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COURS D’INSTITUTIONS JUDICIAIRES

Mady Marie Bouare


Docteur en droit privé et sciences criminelles
Enseignant chercheur à l’Ugb
Avocat au Barreau de Paris
INTRODUTION GENERALE 2

La vie en société n’est pas exempte de conflits, de différents, de désaccords et il

faut bien une cohésion sociale pour arriver à asseoir une sécurité notre les uns et

les autres. Cette cohésion sociale, se mesure à travers l’expression d’un Etat de

droit déterminé par trois composants à savoir : la conformité de l’Etat au droit,

d’autres part la soumission de l’Etat au droit et enfin l’égalité des citoyens

devant la justice.

Ces conflits qui peuvent naitre nécessitent un règlement dans le cas

d’institutions républicaines mis en place par l’Etat de droit et que constituent les

institutions judiciaires. C’est par ailleurs la consubstantialité du droit à

l’existence de la société. Cette exclusivité du règlement des litiges devant les

institutions judiciaires, ne veut point dire que d‘autres moyens ne peuvent être

trouvés par les parties concernées. En effet il y’a des mécanismes autre que

judiciaires tel que l’arbitrage, la médiation, la conciliation voire enfin la

transaction.

Au Sénégal, ce sont donc les juridictions qu’on peut qualifier de terme

générique désignant toute les institutions judiciaires qui sont appelées à régler

les litiges entre citoyen par juridiction on peut entendre : une cour, un tribunal

ou encore un conseil. Leur particularité est donc de prononcer leurs décisions

judiciaires dans une cause concernée par un demandeur et un défendeur.


Le tribunal rend un jugement, la cour des arrêts et le conseil constitutionnel des 3

avis. Les jugements peuvent être de deux sortes à savoir : des jugements avant

dire droit ou des jugements définitifs. Quoiqu’il en soit, les jugements

définitifs ne le sont qu’après qu’il ait été respecté le principe d’un double

degré de juridiction. L’arrêt est rendu par la cour d’appel et cette décision si

elle est contestée peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation. Enfin entre les

deux, une décision rendue par un tribunal régional en général va faire l’objet

d’un appel devant la cour d’appel et exceptionnellement peut-être portée

directement devant la Cour Suprême.

Le Sénégal a organisé son système judiciaire sur le principe de l’unité

juridictionnel par opposition à la France qui préfère le principe de double

juridiction organisé en deux temps, d’une part l’ordre judiciaire et d’autre part

l’ordre administratif. Cela veut dire qu’au Sénégal on a un juge à la fois

judiciaire et administratif.

En France s’il y’a un conflit entre l’ordre judiciaire et l’ordre administratif, il

existe une juridiction spéciale dénommée Tribunal des conflits chargé de

trancher ce conflit.

Le conflit de Compétence est dit positif lorsque chacune des juridictions se

déclarent personnellement compétente. Le conflit est négatif lorsqu’aucune des

juridictions ne se déclare compétente. Cette dernière hypothèse aboutit à un

déni de justice qui équivaut à renvoyer le justiciable à régler lui-même son

litige. Lorsqu’il y’a un conflit de compte entre l’ordre judiciaire et l’ordre


administratif, le préfet de la république va adresser une demande au ministre de 4

la justice lui demandant que la juridiction se dessaisisse au profit du juge

administratif. Si une solution n’est pas trouvée le préfet va en déclinatoire

demander au tribunal des conflits de déclarer compétente la juridiction

administrative.

Une juridiction ne peut juger que si elle se déclare compétente et la question de

compétence est d’importance. Elle se définit comme étant l’aptitude d’une

juridiction à connaitre une affaire. En droit il y’a deux sortes de compétences,

d’une part la compétence d’attribution et d’autre part la compétence

territoriale. La compétence d’attribution est dite ratione materie, qui englobe

l’ensemble des matières prévues par la loi et confiées exclusivement à une

juridiction déterminée. La compétence territoriale est dite ratione loci il s’agit

de l’espace territorial sénégalais sur lequel une juridiction à sa compétence

déterminée. EX : le tribunal régional de ST-Louis est compétent sur ST-Louis et

au-delà mais n’est pas compétent sur Dakar. Il faut cependant noter qu’en

matière pénale la compétence territoriale n’est pas compétente. Deux idées

peuvent déterminer cette compétence :

- Le lieu de la commission de l’infraction

- Le lieu de l’arrestation de l’individu

Cette hypothèse peut être reproduite en matière civile, EX : dans le cas de

divorce, lorsque les époux ce sont mariés à ST-Louis ils veulent divorcer à ST-
Louis mais que le défendeur réside à Dakar ou que les biens immobiliers se 5

trouvent à Ziguinchor et que les enfants soient nés en France et sont mineurs.

