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L’eau est essentielle à la vie, elle est non seulement nécessaire en quantité suffisante pour
subvenir à nos besoins, mais sa qualité constitue aussi un critère très important.
La rareté des ressources en eau, et la forte irrégularité aussi bien spatiale, que temporelle, qui
caractérisent le contexte marocain est un facteur quantitatif handicapant auquel s’ajoute la
détérioration de la qualité de ces eaux moyennant différentes formes de pollution, ce qui
constituent une grande menace pour les ressource hydriques et affecte par la suite la qualité
des eaux traitées.
La qualité de l’eau constituent donc un enjeu pour les producteurs d’eau potable au Maroc,
qui ont pour but d’assurer la qualité et la salubrité de l’eau, d’ou l’élaboration de plusieurs
programmes de gestion de risque sanitaire de l’eau qui se caractérisent par la mise en place
des mesures préventives et de mesures de contrôle afin de d’obtenir une meilleur maitrise des
risques .
A cet effet, mon stage de fin d’études consiste à la contribution de la mise en place du
système HACCP et du water safety plan au niveau d’une unité de production d’eau potable
afin est de garantir la mise en place et l’application de mesures d’hygiène qui permettent
d’assurer une bonne sécurité et qualité des eaux produite.
I .1 Aperçu sur les ressources en eau au Maroc :
Source : marocmeteo.ma
Sur 130 milliards de m3 des précipitations totales moyennes dont bénéficie le pays, 108
milliards de m3 sont perdus par évapotranspiration.
En effet, le potentiel des ressources en eau naturelles, est évalué à 22 Milliards de m3 par an,
soit l’équivalent de 730 m3 /habitant/an.
• Eau de surface
Les ressources en eau superficielle sur l’ensemble du territoire sont évaluées en année moyenne
à 18 Milliards de m³, variant selon les années de 5 Milliards de m³ à 50 Milliards de m³. (Stratégie
eau, www. .minenv.gov.ma)
Figure2 : Ecoulement moyen d’eau de surface par bassin hydraulique (Stratégie eau,
www..minenv.gov.ma)
Les sources de pollution des eaux sont multiples on cite parmi eux:
-La pollution domestique : le milieu urbain rejette annuellement dans le milieu naturel en
moyenne 600 millions de mètres cubes d’eaux usées domestiques contenant près de 360 000
tonnes de matières organiques. Selon les prévisions, les rejets des eaux usées urbaines
atteindront 900 millions de m³ en 2020.
-La pollution industrielle : les eaux usées industrielles véhiculent environ 140000 tonnes par
année de matières oxydables dont près de 40 % sont rejetées dans le milieu continental. Les
zones industrielles importantes se situent sur le littoral atlantique dans l’axe Kénitra-Safi,
mais également dans les villes de Fès, Tanger, Agadir, Marrakech et Meknès. Les branches
industrielles les plus polluantes sont l’agroalimentaire, le cuir, le textile, les papeteries, la
chimie et la parachimie.
-La pollution agricole : c’est la pollution provenant principalement de l’utilisation d’engrais.
En moyenne, 720 000 tonnes d’engrais et 8 500tonnes de pesticides sont appliquées
annuellement sur les superficies cultivées.
-La pollution accidentelle : elle est en évolution constante et pose un sérieux problème pour
la qualité des ressources en eau, au niveau des retenues de barrages et dans les zones de
captage d’eau destinée à l’eau potable. Depuis 1985 plus de 30 déversements accidentels ont
été recensés. L’augmentation du trafic routier et du transport de matières dangereuses
(hydrocarbures, produits chimiques, etc.) exposent chaque jour au risque de pollution les
prises d’eau potable et les retenues de barrages situées près des axes routiers .La dégradation
de la qualité des ressources en eau est aujourd’hui un des problèmes majeurs du secteur de
l’eau au Maroc. En effet, des niveaux de pollution critiques sont observés dans plusieurs
tronçons de cours d’eau.
Les deux principaux fleuves du Maroc, les oueds Sebou et Oum Er Rbia connaissent
régulièrement des situations critiques pendant plusieurs périodes de l’année :
En été, les périodes d’étiage se distinguent par une diminution du pouvoir
d’autoépuration et de dilution du fleuve, en plus des rejets industriels des sucreries ;
En hiver, lors des campagnes oléicoles caractérisées par les déversements des
margines.
Les nappes d’eau souterraines, en particulier celles de la côte atlantique, connaissent
également un niveau de pollution élevé :
Le niveau d’azote dans certaines nappes, notamment celle de Beni Moussa dans le
Tadla et celle de M’nasra dans le Gharb dépasse déjà le seuil maximum toléré de 50
mg/l ;
La salinité dépasse également le seuil admis dans de nombreuses nappes proches du
littoral. ( Stratégie eau, www. .minenv.gov.ma)
I .1 .3 Risques sanitaires potentiel et maladies hydriques :
Le risque sanitaire intervient lorsque les eaux sont polluées et deviennent impropres à
l’utilisation et à la consommation.
La pollution des eaux peut avoir une cause naturelle (composition géologique des sols,
déjections animales) ou être due aux activités humaines (rejets domestiques, industriels ou
agricoles).
