Vous êtes sur la page 1sur 58

BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice
‫٭٭٭٭٭٭٭٭٭‬
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET SUPERIEUR
‫٭٭٭٭٭٭٭٭٭‬
UNIVERSITE OUAGA 1 Pr JOSEPH KI ZERBO

Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé (UFR/SDS)

DEPARTEMENT DE MICROBIOLOGIE APPLIQUEE

COURS DE VIROLOGIE SYSTHEMATIQUE

ANNEE ACADEMIQUE 2015-2016

Ce Fascicule de virologie systématique est destiné aux étudiants de :


- 3ème année de médecine, (DCEM1)
-3ème année de pharmacie (PH3)
-2ème de chirurgie dentaire (CD2)
-2 ème année de Technicien supérieur de laboratoire (TSS1)
Ce document ne saurait à lui seul se substituer au cours de virologie générale
qui comprend aussi les exposes magistraux à l’amphithéâtre au cours des
desquels des explications , des précisions et certaines illustrations sont fournies
par les enseignants
Ce polycopié sera régulièrement mis à jours en fonction de nouvelles
connaissances ou de l’évolution de l’épidémiologie locale.
Auteurs : Pr OUEDRAOGO TRAORE R, Pr SANGARE L, Pr SANOU I, Dr SANOU
M, Dr BA-KY A
HERPESVIRIDAE :
Plan

1. INTRODUCTION

1.1Définition

1.2Intérêts

1.3Classification

2. CARACTERES VIROLOGIQUES

2.1 Morphologie

2.3. STRUCTURE

2.4 La culture

2.5 La multiplication virale

3-EXPRESSION CLINIQUE DES INFECTIONS A HERPESVIRIDAE

4-RELATIONS HOTE–HERPESVIRUS HUMAINS

OBJECTIFS

1) Définir les Herpesviridae

2) Illustrer la classification des herpesviridae par un tableau

3) Citer les 2 phases qui caractérisent des infections àherpesviridea en général

1. INTRODUCTION

1.1 Définition

Les virus de la famille des Herpesviridae sont des virus à ADN bicaténaire dont la capside estentourée
d’une enveloppe lipidique. Leur taille se situe entre 100 et 120 nanomètres.IL s’agit d’une famille
avec de nombreuxreprésentants infectant l’homme. Les infections dont ils sont responsables sont
souvent asymptomatiques, mais elles peuvent être graves lorsqu’elles surviennent sur des terrains
immunodéprimés.

1.2 Intérêts
-Clinique: liée à la gravité des infections herpétiques chez l’ID et chez le NNE ; certains sont
responsables de cancers

-Thérapeutique : l’existence des antiviraux actifs sur le virus

-plan fondamental : leur latence fait qu’ils le modèle pour étudier la latence

-Epidémiologie : ce sont des virus très répandus

1.3 Classification

La famille des Herpesviridae humains regroupe 3 sous-familles,

α-Herpesvirinae(H simplex types 1 et 2, virus de la varicelle et du zona, ),

β- Herpesvirinae(cytomégalovirus 5, herpès humain types 6 et 7)

γ- Herpesvirinae(virus d’Epstein-Barr 4 , herpès humain type 8).

2. CARACTERES VIROLOGIQUES

2.1 Morphologie

C’est un virus gros dont la taille est comprise entre 120 et 200 nm, de forme sphérique. Si on rompt
l’enveloppe on a l’aspect au ME « en œuf au plat »

2.3. STRUCTURE

-Le génome viral est un ADN bicaténaire linéaire, de très grande taille (120 à 240kb), qui est enroulé
autour d’une protéine basique: l’ensemble forme le nucléoïde ou core.

-La capside est un icosaèdre de 100nm de diamètre, constitué de 162 capsomères, composés de six
protéines.

-Le tégument est une structure protéique amorphe située entre la capside et l'enveloppe. Certaines
protéines du tégument interviennent dans le déclenchement du cycle réplicatif viral.

-L'enveloppe est dérivée des membranes des cellules infectées; elle est hérissée de spicules
glycoprotéiques. Cette enveloppe confère une grande fragilité aux virus.

2.4 La culture
-In vitro : De nombreuses cellules sont permissives : les cellules diploïdes humaines MRC5, cellules de
rein de singe, cellules amniotiques.

-in vivo : les cellules permissives sont les cellules épithéliales

2.5 La multiplication virale

-Fixation du virus à la cellule cible (glycoprotéine de l’enveloppe et le récepteur cellulaire)

-Modification de conformation de la protéine de fusion entrainant la fusion des membranes

-Libération de la nucléocapside dans le cytosol intracytoplasmique, décapsidation, migration du


génome dans le noyau

-La réplication se fait en 3 phases :

• 1ère phase : phase très précoce avec transcription en ARNm et traduction en protéines α. Ce
sont des protéines régulatrices
• 2ème phase : phase précoce : synthèse de protéines β encore appelé « EarlyAntigèn » utilisées
pour le diagnostic. Ces protéines sont : ADN polymérase et la Thymidine kinase qui jouent un
rôle très important dans la pathologie du virus dans la résistance des antiviraux
• 3ème phase : phase tardive : synthèse des protéines de structure de la capside et du tégument

-L’assemblage du virus se fait dans le noyau

-L’enveloppe est formée à partir de la membrane nucléaire

3-EXPRESSION CLINIQUE DES INFECTIONS A HERPESVIRIDAE

Les α-Herpesvirinae sont responsables de lésions vésiculaires et leur infection et réactivations


sont habituellement symptomatiques.

Parmi les β-Herpesvirinae le cytomégalovirus ou CMV est responsable généralement des


infections asymptomatiques sauf chez le fœtus et l’immunodéprimé.

Les γ-Herpesvirinae sont des virus transformants, induisant des cancers en agissant avec d’autres
co-facteurs.

Après la primo-infection, l’infection peut devenir latente. Elle sera réactivée par divers stimuli

La fréquence des excrétions virales asymptomatiques chez tous les Herpesviridae explique la
très grande diffusion de ces infections dans toutes les populations humaines. Les réactivations
sont beaucoup plus fréquentes et associées à des signes cliniques plus importants lors de déficits de
l’immunité à médiation cellulaire, particulièrement chez les transplantés et les sujets atteints
du SIDA ou de malignités hématologiques.

4-RELATIONS HOTE–HERPESVIRUS HUMAINS

Les herpèsvirus se cachent grâce à leur latence. Ils « driblent » activement le système immunitaire à
différents niveaux, inhibant la virolyse par le complément, la phagocytose, la présentation des Ag par
les CMH-I et la cytolyse par les CTL CD8+, la cytolyse par les cellules NK et l’apoptose. Par ces
différents mécanismes, il s’établit un équilibre entre le virus et l’hôte ; mais cet équilibre est remis en
cause par les altérations de l’immunité humorale et de l’immunité cellulaire en particulier. Dans
certaines circonstances des gènes viraux peuvent provoquer des processus anti-apoptotique et
induire des proliférations malignes.

HERPES SIMPLEX VIRUS TYPE 1 ET 2 (HSV-1 ET -2)


OBJECTIFS

1) Définir les Simplexvirus

2)-Définir la transmission des VHS-1 et VHS-2

3)-Définir les 2 principaux modes de prévention des infections par les VHS

4)-Citer 4 médicaments anti-VHS

1-DEFINITION

Le virus Herpex Simplex appartient à la famille des Herpexviridae, sous famille des α
herpesvirinaedans le genre Simplexvirus. C’est un virus à ADN, capside icosaedrique, enveloppé.
Deux espèces du virus herpex Simplex infectent l’Homme HSV-1 et HSV-2 .

Leur morphologie ainsi que l’organisation de leur génome sont identiques. Ils ne possèdent
toutefois que 50 % de similitude génétique entre eux et ils se distinguent également par leur
pouvoir pathogène, leur épidémiologie et la localisation des manifestations cliniques habituelles
(cutanéo-muqueuses) dont ils sont responsables. Les deux virus ont une croissance facile dans
plusieurs lignées.

2-EPIDEMIOLOGIE

2.1 Réservoir

L'homme infecté est le seul réservoir de virus. Le VHS-1 infecte surtout la muqueuse oropharyngée et
le VHS-2 infecte la muqueuse génitale.

2.2 Mode de transmission

Virus très sensibles aux agents physico-chimiques : ils sont transmis à travers les excrétions
contenant les virus et au niveau des lésions cutanées ou des muqueuses, par contact interpersonnel
étroit/direct, sexuels, salivaires, lors de l’accouchement (infection génitale chez la mère), ou
rarement par voie transplacentaire.

Les fréquences des infections varient selon le type de HSV, la situation géographique et le statut
socio-économique, les mœurs et l'âge d'acquisition de l'infection herpétique.

3-MANIFESTATIONS CLINIQUES

1-HSV-1 (Oral)

-Primo-infection
-Survient généralement dans l’enfance, après la disparition des Ac maternels. Inapparente dans 90%
des cas.

-Sinon, elle se manifeste par une gingivo-stomatite vésiculeuse avec fièvre et adénopathies cervicales
distinctes de l’herpangine (pharyngite vésiculeuse due à des coxsackies virus A et qui guérit
spontanément en 8-15jrs).

-Résurgence = récurrence = réactivation symptomatique

-Facteurs favorisants : soleil, froid, règles, émotions

-Récidives, avec localisation de l’infection dans le même territoire que la primo-infection.

-Formes sévères

-Kérato-conjonctivite dont les lésions peuvent entraîner une perforation de la cornée.

-Encéphalite herpétique, surtout chez l’adulte. Les séquelles sont lourdes en cas de survie.

2-HSV-2 (Génital)

-Primo-infection

-Elle survient à la puberté, à l’occasion très souvent des 1ers rapports sexuels, sauf chez le nouveau-
né.

-Inapparente dans 75% des cas. Sinon, elle se manifeste par des bouquets de vésicules ulcérées qui
siègent sur le gland, le prépuce, la verge, la vulve, le vagin,…

-Excrétion virale persiste après les manifestations cliniques pendant environ 3 semaines.

-Résurgence

Locale à la faveur de stimuli. Manifestations sont plus brèves (7 jours) et plus discrètes (irritation,
vésicules génitales), voire inapparentes (lésions cervicales).

-Formes sévères : herpès néonatal

-Rare, mais grave et mortelle dans 80% des cas.

-Atteinte polyviscérale : ictère, pneumonie, méningo-encéphalite. HSV-1 est en cause dans le 1/3 des
cas.

-Formes particulières

-Herpès digital (dentiste) après contact génital ou oral (succion du pouce ou des orteils chez le
nourrisson).

-Erythème polymorphe, éruption papuleuse

-Herpès des personnes immunodéprimées

5-Diagnostic au laboratoire.

5.1 Diagnostic direct

5.1.1. Prélèvement:
- Prélèvements des lésions, des sécrétions génitales

-Autres prélèvements : humeur acqueuse, larmes, LCR, sang, urines, salive…..

5.1.2 Techniques de détection

– Isolement viral en culture cellulaire : Méthode de référence


– L’observation du virus par le microscope électronique
– Détection des antigènes par des techniques immunologiques : Immunofluorescence (IF),
Immunoperoxydase ou ELISA

Seule la mise en évidence du virus ou des antigènes viraux permet d'authentifier les lésions
cutanéo-muqueuses. Le diagnostic des atteintes viscérales nécessite en plus I'objectivation de
lésions cytopathologiques sur pièce biopsique.

– Méthodes de biologie moléculaire : Détection directe des acides nucléiques viraux.

Au cours de l'encéphalite herpétique, le liquide céphalorachidien (LCR) ne contient


généralement pas de particules virales infectieuses, mais l’ADN viral peut facilement être détecté
par PCR.

La PCR sera également utile dans le diagnostic de l’herpès néonatal sur LCR et dans le sang.

5.2 Diagnostic indirect

Les tests actuels de détection des IgG et IgM reposent sur les techniques ELISA

Il peut être utile de constater la présence de l’infection par la recherche d’anticorps IgG chez des
patients chez qui une immunodépression est possible suite à une thérapie afin d’offrir une
prophylaxie contre les réactivations éventuelles.

6-PREVENTION ET ELEMENTS DE TRAITEMENT

6.1-Prévention

-Prévention de l’Herpès génital

Appliquer les mesures préventives appropriées relatives aux IST pour HSV-2

-Prévention de l’herpès néonatal

-«Désinfection» des voies génitales maternelles avant accouchement (polyvidone iodée ou

chlorhexidine moussante).

-Césarienne

-Administration d’acyclovir (ACV) à la mère et à l’enfant, mais avec discernement.

-Si primo-infection survient pendant la grossesse, traiter à l’ACV

5.2-Eléments de traitement curatif


Les drogues anti-herpétiques représentent le plus grand succès de la thérapeutique anti-virale. Il
s'agit d'analogues de nucléosides, dont les effets sont liés à leur mode d'action sur 2 enzymes codées
par le génome viral: la thymidine kinase (TK) et la DNA polymérase (pol).

