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Jules MASUANGI MBUMBA

Avocat au Barreau de Kinshasa/Gombe

DES QUESTIONS CONTROVERSEES DE PROCEDURES


CIVILE ET PENALE DEVANT LES JURIDICTIONS
CONGOLAISES DE DROIT COMMUN

Préface de KAMBA KOLESHA Paulin Avocat au


Barreau de Kinshasa/Gombe

Avant-propos de MUTSHIPAYIKALUBI Célestin


Avocat au Barreau de Kinshasa/Matete

Editions PRESSES DE LA FUNA

Kinshasa 2014

0
1
© Editions Presses de la Funa 2014
ISBN 978-99951-632-1-7
Dépôt légal: UN 3.01406-57216

2
A tous les avocats, magistrats et étudiants en Droit,
Je dédie cet ouvrage.

3
4
REMERCIEMENTS

A mon épouse, mes enfants et mes frères et sœurs qui m'ont toujours soutenu;

A mes Confrères Maîtres Paulin KAMBA KOLESHA, Patrick NZUZI


TAMBA, Célestin MUTSHIPAYI et à mon ami chercheur en philosophie
Théodore KADIATA, qui ont lu et corrigé le manuscrit de cette œuvre d'esprit ;

A monsieur Greg LOKAYA et madame Thérèse WASOKE qui s'en sont


occupés de la saisie, avec beaucoup de dévouement.

5
6
PRÉFACE

E crire un ouvrage sur les questions relatives au droit semble être à la fois une
tâche contribuant à la science et suscitant la polémique. Ces deux aspects de
chose sont inhérents à la pratique de droit.

La science est, par définition, un instrument qui pourvoit le savoir sur


toutes ses facettes, et le droit, dans ses aspects théoriques, pourvoit un certain
nombre de connaissances qui constituent le savoir juridique. La polémique que
ce dernier suscite entre en même temps dans le cadre du caractère ambivalent de
cette discipline et de la complexité de ses données.

Les recherches juridiques dont notre auteur a fait preuve se situent dans
l'optique du souci qui l'anime de savoir et de faire savoir sa discipline pour son
utilisation pratique.

Les préoccupations majeures de l'auteur se veulent l'accroissement du


nombre des découvertes et l'ouverture sur l'utilisation pratique aussi immédiate
que possible du savoir juridique.

Quoiqu'il en soit, la démarche qui conduit à l'accomplissement de


la mission dévolue à l'auteur est très exigeante et nécessite une initiation soignée
et une formation solide dont les tours et les contours se retrouvent certes dans cet
ouvrage.

Maître Jules MASUANGI MBUMBA met à la disposition des


étudiants, des enseignants et des chercheurs un outil de travail intéressant dont ils
apprécieront la valeur scientifique et sociale.

KAMBA KOLESHA Paulin


Avocat

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8
AVANT-PROPOS

L e désir de bien faire, la patience, la ténacité viennent à bout de tout et l'art


d'écrire des livres peut, dans une certaine mesure s'acquérir comme tout
autre écrivaient E. VAN CROMBRUGGE, H. PEE et L. DOOMS.

C'est à l'intention de ceux qui désirent s'y appliquer, que ce livre est écrit.

L'ouvrage que vous allez lire sur les questions controversées de procédures civile
et pénale devant les juridictions congolaises de droit commun est un bréviaire
pour tout praticien de droit.

En fait, l'ouvrage que présente Maître Jules MASUANGI MBUMBA que nous
connaissons, Avocat inscrit au tableau de l'ordre des Avocats près la Cour
d'Appel de Kinshasa/Gombe, est pratique et d'actualité dans la mesure où les
préoccupations quotidiennes de ceux qui aiment le droit trouvent leurs réponses
de manière très précise et claire.

Le premier chapitre relève les questions communes aux procédures civile et


pénale.

Le deuxième chapitre présente des questions propres à la procédure civile.

Dans le troisième chapitre, il répond aux questions propres à la procédure pénale.

En annexe, il a repris un certain nombre d'actes pour bien illustrer son œuvre.

Terminons cet avant-propos en exprimant le vœu que cet ouvrage puisse


effectivement remplir le rôle que nous lui destinons : celui d'un guide.

MUTSHIPAYT KALUBÏ Célestin.


Avocat

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10
PLAN

CHAPITRE 1 : DES QUESTIONS COMMUNES AUX


PROCEDURES CIVILE ET PENALE

Section 1 : La saisine des juridictions en matière civile et pénale


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 2 : Les abréviations des délais de procédure


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 3 : Les préalables, incidents et exceptions


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 4 : Le renvoi pour cause de suspicion légitime


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 5 : La réparation des préjudices nés des accidents causés par les
véhicules automoteurs
A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 6 : L'exécution des décisions judiciaires


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

CHAPITRE 2 : DES QUESTIONS PROPRES A LA PROCEDURE


CIVILE

Section 1 : La sommation judiciaire

A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

11
Section 2 : Les mesures provisoires ou conservatoires
A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 3 : La tierce opposition


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 4 : L'intervention volontaire


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 5 : L'expédition pour appel


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 6 : La biffure et la radiation


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 7 : La requête civile


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

CHAPITRE 3 : DES QUESTIONS PROPRES A LA PROCEDURE


PENALE

Section 1 : La question préjudicielle


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 2 : Le principe d'indivisibilité du Ministère Public


A. Notions
B. Réponses aux controversées

Section 3 : L'autorisation de lever copies des pièces et procès-verbaux


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

12
Section 4 : La réparation du préjudice causé par une infraction devant une
juridiction pénale
A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

Section 5 : L'application des règles de procédure civile en procédure pénale


A. Notions
B. Réponses aux questions controversées

CONCLUSION

13
14
SIGLES ET ABREVIATIONS

- AL. : Alinéa
- -ART. : Article
- A.U. : Acte uniforme
- AUPSRVE : Acte uniforme portant procédures simplifiées de
recouvrement et voies d'exécution
- B.A. : Bulletin des arrêts de la Cour Suprême de Justice
- B.O. : Bulletin officiel
- Brux. : Bruxelles
- C.A. : Cour d'Appel
- CE. : Certificat d'enregistrement
- CD. : Citation directe
- C.C.C. LIII : Code Civil Congolais Livre III
- C.O.C.J. : Code d'organisation et de la compétence judiciaires
- COQ : Coquilhat ville
- C.P.C. : Code de procédure civile
- C.RR : Code de procédure pénale
- C.R : Code pénal
- C.S.J. : Cour suprême de justice
- DGRAD : Direction Générale des Recettes Administratives,
Domaniales et de Participation
- Ed. : Edition
- Etc : Et cetera
- -Ex. : Exemple
- ID. NAT : Identification Nationale
- I.P.J. : Inspecteur de Police Judiciaire
- JUR. COL. : Jurisprudence coloniale
- KIN. : Kinshasa
- KIS. : Kisangani
- Léo : Léopoldville
- L'SHI : Lubumbashi
- M.R : Ministère public
- № : Numéro
- N.R.C. : Nouveau Registre du Commerce
- O.C.P.T. : Office congolais des postes et télécommunications

15
-OHADA Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires
- O.M.P. Officier du ministère public
- ONATRA Office national des transports
- Op. Cit. Ouvrage (document) cité
- O.P.J. Officier de Police Judiciaire
-P. Page
-RR Pages
-P.C. Plan cadastral
- PCR. Police de circulation routière
- P.G.R. Procureur Général de la République
-P.V. Procès-verbal
-R.C. Rôle civil
- R.C.C.M. Registre de Commerce et du Crédit Mobilier
- R.C.E. Rôle Commercial et économique
- R.D.C. République Démocratique du Congo
- REGIDESO Régie de distribution d'eau
-R.J. Revue juridique
- R.J.C. Revue juridique du Congo
- R.J.C.B. Revue juridique du Congo-Belge
- R.J.Z . Revue juridique du Zaïre
- R.M.P. Registre du Ministère Public
-RR Rôle pénal
-RPNC Rôle des procédures non contentieuses
-R.R. Requête en renvoi
- R.Z.D. Revue zaïroise de droit
- S.C.P.T. Société congolaise des postes et télécommunications
- S.C.T.P. Société commerciale des transports et des ports
- S.N.EL Société nationale d'électricité
-SONAS Société Nationale d'Assurances
- S.P.P. Servitude pénale principale
- STAN. Stanleyville
- Svt. Suivant
- T.G.I. Tribunal de Grande Instance
- USD. Dollars américains
-VOL. Volume

16
INTRODUCTION

E
n droit judiciaire congolais, particulièrement en procédures civile et
pénale, il suffit d'être un régulier du palais de justice ou un praticien du
droit (magistrat débout comme assis, avocat, défenseur judiciaire, greffier
et huissier) pour se rendre compte des contradictions qui existent sur certaines
questions de droit ou mieux de procédure, même réglementées par la loi ou la
constitution.

Les juges saisis de ces questions se prononcent tantôt dans un sens, tantôt dans
un autre, même quand ils font partie d'une même juridiction (Tribunal ou Cour).
Aussi, il n'est pas rare d'entendre des plaideurs (avocats ou défenseurs
judiciaires) même les plus expérimentés soutenir des positions qu'ils
abandonnent, au gré des intérêts, ou mieux, des enjeux.

Les magistrats du parquet adoptent le même comportement, surtout lorsqu'ils


sont appelés à intervenir par voie d'avis1 .

Cette situation confuse comme l'on peut s'en rendre compte, n'est pas de nature à
favoriser l'émergence d'un Etat de droit en République démocratique du Congo
où la loi devrait être respectée par tous, justiciables comme magistrats.

Elle est plutôt à la base des controverses 2 qui ternissent l'image de la justice
congolaise, étant donné qu'elle favorise la méfiance à notre justice, l'arbitraire
dans le chef des magistrats ou des juges, l'injustice, la corruption, la concussion,
le tribalisme, l'insécurité juridique, et bien d'autres maux qui gangrènent notre
justice. C'est une honte pour notre pays en général, et pour notre justice en
particulier.

La jurisprudence3 qui devrait aider à interpréter, adapter et compléter la loi ne


semble plus remplir ses rôles, pour des raisons inavouées. D'ailleurs, toutes les

1
Article 68 alinéa 1 de la loi organique n° 13/011 -B du 11/04/2013 portant organisation,
fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre judiciaire dispose : « En matière de droit
Petit Larousse 2010 : Controverse n.f (lat. controversa). Discussion suivie sur une question, motivée
par des opinions ou des interprétations divergentes polémique.
3
Lexique des termes juridiques, Dalloz, 19ème éd. p. 509 : Dans un sens ancien, la jurisprudence est
la science du droit. Au sens large, ensemble des décisions de justice rendues pendant une certaine
17
décisions rendues par les Cours et Tribunaux ne sont pas publiées dans des
revues juridiques. Aussi, cette jurisprudence est-elle controversée, car elle
dépend d'une juridiction à une autre, voire d'un juge à un autre. Elle est dite
tantôt vieille, tantôt récente, tantôt isolée, alors qu'elle devrait être unanime et
constante. Il n'est plus possible dans la pratique de savoir c'est que c'est même la
jurisprudence : les juges en font parfois un usage abusif. Dans bien des cas, les
jurisprudences citées par certains avocats et magistrats n'existent nulle part ou ne
sont que des décisions isolées, d'autres ont même déjà été annulées par les
Juridictions supérieures, à l'insu des personnes qui s'en prévalent. Dès lors
comment considérer une décision annulée comme une jurisprudence ou encore
comment recourir à celle-ci, alors que la loi elle-même a déjà réglementé la
question juridique concernée !

La doctrine4 qui, devrait stimuler ou orienter cette jurisprudence est aussi


controversée, car elle n'est pas toujours unanime et dominante sur des questions
de droit qu'elle expose. La vraie doctrine se fait de plus en plus rare,
particulièrement en procédures civile et pénale.

Dans la pratique, il n'est pas toujours aisé de savoir quel ouvrage ou quel auteur
que magistrats et avocats citent, doit être considéré comme doctrine ou
doctrinaire.

Les praticiens du droit recourent quelques fois aux principes généraux de droit, 5
pour trouver des solutions à certaines questions de droit non réglées par la loi, la
coutume6, la jurisprudence et la doctrine

période dans un domaine du droit ou dans l'ensemble du droit. Dans un sens restreint, ensemble de
décisions concordantes rendues par les juridictions sur une même question de droit. Au sens strict,
propositions contenues dans les décisions rendues par les juridictions de rang supérieur, et
présentant l'apparence d'une norme en raison de leur formulation générale et abstraite. En droit
public, on parle volontiers de « jurisprudence prétorienne » pour souligner le caractère créateur de
la jurisprudence administrative et son rôle de source très importante du droit administratif. Par
ailleurs, la jurisprudence permet de combler les lacunes juridiques en l'absence des dispositions
légales et réglementaires.
4
Lexique des termes juridiques, op. cit. p. 318 : Opinion des auteurs qui écrivent dans le domaine du
droit. Par extension, l'ensemble des auteurs.
5
Lexique, op. cit. p. 678 : En droit administratif et civil, source principale non écrite du droit
administratif, représentée par des règles de droit obligatoires pour l'administration et dont
l'existence est affirmée de manière prétorienne par le juge. Leur respect s'impose à toutes les
autorités administratives, même dans les matières où le gouvernement est investi par la constitution
18
Notons par ailleurs, qu'il se pose un problème dans l'application desdits principes
généraux de droit, car ils ne sont pas tous répertoriés d'un côté, et de l'autre,
l'ordonnance de l'Administrateur Général au Congo du 14 mai 1886 approuvée
par le Décret du 12 novembre 1886 qui les institue en droit congolais fait l'objet
de controverses. D'aucuns pensent que ce texte est abrogé, alors qu'il n'en est pas
le cas7.

A côté de différentes sources de droit énoncées ci-haut, il est aussi fait recours à
l'équité8 et aux traités internationaux dûment ratifiés par la République

d'un pouvoir réglementaire autonome non subordonné à la loi. Les principes généraux de droit
jouent également un rôle important en droit privé, spécialement en droit civil (la fraude corrompt
tout, Terreur est créatrice des droits, la bonne foi est toujours présumée ...) et en procédure civile
(principe accusatoire, principe dispositif, principe du contradictoire).
" Lexique op. cit. p. 256 : En droit civil, règle qui n'est pas édictée en forme de commandement par les
pouvoirs publics mais qui est issue d'un usage général et prolongé (repetitio) et de la croyance en
l'existence d'une sanction à l'observation de cet usage (opinio neces-sitatis). Elle constitue une
source de droit, à condition de ne pas aller à rencontre de la loi. - Aux termes de l'article 153 al 4 de
la Constitution du 18 février 2006, les Cours et Tribunaux, civils et militaires appliquent les traités
internationaux dûment ratifiés, les lois, les actes réglementaires pour autant qu'ils soient conformes
aux lois, ainsi que la coutume pour autant que celle-ci ne soit pas contraire à l'ordre public et aux
bonnes mœurs.
7
L'ordonnance de l'Administrateur Général au Congo du 14 mai 1886, approuvée par le Décret du 12
novembre 1886 donne les principes à suivre dans les décisions judiciaires (B.O. pp 188 et 189) et
prévoit : « Quand la matière n'est pas prévue par un décret, un arrêté ou une ordonnance déjà
promulgué, les contestations qui sont de la compétence des tribunaux du Congo seront jugées d'après
les coutumes locales, les principes généraux du droit et l'équité ». Cette ordonnance reste encore en
vigueur, mais à la même date, l'Administrateur Général au Congo avait pris une autre ordonnance
qui a aussi été approuvée par le même décret du 12 novembre 1886 portant sur la procédure civile,
mais qui est à ce jour, abrogée par l'article 199 du décret du 7 mars 1960 portant code de procédure
civile.
Lexique, op. Cit. p. 370 : Droit général, l'équité est la réalisation suprême de la justice allant parfois
au-delà de ce que prescrit la loi. « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent. « Le
code de procédure civile reconnaît à toute juridiction de l'ordre judiciaire le pouvoir de trancher en
équité, lorsqu'il s'agit de droit dont les parties ont la libre disposition et qu'un accord exprès des
plaideurs a délié le juge de l'obligation de statuer en droit.
' - Dans le cadre de cet ouvrage, nous n'examinerons pas de procédures particulières, notamment
celles prévues spécialement en matières commerciale, fiscale, administrative, d'enfance délinquante,
du travail, de procédure militaire et de cassation qui font l'objet de lois particulières. Toutefois, les
règles prévues en matière de droit commun sont applicables à ces différentes procédures, lorsque le
législateur n'a pas expressément prévu des règles spéciales. Donc, ce qui est prévu dans les
19
Démocratique du Congo. Mais combien de juges recourent- ils à cette dernière
source dans leurs décisions ? Pourtant, la constitution de la République
Démocratique du Congo en son article 153 alinéa 4 recommande aux cours et
tribunaux de les appliquer.

Cette brève introduction peint l'environnement judiciaire congolais en matière


procédurale en ce qu'il renferme des tares qui entrainent des maux que nous
avons précédemment énumérés à titre indicatif.

Dans le cadre de cet ouvrage, nous allons apporter des réponses judiciaires et
juridiques à certaines questions de procédures civile et pénale soulevées devant
les juridictions de l'ordre judiciaire de droit commun 9 , lesquelles font l'objet de
controverses, fâchent et placent juges et justiciables devant un dilemme.

Pour ce faire, nous regrouperons ces questions en trois chapitres suivants : des
questions communes aux procédures civile et pénale (Chapitre 1), celles propres
à la procédure civile (Chapitre 2) et enfin celles propres à la procédure pénale
(Chapitre 3).

Chaque chapitre contiendra des sections qui seront développées en tenues des
notions et des réponses aux questions controversées.

CHAPITRE

DES QUESTIONS COMMUNES


1
AUX PROCEDURES CIVILE ET PENALE

L es procédures civile et pénale soulèvent certaines questions communes,

juridictions de droit commun s'appliquent mutatis mutandis dans les procédures spéciales ou
particulières susmentionnées. D'où, l'intérêt de cet ouvrage.
- Une juridiction de droit commun est une juridiction qui a vocation à connaître de toutes les affaires
à l'exception de celles qu'une disposition expresse soumet à la compétence d'une autre juridiction,
(Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, P.U.F. 2010, p. 183).
20
notamment en matières de saisine (section 1 ), d'abréviations des délais (section
2), de préalables, incidents et exceptions (section 3), de renvoi de juridiction
(section 4), de réparation des préjudices nés des accidents causés par les
véhicules automoteurs (section 5), et d'exécution des décisions judiciaires
(section 6).

SECTION 1. La saisine des juridictions en matières civile et pénale.

Notre démarche consiste à exposer d'abord les notions de saisine (A), pour
répondre ensuite à certaines questions controversées (B).

A. Notions.

Une personne qui entend agir en justice ou porter son litige devant une
juridiction doit saisir celle-ci principalement par des modes prévus par la loi et
accessoirement par des demandes reprises dans les conclusions, réquisitoires,
mémoires...

La saisine d'une juridiction en matière civile (1) et celle d'une juridiction en


matière pénale (2) ont chacune des notions propres.

1. La saisine d'une juridiction en matière civile.

Une juridiction en matière civile peut être saisie au premier (a) comme au second
degré (b).

a. La saisine d’une juridiction en matière civile au premier degré


Une juridiction en matière civile au premier degré peut être saisie par
l'assignation, la comparution volontaire ou la requête.

- La saisine par l'assignation.

D'une manière générale ou classique, une juridiction civile au premier degré est
saisie par l'assignation. Celle-ci est en principe l'œuvre du greffier, s'il faut s'en
21
tenir à la loi10. Mais dans la pratique, une personne (physique ou morale) qui
entend intenter un procès civil à une autre, consulte un Avocat ou un défenseur
judiciaire à qui elle expose son problème. L'avocat ou le défenseur judiciaire,
lorsqu'il juge une action en justice opportune, il coule les doléances de son client
ou sa cliente en forme d'assignation. Celle-ci doit être rédigée conformément à
l'article 2 du Décret du 07/03/1960 portant code de procédure civile. Cette
assignation doit comporter toutes les mentions que la loi prévoit.

Il y a les mentions relatives au requérant (demandeur) et à l’ assigné (défendeur).


L'assignation doit comporter l'objet et les moyens de la demande, l'indication du
tribunal où la demande est portée, le lieu, jour et heure de la comparution, la date
de l'assignation.

Elle doit être enrôlée au greffe civil, porter un numéro d'ordre et être signifiée,
après paiement des frais de consignation.

L'assignation est, de ce fait, un acte de procédure adressé par le demandeur au


défendeur par l'intermédiaire d'un huissier de justice, pour l'inviter à comparaître
devant une juridiction de l'ordre judiciaire et valant, devant le Tribunal de
Grande Instance, conclusions pour les demandeurs". En effet, les moyens
développés dans l'assignation sont considérés comme les premières conclusions
du demandeur.
A l'appel de la cause, à l'audience où l'affaire est fixée, la juridiction saisie ( le
Tribunal ou la Cour ) après avoir vérifié la consignation des frais, vérifie ensuite
sa saisine11.
Pour ce faire, elle procède à la vérification de toutes mentions exigées par la loi.

Si l'une des mentions (des formalités) exigées fait défaut ou a été violée au
préjudice du défendeur, la juridiction se déclare en principe non saisie.

Lorsqu'elle se déclare non saisie, elle ne peut connaître du fond de l'affaire. La


procédure doit être recommencée et dans ce cas, c'est du temps et de l'argent
perdus pour le demandeur.

10
Article 2 al 1 er du décret du 07/03/1960 portant code de procédure civile : « L'assignation
11
Lexique, op. cit., p. 784 : la saisine est la formalité par laquelle un plaidant porte son différend devant une
juridiction afin que celle-ci examine la recevabilité et le caractère fondé de ses prétentions. La saisine est
normalement provoquée par le dépôt au greffe d'une copie de l'assignation ou d'une requête conjointe, ou par
requête ou déclaration au secrétariat de la juridiction. 11 Article 12 du Code de Procédure Civile d'une copie de
l'assignation ou d'une requête conjointe, ou par requête ou déclaration au secrétariat de la juridiction. 11 Article 12
du Code de Procédure Civile
22
La partie lésée (demanderesse ou défenderesse) par la décision de saisine peut
aller en appel, si elle le souhaite.

La saisine d'une juridiction en matière civile au premier degré peut se faire par la
comparution volontaire des parties.

- La saisine par la comparution volontaire.

Il y a comparution volontaire des parties lorsque celles-ci se présentent


volontairement devant le juge en renonçant à la formalité d'assignation par
déclaration devant le juge et, si elles le demandent, le juge statue en dernier
ressort.

Les parties font une déclaration qui est actée par le greffier. Cette déclaration est
signée par les parties ou mention est faite par le greffier qu'elles ne peuvent
signer12.

La jurisprudence renchérit en disant que « les parties comparaissent


volontairement et soumettent leur litige au juge. Ceci couvre les nullités de
13
l'assignation .

Relevons que ce mode de saisine est souvent appliqué lorsque l'exploit qui saisit
une juridiction est irrégulier : la juridiction demande à une partie de comparaître
volontairement pour couvrir un vice de procédure.

Dans la pratique, lorsque l'exploit introductif d'instance n'a pas été instrumenté
ou est entaché d'irrégularité, la juridiction peut être saisie par la comparution
volontaire d'une partie qui peut dans ce cas, accepter de renoncer à la formalité
d'assignation régulière.

Dans l'affirmative, cette juridiction se déclare régulièrement saisie sur


comparution volontaire.

13
Léo, 19 avril 1966, RJC n° 4, p. 328, avec note, cité par KATUALA KABA-KASHALA Code
judiciaire Zaïrois Annoté, p. 7-3
23
Aussi, lorsqu'au cours d'une procédure déjà enclenchée, les parties ayant fait
défaut, peuvent convenir de signer un document appelé « Bulletin de
comparution volontaire ». Celui-ci saisira la juridiction le jour où l'affaire sera
fixée devant elle.
La jurisprudence enseigne qu' « A défaut pour les parties d'avoir fait une
déclaration signée par elles et actée par le greffier de comparaître
volontairement, la comparution volontaire n'est pas légalement établie, sur base
de l'article 12 du code de procédure civile »14.

Nous avions dit qu'une juridiction en matière civile peut être saisie aussi par voie
de requête.

-La saisine par la requête.


En procédure civile, la requête est une demande écrite adressée directement à un
magistrat, sans mise en cause d'un adversaire, dans les cas où la « situation à
régler est urgente et où la nécessité commande qu'il soit procédé non
contradictoirement ». Il y est répondu par ordonnance de caractère provisoire,
exécutoire sur minute et susceptible de rétractation15.
Elle sert à saisir la juridiction gracieuse. Elle permet d'introduire des procédures
préalables à l'assignation : demandes abréviatives des délais, requêtes en
défenses à exécuter16.

En droit congolais, certaines demandes en justice ne peuvent se faire que par


voie de requête dans le domaine de droit des personnes et de la famille, de
procédure civile, de droit civil des biens et dans certaines procédures spéciales
comme en matière du travail, d'arbitrage, de saisie immobilière, d'exéquatur et de
renvoi pour cause de suspicion légitime 17.

Il y a aussi des requêtes en interprétation et celles faites pour cause d'omission de


statuer qui sont faites et signifiées comme des assignations18.

14
DIBUNDA KABUNDJI, Répertoire Général de la jurisprudence de la CSJ 1969 - 1985,
Ed.CPDZ,Kin, 1990, p. 35.
15
Lexique op. cit., p. 754
16
Michel NZANGI BATUTU, des questions spéciales de procédure civile congolaise Kin,
Mars 2008, p. 14.
Ix
Ben KAPUYA SHAMBUYI, Petit formulaire annoté de requêtes en procédure civile
congolaise, pp. 6 et suivants. " Les Analyses juridiques n° 24 Nov - Dec-Jan - Févr. Année 2012 -
2013 pp. 15 à 25.
24
Actuellement avec l'OHADA en matière de procédures simplifiées de
recouvrement (injonction de payer, de délivrer ou de restituer) et des voies
d'exécution, il est requis la requête du créancier 19.

La juridiction en matière civile peut être saisie au second degré, en cas d'appel.

b. La saisine d'une juridiction en matière civile au second degré.

Lorsqu'une juridiction civile au premier degré a rendu une décision sur la forme
ou sur le fond : que celle-ci soit signifiée ou non, la partie non satisfaite de la
décision sur un ou plusieurs chefs peut, dans le délai prévu par la loi, à dater de
la signification, interjeter appel. L'appel est en matière civile, introduit devant la
juridiction immédiatement supérieure à celle qui a rendu la décision attaquée.
Ainsi, en matière civile, les décisions du Tribunal de Paix sont appelables devant
le Tribunal de Grande Instance, celles du Tribunal de Grande Instance devant la
Cour d'Appel.

L'appelant ou son Conseil (Avocat ou défenseur judiciaire dans une certaine


mesure) porteur d'une procuration spéciale, s'emmène au greffe de la juridiction
d'appel, pour faire acter l'appel.

Le greffier lui délivre un acte d'appel. C'est ce dernier qui saisit la juridiction
d'appel suivant la jurisprudence qui décide : « Le juge d'appel est saisi par l'acte
d'appel et non par l'assignation »20.
En cas d'infraction, une juridiction est saisie en matière pénale. La question reste
à savoir de quelle manière ?
2. La saisine d'une juridiction pénale.
Comme en matière civile, la juridiction pénale est saisie au premier degré (a)
comme au second degré (b).

a. La saisine d'une juridiction pénale au premier degré.

19
OHADA, Traité et Actes uniformes commentés et annotés, pp. 975 et suivants.
20
CSJ, 1er septembre 1977, Aff. Tshiamala cl Kazadi. 9 juin 1992, RP 1307 inédit et 26 février
1977, RP 211, B.A. 1978. P 16, cité par KATUALA KABA-KASHALA et KASANDA KATULA in «
L'Appel à 'travers les jurisprudence et doctrine congolaises, belges et françaises récentes. Editions
Batena Ntambua, Kinshasa, novembre 2004, p. 79
25
Au premier degré, une juridiction pénale (le tribunal de paix, le tribunal de
grande instance, la cour d'appel et la cour de cassation) peut être saisie par la
citation, la comparution volontaire, la sommation verbale, elle peut aussi se saisir
d'office ou être saisie par comparution forcée.

- La saisine par une citation.

La juridiction de jugement est saisie par la citation donnée au prévenu et


éventuellement à la personne civilement responsable, à la requête de l'Officier du
Ministère Public ou de la partie lésée21.

Lorsqu'elle émane du Ministère Public, elle est appelée citation à prévenu, tandis
que lorsqu'elle émane de la partie lésée, elle devient citation directe.

Toutefois, lorsqu'il y a lieu de poursuivre une personne jouissant d'un privilège


de juridiction, cette citation ne sera donnée qu'à la requête d'un Officier du
Ministère Public22. Ces personnes sont citées dans la constitution et aux articles
89 alinéa 2, 91 alinéa 2 et 93 de la loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013
portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre
judiciaire.

La saisine d'une juridiction en matière pénale se fait aussi par la comparution


volontaire.

- La saisine par la comparution volontaire.

Selon le lexique des termes juridiques, en procédure pénale, la comparution


volontaire est un mode de saisine non formaliste du tribunal correctionnel et du
tribunal de police, par lequel le prévenu, en général sur avertissement du
Ministère Public, se présente spontanément devant une juridiction répressive, ce
qui dispense de la délivrance de la citation directe23.

En droit congolais, la juridiction de jugement est également saisie par la


comparution volontaire du prévenu, et le cas échéant de la personne civilement
responsable, par simple avertissement.24 Toutefois, lorsque la peine est
supérieure à 5 ans de servitude pénale principale, elle ne saisira la juridiction
pénale que si avisé par les juges qu'il peut réclamer la formalité de la citation, le

Article 54 du Code de Procédure Pénale


22
Article 54 alinéa 2 du Code de Procédure Pénale
23 Lexique des termes juridiques, op. cit., p. 185
24 Article 55 al Idu Code de Procédure Pénale.
26
prévenu déclare y renoncer. Cette réserve s'applique aussi quelque soit la peine
prévue par la loi, si l'intéressé est détenu ou si, à l'audience, il est poursuivi aussi
d'une infraction non comprise dans la poursuite originaire 25.

C'est le cas d'un prévenu poursuivi d'une infraction punissable d'un maximum de
5 ans de servitude pénale principale, comme le faux en écriture et l'escroquerie
qui comparait à l'audience, et les juges constatent que la citation ne lui a pas été
signifiée ou porte certains vices. Le prévenu peut dans ce cas, accepter de
comparaître volontairement pour être jugé, après avoir été averti par les juges.
De même, pour la personne civilement responsable.

Cependant, il est des cas où le prévenu est poursuivi pour une infraction
punissable de plus de 5 ans de servitude pénale principale comme le viol,
l'association des malfaiteurs, le meurtre .... ou qu'il est en détention préventive ou
encore une juridiction décide d'instruire sur une prévention autre que celle pour
laquelle le prévenu a été appelé à comparaître devant elle. Dans ces trois cas, la
comparution volontaire ne saisira cette juridiction que si le prévenu déclare
expressément renoncer aux formalités de citation et ce, après avoir été avisé par
les juges.

La saisine d'une juridiction pénale peut se faire par sommation verbale.

- La saisine par sommation verbale.

La citation peut être remplacée par une simple sommation verbale, faite aux
témoins, au prévenu et au civilement responsable, par l'Officier de Ministère
Public ou le greffier de la juridiction qui devra connaître de l'affaire. Cette
sommation enjoint au concerné de comparaître devant le tribunal, à tel lieu et à
tel moment. A condition que la peine prévue par la loi ne dépasse pas 5 ans de
servitude pénale ou ne consiste qu'en une amende.

La sommation à prévenu lui fait de plus, connaître la nature, la date et le lieu des
faits dont il est appelé à répondre26.

La juridiction pénale peut se saisir d'office.

25 Article 55 al 2 du Code de Procédure Pénale.


26
Article 66 du Code de Procédure Pénale
27
- La saisine d'office.

Toute infraction commise dans la salle et pendant la durée de l'audience pourra


être jugée, séance tenante27. C'est ce qu'on appelle communément délit
d'audience. La juridiction se saisit donc d'office, à moins que le prévenu soit
bénéficiaire d'un privilège de juridiction reconnu par la constitution et que la
peine à appliquer ne soit pas de la compétence de cette juridiction28. Cette
juridiction peut être pénale tout connue civile.

La juridiction pénale peut être saisie par la comparution forcée.

- La saisine par la comparution forcée

La comparution forcée est prévue dans la procédure de flagrance.

En effet, toute personne arrêtée à la suite d'une infraction intentionnelle


flagrante, ou réputée telle, sera aussitôt déférée au parquet et traduite sur-le-
champ à l'audience du tribunal. Il n'y a pas de requête aux fins de fixation
d'audience, ni de citation à prévenu ; les témoins de l'infraction sont tenus de
suivre le prévenu à l'audience, et d'y déposer, sous peine des sanctions prévues
aux articles 5 et 78 du Code de Procédure Pénale.

Même quand l'auteur de l'infraction déférée devant le tribunal a pu s'enfuir, la


juridiction va se dire saisie et la décision rendue contre lui est toujours réputée
contradictoire29.

Une juridiction pénale peut être saisie au second degré, en appel.

b. La saisine d'une juridiction en matière pénale au second degré.

Au degré d'appel, la juridiction pénale est saisie par l'acte d'appel, mais peut
statuer sur une simple notification par les soins du greffier, aux parties en
instance d'appel30.

27
Article 1 de l'Ordonnance- loi n° 70/012 du 10 mars 1970 relative aux infractions d'audience.
28
Article 2 de l'Ordonnance-loi n° 70/012 op. cit.
Article 10 de l'ordonnance-loi n° 70/012, op. cit.
28
La saisine d'une juridiction tant en matière civile que pénale soulève certaines
questions controversées, nous allons nous atteler à y répondre.

B. Réponses aux questions controversées

Nous allons réserver des réponses à quelques questions controversées de la


saisine d'une juridiction en matière civile (1) d'un côté, et de l'autre, à celles de la
saisine d'une juridiction en matière pénale (2).

1. Réponses aux questions controversées de la saisine d'une juridiction en


matière civile.

- En cas d'absence d'une des mentions prévues par la loi ou en cas


d'irrégularité d'exploit, quelle est la sanction ?

Avant de répondre à cette question, relevons que cette question renvoie à celle de
la nullité des exploits ou actes de procédure. En effet, lorsque les plaideurs
(Avocats, défenseurs judiciaires) font des débats au prétoire sur la saisine, ils
s'attardent sur la question de la nullité des exploits ou actes de procédure, pour
justifier la saisine ou non d'une juridiction.

Ce qui est sujet à controverses c'est qu'à chaque fois qu'un défendeur soulève une
exception sur la saisine, les juges se fondent sur la loi et sur l'une ou l'autre
jurisprudences pour départager les parties, il s'agit notamment de :

- « Pas de nullité sans grief ou nullité sans grief n 'opère point 31» ;
- « Il en résulte le rejet de tout formalisme vu la certitude que l'acte a atteint
effectivement la personne32» ;
- « L'inobservance des délais d'assignation n'empêche pas la saisine du
Tribunal, le Tribunal peut régulariser la procédure en renvoyant la cause à
une date ultérieure33»;
- « Il a été jugé que le Tribunal n 'appliquera pas ce principe : pas de nullité
sans grief dès que l'irrégularité ou l'omission de l'acte portait atteinte à une
formalité substantielle34»;

Article 104 alinéa 1 du Code de Procédure Pénale.


" Première Instance, Coq 17/04/1947, RJCB 1948, p. 68 cité par Ruffin LUKOO, in juris
prudence congolaise en procédure ci vile 2010, p. 2. 53 Cour d'Appel, L'shi, 14/03/1967, RJC 1967, p.
138 cité par Ruffin LUKOO. op. cit, p. 2.
" CA Kin 7/11/1967, RJC, 1967, p. 1.87 cité par Ruffin LUKOO, op. cit. p. 3.
29
- « Il y a nullité lorsque 'il y a violation des droits de la défense 35».

A première analyse, ces jurisprudences se fondent sur des dispositions légales.


Les deux premières se fondent sur l'article 28 du Code de Procédure Civile qui
dispose : « Aucune irrégularité d'exploit ou acte de procédure n'entraîne leur
nullité que si elle nuit aux intérêts de la partie adverse ».

La troisième se fonde sur l'article 198 du Code de Procédure Civile qui dispose :
« Lorsque la notification ou la signification d'un exploit a été faite à un délai
moindre que le délai légal ou que le délai prescrit par les articles 9 à 11 n'a pas
été observé, l'affaire est remise à une date postérieure à celle de l'expiration du
délai légal.

Si la partie assignée n'est pas présente lors du prononcé d'un jugement de remise
ou n'est pas régulièrement représentée, elle est avertie par le greffier des jour et
heure auxquels l'affaire sera appelée.

Cet avertissement est donné par lettre recommandée à la poste, envoyée en


franchise de port, dix jours au moins avant l'audience ».

Une autre question qui se pose en toute logique est : sur base de quoi une
juridiction peut-elle se déclarer saisie ou non saisie en se fondant sur telle ou
telle autre disposition légale ou sur telle ou telle autre jurisprudence, lorsqu'il
appert que chacune des parties (demanderesse comme défenderesse) a raison
dans la soutenance de ses moyens ?

A notre avis, s'il faut rester légaliste, lorsqu'un élément ou une mention prévue
par la loi fait défaut ou est violée, la juridiction pour éviter tout arbitraire ou tout
parti pris doit se déclarer non saisie, sans se soucier du préjudice lorsque la
violation porte sur une mention ou une forme substantielle 36, à moins que le vice
ne soit couvert par une comparution volontaire et ce, nonobstant le principe qui

55 Inst. Elis 25/8/1938, Jur. Col. 1940, p. 11 cité par Ruffin LUKOO op. cit. p..5
56 l"c Inst. Lus. 17/6/1947, RJCB, p. 77 cité par Ruffin LUKOO, op. cit. p. 5.
Selon Jean Vincent et Serge GUINCARD, in « Procédure civile », 23èn": éd. Dalloz 1994 : La
formalité substantielle est celle qui donne à l'acte sa nature, ses caractères, qui en constitue sa
raison d'être.
30
veut que dans le domaine de nullité qu'en toutes matières de procédure, il n'y ait
de nullité que si elle est expressément prévue par la loi ou si un préjudice réel est
découlé pour la partie des irrégularités de l'acte.

Il apparaît à notre sens illogique de demander à un justiciable de prouver le


préjudice qu'il a subi de suite d'irrégularité d'un acte, au motif qu'il a eu à être
atteint et même à comparaître, du moment où la loi est violée dans son essence:
la saisine étant une question d'ordre public.

C 'est quelques fois ridicule, lorsque les avocats et défenseurs judiciaires


prennent la parole au prétoire pour discuter sur la saisine d'une juridiction ou la
nullité d'exploits, étant donné que nous avons constaté une certaine inconstance
dans leur chef, quand ils soutiennent aujourd'hui une chose et demain une autre,
pour une même question de droit ou de procédure, se fondant sur l'une ou l'autre
jurisprudence ci-dessus, pour obtenir gain de cause.

Pour A. Rubbens, les formes seront réputées substantielles lorsqu'elles


concernent la composition du tribunal, la régularité et l'étendue de la saisine du
tribunal, les garanties des droits de la défense, la crédibilité de l'instruction de la
cause et la motivation des jugements37.

Pour couper court la spéculation qui a élu domicile au prétoire eh cette matière, il
y a lieu donc qu'à chaque fois que la loi est violée ou qu'une formalité
substantielle a été omise, qu'une juridiction se déclare non saisie, sous réserve
bien entendu de la comparution volontaire comme pré rappelée.

Cela y va aussi de l'intérêt général y compris des juges qui sont souvent indexés
par les justiciables après qu'ils aient pris telle ou telle autre position (décision),
alors que dans tous les cas ils ont appliqué la loi.

Sinon, de lege ferenda, nous souhaiterions que le législateur intervienne par une
loi ou disposition légale expresse, pour trancher cette question de nullité des
exploits ou actes de procédure qui fait couler beaucoup d'encres et de salive en
intégrant l'aspect concernant la violation des formes substantielles. L'article 28

A. RUBBENS, le Droit Judiciaire Zaïrois. Tome II, Presses Universitaires du Zaïre kin 1978, p. 232.
31
du Code de procédure civile, dans sa configuration actuelle est lacunaire. Nous
préconisons qu'il soit modifié en ces tenues : « Tout exploit ou acte de procédure
qui viole la loi doit être déclaré nul ».

En attendant, la Cour Suprême de Justice (jouant le rôle de la Cour de Cassation)


peut lever l'option par un arrêt de principe, afin d'éviter la cacophonie créée par
la loi elle-même, en matière de saisine de juridiction.

- Qui est habilité à soulever l'exception de non saisine ?

Dans une audience, lorsqu'il y a plusieurs parties ayant des intérêts divergents, il
n'est pas exclu que Tune d'elles fasse constater à la juridiction que celle-ci n'est
pas saisie à l'égard de telle ou telle autre partie. La saisine étant un moyen ou une
question d'ordre public, toute partie au procès peut la soulever, et les juges aussi
peuvent la soulever d'office.

