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Nouvelles Psychothérapies: Claude Berghmans Cyril Tarquinio
Nouvelles Psychothérapies: Claude Berghmans Cyril Tarquinio
Cyril Tarquinio
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Comprendre et pratiquer
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Le pictogramme qui figure ci-contre d'enseignement supérieur, provoquant une
mérite une explication. Son objet est baisse brutale des achats de livres et de
d'alerter le lecteur sur la menace que revues, au point que la possibilité même pour
représente pour l'avenir de l'écrit, ____ ____ les auteurs de créer des oeuvres
particulièrement dans le domaine DANGER nouvelles et de les faire éditer cor
de l'édition technique et universi rectement est aujourd'hui menacée.
taire, le développement massif du Nous rappelons donc que toute
photocopillage. reproduction, partielle ou totale,
Le Code de la propriété intellec de la présente publication est
tuelle du 1er juillet 1992 interdit L£ PHOTOCOPILLAGE interdite sans autorisation de
en effet expressément la photoco TUE LE LIVREJ l'auteur, de son éditeur ou du
pie à usage collectif sans autori Centre français d'exploitation du
sation des ayants droit. O r, cette pratique droit de copie (CFC, 20, rue des
s'est généralisée dans les établissements Grands-Augustins, 75006 Paris).
Introduction 1
2. La cohérence cardiaque 37
Quelques rappels sur la physiologie du rythme cardiaque 39
Deux systèmes nerveux, 39
Les méthodes d’analyse de la variabilité sinusale 45
Analyse temporelle de la variabilité sinusale, 47 • Analyse
spectrale de la variabilité sinusale, 51
Variabilité sinusale, santé et maladie 57
Des moyens pour agir sur la variabilité sinusale 61
Conclusion 72
Ouvrages clés 75
3. La relaxation 77
Définitions et cadrage théorique 78
La relaxation : définition générale, 78 • Le training
autogène de Schultz, 81 • La relaxation progressive
d’EdmundJacobson, 86
Perspectives cliniques et thérapeutiques 93
Conclusion 98
Ouvrages clés 100
4. La méditation 101
Éclairage conceptuel et mécanismes d’action 102
Définition de la méditation, 102 • La méditation de
concentration, 108 • La méditation de pleine conscience, 110
Méditation et psychothérapie 116
MBSR, 117 • MBCT, 118 • DBT, 121 • ,4CT, 122
Perspectives cliniques, limites et étude de cas 123
Troubles affectifs et anxiété, 125 • Immunité et
santé, 126 • Troubles dermatologiques, 128 • Gestion de la
douleur, 129 • Gestion du stress et qualité de vie, 129 •
Dépression, 132
Applications pratiques et exercices : la thérapie MBSR 137
Conclusion 148
Ouvrages clés 152
5. L’hypnose 153
Mécanismes et processus de l’hypnose 157
Les techniques hypnotiques 159
L ’induction hypnotique, 160 • La suggestion
hypnotique, 166
Indications et application de l’hypnose en psychologie de
la santé 168
Hypnose et prise en charge de la douleur, 17 i * Hypnose et
pédiatrie, 175 • Hypnose et cancérologie, 178 • Hypnose et
problèmes de santé divers, 178
Conclusion 181
Ouvrages clés 183
6. L’EMDR 185
Fondements théoriques delathérapie EMDR 187
EMDR, cognition et adaptation, 187 • Mouvements
oculaires, double stimulations etfonctionnement
cérébral, 189 • EMDR, mouvement oculaire et activité
physiologique, 195
Le protocole de base de lathérapie EMDR 199
Une étape importante : l’installation du lieu sûr, 201 • La
mise en œuvre du protocole de base, 203
Indication et application de la thérapie EMDR dans le
domaine de la santé 210
EMDR et cancer, 211 • EMDR et prise en charge de la
douleur, 218 • EMDR et deuil, 223
Conclusion 226
Ouvrages clés 228
InterEditions-D unod —La photocopie non autorisée est un délit
©
Ouvrages clés 265
Conclusion 267
Remerciements 273
Bibliographie 275
INTRODUCTION
Le naturel
Le traditionnel
L’aspect holistique
L’aspect énergétique
1. http://www.naam.nih.gov
© 2. http://wivw.ph.c0chrane.org/fr/collaboration.htnil
Enfin, précisions que le terme de « médecine traditionnelle » est
aussi utilisé pour décrire les pratiques de soins indigènes externes à la
médecine occidentale, incluant la médecine chinoise traditionnelle,
la médecine indienne ayurvédique, la médecine arabe et les soins
traditionnels hawaïens. Comme le constate l’OMS, si dans un pays
le système de soin dominant est basé sur la médecine allopathique, la
médecine traditionnelle est souvent qualifiée de « complémentaire »
ou d’« alternative ». Il est important de se rappeler que dans de
nombreux pays, la médecine traditionnelle est l’unique option
de soin et on ne peut alors, la considérer comme alternative ou
complémentaire. Ainsi, une médecine ouverte, réellement inscrite
dans une posture scientifique se doit de prendre en considération les
études et les travaux sérieux qui respectent les canons de la science et
qui très souvent mettent en évidence une efficacité de ces approches
que l’on ne peut plus aujourd’hui considérer avec dédain, mépris
ou indifférence.
1. http://www.bma.orn.uk/
thérapies puissantes incluant la phytothérapie, laquelle est souvent
prescrite à la place d’un traitement conventionnel, comme les
médicaments allopathiques alternatifs ».
Aux États-Unis, le National Center for Complementary and
Alternative Medicine effectue une distinction similaire entre « com
plémentaire » et « alternative » :
• la médecine complémentaire est toujours utilisée avec la médecine
conventionnelle ;
• la médecine alternative est utilisée en remplacement de la méde
cine conventionnelle.
De la même manière que le terme médecine « complémentaire »
et « alternative » était couramment employé dans les années 1990,
le terme de médecine ou de soins de santé « intégrés » est de plus
en plus utilisé pour insister sur l’incorporation et l’articulation des
CAM avec la médecine conventionnelle.
Stone (2000) montre que la plupart des praticiens des CAM
établissent des diagnostics à partir de leurs propres sphères de
pratiques et de connaissances afin de déterminer quel traitement
il convient de proposer aux patients qui les consultent. Ceci n’est
pas sans créer de malaise, dès lors que la question de l’intégration
est proposée. D ’autant que toutes les tentatives de démonstration
scientifique de la réalité des bases fondamentales de l’homéopathie
(démonstration de la mémoire de l’eau, qui aurait pu conforter
l’efficacité des hautes dilutions homéopathiques), comme de l’acu
puncture traditionnelle (réalité histologique du point d’acupuncture
ou la réalité radio-isotopique des méridiens chinois) n’ont pas abouti.
Ces vaines tentatives témoignent de la « cassure épistémologique »
apparemment irréductible, entre des méthodes qui obéissent à une
logique propre et originale, totalement indépendante de la logique
bio-médicale de nos sociétés occidentales. Faut-il s’en étonner ? Il
faut au contraire peut-être se féliciter de l’existence de ces autres
apports thérapeutiques. Ce qui compte c’est l’enrichissement de
notre savoir thérapeutique et la tolérance, dont il faut faire preuve
vis-à-vis de ces cultures du soin parfois très éloignées des nôtres.
A cet égard, Rees et Weil (2001) décrivent la médecine intégrée
comme « la réalisation de la médecine dans une voie qui incorpore
sélectivement les éléments de la médecine complémentaire et alter
native au sein de vastes traitements élaborés aux côtés de méthodes
conventionnelles solides de diagnostics et de traitement ». En fait,
l’orientation intégrative amène à sortir de la « pensée unique ». Elle
s’inscrit dans une épistémologie de la « multiréférentialité » et de la
complexité, qu’Edgar Morin a contribué à élaborer en France et qui
a été développée dans le champ de la psychothérapie notamment
par Max Pagès (1993). Ce dernier en exprime bien l’orientation
lorsqu’il précise :
« Plutôt que l’unification théorique, j ’ai cherché les voies d’une articulation
entre des perspectives conservant une identité forte, opposées mais non
contradictoires entre elles, qui offrent des vues et des prises sur la réalité
psychosociale différentes et complémentaires. »
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Tableau 1.1.
LES APPROCHES PSYCHOTHÉRAPEUTIQUES
COMPLÉMENTAIRES
CONCLUSION
1. Si certains passages restent parfois d’un abord difficile, ils restent néanmoins
accessoires pour le lecteur qui souhaite uniquement se consacrer aux aspects pratiques
© de ce chapitre.
être des déclencheurs majeurs de troubles du rythme (le mécanisme
sous-jacent pouvant être une libération accrue de catécholamines
notamment adrénaline et noradrénaline). Plus le système nerveux
autonome (ou système nerveux neuro-végétatif qui est la partie du
système nerveux responsable des fonctions automatiques telle que
la digestion, la sudation ou le rythme cardiaque) s’avère souple et
flexible, plus un individu sera capable de répondre rapidement aux
changements émotionnels qui sont les siens, plus il sera en mesure
d’ajuster sa réponse et donc de faire face aux situations de façon
pertinente. La variabilité sinusale est un aspect de ce mécanisme de
contrôle et sa mesure est une méthode d’évaluation du contrôle qu’a
le système nerveux autonome sur la fréquence cardiaque (Freeman
et al., 2006). On peut à cet égard considérer la fréquence cardiaque
comme un indicateur global de l’équilibre entre le tissu nodal,
le système nerveux autonome (système nerveux sympathique et
parasympathique), ainsi que le baroréflexe et le rythme respiratoire
tous impliqués dans la détermination de la variabilité sinusale.
L’un des premiers éléments à prendre en compte afin d’expliquer
le mécanisme de la fréquence cardiaque est le tissu nodal. Il s’agit
d’une partie spécialisée du muscle cardiaque, constitué essentielle
ment du nœud sinusal et du nœud auriculo-ventriculaire, et qui
sont doués d’un automatisme intrinsèque (figure 2.1). Le nœud
sinusal est un élément important pour comprendre les processus
nécessaires à l’émergence du rythme cardiaque. C ’est à Keith et
Flack (1907) que l’on doit sa découverte. Il s’agit d’une formation
cellulaire particulière située sous l’épicarde, à la jonction de la
veine cave supérieure et de l’auricule droite. Sa fonction est de
générer un rythme cardiaque s’adaptant en permanence aux besoins
métaboliques de l’organisme. En dehors de toute influence du
système nerveux autonome, le cœur possède un rythme régulier
imposé par ce pacemaker naturel qu’est le nœud sinusal.
Cette région minuscule commande tout le mécanisme de régu
lation des battements cardiaques. Les impulsions démarrent norma
lement dans le nœud sinusal. Celui-ci génère une brève impulsion
électrique de faible intensité, entre soixante et soixante-dix fois
par minute chez un adulte au repos. A partir de là, l’impulsion se
propage le long des couches de tissu qui forment les deux oreillettes,
excitant les fibres musculaires sur son passage, ce qui provoque la
Figure 2.1. Localisation des nœuds sinusal et auriculo-ventriculaire
Figure 2.3. Les differentes ondes présentes entre deux battements cardiaques
=9
■1g1 1. L’enregistrement Holter (électrocardiogramme continu) permet d’enregistrer le
rythme cardiaque en dehors du cabinet médical. Il est réalisé au moyen d’un petit
© électrocardiographe que le patient porte sur lui comme un baladeur.
R R R R
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RR moyen = 801 ms
SD = 139.71 ms la nuit
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1000 1500 ms I RR moyen = 934 ms
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Figure 2.5. Enregistrement holter d’un patient durant une période de 24 heures : analyse
incerca m o ns-uu noa —u pnotocopie non autorisée est un délit
Tableau 2.1. - Valeur moyenne des paramètres de la variabilité sinusale chez les
hémodialysés chroniques versus sujets témoins.
Malades Témoins
SDNN (ms) 83.9 102.4
SDANN (ms) 67.5 79.6
SDNNidx (ms) 42.6 58.4
rMSSD (ms) 27.1 40.6
pNN50 (%) 4.9 11.4
Tableau 2.2. - Valeur moyenne des paramètres de la variabilité sinusale chez les
hémodialysés chroniques survivants versus décédés (p <. 001)
O n observe ici encore que tous les param ètres de la variabilité sinusale,
so n t plus bas chez les patients décédés par rap p o rt aux survivants.
D ans cette étu d e, il apparaît q u e le S D N N est fo rte m e n t associé aux
causes de décès des patients q u ’elles soient cardiovasculaires ou non. Il
apparaît en outre q u ’un faible taux de S D N N (< 75 ms) est un facteur
de risque de m ortalité très im portant.
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Analyse spectrale de la variabilité sinusale
vvwv mrnmm
SNP + SNS
SNP, système nerveux parasympathique. SNS, système nerveux sympatique.
ItL
P (ms2)
T 5222 T : 0,0 0 0 -2 ,0 0 0 Hz
TBF 2581 TBF : 0 ,0 0 0 -0 ,0 4 0 Hz
BF 1706 BF : 0 ,0 4 0 -0 ,1 5 0 Hz
HF 780 HF : 0 ,1 5 0 -0 ,4 0 0 Hz
La quantité
de HF le jour
est moindre 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 Hz
ms/Hz FFT de 08
08:00:00 à 21:00:00 FFT de 23:00:00 à 06:00:00 Domination des
HF et donc du
P (ms2) P (ms2)
parasympathique
L
T 3484 T 6938
la nuit
TBF 1545 TBF 3504
BF 1200 BF 2339
HF 534 HF 922
P u issa n c e
TB F BF HF BF/HF
Totale
m s2 Ln(P) m s2 Ln(P) m s 2 Ln(P ) % % (u.n.) m s2 Ln(P) % % (u.n.)
24 H 5222 8,6 2581 7,9 1706 7,4 32,67 64,59 780 6,7 14,94 29,5 2,19
JOUR 3484 8,2 1545 7,3 1280 7,2 36,74 66,04 534 6,3 15,33 27,5 2,40
NUIT 6938 8,8 3504 8,2 2339 7,8 33,71 68,10 922 6,6 13,28 26,8 2,54
Figure 2 .7. Enregistrement holter d’un patient durant une période de 24 heures : analyse
spectrale de la variabilité sinusale. La variabilité temporelle du rythme sinusal a été
évaluée avec un logiciel E L A -M E D IC A L S Y N E S C O P E Multichannel-Multiday
3 A 0 (données du Dr J.-P. Houppe cardiologue à Thionville, 57).
intcrL aiaon s-u uno û —La photocopie non autorisée est un délit
Étude de cas
C onsidérons les données suivantes o b tenues par u n patient M .C . :
• fréq u en ce m o y e n n e : 86.5 (bpm ) ce n o m b re co rresp o n d au n o m b re
m o y en de b attem ents cardiaques ;
• m o y e n n e R R : 660 ms (m o y en n e en m illisecondes des intervalles de
tem ps en tre d eu x battem ents) ;
• S D N N : ± 2 2 ,4 ms (standard déviation from normal to normal ou écart type
entre d eux battem ents) ;
• puissance totale (Total Power) : 163.6 m s2/H z (elle est le reflet de
l’activité, du systèm e n e rv e u x a u to n o m e do n c du sym pathique et du
parasym pathique et se calcule en m s2. C h e z le sujet en b o n n e santé
elle est u n in d icateu r de ch o ix p o u r l’appréciation de l’état général, un
chiffre élevé reflétant le b o n fo n c tio n n e m en t du corps-esprit) ;
• B F /H F : 1.9 (les basses fréquences en unités norm alisées sont générale
m e n t acceptées c o m m e étan t le reflet de l’activité sym pathique tandis
que les H autes F réquences rep résen ten t l’activité parasym pathique).
Échantillons
Étude Méthode Résultats principaux
et conditions
581 hommes en bonne Un niveau d'anxiété important
VS par
Kawachi et santé chez qui on a est associé à domination du
analyse
al. (1995) évalué les troubles système nerveux
spectrale
anxieux sympathique.
117 patients répartis en Les sujets du troisième
trois groupes selon que groupe présentent les valeurs
VS par
Piccirillo et les sujets manifestaient, spectrales les plus faibles au
analyse
al. (1997) un, deux (ou plusieurs) repos. Le ratio BF/HF est
spectrale
symptômes anxieux ou d'autant plus faible que le
aucun. niveau d’anxiété est élevé.
Taux de BF significativement
plus important chez les
patients TP par opposition
29 patients souffrants
aux patients témoins. Cette
de troubles paniques
VS par différence est encore plus
Yeragani et (TP) versus 21 sujets
analyse marquée durant les phases
al. (1998) témoins, tous évalués
spectrale de sommeil. C’est l’action du
durant des phases de
système nerveux
sommeil et de réveil.
sympathique qui est
prédominant chez les patients
TP notamment la nuit.
Le rapport BF/HF est plus
important chez les sujets qui
ont une attitude positive
VS par 19 sujets souffrant
Mellman et vis-à-vis de ce qui leur est
analyse d’état de stress
al. (2004) arrivé par opposition à ceux
spectrale post-traumatique
plutôt pessimiste ou
ressentant un sentiment
d’impuissance.
Tableau 2.6. - Valeur moyenne des paramètres de la variabilité sinusale chez les
patients V IH versus témoins (les différences sont significatives au moins au seuil
(p < . 02)).
Phase de Repos 1
Phase de Rappel
Phase de Repos 2
Phase initiale
â îtiô D S - D u n o d
Le cap teu r u n e fois posé, nous avons enregistré les données du ran t
en v iro n 4 m inutes p e n d a n t lesquelles nous expliquions au p atient le
principe de la m esure, sans lui d o n n er de consignes particulières quant
à sa respiration (nous avons m esuré la fréquence respiratoire qui était
enviro n de 10 à 14 cycles respiratoire par m inute).
es Phase de mise en « cohérence cardiaque »
• R espirez avec votre ventre en posant votre m ain dessus afin de bien
sentir l’air qui en tre et qui gonfle votre v en tre et l’air qui sort et le
dégonfle. R esp irez d o u c e m e n t en inspirant le n te m e n t et expirant
len tem en t.
• R esp irez en observant votre respiration.
• T o u t à l’h eu re quand je vous le dirai vous respirerez à travers votre
cœ ur, b ien en te n d u to u t cela se passe dans v o tre im aginaire, mais
je vous dem ande d ’im aginer que la respiration se fait à travers votre
cœ ur.
• M ain ten an t allez-y inspirez le n te m en t à travers v o tre cœ ur... len te
m e n t e t m ain ten an t expirez à travers v o tre cœ u r len tem en t. B ien
co n tin u ez de façon régulière.
