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Journal des traducteurs


Translators' Journal

Rapport de stage dans une agence de publicité


Margot Ouimet

La traduction en publicité
Volume 2, Number 2, 2e Trimestre 1957

URI: https://id.erudit.org/iderudit/1061355ar
DOI: https://doi.org/10.7202/1061355ar

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Publisher(s)
Les Presses de l’Université de Montréal

ISSN
0316-3024 (print)
2562-2994 (digital)

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Ouimet, M. (1957). Rapport de stage dans une agence de publicité. Journal des
traducteurs / Translators' Journal, 2(2), 57–59. https://doi.org/10.7202/1061355ar

Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 1957 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit
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caractèl'es
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VIIe et de
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iimprimeur RAPPORT DE STAGE DANS UNE AGENCE
chose qui DE PUBLICITÉ
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ntine '' en Ma.rg ot OUIMET, Montr éal .

.lement as-
.and Haas, (NDLR: L es ét ud ia nts e n tra du c tion d e l'U nive r s ité de Mont r éal so n t
; harmonie a ppelés à fa ir e des s t ages pratiques d a ns diffé r e ntes bra n c h es d e l 'a dmi-
x éléments nis tration et du co mm e rce, afin de les mie ux pré pa r e r à le ur tâc h e .
Grâce à l'esp r it d e co ll a bora tion d e plu s ie urs gra ndes c ompag nies, n os
te auto est é tudia nts s e form e nt a in s i ' su r le terra in " , c e qui le ur perme t d e fa ire
capitonné, le point e ntre la théo rie e t la pratiqu e. U ne fo is le stage termin é, on
llection est le u r d e m a nde un r a pport. Nous a von s pe n sé q u 'il se r a it intéressa n t
"satinée" d 'en publie r u n , qui jus tement traite d e s prob lè m e s d e la trad uct ion en
public ité .)
iclames du
!, que sur
mblieit,tire
e Jl 'est pas Au Québec, pays dont la population est en très grande majorité fran-
ien exister ça ise, le sort de la publicité française est encore pitoyable. De façon gén é-
t le thème rale, on peut dire qu e l'on n'en fait usage qu e lorsque des intér êts com-
sique, nous merciaux immédiats sont en j eu. Comme l'indust rie et le commerce sont en
mélomane maj eure partie contrôlés par des Anglais, la réclame est d'abord con çue et
nol. r édigée en anglais. Ensuite, cette r éclame est tr aduite en français, bien
souvent par des personn es dont la langue maternelle n'est certes pas le
français. Il suffit cl e lire cer tains modes d' emploi sur les j eux d'enfants,
les étiquettes des boîtes de con serves, etc., pour s 'en r endre compte. C'est
par r aison d'économie que les publicitair es de New York, Chicago, Toronto
et même de Montréal ne font pas toujours appel à une per sonn e comp ét en-
te, d'expression fran çaise, pour r édiger ou tout au moins t r aduire leurs
réclames. De sorte qu'au Québec, la publi cité est p r ésentée dans un fran-
çais, où abondent les anglicismes et les formules co ntraires aux lois les p lus
élémentaires de la syntaxe, de la grammaire, vo ire même de l 'esprit de n o-
tre langue.
Il faut cependant reconn aître que l 'on fait de p lu s en plus appel à
des agences, à des maisons de rédaction cle textes publicitaires ou d e tra-
duction, dont Transcrib. Mais là s 'arr êtent les concessions. Les comman-
ditaires accompagnent habi tuellement leurs textes à tradu ir e d'une liste d e
termes anglais dont ils donnent la traduction. Cette dernière est figée, et
doit clone faire partie du texte français, sinon il est r ejeté. Exemples : '' les
petites co-qiies de saveur du café X" ; " le chocolat à saveur plus corsée ",
et gr and' nombre d'antres expr essions dont il faut accepter la trnduction .