En fonction des polluants, le risque sanitaire est de différentes natures :
-Infectieux, risque à court terme (virus, bactéries, parasites, champignons)
-Chimique, risque à moyen terme (minéral, organique)
-Physique, risque à long terme (thermique, radioactif)
L'eau non traitée ou polluée est responsable de maladies graves chez l'homme, bien souvent
mortelles.
L'eau véhicule des virus, des bactéries, des parasites, des micro-organismes végétaux ou
animaux, qui peuvent provoquer des maladies graves, voire mortelles pour l'être humain.
Ces maladies liées à l'eau insalubre sont appelées maladies hydriques.
On dénombre de nombreuses maladies véhiculées par les micro-organismes présents dans
l'eau :
la schistosomiase, qui est une maladie hydrique considérée comme la deuxième
infection parasitaire après le paludisme
les amibes, qui provoquent de fortes diarrhées entraînant une déshydratation qui peut
s'avérer mortelle
la fièvre typhoïde, qui provoque des troubles digestifs et de fortes fièvres
la bilharziose, responsable de troubles du foie, des intestins et de la vessie, dues à un
petit ver qui se développe dans les eaux stagnantes
l'onchocercose, qui engendre la cécité
les eaux stagnantes sont également les habitats des moustiques qui propagent
la dengue ou le paludisme
le trachome, qui est une maladie infectieuse des yeux qui peut provoquer une cécité
après des infections répétées
l'hépatite A et E entraînent une infection et une inflammation du foie
le choléra
La liste des maladies est longue, et la mortalité due aux maladies hydriques est très élevée.(
ww.vedura.fr)
I .2 Organisation du secteur de l’eau potable au Maroc :
Du fait que l’eau est une ressource rare et partagée, le secteur de l’eau au Maroc est
caractérisé par la multiplicité des intervenants et la complexité de l’organisation : instances
consultatives, départements ministériels, établissements publics et opérateurs privés,
collectivités locales et associations des usagers.
Figure 4 : Organisation du secteur de l’eau au Maroc. (www.unstats.un.org)
L'Office National de l'Electricité et de l'Eau potable (ONEE) est un établissement public créé
par la loi 40-09,le 12 avril 20121 suite au regroupement de l'Office National de l'Electricité
(ONE) et de l'Office National de l'Eau Potable (ONEP).
C’est un acteur principal dans le secteur de l'eau potable et de l'assainissement au Maroc, il
assure la planification, la production et la distribution des ressources hydriques du pays.
Les principales missions de l’Office dans le domaine de l’eau sont :
Planification :
• De l’approvisionnement en eau potable à l’échelle du Royaume
• Programmation des investissements : eau potable et assainissement liquide
Etudes & Equipement :
• Des projets d'approvisionnement en eau potable / Assainissement liquide.
• Suivi et réception des travaux
Gestion pour le compte des communes :
• Du service d’eau potable
• Du service d’assainissement liquide dans les villes où il assure la distribution de l’eau
Potable
Contrôle de la qualité :
• Des eaux produites et distribuées
• Des eaux susceptibles d'être utilisées pour l'alimentation en eau potable
Participation et assistance :
• Aux études menées par les départements ministériels en liaison avec le secteur de
L’eau potable et de l’assainissement liquide
• A l’élaboration des projets de textes législatifs et réglementaires en rapport avec les
Missions de l’Office
L’ONEE a prévu plusieurs axes stratégiques pour la branche eau qui se résument dans les
points suivants :
Pérennisation, renforcement et sécurisation des infrastructures d’eau potable en milieu
urbain.
Généralisation de l’accès à l’eau potable en milieu rural.
Maintenance et amélioration des performances des installations existantes.
Intervention active dans le secteur de l’assainissement liquide dans le cadre de la préservation
de l’environnement (PLAN D’ACTION DE L’ONEE DANS LES DOMAINES DEL’EAU POTABLE ET DE
L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE PERIODE 2012 – 2016, OFFICE NATIONAL DE L’ELECTRICITE ETDE L’EAU POTABLE)
Figure 5 : Principaux indicateurs de la branche eau ONEE (PLAN D’ACTION DE L’ONEE DANS LES
DOMAINES DEL’EAU POTABLE ET DE L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE PERIODE 2012 – 2016, OFFICE NATIONAL DE
L’ELECTRICITE ETDE L’EAU POTABLE)
Dans le domaine de production de l’eau, la gestion de qualité n’est plus un choix, mais plutôt
une obligation.
La salubrité de l’eau est principalement garantie par un contrôle à la source, ainsi que par une
vérification du procédé de fabrication et l'application de bonnes pratiques en matière
d’hygiène.
Les bonnes pratiques d’hygiènes reprennent l’ensemble des conditions et des règles
nécessaires à mettre en place dans une structure afin d’assurer la sécurité et la salubrité de ses
aliments et de sa production.
L'élaboration d'un guide de bonnes pratiques d'hygiène fait partie de la démarche générale des
bonnes pratiques de fabrication qui sont la clef de voute d’un système qualité.