• C o n tin u e z à respirer à travers v o tre cœ u r et soyez a tte n tif à cet
air qui en tre par v o tre b o u c h e et qui traverse v o tre cœ ur, puis qui
ressort plus chaud.
• Très b ien co n tin u ez...
Les résultats de ce test sont représentés visuellem ent dans la figure 2.9.
Lors de la phase 2, la variabilité sinusale d evient plus harm onieuse,
c ’est-à-d ire q u e l’alternance d ’accélérations et de décélérations du
ry th m e cardiaque est plus régulière. Les deu x branches du systèm e
n erv eu x sy m pathique et parasym pathique travaillent ensem ble. Le
patient se sent à l’aise et détendu. Dans la dernière phase dite de stress
artificiel, o n observe u n e au g m e n ta tio n de la fréquence cardiaque et
baisse de la variabilité sinusale. E n fait en situation de stress, c ’est
le systèm e n e rv e u x sym p ath iq u e qui est activé au d étrim en t du
parasym pathique.
Figure 2. JO. Spectre des fréquences pour le groupe méditant et le groupe témoin.
La technique du Cut-Thru.
P roposé et évalué p ar M c C ra ty et al. (1998) à l’institut H eartm ath
en C alifornie, c ’est u n p ro g ram m e d ’au to -g estion ém o tio n n el qui se
décline en cinq étapes assez simples. Il s’agit p o u r les tenants de cette
ap p ro ch e de d év elo p p er « l’intelligence é m o tio n n elle » des individus
en leu r fournissant des outils qui p e rm e tte n t d ’aller plus loin que
l’in tu itio n q u e nous avons au q u o tid ie n en m atière de gestion des
ém otions. L’idée générale étan t de se d o n n e r des outils efficaces
afin de sortir de la tu rb u len ce é m o tio n n elle de la m anière la plus
équilibrée qui soit. La tech n iq u e du C ut-Thru est censée faciliter la
co hérence ém otionnelle en transform ant des ém otions paralysantes et
stressantes en sentim ents de paix et de régénération, sans recourir aux
défenses ou au coping souvent inefficace que sont la rationalisation et le
refo u lem en t. Il s’agit d o n c de g én érer des réponses ém otionnelles
<£>InterEditions-D unod —La photocopie non autorisée est un délit
■ Éducation respiratoire
Éducation thérapeutique
CONCLUSION
Cet exercice qui est différent des précédents a pour but de réduire
la vasodilatation au niveau de la tête. Le patient se présente men
talement l’impression de fraîcheur frontale que l’on peut ressentir
par exemple au cours d’un bain chaud, la tête étant hors du bain et
rafraîchie par un léger courant d’air, ou encore l’impression d’une
« brise » telle qu’elle se produit en été.
Le patient peut acquérir la maîtrise de ces exercices standard
après un temps variable, entre un et six mois. A chaque pratique
(de 5 à 15 minutes), il peut ressentir un ensemble de sensations de
lourdeur (corps), de chaleur (abdomen), de fraîcheur (front), de
calme (respiration). Il ressent alors un état de calme intérieur dans
le domaine mental, un détachement contrôlé de l’ambiance externe
et un état de détente physiologique agréable et reposant. Les deux
premières expériences (pesanteur, chaleur) sont les plus importantes
et permettent déjà d’arriver à un bon niveau de détente.
Le tronc
• R e n tre z le v en tre (tension sur le dessus de l’abdom en) et relâchez.
• C am b rez le dos (tension de chaq u e cô té de la co lo n n e vertébrale),
relâchez.
• Inspirer p ro fo n d é m e n t en rem plissant v o tre p o itrin e d ’air (tension
au niveau de votre po itrin e), puis expirez lentem ent.
• E tendez le bras d ’avant en arrière, en le relevant (tension au niveau
de la poitrine), pus relâchez.
• H aussez les épaules (tension sur le dessus e t les côtés du cou), puis
relâchez.
• Pliez le cou d ’u n côté puis de l’autre, et relâcher (tension de chaque
côté du cou).
• E nfin, pliez le cou d ’avant en arrière (tension au niveau de la nuque
et à l’avant du cou), et relâchez.
Le visage
• Plissez le fro n t en haussant les sourcils (tension dans to u t le front),
puis relâchez.
• F roncez les sourcils, relâchez.
• Serrez les paupières et relâchez.
• Les y e u x ferm és, dirigez v o tre regard vers la gauche, puis vers la
d ro ite, en h au t en bas, ressentez les tensions dans chaque cas des
m uscles oculaires, puis relâchez.
• Les y e u x ouverts regardez u n o b jet et localiser les tensions, puis
referm ez les yeux.
• S errez les dents (co n tractio n en tre l’angle des m âchoires et les
tem pes) et relâchez.
us- • O u v re z les m âchoires (co n tractio n vers le bas de l’oreille), et
relâchez.
• M o n trez vos dents (contraction dans les joues) et relâchez.
• M e tte z les lèvres en form e d ’O (en cu l-d e-p o u le) (tension dans les
lèvres) et relâchez.
• R étractez la langue (tension dans la langue et dans le « plancher » de
la b o uche) et relâchez.
• C o m p te z le n te m e n t ju s q u ’à dix à voix forte, ressentez les tensions
dans les parties du visage, ainsi que dans la gorge, la p o itrin e et le
diaphragm e.
• Faites de m êm e en co m p tan t dans votre tête.
• Puis relaxez-vous, ne faites plus rien.
M aintenant, vous allez ne plus rien faire, vous détendre, restez calme
et serein, d u ran t u n certain tem ps (15 à 30 m inutes).
Le tem ps d ’une séance p e u t s’illustrer com m e sur la figure 3.1.
30mn
\ ____________________________________________________ y
La deuxième étape propose des activités similaires à la première
mais en position assise.
Afin de réaliser au mieux une séance de relaxation de ce type, il
convient d’être attentif aux éléments suivants :
• l’environnement : pour réaliser une séance de relaxation, il est
important de placer le sujet dans une position de base stable,
confortable, dans une pièce calme, chauffée à une température
douce et où le sujet pourra se déconnecter du monde extérieur ;
• la voix du thérapeute : les phrases prononcées sont courtes, simples,
au présent. Les inductions sont aussi neutres que possibles et les
images énoncées aident le praticien à percevoir la réalité de la
partie du corps relaxée ;
• le thérapeute : au même titre que la méditation, le thérapeute
lui-même doit pratiquer souvent les techniques de relaxation qu’il
utilise afin de pouvoir communiquer sous le même champ de
représentation que ses patients qui vont parler d’une expérience
subjective.
En reprenant un commentaire de Schultz (Durand de Bousingen,
1961) :
Jean, 42 ans, m arié, responsable com m ercial dans l’industrie, vient consul
ter p o u r une difficulté à gérer une tension, q u ’il nom m e du « stress » dans
son m ilieu professionnel. Il a subi u n cancer des testicules qui s’est résorbé
à l’aide de traitem en ts chim iques. D ep u is quelques m ois, il a de plus
en plus de responsabilités en raison d ’u n e p ro m o tio n (gestion de clients
stratégiques). Ses objectifs sont très am b itieux, et parfois hors d ’atteinte.
C ’est u n e p ersonne brillante, am bitieuse, aim ant son travail et gérant une
équipe de douze personnes. D epuis quatre mois, il a du mal à se concentrer,
des difficultés à l’en d o rm issem en t (il se réveille plusieurs fois par n u it et
c o m m e n c e à pen ser à son travail). Il se sent irritable avec ses proches,
angoissé et alterne des périodes de fatigue et d ’énergie. Il n ’a plus le temps
de faire du sport et à l’im pression de délaisser son épouse. Il se sent tendu
et très stressé e t re d o u te u n ép u isem en t professionnel m algré sa b o n n e
volonté. Il ne recherche pas de psychothérapie, mais aim erait q u ’on l’aide à
se relaxer. «Je n ’y arriverais pas seul, car je n ’ai pas le tem ps. E n venant ici
régulièrem ent, je m e sens obligé et ça va m ’aider. Je souhaite aussi parler de
to u t cela. » D ans u n prem ier tem ps, le psychothérapeute consulté, propose
à Jean de lui enseigner u n e m é th o d e sim ple susceptible de l’aider à gérer
son stress. C ’est dans un second tem ps que la psychothérapie sera mise en
oeuvre.
C ’est le p ro to c o le du train in g au to g èn e qui est alors proposé à Jean,
décliné sur six phases sur six sem aines avec des exercices à dom icile,
suivies après chaque séance d ’u n débriefing de sa sem aine de travail. Jean
devait u n iq u em en t rem plir l’échelle de stress perçu de C o h e n et al. (1983).
Les résultats o btenus sont présentés dans la figure 3.2.
D e façon très em p iriq u e ce cas nous m o n tre que l’utilisation d ’une
m é th o d e de relaxation sim ple a des effets bénéfiques dans le cadre d ’une
gestion d u stress. D ’u n p o in t de v u e qualitatif, après si sem aines, Jean se
sentait m ieux avec u n potentiel plus grand et une capacité plus développée
à gérer ses tensions internes. « J ’ai acquis u n e co m p éten ce que je peu x
utiliser parto u t et qui m e sert beaucoup dans m o n travail, je dois m ’efforcer
m ain ten an t de c o n tin u e r à p ratiq u er p o u r que ça ne disparaisse pas. » U n
tel effet lié à une pratique quo tid ien n e s’est retrouvé après douze semaines.
E n o u tre, il faut n o te r que cette ap p ro ch e a facilité l’en trée de Jean dans
le processus psychothérapeutique, qui s’est poursuivi ensuite sur plusieurs
m ois de façon plus co n ventionnelle.
E n cad ré 3.2
Influence du tra in in g au to g èn e sur la qualité de vie
(S utherland et al., 2005)
C e tte re ch erch e avait p o u r o b je c tif d ’évaluer les effets du training
autogène sur la qualité de vie chez des patients atteints de sclérose en
plaques (SEP). V in g t-d e u x sujets o n t participé à cette rech erch e (n
= 11 dans le g ro u p e ex p érim ental, n = 11 dans le gro u p e contrôle).
Les patients o n t suivi le p ro to c o le de relaxation du ran t dix sem aines
avec des exercices a effectué à la m aison à raison de cinq à six fois
par sem aine. Les variables m esurées étaien t la qualité de vie (à partir
du M S Q O L de V ickrey et al. (1995) qui évalue différents aspects que
sont les p roblèm es physiques, ém o tio n n els, le b ie n -ê tre , l’énergie...),
l’h u m eu r (avec la P O M S SF de Sacham (1983) qui m esure différentes
sous-dim ensions que sont la dépression, la vigueur, la confusion...), la
dépression (avec la C E S -D de R adloff, 1977) et le soutien social perçu
(avec la M SPSS de Z im e t et al., 1990). T outes les m esures étaient
réalisées avant et après l’initiatio n au training autogène.
N o u s avons fait le ch o ix de ne p résen ter que certains des résultats
obtenus après les dix semaines nécessaires à la finalisation du protocole
d ’étude, en co m p aran t les scores o b ten u s par le gro u p e training
autogène à ceux obtenus par le groupe tém oin. Toutes les évaluations
(VD) n ’o n t pas été rapportées.
Tableau 3.1. - Comparaison des moyennes des groupes Training autogène versus
témoin sur certaines variablesa
Significativité du t
Groupe Training Groupe témoin
Variables pour groupes
autogène m (a) m(<r)
indépendants
Qualité de vie
(MSQOL)
Problèmes
6.0 (1.7) 4.2 (1.2) p < .001
physiques
Problèmes
5.3 (1.3) 4.4 (1.5) ns
émotionnels
Énergie 19.7 (2.7) 16.4 (4.0) p < .05
POMS
POMS sous-
5.0 (6.3) 8.4 (9.8) ns
échelle Dépression
POMS sous échelle
7.2 (4.8) 3.2 (2.7) p < .05
Vigueur
POMS sous échelle
8.8 (4.1) 10.7 (6.6) ns
Fatigue-inertie
CES-D 34.2 (7.9) 32.7 (19.4) ns
a. Nous avons effectué un calcul de t de Student a posteriori à partir des paramètres moyenne,
écart-type et taille des échantillons, ces indications n’étant pas disponibles dans la publication.
E ncad ré 3.3
Influence de la relaxation progressive sur la dépression et
l ’anxiété de patien ts ayant fait l’o b jet d ’une crise cardiaque
C e tte étu d e lo n g itu d in ale de Y u et al. (2007) avait p o u r o b je c tif de
m o n tre r les effets sur la santé psychologique (dépression et anxiété) et
p hysique (troubles respiratoires, fatigue) de la relaxation progressive
auprès de m alades ayant fait u n infarctus. C e n t vingt et un sujets o n t
participé à cette recherche (n = 59 p o u r le groupe expérim ental versus
n = 62 p o u r le g ro u p e contrôle). Les auteurs o n t m esuré les scores
d ’anxiété et la dépression m esurée en utilisant l’H A D (Z ig m o n d et
Snaity, 1983), ainsi q u e l’état physique général des sujets sur une
p ério d e de quatorze sem aines. N o u s n ’avons rep o rté que les résultats
relatifs à l’H A D (scores d ’anxiété et de dépression) avant l’intervention,
f à huit, puis après quatorze sem aines (figure 3.3).
On ne peut mettre sur le même plan que les autres une maladie
comme le cancer. Le cancer est devenu une affection chronique
associée à un avenir incertain alors qu’il était hier souvent fatal.
Ceci amène donc des réactions spécifiques à cette maladie, qui sont
fonction des moments de la maladie.
Il nous semble important de résumer ces différentes phases qui
ont leur intérêt pour une classification du problème posé par la
maladie. Ce sont principalement une phase de crise existentielle
couvrant la période des premiers symptômes, des investigations
et du diagnostic, puis vient la phase du traitement (chirurgie,
chimiothérapie et radiothérapie) et l’effort de l’adaptation qui lui
est lié, la rechute et la perte d’espoir. Les phases préterminale et
terminale surviennent avec une détérioration physique progressive.
La rémission et la guérison généreront aussi des crises. La peur,
l’anxiété et la dépression sont les sentiments les plus fréquemment
déclenchés par la maladie, d’autres comme la solitude, l’impuissance,
le désespoir ou le pessimisme peuvent y être associés sans toutefois
être justifiés par la situation clinique. Ces sentiments risquent
d’amener le malade à des comportements d’abandon ou de repli. Il
est, à ce moment, important de préserver un niveau d’estime de soi
suffisant pour permettre à beaucoup de survivre.
On peut noter que 20 % à 50 % des patients atteints de cancer pré
sentent une détresse, mesurable par les taux d’anxiété, de dépression
et d’hostilité et que celle-ci persiste à un an chez 20 % d’entre eux.
De plus, les malades atteints de cancer ont souvent à faire face aux
effets secondaires des traitements et à leurs séquelles, dont on sait
l’impact potentiel sur leur qualité de vie. Pour illustration, retenons
que 50 % des patients en cours de chimiothérapie rapportent des
vomissements (Reed, 1998) et que 70 % ont fait l’expérience d’une
douleur sévère à un moment donné de leur maladie (Breitbart et al,
1995). Les personnes atteintes de cancer sont donc confrontées à de
nombreux problèmes, dans les registres physique, affectif, cognitif et
comportemental et que les thérapies médicamenteuses (analgésiques,
anxiolytiques, psychotropes) ne contrôlent pas toujours totalement
la douleur, les nausées, les vomissements ou l’angoisse (Breitbart et
al, 1995).
Afin d’améliorer leur qualité de vie et leur adaptation au traite
ment et à la maladie, des techniques complémentaires peuvent être
proposées. Dans cette optique, les techniques de relaxation sont par
ticulièrement intéressantes. Elles sont applicables individuellement
ou en groupe et sont bien acceptées par les patients qui peuvent
facilement les apprendre.
Luebbert et al. (2001), dans le cadre d’une méta-analyse, ont mis
en évidence l’efficacité des techniques de relaxation (quinze études
randomisées retenues sur les deux cent quatre-vingts initialement
repérées). La relaxation est jugée efficace pour les patients quels
que soient les traitements reçus (chimiothérapie, radiothérapie,
transplantation de moelle, hyperthermie). Bridge et al. (1988) ont
réalisé une étude randomisée sur cent trente-neuf femmes atteintes
d’un cancer du sein non métastatique afin de montrer l’efficacité
de la relaxation sur l’intensité de l’anxiété et de la dépression.
Trois groupes ont été constitués : un premier groupe de relaxation
avec relâchement musculaire progressif, un second groupe avec
relaxation et imagerie mentale et un dernier groupe témoin où les
personnes étaient encouragées à parler d’elles-mêmes. Les femmes
ont vu individuellement le thérapeute une fois par semaine pendant
les six semaines de leur radiothérapie. En fin de traitement, les
femmes des deux premiers groupes ont rapporté des scores d’anxiété
et de dépression significativement plus faibles à ceux du groupe
contrôle.
Dans le même ordre d’idée, Baider et al. (1988) ont réparti cent
seize patients (49 hommes et 67 femmes) atteints de différents
types de cancers dans deux groupes. Dans le premier les sujets
étaient soumis à un programme de relaxation progressive, alors
j que le second constituait le groupe témoin. Les mesures étaient
| réalisées à partir du BSI (Brief Symptom Inventory : qui évalue
; neuf dimensions : somatisation, obsession-compulsion, sensibilité
| interpersonnelle, dépression, anxiété, aliénation sociale anxiété
\ phobique, idéation paranoïde et hostilité) et de l’IES (Impact of Events
\ Scale : échelle permettant de mesurer la présence d’un état de stress
; posttraumatique). Les résultats montrent une baisse significative
L des résultats sur la plupart des indicateurs dans le groupe traité,
1 résultats qui se maintiennent six mois après l’intervention. C ’est
| ce que montrent également Bridge et al. (1998) dans une étude
! sur la prise en charge des femmes atteintes d’un cancer du sein (n
j = 39 dans le groupe expérimental versus n — 46 dans le groupe
| contrôle). Les résultats de cette étude allant dans le sens d’une
diminution, de l’humeur, de la dépression et de l’anxiété pour les
sujets appliquant la relaxation progressive. Ce n’est pas en revanche
ce qu’observent Yan et al. (2001) qui, sur la base d’un protocole
similaire, ne montrent pas de différences significatives des résultats
entre le groupe relaxation et le groupe témoin.
