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COURS DE VACCINATION

A L’USAGE DES ÉTUDIANTS INFIERMIERS

NIVEAU I

PREPARE PAR:Infirmier Bertholet Sylvestre.

PLAN COURS

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CHAP I. Généralités (Information sur le PEV et quelques repères, les stratégies du PEV.
CHAPP II. Les maladies Ciblent du PEV et Les vaccins du PEV et les groupes cibles.
CHAP III. Normes de préparation et techniques d’administration des vaccins.
CHAP IV. La sécurité des injections et la gestion des déchets.
CHAP V. la chaine de froid.
CHAP. VI. Organisation et gestion du PEV (L’organisation des activités de vaccination et
exécution)

OBJECTIFS DU COURS : A la fin de ce cours, l’étudiant doit être capable de :

- Fournir des informations précises sur le PEV.


- Définir les groupes cibles et les stratégies utilisées dans le PEV.
- Décrire les signes et les symptômes de chaque maladie ciblés du PEV, le traitement et
les moyens de prévention.

CHAP I. GÉNÉRALITÉS

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INTRODUCTION

Au début du 20eme siècle, les infections transmissibles de l’enfance entrainaient la mort


prématurée de milliers d’enfants dans la région des Amériques.il n’existait à l’époque qu’un
seul vaccin : l’anti variole(maladie tres contagieuse due au virus variol ). Au fil des ans, toute une série de
vaccins ont vu le jour et la vaccination s’est avérée être la mesure publique la plus économique
pour prévenir la maladie et la mort des enfants.

Le programme Elargi de Vaccination (PEV) a été créé en 1974 par l’organisation Mondiale de la
Santé (OMS), dans le but de parvenir à un monde où toutes les personnes exposées soient
protégées contre les maladies évitables par la vaccination (MEV). Il s’efforce principalement de
développer l’accès à des services de vaccination de qualité afin de lutter contre les maladies à
prévention vaccinale, de les éliminer et de les éradiquer.

Repères sur l’histoire des vaccins dans le monde.

1798 : vaccin contre la variole Edward. Jenner

1885 : vaccin contre la rage Louis Pasteur. Nb:Vaccin :anti rabique

1921 : vaccin BCG(Calmette et Guérin,) Vaccin de la tuberculose

1923 : vaccin contre la diphtérie(infection respiratoire qui induit des atteintes du systeme nerveux central,de la gorge,ect).

1926 : vaccins contre tétanos(infection bacterienne potentiellement mortelle qui affecte les nerfs ) et
coqueluche(Infection respiratoire)

Justification du PEV

- Taux de mortalité et de morbidité due aux maladies immun contrôlables élevés.( s’attaquant
le systeme immunitaire )

- Couverture vaccinale faible.


- Exigences définies de OMS relatives à amélioration des couvertures vaccinales d’ici
2015.

Les stratégies du PEV

 Postes fixes dans les institutions de santé.


 Postes de rassemblement dans la communauté
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 Brigades de vaccination dans les zones d’accès difficile
 Journées communales
 Campagne nationale
Les groupes cibles du PEV
 Enfants de 0 à 11 mois 3.5% de la population
 Enfants de 1 à 4 ans 11.6%
 Femmes enceintes 4%
 Les femmes en âge de procréer 25 %

IMMUNISATION ET VACCINATION

IMMUNISATION

Face aux agents provoquant les maladies infectieuses, le corps humain est capable de produire
des substances appelées anticorps, pouvant défendre l’organisme contre leurs agressions. A
partir de ce contact avec l’agent infectieux ou un antigène (bactérie, virus, entier ou partiel,
atténué ou tué, ou un fragment d’une toxine produite par un microbe, ce qu’on appelle un
texoïd), le système de défense développe des anticorps. D’où l’immunisation, c’est le
développement d’anticorps après le contact avec l’agent infectieux.

On en distingue deux (2) types :

- Immunisation active (obtenue après contact avec un agent infectieux par exposition
naturelle ou vaccination). Elle dure plusieurs années, peut devenir permanente.
- Immunisation passive (par passage trans-placentaire(Qui se fait à travers le placenta ou
qui le traverse) des anticorps ou après l’administration d’anticorps préparés au laboratoire
(sérums et immunoglobulines). Elle est passagère. Membre d'une famille de protéines présentes dans le
plasma, ayant des fonctions d'anticorps

DÉFINITION VACCINATION

Mesure de prévention primaire qui consiste à introduire dans l’organisme un


antigène(Substance qui peut engendrer des anticorps) qui peut être une bactérie, un virus ou
une toxine entière ou fractionné, atténué ou inactivé au laboratoire.

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La vaccination est l’administration à l’organisme d’un agent infectieux (virus, bactérie) sous une
forme inoffensive dans le but de déclencher une réaction immunitaire qui protège contre une
maladie infectieuse potentielle..

VACCIN : préparation de microbes tués, affaiblis ou fractionnés, introduit dans un organisme


afin de forcer le système immunitaire à se défendre, en faisant comme si le vrai microbe était
dans le corps de la personne vaccinée, on amène son organisme à produire des éléments de
défense contre ce microbe.

Autre définition : Substance pathogène qui, inoculée à un individu, lui confère l'immunité
contre une maladie.

Types de vaccins

Il existe deux(2) grands types de vaccins :

0) Les vaccins vivants ou atténués(Rendre moins forts,moins violent, moins brutal).


Les vaccins viraux atténués (VOP(VACCIN POLIO ORAL), ROR, RR, Varicelle, Fièvre jaune,
anti-rota virus), les bactériens (BCG). PRP = Polyribosylribitolphosphate
RRO/RR= Vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons
VACCIN POLIO INJECTABLE(VIP)

1) Les vaccins inactivés


Les inactivés ou morts, viraux (VPI, rage, grippe, Hep A(Hepatite A), bactériens
(Pertussis, Typhoïde, choléra) ce sont les entiers.
La coqueluche est une infection très contagieuse causée par la bactérie Bordetella pertussis. On l'appelle également « toux
coquelucheuse ». Le symptôme le plus évident de cette infection est une toux grave avec un son à la fois aigu et rauque quand la
personne tente de reprendre son souffle.

Les vaccins atténués sont constitués de germes (virus ou bactérie) vivants qui ont été modifiés
afin qu’ils perdent leur capacité à induire une protection chez la personne vaccinée.

CHAP. II LES MALADIES CIBLÉS DU PROGRAMME ÉLARGI DE VACCINATION ET VACCINS

Le programme Élargi de Vaccination en Haïti cible les maladies suivantes :

 La Tuberculose  La Poliomyélite
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 La Diphtérie  La Rougeole
 La Coqueluche  La Rubéole
 Le Tétanos  Les diarrhées à Rota Virus
 L’Hépatite B  Les Oreillons
 Les infections à Haemophilus
Influenzae type b

Haemophilus influenzae de type b (Hib) est une bactérie qui cause une infection pouvant entraîner la méningite .

Le rotavirus est une infection virale du tube digestif pouvant entraîner une déshydratation sévère.

