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1. L’amplitude
L’amplitude est la première sensation ressentie lorsque l’on pose la main sur le palier d’une
machine qui vibre.
1.1 Définitions
On appelle amplitude d’un mouvement vibratoire la valeur de ses écarts par rapport à sa
position d’équilibre.
De cette définition générale, la complexité d’un signal vibratoire réel conduit à définir
plusieurs grandeurs (figure 1.2) pour caractériser son amplitude.
L’amplitude « crête (Ac) ». Elle représente l’amplitude maximale du signal par
rapport à sa valeur d’équilibre.
L’amplitude « crête à crête (Ac-c) » appelée « peak to peak » (Ap-p) en anglais. Elle
représente l’écart entre les amplitudes extrêmes du signal pour un temps d’observation
donné. Dans le cas d’une vibration sinusoïdale, elle est parfois appelée « amplitude
double » (Ac-c = 2*Ac).
L’amplitude « efficace (Aeff ) » ou RMS en anglais (Root Mean Square). Comme en
électricité, elle représente l’amplitude corrigée « statique » du signal redressé,
indiquant ainsi l’énergie donnée par le mouvement vibratoire.
Figure 1 : Représentation des différentes amplitudes caractéristiques dans le cas d’un signal sinusoïdal (en a),
complexe (en b), impulsionnel périodique (en c)
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Dans le cas d’une vibration sinusoïdale, les amplitudes crête, crête à crête et efficace sont
liées par les relations suivantes :
Dans le cas d’un signal vibratoire complexe, il n’existe pas de relations mathématiques liant
les valeurs crête et efficace. Ces trois grandeurs, dont deux ne peuvent donc se déduire l’une
de l’autre, devront donc être mesurées ou calculées simultanément par l’appareil de mesure
suivant les formules :
Avec :
max [s(t)] : amplitude instantanée la plus élevée atteinte par le signal pour la période
d’observation T.
min [s(t)] : amplitude instantanée la plus faible atteinte par le signal pour la période
d’observation T
s(t) : fonction représentative du signal.
Pour qu’il puisse être plus facilement interprété, le signal doit donc généralement être
décomposé en différentes composantes sinusoïdales élémentaires.
Si cette décomposition est théoriquement possible par filtrages successifs, sa représentation
dans le domaine temporel deviendrait vite trop foisonnante (figures.3), donc inexploitable.
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Figure 3 : Décomposition d’un signal temporel en ses deux composantes harmoniques
Figure 4 : Représentation spectrale des différentes composantes du signal donné en figure 2.3
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Un spectre est un graphe dans lequel sont représentées les amplitudes et les fréquences de
toutes les composantes vibratoires induites par le fonctionnement d’une machine. Chaque
composante est représentée par un segment vertical appelé raie dont l’abscisse représente la
fréquence et l’ordonnée l’amplitude.
Prenons quelques exemples de spectres théoriques et réels :
avec :
– L : l’amplitude en dB de la composante.
– A : sa valeur exprimée en unité physique.
– A0 est une valeur de référence dans la même unité, qui peut être fixée conventionnellement
par des normes.
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Figure 6 : Exemples des spectres
avec :
X0 : valeur moyenne du signal
X1 : amplitude du fondamental
X2 : amplitude de l’harmonique 2
.... ............................................
Xn :amplitude de l’harmonique n
Une fois que la décomposition d’un signal est faite, on trace le spectre représentant les
amplitudes X en fonction de la fréquence
Figure 7
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Exemples : spectres de quelques signaux :
Figure 8
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La figure 9 présente un spectre avec deux représentations en échelle linéaire et en échelle
logarithmique de l’amplitude d’un signal vibratoire.
Figure 9 : Représentation en échelle linéaire et en échelle logarithmique de l’amplitude d’un signal vibratoire
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Après avoir capté les vibrations, une analyse spectrale est effectuée et comparée avec celle du
moteur sain. Si les spectres des signaux captés sont différents de ceux du moteur sain, cela
indique la présence d’un défaut dans le moteur.
Les vibrations de la machine fournissent des informations sur pratiquement tous les défauts
mécaniques fréquemment rencontrés.
I.2.2.2 Diagnostic par mesure du flux axial de fuite
Si une bobine est enroulée autour de l'arbre d'une machine électrique, elle sera le siège
d'une force électromotrice (FEM) induite qui est liée aux flux de fuite axiaux.
L’analyse spectrale de la tension induite peut être utilisée pour identifier les différentes
asymétries et défauts. Le contenu d’harmoniques des flux de fuites axiaux du stator et du rotor
est directement en relation avec les harmoniques contenus respectivement dans les courants
du stator et du rotor.
Ce flux de fuite axial peut être détecté non seulement par une bobine enroulée autour de
l'arbre de la machine (fig.10) mais aussi par n'importe quel arrangement symétrique simple
des bobines placées à l'extrémité de la machine ou par d'autres dispositifs sensibles telles que
les sondes à effet hall.
Il est prouvé d’après la littérature, qu’il est possible d'identifier, et de distinguer les défauts
suivants :
Cassure d’une ou de plusieurs barres rotoriques.
