Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Dr Jérôme KOULIDIATI
OBJECTIFS :
PLAN :
1
5.2.1. Les TIH de type I
5.2.2. Les TIH de type II
1. Mécanisme d'action
2. L'outil biologique de surveillance des AVK: l'INR
3. Indications
4. Mise en route du traitement
5. AVK et intervention chirurgicale
6. Effets secondaires
1.1. Structure
2
- les héparines non fractionnées (HNF), extraites principalement de l'intestin
de porc, leur poids moléculaire varie de 4000 à 30 000 daltons avec un poids moyen
de 10 000 à 15 000 Da.
- les héparines de bas poids moléculaire (HBPM), obtenues à partir de l'HNF
par différents procédés chimiques ou enzymatiques, leur PM est de l'ordre de 5000
Da.
Elles n'acquièrent leur activité anticoagulante qu'après fixation sur l'antithrombine III
(AT III) par l'intermédiaire d'une structure de 5 sucres appelée pentasaccharidique; il
faut donc 2 conditions à l'action des héparines : l'AT III doit être quantitativement et
qualitativement normale et le site pentasaccharidique de l'héparine, qui est le site de
fixation à l'AT III doit être présent sur 1/3 des chaînes.
Les chaînes de masse moléculaire < 5400 Da ont une activité essentiellement anti-
Xa tandis que les chaînes de masse moléculaire supérieure ont également une
activité anti–IIa.
Ceci est dû au fait que l'inhibition de la thrombine requiert la liaison de la chaîne de
l'héparine à la fois à l'AT III et à la thrombine (II), tandis que l'inhibition du facteur Xa
ne requiert que la liaison de la chaîne d'héparine à l'AT III.
-Thromboses veineuses
- Embolie pulmonaire
- Angor instable
- A la phase aigue de l'infarctus du myocarde
- Interventions chirurgicales vasculaires ou cardiaques
- Pendant et après une angioplastie coronaire
- Chez les patients porteurs d'un stent coronaire
2.3. La prescription :
3
Par voie IV, les HNF sont utilisées uniquement en milieu hospitalier où la surveillance
biologique est facilement réalisable afin d’adapter la posologie.
Par contre par voie SC, elles peuvent être administrées à l'hôpital ou en ambulatoire.
3. Conduite du traitement
Un bilan biologique initial doit être effectué : plaquettes, TP, TCA, clairance de la
créatinine
Les HNF sont administrées par voie IV ou SC, leur demi-vie dépend de la dose et est
environ de 90 mn.
L'élimination se fait par liaison aux récepteurs des cellules endothéliales et par le
système réticulo-endothélial.
En prévention risque modéré, les doses sont de 5000 UI deux fois par jour d'HNF
(SC).
En prévention risque élevé les doses d'HNF sont de 100 à 150 UI/kg/24h en 3
injections (SC).
4
4. Surveillance biologique des HNF
Dans tous les cas, il est indispensable de surveiller le taux de plaquettes avant le
traitement puis 2 fois par semaine 1mois, puis 1 fois par semaine.
4.1. Prélèvement
Tube citraté.
Prélèvement par ponction veineuse au bras opposé à la perfusion d'héparine.
Si prélèvement sur cathéter, un rinçage est nécessaire.
Pour un traitement en IV continue, l'heure de prélèvement n'a pas d'importance, pour
un traitement par voie SC, il faut prélever à mi-chemin entre deux injections.
Acheminement rapide au laboratoire.
Dans ces différents cas il faut suivre le traitement par la mesure de l'activité anti-Xa.
La méthode chronométrique basée sur le TCA est moins sensible que la méthode
chromogénique qui est la méthode de référence, elle mesure l'activité anti-Xa à
l'aide d'un substrat chromogène du facteur Xa : le complexe ATIII-héparine présent
dans le plasma provoquent une inactivation du F Xa et donc la diminution de
l'hydrolyse de son substrat.
A l'équilibre de la réaction, la DO obtenue est inversement proportionnelle à la
concentration d'héparine. La calibration du test doit être propre à l'HNF.
5
4.2.3. Temps de thrombine
Quand il est supérieur à 120 secondes, il est témoin d'une héparinothérapie curative
(activité anti-Xa > 0,3 UI/mL).
Il est facultatif dans la surveillance des traitements par HNF.
L'heure de prélèvement n'a pas d'importance pour un traitement par voie IV continue.
Pour un traitement par voie SC, le prélèvement doit être effectué à mi-distance entre
2 injections.
La posologie doit être adaptée en fonction des résultats, il faut faire un contrôle
4 à 6 heures après chaque modification de posologie.
