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TENEBRESY ~—_ <4 te - 74 ry som eins Ta AVENTIS Eric J. GRIFFIN ET MICHAEL LEE OT SUR L TORIQUE i vous recherches une queleonque véracité histo rique, vous frappee la mauvaise porte. du développement des livres de Age des Ténébres, nous avons dit fie certaines concessions pour conserver ambiance. Ilya certains termes anachroniques, des événements histo: riques ont é1é extiepés de leur chronologie, et certains points de vue différent radicalement de ce que nous "savons’ aujourd'hui, Certains liewx et personnes n'ont méme jamais existé Cees tout fait intentionnel. Quand une situation donnée demande quelque chose qui n’existe pas enco: re ou gui a deja dispar, le cours de I Histoire doit par fois te détourné. Et au final, cela rend Phistoire meilleure “Mais au bout du compte, ce ne sont que des pecea dilles. Certaines dates ont pu etre moulifges de nnées, des figures particulgres ont vécu un uu un peu moins longtemps ~ mais aucun changement drastique qui compromette Hintérité de la période historique qui nous ert de cadre. Détendee-vous. Ce nest qutun jeu CREDITS Auteurs + Lea Crowe, Tom deMayo, Eric J. Grifin et Micha! Lee. Développé par : Justin Achilli, Empereur de Byzance. Reéviseur : Allison Sturms Directeur artistique + Lawrence Snelly Maquette et typographie # Katie McCaskill Mlustrations intérieures + Michael Gaydos, Darren Frydendill, Pia Guerra, Fred Harper, Brian LeBlanc, Lay facdougal, Paul Mendoza, Andrew Richie, Andrew Teabbold lustration de couverture + Fred Harper Conception couverture et dos + Katie McCaskill VERSION FRANCAISE “Titre original : Three Pillars Traduction Correction/Révi Maquette «Philippe Jum © Hexagonal 2002, dre Percereau Isabelle Sal Yenam mearn dedi capulatoci Ce ele Re kad ae Bie OA Ooo aie) 4 eae ta Loca De ee ete mete Mca oe ed cool CT ree Re edt ed Ce cae od - Sic VOalter Scot £, Foanbo€e Mise entre une société féeodale le jouc et les cours des Mammneés la nuit, (Europe du Oaut Wloyen oer succit pourtant Cest une époque de metas époque de changement innninent ef une époque de brutalité - cest la Longue Visit. Carpe Vlocterm INTRODUCTION COMMENT UTILISER CE LIVRE. CHapitre L CEUX QUI GUERROIE) PARTIR ENFANT, EY DEVENIR MAITRE DES HOMM BARON ROBERT ET LORDRE BE ALA COUR ARIAGES ET FESTIVITES AISON? Le TOURNOL. UN CHEVALIER SEN IRA A La BARONNE A GUERRE. CHapiTrE DE Ce SANG MON Le courant souterrain Les autres clans Lees Thistoires AUTRES CREATURES SURNATURELLLS 2 SAINT SIBGE Reforme papale Dignitaires de VEglise aise et Etat. Le prétre de Ia paroisse Education. Pelerinages. TRIPTYQUE SANGLANT LES MOUVEMENTS MONAS é Le monachisme. La vie monastique Positions Les femmes Ldées dhistoice La MaIsON DU TRESOR Architecture Art Reliques Les RIVAUX DE ROME. Uhéritage de Byzance. Herésios occidentales Piliee de feu, plier de fumée, plier de se. Le paysan rural. LA HISRARCHIE DES La mort et les taxes. Le foyer La disposition du village Br encore bien loin du repos. Seigneur et paysan + le lien de la terre La réclamation, La VIEILLE BCOLE Le nouvel ordre des choses. Cauchemar urbain, Les marchands Les guildes © 2001 White Wolf Publishing Inc. Tous droits réservés. Toute reproduction sans permision écrit de V’éditeur es expressément interdite sauf dans un bur de présentation et dans le cas des feuilles de personnage vierges qui peuvent etre reproduites pour un usage personnel uniquement. White Wolf, Vampire : la Mascarade, Vampire: TAge des Ténbres, ‘Vatnpires 'Orient, Monde des Tenebres, Loup-Garou : Apocalypse, Mage : Ascension, Exterminateur: le Jugement, Werewolf: the Wild West, Mage: the Sorcerers Crusade, Wraith : the Oblivion, Wrath : the Great War, Changeling the Dreaming, Aberrant, Trinity et Les Trois Pliers, sont tous des marques déposées par White Wolf Publishing Inc. Tous les noms, titres, personnages et textes e-nclus sont des marques déposées ce White Wolf Publishing Ine. — 8 moins qui nen soit précisé autrement. Les mentions ou rééences 9 une quelconque compagnie ou 8 un quelconque produit dans ces pages ne sont pas une arteinte aux marques déposées concerns Ce livre utilise des décors, des personnages et des thémes imaginaires. Tous les éléments mystiques et surnaturels pré- sents sont fictfset sont congus pour divertir uniquement. Le lecteur est invité faire preuve de discernement. AAchevé d'imprimer en mars 2002 par Vimprimerie FADREGUE a Saint-Yrieix-La-Perche (87500). Fite par Hexaconat. — 94.96, rue Faidhetbe — 93700 Drancy Depo légal: mars 2002. HATIMENT. LA DANSE MACABRE Foi et Superstition Les quatre cavaliers de Apocalypse LHomme pv SriGNEUR CHAPITRE QUATRE : LES CITES-ETATS ITALIENNES. INTRODUCTION : QUE SONT LES CITES-RTATS TTALTENNES 2. La VIE MORTELLE tomie d'une cité-état La société des cités-tatsitaliennes Leeavironnement physique Les CamNITES ITAL Territoire Les familles de goules Refuge urbain Les Cainites et la politique. Les princes et le Contado La distribution des clans Autres eréatures surnaturelles ges dhistoires ‘TROISIEME PARTIE + LES VIL Milan Venise Genes et Pise Florence Sieone Rome Irae pu Sup ET SICILE. Lz PopESTA MONSTRUEUX APPENDICE : POSITIONS DE POUVOIR. Enmpereurs romains depuis 284 ap. JC. Rois d’Aragon Rois de Jerusalem Rois du Portugal. Rois de Pologne Empire byzantin Rois de Castille Rois de France Rois du Danemark Rois Angleterre Rois d’ Allemagne et Saints Empereurs Romains Rois de Hongrie Rois de Serbie Rois dEcosse Papes et anticpapes (1) du 12° stele Chronologie du Haut Moyen Age. A ee N ys NY As Bienvenue dans les Trois Piliers, le guide qui vous ambiance de Europe de POuest des Tendbres. Ici, le lecteur trouvera une a fondie de chacun de liers» de la société m vale du Ha ainsi que de nombreuses idées Phistou concepts de personnages et des observations générales sur le monde dans son ensemble Ce livre est un guide pour les Conteurs comme pour les joueurs. Les premiers pourront sen servir pour enrichir leur monde, puiser des exemples dans le ertains concepts dans leur chto- nique, pour y ajouter une nouvelle profondeur. Les joueurs devraient phutdr considérer cet ouvrage comme un «mode d'emploi» du monde médiéval de Age des Ten il contient de nombreuses infor mations de notoriété publique & Pépoque, et devrait apporter un éclairage nouveau sur les affaies du quo tidien nocturne de leur monde. Entre les joueurs et les Conteurs, les bases apportées ici formeront une excel- lente fondation pour des histoires aussi bien épiques guiincimistes. La REGLE b’'OR omme toujours, le Conteur reste Varbitre final en ce qui conceme la forme de son monde. La majorité du contenu de ce livre refléte une perspective eres dif férente de celle de notre 21° sigcle, mais seuls les plus naifs le prendraient pour argent comptant. Ce pas parce que vous aurez Iu quelque chose enti pages que c iment vrai dans votre chronique — comme tous les suppléments, ce livre n'est qu'une boite 8 idées. Les auteurs et moi-méme ne pouvons pas savoir ce que désire chacun d’entre vous, au étes-vous encouragés a utiliser les concepts présentés A vous approprier ce monde com| ‘ous, amis Conteurs, que se divertir, et que leur apport meilleurs univers sont des créat joueurs et Conteur, et les hi acquigrent ainsi une profondeur produit standard. Prenez pleine monde. CONTENU Les Trois s contient une somme de rensei- gnements, pr ans la grande tradition de Vampire) depuis la perspective d’un membre du Tiers. en question (Note : cela ne pas que chaque preaeacear é,conforme- informations con Bestiaurx, puisqu continue de tourner méme quand les vampires se reposent loin des rayons du soleil. Le Chapitre Un traite des seigneurs et dames de Europe du Haut Moyen Age — la noblesse. Voyer comment les vampires manipulent les gouvernements, sans jamais se révéler & leurs rivaux. Le Chapitre Deux examine la Maison de Dieu et ceux qui accomplissent Son ceuvre — le Clergé. Comment les Cainites - les Damnés ~ continuent-ils de vivre leur non-vie sous les vitraux et la foi de IE glise 7 Le Chapitre Trois se penche sur les 98% restants, de la population, qui fait tourner la machine par son sang et sa sueur ~ la paysannerie. Pensiez-vous