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La description d’une nature vivante, éblouissante et protectrice permet à Rimbaud d’installer un cadre apaisant :
- Personnification de la nature : la rivière chante, la nature berce, la montagne est fière, la lumière pleut… La
nature a une volonté propre, elle ne peut être impersonnelle
- Allégorie de la Nature avec une majuscule : le poète s’adresse directement la Nature « berce-ce » qui
devient une personne à part entière
- La nature est joyeuse, en mouvement permanent comme l’eau très présente dans le poème, et pleine de
sensations : le soleil chaleur et lumière, les parfums , les bruits : allitérations en F
Un décor lumineux :
De plus cette nature vive, gaie offre aussi un environnement rassurant et protecteur :
Le sonnet s’annonce donc comme une description presque féerique de la nature Ce n’est qu’au travers de la
description du soldat que progressivement une ambiguïté apparait :
Peu décrit physiquement, il est pâle, jeune, tête nue, c’est surtout sa position qui est détaillée :
Le vocabulaire du sommeil amène à penser qu’il dort paisiblement au creux de cette nature douillette :
Mais certains termes sont ambivalents : malgré la nature chaleureuse : il a froid. De même les parfums bucoliques
sont sans effet sur lui « ne font pas frissonner sa narine ». Il est privé de sensation
Quelques indices dans le lexique utilisé (double sens) amènent à ressentir progressivement une ambigüité dans la
situation :
Ce n’est qu’au dernier vers, que la chute brutale (le vers commence par tranquille) courte et sans explication, inverse
tout le sens du poème et par la mort inattendue du soldat s’avère être une dénonciation efficace des horreurs de la
guerre.
La nature par sa beauté, son énergie et sa chaleur a faussé la vision du lecteur, elle a permis au poète de maquiller la
réalité de la mort du soldat (qui n’est jamais explicitement nommé) et ce contraste brutal et inattendu sert
efficacement à la dénonciation des horreurs de la guerre voulue par Rimbaud.