Il apparaît donc, que dans le domaine de l’oncologie, la relaxation
s’avère efficace pour contribuer à réduire la détresse psychologique
et le stress lié aux différentes phases de la maladie. Cela permet
un retour au calme, une diminution des nausées et vomisse
ments anticipatoires ou post-chimiothérapeutiques. En termes de
contre-indication, il n’en existe pas de manière absolue, mais il est
préférable de réaliser une évaluation psychologique préalable pour
vérifier que cette technique correspond bien aux besoins immédiats
du patient. Des doutes quant au bénéfice thérapeutique de la
relaxation peuvent apparaître dans certains cas comme les troubles
psychotiques passés ou actuels, des éléments anxio-dépressifs struc
turés de forte intensité, des expériences antérieures négatives de la
relaxation ou simplement un manque de motivation à apprendre
cette technique. La relaxation risque en particulier d’induire une
anxiété au lieu de la réduire chez certains sujets dans des contextes
spécifiques comme les troubles de la personnalité générant une
tendance à mettre en échec les projets thérapeutiques ou présentant
une réaction agressive ou négative en réponse à toute tentative
d’aide. Dans de très rares cas, la relaxation peut induire un état
hypnotique ou de « transe », voire une attaque de panique ou une
réaction agressive susceptible d’inquiéter le patient. Le relaxologue
doit alors être prêt à gérer la crise et à orienter la personne vers
des spécialistes (Mastrovito et al., 1989). Dans tous les cas, il est
fondamental qu’il ait reçu une formation de qualité et puisse
bénéficier d’une supervision régulière.
CONCLUSION
Concepts clés
• R e la x atio n : te c h n iq u e de m obilisation de l’atten tio n en vue de
détendre l’organism e. Plus précisém ent, c ’est une conduite thérapeu
tiq u e, rééducative o u éducative, utilisant des techniques élaborées
et codifiées, s’ex erçan t sp écifiq u em en t sur le secteur tensionnel
es- et to n iq u e de la personnalité. La d é co n tractio n neurom usculaire
ab o u tit à u n ton u s de repos, base d ’u n e d éten te physique et
psychique. D e B ousingen R .D . (1992).
• T ra in in g au to g èn e : tech n iq u e de relaxation thérapeutique, th é o
risée p ar H . Schultz, visant u n apaisem ent du stress et de l’anxiété,
qui p e u t être caractérisée par u n e n traîn em en t à l’au to -h y p n o se,
p e rm e tta n t u n e réd u ctio n des tensions et du stress. C e tte approche
présente u n in té rê t p o u r les m aladies psychosom atiques, la psycho
thérapie, mais aussi la m éd ecin e du sport et la gestion du stress en
p e rm e tta n t u n e réponse de relaxation.
• R e la x atio n progressive : tec h n iq u e de relaxation basée sur une
ap p ro ch e n eu ro m u scu laire, th éorisée par Jaco b so n E., et reposant
sur le p rin cip e de l’in fluence du co n trôle som atique sur la réponse
psychique, le relâch em en t m usculaire aboutissant à la détente m e n
tale.
V__________________________________________________________________________ /
OUVRAGES CLÉS
Définition de la m éditation
La m éditation de concentration
MÉDITATION ET PSYCHOTHÉRAPIE
M BSR
MBCT
DBT
ACT
Développée par Hayes (1999), cette pratique est basée sur l’analyse
des comportements. Elle peut être appliquée dans une large gamme
de problématiques psychologiques. Elle incorpore des processus
de changements comportementaux, d’acceptation et de pleine
conscience. Bien que l’ACT ne décrive pas une méthode de
traitement en termes de méditation, elle est incluse dans notre
description car sa stratégie est consistante avec l’approche de la
pleine conscience. Les sujets en ACT se reconnaissent et sont
capables d’observer leurs sensations, pensées ou émotions. Ils
doivent examiner le phénomène séparément de la personne qui
le ressent. (Par exemple : ils sont vus disant : «J’ai la vision que je
suis une mauvaise personne », au lieu de : «Je suis une mauvaise
personne. ») C’est une observation de leurs émotions sans jugement,
sans évaluation ou tentative de les changer qu de les éviter. L’ACT
enseigne aux sujets à abandonner les attentes de contrôle des pensées
et des sensations en les observant sans jugement et en les acceptant
telles qu’elles sont et pour ce qu’elles sont en changeant leur
comportement dans un but constructif afin d’améliorer leur vie
(Hayes, 1994). Un des concepts centraux de TACT est l’évitement
de l’expérience. Elle se définit comme l’indisposition à expérimenter
des expériences négatives en termes de pensées, cognitions ou
émotions et prendre des actions afin de les éviter ou de les éliminer
même si cela devient pénible et génère de la souffrance. Le concept
de pleine conscience vient éclairer cette notion au niveau de la
flexibilité psychologique qui inclut la disposition à expérimenter
l’instant présent.
En conclusion, beaucoup de différences existent entre les mul
tiples interventions en pleine conscience. Les approches MBSR et
MBCT sont très largement orientées sur la pleine conscience en
termes de méditation alors que les approches ACT et DBT se foca
lisent plus sur certains exercices dits de pleine conscience. L’ACT a
originairement été développée comme une pratique individuelle à
la différence des approches MBSR et MBCT. La méthode DBT est
un mélange d’individuel et de collectif. La durée du traitement peut
varier de quelques semaines (MBCT, MBSR, indépendamment
de la pratique personnelle par la suite) à une année et plus dans
la démarche DBT. Les programmes MBSR et MBCT accentuent
plus des stratégies basées sur l’acceptation alors que les techniques
DBT et ACT se focalisent plus sur des stratégies de changements
comportementaux. MBSR et ACT ont été développées pour traiter
une gamme de problématiques assez large alors que la MBCT et
la DBT ont été conçues pour des problématiques spécifiques. Les
approches MBCT et MBSR nécessitent que les thérapeutes aient
une expérience pratique de la méditation à la différence des deux
autres techniques. Toutes ces tentatives ont tenté d’opérationnaliser
et d’enseigner une certaine manière de porter son attention sur le
moment présent de l’expérience avec une ouverture à l’acceptation.
Nous aborderons dans cette partie uniquement les études qui traitent
de la méditation de pleine conscience, en renvoyant le lecteur aux
recherches de Labrador et al. (2007) qui concernent la méditation
de concentration (transcendantale).
De manière critique et dans le but d’avoir une vision globale
des études cliniques touchant la méditation de pleine conscience
en termes d’impacts sur la santé physique et psychique, nous nous
basons sur une revue de la littérature1 effectuée en 2008 (Bergh-
mans et al., 2008, soumis.), ainsi que sur différentes méta-analyses
(Grossman et al., 2003).
Nous avons regroupé ces différentes études par champs théra
peutiques sachant que dans bon nombre de recherches plusieurs
indicateurs sont utilisés pour mesurer des domaines d’intervention
différents. Nous avons opté pour sept catégories cliniques. Ici,
l’important est de commenter toutes ces études et de mettre en
évidence leurs résultats. U nous a semblé plus pertinent de les
rassembler selon des caractéristiques communes. Les sept catégories
identifiées concernent :
1. Les études qui ont servi de base à notre travail ont été sélectionnées dans le
cadre d ’un groupe de recherche travaillant sur la problématique des alternatives
psychothérapeutiques dans le domaine de la psychologie de la santé (Berghmans,
Tarquinio et Strub, sous presse). Nous avons tout d’abord recensé la plupart des
publications parues entre janvier 1982 (date de publication des premières recherches
sur le thème) et janvier 2007 sur les bases de données Medline, PsycINFO et
Psyarticles en croisant les concepts de pleine conscience, MBSR et méditation sur la
base de trois critères : 1) que les études soient publiées dans des revues à comité de
lecture ; 2) que la procédure expérimentale évalue les mesures effectuées avant/après
intervention, et compare le programme d ’intervention ciblé à un groupe contrôle
et/o u à une autre procédure thérapeutique ; 3) que la répartition des sujets dans
les groupes soit randomisée. De plus, afin d’optimiser notre démarche, nous avons
également utilisé la recherche de Berghmans, Tarquinio et Strub (Berghmans et al.,
2007) dont l’objet est une revue de littérature sur la méditation, les émotions et la
santé dans laquelle la plupart des études contrôlées sur la pleine conscience que nous
avons identifiées se retrouvent, et trois publications critiques sur ce sujet (Bishop,
2004 ; Baer, 2003 ; Grossman, 2003). Enfin, afin d’avoir une vision relativement
exhaustive au niveau historique et clinique, nous avons fait le choix de nous intéresser
et de recenser toutes les études, publiées dans des revues à comité de lecture, non
contrôlées de 1982 à 2006 répertoriées dans les bases de données (MEDLINE,
PSYINFO, PSYLIT) en croisant les trois mêmes concepts. Pour les études contrôlées,
nous nous sommes basés uniquement sur l’intégralité des articles alors que pour les
études non contrôlées, nous avons dans certains cas eu accès seulement aux résumés.
De manière générale, trente-sept études ont été identifiées selon ces critères, treize
études contrôlées et vingt-quatre études non contrôlées. Vous trouverez ci-après
un état de la recherche clinique sur la pleine conscience commenté par champs
thérapeutiques.
• les troubles affectifs et l’anxiété ;
• les études relatives à l’immunité ;
• les troubles dermatologiques ;
• la gestion de la douleur ;
• la gestion du stress et la qualité de vie ;
• la dépression ;
• une dernière catégorie plus globale qui regroupe la vie de couple,
la fibromyalgie, les troubles alimentaires et les troubles liés aux
substances dépendantes.
Nous allons commenter brièvement ces études en attirant l’at
tention sur le fait que celles non contrôlées souffrent par définition
d’un manque de rigueur méthodologique et de ce fait sont à prendre
comme éléments d’information additionnels.
Astin (1997) évalue les effets sur la santé, plus précisément sur la
détresse psychologique et son mode de coping, d’un programme
de méditation en pleine conscience auprès d’une population d’étu
diants. L’auteur,^ttet en évidence une diminution significative de
ces symptômes. Il conclut que cette forme de méditation peut
s’avérer être une stratégie d’adaptation efficace au niveau de la
transformation des modes de réponses aux événements de la vie, et
présenter un potentiel de prévention contre la rechute au niveau des
troubles affectifs. Il souligne également l’intérêt de cette technique
de méditation par son action sur la baisse de la détresse émotionnelle
et l’augmentation du sentiment de contrôle. Au niveau des études
non contrôlées, Kabat-Zinn (1992) a montré que la mise en place
d’un programme MBSR était en mesure de conduire à une réduc
tion des symptômes dépressifs et anxieux, pouvant persister jusqu’à
trois mois après la fin du protocole. Il rapporte aussi que 84 % des
sujets continuent cette pratique après ces trois mois. Miller et al.
(1995) reconduisent la recherche et le protocole de Kabat-Zinn
(1992) trois ans plus tard et indiquent que les changements observés
sont maintenus après trois ans avec 38 % des sujets qui pratiquent
cette forme de méditation trois fois par semaine. Il conclut que
l’approche MBSR n’est pas suffisante en tant que thérapie unique
de soin de l’anxiété, toutefois, elle a un impact positif sur la santé
et constitue un atout thérapeutique complémentaire. Gross et al.
(2004), Roth et Creaser (1997) qui ont également étudié les effets
de la pratique MBSR sur des patients anxieux font état de résultats
similaires et valorisent l’importance du bien-être qu’apporte cette
pratique chez les patients étudiés. La recherche de Weiss et al. (2005)
étudie les effets de la pratique MBSR sur la détresse psychologique
comme thérapie associée à d’autres psychothérapies. Les auteilrs
rapportent sans mettre en évidence des résultats significatifs sur la
diminution de la détresse psychologique et ajoutent que le fait de
coupler à une psychothérapie en début de parcours une pratique
MBSR mérite d’être étudié plus finement car on constate une
meilleure réalisation du but thérapeutique dans le groupe méditant.
Im m unité et santé
E ncad ré 4.1
R o b in so n e t al. (2003), réponse im m u n ita ire et M B SR
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Nb cellules NK Nb cellules NK Activité des NK Activité des NK
avant après après avant après
D ans le cadre d ’u n e étu d e quasi expérim entale (non random isée) sur
l’im pact de l’approche M B S R sur la réponse im m unitaire (nom bre de
cellules N K , et activité des cellules N K ) chez des patients atteints du
V IH , avec u n e com paraison avant/après, tre n te-q u atre sujets (n — 24
1. D éhydroépiandrostérone sulfate.
2. Les lymphocytes NK (sigle de l’anglais Natural Killcr, c’est-à-dire « cellules tueuses
naturelles ») sont des cellules de l’im m unité innée des mammifères.
ta" dans le g ro u p e soum is au p ro to co le M B S R et n = 10 dans le groupe
tém oin) o n t participé à cette recherche.
Les sujets d u g ro u p e ex p érim en tal p articip en t à h u it sem aines d ’en
traîn em en t M B S R avec des exercices à d om icile. Les résultats sont
présentés dans la figure 4.1.
O n n o te très clairem ent une m odification systém atique de la réponse
im m u n itaire (m esurée par le n o m b re de cellules N K et leu r activité)
après l’in te rv e n tio n M B S R , en com paraison avec le groupe contrôle.
La rég u latio n du stress o b te n u e p ar l’ap p ro ch e M B S R a des effets
certains sur la réponse im m u n itaire. B ien sûr, il con v ien d rait de
développer ces recherches en identifiant ce qui in tervient exactem ent
dans la réponse im m u n itaire, au sein de la dém arche M B S R .
V__________________________________________________________________________________________ )
Troubles dermatologiques
Gestion de la douleur
Stress et bien-être
■ MBSR post
Contrai post
Qualité de vie
Dépression
Dimensions
Échelle Auteur Items Cible
mesurées
30 items • Méditants
The Freiburg Buchheld, Attitude de
(type expérimentés
Mindfulness Grossman et non-jugement et
likert en 4 • Consistance
Inventory (FMI) Walach, 2001 ouverture interne de 0.93
points)
The Mindful 15 items
Conscience et • Tous sujets
Attention Brown et (type
attention dans • Consistance
Awareness Ryan, 2003 likert en 6 interne de 0.82
l’instant présent
Scale (MAAS) points)
Bishop,
10 items • Tous sujets
The Toronto Segal, Lau, Conscience
(type • Bonne
Mindfulness Anderson, après un exercice
likert en 5 consistance
Scale (TMS) Carlson, de méditation interne
points)
Shapiro, 2003
Observation, • Tous sujets
The Kentucky 39 items
description agir • Consistance
Inventory of Baer, Smith et (type
en conscience, interne de 076 à
Mindfulness Allen, 2004 likert en 5 0.91 pour les 4
acceptation sans
Skills (KIMS) points) sous échelles
jugement
Attention,
The cognitive Feldman, conscience, 12 items • Tous sujets
and Affective Hayes, Kumar focalisation sur (type • Consistance
Mindfulness et Greeson, l’instant présent, likert en 4 interne de 0.74 à
Scale (CAMS) 2004 acceptation/non- points) 0.80
jugement
Chadwick,
The 16 items
Hember, Pensées et • Tous sujets
Mindfulness (type
Mead, Lllley images • Consistance
Questionnaire likert en 7 interne de 0.89
et Dagnan, stressantes
(MQ) points)
2005
Cardaciotto et
al., 2005
traduite en
The Conscience de 20 items • Tous sujets
français par
Philadelphia l'instant présent, (type • Bonne
Kretsch,
Mindfulness acceptation sans likert en 5 consistance
Berghmans, interne
Scale (PHLMS) jugement points)
Tarquinio,
Strub (2009),
soumis
Exercice du raisin
C e t exercice p e u t être co n d u it de la façon suivante :
«Je vais d o n n e r à ch acu n le m êm e ob jet, u n raisin de C o rin th e . M ain te
nant, ce que j ’aimerais que vous fassiez, c ’est vous focaliser sur cet objet et
que vous im aginiez sim plem ent q u e vous n ’avez jam ais rien vu de pareil
auparavant.
N o te : Il y a au moins 10 secondes de pause entre les phrases, et les instructions
sont données de manière neutre, à une cadence lente mais délibérée en demandant à
la classe de faire les choses suivantes :
1. Prenez u n de ces objets et tenez-le entre l’index et le pouce. Regardez-le
atten tiv em en t.
2. R eg ard ez-le com m e si vous n ’aviez rien vu de tel auparavant. T ournez-le
entre les doigts.
I . L e s e x tr a it s d u p r o t o c o l e M B S R c i- d e s s o u s s o n t in s p ir é s d e s t r a v a u x ( C D ) d e
J . K a b a t Z i n n e t s o n t a d a p té s p a r l ’a u te u r .
3. Explorez sa texture en tre les doigts, exam inez les différents reliefs, les
contrastes de lum ière.
4. Si des pensées telles q u e “ quel est le b u t de ceci” , “ c ’est vraim ent
étrange ce que nous faisons” vous v ie n n e n t à l’esprit, notez les simplement
com m e des pensées et ram enez cotre conscience vers l’objet.
5. Prenez, l’objet, portez-le à votre nez et sentez-le, et notez bien son odeur
à chaque inspiration.
6. M ain ten an t, regardez-le à nouveau.
7. Am enez-le len tem en t à la b o u ch e, voyez v o tre bras qui sait exactem ent
o ù aller, rem arquez que v o tre b o u ch e, salive p e u t-ê tre déjà.
8. M ettez doucement l’objet dans votre bouche, rem arquez co m m e n t il est
“accueilli” sans le m ordre.
9. Q u a n d vous êtes prêts, mordez très co n sciem m en t dedans et no tez le
g o û t q u ’il libère.
10. Mâchez-le len tem en t..., rem arquez la salive dans la bou ch e, le change
m e n t de consistance de l’objet.
11. Lorsque vous êtes prêts à avaler, essayez de détecter l’intention d ’avaler au
fu r et à mesure q u ’elle se forme, de telle sorte que vous expérimentiez ceci avant
même de réellement avaler l’objet.
12. P o u r term iner, examinez si vous pouvez suivre les sensations lorsque l’objet
est avalé et descend dans votre estomac, tout en réalisant que votre estomac contient
un raisin de plus. »
L’exercice term in é, l’in stru cteu r pose des questions ouvertes telles que
« q u elq u ’u n souh aite-t-il dire quelque chose de son expérience ? », « quel
q u ’u n se sent-il fatigué ? », « quelles sortes de pensées vous o n t traversé
l’esprit ? ».
Body Scan
C e t exercice p e u t être guidé de la m anière suivante.
D ans un premier temps et de manière introductive
M éditation assise
Première étape : prendre conscience du souffle
« Asseyez-vous en tailleur (ou sur une chaise) o u sur un coussin au sol dans
un e position confortable (le dos droit).