Il n'est pas correct que les juges interdisent à une partie de parler en lieu et place
d'une autre pour faire constater la non saisine, au nom soit-disant du principe «
Nul ne plaide par procureur ». Toute partie a intérêt que la saisine soit régulière
pour ne pas exposer la décision à intervenir à la censure de la juridiction d'appel,
et le cas échéant de la Cour de Cassation.

- Quelle est la sanction, spécialement en cas de violation des délais


d'ajournement ?

Ici, la loi elle-même a déjà réglé la question en l'article 198 du Code de


Procédure Civile qui, dispose que lorsque la notification ou la signification d'un
exploit a été faite à un délai moindre que le délai légal ou que le délai prescrit par
les articles 9 à 11 n'a pas été observé, l'affaire est remise à une date postérieure à
celle de l'expiration du délai légal.

Ce qui veut dire qu'à l'égard de la personne concernée par l'exploit, la juridiction
se déclarera saisie, mais doit renvoyer l'affaire à une date postérieure qui doit
être supérieure au délai qui devrait être respecté.

32
A titre d'exemple, si l'exploit est signifié le 1er février pour une audience du 05
février alors qu'en respectant le délai d'ajournement l'audience devait
régulièrement se tenir le 11 février, la juridiction renverra l'affaire après cette
dernière date.

L'alinéa 2 ajoute : « Si la partie assignée n'est pas présente lors du prononcé ou


n'est pas régulièrement représentée, elle est avertie par le Greffier des jour et
heure où l'affaire sera appelée ».

D'aucuns pourront se demander comment la personne assignée peut être


irrégulièrement représentée. Disons toute suite qu'elle peut l'être notamment
lorsqu'elle est représentée par une personne dépourvue de qualité, en application
du principe : « Nul ne plaide par procureur ou par procuration ». C'est le cas
d'une personne qui se fait représenter en justice par une personne autre qu'un
avocat ou un défenseur judiciaire, alors que le monopole de représentation en
justice est réservé à ces derniers.

L'alinéa 3 termine en disposant : « cet avertissement est donné par lettre


recommandée à la poste envoyée sans franchise de port, dix jours au moins avant
l'audience ».
A notre avis, cet avertissement se fait selon le mécanisme prévu à l'article 18 du
Code de Procédure Civile qui réglemente la sommation au cas où de plusieurs
défendeurs quelques-uns comparaissent et d'autres non. Il est prévu qu'à la
requête d'une des parties comparantes l'affaire soit remise à une date que le
Tribunal fixe et que le greffier avise toutes les parties par lettre recommandée à
la poste, de la date de la remise.

Il suffit de produire le récépissé de la poste et l'avis fait aux parties par le greffier
pour que la procédure soit valable et que le Tribunal se déclare saisi.
Contrairement à l'article 18 du CPC, la lettre recommandée ne vaudra pas
sommation de conclure et de plaider.

C'est fort dommage que justiciables et juges ne fassent pas souvent application
de cet article. Nous pensons que c'est l'ignorance si pas le coût exorbitant que
nécessite cette procédure qui est à la base de cette situation.

- Quelle doit être l'attitude d'une juridiction ou du juge saisi par


une requête ?

33
Dans la pratique, certaines requêtes causent gravement préjudices à certains
justiciables.

En effet, certaines personnes mal intentionnées, en complicité avec des avocats


et juges véreux profitent de ce mode de saisine, pour s'arroger des droits qu'elles
n'ont pas et ce, au préjudice d'autrui, étant donné que cette procédure dite matière
gracieuse est souvent faite à un circuit fermé, empêchant les autres personnes
concernées d'être au courant et d'intervenir, afin de faire valoir aussi leurs droits
en relation avec l'objet de la requête introduite.

Souvent les juges sans beaucoup de précautions et dans la précipitation font droit
aux requêtes qui leur sont présentées, surtout que celles-ci sont quelques fois
accompagnées de « pièces à conviction » c'est-à-dire des espèces sonnantes et
trébuchantes, en prenant des ordonnances ou en rendant des jugements qui
causent préjudice à autrui.

C'est le cas des requêtes en investiture, introduite en matière immobilière en vue


de la mutation par décès39, en établissement des jugements supplétifs, sans parler
d'autres requêtes prévues dans le cadre du Code de la Famille et même de
l'OHADA.

- Comment prévenir les préjudices susceptibles d'être causés par


des décisions rendues sur requêtes ?

Nous suggérons que les juges fassent preuve de beaucoup de circonspection et de


prudence, lorsqu'ils sont saisis par voie de requête, vu l'importance de décisions
qu'ils sont appelés à prendre à la suite desdites requêtes qui sont quelques fois
exécutoires sur minutes. Nous appuyons l'idée selon laquelle les requêtes
susceptibles de causer préjudices à autrui puissent faire l'objet des audiences
publiques, et puissent porter des numéros de rôle appelés Rôles des procédures
non contentieuses (RPNC). Ceci éviterait un tant soi peu la fraude constatée dans
la délivrance des décisions en cette matière.

Les ordonnances prises à la suite de ces requêtes doivent, le cas échéant, être
retirées pour des motifs évidents et ce, en vertu de la théorie du parallélisme de
forme et de compétence : c'est-à-dire l'autorité qui a pris l'acte est la seule

34
habilitée à le retirer. Aussi, les jugements issus desdites requêtes peuvent donner
lieu aux actions en tierce opposition, dans une procédure contentieuse. Pour
pallier les inconvénients ci-dessus, l'OHADA prévoit des actions en opposition.

Les juges, lorsqu'ils estiment que la requête n'est pas fondée, ils doivent la
rejeter, et lorsqu'elle est susceptible de causer préjudice à autrui, inviter le
requérant à procéder par voie d'assignation.

- Quel est l'exploit qui saisit la juridiction d'appel ?

La jurisprudence constante enseigne que c'est l'acte d'appel qui saisit la


juridiction d'appel comme ci-haut rappelé et que les assignations et notifications
faites aux parties ont pour objectif la mise en état de la cause et la sauvegarde des
droits de la défense. Cependant, nous pensons que c'est absurde de soutenir que
c'est l'acte d'appel qui saisit la juridiction d'appel, en même temps celle-ci ne peut
statuer sans la formalité de signification ou de notification de date d'audience.

A notre avis, s'il est vrai que la juridiction d'appel est saisie d'appel, la loi ne dit
pas que c'est l'acte d'appel qui saisit la juridiction d'appel en matière civile, c'est
plutôt l'assignation signifiée à l'intimé38.

L'acte d'appel doit être la pièce qui permette à la juridiction d'appel d'être saisie
de l'appel et qui serve pour la recevabilité de l'appel, au même titre que
l'expédition pour appel. Contrairement à cette dernière, l'acte d'appel doit être
exigé ou être versé au dossier avant que la juridiction d'appel se déclare saisie au
vu de l'assignation.

Soutenir que la juridiction d'appel est saisie par l'acte d'appel relève d'une fiction
juridique.
- Les exploits doivent-ils être signifiés à la requête du greffier en matière
civile ?

Au sujet de la notification d'appel et assignation, relevons qu'il y a une confusion


dans la pratique qui consiste à voir des notifications d'appel et assignations faites
ou signifiées à la requête des greffiers (divisionnaire ou principal), alors que la
matière civile étant une affaire des parties, il n'y a que celles-ci qui doivent faire
signifier et notifier des dates d'audience.

Art. 70 du code de procédure civile.


35
Nous soutenons qu'à chaque fois qu'une notification d'appel et assignation est
faite à la requête du greffier et non de parties concernées, la juridiction d'appel
doit se déclarer non saisie, à moins qu'il y ait comparution volontaire du notifié
ou de l'assigné.

C'est l'esprit de l'article 69 du Code de Procédure Civile qui dispose : « Dans le


délai fixé pour interjeter appel, l'appelant doit fournir au greffe tous les éléments
nécessaires pour assigner la partie intimée devant la juridiction d'appel » et de
l'article 70 du même code qui dispose : « Le greffier qui reçoit la déclaration
d'appel fait assigner l'intimé dans les formes et délais prévus au chapitre premier
du titre 1».

Partant de ces deux articles, il se dégage que :

• C'est l'appelant qui fournit au greffier tous les éléments nécessaires pour
assigner la partie intimée ;
• C'est le greffier qui reçoit la déclaration d'appel qui fait assigner l'intimé
et non qui assigne ;
• Si le législateur renvoie aux formes et délais prévus au chapitre premier
du titre 1 c'est pour dire que les choses se font comme au premier degré,
or au premier degré, ce n'est pas le greffier qui assigne. C'est plutôt les
parties au procès.

Cependant, la question demeure posée, lorsqu'une juridiction enjoint au


greffier de signifier ou de notifier un acte. Même dans ce cas, nous
estimons que le greffier doit toujours le faire à la requête des parties
aux procès.

- Quid des juridictions pénales ?

2. Réponses aux questions liées à la saisine d'une juridiction pénale.

- Quel est le sort des pièces versées par la partie civile après la saisine de
la juridiction pénale par le Ministère Public ?

Lorsque le Ministère Public décide d'exercer l'action publique, il dresse une


requête aux fins de fixation de date d'audience ; il communique les pièces au
juge compétent pour en connaître. Celui-ci fixe le jour où l'affaire sera appelée.
Mais dans la pratique, il est parfois constaté que la partie lésée (partie civile)

36
s'emmène avec d'autres pièces à l'audience, pour démontrer le bien-fondé de
l'action du Ministère public.

Nous estimons que le Ministère Public étant le seul maître de l'action publique,
la partie lésée ne peut venir qu'avec des pièces qui fondent son droit au
dédommagement ou à la réparation du préjudice qu'elle a subi à la suite de
l'infraction pour laquelle le prévenu est poursuivi. La partie lésée ne peut être
prise pour une partie poursuivante au même titre que le Ministère Public, raison
pour laquelle il n'y a que ce dernier qui peut requérir une peine à l'endroit du
prévenu. Il a été jugé : « L'action civile devant les Tribunaux répressifs, ne peut
être intentée que comme l'accessoire, la conséquence d'une infraction 39».

La partie lésée n'a la responsabilité de l'action publique seulement lorsqu'elle a


saisi la juridiction par citation directe. Même dans ce cas, le Ministère public
dont la main est forcée reste le maître de l'action publique.

Les juges doivent donc rejeter toutes les pièces qu'une partie lésée verse au
dossier dans le but d'étayer l'infraction pour laquelle le prévenu est poursuivi, le
Ministère Public en décidant de poursuivre est sensé avoir réuni tous les
éléments nécessaires devant lui permettre de soutenir son action.

Permettre que la partie lésée dépose des pièces dans un dossier pénal de manière
intempestive favoriserait l'arbitraire dans le chef du Ministère Public qui,
profitera de l'occasion pour saisir les juridictions de jugement avec des dossiers
incomplets ou vides, à la pensée que la partie lésée viendrait compléter des
pièces qui font défaut. Ne perdons pas de vue qu'une partie lésée n'est pas tenue
de se constituer partie civile.

Cette situation est susceptible de causer préjudice aux personnes innocentes,


injustement poursuivies. Ces cas sont malheureusement légion dans la pratique.

- Dans quel cas la comparution volontaire du prévenu saisit-elle une


juridiction pénale au premier degré ?

Elis. 30 mars 1912, Jur. Congo 1913, p. 266, avec note cité par J.P. Collin, in Répertoire général de
la jurisprudence congolaise ( 1890-1934), Ed. de la Revue juridique du Congo-belge, Elisabethville,
1936, p. 14.
37
L'article 55 du Code de Procédure Pénale autorise la comparution volontaire du
prévenu à son alinéa 2 qui dispose que « si la peine prévue par la loi est
supérieure à 5 ans de servitude pénale la comparution volontaire ne saisit le
Tribunal que si avisé par le juge qu'il peut réclamer la formalité de la citation, le
prévenu déclare y renoncer. Il en est de même quelle que soit la peine prévue par
la loi si l'intéressé est détenu ou si à l'audience, il est prévenu d'une infraction
non comprise dans la poursuite originaire ».

Nous pensons que si les juges omettent d'aviser le prévenu, il y a violation de la


loi, et que la décision à intervenir encourt cassation.

Dans la pratique, les juges ne se contentent malheureusement que de la


déclaration de comparution volontaire du prévenu, pour procéder à l'instruction
de la cause.

- Qui pourvoit à la citation en matière pénale ?

Contrairement aux matières civiles, en matière pénale ce sont le Ministère Public


et le greffier qui pourvoient à la citation des personnes qui doivent se présenter
40
devant une juridiction .

- Comment se fait la comparution du prévenu, du civilement responsable


et des témoins ?

Le prévenu comparait en personne. 41 Lorsque les poursuites portent sur des


infractions punissables de moins de 2 ans de servitude pénale principale, le
prévenu peut être représenté par son conseil (avocat ou défenseur judiciaire).

Nous constatons qu'il est des juges qui omettent de demander la procuration
spéciale à un avocat qui comparait pour son client en cas de représentation. C'est
une violation de la loi.

Le civilement responsable peut aussi être représenté par un avocat ou défenseur


judiciaire, mais porteur d'une procuration spéciale.

C'est l'occasion de souligner que même si l'infraction est punissable de plus de 2


ans de servitude pénale, le prévenu peut toujours être représenté par un avocat ou

40
Article 56 du Code de Procédure Pénale
Article 71 du Code de Procédure Pénale.
38
défenseur judiciaire à titre « conservatoire », afin de solliciter seulement une
remise.

C'est bien malheureux de constater qu'il est des juges qui demandent aux avocats
de se retirer, pour poursuivre l'instruction par défaut à l'endroit du prévenu
absent, ou qui exigent des procurations spéciales pour ce faire. D'autres
autorisent les avocats de prendre la parole au delà de la sollicitation d'une remise.

Pourtant le Tribunal dans ce cas, doit se déclarer saisi et renvoyer l'affaire à une
date ultérieure où, le prévenu sera tenu de comparaître en personne. Cette remise
est toujours réputée contradictoire.

Si le civilement responsable et le prévenu peuvent être assistés ou représentés par


leurs Conseils, les témoins eux comparaissent toujours en personnes non assistés.
Lorsqu'une personne est citée à comparaître dans un procès, comme témoin
l'assistance ou la représentation n'est pas de mise.

- Quid lorsqu'une personne jouissant des privilèges de juridiction fait


l'objet d'une citation directe ?

Les uns disent que la juridiction doit se déclarer non saisie, d'autres par contre,
soutiennent que l'action doit être déclarée irrecevable.

Dans la pratique, il est des juges qui déclarent pareille citation ou action
irrecevable. C'est acceptable dans la mesure où lorsqu'une affaire est appelée à
une audience pénale, la juridiction planche d'abord sur sa saisine, par rapport à la
régularité de l'exploit qui la saisit, avant de donner la parole aux parties pour
notamment soulever des préalables. La question des privilèges étant une question
qui nécessite d'abord l'identification du prévenu, une juridiction ne peut s'y
prononcer avant celle-ci.

Aussi faut-il relever qu'une juridiction pénale est saisie de faits. La question de
privilège touche à la compétence personnelle. D'où la sanction appropriée en
matière des privilèges de juridiction est l'irrecevabilité pour incompétence
personnelle, et non la non-saisine.

39
Il a été par ailleurs jugé qu' « En application de l'article 54 alinéa 2 du Code de
Procédure Pénale, les personnes qui bénéficient d'un privilège de juridiction ne
peuvent être citées qu'à la requête du Ministère public. Est donc irrecevable la
42
citation directe de ces personnes devant une juridiction répressive .

- La citation à prévenu peut-elle être déclarée irrecevable au même titre


qu'une citation directe ?

La citation qu'elle émane du Ministère Public ou de la partie lésée, elle doit


respecter les prescrits des articles 56 et 62 du Code de Procédure Pénale.
Contrairement à la pratique qui veut qu'on attaque plus les citations directes que
les citations à prévenus, nous devons souligner en passant que les deux citations
en tant qu'actes de poursuites s'équivalent et peuvent être remises en cause de la
même façon. D'où il ne serait pas étonnant de voir une citation à prévenu, être
déclaré irrecevable même pour obscuri libelli c'est-à-dire pour obscurité du
libellé.

- Quel est l'exploit qui saisit la juridiction d'appel en matière pénale ?

En degré d'appel comme susdit la juridiction est saisie par l'acte d'appel, mais
peut statuer sur une simple notification par les soins du greffier43.

La jurisprudence renchérit en disant : « La juridiction d'appel est saisie par l'acte


d'appel et non par la citation donnée au prévenu44».

Nous avons déjà eu à relever que, nous ne partageons pas l'idée selon laquelle la
juridiction d'appel soit saisie par l'acte d'appel, pour les mêmes raisons que nous
avons évoquées, lorsque nous avons parlé de la saisine en degré d'appel en
matière civile.

En matière pénale, que dire des notifications d'appel et des citations à prévenu
signifiées aux parties ? Celles-ci ne saisissent-elles pas une juridiction ? Peut-on

42
Cour Suprême de Justice, RPA 64,18/08/1980, inédit, cité par DIBUNDA op. cit., p. 34.
43
Article 104 alinéa 1 du Code de Procédure Pénale.
44
Cour Suprême de Justice, RP 211, 26/02/1977, Bull 1978, p. 16, RJZ. 1979, p. 85, texte cité par
DIBUNDA op. cit. p. 11.
40
concevoir qu'une juridiction d'appel statue sans que les parties ne soient
informées de la procédure ou des dates audiences !

Pour appuyer notre position, nous nous inspirons aussi de l'art. 104 alinéa 3 du
code de procédure pénale qui dispose que lorsque la situation du prévenu peut
être aggravée, en l'occurrence par l'appel du Ministère Public, ou lorsque
l'infraction peut entrainer la peine capitale (de mort), la juridiction de jugement
(de fond) ne peut statuer, en d'autres termes ne peut être saisie qu'au vu d'une
citation à prévenu, et le cas échéant du civilement responsable. 45

Dans la pratique, nos juridictions n'appliquent pas toujours cette disposition par
ignorance. Pourtant c'est une disposition d'ordre public.

- Le prévenu est-il tenu de comparaître en personne ?

Au degré d'appel, le prévenu n'est pas en principe tenu de comparaître en


personne, il peut toujours être représenté par son Conseil, sauf si par une
décision la juridiction d'appel l'y oblige 46.

Les procédures civile et pénale prescrivent des délais, pour l'accomplissement de


certains actes, lesquels délais peuvent être abrégés.

SECTION 2. Les abréviations des délais de procédure.

Nous passerons d'abord en revue les notions de délais de procédure et


d'abréviation de ceux-ci (A), avant de répondre à certaines questions
controversées (B).

A. Notions

45
Article 104 alinéa 3 du Code de Procédure Pénale.
46 Article 104 alinéa 4 du Code de Procédure Pénale.
41
Distinguons des notions de délais en général (1) des abréviations des délais (2)
en particulier.

1. Les délais en général.

Le lexique des termes juridiques enseigne : « Certaines formalités de la


procédure doivent normalement être accomplies dans le cadre de certains délais.
L'inobservation de ces délais entraine des conséquences de gravité variable
(prescription, forclusion, déchéance, caducité) 47». Les délais peuvent être
calculés en jours, en mois, en année ou même d'heure à heure.

Le jour qui est le point de départ du délai (dies a quo) n'est pas normalement
compté. Pour un acte fait ou événement survenu le 10 janvier, le délai court à
partir du 11. Le jour auquel se termine le délai (dies ad quem) peut ou non être
compté.

Lorsque le délai est franc, la formalité peut être accomplie le lendemain du dies
ad quem ; lorsque le délai n'est pas franc, la formalité doit être accomplie le jour
même de l'expiration de délai, le dies ad quem.
Par exemple, la prescription extinctive, qui se compte par jour, est acquise
lorsque le dernier jour du terme est accompli. Autrement dit, le délai est franc
lorsqu'on ne compte dans son calcul ni le terme de départ ni le terme d'arrivée.
Fixés par la loi, les délais peuvent être parfois suspendus (moratoire, délai de
grâce). Ils peuvent être fixés par le juge dans certains cas48.

Il y a des délai-congé (préavis), de carence, de forclusion, de grâce, de


procédure, de réflexion, de viduité, franc, non franc, préfixe, raisonnable » 49.

Dans le cadre de cet ouvrage, ce sont les délais de procédure qui nous
intéressent.

On entend par délai de procédure : temps accordé à l'un ou l'autre des


protagonistes d'une procédure pour réaliser une formalité précise (mise au rôle,
voie de recours par exemple).A côté de ce délai dit d'action, existe un délai

47 Lexique des termes juridiques, op. cit, p. 281


5" Lexique des termes juridiques, op. cit., p. 281
49
Lexique des termes juridiques op. cit., pp. ?R1 à ">R4
42
d'attente qui oblige à temporiser pendant un certain temps, tel le délai de
comparution laissé au défendeur pour organiser sa défense 50.

En procédure civile, les délais nécessaires au bon déroulement de l'instance


(échange des conclusions, dépôt d'un rapport d'expertise), dits délais ad litem,
sont fixés par le juge qui peut les proroger.

Les délais de procédure civile sont des délais non francs. Lorsque le délai est
calculé en jour, le dies a quo ne compte pas. Quand celui-ci est calculé en mois
ou en année le dies a quo constitue le premier jour à 24 heures. Mais si le délai
expire un samedi, un dimanche, un jour férié ou chômé, il est prorogé jusqu'au
premier jour ouvrable suivant. La même prorogation s'applique lorsque l'acte ne
peut être transmis par voie électronique le dernier jour du délai pour une cause
étrangère à celui qui l'accomplit.

En procédure pénale : pour le calcul des délais, il est généralement admis que le
dies a quo n'est pas compris, les délais en cause commençant donc à s'écouler le
lendemain de l'acte, de l'événement ou de la décision qui les fait courir.

Tout délai expire en principe le dernier jour à minuit. Le délai qui expirerait
normalement un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé est prolongé
jusqu'au premier jour ouvrable suivant. Par exception le délai de pourvoi en
cassation est franc.

En procédure civile, « le délai d'assignation est de 8 jours francs entre


l'assignation et la comparution, outre un jour par cent kilomètres de distance.
Le délai d'assignation pour les personnes qui n'ont ni domicile, ni résidence en
République Démocratique du Congo est de trois mois. Lorsqu'une assignation à
un défendeur domicilié hors de la République Démocratique du Congo est
remise à sa personne dans ce territoire, elle n'emporte que délai ordinaire 51 ».

En procédure pénale, le délai de citation pour le prévenu et le civilement


responsable est comme en procédure civile de 8 jours francs entre la citation et la

50
Lexique des termes juridiques op. cit., p. 282
51
Article 9 du Code de Procédure Civile.
43
comparution, outre un jour pour cent kilomètres de distance. Le délai de citation
pour des personnes qui n'ont ni domicile ni résidence en République
Démocratique du Congo est de 3 mois. Aussi lorsqu'une citation à une personne
domiciliée hors la République Démocratique du Congo est remise à sa propre
personne dans ce territoire, elle n'emporte que délai ordinaire. 52

Ces délais peuvent être abrégés.

2. Abréviations des délais

Les délais peuvent être abrégés en procédure civile (a) comme en procédure
pénale (b).

a. Abréviation des délais en procédure civile.

En procédure civile, dans les cas qui requièrent célérité, le Président de la


juridiction compétente peut, par ordonnance rendue sur requête, permettre
d'assigner à bref délai. La requête et l'ordonnance sont transcrites sur la copie de
l'exploit ou signifiées en même temps que celui-ci.53

Il ressort de l'article 10 du Code de Procédure Civile qu'en matière civile pour


qu'il y ait abréviation des délais de procédure, il faut :

- Qu'il y ait célérité ou urgence ;

- Que la requête soit destinée au Président de la juridiction compétente, c'est-


à-dire de la juridiction qui va connaître de l'affaire.

- Que cette requête émane du demandeur ;

- Que le Président de la juridiction réponde positivement, au moyen d'une


ordonnance ;

- Que l'ordonnance et la requête soient transcrites sur la copie de l'exploit et


qu'elles soient signifiées au même moment que la copie de l'exploit.

52
Article 62 du Code de Procédure Pénale.
53
Article 10 du Code de Procédure Civile.
44
Qu'en est-il en procédure pénale ?

b. Abréviation des délais en procédure pénale.

En procédure pénale, dans les cas qui requièrent célérité, le juge par décision
motivée dont connaissance sera donnée avec la citation au prévenu et le cas
échéant, à la partie civilement responsable, peut abréger le délai de 8 jours prévu
à l'article 62 lorsque la peine prévue par la loi ne dépasse pas 5 ans de servitude
pénale principale ou ne consiste qu'en une amende 54.

Il ressort de cet article 63 du Code de Procédure Pénale que le délai de procédure


peut bel et bien être abrégé à condition que :

- La célérité soit prouvée ;

- Le juge prenne une décision motivée ;

- Cette décision soit portée à la connaissance du prévenu au même titre que la


citation au prévenu ou à civilement responsable ; Cette abréviation ne
concerne que le délai de 8 jours ;

- La peine qu'encourt le prévenu ne soit pas supérieure à 5 ans de servitude


pénale principale ou ne consiste qu'en une amende.

L'abréviation des délais de procédure soulève aussi des questions controversées.

B. Réponses aux questions controversées

La procédure civile (1) comme la procédure pénale (2) soulèvent des


controverses, en matière d'abréviation de délais.

1. Réponses aux questions controversées liées à l'abréviation des délais en


procédure civile.

Nous avons souligné précédemment que l'article 10 du Code de Procédure Civile


autorise l'abréviation de délais de procédure civile en cas de célérité ou
d'urgence.

54 Article 63 du Code de Procédure Pénale.


45
Quel est le délai qui peut être abrégé en matière civile ?

L'article 10 du Code de Procédure Civile dispose que le Président de la


juridiction compétente peut, par ordonnance rendue sur requête, permettre
d'assigner à bref délai.

A la lecture de cet article, le législateur n'a visé aucun délai, partant, tous les
délais (de 8 jours comme de 3 mois) peuvent être abrégés, en vertu de principes
:« Tout ce qui n'est pas interdit est permis » et « Il est interdit de distinguer là où
la loi n'a pas distingué ».

C'est dans cet ordre d'idées que parlant d'abréviation des délais, A. SOHIER,
relève : « La faculté en est donnée au juge par l'article 14, inspiré de l'article 72,
2ème alinéa belge. Elle s'applique à tous les délais, notamment aux délais de
distance et à ceux prévus pour les significations à l'étranger 55 ».
- A quoi se réfère le président de la juridiction pour abréger le délai ?

Le président de la juridiction analyse objectivement la requête et décide selon


son intime conviction de la célérité ou de l'urgence. Il a un pouvoir souverain et
non arbitraire.

- L'ordonnance abréviative de délai peut-elle être entreprise par des voies


de recours ?

Le président agissant en matière de juridiction gracieuse sa décision n'est pas


susceptible d'être entreprise par des voies de recours. Néanmoins le Président
peut après avoir pris une ordonnance, retirer cette dernière pour des raisons
évidentes, en vertu du principe de parallélisme de forme et de compétence.

- La juridiction saisie d'une assignation signifiée avec la requête et


l'ordonnance abréviative de délai applique-t-elle une procédure
d'urgence?

A notre avis lorsque la célérité ou l'urgence est avérée et qu'une ordonnance


permettant d'assigner à bref délai est sollicitée et obtenue, c'est que le demandeur
a intérêt que sa cause connaisse une décision le plus vite possible. Dès lors il y a

55
A. SOHIER, Droit de procédure du Congo-Belge. 2™e édition, Bruxelles-Elisabethville, p.p. 49 et
50
46
lieu d'appliquer l'article 27 de l'arrêté d'organisation judiciaire qui dispose : « Les
affaires sont appelées, instruites, plaidées et jugées à l'audience déterminée dans
l'exploit introductif, sauf remise pour juste motif ou prise en délibéré pour le
prononcé ultérieur de l'arrêt ou du jugement »56.

Le juste motif ici ne doit pas être la communication des pièces et la mise en état
de la cause. Ces deux devoirs ne sont prescrits que dans une procédure ordinaire.
Les juges doivent donner un sens à l'ordonnance permettant d'assigner à bref
délai. Ils doivent dans ce cas donner la parole aux parties pour plaider.
Cependant, il peut arriver aussi que la partie intéressée sollicite et obtienne une
ordonnance abréviative de délai pour éviter la prescription de son action. Dans ce
cas, l'affaire doit suivre son cours normal.

2. Réponses aux questions controversées liées à l'abréviation des délais en


procédure pénale.

- Peut-on abréger tous les délais prévus en matière pénale ?

L'article 63 du Code de Procédure Pénale autorise expressément l'abréviation de


délai de 8 jours. Partant, l'abréviation de délai de 3 mois est interdit ou mieux
n'est pas prévue.

Vu la formulation de cet article qui est différente de celle de l'article 10 du Code


de Procédure Civile, nous estimons qu'il n'est pas autorisé aux Présidents des
juridictions compétentes d'agir comme en matière civile. Les dispositions de la
procédure pénale sont d'ordre public ; partant elles doivent être respectées par
tous.

Le législateur a expressément prévu que le délai de 8 jours peut être abrégé et


non pas d'autres. Si le législateur avait entendu prévoir l'abréviation de tous les
délais, il adopterait la formulation du Code de Procédure Civile en la matière.

Abréger tout autre délai que celui de 8 jours est illégal.

51
Article 27 de l'Arrêté d'organisation judiciaire n° 299/79 du 20 août 1979 portant règlement
intérieur des Cours, Tribunaux et Parquets.
47
Le Président agit-il par ordonnance comme au civil ?

Dans l’affirmative, la décision de citer à bref délai est prise par ordonnance du
Président de la juridiction, à la suite d'une requête d'une partie au procès.

En procédure civile comme en procédure pénale, des préalables, incidents ou


exceptions peuvent être soulevés.

SECTION 3. Les préalables, incidents et exceptions.

Lorsqu'une juridiction surtout au pénal se déclare saisie, il est fréquent d'entendre


les juges demander aux parties si elles ont des préalables, des incidents ou
carrément des exceptions à soulever.

Nous donnerons des notions de préalables, incidents et exceptions (A), avant de


répondre à quelques questions controversées que ces notions soulèvent (B).

A. Notions

Parlons successivement des préalables (1), des incidents (2) et des exceptions
(3).

1. Les préalables.

« En procédure, la question préalable est la question que le juge doit examiner


pour vérifier si certaines conditions requises pour l'existence de la question
principale sont réunies, ainsi l'action en réclamation d'une succession (question
principale) suppose que la qualité d'héritier (question préalable) appartient bien
au demandeur. Procéduralement la question préalable est de la compétence du
juge saisi de la question principale, à la différence de la question préjudicielle 57».

Qu'en est-il des incidents ?

2. Les incidents

« En procédure civile, au sens strict, les incidents sont les questions soulevées au
cours d'une instance déjà ouverte et qui ont pour effet de suspendre ou d'arrêter

57 Lexique des termes juridiques, op. cit., p. 708


48
la marche de l'instance (relative à la compétence, à l'administration de la preuve,
à la régularité de la procédure, aux exceptions dilatoires...).

Au sens large, les incidents comprennent les demandes qui, intervenant en cours
d'instance, visent à modifier la physionomie de la demande, c'est-à-dire les
demandes incidentes visant à introduire des demandes nouvelles entre les mêmes
parties ou à appeler en cause des personnes jusque-là étrangères au procès58 ».

Certains incidents sont désignés comme des exceptions 59.

3. Les exceptions.

Le mot exception a, dans le lexique du prétoire, un sens très large. Tout ce qui
fait obstacle à ce que le Tribunal fasse droit à une demande peut être désigné
comme une exception60.
Selon le lexique des termes juridiques, « au sens large, l'exception est tout moyen
de défense (exemple : « le juge de l'action est le juge de l'exception ».

Au sens précis et technique, l'exception de procédure désigne le moyen de


défense par lequel le défendeur tend à faire déclarer la procédure irrégulière ou
éteinte, ou à en suspendre le cours, indépendamment de tout examen du fond de
droit.

Il pourra ainsi demander au juge de refuser d'examiner la prétention du


demandeur parce que l'instance a été mal engagée (incompétence du tribunal,
irrégularité d'un acte de procédure), ou encore de surseoir à statuer jusqu'à la
mise en cause d'un garant, ou jusqu'à l'expiration du délai accordé à un héritier
pour faire inventaire (4 mois) et de délibérer (2 mois).

Après décision sur exception, la procédure reprend son cours devant le même
tribunal ou est recommencée devant lui ou devant un autre 61.

Il y a des exceptions d'illégalité, d'inconstitutionnalité, préjudicielle,


d'inconventionnalité, d'irrecevabilité62...

58 Lexique des termes juridiques, op. cit., p. 459


59 A. Rubbens, op.. cit, p. 43
"2 A. Rubbens, Idem, p. 43
61
Lexique des termes juridiques, op. cit., pp. 382-383
62
Lexique des termes juridiques, idem, pp. 383-708 et 709
49
Certaines exceptions sont dites d'ordre public.

- Qu'est-ce que l'ordre public ?

D'une manière générale, l'ordre public est défini comme l'ensemble des règles
qui régissent la sécurité, la salubrité et la tranquillité publiques63.

Pour le lexique des termes juridiques, l'ordre public est en général une vaste
conception d'ensemble de la vie en commun sur le plan politique et juridique.
Son contenu varie évidemment du tout au tout selon les régimes.

A l'ordre public s'opposent, d'un point de vue dialectique, les libertés


individuelles dites publiques ou fondamentales et spécialement la liberté de se
déplacer, l'inviolabilité du domicile, la liberté de pensée, la liberté d'exprimer sa
pensée. L'un de points les plus délicats est celui de l'affrontement de l'ordre
public et de la morale64.

Lorsqu'une règle de procédure est d'ordre- public, sa violation peut-être


envisagée par les deux plaideurs, être relevée d'office par le Ministère Public et
par le Tribunal saisi. Un moyen d'ordre public peut être présenté pour la
première fois devant la Cour de Cassation ou le conseil d'Etat dans certains cas et
sous certaines conditions.65

En conclusion, dans la pratique judiciaire, préalables, incidents et exceptions


sont quasiment synonymes. Les justiciables et magistrats les emploient
indistinctement.

Malgré cette synonymie, ils soulèvent des questions controversées.

B. Réponses aux questions controversées.

63
KATUALA KABA-KASHALA, Le nouveau Code du travail annoté. Ed. BATENA NTAMBWA, Kin,
septembre 2005, p. 213
Lexique des ternies juridiques, idem, p. 608
Lexique des termes juridiques, idem, p. 609
50
En droit procédural congolais, il est rare de vivre un procès sans préalables,
incidents ou exceptions. Ceci est constaté en procédure civile (1) comme en
procédure pénale (2).

1. Réponses aux questions controversées liées aux préalables,


incidents et exceptions en procédure civile.

L'issue des procès civils est souvent retardée par des exceptions dilatoires, des
exceptions de litispendance ou de connexité, des exceptions déclinatoires et des
exceptions péremptoires ou fins de non-recevoir.66

- Lorsque le défendeur demande des délais pour mettre en cause un tiers,


que faire ?

L'article 27 du Code de Procédure Civile dispose : « Si au jour de la première


comparution, le défendeur demande à mettre garant en cause, le juge accorde
délai suffisant à raison de la distance du domicile du garant.

L'assignation donnée au garant est libellée sans qu'il soit besoin de notifier le
jugement qui ordonne sa mise en cause. Si la mise en cause n'a pas été demandée
à la première comparution, ou si l'assignation n'a pas été faite dans le délai fixé,
il est procédé, sans délai, au jugement de l'action principale, sauf à statuer
séparément sur la demande en garantie. »

Il ressort de cet article que :

• Si le défendeur a un intérêt légitime à appeler au procès un tiers que le


demandeur a omis d'assigner (intervention forcée), soit pour entendre
dire que le tiers sera garant des condamnations éventuelles qui
pourraient être prononcées contre lui, soit pour provoquer une liaison
d'instance directe entre le demandeur originaire et le tiers, soit
simplement à obtenir jugement commun (opposable au tiers)67, il a le

A. Rubbens, op. cit., p. 79


A. Rubbens, op. cit., p. 81
51
droit d'obtenir remise pour mettre ce garant en cause quelle que soit la
procédure (ordinaire ou d'urgence mais ce tiers doit être réellement
garant en vertu de la loi ou d'une convention) 68 ;

• Le juge est en principe tenu d'accorder cette remise ;

• Le juge peut cependant en toute objectivité, refuser une demande faite


dans un but purement dilatoire ou si la demande principale requérait
une solution urgente qui ne pourrait guère être influencée par l'absence
du tiers au procès69 ;

• Cette demande doit être formulée à la première comparution du


défendeur (et non à la première audience);
• Le juge ou la juridiction peut statuer sur la demande principale, au cas
où la mise en cause du garant n'est pas demandée à la première
comparution, ou que l'assignation n'a pas été faite dans le délai fixé : la
demande en garantie sera examinée séparément.

Doit-on surseoir à tout prix, lorsqu'une partie soulève l'exception du


criminel tient le civil en état ?

La juridiction civile ne va surseoir que si elle se trouve dans l'impossibilité de se


prononcer sur la demande civile, sans préjuger des faits et de la responsabilité
pénale sur lesquels la juridiction répressive est appelée à se prononcer. Cela veut
dire que :

• Si la juridiction civile peut se prononcer sans prendre position par


rapport aux faits soumis à l'appréciation du juge pénal ni par rapport à
leur établissement dans le chef du prévenu, elle ne peut surseoir au
profit du juge pénal ;

• Les poursuites doivent effectivement être entamées soit par l'ouverture


de l'instruction soit par la citation directe, c'est-à-dire qu'il faut rapporter
la preuve d'actes d'instruction ou de procédure comme des procès-
verbaux; citation à prévenu ou une citation directe.

Première Instance Stan., 28 octobre 1949 (R.J. 1950, p. 148) : Elis 29 mars 1955, (R.J.,
1955, p. 197) cité par A. Rubbens in Code Judiciaire Zaïrois, Tome II, p. 81, Première Instance
RWAKD A-URUNDI, 8 septembrel 960 (R.J.B.R., 1961, p. 17) cité par A. Rubbens, op. cit., p. 82
52
Il a été jugé que le principe : « Le criminel tient le civil en état n 'est pas
applicable lorsque le dossier répressif n 'a aucune incidence sur le problème
soumis au juge civil. Il en est ainsi des poursuites pour tentative de faire échec
aux mesures économiques consécutives à la zaïrianisation lorsque le juge civil
doit statuer sur sa saisine ou sur la recevabilité de l'appel 70 ».

Il a encore été jugé : « Il n'y a pas lieu à surséance lorsque le jugement sur
l'action publique ne saurait exercer aucune influence sur l'action civile71 et aussi
lorsque les deux actions ne naissent pas du même fait 72 ».

Il est une pratique malheureuse qui consiste pour les avocats ou défenseurs
judiciaires d'initier pour leurs clients des actions pénales dilatoires, soit par le
parquet, soit par citation directe, pour amener la juridiction civile à surseoir à
statuer. Les juges doivent être prudents vis-à-vis de tels comportements, pour
éviter de tomber dans les pièges des justiciables.

A la Cour d'Appel de Kinshasa/ Gombe plusieurs citations directes faites dans


ces conditions ont été rejetées, et partant l'exception de surséance sur base du
principe « Le criminel tient le civil en état » déclarée non fondée.

La jurisprudence la plus appliquée est celle qui énonce : « Une citation directe
introduite instantanément par une partie qui se sent perdante pendant que l'action
civile est en cours est purement dilatoire et ne peut justifier la surséance 73 ».

Plusieurs juridictions inférieures ont emboité les pas à la cour d'appel de


Kinshasa/Gombe.

- Une Société Commerciale peut-elle initier une action sans s'être


immatriculée au RCCM ?

Avec l'avènement de l'OHADA, une Société Commerciale qui n'est pas inscrite
au RCCM est dépourvue de personnalité juridique74 .

7
- Cour Suprême de Justice, RPP 2, 4/7/1980 inédit, cité par DIBUNDA, op. cit. p. 182
71
leinst. Elis., 8 juill. 1937, R.J., 1938, p. 21 cité par A. SOHIER, op. cit., p 85.
72
leinst. Elis. 21 oct. 1948, RJ, 1949, P 60 cité par A. SOHTER, Idem, p 85.
73
Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe RCA 11.113/11.954 du 20/09/1984 et RCA 17.596 du
05/03/1995.
53
Partant, lorsqu'elle initie une action en justice, celle-ci doit être déclarée
irrecevable. Après le 12 septembre 2014, tous les NRC doivent être remplacés
par les RCCN.

Quelle est la sanction du défaut de consignation des frais ?

En matière civile, au premier degré le défaut de consigner les frais entraîne la fin
de non procéder, c'est-à-dire la juridiction ne peut poser aucun acte.
En cas d'insuffisance de provisions, le greffier avertit la juridiction (les juges) : si
la partie concernée manifeste l'intérêt de fournir la provision, cause est renvoyée
au rôle général75. La cause peut être rayée du rôle si les provisions sont
insuffisantes ou si la partie en défaut de provisionner est défaillante à l'audience.

La partie qui n'a pas consigné peut le faire sur les bancs le jour de l'audience.

C'est à la seule condition de consignation préalable des frais que le juge pourra
procéder. C'est-à-dire passer à l'étape suivante : de la vérification de la saisine et
de l'instruction au fond76.