que tous les vampires manipulaient ou étaient vétus de rouge ou de noir ? Erreu Le Chapitre Quatre sattande sur cette anomalie de Europe de TOuest qu'est M'italie, La scéne est préte pour Vavénement de la Renaissance, mais le monde n’en reste pas moins u’s dur. Cor les cités-états indépendantes supportent-elles leurs sei neurs cainites tout en s‘efforgant de quitter le joug du féodatisme ? LAppendice : Positions de Pouvoir est un guide simple qui présente tous les seigneurs des différents jentaux, ainsi qu’une chronologie des rnements capitaux. Vous y trouveres aisément le roi du pays de vorre chronique. AUTRES LECTURES ‘Quand vous auresépuisé ce livne et que vous cher cheres en savoir plus, nous vous sagadeons de vous inte resser aux livres historiques. Il en existe de nombreux, ‘gui sont généraux sur a scigté de cette période ou axés sur un point particulier comme les rosades, une corpor ration ou un pays COMMENT UTILISER CE LIVRE = ~~ Sie DDS. o> eae ea er Sa Guerrofent Gi yétois voi, je secais esclawe de ler politique Sophocle OCdipe Kot PARTIR ENFANT, ET DEVENIR MAITRE DES HOMMES Liver de mes quinze ans fut crvl. I ait descendu du nord en hunlant, ets était atardé bien apres sa saison. Je me sousiens am’étre blot face & Vatre, insensible a tout sauf au froid, les cries pleines du hurlement affamé des loups porté parle vent smauuais. Le fr se glsait drritre nos ruts de pier et perait le ceetr de mom pere. Il mourait un pet plus chaque jour, tous- sate crachant sous ls umes malsaines que Phiver ait f= cpiées dans som sang, Il m’appela dans la grande salle a pre- rier jour du printembs, et je sus que etait pour me fai ses adieu. Un feu mugisait dans Vane, et mon souffle s'attardait en solutes fantomatiques pour suivre ma traversée jusau’au dais de ‘mom re. se tenait dans sa chaise a baldaguin, le sibge don neu. Sa longue fdore ne lui avait lassé sur les os qu'une eau tie. Ike vottait sous des piles de fourrures, les yeux veeus et 1a peau isan de suewr. Ses chiens ne le quitaien pus, couches 2 ses pieds comme pour lui communiguer leur chaleur. Sire Martin, nome sénéchal,e e bon abd village attendaient pris de Vie, les souettes peintes de lamizre orange et dombre Les chiens gragnérent & mon approche, comme sis espé- taientproger mon pe ds penis qu Vattendaint. P'atendis en silence, resserrant les fournures sur mes épaules. Quand el init par sélver, la eoix de mom pore n' était ples qu'un sffement faible et pénible, asi froid qu'me chainecliquente, I n'avait presque pls de force — _Lesaine homme m'amnonce que nous sommes au prin- temps. Est-ce en, mon fils? = Oui, seignery, fut tout ce que je pus repondre. — Alors c'est un bien mawvais présage, répondiil avec tune soudaine amertume. Mais le temps n'attend pase a devras accompli ma volts. Les sept premieres années deta ue se sont éeoulées aus de 1a mare, come il se doit, pus je tai pris en main power ¥abrendre & chassr, monter et & combattre Nous avons appris comment viene. Et maintenant que tu as 15 ans, ‘loa e flloir apprendre a zee wn noble. Voit venir le tomps de quite le nid, et mote seigneur, le Baron de Hautmot, a accep- Ede ce prendve comme éeuyer. Ik wa pas oublé son amour por moi, ui lui ai donné mom cheval quand le sien a chuté & le Bataille de Claraul, le savant de la capture, Estime-toichan- ceux, mon gargon, car e’est un homme puissant, yal de tous les barons du nord de lt France. 1 récompense le service file. Ta le seriras jusqu’a ton 21° anniversane, et si posse quelque sagesse, tu seras atte aux moindves choses. Ti apprendras la sie dans un grand ehéteau, et ls fagons d'une noble maisonnée Ta vera leurs plas et leas recherches, leurs fstns et leurs srands towmois. Regarde bien comment il trait ses vassaux, car 1 our tu eras dele nombre, Mais sowie-toi aussi de son trai- tement des hommes du peuple, et de sli ‘Mon pre marque une pause pour reprendre son souffle, avec sn silent ign qui réxmna dans la salle = Prends mon épée, ma cote de maille et mon grand che tal, sans quoi tu ne parts qu’ fos & la guerre aux cts du banom, Sire Martin te ménera & Hatmont, avec mes présencs et "TROIS PILIERS ‘mes woeux pour le baron. Pars ici en enfant, et evens-nows en seigneur, mon fils. Point ne nous reverrons. ‘Acces mos, eva tne main wremblante,appelane a ses cds abbot Site Martin, me laissant 2 mes pense et mes prépara tis pow ce voyage ‘Nous quiedmes les teres de mum pore dans la pie et ta brume, mais Sire Martin connaissai bien le chemin, et rou & nous loge chaque soir chez un ou l'autre des vaste du baron, co dans les sombres cells des monastres de wilage. Nos hes ‘uaient coureis et respecncus des veles de Vhosptali, part sean avec nous es nouvelles de cet hier trop lng, et assoifés histoires venues d autres teri. Chacin nous encourageait a prolonger notre jour. Le clergé nous ent, par de sompauewe dons de nownieure et de boisson, curicux de connatine nas affies cups de baron. Les relies nousfaisaint les proe positions de fagon détournée, conspnatice, comme si leurs ques tions cachaient d'autres monfs. Le sénéchal de mam pene me dt aqils ne cherchaiene que U argent, et uss a refuser ews invites avec poitesse CHATEAU D’HAUTMONT Les tours duu Chateau 'Hautmont se dressent, blanches et autoritaires, au-clessus des cimes, visibles & plusieurs milles sur la route marchande. Une fois passée la rivitre, la route continue vers lest dans le pays de Champagne, tandis qulune autre sforiente au nord, par une porte dans une gean- de palissade de bois qui longe La route et suit le pied des ‘montagnes. C'est la barbacane, la premitre ligne de défense, congue pas tant pour repousser une armée déterminée que pour retarder suffisamment toute attaque surprise pour que Je chfteau ait tout le temps de fermer sa grande porte et mobiliser ses défenseurs, La porte, gardée par un jeune por- tier du chdteau, ne permet le passage que de deux cavaliers Derrit la barhacane se trouve un champ étroit appelé Ja lice, ot le haron tient ses tournois en temps de paix. En cas de guerre, si un ennemi dépasse la barhacane, ses troupes se trouvent prises entre la barbacane et le mur méme du ch ‘eau, avec la rivigre dun cBeé et la pente abrupte des mon- tagnes de Tautre. Depuis le mur en surplomb, les archers da chateau déversent une pluie de fleches sur Pattaquant STRUCTIONS EXTERIEURES Au pied du mur extérieur du chiteau se trouve le fos, une large tranchée pleine eau saumiere Le fossé et le mur enceinte sont la premiére ligne de défense du chateau, domnant a la forteresse une forme grossigrement triangulai- re, allant du massif fore central aux rives dela rivigre puis le Jong du pied des montagnes. Le mur d'enceinte est renforcé de huit tours rondes, construites un pew en avant du mur. De la sorte, toute personne saventurant& excalader le mur avec des cones ou des échelles expose & un tir croisé. Les v teurs du chateau y pénétrent via un large pont-levis de chéne, relevé par deux Lourdes chaines en cas d'attaque tennemie, Au-dessus de la porte se dresse un sinistre comps de sare, une fortification solidement bsitie et imposante. Une Tourde herse de fer peut tga pour sceller fen au chateau quand le pont-levis est re descenduue depuis le corps de baiseé; pendant la journée, elle reste relevée pout permettre le passage constant des artisans, soldats et servants qui sntrent et sortent du chateau. Les grandes portes de bois, renforcées de grands elous de fer pour émouser le fil d haches ennemies, restent fermées, quoi qu'une porte d’hom: me reste ouverte dans I'un des deux vantaux, pour permettre re autre, Le passage demit ji et bas de plafond qui passe Te comps de garde. Liautre exteémiré en est également fermée par une herse, et le plafond est percé dou seurtigres» pa Venuée de cavaliers, Pun de re cette porte est un tunnel é appelées iil est possible de fare pleuvoir les fleches ou de la poix enilammée s envahisseuts Au-deld du comps de garde sfouvre une cour de p fourmillante d'activité. Elle ressemble & un petit villa encombré de constructions de bois oit sont effectués presque atérieur du chateau, Il sag tos les travaus de la cour rieure du chateau, Contre le mur dienceinte sont bities les casernes des gardes du baron et les demeures de nombre de tes serviteurs. Des rangées d'abris de boi chiteau. 