C o n c e n tre z v o tre a tte n tio n sur le fait q u e vous respirez et devenez
co n scien t d u m o u v e m e n t de l’air lo rsq u ’il p én è tre dans v o tre corps et
lorsqu’il quitte votre corps, sans m anipuler la respiration d ’une quelconque
façon o u en essayant de la changer, en étan t sim plem ent conscient de la
respiration et des sensations qui y sont associées.
R essen tez l’a b d o m en qui se gonfle d o u c e m e n t à l’inspiration et qui se
dégonfle à l’expiration, sans essayer de faire quoi que ce soit, sans essayer
de bouger, ju ste en étant avec v o tre respiration. »
D euxièm e étape : prendre conscience de nos pensées et les observer telles qu 'elles
sont, en ramenant la conscience à la respiration
« V otre esprit s’égarera dans des pensées, des fantasmes mais lorsque vous
le constaterez, votre atten tio n ne sera plus là ; alors, sans vous im poser un
m o m e n t difficile, c o n te n te z -v o u s de re p o rte r in te n tio n n e lle m e n t votre
atten tio n sur la respiration et co n tin u ez, observez sim plem ent.
C o n c e n tre z -v o u s de n o u v eau sur la respiration et m ain ten ez-y votre
atten tio n , p le in e m e n t co n scien t de la d u rée de l’inspiration et de celle
de l’expiration, d ’instant en instant.
N ’essayez pas de réussir, co n ten tez-v o u s de la faire.
A chaque fois que vous tro u v ez que v o tre esprit s’égare de la respiration,
soyez-en sim p lem en t co nscient et ram en ez-le d o u c e m e n t vers votre
ven tre, vers le présent, vers l’observ atio n instant après instant du flux
de votre respiration. »
Troisième étape : prendre conscience des sensations désagréables et les accepter à
travers la méditation
« V en o n s-en m ain te n a n t à la p ratiq u e de la m éd itatio n , utilisant la
conscience de v o tre respiration co m m e u n e ancre vers laquelle vous
portez votre atten tio n p o u r vous ram ener dans le présent à chaque fois que
vous rem arq u ez q u e l’esprit s’évade du p résent o u d ev ien t déséquilibré,
p réo ccu p é ou réactif.
Lorsque vous observez votre respiration, il se p eu t que vous trouviez que
des sensations de v o tre corps envahissent o ccasionnellem ent le cham p de
votre conscience, générant une gêne ou une agitation qui peu t parfois être
intense.
Essayez d ’étendre le cham p de votre conscience au to u r de votre respiration
de sorte q u ’il inclut le ressenti de votre corps com m e un tout, et ressentez
v o tre respiration de la tête aux orteils, alors que vous devenez conscient
de toutes les sensations dans v o tre corps.
D e n o u v eau , à chaque fois q u e vous rem arquez que v o tre esprit est
susceptible de s’égarer, c o n te n te z -v o u s sim plem ent de le ram en er vers
votre respiration et vers le ressenti de votre corps en étant sim plem ent, en
étant co m p lètem en t présent, co m p lètem en t avec vous-m êm e.
Il p e u t y avoir des m om ents o ù les sensations et une partie de votre corps
d e v ie n n e n t accablants et d o m in e n t le cham p de v o tre conscience à un
p o in t tel q u ’il dev ien t très difficile de rester concentré.
Si cela se p ro d u it, d eu x alternatives se p résen ten t à vous, l’une consistant
à ad o p ter u n e p o sitio n plus confortable de sorte à relâcher l’intensité et
l’autre façon est de travailler avec cette intensité, consistant à sim plem ent
essayer de rester là avec elle, sans bouger, et en vous co n centrant, d ép en
dant de cette région du corps expérim entée et chevauchant sim plem ent la
sensation à chaque instant, in spirant et ex p irant avec elle, ex p érim en tan t
com plètem ent ce que votre corps est en train de vous dire juste m aintenant
et lui ré p o n d a n t en vous o u v ra n t e t vous d é ten d an t p lu tô t q u ’en vous
crispant et en résistant.
Soyez sim p lem en t conscient de vos réactions, observez-les égalem ent en
les différenciant des sensations et lorsque l’intensité décroît, rétablissez
votre conscience au niveau de v o tre corps en tant que to u t. »
Quatrième étape : prendre conscience des sons qui nous entourent, sans les juger
« M aintenant, autorisez à nouveau le cham p de votre conscience à s’étendre
vers les sons d o n t nous pouvons être conscients dans l’en v iro n n em en t ou
p e u t-ê tre en p ro v en an ce de l’in té rie u r de n o tre corps.
C o n ten tez-v o u s de vous déplacer vers les oreilles à présent et laissez votre
conscience être spécifiquem ent la conscience de l’ouïe.
Soyez sim plem ent récep tif à to u t ce qui pénètre dans votre conscience en
tant que son, avec une pleine conscience de l’ouïe, d ’un instant à l’instant
suivant en respirant.
Si vous en tendez quelque chose, ne le ju g ez pas, résidez sim plem ent dans
le fait d ’être instant après instant avec v o tre o uïe, assis dans le calme,
conscient du son, conscient du silence.
E t si à n o u v e a u vous rem arq u ez que v o tre esprit est distrait à n ’im p o rte
quel instant, contentez-vous de le ram ener, soit vers votre respiration p o u r
vous ancrer, soit d irectem en t vers vos oreilles, ju ste à l’instant présent. »
Cinquièm e étape : considérer les pensées comme des événements observables, des
coupures de notre concentration
CONCLUSION
1. C a p a c i t é d e t o u t h o m m e à g u é r i r s o n p r o c h a i n g r â c e a u f l u id e n a tu r e l q u e le
m a g n é t i s e u r s e r a it c a p a b le d ’a c c u m u l e r e t d e r e t r a n s m e t t r e g r â c e à d e s « p a sse s »,
de Charcot, Bernheim ou Freud. Ainsi, l’hypothèse de l’existence
d’un « fluide magnétique », qui fonda la pratique de Mesmer, fut
très vite abandonnée, même si l’hypothèse fluidique a toujours ses
adeptes (Ellenberger, 1974 ; Leger et Ouango, 1999). Les pratiques
actuelles ont en commun d’utiliser les propriétés de l’hypnose dans
les différents cadres que sont ceux des psychothérapies cognitives,
comportementales, analytiques ou psychocorporelles. Certaines
techniques telles que la sophrologie, le rêve éveillé dirigé, la
relaxation analytique, la relaxation de Schultz..., utilisent l’état hyp
notique, nommé différemment selon la conceptualisation. On parle
d’« état sophronique » en sophrologie par exemple (Bonvin, 2007 ;
Etchelecou, 2007). Les définitions de l’hypnose sont nombreuses.
L’état hypnotique serait tout à la fois un état passager de
« conscience modifiée », caractérisé, selon Barber (1996), par
une « réceptivité nettement augmentée pour la suggestion, par la
capacité de modifier les perceptions et la mémoire, ainsi que la
possibilité à contrôler des fonctions physiologiques habituellement
involontaires », c’est cet état d’hyper-concentration qui produirait
un « lâcher-prise » physique et mental, qui rendrait alors possible
l’accès aux ressources du patient en permettant à l’esprit d’agir sur
le corps.
L’hypnose peut également, comme le propose Roustang (1994),
s’envisager comme un état de veille paradoxale, ainsi que comme
un déclencheur d’imagination. C ’est-à-dire :
dites « passes mesmériennes », sur tout le corps. Le magnétisme animal est aussi pour
Mesmer une théorie unitaire permettant de décrire l’intrication de l’homme et de
l’univers.
Pour Godin (1992) enfin, c’est une relation « un mode de fonc
tionnement psychologique dans lequel un sujet, grâce à l’interven
tion d’une autre personne, parvient à faire abstraction de la réalité
environnante, tout en restant en relation avec l’accompagnateur ».
Postel (1993), quant à lui, propose de définir l’hypnose comme :
« [...] u n é ta t m o d i f i é d e c o n s c i e n c e t r a n s i t o i r e e t a r ti f i c i e l p r o v o q u é p a r
la s u g g e s t i o n d ’u n e a u t r e p e r s o n n e , d i te h y p n o t i s e u r , c a r a c té r is é p a r u n e
s u s c e p t ib i l it é a c c r u e à l ’i n f l u e n c e d e c e d e r n i e r e t u n a m o i n d r i s s e m e n t d e
la r é c e p t i v i t é a u x a u tr e s i n f lu e n c e s . »
« [...] l ’h y p n o s e n e se f o n d e p a s c o m m e la p s y c h a n a ly s e , s u r l ’é tu d e d e s n é v ro s e s ,
e lle n e p r e n d a p p u i s u r a u c u n e p s y c h o p a t h o l o g i e [...], e lle n ’é p r o u v e n u l le
n é c e s s ité d e fa ire a p p e l a u p a ssé . T o u s les m o y e n s q u ’e lle u tilis e t e n d e n t à fa ire
s u r g i r d a n s le p r é s e n t d e s p o t e n t i a l i t é s j u s q u ’a lo rs i n s o u p ç o n n é e s [...] »
V______________________________________________________________________________________________________
Elle est peu usitée et à vrai dire sans véritable usage clinique, consiste
à frôler le corps du patient, en général de haut en bas, en position
debout. La catalepsie est alors induite par des suggestions de rigidité
musculaire et, le sujet est ensuite placé en position allongée. La
procédure est ensuite complétée par le toucher du front et le
frôlement du visage, qui contribuent à provoquer la fermeture des
paupières. Plusieurs suggestions de lourdeur et de pesanteur peuvent
également compléter ces manipulations.
L’induction motrice
Comme la lévitation du bras par exemple où il est demandé au sujet
d’imaginer que le vent soulève son bras ou que celui-ci est tiré vers
le haut par des ballons... L’opérateur maintient le bras puis le lâche
progressivement en formulant des suggestions de légèreté. Le bras
en lévitation signe la dissociation. Un travail thérapeutique peut
alors être entrepris.
A u tr e s in d u ctio n s
L a s u g g e s tio n h y p n o tiq u e
( \
E ncad ré 5.3
A u m ilieu de nulle p a rt
Il s’agit là d ’u n e stratégie in d irecte de dissociation que l’o n d o it à
Erickson lu i-m êm e et d o n t l’o b je c tif est d ’am en er un p atien t vers un
lieu appelé « le m ilieu de nulle p art ». C ela consiste à faire dissocier
le p atien t, en le situant « ici » et « nulle p art » en m êm e tem ps et
ainsi de lui p e rm e ttre d ’e x p é rim e n te r au tre chose que ce q u ’il vit
habituellem ent, en se libérant ou en se débarrassant des contraintes, des
lourdeurs ou des difficultés qui font son quotidien (exemple : douleurs
physiques, sym ptôm es psychologiques...). La finalité de cet exercice
est de d o n n e r la possibilité au p atien t d ’accéder à son inconscient qui
chez E rickson, rappelons-le, est u n espace de ressources.
« Ferm ez les y eu x ... et je vous d em an d e de vous laisser aller, de
laisser aller u n e partie de v o u s-m ê m e ailleurs que dans ce fauteuil
o ù vous êtes assis... que quelq u e chose de vous... de v o tre esprit s’en
aille, dérive ag réablem ent... sans fo rcém en t savoir où vous allez... en
planant... co m m e au-dessus de nulle part... sans en d ro it précis où
aller... ju ste m a v o ix est là... ju ste m a v o ix résonne enco re un peu...
et vos pensées... et le plaisir d ’être ailleurs... sans être p o u r autant
q u elq u e part... c ’est agréable d ’être nulle part, n ’est-ce pas... ? c’est
inhabituel... vous devez tellem ent souvent être quelque part... mais pas
m ain ten an t... là vous êtes ailleurs sans savoir où exactem ent... prenez
d u plaisir, g o û tez le plaisir d ’être au m ilieu de nulle part... de la où
vous êtes regardez votre situation actuelle... Laissez venir les idées, les
pensées q u e vous suggèrent de là où vous êtes v o tre situation, v o tre
état... Laissez v e n ir d ’autres idées différentes p e u t-ê tre que celle que
vous avez hab itu ellem en t... des idées qui p e u t-ê tre sont de nouvelles
aides, de nouvelles m anières de v o ir les choses que ju sq u e-là vous
n ’aviez pas envisagées... auquelles vous n ’aviez pas pensé. >>
Miller et al. (1991) ont comparé deux inductions hypnotiques
avec ou sans relaxation et avec ou sans suggestion d’analgésie à
la douleur expérimentale. Les résultats obtenus indiquent que la
relaxation n ’est pas nécessaire pour obtenir l’analgésie hypnotique
et que l’hypnose est plus efficace si elle comprend des suggestions
d’analgésie. Edelson et Fitzpatrick (1989) ont comparé hypnose,
thérapie cognitivo-comportementale et groupe contrôle dans une
étude dont la finalité était de réduire la douleur chronique. Les
auteurs concluent que les groupes ayant bénéficié d’une prise en
charge cognitivo-comportementale et hypnotique présentent une
réduction significativement supérieure de la douleur perçue à ceux
du groupe contrôle. En revanche aucune différence n’est relevée
entre les deux groupes thérapeutiques. L’analyse du protocole a
montré que pour ces deux groupes la stratégie employée était
dans les faits quasiment identiques. Le procédé d’instruction com
portementale pouvant être assimilé à une suggestion hypnotique
directe. D ’ailleurs, lorsque dans la littérature, on tente de comparer
l’hypnose et les différents types de relaxation, les résultats obtenus
montrent soit que l’hypnose se montre plus efficace, comme c’est
le cas dans l’étude randomisée de Faymonville et al. (1997), soit les
deux méthodes thérapeutiques obtiennent des résultats comparables.
La pratique de l’hypnose dans le domaine dentaire est des plus
prolifiques. La plupart du temps il s’agit de réduire soit la douleur
aiguë de la chirurgie, soit le stress, soit encore la fameuse « peur
du dentiste ». Stam et al. (1984) ont par exemple mené une étude
contrôlée sur la prise en charge de la douleur consécutive à des
dysfonctionnements temporomandibulaires. Pour ce faire ils ont
comparé trois groupes (hypnose et relaxation avec enseignement
de stratégies de coping pour les deux premiers groupes et un groupe
contrôle). Il s’agissait ici encore de mettre en évidence les effets
spécifiques de l’hypnose, ce qui a été partiellement validé car les
deux groupes thérapeutiques ont montré une efficacité similaire
(mais bien entendu supérieure à celle du groupe contrôle) dans la
prise en charge de la douleur, ainsi que dans l’amélioration de la
mobilité des maxillaires.
Crawford et al. (1998) ont utilisé l’hypnose pour apprendre
à quinze lombalgiques chroniques à calmer une douleur aiguë
expérimentale (pression au froid). L’analgésie sous hypnose a permis
de diminuer la sensation douloureuse et l’anxiété. Puis les auteurs
ont proposé aux patients de transférer cet apprentissage à leur
propre douleur chronique lombaire. Il a été observé une réduction
de la douleur, une amélioration de l’humeur et de la qualité du
sommeil. De tels résultats, suggèrent d’utiliser ces techniques à
titre préventif, afin d’éviter le passage à la chronicité. Chez des
patients souffrants de fibromyalgie sévère, Haanen et al. (1991) ont
montré que l’hypnose se révélait plus efficace que la kinésithérapie
en permettant un meilleur contrôle de la douleur, une plus grande
réduction de la fatigue au réveil et une amélioration du sommeil.
Le score myalgique restait inchangé, comme si l’hypnose permettait
de reconsidérer la douleur, non pas en termes d’intensité mais de
« supportabilité ». De plus, l’hypnose a permis de réduire la prise
de paracétamol chez 80 % des sujets, alors qu’elle ne concerne que
35 % des patients dans le groupe de contrôle.
E ncad ré 5.4
H ypnose et d o u leu r du m e m b re fan tô m e
Il n ’existe pas d ’études contrôlées sur la dou leu r des m em bres fantômes,
mais M u rao k a et al. (1996) ra p p o rte n t le cas clinique d ’u n h o m m e
de 58 ans diagnostiqué avec u n état de stress p o sttraum atique et une
d o u le u r fan tô m e à la ja m b e . D u ra n t ses séances d ’hypnose à raison
d ’u n e séance de tre n te m in u tes par sem aine, il lui était dem andé
us- d ’o rie n te r sa pensée, sa conscience et son discours sur l’im age de son
m em b re fantôm e.
V__________________________________________________________________________________________ /
Hypnose et pédiatrie
L’hypnose fait très largement appel aux capacités imaginatives et
de visualisation, particulièrement développées chez les enfants qui
ne souffrent pas des inhibitions fréquentes chez leurs aînés. Dans
la pratique, il est étonnant de constater comment l’utilisation de
métaphores produit des effets quasi instantanés chez les enfants qui
vivent l’image et la sensation évoquée en « temps réel ». Ils sont
plongés dans une histoire ou un conte raconté par l’hypnotiseur en
s’abandonnant totalement et librement aux aventures que consti
tuent les suggestions thérapeutiques.
Zeltzer et al. (1989) ont montré que l’hypnose permettait à des
enfants de 6 à 12 ans de réduire significativement une douleur
expérimentale : la pression au froid par immersion d’un bras dans
de l’eau à 12 degrés et 15 degrés. Olness et al. (1987) ont comparé
l’action de l’auto-hypnose versus placebo versus Propranolol1 chez
des enfants âgés de 6 à 12 ans, souffrant de migraine classique.
Le nombre de crises (mais pas l’intensité) fut réduit de plus de la
moitié avec l’auto-hypnose comparé aux autres approches. Cette
approche non pharmacologique, permet en outre un apprentissage
face à la douleur utilisable ensuite tout au long de la vie. Zeltzer et
Le Baron (1982) ont utilisé l’hypnose dans un service d’oncologie
pédiatrique pour réduire la douleur et l’anxiété qui accompagnent
les ponctions de moelle et les ponctions lombaires. L’hypnose s’est
révélée plus efficace que des techniques incluant la distraction, les
encouragements ou les jeux. S’inspirant de ce travail, Katz et al.