Au degré d'appel, l'appelant doit aussi consigner les frais, sinon il subira la même
sanction.

En matière pénale, la consignation des frais est aussi préalablement exigée


comme au civil, à la seule nuance qu'en degré d'appel la partie civile ou
civilement responsable à qui incombe cette obligation peut voir son appel être
déclaré irrecevable, pour défaut de consignation. C'est dans cet ordre d'idées qu'il
a été jugé : « Le défaut pour la partie civile de consigner les frais d'appel rend
son appel irrecevable et le moyen qui l'invoque est, quant à ce fondé77.

« Si la partie civile a formé appel mais n 'a pas consigné les frais de justice au
degré d'appel, le juge d'appel doit déclarer cet appel irrecevable. A défaut pour

74
L'article 98 de l'Acte Uniforme du 17 avril 1997 relatif au Droit des Sociétés Commerciales et du
Groupement d'Intérêt Economique dispose : « Toute Société Commerciale jouit de la personnalité
juridique à compter de son immatriculation au RCCM à moins que le présent Acte Uniforme en
dispose autrement ».
A. Rubberts, op. cit., p. 84.
Luc NGANDA FUMABO, L'audience publique. Les éditions rivages Africaines, p. 30.
Cour Suprême de Justice, R.P 50, 29 mai 1974, Bull, 1975, p. 170, RJZ 1975, p. 108 cité par
DIBUNDA op cit. p. 11.
54
lui de ce faire, la Cour Suprême de Justice casse sans renvoi le jugement
entrepris pour violation de l'article 122 du Code de Procédure Pénale78».

« La non-consignation des frais d'appel (la régularité de l'appel) est une question
préalable et d'ordre public qui peut être soulevée d'office, en tout état de cause
par le juge.

N'est donc pas fondé le moyen qui reproche à celui-ci d'avoir agi de cette
79
manière ».

A notre avis, comme la sanction de défaut de consignation en matière pénale au


degré d'appel, est l'irrecevabilité, toute consignation des frais sur les bancs doit
être refusée.

- Que faire en cas de déport et de récusation des magistrats.

En matière civile, les magistrats du siège et du parquet composant le tribunal ou


la cour qui se trouvant dans l'une des conditions prévues par les articles 49 et
suivants de la loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation,
fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre judiciaire peuvent être
récusés.

Ces magistrats peuvent aussi se déporter, sinon une des parties au procès peut
proposer cette récusation, par une déclaration motivée et actée au greffe.

- Que faire lorsque l'exception de nullité de la demande est soulevée ?

Nous avons proposé des solutions à cette question, lorsque nous avons parlé de
la nullité des exploits ou d'actes de procédure.

Mais, il peut aussi arriver que la demande soit inintelligible, dans ce cas
l'exception « obscuri libelli » peut être soulevée dès la première audience de

DIBUNDA op cit. p. 16
79
Cour Suprême de Justice R.P. 326, 23/5/1979, Bull 1984, p. 108, RJZ, 1979, p. 45, Texte, cité par
r>TBtrNrr>A. op cit. p 98
55
comparution du défendeur, sans qu'il ne soit opposé à ce dernier l'exception de
communication préalable des moyens et pièces.
Les exceptions en rapport avec l'irrégularité de la demande doivent être
soulevées dès la première audience de comparution, sinon le vice est couvert.
Mais le juge peut se déclarer d'office non saisi, lorsque l'acte est inexistant ou
lorsque des formes prescrites à peine de nullité ont été violées, à moins d'une
comparution volontaire.

- Quid de l'inobservance des délais ?

Le vice lié à l'inobservance des délais n'est pas d'ordre public : les parties
peuvent comparaître sans soulever l'exception. Nous avons déjà abordé cette
question d'inobservance des délais. Nous avions évoqué les dispositions de
l'article 198 du Code de Procédure Civile.

- Que faire lorsque l'affaire est portée devant une juridiction


incompétente ?

Après la saisine, la juridiction vérifie sa compétence.

Si la juridiction estime être compétente sans qu'une partie ne l'ait contesté, elle se
bornera à le mentionner sans motivation dans son jugement final. Si elle estime
n'être pas compétente, elle doit motiver son dessaisissement, sans aborder le
fond. Si un défendeur soulève l'exception d'incompétence, la juridiction devra en
tout cas, motiver la réponse à cet incident.

- Les exceptions de litispendance et de connexité, quid ?

La litispendance suppose que la même affaire ait été engagée entre les mêmes
parties devant deux tribunaux compétents relevant de la même souveraineté.
Pour éviter la contrariété entre deux jugements, l'un de deux tribunaux doit se
dessaisir. (L'article 145 de la loi organique n° 13/011 du 11/04/2013 portant
organisation, fonctionnement et compétences de juridictions de l'ordre
judiciaire). C'est la juridiction qui s'efface qui doit décider du renvoi, en forme
d'un jugement. Pour qu'il y ait la litispendance, il faut les deux juridictions
saisies soient compétentes.

56
II y a connexité entre deux instances lorsque quand bien même il n'y aurait pas
identité de parties et de demandes, la solution à apporter à l'une risque d'être
inconciliable avec la solution à apporter à l'autre.

Lorsque deux affaires connexes sont pendantes devant le même tribunal, il y a


lieu à jonction. Les parties peuvent également demander le renvoi d'une cause à
un autre tribunal (en vue de jonction) lorsque cet autre tribunal est d'un rang
supérieur ou s'il est de même rang, et qu'il est déjà plus avancé dans la procédure.

Le renvoi pour cause de connexité ne peut se faire sans l'accord d'une partie qui
serait à la cause au tribunal qui se dessaisit, sans être en cause au tribunal de
renvoi, si celui-ci a déjà rendu un jugement.
Le renvoi à un tribunal de rang supérieur pour cause de connexité, ne peut
s'opérer que pour des instances au premier degré. Cette règle n'est pas répétée
80
pour le renvoi à des juridictions de rang égal .

Dans la pratique, ces renvois entre juridictions de rang égal ne s'opère cependant
que lorsqu'elles siègent au même degré, de façon à sauvegarder le principe de
double degré de juridiction. Si le tribunal estime qu'il n'y a pas connexité, il
rejette la demande et poursuit la procédure. Les jugements qui ordonnent ou
refusent le renvoi ne sont pas susceptibles d'appel. Ils peuvent faire l'objet d'un
81
pourvoi .

Le tribunal de renvoi ne peut contester la connexité. Il doit ordonner la jonction,


mais il pourra disjoindre ensuite pour prononcer deux jugements séparés, si une
affaire lui paraît en état, indépendamment de l'avancement de l'autre.

- Quid de l'inexistence d'une partie, du défaut de qualité, de capacité et


d'intérêt ?

Les exceptions liées à l'inexistence d'une partie, au défaut de qualité, de capacité


et d'intérêt ont pour sanction, l'irrecevabilité de la demande.

- Quid de l'exception de la chose jugée ?

La législation congolaise traite de cette question au chapitre des preuves du Code


Civil Livre III (articles 226 à 228) et prévoit que les faits et rapports juridiques

80
A. Rubbehs, op. cit., p. 90
81
A. Rubbehs, op. cit., p. 90
57
établis par un jugement forment à l'égard des parties une preuve irréfragable.
Lorsqu'il s'agit d'un jugement répressif qui vaut erga omnes, les faits retenus
sont opposables à tous.

Une fin de non recevoir peut être tirée de la chose jugée chaque fois qu'une
demande identique est mue pour la même cause entre les mêmes parties ;

Le tribunal ne pouvant en ce cas s'écarter de la solution retenue par le jugement


rendu, il n'y aura plus de champ ouvert à sa juridiction.

- Quid des demandes à objets et/ou causes illicites ou immoraux ?

Les demandes à objets et/ou à causes illicites ou immoraux sont frappées


d'irrecevabilité.

- A quel moment soulever une exception en matière civile ?

En principe, les exceptions sont soulevées in limine litis.

En dehors des exceptions de saisine, de nullité d'exploits et d'actes de procédure ;


de demande de délai pour mettre en cause un tiers et d'obscuri libelli qui peuvent
être soulevées dès la première comparution, les autres exceptions sont soulevées
dans les conclusions écrites que les parties doivent se communiquer
préalablement. Les conclusions et pièces non communiquées préalablement d o n
être rejetées par les juges.

Une partie peut choisir de ne conclure que sur exception ou carrément conclure à
toutes fins utiles, c'est-à-dire conclure et sur la forme et sur le fond.
Les exceptions d'ordre public peuvent être soulevées en tout moment, mais elles
doivent être communiquées préalablement : les juridictions saisies peuvent les
soulever d'office. Soulignons en passant qu'il a été jugé : « Les parties sont
obligées de se communiquer réciproquement avant l'audience, les documents
dont elles veulent faire état et leurs conclusions, mais non leurs notes de
plaidoiries, de doctrine et de jurisprudence 82»

82
A. SOHIER, op. cit., p. 59 relève qu'il a été jugé : « le limen litis, objectivement, c'est la l irc
audience pour laquelle l'affaire est inscrite et le moment où s'ouvre la procédure devant la
58
Les exceptions qu'elles soient d'ordre public ou non, peuvent être jointes au
fond83

En effet, l'article 26 du Code de Procédure Civile dispose : « Le tribunal peut


toujours joindre les exceptions et déclinatoires au principal et ordonner aux
parties de conclure à toutes fins»84.

Cependant dans la pratique, les juges font souvent un usage abusif de cet article,
lorsqu'ils joignent toutes les exceptions au fond. Or, il est des exceptions qui
nécessitent des décisions immédiates, lorsqu'elles sont soulevées. C'est le cas
lorsque l'incident porte sur une récusation déjuge, un désaveu de mandataire ou
une demande de renvoi pour cause de litispendance ou de connexité. Comment
joindre de tels incidents ou exceptions au fond ! La prononciation d'un jugement
définitif sur l'incident est nécessaire. Aussi A. Rubbens relève que les demandes
tendant à obtenir le dessaisissement du tribunal, exception déclinatoire de
compétence, exception de litispendance ou de connexité, de même que les
demandes tendant à modifier la composition du tribunal par la récusation d'un
juge (ou de l'Officier du Ministère Public) doivent être vidées par un jugement
définitif85.

L'article 26 du CPC précité donne seulement la possibilité aux juges de joindre


des exceptions au fond, mais ils doivent analyser chaque exception soulevée de
manière à voir si, ils peuvent y répondre ou les joindre carrément au fond,
puisque souvent c'est du temps perdu, lorsque les juges joignent les exceptions
au fond, alors qu'ils pouvaient y répondre par un jugement définitif sur incident.

2. Réponses aux questions controversées liées aux préalables, incidents et


exceptions en procédure pénale

Sur quoi portent les exceptions en procédure pénale ?

juridiction de jugement ; subjectivement, il se place pour chaque partie au moment où le tribunal lui
accordant la parole, lui offre l'occasion de faire valoir ses exceptions et défenses (Ie™ inst. Elis.
15/01/1929, RJ, p. 82
83 ire
l mst. Elis. 28/05/1930 (R.J.C.B, 1930, p. 276) cité par Léon STROUVEN et Pierre Piron, Codes
et lois du Congo-belge, 6ime éd. Des Codes LOUWERS, Bruxelles, p. 169. Article 26 du Code de
Procédure Civile
Art. 26 du Code de Procédure Civile.
A. Rubbens. op. cit., p. 50
59
Les exceptions soulevées en procédure pénale tournent souvent autour de la
surséance, du renvoi ou de la recevabilité de l'action.

 La surséance peut concerner la question préjudicielle,


l'inconstitutionnalité, le renvoi pour cause de suspicion légitime...
 La recevabilité : sur le défaut de qualité, d'intérêt, de capacité, la chose
jugée, l'obscuri libelli, la prescription, les immunités...
 Le renvoi pour la litispendance ou connexité.

- A quel moment doit-on soulever les exceptions en procédure pénale?

Comme en matière civile, les exceptions en matière pénale doivent aussi être
soulevées in limine litis.

Les exceptions ou incidents concernant la régularité de la saisine et l'exception «


obscurri libelli » ne peuvent plus être soulevées en cours d'instance.Les
exceptions d'ordre public peuvent être soulevées à tout moment.

Les juges ne sont pas tenus de motiver leurs décisions, lorsque les exceptions
portent sur la saisine, la composition du siège, la compétence et l'irrecevabilité,
sauf s'ils se dessaisissent.

- Quelle doit être l'attitude du juge, lorsqu'une exception est soulevée en


procédure pénale ?

Lorsqu'une exception ou un incident est soulevé par une partie, le juge peut soit
répondre à l'exception par un jugement séparé, soit rendre un jugement de
jonction au fond, en poursuivant l'instruction et les débats. En ce dernier cas, il
rendra un jugement qui portera à la fois sur le fond et sur la forme, c'est-à-dire
sur l'exception ou l'incident.

Toutefois, dans tous les deux cas, il s'agira d'une décision définitive : l'une sur
86
incident, l'autre sur le fond .

86
II a été jugé que : « - Lorsque l'examen du fond est nécessaire pour juger de l'exception,
- il y a lieu de joindre l'exception au fond (- Elis, 31 oct. 1941, RJ, P. 211).
60
- En vertu de quoi les juges joignent-ils des exceptions au fond ou y
répondent par des décisions séparées ?

Lorsque les juges joignent les exceptions au fond, ils évoquent l'article 26 du
Code de Procédure Civile qu'ils appliquent comme droit commun de la
procédure. Cela soulève la question de l'application des règles de procédure
civile en procédure pénale que nous allons examiner plus tard. Mais, lorsqu'ils
estiment opportun d'y répondre avant toute défense au fond, ils rendent des
décisions en bonne et due forme.

Parmi les incidents ou exceptions soulevées en procédure tant civile que pénale,
figure aussi le renvoi pour cause de suspicion légitime. Quid ?

SECTION 4. Le renvoi pour cause de suspicion légitime.

Nous exposerons les notions de suspicion légitime (A) avant de répondre à


certaines questions controversées (B)

A. Notions

En matière civile (1) comme en matière pénale (2), il est fréquent de voir les
parties s'emmener avec des décisions de donné acte, qu'elles produisent au cours
des audiences, pour contraindre les juges ou mieux des juridictions saisies à
surseoir à statuer.

1. En procédure civile.

Un plaideur qui a des motifs sérieux de penser que les juges ne sont pas en
situation de se prononcer avec impartialité, en raison de leurs tendances ou de

- Les exceptions péremptoires peuvent être soulevées à tout moment, par exemple pour la
lère fois en appel (App. R-U, 18/06/1947, RJ p. 146)
- Il en est ainsi du défaut de qualité. Les exceptions d'ordre public doivent être soulevées
d'office, ainsi le défaut de l'autorisation d'une femme mariée (Elis. 30/04/1949, RJ, p.
134), mais non des exceptions basées sur des nullités de procédure qui, bien qu'absolues,
ne sont pas d'ordre public (Léo, 1и avril 1947 RJ 1948, p 53, - Brux, 7/07/1939, Bul Col
1946, p 80 ;
Léo, 9/03/1948, RJ p 169) cités par A. SOHIER, op. cit. p. 60
61
leurs intérêts, peut demander que l'affaire soit renvoyée devant une autre
juridiction87.

2. En procédure pénale.

Le doute concernant l'impartialité des juges peut également concerner une


juridiction pénale d'instruction ou de jugement 88.
En droit congolais, les articles 60 à 62 de la loi organique n° 13/011-B du 11
mars 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions
de l'ordre judiciaire traitent de la question de renvoi des juridictions. En effet,
l'article 60 prévoit : « l e Tribunal de Grande Instance peut, pour cause de sûreté
publique ou de suspicion légitime, renvoyer la connaissance d'une affaire, d'un
tribunal de paix de son ressort à un tribunal de paix du même ressort. La Cour
d'Appel, pour les mêmes causes, renvoyer la connaissance d'une affaire d'un
Tribunal de Grande Instance du même ressort. La Cour de Cassation peut, pour
les mêmes causes, renvoyer la connaissance d'une affaire d'une Cour d'Appel à
une autre ou d'une juridiction du ressort d'une Cour d'Appel à une juridiction du
même rang, du ressort d'une autre Cour d'Appel. »

Il ressort de cet article que :

- Le Tribunal de Grande Instance ne peut renvoyer qu'une affaire d'un


Tribunal de Paix de son ressort à un autre Tribunal de Paix toujours de son
ressort. C'est le cas des Tribunaux de Paix de Kinshasa / Matete et de
Kinshasa/ Lemba qui, étant tous dans le ressort du Tribunal de Grande
Instance de Kinshasa/Matete, ce dernier peut renvoyer la connaissance d'une
affaire du Tribunal de Paix de Kinshasa / Lemba au Tribunal de Paix de
Kinshasa/ Matete et vice versa, mais pas au Tribunal de Paix de Kinshasa/
N'djili qui est dans le ressort du Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/N'djili.

- La Cour d'Appel peut renvoyer l'affaire d'un Tribunal de Grande Instance de


son ressort à un autre Tribunal de Grande Instance toujours de son ressort.
C'est le cas du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Matete et du
Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/ N'djili étant tous dans le ressort

Lexique des termes juridiques, op. cit. p. 833


88Idem
62
de la Cour d'Appel de Kinshasa/ Matete, cette dernière peut renvoyer la
connaissance d'une affaire du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa /
Matete au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/N'djili et vice-versa,
mais pas au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/ Kalamu, qui est du
ressort de la Cour d'Appel de Kinshasa/GOMBE..

- La Cour Suprême de Justice (actuellement la Cour de Cassation) peut


renvoyer la connaissance de l'affaire de n'importe quelle Cour d'Appel de la
République Démocratique du Congo à une autre cour d’appel de la
République démocratique du Congo d’une juridiction ( tribunal de paix,
tribunal de grande instance, tribunal de commerce ou même tribunal de
travail) à une autre juridiction de la RDC c’est le cas de la cour de cassation
(CSJ) qui peut renvoyer la connaissance d’une affaire de la cour d’appel de
MATADI à la cour d’appel de LUBUMBASHI puis la cour de cassation
(CSJ) qui peut renvoyer la connaissance d’une affaire du tribunal de paix de
Kinshasa Gombe au tribunal de paix de MATADI

Procédure à suivre.

Lorsqu'une partie est en procès avec une autre, par exemple au Tribunal de Paix
de Kinshasa/GOMBE au civil ou au pénal, et qu'elle a des motifs légitimes
(sérieuses raisons) pour suspecter ce Tribunal, elle a la latitude, pendant que
l'affaire est encore pendante, de saisir soit le Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/GOMBE, soit la Cour de Cassation (CSJ), en matière de renvoi pour
suspicion légitime, Le Ministère Public peut faire la même chose.

Cette-partie ou le Ministère Public doit saisir le Tribunal de Grande Instance de


Kinshasa/GOMBE ou la Cour de cassation (Cour Suprême de Justice) par une
requête écrite. Ladite requête doit être enrôlée et un numéro RR lui doit être
octroyé. Elle doit exposer les moyens justifiant la suspicion et le renvoi.

La juridiction saisie en renvoi (Tribunal de Grande Instance de Kinshasa


GOMBE ou la cour de cassation) sans connaître du fond' de la requêté doit être
enrôlée un numéro RR lui doit être octroyé elle doit exposer les moyens justifiant
la suspicion et le renvoi.

La juridiction saisie de renvoie (Tribunal de Grande Instance de Kinshasa


Gombe ou cour de cassation sans connaitre du fond de la requête donne d’abord
63
acte du dépôt de cette requête à une audience publique; et renvoie la cause, en
prosécution c'est-à-dire à une à une date précise ;

L'expédition de bette décision de donné acte est délivrée par te greffier à la


partie diligente ou au Ministère Public. Laquelle expédition est produite à une
audience du Tribunal de Paix de Kinshasa/ GOMBE. Au vu de cette expédition,
ce dernier sursoit à statuer jusqu'à ce que le Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/GOMBE ou la Cour de cassation se prononce sur le fond de la requête.

Le jugement ou l'arrêt de donné acte et la date d'audience fixée par le Tribunal de


Grande Instance de Kinshasa/GOMBE ou la Cour de cassation seront signifiés
aux parties concernées, en respectant les formes et délais prévus par la loi.

Dans la pratique, à la première audience de saisine du Tribunal de Grande


Instance de Kinshasa/Gombe ou la Cour de cassation, à l'égard de toutes les
parties, l'affaire est dite en état, c'est- à-dire peut recevoir plaidoirie.

Souvent la juridiction suspectée fait défaut, et la procédure est poursuivie par


défaut à son égard. C'est la partie ayant intérêt à ce que l'affaire ne soit pas
renvoyée dans une autre juridiction qui comparaît et prend sa défense. Les
parties plaident et le Ministère Public donne son avis. Il arrive que ce dernier
demande le dossier en communication.

La loi prévoit que la décision soit rendue endéans huit jours, à dater de la prise
en délibéré, étant donné que nous sommes en présence d'une procédure spéciale
ou d'urgence.

La décision à intervenir n'est susceptible ni d'opposition ni d'appel : elle est


rendue en dernier ressort.

A la diligence du Ministère Public ou des parties, une expédition du jugement ou


de l'arrêt de renvoi sera transmise au greffe de la juridiction saisie du fond de
l'affaire (Tribunal de Paix de Kinshasa/ Gombe) si la requête a été jugée non
fondée, afin de permettre à celle-ci de poursuivre l'instruction de la cause pour
laquelle la juridiction a été saisie. Lorsque la requête est jugée fondée,
l'expédition du jugement ou de l'arrêt de renvoi sera transmise tant au greffe du

64
Tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe qu'au greffe de la juridiction à laquelle la
connaissance de l'affaire a été renvoyée.

Actuellement, il est prévu que lorsque la requête aux fins de renvoi pour cause de
suspicion légitime est déclarée non fondée, la juridiction saisie peut, après avoir
appelé le requérant, le condamner à une amende et le cas échéant aux
89
dommages-intérêts envers les juges composant la juridiction mise en cause .

Le renvoi pour la cause de suspicion légitime telle qu'organisée et pratiquée en


République Démocratique du Congo est aussi sujette à controverses.

B. Réponses aux questions controversées

- Doit-on prendre en délibéré la demande de donné acte faite à la première


audience ?

La demande de donné acte ne peut en principe être prise en délibéré : la loi ne


prévoit pas cette possibilité. La décision de donné acte doit être prise sur les
bancs.

C'est fort malheureusement que les juges pour des raisons inavouées prennent
des demandes de donné acte en délibéré, alors que cette procédure requiert
urgence. Il arrive même que la juridiction suspectée prenne l'affaire en délibéré,
avant que la décision de donné acte ne soit prononcée. Ce qui est inadmissible.

- Doit-on préalablement signifier le donné acte, avant que la juridiction


saisie du fond de la cause surseoir à statuer ?

Dans la pratique, il est des juridictions qui exigent que la décision de donné acte
leur soit signifiée avant d'ordonner la surséance. Cette pratique n'est pas légale,
car la loi prévoit que la juridiction saisie quand au fond sursoit à statuer sur
production d'une expédition de donné acte, par le Ministère Public ou par la
partie la plus diligente. Il suffit donc que l'expédition soit produite ou brandie à
l'audience, pour que la juridiction saisie sursoie.

89
Article 62 de la Loi Organique n° 13/001-B, op.cit
65
- Le donné acte peut-il être refusé par la juridiction saisie en renvoi pour
cause de suspicion légitime ?

La juridiction saisie en renvoi pour cause de suspicion légitime est tenue de


donner acte du dépôt de la requête (sur les bancs). Elle ne peut refuser de donner
acte du dépôt de la requête, sous peine de déni de justice. Elle ne peut que refuser
au requérant le renvoi, si elle estime que la requête n'est pas fondée, après
examen de la requête (au fond). Le donne acte n'est en fait qu'un accusé de
réception.

- Peut –on concéder des remises en matière de renvoi de juridiction ?

La loi ne prévoit pas de remises devant la juridiction saisie en matière de renvoi


de juridiction, lorsque celle-ci est saisie à l’égard de toutes les parties. Concéder
des remises risque de rendre élastique la procédure et cela peut causer préjudice
aux parties en cause.

Cette procédure étant une procédure spéciale ou d’urgence, les parties sont
tenues de plaider l’affaire dès le jour où la juridiction est saisie à l’égard de
toutes les parties : il n’y a pas de communication préalable des pièces ni des
conclusions.

L’urgence de cette procédure se manifeste aussi par le fait que la juridiction


saisie est tenue de rendre sa décision endéans huit jours de la prise en délibéré de
l’affaire ;

- En matière de renvoie de juridiction, qu’entendre par partie adverse ?

La partie adverse dont parle la loi doit normalement être compris comme la
juridiction suspectée ;

Dès lors, on se demande où se trouve la place des autres parties au procès. L’idée
fumeuse qui se dégage est qu’il n’y a que le requérant qui doit être en face de la
juridiction suspectée. Raison pour laquelle, la loi prévoit que celle-ci peut
condamner le requérant à l’amande et aux dommages intérêts.

66
L’on se demande d’où vient la pratique qui veut que toutes les parties aux prises
devant la juridiction suspectée soient également parties devant la juridiction
saisie en renvoi de juridiction ;

D’aucuns justifient cette pratique par l’alinéa 5 de l’article 60 de la loi organique


n° 13 /011- B qui dispose que la date d’audience est notifiée à toutes les parties
en cause

La Cour Suprême de Justice a déjà eu a décidé « qu’en matière de suspicion


légitime la juridiction suspectée n’est pas partie au procès et ne doit pas être
appelée à l’audience, en sorte que toute notification faite à la juridiction suspecté
est sans objet et n’exerce aucune influence sur la mise en état de la cause 90. Or, la
lettre et l'esprit de l'alinéa 6 prévoit qu'après que le requérant aura exposé ses
moyens, c'est la partie adverse qui doit prendre la parole, pour présenter ses
observations. La loi ne parle pas de parties adverses mais de la partie adverse,
dès lors toute autre partie n'a pas sa place à l'audience de la juridiction de renvoi.

A la limite, si l'on doit admettre que la date d'audience doit être notifiée à toutes
les parties en cause y compris toutes celles qui sont devant la juridiction
suspectée, il se posera un problème dans ce sens que la juridiction saisie n'étant
pas partie à cette cause, on ne peut lui signifier la date d'audience, or c'est elle,
qui est visée par la suspicion. D'où à notre avis toutes les parties signifient le
requérant et la juridiction suspectée.

Même s'il peut être admis qu'il s'agit de toutes les parties y compris la juridiction
suspectée, néanmoins il n'y a que le requérant et cette dernière qui doivent
prendre la parole devant la juridiction de renvoi et ce, même si toutes les parties
sont présentes ou représentées.

Nous concluons que la partie adverse dont parle la loi signifie la juridiction
suspectée ce, malgré la position de la cour de cassation (Cour Suprême de

90
CSJ, RR 904, 18/06/2010, Aff. Bakana Mulumba c/ Shabani & crts, inédit, citée par Pierre
OKENDEMBO in « Des procédures de récusation et suspicion légitime en Droit Congolais » Via
Nova, Kin 2012.
67
Justice) qui soutient que toutes les parties en instance devant le juge de fond sont
appelées pour présenter leurs observations 91.

- Comment la juridiction suspectée peut être appelée devant la


juridiction saisie en renvoi de juridiction ?

La juridiction suspectée étant animée par des magistrats qui sont des préposés
(fonctionnaires) de l'Etat, ce dernier doit les défendre. A notre avis il n'est pas
interdit de faire intervenir la République et lui signifier des exploits en lieu et
place de la juridiction suspectée.

- La condamnation aux dommages-intérêts, quid ?

La condamnation du requérant à l'amende ou aux dommages-intérêts pose un


problème de la nature de cette amende. S'agit-il d'une sanction pénale ou civile ?
Comment la (les) recouvrer ?

Peut-on prévoir une servitude pénale subsidiaire ?

Lorsque la loi dit que le requérant doit être appelé avant d'être condamné à
l'amende ou aux dommages-intérêts, comment se fait cet appel ? Il appert que
cette sanction prévue à l'article 62 posera un problème dans sa mise en œuvre.

- Est-il possible de suspecter dans une même requête toutes les


juridictions du ressort d'une Cour d'Appel ?

Une telle requête n'est pas interdite. Plusieurs fois, la Cour Suprême de Justice a
été saisie de pareille requête et celle-ci a été jugée recevable. L'hypothèse se
présente lorsqu'une partie n'a confiance à aucun Tribunal de Paix ni Tribunal de
Grande Instance du ressort d'une Cour d'Appel. Souvent, c'est pour éviter
l'influence d'un premier Président d'une Cour d'Appel.

- L'intervention volontaire devant la juridiction saisie en renvoi de


juridiction est-elle concevable ?

91
Jurisprudence CSJ, Co"f°ntieux de renvoi de juridiction, Tome IV, Juricongo, p. 42.
68
La Cour suprême de Justice a eu à juger en ces termes : « Est irrecevable en
matière de renvoi de juridiction pour cause de suspicion légitime, l'action en
intervention volontaire étant donné que cette procédure requiert célérité et que
toutes les parties en instance devant le juge de fond sont, comme en l'espèce,
appelées pour présenter leurs observations92».

Nous ne partageons pas ce raisonnement de la Cour Suprême de Justice, dans la


mesure où l'intervention volontaire même devant les juridictions inférieures n'a
jamais eu pour effet de retarder l'issue d'un procès civil : l'intervenant est
toujours obligé de prendre le train à l'endroit où il l'a trouvé. Nous estimons que
l'intervention volontaire en matière civile ne peut être refusée même devant une
juridiction saisie en matière de renvoi de juridiction.
La Cour ou la juridiction saisie est seulement en droit de refuser une remise
sollicitée par l'intervenant volontaire, vu l'urgence que requiert la procédure. Le
principe reste « tout ce qui n 'est pas interdit est permis ». D'ailleurs, nous avons
déjà eu à relever qu 'en dehors du requérant et de la juridiction suspectée, les
autres parties non formellement mis en cause peuvent faire intervention
volontaire moyennant consignation des frais.

- Que faire lorsque deux juridictions sont saisies pour renvoi de juridiction
par les mêmes parties et pour les mêmes faits ?

C'est l'hypothèse où une partie litigante saisit à la fois, par exemple un Tribunal
de Grande Instance et la Cour de Cassation, pour suspecter un Tribunal de Paix.

Dans ce cas, les règles sur la litispendance et la connexité s'appliquent.


Dans la pratique, la plupart des justiciables recourent à la procédure de renvoi de
juridiction, à des fins purement dilatoires, pour décourager leurs adversaires ou
tirer les choses à longueur. C'est fréquent que la Cour Suprême de Justice soit
saisie en renvoi des juridictions pour une affaire qui passe en province (à
l'intérieur du pays) et ce, à des fins purement dilatoires.

Comment obliger un justiciable qui comparait au Tribunal de Grande Instance de


Bas-Congo à Tshela de poursuivre son affaire à l'Equateur ou dans une province
lointaine.

Jurisprudence CSJ, op. cit., p. 42


69
Nous pensons que les juridictions saisies en matière de renvoi doivent faire
preuve de réalisme et d'humanisme, lorsqu'elles sont appelées à se prononcer sur
de telles demandes.

- La juridiction auprès de laquelle l'affaire est renvoyée doit-elle


rouvrir les débats ?

Le renvoi de l'affaire à la connaissance d'une autre juridiction n'entraîne pas


l'annulation de toute la procédure antérieure menée par la juridiction dessaisie,
mais une réouverture des débats est obligatoire, vu le changement intervenu dans
la composition du siège.

Qu'en est-il de l'indemnisation des préjudices nés des accidents de circulation


causés par des véhicules automoteurs ?
SECTION 5 : La réparation des préjudices nés des accidents de circulation
causés par des véhicules automoteurs.

Nous parlerons de notions d'accidents de circulation causés au moyen des


véhicules automoteurs (A), avant de répondre à certaines questions controversées
(B).

A. Notions

Il ne se passe pas un jour sans qu'un accident de circulation soit causé au moyen
de véhicules automoteurs (camions, voitures, motos,...). Il se pose souvent un
problème d'indemnisation des victimes de ces accidents. Ces victimes peuvent
être des ayants droit des victimes directes.

En République Démocratique du Congo, tout véhicule automoteur est astreint à


l'obligation de souscrire une police d'assurance. Le monopole des assurances est
jusque-là accordé à la SONAS93.

La victime d'une infraction ou ses ayants droits peuvent recourir soit à la


procédure civile soit à la procédure pénale, pour se faire indemniser.

Article 2 de la loi n° 73/013 du 05 janvier 1973 portant obligation de l'assurance de


70
Lorsqu'elle choisit la voie civile, la victime ou l'ayant droit fondera son action en
réparation du préjudice sur les articles 258 et suivants du Code Civil Livre III qui
traitent de la responsabilité civile. La voie pénale est la conséquence d'une
infraction dont le conducteur ou le propriétaire du véhicule s'est rendu coupable

- Qu'en est-il lorsque le véhicule était assuré au moment de l'accident ?

L'assurance prise couvre la responsabilité civile de l'assuré et de toute personne


ayant, avec son assentiment exprès ou tacite, la garde ou la conduite du
véhicule94.

La personne lésée dispose d'une action directe contre l'assureur, mais elle peut
faire recours à l'assuré en cas de débouté par l'assureur (la SONAS). C'est ce que
prévoit l'article 9 de la loi n° 73/013 qui dispose : « Les personnes lésées des
suites d'un accident, d'une incendie ou d'une explosion causés par un véhicule,
les accessoires et produits servant à son utilisation, les objets et substances
qu'ils transportent, et/ou par la chute de ces accessoires, objets, substances ou
produits, ont une action directe contre l'assureur, dans les limites des droits dont
pourrait se prévaloir l'assuré, nonobstant leur recours contre l'assuré en cas de
débouté par l'assureur.

L'assureur ne peut opposer à la personne lésée les déchéances encourues par


l'assuré postérieurement au fait générateur du dommage».

L'indemnisation des préjudices nés des accidents de circulation causés par les
véhicules automoteurs soulève des questions controversées.

B. Réponses aux questions controversées

- Quelles sont les formalités à remplir par l'assuré en cas d'accident ?

responsabilité en matière d'utilisation des véhicules automoteurs. Article 1 er de l'ordonnance-loi n°


240 du 2 juin 1967 octroyant le monopole des assurances à la Société Nationale d'Assurances «
SONAS ».
71
Lorsque le véhicule était assuré au moment de l'accident, une déclaration
d'accident est faite endéans huit jours, à dater de l'accident, à la SONAS. Elle est
faite dans la pratique auprès de l'agence de la SONAS où les primes sont versées,
suivant un formulaire pré-imprimé délivré gratuitement par la SONAS. La
déclaration est enregistrée et porte un numéro de sinistre. Elle est accompagnée
des photocopies du permis de conduire du chauffeur, de la carte rose et de la
police d'assurance en cours de validité.

Le déclarant (l'assuré) est tenu de garder une copie de déclaration avec accusé de
réception qui va servir de preuve au cas où les victimes ou le ministère Public
poursuivaient le propriétaire ou le gardien du véhicule.

Le propriétaire ou le gardien du véhicule doit éviter de dépasser le nombre des


personnes effectivement assurées, sinon il devient Co assureur pour le surplus.

- Que doit faire la victime en cas d'accident ?

La personne lésée ou son ayant droit doit alerter la police de roulage la plus
proche du lieu de l'accident pour que l'Officier de Police Judiciaire dresse un
procès-verbal de constat d'accident. Après instruction préliminaire du dossier, ce
dernier communique le dossier au Ministère Public (le Parquet) dont il dépend.

La victime doit savoir à quel niveau se trouve son dossier (Police de circulation
routière ou Parquet), pour solliciter du Procureur Général dont dépend l'Officier
du Ministère Public ou l'Officier de Police Judiciaire, l'autorisation de lever
copies des procès-verbaux et pièces contenus dans le dossier.

Après avoir obtenu ces procès-verbaux et pièces, la victime ou son ayant droit
s'adresse à la SONAS, pour solliciter un règlement sur l'indemnisation. La
SONAS ne s'exécutera que si le véhicule est assuré et que l'assuré a rempli toutes
les conditions exigées, telles que susmentionnées.

La SONAS, après instructions du dossier et transaction avec la victime ou l'ayant


droit, va fixer le montant de l'indemnisation et déterminer les modalités de
paiement. A défaut de s'entendre à l'amiable sur l'indemnisation, le règlement se
fera par voie judiciaire.

72
- Quand est-ce que la victime peut poursuivre l'assuré ?

Au cas où la SONAS déboutait la victime ou son ayant droit, ce dernier pourra


saisir la juridiction compétente soit en matière civile, soit en matière pénale, pour
se faire indemniser. Cette action est faite au pénal, par voie de citation directe,
soit au civil par voie d'assignation.

Le parquet peut aussi, si instruction préjuridictionnelle terminée faire fixer


l'affaire devant le tribunal compétent et la victime suivra le dossier, pour se
constituer partie civile.

- La juridiction saisie d'une action en indemnisation peut-elle condamner


l'assuré et la Sonas in solidum ?

Lorsque le civilement responsable (souvent propriétaire du véhicule) et la


SONAS sont appelés au procès, c'est seule la SONAS qui doit être condamnée,
puisque l'assureur est tenu de couvrir la responsabilité.civile du propriétaire du
véhicule, au cas où le véhicule est assuré.
L'assurance en matière des véhicules automoteurs étant obligatoire, il est
inconcevable que les juges condamnent l'assuré et la SONAS in solidum.

L'assuré ne peut être condamné conjointement avec la SONAS que dans les cas
prévus par la loi n° 73/013 qui est une loi spéciale et complémentaire au droit
commun, tendant à assurer le respect des droits fondamentaux relatifs à
l'intégrité physique des individus. Partant, lorsqu'il s'agit d'un dommage causé
par un véhicule, il ne doit être fait application en droit congolais que de la loi n°
73/013 du 5 janvier 197395.

- Qui peut être considérée comme victime de l'accident ?

Sont considérées comme victimes d'accident toutes les personnes qui ont subi
des dommages personnellement ou dont les biens ont subi dommage à la suite
d'un accident causé par un véhicule automoteur, à l'exception du preneur

95
Vincent KANGULUMBA MBAMB1, Indemnisation des victimes des accidents de la circulation et
assurance de responsabilité civile automobile, Etude de droit comparé belge et congolais, Académi?
"—'-it. 2013, p 101.
73
d'assurance, son conjoint, ses ascendants ou descendants habitant sous le même
toit que lui ou entretenus par ce dernier.

- La victime doit-elle avoir obligatoirement les procès-verbaux d'accident


avant d'engager une action en justice ?

Pour engager une action en justice, son action ne peut être déclarée irrecevable
au prétendu motif que l'accident n'a pas été constaté par des procès-verbaux.
Ceux-ci ne sont pas l'unique moyen de preuve. En cas d'accident de circulation
ayant causé préjudice, il n'est pas obligatoire que l'accident ou le préjudice soit
constaté par des procès-verbaux de la police spéciale de roulage ou même du
parquet. Dans tous les cas, la victime qui portera l'affaire en justice ou saisira le
tribunal pour se faire indemniser aura elle-même la charge de la preuve.

- Le propriétaire du véhicule est-il obligé de prendre en charge les


victimes d'accident ?

Dans la pratique, en cas d'accident de circulation, il est demandé au propriétaire


du véhicule en cause (assuré ou non) de prendre en charge les premiers soins ou
d'enterrer les victimes de l'accident. Cette pratique est-elle légale ?

Il n'est pas obligatoire que le propriétaire du véhicule prenne cette responsabilité


au cas où son véhicule est assuré. En cas d'accident, il est requis que l'assureur
prenne ses responsabilités. Toutefois le bon sens recommanderait quand même
que des mesures qui s'imposent soient prises par le propriétaire du véhicule pour
secourir les victimes, notamment en alertant la police, en facilitant
l'acheminement de celles-ci aux centres hospitaliers pour les premiers soins ce,
avant toute intervention de l'assureur.

C'est dans cette optique humanitaire que le propriétaire du véhicule ou son


gardien (assuré) peut prendre en charge les premiers soins, et le cas échéant,
participer à l'enterrement des victimes décédées. Toutes choses restant égales par
ailleurs, la responsabilité ou la prise en charge des victimes incombe à l'assureur.
Dans la réforme du secteur des assurances, il est impérieux que le législateur
74
tienne compte de cette situation. Ceci éviterait que les victimes soient
abandonnées à leur propre triste sort et que les assurés soient à la merci de
quiconque. Il faut éviter de tomber notamment sous le coup de l'infraction de
non-assistance à personne en danger...

- L'assuré peut-il être poursuivi seul ?

Le propriétaire d'un véhicule non assuré peut être poursuivi non seulement au
civil en réparation du préjudice que son véhicule ou son préposé (chauffeur) a
causé, mais aussi au pénal notamment pour avoir mis en circulation un véhicule
non couvert par l'assurance". Il encourt dans ce dernier cas la peine de servitude
pénale de moins de deux mois et d'une amende de 50 Zaïres au maximum ou
l'une de ces peines seulement96.

A ce titre, il peut même être privé de sa liberté par la police ou le parquet avant
qu'il ne soit déféré devant le Tribunal pénal compétent, pour être jugé.

