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UE 4-06 S3

I- Introduction :
Le sommeil est un besoin vital, élément incontournable des 14 besoins fondamentaux de
Virginia Henderson. Preuve de l’importance de ce besoin, on recense en France 45 centres
du sommeil référencés en CHU, CHG et structures privées dont 3 dans la couronne
Lyonnaise (Croix rousse, HFME et Clinique Lyon Lumière). Les troubles de sommeil
persistants peuvent être responsable du développement de nombreuses pathologies comme
des complications cardiovasculaires, psychiatriques, neurologiques, respiratoires. De plus il
en découle des comportements néfastes pour la santé.
Les apprentis du centre Interfora, travaillant en posté, sont soumis à des horaires de
sommeil particuliers : alternance travail de nuit travail de jour et période d’école où la
concentration est nécessaire.
En lien avec Monsieur Perret, responsable formateur de la classe que nous sensibilisons,
nous avons choisi de mettre en exergue le sommeil parmi les 3 thèmes que nous avions
dégagés. Au cours de nos recherches, il s’est avéré que les problèmes d’alimentation et
d’addiction au tabac découlaient du manque de sommeil, particulièrement dans ce type de
population.

II- Le sommeil
Le rythme circadien, sorte d’horloge biologique endogène, permet l’homéostasie, l’accord
entre les différents appareils.
Tous les êtres vivants sont soumis à des rythmes biologiques qui se répètent à intervalles
réguliers dans le temps. Ce rythme est dit circadien quand sa période est d’environ 24
heures. Chez l'homme, l'alternance veille/sommeil obéit à ce rythme. Ce cycle est contrôlé
par l’hypothalamus qui va également influer sur les cycles thermiques du corps et la
sécrétion d’hormones, notamment l’insuline qui régule le taux de sucre dans le sang. C’est
en partie pour cette raison que toute altération de ce cycle peut avoir un impact négatif sur le
corps. Ce rythme est aussi influencé par des éléments extérieurs comme la lumière du jour :
lorsque l’obscurité se fait sentir, la mélatonine est produite de manière croissante et, par une
cascade de réactions, la température du corps baisse et le corps se met en veille.
L’Homme étant diurne, cherche en permanence à revenir à ce rythme de base. Lors du
travail de nuit la qualité et la quantité de sommeil sont alors considérablement altérés et les
conséquences néfastes.
Ces rouages bien huilés peuvent pourtant être désorganisés : une alimentation riche au
dîner, un manque d’activités physiques, l’exposition à la lumière bleue des écrans sont
autant de causes de troubles du sommeil.
Le sommeil correspond à une baisse de l'état de conscience qui sépare deux périodes
d'éveil. Il est caractérisé par une perte de la vigilance, une diminution du tonus musculaire et
une conservation partielle de la perception sensitive.
Une nuit de sommeil est constituée de 4-5 cycles qui se succèdent les uns aux autres.
Chacun d’entre eux dure environ 90min et notre sommeil est ainsi découpé en différentes
phases.
La première phase correspond au sommeil léger (l’endormissement). Le cerveau sécrète
une hormone, la sérotonine (donnant la mélatonine) entrainant de la somnolence, des
bâillements et des picotements des yeux. Cette phase est très courte (5 à 10min). Le tonus
musculaire est diminué mais encore partiellement présent, pouvant expliquer les épisodes
de petits spasmes brusques. Pendant cette période le pouls et la respiration se ralentissent
et deviennent très réguliers et la température corporelle diminue.
La deuxième phase correspond au sommeil lent profond. Cette période est beaucoup plus
longue, c’est une étape transitoire où l’activité cérébrale se réduit. On observe une
diminution des sensations, néanmoins un bruit léger reste susceptible de provoquer le réveil.
Le sommeil s’installe durant cette période.
Une fois le sommeil lent profond installé, vient la phase du sommeil profond, il est dit
« réparateur ». Les muscles sont totalement relâchés, la température est basse et la
respiration est très lente et régulière. C’est à ce moment qu’à lieu la production d’hormones
de croissance d’où l’importance du sommeil chez les enfants. De plus c’est dans cette
période que peuvent survenir des troubles du sommeil comme le somnambulisme.
Enfin la dernière phase correspond au sommeil paradoxal. Le pouls et la respiration sont
irréguliers. Les muscles sont totalement relâchés mais l’activité cérébrale est très intense.
Sous les paupières, les yeux sont animés de mouvements très rapides. C’est une période
propice aux rêves.
Le sommeil joue un rôle important. Il permet de régénérer les cellules musculaires du corps,
de produire des hormones de croissance, de stimuler le système immunitaire, de maintenir
l’état de vigilance lorsque nous sommes éveillés afin d’éviter les états de somnolence. Il
permet aussi d’optimiser la faculté à apprendre et à mémoriser.
La durée du sommeil est variable d’une personne à l’autre, elle est d’environ 7 heures par
nuit.Le sommeil varie également au cours de la vie : la première et deuxième phase est plus
profonde jusqu’ à l'âge de 20 ans environ. A mesure que l'on vieillit, celles-ci deviennent
minoritaire expliquant l'augmentation des troubles du sommeil avec l'avancée en âge.
Parallèlement, le sommeil paradoxal est plus long dans les premières années de vie.
Le manque de sommeil peut avoir des conséquences à court et long terme.
A court terme, il peut entrainer des somnolences diurne avec une augmentation du temps
de réactionconduisant à des risques d’accidents, des troubles de l’attention, de la mémoire
et de l’humeur avec une irritabilité associés à un retard scolaire, une diminution de l’efficacité
au travail.
Enfin a plus long terme, il peut provoquer une interruption de croissance, un affaiblissement
du système immunitaire, un risque d’apparition de diabète de type 2. Ainsi, une
hypercholestérolémie, un diabète tardif, des reflux gastro-œsophagiens et même des
troubles cardiaques peuvent occurrer à long terme.
La perturbation du sommeil peut aussi être responsable de problèmes digestifs : les organes
sont programmés pour fonctionner pleinement la journée et être au repos la nuit. La
digestion sera donc ralentie la nuit. Par ailleurs, le manque de sommeil provoque des pics
d’augmentation de cortisol, une hormone responsable, entre autres choses, de prises de
poids.

