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LES CONDITIONS DU MOUKHADDAM

Il est exigé au Moukhaddam la qualification dont la moindre est :

1. La connaissance des dispositions de pureté, de lavage, d'ablution, et


de la pureté à base de sable,
2. La connaissance de ce qui rend valable la prière obligatoire,
3. La connaissance des piliers et des conditions liées au wird, la
connaissance de ce qui l'invalide et savoir comment le réparer en cas
d’erreur, puis ce qu'il faut à celui qui veut entrer dans la tariqa,
connaître les zikr obligatoires et facultatifs.
4. Ensuite, après tout cela, il doit savoir ce que l'on entend par
s'engager dans les chemins des cheikhs, et en quoi et pour quoi ils
cheminent ensemble.

L'avantage dans leur compagnonnage est limité en tenant compte de deux


principes suivants :

1. La première chose est de savoir que le Cheikh avec qui il veut


s’accompagner en entrant dans sa voie, est un homme de Dieu,
alors, il chemine avec lui et entre dans sa voie pour que son alliance
à Dieu l'attire.
2. Qu'il sache qu'il est l'un des serviteurs de la Présence Divine, et qu'il
bénéfice de dévoilements grâce à sa Connaissance Divine, et qu’il
sait comment agir avec les différentes conduites à tenir de la
Présence, alors il l'accompagne pour le lui montrer.

Quiconque s’accompagne des cheikhs et entre dans leurs voies sans tenir
compte de ces deux paramètres, celui-là a perdu dans ce monde et dans
l'au-delà. C'est le minimum qui doit être pris en considération par ceux
qui veulent être des Moukhaddams. Quiconque est sans cette quantité de

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connaissances, ne sera pas apte pour cet avantage parce qu'il n'a pas obtenu
la légitimité de ce qu'il est sur le point de transmettre aux autres en
quantité, qualité et temps.

En plus de ce qui précède, le mouqaddam doit être très religieux,


intelligent, clément, honnête et désintéressé plaçant toujours sa confiance
à Dieu.

Relation du Moukhaddam avec ses condisciples

La relation du Moukhadam avec les disciples doit être une relation


d'amitié, d'amour, de conseil, d'orientation, de pardon et de tolérance.

En résumé, il lui est demandé d'avoir des vertus et de bonnes mœurs, et


d'avoir avec eux, autant que possible, une bonne cohabitation et un bon
traitement, sans se montrer détenteur d’un grand rang.

Cheikh Ahmed Tidiane fondateur de la confrérie a mentionné


cette relation dans son testament que notre maitre et guide EL Hadji
Malick Sy a résumé dans son « Fâkihatou Toullâb » dont nous en donnons
quelques vers :

1. Le Guide, notre exemple, le grand mystique, notre Cheikh Atijânî a


dit : ceci
2. Je recommande à tout Moukhaddam qui initie à ce wird de
pardonner en douceur
3. De pardonner à ses confrères toute erreur, d’accorder le pardon
pour tout manquement
4. D’éviter de susciter dans les cœurs la haine, ainsi que toute autre tare
5. De s’activer en conciliateur au sein d’eux, en comblant les lacunes et
réparant les fautes
6. D’intervenir vite pour éteindre le feu de la discorde et réconcilier les
voisins

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7. Traite avec aménité et souplesse sans faire peur ni rendre compliqué
8. Il est reporté : « réconfortez et n’inquiétez pas, eh oui, facilitez et ne
compliquez pas !
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9. Evite de même, de t’approprier leur bien en ne cherchant que du
bonheur et des honneurs
10.Ne convoite pas ce qu’ils possèdent, tu seras à l’abri de la falsification
11.Considère que c’est seul Dieu qui donne quiconque se tourne vers
un autre, dévie.
12.Aidez-les cher ami, à se libérer, leur vie durant, de la gabegie et du
gaspillage
13.Ne leur demande point, Ô cher compagnon, de te donner, ni
beaucoup, ni même très peu
14.Sauf si, de gaieté de cœur, ils veulent bien te faire un don. C’est
alors bien licite.
15.Cause avec eux avec charité et bienveillance, prenant en compte ce
qui arriva à Cha’rânî

Le disciple, ses attributs et ses conditions

Il est impératif pour quiconque souhaite recevoir ce Wird


honorable, de choisir à l'avance un Moukhaddam pieux et érudit qui a
obtenu une autorisation valable pour l’initier et qui remplit les conditions
et qualités susmentionnées.

Ce Wird honorable est donné à tout musulman, homme ou


femme, jeune ou vieux, libre ou esclave, obéissant ou désobéissant, à
condition qu'il en porte le contrat et l'engagement.