Le certificat d'immatriculation du véhicule est saisi et transmis à l'autorité qui l'a


délivré. Un nouveau certificat ne peut être délivré au propriétaire qu'en
conformité avec les dispositions de l'article 12 de la loi n° 73/013.

Au cas où le véhicule est assuré, c'est en principe l'assureur qui doit être
poursuivi. Et dans cette dernière hypothèse lorsque l'assureur est seul poursuivi
par le victime, il est en droit d'appeler l'assureur en garantie.

- Peut-on saisir le véhicule en cas d'accident ?

En cas d'accident, la police de roulage ou le parquet, peuvent saisir et retenir le


véhicule jusqu'à ce que toutes mesures aient été prises, pour répondre au prescrit
de la loi, c'est-à-dire jusqu'au paiement de l'assurance.

96
Article 14 de la loi n° 73/013 Idem.
75
Un procès-verbal de saisie est établi à cet effet dont copie est remise au
conducteur97.

C'est illégal lorsque les Officiers de Police Judiciaire de la Police de Circulation


Routière et les magistrats du parquet saisissent les véhicules assurés.

Même dans l'hypothèse où un véhicule n'était pas assuré et que l'OPJ ou l'OMP
l'aurait saisi, il doit être remis au propriétaire si celui-ci apporte la preuve qu'il
vient de l'assurer. Un véhicule ne peut être saisi au prétendu au motif qu'il
garantirait la réparation du préjudice subi par la victime.

Néanmoins, nous sommes d'avis qu'un véhicule assuré qui a causé un accident
peut être immobilisé et gardé par les autorités judiciaires pour empêcher
notamment sa destruction.

Souvent en cas d'accident, des inciviques ou même les victimes ne manquent pas
de saboter le véhicule en cause, avant de s'en prendre au conducteur ou même au
propriétaire du véhicule qu'ils accusent de tous les maux. Mais, lorsque les
esprits se sont calmés, le véhicule assuré doit simplement être remis au
propriétaire ou à son représentant. Etant donné qu'un véhicule n'est pas une
personne, partant, il ne peut être tenu pour responsable d'un accident. C'est le
chauffeur ou le propriétaire du véhicule qu'il faut poursuivre. D'où un véhicule
ne peut être saisi, que dans le cas sus-indiqué.

- Le gardien ou le conducteur peut-il être exonéré de sa faute ?

Il a été jugé : « Viole le principe général de la responsabilité acquilienne ainsi


que les articles 258 et 260 du Code Civil Livre III, l'arrêt d'une Cour d'Appel qui
condamne la personne civilement responsable à réparer un préjudice résultant

97
Article 15 de la loi n° 73/013 op. cit.
76
d'un accident de circulation sans avoir préalablement dégagé dans le chef du
conducteur dont il doit répondre la faute génératrice du dommage »98.

La Cour Suprême de justice a eu encore à juger : « Pour mettre à charge d'une


partie, la responsabilité délictuelle qui découle des articles 258 et suivants du
Code Civil Livre III, le juge doit constater que le dommage résulte d'une faute ou
d'une négligence de cette partie .»99

Cette jurisprudence enseigne qu'il faut d'abord dégager la faute du conducteur


avant de prétendre condamner le civilement responsable. Ce qui veut dire pas de
faute, pas de responsabilité civile.

Aussi, le gardien ou le conducteur peut être exonéré de sa faute, en cas de force


majeure ou cas fortuit, de la faute ou du fait de la victime et de la faute ou de fait
d'un tiers.

La Cour Suprême de Justice a jugé aussi : « Constitue un obstacle imprévisible,


élusif de responsabilité, un obstacle irrégulier et subit, se présentant devant un
chauffeur de façon inopinée et inattendue pour que celui-ci puisse encore l'éviter
ou s'arrêter à temps100. »

La doctrine ajoute que la faute susceptible d'exonérer le gardien ou le conducteur


doit être une faute inexcusable ou intentionnelle dans le chef de la victime. Elle
doit être en d'autres tenues volontaire et d'une exceptionnelle gravité101 ».

« Le piéton commet une faute inexcusable notamment en cas d'inobservation de


la législation sur autoroute, d'état d'ébriété ou d'ivresse 102 ».

Cour Suprême de Justice R.C. 319, 22/06/1983, inédit cité par DIBUNDA, op, cit., p.212.
Cour Suprême de Justice 23/2/1971,' M. Christophe cl D, Jean-Luc, RJZ, p. 31 cité par DIBUNDA
op cit. p. 213.
100
Cour Suprême de justice, T.S.R, R n° 2, 6/4/1978, RJZ 1979, p. 38 cité par DIBUNDA, op cit, p. 213
101
Vincent KANGULUMBA MBAMBI, indemnisation des victimes des accidents de la circulation et
assurances de responsabilité civile automobile. Etude de droit comparé belge et congolais, Académia
Bruylant, p. 88.
102
Vincent KANGULUMBA MBAMBI, op. Cit. p. 91
77
- Quid lorsque le dommage est imputable en partie à la victime ?

La responsabilité est diminuée lorsque le dommage survenu est imputable en


partie à la victime.

- Quid de la déchéance ?

La déchéance est une sanction conventionnelle d'une faute de l'assuré postérieure


au sinistre. C'est le cas de la déclaration tardive d'un sinistre. Cette déclaration
tardive doit causer préjudice à l'assureur, pour entraîner la perte du droit à
garantie de l'assuré.

La déchéance peut être totale ou partielle. Lorsqu'elle est totale, l'assureur


n'intervient pas. C'est les cas d'omission de faire une des déclarations prévues à
l'article 18 relatif aux modifications de risque, au remplacement de véhicule et à
l'aggravation du risque ; d'accident causé par le fait volontaire ou la faute lourde
de l'assuré ; chaque fois que, pour des agissements frauduleux, l'assuré aura
compromis les droits de la SONAS ; de sinistre dû à la faute d'un conducteur
déchu du droit de conduire ; d'un conducteur n'ayant pas l'âge minimum requis
par le code de la route ; d'un conducteur non muni de permis de conduire en état
de validité ; du défaut de déclarer le sinistre dans les 8 jours de sa survenance ;
d'accident causé aux personnes transportées à titre onéreux, à celles transportées
dans une remorque et celles ayant pris place en dehors de la carrosserie du
véhicule103.

La déchéance est partielle lorsque la garantie ne portera que sur une partie de la
responsabilité civile de l'assuré. L'assureur ne prend en charge qu'une partie du
dommage et délaisse le surplus à l'assuré fautif. C'est le cas de transport lorsqu'il
y a dépassement du nombre des personnes à transporter tel que le prévoit le
contrat..

- Quid de l'omission des mentions lors de la déclaration d'accident ?

Lorsque l'assuré remplit les mentions exigées dans le formulaire préimprimé,


l'absence d'une ou de plusieurs mentions ou réponses aux questions contenues

103
Vincent KANGULUMBA MBAMBI, op. cit., p. 295
78
dans ce formulaire ne peut entrainer la nullité du formulaire ni ne peut valoir
absence de déclaration.

La volonté du législateur est que l'assureur soit seulement informé de l'accident


survenu et lui permettre de prendre des dispositions qui s'imposent.

- A quoi consiste la garantie de l'assureur (SONAS) ?

La garantie de -l'assureur (SONAS) ne comporte aucune limitation des


sommes104 :

Elle comprend la défense en justice tant au civil qu'au pénal, pour autant que le
tiers (la victime ou son ayant droit) n'ait pas été indemnisé. Ce qui veut dire que
l'assureur (SONAS) doit assurer la défense de l'assuré en justice, en cas de
procès.

Malheureusement, dans la pratique, cette disposition n'est pas respectée, les


assurés engagent eux-mêmes des avocats pour les défendre en justice.

Parfois ces assurés se défendent même contre l'assureur (SONAS) qui souvent
cherche des astuces, pour refuser d'indemniser les victimes, ces dernières sont
renvoyées auprès des assurés qu'elle accuse d'avoir violé telle ou telle autre
disposition en la matière.

Lorsqu'une décision de justice est rendue, elle doit être exécutée, mais cette
exécution n'est pas toujours aisée. C'est la matière la plus controversée.

SECTION 6. L'exécution des décisions judiciaires.

Il sied de donner les notions d'exécution de décisions judiciaires (A) avant de


répondre aux questions controversées (B).

A. Notions

104
Article 6 de la loi n° 73/013 op. cit.
79
Lorsqu'une personne (physique ou morale) va en justice, c'est qu'elle entend que
la décision favorable qu'elle obtiendra soit exécutée. D'aucuns disent que la
beauté de la justice réside dans l'exécution des décisions que les Cours et
Tribunaux rendent.

Selon le lexique des tenues juridiques « Le droit à l'exécution est le droit de tout
justiciable d'obtenir l'exécution effective des décisions de justice définitives,
c'est-à-dire passées en force de chose jugée. Il constitue le troisième et dernier
volet du droit à un procès équitable, le premier étant le droit à un juge et le
deuxième le droit à un bon juge, entendu comme le droit à un juge indépendant
et impartial et qui statue selon une procédure offrant toutes les garanties d'une
105
bonne justice (publicité, équité, célérité)

Une décision de justice rendue en matière civile ( 1 ) comme en matière pénale


(2) doit être exécutée.

1. Exécution des décisions judiciaires rendues en matière civile.

Après un procès civil, l'exécution peut être volontaire tout comme forcée.
Lorsqu'elle est volontaire, elle met fin au procès.

Il faut rappeler qu'à ce jour, avec l'adhésion de la République Démocratique du


Congo à l'OHADA, tout le titre III du décret du 07 mars 1960 portant Code de
Procédure Civile relative aux voies d'exécution et de sûreté soit de l'article 105 à
143, est abrogé et remplacé par l'Acte Uniforme du 10 avril 1998 portant
Organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d'exécution.

Cet Acte Uniforme comprend deux livres dont le premier (procédures simplifiées
de recouvrement) comprend deux titres : les injonctions de payer (titre 1) et la
procédure simplifiée tendant à la délivrance ou à la restitution d'un bien meuble
déterminé (titre 2) ; le second (les voies d'exécution) comprend 10 titres :
dispositions générales (titre 1), les saisies conservatoires (titre 2), la saisie-vente
(titre 3), la saisie-attribution des créances (titre 4), saisie et cession des

105
Lexique, op. Cit., p. 385
80
rémunérations (titre 5), la saisie-appréhension et la saisie-revendication des biens
meubles corporels (titre 6), les dispositions particulières à la saisie des droits
d'associés et des valeurs mobilières (titre 7), la saisie immobilière (titre 8), la
distribution du prix (titre 9) et les dispositions finales (titre 10).

Contrairement aux autres Actes Uniformes qui dans leurs dispositions finales, se
bornent à abroger les dispositions contraires applicables dans les Etats parties,
l'Acte Uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement
et des voies d'exécution abroge toutes les dispositions relatives aux matières qu'il
concerne dans les Etats parties.106

Toutes les exécutions doivent dorénavant se faire conformément à l'OHADA.


Comme conséquences, dorénavant en matière de saisie :

- Il n'existe plus de saisie-arrêt telle que pratiquée jadis ;

- Pour toute saisie, il n'existe plus aussi de procédure de validation de saisie :

l'OHABA a institué un juge d'exécution qui est le Président (du Tribunal de


Grande Instance, du Tribunal de Commerce ou du Tribunal de Travail chez
107
nous). "

L'article 49 de l'AUPSRVE dispose : « La juridiction compétente pour statuer sur


tout litige ou toute demande relative à une mesure d'exécution forcée ou à une
saisie conservatoire est le Président de la juridiction statuant en matière
d'urgence ou le magistrat délégué par lui »

Sa décision est susceptible d'appel dans un délai de quinze jours, à compter de


son prononcé.

106
OH ADA Traité et Actes Uniformes commentés et annotés 2012, p. 981.
107
CCJA, arrêt n° 007 du 24 avril 2003, CI-TELECOM devenue Côte d'Ivoire Télécom
cl Sté Publistar, juriscope org. Et CCJA, arrêt n° 011/2003 du 19 juin 2003, MCCK et
SCK c/Lotery Télécom, Rec n° 1, janvier-juin 2005, p. 32 OHADATA J. 04-107 CCJA,
arrêt n° 039/2005 du 2 juin 2005, DRABO BIA et ô contre Madame TOURE MAGBE,
GD-CCJA, p. 587, obs. Joseph Fomeuteu, citées in OHADA Traité et A.U. commentés et
annotés, op cit. p. 1018
81
Le délai d'appel, comme l'exercice de cette voie de recours, n'ont pas un
caractère suspensif, sauf décision contraire spécialement motivée du Président de
la juridiction compétente.
108
Actuellement, la formule exécutoire vaut réquisition de la force publique ;

Tous les biens sont saisissables, même ceux détenus par des tiers, sauf s'ils ont
été déclarés insaisissables par la loi nationale de chaque Etat partie. Les saisies
peuvent porter également sur les créances conditionnelles, à terme ou à exécution
successive. Les modalités propres à ces obligations s'imposent au créancier
saisissant109.

L'exécution forcée et les mesures conservatoires ne sont pas appliquées aux


personnes qui bénéficient d'une immunité d'exécution." 4

Les décisions peuvent être exécutoires par provision, sauf en matière


immobilière telle que dispose l'article 32 de l'AUPSRVE en ces termes:

« A l 'exception de l'adjudication des immeubles, l'exécution forcée peut être


poursuivie jusqu'à son tome en vertu d'un titre exécutoire par provision.

L'exécution est alors poursuivie aux risques du créancier, à charge pour celui-ci,
si le titre est ultérieurement modifié, de réparer intégralement le préjudice causé
par cette exécution sans qu 'il y ait lieu de relever de faute de sa part».

Avec le nouveau droit d'exécution, la procédure conservatoire est transformée en


procédure d'exécution et nécessite la signification par le créancier au débiteur
d'un acte de conversion.

En l'absence d'acte de conversion, la saisie n'atteint pas le stade de l'exécution,


mais reste une simple mesure conservatoire à laquelle ne s'applique pas l'article

108
Article 29 al. 2 de l'AUPSRVE
Article 50 de l'AUPSRVE
109
Article 30 al 1 de l'AU PSRVE

82
32 de l'AUPSRVE dont les dispositions régissent exclusivement les mesures
d'exécution pratiquées en vertu d'un titre exécutoire par provision" 5.

Peuvent être exécutés :

- Les décisions juridictionnelles revêtues de la formule exécutoire et celles qui


sont exécutoires sur minute ;
- Les actes et décisions juridictionnelles étrangers ainsi que les sentences
arbitrales déclarés exécutoires par une décision juridictionnelle, non
susceptibles de recours suspensif d'exécution de l'Etat dans lequel ce titre
est invoqué ;
- Les procès-verbaux de conciliation signés par le juge et les parties ;
- Les actes notariés revêtus de la formule exécutoire ;110
- Les décisions auxquelles la loi nationale de chaque partie attache les effets
d'une décision judiciaire"6.

Pour recourir aux procédures simplifiées de recouvrement (injonction de payer


et injonction de délivrer ou de restituer), le créancier doit ? apporter la preuve
que sa créance est certaine, liquide et exigible.

La certitude signifie qu'il n'y ait pas de doute ; liquide : évaluable en argent ;
exigible : à terme (doit arriver à l'échéance). Ces trois conditions sont
cumulatives. La créance doit avoir deux sources : contractuelle ou résulter de
l'émission d'un effet de commerce.

Les créances d'origine légale, résultant d'un délit, d'un quasi-délit ou quasi-
contrat sont exclues.

Le créancier doit introduire une requête auprès de la juridiction compétente du


domicile ou du lieu où demeure effectivement le débiteur ou l'un d'entre eux en
cas de pluralité de débiteurs. Le juge peut accorder ou refuser l'injonction.
Lorsque la requête est jugée non fondée, le créancier ne peut plus reprendre la
procédure, il peut agir selon le droit commun, mais lorsqu'elle est jugée
irrecevable, le créancier peut revenir après avoir régularisé la procédure ou la
requête.

110
CCJA, arrêt n° 005/2005 du 27/01/2005, D.E C/LIMBA SA, ohada J-05-187, texte cité en bas de l'art. 32 de
l'AUPSRVE in OHADA traité et actes uniformes commentés et annotés, juri scope 2012.
Article 33 de l'AUPSRVE

83
Au cas où la requête était jugée fondée, elle doit être notifiée au débiteur. A
défaut de le faire dans les trois mois, la décision devient caduque ou non avenue.
Si elle est mal signifiée ou notifiée, elle devient nulle.

La signification de la décision portant injonction de payer doit à peine de nullité


contenir une sommation faite conformément à l'art. 8 de l'AUPSRVE. En
l'absence de l'opposition dans le délai de 15 jours de la signification de la
décision d'injonction de payer, le créancier peut demander l'apposition de la
formule exécutoire.

Le débiteur peut comme susdit s'opposer endéans quinze jours à dater de la


signification de la décision portant injonction de payer. Après opposition, son
recours doit à peine de déchéance être signifié à toutes les parties et au greffe de
la juridiction qui a rendu la décision d'injonction de payer. Toutes les parties
doivent être citées à comparaître à une date qui ne dépasse pas trente jours, à
compter de l'opposition.

Le juge aborde la conciliation avant de connaître de l'opposition. Si celle-ci


aboutit le Président dresse un procès-verbal de conciliation signé par les parties.
A défaut, la décision à intervenir sur opposition sera réputée contradictoire. Le
recours (l'appel) est fait dans-un délai de trente jours.
La procédure simplifiée tendant à la délivrance ou restitution d'un bien meuble
déterminé est mutatis mutandis la même que celle d'injonction de payer. On
applique les articles 19 à 27 de l'AUPSRVE.

Pour les voies d'exécution, il y a les mesures conservatoires prévues à l'article 28


de l'AUPSRVE d'un côté, et de l'autre, les voies d'exécution proprement dites.

Qu'en est-il de l'exécution de décisions judiciaires en matière pénale ?

2. Exécution de décisions judiciaires rendues en matière pénale.

Lorsqu'une décision pénale est coulée en force de chose jugée, elle doit être
exécutée

Le Ministère Public assure l'exécution des jugements en ce qui concerne la peine


de mort, la peine de servitude pénale principale, les condamnations aux
dommages-intérêts prononcés d'office et celle prononçant la contrainte par

84
corps111. Il exécute également ou veille à l'exécution de la peine de confiscation
spéciale et de la peine des travaux forcés.

Les décisions rendues en matière pénale visent non seulement les jugements et
arrêts prononçant des peines, mais aussi les ordonnances de chambres de conseil,
les mesures de défense sociale, d'internement et de mise à la disposition du
gouvernement. En plus de ces décisions, le Ministère Public est aussi chargé de
l'exécution du jugement ordonnant la mainlevée de saisie. 112

Les peines qui peuvent être prononcées et exécutées sont : la peine de mort, la
peine de travaux forcés, de servitude pénale à temps ou à perpétuité, d'amende,
de confiscation spéciale, d'obligation de s'éloigner de certains lieux ou d'une
certaine région, de la résidence imposée dans un lieu déterminé et de la mise à la
disposition du Gouvernement113.

Il y a aussi des mesures de sûretés, des peines restrictives de liberté et des droits.

Les mesures de sûretés constituent des mesures individuelles coercitives


imposées à un individu dangereux pour l'ordre social, afin de prévenir les
infractions que son état rend probable.

Certaines sont éducatives comme des mesures de garde, de préservation et


d'éducation des enfants mineurs ; certaines préventives comme la fermeture
d'établissement ou l'interdiction d'exercer une profession ; certaines curatives,
comme l'internement et traitement des alcooliques et toxicomanes, d'autres sont
même éliminatrices comme l'interdiction de séjour dans un lieu déterminé ou
l'éloignement de certains lieux ou même l'expulsion des étrangers 114.

- Les peines restrictives de liberté restreignent la liberté du condamné :

111
Article 109 du Code de Procédure Pénale
112
Maître Pierre-Raymond TSHTLENGI WA KABAMBA, Droit Judiciaire, Tome I, Droit et voies
d'exécution des jugements, Walker Printer, Kin 2011, p. 5.
1,9
Article 6 et suivants du Code Pénal Livre I
114 Maître Pierre-Raymond Tshilengi wa Kabamba, op. cit. p. 16.
85
Elles visent à prévenir la récidive. C'est le cas de l'obligation de s'éloigner de
certains lieux ou d'une région, l'imposition de la résidence dans un lieu
déterminé, la mise à la disposition du gouvernement, l'expulsion définitive du
territoire de la république. 115 Elles sont différentes des peines privatives de
liberté.

- Les peines privatives de droits

Sont celles qui privent le condamné de l'exercice d'un droit. C'est le cas de
l'interdiction du droit de vote et d'éligibilité, interdiction d'accès aux fonctions
publiques ou paraétatiques, la privation du droit à la condamnation
conditionnelle ou à la réhabilitation, la dégradation civique militaire,
l'interdiction du port d'armes, l'incapacité d'être expert ou témoin, la confiscation
spéciale, l'interdiction professionnelle.

- Le juge pénal peut aussi prononcer des condamnations civiles

Le Ministère Public poursuit l'exécution des jugements en ce qui concerne les


dommages-intérêts alloués d'office dans un procès pénal sans qu'on ne se soit
constitué partie civile. En cas de constitution de la partie civile ou de citation
directe, c'est la partie civile qui doit faire diligence.

La partie civile met en branle le mécanisme d'exécution tel qu'exposé


précédemment en matière civile.

Le greffier recouvre les amendes, les frais et le droit proportionnel 116.

La jurisprudence préconise que la juridiction prononce d'office la contrainte par


corps pour recouvrement des frais de justice sans attendre la demande, quel que
soit le montant et même à l'égard de la partie civile117.

115 Article 5 du Code Pénal Livre I


132
Article 109 du Code de Procédure Pénale
86
L'exécution de décisions tant civiles que pénales soulève certaines questions
controversées.

B. Réponses aux questions controversées.

Répondons d'abord aux questions posées en matière d'exécution de décisions


civiles (1) avant de répondre à celles posées en matières pénales (2).

1. Réponses aux questions controversées soulevées par l'exécution des


décisions rendues en matière civile.

L'exécution des décisions ou condamnations civiles fait poser différentes


questions :

- A quelle loi doit-on se référer pour procéder à l'exécution ?

Nous avons eu déjà à signaler que depuis le 12 septembre 2012, date de l'entrée
en vigueur des règles de l'OHADA en République Démocratique du Congo,
toutes les exécutions des décisions civiles doivent se faire conformément à
l'OHADA, c'est-à-dire à l'Acte Uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d'exécution qui a abrogé tout le titre III
du décret du 07 mars 1960 portant Code de Procédure Civile relative aux voies
d'exécution et de sûretés. Seules les procédures d'exécution ou de saisie entamées
avant le 12 septembre 2012 qui doivent être continuées suivant l'ancienne loi
jusqu'à leur aboutissement.

- Quid de l'exécution provisoire nonobstant recours ?

Si le titre III précité du Code de Procédure Civile est abrogé, l'article 21 du Titre
1er qui traite de l'exécution provisoire nonobstant tout recours lorsqu'il y a titre
authentique, promesse reconnue ou condamnation précédente par jugement dont
il n'y ait pas fait appel quant à lui reste en vigueur. Les juges sont en droit de s'y
référer. La procédure de défenses à exécuter telle que prévue à l'article 76 du
Code de Procédure Civile reste aussi en vigueur, sans préjudice de l'article 32 de
l'AUPRSVE qui dispose : « A l'exception de l'adjudication des immeubles,
l'exécution forcée peut être poursuivie jusqu'à son terme en vertu d'un titre
exécutoire par provision».

117
Maître Pierre-Raymond TSHILENGT WA KABAMBA, op. cit. p. 27
87
- Qui est le juge d'exécution en droit OH AD A ?

L'article 49 l'AUPSRVE dispose : « La juridiction compétente pour statuer sur


tout litige ou toute demande relative à une mesure d'exécution forcée ou à une
saisie conservatoire est le Président de la juridiction statuant en matière
d'urgence ou le magistrat délégué par lui... ». Ce juge c'est le Président du
Tribunal de Grande Instance ou du Tribunal de Commerce ou Tribunal de
Travail. A cerner l'esprit et la lettre de cet article, Il ne peut s'agir nullement d'un
Président du Tribunal de Paix même si la décision contestée est rendue et
exécutée par ce dernier.

- Les sociétés de l'Etat jouissent-elles d'immunités ?

L'article 30 de l'AUPSRVE dispose : « L'exécution forcée et les mesures


conservatoires ne sont pas applicables aux personnes qui bénéficient d'une
immunité d'exécution. Toutefois, les dettes certaines, liquides et exigibles des
personnes morales de droit public ou des entreprises publiques, quelles qu'en
soient la forme et la mission donnent lieu à compensation avec les dettes
également certaines, liquides dont quiconque sera tenu envers elles, sous réserve
de réciprocité.
Les dettes des personnes et entreprises visées à l'alinéa précédent ne peuvent être
considérées comme certaines au sens des dispositions du présent article que si
elles résultent d'une reconnaissance par elles de ces dettes ou d'un titre ayant un
caractère exécutoire sur le territoire de l'Etat où se situent lesdites personnes et
entreprises. »

S'il est admis que les personnes morales de droit public (l'Etat et ses
démembrements) ou des entreprises publiques bénéficient d'immunité
d'exécution, cependant cela ne peut être le cas des sociétés commerciales dont
l'Etat est le seul actionnaire comme la SCPT ex ÓCPT, la SCTP ex ONATRA, la
SNEL, la REGIDESO et autres. Celles-ci ne sont pas concernées par les
immunités d'exécution, car elles bénéficient du même traitement que toutes les
sociétés commerciales privées118.

118
Les entreprises publiques sont régies par la loi n° 08/007 du 07/07/2008 portant dispositions
générales relatives à la transformation des entreprises publiques. Les entreprises publiques sont
selon le cas transformées en sociétés commerciales, en établissements publics ou services publics ou
88
C'est donc à tort que d'aucuns pensent que les sociétés commerciales appartenant
à l'Etat doivent être épargnées des affres de l'exécution forcée ou mieux doivent
bénéficier d'immunité d'exécution. Les entreprises publiques dont parle l'Acte
Uniforme ne sont pas de sociétés commerciales.

A notre avis, étendre ce privilège aux sociétés commerciales étatiques c'est


mettre ces dernières dans une mauvaise posture, au motif qu'elles auront
désormais du mal à fonctionner dans le secteur commercial où elles sont
appelées à être en relations d'affaires avec des particuliers (personnes morales et
physiques de droit privé). Celles-ci pourraient désormais se méfier d'elles
sachant qu'elles bénéficient des privilèges qui les empêcheraient de recouvrer
leurs créances le cas échéant ou encore elles ne sauront contraindre ces sociétés
commerciales étatiques à exécuter leurs obligations.

Qui traiterait encore avec ces sociétés commerciales étatiques quand il est connu
d'avance que personne ni la justice ne peut les contraindre à exécuter leurs
obligations contractuelles !

- Tous les biens sont-ils saisissables ?

encore dissoutes et liquidées (Art. 2). Les entreprises publiques du secteur marchand (secteur
d'activité économique "soumis à la concurrence et dont le but est de générer des profits) sont
transformées en sociétés commerciales soumises au régime de droit commun et aux dispositions
dérogatoires de la présente loi (art. 4).
Le décret n° 09/12 du 24/04/2009 établissant la liste des entreprises publiques transformées en
sociétés commerciales, établissements publics et services publics, énumère en son Annexe I la liste
des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales.
Dans le secteur Mines : Générales des Carrières et des Mines (Gécamines), Société de
Développement Industriel et Minier du Congo (SODIMCO), Office des Mines d'Or de Kilo-Moto
(OKlMO), Entreprise Minière de Kisenge-Manganèse (EMK-Mn>;
Dans le secteur; Energie : Régie de Distribution d'Eau (REGIDESO), Société Nationale d'Electricité
(SNEL), Congolaise des Hydrocarbures (COHYDRO) ; Dans le secteur Industrie : Société
Sidérurgique de Maluku (SOSIDER), Société Africaine d'Explosifs (AFRIDEX) ;
Dans le secteur Transport : Société Nationale de Chemins de Fer du Congo (SNCC), Office National
de Transport (ONATRA) actuellement Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP),
Régie des Voies Aériennes (RVA), Lignes Aériennes Congolaises (LAC), Compagnie Maritime du
Congo (CMDC), Chemins de Fer des Uelés (CFU) ;
Dans le secteur des Postes et Télécommunications : (OCPT) actuellement Société Congolaise des
Postes et Télécommunications (SCPT) ;
Dans le secteur Financier : Caisse d'Epargne du Congo (CADECO), Société Nationale d'Assurance
(SONAS) ; - Dans le secteur Service : Hôtel KARAV1A (KARAV7A) ;
Toutes ces sociétés peuvent faire l'objet d'exécution forcée au même titre que toutes les sociétés
commerciales privées.
89
Au stade actuel, tous les biens du débiteur sont saisissables, sous réserves qu'il
faut commencer par cibler les biens meubles avant de saisir les immeubles.

Notre code de procédure civile prévoyait des biens insaisissables en son article
127 qui disposait : « Ne peuvent être saisis :

1. Le coucher et les habits du saisi et de sa famille ;


2. Les livres indispensables à la profession du saisi et s'il est certain, les
outils nécessaires à son travail personnel ;
3. Les provisions de bouche nécessaires à la nourriture du saisi et de sa
famille pendant un mois ;

4. Une bête à corne, ou trois chèvres ou trois moutons, au choix du saisi. »

Cet article a été abrogé.

Le droit OHADA prévoit que les biens et droits insaisissables soient définis par
chacun des Etats parties.119
La République Démocratique du Congo doit par une loi déterminer des biens
insaisissables. En attendant, tous les biens du débiteur sont donc saisissables.

L'intervention du législateur s'avère donc urgente quant à ce.

- Quelles sont les saisies prévues par l'OHADA ?

Nous l'avons déjà dit les saisies ne peuvent plus s'opérer selon notre Code de
procédure Civile, puisque ses dispositions sur les voies d'exécution et sûretés
sont abrogées.120

L'OHADA organise :

 La saisie-conservatoire : des biens meubles corporels, des créances et


des droits d'associés et valeurs mobilières. Alors qu'avant chez nous, il
n'y avait qu'une forme de saisie-conservatoire.

119
Article 51 de l'Acte Uniforme A.U.P.S.R.V.E.
Article 336 de l'AUPSRVE
90
 Saisie-conservatoire des biens meubles corporels : elle peut être faite
même sans titre, mais avec l'autorisation du Président du Tribunal
compétent. L'huissier doit à peine de nullité mentionner toutes les
formalités prévues à l'article 64 de l'AUPSRVE. Le débiteur a le droit
de solliciter la mainlevée. Si la saisie conservatoire est pratiquée entre
les mains d'un tiers, le P.V de saisie est signifié au débiteur dans un
délai de 8 jours et doit à peine de nullité contenir des éléments repris à
l'art. 67 de l'AUPSRVE.

Le créancier muni d'un titre exécutoire constatant sa créance, passe à l'Acte de


conversion signifié au débiteur. Cet acte contient toutes les mentions requises à
l'article 69 de l'AUPSRVE. Si la saisie a été effectuée entre les mains d'un tiers,
une copie de l'acte de conversion est dénoncé à ce dernier. Muni d'un titre
exécutoire constatant l'existence de sa créance, le créancier signifie au tiers saisi
un acte de conversion qui contient à peine de nullité les éléments prévues à l'art.
82 de l'AUPSRVE. Un commandement est fait au débiteur de payer dans les huit
jours ; faute de quoi, il sera procédé à la vente des biens saisis.

A défaut d'une vente à l'amiable, il est organisé une vente forcée selon la
procédure prévue pour la saisie-vente.

 Saisie-conservatoire des créances.

L'huissier mène les mêmes opérations que dessus : il signifie l'Acte de saisie au
tiers saisi. L'acte contient les mentions prévues à l'article 77 de l'AUPSRVE. Ici
il y a cantonnement c'est-à-dire que la saisie est proportionnée à la créance.

Dans les huit jours à peine de caducité, la saisie est portée à la connaissance du
débiteur par un acte d'huissier contenant des éléments prévus à l'art. 79 de
l'AUPSRVE.

Le tiers déclare à l'huissier ce qu'il détient pour le saisi et fournit à ce dernier des
pièces justificatives.

91
Le débiteur dispose de quinze jours pour contester l'acte de conversion devant la
juridiction de son domicile ou de son demeure, à compter de la signification de
l'acte de conversion, à défaut, il est procédé au paiement.

Le créancier doit obtenir un certificat de non dépôt de contestation au greffe


avant tout paiement.

 Saisie des droits d'associés et des valeurs mobilières.

Ici la saisie se pratique entre les mains de la société détentrice des parts sociales.
L'huissier signifie l'acte de saisie à la société conformément à l'art. 237 de
l'AUPSRVE, et dans les huit jours, il le signifie au débiteur avec les éléments
prévus à l'art. 86 de l'AUPSRVE. Après suivra l'Acte de conversion qui contient
des éléments prévus à l'art. 88 de l'AUPSRVE.

 La saisie-attribution des créances :

C'est quasiment ce qu'on appelait jadis saisie-arrêt.

Mais pour la saisie - attribution des créances, il faut avoir un titre exécutoire,
c'est-à-dire une décision non susceptible de recours. Il n'y a pas d'instance de
validité Le greffier dresse un procès-verbal de saisie -attribution contenant les
articles 38, 156, 169, 170, 171 et 172 de l'AUPSRVE. Le débiteur est informé
dans les huit jours au moyen d'un acte de dénonciation de saisie-attribution lui
indiquant son droit de contester la saisie, la juridiction compétente et le délai. En
cas de non contestation dans le mois, le greffier de la juridiction compétente à
connaître de la contestation délivre au créancier un certificat de non dépôt de
contestation qui permettra à ce dernier de se faire payer auprès des tiers.

 La saisie-vente :

Elle est comparable à notre saisie-exécution de jadis. Elle ne concerne que les
biens meubles corporels du débiteur. C'est un droit reconnu à tout créancier muni
d'un titre exécutoire. La saisie est précédée d'un commandement, reprenant les
éléments prévus aux art. 92 et 93 de l'AUPSRVE. Les opérations de saisie
peuvent se réaliser entre les mains du débiteur ou entre les mains d'un tiers. Il
peut y avoir vente amiable, à défaut vente forcée. Un P.V de la vente est dressée.
Les contestations sont portées devant la juridiction du lieu de la saisie. Il peut y
avoir opposition des créanciers et contestations relativement aux biens saisis
92
(propriété, saisissabilité ou validité de la saisie). La saisie immobilière est
subsidiaire. L'apposition de la formule exécutoire vaut réquisition de la force
publique, contrairement à l'ancien droit.

 La saisie immobilière :

Il faut un titre exécutoire. Il faut d'abord identifier le propriétaire de l'immeuble


avant de lancer un commandement Ce dernier doit à peine de nullité être signifié
au débiteur et le cas échéant ou tiers détenteur de l'immeuble et doit contenir les
éléments prévus à l'art. 254 de l'AUPSRVE.

 La saisie des rémunérations : cette saisie doit obligatoirement être


précédée d'une instance de conciliation prévue aux articles 179 et suivants
de l'AUPSRVE. C'est un droit reconnu à tout créancier muni d'un titre
exécutoire sous réserve de l'art. 177 de l'AUPSRVE. Dans les 8 jours de
l'audience de non conciliation ou suivant l'expiration des délais de recours
en cas de décision, l'huissier notifie l'acte de saisie à l'employeur. L'acte
contient des éléments prévus à l'art. 184 de l'AUPSRVE.

 La saisie foraine : lorsque le débiteur n'a pas de domicile fixe ou lorsque


son domicile ou son établissement se trouve dans un pays étranger, la
juridiction compétente pour autoriser et trancher les litiges relatifs à la
saisie de ses biens est celle du domicile du créancier.

La procédure applicable est celle prescrite pour les saisies conservatoires. 127

• La saisie-appréhension : elle peut être faite entre les mains de la


personne tenue de la remise en vertu d'un titre exécutoire et celle faite
entre les mains d'un tiers en vertu d'un titre exécutoire. Un
commandement comportant des éléments prévus à l'art. 219 de
l'AUPSRVE est signifié à la personne tenue de la remise. Lorsque le
bien est tenu par un tiers une sommation de remettre ce bien lui est
signifiée avec éléments prévus à l'art. 224 de l'AUPSRVE. A défaut de
remise volontaire, la juridiction est saisie.

• La saisie-revendication: droite reconnue à toute personne apparemment


fondée à requérir la délivrance ou la restitution d'un bien corporel. En
l'absence d'un titre exécutoire, il faut l'autorisation du Tribunal délivrée
93
sur requête. Il faut respecter les art. 60 et 61 de l'AUPSRVE. La
mainlevée peut être ordonnée. L'huissier dresse un acte de saisie
reprenant à peine de nullité les éléments de l'art. 231. Le président de la
juridiction compétente peut désigner un séquestre.

Quels sont les droits du débiteur ?

• Il a le droit d'être signifié des injonctions et des saisies ;

• Il peut faire opposition contre une injonction par acte extrajudiciaire,


dans les quinze jours qui suivent la signification ;

• En cas de saisie, il peut assigner pour nullité de la procédure ou


déchéance ou encore caducité ;
Même lorsqu'une autorisation préalable n'est pas requise, la juridiction
compétente peut à tout moment, sur la demande du débiteur, le
créancier entendu ou appelé, donner mainlevée de la mesure
conservatoire, si le saisissant ne rapporte pas la preuve que les
conditions prescrites par les articles 54, 55, 59, 60 et 61 de
PAUPSRVE sont réunies. Cette demande est faite devant la juridiction
qui a autorisé la mesure. Si celle-ci a été prise sans autorisation
préalable, la demande est portée devant la juridiction compétente du
domicile ou du lieu où demeure le débiteur.

Les autres contestations, notamment celles relatives à l'exécution de la mesure,


sont portées devant la juridiction compétente du lieu où sont situés les biens
saisis ;

• Le débiteur dispose d'un délai de quinze jours, pour contester l'acte de


conversion devant la juridiction de son domicile ou du lieu où il
demeure.

Qu'en est-il des questions posées par l'exécution des décisions pénales ?

2. Réponses aux questions soulevées par l'exécution des


décisions rendues en matière pénale.

94
La peine de mort et celle de travaux forcés sont-elles abolies en
République Démocratique du Congo ?

• La peine de mort ou la peine capitale n'est pas encore expressément


abolie en République Démocratique du Congo. Elle est actuellement
prononcée, mais elle n'est pas exécutée. Lorsqu'elle est prononcée, elle
est commuée à une peine de servitude pénale à perpétuité, sur base d'un
moratoire du parlement congolais.

Nous nous posons la question de savoir pourquoi le législateur n'intervient-il pas


pour supprimer expressément cette peine. A notre avis, il ne sert à rien de
maintenir une peine, lorsqu'on ne l'exécute pas. D'ailleurs, l'article 27 du code
Pénal Militaire a déjà aboli implicitement la peine de mort, lorsqu'il dispose : «
Dans tous les cas punissables de mort, la juridiction militaire pourra prononcer la
peine de servitude pénale perpétuité ou une peine de servitude pénale principale,
en précisant une durée minimale de sûreté incompressible, c'est-à-dire la période
de temps pendant laquelle le condamné ne peut prétendre à aucune remise ».
 La peine de travaux forcés quant à elle, ne peut plus être prononcée
parce qu'abrogée121. Elle était prévue dans 3es articles 146 et 149 bis du
code pénal tel que modifié et complété par la loi n° 73-017 du 15
janvier 1973 en cas de détournement, de concussion commis par des
personnes revêtues de mandat public ou chargées d'un service ou d'une
mission de l'Etat ou d'une société étatique.

- Qui est chargé de recouvrer l'amende, frais de justice, droits


proportionnels, en cas de condamnation judiciaire ?

C'est le greffier qui recouvre les amendes pénales y compris les frais de justice et
droits proportionnels.

L'amende peut être exigée dès le prononcé du jugement contradictoire ou la


signification du jugement par défaut, lorsqu'il y a lieu de craindre que le
condamné parvienne à se soustraire à l'exécution de la condamnation122.

121
P.R. TSHILENGI WA KABAMBA, op. cit. p. 11
122
Article 118 du Code de Procédure Pénale
95
Au cas où le condamné ne paie pas l'amende dans le délai fixé, le greffier doit en
informer le ministère Public, pour que ce dernier fasse exécuter la servitude
pénale subsidiaire.

Le créancier de l'amende c'est l'Etat. Le recouvrement de l'amende se fait selon


les moyens civils de recouvrement ; il peut y avoir une exécution volontaire, tout
comme une exécution forcée.

- Quid de l'exécution de la servitude pénale subsidiaire ?

C'est le ministère Public qui exécute la peine de servitude pénale subsidiaire. Les
juges adjoignent toujours cette peine à l'amende, pour en faciliter le
recouvrement.

La servitude pénale subsidiaire ne peut être infligée à une personne déclarée


civilement responsable.

- Quelle différence y a-t-il entre les peines privatives des droits et les
peines restrictives de libertés ?

Une juridiction peut, lorsqu'elle le juge nécessaire, adjoindre une mesure de


sûreté à une peine principale ;

 Les peines restrictives de liberté sont adjointes aux peines principales,


lorsque l'infraction est punissable d'une peine de servitude peine
principale de 6 mois au maximum ou lorsque la peine méritée ne doit
pas dépasser 6 mois en raison des circonstances.