III- Pré-requis des apprentis du Centre Interfora


Le jeudi 29 novembre, nous sommes allés à la rencontre des apprentis du centre
Interfora. Nous leur avons distribué un questionnaire comportant différentes questions à
propos de leurs connaissances sur le sommeil et leurs propres habitudes de sommeil.
Il en ressort que 50% d’entre eux ont déjà eu une intervention sur le sommeil et que
l’ensemble d’entre eux savent que le corps a besoin d’environ 8h de sommeil pour
fonctionner correctement. Globalement, les apprentis ne considèrent pas connaître de
pathologies du sommeil mais 44,4% de ceux-ci évoquent l’apnée du sommeil, l’insomnie, la
narcolepsie, les ronflements ou la paralysie du sommeil.
De même, nous avons appris qu’en moyenne, les apprentis dorment 5 à 7h par jour.
Cependant, certains d’entre eux peuvent dormir jusqu’à 11h d’affilée en période de repos (au
travail) ou en weekend (période d’école).
95% des apprentis se couchent entre 00h et 1h du matin en période d’école et à 6h30/7h en
période de travail de nuit. Leur endormissement peut être considéré comme facile puisque la
moyenne du temps d’endormissement est de 30min, certains se couchant 10 min avant de
s’endormir, d’autres 45 min à 1h.
Concernant les effets de la fatigue, 72% d’entre eux remarquent une baisse de
concentration, 61% des somnolences, 50% un épuisement physique et 72% un changement
d’humeur avec irritabilité, colère.
Néanmoins, malgré les somnolences en journée, ils ne sont que 33,3 % à prendre un petit
temps de pause avec en cause, le manque de temps et le désir de s’endormir rapidement le
soir.
L’utilisation de substances pour lutter contre le sommeil en journée est très
plébiscitée au sein de la classe : 55,6% des apprentis disent avoir recours à la caféine, aux
cigarettes, à de petits encas ou encore à des compléments vitaminés.
A l’inverse, aucun d’entre eux n’a eu recours à un moyen médicamenteux ou non pour
trouver le sommeil. [Édit. : l’un d’entre eux a noté avoir essayé les « vitamines » pour dormir,
nous nous interrogeons sur la compréhension de la question, celle-ci étant située juste
dessous celle concernant les stimulants, et récusons cette réponse dans le cadre de notre
enquête]
En ce qui concerne la qualité de leur sommeil, 38,9% des apprentis considèrent leur
sommeil comme normal tandis que pour 32,3%, le sommeil est segmenté ; pour 22% il est
profond ; pour 27% il est léger et agité. (Les réponses étant multiples, certaines personnes
ont coché plusieurs cases).
Les questions concernant la logistique autour du sommeil révèlent qu’ils sont 77,8% à
utiliser les écrans avant de dormir, que 88,9% dort dans le noir total. Cependant, lorsque
nous abordons les facteurs réduisant le sommeil, 45% des apprentis disent être gênés par la
lumière. Le bruit, les enfants, le stress et les changements d’horaires fréquents sont d’autres
causes évoquées en majorité.
Les apprentis ont majoritairement fait ressortir que lors d’un travail posté de nuit, les
difficultés rencontrées par les étudiants concernent la vie sociale (43,75%), la vie familiale
(31,25%), les temps de repas (50%), la quête d’un rythme de semaine classique pour
l’ensemble d’entre eux (75%).
L’étude des réponses au questionnaire de pré-requis a finalement révélé que les
apprentis souffrent régulièrement d’un manque de sommeil qui affecte aussi bien leur
concentration que leur humeur. Néanmoins, ils sont peu nombreux à s’autoriser un temps de
repos au cours de la journée, arguant un manque de temps et préférant recourir à différents
excitants comme le café ou la cigarette.
L’endormissement n’est pas un problème pour ce groupe : la plupart s’écroule de
fatigue en quelques minutes. La qualité du sommeil est pourtant altérée : la moitié d’entre
eux dort mal, d’un sommeil agité, léger ou segmenté. En cause, le bruit, la lumière, le
changement de rythme fréquent et la famille.
Enfin, l’un des problèmes majeurs rencontré par les étudiants concerne la conciliation
entre leur vie sociale et familiale et leur vie scolaire ou de travail dont les horaires varient
souvent. Le rythme social n’est pas chose facile à entretenir pour eux en raison des causes
citées liées au travail posté puisque les horaires changent constamment. Il leur est donc
impossible d’entretenir des interactions régulières avec autrui en dehors des temps de poste
et des périodes de cours au centre Interfora. Les heures de repas, les temps en famille, les
temps entre amis, impactent principalement le plan relationnel et donc l’aspect psychosocial
chez ce groupe de personnes ayant pour conséquences des difficultés autour du sommeil.
Parmi ces problèmes, nous notons aussi un dérèglement de l’alimentation qui pourrait à son
tour impacter le sommeil.
Finalement, les apprentis sont globalement bien informés sur les informations de
base à propos du sommeil mais se sont montrés très curieux, à l’oral, à propos des
aménagements possibles des temps de sommeil, de l’importance des siestes et de leurs
effets bénéfiques, des différentes pathologies, lors de la distribution des questionnaires

