LA MOBILITÉ

HYDROGÈNE

SESSION 2
Contexte de la mobilité hydrogène

Florence DUFFOUR (IFPEN)

Introduction
L’hydrogène est en mesure de contribuer à la transition énergétique dans le secteur de la mobilité. Il
peut en effet servir de carburant dans les véhicules à hydrogène, en étant utilisé soit dans une pile à
combustible, soit dans un moteur à combustion à hydrogène. Le présent document se propose à la fois
de donner une vue d’ensemble du secteur du transport et de présenter les avantages clés de l’hydrogène
comme carburant au service de la mobilité. En conclusion, nous nous tournerons vers l’avenir, en nous
posant la question de savoir comment l’hydrogène contribuera à la mobilité dans les années à venir.

Comme vous le savez, nos besoins de mobilité ne cessent actuellement de s’accroître : la population
mondiale s’accroît, les zones urbaines s’agrandissent, et la croissance économique augmente dans les
pays en développement. Tous ces facteurs vont conduire à une progression de nos besoins de mobilité
dans les années à venir.

C’est la raison pour laquelle la demande d’énergie devrait enregistrer un boom dans le secteur du
transport.

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Le graphique suivant repose sur les données de l’Agence internationale de l’énergie. Il présente les
prévisions de croissance de la consommation d’énergie dans les transports, notamment pour les
véhicules utilitaires. Vous y voyez les prévisions de la demande énergétique du transport routier

commercial pour les véhicules utilitaires légers, moyens et poids lourds.

Les chiffres montrent que la consommation attribuée aux véhicules utilitaires va continuer à augmenter
régulièrement, pour passer de 15 MB par jour en 2019 à 17 MB par jour en 2030. Cette croissance
globale est due à une forte progression de l’activité, en particulier pour les poids lourds. Vous le savez,
un effort colossal est actuellement entrepris pour améliorer le rendement des véhicules, mais il n’est
pas suffisant pour ralentir l’augmentation de la demande d’énergie.

L’OPEP affirme par ailleurs que le nombre de véhicules utilitaires aura doublé en 2045 par rapport à
2020.

Ces chiffres sont clairs : nous faisons face à un accroissement permanent de la demande d’énergie
dans le transport routier.

Or il se trouve que la majorité de l’énergie absorbée par le secteur du transport vient aujourd’hui des
combustibles fossiles, qui produisent des gaz à effet de serre et d’autres émissions polluantes. En
Europe, 25 % des GES sont ainsi issus du secteur du transport.

25 %
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Dans ce contexte, nous devons trouver davantage de sources d’énergie alternatives pour limiter
l’empreinte écologique du secteur du transport. Il s’agit désormais d’un passage obligé pour toute
évolution future. La législation, en application de l’Accord de Paris conclu il y a quelques années, pousse
dorénavant à réduire un peu plus chaque année les émissions de CO2.

Vous comprenez ici le défi qui nous attend : comment remplir les besoins de mobilité accrue tout en
répondant à la demande croissante de réduction de la pollution et des gaz à effet de serre ?

Eh bien, l’hydrogène peut être un élément clé de la solution... mais de quelle manière ?

Comme vous le savez, par le passé, il y a eu des tentatives pour développer une économie hydrogène.
Pour différentes raisons, elles ont toutes échoué. Mais la situation est complètement différente
aujourd’hui, et ce pour deux raisons.

Premièrement, parce que la lutte contre le changement climatique est devenue urgente. Or la promesse
d’une mobilité propre ne générant pas d’émissions polluantes peut être tenue grâce à l’hydrogène. Celui-
ci est désormais considéré comme un vecteur énergétique essentiel, capable de relever les grands défis
posés par la réduction des émissions.

Deuxièmement, et c’est probablement l’un des facteurs les plus importants, la volonté politique
d’avancer existe désormais.