La peine de la mise à la disposition du gouvernement est applicable à tout celui


qui depuis 10 ans a commis au moins trois infractions qui ont été punies chacune
d'une servitude pénale d'au moins 10 mois.

 Les peines privatives de droit sont prononcées, pour permettre


d'écarter ou de restreindre l'activité professionnelle du délinquant
considérée comme facteur criminogène.

- La contrainte par corps est-elle une peine ?


96
La contrainte par corps est un mode de recouvrement des créances. Elle n'est pas
une peine subsidiaire. Elle permet de garantir le paiement des réparations civiles.
C'est une simple voie d'exécution, consistant à emprisonner le débiteur, pour
l'obliger à payer sa dette.

Contrairement à la servitude pénale subsidiaire, en ce qu'elle ne libère pas la


personne qui l'a subie, les biens de celle-ci peuvent toujours servir à l'exécution
de la décision.

 Les héritiers du condamné peuvent aussi subir la contrainte par corps,


étant donné qu'elle n'est pas une peine ;

 La contrainte par corps ne peut être prononcée par une juridiction


siégeant en matière civile ;

 La contrainte par corps s'exécute comme la peine de servitude pénale


principale.123

 Le bénéficiaire d'un jugement pénal prévoyant la contrainte par corps


peut la faire exécuter, en remplissant les conditions prévues à l'article
121 dû Code de Procédure Pénale : elle adresse sa demande au
Ministère Public, consigne préalablement les frais entre les mains du
greffier.

Il a été jugé qu'une contrainte par corps peut être prononcée à charge de la
personne physique civilement responsable, en cas de la non exécution de la
condamnation encourue124.

- La destruction des pièces jugées fausses est-elle une peine prévue par la
loi ?

Cette peine n'est pas prévue par le Code Pénal Congolais. Malheureusement,
certaines juridictions congolaises la prononcent en matière de faux et usage de
faux, en violation du principe de légalité des peines.

Il est plutôt justifié que les juridictions prononcent en pareil cas la confiscation
spéciale des pièces jugées fausses, comme choses formant l'objet de l'infraction

Article 17 du Code de Pénale Livre I


124
Cour Suprême de Justice, R.P 28, 29/7/1971, RZD, 1972, II p. 11 ; RJZ 1972, p. 40 citée par
DIBUNDA op. cit., p. 52
97
et celles qui ont servi ou qui ont été destinées à la commettre, quand la propriété
en appartient au condamné ou encore comme choses qui ont été produites par
l'infraction.

- Quid de l'exécution des condamnations civiles prononcées par une


juridiction pénale ?

Le Ministère Public poursuit l'exécution des décisions, en ce qui concerne les


dommages-intérêts alloués d'office dans un procès pénal sans qu'on se soit
constitué partie civile.

La partie civile fait diligence pour l'exécution des condamnations civiles dont
elle est bénéficiaire, lorsqu'elle s'est constituée partie civile ou si elle a agi par
citation directe. Elle se conforme aux dispositions de POHADA sur les
procédures simplifiées de recouvrement et voies d'exécution telles que
précédemment exposées.

- Quid de l'exécution de la mesure d'arrestation immédiate ?

L'article 85 du code de procédure pénale prévoit :

« L'arrestation immédiate peut être ordonnée s'il y a lieu de craindre que le


condamné ne tente de se soustraire à l'exécution de la peine et que celle-ci soit de
trois mois de servitude pénale principale au moins. Elle peut même être ordonnée
quelle que soit la durée de la peine prononcée, si des circonstances graves et
exceptionnelles qui seront indiquées dans le jugement, le justifient.

Tout en ordonnant l'arrestation immédiate, le tribunal peut ordonner que le


condamné, s'il le demande, sera néanmoins mis en liberté provisoire sous les
mêmes conditions et charges que celles prévues à l'article 32, jusqu'au jour où le
jugement aura acquis force de chose jugée.

L'Officier du Ministère public peut faire incarcérer le condamné qui manque aux
charges qui lui ont été imposées. Si le condamné conteste être en défaut, il peut,
dans les 24 heures de son incarcération, adresser un recours au tribunal qui a
prononcé la condamnation. La décision rendue sur ce recours n'est pas
susceptible d'appel.

98
Le cautionnement éventuellement déposé par le condamné lui est restitué dans
les conditions et sous les réserves prévues à l'article 84, alinéa l125 ».

D'emblée, il ressort de cet article qu'un condamné contre qui il a été prononcé
l'arrestation immédiate doit être mis aux arrêts préventivement, en attendant que
l'affaire soit coulée en force de chose jugée et ce, malgré le recours fait par ce
condamné c'est-à-dire malgré l'opposition (si la décision est rendue par défaut)
ou l'appel (si le jugement est contradictoire).

Dans la pratique, lorsqu'il y a opposition, il est sursis à l'exécution de l'arrestation


immédiate, dans la mesure où l'article 94 prévoyant l'opposition ne dit pas
expressément qu'il faille exécuter l'arrestation immédiate malgré l'opposition.
Cependant, il est clair que lorsque le condamné ne se contente que de relever
appel contre la décision le condamnant notamment à l'arrestation immédiate,
celle-ci doit être exécutée126.

Une note circulaire du Procureur Général de la République du 05 décembre 2005


consolide cette position127.

Dès que la mesure d'arrestation immédiate est prise, le Ministère Public est tenu
d'établir un mandat de prise de corps, afin d'appréhender le condamné et le
conduire manu militari à la prison centrale 128.

Quant à nous, nous ne partageons pas l'idée selon laquelle il est sursis à
l'exécution de la mesure d'arrestation immédiate en cas d'opposition, au motif
que le législateur ne dit pas expressément que le condamné reste à l'état
d'arrestation malgré l'opposition. Toutes choses restant égales par ailleurs, en
matière pénale toute voie de recours est suspensive de l'exécution d'une décision.

Article 85 du Code de Procédure Pénale


131
Article 103 alinéa 1 du Code de Procédure Pénale
127
Circulaire n° 003/D08/TM/PGR/2005 du 05/12/2005 relative à l'exécution abusive de la mesure
d'arrestation immédiate.
128
G. KILALA PENE-AMUNA, Attributions du Ministère Public et procédure pénale. Tome II.
Leadership Editions 2012, p. 151
99
Si la mesure d'arrestation immédiate a été instituée, c'est justement pour faire
exception à ce principe général. La mesure d'arrestation immédiate doit être
exécutée nonobstant tout recours. L'opposition et l'appel étant deux institutions
différentes, il ne peut faire un rapprochement entre les deux, pour ressortir un
raisonnement par analogie.

Si le législateur a prévu expressément que l'appel ne fasse pas échec à la mesure


d'arrestation immédiate, que comme cela n'est pas dit pour l'opposition, doit-on
déduire qu'il faut surseoir à l'exécution même de l'arrestation immédiate en cas
d'opposition? Nous admettons que l'opposition est suspensive de l'exécution de
toute décision, sauf celle d'arrestation immédiate.

La mesure ou la clause d'arrestation immédiate doit être rapprochée à celle de


l'exécution provisoire des décisions judiciaires nonobstant tout recours prévue à
l'article 21 du Code de Procédure Civile. Dans tous les deux cas, le législateur
entend voir exécuter toute décision judiciaire nonobstant tout recours.

Comme au civil, la clause d'exécution provisoire n'est pas tenue en échec en cas
d'opposition, l'arrestation immédiate aussi ne doit pas l'être même en cas
d'opposition. L'intervention du législateur s'avère indispensable quant à ce pour
lever l'équivoque.

Quid des réclamations sur l'exécution des décisions pénales ?

Les réclamations sur l'exécution des jugements doivent être adressées au Parquet
près la juridiction qui a statué. Si un incident pose question d'interprétation du
jugement ou tout autre incident de nature contentieuse, c'est la juridiction d'où
émane la condamnation qui doit en être saisie avec les mêmes formes et les
mêmes garanties que lorsqu'il est statué sur l'action publique.

Si la difficulté concerne, non l'exécution des sanctions pénales, mais celle des
réparations civiles prononcées par la juridiction répressive, il convient de
distinguer suivant qu'il s'agit d'interpréter la décision (c'est à la juridiction pénale

100
qu'il faudrait s'adresser) ou encore d'une contestation sur l'exécution (c'est à la
juridiction civile qu'il faudrait s'adresser)129.

Les questions jusque-là examinées sont communes aux procédures civile et


pénale, mais il est des questions qui sont propres à la procédure civile, même si
parmi ces dernières, il est celles qui s'appliquent aussi en matière pénale dans
une certaine mesure.

1,6
A. SOHIER, op. cit., p. 319
101
CHAPITRE

2
DES QUESTIONS PROPRES A
LA PROCÉDURE CIVILE

N ous aborderons les questions relatives à la sommation judiciaire (section 1),


aux mesures provisoires ou conservatoires (section 2), à la tierce opposition
(section 3), à l'intervention volontaire (section 4), à l'expédition pour appel
(section 5) et à la biffure et radiation (section 6).

SECTION 1. La sommation judiciaire.

Parlons de notions (A), avant de répondre à certaines questions controversées (B)

A. Notions.

102
Dans le cadre de cet ouvrage, nous ne parlerons pas de sommation en général
c'est-à-dire en tant qu'acte d'huissier de justice, enjoignant à un débiteur de payer
ce qu'il doit ou doit accomplir l'acte auquel il s'est obligé, mais ne reposant pas
sur un titre exécutoire,130 mais plutôt de sommations judiciaires faites en cours
d'instance, sur base des articles 18 (1) et 19 (2) du Code de Procédure civile.

1. Sommation judiciaire faite sur base de l'article 18 du Code de Procédure


Civile.

L'article 18 du Code de Procédure Civile dispose : « Si de plusieurs défendeurs,


certains comparaissent et d'autres non, le tribunal, à la requête d'une des parties
comparantes, peut remettre l'affaire à une date qu'il fixe. Il est fait mention au
plumitif de l'audience, tant de la non comparution des parties absentes que de la
date de la remise.
Le greffier avise toutes les parties par lettre recommandée à la poste, de la date
de la remise, en leur signalant que le jugement à intervenir ne sera pas
susceptible d'opposition.

Il est statué par un seul jugement réputé contradictoire entre toutes les parties, y
compris celles qui, après avoir comparu, ne comparaîtraient plus ».

Pour que cette sommation soit régulière, il faut que :

- La cause ait plusieurs défendeurs ;

- Certains comparaissent et d'autres non. Au moins deux doivent comparaître


et au moins deux doivent être absentes, alors qu'elles ont été régulièrement
atteintes ;

- L'une des parties comparantes sollicite et obtienne de la juridiction la remise


de l'affaire à une date ultérieure ;

- La mention soit faite au plumitif (feuille d'audience) de la non comparution


des parties absentes et de la date de remise ;

- Le greffier doit aviser sans délai toutes les parties par lettre recommandée à
la poste, de la date de la remise, en signalant que la décision à intervenir ne
sera pas susceptible d'opposition.

Lexique des termes juridiques, 19ème éd., DALLOZ, 2012, p. 814


103
Dans la pratique, l'avocat prépare une correspondance qui reproduit cet article
avec les mentions requises, qu'il soumet à la signature du greffier, en autant
d'exemplaires qu'il y a des parties, sans oublier l'exemplaire qui sera versé au
dossier, et va servir à la saisine de la juridiction. Cette correspondance est
envoyée à la poste, moyennant versement des frais postaux. La poste se charge
de l'acheminement aux différentes parties. Un exemplaire est versé au dossier
physique avec des récépissés.

A l'audience fixée, la juridiction se déclare saisie au vu de l'exemplaire contenant


les récépissés versés au dossier, sans se soucier de savoir si la correspondance
était parvenue à toutes les parties.

Cette procédure a été conçue pour empêcher les manœuvres dilatoires des
défendeurs. Dommage que dans la pratique beaucoup de justiciables n'y
recourent.

Cela peut être dû à l'ignorance ou parce que c'est une procédure qui est beaucoup
plus coûteuse que celle prévue à l'article 19 du Code de Procédure Civile
2. Sommation faite sur base de l'article 19 du Code de Procédure Civile.

L'article 19 du Code de Procédure Civile dispose : « lorsqu’après avoir comparu,


le défendeur ne se présente plus ou s'abstient de conclure, le demandeur peut
poursuivre l'instance après sommation faite au défendeur. Cette sommation
reproduit le présent article. Après un délai de quinze jours francs à partir de la
sommation, le demandeur peut requérir qu'il soit statué sur sa demande ; le
jugement est réputé contradictoire. »

Pour que cette sommation soit valable, il faut que :

Le défendeur qui a déjà eu à comparaître ne comparaisse plus ou malgré qu'il


comparait ne conclue pas ;

Le requérant reproduise obligatoirement tout le libellé de l'article 19 ;

e délai de quinze jours francs entre la date de la signification de la sommation au


défendeur et la date de sa prochaine comparution à l'audience soit respectée ;

104
Le demandeur plaide, pour que la décision à intervenir soit réputée
contradictoire.

Ceci veut dire que même si le défendeur sommé ne comparaissait pas, il n'aura
pas le droit de faire opposition contre la décision à intervenir.

La sommation judiciaire soulève quelques fois des questions controversées.

B. Réponses aux questions controversées.

- Qui peut sommer ?

Toute personne (physique ou morale) qu'elle soit demanderesse (principale ou


par reconvention), intervenante (principale ou forcée), appelante (principale ou
incidente), peut sommer, à sa requête.

- Quel est le rapport entre la sommation faite sur base de l'article 18 et


celle faite sur base de l'article 19 du Code de Procédure Civile ?

• L'article 18 nécessite plusieurs défendeurs dont les uns doivent


comparaître, les autres non, alors que pour l'article 19, un seul
défendeur suffit. Pour l'article 18 d'aucuns pensent qu'il suffit qu'il y ait
un seul défendeur absent dans une affaire où plusieurs justiciables sont
aux prises pour qu'il soit fait application de l'article 18. Nous n'en
disconvenons pas, dans la mesure où ce qui est visé par le législateur,
c'est de faire échec aux manœuvres dilatoires.

• Pour l'article 18, le greffier acte la non comparution des parties et la


date de la remise. Il avise toutes les parties (y compris celle qui a
demandé) de la date de remise de la cause par voie postale, tandis qu'à
l'article 19 la sommation est signifiée ordinairement à tous les
défendeurs, c'est-à-dire, en respectant toutes les règles de signification
d'exploits.

• Pour l'article 18, c'est en tout moment que la demande peut être faite,
même à la première audience ou même, lorsque les pièces ne sont pas
encore communiquées, tandis que pour l'article 19, il faut prouver que le
défendeur a déjà eu à comparaître et ne comparait plus ou qu'il

105
comparait, mais s'abstient de conclure, bien entendu après
communication des pièces.

• Pour aviser les parties, l'article 18 ne prévoit aucun délai, tandis que
l'article 19 prévoit un délai de quinze jours francs entre le jour de la
signification de la sommation et la comparution du défendeur..

• Dans tous les deux cas (articles 18 et 19) la décision à intervenir n'est
pas susceptible d'opposition, parce qu'elle est réputée contradictoire.

- Peut-on concevoir une réouverture des débats, lorsque l'affaire a été


plaidée sur sommation ?

La réouverture des débats est toujours envisageable. Elle peut être décidée
d'office par la juridiction saisie. Mais elle doit en
principe èlre refusée, lorsqu'elle est sollicitée par la partie sommée, car c'est de
son fait que la sommation a été lancée.
Souvent la partie sommée sollicite la réouverture des débats à des fins dilatoires.

- Doit-on obligatoirement plaider au fond, en cas de sommation ?

Lorsque la partie sommée se limite à plaider sur la forme, alors que la partie
sommante a plaidé au fond, il sied que le tribunal joigne d'abord l'exception au
fond avant de lui demander de plaider à toutes fins utiles, pour ne pas préjudicier
la partie sommante qui a intérêt qu'une décision définitive au fond intervienne le
plus vite possible.

L'on ne peut donner une prime à une partie qui a usé de manœuvres dilatoires, en
différant inutilement l'issue d'un procès.

Si la partie sommée n'est pas invitée à plaider au fond, la décision qui


interviendra devra au cas où elle rejetait l'exception soulevée par la partie
sommée, inviter celle-ci à venir présenter sa plaidoirie au fond, à l'audience en
prosécution. Or, c'est du temps perdu.

- Peut-on remettre la cause en dépit de la sommation ?

106
Tant que la sommation est valable, les parties doivent être invitées à plaider, sauf
si la partie sommante y renonce.

- Pour sommer, doit-on obligatoirement obtenir la permission de la


juridiction ?

Pour sommer dans le cadre de l'article 18, il faut obligatoirement la permission


de la juridiction. Une partie qui fera application de cet article sans cette
permission verra son exploit être déclaré nul. Tandis que l'article 19 n'exige pas
en principe la permission de la juridiction pour sommer. Il suffit que le requérant
prouve que le défendeur a eu à comparaître et ne comparait plus ou comparait
mais s'abstient de conclure, pour qu'une sommation soit déclarée valable. La
sommation de conclure permet la mise en état d'une cause.

- Peut-on sommer une partie qui n'a jamais comparu ?

Une partie qui n'a jamais comparu peut faire l'objet d'une sommation judiciaire à
conclure et à plaider, seulement sur base de l'article 18.

Pour l'article 19, il faut avoir comparu aux audiences précédentes.

- La sommation judiciaire doit-elle toujours être précédée d'une


sommation courtoise ?

La loi ne prévoit de sommation courtoise préalable ni pour l'article 18 ni pour


l'article 19. La juridiction qui se retrouve devant une sommation judiciaire n'a
pas à s'interroger sur l'existence d'une sommation courtoise préalable. Celle-ci
est une exigence déontologique qui concerne les avocats et leur profession.

Si une sommation judiciaire est lancée sans sommation courtoise, la juridiction


se déclare valablement saisie, mais l'avocat qui est à la base de cette sommation
peut faire l'objet de poursuites disciplinaires, au niveau du Barreau.

À venir avec sommation de conclure quid ?

107
La loi ne prévoit pas ces exploits jumelés. Dans la pratique, il est fait parfois
recours à un tel exploit, lorsqu'une affaire a été renvoyée au rôle général et
qu'une partie la fait revenir au rôle à plaider.

Cet exploit est irrégulier dans la mesure où lorsqu'une affaire renvoyée au rôle
général revient au rôle à plaider, l'exploit indiqué est l'A-venir simple. Et
lorsqu'une juridiction est saisie par ce dernier exploit, elle doit inviter les parties
à plaider, il ne peut être concédé de remise qu'en cas de motif légitime.

Partant, point n'est besoin de faire un avenir avec sommation de conclure pour
voir son adversaire être contraint à plaider, un Avenir simple suffit. Parler de
l'Avenir avec sommation de conclure c'est un pléonasme. L'exploit d'A-venir
avec sommation de conclure est tantôt accepté tantôt rejeté.

La Cour d'Appel de Kinshasa a eu à juger que malgré la biffure intervenue, la


Cour était régulièrement saisie, lorsque la cause a été ramenée aux débats par un
Avenir avec sommation de conclure valant alors assignation nouvelle, laquelle
131
est régulière en la forme .

- Peut-on recourir aux sommations au second degré ?

En cas de dérobade d'une partie ayant antérieurement comparu ou dans le cas où


de plusieurs intimés, les uns comparaissent, tandis que les autres font défaut, les
solutions retenue s par les articles 18 et 19 du CPC s'appliquent comme au
premier ressort, soutiennent la jurisprudence et la doctrine.

Les parties peuvent donc recourir aux sommations judiciaires comme au 1er
degré.

Lorsqu'une juridiction est saisie d'une action principale, des mesures provisoires
ou conservatoires peuvent être sollicitées, en attendant la décision définitive sur
le fond de la cause.

SECTION 2. Les mesures provisoires ou conservatoires.

131
Cour d'Appel de Kinshasa, 16 janvier 1974, BW.M. contre SODECOZA, R.J.C., n° 3, 1976, p.
82, cité par MATADI NENGA GAMANDA in « Droit Judiciaire Privé, Ed. Droit Idées Nouvelles,
p. 280
108
Nous allons étayer les notions de mesures conservatoires ou provisoires (A),
avant de répondre à certaines questions controversées (B).

A. Notions.

Qu'entendre par mesures conservatoires (1) et mesures provisoires (2).

1. Les mesures conservatoires.

« En procédure civile, il s'agit de saisies conservatoires et de sûretés judiciaires.


Le recours à l'une ou l'autre de ces procédures suppose que celui qui possède une
créance paraissant fondée en son principe obtienne une autorisation du juge de
l'exécution (en matière commerciale du président du Tribunal de Commerce), en
justifiant des circonstances susceptibles d'en menacer le recouvrement. Cette
autorisation n'est pas exigée dans plusieurs hypothèses notamment lorsque la
créance est constatée par un titre exécutoire, parce que alors la créance est
certaine.

On entend également par mesures conservatoires les mesures que prescrit le juge
des référés, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un
trouble manifestement illicite'39 ».

Qu'en est-il des mesures provisoires ?

2. Les mesures provisoires.

« En procédure civile, les mesures provisoires sont des mesures décidées par le
juge en vertu de la juridiction provisoire.

Elles peuvent être prises pour le temps de l'instance (ex. pension ad litem, mise
sous séquestre d'un objet, garde des enfants...) ou même en dehors de tout
procès. Les mesures provisoires sont tantôt des mesures d'anticipation
lorsqu'elles ont le même contenu que celui que pourrait avoir la décision décisive
(ex. référé provision), tantôt des mesures d'attente ou de conservation lorsqu'elles
ont pour but de préserver l'efficacité d'un éventuel jugement définitif à venir ou
d'organiser l'attente jusqu'à cette date »l4n.

109
En dehors de mesures conservatoires prises comme saisies-conservatoires qui
sont à ce jour régies par l'Acte uniforme de l'OHADA sur les procédures
simplifiées de recouvrement et voies d'exécution, d'autres mesures sont dans la
pratique assimilées aux mesures provisoires.

Les parties les consignent souvent dans leurs assignations introductives et


sollicitent de les plaider à la première audience de la saisine de la juridiction.

Les mesures provisoires ou conservatoires ne peuvent être confondues avec des


incidents de procédure comme des demandes de nullité d'actes de procédures,
des demandes tendant à obtenir le dessaisissement du tribunal, les exceptions,
même les demandes tendant à obtenir la modification du tribunal 132.

Ces mesures conservatoires ou provisoires donnent lieu aussi à certaines


questions controversées, auxquelles nous allons répondre.

B. Réponses aux questions controversées.


Les mesures provisoires ou conservatoires doivent-elles être plaidées à la
première audience ?

Dans la pratique, lorsqu'une partie entend se faire allouer le bénéfice de mesures


provisoires ou conservatoires, elle prend le soin de les mentionner dans son
exploit introductif d'instance, et d'informer son adversaire que ces mesures feront
l'objet de plaidoirie à la première audience.
Souvent une ordonnance abréviative de délai est sollicitée et obtenue du
Président de la juridiction qui va juger, pour justifier l'urgence. Cette partie va
jusqu'à informer son adversaire du dépôt de ses pièces au greffe, et à l'inviter de
ce fait d'y passer pour en prendre connaissance, avant la date d'audience.

Lexique op. cit., p. 558


A. Rubbens, Droit Judiciaire Zaïrois. Tome II, p.p, 49-50
110
Cette situation est très controversée. Souvent les juges retiennent l'affaire et
invitent les parties à plaider seulement sur les mesures provisoires ou
conservatoires sollicitées. D'autres aussi renvoient l'affaire pour échange des
pièces et conclusions.

A notre avis, nous pensons que plaider à la première audience est mieux, parce
que les affaires doivent en principe être appelées, instruites et plaidées à la
première audience. Surtout quand une partie a pris le soin de prévenir son
adversaire de la plaidoirie sur les mesures provisoires ou conservatoires, il n'y a
pas surprise ; les parties peuvent même si elles le veulent échanger pièces et
conclusions pour mettre l'affaire en état à la première audience.

- Les mesures provisoires ou conservatoires peuvent-elles être formées en


cours d'instance ?

En dépit de controverses rencontrées dans la pratique sur cette question, notons


cependant que les demandes provisoires ou conservatoires peuvent être formées
dans l'assignation, tout comme en cours d'instance par voie de conclusions. A.
Rubbens dit que « ces demandes peuvent cependant, être formées également le
procès pendant, comme des vrais incidents. 133 »

- Les mesures provisoires ou conservatoires font-elles l'objet de décisions


avant dire droit ou définitives ?

Les demandes provisoires ou conservatoires peuvent faire l'objet :

D'un jugement (une décision) soit avant dire droit (préparatoire ou interlocutoire)
soit définitif sur incident. Tout dépend du raisonnement du juge.

Mais dans la pratique, les décisions qui interviennent sur les mesures provisoires
ou conservatoires sont qualifiées d'avant dire droit.

Soulignons en passant qu'il n'est pas toujours aisé de distinguer un jugement


avant dire droit d'un jugement définitif sur incident. Tout dépend de cas d'espèce.

12
A. Rubbens op. cit., p. 48
111
- Les décisions ordonnant des mesures conservatoires ou provisoires
peuvent-elles être entreprises par des voies de recours ?

Les jugements prononçant une condamnation provisionnelle ou accessoire sont


susceptibles d'appel ; ceux ordonnant des mesures conservatoires ou provisoires
ne le sont pas en principe, sauf s'ils préjugent du fond de l'affaire ou font grief ou
même s'ils vident définitivement un incident.

- Les juges ont-ils un pouvoir discrétionnaire en matière de mesures


conservatoires ?

Les juges n'ont pas de pouvoir discrétionnaire :

• Lorsqu'il faut plancher sur le fait que les mesures provisoires ou


conservatoires doivent ou non être plaidées à la première audience : la
pratique du prétoire veut que celles-ci soient plaidées à la première
audience, lorsqu'elles ont été mentionnées dans l'assignation, et que le
demandeur a exprimé le besoin de les plaider à la première audience ;

• Lorsqu'il faut plancher sur le fond de la mesure sollicitée : les juges


doivent vérifier le fondement de ces mesures avant de décider. Ils
doivent donc motiver leurs décisions ;

- Quand est-ce que le juge peut ordonner le séquestre comme mesure


provisoire ou conservatoire ?

« Le séquestre ne peut être ordonné que pour une chose bien déterminée et
lorsque sa propriété ou sa possession est litigieuse 134 ».

Partant de cette jurisprudence, nous sommes d'avis que même les loyers perçus
d'un immeuble indivis peuvent faire l'objet de séquestre. Ceci empêchera qu'un
copropriétaire ne soit avantagé au détriment des autres qui, peuvent être privés
de leurs dûs tout au long du procès.

- Peut-on concevoir l'exécution forcée des mesures provisoires ou


conservatoires ?

145
Cour Suprême de Justice R.C. 337,15/10/1980, inédit, cité par DIBUNDA op cit., p. 219.
112
Les jugements autorisant des mesures provisoires ou conservatoires doivent être
signifiés en vue d'exécution forcée, même s'ils ne jouissent pas de l'autorité de la
chose jugée135.

Ne perdons pas de vue qu'il peut être exercé des voies de recours contre les dites
jugements. Si la voie de recours exercée est suspensive, la mesure provisoire ou
conservatoire ne peut être exécutée, jusqu'au videment du recours.

Des mesures provisoires ou conservatoires sont aussi sollicitées en cas de tierce


opposition.

SECTION 3. La tierce opposition.

Donnons les notions de tierce opposition (A), avant de répondre à quelques


questions controversées (B).

A. Notions.

La tierce opposition est une voie de recours extraordinaire, de rétractation ou de


réformation, ouverte aux personnes qui n'ont été ni parties ni représentées dans
une instance et leur permettant d'attaquer une décision qui leur fait grief et de
faire déclarer qu'elle leur est inopposable136.
En droit congolais, la tierce opposition est prévue à l'article 80 du code de
Procédure Civile qui dispose : « Quiconque peut former tierce opposition à un
jugement qui préjudicie à ses droits et lors duquel ni lui, ni ceux qu'il représente
n'ont été appelés».

C'est l'hypothèse d'une juridiction (du premier ou du second degré) qui a rendu
une décision qui cause préjudice à une personne qui n'a pas fait partie de ce
procès.

Toutefois, une personne qui a été représentée dans un procès, n'a pas le droit de
faire tierce opposition. C'est le cas de l'application de l'article 22 du Code Civil
Livre III qui dispose : « On est censé avoir stipulé pour soi et pour ses héritiers et
ayants cause, à moins que le contraire ne soit exprimé ou ne résulte de la nature
de la convention»137.

135
A. Rubbens op. cit. p. 49
136
Lexique des termes juridiques, op. cit., p. 848.
137
Art 22 du CCC LUI.
113
Ainsi les ayants cause à titre universel c'est-à-dire les héritiers ou légataires qui
succèdent à l'universalité ou à une quote-part de l'universalité d'un défunt, ne
sont pas des tiers au sens de l'article 63 du Code Civil livre III. Les contrats
passés par leur auteur produisent effet à leur égard. Ils succèdent aux créances
comme aux dettes car ils sont sensés continuer la personne du défunt 138.

L'article 22 précité in fine permet d'écarter la succession à un contrat qui était


conclu par le défunt intuitu personnage. Il en est ainsi de la société en
commandite simple ou en nom collectif, du contrat de rente viagère, du contrat
de travail envisagé du côté du travailleur, du mandat139.

Les ayants cause à titre particulier, contrairement aux ayants cause universels,
sont ceux qui ont acquis d'un des contractants non l'ensemble ni une quote-part
de l'ensemble de ses droits et obligations, mais plutôt un bien ou droit déterminé,
tel un immeuble ou un fond de commerce.

C'est le cas d'un acheteur, d'un échangiste, d'un légataire particulier (d'immeuble
ou d'un fond de commerce), d'un concessionnaire de créance. D'une façon
générale, et ce malgré les termes généraux de l'article 22 du Code Civil Livre III,
les ayants cause à titre particulier sont des tiers au regard de l'article 63. Ils ne
continuent pas la personne de leur auteur et ils ne peuvent invoquer ses créances
dans leur ensemble. Il n'en est autrement que s'il s'agit d'un contrat passé par leur
auteur antérieurement à la transmission du bien ou du droit qu'ils ont acquis de
lui, et ayant pour objet la création, l'extinction ou la modification de ce droit lui-
même ou du droit portant sur ce bien140.

Le professeur KALONGO MBIKAYI ajoute que cela est évident, car l'acquéreur
à titre particulier n'a pu acquérir le droit que tel qu'il se trouvait dans le
patrimoine de son auteur ; il donne l'exemple d'un immeuble acquis mais grevé
d'une servitude au profit ou à charge. De même du cessionnaire qui profite des
garanties qui accompagnent sa créance. Ainsi, pour lui, l'acquéreur de la
propriété d'un immeuble peut se voir opposé les contrats de son auteur qui ont

138
KALONGO MBIKAYT, Droit Civil. Tome I Les obligations. Ed. Centre de Recherche et dé
Diffusion Juridiques, CRDJ, Kin, p. 154
139
KALONGO MBIKAY1, op. cit., p.p. 154-155
140
KALONGO MBIKAYI, op., cit. p.p. 154-155
114
créé ou modifié des droits réels sur cet immeuble, c'est le cas d'une servitude
foncière, d'une hypothèque.

Le concessionnaire d'une créance peut y avoir opposé les contrats par lesquels le
titulaire antérieur a modifié l'étendue et les effets de cette créance, par exemple
le taux d'intérêt, les garanties qu'il avait acceptées, etc.

Par contre, il fait constater que l'ayant cause à titre particulier n'est pas en
principe lié par les contrats passés par son auteur, même relativement au droit
aliéné, si ces contrats n'ont pas pour objet ce droit lui-même et ses effets, à moins
que ayant connu ces contrats, il n'en ait expressément ou tacitement accepté la
charge. Pour lui, en principe, les ayants cause à titre particulier ne subissent pas
les effets des obligations personnelles à l'auteur du contrat et n'ayant aucune
incidence profonde sur la nature du droit lui-même à acquérir.

Il y a deux formes de tierce opposition : la tierce opposition principale et la tierce


opposition incidente.

La tierce opposition principale correspond à l'hypothèse générale où une


personne qui n'a pas été partie dans un procès se voit opposer un jugement ou un
arrêt, alors qu'il y a tierce opposition incidente dans l'hypothèse où dans un
procès engagé entre deux ou plusieurs personnes, une ou plusieurs d'entre elles
se prévalent d'un jugement ou d'un arrêt qui porte préjudice aux droits d'une ou
des autres parties en cette cause.

La tierce opposition principale est formée par une action principale au moyen
d'une assignation devant la juridiction dont la décision attaquée 141, alors que la
tierce opposition incidente est formée par voie des conclusions devant la
juridiction saisie si celle-ci est égale ou supérieure à la juridiction qui a rendu la
décision. Si la juridiction saisie est inférieure à celle qui a rendu la décision, la

141
Article 81 du Code de Procédure Civile.
115
tierce opposition incidente est faite par action principale, à là juridiction qui a
rendu la décision contestée142.

La tierce opposition est à la fois une voie de rétractation et une voie de


réformation.

La juridiction devant laquelle la décision attaquée est produite, peut surseoir à


l'examen de la cause dont elle est saisie, ou passer outre, c'est-à-dire continuer
l'instruction de la cause dont elle est saisie. 143

L'article 84 du code de Procédure Civile dispose : « La tierce opposition n'est pas


suspensive à moins que, sur requête d'une partie, le juge saisi de la demande ne
suspende l'exécution de la décision ». C'est une conséquence de son caractère de
voie de recours extraordinaire.

La tierce opposition est une voie de recours qui soulève aussi des questions
controversées.

B. Réponses aux questions controversées

- Quelle doit être la forme de la requête prescrite à l'article 84 du Code


de Procédure Civile ?

L'article 84 du Code de Procédure Civile dispose : « La tierce opposition n'est


pas suspensive à moins que, sur requête d'une partie, le juge saisi de la demande
ne suspende l'exécution de la décision. »

La loi ne dit pas si cette requête doit prendre la forme écrite ou verbale. Dans la
pratique, elle prend la forme écrite.

142
Article 82 du Code de Procédure Civile
143
Article 83 du Code de Procédure Civile
116
A notre avis, cette requête (demande) peut figurer dans l'exploit introductif
d'instance (assignation), tout comme elle peut être faite verbalement à l'audience.

Lorsque l'urgence est avérée, il n'est pas nécessaire que le moyen soit
communiqué d'avance.

La juridiction doit donc statuer sur la requête, qu'elle soit écrite ou verbale de
toute urgence, au besoin prendre une décision sur les bancs lorsque l'affaire est
simple. La décision doit être motivée et prise en audience publique, puisqu'il
s'agit d'une matière contentieuse.

Par ailleurs, d'aucuns soutiennent que la requête telle qu'exigée à l'article 84 du


CPC, doit être un exploit séparé de l'action principale mue par l'assignation en
tierce opposition, et qu'elle doit être présentée au chef de la juridiction. Nous ne
sommes pas de cet avis, puisque, pour nous, cette requête n'est pas à proprement
parlé, un mode de saisine de la juridiction civile, à l'instar de l'assignation et de
la comparution volontaire, elle a plutôt le sens d'une demande subsidiaire,
soumise à une juridiction déjà saisie dans une matière contentieuse par
assignation.

- Doit-on plaider la requête suspensive à la première audience ?

La pratique veut que lorsqu'une mesure provisoire ou conservatoire comme la


suspension de l'exécution est sollicitée, que celle-ci soit plaidée à la première
audience de la saisine de la juridiction. Nous préconisons même que l'affaire soit
plaidée à la première audience quant à la forme et au fond, pour éviter des abus
constatés en cette matière puisqu'en plaidant sur la mesure provisoire ou
conservatoire, les parties empiètent presque toujours sur le fond de la cause.

- Quelle doit-être la position du greffe d'exécution en cas de tierce


opposition faite avec la requête suspensive ?

La loi ayant expressément disposé que la tierce opposition n'est pas en principe
suspensive de l'exécution, le greffe d'exécution doit continuer de tout mettre en
œuvre pour exécuter la décision attaquée en tierce opposition ou carrément
continuer l'exécution si celle-ci a déjà été entamée et ce, au risque et péril du
bénéficiaire de la décision. Une certaine doctrine soutient que l'exécution de la
décision attaquée doit être suspendue, au motif que la tierce-opposition avec
requête suspensive serait une cause de droit de suspension de l'exécution d'une
décision judiciaire.
117
Pour nous, le greffe ne peut surseoir à l'exécution qu'au vu d'une décision
(jugement ou arrêt) ordonnant la suspension de l'exécution.

- La décision de suspension peut-elle être frappée d'appel ?

La décision de suspension étant préparatoire, elle ne peut être frappée d'appel. Le


greffe d'exécution doit suspendre l'exécution de la décision, nonobstant cet appel
qui, doit être considéré comme dilatoire, même si la juridiction d'appel n'a pas
encore statué.

- Quid lorsque le jugement attaqué en tierce opposition est déjà frappé


d'appel ?

Lorsque la décision dont tierce opposition est frappée d'appel, il est admis que la
compétence de la juridiction qui a rendu la décision doit être écartée. Un
jugement frappé d'appel ne peut être attaqué en tierce opposition selon qu'on ne
peut pas permettre à une juridiction de statuer sur une décision qu'elle a rendue,
alors que cette décision est soumise au contrôle de la juridiction d'appel. Dans
cette situation le seul moyen dont dispose le tiers pour faire valoir ses droits est
d'intervenir devant la juridiction d'appel.

La tierce opposition formée contre un jugement frappé d'appel n'est recevable ni


à titre principal, ni à titre incident : en conséquence les conclusions qualifiées de
« tierce opposition incidente », irrecevables en tant que telles de la part d'un tiers
non partie au procès, sont recevables en tant qu'intervention volontaire devant la
juridiction d'appel, puisque les personnes qui n'ont été ni parties ni représentées
en première instance ou qui y ont figuré en une autre qualité peuvent intervenir
en cause d'appel dès lors qu'elles ont intérêt.

Toutefois, lorsque la décision frappée d'appel ne l'est que sur certains chefs, la
tierce opposition est recevable contre les chefs non contestés ; en ce cas seul le
tribunal qui a rendu la décision est compétent pour statuer sur la tierce opposition
formée à titre principal.

Aussi, lorsque la juridiction d'appel a rendu sa décision, seule cette décision peut
être attaquée par tierce opposition.

118
Lorsque le tiers opposant saisit une juridiction dans des conditions irrégulières,
l'adversaire peut soulever l'exception d'incompétence ; la juridiction saisie de la
tierce opposition peut relever d'office son incompétence.

- Quelles sont les personnes contre lesquelles l'action en tierce


opposition doit être dirigée ?

La tierce opposition qu'elle soit principale ou incidente, doit être dirigée en


principe contre toutes les parties qui figurent dans la décision attaquée en cas
d'indivisibilité, sinon elle doit être déclarée irrecevable, et la juridiction saisie ne
peut statuer sur la requête suspensive. Aussi, toutes ces parties doivent être
assignées aux adresses reprises dans la décision attaquée. Même lorsque
l'élection de domicile a été faite, c'est au domicile élu que l'exploit sera signifié,
puisque la tierce opposition est quasiment conçue comme la continuité du procès
qui a donné lieu à la décision attaquée.

- Quelle est la conséquence lorsque la tierce opposition échoue ?

Lorsque la tierce opposition échoue, la décision attaquée est confirmée et produit


ses effets. Le tiers opposant peut être condamné à des dommages-intérêts, si son
recours est estimé abusif ou dilatoire.

- Quand est-ce que la tierce opposition est une voie de réformation?

La tierce opposition est une voie de réformation, lorsqu'elle est faite à titre
incident devant une juridiction supérieure à celle qui a rendu la décision.
- Quelles sont les personnes privées de la tierce opposition ?

Sont privées de la tierce opposition :

• Les personnes qui ont fait partie du jugement dont tierce opposition
(demanderesse, défenderesse, intervenante volontaire ou forcée ... ) ;

• Celles qui n'ont subi aucun préjudice émanant de la décision attaquée ;

• Celles qui ont été représentées (les ayants cause universels ou à titre
universel) ;

❖ Les débiteurs des créanciers chirographaires.

119
Un vendeur est censé toujours représenté son acheteur : ce dernier étant ayant
cause du premier, il ne peut être considéré comme tiers ayant le droit de faire
tierce- opposition, lorsque son vendeur a été condamné.

Si le problème ne se pose pas pour des personnes susmentionnées, cependant, le


problème est délicat, lorsqu'il s'agit d'un garant et d'un ayant cause à titre
particulier.

On considère que le garant, non mis en cause, a la position de tiers et peut


attaquer le jugement rendu contre le garanti. Pour les ayants cause à titre
particulier, on tend à décider qu'ils ont été représentés par leur auteur, pour les
actes antérieures à la naissance de leur droit ; ils prennent la qualité de tiers pour
les actes postérieurs144.

La jurisprudence ne permet pas au sous - locataire de faire tierce-opposition au


jugement rendu entre le bailleur et le locataire principal. Ce qui paraît discutable
soutiennent Jean-Vincent et Serge GUINCHARD145.

- Quid en cas de fraude ?

