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: NEUROMÉDIATIONS DOPAMINERGIQUES
I. DOPAMINE
Neuromédiateur : dopamine. SNC agit comme un neuromédiateur. On les retrouve aussi au niveau des tissus
périphériques (non neuronales, notamment intestinaux, représente presque ½ de la dopamine totale dans
l’organisme donc la dopamine peut aussi être synthétisée par des cellules non neuronales) action paracrine
(locale).
L’effet se fait via des récepteurs dopaminergiques D (RCPG).
Histoire de la dopamine :
A. Métabolisme de la dopamine
Même voie de synthèse que l’A et la NA sauf que dans la cellule qui synthétise la
dopamine on n’a plus les enzymes qui permettent ensuite de métaboliser la
dopamine pour obtenir l’adrénaline et la NA, n s’arrête à l’étape dopamine, puis
elles seront stockées dans les vésicules. On va retrouver majoritairement VMAT-
2.
Libération et inactivation
Exactement les mêmes schémas que précédemment, sauf qu’il s’agira ici de
Rc dopaminergiques et non noradrénergiques (en pré et post synaptique).
Pas des voies diffuses dans tout le SNC, très organisé, on a des grands
neurones longs qui forment des fibres de voies dopaminergiques. Celles-ci
partent de noyaux situés au niveau du mésencéphale ou à la jonction.
A10 = aire tegmentale ventrale (VTA), localisé dans mésencéphale +++.
- Cortex préfrontal
o Mémoire court terme / Décision, planification
Ralentissement psychomoteur
- Noyau accumbens
o Notion de plaisir / Système de récompense ADDICTION & humeur = système limbique
Perte de confiance en soi, diminution persévérance, démotivation, comportement addictif
- Hippocampe
o Processus mémorisation / Mémoire explicite
Déficits cognitifs
- Amygdale
o Gestion des émotions (peur, irritabilité) / Anxiété ADDICTION & humeur = système limbique
Hostilité, irritabilité, anxiété
- Voie nigro-striatale
o Motricité automatique
Syndrome parkinsonien
- Hypophyse antérieure
o Libération de prolactine
Motricité automatique :
Chez le parkinsoniens les voies nigro-triatale ont quasiment disparu (post mortem, dégénérescence).
Et en imagerie, on remarque la sous expression de ces neurones chez un parkinsonien.
Plaisir, addiction :
Exemple obtenu chez un rat ayant été nourrit et un rat ayant reçu une
injection d’amphétamine puis on a mesuré le taux de dopamine dans le
noyaux accubens. Augmentation dans les deux cas (aussi consommation
de nicotine, chocolat, alcool…).
Sur la figure de droite : marquage des Rc D2 des noyaux dopaminergiques
chez des patients sains et chez des patients ayant une addiction. On
remarque que chez ces derniers = diminution expression de ces Rc D2 =
comportements compulsifs. Au fur et à mesure, diminution du nombre de
Rc = perte du sentiment de plaisir perte de contrôle de la
consommation.
Métabolisme au niveau non neuronal : Importante car représente la moitié de la dopamine (45/50%) de
l’organisme.
-
Cellules épithéliales gastro-intestinales :
Synthèse à partir de tyrosine alimentaire
Recapture via les transporteurs DAT (sur les cellules épithéliales de l’intestin)
Dégradation par une sulfotransférase
Mécanismes de synthèse, recapture et dégradation différents en fonction des tissus.
Environ la moitié de la dopamine de notre organisme est synthétisée par nos cellules non neuronales.
Ces formes courtes et longues vont avoir le même couplage mais pas la même localisation et elles ne vont pas non
plus avoir les mêmes affinités pour les ligands (ces deux formes sont également issues d’un même gène mais
épissage alternatif différent d’où forme courte ou longue).
Comme les Rc adrénergiques ont des répartition différentes, si on arrive à isoler un ligand sélectif, on va pouvoir
cibler thérapeutiquement une région précise et ainsi limiter les effets indésirables (EI).
• D1-like : Gs
o D1 : ▪ Localisation centrale : striatum, noyau accumbens, tubercules olfactifs, cortex
▪ Localisation périphérique : artères, rein, appareil digestif
o D5 :▪ Localisation centrale : hippocampe, hypothalamus
▪ Localisation périphérique : artères, rein, appareil digestif
• D2-like : Gi
o D2 (S (short) et L (long)) 2 isoformes de différents épissage de l’ARNm, longueur différente = 30aine
d’aa.