Ils spécifient les impératifs relatifs à la conception des installations, au contrôle des opérations
(l’approvisionnement en eau, les documents et procédures de rappel), l'entretien et
l'assainissement, l'hygiène personnelle et la formation des employés. Les pratiques d'hygiène
font partie intégrante des systèmes de gestion de la sécurité sanitaire des aliments, dont le
système des points de contrôle critiques pour l'analyse des risques HACCP. (www .fao.org)
Préciser sur le plan technique la façon dont les exigences réglementaires en matière
d’hygiène.
Identifier à partir d'une analyse des dangers, les principaux dangers, les risques qui s'y
réfèrent et déterminer les moyens de maîtrise correspondants, spécifiques au secteur
considéré.
Fournir des informations techniques complémentaires et spécifiques du secteur
considéré.
Etudier de façon plus approfondie, les dangers et les moyens de maîtrise par une étude
détaillée sur les différentes étapes du procédé.
L'ISO 22000 est une norme internationale qui à été publié en octobre 2005, relative à la
sécurité des denrées alimentaires, elle est conçue pour assurer la sécurité des chaînes
alimentaires sur le plan mondial.
Elle définit les exigences du système de gestion de la sécurité alimentaire pour l'ensemble des
acteurs de l'industrie alimentaire.
Elle associe les plusieurs éléments généralement reconnus pour garantir la sécurité des
aliments tout au long de la chaîne d'approvisionnement, notamment :
Communication interactive
Systèmes de gestion
Contrôle des risques liés à la sécurité alimentaire via des programmes de pré requis et
des analyses HACCP (Hazard Analysis Critical Control Points : analyse des risques et
maîtrise des points critiques)
Amélioration et mise à jour continues du système de gestion de la sécurité alimentaire.
Elle vise à faciliter la gestion de la sécurité en reconnaissant les guides de bonnes pratiques
d’hygiène ,et on imposant une obligation de résultats, mais en laissant le libre choix des
moyens , tout en prenant en compte certaines exigences particulières des clients sur la sécurité
des denrées et on imposant un système d'amélioration continue.( http://www.bsigroup.fr/fr/Services-
daudit-et-de-certification/Systemes-de-management/Normes-et-programmes/ISO-22000/)
Objectif :
II.1.3 Ogeris
Ogeris, « Outil de Gestion Préventive des Risques Sanitaires », est un outil informatique
d'auto-évaluation de gestion des risques microbiologiques.
Il permet de mettre en place de manière simple et rapide une démarche d'analyse des risques
microbiologiques.
Il s'agit d'évaluer les risques puis de mettre en place un système de suivi et de contrôle
opérationnel des points essentiels pour maîtriser la qualité de l'eau en tout point du système de
production et d'alimentation.
Ogeris permet de faire une description fine du circuit de l'eau par l'intermédiaire de
questionnaires simples à renseigner. A chaque question est attribuée une note, pondérée
ensuite, assurant alors une hiérarchisation des risques sur l'ensemble du système .(www.revue-
ein.com)
L’outil Ogeris doit ainsi permettre aux unités de distribution desservant moins de 5.000
habitants de réaliser 'de manière simple et rapide une évaluation des risques de contamination
microbiologique.
II .1.4 IFS/BRC
International Food Standard (IFS) est un référentiel d'audit, créé en 2003, qui certifie les
fournisseurs d'aliments des marques de distributeurs. Elle est basée sur la norme ISO 9001 et
le système HACCP.
Ce référentiel s’applique aux fournisseurs à toutes les étapes de la transformation des
aliments, il sert d’examen à la certification des systèmes pour garantir la sécurité des aliments
et la qualité de la production des aliments. Il comprend 325 points précis sur la fabrication et
le contrôle de l'aliment, le management qualité, le HACCP, le bâtiment, la traçabilité .
(www.wikipédia.com)
L’IFS est un référentiel conçu pour permettre l’évaluation des niveaux de qualité, d’hygiène
et de sécurité des fournisseurs de produits alimentaires. Ce référentiel est applicable à toutes
les étapes de transformation des produits alimentaires en aval de la production primaire. Ce
référentiel est pour une grande partie de l’Europe, sauf la Grande Bretagne qui utilise le
référentiel BRC.
Basé sur les principes de l’HACCP et de la sécurité alimentaire, il a pour but d’évaluer les
systèmes de management de la qualité en place chez les entreprises agro-alimentaires présents
sur le marché britannique, et ainsi d’assurer la sécurité des produits alimentaires
commercialisés.
Les certifications BRC et l’IFS s’obtiennent après un audit effectué par un organisme
certificateur accrédité EN 45011. L’entreprise peut être certifiée en « niveau de base » ou « en
niveau supérieur ». (http://www.cp-vouvray.com/)
Etre certifié IFS et/ou BRC, c’est la garantie que l’entreprise certifiée a mis en place un
système qui prend en compte le risque alimentaire et met en œuvre les actions indispensables
qui permettront de le neutraliser, et que ses objectifs principaux sont la sécurité et la
satisfaction du consommateur.
Plan de gestion de la salubrité de l’eau ( Water Safety Plan ) lancés par l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) en 2004 est une méthode d’évaluation et de gestion des risques
pour maintenir la qualité de l’eau salubre. Elle prend en compte la totalité de la chaîne
d’alimentation, de la source jusqu'à la consommation.