La condition de n'avoir pas été représenté n'a plus de raison d'être, lorsqu'il y a eu
fraude aux droits des créanciers et autres ayants cause, ou lorsqu'ils invoquent
des moyens qui leur sont propres. Pour étayer ce moyen, il est fait recours à
l'adage : « Fraus omnia corrumpit » qui veut dire : « La fraude corrompt tout ».

- La tierce-opposition est-elle recevable contre toutes les décisions ?

La tierce-opposition n'est pas recevable contre les décisions de la Cour de


Cassation et certains jugements constitutifs d'état (tels que le divorce). Elle n'est
pas aussi recevable comme susdit contre les décisions frappées d'appels et dont
les appels sont pendants.

144
Jean Vincent et Serge GUINCHARD, Procédure civile, 23ème éd., Dalloz, 1994, p 866.
145
Jean Vincent et Serge GUINCHARD, op. cit., p 867.
120
- Quid de décisions rendues en matières gracieuses ?

Les décisions gracieuses sont, tantôt attaquées en tierce-opposition, tantôt non.


La jurisprudence est partagée. Mais, nous, nous estimons qu'elles sont
attaquables par voie de tierce-opposition, dans une procédure contentieuse.

Quid de l'intervention volontaire ?

SECTION 4. L'intervention volontaire.

Relevons les notions (A), avant de donner des réponses juridiques à certaines
questions controversées (B).

A. Notions

Il y a intervention volontaire, lorsque le tiers intervient volontairement au procès,


pour faire prévaloir la thèse de l'une des parties contre l'autre 146

Le code de Procédure Civile ne contient aucune disposition qui réglemente


l'intervention volontaire. Cette faculté d'intervenir repose sur une nécessité non
seulement de pratique judiciaire, mais encore de l'équité. Les tribunaux ont
considéré aussi que le droit d'un tiers d'intervenir dans un procès pendant entre
d'autres personnes découle des principes généraux de droit147. L'intervention
volontaire a l'avantage d'éviter la multiplication des procès.

Si les cours et tribunaux l'admettent à tous les degrés de la procédure, néanmoins


certaines questions se posent.

B. Réponses aux questions controversées


- L'intervenant volontaire doit-il justifier de l'intérêt ?
L'intervention volontaire doit justifier de l'intérêt.

Il est de notoriété publique que lorsqu'une personne intervient dans un procès


c'est pour soutenir la thèse soit de la demanderesse soit de la défenderesse. Ceci

146
MUKADI BONYI et KATUALA KABA-KASHALA, Procédure civile, Ed. Batena Ntambwa, kin,
1999, p. 62
147
Elis. 28/05/1936, RJCB 1936, p. 188, Elis 20/3/1937, RJCB 1937, p. 165, cités par MUKADI
BONYI et KATUALA KABA- KASHALA, op. cit. p. 62
121
ne peut être le seul intérêt, car l'intervenant peut aussi justifier d'un intérêt
purement personnel.

- L'intervenant doit-il justifier cet intérêt avant que son intervention


ne soit actée ?

Lorsqu'une personne intervient, la juridiction est tenue de faire acter son


intervention, sans lui demander de justifier préalablement de l'intérêt.

L'intérêt sera justifié par voie de conclusions. Une chose c'est de faire acter une
intervention, une autre c'est de justifier de l'intérêt. On acte d'abord l'intervention.

- Faut-il une procuration spéciale pour faire acter une intervention


volontaire ?

Lorsque la personne comparaît en personne le problème ne se pose pas. Elle fait


acter son intervention. Dans la pratique, ce sont les avocats qui font acter les
interventions pour le compte de leurs clients, souvent sans quelconque
procuration.

Nous pensons que pour éviter certains abus, lorsque la personne elle-même ne
comparait pas à l'audience, l'avocat doit justifier d'une procuration spéciale pour
ce faire, et aussi doit être porteur des pièces. Comment croire à un avocat, qui n'a
ni procuration ni pièces de son client ?

- L'intervenant volontaire doit-il consigner des frais ?

Il est des juridictions qui exigent d'intervenants volontaires la consignation des


frais, d'autres non.

Nous pensons qu'autant qu'un demandeur sur reconvention consigne,


l'intervenant volontaire doit aussi consigner, pour éviter des abus ou même de
bénéficier de la justice sans avoir payé aucun frais. Par ailleurs, certaines
juridictions exigent la consignation, lorsqu'il s'avère que la partie intervenante
vient défendre ses propres intérêts et non ceux du demandeur ou du défendeur,

122
or, comment savoir si une personne vient à tel titre le jour où elle fait acter son
intervention?

- L'intervenant volontaire jouit-il de mêmes droits que toutes les


autres parties au procès ?

L'intervenant volontaire dispose de mêmes droits que les autres parties en la


cause, seulement il lui est interdit de retarder la procédure. Il doit prendre le train
à l'endroit où il l'a trouvé. Il ne peut solliciter de remises, pour communiquer
pièces et conclusions ou pour quelque motif que ce soit, lorsque l'affaire est en
état.

- L'intervention volontaire est-elle possible en degré d'appel ?

L'intervention volontaire est aussi possible en degré d'appel. Elle est appelée
parfois intervention agressive. Il a été jugé que l'intervention agressive en degré
d'appel est possible. Elle implique une renonciation au double degré de
juridiction148. Toute personne qui aurait qualité pour agir en tierce opposition
peut être appelée en intervention forcée, même en degré d’appel149.
Il a été encore jugé : « Est infondé le moyen pris de la violation de l'article 77 du
CPC en ce que le juge a reçu l'action en intervention mue pour la première fois en
appel, car l'intervention volontaire ou forcée qui implique une renonciation au
double degré de juridiction et n'étant pas une demande nouvelle est recevable
même au degré d'appel 150.

- L'intervention volontaire en matière pénale est-elle possible ?

L'idée de l'intervention volontaire en matière pénale divise, il y a deux courants :

 Le premier courant réfute toute idée d'admettre l'intervention


volontaire en matière pénale, pour des raisons diverses, notamment:

148
Elis., 9 Déc., 1952, RJ, 1952, p. 28
149
Elis., 20 Déc. 1958, RJ, 1960, p. 118
150
Bulletin des Arrêts de la CSJ, Années 1985 a 1989, Kin, Ed. du Service de documentation
et d'Etudes du Ministère de la Justice 2003, p 288
123
❖ Dans un procès pénal, les parties et toutes les personnes qui peuvent y
intervenir sont énumérées par la loi : le prévenu, la partie lésée (partie
civile), le Ministère Public, le civilement responsable et les témoins ;

❖ Le législateur donne même l'ordre selon lequel les parties doivent


prendre la parole durant 1 ' audience de plaidoirie151 ;

❖ Les dispositions qui réglementent la procédure pénale sont d'ordre


public, personne ne peut y déroger... ;

❖ D'autres ajoutent que les dispositions pénales sont de stricte


interprétation... ;
 deuxième courant quant à lui, soutient qu'il est possible de faire
intervention volontaire en matière pénale, dans la mesure où :

❖ une partie en manifeste l'intérêt;


❖ la Cour Suprême de Justice elle-même a déjà eu à recevoir une
intervention volontaire, puisqu'elle avait estimé que l'intervenant
volontaire avait intérêt ;

❖ elle permet d'éviter la fraude. Il dit: comment concevoir qu'une personne


qui n'a pas qualité saisisse une juridiction pénale contre une autre pour
stellionat par exemple, alors que le vrai propriétaire est empêché
d'intervenir dans le dossier pénal pour défendre ses droits ?
❖ tout ce qui n'est pas interdit est permis.

Dans tous les cas, lorsqu'une personne intervient volontairement dans un procès
pénal, nous nous demandons par quel mécanisme une juridiction peut l'en
empêcher ou lui fermer la porte. Doit-on d'emblée déclarer son intervention
volontaire irrecevable ?

151
Article 74 du Code de Procédure Pénale
124
Nous pensons à notre avis que, la juridiction est tenue de se dire saisie par cette
intervention, tant il est entendu que, la loi prévoit qu'une partie lésée par une
infraction peut saisir une juridiction de l'action en réparation du dommage, en se
constituant partie civile.
Une partie peut s'estimer lésée et venir intervenir dans un procès.

Son intervention peut même prendre la forme d'une constitution de partie civile
en amont et en aval déboucher à une intervention volontaire : le juge ne va tirer
les conséquences qu'au moment où il rendra sa décision.

De toutes les façons, la juridiction saisie ne peut pas a priori plancher sur la
recevabilité d'une action, d'une constitution ou d'une intervention volontaire. Le
faire ce serait agir dans la précipitation. Lorsqu'une exception d'irrecevabilité est
soulevée dans ces conditions, elle doit, à notre avis, être jointe au fond, avant la
plaidoirie de la cause.

Par ailleurs, la Cour Suprême de Justice a eu à juger : « Doit être rejetée la


demande de dommages - intérêts formée à l'occasion d'un procès mû par le
Ministère Public et introduite pour action téméraire et vexatoire par une personne
qui se dit partie civile et déclare intervenir aux côtés du prévenu dans le but de
protéger ses intérêts susceptibles d'être mis en cause en cas de confirmation de la
décision entreprise, car l'action en intervention n'est pas organisée en droit de
procédure pénale152 ».
Cette jurisprudence rejette expressément l'intervention volontaire en matière
pénale, mais ne dit pas que cette intervention doit être rejetée en amont. L'idée
fumeuse qui se dégage de cette jurisprudence est que la personne à qui les
dommages et intérêts ont été refusés était intervenue dans ce procès comme
partie civile, mais au moment du délibéré, la Cour Suprême de Justice s'est
formée la conviction qu'elle venait plutôt pour soutenir la thèse d'une des parties
au procès, en l'occurrence le prévenu, c'est-à-dire avait fait intervention
volontaire.

Mais, comme nous avons déjà eu à le souligner, la Cour Suprême de Justice,


dans sa jurisprudence récente, reçoit l'intervention volontaire en matière pénale.
Nous-mêmes, nous avons vu à plusieurs reprises les Tribunaux de Paix de

Arrêt RPA 121 Bull des arrêts de la Cour Suprême de Justice, Années 1985-1989, Kin,
125
Kinshasa / Gombe et de Kinshasa/ Pont Kasa-Vubu, pour ne citer que les deux,
emboiter les pas à la Cour Suprême de Justice, en recevant aussi l'intervention
volontaire en matière pénale.

A titre d'illustration : le Tribunal de Paix de Kinshasa / Pont Kasa-Vubu a, dans


son jugement avant dire droit rendu en date du 11/02/2014, dit recevable
l'intervention volontaire de sieur Simon MAKAKALA dans la cause inscrite
sous R.P 10216/11 opposant sieur LOFUDU LOMAMI RAPHAËL à sieur
Charly KILUNGA.

Quant à nous, nous ne trouvons aucun inconvénient que l'intervention volontaire


soit reçue au pénal, dans la mesure où cela permet d'éviter effectivement
certaines fraudes qui ont droit de cité dans nos juridictions.

Combien de fois n'avons-nous pas vu par exemple, un vendeur se faire


condamner pour stellionat, même par défaut, alors que l'acheteur est empêché de
défendre ses droits ?153

L'intervention volontaire permettra de ce fait à toute personne intéressée de


défendre ses droits, lorsque ceux-ci sont menacés par l'action pénale dont un
prévenu est poursuivi. Néanmoins, l'intervenant volontaire doit consigner les
frais.
Le code de procédure pénale ne contient aucune disposition expresse qui
interdise l'intervention volontaire au pénal. Pourquoi alors interdire ce qui n'est
pas interdit ?

Comme l'intervention volontaire, l'expédition pour appel pose aussi problème.

SECTION 5. L'expédition pour appel

Parlons de notions d'expédition pour appel (A), avant de répondre à certaines


questions controversées (B).

A. Notions.

153
Ed. du Service de document et d'Etudes du Ministère de la Justice et Garde sceaux 2002, p. 239
126
Selon le lexique des termes juridiques, l'expédition est une copie d'un acte
authentique délivrée par l'Officier public dépositaire de l'original avec
certification de conformité. Les Officiers publics ou ministériels et les autres
dépositaires d'actes sont tenus de délivrer expédition ou copie des actes aux
parties elles-mêmes, à leurs héritiers ou ayants droit 154.

En clair, lorsqu'une partie a interjeté appel contre une décision rendue par une
juridiction du premier degré, il lui est requis une expédition de cette décision,
pour que son appel soit reçu. L'article 66 du Code de Procédure Civile dispose :
« Aucun appel ne sera déclaré recevable si l'appelant ne produit l'expédition
régulière de la décision attaquée, les dispositifs des conclusions des parties et, le
cas échéant, les autres actes de la procédure nécessaires pour déterminer l'objet et
les motifs de la demande »155.

Il appert que l'appelant (principal ou sur incident) doit produire obligatoirement :

- L'expédition de la décision attaquée. Celle-ci doit être régulière.

- Les dispositifs des conclusions des parties prises au premier degré.

La juridiction d'appel peut demander à l'appelant de produire d'autres actes de la


procédure nécessaires, dans le but de cerner l'objet et les motifs de la demande
originaire.
Il s'agit par exemple des exploits introductifs d'instance et procès-verbaux
d'audience du premier degré. Dans la pratique l'expédition prend le nom
d'expédition pour appel.

L'expédition pour appel soulève des questions controversées.

B: Réponses aux questions controversées

- Qui délivre l'expédition pour appel ?

154
Lexique des termes juridiques, op. cit., p. 388.
155
Art. 66duCPC.
127
L'expédition pour appel est délivrée seulement par le greffier de la juridiction qui
a rendu la décision dont appel, puisque c'est lui qui garde la minute du jugement
rendu ou attaqué.

Au Tribunal de Paix, c'est le greffier titulaire ; au Tribunal de Grande Instance,


au Tribunal de Commerce, au Tribunal du travail, c'est le greffier divisionnaire.

- Doit-on produire ou déposer l'expédition pour appel ?

La loi parle de la production et non du dépôt au dossier.

En toute logique, cette production doit avoir lieu le jour de la plaidoirie et non à
la première audience comme d'aucuns le prétendent, étant donné que souvent les
affaires civiles font l'objet de plusieurs remises pour leur mise en état, et à
chaque remise, il y a une nouvelle composition, c'est-à-dire de nouveaux juges.
N'empêche aussi que l'appelant la produise en audience publique, afin qu'elle soit
versée au dossier avant même l'audience de plaidoiries. Dans ce dernier cas, il est
indiqué que le dépôt ou la production soit acte dans la feuille d'audience, pour
éviter toute surprise désagréable.

- L'expédition régulière quid ?

D'aucuns soutiennent que pour qu'une expédition pour appel soit régulière et
conforme à l'esprit de l'article 66 du Code de Procédure Civile, elle doit
comprendre la reproduction intégrale de l'assignation introductive d'instance, un
résumé des plumitifs d'audiences, le constat des remises et les renvois éventuels
de la cause, les déclarations des parties actées par les greffiers, les dispositions
de toutes les conclusions prises par les parties, éventuellement les procès-
verbaux d'enquête tenus à l'audience et les conclusions des rapports d'expertise
ainsi que les procès-verbaux de toutes les mesures d'instruction ordonnées par le
tribunal et qui ont déjà été entamées ou terminées, enfin les motifs et les
dispositifs de tous les jugements rendus en la cause au moment où le recours est
introduit et bien entendu les motifs et dispositifs de la décision dont appel 156.

156
MBANDAKA, 20 mars 1979, RJZ, n° 1 et 2, 1983, p. 27 cité par KATUALA KABA-KASHALA et
KASANDA KATULA, in L'appel à travers les jurisprudence et doctrine Congolaises, belges et
françaises récentes. Ed. BATENA NTAMBWA, kin, Novembre 2004, p.p. 48, 49.
128
A notre avis si ce qui est susmentionné est un idéal, néanmoins il ne peut être
reproché à un appelant l'absence d'un tel ou tel autre élément devant figurer dans
l'expédition, étant donné que celle-ci est un acte authentique, œuvre du greffier.
Ce dernier la dresse en l'absence de l'appelant (requérant). Il serait illogique de
reprocher à ce dernier l'absence d'un ou de plusieurs de ces éléments. Les
mentions ne sont pas l'affaire de l'appelant.

En conclusion, l'expédition régulière est aussi celle qui est obtenue après
paiement des frais. La preuve du paiement des frais doit être annexée à
l'expédition. « L'expédition émanant du greffier, est un acte authentique. Elle fait
preuve de toute la procédure, mais uniquement jusqu'à preuve littérale contraire
»157.En cas de contradiction entre l'expédition et la minute du jugement attaqué.
Cette dernière doit être privilégiée.

Toute expédition obtenue par fraude doit être rejetée et l'appel doit être déclarée
irrecevable.

- Quel est le but de l'expédition pour appel ?

Le but de l'expédition pour appel est de porter la procédure du premier juge à la


connaissance du juge d'appel, afin d'en vérifier la régularité et qu'il statue sur le
fond en connaissance de cause158.

L'expédition permet au juge de censurer la décision qui lui est déférée 159.

- Peut-on remplacer l'expédition pour appel par un autre document ?

Il a été jugé que l'expédition peut être valablement remplacée par la grosse du
jugement attaqué, les copies des assignations et des conclusions des parties en

157
A. SOHIER, Droit de procédure du congo-belge. p. 106.
158
MBANDAKA, 27 mars 1979, RJZ, n° 1, 2 et 3, 1986, pp. 45-46 cité par KATUALA KABA-
KASHALA et KASANDA KATULA, op. cit. p. 49
159
Cour Suprême de Justice 19 mars 1980 RC 74 cité par KATUALA, in Code Judiciaire annoté, p. 98.
129
premières instances, lorsque versées toutes au dossier, elles permettent au juge
d'appel de déterminer l'objet et les motifs de la demande160.

Nous réfutons cette jurisprudence, au motif que le législateur est catégorique


lorsqu'il conditionne la recevabilité de l'appel à la production d'une expédition
pour appel ; en utilisant les termes « Aucun appel ne sera déclaré recevable... ».

Ceci veut dire que tout appel pour qu'il soit recevable, il faut que l'appelant
produise une expédition pour appel. Pas d'expédition pour appel, pas de
recevabilité de l'appel.

Quelle est la sanction du défaut de production d'une expédition pour appel ?

Lorsque l'expédition pour appel n'est pas produite le jour de la plaidoirie de


l'affaire, la sanction c'est l'irrecevabilité de l'appel.

Il a été jugé que lorsque l'irrecevabilité de l'appel est décrétée pour défaut de
production de l'expédition pour appel, le deuxième appel doit être rejeté.161

- Quid lorsque l'expédition a été obtenue sans preuve de paiement


des droits proportionnels ?

Il a été jugé que : « Viole l'article 157 du CPC, le juge d'appel auquel il est
reproché d'avoir décrété l'irrecevabilité de l'appel pour non-paiement des droits

160
MBANDAKA, 27 mars 1979 sus référencée , cité par KATUALA KABA-KASHALA et KASANDA
KATULA, op. cit. p. 49
161
Elis. 30 décembre 1963, R.J.C, 1964, p. 81
130
proportionnels, car l'insuffisance ou le non-paiement desdits droits constitue une
fin de non procéder162.»

A notre avis, la sanction du défaut de production d'une expédition pour appel ou


même de la production d'une expédition pour appel régulière doit rester
l'irrecevabilité de l'appel, même lorsque l'irrégularité de l'expédition pour appel
est due au défaut de paiement des droits proportionnels, la même sanction doit
être prononcée.

Décréter la fin de non - procéder pour défaut de preuve de paiement des droits
proportionnels serait cautionner la fraude et même violer l'esprit et la lettre de
l'article 66 du CPC qui met l'accent sur la production d'une expédition pour appel
régulière comme condition de recevabilité de l'appel. Comment concevoir qu'une
expédition pour appel soit obtenue sans paiement des droits proportionnels, si la
fraude n'est pas à la base !

Aussi, la Cour d'Appel de Kinshasa / Matete a déjà eu à juger que lorsque


l'expédition pour appel n'est pas régulière, faute de paiement des droits
proportionnels, l'appel doit être déclaré irrecevable163 puisqu'obtenue en violation
de l'article 157 du CPC qui dispose : « Sauf dans les cas prévus a l'article 158, le
greffier ne peut délivrer, si ce n'est au Ministère Public, grosse, expédition,
extrait ou copie du jugement avant que le droit proportionnel n'aie été payé,
même si au moment où le document est demandé, la condamnation n'a pas
encore acquis force de chose jugée ».
- L'appelant peut-il solliciter des délais, pour produire l'expédition
pour appel ?

L'appelant peut solliciter et obtenir des délais, en vue de la production d'une


expédition pour appel, lorsque sa demande est suffisamment motivée.

Arrêt RC 055/TSR in Bulletin des Arrêts de la CSJ, Année 1990 à 1999, Kin, Ed. du
Service de documentation et d'Etudes du Ministère de la Justice 2003. C.A de Kin /Matete RCA
7016/7027 du 27 mai 2011, en cause Société MECOM Plus cl Marc Vanbrabant, inédit.
131
Il a été jugé : « Les termes de l'article 66 du CPC stipulant que si l'appelant ne
produit pas l'expédition régulière de la décision attaquée, aucun appel ne sera
déclaré recevable » sont formels et ne permettent pas aux juridictions d'appel
d'octroyer des délais, à moins que l'appelant ne fasse valoir à bon droit des
circonstances particulières qui l'auraient mis dans l'impossibilité de produire en
temps voulu l'expédition de la décision attaquée 164.

Qu'en est-il de la biffure et de la radiation ?

SECTION 6. La biffure et la radiation.

Après les notions de biffure et radiation (A), nous allons nous atteler à répondre
à quelques questions controversées (B).

A. Notions

En procédure civile, la radiation du rôle est une mesure d'administration


judiciaire, prononçant la suppression de l'affaire du rang des affaires en cours, à
titre de sanction du défaut de diligence des parties, et entraînant la suspension de
l'instance. L'affaire est rétablie sur justification de l'accomplissement des
diligences dont le défaut avait provoqué la radiation.

Le mécanisme de la radiation est également prévu pour inexécution de la


décision (exécutoire par provision) frappée d'appel ou de la décision frappée de
pourvoi en cassation165.

Étymologiquement les mots radiation et biffure sont synonymes.

Larousse donne à ces deux termes la signification de « rayer ce qui est écrit. »

- La doctrine les emploie indistinctement, c'est-à-dire l'une à la place


de l'autre.

164
CSJ, RC 3,6/4/1970, RCB, 1971 II, p 10, RJC, 1970, p 120 in Répertoire Général de
jurisprudence de là CSJ 1969 - 1985. p 12.
165
Lexique des termes juridiques, op. cit. p. 714
132
La radiation ou biffure signifie défaut-congé, lorsqu'à l'initiative du défendeur,
le tribunal rend un jugement de défaut congé, à rencontre du demandeur qui
d'abstient de comparai tre.166

Cette décision éteint l'instance, et pour que celle-ci soit reprise, le demandeur
devra à nouveau enrôler l'affaire. L'appel contre ce jugement est recevable, parce
qu'il tranche une question de droit.

Au degré d'appel, il faudra un nouvel acte d'appel, pour que la cause soit de
nouveau examinée, mais à condition que l'appelant soit encore dans les délais.

Si les deux parties ne comparaissent pas à l'audience d'introduction, le tribunal


n'examine pas la cause, l'affaire est rayée du rôle, les frais sont arrêtés à
l'enrôlement.167

- La radiation ou biffure peut être prononcée en application de l'article


26 de l'arrêté d'organisation judiciaire n° 299/79 du 20/08/1979
portant règlement intérieur des cours, tribunaux et parquets.

Selon cette disposition. « A la première audience du mois de novembre de


chaque année, le premier président de la Cour d'Appel et le Président du
Tribunal de Grande Instance procèdent, à l'appel des causes portées au rôle
général en matière de droit privé, administratif, fiscal et du travail. Les affaires
terminées par transaction ou autrement dont la Cour et le tribunal se trouverait
dessaisi, celles dans lesquelles les parties ne se présentent pas, refusent fixation
du jour pour conclure et plaider ou demandent le maintien au rôle général, sont
radiées »168.

La radiation ou la biffure peut être décidée par le juge, en cas de non versement
de consignation ou de supplément de consignation des frais.

La sanction de non versement de non versement de consignation ou du


supplément est une fin de non-procéder. Ainsi en a décidé la Cour Suprême de
Justice

166
Article 17 du Code de Procédure Civile
167
A. Rubbens, op., cit., p.. 143
168
Art. 26 de l'Arrêté d'organisation judiciaire, op. cit.
133
La radiation ou la biffure est une simple formalité administrative et la partie peut,
après avoir consigné les frais ramener la cause par réassignation. Le terme
consacré par la jurisprudence est la biffure.

La biffure ou la radiation donne lieu à certaines questions controversées,


auxquelles nous allons répondre.

B. Réponses aux questions controversées.

- Quel est l'effet de la biffure ou de la radiation au premier degré ?

Lorsque le juge biffe la cause du rôle, le demandeur peut revenir à charge en


lançant une nouvelle assignation, en d'autres termes, le demandeur peut tout
simplement saisir le même tribunal par une nouvelle assignation.

La radiation n'opère pas péremption d'instance. C'est une simple mesure


administrative suspensive, indispensable pour permettre au juge saisi de
s'abstenir déjuger sans commettre de déni de justice.

L'instance n'est pas éteinte, mais simplement interrompue, et la partie peut, après
consignation des frais, ramener la cause par réassignation 169.

Dans la pratique, en cas de réassignation, pour la première fois. La cause va


reprendre le même numéro. Après une seconde biffure, un nouveau numéro est
attribué au dossier.

- Quel est l'effet de la biffure au second degré ?

Au second degré ou au degré d'appel, la radiation est une simple mesure


administrative qui permet au juge d'écarter du rôle du jour, les causes pour
lesquelles les parties ne comparaissent pas ou font défaut.

,7S
Première instance E'Ville 27-4-1933, R.J, p. 212, cité par A. Sohier, in Droit de procédure du
Congo-belge, 2e""5 éd., p." 150, 321 à 326. Cour Suprême de Justice Arrêt RC 438 du 26/01/1989.
134
La juridiction d'appel est saisie par l'acte d'appel, la décision de radiation, mesure
administrative, ne peut en aucun cas vider l'appel. Elle n'éteint pas l'instance.

Il a été jugé que lorsqu'en instance d'appel une cause a été radiée du rôle
ordinaire des affaires et que l'appelant l'y fait revenir sans un nouvel acte d'appel,
l'appel doit être déclaré irrecevable.

Par ailleurs, il a aussi été jugé que malgré la biffure intervenue, la Cour était
régulièrement saisie, lorsque la cause a été ramené aux débats par A-venir avec
sommation de conclure valant alors assignation nouvelle, laquelle est régulière
en la forme170.

A notre avis, partant de la logique que la biffure ou la radiation n'éteint pas


l'instance au degré d'appel, nous osons croire que l'appelant peut faire revenir la
cause au rôle ordinaire par un exploit de notification de date d'audience. Nous
réfutons l'idée selon laquelle en cas de biffure, l'affaire peut revenir au rôle des
affaires en cours par un exploit d'A-venir. Ce dernier n'est lancé que lorsque
l'affaire est logée au rôle général.171

Quelle différence y a-t-il entre la biffure et le défaut-congé ?

Au premier degré lorsque le juge accorde le défaut-congé, cette décision éteint


l'instance.172 Cependant la prescription demeure interrompue par l'assignation.

Le demandeur peut, encore une fois, saisir le tribunal par une nouvelle
assignation. Il s'agit d'une simple radiation de l'affaire à la demande du
défendeur. Le jugement de biffure ne peut être assimilée à un jugement de
défaut-congé qui éteint l'instance173.

- Au degré d'appel, le défaut-congé éteint-il l'instance ?

170
MATADINENGA GAMANDA, op., cit. p. 280
171
Cour Suprême de Justice RC 147, 8/871978, Bull, 1984, p 176, texte, RJZ 1983, p 20 in
Dibunda, op. cit., p 12.
172
Kin, 7 mars 1967, R.J. p. 254, Cour Suprême de justice Sect. Judiciaire 3 mai 1972, Bull, 1973, p.
51
173
CSJ, RC 133, 9/12/1981, inédit, in Dibunda, op. cit., p. 27
135
Au degré d'appel, le défaut-congé éteint l'instance. L'appel par ce fait est vidé par
la décision de défaut-congé. La partie appelante peut faire un nouvel appel, si
elle est encore dans le délai, conformément à l'article 68 du Code de Procédure
Civile, sinon son second appel sera déclaré irrecevable174.

La Cour Suprême de Justice a eu à juger : « Par application de l'article 17 du


CPC, l'arrêt de défaut-congé éteint l'instance et par cet arrêt, la Cour d'Appel
vide sa saisine. Il faut donc à l'appelant originaire de former un nouvel appel,
s'il se trouve encore dans le délai, pour relancer la cause, mais non se contenter
de la notification du 1er appel suivie de l'assignation à comparaître pour cet
appel »1S0.

- Quel est le sort du jugement attaqué, en cas de biffure ou radiation


au degré d'appel ?

Le jugement attaqué ne peut être exécuté en cas de biffure ou radiation au degré


d'appel, parce que ses effets demeurent suspendus par l'appel. Nous avons dit que
la biffure n'éteint pas l'instance. Celle-ci est encore liée, au motif que le juge
d'appel n'a pas encore vidé sa saisine, qui a eu lieu par l'acte d'appel.

Dans la pratique, certains greffiers délivrent des jugements ou arrêts de biffure


ou de radiation, et même de grosses et copies, en vue de l'exécution des décisions
attaquées, alors que celles-ci demeurent encore frappées d'appels.

La Cour Suprême de Justice a jugé : « La biffure, pratique prétorienne des Cours


et Tribunaux sanctionnant la non-comparution des parties dûment appelées au
procès, est une simple mesure administrative qui n'emporte pas, comme le

174
Léo, 30/11/1965, RJC 1966 n° l,p. 730 ; Léo, 14/02/1956, J.T.O, 1957, p. 122; R.P.D.B Appel civ.
№ 436. A. Rubbens, la procédure par défaut en droit judiciaire privé congolais. RJC 1964, numéro
spécial p. 2550
136
défaut-congé, une péremption d'instance et ne nécessite pas un nouvel appel ni
une nouvelle consignation des frais pour ramener la cause au rôle175 ».

La Cour Suprême de Justice a aussi jugé qu'est irrecevable, parce que visant un
arrêt ne contenant aucune décision juridictionnelle, le pourvoi en cassation formé
contre une décision de radiation d'une cause rendue par une juridiction pour non-
comparution des parties, mesure administrative 176.

La requête civile pose aussi problème.

SECTTON 7. La requête civile.

Si la requête civile a des notions propres (A), cependant, elle donne lieu aussi à
certaines questions controversées auxquelles nous allons répondre (B).

A. Notions

L'article 85 du Code de Procédure Civile dispose : « Les jugements


contradictoires rendus en dernier ressort par les Tribunaux de Grande Instance et
les Cours d'Appel et les jugements par défaut rendus aussi en dernier ressort et
qui ne sont plus susceptibles d'opposition, peuvent être mis à néant à la requête
de ceux qui ont été parties ou dûment appelés, pour les causes ci-après :

1. S'il y a eu dol personnel ;


2. S'il y a contrariété de jugement en dernier ressort entre les mêmes
parties et sur les mêmes moyens, dans les mêmes Cours et Tribunaux ;
3. Si l'on a jugé sur pièces reconnues fausses depuis le jugement ;

4. Si depuis le jugement, il a été recouvré des pièces décisives et qui


avaient été retenues par le fait de la partie »177.

A l'analyse de cet article :

175
CSJ, RC 438, 16/1/1983, inédit in Dibunda, idem, p 27.
176
Arrêt RC 703 in Bulletin des Arrêts de la CSJ Années 1985 à 1989, Ed. du Service de
Documentation et d'Etudes du Ministère de la Justice, 2003, p 343.
137
- La requête civile doit porter sur un jugement (une décision)
contradictoire rendu en dernier ressort, seulement par les Tribunaux de
Grande instance et les Cours d'Appel d'un côté, de l'autre, sur les
jugements (décisions) par défaut, rendus en dernier ressort (au second
degré) et qui ne peuvent plus être attaquées par voie d'opposition, c'est-
à-dire dont les délais pour faire opposition sont forclos ou la décision
est devenue exécutoire.

Il faut une requête.

Dans la pratique, cette requête est faite par voie d'assignation et conformément à
l'article 88 in fine du code de Procédure Civile.

Il faut avoir été dûment appelé à l'instance où la décision attaquée a été rendue.
Autrement dit, il ne faut pas être tiers à cette décision : votre nom doit y figurer.

La loi prescrit des conditions de recevabilité de cette requête civile et le délai


endéans lequel elle doit être faite.

La requête civile nécessite la consultation de trois avocats exerçant depuis cinq


ans au moins près un des tribunaux du ressort de la Cour d'Appel dans lequel le
jugement (décision) a été rendu.

La requête civile prévue à l'article 99 du Code de Procédure Civile, n'empêche


pas l'exécution du jugement (décision) attaqué. La requête en défenses à exécuter
n'est pas recevable.

Les parties en requête civile ne doivent débattre ni échanger des moyens


contraires à ceux contenus dans la consultation, et le dossier est communiqué au
Ministère public après plaidoiries, pour un avis écrit 178.
La demande de requête civile peut être incidente à une contestation dont un
tribunal (une juridiction) est saisi.

La requête civile soulève certaines questions controversées, auxquelles nous


allons répondre.

B. Réponses aux questions controversées.

178
MOREL, Traité élémentaire de procédure civile. Paris 1949, n° 647, p. 502 cité par A.
Rubbens, op., cit. p.. 211
138
- Quid de la requête civile faite par voie de requête au lieu d'assignation ?

Nous avons dit que la requête civile est dans la pratique faite par
voie d'assignation, quoique la loi prévoie qu'elle soit faite par voie de requête. A
notre avis, lorsqu'une partie initie une requête civile par voie de requête, celle-ci
doit être aussi reçue, étant donné que c'est conforme à la volonté du législateur,
pourvu qu'elle soit signifiée à toutes les parties au procès, étant donné que la
matière est contentieuse.

Qu'entend-on par dol personnel ?

Par dol personnel, il faut entendre les fraudes et les surprises employées par la
partie ou les parties bénéficiaires de la décision attaquée, pour tromper.

Le demandeur doit prouver que les juges ont été induits en erreur par une
manœuvre frauduleuse. Ce dol doit être de nature à motiver la nullité d'un
contrat.179

Ce sont les juges qui doivent apprécier ce dol dans son fondement.

- Pièces reconnues ou déclarées fausses depuis le jugement quid?

Cette fausseté doit être constatée par une décision judiciaire au pénal, après un
procès portant sur le faux en écriture et / ou son usage. 180

Cette décision doit être coulée en force de chose jugée.

- Contrariété des jugements, quid ?

Ce cas est rare dans la pratique, au regard de la chose jugée. C'est quasiment rare
qu'en matière civile, deux parties détiennent deux décisions civiles portant sur le
même objet et la même cause où sous un numéro l'une d'elles est condamnée et
sous un autre, l'autre est aussi condamnée.

179
Art. 85duCPC
84
Art. 85 et suivants du CPC
180
Articles 124 à 126 du Code de Procédure Civile Livre 2
139
L'hypothèse peut cependant se produire, lorsque les parties n'ont pas soulevé
l'exception de la chose jugée.

- Depuis le jugement il a été recouvré des pièces décisives et qui


avaient été retenues par le fait de la partie, quid ?

C'est l'hypothèse où après la décision condamnant une partie, celle-ci découvre


une pièce importante qui pouvait lui éviter la condamnation ; laquelle pièce a été
retenue ou gardée par son adversaire.

Il est clair que pour que ce moyen soit fondé, ladite pièce doit être produite par le
requérant.

- La requête civile peut-elle porter sur un seul aspect ou moyen de la


décision attaquée ?

La requête civile peut porter seulement sur un seul aspect ou moyen de la


décision attaquée. Dans ce cas, seul l'aspect ou le moyen concerné est rétracté
(annulé), à moins que ce moyen soit dépendant d'autres 181.

- Quel est le délai prescrit pour former requête civile ?

La requête civile doit être formée dans un délai de trois mois, à dater de la
découverte du fait qui donne ouverture à ce recours.

Au requérant de prouver qu'il n'est pas forclos.

Les mineurs et les interdits ne sont forclos que soit trois mois après leur majorité,
soit trois mois après l'interdiction182.
Lorsque la personne qui avait droit de se pourvoir en requête civile décède avant
le délai de trois mois, ce délai est prolongé de six mois en faveur de ses
héritiers183.

- La consultation de trois avocats exerçant depuis cinq ans au moins,


quid ?

Article 86 du Code de Procédure Civile.


Article 86 alinéa 2 du Code de Procédure Civile
Article 87 alinéa 2 du Code de Procédure Civile
140
La loi n'ayant pas précisé, les cinq ans partent du jour de la prestation du premier
serment au Barreau. Ces avocats doivent être du ressort de la Cour d'Appel de la
juridiction qui a rendu la décision attaquée ; ceux du Barreau près la Cour
Suprême de Justice sont d'office qualifiés en vertu du principe « Qui peut le plus
peut le moins ».

Les juges saisis de la question n 'ont pas à se soucier de savoir si l'ancienneté doit
partir du premier serment que l'avocat a prêté et qui lui a permis d'être inscrit à la
liste de stage ou du deuxième serment qui lui a permis d'intégrer le tableau. Là
où la loi n'a pas distingué, personne d'autre ne peut chercher à distinguer.

- Comment se fait la consultation des avocats, en cas de requête


civile?

La consultation est faite dans un document signé par les avocats, laquelle
consultation contiendra la déclaration suivante : « Nous sommes d'avis que la
requête est fondée », ainsi que les moyens de la requête184.
Ces moyens doivent en toute logique, émaner du requérant qui les soumet à
l'approbation de trois avocats.

- S'agit-il d'une consultation ou des consultations ?

Il s'agit d'une seule consultation signée par trois avocats. Laquelle consultation
doit être signifiée avec l'exploit d'assignation, et non de trois consultations
comme d'aucuns le soutiennent.

Toutefois en cas de trois consultations séparées, cela ne peut constituer une cause
de nullité ni d'irrecevabilité de la requête civile.

- Que dire des juridictions qui suspendent l'exécution des décisions


attaquées par voie de requête civile ?

La loi a déjà disposé que la requête civile ne peut empêcher l'exécution du


jugement (décision) attaqué, et il ne peut être accordé de défenses.

Malheureusement à ces jours, il est des juges qui s'offrent le luxe de violer cette
disposition légale, en adoptant une position contraire, c'est-à-dire en recevant les
requêtes suspensives tout en y faisant droit.

184
Article 88 du Code de Procédure Civile
141
Une partie victime d'une telle injustice n'est pas tenue d'obtempérer, étant donné
que la décision de suspension de l'exécution prise dans cette circonstance est
assimilable à un ordre manifestement illégal. Même les greffiers ou huissiers
d'exécution ne sont pas tenus de respecter pareille décision, ils doivent exécuter
la décision attaquée en requête civile ; la loi étant au-dessus de tous, même des
juges.

- Le ministère Public peut-il donner son avis sur les bancs, en cas de
requête civile?

Nous sommes dans une procédure réglementée par la loi, celle-ci prévoit que
l'affaire soit obligatoirement communiquée au Ministère Public, pour un avis
écrit.

Tout autre comportement serait illégal.

- Quid de la requête civile incidente ?

Si la requête civile est incidente à une contestation dont un tribunal (une


juridiction) est saisi, elle est portée devant ce tribunal (cette juridiction) s'il est
supérieur à celui qui a rendu le jugement (décision) attaqué. S'il est d'un rang
égal ou inférieur, la demande est portée devant le tribunal (la juridiction) qui a
rendu le jugement attaqué, et le tribunal saisi de la cause dans laquelle ce
jugement est produit peut, suivant le cas, passer outre ou surseoir.

La demande en requête civile incidente est formée par conclusions signifiées si


elle est portée devant le tribunal saisi, et si elle a lieu contre les parties en
cause185.
- Quelles sont les voies de recours prévues contre des décisions
rendues sur requête civile ?

En dehors de l'opposition, les décisions rendues sur requêtes civiles ne sont pas
susceptibles d'appels, elles peuvent être attaquées par un pourvoi en cassation186.

- Peut-on réitérer une requête civile ?

Article 93 du Code de Procédure Civile


A. Rubbens op. cit. p. 214
142
La requête civile ne peut être réitérée en vertu du principe « Requête civile sur
requête civile ne vaut »187

A. Rubbens Idem p. 214


143
CHAPITRE

3
DES QUESTIONS PROPRES A
LA PROCÉDURE PÉNALE

144
L a procédure pénale soulève des questions qui lui sont propres, notamment
lorsque ' il est fait recours à la question préjudicielle (section 1 ), il fait
application du principe d'indivisibilité du ministère public (section 2), il faut
obtenir l'autorisation de lever copies des pièces et procès-verbaux (section 3),
procéder à la réparation du préjudice causé par une infraction devant une
juridiction pénale (section 4) et faire application des règles de procédure civile en
procédure pénale (section 5).