-Acyclovir (Zovirax), Valaciclovir

-Penciclovir et Famciclovir

-Acide phosphonoformique (PFA) ou Foscarnet

-Vidarabine (ara A ou adénine arabinoside)

-5-iodo-déoxyuridine (Iduviran)

Remarque: les traitements anti-viraux actifs sur la réplication n'ont aucun effet sur la latence.

LE VIRUS DE LA VARICELLE ET DU ZONA (VZV)

OBJECTIFS

1)Décrire le mode de transmission du VZV

2) Décrire la résurgence du VZV

3) Décrire les éléments de traitement du zona

1 -VIRUSDE LA VARICELLE ET DU ZONA.

Le virus de la varicelle et du zona (VZV) à la structure et la fragilité de tous les


Herpesviridae.

Il appartient à la sous-famille des α-Herpesvirinae dans le genreVaricellovirus.

Le virus est très fragile et seule une mise en culture immédiate permet une croissance en
culture cellulaire

2. -EPIDEMIOLOGIE

Virus ubiquitaire très contagieux. L’Homme est le seul réservoir du virus.

La transmission peut êtredirecte à partir de vésicules cutanées ou par voie aérienne après
inhalation de gouttelettes des salives de sujet infecté, à 2jrs du début des éruptions.

-Transmission transplacentaire tout au long de la grossesse.

-Transmission nosocomiale possible à partir de patients infectés.

3. -MANIFESTATIONS CLINIQUES

 Primo-infection : Varicelle
Varicelle (varius = tacheté, moucheté) : maladie bénigne chez l’enfant immunocompétent, mais
redoutable chez l’immunodéprimé. Maladie très contagieuse chez l’enfant de 2 à 6 ans.
Asymptomatique chez 95% des enfants infectés.

-Incubation : 14jrs en moyenne (10 à 21jrs

-Phase d’invasion :courte (2jrs). Fièvre modérée puis successions de vagues d’éruptions
prurigineuses évoluant indépendamment en 8jrs et atteignant tout le corps, les éruptions se
présentent successivement sous formes de macules, de papules, de vésicules à liquide clair, puis de
croûtes. Les lésions non surinfectées disparaissent sans laisser de cicatrices.

-Période d’état : dure 2 – 3 semaines.

 Récurrence : Zona

C’est la réactivation d’une infection endogène. Souvent l’éruption unilatérale vésicules disposées
par groupe sur le trajet des nerfs de la sensibilité ; elle peut être précédée d’une phase pré-éruptive
fébrile et douloureuse. Le zona est souvent intercostal ou ophtalmique.

-Evolution : 2 à 4 semaines ; bénigne, sauf chez le vieillard, l’immunodéprimé et au cours du zona


ophtalmique.

IV -DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

Le recours au laboratoire est nécessaire dans les formes atypiques ou compliquées en


particulier chez l'adulte, les immunodéprimés et dans les formes néonatales.

Prélèvement : ponction du liquide vésiculaire à la seringue ;par écouvillonnage ou produits de


grattage du plancher de la vésicule. Autres prélèvements : LCR, sang, liquide amniotique

Le diagnostic biologique est fondé sur la recherche du virus dans les lésions cutanées:

le diagnostic rapide par détection d’antigène (immunofluorescence ou marquage à


l’immunoperoxydase).

La détection de l’ADN viral dans le LCR par la PCR peut être utile pour affirmer une invasion virale du
système nerveux central (rare)

Le diagnostic direct peut être associé au séro diagnostic : IF, ELISA

Une séroconversion signe la varicelle, un titre élevé avec des IgM (varicelle) ou un titre élevé sans
IgM (zona)

5-PREVENTION ET ELEMENTS DE TRAITEMENT

1-Prévention

-Isolement et coupage des ongles des enfants

-Vaccination : vaccin (souche Oka) vivant atténué, administrable à l’immunodéprimé.

-Dépistage des Ac anti-VZV chez personnel soignant à vacciner si sérologie négative.

2-Eléments de traitement curatif


-Varicelle

-Sujet immunocompétent

-Chimiothérapie des formes compliqués seules-Aciclovir en IV pendant 8jrs

-Sujet immunodéprimé: ACV en IV pendant 7 – 10jrs

-Cas particuliers traités à l’ACV : varicelle du nouveau-né si mère varicelleuse dans les 10jrs
précédent l’accouchement, formes graves de l’enfant de moins d’1 an.

-Zona

-Sujet immunocompétent

-TTT précoce, 48 – 72 h avant éruption.

-Aciclovir ou Valaciclovir en per os quel que soit l’âge du patient et Valaciclovir ou famciclovir contre
les algies post-zoostériennes du sujet âgé de plus de 50ans.

-Sujet immunodéprimé : ACV en IV pendant 7 – 10 jrs.

ORTHOMYXOVIRIDEAE
Objectifs

1) Définir les virus influenzae


2) Décrire la transmission du virus
3) Décrire les phénomènes de variations antigéniques du virus grippal
4) Décrire la prévention de l’infection à virus influenzae
1. Généralités

- DEFINITION

Les virus influenza, de la famille desOrthomyxoviridae, sont des virus à ARN monocaténaire,
àpolarité négative, segmenté. Il en existe trois types infectant l'homme: influenza A, B et
C. .Ils sont entourés d'une enveloppe portant deux spicules: 'hémagglutinine (H) et la
neuraminidase (N), antigéniquement variables et à l'origine des épidémies et pandémies
grippales.. La grippe peut être grave,voire létale par ses complications (pneumonie, surinfections),
notamment chez les sujets affaiblis comme les enfants et les personnes âgées.. La lutte antigrippale
repose sur l’utilisation de drogues antivirales et surtout surles vaccins antigrippaux. Cependant, du
fait de la variabilité génétique des virus grippaux, la composition de cesvaccins requiert une
réactualisation annuelle,

- HISTORIQUE

L’épidémie mondiale (pandémie) la plus sévère a débuté en 1918 (Grippe espagnole) et a fait 20-40
millions de personnes, avec un taux de létalité très élevé ;
-Smith, Andrewes et Laidlaw des britaniques isolent le 1er virus de la grippe humaine (virus A) en
1933.

Un autre virus isolé en 1940 est appelé virus B et le type C en 1949

en 2003 lors de l'épidémie d'influenza H7N7 aviaire qui a sévi dans les élevages de poulets en
partant des Pays-Bas, des cas de conjonctivite ont été observés ainsi que le décès d'un vétérinaire
par pneumonie. En 2009 est apparu un nouveau virus A/H1N1 d’origine porcine,appelé A/H1N1v
(grippe mexicaine) et a pris des proportions pandémiques.

- INTERETS

• Clinique : lié à la gravité des infections respiratoires surtout chez les ID et les NRS
• Epidémiologique : c’est un virus qui est épidémiogène ; le type A est responsable des
pandémies entrainant des fortes mortalités.
• Economique : la forte morbidité entraine un absentéisme dans les entréprises.

1-CARACTÈRES DU VIRUS

1.1.-Classification/Taxonomie

- Famille : Orthomyxoviridae

- Genre : Virus influenza

-Espèces : influenza avec 3 types A B et C

1.2 -Morphologie

Au ME la taille fait 80-120 nm de diamètre, le virus est caractérisé par un pléomorphisme : des
formes sphériques, filamenteuses.

1.3 Structure

-Le génome viral est constitué de segments d’ARN monocaténaires à polarité négative au nombre de
8 chez les virus A et B, de 7 chez le type C.Chaque segment est recouvert de nucléoprotéine et est
associé à un complexe de transcription et de réplication du virus constitué des protéines PB1, PB2 et
PA (ou P3 pour le virus de type C) pour former une ribonucléoprotéine (RNP).

-La capside est hélicoïdale de 6-8nm de diamètre. Elle est de nature protéique.

- L’enveloppe est faite d’une bicouche lipidique provenant de la membrane plasmique de la cellule
hôte, responsable de la fragilité virale.

- La protéine M : constitue la face interne de l’enveloppe. Elle intervient dans la maturation et le


bourgeonnement des virions

-Des projections glycoprotéines de 10 nm de long recouvrant l’enveloppe qui sont :

• I'hémagglutinine (HA) : a l’aspect de bâtonnet, l’HA se combine spécifiquement à des


récepteurs glycoprotéines présents à la surface des globules rouges. Elles les agglutinent et
le degré d’agglutination est proportionnel à la quantité de virions. L’HA peut aussi se fixer sur
les muco protéines présentes à la surfaces des cellules sensibles (épithélium respiratoire), on
peut les retrouver dans les liquides biologiques (salive, secrétions, serum…)
• La neuraminidase (NA): aspect de champignon, elle intervient dans la libération du virion
hors de la cellule au moment du bourgeonnement.

2.3-Propriétés physico-chimiques :

-Virus fragile, inactivé par les rayons UV, par les détergents (savons), par l’éther, le formol, le phénol
et d’autres solvants organiques. Destruction du pouvoir infectieux par le chauffage à +56°C pendant
30mn. Résiste au froid : il se conserve à +4°C pendant 1 semaine et à –70°C ou moins pendant des
années. Il est détruit dans le tube digestif et n’est pas retrouvé dans les selles.

2.4 -Caractères antigéniques

On distingue plusieurs types d’antigènes

2.4.1-Antigènes internes : spécifiques de type A, B, C

-la nucléoprotéine (NP) antigène soluble permettant de caractériser le type viral.

-La protéine M (matrice ou membrane) et les polymérases

Ces antigènes entrainent la production d’anticorps non neutralisant, fixant le complement.

2.4.2. Antigènes d’enveloppe

-Hémagglutinine (HA ou H) : spécifique de sous type

Actuellement, 15 spécificités antigéniques d’HA (H1 à H15) sont connues. L’HA est très immunogène:
induit des Ac inhibant l’hémagglutination (IHA) et neutralisant (Nt) le pouvoir infectieux du virus. Ces
Ac sont protecteurs et spécifiques de sous-types : apparaissent entre les 7ème et 15ème jrs, atteignent
leur pic entre 4-6 semaines, puis décroissent et se maintiennent pendant plusieurs années.

-Neurminidase (NA ou N)

Moins immunogène que l’HA. Induit des Ac inhibant la NA, mais pas neutralisants. Apparaissent à la
même période que les anti-HA, mais disparaissent plus tôt.

2.4.3-Variations antigéniques
L’HA possède 5 domaines antigéniques A à F, qui sont soumis à de fréquentes variations de structure.

Deux (2) types de variations sont observés : les variations progressives ou mineures ou glissement
antigénique et les variations majeures, brutales ou saut antigénique

 Variations progressives ou mineures (glissement antigénique ou "drift" en anglais)

Acquisition progressive de mutations qui touchent les Ag HA et/ou NA par rapport aux souches des
années précédentes. Observées chez les types A et B. Surviennent dans une population immunisée

●par un mécanisme de sélection de particules virales ayant subi des mutations ponctuelles
généralement

●et plus rarement des délétions/insertions sur les gènes HA ou N ou encore un réassortiment
(échange) génétique ponctuel très limité. Sont responsables d’épidémies hivernales annuelles.

 -Variations majeures, brutales ou saut antigénique

Surviennent chez les virus influenza humains et animaux et portent sur les Ag HA et/ou N. Elles sont
discontinues et font émerger des nouveaux virus contre lesquels les populations sont sans défense
immunologique, provoquant ainsi des situations d’épidémies/pandémies dans des périodes de 10-
30ans. Il s’agit en général(par transmission directe de souches animales ou surtout de
réassortiment génétique entre souches humaines et animales ou "shift" en anglais).

 Pour la Nomenclature des virus grippaux, on va mentionner les éléments suivants

Type/Hôte d’origine si non humain/Lieu d’origine/Numéro de la souche/année d’isolement/HxNx.

Exemples : A/Singapour/5/93/H1N1 -- A/Duck/Singapour/5/97/H5N1

2. EPIDEMIOLOGIE

2.1-Réservoir de virus : ce sont les oiseaux sauvages

- Type A : on le rencontre chez l’Homme et chez les animaux

-Type B : Strictement humain

2.2. Transmission:

Le virus pénètre par voie aérienne et l'inflammation atteint habituellement

le tractus respiratoire supérieur: rhino-pharynx, trachée et bronches, avec nécrose des cellules
ciliées et des cellules à mucus peut être

-Directe :à travers des gouttelettes en suspensions (salive, sécrétions par toux et éternuements,
déjections d’animaux infectés). Des oiseaux à l’Humain, inter-humaine , du porc à l’humain sans
réassortiment préalable

-Indirecte : après adaptation chez le porc, après réassortiment entre 1 souche aviaire et 1 souche
humaine au cours d’une coïnfection soit chez l’Homme, soit chez le porc.
2.3 Modalité épidémiologique

-Le type A donne des épidémies brusques à diffusion rapide pouvant entrainer des pandémies tous
les 10 ans.

-Le type B donne des cas sporadiques, des épidémies localisées.

L’épidémie grippale survient en hiver mais peut être précoce.

3. PHYSIOPATHOLOGIE

-Pénétration du virus dans l’organisme, par voie nasopharyngée (nez, bouche), suite à l’inhalation de
gouttelettes de sécrétions rhinopharyngées de malades en suspension dans l’air.