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De plus, il faut bi en souvent suivre le texte anglais d'assez près tout habituell
en essayant de donner un e version française satisfaisante, ce qui rend la cours en
tâche du traducteur assez difficile. Combien de fois ce dernier ne se sent- liser darn
il poussé à adapter, même à modifier le texte anglais pour que la réclame soit naître le
efficace auprès d'un groupe ethniquement et linguistiquement distinct. Le vendre u
client n e semble pas comprendre qu'un grand nombre des arguments qui
réussiront à convaincre la clientèle anglaise n'ont aucune valeur pour un Che:
Canadien français. sonne qu
texte dei
Ainsi, on nous r emet un texte composé largement de termes assez pression
courts, d'adjectifs, d'expressions stéréotypées et cela dans une langue tr ès lorsque l
peu grammaticale, très flou e; par surcroît, le texte est accompagné d'une toutefois
illustration. Dans les conditions actuelles, c'est un tour de force que de y rédige
traduire ces réclames. Il ne faut pas oublier qu e le français n'admet pas télévisioli
que l'on fasse abstraction de la syntaxe et de la grammaire. C'est pour- j'ai eu à
quoi, bien souvent, il faut allonger le texte tout en restant dans les limites café, réf:
de l'espace disponible, qui lui, ne saurait changer. Il faut quelquefois la rédac1
conserver un même nombre de lettres pour traduire un titre, un jeu de cessité d
mots, parce que, par économie, le commanditaire veut se servir de la même est certa
disposition typographique qu'en anglais. Toutes ces exigences diminuent de stagei
l 'efficacité d'e l'annonce, et lui donnent un aspect surchargé, voire même vailler p
désagréab'te.
Et que faire de tous ces adjectifs, ces n éologismes tels que "Expora-
ma", " Foodarama", etc. ? Comme le fran çais est beaucoup plus strict,
et n'admet pas aussi facilement les néologismes, Je traducteur qui ne possè-
de pas toujours les connaissances requises en étymologie pour créer un
mot nouveau, se contente d'employer des expressions anglaises qu 'il met
entre guillemets. Une autre difficulté de la traduction commerciale réside
dans l'emploi, en anglais, de termes techniques, d'expressions nouvelles,
pour décrire toutes les innovations, les perfectionnements apportés aux ap-
pareils ménager s. Ainsi, il faut faire attention lorsqu'il s 'agit d'e traduire
une annonce commerciale de réfrigérateurs, où l'on décrit tout le mé-
canisme de réfrigération, ou de poêles électriques où l'on parle de French-
doors et de Decorator's panel. De même, il ne faut pas oublier que cer-
tains mots que l'on rencontre en France sont tabous au Canada, par exem-
ple machine à laver ou simplement ne seraient pas compris du public ca-
nadi en, par exemple ciiisinière électrique. Il arrive enfin que le texte à
traduire est réd igé en un mauvais anglais, qu'il faut pratiquement le ré-
crire pour savoir comment le traduire !
Toutes ces complications pourraient être évitées si l'on voulait bien
admettre la nécessité de rédige1· 1.tne réclame français e ùulépendante du
texte anglais, tout en lui étant parallèle. Aussi longtemps que la situation
r estera ce qu'elle est présentement, le traducteur devra. se contenter de
faire de son mieux, tout en faisant pression auprès des commanditaires
pour obtenir une publicité authentiquement française.
Un stage dans un e agence de traduction commerciale est des plus pro-
fitabl e. Il nous met en contact avec un aspect de la traduction auquel
nous n'avions jamais eu à faire face. De plus, il nous oblige à adopter
une méthod'e de travail qu elque peu différente de cell e qu e nous utilison s

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"
#

lrès tout habituellement. Il serait peut-être profitable de suivre auparavant un


rend la cours en traduction commerciale et même, pour ceux qui veulent se spécia-
: se sent- liser dans ce domaine, des cours d'une école publicitaire, afin de mieux con-
lame soit naître les techniques employées pour attirer le public, pour mieux lui
1tinct. Le vendre un produit.
!lents qui
pour un Chez Transcrib, les conditions de travail sont idéales pour une p er -
sonne qui aime ce genre de traduction. La politique adoptée par ce bureau :
texte demandé le 15, texte remis le 15, fait qu'on y travaille souvent sous
nes assez pression; il est très fatigant de traduire ainsi sans arrêt à journée longue
1 gue très lorsque le travail l'exige. La qualité de la traduction y est assez bonne;
né d'une toutefoi s, là aussi, on doit se plier aux exigences des commanditaires. On
e que de y r édige tous les genres de r éclames, même des textes pour la radio et la
dmet pas télévision, ce qui demande un soin particulier. Ainsi, lors d e mon stage,
est pour- j'ai eu à traduire des text es vantant les mérites de produits les plus divers :
~s limites café, r éfrigérateurs, lait, produits de beauté, etc., et j'ai même eu à faire
1elquefois la r édaction de petits textes pour des compagnies qui comprennent la né-
n jeu de cessité d'un texte conçu spécialement pour le public canadien-français. Il
la même est certainement avantageux pour les élèves en traduction de faire le plus
'iminuen t de stages possible dans les différents domaines où ils se ront appelés à t ra-
ire même vailler plus tard.

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