SECTION 1 : La question préjudicielle

Beaucoup de justiciables entendent parler de question préjudicielle ou


d'exception préjudicielle dans un procès pénal, mais sans en cerner tous les
contours. Ainsi, est-il important d'en dégager les notions (A), avant de répondre à
certaines questions qu'elle soulève (B).

A. Notions

Selon le lexique des termes juridiques, « la question préjudicielle est celle qui
oblige le tribunal à surseoir à statuer jusqu'à ce qu'elle ait été soumise à la
juridiction compétente qui rendra à son sujet un acte de juridiction ». On
distingue les questions préjudicielles générales qui relèvent de la compétence
d'un autre ordre de juridiction (question administrative, question pénale) et les
questions préjudicielles spéciales dont la solution dépend d'une autre juridiction
appartenant au même ordre.

En procédure pénale, on distingue les questions préjudicielles à l'action qui


empêchent le déclenchement de l'action publique, dans l'attente d'une décision
judiciaire, et les questions préjudicielles au jugement qui suspendent la
procédure jusqu'à la résolution de difficulté juridique par le juge compétent 188.

En outre, durant le procès pénal, des questions peuvent être soulevées qui ne
rentrent pas dans la compétence normale du juge répressif : ainsi de la filiation
dans un crime de parricide, de la nullité du mariage dans un délit de bigamie ...
qui constituent autant de problèmes civils. Qui donc a compétence pour les
trancher ? 189.

188
Lexique des termes juridiques, 19e™ éd. Dalloz, p.p. 708 - 709.
189
Henri ROLAND et Laurent BOYER, Locutions latines et adages du droit français contemporain.
Ed. L'hermès, 1978, p. 135.
145
En effet, en principe, « le juge compétent pour statuer sur la demande principale
connaît de tous les incidents et devoirs d'instruction auxquels donne lieu cette
demande »190 ou encore, « le juge de l'action est le juge de l'exception », ce qui
veut dire que le tribunal saisi de l'action publique est compétent pour statuer sur
toutes les exceptions proposées par le prévenu pour sa défense, à moins que la loi
n'en dispose autrement ou que le prévenu n'excipe d'un droit immobilier 191.

En revanche, dans certains cas, le juge de l'action cesse d'être le juge de


l'exception, il devra surseoir à statuer et renvoyer les parties devant la juridiction
normalement compétente, mieux qualifiée pour trancher sur des points délicats
qui constituent alors des questions ou exceptions préjudicielles. C'est les cas des
questions d'état des personnes qui sont purement civiles et échappent au
lieutenant criminel pour ressortir du lieutenant civil 192, c'est-à-dire échappent de
la compétence du juge pénal. « Le civil tient donc le criminel en état ».

Il y a des questions préjudicielles civiles, des questions préjudicielles de nature


pénale, administrative et des questions préjudicielles tenant aux traités
internationaux ou communautaires.

Questions préjudicielles civiles : d'un côté, il y a les exceptions de propriété


immobilière ou de droit réel immobilier et de l'autre, les exceptions touchant
l'état des personnes, la nationalité, la filiation, la nullité de mariage ....

Questions préjudicielles pénales : elles obligent une juridiction répressive à


surseoir à statuer en attendant le jugement d'un autre tribunal répressif. Cas de
dénonciation calomnieuse : le dénonciateur ne peut être jugé avant que n ' ait été
établie la fausseté des faits qu'il a dénoncés ; la diffamation lorsque le
diffamateur a imputé à une personne des faits pénalement punissables, le tribunal
pénal saisi doit, sous certaines conditions dont l'identité des faits, surseoir à
statuer, lorsque les poursuites sont engagées à propos des faits sur lesquels

190
Loi-organique n° 13/011-Bdu 11/04 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences
des juridictions de l'ordre judiciaire, Art 143.
•,97 Henri ROLAND et Laurent BOYER, op. cit, p. 135.
192
Idem.
146
repose la diffamation. C'est aussi le cas où la preuve d'une infraction résulte d'un
écrit argué de faux dont l'auteur est poursuivi pénalement.

Questions préjudicielles administratives : de façon générale, le principe de la


séparation des autorités administrative et judiciaire l'emporte sur le principe de la
plénitude de la compétence du juge pénal. Les questions administratives
soulevées au cours du procès pénal constitueront autant de questions
préjudicielles/Le tribunal pénal ne peut connaître des actes d'administration.

Questions préjudicielles diplomatiques : les tribunaux de l'ordre judiciaire ne


peuvent pas, à l'occasion des litiges concernant l'application des traités
internationaux, se prononcer sur l'interprétation des clauses de droit
international193.

La question préjudicielle lorsqu'elle est soulevée en matière pénale, donne lieu à


certaines questions controversées.

B. Réponses aux questions controversées

- Quelles sont les conditions qui doivent être réunies, pour que le
sursis s'impose au juge répressif, en cas de question préjudicielle ?

Pour que le juge répressif sursoie, il faut que la question préjudicielle ait été
invoquée par le prévenu in limine litis, c'est-à-dire avant toute défense au fond,
qu'elle soit de nature à enlever son caractère délictueux au fait poursuivi et
qu'elle soit justifiée par des titres ou des événements de nature à faire disparaître
l'infraction194.

- Le juge répressif peut-il passer outre l'exception préjudicielle ?

Le juge répressif peut passer outre l'exception préjudicielle, lorsqu'après avoir


accordé des délais au prévenu pour saisir le tribunal compétent, l'excipant (le
prévenu) n'a pas respecté le délai fixé pour la saisine du tribunal précité.

- En quoi consistent les questions préjudicielles d'ordre civil ?

Idem, p. 420.
Idem, p. 137.
147
Les questions préjudicielles d'ordre civil concernent exclusivement les droits
réels immobiliers et certaines questions d'état.

- Quand est-ce que la juridiction répressive est tenue de surseoir à


statuer, en attendant la solution d'une question préjudicielle de
nature pénale relevant d'une autre juridiction répressive ?

• Cas où il est produit pour la preuve de l'infraction, un écrit argué de


faux dont l'auteur est vivant et poursuivi pénalement.

• Cas de diffamation imputant à quelqu'un des faits incriminés par la loi


pénale : le diffamateur ne peut être jugé tant que le tribunal compétent
n'a pas le résultat de la plainte déposée contre le diffamé, ou celui de
l'action publique introduite par le parquet contre le diffamé, car
l'établissement de la vérité des faits diffamatoires est susceptible
d'influencer la décision relative à la diffamation.

• Cas de dénonciation calomnieuse : le dénonciateur poursuivi est à l'abri


de tout jugement tant que la fausseté du fait dénoncé n'a pas été
rapportée, soit par l'acquittement de la personne dénoncée, soit par une
décision de classement sans suite.

- Quelle différence y a-t-il entre la question préalable et la question


préjudicielle ?

Une question est préalable, lorsque le juge pénal est compétent pour la trancher,
en vertu du fait que le juge répressif a la plénitude de compétence, pour statuer
sur toutes les questions extrajudiciaires pénales soulevées dans un procès dont il
est saisi : le juge de l'action étant le juge de l'exception.

C'est notamment le cas lorsqu'un juge pénal est saisi de l'infraction d'abus de
confiance et qu'il est soulevé un problème de l'existence du contrat, ce juge va
dans un même jugement, statuer sur l'existence du contrat civil et sur l'infraction
elle-même195.

195
A. RUBBENS, rinstruction criminelle et procédure pénale. Tome III, p 200.
148
Par contre, une question est préjudicielle, lorsque le juge répressif saisi d'une
infraction n'est pas compétent pour trancher l'exception extra- pénale soulevée en
cours d'instance. Le juge pénal sera de ce fait obligé à surseoir à statuer jusqu'à
ce que le juge statuant au civil ou sur le plan administratif ou un autre juge pénal
ait tranché le point de droit soulevé devant lui.

C'est le cas par exemple, lorsque le juge pénal est saisi de l'infraction d'adultère
ou de bigamie et que l'une des parties soulève l'exception de nullité de mariage,
ce juge devra, dans ce cas, surseoir à statuer jusqu'à ce que le juge civil se
prononce sur cette question de nullité 196.

La question préjudicielle est donc une excc -non à la règle« Le juge de l'action
est le juge de l'exception ».

- Quelle différence y a-t-il entre la question préjudicielle au jugement


et la question préjudicielle à l'action publique ?

La question préjudicielle au jugement suppose que le tribunal répressif


compétent a été valablement saisi de l'action publique, mais qu'il est contraint
par l'exception soulevée, de surseoir à statuer jusqu'à ce que la juridiction civile,
pénale ou administrative compétente pour la question préjudicielle, ait statué sur
cette question.

L'exception préjudicielle n'empêche pas le déclenchement des poursuites : elle


fait seulement obstacle temporaire au jugement, alors que la question
préjudicielle à l'action empêche la mise en mouvement de l'action publique 197.

- Quand est-ce qu'il y a question préjudicielle immobilière ?

Il y a question préjudicielle immobilière, lorsqu'une juridiction pénale est saisie


d'une infraction et que le prévenu soulève la question de propriété.

196
Gabriel KILALA PENE-AMUNA, Attributions du M.P. et procédure pénale. TI, 2™e éd.
Leadership Editions, p. 480.

Gabriel KILALA PENE-AMUNA, op., cit., p. 69.
149
C'est le cas d'une personne poursuivie pour stellionat et qui soulève l'exception
préjudicielle portant sur la propriété d'autrui. Le juge pénal qui n'est pas le juge
de la propriété, sera tenu de surseoir, pour attendre que le juge civil se prononce
sur la propriété de l'immeuble.

- Que doit faire le juge pénal, lorsqu'il se trouve devant l'exception


préjudicielle de nature administrative ?

Le juge répressif devant qui une question administrative a été soulevée est
compétent pour examiner tous les éléments de l'infraction parmi lesquels, il y a
la question administrative et en cas de non-conformité de l'acte administratif à la
loi, il ne l'appliquera pas198.

Quid du principe d'indivisibilité du Ministère Public ?

SECTION 2 : Le principe d'indivisibilité du Ministère Public

Explicitons les notions d'indivisibilité du Ministère Public (A), avant de répondre


à certaines questions controversées qu'elle soulève (B).

A. Notions

En sus de l'irresponsabilité, de la liberté, de l'indépendance et de la subordination


hiérarchique, le ministère public ou le parquet est caractérisé aussi par le principe
d'indivisibilité.

L'indivisibilité du ministère public signifie que les membres d'un même parquet
forment un ensemble indivisible. L'acte posé par l'un de ses membres l'est au
nom du parquet tout entier. Il en résulte qu'ils sont interchangeables, pouvant
valablement se remplacer au cours de la même affaire, à l'opposé des magistrats
du siège qui, doivent rester identiques pendant toutes les audiences du même
procès199.

C'est en d'autres termes, l'unicité du ministère public.

Même si tous les dossiers du parquet sont des dossiers du chef d'office
(Procureur de la République, Procureur Général ou Procureur Général de la

Gabriel KILALA PENE-AMUNA, idem, p. 71.


Lexique des termes juridiques, op. cit. p. 464..
150
République), néanmoins, il y a l'unicité dans la représentation. C'est pourquoi, au
cours d'une même affaire ou audience, les magistrats du parquet peuvent se
remplacer l'un l'autre, sans qu'il soit nécessaire de reprendre les débats ab ovo. Il
y a entre eux une indivisibilité qui a pour conséquence de mettre sur le compte
de l'ensemble les actes posés par un seul200.

En droit congolais, le principe d'indivisibilité du ministère public fait poser


certaines questions controversées.

B. Réponses aux questions controversées

- Peut-on concevoir l'application du principe d'indivisibilité du


ministère public pendant que l'affaire est encore dans la phase
d'instruction préjuridictionnelle ?

Lorsqu'une action publique est ouverte au parquet par la saisine d'office, plainte
de la victime ou par une dénonciation, le chef d'office, le Procureur de la
République, le Procureur Général ou le Procureur Général de la République 201,
attribue le dossier à l'un de ses collaborateurs pour instruction. Mais, il n'est pas
interdit qu'un magistrat à qui le dossier n'a pas été attribué puisse poser des actes
dans le dossier instruit par son collègue en cas d'absence ou d'empêchement de
celui-ci ou même à la demande de celui-ci. Le ministère public étant un.

- Quelle est l'incidence du principe d'invisibilité du Ministère Public


par rapport au réquisitoire du ministère public dans un procès
pénal ?

Colonel Freddy MUKENDITSHIDJA-MANGA, Procédure pénale militaire congolaise, on s'en


sortira, p. 40.
Avec l'entrée en vigueur de la loi n° 13/011-B du 11/04/2013 portant organisation, fonctionnement et
compétences des juridictions de l'ordre judiciaire, le Procureur Général de la République est devenu
Procureur Général près la Cour de cassation (Art. 1), mais en attendant l'installation de la Cour de
cassation, il est encore appelé Procureur Général de la République.
151
Dans un procès pénal, le Ministère public est aussi partie au procès. Il est présent
à toutes les audiences d'instruction et de la plaidoirie de la cause où il intervient
par son réquisitoire. Lorsqu'une affaire pénale est simple, elle est appelée,
instruite et plaidée à la première audience. Cependant, le problème se pose
lorsque l'affaire est complexe et nécessite plusieurs audiences, les officiers du
Ministère public sont obligés de se succéder les uns les autres dans une même
affaire. Si bien qu'il arrive souvent que l'OMP qui fait le réquisitoire dans un
procès n'a pas la maîtrise du dossier.

Ce qui est marrant est qu'un tel OMP vient souvent requérir des peines dans une
affaire dont il n'a pas la maîtrise, car il n'a pas participé à tous les actes
d'instruction. Dans ces conditions, les juges lorsqu'ils ne sont pas outillés
(compétents), ils rendent des décisions boiteuses qui condamnent des innocents
qui sont privés de leur liberté et de leur patrimoine, parce qu'induits en erreur par
le ministère public.

Nous militons pour qu'en matière pénale, lorsqu'un OMP est désigné dans une
affaire, que ce dernier achève son œuvre par un réquisitoire. Un OMP qui a été
présent à toutes les audiences a la chance de faire un réquisitoire objectif et
réaliste.
Le cas échéant, il est mieux d'adjoindre à un OMP qui a participé à toute
l'instruction un collègue, plutôt que de le remplacer par ce dernier.

- Le principe d'indivisibilité peut-il être appliqué aux magistrats du


siège ou juges ?

Le principe d'indivisibilité ne s'applique pas aux magistrats du siège ou juges. Un


juge qui n'a pas participé à toute l'instruction de la cause ne peut faire partie de la
composition qui va prononcer une décision.

Il a été jugé que lorsque le siège a été modifié, au cours de l'instruction d'une
affaire, une réouverture des débats doit être ordonnée202.

- Quid de l'acte irrégulier posé par un Officier du Ministère Public ?

202
CSJ 10-01-1973, ba 1973, p 3,26-06-1974, BAP, p 187 ; 20-05-1975, BA 1976, p 58 cité par
Gabriel KILALA PENE-AMUNA, op. cit. p. 35.
152
Chaque acte irrégulier posé par un OMP n'engage que sa seule responsabilité et
non celle de tout le parquet203 : cet OMP peut faire l'objet des poursuites
disciplinaires voire pénales.

Qu'est-ce qui est prévu en matière d'autorisation de lever copies des pièces et
procès-verbaux ?

SECTION 3 : L'autorisation de lever copies de pièces et procès-verbaux


d'un dossier judiciaire

Examinons les notions de l'autorisation de lever copies de pièces et procès-


verbaux d'un dossier judiciaire (A), avant de répondre à certaines questions
controversées B).

A. Notions

Un Officier de Police Judiciaire(OPJ) ou Inspecteur de Police Judiciaire (IPJ)


peut être saisi ou se saisir d'une infraction.

Si l'infraction est flagrante 204, l'OPJ ou 1TPJ a des pouvoirs les plus étendus, il
accomplit des devoirs d'enquête : il procède notamment à l'arrestation de l'auteur
présumé de cette infraction et l'achemine directement au parquet, accompagné de
témoins et de tous les éléments ou effets qui peuvent servir de preuve. L'OMP à
qui le dossier est transmis saisit directement la juridiction compétente, pour que
la personne poursuivie soit jugée dans une procédure de flagrance.

Mais, lorsque l'infraction n'est pas flagrante, l'OPJ ou 1TPJ procède à


l'instruction préliminaire. Il dresse des procès-verbaux d'audition de l'auteur
présumé de l'infraction, du plaignant et des témoins, procède à la confrontation,

203
Idem, p 35.
204
Selon les art. 7 du CPP et 2 de l'OL n° 78/001 du 24/02/1978 relative à la répression des
infractions flagrantes, l'infraction flagrante est celle qui se commet actuellement ou qui vient de se
commettre. Elle est réputée flagrante lorsqu'une personne est poursuivie par la clameur publique ou
lorsqu'elle est trouvée porteuse d'effets, d'armes, d'instruments ou papiers faisant présumer qu'elle
est l'auteur ou complice, pourvu que ce soit dans un temps voisin de l'infraction.
153
le cas échéant requiert un expert, un interprète, procède à des arrestations, des
saisies ....

L'OPJ ou l'IPJ, après instruction, transmet le dossier au parquet dont il dépend.


Cette transmission se fait endéans 48 heures, lorsque l'OPJ ou l'IPJ a placé
l'auteur présumé de l'infraction en garde à vue 205.

Le Procureur à qui le dossier est transmis l'attribue à un magistrat pour


instruction préjuridictionnelle. Il pose tous les actes nécessaires susceptibles de
l'aider à mener à bien l'instruction, conformément à la loi 206.

Un dossier judiciaire peut aussi être ouvert directement au parquet sans passer
par la police judiciaire où œuvre l'OPJ ou l'IPJ. Dans ce cas, le magistrat
instructeur peut poser tous les actes susceptibles d'être posés par un OPJ ou un
IPJ.

A la fin de l'instruction préjuridictionnelle, le parquet peut classer le dossier sans


suite, proposer à l'inculpé le paiement d'amende transactionnelle ou fixer le
dossier devant la juridiction matériellement, territorialement et personnellement
compétente. Celle-ci après sa saisine procédera à l'instruction de l'affaire et
rendra soit une décision de condamnation, soit d'acquittement du prévenu.

- Pendant les phases préliminaires et préjuridictionnelles, tout ce qui


est fait est tenu secret par l'OPJ, l'IPJ ou l'OMP instructeur. Ils ne
révèlent aux personnes poursuivies que ce qu'ils jugent nécessaire.

Ce n'est pas le cas devant la juridiction de jugement où tout le dossier judiciaire


est à la disposition des parties, mais gardé au greffe.

205
Selon le lexique des termes juridiques, la garde à vue est une mesure de contrainte par laquelle un
OPJ retient dans les locaux de la police, d'office ou sur instruction du Procureur de la République,
pendant une durée légalement déterminée et sous le contrôle de l'autorisation judiciaire, toute
personne à rencontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner un
crime ou un délit puni d'une peine d'emprisonnement....
2,2
Conformément aux art 11 et suivants du CPP, op. cit.
154
Cependant, les parties concernées peuvent avoir besoin de tirer copies des pièces,
des procès-verbaux et des actes de procédure.

Que doivent-elles faire ? Elles doivent parfois obtenir l'autorisation du Procureur


Général ou du Procureur Général de la République, parfois non.

Le siège de la matière, c'est l'article 84 de la loi organique n° 13/011-B du 11


avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences de juridictions
de l'ordre judiciaire qui dispose : « En matière répressive, sans préjudice du droit
des parties en cause de prendre connaissance et de recevoir copie du dossier de la
poursuite, lorsque le tribunal est saisi du fond de la cause et jusqu'à décision
définitive, aucun acte d'instruction ou de procédure ne peut être communiqué et
aucune expédition ou copie des actes d'instruction ou de procédure ne peut être
délivrée sans autorisation du Procureur Général près la Cour d'Appel ou au
niveau de la Cour de cassation, du Procureur Général près cette cour.

Toutefois, sur demande des parties, la plainte la dénonciation, les ordonnances,


les jugements et les arrêts sont communiqués ou délivrés en expédition »207.

L'autorisation pour obtenir copies des pièces et procès- verbaux soulève quelques
questions controversées.

B. Réponses aux questions controversées

- Les parties peuvent-elles solliciter et obtenir pièces et procès-verbaux


dans un dossier pénal durant les phases préliminaire et
préjuridictionnelle ?

Les parties peuvent solliciter et obtenir copies de plainte, dénonciation et des


ordonnances, sans avoir besoin de l'autorisation ni de l'OPJ ou IPJ ni du
magistrat instructeur ou chef d'office.
En dehors de ces plaintes, dénonciation et ordonnances, elles doivent obtenir
l'autorisation du Procureur Général ou Procureur Général de la République selon
le cas.

207
Art. 84 de la loi organique n° 13/011-B dû 11/04/2013 portant organisation, fonctionnement et
compétences de juridictions de l'ordre judiciaire.
155
- Quid lorsque la juridiction de jugement est saisie ?

Lorsque la juridiction de jugement est saisie soit par le parquet par une citation à
prévenu, soit par une citation directe émanant de la partie lésée, le dossier
judiciaire n'est plus tenu secret, c'est-à-dire, toutes les parties en cause peuvent
prendre connaissance dudit dossierde cas échéant, elles peuvent solliciter copies
de toutes les pièces qui y sont déposées, sans autorisation du greffier, du
président de la juridiction ni du Procureur.

Les parties seront libres de demander copies desdites pièces tant qu'une décision
définitive sur le fond ne sera rendue.

Une partie étrangère au procès doit justifier de l'autorisation


du Procureur Général ou du Procureur Général de la République, pour
bénéficier de ce privilège. Les personnes étrangères au procès doivent justifier de
l'autorisation du Procureur Général ou du Procureur Général de la République
pour obtenir plainte, dénonciation, ordonnance, jugement ou arrêt et les autres
pièces du dossier.

- Les pièces et procès-verbaux obtenus sans autorisation font-ils foi


ou doivent-ils être rejetés ?

Les pièces et procès-verbaux obtenus sans autorisation du Procureur Général


font foi et ne peuvent pas être rejetés.

Il a été jugé : « L'absence de l'autorisation du Procureur Général, requise par


l'article 23 de F ordonnance-loi n° 68/248 du 10 juillet 1968 portant code de
l'organisation et de la compétence judiciaires n'est pas sanctionnée de nullité des
procès-verbaux obtenus »208.

- Quid des parties étrangères au procès ?

CSJ, RC 239,3 juin 1981, RJZ, 1984, №s 1 - 2 et 3, p 55), cité parDIBUNDA KABUTNJI
2,4

MPUMBUA MBUJI, in Répertoire Général de jurisprudence de la CSJ 1969 - 1985, p 24.


156
Les parties étrangères au procès doivent toujours justifier de l'autorisation du
Procureur Général pour obtenir copies des pièces et procès-verbaux d'un dossier
judiciaire.

- Lorsqu'une partie sollicite pièces, procès-verbaux ou actes de


procédure, doit-elle payer des frais ?

Au niveau de l'autorité qui autorise (PG ou PGR), en principe, il n'y a aucun frais
exigé pour l'obtention de l'autorisation. Mais, l'autorisation accordée précise
toujours qu'elle est donnée sous réserve de paiement des frais y afférents.

Dans la pratique, au niveau du parquet dont fait partie le magistrat instructeur ou


au niveau de l'OPJ ou IPJ, il est requis des frais. Ceux-ci servent notamment à la
certification des pièces conformes aux originaux. Au parquet, c'est le secrétaire
divisionnaire qui sert le récipiendaire.

Au niveau de la juridiction saisie, lorsqu'une partie sollicite copie des pièces,


procès-verbaux ou actes, elle paiera des frais de certification des copies aux
originaux. Le récipiendaire est servi selon le cas par le greffier titulaire,
divisionnaire, principal ou en chef.

- Quid lorsque le jugement ou l'arrêt définitif est déjà rendu ?

Lorsque la juridiction saisie a déjà rendu une décision au fond, elle est dessaisie,
les parties n'ont droit qu'à recevoir copie de plainte, dénonciation, ordonnance,
jugement ou arrêt, sans autorisation.

Pour recevoir d'autres pièces et actes de procédure, les parties en cause doivent
justifier de l'autorisation du Procureur de la République ou du Procureur Général
de la République.

Lorsque le dossier est encore en instruction au niveau de la police, l'OPJ emmène


le dossier chez le secrétaire divisionnaire du parquet, pour les formalités d'usage.

Ce qui est déplorable c'est que, lorsque les parties ont obtenu autorisation de
lever copies, les frais qu'elles paient n'entrent pas dans le trésor public :
secrétaires des parquets et greffiers perçoivent ces frais, délivrés des preuves de
paiement (des quittances).

157
Or, avant d'être autorisé à tirer copies des pièces et procès-verbaux, les
secrétaires des parquets et greffiers devaient exiger des preuves de paiement des
frais à la DGRAD.

- Quid en cas d'indigence ?

Lorsqu'une personne qui sollicite pièces, procès-verbaux ou actes du dossier n'a


pas de ressources financières nécessaires pour faire face aux frais que peuvent
nécessiter l'obtention desdits documents, le président de la juridiction saisie peut
la dispenser, au moyen d'une ordonnance rendue sur requête.

- Quelle est la procédure de demande d'autorisation de lever copies ?

Le récipiendaire ou son avocat saisit selon le cas le PG ou PGR par une lettre
portant demande ou autorisation de lever copie. Il précise le numéro du dossier,
les noms du prévenu ou des parties, sa qualité, le parquet, la police ou le service
qui instruit le dossier, la juridiction saisie ou qui a été saisie du dossier.

Dans la pratique le Procureur général permet de lever copie des pièces et P.V
même dans des services étatiques extrajudiciaires lorsque ceux-ci ont des OPJ.

Il dépose sa lettre au secrétariat du parquet général, pour accusé de réception et


enregistrement.

En cas d'autorisation, le secrétariat prépare une lettre d'autorisation qu'il soumet à


la signature du Procureur Général.

Lorsque l'autorisation est signée, le récipiendaire la retire et l'emmène soit au


parquet ou au tribunal, soit devant l'OPJ ou l'IPJ soit au service concerné où se
trouve le dossier.

Dans la pratique, le Procureur Général permet aussi de lever copies des pièces et
P.V même dans les services étatiques .extrajudiciaires lorsque ceux-ci ont des
O.P.J.

Au parquet, le récipiendaire voit le secrétaire divisionnaire, celui-ci demande au


magistrat instructeur le dossier et invite le récipiendaire à choisir les pièces dont
il a besoin, tout en sachant que chaque pièce obtenue sera certifiée conforme, à
l'original moyennant paiement des frais.
158
A la police, l'OPJ ou 1TPJ emmènera le dossier chez le secrétaire divisionnaire,
pour permettre au récipiendaire d'être servi.

Au tribunal ou à la cour, on s'adresse au greffier responsable (titulaire,


divisionnaire, principal ou en chef). Au service concerné, on s'adresse au
responsable de ce dernier.

- Le Procureur Général à qui l'autorisation de lever copie des pièces


et procès-verbaux est faite peut-il refuser cette autorisation au
récipiendaire ?

Le Procureur général n ' est pas tenu d ' accorder 1 ' autorisation, il dispose d'un
pouvoir souverain en cette matière. D'ailleurs, l'article 157 de l'arrêté
d'organisation judiciaire 299/79 portant règlement intérieur des cours, tribunaux
et parquet dispose : « Le Procureur Général a seul la garde et la disposition des
dossiers répressifs et disciplinaires en cours ou clos. Il apprécie seul l'opportunité
de la communication des pièces d'un dossier répressif ou disciplinaire,
moyennant paiement des frais déterminés à cet effet ».

- La décision du refus peut-elle être entreprise devant le Procureur


Général près la Cour de cassation ?

Le recours devant le Procureur Général près la Cour de cassation étant un


recours hiérarchique, n'est pas prohibé. Le Procureur Général près la Cour de
cassation peut annuler la décision du Procureur Général s'il la juge arbitraire, et
autoriser le récipiendaire, en vertu du principe « Qui peut le plus peut le moins ».

- L'OPJ, l'IPJ, l'OMP ou son chef d'office, le président de la


juridiction ou le greffier peuvent-ils refuser d'obtempérer à
l'autorisation de lever copies données par le Procureur Général ?

L'OPJ, l'IPJ, l'OMP ou son chef d'office, le Président d'une juridiction ou le


greffier ne peuvent refuser d'obtempérer à l'autorisation accordée, sous peine de
poursuites disciplinaires, le cas échéant, pénales. L'autorisation de lever copies
étant un ordre légal elle doit être exécutée.

N'oublions pas que le corps des magistrats est fortement hiérarchisé et le P.G a la
plénitude de l'action publique. D'où, les magistrats doivent déférence leurs chefs.

159
Cependant,, il peut arriver qu'une personne obtienne du Procureur Général
l'autorisation de lever copie des pièces et procès-verbaux alors que l'instruction
est encore en cours. Dans ce cas, le Procureur peut refuser la levée copie au
récipiendaire, malgré l'autorisation accordée.

D'ailleurs, dans cette dernière, le Procureur Général prévoit toujours la clause : «


si l'enquête préliminaire terminée ».

Dans la pratique, les chefs d'office ne sont pas exigeants dans l'application de
cette clause. Dès qu'un justiciable se présente avec une autorisation de lever
copie, les choses se passent comme sur des roulettes. Souvent, la personne
porteuse d'une autorisation va directement voir le Divisionnaire du Parquet pour
être servie.

Quid de la réparation du préjudice causé par une infraction devant une juridiction
pénale ?
SECTION 4 : La réparation du préjudice causé par une infraction devant
une juridiction pénale

Dans un premier point, il sera question d'étayer les notions de la réparation du


préjudice causé par une infraction (A), et dans le second, de répondre à certaines
questions controversées (B).

A. Notions

Lorsqu'une personne est lésée par une infraction, elle peut poursuivre la
réparation du préjudice subi devant une juridiction pénale, soit en se constituant
partie civile si le dossier est parvenu à une juridiction par voie de parquet, soit en
introduisant une citation directe devant la juridiction pénale compétente.

La constitution de partie civile peut s'effectuer à tout moment depuis la saisine


du tribunal jusqu'à la clôture des débats, par déclaration reçue ou faite à
l'audience, moyennant versement d'une somme à titre de consignation, sauf
dispense décidée par le juge ou le président de la juridiction. 209

209
Art. 62 al 2 du CPP, op. cit.
160
Lorsqu'elle est faite à l'audience, le greffier l'acte dans son procès-verbal.

Au greffe, un procès-verbal est dressé par le greffier qui en avise les autres
parties. Une simple lettre peut suffire pour ce faire, mais il peut recourir au
procédé de notification faite par exploit de l'huissier ou du greffier210.

La consignation des frais n'est pas un préalable, le greffier actera la constitution


de la partie civile, même si celle-ci n'a consigné aucun frais. C'est au juge saisi
de plancher sur la recevabilité de cette constitution, en vérifiant notamment la
consignation.

La partie lésée par une infraction peut forcer la main du Ministère public, en
saisissant directement la juridiction pénale, pour la réparation du préjudice dont
elle a été victime. Pour ce faire, elle doit réunir tous les moyens de preuve
nécessaires à l'établissement de l'infraction et à la réparation qu'elle poursuit.

La personne lésée par une infraction dispose d'une action en réparation du


préjudice subi. Cette action est fondée sur les articles 258 et 260 du CCC LIII.

L'article 258 dispose : « Tout fait quelconque de l'homme qui cause préjudice à
autrui, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer »211.

- Il faut l'existence d'un dommage ou préjudice qui peut être


matériel, corporel ou moral ; la faute et le lien de causalité entre la
faute commise et le dommage subi212.

Les dommages matériels consistent en toutes atteintes aux droits et intérêts


d'ordre patrimonial et économique de la victime.

Les dommages corporels visent les atteintes à la personne physique d'autrui. Et


les dommages moraux consistent en des atteintes à l'honneur d'une personne, à
sa considération, à sa réputation, à son affectivité.

116
Hubert NGOIE MUTUNDA WA KYULU, Dominique KALUSEMESOKO KUZOMA, Simon
FUNDU YALALA ne MPUNDI, Guide pratique du greffier en RDC, Vol 1, Greffe pénal, Kin 2011,
p.p. 64-65.
211
Art. 258 du CCC LIII.
2,8
KALONGO MBIKAYI, Droit civil et commercial. Tome I, les Obligations, Ed. Centre de
Recherche et de Diffusion Juridique (CRDJ - Kin), pp 183 et svts.
161
La faute consiste en un acte illicite imputé à l'auteur dudit acte. Il s'agit d'un
comportement intentionnel qui cause préjudice à autrui.

Il faut en outre, qu'il y ait un lien de causalité entre le dommage subi par la
victime et la faute du prévenu.

Mais, le prévenu peut être condamné solidairement avec le civilement


responsable ou que ce dernier peut seul engager sa responsabilité civile.

- Sont pris pour civilement responsables :

Les père et mère, en cas du décès du premier : ils réparent les dommages causés
par les enfants habitant avec eux 213.

Pour que les père et mère soient tenus pour civilement responsables, le dommage
doit être commis par l'enfant ; cet enfant doit habiter avec le père, et le dommage
doit être causé par le fait personnel de l'enfant. Il s'agit d'une présomption de
faute du père.

Les instituteurs et artisans : ils répondent des dommages causés par leurs élèves
et apprentis214.

Pour que l'instituteur ou l'artisan soit tenu pour civilement responsable, le


dommage doit être causé pendant le temps que l'apprenti ou l'élève est sous la
responsabilité ou la surveillance de l'instituteur ou de l'artisan ;

Le fait dommageable doit être le fait de l'élève ou de l'apprenti, et les dommages


dont les instituteurs et artisans sont rendus responsables sont les dommages
causés par les élèves et apprentis à des tiers, et des dommages causés aux élèves
ou apprentis eux-mêmes à d'autres élèves et apprentis du groupe.

Il s'agit d'une présomption de faute de surveillance.

Les maîtres et commettants : ils répondent des dommages causés par les
domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés 215.

2
" Art. 260, al 2 du C.C.C.L III, in code judiciaire congolais, textes compilés et actualisés jusqu'au
28 février 2013.
214
Art. 260 al 4 du C.C.C.L III, op. cit
215
Art. 260 al 3 du C.C.C.L III, idem.
162
Pour le maître ou commettant soit tenu pour civilement responsable, il faut un
lien de préposition ou de subordination, la faute du préposé ; le dommage causé à
un tiers, et le lien entre le fait dommageable et les fonctions du préposé.

Il s'agit de la présomption de faute.

Les propriétaires des véhicules automoteurs pour les faits commis par les
gardiens des véhicules216.

Pour qu'un propriétaire d'un véhicule automoteur soit tenu pour civilement
responsable, le dommage doit être causé par un véhicule automoteur ; le
dommage doit avoir été causé par une personne qui a eu l'assentiment express ou
tacite du propriétaire, et il faut un lien causal entre le dommage survenu et le fait
du gardien ou conducteur.

Il s'agit de la présomption de responsabilité.

Si le propriétaire est assuré, c'est l'assureur qui va couvrir cette responsabilité.


D'ailleurs, cette assurance est obligatoire217.

Pour les véhicules de l'Etat, celui-ci est sensé être leur assureur.

La victime dispose des articles 258, 260 et 260 al. 6 et de l'action directe.

Il s'agit de l'idée de garantie qui est à la base de ce choix accordé à la victime. Le


propriétaire peut s'exonérer, en cas de force majeure ou faute exclusive d'un tiers.

La réparation du préjudice causé par une infraction pénale donne lieu à certaines
questions controversées.

216
Art. 260 al 6 du C.C.C.L m, idem
Art. 4 de la loi n° 73/013 du 05/01/1973 op., cit.
163
B. Réponses aux questions controversées

- Qui peut se constituer partie civile ou prétendre à la réparation du


préjudice causé par une infraction ?

Pour avoir qualité du demandeur en réparation et avoir droit de se constituer


partie civile dans un procès pénal ou d'initier une citation directe, il faut avoir
souffert du dommage directement causé par l'infraction.

L'article 69 du CPP al. 1er parle de la partie lésée. Il a été jugé : « Par partie lésée,
la loi entend la partie qui subit un préjudice né de l'infraction et qui en est la
conséquence directe »218.

La jurisprudence enseigne également : « Tous ceux qui sont lésés par une
infraction peuvent demander à la justice réparation du dommage qui leur a été
causé, mais ce dommage doit résulter directement de l'infraction, et consister
dans la violation d'un droit »219.

A côté de la victime principale du dommage, il peut exister d'autres plus


éloignées, qui souffrent matériellement ou moralement du dommage survenu à
celle-là. C'est le cas des successibles (héritiers) à l'intérieur desquels il y a des
ayants droit légaux (conjoint, enfants et parents), ayants droit coutumiers
(neveux, oncles, tantes) et éventuellement des ayants cause (toute personne
justifiant d'un intérêt220).

- L'irrecevabilité de l'action civile peut-elle tenir en échec l'action


publique dont est saisie une juridiction pénale ?

Lorsqu'une juridiction est saisie par voie d'une citation à prévenu, l'exception
d'irrecevabilité de l'action civile soulevée par le prévenu ne peut tenir en échec
l'action publique.

218
Borna 19 janvier 1909, Jur. Etat II p 297 cité par JP COLLIN dans le Répertoire général de la
jurisprudence du Congo - Belge, Elisabethville, 1936, p. 15.
219
Idem.
220
Vincent KANGULUMBA MBAMBI, Indemnisation des victimes des accidents de la circulation et
assurance de responsabilité civile automobile, Etude de droit compare belge et congolais, Académie
Bruylant, p. 872.
164
Une telle exception doit être jointe au fond, pour permettre la poursuite de
l'instruction de l'action pénale. L'action civile étant accessoire à l'action pénale.

Même lorsqu'une juridiction est saisie par voie de citation directe, l'exception
portant sur l'action civile doit également être jointe au fond.

- A quoi consiste l'action que la partie civile soutient devant une


juridiction pénale ?

L'action que la partie civile soutient devant une juridiction pénale est
essentiellement une prétention aux dommages et intérêts. Les juges en rendant
leur décision, doivent répondre aux conclusions de la partie civile, parce que ce
sont ces conclusions qui déterminent la saisine de la juridiction pénale.

- Quel est le sort de l'action civile en cas d'acquittement du prévenu ?

En cas d'acquittement du prévenu, les juges saisis de l'action civile doivent dire
celle-ci non fondée. Ils ne peuvent se dire incompétents, puisque les intérêts
civils dont ils sont saisis sont appréciés par rapport ou au regard des faits pénaux
reprochés au prévenu et des lois de compétence et non, sur le fondement des
règles de droit civil221.

Dans la pratique, nous constatons cependant que lorsque le prévenu est acquitté,
les juridictions se disent incompétentes pour connaître de l'action civile.

- Quid lorsque l'action civile est irrecevable ou non fondée ?

Lorsque l'action civile est irrecevable ou non fondée, les juges condamnent la
partie civile aux frais, et précise le mode de leur recouvrement. « La partie citée
directement devant une juridiction répressive prononçant son acquittement peut
introduire une action reconventionnelle pour citation directe téméraire et
vexatoire. Le fondement de cette demande résultera du fait que la partie citante a
agi avec légèreté, malice ou mauvaise foi »222.

221
Les analyses juridiques n° 24, Nov - Dec - Janv - Févr. Année 2012, p 47.
222
Les analyses juridiques, idem
165
- Quid de l'appel de la partie civile ?

L'appel de la partie civile ne peut porter que sur les intérêts civils. Les juges
saisis du seul appel de la partie civile n'ont aucune possibilité de revenir sur le
jugement d'acquittement rendu par les premiers juges.

Il a été jugé que l'appel de la partie civile ne visant que les intérêts civils, si le
juge d'appel estime que c'est à tort que le premier juge a déclaré les faits non
établis, il se bornera à statuer uniquement sur les seuls intérêts civils pour la
réparation du préjudice que ces faits ont causé 223.

Il faut relever par ailleurs que si le juge d'appel ne peut revenir sur la décision
d'acquittement, néanmoins s'il dit les faits ou l'infraction établis, il y a chose
jugée au pénal et cette décision lorsqu'elle sera coulée en force de chose jugée
sera opposable erga omnes.

Il était important de faire cette mise au point, car nombre de justiciables pensent
que lorsque le prévenu qui était par exemple poursuivi par citation directe pour
faux en écriture par exemple est acquitté au premier degré, cela voudrait dire que
le document attaqué ne sera plus jamais considéré comme un faux, or le juge
d'appel peut le dire faux, mais ce dernier ne remettra pas en cause l'acquittement
décidé au premier degré, quoique l'infraction soit établie.

- La partie civile peut-elle requérir la peine contre le prévenu,


lorsqu'elle intervient dans un procès pénal ou lorsqu'elle a initié une
citation directe ?

La partie civile ne peut pas requérir la peine pénale, elle doit plutôt prouver
devant les juges que les faits de la cause sont établis et qualifiés par la loi
pénale224. Il n'y a que le Ministère Public qui est habilité à requérir la peine.

- L'Officier du Ministère Public peut-il faire des réquisitions en cas


du seul appel de la partie civile ?

Le seul appel de la partie civile empêche l'OMP de faire ses réquisitions, étant
donné que le Ministère Public n'est pas en appel.

