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Jeux psychologiques

1 Lorsque je suis en position de Victime, je me plains:


-          « C'est affreux. »
Je gémis, en m'abandonnant au secret plaisir de me plaindre.
-          « Je suis seul au monde. »
Je me rassure aux frais des autres.
-          « Je suis débordée de travail. »
Je fuis mes responsabilités et je justifie mes échecs en
entraînant l'autre avec moi. C'est le jeu favori des mères de
famille qui n'ont pas une minute à elles et cherchent à prouver
qu'elles n'ont pas le temps de faire attention à leurs besoins
propres.
-          « Et pourtant, j'ai tout essayé. »
Je crois que l'essentiel est de se fatiguer, d'être méritant, alors
que l'essentiel est d'atteindre l'objectif.
Voici quelques exemples de situations où l’un des conjoints se
place en situation de victime:
-          « Mon mari décide toujours de ce qui est bon pour
moi. »
La femme s’est infantilisée en choisissant un homme
protecteur, elle lui reproche maintenant ce qu’elle a justement
cherché !
-          « Je suis généreux mais mon épouse est ingrate. »
L’excès des gentillesses du mari fera que sa femme va étouffer
sous sa générosité, et ne pas le payer de retour.
-          « Si elle m’aimait, elle devrait être plus affectueuse,
moins indépendante… »
Un homme qui a des attentes aussi idéalistes finit par devenir
irritable et jaloux, ce qui fait fuir sa compagne.
-          « Mon épouse me critique sans cesse. »
Un homme qui dit cela indique qu’il ne s’autorise pas, lui, à
critiquer les autres.
Adopter la position de Victime entraîne beaucoup de
fatigue et même de maladies. On ressent une incapacité à
être heureux, à recevoir, à coopérer; on se sent seul, séparé
des autres, on a peur des relations; on se sent persécuté,
sacrifié, on a une piètre estime de soi et on ne prend pas sa
vie en main.
2.            Lorsque je suis en position de Sauveteur, j'ai
tendance à dire:
-          « Je me charge de tout ! »
Je joue à l'indispensable dont pourtant on se passerait bien.
-          « J'essaie seulement de t'aider. »
Mais en voulant imposer mon aide, je risque de devenir
Persécuteur.
-          « Laisse-moi le faire à ta place. »
Je sais ce qui est bon pour toi.
Le « jeu » Sauveteur ne doit pas être confondu avec le fait
d’aider l’autre. Quand je suis Sauveteur, je ne respecte pas la
liberté de l’autre. Je pense pour lui, je décide pour lui, j’agis
« pour son bien ! » selon ma propre pensée.
3.            Si je suis dans la position du Persécuteur, je
dis:

-          « Sans toi... »

Sans lui, sans elle, je ferais tant de choses passionnantes.

-          « Maintenant je te tiens. »

Je coince l'autre en oubliant que je vais être coincé à mon tour


et que j'amorce ainsi une guerre sans fin.

-          « Battez-vous ! »

J'attise une querelle entre mon conjoint et ma belle-mère par


exemple, afin de mieux m'en sortir en me mettant au-dessus de
la dispute. Ainsi sa mère s'en va, sans que j'aie eu besoin de
m'en mêler.

Alors que la position de Victime et de Sauveteur sont plus


répandues chez les femmes, celle de Persécuteur est plus
typiquement masculine.
Un exemple
Voici un exemple d'interaction entre un mari et sa femme. 

Paul (Persécuteur) : C'est encore brûlé ce qu'on mange ! 

Virginie (Victime) : Il a fallu que je réponde au téléphone ! 

Paul (Persécuteur) : Ah ! Encore le téléphone, tu es toujours au


téléphone ! 

Virginie (Victime) : Je suis bien obligée de répondre quand il


sonne. 

Paul (Persécuteur) : Et le répondeur il sert à quoi ? Si tu le laissais


faire son travail, tu pourrais faire le tien correctement !

Virginie (Sauveur) : On ne sait jamais ce qui peut arriver. Il faut


que je réponde ... si c'était important ? Si c'était ma mère ou ta mère
... ou je ne sais qui, qui a besoin d'aide. 

Paul (Victime) : Je travaille toute la journée à un poste que je


déteste. 

Virginie (Sauveur) : Oui, tu fais un travail difficile. 

Paul (Victime) : Et je ne peux même pas m'asseoir pour un bon


dîner ! 

Virginie (Sauveur) : Je peux faire autre chose, si tu veux. 

Paul (Persécuteur) : Ah ! non ! Cela va prendre trop temps comme


d'habitude. 

