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De l’analyse de besoins à l'implémentation du modèle de simulation d’un


terminal à conteneurs

Conference Paper · April 2018

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6 authors, including:

Mohamed Nezar Abourraja mohamed yassine Samiri


KTH Royal Institute of Technology Cadi Ayyad University
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Jaouad Boukachour
Université du Havre
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De l’analyse de besoins à l’implementaion de
modéle de simulation d’un terminal à conteneurs
Mohamed Nezar ABOURRAJA(a,b) , Mohamed Yassine SAMIRI(a,b) , Jaouad BOUKACHOUR(a) , Mehdi NAJIB(c) ,
Abdelhadi BOUAIN(b) et Abdelaziz El FAZZIKI(b)
(a)
Université de Normandie, UNIHAVRE, 76600 Le Havre, France
(b)
Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
(c)
Université privée de Marrakech, Maroc
abourraja.mednezar@gmail.com, mohamedyassine.samiri@edu.uca.ma, jaouad.boukachour@univ-lehavre.fr,
m.najib@upm.ma, abdelhadi.bouain@edu.uca.ma, elfazziki@uca.ma

Résumé—Les terminaux à conteneurs sont considérés comme la congestion des zones d’opérations (quai, interface terrestre,
les nœuds principaux et vulnérables de la chaı̂ne logistique voies de circulation).
globale. Ils sont devenus, depuis des décennies, une nécessité Par ailleurs, la gestion des opérations d’un terminal à conte-
au développement socio-économique et à la prospérité de notre
vie quotidienne. Toutefois, les flux de conteneurs impliqués dans neurs est laborieuse et complexe. Cela s’explique par plusieurs
les échanges internationaux ne cessent de croı̂tre d’année en facteurs, entre autres, la nature dynamique et distribuée de
année, ce qui met les terminaux face à de multiples problèmes, cette plateforme, la diversité de ses opérations, et l’incertitude
notamment, l’ordonnancement et la planification des opérations et le manque d’informations nécessaires au contrôle du flux
de manière à évacuer rapidement les conteneurs vers leurs desti- conteneurisé [1,2]. Modéliser un tel système ou seulement une
nations en évitant la congestion des accès terrestres. Ainsi, il est
nécessaire d’adopter des stratégies et des politiques de gestion qui partie en prenant en compte le haut degré d’imbrication entre
permettront aux terminaux de faire face aux variations futures ses composants liés par un flux activités, d’informations et
des flux de conteneurs et ainsi rester compétitif. Cependant, d’interactions entre acteurs est un pari perdu d’avance sans
il est impératif d’évaluer et de tester toute nouvelle politique une démarche de raisonnement scientifique.
ou stratégie avant d’être appliquée pour prouver qu’elle est La modélisation est une activité de longue date utilisée pour
réellement applicable et a priori aura les effets souhaités.
appréhender la complexité des systèmes. Diverses approches
Le présent article propose un modèle de simulation pour le
terminal multimodal du port du Havre ainsi que la démarche de de modélisation sont utilisées dans la littérature pour aller
modélisation adoptée pour le construire. L’objectif du modèle d’une description informelle vers une spécification formelle
de simulation développé est de permettre aux utilisateurs d’un système donné, à savoir, les équations différentielles,
d’étudier approximativement l’impact d’une action donnée (nou- modélisation orientée objet, modélisation à base d’agents,
velle stratégie, politique, règle ) sur la performance du système en
etc. Toutefois, passer d’une description informelle pouvant
entier ou seulement sur une partie. Dans cette étude, nous nous
focaliserons tout particulièrement sur les opérations d’allocation être mal comprise (i.e., décrire le fonctionnement d’un
de ressources et de stockage de conteneurs, et sur la gestion système verbalement), vers une spécification formelle claire
des engins mobiles. L’outil Anylogic est utilisé pour concevoir le et compréhensible, plus au moins transdisciplinaire (i.e.,
modèle de simulation. représenter la description verbale sous format de modèles), est
Index Terms—modélisation ; simulation ; système multi- en soit un casse-tête, où sa complexité réside parfois dans le
agents ; système complexe ; démarche de modélisation
manque ou l’incomplétude de connaissances nécessaire au bon
déroulement de ce processus de passage. Donc une démarche
I. I NTRODUCTION bien définie doit guider le processus de modélisation pour
arriver à un modèle robuste et cohérent.
Un terminal à conteneurs (TC) est un système ouvert et très D’un autre côté, la simulation du modèle conçu est une
dynamique liée à une ou plusieurs interfaces (maritimes, flu- étape essentielle pour prouver et évaluer sa capacité à refléter
viales, terrestres ou hinterland). Il est décrit comme un point de approximativement le comportement réel du système étudié.
