Vous êtes sur la page 1sur 2

En attendant bojangles

Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler d’un livre que j’ai particulièrement aimé, qui se
nomme « en attendant bojangles » écrit par olivier Bourdeaut. Paru en 2015 c’est est un
succès avec plus de 520000 exemplaires écoulés en France des traductions dans 30 langues
des adaptations ont BD et pièce de théâtre, et même un film depuis peu

Le titre fait référence à une chanson douce et triste, un air lancinant sur lequel dansent les
parents du narrateur. Les paroles de cette chanson illustrent la vie de la mère, prisonnière de
sa folie et tentant d’y échapper en dansant.

C’est donc l’histoire d’un homme, Georges et d’une femme se nommant Renée, Joséphine,
Marylou, Georgette dont on ne connait pas vraiment le nom. Ils s’aiment, et se le disent, se
le montrent chaque jour sous le regard de leur fils qui nous raconte cette histoire, sa vie sous
des airs de poésies. Plusieurs fois dans le roman on comprend que le fils nous raconte des
évènements passés comme à la page 101 « il y a pile poil quatre ans maintenant » ou avec
l’emploie du passé « les médecins nous avaient expliqué » à la page 85.

Tout d’abord j’ai particulièrement aimé cette histoire d’amour entre le père et la mère qui
n’était pas vraiment annoncé par l’auteur. En effet je ne m’attendais pas à retrouver les
codes de la romance dans un livre aux apparences décalé. Pourtant j’ai pu y retrouver la
scène du coup de foudre dans le chapitre 2, avec l’aveu du père page 43 « j’avais réalisé que
je me posais encore des questions à propos d’un problème qui était déjà tranché (…) sans
même m’en rendre compte (…) le temps d’un cocktail, d’une danse, une femme folle et
chapeautée d’ailes, m’avait rendu fou d’elle ». De plus on y retrouve l’annonce du destin
tragique dans le chapitre 5 suite à l’aggravation des symptômes de la mère dont je vous
parlerais plus tard. On constate donc que le livre n’est pas uniquement consacrer à l’amour
de nos personnages mais on comprend que cette histoire ne pourrait pas avoir lieu sans la
passion qui grandi chaque jour en eux. C’est donc pour cela que je qualifierais ce livre
d’histoire d’amour contemporaine, car malgré l’internement de la mère, le surendettement
du couple, leur amour triomphe toujours.

Un autre point m’a énormément intrigué :les symptômes de la mère. En effet on a


l’impression que son caractère est tellement débordant de folie et d’imagination que
l’auteur oublierais presque de nous donner son nom ou en quoi elle est aussi spéciale et
c’est pour ça que l’on reste jusqu’au bout du livre. On remarque très rapidement que le père
ou le fils n’ont pas une vision aussi originale du monde et si on peut qualifier leur vie de folie
pure c’est seulement parce que la mère met tout ce qui est en son pouvoir pour la garder
ainsi. Pourtant on sait qu’elle n’est pas juste spéciale mais bien plus avec l’incendie
volontaire page 79 ou avec son installation à la clinique. on ne sait pourtant jamais pourquoi
elle est là. Alors toutes les hypothèses sont permises, bipolarité, troubles mentaux,
schizophrénie… Moi j’ai tout de suite pensé à l’alcoolisme.

De plus le mot « cocktail » est présent tout le long du livre, sachant que nos protagonistes
ont l’habitude d’enjoliver la triste réalité, je pense que c’est une façon plus joyeuse de nous
parler de son addiction : « elle buvait parfois un peu plus de cocktails, parfois au réveil »
page 69. Ces joues décrites au début du livre comme rebondîtes sont désormais dite comme
« creuses », et le fils parle même de « nouvelle rechute » page 75.

Au fur et à mesure de notre lecture, l'ambiance s'alourdit et se noircit

Ce ressenti est encore plus vrai de par la construction du récit qui se fait à 2 voix. La plupart
du temps, l'histoire est racontée avec les mots du petit garçon où la légèreté est de mise et
le vocabulaire innocent de l'enfant ne peut que nous attendrir. Mais par petites touche la
voix du père se fait également entendre. Et c'est dans ces moments-là que la folie du roman
laisse un peu de place à la réalité.

J'ai également aimé l’écriture d’Olivier bourdeaut qui était joyeuse et sombre à la fois mais
toujours légère et amicale. Ce livre contient beaucoup de phrases poétiques des phrases qui
dansent comme le couple sur la couverture

Le sujet principal du roman est bien le récit d’une histoire familiale bouleversée par la
maladie mentale de la mère, Mais l’auteur évoque aussi les normes qui régissent la société
ainsi que le regard moral réprobateur de celle-ci sur les mœurs des personnages qui ont
choisi de mener leur vie en suivant leurs propres codes. Cette inversion nous conduit à
interroger le bien-fondé de ceux qu’il suit. On peut voir, par exemple :
- La critique de certaines habitudes comme la Saint-valentin : ils sortent diner , exprès au
restaurant le lendemain , 15 février, soir de la Saint Georgette.

En bref en attendant bojangles est un roman qui célèbre la vie virgule la famille et l'amour.
Une très jolie histoire à la fois touchante et tragique qui se lit au rythme de la chanson de
Nina Simone et qui ne m'a pas laissé indifférent.

Vous aimerez peut-être aussi