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LES DYSFERLINOPATHIES

I-INTRODUCTION :
 Les dysferlinopathies touchent sujet adulte.
 Elles sont caractérisées par un déficit d’intensité variable en dysferline.
 Elles recouvrent au moins 4 présentations cliniques :
 La myopathie distale de Miyoshi
 La dystrophie musculaire autosomique récessive de type 2B (LGMD2B)
 La myopathie distale de la loge antérieure de la jambe (DMAT)
 Les formes dites proximo-distales.
 S’en rapprochent également certaines formes d’hyperCKémie et des présentations pseudo-
métaboliques.

II-PRESENTATIONS CLINIQUES :
-Se traduit par une FM et une amyotrophie sélective, s’installe progressivement autour de l’âge de 20 ans.
A-La myopathie distale de Miyoshi :
 Elle constitue le tableau le plus typique et fréquent des dysferlinopathies.
 Age début entre 15 et 30 ans avec un déficit distal MI entraînant des difficultés à la marche, la
montée des escaliers et des chutes, prédominant sur les muscles fléchisseurs (loge postérieure)
 Le caractère unilatéral des troubles au début est fréquent.
 Rapidement atrophie du mollet, Parfois douleur et œdème au niveau des muscles du mollet et des
signes inflammatoires locaux constituant un tableau pseudo-phlébétique trompeur.
-En dehors des mollets l’atteinte musculaire est plus discrète : Extenseurs et fléchisseurs des orteils, muscles
de la loge post de la cuisse, fessiers restent censervés. Les fléchisseurs des bras, des poignets ou des doigts
peuvent au cours de l’évolution devenir déficitaires, Les fixateurs des omoplates sont conservés donc pas de
scapula-alata.
-Alors que le déficit en flexion reste modéré, une atrophie très particulière au niveau du chef inf du biceps
brachial réalisant en flexion le « signe de la boule ».
B-La dystrophie musculaire autosomique recessive 2B (LGMD2B) :
 Moins fréquente, Âge de début : 13-35 ans.
 Le déficit musculaire prédomine au niveau des muscles des ceintures, préférentiellement au niveau
pelvien, Il s’agit d’une atteinte proximale qui, avec le temps, peut se propager à des muscles distaux.
 L’amyotrophie marquée des loges postérieures de la jambe est évocatrice
 Pas d’atteinte des muscles faciaux ou pharyngés.
 Pas de complications cardio-respiratoires.
C-La myopathie distale avec atteinte initiale du jambier antérieur (DMAT) :
 L’atteinte musculaire se traduit initialement par un pied tombant et un steppage.
 Secondairement, le déficit musculaire s’étend à la loge post de la jambe.
 Les 2 myopathies Miyoshi et DMAT peuvent coexister.
 Diagnostic différentiel = CMT – Nonaka.
D-Les formes proximo-distales :
 Les 2 phénotypes proximal et distal coexistent.
 Cette topographie s’observe lorsque la maladie évolue depuis de nombreuses années.
E-Les autres formes cliniques :
-Certaines hyperCKémie isolées : Sont liées à des mutations du gène DYSF situé sur le bras cour du chr 2.
-Formes pseudo-métaboliques : Élément dominant : intolérance à l’effort.
-Formes congénitales : Exceptionnelle
 Autres manifestations cliniques :
1-Déformations orthopédiques :
 En cas de confinement au fauteuil roulant, des rétractions ostéo-tendineuses des chevilles, des
genoux et/ou des hanches peuvent apparaitre.
 Les déformations du tronc ou du thorax ne sont pas rapportés.
2-Atteinte cardiaque : Exceptionnelle.
3-Atteinte respiratoire : Exceptionnelle.
-Troubles de la déglutition de la phonation, atteinte du SNC ou difficultés cognitives n’ont pas été décrites et
constituent des critères d’exclusion.

III-EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
1-Enzymes musculaires : élévation franche (CPK 50*nl), diminuent à un stade evolué.
2-ENMG : atteinte myopathique, dgc différentiel avec les neuropathies héréditaires de type CMT.
3-Imagerie musculaire : surtout l’IRM, M de Miyoshi, l’atteinte mollets très évocatrice, non spécifique.
4-Biopsie musculaire :
 Atteinte dystrophique avec aspect de nécrose / régénération de fibres musculaires et absence de
vacuoles bordées.
 Souvent infiltrat inflammatoire.
 Absence totale de la dysferline la plupart du temps, rarement un signal diminué ou en mosaïque.
 La technique du Western-Blot sur échantillon musculaire permet de confirmer le déficit en dysferline
de façon formelle.
5-Etude génétique : Anomalie du gène codant pour la dysferline

IV-EVOLUTION :
 L’évolution des dysferlinopathies est très variable, mais reste lente dans l’ensemble.
 Le risque est une perte de la marche après 15 ans d’évolution en moyenne.

V-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
1-Présentation type myopathie des ceintures :
 Toutes les dystrophies musculaires peuvent être discutées, car la LGMD2B n’a pas une grande
sélectivité, sauf composante distale éventuellement surajoutées.
2-Présentation Miyoshi-like : Les autres causes de myopathies distales peuvent être évoquées.

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