6
Elles surviennent dans 10 à 20 % des cas .Ce sont des thrombopénies d'apparition
précoce (avant le 5ème jour de traitement), modérées (plaquettes>100G/l), transitoires
et réversibles malgré la poursuite du traitement, asymptomatiques (pas de
thromboses), absence d'Ac anti PF4-héparine.
La TIH de type II peut être asymptomatique, mais les manifestations cliniques les
plus fréquentes sont des thromboses veineuses (environ 50% des cas), dont
l'extension sous héparinothérapie efficace doit être évocatrice. Il a été observé des
thromboses artérielles, des lésions cutanées nécrotiques au point de ponction et
plus rarement des hémorragies (<10%).
- Les tests immunologiques qui sont la recherche d'Ac anti PF4-héparine par
ELISA.
Les tests ELISA permettent une détection des IgG, IgA et IgM, mais
seulement des Ac anti PF4-héparine, donc il y a des faux négatifs si les Ac sont
d'une autre spécificité (anti Il8 ou NAP 2). De plus, il peut y avoir des faux positifs
(circulation extra-corporelle, infections).
Pour prévenir les TIH, il faut limiter les indications de l'HNF et privilégier les HBPM
éviter une prescription prolongée d'héparine, faire un relais précoce par AVK,
7
surveiller les plaquettes 2 fois par semaine pendant 1 mois puis 1 fois par semaine et
avoir une numération initiale.
Bibliographie :
- Hématologie biologique et clinique, G. Sébahoun, 2ème édition, 2005, Arnette.
- Hémorragies et thromboses, Du diagnostic au traitement, M.-M. Samama, abrégés
Masson. 2004
Elles n'acquièrent leur activité anticoagulante qu'après fixation sur l'antithrombine III
(AT III) par l'intermédiaire d'une structure de 5 sucres (pentasaccharidique).
Il faut donc 2 conditions à l'action des héparines : l'AT III doit être
quantitativement et qualitativement normale et le site pentasaccharidique de
l'héparine, qui est le site de fixation à l'AT III, doit être présent sur 1/3 des chaînes.
Les chaînes de masse moléculaire < 5400 Da ont une activité essentiellement anti-
Xa tandis que les chaînes de masse moléculaire supérieure ont également une
activité anti–IIa.
Ceci est dû au fait que l'inhibition de la thrombine requiert la liaison de la chaîne de
l'héparine à la fois à l'AT III et à la thrombine (II), tandis que l'inhibition du facteur Xa
ne requiert que la liaison de la chaîne d'héparine à l'AT III (voir enseignement sur la
« pharmacologie des héparines »)
8
Les HNF ont un rapport anti-Xa / anti-IIa égal à 1.
Les HBPM ont une activité anti-Xa prédominante mais différente selon les spécialités
; l'activité anti-IIa nécessite un PM>5400 Da.
HNF 1
HBPM :
HEPARINOIDE : Orgaran® 20
3. Conduite du traitement
- ATCD de TIH
- Risque hémorragique : thrombopathie constitutionnelle ou acquise, lésion
organique susceptible de saigner
- Endocardite infectieuse
Un bilan biologique initial doit être effectué : plaquettes, TP, TCA, clairance de la
créatinine
L'utilisation des HBPM est contre indiquée à dose curative dans l'insuffisance
rénale sévère
9
(Cl < 30ml/mn), déconseillée à dose préventive dans l'insuffisance rénale sévère et à
dose curative dans l'insuffisance rénale légère à modérée (30<Cl<60 ml/mn).
Les HBPM ont une élimination rénale d’où le risque d’accumulation au cours de
l'insuffisance rénale, elles ont une demi-vie longue de l'ordre de 3 à 6 heure et leur
pharmacocinétique est indépendante de la dose ; elles sont administrées par voie
SC, leur biodisponibilité est proche de 100%. Leur effet pharmacologique est
prévisible et reproductible, ce qui explique le schéma simplifié de surveillance.
En prévention risque modéré, les doses sont de 1750 à 3000 UI selon les spécialités
d' HBPM en 1 injection.
En prévention risque élevé les doses d' HBPM sont de 1750 à 3000 UI en 1
injection.
Les HBPM sont administrées par voie SC à raison de 2 injections par jour de
100UI/kg
(Fragmine®, Fraxiparine®, Lovenox®) ou d'une injection par jour de 175UI/kg
(Innohep®) ou 171UI/kg (Fraxodi®).