7 sets abri le textile, les minerais et autres fourmitures ds ot rts, une petite construction résonne des eris pergants des bien-aimés faucons du baron. Une fontaine contre pour les nigres rumeurs. Au milieu de ces batiments profanes se dresse une petite cha. pelle & contreforts, dont les portes ferées restent closes. De Tautre cdcé de la cour montent le ronnerre des forges et le tintement des marteaux sur le fer tandis que le forgeron hesogne dans son enfer humain, Les grands fourneaux du servants qui peuvent y échanger les d hiceau se rouvent également dans la cour int oitles habitants du chaeeau comme du village viennent faire cuire leur pain. Les piaffements impatients des chevaux s'élevent grandes écuries voisines. A cfé des boxes se touvent les jsines du baron, dant les feux peuvent roti un cochon eentier, ou un quartier de boeuf, Les cuisines se twouvent & xtérieur des habitations du bi je. Les servants se glissent souvent dans les cuisines pour y récu ‘breuses riches a cause du rigque din. des miettes ou des restes lors de leurs nom ‘ONSTRUCTIONS INTERIEUR’ A Trautre hour de fa cour intérieure se trouve un haut mut, identique en toute chose au mur d'enceinte, avec fossé, garde. Si un enne traversait la barbacane et escaladait le mur d'enceinte ou tous evel beeinar kerised exe prenait la porte extérieure les défenseurs du ehiteau se ret reraient dere raient les. cles fortifications intérieures et enflanme nsrictions de bos de Ia cour inténeure. En lis du feu et de la furée, ls assailants se retrouveraient pi “Tout comme la porte exterieure, les herses du comps de garde intéeur resent ouvertes pendant la journée, pour periottn lw older tv dx Fabien Woe: deste riers acres du sénéchal, chaque nut, est de #assrer que les hersesintxieues sont abssées, empéchant les serviteus de Saventure sur les eres de leur matte, Les 18 propresau-dela du dewxitme corps d n'est pas encombré de bétail. Des serviteurs en livnée p Dans la cour intérieute, de dimensions réluites, se dres se-une haute bitisse de pierre de forme rectangulaite, d (qui abrite sa grande salle et les appartements de so ains de ses vassaux. Crest le seul bitiment pour la défense Derridte le jent inte du don ede la premiére tour, igée par le premier seigneur des licux. lement la demitre ligne de defense. Quand tout est perdu, c'est dans le donjon que les habitants du chateau se ant. Ses murs font plus de deux mecres dépaiseur, et il accessible que d'un seul cfg Tous les habitants du chateau et les villageois pours grands entrepors & Pintérieur contiennent suffisamment de nt entrer dans la tour, et es rire et de fléches pour soutenir un Tongs des horribles cellules puits, se trouvent plu ipprovisionné viene, Certaines d'un kilometre, en demier recours si paix, les lappartements pour | a tour tombs cages Sup donjon serve invite de salles de convalescence pout les le 8 Pew ace te Ap approche d'ennemis ou d'invités bE A Hav Ty avait pee daft fit passer d'un salut amical rée de main pour pr sae PY, hy | & Vs de gonde, eit un autre des hommes dia Fils ne puiser ister de les crmes avant pecueuseme ches, cuisine ains des gens d'armes du baran jouaient aux dés devant leur caserne, jurant contre la puanteur cx seur de bougies qui chat argon sung our ne ce activité qui m'entourat. we intdrieure, Sir Martin frappa le homme apparut im de collants de laine. Je me rendis feuyers du baron, plac la a avec respect et nous guida LE BARON ROBERT ET SA MAISONNEE Comme ta plupart des nobles, la famille de Robert de Hautmont est nombzeuse. Sa ferame a eu la joie de lui don ner deux fils robustes et trois charmante filles. Chague rmembye de la famille posse ses propres serviteurs ouyers pour les hommes, femmes de chambre pour les femmes. Avec les serviteurs et fonctionnaires nécesaites au fone- tionnement du chateau, It maisonnée du baron est une ‘grande communauté Henri, le fils ainé du baron, est promis a un bel avenir. Quand Robert mourra, Henri deviendra baron sans aucune contestation. Ce qui ne signifie pas que tout est perdu pour Perceval, le ping. Car lors de son adoubemnent, Robert lat donnera Tun des trois chéeaus de la famille et arrangera wun mariage avantageux avec la fille d'un de ses allés, Dans te eas de nobles de moinaie stature, de teleslargesses sont rarement possibles. Les phis jeunes enfants des seigneurs puwvres ont généralement moins ce choix quant & leur ave- nit Ils peuvent devenir chevaliers, ou chercher fortune en entrant au service d'un seigneur plus grand (si leur pate peut se le permettre), & moins de trouver place dans les tangs de V'Eglise. Les deux fils de Robert résident dans leurs ropres appartements dans Venceinte du palais de leur encore moins de choix quant & leur devenir. Les régles de I'Ealise et de P’état interdisent aux femmes de détenie la moindre autorité seigneuriale sur des vasaux, ce qui signifie que si une femme peut détenir une propriété elle ne peut ni exercer ses droits martiaux, ni col- lect les impots, ni accepter de serment dallégeance. Ce qui condamne littgralement son fief. Si Robert et ses fils devaient mourir en bataillant, les terres d'Hautmont revien draient sa femme, Marguerite. Quels que soient ses senti- ments sur cette perte tragique, apres une pétiode convenable de deuil, elle serait foreée de trouver un autre mati pour dit seca haronnie. La responsabilité de trouver un parti conve- rable reviendrait en fait la famille du défunt, et plus dum fiére de Robert pourrait demander pour Iui-méme la main de Mari sneur décédé est incapable de trouver un soupirant conve. rable, ou ne souhaite pas Te fire, Ia veuve peut demander un mari leur seigncur (i existe effectivement une histoire dTune ferame noble ayant fait le trajt jusqu’ la cour du roi, et aurait déclaré en sa présence : «Je suis la Barone de Poitou, veuve depuis six mois. exige que vous me trouvier un mar !»). I es impérati qu’une veuve trouve un mati au plus vite, ears le fief est privé @’autorité pendant trop long temps, son seigneur peut en confisquer les teres, soit pour lester soit pour les donner & un autre vassal. Les filles chu baron nvont done plus qu’ attendre que leur pére leur trou- ve un mari convenable, i ce moment elles quitteront Hautmont et deviendront matress de leur propre tere Les mariages ont rarement & woir avec l'amour. Ce sont pl tot des outils dinfluence politique et économique. La file singe du baron, Mathilde, est mariée au jeune fils du Comte de Vermandois, un investissement de la part de Robert car ite pour s'approprier ses terres. Sila fanille du sei- Elaine et Julienne, restent sans promis, quoi quelles approchent bientat de lage de femme, Des nobles de rang inférieur dans lespoir de former des liens de sang avec le baron, ont fait de nombreuses propositions, imais Roberta préféré se laiser d'autres choix si une allian- ce plus avantageuse apparaisat. C'est pourquoi les jeunes femmes se retrouvent souvent mariées a de vieux barons, pour lavantage matériel que leur famille peut en retire. IL est commun dans toute la chrétienté que les mars taitent leur femme avee mépris une fois que Falliance a été consom- iée et que les avantages matériels ont éxé obcenus. Les femmes sont parfoiseloitrées, confinées& leur chambre et au chateau, condamnées A vivre une vie solitaire et malheureu- se tandis que leur mari cherche le plaisir auprés d'autres dames. Robert de Hautmont, maluré sa réputation de sei- teur juste et bon, a banni son épouse dans certaines salles du donjon pew de temps aprés leur mariage. Il est done pew tonnant que tant de contes parlent de jeunes épouses don: nant «leur amour et leurs baiser & de jeunes et pimpants chevalierspluté qu’ leurs mars, Une fois un mariage conclu, le lien est indestructible, sauf dans deux cas : un mariage peut étre annulé st 'épouse est incapable de porter un enfant, ou si mari et femme sont {top proches parents. Bien souvent, la seule option qui este a une femme divoreée ou a une file que personne ne veut épouser est de rentrer dans les ordres et de mene