-Réplication virale dans le nasopharynx (maxi en 48h et se poursuit pendant 6-8jrs).

-La NA ou N abaisse la viscosité du flux muqueux, détruit les récepteurs cellulaires (cellules à mucus
et cellules ciliées) : favorise la propagation du virus dans les voies respiratoires supérieures et
l’écoulement des sécrétions infectées vers les voies respiratoires inférieures.

-Elimination virale dans les sécrétions nasopharyngées 1 à 2jrs après début des symptômes.

-Inflammation fréquente des voies respiratoires supérieures : inflammation des muqueuses, œdème
du larynx, de la trachée et des bronches.

-Pneumonies rares, mais peut être fatale lorsqu’elle survient. La rémission peut commencer dès le 5è
jour avec la régénération des cellules détruites qui s’achève après 1 mois environ.

4.-POUVOIR PATHOGÈNE
4.1. Chez Homme

4.1.1 Chez l’Adulte

L'incubation est de 1 à 2 jours, le début est brutal, fébrile et douloureux, avec des signes
d'irritation conjonctivale et laryngotrachéale ou bronchitique, myalgies, courbatures, arthralgies,
asthénie intense et rhino-pharyngite.

La guérison est en générale spontanée en 5-7jrs après une élévation transitoire de la fièvre.

4.1.2. Chez l’enfant : laryngites, bronchiolites. Les complications peuvent être liées au virus
(œdème aigu du poumon, pneumonies, atteintes neurologiques...), à une surinfection
bactérienne (pneumonie,...) ou à l'aggravation d'une maladie sous-jacente (cardiaque,
pulmonaire, etc…). La grippe est responsable d'une augmentation de l'hospitalisation et de la
mortalité chez les sujets âgés, ou présentant des insuffisances chroniques cardiaques, rénales ou
pulmonaires ainsi que certaines maladies métaboliques comme le diabète.

4.2. Chez l’animal

-Grippe aviaire ou « influenza aviaire »:

-Cibles : toutes les espèces de volailles -: influenza virus type A.

-Diverses formes cliniques : selon la souche virale, l’espèce animale infectée, âge, intercurrence de
l’infection, facteurs environnementaux) :

●formes inapparentes, asymptomatiques : très fréquentes.

●formes graves aiguës ou suraiguës = «peste aviaire», altération importante de l’état général,
œdème de la tête, cyanose de la crête, des barbillons et des extrémités des pattes, troubles
respiratoires marquées, troubles digestifs et parfois nerveux. Mort de l’oiseau en 1-2jrs, avec des
taux de mortalité très élevés (≥75%). Dans ces formes le virus influenza est dit hautement pathogène
et il appartient surtout aux sous-types H5 (H5N1) ou H7.

Autres grippes animales

-Grippe équine (chevaux, ânes, mulets,…) : maladies respiratoires cliniquement proches de celles de
l’Humain et dues surtout aux sous-types A/H7N7 et A/H3N8, ce dernier étant le plus pathogène.

-Grippe porcine. Le porc est l’animal « central » dans l’épidémiologie des virus influenza et de la
grippe. Plusieurs virus sont pathogènes pour le porc dontles virus H1N1, H3N2 et H1N2 actuellement.

5-DIAGNOSTIC AU LABORATOIRE

5.1-Prélèvement

Il doit se faire au début de la maladie (48h) ; il s’agit :

-écouvillonnage nasale ou du pharynx

-Liquide d’aspiration nasale, sécrétions respiratoires

- Sérum (diagnostic indirect)


Le transport doit être rapide au laboratoire car c’est un virus fragile

5.2.Diagnostic direct

- L'isolement du virus, méthode la plus sensible, est réalisée sur œufs de poule embryonnés ou
cultures de cellules de rein de singe en présence de trypsine. Les virus influenza produisent peu
d'effet cytopathique, et la présence du virus est démontrée par l'apparition d'une activité
hémagglutinante.

Le diagnostic rapide est fondé sur la présence d'antigène viral dans le prélèvement respiratoire,
décelé par une technique d'immunofluorescence ou immunoenzymatique.

Par ailleurs, la RT-PCR est utilisée de plus en plus largement, permettant une haute sensibilité de la
détection ainsi qu’un typage du virus.

5.2. Diagnostic indirect

-La recherche d'anticorps peut être utile dans les complications tardives de la maladie où le virus est
souvent plus difficile à détecter.

Les méthodes de diagnostic rapide par détection d'antigènes ne suppriment pas l'isolement des
virus nécessaire pour leur caractérisation ultérieure. Ceci est particulièrement important pour
définir la composition des futurs vaccins

6-MESURES DE PROPHYLAXIE ET ÉLÉMENTS DE THÉRAPEUTIQUES

6-1 Prophylaxie

6.1.1-Pré exposition = Vaccination

-Cibles :sujets à risque (personnes âgées ≥65ans, professionnel de la santé, voyageurs, sujets
débilités, sujets atteints d’affections chronique du cœur, des poumons, reins, …) et personnes vivant
en institution (résidence de personnes âgées, ..)

-Vaccins à base de virus inactivés/tués(non adapté à l’enfant)ou virus fragmentés(adapté à


l’enfant)ou sous-unitaires = NA, HA (adapté à l’enfant):

●Produits sur œuf embryonné (Contre indic : allergies à l’œuf)

●Mise à jour annuelle en fonction des souches circulantes.

●Taux de protection = 80% hors pandémie.

●Vaccins disponibles pour les humains et pour les animaux. Apparition de l’immunitéen 15jrs et
persiste pendant au moins 6mois.

6.1.2-Post-exposition

Par oseltamivir (Tamiflu*).

6.2.-Traitement antiviral
Associe un traitement symptomatique et étiologique

-Amantadine et Rimantadine : inhibiteurs de décapsidation du virus influenza. Actifs en prévention


essentiellement et uniquement sur le virus influenza de type A. Amantadine active sur le virus B

-Zanamivir(Relenza*, en inhalation) et oseltamivir (Tamiflu*, par voie orale) : inhibiteurs de la


libération/bourgeonnement des virions par blocage compétitif de la NA virale

PARAMYXOVIRIDEAE

INTRODUCTION

1. Définition

Ce sont des virus à ARN de polarité négative monocaténaire non segmenté, capside hélicoïdale
enveloppé et responsable d’infection humaine et animale.

2.Classification

Famille :Paramyxoviridae

Deux sous familles

 sous famille paramyxovirinae : comprend 3 genres


• Genre morbilivirus : virus de la rougeole
• Genre respirovirus : virus parainfluenza type 1 et 3
• Genre rubulavirus : virus Ourlien, parainfluenza type 2 et 4
 Sous famille pneumovirinae : comprend 2 genres
• Genre pneumovirus : le virus respiratoire syncytial groupe A et B
• Genre metapneumovirus : metapneumovirus virus humain

VIRUS DE LA ROUGEOLE

Objectifs

1) Définir le virus de la rougeole


2) Décrire les propriétés antigéniques du virus de la rougeole
3) Décrire les complications de la rougeole
4) Décrire le diagnostic indirect du virus de la rougeole
5) Expliquer les mesures prophylactiques utilisées contre la rougeole
1.Généralités

-Définition : c’est un virus à ARN monocaténaire, non segmenté de polarité négative à capside
hélicoïdale, enveloppé responsable de la rougeole

-Intérêts :

- Clinique : lié à la gravité de la maladie chez les enfants ID ou malnutris

- Epidémiologie : c’est problème majeur de santé publique, lié à l’évolution épidémique de la


maladie ; elle constitue une cause de forte mortalité des enfants entre 1 et 5 ans

- Existence d’un vaccin efficace

-Classification :

-Famille : Paramyxoviridae ; sous famille : paramyxovirinae ; genre : morbilivirus ; espèce : virus de la


rougeole qui a 1 seul sérotype

2. Caractères virologiques

2.1. Morphologie

C’est un virus qui a une forme sphérique mesurant environ 120 à 250 nm de diamètre. Caractérisé
par un pléomorphisme (sphérique et filamenteuse)

2.2. La structure

- Le génome La nucléocapside comprend :L’ARN monocaténaire, à polarité négative associé à une


transcriptase, non infectueux
- La capside structure hélicoïdale de nature protéiques ; la nucléoprotéine N (unité entourant
l’ARN), Protéines L (large protéine) et P(Phosphoprotéine) représentant le complexe de
transcription.
- L’enveloppe est composée d’une couche bilipidique provenant de la membrane cytoplasmique
- La protéine M : c’est une matrice protéine située à la face interne de l’enveloppe
- Les spicules situés sur l’enveloppe;
• H : une glycoprotéinequi reconnait les sites récepteurs des cellules cibles et porte
l’activité hémagglutinante pour les hématies de singe et est antigénique.
• F : une glycoprotéine qui est hémolytique et est responsable de la fusion entre les
cellules infectées. Il est aussi antigénique.

2.3 Les propriétés antigéniques

Les anticorps induits par ces protéines peuvent être mis en évidence par les techniques d’inhibition
de l’hémagglutination, d’inhibition de l’hémolyse, de fixation du complément et
d’immunoenzymatiques (ELISA), etc. Les anticorps dirigés contre les protéines H et F neutralisent
l’effet cytopathique et le pouvoir infectieux du virus. L’infection confère une immunité à vie par
l’intermédiaire de ces anticorps.

Il existe un seul sérotype de virus antigéniquement très stable, malgré de discrètes variations de
certains antigènes constatés avec les anticorps monoclonaux. Des parentés antigéniques étroites
existent au niveau des antigènes Fet N avec des morbilivirus animaux : virus de la maladie de Carré
du chien et de la peste bovine.
2.4 Propriétés physico chimique

Le virus perd facilement son pouvoir infectieux à la chaleur, aux solvants des lipides, aux rayons ultra-
violets, aux PH< 4,5

2.5 Multiplication virale

L’attachement et la fixation se font entre la protéine H virale et le récepteur cellulaire situe sur les
lymphocytes. Cette interaction induit des modifications de conformation au niveau de la protéine de
fusion F. Cette modification dégage une région hydrophobe généralement enfuie dans la protéine qui
permet son insertion dans la membrane cellulaire avec libération de la nucléocapside. La capside
sera dégradée et l’acide nucléique est libéré avec sa transcriptase. La réplication va transcrire un
brin d’ARN + sur la matrice génomique d’ARN- qui sera dégradé après. Cet ARN+ sera transcrit en
plusieurs ARNm et prégenomique. Ces ARNm seront traduits en protéines virales structurales et
enzymatiques notamment la polymérase. Les protéines H, F, M migrent au niveau de la membrane
cytoplasmique. L’ ARNprégenomique va servir de matrice pour l’ARN polymérase néosynthétisé qui
va synthétiser des nouveaux brins d’ARN- . Ces ARN – vont s’enrouler autour des protéines de la
capsidales (protéines N, P, L) pour former la nucléocapsidde hélicoïdale.

La nucléocapside migre vers la membrane cytoplasmique de la cellule et acquiert au passage, son


enveloppe hérissée des spicules viraux

Le virion est libéré par bourgeonnement. L’accumulation des protéines dans le noyau et dans le
cytoplasme est caractéristique de l’effet cytopathique.

3- EPIDEMIOLOGIE

3-1 Le réservoir du virus :

Il est strictement humain. C’est l’homme malade, le virus est retrouvédans la gorge, les urines, le
sang, et les secrétions conjonctivales.

4-2 Contamination :

Interhumaine est aérienne

4.3 Modalité épidémiologique

Dans les populations non immunisées, la rougeole cause de grandes épidémies tous les 2 à 5 ans, qui
durent 3 à 4 mois. Elle frappe surtout les enfants de 6 mois à 10 ans. Dans les pays en
développement elle représente la plus forte cause de mortalité des enfants entre 1 et 5 ans (1 000
fois supérieure aux taux observés dans les pays industrialisés. L’existence de la vaccination a
complètement changé l’épidémiologie de la rougeole dans certains pays (nombre de cas de rougeole
est de quelques centaines par ans).

5- MANIFESTATIONS CLINIQUES

L’incubation est de 10 jours. La maladie débute par un catarrhe oculo-naso-bronchique fébrile. Trois
à quatre jours plus tard apparaissent les signes éruptifs caractéristiques : l’énanthème de la face
interne des joues, le signe de Koplick, et l’éruption maculo-papuleuse débutant à la face et
rapidement généralisée. L’évolution est le plus souvent favorable, l’exanthème et les signes
infectieux disparaissent en quelques jours.
Les complications respiratoires à types de surinfection bactériennes, ORL ou bronchopulmonaires
sont fréquentes chez l’enfant souffrant de malnutrition

Trois types de complications neurologiques peuvent survenir

- La plus fréquente est l’encéphalite post-infectieuse


- Chez l’enfant rougeoleux subissant un traitement immunosuppresseur ou présentant un déficit
de l’immunité cellulaire, l’encéphalite aigue àinclusionsurvient de 1 mois à 6 mois après la
rougeole. Le virus se réplique dans le système nerveux central. L’évolution est fatale le plus
souvent ou se fait vers la stabilisation d’un état neurologique très dégradé.
- Une encéphalite encore plus tardive, d’évolution subaiguë, rare, toujours fatale peut apparaitre
entre 9 mois et 15 ans après la rougeole. Le virus se réplique à la fois dans le cortex et la
substance blanche d’où le nom de panencéphalite sclérosante subaiguë (PESS).

6- DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

6-1 Diagnostic direct

Le diagnostic peut être fait lors de la période d’invasion ou les premiers jours de l’éruption par la
mise en évidence en immunofluorescence des antigènes viraux dans les cellules d’aspirations
rhinopharyngées.

Le virus peut être cultivé à partir des sécrétions nasopharyngées, du sang, du LCR, des urines
prélevées pendant la période d’invasion et les premiers jours de l’éruption

La recherche du génome par une méthode d’amplification génique

6-2 Diagnostic indirect

Le diagnostic sérologique peut donner également une réponse rapide si l’on recherche les IgM
spécifiques du sérum qui sont détectables du 1er au 30ème jour après l’éruption. Elles sont surtout
mises en évidence par des méthodes immunoenzymatiques (ELISA)

La recherche d’une immunité ou d’une séroconversion par titrage des anticorps IgG

Interprétation des résultats

-Si l’isolement est négatif, les AcIgM positifs à la sérologie : c’est une infection récente

-si les IgG positifs : c’est une séroconversion avec une immunité définitive

7.MESURES DE PROPHYLAXIE ET ÉLÉMENTS DE THÉRAPEUTIQUES

7-1 Préventif

Les gammaglobulines standard préviennent l’apparition de la rougeole si elles sont injectées dans les
4 à 5 jours qui suivent la contamination

- Le vaccin à virus atténué : il est administré par voie sous cutanée. L’immunisation induit plus de
95% de séroconversion si les conditions de vaccination sont respectées :
• Ne pas vacciner les enfants avant l’âge d’un an
• Ne pas vacciner l’enfant ayant une injection reçu une injection de gammaglobulines au
cours des 3 derniers mois
• Ne pas vacciner les enfants sous corticoïdes ou autre traitement immunosuppresseur ou
ayant une maladie entrainant un déficit immunitaire
• Ne pas vacciner la femme enceinte

Il est conseillé de pratiquer la vaccination entre 1 an et 2 ans

7-2 Curatif

La Ribavirine en aérosol pour les pneumopathies interstitielles

Le traitement symptomatique (réhydratation…..)

VIRUS DES GASTROENTÉRITES


OBJECTIFS

1-Citer 4 virus responsables de gastroentérites chez l’homme

2-Définir les 3 modes de transmission des rotavirus à l’homme

3-Décrire la diarrhée typique à rotavirus humain.

4-Citer 2 techniques de diagnostic rapide des diarrhées à rotavirus.

5-Citer les 2 principaux sérotypes d’adénovirus humains responsables de diarrhées aiguës.

6-Citer 2 techniques de détection des antigènes d’adénovirus humains dans les selles.

1. INTRODUCTION

1.1 Définition

Les maladies diarrhéiques sont d'importantes causes de mortalité dans les pays en développement
où les conditions d'hygiène sont précaires. Les agents responsables sont divers et parmi ceux-ci, les
virus occupent une place de choix. La découverte de l'association de ces virus avec les gastro-
entérites humaines remonte aux années 70, avec le développement des méthodes classiques de
diagnostic virologique.

Les principaux virus responsables de gastro-entérites/diarrhées sont les:

-Rotavirus

-Adénovivirus

-Calicivirus : virus prototype = Virus de Norwalk


-Coronavirus dont le Torovirus humain (infection nosocomiale)

-Astrovirus

-Parvovirus, etc.

1.2. Intérêts

-Clinique : liée à la gravité des gastro entérites surtout chez le terrain fragile

-épidémiologie : c’est un problème majeur de santé, c’est l’une des causes de la forte mortalité
infantile ; certains virus évoluent sous forme épidémique

-Prophylactique : Existence de vaccin efficace (Rotavirus)

LES ROTAVIRUS

Les Rotavirus sont les principaux responsables de diarrhées virales dans le monde: dans les pays en
développement, ces virus peuvent être la cause de près de 500.000 à un (1) million de décès par an,
comptant ainsi pour près de 20 à 25% des cas totaux de décès dus aux diarrhées

1.CLASSIFICATION

Famille:Reoviridae (Reo pour RespiratoryEntericOrphanviruses)

-Genre: Rotavirus

-Espèce: -Rotavirus humains : subdivisé en 7 groupes de A à G

A, B, C : l’Homme et les animaux

D à G : les animaux

Il présente 14 sérotypes G dont 10 concernent l’Homme et 13 sérotypes P dont 9 concernent


l’Homme

-Rotavirus du singe SA11(espèce type)

2. CARACTERES VIROLOGIQUES

2.1. Morphologie

Ce sont des virus nus (non enveloppé) environ 70 nm de diamètre. La morphologie est
caractéristique en forme de roueen microscopie électronique avec une capside icosaédrique. On
peut observer des particules incomplètes ayant perdues totalement ou partiellement leur capside.

2.2. Structure

Le génome est constitué de 11 segments d’ARN bicaténaire.Chacun de ces segments comprend une
séquence non codante aux extrémités 5’ et 3. Ils sont divisés en sérogroupes (A à G) et en sérotypes
ou génotypes. La plupart des rotavirus humains appartient au groupe A.

Les sérogroupes sont définis par les caractéristiques de la protéine VP6 par contre les sérotypes sont
définis par les caractéristiques de deux protéines externes VP7 et VP4
Le réassortiment de segments entre différentes souches d’un même groupe ou le réarrangement des
séquences modifie le génome.

2.3. Protéines et caractères antigéniques

Ces 11 segments du génome codent 6 protéines structurales (VP1 à VP6), 5 protéines non
structurales (NSP1 à NSP5).

-Les protéines structurales : 3 couches entourant le génome

• La couche externe ou capside externe constituée de la glycoprotéine VP7 et le de la protéine


VP4 les antigènes de ces 2 protéines déterminent le sérotype G et P. La protéine VP7 est
codée par le segment 9, protéine glycosylée, c’est l’antigène majeur. Elle détermine la
spécificité de type G (G pour glycosylated). La détermination du type peut être réalisée par
des méthodes immunologiques (sérotype) ou biologie moléculaire (génotype). Il existe 14
sérotypes ou génotypes seulement 10 d’entre eux (G1 à G10) peuvent infecter l’Homme. La
protéine VP4 est codée par le segment 4. Elle détermine la spécificité de type P (P pour
Proteasecleavedprotein. Il existe 9 sérotypes humains P
• La capside intermédiaire : constituée par la seule protéine VP6 ; elle est fortement
immunogène et porte des antigènes de groupe
• La capside interne ou core : c’est la couche la plus interne, comprend une protéine
majoritaire VP2 et deux protéines minoritaires

-Les protéines non structurales : apparaissent durant le cycle de multiplication, ne sont pas
présentes dans le virus mature

2.4. Propriétés physico-chimiques

Ils sont très résistants, stables au PH 3, résistants au chloroforme à de nombreux détergents et


aux solvants des lipides. Ils sont relativement résistants à la chaleur (5mn à 60°C). Garder à -70°C
ils conservent leurs propriétés infectieuses pendant 6 à 10 ans
Structure du rotavirus : (a) Les 11 segments d’ARN double brins sont séparés en fonction de leur
poids moléculaire sur gel de polyacrylamide. Les protéines correspondant à ces segments sont
indiquées sur la droite.

(b) Schéma simplifié de la particule virale. Les sérotypes et génotypes G et P les plus fréquents sont
indiqués.

3. EPIDEMIOLOGIE

3.1. Réservoir

C’est l’Homme (dans les selles), l’environnement : eaux usées, coquillages,…. Ce qui favorise la
diffusion du virus.

3.2. Mode de contamination

Leur résistance facilite la transmission interhumaine

-Directe: féco-orale, malade à malade

-Indirecte: ingestions d'eaux de boissons et aliments contaminées, personnel médical, matériel,....

-Réinfections: après l'âge de 3 ans, la majorité des enfants présentent des Ac contre les virus
entériques, mais les réinfections sont possibles en raison de la diversité antigénique des virus
entériques.

3.3 Facteurs favorisants

L’hygiène précaire, la promiscuité, bas niveau économique, la saison surtout hivernale, l’âge (les
enfants de – de 3 ans et les personnes âgées.

3.4. Modalités épidémiologiques

Les rotavirus de groupe A représentent l’agent étiologique majeur des gastro infantiles aigues. Elles
surviennent par épidémies hivernales dans les pays tempérés, touchent principalement les enfants
de 6 à 24 mois. Les épidémies du groupe B n’ont été décrites qu’en Chine. Cependant les épidémies
des gastro entérites à rotavirus du groupe C ont été décrites en Europe, Asie et en Amérique

4. MANIFESTATIONS CLINIQUES

L'infection est ubiquitaire et se caractérise par une incubation très brève (1 à 3 jours) et l'installation
brutale d'une diarrhée avec vomissements avec diarrhées hydro électrolytiques et fièvre. Ces
troubles peuvent évoluer vers la déshydratation et une hospitalisation chez ces enfants âgés en
général de 6 mois à 2 ans.

La maladie guérit jours d’une manière générale chez l’enfant immunocompétent lorsque la
réhydratation est adaptée, le virus est éliminé en 5 à 12 jours.

Chez les enfants ID l’infection est prolongée, elle se manifeste par une diarrhée fébrile prolongée ou
simplement une excrétion chronique du virus dans les selles.

Chez le nouveau-né, I‘infection est fréquente mais elle n'entraîne que peu de symptômes
5. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

5.1. Les prélèvements

Les selles, les urines, le sang, les vomissements, les recueillies spontanément ou après des aliments
ou l’eau ingérés un écouvillonnage rectal

Ils se font au début de la maladie (3-4 jours)

5.2. Le diagnostic direct

5.2.1. Microscopie Electronique

Permet la recherche de l’ensemble des virus responsables de gastro entérites c’est la méthode de
référence mais elle est peu utilisée.

5.2.2. La recherche des antigènes viraux

La recherche de l'antigène viral se fait directement dans les selles par des anticorps monoclonaux.
On peut utiliser :

-La technique d'agglutination de particules de latex sensibilisées ou l’immunochromatographie


est simple et rapide.

-Les techniques immuno-enzymatiques et IFD sont adaptées à l'examen d'un grand nombre de
prélèvements.

5.2.3. La recherche du génome viral

Par la RT-PCR

La microscopie électronique

6.-PREVENTION ET TRAITEMENT

6.1. Prophylaxie il faut :

En encourager l'allaitement maternel (transfert d'IgA sécrétoires).

Administrer du colostrum de vache riche en IgA qui empêche la diarrhée mais pas l'infection

Deux vaccins vivants atténués sont disponibles actuellement (PEV 2013) Ils protègent les petits
enfants contre les diarrhées sérieuses et diminuent la nécessité de réhydratation.

6.2. Traitement

Il n’existe pas de traitement spécifique; il est symptomatique, la déshydratation étant le risque


majeur,on privilégie la RVO

ADÉNOVIRUS ENTÉRIQUES
Les Adénovirus entériques sont responsables de gastroentérites aiguës chez l'enfant. Ce sont surtout
les sérotypes 40 et 41, et beaucoup moins les types 2 et 31, sont responsables de5 à 15% de cas
impliques dans ces gastroentérites.

1. CLASSIFICATION-STRUCTURE

Famille :Adenoviridae

Genre : Mastadenovirus (infectent l'Homme)

Espèce : Adenovirus humain.

2. MORPHOLOGIE ET STRUCTURE

Les adénovirus sont des virus nus de 70-90 nm de diamètre qui possèdent au moins 10 protéines de
structure. La capside est icosaédrique à symétrie cubique. Elle renferme le génome viral qui est un
ADN double brin, linéaire

3-EPIDEMIOLOGIE ET INFECTION HUMAINE

Ils sont responsables de cas de diarrhée sporadiques assez fréquents et parfois de petites
poussées épidémiques atteignant surtout les enfants en bas âge. La transmission se fait parvoie
féco-orale.

4-DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

La détection de l’antigène dans les selles se fait généralement par des techniques immuno-
enzymatiques ou d’agglutination. La microscopie électronique est peu utilisée

5-PREVENTION ET TRAITEMENT

Le traitement est symptomatique, la déshydratation étant le risque majeur


VIRUS DES HÉPATITES

Ce groupe de virus donne des pathologies semblables, mais du point de vue biologique ils
appartiennent à des familles différentes. Le point commun est que l’hépatite est surtout due à une
réaction immunitaire cytotoxique contre les antigènes viraux, entraînant une destruction cellulaire.
les termes « hépatites virales » ou « virus des hépatites », s’adresse à un groupe hétérogène de virus
dits «hépatotropes». Parmi ces virus, les VHA, VHB, VHD, VHC, VHE, VHG et VTT (virus
transmissibles par transfusion sanguine) sont bien connus chez l’homme de nos jours.