Donc, un WSP peut s’appeler « une stratégie générale d’évaluation et de gestion des risques,
couvrant toutes les étapes de l’approvisionnement en eau, du captage au consommateur ».
Le gros avantage de cette stratégie est qu’elle permet de vérifier la salubrité de l’eau dans tous
les types de système de distribution d’eau, quelle que soit leur taille ou leur complexité.
Les WSP aident les communautés bénéficiaires et les organismes d’exécution de projets à :
II.1.6 HACCP :
Ce système est un moyen de garantir la salubrité des aliments. Son application constitue une
séquence logique de douze étapes qui englobent sept principes fondamentaux. Pour atteindre
les objectifs attendus par cet outil.
L’objectif de la démarche HACCP est de garantir la mise en place et l’application de mesures
d’hygiène qui permettent d’assurer une bonne sécurité des aliments.
.
Cette démarche permet :
II .1.7.ISO 9001 :
La norme ISO 9001 est une norme marocaine : NM ISO 9001: "Systèmes de Management de
la Qualité - Exigences". qui fait partie de la série des normes ISO 9000, relatives aux
systèmes de gestion de la qualité. Elle définit des exigences concernant l'organisation d'un
système de gestion de la qualité.
La version en vigueur de ISO 9001 est la version datée de 2008 (11/2008). Les exigences y
sont relatives à quatre grands domaines :
Responsabilité de la direction
Gestion des ressources
Réalisation du produit
Mesure d'analyse et d'amélioration continue
Elle est basée sur 8 principes de management :
L'orientation client
Le leadership
L'implication du personnel
L'approche processus
La gestion par approche système
L'amélioration continue
L'approche factuelle pour la prise de décision
Les relations mutuellement bénéficiaires avec les fournisseurs.(www.wikipédia.com)
En novembre 2009, la nouvelle norme internationale ISO 31000 en management des risques
fut publiée, l’ISO 31000 regroupe une famille de normes de gestion des risques codifiés par
l’organisme International Organization for Standardization.
Le but de la norme ISO 31000:2009 est de fournir des principes et des lignes directrices du
management des risques ainsi que les processus de mise en œuvre au niveau stratégique et
opérationnel. Elle ne vise pas à promouvoir l'uniformisation du management du risque au sein
des organismes, mais plutôt à harmoniser la myriade d’approches, de standards et de
méthodologies existantes en matière de management des risques.
La norme ISO 31000 propose un référentiel unique pour les organisations de tout secteur et de
toute taille. Elle est adaptable et suffisamment flexible pour harmoniser les processus de
management de tous les types de risques faisant peser une incertitude sur l’atteinte des
objectifs de l’entreprise.
La norme est structurée en trois parties, à savoir les principes, le cadre d’organisation et le
processus de management :
cadre Processus de
Principes
organisationel management
Parmi les outils de gestion de la qualité ci-dessus, notre étude portera sur la mise en place du
systéme Haccp et du water safety plan, ce choix d’outils à été fait sur la base de plusieurs
critères.
Le But de cette étude consiste à améliorer le niveau d’innocuité des eaux potables, maitriser
les points critiques et de prendre conscience des risques pouvant survenir dans la chaine de
production et puis donner une preuve de conformité à la réglementation.
La taille moyenne de l’unité étudiée est aussi un critère de choix de ces 2 outils( Haccp et
water safety plan.
II .3.1 Introduction :
Hazard Analysis Critical Contol point : analyse des dangers-Points critiques pour leur
maitrise.
C’est une méthode permettant d’identifier et d’évaluer les dangers associés aux différents
stades du processus de production d’une denrée alimentaire et de définir les moyens
nécessaires à leur maitrise. Elle doit être considérée comme une approche raisonnée,
organisée et systématique visant à donner la confiance appropriée en ce qu’un produit
satisfera aux exigences de sécurité.(Haccp pratique,Sylvére Etienne)
Les racines de l’HACCP reposent sur un terrain qui a préalablement été travaillé et façonné
par les différents personnels de l'entreprise pour construire et développer les outils et les
méthodes de travail leur permettant de planter et de faire vivre l'arbre de la sécurité sanitaire
des aliments. Cet arbre symbolise un élément important de structuration pour les entreprises
alimentaires. Il a besoin pour s'épanouir de nombreuses racines solides et profondes. Tout
d'abord, la terre, dans laquelle il est planté, doit être un terreau favorable à sa croissance. Il
doit y régner une "culture Hygiène" symbolisée par les Bonnes Pratiques d'Hygiène. Plus les
Bonnes Pratiques d'Hygiène sont prises en compte et plus la solidité de l'assise est effective.
Plus les bases sont solides, plus les fondamentaux de l'hygiène sont acquis, plus la démarche
HACCP est aisée à mettre en œuvre et opérationnelle.
