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Module de Biochimie
Notions Générales
Hormones thyroïdiennes
Enseignante : Dr L. RABAHI
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Plan
Introduction
I- La glande thyroïde.
I-1-Embryologie thyroïdienne.
I-2- Anatomie de la glande thyroïde.
I-3- Histologie de la glande thyroïde.
II- Etapes de synthèse des hormones thyroïdiennes.
III- Transport et métabolisme des hormones thyroidiennes.
IV- Mode d’action et effets biologiques des hormones thyroïdiennes.
V- Régulation de la fonction thyroïdienne.
VI- Exploration biochimique de la fonction thyroïdienne.
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Introduction
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Bases structurales et fonctionnelles
I- La glande thyroïde.
I- 1-Embryologie thyroïdienne.
I-3-Histologie de la thyroïde.
I-1-Embryologie thyroïdienne.
1-1-L’ébauche médiane.
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Développement embryologique
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I-3- Histologie de la glande thyroïde.
Elle est organisée en follicules (ou vésicules) d’un diamètre moyen de l’ordre de 200
micromètres.
Le follicule est l’unité de base anatomique et fonctionnelle.
Un follicule est constitué par un épithélium de cellules folliculaires appelées thyréocytes,
représentant plus de 99% des cellules de la glande.
Les thyréocytes délimitent une cavité (l’espace folliculaire) contenant la substance
colloïde.
Dans cette lumière se trouve la thyréoglobuline.
Les thyréocytes ont un rôle unique : celui de la synthèse des hormones thyroïdiennes.
Les thyréocytes sont des cellules bipolaires (02 pôles) :
Pôle basolatéral.
Pôle apical
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Fig 2a : Schéma illustrant l’histologie de la glande thyroïde.
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La thyroïde comporte par ailleurs des cellules claires ou parafolliculaires ou Cellules C
responsables de la synthèse de calcitonine (ou thyrocalcitonine), représentent moins de 1%
du parenchyme thyroïdien.
La calcitonine :
Est une hormone peptidique (32 AA), sécrétée par la thyroïde en réponse à une
hypercalcémie, elle n’est pas régulée par la TSH.
Intervient dans la régulation du métabolisme phospho-calcique.
La calcitonine est l’antagoniste de la parathormone en ce qui concerne la calcémie :
Hypocalcémiante.
Hypophosphorémiante.
La calcitonine permet le diagnostic et le suivi des cancers médullaires de la thyroïde.
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Bases structurales et fonctionnelles
4- Stockage : L'ensemble thyroglobuline avec ses molécules T3, T4, MIT et DIT, est stocké
dans la colloïde.
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II-1- Les hormones thyroïdiennes.
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Fig 3 : Structure des hormones thyroïdiennes.
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Fig 4a : Synthèse des hormones thyroïdiennes.
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II-2-Biosynthèse des hormones thyroïdiennes.
Exogène.
Les entrées de l’iode se font surtout par voie digestive (apport alimentaire en iode).
Les besoins sont de 100 à 150 µg /jour et jusqu’à 200 µg /jour lors de la grossesse et
de l’allaitement.
C’est un oligoélément fourni par notre alimentation par les poissons et les crustacés.
L’iode alimentaire est réduit en iodures dans l’estomac.
L’iode est absorbé sous forme d’iodures I- par l’intestin grêle.
Les iodures sont captés par les thyréocytes grâce à un transport actif au niveau des
membranes basolatérales.
L’excès d’iode absorbé est éliminé dans les urines.
Endogène.
Par désiodation des hormones thyroïdiennes
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Les ions iodures ne peuvent plus sortir de la cellule car la pompe ne fonctionne que
dans une direction.
Ce mécanisme est saturable puisqu’en présence d’une surcharge iodée, un trouble de
l’organification de l’iodure décrit par Wolff et Chaikoff entraine l’accumulation d’iode
non organifié qui réduit l’influx d’iodure.
La captation d’iodure est stimulée par la TSH et inhibée par le brome, le thiocyanate
(SCN-) et le perchlorate (Cl O4-).
Les ions iodures quittent les cellules épithéliales par des canaux au pôle apical
(implication de la pendrine), par un mécanisme passif et pénètrent dans la substance
colloïde où ils sont oxydés grâce à une peroxydase située sur la membrane.
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2-Organification de l’iode.
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Dans la lumière folliculaire, s’effectue une iodation des résidus de tyrosine de la
thyroglobuline, (les atomes d’iode sont fixés sur le noyau aromatique de la tyrosine, sans
apport d’énergie).
L’iodation des résidus tyrosyl se fait par la même enzyme TPO en même temps que
l’oxydation des iodures.
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Fig 7 : Système générateur d’H2O2.
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4- Stockage : L'ensemble thyroglobuline avec ses molécules T3, T4, MIT et DIT, est stocké
dans la colloïde.