transfert de flux physique conteneurisé entre plusieurs modes En effet, la communauté scientifique a recours à la simulation
de transport (navire, train, barge, camion). Chaque conteneur pour vérifier que ce qui est théoriquement valide est réellement
arrivant au terminal est soumis à un ensemble d’opérations applicable et a priori aura les effets souhaités. De plus,
de manutention (déchargement-réception, transport, stockage la simulation aide les scientifiques à prévoir ou prédire le
et chargement-livraison) impliquant divers équipements et comportement de l’objet de l’étude vis-à-vis des solutions
engins mobiles pour acheminer le conteneur à son mode de conçues, et aussi à explorer le maximum de scénarios possibles
transport de sortie. De plus, tout enchaı̂nement d’opérations générés en concordance avec les probabilités de distributions
de manutention doit être rapide et efficace pour évacuer à des paramètres pour relever les bonnes valeurs de paramètres
temps les conteneurs vers leur destination et aussi pour éviter menant aux meilleurs résultats. Bref, la simulation n’est rien
d’autre qu’une expérimentation à bas prix sur le modèle à du modèle implémenté à reproduire le fonctionnement réel
l’aide d’ordinateurs rapide et puissant en calcul. du terminal en question dans le but de valider le modèle et
Dans cet article, nous proposons un modèle de simulation de le calibrer. Cartenı̀ et de Luca [16], ont proposé différents
pour le terminal multimodal du port du Havre. Étant donné modèles microscopiques de simulation à événements discrets
qu’un terminal à conteneurs est un système complexe, nous pour un terminal à conteneurs. Ces modèles partagent la même
avons utilisé une démarche de modélisation qui facilite le architecture logique, mais ils se diffèrent par les approches
processus de construction du modèle de simulation. Cette suivies pour estimer la durée des activités de manutention.
démarche est un processus itératif permettant de raffiner le La validation a été effectuée en analysant les indicateurs
modèle au fur et à mesure des étapes de développement locaux et globaux de chaque modèle. Enfin les auteurs ont
réalisées. Les différentes étapes de développement sont liées comparé leurs modèles dans le but de mettre l’accent sur
par une série de diagrammes qui permet d’exprimer de façon la meilleure approche à adopter pour simuler les activités
claire les éléments et les relations formant le modèle de de manutention et avec quel niveau de détails. Clausen et
simulation. Dans cette étude, nous nous focaliserons tout parti- al. [17], ont introduit un outil de simulation paramétrable
culièrement sur le déroulement des opérations de manutention qui permet d’un côté, la simulation du flux informationnel
et d’allocation de ressource, et sur la gestion des engins et physique d’un terminal à conteneurs, d’un autre côté, la
mobiles. planification des opérations de manutention. Dans l’article de
Le reste de ce papier est organisé comme suit. La deuxième Bruzzone et Longo [18], les auteurs ont exposé un ensemble de
section présente une vue sur les travaux connexes. La troisième simulateurs avec environnement virtuel tridimensionnel utilisé
section expose la démarche de modélisation. La quatrième comme outil de formation dans le terminal à conteneurs de
section présente la définition du contexte et la spécification des Gioia Tauro, Italie. Dans Benghalia et al. [19], les auteurs
cas d’utilisation. La cinquième section s’intéresse à l’analyse ont proposé une simulation via l’outil Flexsim pour comparer
des cas d’utilisation et à la modélisation des activités du trois modes de transfert de conteneurs (optimisé, massifié et
système. La sixième section se focalise sur la conception planifié) entre les terminaux maritimes du port du Havre et le
et la classification du système de gestion des opérations. La terminal multimodal en vue de déterminer le mode le moins
septième section aborde l’organisation et l’implémentation du coûteux.
modèle de simulation. La dernière section discute le modèle Henesey [7], a utilisé une simulation multi-agent pour
conçu et présente ses avantages, et donne les perceptives de évaluer le niveau de service d’un terminal à conteneurs et pour
cet article. expérimenter de nouvelles stratégies d’exploitation. L’auteur
a interviewé des experts pour s’assurer que son modèle de
II. T RAVAUX CONNEXES simulation est suffisamment détaillé, crédible et valide. Sun et
La littérature scientifique des terminaux à conteneurs re- al. [20], ont créé une plateforme multi-agent de simulation
gorge de travaux de synthèse qui situent le lecteur par rapport générale appelée MicroPort, qui vise à évaluer la capacité
aux avancées académiques réalisées et illustrent l’évolution opérationnelle et l’efficacité des différentes conceptions des
des terminaux au fil du temps. Pour avoir une vue détaillée terminaux à conteneurs maritimes. La structure de MicroPort
sur le fonctionnement des terminaux à conteneurs, le lecteur comprend trois couches : (1) la couche Fonctions contient
est invité à se référer à [3-5]. Les problèmes de planification des outils de base pour supporter les couches supérieures ; (2)
des opérations sont détaillés minutieusement dans [6,7]. Pour la couche Applications est gérée par un système multi-agent
un aperçu sur les problèmes d’allocation des quais et d’or- qui représente le système d’opérations et assure les décisions
donnancement des opérations sur les navires, voir [8-10]. Un tactiques et opérationnelles ; (3) la couche Extensions qui joue
aperçu de littérature sur les problèmes liés à la gestion des le rôle d’interface avec les utilisateurs. Également, Najib et al.