Virginie (Persécuteur) : Si tu te bougeais pour répondre au


téléphone, je ne serais pas obligée d'être au four et au moulin et le
dîner ne serait pas brûlé ! 

Paul (Victime) : En rentrant, j'ai juste besoin de m'asseoir et de me


détendre. Tu ne sais pas ce que c'est ! 
Virginie (Persécuteur) : Bien sur ! Comme si s'occuper des enfants
et de la maison, n'était un travail ! 

Le dialogue peut se poursuivre indéfiniment. Il n'y a pas de solution


parce que chacun endosse son rôle et ce rôle incite l'autre à endosser le
sien. 

Ce jeu est répétitif et épuisant.

 Autre Exemple :

Victime : j'ai vraiment pas de chance, tous les malheurs me tombent


dessus...

Sauveteur : quelle guigne mon pauvre ! mais tu sais que tu peux


compter sur moi . Pour t'en sortir tu devrais...

Persécuteur : tes conseils, tu peux te les garder ; les conseilleurs ne


sont pas les payeurs !

 On distingue différents degrés de jeu:

1er degré : le jeu est acceptable dans le milieu social des joueurs ; il
s'apparente à de la taquinerie, sans conséquence sérieuse.

2ème degré : le jeu suscite des sentiments et des expressions verbales


suffisamment violents pour que les joueurs cherchent à les cacher à
leur environnement. Il s'ensuit du ressentiment qui peut se manifester
par de la bouderie ou des propos dévalorisants, sans toutefois de
dommage permanent.

3ème degré : le jeu s'accompagne de passage à l'acte : lettre de


rupture, bris d'objets, coups physiques pouvant aller, dans les cas
extrêmes jusqu'au tribunal, au meurtre ou au suicide.

Se sortir du triangle dramatique 


Nous avons tous la possibilité de nous retirer du jeu ou mieux de ne jamais y
entrer. 
La réponse la plus simple est celle qui se place sur la non défensive. Il faut
arrêter le jeu, prendre sa distance par rapport à ce qui est dit et surtout prendre
conscience du jeu qui s'installe pour pouvoir le refuser. Car dans un jeu, il faut
des joueurs ! 

Virginie (Persécuteur) : Si tu te bougeais pour répondre au


téléphone, je ne serais pas obligée d'être au four et au moulin et le
dîner ne serait pas brûlé ! 

Paul : Oui, c'est vrai

----

Paul (Victime) : En rentrant, j'ai juste besoin de m'asseoir et de me


détendre. Tu ne sais pas ce que c'est ! 

Virginie : Je suis désolée que tu te sentes fatigué. 


 

Après des réponses non défensives, les arguments de l'autre s'épuiseront. Ce


n'est ni faire des compromis, ni perdre la face, c'est savoir écouter l'autre et
prendre la réalité de l'autre en compte. 

En fait, chaque fois que vous êtes mal à l'aise dans une relation, il y a de forte
chance pour que vous soyez à l'intérieur du triangle en train de tenir un rôle. 

Il faut apprendre à reconnaître le jeu, à en prendre conscience pour en sortir ou


mieux, ne pas y entrer. Mais attention, les autres vont essayer de vous tirer à
l'intérieur du triangle. 

Pour ne pas y entrer ou en sortir, il faut : 

- Être honnête : dire ce que vous pensez sans vous mentir dans les situations
difficiles. 

- Se respecter et respecter les autres : assumer sa responsabilité sans se sentir


coupable, avoir de l'empathie en apprenant à s'aimer. N'être ni effacé, ni
égotiste. 

- Négocier pour pouvoir gérer la complexité des situations : penser groupe ou


couple et non individu émotionnellement trop dépendant. 
Dans un couple, il faut que chacun prenne conscience du rôle qu'il joue, de la
façon dont il est créé. Il faut bannir les fautes et les blâmes, accepter de devenir
responsable de sa propre contribution aux difficultés relationnelles. Les deux
parties doivent comprendre qu'ils ont le choix. Un Persécuteur ne peut pas vous
forcer à être Victime et une Victime ne peut pas vous obliger à devenir
Sauveur... etc.. 

Dans une équipe de travail, il faut s'assurer que l'on n'est pas entré dans le jeu. Si
vous avez des difficultés interpersonnelles, alors vous êtes dans le triangle et
donc dans le déni. Il faut améliorer la cohésion de l'équipe pour la sortir du jeu,
en faire un groupe à traiter dans son ensemble. Il faut replacer les besoins de
l'équipe, ses attentes et ses objectifs. Il ne faut pas entrer dans les détails. 

Quand on sort du triangle, on joue des situations gagnant - gagnant !!!! 

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