Source : (http://www.asepex.sn)
- L’assurance que les outils de maitrise sont mis en ouvre de façon efficace. (KAANANE,
2006)
Le système HACCP est né aux USA vers la fin des années 50 dans l’industrie chimique pour
assurer la sécurité des opérations de fabrication, puis a été repris et adapté au secteur
agroalimentaire par la compagnie Pillsbury en 1972, dans le cadre de la fabrication des
aliments pour les cosmonautes de la NASA et l’armée Américaine. Puis il a été adopté par
l’industrie de la conserve et ensuite par Nestlé. Actuellement l’HACCP est reconnu et
recommandé par le Codex Alimentarius comme le meilleur outil pour la maîtrise de la
salubrité des aliments. (http://www.fao.org)
Gestion de la sécurité sanitaire des aliments en s’appuyant sur des bases scientifiques ;
L'identification de façon systématique des dangers spécifiques et des mesures pour
leur maîtrise, afin d’assurer la sécurité sanitaire des aliments. Ceci permet de prendre
conscience des dangers alimentaires ; A cet égard, tous les risques (dus à la matière
première, main d’œuvre, méthode de travail, milieu environnant, ou matériels) sont
listés et évalués.
La prévention plutôt que des inspections et des tests sur les produits finis.
En plus de l’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments, le système HACCP peut être
appliqué tout au long de la chaîne alimentaire, du producteur primaire jusqu'au consommateur
et permet:
Une meilleure utilisation des ressources et des économies pour l’industrie alimentaire.
Le système d’autocontrôle permanent, permet d’éviter beaucoup des non-conformités,
que l’on n’aurait détectées qu’à la fin du procédé dans le cas d’un simple contrôle
final;
Une réaction rapide aux problèmes de sécurité sanitaire des aliments ;
Une amélioration du degré d'implication des employés à la compréhension et à la
garantie de la sécurité sanitaire des aliments, et leur donnant une source de motivation
supplémentaire pour leur travail ;
Une fidélisation des clients. En donnant la preuve que son fournisseur maîtrise la
qualité de ses produits ; c’est ainsi que le client aura plus de confiance et sera plus
fidèle. (http://www.fao.org)
Même si l’HACCP présente beaucoup d’avantages, on peut lui reprocher certains points
négatifs, à savoir :
L’efficacité de l’HACCP peut être perdue s’il n’est pas correctement installé. Ceci
peut être du soit à un personnel non ou mal formé qui n’applique pas correctement les
principes, ou à un manque de suivi du système HACCP, etc.
D’autres problèmes risquent d’apparaître si l’HACCP est mené par une seule personne
plutôt que par une équipe multidisciplinaire ou encore s’il est conçu sans tenir compte
de façon précise de ce qui se passe dans une usine déterminée. (BAGHDADI, 2007)
L'application du système HACCP à tous les segments et secteurs de la chaîne alimentaire est
possible, mais tous les secteurs doivent adhérer aux Bonnes pratiques de fabrication (BPF) et
aux Principes généraux d'hygiène alimentaire du Codex. La réussite d'un segment ou secteur
de l'industrie alimentaire dans la mise en œuvre d'un système HACCP est conditionnée par
cette adhésion.
Elle implique un engagement total de la direction et des employés. De même, elle exige une
approche multidisciplinaire qui devrait inclure, selon les cas, des compétences en
microbiologie, santé publique, technologie alimentaire, chimie, ingénierie, etc. De plus,
l'application du système HACCP est compatible avec la mise en oeuvre des systèmes de
gestion de la Qualité Totale (TQM) tels que les séries ISO 9000. Cependant, parmi ces
systèmes, le système HACCP est le système à choisir dans la gestion de la sécurité sanitaire
des aliments. (http://www.fao.org)
Pour la mise en place du système HACCP l’ordre suivant est vivement conseillé pour
progresser rapidement (QUITTET & NELIS, 1999) ; (NM 08.0.000, 2008):
Mise en place des programmes préalables.
Mise en œuvre du plan HACCP.
Les programmes préalables dits aussi "principes généraux d'hygiène" constituent les
fondements de l'hygiène alimentaire et représentent une base solide pour la mise en oeuvre
efficace du système HACCP ou d'un système équivalent. L'application des principes généraux
d’hygiène et des bonnes pratiques de fabrication permettent à l'industriel d'opérer dans un
environnement favorable à la production d'aliments sains.
Ces principes généraux suivent la chaîne alimentaire depuis la production primaire jusqu'au
consommateur final, soulignant les contrôles clés à chaque étape. Autrement, ils fournissent
des conseils sur la conception des installations, le contrôle en cours de fabrication, les
programmes d'appui sanitaire pour l'hygiène du personnel, et des éléments de contrôle
sanitaire, lorsque le produit a quitté le lieu de production. Ils recommandent d'adopter, autant
que possible, une approche basée sur le système HACCP afin d'améliorer la sécurité sanitaire
des aliments, telle qu'elle est décrite dans "le système d'analyse des dangers et maîtrise des
points critiques (HACCP) et directives concernant son application" ou dans la norme
marocaine NM 08.0.002 "système de management HACCP- Exigences (mémoire nadia)
PRINCIPES DE LA DÉMARCHE
Les sept principes de la méthode HACCP tels qu'ils sont décrits dans la norme marocaine NM
08.0.002 sont comme suit (NM 08.0.002, 2003)
Identifier le(s) danger(s) significatif(s) éventuel(s) et ce, à tous les stades de la chaîne
alimentaire, depuis la production primaire, en passant par le traitement, la
transformation et la distribution jusqu’à la consommation ;
Déterminer les causes d'apparition de ces dangers ;
Évaluer les probabilités d'occurrence de ces dangers ainsi que le degré de leur sévérité
Décrire les mesures préventives applicables et nécessaires pour leur maîtrise.