(1987) ont mené une étude comparative sur trente-six enfants souf
frant de leucémie aiguë lymphoblastique nécessitant des ponctions
de moelle. Les séances d’hypnose (relaxation, imagerie, recherche
d’analgésie, contrôle des émotions, suggestions post-hypnotiques et
auto-hypnose) et les sessions de jeu non directives se sont révélées
d’une efficacité comparable sur la peur et la douleur. Le jeu aussi
bien que l’hypnose ont ainsi permis de réduire le stress et la
perception de la douleur. Ellis et Spanos (1994) ont passé en revue
différentes études dont celle de Katz et al. (1987) et remarquent
que là encore, il est difficile de mettre en évidence des éléments
spécifiques à l’hypnose. Le groupe hypnose abonde en suggestions
directes dans le but d’affronter les ponctions et la maladie, tandis
que le groupe de contrôle est parasité par les suggestions indirectes
où le jeu permet lui aussi la diversion et la dédramatisation des actes
parfois invasifs.
Hypnose et cancérologie
Les effets analgésiques de l’hypnose associés à certains exercices tels
que l’imagerie, l’auto-hypnose, la réinterprétation d’un traumatisme
ou la dédramatisation constituent l’ensemble de ce qui peut être
proposé à des patients malades du cancer. En 1981, Olness a traité
vingt-cinq enfants malades du cancer et a mis en évidence la capacité
de l’hypnose à réduire la douleur et certains effets secondaires de
la chimiothérapie (nausées et vomissements). La douleur et le stress
chez des femmes souffrant de cancer du sein métastatique ont
été abordés dans une l’étude comparative de Spiegel et Bloom
(1983) comprenant psychothérapie avec ou sans hypnose. Si les
deux groupes pris en charge ont montré des résultats comparables
en ce qui concerne la perception de la douleur, de la souffrance et
du stress, l’amélioration était en revanche pour chacun des groupes
significativement supérieure aux résultats obtenus avec le groupe
contrôle.
Dans une autre étude de Syrjala (1992), l’hypnose s’est
en revanche montrée plus efficace que la thérapie cognitive-
comportementale pour réduire les douleurs liées à la transplantation
de moelle osseuse. En revanche, aucune des deux approches n’a
apporté de résultat satisfaisant en ce qui concerne la réduction
de symptômes comme les nausées, les vomissements et la
consommation d’antalgiques. L’imagerie qui était un des exercices
caractéristiques du groupe hypnose est apparue au cours de l’étude
comme déterminant dans l’obtention de l’effet antalgique.
OUVRAGES CLES
’E S T
u n P E U par hasard que Francine Shapiro1 a découvert,
1. A u j o u r d ’h u i c h e r c h e u s e a u M e n t a l R e s e a r c h I n s t i t u t e d e P a l o A l t o , S h a p i r o a
r e ç u e n 2 0 0 2 le p r i x S i g m u n d - F r e u d , q u i e s t la p lu s h a u t e d i s t i n c t i o n m o n d i a l e e n
p s y c h o t h é r a p i e . E n t r e - t e m p s , s o i x a n te m ille p r a ti c i e n s o n t é té f o r m é s à l’E M D R
d a n s p lu s d e q u a t r e - v i n g t s p a y s , u n e a s s o c ia tio n h u m a n i t a i r e e st n é e p o u r i n t e r v e n i r
a p r è s les g r a n d e s c a t a s tr o p h e s ( E M D R H u m a n i t a r i a n A s s is ta n c e P r o g r a m s ) .
visuelle sur le mouvement de va-et-vient de droite à gauche
que Francine Shapiro opérait avec ses doigts en prenant soin de
« répliquer » ce qu’elle-même avait fait dans ce parc quelque temps
auparavant. Six mois après ses premières observations empiriques,
F. Shapiro a fait évoluer sa démarche, en essayant différents types
de mouvements (plus ou moins rapides, plus ou moins amples,
horizontaux et obliques), et en demandant aux sujets de se focaliser
sur différents aspects des traces mnésiques du souvenir négatif.
Les résultats de ces exercices ont été, pour tous les sujets, une
réduction de la charge négative du souvenir et surtout à une diminu
tion sensible du niveau d’anxiété provoqué par ces mêmes souvenirs.
Elle baptisa la méthode Eye Movement Desensitization (EMD). Le
changement de dénomination d’EMD à EMDR (Eye Movement
Desentization and Reprocessing) est intervenu en 1990 après que la
démarche a pu mettre en évidence des effets de restructuration
de la mémoire, d’augmentation du sentiment d’efficacité et de
contrôle des victimes, ainsi que d’un traitement plus adapté des
événements traumatiques en mémoire. Depuis 1989, de nombreuses
publications ont mis en évidence l’efficacité de la méthode EMDR
et, en moins de dix ans, la thérapie est devenue un mode de
traitement psychothérapeutique de l’état de stress post-traumatique
(ESPT) qui a donné lieu à un grand nombre d’études (Tarquinio,
2007). Il y a en effet aujourd’hui plus de publications d’études
contrôlées sur le traitement de l’ESPT par la thérapie EMDR que
tout autre type d’interventions cliniques, y compris les traitements
médicamenteux (cj. National-Center-for-PTSD). On peut considérer
la thérapie EM DR comme une approche intégrative, dialectique
et comportementale qui utilise simultanément image, cognition
et sensation corporelle. Son usage dépasse aujourd’hui le seul
traitement de l’état de stress post-traumatique (ESPT), avec des
résultats plus qu’encourageants dans la prise en charge des deuils,
des situations conflictuelles, des phobies, de certaines formes de
dépression ou encore dans la gestion de la douleur.
L’objectif de ce chapitre sera de permettre une meilleure connais
sance de la thérapie EMDR en proposant, dans un premier temps,
un cadrage théorique de la démarche. Dans un second temps, nous
présenterons certains éléments du protocole de base de la thérapie
EMDR. Enfin, nous envisagerons, dans une dernière partie, les
champs d’application de cette approche dans le domaine de la
maladie.
1. Extrait Du côté de chez Swann de Proust : « Elle envoya chercher un de ces gâteaux
courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la
valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé
par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une
cuillerée du thé où j ’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant
même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis,
attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. U n plaisir délicieux m ’avait
envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m ’avait aussitôt rendu les vicissitudes de
la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon
qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence
n ’était pas en moi, elle était moi. J ’avais cessé de me sentir médiocre, contingent,
mortel. D ’où avait pu me venir cette puissante joie ?Je sentais qu’elle était liée au
goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de
même nature. D ’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? Je bois une
seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui
m ’apporte un peu moins que la seconde. 11 est temps que je m ’arrête, la vertu du
breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n ’est pas en lui,
mais en moi. »
raison d’une activation du locus coerulus1). On peut considérer que
l’apparition de l’ESPT (et de façon plus large des événements
traumatiques) est la conséquence pour une part au moins de
l’incapacité du cerveau à inhiber la libération de noradrénaline
pendant le sommeil. Et il existe des travaux qui montrent un
taux élevé de ce neurotransmetteur chez les patients souffrants
d’ESPT pendants les phases d’éveil et de sommeil. Ce processus à en
croire Stickgold (2002) inhiberait le processus associatif nécessaire
à l’intégration des souvenirs (notamment les souvenirs douloureux)
dans les réseaux de mémoire. On sait aussi que ce qui caractérise une
victime est une hypervigilance caractéristique à l’état de veille, mais
aussi durant le sommeil, conduisant à une dégradation du sommeil et
par effet induit à une réduction de la quantité de sommeil-REM. Là,
sous dominance acétylcholinergique, la suprématie noradrénergique
et la perte de sommeil seraient alors des éléments suffisants pour
bloquer le passage des événements traumatiques vers le cortex et
les réseaux de mémoire qui d’une certaine manière resteraient
en suspens, en attente d’intégration, d’où cette re-présentation
récurrente à la conscience du sujet sous forme d’idées intrusives.
Si l’état physiologique particulier rencontré pendant le sommeil-
REM est le support de l’intégration mnésique nécessaire à la
guérison, alors il n’est pas déraisonnable de conclure que les inter
ventions qui amènent à nouveau le cerveau vers cet état pourraient
avoir une vertu correctrice. On peut alors avec Stickgold (2002)
faire l’hypothèse que les mouvements saccadés répétés des yeux
pourraient « enclencher » les mécanismes du tronc cérébral (noyaux
cholinergiques de la jonction ponto-mésencephalique versus locus
coerulus) identifiés pendant le sommeil-REM (Nelson, McCarley et
Hobson, 1983). Ce qui expliquerait les effets de la thérapie EMDR,
en ceci qu’elle reproduirait ou remettrait en œuvre un ensemble
de processus neurobiologiques présents naturellement, mais rendus
déficitaires par la survenue dans l’univers psychique et cognitif du
sujet d’un événement perturbant.
1. P e t i t n o y a u a d r é n e r g i q u e d u t r o n c c é r é b r a l p r o j e t a n t d e f a ç o n d iffu s e s u r le c o r t e x
e t la m o e lle é p i n i è r e e t q u i j o u e u n r ô le i m p o r t a n t d a n s le c o n t r ô l e d e la v e ille e t d u
so m m e il.
Mais l’explication n’est cependant pas suffisante dès lors que l’on
sait d’une part que les mouvements utilisés pendant la thérapie
EMDR sont généralement plus lents que ceux présents pendant le
sommeil REM et d’autre part que des effets thérapeutiques sont
également obtenus en utilisant des stimulations bilatérales auditives
et tactiles (taping). Ce que toutes ces techniques ont en commun,
même celles qui utilisent les mouvements saccadés des yeux, c’est un
modèle de stimulation alternée, bilatérale comparable à une réponse
orientée de l’attention (Sokolov, 1990) qui peut induire un état
similaire à celui du sommeil-REM.
Sur le plan neurologique, si l’on considère le circuit de l’attention,
celui-ci se compose d’une part du lobe pariétal postérieur qui
joue un grand rôle dans le système attentionnel (dont la lésion
conduit à une incapacité à se dégager d’un foyer d’attention vers
une cible du côté opposé) et d’autre part du colliculus supérieur1
(ou tubercules quadrijumeaux supérieurs qui déplacent l’attention,
précédemment désengagée, sur une cible ; de très nombreuses
informations sensorielles visuelles, auditives et somatosensorielles
proviennent de l’environnement et convergent vers cette zone) et
du pulvinar12 (qui intervient dans le processus d’attention sélective.
Les réseaux exécutifs de concentration, de fixation de l’attention
se situent essentiellement dans le lobe frontal lui-même impliqué
dans la génération des saccades oculaires endogènes), notamment
dans le gyrus cingulaire antérieur particulièrement activé, comme
le prouve l’augmentation du débit sanguin local, lors des opérations
de détection de cible et de choix visuel. Le modèle de LaBerge
(1995) permet de soutenir une telle argumentation en faisant appel
à ces mêmes structures que sont les tubercules quadrijumeaux
et le thalamus (notamment le pulvinar) qui seraient responsables
de l’orientation de l’attention. Le thalamus, par l’intermédiaire
28 étudiants « non
cliniques » la moitié
Pas de différence sur la conductance et la
soumis au protocole
Dunn et t°. Sauf pour la fréquence cardiaque qui est
standard et l’autre à un
al., 1996 diminuée (mais résultats valables pour les
protocole placébo
deux groupes EMDR vs placébo).
sans mouvements
oculaires.
Figure 6.1. Mesure moyenne du rythme cardiaque selon les différentes phases de
stimulation oculaire (tiré de Sack et al., 2008).
Figure 6.2. Mesure moyenne de la température (en degrés Celsius) du doigt selon les
différentes phases du protocole de base et périodes de stimulation oculaire (tiré de Elofsson
et al., 2008).
retranscrit par les auteurs (par exemple scène d’agression !), après
validation par le patient cette scène servait de support pour réexposer
les patients à l’événement traumatique et ainsi évaluer les évolutions
au fur et à mesure du travail thérapeutique. Ici encore, les auteurs
notent une baisse du rythme cardiaque et une augmentation du
RMSSD.
Même si des recherches doivent encore être menées, force est de
constater que les arguments neuropsychologiques et neurophysio
logiques s’accumulent, même s’ils restent encore hypothétiques.
Le fait que les constats cliniques aient devancé les explications
théoriques n’ampute en rien l’intérêt de cette nouvelle approche
thérapeutique. Bien au contraire, ses zones d’incertitudes en font un
objet de recherche passionnant à l’interface de la psychologie, des
neurosciences et de la psychothérapie. Que demander de plus ? On
peut néanmoins s’interroger sur les attitudes des éternels insatisfaits
vis-à-vis de cette approche, qui le plus souvent se situent dans
une posture idéologique plutôt que dialectique et scientifique. La
thérapie EMDR active de véritables principes actifs qui favorisent
la guérison de certains patients. L’évolution de nos connaissances
nous fera très vite et encore mieux comprendre ce qui est enjeu
et les conséquences de ces recherches auront à n’en pas douter
des effets considérables sur notre manière de penser le processus
psychothérapeutique dans sa globalité.
La thérapie EM DR est structurée autour de protocoles et de
procédures qu’il convient de suivre car depuis vingt ans maintenant
ils ont fait leur preuve. Mais comme pour l’hypnose, la thérapie
EM DR permet au psychologue de faire preuve d’imagination et
d’inventivité afin de s’adapter au mieux à la réalité clinique du
malade.
1. Il s’a g it d ’u n e m e s u r e s u b j e c t i v e d e l ’i n t e n s i t é d e la d é tr e s s e ( cf. p lu s l o in ) .
U n e é ta p e im p o r t a n t e : l ’in s t a l l a t i o n d u lie u s û r
«Un e x e r c i c e p a r t i c u l i è r e m e n t u t i l e p o u r m o n t r e r a u p a t i e n t q u ’il p e u t
r a p i d e m e n t r e c o u v r e r sa s ta b ilité é m o t i o n n e l l e s’il se s e n t p e r t u r b é . C e t e x e r c ic e
e st s p é c ia le m e n t u tile p o u r u n p a ti e n t q u i n e p e u t se d é t e n d r e p a r c e q u ’il re s s e n t
le b e s o i n d e r e s t e r v ig ila n t, u n b e s o i n q u i p e u t a v o ir é té c o n d i t i o n n é p e n d a n t
d e s é p is o d e s d ’a b u s s e x u e l o u a u c o m b a t . »
( ^
E ncad ré 6.2
La m é th o d e du lieu sûr
Etape 1 : l ’image
Le patient et le clinicien choisissent un lieu sûr : le lieu sûr peut être réel ou
imaginaire, actuel ou passé. Ce lieu doit provoquer calme et sécurité
chez le patient et c’est un lieu dans lequel il peut revenir en cas de
besoin.
is> Étape 2 : émotions et sensations
O n dem ande au patient de se focaliser sur l’image et de sentir les
émotions liées/identifiées et les sensations corporelles agréables (utiliser
les éléments de contexte, extérieurs et intérieurs, le sujet peut avoir les
yeux fermés ou non, si un souvenir négatif émerge, il faut changer).
« Y a-t-il un souvenir négatif qui vous vient ? » Si oui on recherche un
nouveau lieu sûr. « O ù ressentez-vous le plus de choses ? » Demandez
au sujet dans quelle partie du corps il localise la sensation en demandant
au sujet de faire un scanner mental de son corps. Si c’est négatif, on
va changer de lieu sûr. Parfois le lieu sûr est difficile à trouver, et on
peut m ettre une séance à le trouver.
Etapg 3 : étape de mise en valeur
Toujours avoir une voix apaisante accentuer l’imagerie et les affects.
Transm ettre une impression de protection et sécurité au patient qui
doit rendre com pte des ém otions q u ’il ressent.
Etape 4 : étape des mouvements oculaires
Ici le patient est dans un certain état m ental et les m ouvem ents
oculaires (M O) ont pour fonction de renforcer cette sensation de
bien-être. Ce sont des séquences courtes et lentes (6 à 12 mouvements).
Il s’agit de renforcer le sentim ent de bien-être : « Laissez venir cette
image de ce lieu calme. C oncentrez-vous sur cette sensation agréable,
sur cette sensation dans votre corps. Perm ettez-vous de rentrer dans
cet espace, d’en profiter. Concentrez-vous sur ces sensations et suivez
mes doigts avec vos yeux. » Après la série de m ouvem ents oculaires.
Le thérapeute dem ande au patient de ferm er les yeux. « C om m ent
vous sentez vous m aintenant ? » Si le patient se sent bien, on fait
encore une série. « Très bien. R egardez mes doigts, très bien, laissez
la sensation vous envahir, prenez-la tout entière... » Si la sensation
n ’est pas accentuée, on essaie de faire des m ouvem ents oculaires dans
une autre direction. Si la sensation n ’est pas potentialisée, il faut alors
considérer que le lieu sûr n ’est pas de bonne qualité et en chercher un
autre.
Étape 5 : étape du mot-clé
O n dem ande au sujet de trouver un m ot qui illustrerait l’image (par
exem ple : forêt, m ontagne, paix...). « Q uel est le m ot qui illustrerait
le plus ce lieu ? » U ne fois le m ot identifié on dem ande au patient
de le répéter m entalem ent en repérant, en étant attentif aux sensa
tions agréables. C ette procédure est renforcée avec les m ouvem ents
oculaires avec le m êm e rythm e que précédem m ent.
Étape 6 : étape dite d ’auto-réplique
O n demande au patient de répéter seul le processus en faisant revenir
l’image avec le m ot qualifiant cette image.
us- Q uand le patient a term iné et réussi cette étape, on lui indique
com m ent la répéter seul, en situation de stress.
Etape 7 : étape de la perturbation
Le thérapeute demande au patient de laisser entrer une pensée pertur
batrice (pas traum atique = tension à la maison, stress au travail...).
Etape 8 : Etape d ’auto-réplique face à une perturbation
O n dem ande au patient de réactiver toutes les étapes ju sq u ’à ce qu’il
se sente détendu et qu’il a pu dissiper cette tension.
V___________________________________________________________________
L a m is e en œ u v re d u p r o to c o le d e b a se
Exem ple
M m e B. vient de term iner sa chim iothérapie consécutive à un cancer du
sein droit qui a été amputé. Le souvenir choisi est l’annonce du cancer
dans le bureau de l’oncologue. «J’étais assise en face de lui et j ’ai bien
senti q u ’il était gêné de m ’annoncer la chose. C e qui est difficile c’est la
manière dont cela s’est fait, il m ’a refilé le bébé sans compassion. Il m ’a
dit voilà M. B. c’est grave on n ’a pas de temps à perdre, il faut couper,
c’est un cancer et on verra après pour la suite. » La situation définie avec
la patiente est la suivante : «Je suis dans le bureau du m édecin en face de
lui et je regarde son visage et je l’écoute prononcer les mots « couper » et
« cancer » qui résonnent dans ma tête. »
Le patient doit spécifiquement évoquer dans son esprit l’image
d’un des aspects pénible de l’événement passé (pour le cas de M.B. :
le visage distant et mal à l’aise du médecin lorsqu’il me parle). Le
thérapeute l’aide à focaliser son attention sur la dimension visuelle
de la représentation traumatique qui est la plus intensément associée
avec l’affect. Le patient énonce alors une conviction (cognition)
négative qu’il a de lui-même et qui résulte de cet événement
(Par exemple dans ce cas : Je vais mourir). Cette cognition est
négative parce que le sentiment d’impuissance est inapproprié ; elle
est enkystée dans le système nerveux alors que le danger est dans le
passé et qu’elle est dans le cabinet du psychologue et que l’épreuve
est derrière elle. Le thérapeute et le patient définissent ensemble
une direction pour la thérapie en identifiant aussi une cognition
positive. Cette phrase doit contenir un sentiment interne de maîtrise.