▪ Localisation centrale : noyau accumbens, tubercules olfactifs, striatum, substance noire, cortex
▪ Localisation périph : SN∑, SN entérique, area postrema & cell lactotropes (non protégé par BHE)
o D3 :▪ Localisation centrale : Noyau accumbens, tubercules olfactifs, striatum -
▪ Localisation périphérique : rein, area postrema
o D4 :▪ Localisation centrale : hippocampe, amygdale, cortex
▪ Localisation périphérique : rein, cœur
NB : La localisation précise dans le détail n’est pas à connaitre, mais localisation globale des différents Rc Moteurs.
A. Récepteurs D1-like
B. Récepteurs D2-like
Au niveau neuronal :
On a l’effet inverse de Gs, inhibition de l’activité de la PKA. Ça entraine une inhibition des neurotransmissions,
régulation de sa propre libération ainsi que celle d’autres neuromédiateurs.
Au niveau post-synaptique : stimulation des Rc D2-L diminue la libération des NM selon la voie suivante
:
Stimulation D2L post-synaptiques Gi dim AC dim AMPc PKA inactive plus de canaux K+ activés
aug conductance potassique hyperpol dim du PA
Au niveau pré-synaptique : stimulation des Rc D2-S diminue la libération des NM selon les voies suivantes :
Gi(beta-gamma)
Stimulation D2S prés-synaptiques Gi(beta-gamma) dim ouverture Ca,v2 dim influx de Ca2+ dim
exocytose
Ces Rc D2 = associés à des voies de signalisations particulières notamment au niveau neuronal. Comme voie de
signalisation particulière, une qui permet de recruter des protéines qui vont former un complexe multiprotéique
qui inclut la Beta-arrestine-2 (BAAr2), une phosphatase PP2A, AKT = protéine kinase b. La formation de ce complexe
multiprotéique va entrainer la déphosphorylation de AKT et donc son inhibition.
Parmi les cibles d’AKT il y a la GSK-3 (glycogène synthase kinase 3 ) impliquée dans l’inhibition de la glycogène
synthase, également impliquée dans la neurogénèse et la synaptogenèse. Par ce biais qu’une hyper activation
dopaminergique = diminution neuroplasticité & neurogénèse dans certaines pathologiques comme la schizophrénie.
Autre voie non classique avec une bêta gamma qui active la PLC = IP3 + DAG = activation PKC = voie MAP kinase .
Au niveau des neurones de l’area postrema (pas de barrière HE), l’activation de ces Rc entraine un effet émétique
(forte densité de Rc D2 et D3 à ce niveau) . Quand ces Rcp sont activés activation du SNA = salivation, excès de
sudation, tachycardie, vasoconstriction.
L’activation de ces Rc stimule les motoneurones et conduit à une contraction de cellules musculaires lisses
gastriques et intestinales
• Au niveau des cellules tubulaires rénales : l’activation des Rc D3 = effet natriurétique grâce à l’activation de Gi
A bien retenir : rôle de D1 D5 sur le contrôle de l’absorption du Na+ et de la vasodilatation, l’effet émetisant via D2.
Les R dopaminergiques = fortement capables de se dimériser et ainsi former des hétérodimères et des
homodimeres.
dimérisation entre 2 récepteurs dopaminergiques : D1/D2 ; D3/D2 ; D1/D3
dimérisation entre 1 récepteur dopaminergique et 1 récepteur non dopaminergique
• Adénosine : D1/A1 ; D2/A2 ; D3/A2
• Somatostatine : D2/SST2 ; D2/SST5
• Opioïdes : D1/µ
Phénomène de dimérisation montrés pour la 1ère fois avec les Rc dopa.
Ces Rc dopaminergiques, comme les Rc adrénergiques, sont modulés par des phénomènes de désensibilisation.
Désensibilisation homologue :
• GRK → internalisation de R
• Inactivation voie mTOR (sérine-thréonine kinase prolifération & survie cellulaire) :
Gi → AC → PKA → mTor/S6K → synaptogénèse = innervation à long terme
Désensibilisation hétérologue : kinase (R1) → sensibilité R2
• ∑mimétiques cardiaques (β1 dose moyenne : 4-10 µg/min/kg) et vasculaires (α1 dose élevée : >10
µg/min/kg)
• Médicament d’urgence par voie IV → restauration / maintien de PA / DC en cas de choc (cardiogénique,
septique, traumatique) ou de défaillance cardiaque
b. Apomorphine (analogue de la morphine mais n’est pas un narcotique) D4 > D2/3/5 > D1
2 générations :
• Dérivés de l’ergot de seigle : bromocriptine, lisuride, cabergoline, quinagolide → agonistes de 1ère G (1970)
• Bonne affinité pour D2 mais peu sélectifs (aussi sur D1 et D3) + effets α-adrénergiques (EI cardiaques) et
sérotoninergiques (EI de type valvulopathies, fibroses)
• Utilisé que pour lactation/hyperprolactinémie
• Bromocriptine exception : traitement Parkinson
• Agonistes D2-like non ergotés : ropinirole, rotigotine, pramipexole → agonistes de 2ème G (2000) c’est là
qu’on a la plupart des antiparkinsoniens.