Bien entendu, l’hydrogène n’est pas la seule solution. D’autres options s’offrent à nous pour s’attaquer
au défi de la décarbonation du transport :

- nous pouvons accélérer l’intégration des biocarburants, du biogaz et des carburants dérivés de
l’hydrogène (à savoir, les e-carburants) dans nos carburants traditionnels ;

- ou, bien sûr, nous pouvons recourir aux solutions de véhicules électriques à batterie, également
appelés VEB.

e-

Les e-carburants et les biocarburants ne sont pas complètement neutres en termes d’émissions de
CO2. Le biogaz est quant à lui un très bon candidat, mais est encore cher et indisponible à grande échelle.
Ce n’est donc pas la solution...

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 e-

La solution des batteries électriques a déjà atteint un stade de développement avancé. On la retrouve
notamment dans les véhicules particuliers. Pour autant, les VEB ne conviennent pas à toutes les
circonstances : les batteries ne sont pas adaptées aux applications exigeant de lourdes charges ou un
déplacement à longue distance. Au-delà d’un seuil donné, le bloc-batteries atteint un volume et un poids
inacceptables, en plus de devenir financièrement inaccessible.

Si aujourd’hui, dans le segment des véhicules particuliers, l’électricité est une solution déjà répandue, la
tendance est moins évidente dans celui des utilitaires légers à lourds, voire dans le transport hors-route.

Pour certaines applications, en revanche, les solutions à hydrogène se présentent comme un choix idéal,
car elles allient la compacité à la légèreté. Ce peut être une bonne solution dans le segment des poids
lourds, où la charge utile est un paramètre majeur. La rapidité de ravitaillement procurée par la solution
hydrogène est également un avantage de taille, notamment dans le transport commercial.

Autre avantage : le coût de stockage. Le stockage de l’hydrogène est moins cher que celui de batteries.
Pourquoi ? En raison du faible coût des matériaux composant les réservoirs d’hydrogène. L’hydrogène
est par conséquent une solution offrant un bon compromis entre densité de stockage, autonomie et
coût d’investissement.

D’autres avantages seront évoqués dans les prochaines vidéos.

Néanmoins, et pour être totalement honnête, non seulement le coût de l’hydrogène est actuellement
quatre fois supérieur à celui de l’électricité, mais nous ne disposons pas encore d’un réseau de
distribution de l’hydrogène... donc si, il reste des problèmes sur lesquels il faut travailler.

= 4x

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Pour ce qui est de la mobilité, l’hydrogène peut servir à alimenter une pile à combustible, ou être
directement brûlé dans un moteur thermique.

La pile à combustible est aujourd’hui la solution la plus connue, mais nous constatons depuis peu une
tendance au développement des moteurs thermiques à hydrogène. Dans ce module, vous allez
découvrir les deux technologies, et plus précisément, comment elles fonctionnent, et quels en sont les
avantages et les inconvénients respectifs.

À l’heure qu’il est, il n’y a pas véritablement de gagnant dans le match opposant la pile à combustible à
hydrogène aux moteurs à combustion à hydrogène. Les deux technologies présentant chacune des
contraintes, le choix dépend du cas d’usage.

Qu’il s’agisse des piles à combustible ou des moteurs thermiques, le risque n’est pas négligeable, et
dépend fortement de la disponibilité et du coût de l’hydrogène.

Chez IFPEN, nous pensons qu’il n’y aura pas de solution unique. C’est pourquoi, activement impliqués
dans la mobilité hydrogène, nous développons simultanément des solutions à pile à combustible et à
moteur thermique.

EN RÉSUMÉ
o Les besoins de mobilité ne vont cesser de s’accroître dans les prochaines
années. Sachant que le secteur du transport dépend pour beaucoup des
combustibles fossiles, nous devons trouver davantage de sources
d’énergie alternatives pour en limiter l’empreinte écologique.

o L’hydrogène est considéré comme un vecteur énergétique essentiel,

capable de relever les défis associés à la réduction des émissions de GES.

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 Il possède de nombreux avantages qui en font une solution envisageable,
notamment pour les applications lourdes et le transport hors-route.

o Actuellement, deux voies sont explorées : les piles à combustible, et les

moteurs thermiques à hydrogène.

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