Dans tous les cas, il est indispensable de surveiller le taux de plaquettes avant le
traitement puis 2 fois par semaine pendant 1mois, puis 1 fois par semaine.
Le TCA ne sera allongé qu'en cas de traitement curatif : il est inutile car il ne prédit ni
le risque hémorragique ni l'efficacité antithrombotique.
10
A l'équilibre de la réaction, la DO obtenue est inversement proportionnelle à la
concentration d'héparine. La calibration du test doit être propre aux HBPM.
Le prélèvement doit être réalisé au pic d'activité, soit 3 à 4 heures après l'injection
pour la plupart des HBPM, sauf pour Innohep® et Fraxodi® pour lesquelles le
prélèvement doit être réalisé 4 à 6 h après l'injection.
Les valeurs attendues de l'activité anti-Xa varient en fonction des spécialités et des
indications, elles sont en général pour un traitement curatif entre 0,5 et 1 UI/mL,
pour un traitement préventif risque modéré autour de 0,2 UI/mL et pour un traitement
préventif risque élevé autour de 0,4 UI/mL.
Voir cours "surveillance biologique d'un traitement par héparine non fractionnée".
Bibliographie :
- Hématologie biologique et clinique, G. Sébahoun, 2ème édition, Arnette, 2005.
- Hémorragies et thromboses, Du diagnostic au traitement, M.-M. Samama, abrégés
Masson, 2004.
Les antivitamines K (AVK) sont des anticoagulants oraux d'action retardée largement
utilisés en thérapeutique préventive et curative.
I- MECANISME D'ACTION
Les AVK ont une analogie structurale avec la vitamine K, et ont ainsi une activité
antagoniste; on obtient alors des facteurs hypo ou agammacarboxylés inactifs, ne
pouvant se lier aux phospholipides anioniques membranaires.
Compte tenu des nombreux facteurs qui peuvent moduler l'effet des AVK, une
surveillance biologique rigoureuse du traitement est indispensable.
11
L’International Normalized Ratio (INR) doit remplacer tous les autres modes
d'expression du TP chez les patients sous anticoagulants oraux.
Il est recommandé d'utiliser une thromboplastine avec un ISI proche de 1 (comme les
thromboplastine recombinante).
III- INDICATIONS
- Traitement curatif des TVP et EP : 3 à 6 mois minimum (cible INR=2,5 entre 2-3)
12
IV- MISE EN ROUTE DU TRAITEMENT
*Choix de l'AVK:
*Introduction:
*délai d'action de 2 à 7j
*La mise en place d'un carnet de traitement répertoriant les INR successifs
est intéressante pour le suivi. L'éducation du patient est primordiale (signes
d'alarmes: épistaxis, gingivorragie, ecchymose, hématurie ; respects des interactions
médicamenteuses ; alimentation ; éviter certains sports violents ; contraception ;
injection intra-musculaire à proscrire)
*intervention programmée : arrêt des AVK 72h avant l'acte chirurgical et relais par
héparine.
13
- vitamine K: délai d'action 6 à 8h
- en cas d'urgence majeure : PPSB + vit K pour obtenir un TP > 50%
Conduites pratiques:
-INR 5-9, pas de saignement ou minime : arrêt AVK, 1 à 2 mg de vit K1 per os, INR
quotidien, reprendre l'AVK à plus faible dose lorsque l'INR revient en zone
thérapeutique.
- Autres
Nécroses cutanées au début de traitement : surtout chez les patients ayant un déficit
sévère en protéine C.
14
D) Les anticoagulants oraux directs (AOD)
15
3. Posologie d’administration
Prévention 150 mg 20 mg en 10 mg
AVC dans X 2/j 1 prise/j en 2
fibrilation prises/j
atriale non
valvulaire
Prévention 2 X 110 10 mg 5 mg en 2
des TVP mg en 1 en 1 prises/j
post prise/j prise/j
PTH/PTG
Traitement AMM mais pas de De J1 à J21 : 30 mg en 2 20 mg en 2 prises/j
curatif prix fixé en Mai prises/j pendant 7 j puis 10
desTVP 2017 A partir de J22 : 20 mg en 1 mg en 2 prises/j
prise/j
4 Surveillance biologique
Bibliographie :
- Hématologie biologique et clinique, G. Sébahoun, 2ème édition, 2005, Arnette.
- Hémorragies et thromboses, Du diagnostic au traitement, M.-M. Samama, abrégés Masson.
2004
- Hématologie biologique et clinique, G. Sébahoun, 2ème édition, Arnette.
- Hémorragies et thromboses, Du diagnostic au traitement, M.-M. Samama, abrégés
Masson.
16