Il faut relever par ailleurs que les institutions judiciaires sénégalaises sont

servies par différents corps de métiers : les magistrats, les greffiers, les

avocats, les huissiers, les notaires et les experts.

Concernant en premier lieu les magistrats, il en existe deux sortes que

constituent les magistrats du siège et les magistrats du parquet.

Les magistrats du siège sont dits magistrats assis et ce sont eux qui rendent la

justice. Ces magistrats sont dits « assis » parce qu’ils ne se lèvent jamais pour

prendre la parole. Ils siègent en général en collégialité mais peuvent siéger en

juge unique. Ces magistrats du siège sont caractérisés d’une part par leur

indépendance, d’autre part par leur inamovibilité et enfin par leur récusabilité.

Concernant les magistrats du parquet ils sont encore appelés magistrats debout.

Il s’agit dans les faits du procureur de la République ou de ses substituts. Les

magistrats sont dits debout parce qu’ils se lèvent pour prendre la parole. Ils sont

chargés de requérir l’application de la loi par le juge du siège leur mission est de

défendre l’intérêt général on les appelle encore les avocats de la société. Ce

parquet bénéficie de l’absence d’indépendance qui s’explique par le fait qu’ils

sont soumis à un lien hiérarchique au ministre de la justice. Leur deuxième

caractère c’est l’amovibilité et enfin leur interchangeabilité. Les magistrats du

parquet bénéfice de l’opportunité de poursuite, ce qui fait que le procureur est

considéré comme étant une partie principale opposée aux délinquants. Il joue
aussi un rôle d’accusateur et en conséquence il doit apporter la preuve de ses 6

allégations. Ce n’est que la traduction d’un adage civiliste : « actori incubit

probatio », c'est-à-dire « la preuve incombe au demandeur. Le procureur qui

reçoit des instructions de son autorité hiérarchique en général est obligé de

respecter ses instructions. Cependant, ce respect est tempéré par un principe

processuel « si la plume est serbe, la parole est libre ». Les juges du siège

comme du parquet demeurent des magistrats c'est-à-dire des fonctionnaires de la

république. C’est l’Etat qui les rémunère et les justiciables n’ont pas à payer ces

magistrats. Ce constat, ne veut point dire que la justice est gratuite parce que

dans certaines procédures les parties doivent payer des frais de procédure. EX :

des droits de timbres fiscaux et d’enregistrements. Il en est de même des frais

d’avocats qui sont à la charge des parties. Et enfin le système judiciaire

sénégalais prévoit l’assistance judiciaire surtout en matière d’assises.

Il faut aussi noter qu’au Sénégal il est envisager la création de l’aide

juridictionnelle pour permettre aux justiciables sénégalais qui n’ont pas les

moyens d’être assistés dans toutes les matières du droit.

A coté des magistrats du siège et du parquet il y’a un magistrat

intermédiaire qu’on appelle le juge d’instruction, qui au demeurant

appartient au siège. Ce magistrat est chargé d’instruire les dossiers

obligatoirement en matière criminelle, quelquefois en matière correctionnelle si

c’est prévu par la loi et jamais en matière contraventionnelle. Le juge

d’instruction saisi par le procureur va donc inscrire à charge et à décharge.


La bonne marche d’une institution judiciaire nécessite la présence de greffiers 7

qui ne sont pas des magistrats mais des auxiliaires de magistrats. Leurs rôles est

de tenir le greffe de participer aux audiences et ainsi de tenir le livre de la

justice. Ils sont aussi chargés de délivrer des actes judiciaires telles que les

décisions de justice, mais aussi d’autres actes tel que le bulletin du casier

judiciaire.

Au-delà des greffiers viennent ensuite d’autres auxiliaires tels que les avocats

qui sont différents des autres fonctionnaires de la justice car appartenant à une

profession juridique réglementée. Ils ont la charge de défendre les intérêts

des justiciables, mais pour cela ils doivent appartenir à un ordre professionnel

tel que le barreau. Les avocats sont soumis à des règles déontologiques de

probité de morale et de compétence. Les avocats ont un droit fondamental qui

est d’invoquer la clause de conscience et qui leur permet de refuser de défendre

quelqu’un en invoquant les principes moraux, religieux et autres. Il faut

cependant noter que si le justiciable rencontre trois refus il sera obligatoirement

défendu par le bâtonnier de l’ordre des avocats.