• Affinités moins bonnes pour D2 mais aucune pour D1, affinité pour D3 → sélectivité pour D2/D3
Intérêts thérapeutiques :
• Maladie de Parkinson
• Syndrome des jambes sans repos (mais pas d’asso avec maladie de Parkinson ! → altération quantité/qualité
sommeil). Prévalence : environ 8% [X2 chez les femmes].
• Montée de lait, lactation / hyperprolactinémie
Dopamine : ne passe pas BHE (on ne peut donc pas la donner comme ça aux patients) → apport précurseur L-DOPA
• Intérêt : potentialiser la synthèse de dopamine dans la voie nigro striatale
• Pb : dégradée en périphérie en dopamine (par DOPA-carboxylase) et 3-O-méthyl dopa (par COMT)
• Conséquences :
• L-DOPA disponible pour sa cible au niveau du striatum extrêmement diminuée (- de 2% de l’administré)
• Dégradation va générer des métabolites et de la dopamine = EI périphériques (hypotension orthostatique
lié à l’activation D1-like, nausées, vomissements lié à l’activation D2 et D3). Stratégie thérapeutique :
administration L dopa en association à des inhibiteurs de DOPA carboxylase périphérique +/- de COMT
Pourquoi on donne de la L-Dopa et pas de la dopamine ?
la dopamine ne traverse pas la barrière HE
Médicament :
Pb : Efficace uniquement sur neurones subsistants neurones dopaminergique au niveau du striatum donc si la
maladie est déjà très avancé alors cette stratégie sera moins efficace.
• Inhibiteurs COMT
• Inhibiteurs MAO = IMAO (IMAO B : irréversibles)
Permettent de prolonger la durée de vie de la dopamine et donc ses effets. Augmentation des NM
endogènes.
a. Propriétés antidépressives
b. Propriétés antiparkinsoniennes
Ces inhibitions vont être fait en utilisant des antagonistes ou bien en empêchant le stockage vésiculaire.
RCP :
• D1/D5 : neurotransmissions, contraction muscles lisses, effet antidiurétique et anti-natriurétique
• D2/D3/D4 → ↗ neurotransmissions (voie nigro-striée : ct moteur), effet antiémétique, ↗ prolactinémie
/!\ Thérapeutique : effets antagonistes D2 recherchés
→ propriétés antipsychotiques
Chlorpromazine (LARGACTIL®), halopéridol (HALDOL®), olanzapine (ZYPREXA®), rispéridone (RISPERDAL®) …..
• Environ 30 antagonistes commercialisés en France, classés selon structure chimique / profil
pharmacologique et clinique (1ère génération vs atypique)
• Corrélation significative efficacité clinique / affinité D2
• Psychoses, schizophrénie, trouble bipolaire
• Diminution des symptômes : hallucinations, troubles psychotiques…
Sélectivité D2 faible ou absente (pour aucun des Rc) → très nombreux EI D2-
dépendants ou D2-indépendants.
Sur le graphique ci-dessous on voit la relation entre l’affinité pour D2 et l’efficacité anti
psychotique de ces différentes molécules. On remarque une corrélation positive ,
significative de ces différentes molécules sur le graphique.
Ces molécules ne sont pas sélectives , on peut le voir dans le tableau ci-dessous.
→ propriétés antiémétiques :
Dompéridone (MOTILIUM®), métopimazine (VOGALENE®), métoclopramine (PRIMPERAN®), …..
• Action sur les D2/D3 de l’area postrema( lorsqu’ils sont activés ils stimulent les centres de vomissements)
• Antagonistes non sélectifs (récepteurs 5HT4, M)
• Nausées, vomissements (chimiothérapie, radiothérapie, migraine…)
N’atteigne pas le SNC donc pas d’EI centraux cependant s’il y a un surdosage un passage est possible.