LA TUBERCULOSE

Définition et agent causal :

La Tuberculose est une maladie infectieuse, bactérienne, chronique causée par une
mycobactérie le Mycobactérium Tuberculosis ou bacille de KOCH, qui atteint principalement les
poumons avec possibilité de dissémination par la voie hémolymphatique à d’autres parties du
corps (Tb extra pulmonaire) tel que : la plèvre, les os, les articulations, la peau, les méninges, les
ganglions, les reins etc.. Elle résulte toujours d’une contagion à partir d’une personne bacilifère.
C’est une bactérie acido-alcoolo-résistante (il garde la coloration rouge du carbol fuschine
malgré l’action combinée de l’alcool et de l’acide).

Mode de transmission

La TB se transmet par voie aérienne lorsqu’un sujet infecté tousse, crache ou éternue. Elle se
propage rapidement parmi les personnes qui évoluent dans les lieux surpeuplés, qui sont
malnutris et qui ne sont pas en mesure de recevoir des traitements. D’autres mycobactérium
peuvent causer des pathologies similaires notamment Le Mycobactérium bovis dont le
réservoir est la vache.

Réservoir : L’homme malade

Période d’incubation

Pour la primo infection tuberculeuse 4 à 22 jours, elle est asymptomatique. 90 à 95 % des sujets
entre dans la phase de latence qui peut se réveiller à tout moment.

Période de contagiosité
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Durant tout le temps que le patient crache des bacilles. Le degré de contagiosité dépend du
nombre de bacilles éliminés.

Symptômes

Pour la TB pulmonaire, les premiers signes apparaissent 1 à 6 mois après le primo infection. Il
s’agit de fièvre vespérale, les transpirations nocturnes, toux, perte de poids, frissons et parfois
hémoptysie et la douleur thoracique. D’autres symptômes dépend de la partie du corps qui est
atteinte (les os, les articulations, la peau, le cerveau). Le diagnostic est confirmé par la mise en
évidence du bacille dans le crachat.

Para clinique

- Bacilloscopie( crachats en série)


- Rx du poumon

Complication

La TB affaiblit la défense de l’organisme, favorisant ainsi l’apparition ou l’aggravation d’autres


maladies. Les complications de la TB pulmonaire sont nombreuses. Les plus fréquentes sont
l’hémoptysie, le pneumothorax spontané, l’insuffisance cardio-respiratoire, la bronchiectasie et
la fibrose pulmonaire.

Traitement

Le traitement antituberculeux comprend une association de deux ou quatre médicaments


tuberculostatiques(RHEZ) qui dure au moins six mois. Le non-respect d’un tel traitement peut
conduire à la résistance du bacille aux médicaments usuels.

Moyens de prévention 

Vaccination au BCG, qui protège l’enfant contre les formes graves de la maladie, telles la
méningite tuberculeuse et les formes disséminées de a TB.

VACCIN BCG (Bacille Calmette et Guérin)

Type de vaccin : bactérien vivant atténué.

Présentation : vaccin lyophilisé (poudre à diluer) sensible à la lumière. Vial de 10 ou 20 doses.

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Nombre de doses administrés : dose unique

Calendrier : Nouveau-né de plus de 5 livres ou 2.5 kg ou dès que possible jusqu’à 11 mois.

Contre-indications : infection à VIH connue

Réactions indésirables : abcès local, lymphadénopathie régionale. Rarement propagation à


distance engendrant une ostéomyélite, une pathologie généralisée.

Précautions particulières : une seringue et une aiguille spéciale BCG sont utilisées pour
l’administration.

Dose à administrer : 0,05 ml ou 0,1 selon le fabricant.

Site d’injection : face externe du haut bras ou épaule.

Voie d’administration : intradermique(ID).

Conservation : conserver à une température comprise entre +2®c et +8®c (le vaccin peut être
congelé pour une conservation de longue durée mais pas le solvant).

LA POLIOMYÉLITE

Définition et agent causal

Maladie infectieux du système nerveux centrale causée par le Polio virus Sauvage(PVS) qui se
présente sous forme de trois sérotypes 1, 2,3. C’est une maladie handicapante qui survient
principalement chez les enfants de moins de 5 ans. Tout sujet non vacciné contre la
poliomyélite sera infecté si le virus est présent dans l’environnement immédiat. La majorité des
cas seront asymptomatique tout en étant contagieux.

Mode de transmission

La poliomyélite se transmet d’une personne infectée à une personne saine non immunisée. Le
virus entre dans l’organisme par voie féco-orale (voie est la plus courante) quand ce dernier
consomme les aliments contaminés ou de l’eau contaminée par les selles porteuses de ce virus.
Par conséquent, la maladie se transmet plus facilement dans les endroits où les conditions
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d’hygiène sont mauvaises. Cependant une transmission par voie oropharyngée est parfois
retrouvée dans les pays industrialisés et lors des épidémies. Le virus ingéré se multiplie dans le
tube digestif et par voie sanguine, traverse la barrière hémato méningée pour envahir les
cellules nerveuses qu’il détruit ou inhibe.

La poliomyélite est facilement transmise. Presque tous les enfants vivant dans les ménages où
quelqu’un est infecté deviennent infectés eux aussi. Les personnes infectées qui n/ont pas de
symptômes peuvent également transmettre la maladie.

Distribution

La poliomyélite a été éradiquée dans les Amériques en 1994. Le risque pour l’Amérique y
compris en Haïti est l’importation des cas.

Période d’incubation

La période d’incubation est en générale de 7 à 10 jours, étendue de 4 à 35 jours/ 3 à 35 jours.

Symptômes et diagnostic

Les personnes infectées par le virus de la Poliomyélite peuvent ne pas être cliniquement
malades. D’autres peuvent seulement avoir les symptômes tels que les selles diarrhéiques, la
fièvre, la douleur à la gorge (angine), les malaises gastriques, les maux de tête, raideur de
nuque, douleur musculaire.

La forme la plus grave de la maladie est la poliomyélite paralytique. Cette paralysie est flasque
et de survenue brusque. La paralysie se développe normalement au cours de la première
semaine de la maladie. Elle est beaucoup plus localisée au niveau des membres inférieurs et
parfois au niveau des membres supérieurs.

Diagnostic

L’examen des selles dans un laboratoire spécialisé permet la confirmation du diagnostic.

Complications et conséquences

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Environ 1 à 5 % d’enfants infectés deviennent paralysés et cette paralysie est permanente. La
mort peut survenir si les muscles respiratoires sont atteints.

Traitement

Il n’y a pas de traitement mais quelque fois, les symptômes peuvent être réduits par la
kinésithérapie.

Prévention

Le meilleur moyen de prévention de la poliomyélite est la vaccination. Dans les pays


endémiques le vaccin oral est recommandé.