Après les avocats vous avez les huissiers qui sont recrutés de la même manière

que les avocats dont la mission est de notifier ou de signifier certains actes de

justice, de participer à un recouvrement suite à une décision de justice,

d’instrumentaliser certains actes d’avocats telles que les assignations d’avocats.


C’est dans ce cas qu’il faut aussi souligner la place des notaires qui en 8

définitive ont une compétence exclusive en matières immobilières mais aussi en

la rédaction des actes authentiques.

Enfin, viennent les experts et il existe au Sénégal un ordre des experts et

évaluateurs agréés et dont la mission est de mettre à la disposition de la justice

leurs compétences techniques. Les experts doivent fournir un rapport qui, ne lie

pas les juges. EX : affaire K. WADE contre expert A.NDAO


PREMIERE PARTIE : LES ORGANES JUDICIAIRES NATIONAUX 9

Il s’agit au-delà du personnel judiciaire d’envisager spécifiquement les

juridictions. En premier lieu les juridictions en droit commun, ensuite les

juridictions spécialisées et enfin les juridictions supérieures.

CHAPITRE I : LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN

Ces juridictions concernent anciennement le tribunal régional, de même que le

tribunal départemental, la cour d’appel et enfin le tribunal du travail.

SECTION I : LE TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE

C’est désormais la nouvelle appellation du tribunal régional depuis une loi de

2015. Cette reforme reprend les appellations des juridictions françaises. En

pratique le TGI reste la juridiction de droit commun, cela veut dire qu’elle a une

compétence générale ou de principe. Cela veut dire qu’elle connait tous les

litiges que la loi n’attribue pas à d’autres juridictions. Sa compétence peut ainsi

donc être définie de manière négative. Cependant dans certains domaines la loi

lui attribue une compétence exclusive, ce sera le cas en matières civiles telles

que la filiation ou la nationalité et aussi dans certains cas de mariage ou de

divorce. Il en sera de même en matière d’exécution et de jugement de brevet et

de titres exécutifs. Territorialement il faut articuler la nouvelle appellation du

TGI avec l’acte trois de la décentralisation. Cette nouvelle appellation


juridictionnelle pour trancher les litiges qui sont de sa compétence, siège en 10

principe en formation collégiale et l’audience est publique mais peut avoir

lieu en chambre de conseil c'est-à-dire à huis clos. Devant cette juridiction le

recours au ministère d‘avocat est en principe obligatoire. Si le principe est la

collégialité le TGI peut aussi siéger à juge unique dans cette perspective le juge

du tribunal peut statuer en référé qui permet au plaideur lorsqu’il y’a urgence

d’obtenir dans une instance contradictoire une décision rapide dont l’exécution

pourra être poursuivie immédiatement et ne pourra pas être suspendue par un

appel. Ce président peut aussi procéder par requête dans l’hypothèse où le

demandeur sans prévenir son adversaire sollicite le président pour qu’il rende

une ordonnance autorisant par exemple à procéder à une saisie conservatoire.

Qu’il s’agisse d’un référé ou de la requête la décision prise par un juge unique

s’appelle une ordonnance.

SECTION II : LE TRIBUNAL D’INSTANCE

Il s’agit de la nouvelle appellation du tribunal départemental, en général

compétent pour juger des petits litiges de la vie courante et on le qualifie de

juridiction d’exception par opposition à la juridiction de droit commun que

constitue le TGI. Cette juridiction est compétente pour les actions personnelles

et immobilières EX : les demandes en paiement. Elle est de même compétente

en ce qui concerne la contribution aux charges du mariage, mais aussi le

paiement de pension alimentaire et aussi certains contentieux électoraux. Il


faut articuler la compétence territoriale de cette nouvelle juridiction avec l’acte 11

trois de la décentralisation pour déterminer la compétence territoriale de cette

nouvelle juridiction.

De principe le TI est une juridiction qui statue à juge unique, qui peut prendre

des ordonnances ou des référés, mais aussi statuer en publique ou en chambre de

conseil. Enfin devant la TI on peut aussi se défendre librement.