zones de stockage et le transport interne de conteneurs est [21], a conçu une plateforme de simulation du terminal TDF
donné dans [11,12]. Un état de l’art concernant la gestion des (Terminal de France) du port du Havre basée sur le paradigme
trains et le transbordement rail–rail de conteneurs est présenté agents. La conception du système a été pilotée par les cas
dans [13,14]. d’utilisations pour le classifier en quatre sous-systèmes. De
Dans ce papier, nous nous intéressons à la modélisation et à plus, le système est équipé par un mécanisme de ciblage de
la simulation des terminaux à conteneurs. Diverses approches conteneurs à risques basé sur un système expert [22]. Leriche
de modélisation sont utilisées dans la littérature, plus parti- et al. [23], ont mené une étude prospective pour examiner
culièrement, la modélisation orientée objet, la modélisation à l’intérêt du nouveau schéma logistique du port du Havre en
base d’agents et les réseaux de Pétri. La simulation quant à développant un modèle de simulation à base d’agents. Garro
elle, les approches les plus utilisées sont : la simulation à et al. [24], ont étudié le problème de routage des chariots
évènements directs et la simulation à base d’agents. cavaliers dans un terminal à conteneur à travers une simulation
Bielli et al. [15], ont élaboré un modèle orienté objet à base d’agents, afin de déterminer une séquence de tâches qui
pour simuler l’ensemble des opérations de manutention du optimise les déplacements des chariots cavaliers pendant les
terminal à conteneurs de Casablanca. L’objectif de ce travail opérations de manutention sur les navires porte-conteneurs.
est d’offrir un outil d’aide à la décision pour tester différentes Quant aux réseaux de Petri, ils sont employés surtout pour
stratégies d’exploitation. Les auteurs testent aussi la capacité la description des processus des terminaux à conteneurs. Dans
le papier de Maione et Ottomanelli [25], les réseaux de Petri système étudié, c’est-à-dire, mettre en évidence les entités
ont servi à décrire les séquences d’activités des sous-systèmes externes en relation avec le système, les composants internes
d’opérations sous format d’un cycle. Quant à Gudelj et al. du système et les acteurs internes agissant dans le système.
[26], ils les ont utilisés pour représenter les opérations de Ensuite, à capturer et à scinder les processus métiers, et les
chargement et déchargement de navires. besoins fonctionnels et non-fonctionnels du système dans un
En ce qui concerne la construction d’un modèle, diverses ensemble d’unités cohérentes, i.e., les cas d’utilisation. Enfin, à
démarches de modélisation ont été proposées. Drogoul et exprimer explicitement les relations entre ces cas d’utilisation
al. [27], ont exposé une méthodologie orientée rôle pour et les acteurs qui les exécutent.
construire un modèle à base d’agents. Tout d’abord, le La deuxième étape (analyse) : cette étape s’articule autour
thématicien joue le rôle de l’observateur qui définit le contexte de la description textuelle de chaque cas d’utilisation en
et les données basiques du modèle, ensuite le modélisateur exposant les différents acteurs impliqués et la suite d’actions à
qui formalise les données et les informations collectées par exécuter. Ces actions sont ensuite présentées de façon formelle
le thématicien, enfin l’informaticien qui concrétise le modèle. via le diagramme d’activités d’UML.
Dans Bresciani et al. 2004 [28], les auteurs ont introduit La troisième étape (conception) : elle concerne la concep-
une méthodologie structurée en phases, nommé Tropos, pour tion, l’agentification et la classification du système de gestion
développer des logiciels orientés agent. Quant à Garro and des opérations. En effet, chaque acteur ayant un rôle dans
Russo [29], ont proposé une méthodologie axée sur l’expertise le système est modélisé sous forme d’un agent, qui possède
pour la modélisation et la simulation à base d’agents. Un autre des comportements en automate à états finis ou cycliques,
cadre méthodologique est présenté dans [30]. D’un autre côté, des connaissances, des objectifs et des ressources propres ou
en génie logiciel, il y a plusieurs méthodes pour créer un en commun avec d’autres agents. De plus, les interactions
modèle, y compris, le cycle en V, le modèle en cascade, RUP agent-agent et les influences agent-environnement sont aussi
(Rational Unified Process), etc. déterminées. Enfin cette étape se termine par une structuration
III. D ÉMARCHE DE MODELISATION du système basée sur un regroupement fonctionnel cohérent.
La quatrième étape (finalisation) : cette dernière étape se
Pour construire notre modèle de simulation, nous avons
focalise d’une part sur le packaging et l’implémentation du
adopté un processus de modélisation itératif constitué de
modèle de simulation sous l’outil Anylogic, et d’autre part
plusieurs étapes : l’initialisation, l’analyse, la conception et
sur la vérification et la validation pour prouver que le modèle
l’implémentation, voir Figure 1. Ce processus est itératif, car
reflète le comportement réel du système étudié.
lors de l’implémentation du modèle, on peut remarquer que
Ces différentes étapes de développement sont liées par une
certaines mesures, connaissances et/ou hypothèses retenues
série de diagrammes qui permet d’exprimer de façon claire
dans la première étape sont erronées. Alors, ce processus
les éléments et les relations formant le modèle de simulation,
est répété jusqu’à l’obtention d’un modèle satisfaisant [31].
et de le raffiner au fur et à mesure pour à la fin arriver à
D’ailleurs, le passage en avant d’une étape à l’autre, également
une élaboration complète du modèle de simulation. De plus,
le retour en arrière, permet au modèle de gagner en complexité
pour le développement de notre modèle nous avons utilisé
et en détail. Les étapes de la démarche adoptée sont détaillées
deux types de diagrammes : les diagrammes statistiques et les
ci-dessous.
diagrammes dynamiques. Le premier type permet de décrire le
système à simuler et les buts à atteindre, mais aussi d’identifier
les acteurs, les composants et la structure globale du système.
Alors que le deuxième type se focalise sur les interactions
entre les acteurs et les composants du système en mettant en
évidence le comportement de chaque élément, en plus d’offrir
une description à bas niveau d’abstraction.