Mettre en évidence les points (les niveaux et moments de l'opération), les étapes ou les
procédures qui peuvent être contrôlés et maîtrisés ; Ceci revient à déterminer les points
critiques de maîtrise (PCM) de chaque danger. La maîtrise des dangers consistera à éliminer
ces derniers, réduire ou minimiser leur probabilité de manifestation. Une étape représente,
toute étape de production alimentaire et / ou de transformation incluant la réception de la
matière première, la récolte, le transport, le traitement, le stockage, etc
3ème principe : Établir les limites critiques pour les dangers associés à chaque
CCP
Il s’agit de définir les limites critiques pour chaque point critique, en se référant à des critères
permettant de s’assurer que le CCP est sous contrôle. Ces limites critiques sont des critères
opérationnels exigés (valeurs limites, niveaux cibles, normes tolérances) dont le respect
atteste de la maîtrise des dangers au niveau des points critiques. Ces critères peuvent être par
exemple des analyses visuelles, analyses microbiologiques, etc.…
Établir les actions correctives à mettre en oeuvre, dans le cas où la surveillance indique une
déviation par rapport à la limite critique établie, c'est à dire qu’un point critique donné n’est
pas (ou n’est plus) maîtrisé. Des procédures d'actions correctives et des responsabilités pour
leur application nécessitent d'être spécifiées. Ceci inclut des actions visant à retrouver la
maîtrise du process, et des actions de traitement des produits manufacturés lorsque le
processus n’est plus contrôlé.
Audits de vérification ;
Outils de contrôle ;
Méthodes de surveillance et des analyses microbiologiques…
Il s'agit d'établir un système documentaire fiable, un dossier dans lequel figureront toutes les
procédures et tous les relevés concernant ces principes (les six principes présentés plus avant)
et leur mise en application, ainsi que les enregistrements des méthodes et résultats de contrôle,
des mesures préventives et correctives, des modifications et des révisions effectuées et
d’autres éléments d’information pertinente. Ces enregistrements doivent être gardés pour
montrer que le système HACCP est maîtrisé, et que les actions correctives appropriées ont été
prises pour n'importe quelle déviation hors des limites critiques. Ils apportent la preuve de la
fabrication de produits sûrs
La première étape de la mise en place du système HACCP est la constitution d’une équipe
pluridisciplinaire. C’est une équipe qui renferme des personnes compétentes dans différents
domaines. Tous les responsables qui sont concernés par la sécurité des aliments doivent y
être. Pour la formation de l’équipe pluridisciplinaire, l’entreprise pourra faire appel à des
experts externes pour combler le manque de certains membres de l’équipe.
2. Description du produit
L’équipe HACCP doit préparer une description exhaustive des caractéristiques physico-
chimiques et microbiologiques des matières premières, des produits intermédiaires, et des
produits finis afin d’apporter toutes les informations pertinentes pour la mise en évidence des
dangers. Ainsi, pour un produit, il faut préciser sa nature, ses caractéristiques physico-
chimiques les conditions de sa préparation, les traitements subis, les conditions de sa
conservation ou stockage, le mode de son conditionnement et emballage, son étiquetage et des
instructions relatives à son utilisation.
Cette description complète l’information précédente et porte sur l’usage normal ou prévu que
le consommateur fera du produit. Il est important d’identifier le profil du consommateur final
et de tenir compte des groupes vulnérables de la population tels que les nourrissons et enfants
en bas âge, les femmes enceintes, les malades et personnes âgées. Ces informations doivent
servir à l’analyse des dangers et des risques afin de déterminer le niveau de maîtrise attendu et
d’orienter les éventuelles modifications à apporter.
Elaboré par l’équipe HACCP, le diagramme de fabrication doit couvrir toutes les opérations
d’élaboration du produit au sein de la société. Il doit donner une description claire et précise
afin de pouvoir repérer les dangers associés à chaque étape
Dans cette étape, l’équipe HACCP est appelée à faire la comparaison entre le diagramme de
fabrication élaboré à l’étape précédente et celui en place à la station. Cette confirmation se
fait, surtout, à l’heure de fonctionnement et d’élaboration du produit. L’équipe doit apporter
les modifications et les changements nécessaires afin d’avoir un diagramme clair et
représentatif de celui de l’entreprise.
L'identification effective des dangers et l'analyse des risques constituent les pivots du plan
HACCP. Tous les dangers réels ou potentiels susceptibles de se présenter dans chaque
ingrédient et à chaque étape du système du produit doivent être pris en considération. Les
risques pour la sécurité sanitaire ont été répertoriés dans trois grandes catégories pour les
programmes HACCP:
Dangers biologiques: agents pathogènes habituellement véhiculés par la nourriture
tels que Salmonella, Listeria et E. coli, ou encore des virus, des parasites et des
champignons.