VACCIN POLIO ORAL(VPO)

Type de vaccin Vaccin viral vivant atténué

Présentation (VPO) Liquide de couleur rosée, flacon de 20-20-25


doses

Nombre de doses 4 doses

Calendrier Naissance, 6, 10 et 14 semaines

Rappel Doses supplémentaires administrées dans le


cadre des activités d’éradication de la
poliomyélite

Contre-indication Aucune

Réactions indésirables Très rarement, une poliomyélite paralytique


vaccinale (environ 2 à 4 cas par million
d’enfants vaccinés)

Précautions particulières Les enfants qui présentent des syndromes


d’immunodéficience congénitale rare doivent
recevoir le VPI plutôt que le VOP

Dose à administrer 2 gouttes

Voie d’administration Orale


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conservation Conserver à une température comprise entre
2®C et 8®C (peut être congelé pour
conservation de longue durée

VACCIN POLIO INJECTABLE(VIP)

Type de vaccin Vaccin polio Inactivé (tué) trivalent


(sérotype1,2 et 3)

Présentation Liquide : 10 doses (selon le pays)

Nombre de doses 1 dose

Calendrier 6 semaines ensemble avec Penta 1

Rappel Pas de rappel

Contre-indications Hypersensibilité systémique à la


Streptomycine, néomycine, poly myxine B
(Antibiotiques qui aident à la conservation du
vaccin.

Réactions indésirables Légère réaction locale au site d’injection


(rougeur, tuméfaction, douleur), fièvre
passagère.

Précautions particulières À détruire 6 heures après le début de


l’utilisation

Point d’injection Face antérolatérale de la cuisse

Voie d’administration Injection intramusculaire

Dose à administrer 1 dose de 0.5 ml

conservation 2 C et 8 C, ne jamais congeler et ne se prête

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pas au test de congélation

Administration du VPI simultanément avec d’autres vaccins injectables :

Le VIP est administré par injection intramusculaire de préférence ou sous-cutanée, en une dose
de 0,5 ml sur la partie externe de la cuisse. Il ne doit pas être mélangé à d’autres vaccins dans le
même flacon ou la même seringue. S’ils sont administrés lors de la même visite, le VPI et les
autres vaccins injectables doivent être administrés sur des sites d’injection différents, espacés
d’au moins 2.5 cm. Par exemple, si le VPI, un vaccin Pentavalent et le vaccin
antipneumococcique doivent être administrés lors de la même visite, le VPI peut être injecté
avec le vaccin antipneumococcique dans la même cuisse à 2.5 cm d’écart et le vaccin
Pentavalent dans l’autre cuisse.

LA DIPHTÉRIE

Définition et agent causal

La diphtérie est une maladie infectieuse, bactérienne aigue causée par un germe appelé le
Conynébacterium diphtériae ou bacille de Klebs Loeffler. Le germe produit une toxine qui peut
détruire les tissus et organes du corps humain. La maladie se manifeste cliniquement par la
formation de pseudomembranes sur les amygdales, le pharynx, le larynx, la muqueuse nasale
ou la peau.

Mode de transmission

Le type de diphtérie qui affecte la gorge est transmis par les gouttelettes et sécrétions du nez,
de la gorge et des yeux quand il y a un proche contact entre les personnes infectées et les non-
infectées. L’autre type est transmis par un contact avec la peau ulcérée. Cette forme est
disséminée par les habits ou d’autres objets qui ont été contaminés avec des sécrétions de la
peau ulcérée. La transmission de la maladie est favorisée par des conditions de forte
concentration humaine et la pauvreté.

Réservoir

L’homme est le seul réservoir de la bactérie. Il peut aussi être porteur sain. Dans les poussées
épidémiques, les enfants peuvent être des porteurs transitoires.
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Période d’incubation

Cette période dure tout le temps que persiste les bacilles toxigéniques dans les sécrétions et les
exsudats, en général plus de 2 semaines (sans antibiothérapie)

Symptômes

Lorsque la diphtérie affecte la gorge et les amygdales, les premiers symptômes sont : la douleur
à la gorge, la perte d’appétit et une fièvre légère. Dans deux ou trois jours, les membranes
blanchâtres et grisâtres se forment à la gorge et aux amygdales. S’il y a saignement, les
membranes deviennent grises et verdâtre ou noires. Elles se fixent dans les parties molles du
palais, de la gorge et peuvent saigner facilement si on essaie de les enlever. Le patient peut
guérir à ce moment ou peut développer une faiblesse sévère et mourir dans six à dix jours. Le
patient avec une forme sévère de la maladie ne présente pas de fièvre élevée, mais peut
développer une tuméfaction de la nuque et une obstruction des voies respiratoires.

Complications et conséquences

Des battements anormaux du cœur peuvent survenir au cours de la première phase de la


maladie ou des semaines après, suivis de l’insuffisance cardiaque. Il peut y avoir une
inflammation du myocarde et des valvules cardiaques conduisant à une cardiopathie chronique.
La mort survient dans 5-10% des cas.

Traitement

La personne chez qui la diphtérie est suspectée doit recevoir l’antitoxine diphtérie et les
antibiotiques tels que l’Érythromycine ou la Pénicilline et être isolé pour ne pas exposer
d’autres personnes à l’infection. Les patients deviennent non contagieux après deux jours de
traitement aux antibiotiques.

Prévention

Le moyen le plus efficace de prévenir la diphtérie est de vacciner les enfants avec le vaccin
pentavalent. Une mère peut conférer des anticorps au bébé, mais cette protection ne peut
durer que six semaines. Pendant les poussées épidémiques, on peut aussi vacciner les adultes
avec l’anatoxine diphtérique.

VACCIN PENTAVALENT (COMBINÉ DTC-HEPB+ HIB)


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Type de vaccin Vaccin combiné (2 composantes toxoides, 2
composantes bactériennes et 1 composante
virale)

Présentation (Pentavalent) Mono dose liquide, fl a une dose

Nombre de doses 3 doses

calendrier 6, 10, 14 semaines

rappel Aucun

Contre-indications Ne pas utiliser à la naissance

Réactions indésirables Des réactions locales et générales bénignes


fréquentes

Précautions particulières Ne pas utiliser à la naissance, n’est


généralement pas administré au-delà de 6 ans

Dose à administres 0,5 ml

Point d’injection A mi-hauteur de la face externe de la cuisse


(1/3 moyen de la face externe de la cuisse)

Voie d’administration Voie d’administration

conservation Conserver à une température comprise entre


+2 C et +8 C. ne jamais congeler.

TÉTANOS NÉONATAL

Définition et Agent causal

Le tétanos est une maladie infectieuse, aigue, non contagieuse, causée par un germe
« Clostridium Tétanie ou Bacille de Nicolaier» qui se développe dans les tissus mortifiés comme
les plaies (la coupure des plaies, circoncision, perçage des oreilles), ou le moignon du cordon
ombilical. Le germe est plus fréquent dans le sol. Sa forme est résistance, « spores », peut
survivre dans l’environnement pendant des années. Les toxines qu’ils produisent affectent les
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nerfs musculaires et ceci provoque des contractures. Le tétanos néonatal est la forme clinique
qui survient chez les nouveau-nés (du 3eme jour de vie).