IV. I NITIALISATION : D ÉFINITION DU CONTEXTE ET


SP ÉCIFICATION DES CAS D ’ UTILISATION

Avant d’entamer l’analyse et la conception du modèle, il


faut d’abord connaı̂tre le système étudié et déterminer les
besoins et les contraintes qui formeront le modèle. En effet,
au départ le modélisateur ne sait pas exactement quels aspects
du système de référence va-t-il ignorer pour définir le niveau
d’abstraction convenable au modèle à construire ni dans quel
F IGURE 1. Le processus de modélisation. contexte le système évolue. Les objectifs de cette étape sont :
— Décrire l’organisation physique du système ;
La première étape (initialisation) : elle consiste tout d’abord — Délimiter le champ d’étude ;
à définir le contexte et à décrire l’organisation physique du — Identifier les cas d’utilisation et les acteurs clés.
A. Structure et contexte
Cette section présente une description de l’objet de cette
étude : le terminal multimodal (TMM) du port du Havre
(Figure 2). Le TMM comporte trois zones : le faisceau de
réception et deux zones d’opérations : la cour ferroviaire et la
cour fluviale. Ces différentes zones sont liées par deux voies
ferrées.
Le faisceau de réception contient (Receive Beam) :
— Six voies ferrées pour tous les trains de fret (train de
grande ligne (TGL) et navette).
— Deux voies ferrées pour accueillir les trains de grandes
lignes.
— Une voie de stationnement pour les wagons libres. F IGURE 2. Le TMM.
— Trois voies de stationnement pour les locomotives et
locotracteurs.
leur destination hinterland. A la fin des opérations de réception
La cour ferroviaire est composée de (Rail Yard) :
et d’expédition de conteneurs, le terminal communique un
— Huit voies ferrées pour positionner des trains de fret.
rapport d’activités aux prestataires logistiques concernés. Ce
— Une zone de stockage temporaire.
rapport contient les plans de chargement des modes de trans-
— Voies de mouvement pour les portiques ferroviaires.
port, les conteneurs abandonnés (les conteneurs restants au
La cour fluviale dispose de (Fluvial Yard) :
terminal à cause d’un retard de service ou bien dû à un retard
— Un quai qui contient deux postes d’amarrages.
de livraison), les conteneurs inspectés, etc.
— Trois voies ferrées pour positionner les navettes ferro-
viaires. A travers les lignes précédentes, on peut identifier trois types
— Une zone de stockage temporaire. d’entités :
— Voies de mouvement pour les portiques fluviaux. — Les acteurs internes au système : l’opérateur du terminal,
Chaque zone d’opérations est équipée par deux portiques les modes de transport, les engins de manutention et les
enjambant toutes les voies ferrées pour effectuer les opérations agents de manœuvre.
de chargement et déchargement de conteneurs. Quant aux — Les acteurs externes au système : les fournisseurs de
activités d’acheminement de wagons à l’intérieur du terminal, services de transport et les douanes.
elles sont assurées par un locotracteur, tandis que le transfert — Les systèmes connexes : les terminaux maritimes et le
de wagons vers les terminaux maritimes, et vice-versa, est système de transfert intra-portuaire de conteneurs.
le rôle des locomotives diésel. La dé/composition des trains
B. Définition des besoins et des objectifs
(navettes et TGL) séjournant aux TMM est assurée par des
agents de manœuvres. Cette sous-étape est la voie qui guide le processus de
Les flux de conteneurs reçus par le TMM sont orientés selon modélisation. Ici, on répond à la question suivante : à quelles
les informations transmises par les fournisseurs du service de fins le modèle de simulation sera créé ? Quoique définir la liste
transport. Ces informations en amont du terminal décrivent des besoins et des objectifs est un exercice long et difficile qui
en détail les conteneurs transportés (le contenu de chaque accompagne les autres étapes de développement, puisque les
conteneur, sa date d’arrivée et de départ, ses caractéristiques, points de vue et les avis peuvent changer à n’importe quel
l’expéditeur, le destinataire, les modes de transport, etc.). Par- moment.
fois, certains expéditeurs formulent une fausse déclaration de Le but de ce travail est le développement d’un modèle
conteneurs, en vue de dissimuler l’existence de marchandises de simulation pour le TMM. Ce modèle doit donc répondre
illicites destinées à des activités illégales. Ces conteneurs à deux besoins : reproduire le fonctionnement du terminal
à risques peuvent être d’être identifiés par des systèmes et optimiser l’utilisation des ressources. Le premier point se
décisionnels grâce aux critères caractérisant un conteneur focalise particulièrement sur l’ordonnancement des opérations
frauduleux (ensemble de caractéristiques partagées par les de manutention, l’allocation de ressources, la gestion des
conteneurs qui peuvent contenir des matières indésirables). engins mobiles et le transport de conteneurs dans le domaine
Tout conteneur ciblé est inspecté par les services douaniers et portuaire. Le deuxième point concerne d’un côté, l’optimisa-
les conteneurs jugés illégaux sont saisis. Les conteneurs saisis tion des déplacements des portiques ferroviaires et fluviaux,
peuvent enrichir la base de données des systèmes décisionnels et surtout, la gestion de ces déplacements pour éviter les
par de nouveaux critères, par conséquent, améliorer le proces- situations causant des temps improductives, de l’autre côté la
sus de ciblage. minimisation des allers retours vides des navettes ferroviaires.