Virus de l’hépatite A (HAV)

Objectifs

1) Définir le virus de l’hépatite A


2) Décrire le mode de contamination du virus de l’hépatite A
3) Citer 2 facteurs favorisants l’infection par le virus de l’hépatite A
4) Décrire l’évolution des marqueurs au cours de l’infection par le virus de l’hépatite A
5) Citer 3 techniques pour le diagnostic direct du virus de l’hépatite A
6) Décrire les mesures préventives utilisées contre l’infection par le virus de l’hépatite A

1. INTRODUCTION
1.1. Définition

Le virus de l'hépatite A (HAV) encore appelé hépatite épidémique ou infectieuse est un petit
virus à ARN monocaténaire linéaire de polarité positive sans enveloppe avec une capside
icosaédrique

1.2. Intérêts

-Epidémiologie: liée à la fréquence très élevée de l’infection surtout chez les enfants dans les pays
tropicaux

-Santé publique : c’est un problème de santé publique car évolue sous forme d’épidémie

- Plan prophylactique : existence d’un vaccin efficace

2. CARACTERES VIROLOGIQUES

2.1. Classification

Famille :Picornaviridae

Genre :Hepatovirus ; il existe un seul sérotype. D'autres Picornaviridae humainssont entérovirus,


parechovirus et rhinovirus

2.2. Morphologie

C’est un virus à ARN positif de petite taille à capside cubique sans enveloppe

2.3. Structure

-Le génome : un ARN positif monocaténaire linéaire. Cet ARN viral contient une longue phase
ouverte de lecture encadrée par 2 régions non codantes en 5’ et 3’. Cette phase ouverte code pour la
synthèse des protéines structurales et non structurales

-La capside : elle est protéique et icosaédrique composée de protéines Vp1, Vp2, Vp3 et Vp4

2.4. Caractères antigéniques

Sur le plan antigénique : on a un seul sérotype. Il n’ya pas de communauté antigénique avec les
autres virus de l’hépatite (B, C, D, E)

2.5. La culture

Aucune lignée cellulaire en routine ne permet de le cultiver. En recherche, le VAH a été cultivé sur
cellule d’hépatocyte humaine, puis adapté à des cultures de rein de singe et des cellules diploïdes
humaines MRC5. C’est grâce à la culture sur MRC5 que le 1er vaccin inactivé à été obtenu.

5.6. La multiplication

- Attachement, fixation :récepteur cellulaire (les intégrines) et récepteur du virus (Vp1)

-Modification de la conformation des protéines virales Vp1 et Vp4


-Passage de l’ARN dans le cytosol et décapsidation

-Transcription de l’ARN+ en ARNm puis traduction en une poly protéine qui va subir des clivages
successifs par des protéases cellulaires en protéines structurales et non structurales notamment ARN
polymérase ARN dépendant

-Réplication de l’ARN pré génomique en ARN (-) qui va servir de matrice pour la synthèse de
nouveaux ARN + grâce à l’ARN polymérase ARN dépendant nouvellement synthétisé

-Formation de la capside dans laquelle pénètre un ARN+

-Accumulation des nucléocapsides dans le cytoplasme de la cellule qui va s’éclater en libérant les
virions dans les espaces intercellulaires.

L'HAV résiste bien dans le milieu extérieur, à la chaleur (1 h à 60°C) et à la chloration habituelle
de l'eau potable.

3. EPIDEMIOLOGIE

3.1. Réservoir

C’est l’Homme, on trouve le virus dans les selles

3.2. Mode de contamination

La contaminationest essentiellement féco-orale ettransmission est directe par les mains souillées ou
en contact avec les selles. Elle peut être indirecte par résulte le plus souvent de l'absorption de
boissons, d'aliments ou de fruitscontaminés.

Les coquillages consommés crus ou peu cuits sont une importante source de contamination

3.3. Mode épidémiologique


En zone tempérée, la maladie se présente sous forme de cas isolés ou familiaux ou sous forme
d’épidémie dans les collectivités, d’autant plus que l’hygiène est précaire.

Dans les zones tropicales et sub tropicales les enfants sont très précocement infectés et 100%
présentent des anticorps à l’âge de 5 ans. L'hépatite A est la plus fréquente des hépatites

4. Facteurs favorisants

-Saison : pendant la saison pluvieuse et chaude

-Age : à l’enfance et les conditions d’hygiène

5. LES MANIFESTATIONS CLINIQUES

L’hépatite A peut se manifester sous plusieurs formes, mais elle est généralement bénigne. Il ne
provoque pas d’hépatite chronique.

-Forme asymptomatique dans plus de 80% des cas.

La Forme aiguë bénigne, comprend

-la phase pré-ictérique avec anorexie, asthénie, nausées, myalgies, douleurs hypocondriques droites.

-la phase ictérique (ictère cutanéo-muqueux) avec décoloration des selles et urines foncées.

-l’évolution est favorable et totale en 10-15 jrs en général. L’immunité acquise est solide et durable.

- L’évolution des marqueurs au cours de la maladie

Le virus est présent dans les selles autour du 14ème jour avant et quelques jours après l’apparition de
l’ictère. Les IgM anti VHA sont précoces dès le début de la phase ictérique et vont persister pendant 8
semaines environ. Les IgG seront seules détectées au delà de 8 semaine, elles persisteront et
traduiront un contact ancien.

6. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

L'élévation importante du taux des transaminases sériques ALT et AST, témoin de la cytolyse
hépatique, et celui de la bilirubine sont les tests diagnostiques indiquant l'hépatite et permettant
d'en suivre l'évolution.

6.1 Prélèvement

-Selles, le sang

6.2. Diagnostic direct

-L'isolement du HAV n'est pas réalisable en culture

-Immuno électro microscopie : la ME des selles permet d’observer des particules virales ayant la
morphologie du VHA ; l’identification est faite en agglutinant ces particules avec un sérum antiVHA.
Au cours de la 2ème observation on peut mettre en évidence ces agrégats.

-ELISA : à la recherche d'antigènes et d'ARN viraux dans les selles. Cependant le virus disparait
rapidement après l’installation de l’ictère donc de diagnostic est d’intérêts limités.

-PCR : à la recherche du génome viral.


6.3. Le diagnostic indirect

La recherche d'anticorps anti-HAV de classe IgM dans le sérum par la technique ELISA est la méthode
de choix du diagnostic de l’infection aigue. Les anticorpsIgM sont présents dès le début de l'ictère et
persistent plusieurs semaines

La recherche d'anticorps totaux (ou d'lgG) anti-HAV sera surtout utilisée pour établir le statut
immunitaire d’un sujet à risque.

7. PROPHYLAXIE ET ELEMENTS TERAPEUTIQUES

7.1. La prévention

Elle repose sur l'application :

-Desrègles d'hygiène universelles individuelles et collectives bloquant la transmission oro-fécale

- sur l’utilisation des vaccins inactivés disponibles actuellement.

Le vaccin, qui existe sous forme pédiatrique, se donne en deux doses à 6 mois d’intervalle avec un
rappel tous les 10 ans.

VaccinHavrix (Smith Kilne Beecham)

-VaccinVaqta (Merck & Co., Inc)

Il existe un vaccin combiné hépatite A et hépatite B.

7.2. Curatif :

Il est symptomatique
LE VIRUS DE L'HÉPATITE B
OBJECTIFS

1-Citer les 3 formes de VHB présentes dans le sang de sujets porteurs du VHB

2-Citer les 3 modes majeurs de transmission du VHB

3-Citer les 7 marqueurs spécifiques de l’infection par le VHB détectables dans le sang des malades

4-Interpréter les résultats des tests sérologiques chez les patients atteints des différentes formes
d’hépatites (aiguë, chronique active, chronique inactive).

5-Interpréter les résultats des tests sérologiques chez les sujets vaccinés contre l’HVB et chez les
sujets guéris de l’HVB.

6-Définir les 3 principales modalités de prévention de l’hépatite virale B

7-Citer 2 vaccins recombinants contre le VHB

1. INTRODUCTION

1.1-Définition

C’est un virus à ADN circulaire partiellement monocaténaire possédant une réverse transcriptase. Le
VHB est responsable d’une infection aigue susceptible d’évoluer vers la chronicité. L’atteinte
chronique est grave par la destruction de l’architecture du foie évoluant vers une cirrhose qui peut se
décompenser en cancer primitif du foie (CPF).

1.2- Intérêts

-Clinique : marqué par la gravité de la maladie qui évolue vers la chronicité donnant une cirrhose
et/ou CPF

-Santé publique : la prévalence des cas de l’HVB est très élevée surtout dans les pays en voie de
développement

- Le virus se transmet de la mère à l’enfant ; c’est ce mode de transmission qui favorise la chronicité

- Thérapeutique : l’existence de nouvelles molécules qui peuvent améliorer l’évolution de la maladie

-Prophylaxique : l’existence d’un vaccin efficace

2. CARACTERES VIROLOGIQUES

2.1 Classification

-Famille : Hepadnaviridae

-Deux genres : Orthohepadnavirus et Avihepadnavirus

-Espèces : Le virus de l’hépatite B, l’espèce type constitue le virus humain.


Les virus des rongeurs : de la marmotte WHBV (Woodchuck), de l’écureuil brun GSHV (Ground
Squirrel) ; pour les virus aviaires : le virus du canard de pékin (DHBV), du héron (HHBV)

2.2 Morphologie

Au microscope électronique 3 types de particules sont observés :

• Les particules de Dane(40 à 48 nm de diamètre) moins fréquentes constituent les formes


infectieuses. Elle est composée par une capside cubique formé par une protéine (Ag HBc) qui
renferment l’ADN avec la protéine terminale liée au brin (-) et la polymérase. Cette capside
est contenue dans une enveloppe qui porte l’Ag HBs.
• Les particules sphériques (18 à 25 nm de diamètre)

• Les particules filamenteuses ou tubulesde 20nm de diamètre et de 200 à 700nm de long


formées de l’empilement des particules sphériques non infectieuses.

C’est deux derniers éléments ont la même structure que l’enveloppe qui porte l’AgHBs

2.3 STRUCTURE

2.3.1.-Génome viral

ADN partiellement bicaténaire et circulaire

Il comporte 4 gènes principaux qui se chevauchent :


-Le gène Squi code 3 protéines de surface porteuses de l’AgHBs (la grande protéine codée par les
régions pré-S1/pré-S2/S, la protéine moyenne codées par les régions pré-S2/S et la petite protéine
codé par la région S).

-Le gène C (régions pré-C/C) code la protéine de capside portant l’AgHBc et la protéine soluble AgHBe
sécrétée dans le sérum; mais sa sécrétion peut être empêchée par des mutations dans la région pré-
C (variant pré-C).

-Legène P code la polymérase virale avec 3 domaines fonctionnels, dont le domaine de la


transcriptase inverse/RNase H.

-Le gène X code la protéine X : transactivation, apoptose et modulation de la production de l’INF-


gamma

2.3.2. La capside

Elle est cubique, constituée de protéine C, insoluble qui n’est retrouvé que dans l’hépatocyte.

3.2.3 Enveloppe

De nature lipidique, l’enveloppe est d’origine de la membrane du réticulo endoplasmique ou


rarement de la membrane cytoplasmique. Dans cette enveloppe sont ancrées les protéines S (small),
ou protéine majeur (la plus abondande), la protéine M (Middle) et la protéine large L.

2.4. Propriétés physicochimiques

L’HBV est un virus résistant à la chaleur, aux solvants organiques, aux tensioactifs….à cause de
l’enveloppe qui n’est pas lipidique.

2.5. Multiplication

-Cellules sensibles et permissives : hépatocytes qui possèdent des récepteurs (héparane sulfate) ;

- Anti récepteur viral : protéine HBs

-Pénétration : endocytose

- Décapsidation : non spécifique permet la libération du génome qui va migrer dans le noyau

- Expression du génome et réplication :

La polymérase complète la synthèse du brin complémentaire puis l’ADN super enroulé reste dans le
noyau sous forme d’épisome sans intégrer dans l’ADN cellulaire. La transcription par l’ADN
polymérase cellulaire II génère 2 types d’ARN :

• ARN sub génomique qui vont donner les protéines d’enveloppe et la protéine X
• ARN pré génomique

La protéine C se lie à l’ARN pré génomique pour l’entrainer dans une procapside qu’elle a déjà formé
avec incorporation de la polymérase et d’une protéine kinase. Dans cette capside l’activité RT va se
libérer avec rétro transcription de l’ARN pré génomique en ADN (-). Puis la RNase H détruit l’ARN
laissant un bout qui sert d’amorce à la synthèse du brin (+). Parallèlement, la kinase assure la
polymérisation des protéines C.
- L’assemblage des particules virales: les nucléocapsides nouvellement synthétisées dans le
compartiment pré-golgien bourgeonnent au niveau des membranes intracellulaires du réticulum
endoplasmique (RE), où elles acquièrent l’enveloppe virale pour former de nouveaux virions. Même
en absence de nucléocapside, la membrane contenant les protéines de surface virale bourgeonne
spontanément pour former des particules subvirales.

