient mandant, afin de garantir la qualité requise du médi-
de stockage est rempli d’une substance médicamen- cament fabriqué.
teuse provenant du même lot, son nettoyage n’est pas
obligatoire pour autant que la matière soit suffisam- En pratique, il peut arriver qu’une formule magistrale
ment stable. Il appartient à la personne qualifiée doive être fabriquée de toute urgence et que la phar-
responsable de décider s’il est nécessaire. macie à laquelle l’ordonnance a été confiée n’ait pas
en réserve le principe actif nécessaire. Elle s’adressera

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donc à une autre pharmacie pour préparer cette for- 9. Auto-inspection


mule magistrale. Afin de garantir l’approvisionnement (PIC/S- resp. EU-GMP 9)
en médicaments, aucun contrat de sous-traitance
n’est requis dans ce cas de figure. En revanche, si un L’auto-inspection constitue un volet très important de
pharmacien ne peut ou ne veut pas fabriquer un cer- l’assurance-qualité. Elle vise à confronter les résultats
tain type de formules magistrales, comme les prépara- effectifs aux exigences de l’assurance-qualité. Comme
tions stérilisées ou les dilutions homéopathiques, par- son nom l’indique, elle n’incombe pas à l’autorité. Elle
ce qu’il ne dispose pas de l’équipement nécessaire ou peut être effectuée en interne dans le cadre d’une en-
de l’expérience requise, et qu’il mandate par principe treprise plus importante ou déléguée à des auditeurs
une autre pharmacie pour la fabrication de ce type de externes pour les plus petites entreprises (par exemple
médicament, il y a sous-traitance systématique, et par à des auditeurs qualifiés dans le cadre d’une associa-
conséquent nécessité de conclure un contrat cor- tion professionnelle). L’auto-inspection ne remplace en
respondant, comme pour la fabrication de formules aucun cas les inspections effectuées par les autorités
officinales en sous-traitance. compétentes.

8. Réclamations et retraits de pro-


duits
(PIC/S- resp. EU-GMP 8)

Toute réclamation concernant un produit doit être pri-


se au sérieux et faire l’objet d’une investigation. Le fa-
bricant d’un médicament doit se doter de manière pré-
ventive d’une marche à suivre lorsqu’un produit doit
être retiré du marché.

En cas de défaut majeur risquant de nuire à la santé, le


client doit immédiatement informer le fournisseur ou
le fabricant, qui est tenu d’informer sans délai l’autori-
té compétente, c’est-à-dire l’autorité cantonale ou
l’Institut suisse des produits thérapeutiques. Tout re-
trait fait l’objet d’un rapport final précisant le nombre
d’unités retirées du marché par rapport au nombre
d’unités livrées. Ce rapport doit être conservé cinq ans,
conformément aux dispositions du code civil.

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