Mode de transmission

Le tétanos n’est pas transmis d’une personne à une autre (non contagieuse). L’infection peut
survenir quand le germe entre dans une plaie à partir du sol ou de matériel souillé. La mère est
le nouveau-né peuvent être contaminés si les instruments utilisés pour couper le cordon
ombilical sont souillés ou si les mains de la personne qui conduit l’accouchement sont sales. Ce
dernier peut l’être également si les instruments sales sont utilisés pour la circoncision, la
scarification de la peau, le perçage des oreilles ou lorsque les substances souillées sont utilisées
pour couvrir la plaie ombilicale. La mère peut aussi être contaminée lors d’un avortement
septique.

Symptômes, complications et conséquences

Chez les nouveau-nés, les symptômes apparaissent entre 3 et 14 jours après la naissance. Les
contractions des muscles de la mâchoire (trismus) sont le premier signe de la maladie, suivies
par les contractures des muscles de la nuque (raideur de la nuque), difficulté pour avaler
(dysphagie), contractures des muscles de l’estomac, spasmes musculaires, transpiration et
fièvre. Le nouveau-né avec tétanos apparait normal à la naissance, puis subitement cesse de
téter. Cinq à treize jours après, tout le corps devient raide, des contractures musculaires
importantes et convulsions apparaissent ; la mort survient dans la plupart des cas.

Réservoir

Le clostridium tétanie peut se rencontrer dans le tractus intestinal de l’homme et des animaux
domestiques, spécialement le vache. Dans le milieu ambiant, le germe peut être présent dans le
sol, les excréments des animaux, dans la poussière des rues, les outils et ustensiles qui ont servi
à réaliser un accouchement.

Période d’incubation

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La période d’incubation est de 3 à 21 jours. Plus la période d’incubation n’est courte, le risque
de décès est élevé.

Contagiosité

La maladie est infectieuse, cependant, elle n’est pas contagieuse. Elle ne se transmet pas
d’homme à homme.

Susceptibilité/Risque

Les groupes les plus à risque sont les enfants de mères non vaccinées et de conditions
socioéconomiques précaires.

Immunité

L’immunité est conférée par :

 Le vaccin texoïd tétanique


 Les anticorps maternels
 Le sérum ou l’immunoglobuline antitétanique (immunité passive)
 La maladie ne confère pas l’immunité. L’immunité est acquise seulement par la
vaccination.

Traitement

 Bien nettoyer la plaie, enlever les tissus nécrosés.


 Donner des Immunoglobulines tétaniques.
 Donner des antibiotiques si nécessaire.
 Thérapie de support (anticonvulsivants, hydratation, etc.)

Prévention

La vaccination des femmes en âge de procréer en général et des femmes enceintes en


particulier, la pratique propre des accouchements et les soins corrects de toutes plaies,
spécifiquement les plaies ombilicales sont le moyen les plus efficaces de prévention. La
vaccination conduit à la protection des mères par la production d’anticorps maternels qui vont
passer des mères aux fœtus. Les enfants sont donc protégés à la naissance contre le tétanos
néonatal, mais cela n’exclut pas la nécessité de vacciner les enfants à partir de 1 mois ½ d’age,

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parce que les anticorps maternels disparaitront graduellement. Il est donc important
d’atteindre les couvertures adéquates dans la vaccination des enfants.

VACCIN CONTRE LE TÉTANOS ET LA DIPHTERIE (dT)

Type de vaccin Anatoxine sous forme de dT

Présentation dT Liquide blanchâtre, flacon de 10 ou 20 doses

Nombre de doses Deux doses initiales et trois rappels

calendrier Voir tableau ci-dessous

Contre-indications Réaction anaphylactique à une dose


antérieure

Réactions indésirables Des réactions locales ou générales bénignes


sont courantes et leur fréquence augmente
avec le nombre des doses, ce qui peut
constituer une contre-indication
l’administration d’autres doses.

Précautions particulières Ne pas administrer aux enfants de moins de 7


ans

Dose à administrer 0,5 ml

Site d’injection Face externe du haut du bras (région


deltoïdienne)

Voie d’administration intramusculaire

conservation Idem. Ne jamais congeler

CALENDRIER DE VACCINATION DE ROUTINE DES FEMMES PAR LE dT

DOSE DE dT MOMENT DURÉE DE PROTECTION

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ESCOMPTÉE

1 Dès le premier contact ou dès aucune


que possible pendant la
grossesse

2 Au moins 4 semaines après le 1-3 ans


dT1

3 Au moins 6 mois après le dT2 Au moins 5 ans


ou au cours de la grossesse
suivante

4 Au moins un an après le dT3 Au moins 10 ans


ou au cours de la grossesse
suivante

5 Au moins un an après le dT4 Protection à vie


ou au cours de la grossesse
suivante

COQUELUCHE

Définition et agent Causal

La coqueluche, aussi appelée toux coquelucheuse, est une maladie infectieuse bactérienne
aigue des voies respiratoires supérieures (bouche, nez et gorge), causée par un germe appelé
« Bordetella pertussis ». La maladie est plus fréquente partout où les enfants ne sont pas
vaccinés.

Mode de transmission

La coqueluche est extrêmement contagieuse, surtout lorsque les gens vivent dans les
conditions de promiscuité extrême, de mauvaise nutrition. Elle est transmise d’une personne à
une autre par les gouttelettes produites à l’occasion d’une toux ou d’un éternuement.

Symptômes

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La coqueluche présente toujours trois stades cliniques :

0) Initialement, elle apparait comme une grippe avec un rhume, larmoiement,


éternuement, fièvre et une toux sifflante dite en chant de coq.
1) Le deuxième stade implique une augmentation des quintes de toux. A la fin de ces
quintes, l’enfant inspire profondément et crache. L’enfant peut devenir bleu (cyanosé) à cause
du manque d’oxygène lors des quintés prolongées d toux. Les vomissements et la fatigue
suivent toujours la crise de toux qui est plus fréquente la nuit. Ce stade dure normalement une
à six semaines mais peut parfois aller jusqu’à dix semaines ;
2) Au troisième stade, quand le malade commence à se rétablir, la toux diminue
graduellement d’intensité.

Complications et conséquences

La complication la plus courante est la pneumonie bactérienne. Elle est responsable de la


plupart de décès. Les convulsions peuvent survenir à cause de la réduction du taux d’oxygène
dans le cerveau pendant les crises prolongées de quintes de toux, ou à cause de toxines
libérées par les germes. Les complications graves comprennent la perte d’appétit,
l’inflammation de l’oreille moyenne et la déshydratation.

Traitement

Le traitement se résume en trois grands axes : l’isolement jusqu’à 5 jours après le début du
traitement, l’antibiothérapie (érythromycine pour les malades et les personnes en contact) et le
traitement palliatif (réhydratation).

Prévention

La prévention implique la vaccination avec le vaccin pentavalent, qui est une combinaison des vaccins
antidiphtérique, antitétanique, anti HepB(Hepatite B), anticoquelucheux. Les nouveau-nés et les enfants
ne sont pas protégés contre la coqueluche par des anticorps maternels. Une personne infectée par la
coqueluche acquiert une immunité à vie.