3-EPIDEMIOLOGIE

3.1. Réservoir

-Humain: VHB

-Animaux: , écureuil , canard , héron hepatitis B virus)

3.2. Modes de transmission

-Il existe 3 modes majeurs de transmission du VHB :

●Transmission par le sang : transfusion sanguine, accident d’exposition au sang chez les
professionnelsde la santé,toxicomanie par voie intraveineuse, soins avec du matériel souillé non
décontaminé, tatouage, piercing, excision (BF)…

●Transmission sexuelle (IST) : homo-, bi- et hétérosexuelles

●Transmission de la mère à l’enfant ou transmission verticale : anténatale et périnatale.

-Transmission par d’autres liquides biologiques : salive/orale

Il existe actuellement 8 génotypes du VHB désignés par les lettres A à H.

3.3.Répartition géographique/Prévalence du VHB

L’hépatite virale B est une maladie endémique de répartition mondiale. On estime à plus de 200
millions le nombre de porteurs chroniques de l’AgHBs répartis dans le monde. Fortesendémicité
Afrique, Chine, Asie du Sud- ESt

4-MANIFESTATIONS CLINIQUES
Hépatite aigue : infection limitée dans le temps

-Formes asymptomatiques (80 – 90% des cas)

-Formes aiguës communes, semblable à l’hépatite A chronique

-formes persistantes (portage de l’AgHBs> 6 mois)

Il existe plusieurs possibilités d’évolution :

Le portage chronique asymptomatique de l’AgHBs, la guérison pouvant survenir au bout de quelques


mois à plusieurs années.L’hépatite chronique persistante (HCP), la guérison survenant au bout de 2 –
4 ans. L’HCP évolue rarement vers l’HC Active (HCA) et la cirrhose qui est une forme grave de
l’hépatite B. Elle peut évoluer ± lentement et irréversiblement vers la cirrhose. Les manifestations
cliniques sont l’hépatosplénomégale, l’ictère, l’asthénie avec transaminases et les gammaglobulines
élevées.

-la cirrhose post-hépatique qui peut se complique en cancer primitif du foie (CPF).

-le CPF qui est une tumeur monoclonale du foie. Le VHB est le virus le plus oncogène connu : dans les
zones de hauteendémie, 40 – 50 % des sujets infectés dès le bas âge meurent de cirrhose ou de CPF.

5. DIAGNOSTIC AU LABORATOIRE

5.1 Prélèvement

Le sérum, sang, biopsie hépatique

-L’augmentation des transaminases et de la bilirubine signe cytolyse l’hépatique.

5.2 Diagnostic direct

Repose sur la détection des protéines virales par la recherche de leurs antigènes :AgHBs, AgHBe

On utilise l’ELISA : recherche dans le sérum ; IF : la recherche se fait au niveau hépatique.

La PCR ou l’hybridation : détection des acides nucléiques

5.3 Diagnostic indirect

C’est la recherche des anticorps dirigés contre les antigènes viraux il s’agit : l’anti HBs, Ac anti HBc et
Ac anti HBe. La recherche de l’Ac anti HBc de type IgM permet de poser le diagnostic de l’infection
aigue.

5.4 Interprétation des marqueurs viraux

Dans l’hépatite aiguë il y a la présence d'AgHBs, et d'anticorps anti-HBc (IgM) jusqu’au bout du 3ème
mois. Lors de laguérison, il y a d’abord disparition de l’AgHBs; ensuite apparaissent des anticorps
anti-HBs,parfois avec un certain retard. On a considéré pendant longtemps que les personnes
présentant des anticorps anti-HBs avec des anticorps anti-HBc étaient totalement guéries. En

fait chez un certain nombre de ces personnes, l’ADN viral reste présent dans le foie sous
Dans une infection HBV chronique l’AgHBs reste présent, associé en cas de réplication virale
active à l’ADN viral et l’AgHBe. Le suivi des patients sous traitement se fera en déterminant la charge
virale par dosage de l’ADN dans le sang

Après vaccination, seuls des anticorps anti-HBs se développent puisque le vaccin contient de
l'AgHBs recombinant

HEPATITE AIGUE

HEPATITE CHRONIQUE
AgHBs Anti- AgHBe Anti- Anti-HBc ADN
HBs HBe IgG IgM
Hépatite virale B aiguë + – + – +/– + +
Hépatite virale B guérie – +/– – +/– + – –
Hépatite virale B + – – + + – –
chronique + – – + + – –

Immunite vaccinale – + – – - - –

Réactivation + – + – + +/– +

Degré d’infectiosité + – + – + +
-Haut + – – + + +
-Intermédiaire + + – +
-Faible
Interprétation des résultats des marqueurs de l’hépatite B

5.-PROPHYLAXIE ET ELEMENTS DE THERAPEUTIQUE

5.1-Prévention

5.1.1. Application des mesures d’hygiène:

-Permet de rompre la chaîne de transmission, notamment avec le dépistage de l’AgHBs et


l‘élimination des poches desang contaminé. Le VHB est détruit par l’eau de javel.

-Relation sexuelle protégée

-Hygiène des instruments-Utilisation de seringue usage unique

5.1.2 Vaccination

Le principal Ag vaccinal est l’AgHBs; .

-Pour les premiers vaccins,

l’AgHBs est obtenu à partir de plasmas humains de porteurs sains de l’AgHBsvaccin : Hevac B (Institut
Pasteur). Abandonné à cause des risques contagieux.

-Pour les nouveaux vaccins,


l’AgHBs et éventuellement la protéine pré-S, sont obtenus par récombinaison génétique chez une
bactérie (E. coli) ou chez un champignon microscopique du genre Saccharomyces. vaccins : GenHevac
B (Pasteur), Recombivax HB (Merck), Engerix-B (SKB). Ces vaccins sont parfois utilisés en
combinaisonavec d’autres vaccins

-Vaccinothérapie : expérience française a donné des résultats intéressants contre des formes
chroniques de l’HVB.

5.2- Traitement Curatif

Traitement antiviral par l’INF-alpha dans les formes chroniques ou la Vidarabine, Entecavir ou
d’autres droguesantivirales;mais mutations de résistance fréquentes.

-Greffes de foie suggéré dans certains cas d’hépatites fulminantes.

Conclusion :

Le VHB est un virus enveloppé à ADN circulaire partiellement bicaténaire possédant une ADN
polymérase à activité reverse transcriptase ; représente un problème de santé publique. Sa gravité et
sa fréquence requièrent l’utilisation de prophylaxie efficace : vaccination qui doit être indispensable
dans les zones endémiques.
LE VIRUS SATELLITE D OU DELTA (HDV)
Objectifs

1) Définir le virus Delta


2) Décrire les caractères antigéniques duvirus Delta
3) Citer 2 techniques pour le diagnostic direct du virus Delta

1. INTRODUCTION

1.1. Définition

L’agent delta est un virus défectif à ARN semblable auxviroïdes des plantes. Il ne peut se multiplier
que dans des cellules hépatiques infectées par le virus de l’hépatite B. L'agent delta ne produit
qu'un antigène propre, associé à son ARN, et est encapsulé dans de l'antigène de surface de
l'hépatite B.

1.2.Intérêts

- Epidémiologique : fréquence très élevé

-clinique : la gravité de la maladie

2. Caractères virologiques

2.1. Morphologie

C’est un petit virus de 37 nm de diamètre. Son enveloppe est formée de membranes lipidiques où
sont ancrées des glycoprotéines du HBV qui portent l’AgHBs

2.2. Structure

2.2.1. -Le génome de HDV est un ARN circulaire simple brin de polarité négative d’environ 1680
nucléotides. C’est le plus petit génome connu des virus infectant les mammifères. Le génome du HDV
est constitué de 2 domaines. Le domaine viroïde et la région codante qui code pour une protéine
dont il existe 2 formes.

2.2.2. Les protéines virales

Les deux protéines s’associent dans la particule virale à l’ARN génomique. Elles portent l’antigénicité
delta (Ag HDV). La petite protéine active la réplication virale alors que la grande la réprime et joue un
rôle dans l’assemblage des particules virales

3. Epidémiologie

3.1. Transmission
Le HDV a les mêmes voies de transmission que le HBV.

Dans les zones endémiques la transmission s’effectue par contact familial ou sexuel. Elle augmente
avec la promiscuité et la surpopulation. Les lésions cutanées des enfants (impétigo, gale, maladie de
la peau) favorisent la transmission du HDV. Dans cette zone la transmission parentale est fréquente
et concerne les groupes à risque d’infection par le HBV. Cette transmission parentale s’effectue par
les produits sanguins et les objets contaminés.

Il est fort présent chez les drogués par voie intraveineuse.

La transmission sexuelle a été démontrée chez les prostituées, les partenaires sexuels des patients
infectés, et dans la population des homosexuelles.

3.2. Situation épidémique

L’infection par l’HDV pose un problème de santé publique dans les zones endémiques pour le HBV et
dans les groupes à risque d’infection dans les zones non endémiques. La proportion de porteurs
d’AgHBs infectés par le HDV est estimée à 5%

-Dans les zones d’endémies, l’infection au HDV se traduit par des épidémies explosives. Ainsi des
épidémies d’hépatites delta ont été observées à Naples en 1977, chez les indiens Yupca du Venezuela
en 1981…..Ces épidémies sont caractérisées par leurs gravités.

-Le HDV semble peu répandu dans le Sud Est asiatique malgré la très forte prévalence de l’infection
par le HBV.

- Les zones non endémiques sont situées en Europe du Nord et de l’Ouest et en Amérique du Nord

4. Manifestation clinique.

Le HDV étant un virus satellite chez l’Homme,l’infection ne se développe que chez les patients
infectés par le HBV. Cette double infection résulte d’une co infection ou d’une surinfection d’un
patient préalablement infecté par le HBV

La co-infection HBV/agent delta est moins grave que la surinfection. Cette dernière donne plus
fréquemment des Hépatites fulminantes que l’HBV seul et un fort pourcentage d’évolution vers la
chronicité.

L’infection par le HDV peut entrainer des cirrhoses juvéniles et s’associe à un développement
précoce du cancer du foie.

5. Diagnostic de laboratoire.

5.1 Prélèvements : le sang, biopsie hépatique

5.2. Diagnostic direct

La recherche d’AgHD est réalisée par IF ou Immuno peroxydase directe sur coupes histologiques du
foie ; l’AgHD peut aussi être recherché dans le sérum par la technique ELISA

L’antigène est présent de façon fugace


-La détection de l’ARN viral ou de l’ADN complémentaire par les techniques de biologies
moléculaires.

5.3. Diagnostic indirect

Le diagnostic est surtout confirmé par la présence d’anticorps anti-delta.

Il repose sur la recherche d’IgM anti HD dans le sérum. Les plus couramment utilisées sont les
techniques immunoenzymatiques, par immunocapture pour les IgM et par compétition pour les IgG
et IgM (Ig totales)

6. Prévention.

La vaccination contre l’hépatite B offre une protection indirecte mais efficace


VIRUS DE L’HÉPATITE C (VHC)
Objectifs

1) Définir le virus de l’hépatite C


2) Citer le principal mode de transmission virus de l’hépatite C
3) Décrire les 2 types de tests utilisés pour le diagnostic indirect virus de l’hépatite C
4) Citer au moins 3 médicaments utilisés dans le traitement de l’infection par le virus de
l’hépatite C

1. INTRODUCTION

1.1 Définition

C’est un virus à ARN monocaténaire linéaire non segmenté de polarité positive à capside
icosaédrique et enveloppé.

1.2. Intérêts

-Clinique lié à la gravité de la maladie, responsable d’une hépatite chronique pouvant évoluer vers la
cirrhose et le cancer primitif du foie

-Santé publique : prévalence de plus en plus élevée

2. CARACTERES VIROLOGIQUES

2.1 Classification

Famille : Flaviviridae

3 Genres :

• Hépacivirus ; Espèce : virus de l’hépatite C


• Flavivirus ; Espèces : virus de la Fièvre jaune, virus de la Dengue
• Pestivirus :responsable de pathologies chez l’animal

2.2. Morphologie

C’est un virus à ARN monocaténaire de forme sphérique mesurant environ 55-65 nm de diamètre

2.3 Structure

Son génome comprend 2 régions codantes.

-une région structurale qui code pour la capside (C) et les protéines d’enveloppe (E1, E2/NS1)
-une région non structurale (NS) qui code pour plusieurs protéines non structurales (NS2, NS3, NS4
et NS5) dont certaines sont dotées d’activités enzymatiques (NS5 - Réplicase, NS3 - Protéase et
Hélicase.

Il est contenu dans une capside protéique icosaédrique, elle-même située à l’intérieur d’une
enveloppe lipidique dans la quelle sont insérées deux protéines distinctes, E1 et E2.