D’ailleurs dans le TMM les conteneurs exports reçus du côté Les objectifs de notre modèle sont organisés par ordre
hinterland sont acheminés vers les terminaux maritimes, in- d’importance comme suit :
versement, les conteneurs imports sont déchargés des navettes — Reproduire les fonctions élémentaires :
puis chargés sur les modes de transport pour être évacués vers — Stockage de conteneurs.
— Transfert de conteneurs. aller ensuite vers une architecture plus détaillée et complète.
— Transport de conteneurs. Pour ce faire, nous avons utilisé deux vues. Dans la première
— Contrôler les opérations de manutention : vue, le déroulement, les conditions et les contraintes des
— Planification des opérations. cas d’utilisation sont décrits textuellement. Cette description
— Optimisation des opérations. textuelle est ensuite exprimée de façon orthogonale dans la
— Gérer les risques : seconde vue. Les objectifs de l’étape d’analyse sont :
— Risque de croisement entre portiques. — Eclaircir les dépendances entre cas d’utilisation.
— Risque d’interférence entre les moyens de transport — Définir une base architecturale stable du modèle.
de conteneurs. — Approfondir la compréhension du système.
— Inspection de conteneurs à risque.
A. Fiche descriptive
C. Diagramme de cas d’utilisation La fiche descriptive est un outil d’analyse textuelle qui
L’élaboration de ce diagramme est basée premièrement permet de structurer en volets les informations et les éléments
sur l’identification des acteurs (équipements de manutention, liés de près ou de loin à un cas d’utilisation. Elle sert d’une
modes de transport, autres acteurs), et deuxièmement sur la part à situer les cas d’utilisation en mettant en évidence
définition des principaux objectifs et besoins de la simulation. les événements déclencheurs et les conditions d’arrêts des
En effet, à travers la sous-étape  structure et contexte , scénarios possibles, d’autre part à découvrir d’autres cas
nous avons mis en avant les entités qui interagissent avec d’utilisation à partir de cas non-homogènes. En effet, durant
le système et les acteurs qui y agissent, tandis que la sous- l’élaboration des fiches descriptives, on peut se rendre compte
étape  définition des besoins et des objectifs  nous a qu’il existe des parties redondantes (qui se répètent) dans
permis de spécifier les fonctionnalités et les contraintes qui plusieurs cas d’utilisation, alors il faut les extraire pour en
constitueront le cœur de notre modèle. Cependant, les relations déduire de nouveaux cas d’utilisation plus précis et ainsi
qui existent entre ces éléments ne sont pas encore identifiées. obtenir un diagramme raffiné (pour chaque nouveau cas, une
Le diagramme de cas d’utilisation permet de définir explici- itération est réalisée sur le diagramme de cas d’utilisation). La
tement ces relations, en plus des interdépendances entre les fiche descriptive n’a pas une mise en forme standardisée, on
fonctionnalités et aussi entre les rôles des acteurs, voir Figure peut donc utiliser un document, un tableau ou des notations
3. textuelles attachées au cas d’utilisation. Dans ce travail, le
Il existe deux relations stéréotypées entre cas d’utilisation : choix s’est porté sur les tableaux, voir Figure 4. Les volets,
les relations  include  et les relations  extends . Dans appelés aussi caractéristiques, énumérées dans Figure 4 ne
l’inclusion  include , l’exécution du cas d’utilisation source sont pas exhaustives ; on peut écarter ou ajouter d’autres. D’un
(départ de la flèche) implique obligatoirement l’autre cas autre côté, vu qu’on ne peut pas mettre dans cet article toutes
d’utilisation, dit cas interne. Quant à l’extension  extends , les fiches descriptives élaborées, nous allons se contenter donc
elle indique que l’exécution du cas source peut éventuellement de présenter un résumé.
entraı̂ner l’exécution de l’autre cas. Identifiant : l’identifiant indique l’ordre d’exécution et le
Par ailleurs, la relation liant les cas  Gestion de croise- nom du package. Nous avons regroupé les fiches descriptives
ment  et  Gestion d’interférence  à  Gestion de colli- par type d’activités (packages), et dans chaque groupe elles
sion  est une relation d’héritage, qui signifie que le compo- sont triées par ordre chronologique :
sant source (acteur ou cas d’utilisation) hérite le comportement — Inland Activities : regroupe toute activité concernant les
et de tout ce qui caractérise le composant cible. TGL : réception, allocation de ressources, planification
Les acteurs qui apparaissent dans le digramme sont : des opérations, manutention et départ.
— AFS : Agent Fournisseur de Services de transport. — Fluvial Activities : regroupe toute activité concernant
— APT : Agent Planificateur Tactique. les barges.
— APO : Agent Planificateur Opérationnel. — Shuttle Actvities : regroupe toute activité concernant les
— APRG : Agent Planificateur temps Réel et Gestion de navettes.
risque. Commentaire : dans ce volet, on peut mettre une description
— AM : Agent de Manœuvre. succincte du cas d’utilisation, des remarques ou d’autres
— EI : Equipement Interne : les portiques, les locomotives informations supplémentaires tel que : la date de création, de
et les navettes. mise à jour, etc.