Les HT néo synthétisées sont mises en réserves dans la lumière folliculaire (colloïde)
toujours unies a la thyroglobuline.
La thyroïde contient une réserve d’hormones thyroïdiennes pour environ 2 mois pour pallier
aux variations des apports.
Fig 8 : Mise en réserve des HT néosynthétisées dans la lumière du follicule unies à la Tg.
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5- Libération des hormones thyroïdiennes après endocytose et protéolyse de la
thyroglobuline.
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La thyroïde synthétise nettement plus de T4 que de T3, le rapport des concentrations
plasmatiques est d’environ 20 pour 1.
T4 : hormone majoritaire (≈80 % de la production hormonale thyroïdienne).
La plus grande partie de la T3 est produite par désiodation de la T4 dans les tissus
périphériques par une 5’ désiodase.
L’activité biologique de la T3 est essentiellement supérieure, car elle peut traverser plus
facilement la membrane cellulaire à cause du quatrième atome d’iode manquant.
Une petite fraction des hormones thyroïdiennes est libérée sous forme de 3-3’-
5’iodothyronine appelée rT3 (T3 réverse) biologiquement inactive, par désiodation de la T4
en C-5 au lieu de C-5’.
Cette étape de libération des hormones thyroïdiennes est contrôlée par la TSH et bloquée
par les antithyroïdiens de synthèse et par les sels de lithium.
Désiodation in situ des iodotyrosines dans la cellule folliculaire par action de l’iodotyrosine
deshalogénase :
l’iode ainsi produit est récupéré et recyclé par la cellule.
La tyrosine qui regagne les capillaires et retombe dans le pool des acides aminés.
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III- Transport et métabolisme des hormones thyroidiennes.
Les hormones thyroidiennes sont liées à des protéines de transport synthétisées par le foie.
Seulement 0,03 % de la T4 totale (t T4) et 0,3 % de la T3 totale (t T3) plasmatique circulent
sous forme libre ou non liée.
Chez un sujet euthyroidien ,seulement 0,03 % de la T4 est libre, le reste est lié :
75-80 % à la Thyroxin-Binding- Globulin (TBG).
15-20 % à la préalbumine ou transthyrétine (TTR).
5-10 % à l’albumine.
De même , seulement 0,3 % de la T3 est libre , le reste est lié :
75-80 % à la Thyroxin-Binding- Globulin (TBG).
< 10 % à la préalbumine ou transthyrétine (TTR).
environ 10 % à l’albumine.
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La T3 est 10 fois plus active que la T4 et se lie plus facilement aux récepteurs.
La demi vie de la T4 est de 6 à 7 jours,celle de la T3 est de 24 heures.
La totalité de la T4 circulante provient de la production thyroidienne.
La forme biologiquement active de ces hormones est la T3 sécrétée en faible quantité (20
%) par la thyroide, si bien que sa production provient surtout de la désiodation de la T4 au
niveau des tissus périphériques ( foie, rein, muscle, cerveau…).
Une translocation de ces hormones vers le milieu intracellulaire est necessaire.
Ainsi le transfert transmembranaire est essentiellement assuré par divers transporteurs
membranaires :
MCT8 (Monocarboxylate Transporter 8) :
est une protéine à 12 domaines transmembranaires exprimée dans le cœur, le foie ,
le placenta et au niveau des structures fines cérébrales (cellules gliales et
neurones).
Possède un rôle majeur dans le développement cérébral.
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III-3-Métabolisme des hormones thyroidiennes.
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La 5’ désiodase transforme la 3,5,3’,5’ –tétraiodothyronine (thyroxine, T4) en 3,5,3’
triiodothyronine (T3, hormone active) dans les cellules.
L’action des hormones thyroidiennes s’achèvent avec leur dégradation ou avec leur
excrétion.
Souvent le catabolisme commence avec l’ablation de l’iode par l’intermédiaire d’une
désiodase en premier lieu dans le foie et les reins.
La tri-iodothyronine et la thyroxine peuvent être excrétées sans désiodation préalable ,
avant tout par la bile (après conjugaison par l’acide glucuronique ou un sulfate dans le
foie).
D’autres processus de désamination, décarboxylation et clivage du pont éther contribuent
aussi à leur catabolisme.
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Réaction de transamination et de décarboxylation en acides triiodoacétique (Triac) et
tétraiodoacétique (Tétrac) qui sont ensuite désiodés ; l’iode est éliminé dans les urines ou
repris par la thyroide.
Certains dérivés cataboliques comme les acides tétraiodoacétique (Tétrac) et
triiodoacétique (Triac) sont réputés avoir un effet lipolytique, et développer un freinage
hypophysaire de la TSH (utilisation pharmacologique).
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Effets non génomiques.
Les hormones thyroïdiennes ont aussi des effets non génomiques rapides et
complémentaires des précédents.
