Laffay.
us et Barbara
© Magazine D
22 SANTÉ
CONSEILS NATURO
LES HUILES ESSENTIELLES
AU QUOTIDIEN 1 partie ere
O
n les trouve en pharmacie, dans
les magasins biologiques mais
également chez Nature et Décou-
verte ou dans toutes sortes de magasins
improbables. On les utilise pour dés-
odoriser, parfumer et créer une am-
biance mais également pour se soigner.
On les respire, on les diffuse, on se fait
masser avec, on les met dans son bain
ou on les avale. Elles nous semblent si
familières qu’on en mettrait partout, ou
presque ! Mais, qu’en est-il vraiment de
leurs propriétés, de leurs dangers et des
précautions à prendre avec elles ?
En un mot, comment utiliser au mieux
les Huiles Essentielles ?
Depuis des siècles et des siècles…
L’utilisation des huiles essentielles re-
monte bien avant Jésus-Christ, les
Égyptiens s’en servaient déjà pour l’em-
baumement des morts et un alambic,
datant de 5 000 ans avant notre ère, a
été retrouvé en Asie. La 1re distillation
d’une huile essentielle pure, est attribuée
à Avicenne¹ autour de l’an 1 000 après
J.-C. Il s’agit de l’huile essentielle de
rose (Rosa damascena) qui reste à
l’heure actuelle, la quintessence des
huiles essentielles et également une des
plus chères.
Au XVIIe siècle, plus d’une centaine
d’huiles essentielles est utilisée commu-
nément, principalement pour leur par-
fum. C’est l’aire des maîtres gantiers
parfumeurs, qui parfument les gants
pour masquer l’odeur des peaux tan-
nées, ainsi que les odeurs indésirables
que leurs contemporains croisent sur la
route. Les huiles essentielles continuent
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leur épopée et sont de plus en plus uti-
lisées pour le soin. En 1928, René-
Maurice Gattefossé, pharmacien
français, crée le terme “aromathérapie” :
l’art de soigner par les huiles essen-
tielles.
L’avènement de la pénicilline et des mé-
dicaments de synthèse, ainsi que le dé-
veloppement exponentiel des parfums
chimiques, mettent les huiles essen-
tielles de côté pour un certain temps.
Mais les huiles essentielles semblent re-
prendre, petit à petit, leur place, sur le
devant de la scène et c’est tant mieux.
Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?
Une huile essentielle était, selon les al-
chimistes, la quintessence du végétal,
c’est-à-dire la cinquième essence ou le
cinquième élément. C’est l’essence
même de la plante, sa force vitale. Plus
prosaïquement, une huile essentielle
plante est la sécrétion naturelle de la
plante. C’est un produit huileux volatil
aromatique, qui concentre les parfums
de la plante, afin d’attirer ou de repous-
ser les insectes.
On obtient ces huiles essentielles prin-
cipalement par distillation mais égale-
ment par extraction à froid (ou
expression), pour les agrumes, dont on
presse alors le zeste. D’autres procédés
à l’aide de solvants ou de produits gras
(l’enfleurage²) peuvent être également
utilisés pour certaines plantes.
Provenant de la fleur, de la feuille, du
fruit, de l’écorce, de la racine ou d’une
résine, les huiles essentielles sont riches
en odeur mais sont très loin de se can-
tonner à cette seule qualité olfactive.
Elles sont toutes extrêmement puis-
santes, tant sur le plan physique que
d’un point de vue psychique et énergé-
tique. Bien utilisées, elles sont d’un
grand secours pour de nombreux maux,
mais attention de veiller à les employer
à bon escient. Une huile essentielle est
un produit actif majeur, pure et naturelle,
elle n’a rien à voir avec un produit dés-
Devant chez Vous n° 95 • Décembre 2013
■ Par Barbara Laffay
Praticienne de santé naturopathe
Affiliée à l’OMNES
www.naturopathie-formation.fr
odorisant quelconque. Elle mérite bien
mieux que cela !
1 Avicenne : le “prince des savants”,
médecin, écrivain, scientifique et
philosophe persan.
2 Enfleurage : procédé d’extraction des
huiles essentielles par absorption par
un corps gras du parfum, utilisé pour
certaines fleurs fragiles comme la rose
ou le jasmin : il donne l’absolu. À
l’heure actuelle, il est remplacé par des
extractions par solvants, moins
coûteuses mais moins naturelles…
• Les agrumes : riches en essences
Les agrumes (famille des ruta-
cées), nous donnent des huiles
essentielles majeures, très effi-
caces. Ayant chacune leurs spé-
cificités en fonction de la partie de
la plante utilisée. Prenons comme
exemple l’orange douce et
l’orange amère (ou bigarade)
• Les fruits, par expression du
zeste, donnent l’Huile Essentielle
d’orange douce (citrus sinen-
sis) : enveloppante, ronde et su-
crée, elle est extrêmement efficace
pour calmer et favoriser l’endor-
missement des adultes comme
des enfants. C’est également un
bon antiseptique aérien.
• Les feuilles donnent les Huiles
Essentielles de petit grain. Pour
l’orange amère : l’Huile Essen-
tielle de petit grain bigarade (ci-
trus aurantium) : très
décontractant et anti-stress ma-
jeur.
• Les fleurs, quant à elles, donnent
l’Huile Essentielle de Néroli (citrus
ssp aurantium) : euphorisante,
très calmante et antispasmodique
en particulier digestif.
Retrouvez la 2e partie dans notre prochain
numéro : utilisation des Huiles Essentielles