une vie contemplative. Les obligations quotidiennes d'un chateau et de ses occu pants demandent un grand nombre de serviteurs tes spécia lisés. Dans les familles nobles, plus les servants sont de rang élevé, plus la maisonnée est prestigieuse. La supervi- sion générale du chateau et des teres du seigneur incombe inéchal, qui décide de tout, de la collect des impsts & Vinventaire en passant parla nouttiture servie aux repas. Le capitaine du chateau est responsable des écuries du seigneur, supervisant le soin ct la reproduction des chevaux de la famille. Méme le maftre fauconnier de Robert est un cheva- lier sans terre qui entraine et soigne la splendide collection de faucons du baton. I nest pas déshonorant pour un noble eee un serviteur, tant quiil sert une personne d'un rang supérieur. Le demier des «servants supérieurs» est le cham- bellan, le responsable des activités quotidiennes du chateau autres que la nourritur, la boisson et les repas, Le chambel- lan sassure du nettoyage, de Pentretien et du mobilier des nombreux appartements et chambres du chateau, Les tiches moins importantes sont effectuées dans le chéteau par es «petits servants qui sont généralement de robustes paysans. Du maréchal ferrant du chateau aux matmitons, le service au chateau est un privilége transmis de pere en fils, et il donne un statut supérieur & celui de villageois, Les seviteurs personnels du baron et des des servants spécimu, de jeunes hommes et ferimes venus des filles des vassaux du baron. C'est un fait accept€ dans toute la Chrétienté que les enfants nobles doivent avant tout connaitre une période de service et d'éducation avant de pouvoir exercer leurs fonctions dadulte. Cela sappelle entrer en nownice, Cette période commence au quinciéme ile sone CEUX QUI GUERROIENT anniversaire de enfant, et duce jusqu’a sa majorié,& vinge et un ans. Les fils de nobles sont envoyés chez les voisins de leur pére, ou chez leur supérieur oda, et servent d'écuyer leur maitre. Un écuyer doic habiller son mare, le servir table (ainsi que son épouse),soigner le cheval de son mattre et soccuper de ses armes et armures en campagne. Les filles deviennent demoiselles de compagnie, satisfaisant les besoin de la maftresse du chiteau et rafinant leurs canna sances sociales, REVELATIONS Lécuyer du baron regardait droit devant li en traversan la dewséme cour iieure e les grandes panes du plais Les deux gens d’armes qui montaient la garde a Vextriur ous regardrent passer dn cil loud. Je fs fae bar la cow leur blome de leurs traits coucurés, et par leur regard dian ‘Quoique gens du commun au service de leur seigneur, ces gens dares semblaientpartage wn secret, comme une dispense quel- congue les séparane de leurs frees de rang. Lécuyer nous mena ala grande salle sans reward. Des groupes d’hommesallient et venaient sous le haut plafond, sous les hawtes colonnes de lumigre qui entraient ar les fenétres. Contains étaient des vassaux du baron, pavlant entre eux et autendant de présenter leurs affaires & ler seigneur. D’auenes étaient des villages, verus exposer au baron lews disputes ow leurs requétes. Dans wn coin, des troweéres du sud amusaient won roupe de chevaliers, chaque comédien jouant son xble dans quelque histoire grivoise. De autre cité de la salle, assis sur une chase cowerte & haut dossier, se tena une silhouette courte et massive dépaules, «ze front lissé parla réflexion. Un marchand ventrpotent venait de s'entetenir avec hi. I avait un ard autortéinviolée, Vasu ance qui vient quand on est né pour régres. Et pourtant, som regard maintenait une distance froide, quelque pou dloigné des EvEnements qui entouraient. Gomme sil n'éait qu'un observa teur des événements qui se jowaent dans son domaine C'est avec excitation que je me présentai devant Robert de Havamone avec lejeime Guyer qa nous amenai usqu a ai, Le baron posa son regard pénétrant sur moi quand nous mimes genow d tere — Live-toi, diel gravement avant de se tourer vers le sénéchal de mon pire. Ime ple de vous revoir & nowvewu, Sire Martin. Cambien de temps a passé — Trois ans, seigneur, depuis adoubement de Sire Henri wate fis, répondit Sire Martin avec la méme gravté. Mon sei pie, Sie Walter vows envoie tout som amour, et un présent de dex beaux faucons pour vous apporter une bonne chase cet our la premizre fois, le grand banom sourt, comme un rayon de soli sur ta pierre — Quelles nouvelles de ton mate, Site Martin ? — lest gravement malade, sre. Lhiver fut cruel, et je cis qu’ cette hewre, le Seige a da rappelé Sire Walter A ses cbt Un instant, Pair de résignation se relicha dans les yeux du baron — Cela me peine, xéponditil avec tistesse en posant & nouveau ses yeux dacier sur moi. Est-ce le fis de mon lige que ‘TROIS PILIERS Sire Martin me poussa rapidement du coude = _ Oni, sie, confrmai-je d'une vox érangle. ‘Quelqu'wn dans la salle eut un rte bref Robert ne sembla pus le remarque. — Que Diew accorde le repos a Ume de ton pére, mon argon. Nul dans tout mon domaine ne me servait mieux Comme je me souviens de sa bravoure & Claire ! C'était un hon chevalier, comme tle seras wn jor. Quel est ton nom ? —_ Renauld, sive. Robert hacha gravement latte La bienvenue, Renauld. Jaccepre wn sence, et je # lever & devenit rm era chevalier: I margua une pause, et parut later en lueméme pour rendre une decision. Quand il para nowveze, ls mots vinrent rapidement, comme sil baron avai per de caer av — Pour Vemour que je portais a ton pire, tw auras une place de faveur, et prendras ton repos devant lt porte de ma chambre. Ta garderas tes afares avec les autres éeuyers dans le donjon. Robert leva la main, et Pécuer ui nous avait conduits ax palais savanga Paul, expliqua le baron, montre @ mon nouvel éuyer le dortoir, et apprends-lu ses devoirs pour le repas du soir. — Oui, sie, wepomdit Poul en me faisant signe de le Je saluai Sire Martin d'vn regard, mais le veux chevalier ait en pleine conversation vee le baron, ass m'agenoula-je ‘auane de prendve congé Je soi dh Palais la suite de Pau, contournai le atiment, avant dentrer dans la petite cour qui précédait le donjon. Une rampe en hois menait lentnée du premier éage de la tour. Il ait posible de briler cet acces aw nex dm enneri en approche Linuviwr était foid et humide, et presque ttakement dans Vombre. Je suivis Paul le long d'un larg cartdor menant dans time chambre haute de plafond, oi e baron pourrait en temps de sere parler a tous les défenseurs en méme temps, tout en conservant de la place pour les bessés. Lair était froid et pois- seux, sentat le mais. J'eus une pense pour la pause ferme de baron, foreée de passer ses journée dans ce tere endrot. Jen frei, Paul raversa une arcade et déboucha sie une volée de ‘marches. Nous les suivimes vers le haut, sur plusieurs éages, ‘avant dariver a un niveau éclaré a la torche, composé de grands appariements. Paul ena dans Un deus, we chambre contenant di lis érits. Au pied de chacun se rowvaient des coffes en bois. La chambre était vide, mais il ait clair que tous les its aint oecupés sau deux. Outre tn grand crucifix de bois Sombre aun mu et une table & Pautre bout, ot edna une gros- se chanelle, il ny avait aucun autre mobiier dans la pice Sentai, esprit distri par tout ce que aus vet enter, ‘quand tout d'un coup Paul se etourna et me fra la bouche Je trebucha, sentant le sang chaud et cuivré dans ma bouche, et Péciyer me tomba dessus, martelant ma poitrine de cous Malgré sa fide sihouete, i possédait une grande force, et me balloait de ses coups comme si étais wn enfant. I fn par se relever, me lassant a bout de souffle et es cOtes meurtis = Voila pour ti, vermine sila Palen me posant ep surlapoitrine. On a des res, ici, nous les écuyers. La premi- re regle est : est moi ’écuyer en chef Je sui le pus views, le ant la porte dc peut te protéger elle, m nst et me remit sr pie con ans de pl ‘mais la pu nedeladen VEIL A CINO HEURES, DINER A NEUI La Chrétienté vit au rythme du lever et du coucher du soleil. On ne peut pas labourer les champs, faire la guerre ou du jour. Un seigneur sage se love aux es ueurs de Vaube, et son chateau séveille autour de as a lum 3s un chateau sont les bou- angers, qui