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Procédures administratives et

responsabilité pénale

1 - Panorama des formalités administratives :

Conformément au code de l’urbanisme, une autorisation administrative, permis de construire


ou déclaration préalable, est obligatoire dans certaines situations. C’est le cas pour toute
construction nouvelle de plus de 20 m² de surface de plancher ou d’emprise au sol, pour un
changement de destination d’un bâtiment existant, lors de travaux modifiant les structures
porteuses ou les façades d’un bâtiment, lors de la création d’un étage supplémentaire et pour
les travaux nécessaires à la réalisation d’une opération de restauration immobilière.

A partir du moment où le permis de construire a été accordé par l’administration compétente,


la collectivité territoriale ou l’Etat, et qu’il est affiché en mairie et sur le site, le recours des tiers,
notamment les particuliers, est possible dans un délai fixé réglementairement. Il est de deux
mois à compter de la date du double affichage. Il est recommandé de faire un constat de la
date d’affichage sur le site.

De son côté, l’administration préfectorale peut demander le retrait d’un PC qu’elle considère
illégal. S’il n’a pas été donné suite à sa demande de retrait, elle peut aussi, tout comme les tiers,
saisir le juge administratif qui se prononcera sur la légalité du PC au regard des règles locales
d’urbanisme.

Lorsqu’ils ont connaissance d’une infraction en matière d’urbanisme, comme une construction
sans autorisation ou des travaux ne correspondant pas à l’autorisation délivrée, le maire, le
président de l’EPCI compétent ou le représentant local de l’Etat doit faire dresser un PV.
Les infractions sont constatées par des agents assermentés de l’Etat ou des collectivités locales.
Le PV est ensuite transmis au Parquet ainsi qu’à la DDT.
Les travaux peuvent également être interrompus par arrêté, leur poursuite constituant alors
une nouvelle infraction distincte de la première.

Le contrevenant est passible d’une amende fiscale, indépendante des poursuites pénales.

On rappellera également que les inspecteurs du travail peuvent constater des infractions sur
les chantiers plus particulièrement en cas de travail dissimulé ou de non-respect des règles de
sécurité.
Sur ce dernier point il faut rappeler que toute personne compétente doit intervenir en cas de
non-respect des règles de sécurité présentant un danger imminent pour les travailleurs.

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En lien ou non avec le permis de construire, d’autres procédures administratives peuvent être
obligatoires en fonction de la situation du terrain, elles sont pour l’essentiel liées au droit de
l’Environnement.

Après délivrance du PC, il ne faut pas oublier les autres procédures liées au droit de
l’Urbanisme, comme la DOC (déclaration d’ouverture de chantier) ou la DAACT (déclaration
attestant l’achèvement et la conformité des travaux), mais aussi la réception des travaux définie
à l’article 1792-6 du Code Civil.

2 – La responsabilité pénale des acteurs de la construction :

De manière générale, la responsabilité pénale est recherchée en conséquence des infractions


commises et se traduit par les peines prévues par le texte qui les sanctionne.

À la différence de la responsabilité civile vue précédemment qui est l'obligation de répondre du


dommage que l’on a causé à autrui, la responsabilité pénale concerne un trouble à l'ordre
public.

Selon l'article 121 du Nouveau Code Pénal (NCP) : nul n'est responsable pénalement que de
son propre fait. Il existe une exception, ce sont les actes commis par une personne étant placée
sous l'autorité d'une autre, par exemple dans le contexte d’obligations de sécurité des
personnes sur chantier. La personne ayant autorité peut être condamnée pour les actes
commis par la personne placée sous son autorité.

Dans le domaine de la construction, la responsabilité pénale des différents intervenants sur


une opération de construction peut être engagée en cas de méconnaissance ou de non-respect
de la réglementation (incendie, acoustique, accessibilité…) et des règles d’hygiène et de
sécurité. Cela peut concerner toute personne responsable de l’exécution des travaux, maîtres
d’œuvre, entreprises, mais aussi le maître d’ouvrage, qu’il s’agisse d’une personne physique ou
morale.

Toutefois, le juge pénal prend en compte la qualité du prévenu et jugera souvent un


professionnel de la construction plus sévèrement qu’un maître d’ouvrage non sachant.

Attention, le juge peut aller jusqu’à ordonner la destruction d’un ouvrage illégalement construit.

Enfin, il faut rappeler que l’absence d’assurance décennale d’un constructeur professionnel est
sanctionnée pénalement, selon l’article L243-3 code des assurances.

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