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ROUGEOLE

Définition et agent causal

La rougeole est une maladie infectieuse éruptive (maculopapulaire) causée par un virus, le virus
morbilleux. Elle est hautement contagieuse.

Mode de transmission

La rougeole se transmet par contact avec les sécrétions du nez ou de la gorge d’une personne
infectée et dans les gouttelettes suspendues dans l’air lorsque les personnes éternuent ou
toussent. La transmission par des gouttelettes peut survenir même deux heures après que la
personne infectée soit partie de la salle ou dans d’autres endroits fermés. La rougeole est
constamment présente dans certaines populations et survient dans des proportions
épidémiques, surtout dans les conditions de promiscuité et de pauvreté ou on retrouve
généralement un grand nombre de personnes non vaccinées.

Réservoir

Le seul réservoir est l’homme.

Période d’incubation

La période d’incubation du virus de la rougeole est de 10 à 14 jours depuis l’exposition jusqu’à


l’éruption cutanée, mais peut aller jusqu’à 21 jours.

Période de contagiosité

Une personne infectée peut transmettre la maladie 4 jours avant le début des éruptions
cutanée jusqu’à 4 jours après.

Susceptibilité et immunité

Toutes les personnes qui n’ont pas souffert de la maladie ou qui n’ont pas été immunisées sont
susceptibles d’être infectées par le virus de la rougeole. Les nouveau-nés (dont les mères ont
été vaccinées ou ont eu la maladie) sont en général protégés par les anticorps maternels.
Cependant après 6 mois d’âge, près de 80% de ces enfants perdront leur immunité. D’un autre
côté, environ 15 % des enfants vaccinés avant l’âge d’un an, peuvent ne pas présenter une

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réponse immunitaire adéquate (échec vaccinal primaire), ce qui justifie la seconde dose de
vaccin.

Symptômes

La maladie débute par une fièvre élevée qui dure 1à7 jours, malaise, toux et écoulement nasal.
La température s’élève en escalier jusqu’au 5 e jour. Ces symptômes s’accompagnent aussi de
conjonctivites, de larmoiement, de bronchite et de petits points blanchâtres sur la face interne
de la joue (signe de koplik). Pendant la période fébrile, le malade présente une toux sèche sans
sécrétion qui dure 1 à 2 semaines s’il n’y a pas de complications. La toux est le dernier
symptôme à disparaitre. La survenue de rougeole sans toux est extrêmement rare. 2 à 4 jours
après l’apparition de la fièvre, une éruption cutanée non prurigineuse se développe et se
propage de la tête vers les membres supérieurs et vers le reste du corps pendant une période
d’environ 3 jours. Ces éruptions durent 4 à 7 jours et commencent à disparaitre successivement
de la manière qu’elles sont apparues.

Complications et conséquences

Les complications surviennent fréquemment chez les enfants de moins de 5 ans et chez les
adultes d plus de 20 ans. Les plus fréquentes sont les suivantes :

 Diarrhée qui peut conduire à une déshydratation.


 Otite moyenne
 Infection des voies respiratoires : la Pneumonie est la cause la plus courante des décès
associés à la rougeole.
 Encéphalite
 Opacité de la cornée pouvant entrainer la cécité.
 Malnutrition.

Les enfants de moins de 12 mois non vaccinés sont beaucoup plus exposés à la rougeole. La
forme sévère se trouve particulièrement chez les enfants malnutris spécialement chez ceux
carencés en vitamine A, ceux qui vivent dans des conditions de promiscuité, chez ceux dont le
système immunitaire est affaibli par le SIDA ou par d’autres conditions.

21 | P a g e
NB. En Haïti, la rougeole est couramment désignée sous le nom de SARAMPION alors que
l’appellation rougeole en créole est utilisée pour la varicelle.

Traitement

Il n’existe pas de traitement étiologique d la rougeole. Toutefois, le traitement des


complications des enfants souffrant de la rougeole peut sauver leur vie. L’administration de la
vitamine A peut aider à éviter les complications oculaires. L’OMS recommande à administrer la
vitamine A à tous les enfants atteints de la rougeole à des doses suivantes (pendant 2 jours) :

50,000IU pour les moins de 6 mois

100,000IU pour ceux âgés de 6 à 1 mois

200,000 IU pour ceux à partir de 12 mois.

Prévention

La vaccination RR. Les personnes qui sont guéries de la rougeole sont immunisées pour le reste
de leur vie et les enfants qui sont nés des mères qui ont fait la rougeole sont immunisés pour
six à huit moins.

VACCIN CONTRE LA ROUGEOLE ET LA RUBEOLE(RR)/(ROR)

Type de vaccin Virus vivant atténué

Présentation (RR/ROR) En poudre très sensible à la lumière et à la


chaleur, flacon de 10 doses

Nombre de doses 2 doses

calendrier 9 mois, puis 4 moins après (13 mois)

rappel Aucun (si campagne de vaccination contre


rougeole)

Contre-indications Réaction grave à la dose antérieure, grossesse,


déficits immunitaires congénitaux ou acquis
( à l’exception de l’infection à VIH)

Réactions indésirables Arthrite, méningite


22 | P a g e
Précautions particulières aucune

Dose à administrer 0,5 ml

Site d’injection Haut du bras (région deltoïdienne)

Voie d’administration Sous-cutanée

conservation Conserver à une température comprise entre


+2c et +8c.

NB. Les vaccins peuvent être congelés pour


une conservation de longue durée mais pas les
solvants.

RUBÉOLE

0) Définition et agent causal


La rubéole est une maladie virale éruptive (maculopapulaire) bénigne, fébrile, causée le
Togaviridae sous notifié dont l’importance épidémiologique est représentée par la
possibilité de provoquer le Syndrome de rubéole Congénitale(SRC) qui affecte le fœtus
ou le nouveau-né dont la mère a été infectée durant la grossesse. Le Syndrome de
Rubéole Congénitale est grave pour le fœtus qui est contaminé par la mère pendant la
grossesse.
Signes et symptômes du SRC
La contamination pendant la grossesse entraine : avortement spontané, faible poids à la
naissance, ictère, surdité, malformation cardiaque ou du système nerveux, cataracte,
diabète, hépatomégalie, splénomégalie.
a) Mode de transmission
La transmission de la rubéole ne se fait de personne à personne par contact avec les
sécrétions nasopharyngées des individus infectés. Les nourrissons avec SRC sont des
sources d’infection pour leurs contacts.
b) Réservoir

23 | P a g e
L’homme est le seul réservoir du virus de la rubéole.
NB. La transmission augmente davantage en période tempérée et pluvieuse.
c) Période d’incubation
La période d’incubation de la maladie est de 14 jours avec un intervalle de 12 à 23 ans.
d) Période de contagiosité
La période de contagiosité est de 14 à 17 jours après l’exposition et peut continuer au
moins 4 jours après le début de l’éruption cutanée. Les nourrissons avec SRC peuvent
expulser des virus pendant des moins après la naissance.
e) Immunité
L’immunité passive est acquise à partir des anticorps maternels, et l’immunité active à la
suite d’infection naturelle ou par la vaccination. Les enfants dont les mères ont acquis
l’immunité, restent en général protégés par les anticorps maternels durant les premiers
six à huit mois de vie. L’immunité active est acquise pour la vie.