SECTON III : LA JURIDICTION DE SECOND DEGRES : LA COUR

D‘APPEL

Avec la nouvelle réforme la cour d’appel ne change pas de dénomination et il

existe quatre cours d’appel au Sénégal : Dakar, Saint-Louis, Kaolack et

Ziguinchor. Il faut dire que l’appel est une voie de recours qui permet de

déférer la décision rendue, à une juridiction supérieure qui juge à nouveau les

faits et le droit et qui confirme ou infirme la décision rendue par la première

juridiction. Cette cour d’appel est composée de plusieurs chambres spécialisées

et on remarque qu’il y’a au moins une chambre civile, une chambre

correctionnelle, une chambre sociale et une chambre d’accusation. Les

audiences au niveau de la cour d’appel se tiennent collégialement et en

publique. Le ministère public y est représenté par un procureur général assisté

par des avocats généraux et des substituts généraux. Il faut s’interroger sur les

effets de l’appel pour constater que soit la cour infirme soit la cour confirme.

Dans les deux cas sa décision remplace la première décision. On dit dans ce cas

que la peine à un effet évolutif. Il faut aussi souligner que l’appel à un effet
suspensif qui s’attache à la force exécutoire de tout jugement. Cela signifie que 12

le jugement frappé d’appel ne sera exécuté tant que la cour d’appel ne se sera

pas prononcée. Cependant dans certaines hypothèses l’effet suspensif ne jouera

pas.

SECTION IV : LE TRIBUNAL DU TRAVAIL

Cette juridiction a pour rôle de concilier et de juger les conflits individuels de

travail nés à l’occasion de l’exécution d’un contrat de travail ou

d’apprentissage entre salarié et employeur. Le contrat de travail peut être défini

comme le contrat par lequel une personne (employé) s’engage auprès d’une

autre personne (employeur) dans le cadre d’un objet bien déterminé. L’employé

étant ainsi classé dans un lien de subordination mais l’employeur devant aussi

le mettre dans de bonnes conditions. Le contrat implique une rémunération.

Le tribunal du travail est une juridiction paritaire, c’est à dire devant

comporter un nombre égal de salariés et d’employeurs. Il n’ya que le président

de ce tribunal qui est un véritable magistrat. Cette juridiction peut comporter un

certain nombre de chambres. EX : commerce, encadrement, activités diverses,

artisanat.

Lorsqu’il y’a un conflit, en principe, les parties doivent comparaitre en

personne et elles peuvent se faire assister d’un avocat ou délégué de syndicat.

La procédure devant cette juridiction implique préalablement un passage à

l’inspection du travail, dont le rôle est de concilier les parties. S’il réussi ou

s’il échoue, un procès verbal est dressé. S’il échoue le procès verbal est
transmis au greffe du tribunal du travail qui va aussi organiser une autre 13

conciliation. Ce n’est que quand le bureau de conciliation du tribunal constate

un échec que le conflit sera déféré au tribunal du travail.


CHAPITRE II : LES JURIDICTIONS SPECIALISEES 14

La caractéristique de ces juridictions, c’est qu’elles n’ont pas la plénitude

d’une juridiction, en conséquence, ne connaissent que des affaires

limitativement énumérées par la loi. Dans ce cas on peut envisager l’étude de la

Cour de l’Enrichissement Illicite CREI, mais aussi de la Cour d’Assises, de

même de la formation spéciale chargée de rendre la justice militaire. Et enfin

de la haute Cour de Justice.

SECTION I : LA COUR D’ASSISES

Désormais au Sénégal depuis la loi de Novembre 2014 il n’existe plus de cours

d’assises mais de chambres criminelles. Cette réforme de 2014 ne fait que

suivre celle de 2008 déjà sur la cour d’assises. On peut cependant noter que la

nouveauté est celle d’instituer une chambre criminelle au sein du TGI mais aussi

d’instituer une chambre criminelle d’appel au sein de la Cour d’Appel. Au

demeurant cette possibilité d’appel des décisions rendu anciennement par la cour

d’assises était déjà instituée par la loi de 2008. La chambre criminelle a

désormais une compétence d’attribution pour connaitre de toutes les

infractions qualifiées de crimes et toute autres infractions connexes. Cette

juridiction doit tenir une session au moins tout les quatre mois. Cette

juridiction est présidée par le président du TGI il est assisté de deux assesseurs.