Cette cognition répond à la question : « Quand vous vous voyez
dans cette situation, que préféreriez-vous penser de vous-même à
la place de la croyance négative que vous venez d’énoncer ? » Le
patient doit alors évaluer le degré de conviction qu’il associe à cette
pensée positive : à quel point il la ressent comme vraie (par exemple
ici : je suis vivante). C’est l’évaluation de la validité de la cognition
positive (validity of cognition — VOC — qui va de 1 à 7 et qui pour
M.B. fut de 1).
L’émotion, ainsi que le SUD (subjective unit of distress : unité de
détresse ressentie), permettent au thérapeute d’estimer le degré
atteint dans la résolution du trauma et la progression au cours du
traitement vers une interprétation plus « adaptative » de l’événement
traumatique. Le patient identifie également l’affect ou l’émotion
précisément relié à la cible (par exemple ici : la peur). Il est ensuite
demandé à la patiente d’évaluer son intensité sur une échelle de
0 à 10 appelée le SUD. En même temps le thérapeute l’aide à
identifier les sensations physiques se manifestant dans son corps (par
exemple ici : oppression dans la poitrine) et qui accompagnent ces
images, pensées et émotions.
Après cette phase initiale, le patient va se centrer sur les émotions
et les sensations perturbantes du patient (c’est la phase de désensi
bilisation). Il va alors suivre des yeux le déplacement bilatéral de
la main du thérapeute entre la gauche et la droite. Ces séries de
mouvements latéraux durent de 20 secondes à quelques minutes,
en fonction de la réaction émotionnelle du patient. Lors de cette
phase on trouve toutes les réactions de la personne. Il peut s’agir de
souvenirs, de prises de conscience, ou d’associations diverses. C’est à
chaque pause, entre chaque série de mouvements bilatéraux, que le
patient rapporte « ce qui lui est venu » pendant la période d’attention
flottante qui accompagne les mouvements oculaires. Le patient
porte alors son attention sur la nouvelle information, sensation ou
prise de conscience et le thérapeute recommence une autre série de
mouvements. Le thérapeute se retient de demander des clarifications
ou des précisions sur ce que le patient rapporte. De même, il n’en
donne aucune interprétation. Il continue simplement de ramener
l’attention du patient sur le matériel révélé par la stimulation et
amorce une nouvelle série de mouvements jusqu’à ce que les
associations ne suscitent plus de changements ou jusqu’à ce que
seulement des associations et sensations positives soient rapportées.
Entre les séries de mouvements oculaires, le patient parle nor
malement au thérapeute, décrivant généralement ce qui s’est passé
pour lui pendant la stimulation. Le patient décrit ce qu’il a vu ou
ressenti pendant la stimulation un peu comme s’il s’agissait d’une
rêverie concentrée. Le travail est amorcé par un événement précis
ou un affect particulier, mais au fur et à mesure des mouvements
oculaires, d’autres associations à d’autres événements surgissent,
des pensées sur soi ou même des scénarios imaginaires. L’état
émotionnel se modifie rapidement, au rythme des changements
d’associations cognitives. En fonction de l’évolution du niveau
de SUD et de VOC donnés par le patient, le thérapeute peut
ensuite décider de pousser plus loin le traitement de l’événement
initial ou de commencer à traiter d’autres aspects du traumatisme.
La succession des séries de stimulations tend à désamorcer les
ruminations obsédantes couramment constatées chez les patients.
On appelle installation la phase suivante de la thérapie EMDR,
parce qu’elle a pour but d’installer l’opinion ou la cognition
positive (par exemple : je suis capable de reprendre ma vie en main)
identifiée par la personne afin de remplacer son opinion négative
(par exemple : je me sens impuissant) de départ. Pendant la phase
de désensibilisation le patient réélabore la terreur de l’événement
qui l’a traumatisé et il prend conscience que maintenant les choses
ont changé et qu’il dispose de forces et de ressources nouvelles qu’il
n’avait pas alors en sa possession : «Je suis capable de reprendre ma
vie en main. » On mesure alors avec le VOC, le degré d’adhésion
de la personne à cette opinion positive (sur une échelle de 0 à 7).
La phase suivante est le « scanner du corps ». Quand la cognition
positive a été renforcée et installée, le thérapeute demande à la
personne de garder à l’esprit l’événement-cible d’origine et de
vérifier si elle ressent des tensions résiduelles dans le corps. Si c’est
le cas, on se concentre sur ces sensations physiques (tensions dans
le ventre, nœud dans la gorge, oppressions de la poitrine...) pour
les retravailler. Van der Kolk (1994) a montré que la plupart du
temps les pensées traumatiques s’accompagnaient d’une véritable
résonance physique. Le traumatisme serait comme emmagasiné
dans la mémoire motrice et non dans la mémoire narrative et
que la personne conserve les émotions et les sensations physiques
négatives de l’événement d’origine. Ce n’est qu’une fois traitées
qu’elles peuvent migrer vers la mémoire narrative et donc être
verbalisées. Les sensations corporelles et les émotions négatives qui
leur étaient associées disparaissent. C’est la raison pour laquelle une
séance d’EMDR n’est véritablement terminée que si le patient peut
évoquer l’image-cible sans ressentir la moindre tension corporelle.
La thérapie EMDR accorde donc une place importante à la
résonance physique/somatique de la souffrance psychique. Les
aspects somatiques de souvenirs traumatiques sont non seulement
systématiquement explorés, mais les sensations qui leur sont asso
ciées peuvent également être des cibles privilégiées des séquences de
mouvements oculaires. La capacité associative des sensations avec
d’autres aspects importants de l’univers cognitif et émotionnel du
patient fait de celles-ci des vecteurs cruciaux de soulagement de la
souffrance psychique.
N
E n cad ré 6.3
R e tra n sc rip tio n d ’une prise en charge d ’un é ta t de stress
p o s t-tra u m a tiq u e avec la th érap ie E M D R
La transcription partielle d ’une séance d ’E M D R illustrera le processus
présenté plus haut. Paul est un hom m e de 68 ans m aintenant à la
retraite et qui a sollicité notre aide parce que depuis sa cessation
d ’activité il se sent de plus en plus mal et q u ’il ne com prend pas
pourquoi certains souvenirs de la guerre d’Algérie lui reviennent avec
tant d ’acuité et de violence. Ces idées deviennent obsédantes. Idées
us" intrusives, cauchem ars, irritabilité étaien t les sym ptôm es récurrents
que Paul m anifestait lors de n o tre p rem ière ren co n tre. L’ensem ble
s’accom pagnait d ’u n état dépressif en c o re p e u p ro n o n c é , mais qui
avait décidé son m éd e c in généraliste à le m e ttre sous antidépresseurs
depuis quatre jo u rs. D ep u is son re to u r de la guerre en 1961, il
n ’avait plus parlé de ce q u ’il avait vécu, sau f avec les anciens q u ’il
avait fréquentés la p rem ière année de son re to u r en France. M arié
et inséré p rofessionnellem ent, il n ’avait plus ju g é utile de rappeler
certains souvenirs p articu lièrem en t pénibles. U n en particulier le
hante. Il se sou v ien t q u ’u n e de ses m issions avait été d ’o p érer avec
quelques hom m es une patrouille dans une zone m ontagneuse réputée
dangereuse. Lui e t ses h o m m es avaient été déposés en cam ion à u n
e n d ro it b ie n précis et dev aien t p a rc o u rir u n itinéraire p o u r ensuite
être récupérés et ren trer au cam p. Mais personne n ’est jam ais venu les
c h e rc h e r à l’e n d ro it p révu. O u b liée, la p atrouille a dû ren trer à pied
dans la n u it avec p eu d ’a rm e m e n t p o u r se défendre. « C e jo u r-là j ’ai
cru que je ne rentrerais plus, mais je ne pouvais rien dire p o u r ne pas
affoler mes h om m es déjà suffisam m ent angoissés. »
a. Ce cas n’étant pas inclus dans un protocole de recherche, il était difficile d’imposer au
patient une répétition des mesures. C ’est la raison pour laquelle V IE S et le B D I n’ont pas
été proposés lors de cette phase.
N o u s a v o n s r é s u m é d a n s l e t a b l e a u 6 . 2 u n c e r t a i n n o m b r e d ’i n d i c a t e u r s
c l i n i q u e s m e s u r é s a u d é b u t e t à la f i n d e la t h é r a p i e q u i s u r l e p o i n t
es- évoqu é s’est d éroulée sur trois séances de 60 m inutes. O n p e u t n o ter
une d im in u tio n im p o rtan te des scores à l’IES et au B D I, de la m êm e
m anière le S U D (évaluation de la co g n itio n négative) d im in u e alors
que le V O C au gm ente p o u r atteindre son seuil m axim um à la fin de
la troisièm e séance.
L e THÉRA PEU TE. — Q u ’e s t - c e q u e v o u s r e s s e n t e z m a i n t e n a n t ?
P A U L . — J e m e se n s tr is te q u e ç a m e s o it a r riv é . P le u r s ...
L e T H É R A P E U T E . — C o n tin u e r avec ça. (Nous commençons une autre
séquence de mouvements d ’yeux.)
[...]
L e THÉRA PEU TE. — À q u o i v o u s pensez ?
PA U L. — Je pense à rien, disons que je suis tou jo urs triste et que j ’ai
toujours cette p eu r au ventre, mais c’est m oins fort ; j ’arrive à m e dire
que fin alem en t si je suis là en face de vous c ’est q ue je suis vivant et
que le pire n ’est pas arrivé... sauf dans m a tête.
LE TH ÉR A PEU TE. — Q u ’e s t - c e q u e v o u s r e s s e n t e z m a i n t e n a n t ?
P A U L . — J e m e se n s tr is te q u e ç a m e s o it a r riv é . P le u r s ...
L E T H É R A P E U T E . — C o n tin u e r avec ça. (Nous commençons une autre
séquence de mouvements d ’yeux.)
[•••]
PA U L. — C ’est derrière m oi to u t ça. C ’est m arrant ce souvenir dans
les gorges m e paraît loin, u n peu flou m êm e... C e qui com pte c’est ce
que je suis en vie m aintenant. J ’ai eu p e u r de m ourir.
L e THÉRAPEUTE. — C o n n a is s e z - v o u s d e s g e n s q u i à v o tr e p la c e
n ’a u r a i e n t p a s e u p e u r ?
P A U L . — N o n , tous les h o m m es q u e j ’ai connus à la guerre m êm e
s’ils cô to y aien t la m o rt parfois de près en avaient tous peur.
L e T H É R A P E U T E . — G ardez bien ça à l’esprit. (Nous commençons une
autre séquence de mouvements d ’yeux).
[■••]
PA UL. — Je sens q ue c ’est plus là... le so u v en ir est là mais ça n e m e
fait plus rien... je tro u v e ça norm al et finalem ent j ’ai bien réagi...
L E T H É R A P E U T E . — G ardez b ien ça à l’esprit. (Nous commençons une
autre séquence de mouvements d ’yeux).
P A U L . — C ’est drôle c ’est co m m e si c ’était loin... je ne ressens plus
rien qu an d j ’y pense...
Sur des traum as simples (type 1 o u E S P T ), l’E M D R ap p o rte des
réponses parfois déco n certan tes q u an t à son efficacité. Sur la cible
présentée ici le cas de Paul s’inscrit dans la c o n tin u ité de ces patients
qui se m etten t à élaborer devant u n thérapeute toujours intrigué. C ar il
s’agit bien d ’élaboration et de reconsidération de ce qui faisait traum a
et qui dès la d eu x ièm e et la troisièm e séance est rangé au rang des
autres souvenirs. Le patient s’éloigne de ce qui faisait souffrance, de ce
qui p e n d a n t des m ois o u des années lui collait à la peau co m m e une
maladie d o n t on ne peut se défaire. La retranscription fidèle du cas de
Paul est la parfaite illustration de ce processus q u ’il ne faut pas hésiter
à qualifier de guérison.
V____________________________________________________
EM DR et cancer
\ _________________________________________________________/
1. Une telle identification de la ressource a été possible chez cette patiente âgée de
37 ans et atteinte d’un cancer du colon grâce au travail d’anamnèse qui a permis
de repérer dans son histoire les personnes ayant joué pour elle un rôle crucial. Ce
fut le cas de la grand-mère de M me J. qui s’est occupée d’elle alors que ses parents
travaillaient. D ’origine italienne celle-ci lui a transmis de nombreuses compétences
(linguistiques, culinaires...). Selon les propos de la patiente c’était une personne
dont le courage était reconnu par tous. Veuve très jeune, elle a dû assumer seule
sa famille et les difficultés qui incombaient aux immigrés italiens à la fin de la
Seconde Guerre mondiale. Sous dialyse pour cause d’insuffisance rénale elle ne s’est
jamais plainte et à toujours vécu pour reprendre les propos de Mme J « avec dignité,
courage et combativité ce qui à mes yeux fait d ’elle une femme d’exception ». La
grand-mère de Mme J est décédée quinze ans auparavant, mais sa disparition n’était
pas problématique pour la patiente.
2. Développement des ressources et tuteur de résilience1
— Y a -t-il u n e p erso n n e dans v o tre vie actuelle ou dans v o tre passé, qui
dispose de ces qualités o u qui les rep résen ten t ? Pensez à la p ersonne
que vous aim eriez avoir près de vous dans u n co in de v o tre tête et
qui p o u rra it vous en co u rag er et vous aider à vous sentir plus forte, plus
courageuse et vous d o n n e r la force de vous batte co n tre cette m aladie. A
qui pensez-vous ?
— A m a g ran d -m ère ! C ’est évid en t c ’est elle qui m e vient to u t de suite.
5. Ressentir la ressource
— A rrêtez-vous u n instant sur cette image de votre grand-m ère et observez
son sourire, écoutez ses m ots en italien qui vous disent de vous battre, que
vous êtes capable, sentez cette chaleur, la sensation de sa m ain sur la vôtre,
cette o d e u r dans cette cuisine.
— C ’est b o n , je suis b ien, je suis détendue.
6. Installation de ressource
« P en d an t que vous co n tin u ez à vous co n cen trer sur v o tre g rand-m ère et
observez son sourire, éco u tez ses m ots en italien qui vous disent de vous
battre, que vous êtes capable, sentez cette chaleur, la sensation de sa m ain
sur la vôtre, cette o d e u r dans cette cuisine, suivez mes doigts. »
Plusieurs sets de m ouvem ents oculaires (6 à 12), suivi de : « Q u e ressentez-
vous m ain ten an t ? »
E ncad ré 6.5
E xem ple de p ro to c o le E M D R in tég ré p o u r la prise en charge
de la m ig ra in e 1
1. C ’e st u n e d o u l e u r d e la m o i t i é d u c r â n e , p u ls a tile , c ’e s t - à - d i r e q u e l ’o n re s s e n t le
r y t h m e d u b a t t e m e n t c a r d i a q u e d a n s sa t ê t e . E lle e s t p a r fo is p r é c é d é e d e p r o d r o m e s
(sig n e s a v a n t c o u r e u r s ) d u t y p e s c o t o m e v is u e l s c in tilla n t. E lle s’a c c o m p a g n e s o u v e n t
d e n a u s é e s v o i r e d e v o m is s e m e n t s , e t d e p h o t o p h o b i e (la l u m i è r e e st u n f a c t e u r d e
m a j o r a t i o n d e la d o u l e u r ) .
L a c ris e d e m ig r a i n e p e u t ê tr e a lt e r n a t i v e m e n t d e s d e u x c ô té s , d e f r é q u e n c e v a ria b le ,
m a is p a r f o is p l u s i e u r s fo is p a r m o is . O n r e t r o u v e s o u v e n t u n e c o r r é l a t i o n e n t r e
l ’o v u l a t i o n o u les rè g le s e t le d é c l e n c h e m e n t d e la c ris e . L a c a u s e ré e lle d e la m ig r a in e
e st r e la ti v e m e n t i n c o n n u e m a is o n s u p p o s e q u ’u n f a c te u r h o r m o n a l e st e n j e u . E lle se
d é r o u le e n d e u x p h a se s : u n e p h a s e d e v a s o c o n s t r ic ti o n (a v e c p a rfo is d e s p r o d r o m e s ) ,
s u iv ie d ’u n e p h a s e d e v a s o d i la t a t io n q u i e st d o u l o u r e u s e .
es" C e p ro to c o le a été d év elo p p é p ar M arcus (2008) dans u n e étude
co m p aran t u n p ro to c o le in tég ré qui co m b in e la thérapie E M D R , la
respiration d iap h rag m atiq u e1 et la com pression crân ien n e (n = 21) à
u n e prise en charge m édicam enteuse (n = 22).
Le p ro to c o le de traitem en t des m au x de tête avec l’E M D R intégrée
(E M D R -I) consiste dans u n p re m ie r tem ps à in viter les patients à
o pérer une respiration de type diaphragm atique, qui sera couplée avec
d ’u n e part u n e com pression des points de douleurs et d ’autre part un
ensem ble de stim ulations oculaires.
La p ro céd u re est g én éralem en t rép étée p en d an t en v iron 12 à
30 m in u tes (séances d ’u n e heure) o u ju s q u ’à ce que la m igraine soit
attén u ée :
• Etape 1 : interroger le patient sur l’estim ation q u ’il fait de sa douleur
grâce au Subjective Pain Level (SPL) qui est un équivalent du S U D
m esuré sur échelle de 0 à 10, en in d iq u an t la localisation de la
d o u leu r ;
• Etape 2 : o n invite le p atien t à se m ettre en situation de respiration
diaphragm atique ;
• Étape 3 : le th érap eu te d u ra n t u n e p ério d e de 10 à 20 secondes,
applique ferm em en t des com pressions avec les m ains sur les zones
frontales et occipitales du crâne, ainsi que sur les zones tem porales
gauche et dro ite. Il s’agit ég alem ent de te n ir la tête du p atient en
o p éran t en v iro n au m in im u m 5 à 6 rotations des m ains allant du
fronto-occipital aux secteurs tem poraux (gauche et droite) en restant
p o sitio n n er d u ran t u n e p ério d e de 10 à 20 secondes ;
• Étape 4 : le p atien t p o u rsu iv an t la respiration diaphragm atique, le
thérapeute cesse la com pression de la tête et soum et ce dernier à un
ensem ble de m ouv em en ts oculaires p lu tô t lents p en d an t une durée
de 30 à 90 secondes.