Symptômes

L’éruption maculopapulaire présente une distribution qui débute particulièrement de la tête


vers les membres, pour ensuite s’étendre au reste du corps. L’éruption dure 3 jours et est
occasionnellement prurigineuse. Il importe de souligner une autre caractéristique de la
maladie : l’apparition de lymphadénopathies rétro auriculaires cervicales et occipitales, 5 à 10
jours avant l’éruption cutanée.

Prévention

Vaccin RR. La vaccination anti rubéoleuse de la femme en âge de procréer est meilleure
prévention contre la maladie.

LES OREILLONS

Définition et agent causal

Les oreillons sont une infection virale, parfois appelée parotide infectieuse, qui touche
principalement les glandes salivaires. Les oreillons sont causés par le virus Ourlien. Les oreillons
sont, en règle générale, une maladie bénigne qui atteint principalement les enfants âgés de 5 à
9 ans.

Mode de transmission
24 | P a g e
Le virus se transmet par les gouttelettes en suspension dans l’air émises lorsqu’un sujet infecté
éternue ou tousse, et par contact direct.

Période d’incubation

Les symptômes apparaissent 14 à 21 jours après l’infection.

Manifestations cliniques

La tuméfaction des glandes salivaires, situées juste au-dessous et en avant des oreilles, est le
principal symptôme évocateur. Elle peut intéresser un coté du cou ou les deux. Les autres
symptômes sont les suivants : douleur à la mastication ou à la déglutition, fièvre, asthénie et
tuméfaction des testicules, douloureux à la palpation. Le sujet atteint est contagieux à partir du
6e jour avant et jusqu’à6-9 jours après l’apparition de tuméfaction des glandes salivaires.

Diagnostic

Le principal symptôme est la tuméfaction des glandes salivaires.

Complications

Les complications des oreillons sont rares, mais peuvent être graves. Chez l’adulte et
l’adolescent, l’orchite (inflammation testiculaire) peut provoquer la tuméfaction d’un testicule
ou des deux. Douloureuse, l’orchite peut entrainer la stérilité. Encéphalite, méningite et pertes
de l’audition sont d’autres complications rares qui peuvent survenir chez les sujets infectés,
quel que soit l’âge.

Traitement

Il n’existe pas de traitement pour les oreillons.

Prévention

Le vaccin anti ourlien, administré en association avec le vaccin anti rougeoleux et le vaccin anti
rubéoleux(ROR).

DIARRHÉES À ROTAVIRUS

Définition et agent causal

25 | P a g e
Le rotavirus appartenant à la famille des Reoviridae, est l’agent étiologique le plus courant des
gastroentérites de l’enfant de moins de 5 ans, et est responsable des diarrhées sévères avec
déshydratations du nourrisson et du jeune enfant aussi bien dans les pays développés que dans
les pays en voie de développement. Pratiquement tous les enfants sont infectés par un
rotavirus dans le monde au cours des 5 1eres années de leur vie.

Réservoir

Tube digestif des mammifères.

Mode de transmission

La transmission se fait principalement par voie féco-orale directe entre 2 personnes, ou indirect
par des matières contaminées.

Clinique

La période d’incubation du virus est courte 1 à 3 jours. La maladie se manifeste brutalement,


avec de la fièvre, des vomissements, suivis d’une diarrhée explosive et aqueuse pouvant
entrainer une déshydratation. Les symptômes gastro-intestinaux disparaissent normalement au
bout de 3 à 7 jours, mais peuvent perdurer pendant 2 à 3 semaines, mais peuvent entrainer la
mort pour les nourrissons jusqu’à l’âge d’un an.

Diagnostic

Isolement du virus dans les selles par des méthodes immuno-enzymatiques.

Complications

- Déshydratation sévère avec choc hypovolémie.


- Gastroentérite hémorragique.
- Perforation intestinale.
- Entérocolite aigue nécrosante.
- Atteinte hépatique, neurologique.
- Mort subite.
Traitement
Traitement symptomatique. La réhydratation et le rétablissement de l’équilibre
électrolytique, l’administration du zinc qui diminue la gravité et la durée de la diarrhée.
26 | P a g e
Les solutions de sels de réhydratation orale actuelles sont plus efficaces pour remplacer
les liquides perdus.
Prévention
Vaccin anti rotavirus à côté d’une bonne hygiène de vie. Les enfants ayant déjà une ou
deux infections ont un risque faible de contracter une rotavirose.

VACCIN ANTI ROTAVIRUS

Type de vaccin Vaccin viral atténué

Présentation(Rota) Liquide clair, flacon mono dose sous forme de


seringue sans aiguille.

Nombre de dose deux

calendrier 6,10 semaines

rappel aucun

Contre-indications Invaginations intestinales, immunodéficiences

Réactions indésirables Fièvre, irritabilité, diarrhées, perte d’appétit

Précautions particulières Administrer la deuxième dose au plus tard à


l’âge de 24 semaines (6 mois)

Dose à administrer 1,5 ml

Voie d’administration orale

conservation Conserver à une température comprise entre


+2c et + 8c. Ne doit pas être congelé

INFECTIONS À PNEUMOCOQUE
Définition et agent causal

27 | P a g e
Ce sont des infections causées par le Streptococcus pneumoniae qui se traduisent soit
par la pneumonie, la méningite, les bactériémies fébriles, les otites moyennes, les

Mode de transmission
Les pneumocoques se transmet directement entre individus, par contact rapproche
avec les gouttelettes respiratoires.
Période d’incubation
La période d’incubation est courte de 1 à 3 jours.

Manifestations cliniques
La pneumonie bactériémie, la bactériémie fébrile, la méningite sont les principales
manifestations cliniques d’une infection pneumocoque invasive. L’otite moyenne et la
sinusite sont les manifestations non invasives moins graves, mais plus répandues.

Diagnostic
Le diagnostic est biologique et repose sur l’identification de l’agent pathogène dans le
sang ou autres sécrétions de l’organisme.

Complications
Les infections à pneumocoque sont graves par leurs complications t sont plus sévères
dans les âges extrêmes. On cite les insuffisances respiratoires, les séquelles de la
méningite, des encéphalopathies chroniques et la mort.

Traitement
Le principal traitement est basé sur l’antibiothérapie.
Prévention
Vaccination(le vaccin conjugué PCV13)

VACCIN ANTI PNEUMOCOCCIQUE

Type de vaccin Vaccin conjugué polysaccharidique

28 | P a g e
Présentation(Pneumo) Liquide, flacon mono dose

Nombre de dose trois

calendrier 6, 10, 14 semaines

rappel Aucun

Contre-indications Réaction anaphylactiques à une dose


antérieure, grossesse.

Réactions indésirables Occasionnellement réactions locales bénignes


et fièvre bénigne

Précautions particulières Aucune

Dose à administrer 0,5 ml

Site d’injection Région tiers moyen face supérieure externe de


la cuisse

Voie d’administration IM

conservation Conserver à une température comprise entre


+2C et +8C. Le vaccin ne doit pas etre congelé.