— EE : Equipement Externe : les TGL et les barges. Acteur principal/Acteurs secondaires : l’acteur principal est
celui qui exécute, dirige, coordonne et/ou supervise le cas
V. A NALYSE DE CAS D ’ UTILISATION d’utilisation. C’est lui le responsable du bon déroulement
La première étape est liée aux questions  qui ?  et des actions composant le cas d’utilisation. Contrairement à
 quoi ? . Cette deuxième étape s’intéresse au  com- l’acteur secondaire, qui ne fait que suivre les ordres de
ment ?  i.e., l’ensemble des actions/scénarios qui définissent l’acteur principal ou bien il participe à l’exécution d’une
le dialogue entre les acteurs. L’objectif ici est d’avoir une vue action. Par exemple, l’agent de manœuvre exécute l’action
idéale sur la dynamique interne du modèle de simulation, pour  décomposer un train , qui est ordonnée par l’agent APO,
F IGURE 3. Diagramme de cas d’utilisation.

dans ce cas l’agent APO est l’acteur principal tandis que


l’agent de manœuvre est le secondaire. Par ailleurs, pour
un cas d’utilisation, il n’y a qu’un seul acteur principal, en
revanche il peut être lié à un ou plusieurs acteurs secondaires.
Préconditions : il s’agit des conditions d’entrée qui doivent
être satisfaites avant le déclenchement d’un scénario. En effet,
les conditions obligatoires pour que le cas d’utilisation puisse
être lancé. Nous avons identifié les préconditions suivantes :
— Train est au sein du terminal : pour la planification des
opérations de manutention.
— Locomotive est dételée et le train est sur la voie allouée :
pour les opérations sur les trains.
— Navette est triée : pour les opérations sur les navettes.
— Barge est amarrée au poste d’amarrage : pour la plani-
fication des opérations de manutention.
— Train est en mouvement : pour la gestion d’interférence.
— Portiques de manutention sont désignés : pour l’attribu-
tion des tâches et les opérations de dé/chargement de
conteneurs.
— Plan de chargement est établi : pour les opérations de
dé/chargement de conteneurs.
— Conteneur est déchargé : pour le ciblage, l’inspection de
F IGURE 4. Fiche descriptive. conteneurs et la gestion de croisement entre portiques.
— Conteneur frauduleux est détecté : pour la gestion de la
base des cas à risques. peut avoir une ressource à allouer et une file d’attente qui
— Opérations de manutention sont terminées : pour les contient, au cas où, cette ressource est occupée l’ensemble
opérations de départ et le transport intra-portuaire des acteurs qui attendent sa libération pour l’exploiter. Cette
de conteneurs. Evénements déclencheurs/dé-bloqueurs : représentation est inspirée des travaux de Dubreuil [6].
l’action ou l’acte à l’origine du démarrage ou du Après l’arrivée du moyen de transport de conteneurs au
déblocage de l’exécution du cas d’utilisation. terminal, le processus de réception et d’allocation de ressource
— Les événements déclencheurs sont : l’arrivée/départ d’un est déclenché, ce processus a pour objectif de gérer les entrées
mode de transport, la fin d’une opération, le ciblage d’un des moyens de transport et de leur assigner une position
conteneur. dans le terminal. Ensuite, le transporteur de conteneurs (barge,
— Les événements dé-bloqueurs sont : la libération d’une navette ou train de grande ligne), est acheminé vers sa position
ressource ou d’un engin de traction, et la satisfaction au sein du terminal (quai, voie ferrée), où un équipement
d’une contrainte forte. de manutention (portique fluvial ou ferroviaire) est chargé
Contraintes : les contraintes sont des exigences à respecter d’exécuter les opérations demandées selon le plan établi par le
durant l’exécution du cas d’utilisation, sinon une exception est planificateur (planification, ordonnancement et attribution de
levée (événement bloqueur). Les contraintes identifiées sont : tâches de manutention, et manutention de conteneurs). Une
— Utilisation de voies : une voie ferrée ne peut être fois les opérations achevées, le moyen de transport concerné
occupée que par un seul train. quitte le terminal. Si c’est une navette, les conteneurs sont
— Distance de sécurité : les portiques doivent toujours transportés vers les terminaux maritimes, autrement ils sont
laisser entre eux une distance supérieure ou égale à transportés vers leur destination hinterland.
longueur de deux piles.
— Empilage de conteneurs : un conteneur 40 pieds peut
être déposé sur deux conteneurs 20 pieds, et non l’in-
verse.
— Durée de séjour d’une navette est de 90 minutes au
maximum.
Post-conditions : un résultat tangible qu’on vérifie après
la fin de l’exécution d’un scénario pour s’assurer qu’il s’est
bien déroulé et que l’objectif a été atteint. Dans ce travail, la
majorité des préconditions énumérées en haut sont des post-
conditions.
Scénario nominal/alternatifs : le scénario nominal est l’en-
chaı̂nement des actions souhaitées, en d’autres termes, le
scénario idéal. Tandis que le scénario alternatif est lié à
une situation peu probable, particulière ou exceptionnelle.
Un cas d’utilisation peut avoir plusieurs scénarios alternatifs,
car habituellement on peut emprunter divers chemins pour
atteindre un objectif spécifique.
Fin : il sert à lister toutes les situations d’arrêt possibles que
ce soit des situations normales ou exceptionnelles (exception
levée).