allumens atre heures du matin pour cuire le pain avec lequ drone leur pr lvent & cing heures er repas. Les parfois plu re chargée. Avec encore une heure a journée prome le lever da Te seigneus appelle ses €ouyers, qui ouvrent ses cofires a vétements et Uhabillent pour la journée. Tout d'abord, le lin, puis un to vert ou de Ensuite vient Ia chemise, de lin blanc et dépc file Le p de foureure, puis le bliaud, un qui sentile mise, Enfin, les soulien pointus et omés de pierre précieuses et la riche: Par dessus ron, Si ses joues sont par trop fait venir le barbier du ch que les nobles soient rasés di se lave Les mains et le visage. Puis la joumée commence & chapelle du chfreau, pour la Me priéres du matin que la famille du partements pour un repas léger compo. vin claret. La ch parde hautes Une seule chandelle, de la table au pied du lit Chague nuit sé de pain, de et nbre du mufure est une grande piéce, domi qui donnent sur la cour intétieure. belle taille, se tous elle est allumée pour écarter les clémons er pendant que le mattre dort. L tates, mais de tres ambre sont spar lle facture. Le lit dle bois seulpte et gravé, a aldaquin, tout nt de Pair nocturne. De des cofires aux largesferrures contiennent les habits, bijoux ‘et autres biens précieux. Deux chaises la décoration exces sive, une pour chaque membre du couple, se font face pres d'une fenétre, et le baron posséde une «chaise d'état» devant le grand atre de la cheminée. Tout comme le sige dans la grande salle, celle-ci est finement sculptée, posséde un haut dossier et un baldaquin de bois. Devane elle se trouve un repose-pied couvert de soie rouge. La chambre a coucher du maitre sert de leu de repos et de salle de travail quand il rest besoin de nul décorum, Des lutrins portant des livres de podsie ou de prose sont courant, ainsi que des échiquiers pour se divert quelques heures. On trouve souvent des per- choirs pour les faucons du mattr. Ilya également une table située lear, avec une boite décorée de piereries C'est un reliquaite, contenant des objets saints, précieux aux yeux de la foi chrétienne. Certains contiennent des méches de che- veux de certains saints, ou des fragments de vérements. Le seigneur et la dame du chateau sfagenoullent chaque nuit devant le reliquaie et prient pour la protection de leur me durant leur sommeil Le seigneur et sa dame se tournent vers les affaires du jour apeés leur collation matinale. Si un seigneur peut tres bien laiser le fonetionnement de son domaine & ses servi- teurs, on y voit une marque d'indolence et dinconscience, Un chateau existe en autarcie ; le domaine a ses propres champs de céréales et ses piturages, son foin, ses grenicrs, et ses entrepdes. On y trouve des moulins pour moukle le grain, des écables, des abattoirs ct des saloits pour conserver la viande. Presque toute la nourrture nécessare aux habitants du chiteau est produite sur place, et les nombreux serviteurs portent des vétements de laine grossigte qui est récoltée, card, filée et tissée & Vintérieur du ehéteau, Le forgeron fabrique les outils et les armes nécessaites dans la eour dh chateau, Un seigneur inspecte quotidiennement ses cries, puis Ia forge, et méme les cusinés et la boulangerie. A che: ‘une de ces étapes, il demande un rapport détaillé aux ser. viteuts, et leur propose ses commentaires et suggestions sur la fagon de mener ou d’améliore les activités. Les serviteurs sont parfois en désaccord avec les souhaits du seigneur, et refusenc de suivre ces instructions. Chague homme et femme employée au chateau posséde sa propre sphére d'in- fluence, et un seigmeur sage est forcé de traiter ses servants avec tact et respect en ce qui conceme ces sphéres. Cette prudence vient de la certitude que ces gens du peuple, qui sont parfois héritiers de positions transmises dans leur famil- le depuis de nombreuses générations, sont dévoués au ché- teau et & son seigneur, et nvagissent que dans leurs meilleurs intéréts. Leur fortune est ausi lie au chateau que celle du seigneut, En cela, la centaine (au moins) dames qui occupe le chateau forme une grande famille, dont le patriarche est le seigneur des lieux. Les serviteurs, comme des enfants, se cha- raillent parfois, mais les paroles et les coups sont vite ubligs. Er le seigneur ne manque jamais de montre sa gra titude lors des banquets, quand il ouvre son eeller aux vl lageois, et fat annoncer par les crieurs: «Entrez si vous ave: faim, pour manger et boire 8 satiété». Se tiennent alors de srandes ripalles aux fais du chatelain et le peuple retrouve toute sa bonne volonté TROIS PILIERS Dans le méme temps, lépouse du chatelain n'est jamais inoccupée. Malgré la vision romantique de la dame faible et effacée la vérité est qu'elle régne tout autant que son mari, sur la plupart des affaires quotidiennes du chi teau. La maitresse du chateau peut avoir sous ses ordres jusqu’a 20 chambrigzes, done certaines sont dies puceles, filles de vassaux et sujettes& une certaine considération, & Végal des écusers du chatelain. Leur tache est de nettoyer les appartements du palais, de balayer les bancs et sidges, de nowrrir les animaux domestiques (chiens et oiseaux en cage). Ensuite, elles regoivent des travaux de couture, de filage ou de découpe de tissus. La maftresse du chateau supervise également l'éducation de ss fille, s'assurant de leur connaissance des Ecrivures, des histoires romantiques cet des poames ainsi que de 'étiquette et du comportement courtois. En temps de paix, les dames du chateau fournis sent compagnie et divertissement, surtout au cours des longs mois d'hiver oit tout le monde se terre entre les ‘murs. Elles se chargent également de l'accueil des invités 5 dans certaines régions, lest de la responsabilité des dames de conduire les invités& leur chambre, de les aider 2 dter leur armure, leurs bottes, et de laver leurs pieds et leurs Ce qui ne signifie pas que la baronne et se filles soient ignorantes des autres affaires du chateau. Quand le seigneur part en guerre, la dame prend! la direction do chateau et doit etre A méme de verifier les comptes du prévit, de trancher les disputes des paysans, darranger la. charité pour les pauvres et de stoccuper des relations avec les représentants locaux de I'fglise. La plupart des chatelaines en savent autant sur la défense d'un chateau que leur mari, et peuvent rnonter cheval, chaser et manic la lance avec autantd'i- ‘ance que la plupart des hommes De pis les femmes nobles apprennent plus souvent les arts de la médecine et de la gus- rison, afin de pouvoir remettre un membre cassé ou recoudte tune blessure dep Malgré tout cela, les viches du seigneur et de sa dame ne leur demandent pas plus d'une matinge. Au moment du dines, nénéralement servi vers neuf heures du matin la plu part des aires quotidiennes sont conclues, leur lassant le reste de Ia journée pour s‘occuper leurs lists. Ils peuvent sadonner & de nombreux divertssements, comme les dames ou les échecs, ou dlautres activités plus physiques comme Veserime ou la chasse DIVERTISSEMENTS Les jeux d'intérieur sont trés appréciés quand le temps rend impossible toute activité en plein air et les lives sont trés rates. Le Backgammon est un je trés populaire, mais es jeux de des restent les préférés parmi les hommes, Souvent, fBxliseinterde uilisation de ds sous quelque forme que ce soit, car le jeu est un péril pour Mme, mais aussi parce que les blasphemes sans cesse proférés par les perdants de ces jeux servent 8 peupler 'Enfer ! En fot, la loi dans certaines régions frangaises dit: «Point de dés ne seront fabriqués dans ce domaine, et defiances. Bien si, de telles lois sont ts difficile & appli- quer, et généralement limitées au chétiment de ceux qui fabriquent des dés pipés. Les dés ont souvent ruiné des sux qui les utilsent seront considérés avec hommes, nobles comme villageois, mais les jeux nen conti ruent pas moins. Les sports d'extérieur sont tout aussi populaires, surtout ches les jeunes nobles, qui occupent les heures avec des jeux comme les quilles. Dans ce jeu, neuf quilles sont placées au sol, et les joueurs tentent 2 tour de rble de les renverser en. langant un biton. Les jeux de balles