HAEMOPHILUS INFLUENZA TYPE B(Hib)


Définition et Agent causal
L’Haemophilus Influenza Type b(Hib) est une bactérie, constituant la première cause des
méningites bactériennes chez les enfants de moins de 5 ans et la 2 e cause (après le
Streptococcus pneumoniae) de pneumonies bactériennes grave chez les enfants. Il est
responsable des infections oto-rhino-laryngologiques.
Transmission
Il se transmet d’une personne à une autre par les gouttelettes projetées dans l’air
lorsqu’un sujet infecté éternue ou tousse. Les enfants peuvent être porteurs du bacille
sans présenter de signes ni de symptômes, mais ils sont tout de même contagieux. Le
risque de maladie est maximal chez les enfants âgés de six mois à eux ans.
29 | P a g e
Signes et symptômes de l’infection à Hib
Les infections respiratoires et la méningite sont les principales maladies provoquées par
le bacille Hib. Il faut suspecter une infection à Hib chez tout enfant présentant des
signes et des symptômes de méningite ou de pneumopathie.

Complications de l’infection à Hib

Une méningite à Hib risque de présenter une atteinte neurologique irréversible


(lésion cérébrale, perte auditive, arriération mentale). En cas de méningite, le risque de décès
est de 5% à 10%.

Traitement
Le traitement de l’infection à Hib repose sur l’administration d’antibiotiques
spécifiques..
Prévention de l’infection à Hib
La prévention de l’infection Hib repose sur la vaccination (vaccin Pentavalent).

CHAP. III NORMES DE PREPARATION ET TECHNIQUES D’ADMINISTRATION


DES VACCINS
Certains vaccins se présentent sous forme de flacons prêts à être administrés et
d’autres, comme le BCG, le ROR et le vaccin RR se présentent sous forme de poudre qui
doit être mélangée à un diluant. Les diluants doivent être conservés au frais. S’ils
doivent être transportés, ils le seront dans la même boite iso thermique à côté des
vaccins. Ils seront placés dans un sachet plastique et seront déposés dans la partie
supérieure et interne de la boite iso thermique.
Précautions particulières relatives à la préparation et à l’administration des vaccins :
0) Les diluants ne sont pas interchangeables ; le fait de mélanger un vaccin avec un diluant
inapproprié pourrait provoquer des réactions indésirables graves.
1) Toujours utiliser un diluant provenant du même fabricant que le vaccin (fourni avec le
vaccin).

30 | P a g e
2) Les diluants doivent être à la même température que le vaccin au moment de la
préparation(ne jamais introduire un solvant chaud).
3) Vérifier toujours le vaccin, la date de péremption et l’état de la PCV avant utilisation.
4) Préparer le vaccin et l’administrer immédiatement.
5) Jeter les restes de vaccins reconstitués au bout de six heures après leur préparation.
6) Ne jamais mélanger les vaccins.

PRÉSENTATION DES VACCINS À RECONSTITUER

Vaccins Présentation Type de solvant Quantité de solvant

BCG Flacons de 20 Diluant BCG 1 ml


doses

Flacons de 10
doses

Rougeole/Rubéole Flacons de 10 Diluant pour 5 ml


doses vaccin anti RR

Rougeole/oreillons/Rubéole Flacons de 10 Diluant pour 5 ml


doses vaccin anti ROR

- Tapoter le flacon ou l’ampoule de vaccin


- Ouvrir le flacon ou l’ampoule de vaccin.
- Contrôler l’ampoule ou le flacon de diluant.

31 | P a g e
- Ouvrir l’ampoule de verre.
- Aspirer le diluant dans une seringue pour mélanger.
- Reconstituer le vaccin.

TECHNIQUE D’ADMINISTRATION DES VACCINS INJECTABLES

0. Se laver les mains, préparer le vaccin, bien tenir l’enfant.


1. Choisir le site d’application et le nettoyer avec un coton imbibé d’eau propre après avoir
reconstituer le vaccin.
2. Prendre une seringue autobloquante en jetant la capsule dans la poubelle.
3. Identifier le flacon et extraire la dose requise.
4. Administrer le vaccin suivant la voie recommandée (ID,IM,SC) au niveau du site
recommandé.
5. Enlever l’aiguille et essuyer le point d’injection avec un coton sec sans masser.
6. Jeter la seringue immédiatement dans la boite de biosécurité sans la capuchonner.

TECHNIQUE D’ADMINISTRATION DES VACCINS ORAUX

0) Vaccin polio oral(VPO)


 Demander aux parents de tenir le nourrisson tète soutenue légèrement en arrière.
 Le menton et les joues doivent être secs : le VOP sera ainsi moins susceptible de couler
vers l’arrière.
 Ouvrir doucement la bouche du nourrisson soit en appuyant le pouce sur le menton
(pour les nourrissons très jeunes), soit en lui pinçant doucement les joues entre le pouce l’index
de façon à écarter se lèvres.
 Laisser tomber 2 gouttes de vaccin sur la langue de l’enfant, sans que le compte-goutte
ne la touche.
a) Vaccin rotavirus
 Demander à la mère de mettre l’enfant en position semi-assise tout en retenant ses
mains.
 Enlever le capuchon de la seringue.
 Soutenir la tête de l’enfant à l’aide d’une main.
 Avec l’autre main, administrer lentement le vaccin avec la seringue introduite sut côté
de la bouche et attendre que l’enfant avale tout le contenu de la seringue.

32 | P a g e
CHAP. IV LA SECURITE DES INJECTIONS ET LA GETION DES DECHETS.

La sécurité des injections se définit comme l’ensemble des méthodes que les agents de santé
devraient appliquer pour pratiquer des injections vaccinales de la manière la plus sure que soit.
C’est-à-dire une injection sans danger :

 Pour l’agent de santé, lorsqu’il évite de se piquer avec les aiguilles ;


 Pour la mère ou l’enfant, lorsque l’agent de santé utilise une seringue et une aiguilles
stériles et applique des techniques d’injection appropriées.
 Pour la communauté, lorsque les seringues et aiguilles usagées sont éliminées
correctement et n’entraient pas de pollution ou de blessures dangereuses.

Les axes d’action pour la sécurité de la vaccination sont :

 Approvisionnement en vaccins de qualité et consommables


 Bonnes pratiques d’injections
 Gestion efficace des déchets
 Surveillance et gestion des ESAVI
 Communication et plaidoyer

Injections sures

Les piqures accidentelles au niveau du personnel de santé sont hautement dangereuses, parce
que les aiguilles peuvent contenir du sang infecté par les virus de l’Hépatite B, Hépatite C, VIH,
ou par d’autres germes infectieux.

La sécurité des injections préconise l’utilisation d’une seringue et d’une aiguille pour chaque
personne et par dose de vaccin, elle intègre aussi la bonne reconstitution et la bonne
administration des vaccins.

Toutes les injections vaccinales doivent être effectuées avec des seringues neuves stériles, dont
l’emballage est intact. Les seringues autobloquantes sont les seules recommandées, car elles
empêchent la réutilisation après usage.