Le virus a un taux de mutation élevé et est fort variable pour cette raison. L'infection se
présente sous forme de quasi-espèce. Il est possible de se faire infecter de façon successive par
des génotypes différents. Les anticorps ne procurent donc pas d’immunité

3. Multiplication

-Attachement, fixation entre récepteur viral et cellulaire;

-Internalisation, formation d’un endosome et pénetration par endocytose;

-Décapsidation, libération de l’ARN (+) , transcription et traduction en une poly protéine qui sera clivé
par les protéases cellulaires et virales en protéines non structurales dont l’ARN polymérase ARN
dépendante et en protéines structurales.

-Transcription en ARN (-) sous l’action de la polymérase virale qui va servir de matrice pour la
synthèse d’ARN (+)

-Assemblage et maturation

3.-ÉPIDÉMIOLOGIE

3.1 Réservoir

Strictement humain (porteurs asymptomatiques, chroniques)

3.2. Mode de transmission

Le mode de transmission est surtout parentéral (transfusion, toxicomanie, materno-fœtal,


accident iatrogène) et dans une moindre mesure non parentéral (sexuel). De façon générale le HCV
se transmet moins facilement que le HBV.

3.3 Type épidémiologique

L’infection survient de façon sporadique.

Les groupes à risque : les polytransfusés, les hémodialysés, les transplantés d’organe, les
toxicomanies IV.

C’est un virus ubiquitaire, présent dans les 5 continents

Il existe 3 zones de prévalence des Anti-VHC

-Zone de basse prévalence (< 0,5%) : Europe du Nord, Canada, Australie.

-Zone de prévalence intermédiaire (0,5 – 1,0%) : France, Grande Bretagne, Allemagne, Hollande, USA.

-Zone de prévalence élevée (>1%) : Europe du Sud et de l’Est, Japon, Continent Africain.

4. MANIFESTATIONS CLINIQUES(sous forme schématique)


.

5.-DIAGNOSTIC AU LABORATOIRE.

5.1 Prélèvement : Sang, biopsie hépatique

5.2 Diagnostic indirect

Le diagnostic virologique des hépatites C repose actuellement sur des tests sérologiques qui
détectent des anticorpsdirigés contre des antigènes du virus.

Deux types de tests sont utilisés actuellement pour le diagnostic de l’infection par le VHC :

 Les tests de dépistage : utilisés en première intension

ELISA : les protéines recombinantes ou les peptides de synthèse viraux sont fixés soit sur des
microplaques soit sur des billes de polystyrène, les anticorps sont mis en évidence par
immunocapture suivie d’une révélation enzymatique colorimétrique.

 Les tests de validation :

Immunoblot : Des antigènes viraux sont immobilisés sur des bandelettes de nitrocellulose en bande
parallèle. Les bandelettes sont incubées avec les sérums ou plasmas à tester et des contrôles positifs
et négatifs. La présence d’anticorps anti VHC est caractérisée par la réaction Ac-Ag fixés sur les
bandelettes. La révélation par immuno enzymologie. L’intensité de la bande est proportionnelle à la
quantité d’AC spécifiques fixés à l’Ag recombinants.

Après une hépatite aiguë C, les anticorps deviennent positifs environ 1 mois après l'élévation des
transaminases. Cela signifie qu'en phase aiguë de nombreux patients sont négatifs et le test
sérologique a une sensibilité d’à peu près 60%. Les anticorps persistent lorsque l'hépatite évolue
vers une forme chronique. Ces tests ne permettent pas d'évaluer la réplication du virus.

5.3 Diagnostic direct

Les techniques de détection moléculaire

L'amplification de l'ARN viral par RT-PCR (PCR après transcription inverse) peut démontrer
l'existence d'une multiplication virale et quantifier la charge virale. Ceci permettra d’établir le
diagnostic en cas d’hépatite C aiguë sans anticorps. Sur le produit de RT-PCR on peut définir le
génotype du virus par séquençage ou hybridation spécifique.

5.4. Diagnostic non virologique

-Une augmentation des transaminases

-La biopsie hépatique montre des signes d’hépatites chroniques

6. PROPHYLAXIE ET ELEMENTS THEPEUTIQUES

-Préventif : les mesures sont celles adoptées contre les hépatites sériques. Il n’existe pas encore de
vaccin efficace contre l’HVC.

-Curatif : l’INF-alpha permet parfois d’obtenir des rémissions complètes, mais il n’existe pas de
traitement curatif spécifique.L’arrivée de nouvelles molécules constituent de nos jours une
révolution dans la thérapeutique contre l’hépatite .L’inconvénient majeur est le cout++++ le
Sofosbuvir (déjà autorisé aux USA et en Europe), le Siméprévir (autorisé aux Etats-Unis et venant de
recevoir un feu vert européen), le Daclatasvir (dont les demandes de commercialisation sont en
cours
VIRUS DE LA RUBEOLE

Objectifs

1) Définir le virus de la rubéole


2) Citer 2 voies de transmission du virus de la rubéole
3) Citer 3 éléments favorisants l’infectionpar le virus de la rubéole
4) Interpréter les résultats du diagnostic indirect du virus de la rubéole
5) Citer 2 techniques de diagnostic direct du virus de la rubéole
6) Décrire les mesures préventives utilisées dans la lutte contre la rubéole

1. INTRODUCTION

1.1 Définition

C’est un virus enveloppé à ARN monocaténaire, non segmenté, de polarité positive, responsable
d’une infection éruptive, la rubéole.

1.2 Intérêts

 Clinique liée à la gravité de l’infection : virus tératogène (de nombreuses malformations


fœtales)
 Prophylactique : l’existence d’un vaccin efficace

2. CARACTERES VIROLOGIQUES

2.1. Taxonomie

Famille : Togaviridae

Deux genres :

• Rubivirus : le virus de la rubéole constitue la seule espèce avec un sérotype.


• Alphavirus

2.2 Morphologie

Au microscope électronique il a une forme arrondie, enveloppé avec un contenu dense mesurant 50
à 100 nm de diamètre.

2.3 Structure du virus

2.3.1. Le génome

C’est un virus à ARN linéaire monocaténaire, non segmenté de polarité positive. Il présente 2 phases
ouvertes de lecture :
-une située à l’extrémité 5’ codant pour les protéines non structurales (protéase, hélicase, réplicase…)

-une située à l’extrémité 3’ codant pour les protéines de structure (C : capside, E1 et E2 : protéines
d’enveloppe)

3 régions non codantes.

2. 3.2 La capside

Elle est nature protéique avec une symétrie icosaédrique. Elle possède une zone hydrophobe
associée à l’enveloppe et une zone chargée positivement qui interagit avec le génome pour
l’encapsider

2.3.3. L’enveloppe

De nature lipidique, l’enveloppe est d’origine membranaire du réticulum endoplasmique. Elle est
hérissée de spicules hémaglutinants de nature glycoprotéine (E1 et E2).Ces spicules sont
antigéniques et induisent la production d’anticorps neutralisants.

2.4 Propriétés physicochimiques

Virus enveloppé donc fragile, sensible à la dessiccation, aux solvants organiques, aux tensioactifs…

3. EPIDEMIOLOGIE

3.1 Le réservoir

L’hôte naturel du virus est l’Homme.

Dans l’infection acquise le malade (enfant et adulte) est contagieux 5 à 10 jours après le début de la
maladie.

Dans l’infection congénitale l’enfant est contagieux dès la naissance et cela jusqu’à 6 mois.

3.2. La transmission

Elle se fait par un mode direct et par 2 voies :

- aérienne par les gouttelettes de pflügge

-transplancentaire par le sang

Facteurs favorisants : densité de la population, conditions socioéconomiques (pauvreté, promiscuité),


âge (5 à 9 ans)

3.3. Modalités épidémiologiques

C’est un virus qui est ubiquitaire, on observe des cas sporadiques, tout le long de l’année avec une
épidémie au printemps d’importance variable selon les années et qui passent inaperçues dans les
pays en voie de développement.

4. PHYSIOPATHOLOGIE

-Porte d’entrée : muqueuse et tissus lymphoïdes nasopharyngées avec multiplication locale


-Diffusion lymphatique, puis multiplication dans les ganglions régionaux (adénopathie cervicale et
sous occipitale).

-Diffusion sanguine (virémie)

-Dans la rubéole congénitale, le virus traverse le placenta pendant la virémie se multiplie dans les
tissus le l’embryon entrant des cassures chromosomiques avec arrêt des mitoses et des thromboses
veineux.

5. POUVOIR PAHOGENE

Deux tableaux cliniques :

 La rubéole acquise : le plus souvent inapparente, associe fièvre, exanthème, pharyngite,


arthralgie, adénopathie cervicale et sous occipitale. La guérison est rapide sinon évolution se
fait vers une arthrite, encéphalopathie ou thrombopénie
 La rubéole congénitale : embryopathie avec des lésions vasculaires (persistance du artériel),
otologie (surdité), oculaire (cataracte), cérébrale, fœtopathie avec hépatite encéphalite,
lésions osseuses, purpura thrombopénique

6. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

6.1 Diagnostic indirect

6.1.1 Prélèvement : sérum, LCR. Il doit se faire pendant l’exanthème et 15 jours après. Il faut 2
prélèvements : un précoce et un tardif

6.1.2 Techniques de détection

ELISA, latex, mesure de l’avidité (croissance) des IgG par rapport aux IgM

6.1.3. Interprétations :

-les 2 sérums doivent être analysés dans le même laboratoire si possible le même jour.

-Sérologie positive si taux du 2ème sérum est 4 fois le taux 1er sérum

-Chez le NN les IgM dans un seul prélèvement signe une infection congénitale

6.2. Diagnostic direct

 Culture : après décontamination sur cellule de Véro ; la révélation est faite recherche de
l’ECP par la séro neutralisation (référence)
 Biologie moléculaire : la RT PCR

7. PROPHYLAXIE ET ELEMENTS THERAPEUTIQUES

7.1 Curatifs : symptomatique

7.2 Prophylaxie

Repose sur les mesures d’hygiènes et la vaccination par un vaccin vivant atténué. Il est utilisé à 1 an
de vie avec un rappel entre 3 à 6 ans. L’administration se fait en une injection par voie sous cutanée.
Il est indiqué chez les femmes en âge de procréer n’ayant pas bénéficié de la vaccination précoce.
Leur statut immunitaire doit être déterminé avant la 1ère grossesse.
Si l’Ac spécifique est présent : bonne immunité, pas de surveillance ultérieure

Si sérologie négative, on vaccine la femme en proposant une contraception 1 mois avant 2 mois
après l’injection

Contre indication : grossesse, ID, < 1 an

Conclusion

Le virus de la rubéole est un virus à ARN enveloppé, agent d’une maladie redoutable pendant la
grossesse (rubéole congénitale). Cette maladie est potentiellement éradicable car c’est un virus
fragile et l’hôte spécifique de Homme par 2 procédures vaccinales :

1 dose à 1 an + 1 dose à 5 ans

1 dose à 1 an + 1 dose à l’adolescence (fille uniquement).


PAPILLOMAVIRUS HUMAINS (HPV)
Objectifs

1) Définir HPV
2) Citer les voies de transmission possible de HPV
3) Citer au moins 3 techniques de diagnostic direct de HPV
4) Citer au moins 4 pathologies liées àHPV
5) Décrire les mesures préventives utilisées dans la lutte contre l’infection à HPV

1. INTRODUCTION

1.1 Définition

Petits virus à ADN bicaténaire et circulaire, nus, ayant un tropisme pour les cellules épithéliales
(kératinocytes). Ils sont responsables d’infections cutanéo-muqueuses (verrues et condylomes) dont
certaines peuvent évoluer vers un cancer (carcinome cervical).

1.2. Historique

- Verrues humaines : signalées depuis l’Antiquité gréco-romaine ; nature infectieuse connue mais
considérées comme des formes de syphilis ou de gonorrhée ; cependant sa nature virale est prouvée
au début du 20ème siècle (1900).

-Richard Shope : 1933 : identification du 1er virus animal : Cottontail Rabbit Papillomavirus (CRPV) ;
1er virus à ADN responsable de tumeur identifié

1.3. Intérêts

- Epidémiologie : Infection fréquente : dermo-vénéréologie

-Clinique : Association à des cancers : col utérin, peau

1.3. Classification

Famille : Papillomaviridae

Genre : Papillomavirus

Espèce : Papillomavirus humain : HPV

Plus de 100 génotypes différents d'HPV


2. CARACTERES VIROLOGIQUES

2.1. Morphologie

Petits virus, de forme circulaire mesurant environ 55 nm de diamètre

2.2. Structure

2.2.1. Génome

Leur génome est une molécule d’ADN bicaténaire, circulaire. Un seul des deux brins est codant. Il est
constitué d’une région précoce E (Early), d’une région tardive L (Late) et d’une région de contrôle
appelé LCR (Long ContolRegion).

La région E comporte plusieurs phases ouvertes de lecture (E1 à E8) qui codent les protéines non
structurales impliquées dans la réplication, la transcription et la transformation cellulaire.

La région L (L1, L2) code les protéines structurales formant la capside

Les HPV sont classés en génotypes en fonction de leur homologie de séquence nucléotidique et près
de 100 génotypes ont été identifiés.