B. Diagramme d’activités globale
Décrire les actions d’un scénario par ordre chronologique à F IGURE 5. Diagramme d’activités globale.
l’aide d’un texte est une représentation incomplète, car l’aspect
visuel n’est pas présent. En plus, les structures de contrôle
n’apparaissent pas dans le texte pour ne pas l’alourdir, or ce
sont des éléments essentiels à la description des processus. VI. C ONCEPTION : AGENTIFICATION ET CLASSIFICATION
Le diagramme d’activités met particulièrement l’accent sur le
flot de contrôle et de traitement, pour décrire le comportement Dans cette étape, l’idée est d’aller vers une description plus
d’un composant du système, d’une fonctionnalité, d’un flux de détaillée du système en termes d’agent, en d’autres mots,
travail, etc. avoir une vision microscopique agentifiée (niveau d’abstrac-
Dans cet article, nous allons présenter le diagramme d’acti- tion faible). Dans l’étape précédente, nous avons mis le point
vités globale du modèle, Figure 5. Ce diagramme est le résultat sur le comportement du système (niveau d’abstraction moyen),
des diagrammes élaborés pour tous les cas d’utilisation. Figure ici l’objectif est de définir le comportement individuel de
5 montre le séquencement des activités clés qui contrôlent le chaque acteur ainsi que ses relations avec son entourage (les
déroulement de la simulation. Dans notre modèle, une activité autres acteurs et l’environnement).
A. Agentification
Cette première sous-étape concerne les entités actives for-
mant notre système, à savoir, les acteurs réels évoluant (agent
de manœuvre et matériels de manutention) ou séjournant dans
le terminal multimodal (les modes de transport) et les acteurs
abstraits (ne sont pas présent physiquement) ayant un rôle
soit de gestion soit de planification. Chacun de ces acteurs
est traduit en un agent doté de plusieurs comportements et
capacités pour répondre à ses besoins (interactions, objectifs,
etc.) et pour gérer ses ressources propres et/ou collectives. Les
comportements des agents de notre système sont :
— Ecoute : réception des messages envoyés par les autres
agents (tous les agents).
— Envoie : émission d’un message à un ou plusieurs agents
(tous les agents).
— Mouvement : déplacement vers une destination (agents
actifs).
— Repos : en attente d’un nouveau message, la fin d’une
opération de manutention ou bien la libération d’une F IGURE 6. Diagramme de séquence, exemple : allocation de voies ferrées au
ressource (tous les agents). train.
— Manutention : pour la manipulation des agents qu’on
peut qualifier d’entités passives : les conteneurs et les
aux conteneurs et l’agent AFS qui planifie l’arrivée et le départ
wagons. Ce comportement est utilisé par les portiques
des modes de transport externe (trains et barges).
pour décharger et charger les modes de transport et par
— Agent planificateur opérationnel (APO) : joue le rôle de
les agents de manœuvre pour décomposer et composer
l’opérateur du terminal.
les trains.
— Agent planificateur tactique (APT) : organise le intra-
— Planification et ordonnancement : Comportements pour
portuaire de conteneurs.
contrôler les opérations de manutentions (l’agent APO).
— Agent fournisseur de services de transport (AFS) :
— Déploiement : Comportement utilisé par l’agent APT.
représente l’ensemble des acteurs du transport ferro-
— Vérification et supervision : Comportements utilisés par
viaires et fluviaux assurant l’acheminement de conte-
l’agent APRG.
neurs à destination et en provenance du port du Havre.
Pour décrire formellement les interactions et la collaboration
— Agent planificateur temps réel et gestion de risque
entre les agents, nous avons utilisé le diagramme de séquence
(APRG) : cet agent est chargé de superviser le
d’UML. Figure 6 montre un des digrammes élaborés. Comme
déroulement des opérations et de cibler les conteneurs
illustré dans Figure 6, le diagramme de séquence donne une
illicites. Pour cibler les conteneurs, cet agent se basera
vue orthogonale nettement plus riche où l’aspect temporel et
sur la méthode expliquée dans [32].
les structures de contrôles sont naturellement présents.
2) Sous-système de représentation: ce système englobe les
agents représentant les entités réelles existantes ou séjournant
B. Classification
dans le TMM, i.e. les engins de manutention et les moyens
Diviser pour mieux régner est la devise de la classifi- de transport. Les agents évoluant dans le sous-système de
cation. Elle consiste à répartir de manière cohérente les représentation sont de quatre types : engin de traction, vecteur
agents du système étudié sur des sous-systèmes en se ba- de transport, agent de manœuvre et portique.
sant sur les relations agent-agent et les cas d’utilisation déjà — Agent portique ferroviaire : assure le chargement et
définis. Nous avons distingué deux sous-systèmes : le sous- déchargement de conteneurs au niveau de la cour ferro-
système de contrôle (niveau supérieur) et le sous-système de viaire.
représentation (niveau inférieur). — Agent portique fluvial : se charge de la manutention des
1) Sous-système de contrôle: ce système regroupe les ac- conteneurs au niveau de la cour fluviale.
tivités liées à l’affectation de ressources, au contrôle des — Agent navette : transporte les conteneurs import au
opérations de manutention, au déploiement d’équipements, à TMM et les conteneurs exports aux terminaux mari-
la gestion de risque et à la génération du flux de conteneurs times.
entrant ou sortant du TMM. Cette charge de travail est partagée — Agent train de grandes lignes : achemine les conteneurs
sur quatre agents de contrôle : l’agent APO qui prend des export vers le TMM et les conteneurs imports vers
décisions de planification à court terme, l’agent APT qui l’hinterland par rail.
