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MOOC DE LA COOPÉRATION AGRICOLE

Vidéo 13 // Circuits courts et nouveaux modes de distribution

Savez-vous qu’il existe une définition officielle des circuits courts ? Il s’agit d’un mode de
commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au
consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire entre
l’exploitant et le consommateur.
Une vingtaine de mode de distribution sont aujourd’hui concernés, comme la vente directe à la
ferme, les marchés de pleins vents, mais aussi, les magasins de producteurs et
l’approvisionnement local des artisans, des cantines ou des grandes surfaces.
La distance géographique n’est donc pas prise en compte, mais cependant dans la majorité des
circuits courts la dimension locale ou régionale est présente.
Conséquence directe des crises et des scandales sanitaires des dernières années, l’attention
des consommateurs pour l’origine, la qualité, et la fraîcheur de ce qu’ils mangent s’est renforcée
; combinée à l’engouement pour la cuisine, et plus récemment le soutien à l’agriculture locale et
la sensibilité pour l’environnement. Pour y répondre, un nombre croissant d’agriculteurs voient
dans les circuits courts un moyen de diversifier leur activité, de se réapproprier une partie de la
valeur ajoutée, mais aussi de renouer le lien avec les consommateurs et revaloriser leur métier.
Aujourd’hui 1 agriculteur sur 5 commercialise en circuits court.
Lors du dernier recensement agricole, en 2010, près de 110 000 exploitations agricoles
commercialisaient ainsi au moins une partie de leur production en circuit court. Depuis, le
phénomène a encore gagné en importance.
Les exploitations sont en générale de taille plus réduite que celles intégrées dans les circuits
traditionnels (hormis pour la viticulture), tandis que la main d’œuvre y est plus abondante : ils
génèrent en moyenne deux fois plus d’emplois directs. Diversification des cultures et exigences
de compétences plus larges pour combiner les différents métiers expliquent ce besoin de main
d’œuvre.
En effet, pour bon nombre d’exploitants, si l’engagement dans ces circuits de commercialisation
constitue un moyen de survivre face aux crises agricoles, c’est au prix d’importantes
contreparties, à commencer par une charge de travail notoirement accrue cumulant les métiers
de producteur, de transformateur et de commerçant.
Du côté des produits, après le miel, ce sont les fruits et légumes qui sont les plus vendus en
circuits courts. Notons aussi que les circuits courts sont des lieux favorables à la pratique de
l’agriculture biologique, puisque 10 % des exploitants y ont recours, soit 5 fois plus qu’en circuits
traditionnels.
Qui achète aujourd’hui en circuit court ?
D’abord militante, la consommation en circuits courts concerne aujourd’hui toutes les catégories
de population. Si les consommateurs n’abandonnent pas pour autant leurs habitudes
d’approvisionnement auprès des grandes surfaces notamment, la régularité des achats en
vente directe, sur les marchés, les petits commerçants ou par le biais des formes nouvelles a
tendance à s’accroitre.
Maintenir et développer la fidélité des consommateurs deviennent des enjeux majeurs pour
l’avenir des circuits courts. Il en découle une nécessite de renforcer leur information et de mettre
en place des dispositifs de gouvernance adaptés.
Les circuits courts ce sont également des modes de commercialisation innovants. Les
producteurs inventent de nouveaux modes de commercialisation pour s’affranchir, au moins
partiellement, des contraintes qu’imposent les circuits traditionnels et ainsi recouvrer une forme
d’indépendance. Ainsi, les circuits courts constituent des innovations organisationnelles où les
initiatives visent à faire évoluer les modes de transformation des produits vers plus de durabilité,
de lutte contre le gaspillage et de réponse aux enjeux sanitaires.
Parmi ces innovations, les AMAP constituent sans doute l’un des modes les plus
emblématiques. Elles associent un groupe de consommateurs qui s’engage à payer par avance
la production d’un agriculteur qui, en échange, leur fournit régulièrement un panier de produits
frais et respectant l’environnement.
Des solutions moins contraignantes existent, à commencer par les points de vente collectifs et
magasins de producteurs, qui permettent à chacun des exploitants associés de valoriser un
nombre plus réduit de produits. Quant aux consommateurs, ils peuvent s’y rendre quand ils
veulent, avec la garantie de pouvoir toujours rencontrer un producteur.
D’autres modèles se développent, comme La Ruche qui dit Oui !, plateforme d’e-commerce qui
met en contact les consommateurs et les producteurs locaux, déchargeant ces derniers de la
gestion des commandes et sans que les consommateurs aient à s’engager.
Mais l’un des enjeux majeurs du développement des circuits courts concerne
l’approvisionnement de la restauration collective, qui représente en France 3 milliards de repas
par an. En décembre 2016, la loi a ainsi fixé à 40% le taux d’introduction d'aliments durables
(de saison, en circuits-courts, sous signes de qualité...) dont 20% de produits issus de
l'agriculture biologique ou en conversion dans la restauration collective d'ici à 2020.
Des solutions innovantes se développent partout en France, souvent avec le soutien des
collectivités locales.

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