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L’école classique :

Pour qu’on puisse comprendre l’apport des classiques à la naissance de

l’économie politique en tant que science, on doit saisir le contexte historique de

cette pensée classique, du point de vue des faits économiques, et du point de vue

de la pensée en général.

Du point de vue des faits économiques, il s’agit de la phase de développement

du capitalisme industriel, avec ses manifestations sur l’agriculture.

Du point de vue de la pensée sociale en générale, on peut dire que la situation

se caractérise, au cours de la phase de la construction théorique de l’école

classique par les traits suivants :

1- Le triomphe de la vision scientifique des choses qui remplace, sous

l’influence des changements économiques et sociaux, la vision théologique ;

2- La prédominance de l’ambiance intellectuelle où se forment les sciences

sociales et surtout la théorie politique et la théorie économique ;

3- La destruction de la base intellectuelle et morale de l’image de la société

ancienne ;

4- La situation se caractérise finalement par l’essor de l’individualisme en tant

que philosophie qui s’intéresse à l’individu (et principalement à l’individu qui réussit).

L’image de l’individu qui réussit se trouve matérialisée, à cette époque, dans

l’homme d’affaire, le capitaliste. L’individualisme analyse ensuite la nature humaine

et trouve sa racine dans l’égoïsme et l’intérêt personnel. Il s’agit là de l’aspect

utilitaire de la philosophie individualiste.

Dans ce contexte historique, les classiques mettent de l’ordre dans l’état de la

recherche économique. L’objet de la nouvelle science se rapporte, pour eux au

processus économique : Les phénomènes relatifs à la production, à l’échange et à

la répartition du produit social. Cette répartition se détermine par les conditions de la

production.

Dans le domaine de la production, il faut chercher la source de la richesse de

la nation, richesse qu’il faut accroître, et chercher aussi la source et la mesure de la


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valeur à partir du travail. D’où l’étude du rôle du travail, de la division du travail et de

son effet sur la productivité du travail, du rôle du capital et du rôle de propriété

foncière.

Ces phénomènes économiques étudiés par les classiques sont régit selon eux

par des lois objectives. A ce propos, ils sont influencés par les deux idées qui

caractérisent la pensée sociale du 18e siècle : l’idée de l’ordre naturel et la vision

matérialiste de l’univers.

Ces phénomènes économiques se rapportent, sous l’influence de la

philosophie individualiste, à des individus du type « homo oeconomicus ». Cet

homme économique exprime, pour eux la nature humaine dans son aspect relatif à

l’activité économique. Il se caractérise par la recherche de son intérêt personnel

pour la réalisation du maximum de jouissance avec le minimum de peine.

Ces individus réalisent, dans la recherche de leur intérêt personnel qui

représente la force motrice de l’activité économique, l’intérêt social, à travers ce que

A Smith appelle « la main invisible » qui n’est effectivement, que les forces

spontanées du marché.

A cet égard, il faut exclure Ricardo dont l’analyse se fonde sur la contradiction

et non par l’harmonie entre les classes sociales.

Dans leur analyse des phénomènes économique, les classiques visent à

découvrir les lois objectives qui les régissent. Dans cette analyse, ils concentrent

leur attention sur l’aspect quantitatif des phénomènes, utilisant en général la

méthode d’abstraction ayant une nature inductive – déductive. Dans ce cadre, il

importe cependant de faire la distinction entre A Smith et D Ricardo.

Smith utilise la méthode inductive : parvenir à des vérités simples par la

généralisation qui amène à la synthèse, s’adresser ensuite aux événement réels de

l’histoire, à des phases différentes, et les confronter aux idées dégagées, pour en

tirer la preuve directe ou indirecte.

Quant à Ricardo, il fait abstraction de tous les éléments secondaires qui


peuvent détourner l’esprit de ce qu’il y a d’essentiel dans le phénomène, en vue

d’aboutir aux idées principales. Il utilise donc la déduction en tant que méthode

d’inférence.

Ainsi se dessinent, grâce aux efforts analytiques des classiques, les traits de

l’économie politique en tant que science. L’apport des classiques relatif à la

délimitation de son objet et l’élaboration de ses méthodes représente un grands

acquis pour la science qui nous intéresse, car il signifie sa naissance. Mais la

conception des classiques de l’objet de l’économie politique ignore le mouvement

historique des phénomènes économiques, leur mouvement à travers les

contradictions qui se reflètent dans la pensée économique postérieure aux

classiques. Car leur pensée ne tarde pas à devenir objet d’étude critiques et de

contreverses. Ce qui annonce le développement de l’économie politique en tant que

science

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