prend des décisions de planification à moyen terme, l’agent — Agent barge : achemine les conteneurs export vers le
APRG qui gère les événements imprévus et les risques liés TMM et les conteneurs imports vers l’hinterland par
voie navigable. Nous avons commencé par développer le package TMM-
— Agent locomotive de ligne : dirige et déplace les wagons ResourceModel sous format JAR en utilisant l’outil Eclipse,
de l’agent train de grandes lignes. et nous l’avons intégré à l’environnement de développement
— Agent locomotive interne : dirige et déplace les wagons d’Anylogic. Ensuite, nous avons utilisé les éléments Space
à l’intérieur du TMM, et aussi entre le TMM et les Markup, les formes géométriques et les objets 3D pour
terminaux maritimes (TM). construire l’infrastructure et l’environnement du TMM (Figure
— Agent de manœuvre : compose et décompose les trains 2). Par la suite, nous avons implémenté les agents et leurs
de grandes lignes et les navettes, il y a un agent de interactions, et la logique de la simulation grâce à : Process
manœuvre dans chaque zone du terminal multimodal. Modeling library, Rail library, Agent library, diagrammes
d’état de transition, et les classes et les interfaces JAVA.
VII. PACKAGING ET IMPLEMENTATION DU MOD ÈLE En ce qui concerne la vérification et validation de notre
Au cours des étapes précédentes, nous avons défini les modèle, il est traité dans Abourraja et al. [2] et Abourraja et
éléments composant le modèle de simulation (entités et al. [38].
agents), le comportement individuel des agents et le fonction-
nement de la simulation. L’objectif de cette dernière étape est VIII. D ISCUSSION ET CONCLUSION
de montrer comment le modèle conceptuel est implémenté en Nous avons essayé à travers les étapes de modélisation
termes de composant sous Anylogic. présentées de développer un modèle de simulation robuste à
la fois au niveau individuel (agent) et collectif (sous-système),
A. Organisation du modèle qui peut être facilement implémenté, peu importe la plateforme
Figure 7 présente les trois principaux packages qui consti- de simulation choisie. Ces étapes nous ont permis d’aller à une
tuent le package central (TMMSimulationApplication). Cette description macroscopique du système pour ensuite converger
organisation est inspirée des travaux de Bielli et al. [15]. vers une description microscopique claire et solide du modèle.
Les packages TMMResourceModel, TMMControllerModel, et Ce modèle est piloté par quatre agents qui contrôlent et
TMMAgentsModel représentent le fondement, la logique, et la orchestrent la totalité des processus clés de la simulation,
cinématique et le comportement du modèle, respectivement. et aussi qui interagissent et coopèrent pour atteindre leurs
Chacun de ces packages contient des sous-packages et ainsi objectifs. Cela permet de réduire la complexité du modèle
de suite. et d’avoir un système modulaire. Cependant les agents de
— TMMResourceModel : ce package contient toutes les contrôle manquent de capacités cognitives. De ce fait, nous
classes représentant les entités passives immobiles, à visons dans nos prochains travaux d’améliorer l’efficacité
savoir, l’infrastructure du TMM (section IV) et les et la qualité de notre système en intégrant des capacités
messages. d’apprentissage et de raisonnement intelligent dans ces agents.
— TMMControllerModel : ce package englobe les D’ailleurs ce modèle a été utilisé pour évaluer et tester deux
stratégies d’allocation de ressource, de gestion des stratégies d’ordonnancement de portiques à la cour ferroviaire
entrées/sorties, de planification des opérations, de du TMM. Le but de ces stratégies est la minimisation des
stockage de conteneurs et de gestion d’interférence, temps et des mouvements improductifs pour améliorer la
et aussi la gestion de l’état interne des agents et la performance et la productivité des portiques de manutention.
manipulation des données de simulation. La première stratégie est basée sur des règles de mouvement
— TMMAgentsModel : regroupe les agents du modèle. et sur la collaboration et coopération entre agents et elle est
publiée dans l’article Abourraja et al. [38]. Tandis que la
deuxième stratégie est basée sur un modèle heuristique et elle
a fait l’objet de Abourraja et al. [2].
Cependant, quelques limites de cette étude méritent d’être
traitées dans nos prochains travaux :
F IGURE 7. Organisation du modèle. — Les modèles développés ne font pas attention aux per-
turbations tels que : les défaillances mécaniques des
équipements, les retards dans la livraison des conteneurs,
B. Implémentation sous Anylogic les voies ferrées hors service, etc.
AnyLogic est un simulateur multi-approches développé en — Dans la planification des activités de transfert intra-
JAVA, équipé d’une boı̂te à outils riche et facile à maı̂triser, et portuaire de conteneurs, nous avons ignoré la date
permet de combiner efficacement les diverses techniques de si- d’arrivée des conteneurs importés aux TMM.
mulation (simulation à base d’agent, simulation à événements
discrets et simulation continue) [33]. Il est adapté à plusieurs R ÉF ÉRENCES
domaines d’application : chaı̂nes logistiques et portuaires [1] M. N. Abourraja, J. Boukachour, M. Y. Samiri, M. Najib, A. El
[23,34], soins de santé [35], transport [36], économie [37], Fazziki, A. Bouain, et M. Oudani, ”Un modèle agent pour simuler les
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