sont courants, et cer- tains seigneurs ou certaines dames peuvent passer plusieurs hheutes dans les champs, tirant a Uarbaléte sur les oiseaux. Mais aucun de ces passe-temps n’égale le spectacle et le plai sir de la chasse La fauconnerie est le véritable sport de la nobles. Porter un oiseau de proie au poignet est une manque de pres- tige et de statut. Hest courant que les nobles emportent leurs oiseaux méme pout de courts voyages, et certains assistent & la Communion avec leur oiseau sur Pépaule. Les faucons sont des objets de prix chez les nobles, et le vol d'un tel oiseau est le plus sir moyen de se retrouver 'échafaud Un baron préféerait pardonner qu’on lui vole son or plutot que son faucon ! Si un oiseau se perd, un paysun qui le retrouve peut obtenir une récompense considérable en le rendant & son maitre. Mais malheur au manant qui garde une si noble posession! S'il est pris il devra payer une amende probibie tive, ou permettre & Voiseau de dévorer deux cents grammes de sa chair, méme son sein La fauconnerie nest pas le seul type de chasse apprécié rar les nobles. Le cerf et le sanglier sont appréciés pour leur Viande, et pour le défi quiils représentent & la chasse Léquipement des chasseurs est simple : les articles les plus ccofiteux sont les cors de chasse, ces grands oliphants dont les notes portent a plusieurs kilometres. Ils sone fats divoire et incrustés dor, pendus au cou des chasseurs par des cordons de soie ou de cuir ouvragé. Les chaseurs utilisent Pare, une petite hache appelée shache danoise», une lance & pointe Tage pour les sangiers et un grand couteau en cas durgen ce, La chasse au sanglier est trés périlleuse, car ce sont des crfatresfroces er puissantes, doté d'une peau si dure qu’ pewent ignorer de nombreux coups ; Ia chasse peut sendke sur plusieurs kilométres, Si elle passe au travers des champs d'un fermier, peu importe. Tel est le privilege d seigncur, ct toute plainte serait considérée comme de la tra- ison Bien sir, un seigneur et ses fils consacrent beaucoup de temps 2 la pratique des arts de la guerre, en sus de ces acti- wité, Les talents et les réflexes doivent constamment &tre rerfectionnés. Plusieus fois par semaine, les nobles se bat- tent avec des épées émoussées et des houcliets rembourrés. Le jeu déchocs est également encourage pour apprendre les ‘ertusde la stratégie et de la patience. Quand un seigneur et son fis se rouvent ensemble, la conversation tournent sou- vent autour des sanglantes batailles et des raffinements de la congufte. Maisil est possible de pousserlentrainement top loin. Les humeurs vitals, échauffées par le choc des armes, mfme dans le jeu, céent une pression qui demande a étre libre. Trop de diffrends ruineux commencérent par des ‘scarmouches parce que les nobles ennuyaient trop et vour Iaient teste le fil de leur 6p. SOUPER A CINQ HEURES, COUCHER A NEUF Les ventes sont affamés et les espritsenjoutsapeds une aprés-midi passée 4 chasser ou 4 manier l’épée et le bouclier. A cing heures, les trompettesréonnent dans le donjon, et les occupants du chateau se rassemblent dans la grande salle pour le repas du soir La grande salle est garni de longues ct lourdes tables de chénes, dont la surface noitcie et grifée témoigne de longues années de réouissances, Les tables sont arrangées en fer A cheval, les habitants du chateau occupant les deux branches extérieues, randis que le seigneur et sa famille ainsi que les invités de marque, se trouvent au centre, & lex. émité de la salle. Le plan de table est trés important. Le statut dans la maisonnée détermine l'éloignement d'une per- Sonne par rapport au seigneur. Autant que faite e peu, une clame est ase & cOté de chaque homme, paticuligement ta table du seigneur A mesure que les occupants du chateau se présentent, ils font leurs ablutions dans une petite salle prés de entrée, ob des pichets et des bassins permettent a chacun de se nettoyer le visage t les mains. Penonne n'est dispense de cette tot- lette, et Vordre est étabhi par la pre membres du clergé en visite, puis les invieés nobles, puis la famille du seigneur, et enfin les gens du commun. Les longues tables sont recouvertes de nappes blanches, et & chaque place sont disposés une coupe, une cuilleret un cou- reau. $i le coureau est fat dacier, pour trancher de fagon satisfaisante, le reste de la vaisselle est d'or ou d'argent, et représente une grande partie de la richesse de la famille. Les coupes des nobles sont souvent faites la ressemblance de aquelque animal fabuleux = dragons, gifons, licornes ou grands loups. Les gens du commun se contentent générale- ment de coupes en bois ou de gobelets de cuir traité, ‘Apis la pte, une procession de srviteurs apport ls plats et les boissons dans la salle. De grandes miches de pains sont disposées & intervallesrégulen, faites de fine rine blanche pour les nobles et de blé noir pour le commun. Diautres miches suivront, que les hommes couperont en langes tranches et partageront avec Tes dames asses 8 eur été. Les plats de viande seront servis sur ces grands an- choirs, plutde que de les poser & méme la table Ces tranchoirs ne sont pas mangés ; ils sont ramassés aprés le repas, en méme temps que les restes, puis distribués aux mendiants'ali- _gnés depuis 'aube devant la barbacane. Les chiens du sei- gneur dévoreront tout ce gui seta laissé en dehors des panies. Les invités feront bien de lancer quelques morceaux de chotx aux chiens prférés du ‘Dans l'espace entre les tables, les petites mains de la cui- sine servent un flot ininterrompu de plats. La présentation du diner comme du souper est censée offrir un large choix, ct assuret que tout le monde mange &satité. Les viandes sont expertement coupées en cuisine par une personne dont est la unique tle, et présentées en premier 2 Ta table du seigneur, Celui-ci, puis sa famille, se réservent les morceaux de choix. Les écuyers servent pendant les repas, portant les ‘grands plateaux a leur maitre et veillant a ce que les coupes séance : tout d'abord, les de maison, CEUX QUI GUERROIENT. E MAL DANS NOS MURS Ledcuyer pnfiré du seiner dore comme un chien de gande devant la porte de son maitre, une ori afi des bruit ou des appels les plus téms, Dans ces premies semaines, je com- rms beaucoup de maladresses au service du baron, mais sans jamais hésiter me corigr, le Baron Robert ne me renvoya pas aux dortoirs de donjon. It me gardait a ma place de préfeé esque par defi, me semblatl, sans que je sache contre quoi Mais cet hormew ne me serut a vin quand Paul me crasait seul a seul dans un couloir ‘Tous les aspects du chateau avaient le higrarchie, Le sei- ever (aud répond lui-méme & wn suzerain) commandat les hawts servitewrs, qui commandaient a leur tour les bas serui- teurs, et ainsi de suite jusgu’aucx plus bas, es manmitons. Tt semblait que tout le monde avait quelgu'un & dominer. Cela deat tout aussi era pour les écuyers. Le Baron Robert wen axait pas moins de hut, en signe de sa ichesse et de sa puis- sance. Les plus anciens terrrisaient leurs inféricurs, fisant voir SUT eux coups et tches ingrates au quotidien. Ce était pas um secret pour le Baron, qui avait du souffiir de rméme a son époque. Je supportis les tourments de Paul et me sengeais en conservant la place d'honneur devant la ported Baron. Dans les années qui allaiene suis, les plus anciens par- trent, recevant leur adowhement, et malgré toutes les jro- amesses que je m'étais faites aprés que on mveut batu ou fit exdeuter certains travaux, je me vis tevoriser & mom tour les nowweaus venus. Tel était Ponire des choses ons auereséceers eons les plus proces combagnons dh baron, a ses cbtés chaque hevae du jour. En le serwant, nous cbserion sa fag de dvigr som domaine, et i discuta souvent des ffaires de Vat avec nous, nous amenant avec patience ila compréhension et & a maturté. Nows étions comme des fis pour ti, ce gui sgifie que ben souvent, quand nous nous écartions du droit chemin, Robert n’hésitait pas & nous corrgerdirement, purfoiscrulerent. Nous étons &duaués de cete fag, pa 1ésdimos ures responsabilts. Et nous avions de la chance que nate Seigneur brenne sa tiche si au sériwx, Dans certaines