1. Il e x is te d e u x t y p e s d e r e s p i r a t i o n : la r e s p i r a t i o n t h o r a c i q u e , e t la r e s p i r a t i o n
d ia p h r a g m a t iq u e . D a n s la p r e m i è r e , d u r a n t la p h a s e d ’in s p i r a t i o n , la c a g e t h o r a c i q u e
se g o n f le e t les é p a u le s se r e lè v e n t . C ’e st c e lle q u e la p l u p a r t d ’e n tr e n o u s p r a ti q u e n t .
L a s e c o n d e a u c o n t r a i r e ( d i a p h r a g m a t i q u e ) , p e r m e t d e r e m p l i r d ’a ir la t o t a l i t é d e s
p o u m o n s . L o rs d e l ’i n s p i r a t i o n , c ’e st le b a s d u v e n t r e q u i se g o n f le e t le d ia p h r a g m e
q u i s ’a b a is s e . E lle p e r m e t d e d i m i n u e r le s t e n s io n s m u s c u la i r e s e t d e m a î t r is e r les
e ffe ts d u stre ss. C ’e st c e lle q u i e st u tilis é e s p o n t a n é m e n t p a r t o u s les b é b é s .
et 67 % six mois plus tard. Il y a nécessité de bien différencier la
douleur du membre fantôme, de la sensation de membre fantôme,
et de la douleur du moignon. La prise en charge est souvent difficile
et les études peu fiables du fait d’une méthodologie trop souvent
médiocre (petite taille des échantillons, peu de randomisation,
etc.). Cependant, il est possible d’envisager une prise en charge
psychologique de cette forme particulière de douleur (Tinker et
Wilson, 2005). Les publications sur le domaine s’attachent le plus
souvent au traitement du trauma consécutif à la perte du membre,
or, il est possible d’envisager un traitement spécifique de la douleur
perçue, même si les recherches et les travaux sur le domaine doivent
être poursuivis.
Niveau de douleur 7 2
ressentie =10
* Ce cas n'étant pas inclus dans un protocole de recherche, il était difficile d'imposer au patient une
répétition des mesures. C'est la raison pour laquelle l'IES et le BDI n'ont pas été proposés lors de cette
phase.
EM DR et deuil
S
O-
E
V__________________________________________________________________________________________ )
Les principaux résultats semblent indiquer une efficacité de la
prise en charge EMDR. En effet, on note une diminution de tous
les indicateurs entre le début (TO) et la fin de la prise en charge (T2).
En outre, lorsque cette diminution ne se poursuit pas à trois et à
douze mois, elle reste, au minimum, stable à un an. Ces premières
observations sont d’autant plus encourageantes que 10 % à 15 % des
patients endeuillés peuvent développer une dépression chronique.
CONCLUSION
C \
Concepts clés
• E M D R : F rancine Shapiro a d ’abord baptisé sa m é th o d e E ye
M ovem ent D esensitization (E M D ). Le ch an g em ent de dén o m in atio n
d ’E M D à E M D R (E ye M ovem ent D esentization and Reprocessing) est
in terv en u en 1990 après q u e la d ém arche a pu m ettre en évidence
des effets de restru ctu ratio n de la m ém o ire, d ’aug m en tatio n du
sen tim en t d ’efficacité et de co n trô le des victim es, ainsi que d ’un
traitem en t plus adapté des év én em en ts traum atiques en m ém oire.
C e p e n d a n t étan t d o n n é que les m o u v em en ts oculaires ne sont
plus les seules stim ulations utilisées lors de la thérapie, o n p eu t
se d em an d er si l’in titu lé d ’E M D R est en co re correct. C ’est la
raison p o u r laquelle o n v o it de plus en plus sou v en t apparaître
la term inologie de « m éth o d e d ’intégration neu ro -ém o tio n n elle par
les m o u v em en ts oculaires ».
• T h é o rie d u so m m e il R E M e t E M D R : u n e des explications
th éo riq u es des effets de la th érap ie E M D R est de p ren d re appui
sur ce qui se passe d u ran t la phase so m m e il-R E M où le sujet rêve
et o ù o n observe des m o u v e m e n ts intenses des yeux. Il existe de
plus en plus de preuves m o n tran t que le rôle des rêves est d ’élaborer
et de dig érer p sy ch iq u em en t les vécus de la vie réelle. Il sem ble
q u e lorsque des souvenirs pénibles apparaissent dans les rêves, les
m o u v em en ts oculaires rapides in d u isen t u n effet de d éten te qui
p e rm e t le traitem en t psychique de ces expériences.
• M odèle du tra ite m e n t a d a p ta tif de l’in fo rm a tio n : principe
selon lequel to u t l’organism e y com pris le psychism e du sujet sont
guidés vers u n seul b u t la survie et que de ce fait les pensées o u les
cognitions du sujet sont orientées vers une résolution adaptée et p er
tin en te des problèm es auquel u n individu est confronté. Sur le plan
psychologique il p e u t s’agir de pensées ou d ’associations appropriées
qui v o n t p e rm e ttre à ce d e rn ie r de faire q u elque chose de ce qui
lui est arrivé en transform ant et en in tég ran t l’é v én em en t dans un
nouveau schém a p o sitif et constructif. U n tel traitem ent perm et une
mise à distance, une prise de perspective conduisant à une réduction
de la souffrance. Le prism e à travers lequel l’é v én em en t est alors
considéré n ’est plus p o rte u r de peu r, d ’angoisse ou de souffrance.
Le traum atism e psychique est en fait considéré co m m e u n blocage
de ce tra ite m e n t adapté de l’in fo rm atio n qui p e u t n o ta m m e n t se
résoudre par le biais de la thérapie E M D R .
V__________________________________________________________________________
OUVRAGES CLÉS
Présentation générale
L’histoire du tai chi chuan remonte à environ 5 000 ans, et au fil
des décennies, de nombreuses graphies se sont développées pour le
définir : taiji quan en est la transcription pinyin (système de transcrip
tion phonétique chinoise), T ’ai Chi Ch’uan en est la transcription
Wade-Giles et tai chi chuan en est la transcription la plus courante
(version Larousse).
Le terme tai chi chuan se compose de trois sinogrammes :
• tai signifie « grand, suprême, extrême » ;
• chi signifie « poutre faîtière, faîte d’une maison » ;
• chuan signifie « poing, serrer, boxer », et qui comprend la dimen
sion des arts martiaux.
En résumé, la traduction française donne littéralement : « boxe
du grand faîte ou boxe de la polarité suprême1 ».
On trouve dans l’art du tai chi chuan une infinité de liens avec
l’histoire et la tradition chinoise, y compris les autres arts martiaux
chinois et la médecine traditionnelle chinoise. Son histoire repose
sur la philosophie taoïste et ses principes fondamentaux, comme le
yin et le yang12. Ce concept met en relief la dualité qui intervient
dans le tai chi chuan, sous la forme de mouvements représentant
un combat fictif contre un adversaire. Le tai chi chuan est un art
martial dont la réalisation pleine et entière est obtenue par diverses
techniques. Il représente un entraînement au combat par l’utilisation
de pratiques d’autodéfense, la force de l’adversaire étant utilisée afin
de le maîtriser.
Le tai chi chuan est une discipline corporelle d’origine chinoise
comportant un ensemble de mouvements continus et circulaires,
exécutés avec lenteur et précision dans un ordre préétabli. De
manière générale, le tai chi chuan est considéré comme un art
martial « basé sur une philosophie nécessitant l’équilibre de l’énergie
par le biais de sa circulation dans le corps » (Hilleï al,2006).
De nos jours, il est plutôt considéré par les Occidentaux comme
une sorte de « gymnastique énergétique de santé ». Néanmoins, sa
pratique actuelle s’inspire tout de même de mouvements d’arts
martiaux, tels que les parades et les esquives. En outre, certains de
ses enchaînements s’effectuent à deux et ressemblent à des combats.
Le tai chi chuan est reconnu comme « un exercice physique
d’intensité modéré ». Construit sur l’association de la théorie du Tao
et de la pratique de la boxe « chuan », c’est une activité qui insiste
I
'i
1I
|
•S.
d’autres, le fait d’indiquer une direction revient à exécuter un
nouveau mouvement, étant donné qu’il est distinct de celui
précédemment exécuté. De ce fait, un même style pourra compter
un nombre d’enchaînements différents.
s De génération en génération, la pratique du tai chi chuan a évolué
et de nouvelles techniques voient le jour encore aujourd’hui.
C
©
Le tai chi chuan est communément constitué de cinq styles1 : le
tai chi chuan style Chen, le tai chi chuan style Yang, le tai chi chuan
style Wu (divisé en deux grandes écoles : le style Wu Wu Yu et le
style Chien), le tai chi chuan style Sun et le tai chi chuan de style
Lee.
Le style Chen
Le style Chen est apparu le premier et, de ce fait, il est la base
des autres styles. Plus communément appelé lao chia, qui signifie
« vieille charpente », l’origine de la création de ce style se trouve à
Chenjiagou, village où a vécu le maître Chen Wangting. Ce style
est celui qui se rapproche le plus de la forme originale du tai chi
chuan par la prise de conscience du yin et du yang, « l’harmonie, la
rapidité, la lenteur, la capacité du corps à se mouvoir en un seul
ensemble, l’explosion de la force et la force en spirale ».
La méthode du style Chen est basée principalement sur deux
taolu (« enchaînements ») : le premier constitué de soixante-quatorze
mouvements est le di yi lu et le second est le er lu. La différence
existant entre ces enchaînements est que dans le premier, c’est « le
corps qui emmène la main » et dans le second c’est le contraire.
Cela signifie que « l’étude du premier enchaînement est une écoute
(intention) portée vers l’intérieur (travail proprioceptif), tandis que
le second enchaînement est conçu pour porter l’intention vers
l’extérieur (l’application martiale) ».
Le di yi lu constitue le fondement de ce travail en ce sens que « les
quinze premiers mouvements sont formés de tous les principes et les
changements (directions) qui se déclinent dans la suite de la forme ».
Dès lors que l’élève aura acquis les bases du di yi lu, il pourra se
tourner vers l’apprentissage du « Er lu, du Tuishou et des armes ».
Ce second enchaînement, quant à lui, est particulier du style Chen,
car il met en relief l’origine et le travail martial. Le troisième taolu,
nommé le tuishou constitue une étape du travail martial qui amène
à la pratique du sanshou (« combat libre »).
Le style Chen est à double face : d’un côté, il favorise la santé
et, de l’autre côté, il est le plus caractéristique dans le domaine
1. Le lecteur ne désirant pas approfondir l’aspect historique du tai chi chuan peut
passer directement à la page 242.
du combat. En effet, le style Chen est, au départ, le plus difficile
à effectuer du fait des qualités exigées telles que la précision, la
synchronisation du corps et une grande énergie interne. De plus, il
requiert plus d’endurance sur le plan physique.
Le style Yang
Le style Yang du tai chi chuan a vu le jour au X I X e siècle. Il a été
nommé ta chia (grande charpente), qui est la forme la plus répandue
en Occident.
On doit sa conception à Yang Luchan (1799-1872), surnommé
« Yang l’invincible ». Il a saisi l’opportunité de suivre l’enseignement
de Chen Chang-Hsing, maître de tai chi chuan de style Chen, style
qu’il a pratiqué pendant dix-huit ans. Le tai chi chuan s’est alors
développé et transmis de génération en génération, et c’est à Yang
Chen Fu (1883-1936), petit-fils de Yang Luthang, que l’on doit sa
propagation sous sa forme standardisée. Il a enseigné son formulaire,
composé de cent huit mouvements, dans les années 1930, formulaire
utilisé encore aujourd’hui, appelé la « forme longue » et qui consiste
en des mouvements lents et circulaires.
L’aspect « art martial » est moins présent en apparence dans le
style Yang, mais il existe tout de même des formes qui ont gardé
la philosophie martiale, certaines d’entre elles utilisant encore des
armes (sabre, épée, bâton).
Une forme courte de tai chi chuan de style Yang a été conservée.
FnterEditions-Dunod —La photocopie non autorisée est un délit
Elle a été développée dans les années 1940 par Zhen Manging
et est constituée de trente-sept pas. Le formulaire de Pékin et les
formulaires de compétitions sont également des formes courtes. Le
tai chi chuan de style Yang se caractérise par une harmonie entre
la respiration et les mouvements, accompagnée d’une coordination
entre les membres supérieurs et inférieurs. Les mouvements initiés
par les hanches nécessitent souplesse et puissance.
Le style Wu
Ce style de tai chi chuan (tai chi chuan style Wu Yu), de Wu
Yuxiang est l’un des plus populaires. Il est appelé hsiao chia, qui
signifie « petite charpente ». Il a été conçu par Wu Yu-hsiang qui,
avec ses deux frères, Wu Ch’eng-ch’ing et Wu Ju-ch’ing, ont eu la
possibilité d’apprendre avec Yang Luchan.
Wu Yuxiang a également été formé pendant une courte période
par un disciple de la famille Chen, Chen Ching Ping, qui à son
tour, l’a enseigné à son neveu Li I-Yu. Ce dernier fut le maître de
Hao Wei-chen (1842-1920), qui l’enseigna à son fils qui, à son tour,
l’enseigna à son fils Wu Yu-hsiang.
Cette discipline s’est ensuite répandue de génération en généra
tion dans la famille Hao, c’est la raison pour laquelle on la surnomme
parfois le style Hao. A la fin de sa vie, Hao Wei-chen a également
pratiqué le tai chi chuan de style Sun. Il s’est servi de son expérience
pour le rendre accessible aux novices. Le style Wu met en œuvre de
petits mouvements dont les principes fondamentaux sont l’équilibre
et le développement interne du Qi.
Le style Wu est proche du style Yang du fait de leur histoire simi
laire. En effet, Wu Chien Yau (1834-1902) a suivi un enseignement
de tai chi chuan de style Yang, auprès de Yang Lu-Chan, alors qu’il
faisait partie de la garde impériale. Par la suite, celui-ci l’enseigna
à son fils, Wu Chien Chuan (1870-1942), qui le modifia et créa
ainsi son propre mouvement, le style Wu. Plus tard, il fonde sa
propre école d’arts martiaux. Dans les années 1920, il a déménagé
dans la ville de Shanghai où sa renommée n’a fait que croître.
Les générations suivantes ayant repris le flambeau de l’entreprise
familiale, la pratique du style Wu s’est propagée à travers le monde.
Ce style est celui qui a gardé le plus de caractéristiques de l’aspect
art martial du tai chi chuan, car il peut se pratiquer à deux, de qui
permet d’être en harmonie avec l’autre.
Le style Sun
Le style Sun est appelé huo pu chia qui signifie « charpente aux pas
vifs ». Sun Lutang (1861-1932) a conçu les enchaînements de style
Sun dans les années 1900. Ainsi, ce style est l’un des plus récents.
Sun Lutang est un grand maître taoïste. Par sa grande expérience
des arts martiaux, il a créé son propre style. Tout d’abord, il a
commencé son apprentissage par le Kung fu, ensuite, il s’est adonné
au Xing Yi (art martial interne) et, enfin, il s’est consacré au
Xingyiquan. Suite à ces apprentissages, il a, pendant trois ans, étudié
le bagua (art interne). En outre, sa rencontre avec Hao Weichen, qui
lui a enseigné le style Wu, lui a permis de concevoir son propre style.
Suite à ses expériences dans des disciplines différentes, il combine le
Xingyiquan, Baguazhang et le tai chi chuan. Le style Sun a traversé
les générations, d’abord par ses deux enfants, Sun Cunzhou et Sun
Jianyun, et ensuite par le biais de sa petite fille, Sun Shurong, qui a
enseigné le tai chi chuan de style Sun jusqu’à son décès.
Caractérisé par une démarche active d’ouverture et de clôture, le
style Sun est composé de mouvements courts et rapides, les mains
étant suivies par les jambes, s’ouvrant et se fermant en suivant un
ordre préétabli. La position du corps est élevée et celle des pieds ne
dépasse pas la largeur des épaules. De façon générale, une fluidité
des mouvements est recommandée et l’esprit doit être serein et
ouvert afin que le corps se régénère. Il est nécessaire de prendre
conscience des concepts du Tao.
Sun Lutang fait valoir trois étapes dans le tai chi chuan :
Il convient de noter que le style Sun est une forme de tai chi
chuan qui est accessible aux individus de tous âges.
© fnterÉditions-Dunod —La photocopie non autorisée est un de!
Le style Lee
Le style Lee a été créé il y a un siècle par Hsieh-Ho Lee. Par la
suite, dans les années 1930, Chan Kam Mee l’a enseigné à Londres.
A sa mort, ses étudiants ont continué à enseigner le style Lee, ce
qui a permis sa propagation.
Ce style de tai chi chuan est le plus enraciné dans la pensée
taoïste. Le formulaire des « huit pièces de brocart », qui est en lien
avec l’équilibre du yin et du yang, est profondément ancré dans
le style Lee. De fait on retrouve, par des mouvements pratiqués
lentement, harmonie et équilibre, accompagnés de la maîtrise du
souffle.
La forme originelle du style Lee est composée de quatorze
positions : la « position de l’aigle, la position de l’ours, la position
du dragon, la position du canard, la position du singe, la position
du chat, la position du léopard, la position du cavalier, la position
du serpent, la position du lion, la position de la grue, la position du
chien, la position du ciseau et la position des jambes croisées ».
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et al. (2004) dans le cadre d’une étude sur les patients ayant été
victimes d’un accident cardiaque, avaient déjà mis en évidence les
effets positifs du tai chi chuan sur l’amélioration perçue de la qualité
de vie. Les sujets VIH de Robins et al. (2006), interviewés après
l’étude, disaient ressentir un réel mieux-être et être plus calmes,
notamment après les exercices, effet qui perdure dans le temps si la
pratique est maintenue.