Cette composition est celle déjà de 2008 qui avait en effet supprimée les jurés
c'est-à-dire des citoyens sénégalais tirés au sort sur les listes électorales et qui 15

avec les trois magistrats professionnels formaient ainsi un jury dont la mission

est de condamner ou d’acquitter la personne poursuivie devant la juridiction. A

cette juridiction la présence d’un défenseur de l’accusé est obligatoire. Cette loi

nouvelle ne fait pas état de l’enquête de personnalité donc elle n’abroge pas les

dispositions de la loi de 2008 qui rendait déjà facultative l’enquête de

personnalité. Enfin la décision rendue par cette nouvelle juridiction bénéficie

d’une voie de recours dénommée « appel » et ce devant la chambre criminelle de

la cours d’appel ce qui concrétise la réalité du principe de double degrés de

juridiction. Il faut de même noter que la décision rendue par la cambre

criminelle du TGI ne peut-être aggravé par la chambre criminelle de la cours

d’appel c'est-à-dire que soit elle confirme la décision première soit elle

diminue la décision première ou soit enfin elle infirme totalement cette

décision.

SECTION II : LA COUR DE REPRESSION DE L’ENRICHISSEMENT

ILLICITE

Cette juridiction est vraiment spéciale elle à était créée par la loi 81-54 de 1981.

Elle a une compétence d’attribution exclusive en ce qui concerne l’infraction de

l’enrichissement illicite et elle a une compétence territoriale totale sur

l’ensemble du territoire de la République. Cette juridiction comprend les

magistrats du siège et les magistrats du parquet. Devant cette juridiction le


procureur est saisi par une dénonciation ou une plainte et après il fait procéder 16

à une enquête préliminaire confiée à la police. Par la suite le procureur de la

république va effectuer la mise en demeure après l’achèvement de l’enquête

préliminaire et s’il existe des indices d’enrichissement illicite il convoque la

personne mise en cause et lui fait connaitre les résultats de l’enquête et

l’informe qu’elle peut se faire assister par un avocat. Par la suite il met en

demeure cette personne de justifier dans le délai d’un mois de l’origine licite

des éléments de l’enquête et si la personne présente des justifications suffisantes,

le dossier est classé sans suite si tel n’est pas le pas le procureur saisi la

commission d’instruction. La loi de 81 prévoit que s’il y’a enrichissement

illicite et que la personne visée bénéficie d’une immunité ou d’un privilège de

juridiction le procureur doit transmettre le dossier à l’autorité compétente au

fin de l’exercice des poursuites des voies légales. Après l’enquête vient

l’instruction et la loi a créé ici une commission d’instruction qui a les même

pouvoir que le juge d’instruction et elle est chargée d’instruire à charge et à

décharge. Au terme de l’article 10 de la loi 1981, la duré de l’instruction ne

peut excéder 6 mois à comptée de la saisine de l’instruction. Les décisions de la

commission d’instruction ne sont susceptibles d‘aucun recours sauf que s’il

y’a un arrêt de non lieu, le procureur peut faire appel de cet arrêt. Après

l’instruction vient le jugement dont l’arrêt de la CREI doit intervenir dans un

délai maximum de deux mois. Les arrêts de la CREI sont susceptibles d’un

pourvoi en cassation du condamné ou du ministère public.


SECTION II : LA HAUTE COUR DE JUSTICE : 17

Elle est créée par une loi de 22 février 2002, elle est chargée de juger le

président de la république pour haute trahison, le premier ministre, les

ministres et leurs complices en cas de en cas de complot contre la sûreté de

l’Etat. Cette juridiction comprend des membres élus par l’assemblée nationale,

il y’a de ce fait un aspect politique de sa composition mais il y’a aussi un

aspect judiciaire de ce fait qu’il est présidé par le président de la Cour

Suprême. Le ministère public est assuré par le procureur général près de la Cour

Suprême. En ce qui concerne la procédure, il s’agit d des mises en accusation

d’une part, d’autre part des instructions et des débats. La mise en accusation

commence par une résolution de l’assemblée nationale et portant mise en

accusation de la haute cour et contenant les prénoms, noms et fonctions des

accusés, l’énoncé sommaire des faits qui leur sont reprochés et le visa des

dispositions législative concernant la poursuite. Cette résolution es transmise au

procureur générale et débute en second lieu de ce fait l’instruction. Elle

commence par une information au président de la Haute Cour et au président de

la commission de la commission. Cette commission a les mêmes pouvoirs qu’un

juge d’instruction et les actes pris par cette commission d’instruction ne sont

susceptibles d’aucun recours. Lorsque la procédure lui parait complète, la

commission peut, soit ordonner un non lieu, soir renvoyer devant la haute

cour de justice. Enfin viennent les débats s’il y’a un renvoi débats qui sont

publics. Le vote sur la culpabilité ou non de l’accusé se fait par bulletin secret
à la majorité absolue et s’il est déclaré coupable, il sera aussi voté sur 18

l’application de la peine. Les arrêts de la Haute Cours ne sont susceptibles ni

d’appel ni de pourvoi en cassation.