IV- Objectifs de l’action d’éducation


L’objectif global de notre action d’éducation est de sensibiliser les apprentis du
centre Interfora sur le fonctionnement du sommeil et leur apporter des solutions pour
gérer leur rythme de vie.
Pour atteindre cet objectif global, nous avons établi plusieurs étapes (ou objectifs
spécifiques) présentés ci-dessous :

Objectifs spécifiques Objectifs organisationnels Outils employés


Informer les apprentis sur la Via un apport théorique, nous Possibilité de réaliser l’atelier
physiologie du sommeil détaillerons les différentes grâce à un support
étapes du sommeil, les effets informatique de type
bénéfiques et néfastes d’une « Powerpoint® ».
carence en sommeil, ainsi que Mise à disposition d’une salle
les conséquences de certaines avec ordinateur et
habitudes quotidiennes vidéoprojecteur.
(cigarettes, caféine, Aucun budget nécessaire
alimentation)
Sensibiliser les apprentis sur Nous allons leur proposer des Mise à disposition d’une salle
les paramètres favorisant la « astuces » pour favoriser leur Interaction entre les apprentis
qualité du sommeil sommeil (réduction du bruit, de et nous-mêmes.
la lumière, de la fatigue) Aucun matériel à prévoir
(powerpoint ?)
Aucun budget nécessaire
Proposer des alternatives au Nous allons leur dispenser une Mise à disposition d’une salle
repos pendant les temps de « initiation à la sophrologie », avec des chaises pour réaliser
travail afin de favoriser la avec des exercices axés autour une séance de sophrologie. (et
récupération sur de courtes de la respiration permettant de des volets afin d’obturer les
périodes. redynamiser le corps et l’esprit. fenêtre, ambiance tamisée ?)
Aucun budget nécessaire

Chaque activité sera mesurable par un « questionnaire de fin de session » afin de vérifier la
pertinence, la cohérence et la compréhension de notre intervention auprès des apprentis.
Sources :

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/sommeil
http://benjamin.dautrif.free.fr/IMG/pdf/
sommeil_physiologie_et_hygiene_IFSI_2014_Mode_de_compatibilite_.pdf

A Garder pour S4
Au niveau des objectifs opérationnels, l’action se scindera en trois parts :
- deux étudiants seront en charge d’informer et de rappeler les connaissances
multiples auprès d’un tiers du groupe d’apprentis, à l’aide de quizz ? d’un diaporama ?
- deux étudiants se chargeront de communiquer à un autre tiers des apprentis les
astuces et solutions possibles ?
- un étudiant mettra en place l’action de sophrologie, après avoir recouru aux
connaissances de Mme BARROS pour le dernier tiers des apprentis, dans une salle séparée
des autres.

Chaque atelier durera une trentaine de minutes afin que l’action de sensibilisation ne
dépasse pas l’heure et demi qui nous a été attribuée et que les apprentis ne décrochent pas.
Le temps restant sera utilisé en cas de « retard » sur les ateliers mais aussi afin de distribuer
un nouveau questionnaire/ un quizz/ des questions-réponses à mains levées (???) pour
évaluer notre action et éventuellement répondre à de nouvelles questions.
En 1h30, les apprentis passeront 30 minutes dans chaque atelier, divisés en 3 groupes
différents.
En ce qui concerne le budget, il est, pour le moment, nul.

Notre action nécessite deux salles, de préférence proches, la deuxième n’est pas
nécessairement de grande taille (sophrologie). Un vidéoprojecteur sera peut être nécessaire
pour l’apport théorique et M. Perret ne voit pas d’inconvénient à en mettre un à disposition.

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