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Et parmi ces engagements :

1. Ne pas rendre visite à tous les autres Saints, vivants ou morts, avec
l'intention d'en profiter et de tirer faveur d'eux spirituellement, à
l'exception des compagnons du Messager, que la paix et la
bénédiction soient sur lui.
2. Laisser les autres Wird pour s'en débarrasser, s'il en pratiquait la
récitation
3. N’abandonner le Wird jusqu'à la mort

El Hadji Malick SY dit dans ce sens :

1. Que celui qui donne l’initiation soit dûment investi d’un tel
pouvoir
2. Que le sollicitant soit totalement libre d’engagement envers toute
autre confrérie
3. Ou se désengage vis-à-vis de sa Tarîqa, sinon, laisse le avec sa
Tarîqa sans l’initier
4. L’adepte d’At-tidiani ne doit point rendre visite à un walî en vie
ou non.
5. Pratiquer le wird sa vie durant dans le respect des conditions
édictées

Le disciple doit veiller toute sa vie durant, au respect strict de ces


conditions sans négligence aucune, sinon, il risque la perdition ici-bas et
dans l’au-delà. Le Coran, en effet, nous demande de respecter nos
engagements par rapport à n’importe quel contrat que nous aurons à
signer.

Tout comme il doit veiller au respect total des prescriptions de la loi


islamique, en se conformant à la pratique des ordres dans leur diversité,
même ceux n’étant pas de caractère obligatoire, surtout les obligations

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individuelles. C’est de la même manière qu’il doit également éviter les
interdits, même ceux qualifiés de détestés (makrouh) sans parler des actes
harams, qu’ils soient des actes physiques ou relevant du cœur.

Les règles à observer par le disciple

Ces normes déterminent les relations de l'aspirant avec lui-même,


avec son cheikh et avec ses frères.

Quant aux conduites avec lui-même : elles s'expriment


également dans son étiquette avec Dieu : son adhésion à la vraie religion,
où il se tient à ses ordres et évite ses interdictions, suivant la Sunna
purifiée, cherchant une noble morale en s’éloignant des mauvaises vices.

Quant aux conduites avec Cheikh : Quant à sa relation avec son


cheikh : il consiste à vénérer son maître et le révérer extérieurement et
intérieurement, de ne pas s'opposer à lui, lui donner la priorité sur les
autres, ne pas s'asseoir pendant que le cheikh est debout, et ne pas dormir
en sa présence sans sa permission. Ne pas parler trop en sa présence sauf
avec sa permission, et ne pas s’asseoir sur son tapis, ni à l'endroit qui lui est
réservé. Ne pas faire son zikr avec son chapelet, ne pas insister sur lui dans
une affaire, ne pas voyager ou se marier ou faire des choses importantes
sauf avec sa permission. Ne pas le saluer de la main pendant qu'elle est
occupée avec quelque chose comme un stylo et d'autres, et de ne pas
rappeler ses bien chez ses ennemis de peur d'être critiqué.

Bref, il doit veiller à tout ce qui provoque le contentement du


Cheikh et éviter tout ce qui attire sa colère.

Ces règles et d'autres sont obligatoires pour le disciple envers le


Grand Cheikh de la Tarîqa, et envers son Calife parce qu'il est son adjoint,
et c'est aussi obligatoire envers son Moukhaddam.

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La relation de l'aspirant avec le Moukhaddam

Il est obligatoire aux disciples de suivre le Mouqadam et de lui vouer du


respect. Il leur est interdit de lui désobéir dans ses commandements,
surtout s’il s’agit du Moukhaddam qui a donné le wird.

Il ne fait aucun doute que chacun des cheikhs qui appellent à la voie de
Dieu, est parmi les représentants du Prophète (paix et salut sur lui), et
celui qu'ils ont élevé au rang de Moukhaddam, est parmi leurs
représentants, et celui qui est parmi leurs représentants, il est alors, l'un des
représentants du Prophète Muhammad (paix et salut sur lui).

C’est ainsi qu’il doit servir tout celui que le cheikh a fait Moukhaddam,
même s'il est plus instruit que lui.

Quant aux conduites du disciple qui déterminent sa relation avec


ses frères, elles sont nombreuses, notamment : leur serrer la main lors de
la rencontre et lors de la séparation d’un rassemblement comme celle de la
wazifa par exemple, avec cordialité et bras ouverts sans manque de
considération, d'aimer pour eux ce qu'il aime pour lui-même, de leur
rendre visite s'ils sont malades, de s'enquérir d'eux s'ils sont absents, de les
voir meilleurs que lui. De chercher à les satisfaire, ne pas les presser sur
n’importe qu’elle affaire de la vie, les aider à se souvenir de Dieu le Tout-
Puissant, coopérer avec eux dans l’amour d’Allah, les pousser à ce qui leur
procurera la satisfaction de Dieu, s'abstenir de faire état de leurs fautes,
leur pardonner et d’aimer ceux qui les aiment et d’afficher l’inimitié
envers ceux qui leur sont hostiles...

Bref, le disciple doit tenir compte des droits de ses frères sans
empiétement. Notre Maitre a dit : « Quiconque est affligé de gaspiller les
droits de la Fraternité, Dieu l'affligera de gaspiller les droits divins » Que
Dieu nous en préserve.

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CONCLUSION

Ainsi, mes chers frères, nous savons avec certitude que la Tijaniyya,
comme tout ordre soufi dont le fondement est le Coran et la Sunna, n'est
rien d'autre, qu'une affirmation et une consolidation de la tolérante charia
mohammadienne.

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