SECTION IV : UNE FORMATION SPECIALE CHARGEE DEVANT LE

JUSTICE MILITAIRE

L’objectif est de juger les infractions militaires commises en temps de paix.

En réalité, ce sont les juridictions ordinaires qui connaissent ces infractions

mais composées autrement et selon une procédure spéciale. En réalité en

matière contraventionnelles et délits, c’est le TGI qui sera compétent de juger

les hommes de troupes et les autres militaires de rangs supérieur, c’est la cour

d’appel qui sera compétent. En matière de crime, la juridiction compétente sera

la cour d’appel. A cette juridiction il faut rajouter la cour de sureté de l’Etat

dont la compétence d’attribution est malaisée parce qu’elle est chargée de juger

les infractions politiques ou celle de droit commun motivation politique les

décisions rendues par cette juridiction sont dites définitives.


CHAPITRE III : LA COUR SUPREME 19

Cette juridiction à été nouvellement mise sur pied par la loi 2008 -35 du 7 août

2008 portant création de la cour suprême. Il faut dire qu’il y ‘a eu des réformes

car cette juridiction à été créé par une ordonnance de septembre 1976 et à

fonctionnée jusqu’à la réforme du 30 mai 1992 qui avait créé trois juridictions à

savoir : le conseil d’Etat, le conseil constitutionnel et la cour de cassation.

Ces dernières ont fonctionné jusqu’en 2008 pour ensuite donner naissance à la

nouvelle cour suprême.

Cette juridiction est compétente pour juger de l’excès de pouvoir des autorités

exécutives. Elle est aussi compétente sur les pourvois en cassation pour :

incompétence, violation de la loi ou de la coutume, dirigés contre les arrêts et

les jugements rendus en dernier ressort par toute les juridictions et contre les

décisions rendues par les mêmes conditions, par les organismes administratifs à

caractère juridictionnel. Enfin elle est compétente sous les demandes en

révision, les demandes de renvoi d’une juridiction à une autre, les règlements

du juge, et les poursuites contre les magistrats.

La cour suprême comprend plusieurs chambres et il y’a aussi un parquet général

dirigé par un procureur général et des avocats généraux, le greffe est assuré par

un greffier en chef. Cette juridiction siège en formation où on distingue en

premier lieu les chambres réunies, ensuite les chambres à savoir : la chambre

criminelle, la chambre civile, la chambre sociale et la chambre


administratif. Et enfin la dernière formation de la cour suprême est l’assemblée 20

générale consultative.

Il est intéressant de revenir sur les mécanismes du pourvoi en cassation.

L’objectif est que la cour suprême vérifie si les juges du fond ont

correctement appliqué la règle de droit. Soit elle estime qu’ils n’ont commis

aucune erreur et elle rejette le pourvoi, soit elle considère que les juges ont

commis une erreur de droit et dans e cas elle casse et annule la décision. En

conséquence l’affaire est renvoyée devant une autre juridiction qui va

réexaminer les faits et droits et elle peut analyser les faits différemment de la

première juridiction. Si la juridiction de renvoie au point de vue juridique de la

cour de cassation dans ce cas l’affaire est terminée, mais si la juridiction de

renvoie au point de vue juridique de la juridiction dont l’arrêt à été cassé, la cour

suprême reprend l’affaire dans sa formation la plus solennelle c'est-à-dire en

chambre réunie.

De deux choses l’une, la cour suprême peut être dans sa formation solennel du

même avis que les juridictions résistantes, c’est excessivement rare, sot enfin la

cour suprême maintient sa position initiale et casse de nouveau la décision et de

ce fait peut ne pas renvoyer et elle peut évoquer de ce fait de l’affaire c'est-à-dire

juger en fait et en droit et maintenir ainsi sa position initiale.

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