TECHNIQUES D’INJECTION

33 | P a g e
ÉLIMINATION DES DÉCHETS

Les seringues doivent être déposées après usage dans des boites de biosécurité, sans
capuchonner l’aiguille. Les boites de biosécurité une fois remplies à la limite requise (maximum
de 100 seringues par boite) par les seringues usagées, doivent être scellées remplacées puis
détruites par incinération ou brulure puis enfouissement. Il ne faut jamais vider ces boites.

CHAP. V LA CHAINE DE FROID

ÉLÉMENTS DES NORMES DE CHAINE DE FROID

L’OPS/OMS définit la chaine de froid comme le système logistique qui comprend le personnel,
les finances, les équipements et les procédures à suivre pour conserver, transporter et
maintenir les vaccins, entre +2 et +8 c, depuis l’usine de fabrication jusqu’à son administration.

Autre définition : c’est l’ensemble des ressources matérielles, financières et humaines


nécessaires à la bonne conservation des vaccins depuis leur fabrication jusqu’à leur
administration.

Les éléments essentiels de la chaine de froid

 Chambres froides de réfrigération et de congélation (niveau central)


 Réfrigérateurs à compression (intermédiaire)
 Réfrigérateurs à absorption .e.g SIBIR (intermédiaire, périphérique)
 Réfrigérateurs photovoltaïques (inter)
 Thermographes (central).
 Thermomètres (cent, périph, inter)
34 | P a g e
 Feuille d’enregistrement de la température
 Cold boxes ou glacières
 Briquettes ou accumulation de froid
 Véhicules frigorifiques
 Thermos ou porte vaccin

OUTILS DE SURVEILLANCE DE LA CHAINE DE FROID

Une surveillance rigoureuse de la température est indispensable pour détecter une


rupture de la chaîne de froid :
 Transport international : enregistreur de température, fiche de contrôle de la chaîne de
froid ;

 Réfrigérateur : thermomètre, feuille de surveillance de la température et carte;

 Transport au site de vaccination : thermomètre ;


 Vaccins : pastille de contrôle du vaccin (PCV).
Tout problème de chaîne de froid doit être précisément noté et signalé au responsable afin de
prendre une décision sur l’utilisation de ces vaccins.

PASTILLES DE CONTRÔLE DE VACCINS

35 | P a g e
Les pastilles de contrôle apposées sur un flacon de vaccin changent de couleur lorsque celui-ci
est exposé à la chaleur pendant un certain temps. L’agent de santé doit donc vérifier la couleur
de la pastille avant d’utiliser le vaccin.

NORMES DE CONSERVATION DES VACCINS

Tous les vaccins perdent leur efficacité lorsqu’ils sont exposés à la chaleur. Les vaccins dT, BCG,
RR, VPI, Pentavalent, Pneumocoque et le Rotavirus doivent être conservés à une température
située entre +2 ̊ C et +8 ̊C au niveau des institutions.

Les vaccins dT, Pentavalent et Rota ne doivent jamais être congelés. Les vaccins RR et BCG sont
très sensibles à la lumière.

Transport des vaccins

Les vaccins une fois sortis de la chambre froide du niveau central, doivent être conservés à une
température comprise entre +2 ̊ C et +8 ̊C et protégés de la chaleur. Les vaccins sont en général
transportés vers la périphérie dans des glacières ou boites iso thermiques garnies de briquettes
conditionnées. Les vaccins VPO et RR les plus fragiles sont placés au fond de la glacière ou du
thermos, viennent ensuite les vaccins BCG, le Pentavalent, le Pneumocoque, le Rotavirus et le
dT.

Maintenance préventive de la chaine de froid

Le personnel de santé responsable de la chaine de froid surveille les appareils de conservation


par jour, par semaine et par mois.

Le rangement des vaccins dans le réfrigérateur

36 | P a g e
CHAP. VI ORGANISATION D’UNE SÉANCE DE VACCINATION

Matériels et outils nécessaires

Tout le matériel nécessaire doit être placé avant la réalisation d’une séance de vaccination.

Matériels pour Matériels pour Mobilier et autres Matériels de


l’administration des l’enregistrement communication
vaccins

Thermos avec les vaccins Carnets/cartes de bancs Panneaux indicateurs du


et briquettes vaccination service ou du poste de
vaccination

Seringues solo shot Registre de vaccination chaise Mégaphone et batteries

Seringues de Feuille de pointage ou Posters et flyers du


reconstitution cahier de compilation programme

coton Sachet plastic

Eau propre Stylos, crayons

Boite de biosécurité Calendrier de vaccination

Accueil et ponctualité

L’accueil peut être fait par l’infirmière/auxiliaire ou une personne volontaire pouvant distribuer
les places ou rassurer les clients en cas d’un retard du personnel technique. La personne
responsable doit être à l’heure.

Déroulement de la séance

37 | P a g e
Le déroulement de la séance passe par les étapes suivantes :

0) Installer confortablement les mères ou les parents des enfants.


a) Collecter et vérifier les cartes de vaccination.
b) Enregistrer sur les cartes et sur le registre les informations obtenues des parents.
c) Informer les mères sur l’importance de la carte de vaccination, l’importance des vaccins,
les effets secondaires des vaccins, l’importance du respect des rendez-vous pour recevoir les
doses subséquentes, etc…
d) Déterminer quel(s) vaccin(s) à administrer selon le calendrier vaccinal.
e) Administrer le ou les vaccins.
f) Remplir ensuite le registre et enregistrer la dose sur la fiche de pointage.
g) Marquer la date du prochain rendez-vous et remettre la carte à la mère.
h) Porter les mêmes informations sur la carte de rendez-vous à utiliser pour l’échéancier.
Cette carte est placée au mois correspondant dans l’échéancier.

MOBILISATION ET COMMUNICATION PENDANT LA SÉANCE DE VACCINATION

Les éléments les plus importants de chaque séance de vaccination sont les suivants :

- Traiter chaque personne avec respect ;


- Informez des effets secondaires possibles et la conduite à tenir.
- Expliquer lui où et quand la prochaine séance de vaccination aura lieu.

ORGANISATION D’UN POSTE

 Recherche de la participation communautaire/réunion communautaire.


 Fixer le jour, la date et le lieu avec la communauté.
 Identification des ressources humaines nécessaires.
 Orientation du personnel au besoin.
 Estimation des besoins en fonction des cibles.
 Réquisition du matériel nécessaire.
 Solliciter les mobiliers dans la communauté.
 Promotion des activités/invitation.

LES ACTIVITÉS DE PROMOTION ET DE MOBILISATION

38 | P a g e
 Utilisation de crieur
 Activités d’IEC (réunions institutionnelle et communautaire).
 Messages dans les églises
 Affiches, feuillets, dépliants, maillots, casquettes, banderole, sports audiovisuel,
émission radio, défilé et fanfare etc…
 Informations dans les gaguères, les écoles, les marchés.
 Lettre d’information multisectorielle.

39 | P a g e

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