Dans cette même étude, les résultats quantitatifs vont dans le
même sens, indiquant ainsi qu’un programme de tai chi chuan
auprès de patients VIH est en mesure d’améliorer leur qualité de vie,
mais aussi d’abaisser le niveau de détresse psychologique. Les auteurs
font même l’hypothèse que la pratique du tai chi chuan pourrait être
envisagée comme une forme de coping dynamique invitant l’esprit
des sujets à se positionner différemment sur le corps, en l’observant
et en acceptant d’une certaine manière ses dysfonctionnements
physiques.
A notre connaissance, une des rares recherches françaises réalisées
sur les effets du tai chi chuan est celle de Dechamps, Quintard
et Lafont (2007). Les résultats ont ainsi montré qu’une pratique
régulière du tai chi chuan avait un effet significativement positif
sur les troubles émotionnels, en améliorant l’humeur, en faisant
baisser le niveau d’anxiété et en augmentant le sentiment d’efficacité
personnelle (cf. encadré 7.1).
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us- d ’efficacité, à u n e réd u ctio n de l’anxiété et des troubles ém otionnels.
V ingt-six étudiants âgés en tre 19 et 28 ans (n = 11 dans le groupe
expérim ental et n = 12 dans le g ro u p e contrôle) o n t participé à cette
recherche. Les sujets o n t suivi dix séances de tai chi chuan style C h en
à raison d ’u n e h eu re par séance.
Les séances étaien t construites selon la séq uence suivante : échauffe-
m e n t, éd u catio n à la pratiq u e (5 à 10 m n), réalisation des form es de
m o u v e m e n t (45 m n), et re to u r au calm e (5 à 10 m n). Les sujets du
groupe tém oins n ’o n t fait l’objet d ’aucune in tervention. Les variables
m esurée étaient le sentim ent d ’efficacité (à partir du questionnaire de
Schwarzer, 2 0 0 3 1), l’anxiété état (c’est-à-dire la tension, la nervosité et
l’in q u ié tu d e q u e le sujet ressent « à l’instant, ju ste en ce m o m e n t »
m esurée avec l ’échelle d ’anxiété STAI Y de Spielberger et Vagg,
198412) et l’h u m e u r (avec la P O M S SF de Sacham , 19833) qui
m esure en o u tre différente sous-dim ensions que sont la dépression,
l’an x iété-ten sio n , la confusion...). T outes les m esures étaient réalisées
avant et après l’initiatio n au tai chi chuan.
N o u s avons fait le ch o ix de ne p résen ter q u e certains des résultats
obtenus après les dix semaines nécessaires à la finalisation du protocole
d ’étude, en com parant les scores obtenus par le groupe tai chi chuan à
ceux obtenus par le groupe tém oin. T outes les évaluations (VD) n ’ont
pas été rapportées.
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Globalement les résultats montrent que la pratique du tai chi
chuan a des effets positifs chez les sujets, en contribuant notamment
à améliorer le sentiment d’efficacité (ce qui n’avait jamais été fait
jusque-là !), en diminuant le score d’anxiété et les scores relatifs à
© InterEdirions-Dunod —La photocopie non autorisée est un défit
Sentiment général
33.09 (3.6) 27.58 (4.85) p < .001
d’efficacité
STAI-V Anxiété
20.27 (5.71) 40.83(12.08) p < .01
État
Score global du
35.09 (11.5) 46.33 (23.12) p < .05
POMS
POMS sous
2.9 (2.87) 6.25 (7.25) p < .01
échelle dépression
POMS sous
échelle 5.01 (3.42) 0.03 (4.76) ns
anxiété-tension
POMS sous
échelle 3.36 (1.02) 6.33 (3.25) p < .001
fatigue-inertie
a. Les résultats ont été traités par M A V O V A . Nous n ’avons pas souhaité présenter ici toutes les
analyses statistiques d’où notre choix d’indiquer seulement le seuil de la comparaison multiple.
LE QI GONG
Présentation générale
Art chinois apparu il y a environ 5 000 ans sous la dynastie
Shang, le qi gong désigne de manière générale « toutes les pra
tiques énergétiques traditionnelles ». Il fait partie, comme le tai chi
chuan et l’acupuncture de la médecine traditionnelle chinoise. Il
est également connu sous son appellation traditionnelle com m e
« l’énergie de guérison ». Il y a peu de temps encore, le term e qi
gong était souvent lié à d’autres mots comme par exemple taijiqi
g o n g 1. L’exportation de ces pratiques vers les États-Unis a permis au
terme qi gong de devenir indépendant, facilitant ainsi la désignation
des différentes sous-pratiques connues.
Le terme qi gong est formé de plusieurs graphies : ch i-ku n g
(école anglo-saxonne Wade), k i ko n g (école française EFFEO),
k ik o (adaptation phonétique du japonais) et qi g o n g qui en est
la transcription p in y in 12 . Le terme qi gong est constitué de deux
sinogrammes : « qi et g o n g ».
Le sinogramme qi signifie « souffle, énergie ». Il se définit selon la
tradition chinoise, comme « l’énergie vitale » qui se trouve en toutes
choses. Hiria Otto désigne le qi comme « la substance matérielle
primordiale ou, tout simplement, l’essence qui, par l’impulsion de
son énergie, permet aux “choses” animées ou inanimées et aux
organismes vivants du monde d’exister et de se développer sous les
formes dans lesquelles ils se matérialisent3 ». En outre, il correspond
dans une optique spiritualiste au p n e u m a des Grecs, à l ’a n im a des
Latins, ainsi qu’au prana des Indiens. Quant au sinogramme qong, il
signifie « travail, labeur, effort4 ».
Le qi gong est alors un « travail du souffle ou un travail énergé
tique », basé sur des principes taoïstes. Il représente ainsi l’énergie
vitale qui se propage le long des méridiens utilisés dans l’acuponc
ture. D’une manière moins traditionnelle, notre époque assied le qi
gong comme une « gymnastique » dont certains principes découlent
de la pensée taoïste. Cette dernière a pour précepte « l’harmonie
avec la nature et dans cette vision, l’univers est perçu comme un
flux continu et en constant changement » (Ospina et a l , 2006).
Les écoles de qi gong s’appuient toutes sur ces concepts fonda
mentaux, toutefois des différences existent. Certaines fondent leur
enseignement sur l’aspect spirituel, alors que d’autres cautionnent
l’aspect médical. D ’autres encore prônent l’aspect martial et, dans
1. Alain van Leckwyck (1995-1996), texte écrit pour le Guide du mieux être,
Bruxelles, Editions Parcours.
2. Institut Ricci (1990), Dictionnaire français de la langue chinoise : sinogrammes 485 et
2879.
3. Dictionnaire de la langue chinoise, Editions Larousse.
4. Institut Ricci (1999), Dictionnaire de caractères chinois, Paris-Bruxelles, Desclée De
Brouwer, 1999.
ce cas, les pratiques sont voisines du tai chi chuan. Le qi gong
se révélant une discipline de préservation de la santé, qui a pour
principe d’en assurer la longévité, il se base sur la méditation afin
de créer une harmonie entre le corps et l’esprit. Une respiration
profonde, alliée à des mouvements lents, contrôlés et coordonnés,
permet un retour au calme physique et psychique.
En outre, et dans une perspective traditionnelle, le travail avec
le Qi, par une chorégraphie précise de postures, favorise le rétablis
sement de la circulation des énergies dans le corps en suivant les
méridiens d’acupuncture, ceci en lien avec le paradigme de soin de
la médecine chinoise.
La société chinoise a vu, au cours des siècles, se développer de
nombreuses techniques. En effet, des fouilles archéologiques ont
permis de mettre à jour un document daté de 206 avant Jésus-Christ,
représentant quarante-quatre personnages dans diverses postures du
dao yin (pratique d’entretien de la voie), qui, encore aujourd’hui, est
une gymnastique corporelle chinoise. C ’est sous cette dynastie que
les mouvements connus sous le nom « du jeu des cinq animaux »
furent développés par Hua Tuo (médecin chinois) ; ces mouvements
imitant le langage corporel d’animaux sauvages tels que l’ours, le
tigre, le cerf, le singe et la grue.
De nombreux écrits, et plus particulièrement le Yang Sheng Lu
de Xi Kang (223-262 après J.-C.) font apparaître que ce dernier
aurait développé un concept combinant l’hygiène, la gymnastique,
le massage, les techniques de respiration, la diététique et les règles
InterEditions-Dunod - La photocopie non autorisée est un délit
1. Leckwyck A. van (1995-1996), texte écrit pour le Guide du mieux être, Bruxelles,
Éditions Parcours.
d’exercices se pratique en position debout, assise ou couchée,
et se définit comme par exemple la méditation ou la « position
des six sons ». Le deuxième correspond aux exercices relatifs aux
mouvements des membres et du corps et fusionne l’automassage, les
exercices de déplacements corporels et les « huit pièces de brocart ».
On peut distinguer cinq formes distinctes de qi gong :
• le qi gong d’origine bouddhiste se divise en deux pratiques : une
pratique active, le zhan zhan et une pratique assise, le zuo chan.
Ce style est également constitué de mouvements nommés « le jeu
des cinq animaux » et « les huit pièces de brocart ». Ce type de qi
gong était pratiqué par les moines bouddhistes ;
• le qi gong d’origine confucianiste se définit surtout par des rites
familiaux et sociaux ;
• le qi gong martial vise au renforcement des muscles afin d’exécuter
au mieux les pratiques martiales ;
• le qi gong médical est en rapport avec les soins, c’est-à-dire qu’il
demande un diagnostic et un traitement. Il fait partie intégrante
de la médecine traditionnelle chinoise. En outre, il est constitué
de deux formes : la « première est celle que l’individu pratique
lui-même (qi gong yang sheng) et la seconde est celle que le
guérisseur applique sur un malade ».
• quant au dernier qi gong, il est basé sur des techniques tradition
nelles adoucies afin de permettre une pratique plus simple.
On distingue quatre types d’exercices se rapportant au qi gong1 :
• les exercices de types zhang zhang gong sont formés de postures de
méditation, qui par la régularisation de la respiration, permettent
d’harmoniser le corps et l’esprit.
Ces exercices débutent par la posture de l’arbre. Ensuite, « l’im
mobilité (y in) se complète par les mouvements (yang) ». Les trois
postures utilisées pour le qi gong sont « la posture des trois
essentiels (wujî), tenir le ballon au niveau du bas-ventre et tenir la
planche sous l’eau » ;1
1. H u a r d e t W o n g ( 2 0 0 8 ) , « P r é s e n t a t i o n d ’u n d o c u m e n t d u X V I I I e s iè c le d ’a p r è s
u n o u v r a g e a n o n y m e p r é s e n t é p a r W . G W a n g (1 9 2 2 ) e t G u n s u n H o h ( S h a n g h a i
1 9 2 6 ) » : www.yiquan78 .org/baduanjin.htm
• les ondulations qui permettent de rendre les treize points essentiels
détendus. Le mouvement débute par le bas du corps et remonte
lentement vers les hanches ;
• les « mouvements lents et élastiques » que l’on appelle shi li et qui
se définissent comme « la force vivante engendrée par la globalité
du corps ». Ces shi li dépendent de la direction des mains. Il
existe quatre shi li de base, lorsque « les mains vont dans la même
direction (pousser l’océan, pousser la planche sur l’eau, tirer le
ballon sur l’eau, monter et descendre la planche sur l’eau), et trois
shi li lorsque les mains sont opposées (cercle vertical centré et
cercle horizontal alterné) » ;
• les étirements permettant, quant à eux, « d’activer les méridiens afin
de faciliter la circulation du qi » dans une optique traditionnelle.
La définition et les pratiques du qi gong ainsi que son mode
opératoire est intimement lié à ses aspects traditionnels qui font
référence à des notions telles que le qi, propre à la médecine chinoise,
mais non encore exploitable d’un point de vue biomédical classique.
Notre propos n’est pas de discourir sur la pertinence et l’existence
de cette notion, mais il est toutefois indispensable de ne pas l’écarter
car elle fait partie intégrante de la définition du qi gong. En termes
thérapeutiques, nous allons mettre en lumière les effets bénéfiques
de cette approche sur la santé physique et psychique en ayant une
analyse objective se basant sur la mesure de changements physiques
et physiologiques avant et après des interventions de qi gong.
InterEditions-Dunod - La photocopie non autorisée est un délit
/-------------------------------------------------------------------------------- N
E n cad ré 7.2
Q i g o n g et neurophysiologie.
U n e étu d e de Soo et al. (2004) suggère en term es épidém iologiques
q u ’u n e activité p ro lo n g ée de qi gong, sur plusieurs m ois, p ro d u it
des effets positifs et significatifs sur les systèmes n eu ro en d o crin ien s
et im m unitaires, ainsi q u e sur des variables psychologiques telles que
l’anxiété, résultats qui avaient déjà été mis en évidence par Lee, R y u
et C h u n g (2000) et Lee et R y u (2004). C es études suggèrent que
l’e n tra în e m e n t au qi g o n g réd u it l’anxiété et le niveau de stress. Les
taux d ’A C T H , de cortisol et d ’aldostérone d im in u e n t de m anière
significative chez les sujets p ratiq u an t le qi g o n g par opposition
aux sujets tém oins qui ne font rien. D es résultats similaires o n t
été mis en év idence avec d ’autres pratiques co m m e la m éd itatio n
transcendantale, le yoga o u le tai chi ch u an (Jin, 1992 ; K am ei et
a i, 2000 ; W alton, P ugh, G elderloos et M acrae, 1995). L’aldostérone
(dont l’augm entation trop im portante se traduit par une hypertension
artérielle) est ré d u ite avec la p ratiq u e du qi g o n g (Lee, Lee, K im et
M o o n , 2003), mais si le constat est validé l’explication du processus
e n je u reste encore très floue et nécessitera à l’avenir des investigations
com plém entaires.
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Tableau 7.4. - Effets du Gi gong sur les troubles de l’hypertension et des maladies cardio-vasculaires
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Les sujets s’inscrivent volontairement dans une pratique qui leur
permet de mieux réguler leurs troubles. Ils s’obligent à prendre du
temps pour leur santé en s’inscrivant dans un processus de lâcher
prise et de prise de distance par rapport aux exigences et aux tensions
de la vie quotidienne. Le lâcher-prise et l’inscription dans l’instant
présent agissent également contre la mise en place constante des
pensées ruminatives. Le mental étant en constant mouvement, le qi
gong offre un effet stabilisateur qui apaise l’individu.
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ks- de 30 à 45 m inutes, trois fois p ar sem aine p e n d an t seize semaines.
D es m esures relatives à la dépression, l’auto-efficacité, le bien -être, la
santé en général et l’estim e de soi sur différentes dim ensions (famille,
social, physique...) o n t été effectuées avant (T0), pendant (T2) et après
(T3) la fin du protocole d ’interv en tio n , puis une sem aine (T4) et huit
sem aines (T5) après. N o u s avons choisi de ne p résen ter que certains
des résultats relatifs à la dépression (m esurée avec la Gériatrie Dépréssion
Scale de Yesavage et al., 1983) et au b ien -être (m esurée avec Personnal
W ell Being Index de Lau et a i, 2005).
N ous avons fait le choix de ne présenter que les résultats obtenus lors
du p ré-test (T0), d u p o st-test (T3) à ju ste à la fin de l’in terv en tio n ,
puis, h u it semaines après (T4) p o u r le score de dépression (figure 7.1)
et le score de b ie n -être (figure 7.2).
Qigong ■T é m o in
Figure 7 . 1. Score moyen de dépression pour les deux groupes qt gong versus
témoin.
Figure 1.2. Score moyen de bien-être pour les deux groupes qi gong versus témoin.
Les critiques et limites adressées au tai chi chuan peuvent être faites
au qi gong. En effet, bien que cette approche laisse entrevoir une
certaine efficacité, il faut rester prudent quant aux conclusions que
l’on pourrait tirer en termes d’impact sur la santé. Il est important
de noter que comme pour le tai chi chuan la plupart des études
connaissent un taux élevé d’abandon des participants avant la fin du
traitement, ce qui a pour effet d’affaiblir la puissance des résultats,
en raison notamment de tailles d’échantillons assez réduites. En
outre, il est parfois difficile de comparer les approches proposées
par les auteurs, ce qui introduit une variabilité dans les protocoles
expérimentaux qui est loin d’être négligeable. De plus, certaines
études n’énoncent pas tous les détails des interventions et, dans
certains cas, le choix du style de qi gong en tant qu’intervention
n’est pas explicité.
Cependant, la pratique du qi gong en tant que complément
psychothérapeutique à une prise en charge plus conventionnelle
reste prometteuse !
CONCLUSION
/ N
Concepts clés
• Tai chi chuan : discipline corporelle d’origine chinoise comportant
un ensemble de m ouvem ents continus et circulaires, exécutés avec
lenteur et précision dans un ordre préétabli. D e m anière générale,
le tai chi chuan est considéré com m e un art martial « basé sur une
philosophie nécessitant l’équilibre de l’énergie par le biais de sa
circulation dans le corps » et consiste en une série de m ouvem ents
lents et continus. C ette discipline peut être considérée com m e une
form e de m éditation en m ouvem ent (Ospina, 2006).
• Gi g o n g : discipline corporelle d’inspiration taoïste com portant un
certain nom bre d ’enchaînements indépendant et simple. Le qi gong
peut être défini com m e une gymnastique lente de détente basée sur
un « travail du souffle ou un travail énergétique », reposant sur des
principes taoïstes. Cette discipline peut être considérée com m e une
forme de m éditation en m ouvem ent (Ospina, 2006).
• M é d ita tio n en m o u v e m e n t : le term e m éditation désigne
une pratique m entale ou spirituelle. C ’est un processus
psycho-physiologique com plexe, interactif et m ultidim ensionnel
faisant intervenir plusieurs éléments : l’engagem ent dans une
pratique, l’utilisation de techniques spécifiques basées sur la
respiration, le corps, l’activation d ’un type d ’attention, l’implication
d ’une relaxation musculaire et physiologique, la mise en pratique
d ’un état auto-induit et l’observation directe ou indirecte des états
m entaux. A la différence de la m éditation im m obile, dans une
position assise ou couchée, la m éditation en m ouvem ent s’effectue
par des gestes lents et souples.
V. J
OUVRAGES CLÉS
« [...] les patients veulent être vus et traités comme des personnes entières et non
pas des malades. Ces personnes se caractérisent par l’interaction de dimensions
physiques, psychiques et spirituelles. Ignorer ces aspects fondamentaux des
individus dans le processus de guérison, c’est traiter la personne d’une manière
incomplète et fractionner. Cette attitude peut interférer avec le processus de
guérison » (Koenig, 2000).
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