Indépendamment de la transcription sur les récepteurs nucléaires, les hormones
thyroïdiennes ou leurs dérivés métaboliques apparaissent responsables d’activations
cytoplasmiques ou mitochondriales.
Des isoformes tronquées du récepteur alpha aux hormones thyroïdiennes ont été
identifiées dans la mitochondrie et sont susceptibles d’induire par liaison à l’ADN
mitochondrial l’expression de protéines impliquées dans la chaine respiratoire
mitochondriale.
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IV-2-Effets biologiques des hormones thyroïdiennes.
1- Croissance et développement.
Leur rôle sur le développement du cerveau est confirmé.
Une perturbation pendant la phase embryonnaire peut entrainer un retard mental
irréversible.
2- Effets métaboliques.
Les hormones thyroïdiennes augmentent la consommation d’O2 dans tous les tissus
métaboliquement actifs et développent ainsi une action calorigénique.
Les hormones thyroïdiennes augmentent le métabolisme de base et la production de
chaleur.
Les hormones thyroïdiennes sont des découplant de la chaine respiratoire
mitochondriale, ce qui entraine une activation des oxydations respiratoires, sans
synthèse supplémentaire d’ATP, mais avec production accrue de chaleur.
Cette activation des oxydations cellulaires entraine l’activation des voies métaboliques
énergétiques : glycolyse et lipolyse.
Métabolisme lipidique :
Effet lipolytique :
la lipolyse entraine une augmentation des acides gras libres.
Diminution du LDL-cholestérol et du cholestérol total par augmentation de leur
dégradation.
Métabolisme glucidique :
Rôle hyperglycémiant par augmentation de l’absorption intestinale des glucides, et par
stimulation de la néoglucogenèse et la glycogénolyse.
Métabolisme protidique :
On observe à la fois une stimulation de la synthèse et du catabolisme des protéines.
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Hydrominéral : Augmente la filtration glomérulaire et le débit sanguin rénal.
3- Effets tissulaires.
Effet osseux :
Les hormones thyroïdiennes favorisent la croissance osseuse, en potentialisant les
effets de l’hormone de croissance.
Augmentent le remodelage osseux.
Effets digestifs : activent le transit, et assurent une grande motilité du tube digestif.
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Fig 11 : Schéma illustrant les effets biologiques des hormones thyroïdiennes.
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Elle comporte deux sous unités alpha et bêta, la sous unité alpha étant identique à celles des
FSH, LH et HCG (hormones de stimulation folliculaire, lutéinisante et chorionique gonadotrophique
respectivement), et la bêta est spécifique.
La sécrétion de TSH est stimulée par la TRH (Thyrotropin Releasing Hormone) ou
thyréolibérine qui est un tripeptide synthétisée par l’hypothalamus.
La TRH stimule la production de TSH qui stimule à son tour la libération d’hormones
thyroïdiennes (HT).
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Fig 12 : Schémas illustrant la régulation au niveau de l’axe hypothalamo-hypophysaire.
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Les hormones thyroïdiennes.
Elles exercent un rétrocontrôle négatif sur leur propre production en inhibant la sécrétion
de TRH et de TSH :
L’augmentation de la concentration en HT dans le sang inhibe à la fois la synthèse de la TRH
et de la TSH, menant à l’arrêt de la sécrétion de T4, T3.
Lorsque la concentration en HT diminue, le signal de rétrocontrôle négatif s’affaiblit et la
sécrétion de TRH augmente.
Fig 13 : Schéma illustrant le rétrocontrôle négatif exercé par les hormones thyroïdiennes.
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La sensibilité à l’effet de la TSH est inversement proportionnelle à la quantité d’iode
présente dans la thyroïde.
Retenir que :
Entre 99,5 et 99,9 % des hormones thyroïdiennes circulent dans le sang liées à des
protéines vectrices.
L’essentiel (80 %) de la T3 provient d’une conversion périphérique cellulaire de T4 en T3.
Ce sont les fractions libres qui agissent au niveau cellulaire.
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VI- Exploration biologique de la fonction thyroïdienne.
Intervient en complément de l’examen clinique ; elle permet :
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1-Dosage de la TSH.
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Au cours de la grossesse
4- Autres paramètres
o La Thyroglobuline (Tg).
•Dosage immunométrique type sandwich.
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o La thyrocalcitonine (TCT).
•Dosage immunométrique type sandwich.
o Dosage des anticorps anti thyroperoxydase (Anti TPO) et anticorps anti thyroglobuline
(Anti Tg).
Gardent leur intérêt dans les thyroïdites auto-immunes :
Hyperthyroïdie auto-immune (maladie de Basedow).
Hypothyroïdie auto-immune (Maladie d’Hashimoto).
o Test au TRH.
Test de stimulation de la sécrétion de TSH par injection intraveineuse de 250 µg de TRH.
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o Iode : Iodémie et/ ou Iodurie.
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