par- ses du ays, des seignevas plus evuelsusaient de leer position pour abuser de leurs prousgés de fagonhideuse Trois mois s'oudirent avant que je ne wie la baronne, Marguerite. Un soe vnc aw diner dans la grande salle, sans sefaire amnoncer; je me souwiens que tous les murmures sé riven dans a salle, comme des oiseaux dérangés parle bas d'un chaser Je niavais jamais 15 de personne au pore aussi royal. Elle it pande et pale comme Ualbdtre, avec le plus ple des roses sur les ures, Les chandelles vacant faiblement ser som pas sage Les chiens du baron baisven atte es'écamcdene de om chemin, Le seigneur se leva pour accueil son épouse. Elle resta devant la table du mate, et fit une profonde révérence. Tout le monde se rendait compte de la maguere quelle y meta, mais Robert ne fit pas un geste. La baron prt place aux cités de Rober, et leneement, presque avec hésitation, le souper repr. Je sets son regard pes sur moi tans que e vaguais& mes tices, et mes nerf sen ressenaient. Jamas le baron ne lu offet tne nanche de viande ou une goutte de in. Som ast restait tide lle vegardaic tout ce qui Pentounat, Quand le reas rit fn cee que les rouceres commencrent leurs histones, je me hitai de retowmer auc cuisines. Meme la, ma peau éit traversée de baofées de chaleur e de fro ‘Quand nous revinmes dans la salle avant que le signer sou- faite la borne nuit d tout le monde, la baronne attendait. Le Baron Robert me fit appeler. Sa voix était lasse, rendait un son cree lord de désespair — Améne ma ferme a ses appartements, mon gargon, fut tout ce qu'il me dit, mais Var de dete qui plamait sur ces mots me saga La nui ait sombre comme le eceur duu Diale Vextérieur du palais. Marguerite avangait sans peine dans le jardin, me aise sare wébucherdersgre elle. Elle eur un ie ler — Mom mari faime beaucoup, pour te fire dormir devant sa porte, Pourguci cela, Renauld ? —_Jenen sais enaiment ren, ma dame, fut ce que je rou aide mieux véponde. — Non ? Comme cest dommage ? Javais ere que ait parce que t Es special, ees prometent Les gardes&Ventrée du donjon penchénen a te avec rv rence sr som passage. Piqués par ses mots, je la suis a Uineé- — Mon pare était un grand chevalier, propose tans «que nous abortions le grand escalir. Ia sau lave du baron Clana — Quel dommage que le fs me puise égaler le pore. I pavait que les autres éeuyers te batent. Quils te tatent comme sn agneau. Elle se retour, et ss yeux prorerent briler comme eeu tum chat dla lumiare de la torch. — Je pense que mon mari te garde anes de lui ar i caine que cu ne survives fas une nut das le dort, et gu’ itis poe tun pre Les joues me brant comme des charbons. La honte et la colére me iene sercr les pings. J'oublii ma peur de la baron- ne en la stant dans sa chambre & demi él. = Jesuise fis de mon pare, Je ne le décevra pas, ni mon seigncur, le baron. Et jour, Paul nosera plus lever la matin sur — Oh! Quells paroles audacieuses, rit Marguerite ‘Quelles paroles audaceuses et vides. Je rélisa en sursawan que je me trowois dans la chambre a coucher dela horonne. I ne brie que quelques bougies dans la pigce, leur lamume dansant dans ls couramts dai et projetant de grandes ombres savages sur les mur. Cete bende ne done nait qu'une vague idee de a pide, des contours du fait de bois sombre. Des tpisseries comes, des tables couveres de pots con de views lives fereés. La haronne se dgea vers une de ces tables — I faut du courage pour dre fort, Renauld. Le courage defi ce qu faut. Jecrans que tu wen aies as le cre Ele pri ur clice et se rencma vers moi, le visage souriant Tu ferais miu de retowrner a tour Vista ie dere des 1murs de pierre. Ton pere est mort et ne le sara jamas Ses yeux brilaientd'amusement, ot ma rage m’éhapa. Je vais wus monterce quest le courage. Nommer ine che, ma deme. Nimport laquelle! La Baronne Marguerite sour. Elle jouait avec moi comme un enfant avec un nowsel animal de compagnie, et je désnas tot prix bi pronaer son era, CEUX QUI GUERROIENT Eile leva le calice vers moi — Alors bos, delle La coupe état remple d'un vin sombre. = Auwas-t le courage dale usu’ la ie? Je pris ecalice sans hésier et le porai a mes lures. Ma bouche se remplit de sang. Chaud, amer, frais tir de la seine, Mon esprit se révulsa. Mais ses yeux, plantés dans les rmiens, étaient assurés de ma fabless Je pensai Paul, aux coups, et aux valerie dela baronne Teavala. Encore et encore, avant ignobleboison. Le sang me cout sur le menton, tempat mon bial. Ex je concn de bore. Que Dieu prenme mam dre en pti APPRENTIS CHEVALIERS En plas de servirde domestique et de confident au baron, un écuyer passe une partie de chaque journée & sentranes & la principale riche du chevalier: le combat. Un fils noble tient sa premitre épée age de sept ans, se familiarise avec son poids et la douleur des coups portés contre des cibles en bois ou d'autres épées émoussées. I apprend frapper& che val comme & pied, puis a prendre en main le bouclier ovale des chevaliers. A guinze ans, un futur €cuyer posse assez de fore et dlexpérience pour commencer & affine son art aupeés du mattre darmes du chen ‘Au cours des aprés-mid, pendant que le seigneur et la dame du chateau se divertisent, les écuyers sont envoyés dans la cour intérieure pour y pratiquer le maniement de epee. Ils safrontent en armure complete : haubert de maille et jambiéres, le tout couvrant le tors; les bas et les jambes, plus des «mitaines» de maille qui protégent les mains, et une coffe qui protége la téte. Par dessus cette coif- fese porte un lourd casque d'acier, appelé grand heaume, qui offre une excellente protection, au détriment de la visibilité cet de Faération. Les écuyers et les chevaliers portent un fort rembourrage sous leur armure pour obtenit un certain confort et une protection supplémentaire contre les coups. Grice a toute cette protection, il est rare qu’un chevalier meure au combat. Les res de la chevalerie exigent qu'un chevalier accepte une reddition honorable de la part d'un autre chevalies, en échange du paiement d'une rangon dor ‘ou de terres, IVest done trés tentant de vainere un ennemi et daccepter sa redlition En plus de ces heures de pratique, les écuyers doivent sentrainer A combattre 2 cheval. Crest le cheval et la puis- sance de la charge qui font du chevalier en armure le maitre du champ de batalle. Er cest ce qui forme la base de Vauto- rité de la classe noble. Les enfants nobles, fils et filles sans distinction, apprennent & monter dis gulls sont assez viewx pour tenir en selle. Au cours de leur nouttce, les écuyers sthabiruent a frapper des cibles & cheval, avec la lance ou Vépée. Les écuyers s‘entrainent tout dabord contre des cibles en paille représentant des fantassins, puis Yattaquent Ala quintaine, un mannequin de paille et de bois véeu d'une armure et représentant un chevalier sur sa monture. Les écuyers doivent controler leur cheval, tenir leur lance selon le bon angle, et bien réagir au choc de impact de la lance contre sa cible.. ce qui représente au final un exploit de coordination. ‘TROIS PILIERS Au moment de l'adoubement d'un éeuyer, il accomplit deux tours pour montrer qu'il maftrse les talents nécessires a lachevalerie. Tout d'abord, un tour de force: 'écuyer, avec toute son armute, doit courir et sauter en selle, sans sider «du pommeau ou des ériers. Une fois en selle, le chevalier doit entrer en lice, ot Fattend la quintaine. Le deuxiéme tour consiste & prendre une lance et & mener une charge contre la quintaine, la frappant asse: fort pour que la Lance traverse le bouclier et la protection de mailles du manne- aqui. Un écuyer peut échouer & un de ces deux tours, voire aux deux, et recevoir tout de méme son adtoubement, mais sa réputation martiale en sera séverement entachée. Apprendre a se battre ne représente qu'une partie de la formation d'un chevalier. On attend ceux quils soient des parangons de vertu et de courtoisi Pour cela, les écuyers ont la lourde tiche d'escorter la dame et se filles quand cellescisortent du chateau, et de distrair les nobles dames en visite par leurs histoires, leurs chants et leurs jeux. Les dames du chateau prennent ees éeuyers en main et les ident & devenir charmants