Dangers chimiques : comme des produits chimiques ajoutés par l'homme au produit
pour lutter contre un problème connu, par exemple les fongicides ou les insecticides.
Dangers physiques: contaminants tels que bris de verre, fragments de métal, insectes
ou pierres.
La probabilité qu'un danger se présente s'appelle le risque. Le risque peut avoir une valeur
comprise entre zéro et un en fonction du degré de certitude que l'on a de l'absence du danger
ou de sa présence. Une fois le danger identifié, une analyse doit être effectuée pour connaître
le risque relatif qu'il présente pour la santé de l'homme. C'est une manière d'organiser et
d'analyser les données scientifiques disponibles sur la nature et l'importance du risque pour la
santé lié aux dangers. Le risque peut être évalué subjectivement et simplement jugé faible,
moyen ou élevé. Seuls les dangers dont l'équipe HACCP estime qu'ils comportent un risque
inacceptable d'être présents sont soumis à l'étape 7, principe 2
Lorsqu'un danger entravant la sécurité sanitaire d'un aliment a été identifié, des mesures
appropriées doivent être envisagées. C'est-à-dire une action ou activité peut être mise en
oeuvre pour maîtriser le danger repéré, afin qu'il soit écarté, supprimé ou ramené à un niveau
acceptable. Il peut aussi s'agir d'une mesure de formation du personnel à une opération donnée
relevant des BPF ou BPH.
7. Identification des points critiques (PCM) pour la maîtrise des dangers (principe2)
Un point critique représente tout point, étape ou procédure où un danger pour la santé peut
être évité, éliminé ou réduit à un niveau acceptable par une action de maîtrise appropriée.
L’identification des points critiques nécessite une démarche logique. Pour faciliter cette
démarche, le codex alimentarius propose un « arbre de décision ». Pour l’identification des
points critiques en utilisant l’arbre de décision, il faut considérer successivement chaque étape
identifiée dans le diagramme de fabrication. Le recours à l’arbre de décision doit se faire avec
souplesse et bon sens en conservant une vue d’ensemble du procédé de fabrication afin
d’éviter autant que possible une duplication inutile et coûteuse des points critiques.
L’identification des points critiques doit permettre à l’équipe pluridisciplinaire de s’assurer
que des mesures de maîtrise appropriées ont été conçues et mises en place. En particulier, si
un danger a été identifié à une étape où la maîtrise est nécessaire eu égard à la salubrité du
produit et qu’aucune mesure n’existe ni à cette étape ni à aucune autre, il y aurait alors lieu de
modifier le produit ou le procédé pour introduire une mesure de maîtrise. Enfin, cette activité
doit permettre d’établir et de mettre en œuvre un système de surveillance et de contrôle pour
chaque point critique.
8. Etablissement des limites critiques pour chaque mesure préventive associée à chaque
point critique identifié (principe 3)
Une limite critique est la valeur qui sépare l’acceptable de l’inacceptable, elle correspond aux
valeurs extrêmes tolérables au regard de la sécurité du produit. Elle nous permet d’affirmer à
partir de quel moment un point critique n’est plus maîtrisé, en lui associant des valeurs
qu’elles soient observables ou mesurables. Il s’agira en fait de caractéristiques à surveiller
pour voir si l’étape de fabrication ou la matière, qui est un point critique, est toujours correcte
par rapport aux limites qu’on s’est fixées. Beaucoup de limites critiques sont déjà définies par
la réglementation, il s’agit principalement de normes microbiologiques et de la température de
stockage et de transport. Les limites devront donc être fixées de façon à respecter ces critères
légaux.
Les mesures correctives sont des actions pré- établies par l’équipe HACCP et qui doivent être
immédiatement appliquées lorsque le système de surveillance révèle une déviation indiquant
une mauvaise maîtrise d’un point critique. L’action peut être le triage d’un lot de produit, la
révision d’une procédure, le traitement de l’eau, la restérilisation ou o tout simplement le rejet
du produit. Les actions correctives doivent être consignées dans des registres appropriés. Elles
doivent également spécifier les actions à prendre vis-à-vis des produits qui ont été fabriqués
pendant la période de temps hors contrôle.
On peut avoir recours à des méthodes, des procédures et des tests de vérification et d’audit,
notamment au prélèvement et à l’analyse d’échantillons aléatoires, pour déterminer si le
système HACCP fonctionne correctement. De tels contrôles devraient être suffisamment
fréquents pour confirmer le bon fonctionnement du système. En plus, la vérification doit être
effectuée systématiquement à chaque fois qu’une situation nouvelle apparaît, c’est le cas par
exemple d’une modification du procédé, d’une norme ou de nouvelles données.