2.2.2. Capside virale

Elle est de nature protéique (protéine majeure et de protéine mineure) à symétrie cubique.

Les protéines de la capside portent les déterminants antigéniques spécifiques de genre communs à
tous les papillomavirus et des déterminants spécifiques de types.

2.3. Multiplication virale

Les HPV sont caractérisés par une spécificité d’hôte étroite. Ainsi il n’ya pas de transmission d’un HPV
à une autre espèce.

Les cellules cibles sont les cellules germinales basales des épithéliums malpighiens au niveau de la
peau et des muqueuses.

L’infection s’accompagne d’une prolifération cellulaire et d’un effet cytopathique caractéristiques


« koilocytose ». La production de virions est importante dans les verrues plantaires, plus rare dans les
condylomes génitaux et en règle générale absente dans les lésions dysplasiques et néoplasiques.
L’ADN viral peut persister sous forme épisomale à l’état latent. L’infection latente peut évoluer vers
une infection productive sous l’influence de facteurs endogènes ou exogènes (ID).

3. EPIDEMIOLOGIE.

3.1 Réservoir

C’est l’homme, mais on peut trouver le virus dans le sol, l’eau….

3.2. Transmission

-contact direct : par la voie cutanée pour les HPV à localisation cutanée, voie sexuelle pour les HPV à
localisation génitale, transmission mère enfantlors de l’accouchement
-contact indirect : sol des piscines (verrues plantaires)

3.3. Situation épidémiologique

La prévalence de l’infection du col utérin est variable selon la zone géographique, la population
étudiée et la technique de détection utilisée. L’infection du col est prédominante chez la femme
jeune entre 20 à 30 ans. L’ID et la grossesse favorisent l’apparition ou la récidive des infections.

4. INFECTION HUMAINE.

Des types différents de papillomavirus infectent les muqueuses et la peau.

4.1. Infections courantes

-Les verrues cutanées sont les lésions les plus communes des HPV ; spontanément régressives. -
L'épidermodysplasieverruciforme est une maladie rare, généralement bénigne, mais dont certaines
lésions (HPV 5) évolueront vers la malignité.

- Les papillomes buccaux et laryngés. Il s’observent chez l'enfant dès avant 5 ans et sont
probablement dus à des HPV transmis à partir du canal génital de la mère lors de la
naissance (HPV6 et 11). Il s'agit de tumeurs bénignes, mais souvent récurrentes et pouvant
empêcher une respiration normale.

-Les infections ano-génitales à HPV, très fréquentes sont habituellement bénignes: condylomes
acuminés ou « crêtes de coq » et condylomesplans (surtout HPV 6 et 11).

4.2. Papillomavirus et cancers

Dans certains cas particulièrement au niveau du col utérin, l’infection s'accompagne d'une dysplasie
plus ou moins sévère ou d'un carcinome in situ pouvant être précurseurs d'un carcinome invasif du
col utérin. Les HPV16, 18 et plus rarement 31, 33, 35, 45 et d’autres sont décelés dans les cas de
cancer du col utérin.

Des facteurs associés sont indispensables à l’installation du cancer : modifications additionnelles du


génome cellulaire, réponse immunologique de l’hôte, tabac, traitements hormonaux

5. DIAGNOSTIC AU LABORATOIRE

5.1. Prélèvement : couches épithéliales superficielles différenciées

5.2. Diagnostic direct

- La microscopie électronique

-L’IFD, IMP

- Détection de l’ADN viral : Hybridation in situ (Dot blot), Hybridation après extraction et purification
(Southern blot), Génotypage

5.3. Diagnostic non virologique

- Coloration de Papanicolaou : recherche de koilocytes

-Cytopathologie : condylomes
Une étude indienne publiée en 2009 montre que le dépistage systématique des HPV oncogènes chez
des femmes de 30 à 50 ans, permet de diminuer le risque de cancer tout en étant effectué sur une
base moins fréquente que le dépistage cytologique (Papanicolaou).

6. PREVENTIONETELEMENTS THERAPEUTIQUES.

6.1. Traitement curatif

-Exérèse chirurgicale, électrocoagulation, cryothérapie à l’azote liquide, I ‘application de topiques


(podophylline, acide salicylique…) sont les traitements les plus courants.

-Interféron (α ou β) pour les papillomes laryngés récidivantes par voie générale associé à la chirurgie
et pour les condylomes génitaux réfractaires à un traitement classique par voie générale et intra
lésionnelle.

6.2 Prévention

-Dépistage systématique individuel ou à travers un programme national

-La prévention des maladies sexuellement transmissibles en général.

-Récemment deux vaccins efficaces sur base d’antigènes recombinants ont été développés contre les
HPV 16 et 18 (Cervarix®, Gardasil®), les deux types rencontrés le plus fréquemment dans les
cancers du col de l’utérus, ainsi que contre les types génitaux 6 et 11 (Gardasil)

Les antigènes recombinants qui représentent la protéine de capside L1 des virus, s’assemblent
en particules pseudovirales, ce qui semble augmenter leur immunogénicité. La vaccination n’est
actuellement recommandée que pour les femmes.

Les vaccins sont efficaces pour prévenir l’infection, mais ne sont pas efficaces chez les
femmes qui sont déjà infectées. Pour cette raison on recommande actuellement de donner ce vaccin
chez les filles avant le début de l’activité sexuelle.

VIRUS DE LA FIEVRE JAUNE


Objectifs

1) Définir Virus de la Fièvre Jaune


2) Citer 3 réservoirs du Virus de la Fièvre Jaune
3) Citer 3 épidémiologiques de l’infection par leVirus de la Fièvre Jaune
4) Citer au moins 2 méthodes de diagnostic direct duVirus de Fièvre Jaune
5) Décrire les mesures préventives utilisées dans la lutte contre l’infection parVirus de la Fièvre
Jaune

1. INTRODUCTION

1.1 Définition

C’est un arbovirus à de ARN monocaténaire polarité positive, avec une capside icosaédrique
entourée d’une enveloppe porteuse de spicules. Il est responsable d’une zoonose.
1.1. Intérêts

- Médical : lié à la gravité de la maladie car elle évolue très rapidement vers la mort

-Problème de santé publique : la maladie peut évoluer rapidement sous d’épidémie

-Prophylaxique : l’existence d’un vaccin efficace

- La difficulté à éliminer les moustiques dans une zone épidémique

2. CARACTERES VIROLOGIQUES

2.1. Classification

-Famille :Flaviviridae

-Genre :Flavivirus

-Espèces : Virus de la Fièvre Jaune, Virus de la Dengue, le Virus de l’encéphalite Japonaise

2.2. Morphologie

C’est un petit virus de 40 à 60 nm de diamètre avec un ARN monocaténaire positif dans une capside
icosaédrique entourée d’une enveloppe porteuse de spicules HA. Cette HA est active sur les hématies
d’oiseaux

2.3. Structure

2.3.1. Le génome

C’est un virus à ARN positif monocaténaire linéaire et non segmenté. Il possède un seul cadre de
lecture qui code une polyprotéine d’environ 300 à 400 KDa. Celle-ci sera clivée en 3 protéines de
structure et 7 protéines non structurales par des protéases dont la protéase virale NS3.

2.3.2. La capside

Elle est de nature protéique : la protéine C qui résulte du clivage des 3 protéines structurales. Elle est
icosaédrique faisant environ 20 nm

2.3.3. L’enveloppe virale :l’enveloppe lipidique provient de la membrane du Golgi de la cellule hôte

2.3.4. La matrice : située à la face interne de l’enveloppe virale, elle est faite de la protéine M

2.3.5. La protéine d’enveloppe E :joue un rôle de reconnaissance du récepteur viral ; elle induit des
anticorps neutralisants

2.4. Caractères antigéniques

Il existe un seul type antigénique, mais on note des petites différences entre les souches africaines et
celles américaines. De nombreuses réactions croisées existent entre le virus amaril et les autres
flavivirus.

2.5. Multiplication

Le virus est cultivable sur cellule Vero ou sur cellules de moustique (aedesalbopictus). Il est
pathologique par voie intra cérébrale chez le souriceau NNE (induit une paralysie du train postérieur)
3. EPIDEMIOLOGIE

3.1. Réservoir du virus

Les singes et les hommes qui font une virémie de courte durée (8) puis sont immunisés pour le reste
de leur vie.

Les moustiques, à la fois vecteurs et réservoir : appartiennent à différences espèces du genre Aedes
en Afrique et Haemagogus en Amérique.

La multiplication du virus chez l’arthropode prend 4 à 10 jours avant qu’il ne devienne infectieux.
Seules les femelles sont hématophage et interviennent dans la transmission.

3.2. Transmission

Il est transmis par la piqure d’un moustique du genre culicidae (Aédes) en Afrique et Haemagogus en
Amérique.

Les facteurs favorisants la transmission : l’activité professionnelle, la saison des pluies

3.3. Modalités épidémiologiques

En Afrique et en Amérique, on peut distinguer 3 types de modalités épidémiologiques

- Cycle selvatique ou sauvage (forestier) entre moustiques et singes, essentiellement enzootique ;


cependant l’Homme peut être accidentellement lorsqu’il pénètre dans cet écosystème. Ce sont des
cas sporadiques, les victimes sont généralement des forestiers. La plupart d’entre eux ne manifeste
pas de signes cliniques. La population vivant au contact des foyers selvatiques peut acquérir un
niveau important d’immunité sans manifestation cliniques notables.

Les cycles selvatiques de la fièvre jaune se déroulent pour l’essentiel dans les blocs forestiers
d’Afrique Occidentale, d’Afrique Centrale, et d’Amazonie dans les galeries forestières et les
mosaïques forêts savanes qui les prolongent.

En Afrique les vecteurs de ce cycle sont divers, ce sont Aédes : A. africanus, A. lutéocephallus, A.
opock, A. furcifer, A. taylori

En Amérique ce sont des haemagogus dont H. janthononis.

- Epidémies rurales : elles surviennent lorsque des populations même immunes s’installent au
contact du cycle selvatique

En Afrique les Aédes selvatiques quittent la forêt pour piquer aux alentours ou dans les villages.

- Epidémies urbaines : elles résultent d’une contamination strictement interhumaine par des
moustiques domestiques en particulier Aédesaegypti en Afique et en Amérique. Le virus peut être
amené dans l’agglomération par une épidémie rurale qui s’urbanise si Aédesaegypti est présent. Le
virus peut être amené par l’homme loin des foyers selvatiques dans la villeoù il trouve à la fois un
vecteur abondant et des populations réceptives.

4. Manifestations cliniques

Elle est caractérisée par des signes généraux importants : fièvre, céphalées, prostration,
vomissements atteinte rénale (albuminurie, anurie), hépatique (ictère, nécrose hépatique),
cardiaque et hémorragies digestives

La mortalité limitée au sein des populations de zones d’endémie peut atteindre 50% au cours d’une
épidémie

5. Diagnostic biologique

5.1. Diagnostic non virologique

- Elévation des transaminases témoignant d’une cytolyse

-Hyper bilirubinémie surtout conjuguée témoigne les signes d’IHC marqué par la chute du cholestérol
de la fibrinémie et du taux de prothrombine

-L’atteinte rénale se traduit par une protéinurie massive et une augmentation de l’urée sanguine

-L’examen histologique du foie montre les lésions caractéristiques

5.2. Diagnostic virologique

5.2.1. Prélèvements : le sang, le LCR, une biopsie hépatique (autopsie)

5.2.2. Diagnostic direct

L’isolement du virus par inoculation du souriceau NNE par voie intra cérébrale(paralysie du train
postérieur)ou en culture cellulaire (cellules de moustiques). On peut prélever le cerveau à la
recherche d’Ag viral par la technique d’hémagglutination. L’Ag viral peut être recherché également
dans le sang par la technique ELISA, IFD

5.2.3 Diagnostic indirect

La recherche des Ac dans le sérum peut se faire par la technique d’ELISA, l’IF, la méthode de fixation
du complément.

L’interprétation est difficile par l’existence des réactions croisées avec les autres flavivirus.

6. Prophylaxie et éléments thérapeutiques

6.1. Curatif

Il est symptomatique

6.2. Prévention

- Isolément du malade
-Vaccination : le vaccin utilisé est un virus atténué (souche 17 D Rockefeller) préparé sur œuf
embryonné . Il est administré en S/C ou en IM à la dose de 0,5 ml (dosage unique). Il confère une
protection d’au moins 10 ans.

Références bibliographiques
1.Jean Marie Huraux. Virologie DCM1 2006 – 2007
2. Denis F, Thibault V, Alain S. Hepadnaviridae : Virus de l’hépatite B, dans : J.M.Huraux,

Henri, Jean Claude Nicolas, Hélène PeigueLafeuille : Traité de virologie médicale 2003 :

3.Coursde virologie systématique Pr RasmataOuedraogo /TRAORE


4Cours de de virologie systématique Pr L.Sangare
5Cours de de virologie systématique Pr Idrissa Sanou
6Cours de de virologie systématique université Anger
7.Coursde de virologie systématique université catholique de Louvain bruxelles

Vous aimerez peut-être aussi