et éuqués, lssant leurs mauvaises manidees et leur faisant comprendre le sexe faible. Si un éeuyer a beaucoup de chance, la maftrese du chateau insis: tera pour apprendre aux jeunes hommes leurs lettres, ce qui leur permettra d'accroitre leur éducation et de mieux géter leur domaine dans les années qui suivront MALEDICTION DU SANG T'avais bu wn plein calice de sang devant la Baronne d'Hautmont, m'abandonnant a la damnation sous son regard souriant arenas wn pe trp tard que cet ol ait pas si folle, et que les ténébres vivaient bien dans le chéteau de mon ‘maftre. La Baronne n’ était pas du tout cloitrée. C'était wn vam- ire, redoutant la lumidre du jour. Elle hantait les profondevers du cdonjon, entounée de murs et de gens d'armes pour protéger son sommeil diume. Et les habitants du chateau la servaient, qu'il le sachent ou non. Je compris soudain les ars hautins de certains des sents, et la discon lasse du Baron. Cena pas Rober ui régai sur Hautmont, aut jaa fa. Son sang aot rendu plus fret plus rapid que jamais. Je ne reseniais ance fatigue, wana has besoin de don, et ames sens étaient devenus plus agus. Aven éeuyer ne pouvat me vaincre & l'épée ow a la lance, mais chevaux et chiens se ef de moi, come ils one sen ase cone nature qui habits mon sang. Mais au bout d'un mois, je sentis le few de mon sang s'éeindre, et ma force décrut avec lui, Les autres écuyers le remangéren, et rivet leur evanche sr ete dente ‘ment. Mon arrogance céda la place au désesporr. Comme toutes es mauvaises choses, le don de la Baronne ne pouvait étre éter- nel. Sije soul conseroer ma sillace, e devi evenir vers lle, tout au long de ma vie. Je résistai aussi longtemps que je le pus. La chételaine m'ac- cueillit comme un fils perdu, et me donna som sang, avec un sou- rire moqueur et sans chaleur, Elle savait que j'étais pris aw piege. Je bus, retrouvant ma force, et ma tristesse était sans limite. Apres cela, le seules heures agréables de ma novice furent cells que je pss dans ls jerdins, axes de lable Blane, lisane de la poésie ow la distrayant de mes chansons. A mesure cuté aprés un proves expéditif et arbitraie, Un prétre peut déclarer que son sain office le place au-dessus des jugements terrestres, et demander que son cas soit transmis A glse, qui tanchera généralement pour Pacquittement ou une peine légére). Dans le cas dela noblesse la loi devient enco- re moins importante. Pour commencer, un noble ne peut juger que les seigneurs qui li doivent fidelité. Les raisons en sont ausstpratiques que politiques. Punic le vassal d'un autre baron peut étre pris pour un acte de guerre, menant & de saves repercussions. A moins de tuer immédiatement un noble, les seuls autres chatiments sont des amendes ou des . Les mains du crimminel sont attachées derriére son dos, pais un anneau de fer oii fom passe une chaine. Si le crime appelle un chiti- ment exemplaie, des poids peuvent étre attachés aux pieds de Vaccusé, jusqu’a une centaine de kilos. La vietime est ensuite hissée jusqutau plafond, puis on la lise tomber en la retenant avant impact, disloguant ses membres dans le rméme temrs. Un bourreau dispose de méthodes bien plus simples s'il le soubaite + injection d'eau, dhuile ou de vinaigee bouillants dans Paccusé ; application de poix brélante, ov apposition d'eufs chauds sous les aiselles, Des bougies alu anges sont parfois attaches aux mains, pour que celles-i soient consumées en méme temps que la cire. A moins que Ton ne laise goutter de l'eau sur Vestomac de la vietime depuis une Curieusement, cette méthode brisait parat-i es criminels les plus entétés. On obtenai le ‘meme effet en enduisant la plante de leurs pieds d'eau salée ten laissant un houc les lécher. Bien st, la méthode la plus coutante reste le chevalet: La victime est allongée sur de grands trteaux de bos, et leurs bras et jambes sont atachés de grandes roues de hois, qui sont peogressivement tour- rnées pour allonger le comps et lentement disloquer les membres Lexécution d'un eriminel condamné est menée rapile- ment et efficacement. Un paysan condamné &éire pend est placé dans un chariot puis mené hors du chateau jusqu’au village le plus proche. Le chariot arréte & Uéglie loale, le condamné est aurorisé & prier pour son pardon. Labbe donne Vexcxéme onction, puis on méne le condamne jusqu’a Ia potence. Sa seule chance de salut, plut6t maige, serait ve la conde du bourteau se rompe. Dans ce eas, Pincident est interprété comme un acte de Diew prouvant innocence du condarané, qui est reliché. La seule cause d'exécution d'un noble serait le crime de hhaute eahison envers le royaume. Un noble condamné a droit & un dernier repas le matin de Vexécution, puis il est mené & la chapelle du chateau pour confesser ses péchés et recevoir les demiers acrements. A la différence d'un pay- nde haureu san, Texécution a généralement lieu en privé. Mais il n'y a aucune chance de répir ~ la hache d'un hourreau ne casse jamais SOMBRES DESSEINS tas prisonnier ae sevice des Damnés, abendonmant mon ime pour une infe communion de sang dérobé. La baronne avai ne force icnyable et ume ruse ancestrale, Ell me mani- pulait 2 volonté. Ee pie encore, la loi de ces teres était de son coe La dewxitme fois que jai bu de son sang, une force et une tiguewr encore pls grandes me prirent. En échange, je sea le baron le jour, et la Baronne la nuit. Au début, je ne voyais en la Baronne Marguerite qu'un monste infernal hantant le enéfonds dm aénérable chiteau. A mesure que le wemps passit, et que i apprenais les facons des vampires, je me rendis compte avec homeur quelle sincéresait de pres a la gestion du domaine, appliquait la loi et suivait le cours de la pottique. Le Baron Robert n'éait qu'un messager ui eransmettat ses ores. Pendane quelque temps, cela me trowbla. Pourquoi ume créa ture immortele, d'une intelligence sans geet la vitalité sama tupellesintéresserait-lle ala li humaine ? Ps, quand les troubles commencérent avec now voisin Hasson, cus ma réponse, Les expéditions commencerent a la fin de U&té. Des hummes de Hlascoure raversaien la fromtiee poner actaguer des fermes isolées, passant des famille par Veet mettant le few aux rcotes puis se retiraient su eurs terres auant que ls sodats Warivent Laberonne emragea a cette nouvelle. Ces expéditons, si elles se poursuivaient, metiaient & mal le resources de la baronnie, limitane ses capaciéschns presque tous les domaines. ‘Crest Gury de Monepassant ! déclara Marguerite. Ik est ening comme un rat entre les murs de Hesscourt, ei esa mon uésconeve moi. Rin d’autre ne saurat expiquer une ssoudaine beligérance Crest alors que je compris que la baromne régnait sur Hawemoné comme nimporte qual noble mortl le ferit. Meme las grands pours den eampite ne pouwaiont excéder la oreo de son bras ou de sa voix. Il ne pout affecter que ce qui se srouwait 2 ses ets, comme n'importe quel homme. Mais une came ofrit au vampire une influence sur plusieurs kilometres, ccd coffes d'or poreraient conuinere route la Chrétien. Les resources d'un fief donnaient a un vampire wne plus grande influrnce. De plus, en frenant le contre d'un grand fef comme Heuomone, sn umpire gagnait les ressources dune famille noble, mais aussi Ullégeance ds seigneurs qui ui devaientfidé- lie La baronne contdlait Hautmont comme si elle Pavait cou jes poss, Lato et les terres que mom prem’ avait lguses i apprtenaint également. Telle it la base de ma fide Mame si javis la force de résster ses tentatons, méme sje ‘wavais pas aimé Elaine plus que la vie elle-mame, cette maudite cvdaure aurait pu me menacer de me prendre mes teres si je owas pas ob ses ondres. Beaucoup de bins tsaien la ais- se qui me ii la Boronne Marguerite. Bien sir, tous les vampires ne désivient as les fastes de la roblese. En fait, falas apprendre que beaucoup de Damnés tien des exdanres soliaines, peu désireuses de fréquenter les autres vampires, et tourmentées par leurs propres démons int rieurs. Un aampire qui hantait la vie nocturne des lasses nobles le fist parce que la sf de pouvoir bila en som crt a plu pare du temps, ces créacures avait elles-mémes été nobles, et

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