Court-circuit entre une ou plusieurs bobines de l’enroulement statorique.
Excentricité statique et/ou dynamique…. etc.
Avec un même capteur, il est possible de surveiller la vitesse de la machine et de détecter la
surintensité.
II.2.2.3 Analyse du couple électromagnétique
Certains défauts mécaniques peuvent être détectés par la recherche d’harmoniques
dans le spectre du couple électromagnétique mesuré, résultant d’une interaction entre le flux
et le courant. Ce couple peut être reconstruit, soit à partir de deux des trois courants
statoriques, soit en utilisant un modèle physique de la machine.
II.2.2.4 Diagnostic par la mesure de la température
La machine électrique dissipe une certaine quantité de chaleur, due aux pertes
mécaniques dans les paliers (frottement et ventilation) et aux pertes électriques dans les
conducteurs et les pertes magnétiques dans le fer .Il en découlent des échauffements
générateurs de contraintes thermiques et une diminution du rendement.
L'approche thermique ou la méthode de diagnostic par la mesure de la température consiste à
mesurer la température de chaque phase de l'enroulement statorique et la comparer avec la
valeur limite, si elle dépasse le taux admissible, on déduit une existence du défaut dans le
moteur.
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II.2.2.5 Diagnostic chimique
Le diagnostic chimique est basé sur l'analyse des fluides de refroidissement qui sont
utilisés pour l'évacuation de la chaleur dans les moteurs à grandes puissances (eau, air ou
huile). La dégradation de l'isolation électrique dans le moteur produit le gaz d'oxyde de
carbone, qui apparaît dans le circuit de l'air de refroidissement est qui peut être détecté par
une technique d'absorption infrarouge.
La méthode de diagnostic chimique est uniquement utilisée dans les moteurs à grande
puissance, donc elle n'englobe pas tous les types de machines.
I.2.2.6 Diagnostic par l'analyse des grandeurs électriques
I.2.2.6.1 Diagnostic par analyse spectrale du courant statorique
L'analyse spectrale du courant statorique du moteur est un outil puissant pour détecter
la présence d'anomalies mécaniques ou électriques dans les moteurs, et également dans leurs
charges. Les signaux des courants présentent l'avantage d'être facilement mesurables, et à
moindre coût.
a. Défaut de cassure de barres ou d’anneau de court-circuit
Lorsque le défaut de cassure de barres ou d’anneau de court-circuit, Donc par le même
processus que celui décrit précédemment, on retrouvera des composantes dans le spectre du
courant statorique de fréquences :
f b 1 2ks f s
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Figure 12 : Rupture d’une et deux portions adjacentes d’anneau de court-circuit
b. Défaut de court-circuit
Le défaut de court-circuit se manifeste par la création dans le spectre du courant en plus du
fondamental d’autres harmoniques caractéristiques du défaut aux fréquences données par
l’expression suivante :
n
f cc 1 s k f s
p
Avec : n= 1, 2,3… et k=1, 3,5……
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Figure I4 : Exemple de dégâts provoqués par les défauts de court-circuit statoriques
c. Défaut d’excentricité
La présence de l'excentricité dans la machine se manifeste par la création d'harmoniques dans
le spectre du courant à des fréquences données par l'expression suivante :
1 s
f exc f s k.nb n d
p
avec : k un entier, nd 0 pour l’excentricité statique et n d =1, 2, 3,… pour l’excentricité
dynamique, ( =±1, ±3, ±5, ±7,…etc.). L’excentricité statique n’engendre aucun harmonique
dans les spectres du courant statorique.
70 70
60 60
50
50
40
40
30
30
20
20
10
0 100 200 300 400 500 600 700 800 0 200 400 600 800 1000
Fréquence(Hz) Fréquence(Hz)
Figure 16 :
Défaut d‘excentricité statique Défaut d‘excentricité dynamique
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En présence de l’excentricité statique et dynamique c’est à dire mixte, il y a création des
harmoniques de basses fréquences f m de part et d’autre du fondamental dont leurs fréquences
sont données par la relation ci-après
f m f s k. f r (II-08)
avec k= 1, 2,3… et fr=fs (1-s)/p
d. Défaut des roulements à billes :
La relation entre les vibrations des roulements à billes et le spectre du courant statorique est
basée sur le fait que toutes les excentricités interfèrent sur le champ dans l’entrefer de la
machine asynchrone.
Un défaut de roulement à billes se manifeste par la répétition continuelle du contact
défectueux avec la cage de roulement extérieur comme intérieur.
La fréquence de répétition sera pour la cage intérieure et extérieure :
nb Db
f int 1 cos f r
2 Dc
f nb 1 Db cos f
ext 2 D r
c
En considérant que le nombre de billes est compris entre 6 et 12 habituellement, deux
relations couramment rencontrées sont :
f ext 0,4.nb . f r
f int 0,6.nb . f r
Donc le spectre en courant sera enrichi de :
f int, ext f s nf ext,int
avec : n 1,2,3.....n N
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