II.4.1 Introduction :
Le WSP comprend au minimum trois actions essentielles pour garantir la salubrité de l’eau de
boisson, dont la responsabilité repose sur le fournisseur d’eau :
Dans la mise au point d’un WSP, la première étape réside dans la constitution d’une équipe
multidisciplinaire d’experts, ayant une connaissance approfondie du réseau d’eau de boisson
concerné. Une telle équipe comprendra généralement des personnes impliquées dans chacune
des étapes de l’approvisionnement en eau de boisson, telles que des ingénieurs, des
gestionnaires du captage et de l’eau, des spécialistes de la qualité de l’eau, des professionnels
de l’hygiène de l’environnement, de l’hygiène humaine ou de la santé publique, des membres
du personnel d’exploitation et des représentants des consommateurs.
Une gestion efficace du réseau d’eau de boisson exige une compréhension approfondie de
celui-ci, de l’étendue, ainsi que de l’ampleur des dangers éventuellement présents et de la
capacité des infrastructures et des processus existants à gérer les risques réels ou potentiels.
Elle nécessite aussi une évaluation des capacités à remplir les objectifs. Lorsqu’on prévoit un
nouveau réseau ou la modernisation d’un réseau existant, la première étape dans la mise au
point d’un WSP consiste à collecter et à évaluer l’ensemble des informations pertinentes
disponibles et à envisager les risques susceptibles d’intervenir pendant la délivrance de l’eau
au consommateur.
Une gestion efficace des risques suppose l’identification des dangers potentiels, de leurs
sources et des événements dangereux pouvant se produire, ainsi qu’une évaluation du niveau
de risque associé à chacun d’eux. Dans ce contexte :
4-Détermination et validation des mesures de maîtrise des risques, réévaluation et hiérarchisation des
risques :
L’ampleur de la mesure de maîtrise des risques appliquée pour contrer un danger doit être
proportionnelle à la cotation du risque associée à ce danger. L’évaluation des mesures de
maîtrise des risques comprend les étapes suivantes :
identification des mesures de maîtrise des risques déjà en place pour chaque danger ou
événement dangereux important ;
évaluation de l’efficacité des mesures de maîtrise des risques, prises dans leur
ensemble, dans le maintien de ces risques à des niveaux acceptables ;
en cas de nécessité d’une amélioration, évaluation des mesures de maîtrise des risques
de remplacement ou supplémentaires applicables. :
Si l’étape précédente révèle que des risques significatifs pèsent sur la salubrité de l’eau et
démontre que les contrôles existants ne sont pas efficaces ou qu’ils sont absents, un plan de
mise à niveau doit être mis au point.
Les plans de mise à niveau peuvent comprendre des programmes à court, à moyen ou à long
terme. Des ressources substantielles peuvent s’avérer nécessaires et il conviendra donc
d’effectuer une analyse détaillée et de fixer soigneusement les priorités en fonction de
l’évaluation du système. Une hiérarchisation des besoins de modifications peut être requise,
auquel cas les dites mesures seraient introduites progressivement.
La mise en œuvre des plans de mise à niveau devrait faire l’objet d’une surveillance afin de
confirmer que des améliorations ont effectivement été apportées, qu’elles sont efficaces, et
que le WSP a été mis à niveau en conséquence. Il faudrait tenir compte également du fait que
l’introduction de nouvelles mesures peut introduire de nouveaux risques dans le système.
6- Modalités du suivi des mesures de maîtrise des risques :
M La surveillance opérationnelle suppose de définir et de valider le suivi des mesures de
maîtrise des risques et d’établir des procédures permettant d’apporter la preuve que ces
mesures continuent de jouer leur rôle. Les procédures de gestion doivent en faire état.
Définir les modalités de suivi des mesures de maîtrise des risques requiert aussi la prise en
compte des mesures correctives nécessaires lorsque les objectifs opérationnels ne sont pas
atteints.
Des procédures de gestion claires étayant les mesures à prendre lorsque le système fonctionne
dans des conditions normales (modes opératoires normalisés) et lorsqu’il fonctionne en
situation d’« incident » (mesures correctives) font partie intégrante du WSP. Ces procédures
devraient être établies par un personnel expérimenté et actualisées au gré des besoins,
notamment à la lumière de la mise en œuvre du plan de mise à niveau et des examens faisant
suite à des incidents, des urgences et des accidents évités de justesse. Il est préférable
d’interroger le personnel et de s’assurer que les activités qu’il déploie sont consignées par
écrit. Ceci aide également à favoriser l’appropriation et, en fi n de compte, l’application des
procédures.
Pour que les dangers et autres situations problématiques pouvant survenir soient pris en
compte dans le WSP, celui-ci doit être revu périodiquement par l’équipe du WSP. Un
avantage particulier de la mise en oeuvre du cadre WSP est la réduction probable du nombre
et de la gravité des incidents, des situations d’urgence et des accidents évités de justesse dans
un réseau de distribution d’eau de boisson. Néanmoins, de tels événements peuvent toujours
se produire. En plus de cet examen périodique, il importe que le WSP soit réexaminé à la suite
de toute situation d’urgence, de tout incident ou de tout événement imprévu, qu’il y ait eu ou
non détection de nouveaux dangers, pour éviter, dans la mesure du possible, que cette
situation ne puisse se reproduire et déterminer si la riposte a été suffi sante ou si l’on aurait pu
agir autrement. ( Manuel de gestion de la salubrité de l’eau, OMS)