CSJRP 261, 11/11/1980, inédit


2,0
Recueil de jurisprudence en matière pénale 2010, p 46.
166
L'OMP formule son ans en dernier lieu, comme dans un procès civil. Souvent
l'OMP audiencier demande que la décision attaquée soit confirmée dans toutes
ses dispositions.

- Les juges sont-ils tenus de motiver leur décision d'allocation des


dommages et intérêts à la victime ?

Les juges sont souverains dans l'évaluation des dommages et intérêts de


réparation.

Le pouvoir souverain ne veut pas dire discrétionnaire. Il est de doctrine constante


que dans l'appréciation des préjudices, les juges doivent, par une décision
motivée apprécier souverainement le montant du préjudice dont ils ont justifié
l'existence par l'évaluation qu'ils en font.

Les juges peuvent recourir à une évaluation en équité des indemnités pour
réparer les préjudices subis par les victimes. Mais cette évaluation ex asquo et
bono n'est permise que dans le cas où il n'existe pas d'éléments certains
permettant de calculer le montant des dommages et intérêts.

Cette évaluation en équité est exclue dès lors qu'il est parfaitement possible de
connaître les pertes subies (damnum emergens) et les gains manques (lucrum
cessans) à la suite d'une infraction.

S'il arrive aux juges de recourir à l'évaluation ex asquo et bono, ils doivent
donner la raison pour laquelle l'évaluation ne peut être qu'ex asquo et bono 225.

- Quelle différence y a-t-il entre la constitution de partie civile et la


citation directe ?

La citation directe est une action principale, alors que la constitution de partie
civile est une action incidente, visant la réparation du préjudice subi à la suite
d'une infraction.

2,1
Recueil de jurisprudence en matière pénale, op. cit., p. 389.
167
- Quelle est la sanction, lorsque l'action publique est éteinte ?

Lorsque l'action publique est éteinte, l'action civile suit le sort de l'action
publique, elle est aussi irrecevable.

- Quid lorsque l'action civile a été introduite avant l'extinction de


l'action publique ?

Lorsque l'action civile a été introduite avant l'extinction de l'action publique,


l'action civile ne s'éteint pas : les juges sont tenus de répondre aux conclusions de
la partie civile.

- Quid de l'opposition faite par la partie civile, en cas d'acquittement


du prévenu ?

Il a été jugé qu'en cas d'acquittement du prévenu, l'opposition de la partie civile


est irrecevable, parce que le tribunal est lié par sa décision et devient
incompétent à connaître de l'action civile226.

Mais nous estimons que cette jurisprudence est contra legem dans la mesure où
la loi elle-même prévoit le recours en opposition en matière pénale. Cette voie
est ouverte ou condamné par défaut, à la partie civile et à la partie civilement
responsable. C'est ce qui ressort des art. 89 et 90 du CPP.

- Peut-on exécuter une peine, en cas du seul appel de la partie .


civile?

L'appel de la partie civile étant limitée aux intérêts civils, il ne peut empêcher
l'exécution des peines227.

- Quelle est la sanction, lorsque la partie civile ne se présente pas à


l'audience de plaidoirie ?

Les juges doivent rendre une décision par défaut à son égard. Ils ne peuvent se
déclarer non saisis à son égard.

La partie civile qui a fait défaut pourra de ce fait faire opposition, laquelle
opposition sera limitée aux intérêts civils.

A. RUBBENS, Droit judiciaire congolais T III. l'instruction criminelle et la procédure pénale.


Art. 102 al. 3 du CPP, op. cit.
168
- Une succession peut-elle agir en justice en tant que partie civile ou
par citation directe ?

L'action civile doit être introduite par les héritiers, légataires ou par le liquidateur
de la succession, et non par la succession représentée par le liquidateur.

La succession n'est pas un sujet de droit, elle ne peut pas ester en justice et ne
peut même pas s'opposer à ses bénéficiaires dans un procès.

- Peut-on allouer des dommages-intérêts à une personne qui ne s'est


pas constituée partie civile dans un procès pénal ?

Les tribunaux répressifs saisis de l'action publique peuvent prononcer d'office les
dommages-intérêts et réparation qui peuvent être dus en vertu de la loi ou des
usages locaux228. Il a cependant été jugé que « en cas d'acquittement, le juge
répressif devient incompétent pour prononcer d'office une condamnation à des
restitutions ou des dommages et intérêts229.»

- Quid lorsqu'une citation directe est lancée au moment où


l'instruction préjuridictionnelle est pendante au parquet, sur les
même faits ?

Il arrive très souvent que lorsque le parquet est saisi d'une plainte,
que le plaignant pour briser la lenteur du parquet, initie une citation directe. Dans
la pratique, une citation directe lancée dans pareille circonstance est reçue. Il
arrive aussi que les Cours et Tribunaux prononcent des décisions d'irrecevabilité
de pareille citation directe, en application de la jurisprudence qui enseigne que :
« Quand l'action publique est en mouvement, la citation directe n'est pas
recevable. Elle n'est plus recevable après un non-lieu »230.

Cependant, une autre jurisprudence enseigne : « La partie lésée qui a d'abord


saisi le Ministère Public d'une plainte peut encore saisir la juridiction par la voie
de la citation directe. On ne peut lui opposer la maxime « una via electa »231.

2,4
Art. 108 de la loi organique n° 13/011-B, op. cit.
229
Borna, 28 mars 1905, Jur. Etat II p 24 cité par JP COLLIN, op. cit. p. 14.
2,6 ère
1 Inst. App. Stan 7/2/1928, Rev Jur 1929, p 109 avec note, cité par JP COLLIN, op. cit.
231 ère
1 Inst. App Goma, 20 décembre 1930, Rév Jur 1931, p 105.
169
Vu cette contradiction jurisprudentielle, nous estimons que la loi n’ayant pas
interdit la possibilité d’initier une citation directe concomitamment avec une
instruction du parquet, la citation directe doit être reçu dans tout le cas ,

- La juridiction pénale doit-elle s'abstenir de condamner le prévenu,


lorsque le Ministère Public fait un réquisitoire à décharge, en cas
de citation directe?

La citation directe met en mouvement l’action publique.


Dès lors, le tribunal ne peut s'abstenir de condamner quelles que soient les
conclusion du Ministère public et de partie si l’infraction est établie232.

Dans certaines circonstances, les juridictions répressives appliquent des règles de


procédure civile. ' \ ' '

SECTION 5 : L'application des règles de procédure civile én procédure


pénale

Exposons les notions d'application des règles de procédure civile en procédure


pénale (A), afin de pouvoir répondre à quelques questions controversées (B).

A. Notions

La procédure est au sens large définie comme la branche du droit ayant pour
objet de fixer les règles d'organisation judiciaire de compétence, d'instruction des
procès et d'exécution des décisions de justice,

Au sens étroit, c'est l'ensemble des formalités qui doivent être suivies pour
parvenir à une solution juridictionnelle de nature civile, pénale ou administrative
selon le cas233.
II sied alors de définir la procédure civile et la procédure pénale (1) avant de
parler de l'application des règles de la première procédure à la seconde (2).

218
Elis., 9 juillet 1941, R.J. p 178, cité par A. SOHIER, op. cit. p. 246.
233
Lexique des termes juridiques
170
1. Définitions de la procédure civile et de la procédure pénale

La procédure civile « est l'ensemble des formalités à suivre pour la conduite du


procès civil et les sanctions qui sont comminées lorsque ces formalités ont été
omises ou violées »234.

C'est aussi défini comme « l'ensemble des règles de droit qui sont imposées aux
parties aux fins de soumettre à une juridiction leurs prétentions de droit civil et
d'en soutenir le bien fondé et qui sont imposées aux juges pour s'éclairer sur les
faits leur soumis et sur le droit qui s'y applique afin de dire le droit et d'en
déduire la décision conséquente »235.

La procédure civile congolaise est réglementée par le décret du 07/03/1960


portant code de procédure civile.

Ce code comprend sept titres et renferment 201 articles.

Le titre 1er est intitulé « De la procédure devant les Cours et Tribunaux »236.

Il comprend 9 chapitres : des assignations ; de la comparution des parties et du


défaut ; du jugement; des exceptions et des nullités ; des enquêtes ; des
expertises, des visites des lieux; de la comparution personnelle des parties et de
leur interrogatoire ; et du serment.

Le titre 2 traite des voies de recours et comprend 4 chapitres : l'opposition ;


l'appel ; la tierce opposition ; et la requête civile.

Le titre 3 traite des voies d'exécution et des sûretés qui, comprend 4 chapitres : la
saisie-arrêt ; la saisie exécution ; la saisie conservatoire et les dispositions
générales.

Il sied de relever en passant que depuis le 12/09/2012, date de l'entrée en vigueur


des nonnes l'OHADA en République Démocratique du Congo, ce titre 3 a été
abrogé expressément par l'A.U du 10/04/1998 portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des voies d'exécution237.

MUKADI BONYI & KATUALA KABA-KASHALA, procédure civile, op. cit., p. 17.
A. RUBBENS, Le droit judiciaire zaïrois. Tome II. PUZ, Kin 1978, pl 1.
Titre Ie' du Décret du 7/03/1960 portant code de procédure civile.
OHADA, Traité et AU commentés et annotés, 2012, p. 981
171
Le titre 3 bis traite de la procédure particulière aux affaires du travail.

Le titre 4 traite des frais de justice.

Le titre 5 traite de l'arbitrage et comprend 4 chapitres : de la convention


d'arbitrage et des arbitres ; de la procédure devant les arbitres ; de la sentence
arbitrale et de l'exécution et des voies de recours ;

Le titre 6 prévoit des dispositions générales et le titre 7 des dispositions finales.

En dehors du code de procédure civile précité, il est fait recours à la


jurisprudence, à la doctrine, aux principes généraux de droit, à la coutume et à
l'équité238.

- La procédure pénale quant à elle, « est la discipline qui prévoit des règles à
suivre pour rechercher les infractions déterminées par le droit pénal, arrêter leurs
auteurs, poser tous les actes d'instruction, poursuivre ces auteurs devant les-
Cours et Tribunaux jusqu'à l'obtention des décisions judiciaires et enfin mettre
ces dernières en exécution239».

« Elle régit le fonctionnement des juridictions répressives, sa fonction est


d'assurer aux organes de l'accusation publique et aux juges les pouvoirs
nécessaires pour accomplir leur mission, tout en garantissant au justiciable le
respect de son intégrité, de la dignité et sa défense 240.»

Antoine Rubbens ajoute que dans les tenues de droit procédural pénal, on inclut
aussi la réglementation des activités préjuridictionnelles du parquet et de la
police judiciaire, dans leur mission de recherche et d'instruction des infractions et
le règlement extrajuridictionnel de certains faits infractionnels 241.

238
MUKADI BONYI et KATUALA KABA - KASHALA, op. cit. Kin, 1999, pp 18 - 21.
239
Gabriel KILALA PENE-AMUNA, op., cit. p. iii
240
A. RUBBENS, op. cit. p. 27.
241
A. RUBBENS, op. cit. p. 27.
172
En droit congolais, la procédure pénale est régie par la Constitution, la
déclaration universelle des droits de l'homme, les ordonnances du chef de l'Etat
et des premiers présidents des Cours d'appel et spécialement par le décret du
06/08/1959 portant code de procédure pénale.

Ce code de procédure pénale comprend 10 chapitres et 140 articles.

Le premier chapitre traite de la police judiciaire, le deuxième de l'instruction, le


troisième de la détention préventive et de la liberté provisoire, le quatrième des
interprètes, traducteurs, experts et médecins, le cinquième de la procédure devant
la juridiction de jugement, le sixième de l'opposition et de l'appel, le septième de
l'exécution des jugements, le huitième des frais de justice et du droit
proportionnel, le neuvième des dispositions finales et le dixième des dispositions
transitoires242.

Il est aussi fait recours à la jurisprudence, à la coutume, à la doctrine, aux


principes généraux de droit, aux usages et à l'équité.

Quand - est ce que les règles de procédure civile peuvent-elles être appliquées en
procédure pénale ?

2. Application des règles de procédure civile en procédure pénale

Aucune disposition légale du code de procédure pénale ne prévoit expressément


l'application des règles de procédure civile en procédure pénale. Cependant, il
arrive que les juges saisis en matière pénale aient recours aux règles applicables
en procédure civile, en cas de carence ou d'insuffisance des règles prévues en
procédure pénale et ce, se fondant sur les principes généraux de droit et en
considérant la procédure civile comme le droit commun de toutes les procédures.

La jurisprudence admet que la procédure pénale et la procédure civile se


rapportent à la même organisation judiciaire, aux mêmes conceptions du

Art. 147 et suivants du code de procédure pénale.


173
législateur sur le fonctionnement de la justice, d'où les deux procédures se
complètent et peuvent être invoquées comme éléments supplétifs ou
interprétatifs l'une de l'autre243.

A. Sohier relève que leurs caractéristiques sont les mêmes, elles sont en partie
dominées par le caractère spécial de la mission des greffiers et huissiers, et dans
certains cas, le législateur lui-même a renvoyé l'une à l'autre244.

Par ailleurs, les tribunaux répressifs peuvent être appelés à faire application des
règles de la procédure civile, soit pour résoudre des questions préalables de
caractère civil, soit encore dans l'exercice de l'action civile, pour établir la
hauteur du préjudice et le lien de causalité entre le préjudice subi et l'infraction
établie suivant la procédure pénale.

Il est aussi des cas où les tribunaux répressifs confrontés aux lacunes du code de
procédure pénale ont puisé dans l'arsenal commun de la procédure civile, pour
trouver le droit applicable dans leur mission de répression judiciaire.

Il est enfin permis au juge pénal d'emprunter les règles de procédure civile pour
suppléer aux carences de la procédure pénale245.
L'application des règles de procédure civile en procédure pénale fait naître
certaines questions controversées.

B. Questions controversées

- Quid des questions préalables de caractère civil ?

Les questions préalables de caractère civil, ce sont des contestations de droit dont
la solution détermine un des éléments constitutifs de l'infraction et qui peuvent
être vidées par le tribunal saisi.

149
Borna, 6 septembre, Jur EIC, (, p 392 cité par A. SOHIER op., cit. p. 206.
230
A. SOHIER, op. cit. p 206.
245
A. RUBBENS, op. cit.,'. p..29.
174
C'est le cas d'une personne poursuivie pour abus de confiance et qu'en cours
d'instance, elle soulève la question préalable consistant à prouver l'existence d'un
contrat de dépôt. Le contrat de dépôt étant un des éléments constitutifs de
l'infraction d'abus de confiance, les juges auront dans un même jugement, statué
sur l'existence du contrat de dépôt (un contrat civil) et sur l'infraction. Ce sont
des règles de procédure civile qui vont aider les juges à déterminer l'existence ou
non du contrat de dépôt.

- Quid de l'application des règles de procédure civile en cas de


l'exercice de l'action civile dans un procès pénal ?

Pour établir la hauteur du préjudice subi et le lien de causalité entre le préjudice


subi et l'infraction établie suivant la procédure pénale, les juges se réfèrent aux
articles 258 et suivants du code civil congolais livre III.
- Quid des lacunes du code de procédure pénale ?
Lorsqu'une règle de procédure pénale n'est pas bien explicitée, les juges peuvent
recourir à la procédure civile pour comprendre le vrai sens de la disposition.
C'est le cas en matière de nullité des exploits.

- Quid de l'emprunt des règles de procédure civile, pour suppléer aux


carences de la procédure pénale ?

Il peut arriver que le législateur ne prévoie rien sur une question. C'est le cas de
la règle à appliquer, lorsque l'exception est soulevée : les juges peuvent soit
répondre à l'exception in limine litis, soit ils peuvent la joindre au fond. La
dernière solution est prévue à l'article 26 du CPC qui dispose : « Le tribunal peut
toujours joindre l'exception et les déclinatoires au principal et ordonner aux
parties de conclure à toutes fins ».

C'est aussi le cas de l'application de l'article 16 du code de procédure civile qui


dispose : « Si les parties comparaissent et qu'à la première audience, il
n'intervienne pas de jugement qui dessaisisse le tribunal, le tribunal peut
ordonner aux parties non domiciliées dans son ressort, d'y faire élection de
domicile. L'élection de domicile est mentionnée au plumitif de l'audience.

175
Toutes les significations, y compris celles des jugements sont valablement faites
au domicile élu. Si la partie omet ou refuse de faire élection de domicile, les
significations visées à l'alinéa 3 sont valablement faites au greffe du tribunal saisi
».

Cette disposition peut être appliquée aussi en matière pénale.

Comme illustration, citons la note circulaire n° 04 du 27 septembre 2011 du


premier Président de la Cour Suprême de Justice sur la procédure de renvoi pour
cause de suspicion légitime qui recommande : « Il sied de faire application de
l'article 16 du CPC, en invitant, dès la première audience, le requérant à élire le
domicile au greffe de la juridiction qui en est saisie ».

Pour plancher sur la chose jugée, les juges se fondent sur l'article 227 du Code
civil congolais livre 3 qui dispose : « L'autorité de la chose jugée n'a lieu qu'à
l'égard de ce qui a fait l'objet du jugement. Il faut que la chose demandée soit la
même, que la demande soit fondée sur la même cause ; que la demande soit entre
les mêmes parties et formée par elles et contre elle en la même qualité ».

- Peut-on joindre toutes les exceptions au fond, en application de


l'article 26 du CPC ?

A notre avis, les dispositions de l'article 26 du CPC peuvent être appliquées en


matière civile sans beaucoup de difficultés. Cependant, en matière pénale, les
juges doivent en user avec beaucoup de circonspection.

Tout dépend de cas d'espèce.

D'ailleurs, même s'il faut recourir à l'article 26 du CPC, les juges pénaux ne
doivent pas perdre de vue que la matière pénale intéresse l'ordre public et l'intérêt
général. De ce fait, elle exige célérité pour le rétablissement de l'ordre public qui
a été troublé par l'infraction commise.

Aussi, cet article donne seulement la possibilité aux juges de joindre une
exception au fond, mais pas dans tous les cas.

En matière pénale, lorsqu'une exception est soulevée in limine litis, les juges
doivent vérifier si elle est d'ordre public ou si elle porte sur la question

176
préjudicielle. Si c'est le cas, ils doivent y répondre par un jugement définitif sur
incident, à moins que l'exception soulevée soit manifestement dilatoire ou que la
solution à y apporter soit liée au fond de l'affaire.

Si elle n'est pas d'ordre public, les juges peuvent la joindre au fond.

Lorsqu'une exception est soulevée au moment de la plaidoirie, les juges doivent


inviter les prévenus à plaider à toutes fins.

Ceci nous emmène au ternie de cet ouvrage.

Que faut-il retenir en guise de conclusion ?

177
178
CONCLUSION

Dans le cadre du présent ouvrage, nous avons passé en revue quelques


questions246 de droit rencontrées dans les juridictions de droit commun que, pour
des raisons méthodologiques, nous avons regroupées en trois chapitres.

Au chapitre premier, intitulé « Des questions communes aux procédures civile et


pénale », nous avons exposé et répondu aux questions 247 relatives à la saisine des
juridictions ; aux abréviations des délais de procédure ; aux préalables, incidents
ou exceptions ; au renvoi de juridiction particulièrement pour cause de suspicion
légitime ; à la réparation des préjudices nés des accidents causés par les
véhicules automoteurs et à l'exécution de décisions judiciaires.

Au chapitre deux intitulé « Des questions propres à la procédure civile », nous


avons exposé et répondu aux questions relatives à la sommation judiciaire ; aux
mesures provisoires ou conservatoires ; à la tierce opposition ; à l'intervention
volontaire ; à l'expédition pour appel/; à la bifïure et radiation, ainsi qu'à la
requête civile.

Au chapitre trois intitulé « Des questions propres à la procédure pénale », nous


avons exposé et répondu aux questions relatives à la question préjudicielle ; au
principe d'indivisibilité du Ministère Public, à l'autorisation de lever copies des
pièces et procès-verbaux ; à la réparation du préjudice causé par une infraction
devant une juridiction pénale et à l'application des règles de procédure civile en
procédure pénale.

Selon le petit Larousse illustré 2007, une question est un sujet à examiner, à discuter. Idem, la
question est aussi une demande faite pour obtenir une information, vérifier des connaissances

179
Nous avons démontré que toutes les questions susmentionnées donnent lieu à
d'autres questions qui font souvent l'objet de controverses et que les praticiens du
droit judiciaire (magistrats, avocats, défenseurs judiciaires ...) n'y répondent pas
toujours de la même manière.

Les conséquences telles qu'épinglées à l'introduction de cet ouvrage, sont


néfastes.

La loi ne pouvant pas tout prévoir, la jurisprudence est appelée à jouer ses rôles ;
de même la doctrine, mais hélas !

La méthode empruntée dans cet ouvrage est non seulement originale, mais aussi
simple, dans la mesure où nous nous sommes prêté au jeu de questions -
réponses, pour faciliter la compréhension à nos lecteurs, même non juristes.

Pour répondre aux différentes questions exposées, nous nous sommes fondé sur
différentes sources de droit en l'occurrence la loi dans son acception générale, la
Jurisprudence (de la Cour Suprême de Justice ou Cours de Cassation et des
juridictions inférieures), la doctrine tant nationale qu'étrangère, les principes
généraux de droit, la pratique et l'équité.

Nous avons eu à épingler la cacophonie si pas la confusion qui existe dans la


référence auxdites sources : la hiérarchie des sources n'est pas toujours respectée.
Les praticiens du droit et spécialement les juges rendent parfois des décisions
contradictoires sur des questions de droit identiques ; ils fondent leurs décisions
parfois aussi sur la jurisprudence ou même la doctrine, alors que la loi régit la
situation juridique ou la question de droit qui leur est soumise.

Pour illustrer cet ouvrage, nous avons repris un certain nombre d'actes en
annexe.
La République Démocratique du Congo étant un Etat de droit248 , nous suggérons
que le législateur ou mieux, le Parlement prenne ses responsabilités, en légiférant
sur des questions de droit qui sont sujettes à controverses, en s'inspirant
notamment de notre modeste ouvrage.

Art. I er de la Constitution du 18 février 2006, telle que modifiée par la loi n° 1 1 /002 du 20 janvier
2011.
180
Nous suggérons également que l'Etat dote régulièrement le pouvoir judiciaire
(créateur de la jurisprudence) par l'entremise du Conseil Supérieur de la
Magistrature, de moyens tant matériels que financiers, pour lui permettre
notamment de publier régulièrement des décisions judiciaires rendues par les
Cours et Tribunaux. Ceci pour permettre d'éviter un tant soi peu des maux qui
gangrènent notre justice quant à ce, et d'accroître la sécurité juridique. Les
décisions judiciaires publiées devront être mises la disposition du législateur qui
jugera de l'opportunité de les consacrer par des lois.

C'est ici aussi l'occasion de suggérer à l'Etat congolais de penser à subventionner


les Barreaux congolais au travers une dotation annuelle, pour permettre
notamment aux avocats de se consacrer aussi la recherche : l'apport de l'avocat
étant indispensable à l'administration de la justice et à l'édification d'un Etat de
droit.

181
182
BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

0. Antoine RUBBENS, Le droit judiciaire zaïrois. Tom II, PUZ, Kinshasa


1978

1. Antoine RUBBENS, Le droit judiciaire congolais. Tome II, Presses


Universitaires du Congo, Kinshasa, 2012.

2. Antoine RUBBENS, Le droit judiciaire congolais. Tome III, l'Instruction


criminelle et la procédure pénale, Presses Universitaires du Congo,
Kinshasa, 2010.

3. Antoine SOHIER, Droit de procédure du Congo-belge. 2èmc éd ; Bruxelles,


Elisabethville, 1955.

4. BEN KAPUYA SHAMBUYI, Petit formulaire annoté des requêtes en


procédure civile congolaise.

5. Colonel Freddy MUKENDI TSHIDJA-MANGA, Procédure pénale militaire


congolaise, on s'en sortira.

6. Gabriel KILALA PENE-AMUNA, Immunités et privilèges en droit positif


congolais. Ed. Amuna, Kin, RD Congo, Dec, 2010.

7. Gabriel KILALA PENE-AMUNA, Attributions du Ministère Public et


procédure pénale. Tl, 2ème éd. Leadership Editions.

8. Gabriel KILALA PENE-AMUNA, Attributions du Ministère Public et


procédure pénale. T2, 2ème éd. Leadership Editions.

9. Gabriel KILALA PENE-AMUNA, Droit judiciaire, procédure civile. Vol II.


2012.

10. Gérard CORNU, Vocabulaire juridique. PUF, 2010.

11. Ghislain E.W. KANINDA TSHIKUNGA, Droit judiciaire privé : le procès


civil illustré, Ed. Dinanga, Kinshasa, 2012.

183
12. G. MINEUR, Commentaire du code pénal congolais. 2ème éd. 1953.

13. Henri Roland et Laurent BOYER, Locutions latines et adages du droit


français contemporain. Ed. L'Hermès, 1978.

14. Hubert NGOIE MUTUNDA WA KYULU, Dominique KALUSEMESOKO


KIZOMA, Simon FUNDU YALALA ne MPUNDI, Guide pratique du greffier
en RDC. Vol 1 Greffe pénal, Kin 2011.

15. Jacques PICOTTE, Juridictionnaire. recueil des difficultés et des ressources


du français juridique actualisé au 27/10/2005, Faculté de Moncton.

16. Jean MOSILO EBOMA, Enquête juridictionnelle pour une indemnisation


judiciaire équitable, cas des accidents de circulation. Presses Universitaires du
Congo, PUC, Kinshasa 2003.

17. Jean Vincent et Serge GUINCHARD, Procédure civile. 23ème éd. Dalloz,
1994.

18. KALONGO MBIKAYI, Droit civil Tome 1, les obligations, Ed. Centre de
Recherche et de Diffusion juridiques, CRDJ, Kin.

19. KATUALA KABA-KASHALA, Code civil congolais annoté : 2ime partie.


Des contrats ou des obligations conventionnelles. Ed. Batena Ntambwa, 2èmc
éd. Kin, 2009.

20. KAtTUALA KABA-KASHALA, Code congolais annoté de procédure


civile. Ed. Batena Ntambwa, 2006.

21. KATUALA KABA-KASHALA, le Nouveau code du travail annoté. Ed.


Batena Ntambwa, Kin, Septembre 2005.

22. KATUALA KABA-KASHALA et KASANDA KATULA, L'appel à travers


les jurisprudence et doctrine congolaises, belges et françaises récentes. Ed.
Batena Ntambua, Nov. 2004

23. Léon STROUVENS et Pierre PIRON, Codes et Lois du Congo-Belge. 6ème


éd. des Codes Louwers, Bruxelles.

24. Luc NGANDA FUMABO, L'audience publique. Les Ed. Rivage africains.

184
25. MATADI NENGA GAMANDA, Droit judiciaire privé. Academia-Bruylant,
Ed. Droits et idées nouvelles, Kinshasa, 2006.

26. Michel NZANGI BATUTU, Des questions spéciales de la procédure civile


congolaise. Kinshasa, Mars 2008.

27. MUKADI BONYI et KATUALA KABA-KASHALA, Procédure civile. Ed.


Batena Ntambwa, Kinshasa, 1999.

25. Pierre OKENDEMBO, Des procédures de récusation et de suspicion


légitime en droit congolais. Ed. Via Nova, Kin 2012.

26. Pierre Raymond TSHILENGI wa KABAMBA, Droit Judiciaire.


Tome 1, Droit d'exécution des jugements. Walker Pinter, Kin 2011.

27. PIRON P et DEVOS J, Codes et Lois du Congo - belge I et II.


Léopoldville, 1960.

28. Ruffin MUSHIGO-A-GAZANGA GINGOMBE, Les principes


généraux du droit et leurs applications par la cour suprême de justice
du Congo. Academia, Bruylant, 2002.

29. Vincent KANGULUMBA MBAMBI, Indemnisation des victimes des


accidents de la circulation et assurance de responsabilité civile
automobile. Etude de droit comparé belge et congolais. Academia
Bruylant.

II. CODES ET LOIS

1. Code judiciaire congolais, Textes compilés et actualisés jusqu'au 28/02/2013

2. Codes et Lois du Congo Belge, Textes annotés d'après les rapports du


Conseil colonial, les instructions officielles et la jurisprudence des tribunaux
par Léon Strouvens et Pierre Piron, 6ème éd. des Codes Louwers, Ed. des
Codes et Lois du Congo -Belge, 1948

3. Loi organique n° 13/011-B du 11/04/2013 portant organisation,


fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre judiciaire, Kin,
4/5/2013

185
4. OHADA, Traité et Actes Uniformes commentés et annotés, 2012.

III. REPERTOIRES DE JURISPRUDENCE

1. Bulletin des arrêts de la CSJ, Année 1974, Kin, Ed. de la CSJ, 1975.

2. Bulletin des arrêts de la CSJ, Année 1978, Kin, Ed. de la CSJ, 1979

3. Bulletin des arrêts de la CSJ, Années 1990 à 1999, Kin, Ed. du Service
de documentation et d'études du Ministère de la justice 2003

4. Bulletin des arrêts de la CSJ, Années 1985 à 1989, Kin Ed. du Service
de documentation et d'Etudes du Ministère de la Justice et Garde des
Sceaux 2002.

5. DIBUNDA KABUNDJI, Répertoire Général de la jurisprudence de la


CSJ 1969 - 1985, Ed. CPDZ, Kin, 1990.

6. Essai critique de jurisprudence Analyse d'arrêts de la CSJ 1969 -1972.

7. J.P. COLLIN, Répertoire général de la jurisprudence congolaise (1890-


1934), Ed. de la revue juridique du Congo belge, Elisabethville 1936.

8. L'évolution de la jurisprudence de la CSJ (1968 - 1979), Mercuriale


prononcée le 4/11/1978, par le Citoyen Kengo-wa-Dondo Président du
Conseil judiciaire, Procureur Général de la République, à l'occasion de
l'audience solennelle de rentrée judiciaire et du lOème anniversaire de
l'installation de la CSJ et dont la cour a ordonné l'impression.

9. NIMY MAYIDIKA NGIMBI, Essai critique de jurisprudence, Analyse


d'arrêts de la CSJ de 1969 - 1972, Kin, 1973.

10. NZANGI BATUTU Michel, Les causes d'irrecevabilité de l'appel en


matière civile, commerciale et sociale, Tableau de jurisprudence des
cours d'appel de Kinshasa / Gombe, 1986 -1996, Kin 1997.

186
11. Recueil de jurisprudence en matière pénale, Rejusco Février
/2010

12. Ruffin LUKOO, Jurisprudence congolaise en procédure civile


2010

IV. AUTRES DOCUMENTS

- Le Petit Larousse illustré, 2007


- Les Analyses juridiques n° 24, Nov. - Dec. - Jan - Févr. - Année
2012
- Lexiques des termes juridiques, Dalloz, 19ème éd. Dalloz. - -
- Petit Larousse 2010

187
188
ANNEXES

1. Modèle d'assignation
2. Modèle de notification de date d'audience
3. Modèle de requête saisissant une juridiction de jugement
4. Modèle de procuration spéciale pour appel
5. Modèle d'acte d'appel
6. Modèle de notification d'appel et assignation
7. Modèle de notification de date d'audience en appel
8. Modèle de procès-verbal de la police
9. Modèle de procès-verbal d'audition à la police
10. Modèle de procès-verbal d'audition de la partie victime
11. Modèle de déclaration d'accident
12. Modèle de procès-verbal d'OMP
13. Modèle de requête aux fins de fixation d'audience
14. Modèle de citation à assureur
15. Modèle de citation à prévenu
16. Modèle de citation directe et aux civilement responsables
17. Modèle de procuration spéciale pour interjeter appel en matière
pénale
18. Modèle d'acte d'appel au pénal
19. Modèle de notification de date d'audience
20. Modèle de requête abréviative de délai en matière pénale
21. Modèle d'ordonnance abréviative de délai
22. Modèle d'ordonnance rapportant une autre ordonnance
23. Modèle de requête en renvoi de juridiction pour cause de suspicion
légitime
24. Modèle de sommation de conclure faite sur base de l'article 18
duCPC
25. Modèle de récépissé
26. Modèle de sommation de conclure faite sur base de l'article 19 du
CPC
27. Modèle d'arrêt de donné acte

189
28. Modèle d'assignation en tierce opposition avec la requête suspensive
29. Modèle de consultation juridique préalable à une requête civile
30. Modèle d'assignation en requête civile
31. Modèle de requête en levée copie des pièces et procès-verbaux d'un
dossier répressif .
32. Modèle d'autorisation de lever copie des pièces et procès-verbaux
versés au dossier judiciaire
33. Modèle de procès-verbal de saisie-attribution d'une créance
34. Modèle d'acte de dénonciation d'une saisie-attribution
35. Modèle de déclaration de créance
36. Modèle de procuration spéciale
37. Modèle de certificat de non contestation

190
RC 27 266

1) Modèle d'assignation
ASSIGNATION EN ANNULATION, EN DEGUERPISSEMENT ET EN
DOMMAGES-INTERETS

L'an deux mille treize, le dix-neuvième jour du mois de juin ;

A LA REQUETE DE :

Monsieur KILUNGA Charly, résidant actuellement au n° 28 Southside, 32


Carleton Road, London N7 OQH, en Angleterre, ayant pour Conseils, le
Bâtonnier KABASELE MFUMU, Maîtres MUZEMBE MPUNGU, Paulin
KAMBA KOLESHA, Jules MASUANGI MBUMBAet KONDE KONDE
Thoms et ayant élu domicile pour les présentes au Cabinet Paulin KAMBA
KOLESHA, sis Anciennes Galeries Présidentielles, 1er Niveau, Local 1M1, dans
la Commune de la Gombe ;

Je soussigné NSADISA Willy, Huissier de résidence à Kinshasa, près le


Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/KALAMU ;

AI DONNE ASSIGNATION A :

1. Monsieur LOFUDU LOMAMI Raphaël, résidant à Kinshasa sur avenue


BUSUDJANO n° 11, Quartier Anciens Combattants, dans la Commune de
KASA-VUBU ;
2. Monsieur MAYEYI Baby ;
3. Dame MPUNGA Henriette ;
4. Dame NSENGA Elisabeth ;
5. Dame BAYADIKA Marie-Louise ;
6. Dame LESSA Brigitte ;
7. Dame BASANA LANDU Marie ;
8. Dame BAYADIKA Marie-José

Tous les sept derniers résidant au n° 21 bis, avenue MATIO, dans la Commune
de BUMBU et tous ayants cause de MAYEYI LUMBU François (décédé) dont
la succession n'est pas encore organisée ;

D'avoir à comparaître par devant le Tribunal de Grande Instance de


Kinshasa/KALAMU, siégeant en matière civile et commerciale, au premier
degré au local ordinaire de ses audiences publiques sis Immeuble ex. Cadeco, au
191
croisement des avenues Forces publiques et ASSOSSA, dans la Commune de
KASA-VUBU, à son audience publique du 04 juillet 2013 dès 9 heures du matin.

Pour :

Attendu que mon requérant a eu à acheter l'immeuble sis avenue BUSUDJANO


n° 11, dans la Commune de KASA-VUBU, auprès de Sieur Simon
MAKAKALA, héritier de la succession Thomas NDOMBE, en date du 21
février 2004 ;

Que mécontent de cette vente, feu MAYEYI LUMBU François a eu à vendre le


même immeuble au premier assigné, en date du 13 août 2004 ;

Qu'après un long procès, la Cour d'Appel de Kinshasa/ Gombe a, par son arrêt
R.P.A. 11.726, rendu en date du 23 septembre 2011, eu à condamner feu
MAYEYI LUMBU François pour stellionat et partant, la vente avenue entre le
premier assigné et feu MAYEYI LUMBU François n'a plus de soubassement ;

Attendu que sachant que l'affaire était pendante devant les Cours et Tribunaux, le
premier assigné a sollicité et obtenu frauduleusement des titres de propriété sur
l'immeuble en cause ;

Que le tribunal annulera la vente advenue entre le premier assigné et feu


MAYEYI LUMBU François et tous les titres de propriété obtenus par le premier
assigné in tempore suspecte ;

Que le Tribunal ordonnera également le déguerpissement du premier assigné et


de tous ceux qui occupent l'immeuble en cause de son chef ;

Attendu que le comportement du premier assigné et de feu MAYEYI LUMBU


François qui ont privé mon requérant de la jouissance de son bien pendant
plusieurs années, a causé d'énormes préjudices à mon requérant ;

Que le Tribunal de céans condamnera les premier, deuxième, troisième,


quatrième, cinquième, sixième, septième et huitième assignés in solidum au
paiement d'un montant de 50.000 USD (dollars américains cinquante mille) pour
tous préjudices subis ;

Attendu que le Tribunal assortira sa décision de la clause exécutoire nonobstant


tout recours en ce oui concerne l'annulation de la vente et des titres de propriété,
et le déguerpissement au motif que mon requérant détient un titre authentique, en

192
l'occurrence l'arrêt R.P.A 11.726 rendu par la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe
et ce, sur base de l'article 21 du Code de Procédure Civile ;

A ces causes,
Sous toutes réserves généralement quelconques,

Plaise au Tribunal
- De dire la présente recevable et fondée ;
En conséquence,
- D'annuler la vente avenue entre le premier assigné et feu MAYEYI
LUMBU François, en date du 13 août 2004 sur l'immeuble sis avenue
BUSUDJANO n° 11, Quartier Anciens Combattants, dans la Commune
de KASA-VUBU ;
- D'annuler tous les titres de propriété obtenus frauduleusement par le
premier assigné sur ledit immeuble ; D'ordonner le déguerpissement du
premier assigné et de tous ceux qui occupent l'immeuble sis avenue
BUSUDJANO n° 11, Quartier Anciens Combattants, dans la Commune
de KASA-VUBU, de son chef ;
- De condamner les premier, deuxième, troisième, quatrième, cinquième,
sixième, septième et huitième assignés in solidum à payer à mon
requérant un montant de 50.000 USD (dollars américains cinquante
mille), à titre de dommages-intérêts pour tous préjudices subis ;
- De dire le jugement à intervenir exécutoire nonobstant tout recours et
sans caution, en ce qui concerne l'annulation de la vente et de tous les
titres de propriété obtenus frauduleusement par le premier assigné, et le
déguerpissement, au motif que mon requérant détient un titre
authentique, en l'occurrence l'arrêt R.P.A 11.726 rendu par la Cour
d'Appel de Kinshasa/Gombe et ce, sur base de l'article 21 du Code de
Procédure Civile ;

Et ce sera justice.

Et pour que les assignés n'en prétextent ignorance, je leur ai

193
- Pour le premier assigné
Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé
Et y parlant à son neveu SUNGU, majeur d'âge ainsi déclaré

- Pour le deuxième assigné


Etant à l'adresse indiquée
Et y parlant à sa propre personne

- Pour la troisième assignée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé ni parent ni allié Et y parlant à sa
belle-mère veuve MAYEYI ainsi déclarée

- Pour la quatrième assignée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé ni parent ni allié Et y parlant à sa
belle-mère veuve MAYEYI ainsi déclarée

- Pour la cinquième assignée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé ni parent ni allié Et y parlant à sa
belle-mère veuve MAYEYI ainsi déclarée

- Pour la sixième assignée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé ni parent ni allié Et y parlant à sa
belle-mère veuve MAYEYI ainsi déclarée

- Pour la septième assignée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé ni parent ni allié Et y parlant à sa
belle-mère veuve MAYEYI ainsi déclarée

- Pour la huitième assignée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé ni parent ni allié Et y parlant à
sa belle-mère veuve MAYEYI ainsi déclarée

Dont acte Coût l'Huissier


Pour réception signature + sceau
Premier assigné : reçoit l'acte à transmettre et signe avec nous
Pour les deuxième, troisième,
quatrième, cinquième, sixième,
septième et huitième refusent de
prendre mes exploits et j'ai jeté
devant la porte de la parcelle.
194
RC 27.266

2) Modèle de Notification de date d'audience


République Démocratique du Congo
Pouvoir Judiciaire Tribunal de Grande
Instance de Kinshasa/KALAMU

NOTIFICATION DE DATE D'AUDIENCE


L'an deux mille treize, le neuvième jour du mois du juillet ;

A LA REQUETE DE :

Monsieur KILUNGA Charly résidant au n° 28 Southside, 32, Carleton


Road, London N7 OQH, en Angleterre, ayant pour Conseils, le Bâtonnier
KABASELE MFUMU, Maîtres MUZEMBE MPUNGU, Paulin
KAMBA KOLESHA, Jules MASUANGI MBUMBA et KONDE
KONDE Thoms, et ayant élu domicile pour les présentes au Cabinet
Paulin KAMBA KOLESHA, sis Anciennes Galeries Présidentielles, 1er
Niveau, Local 1M1, dans la Commune de la Gombe.

Je soussigné MAPANZI Simon Richard Huissier de justice près le


Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/ KALAMU ;

AI DONNE NOTIFICATION DE DATE D'AUDIENCE

A:
1. Dame BAYADIKA Marie-Louise ;
2. Dame LESSA Brigitte ;
3. Dame BASANALANDU Marie;
4. Dame BAYADIKA Marie-Josée.

Toutes quatre, résidant au n° 21 bis de l'avenue MATIO, dans la


Commune de BUMBU, toutes ayants cause de MAYEYI LUMBU
François (décédé) dont la succession n'est pas encore organisée ;

195
D'avoir à comparaître par devant le tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/KALAMU, y siégeant au premier degré, en matière civile et
commerciale, au local ordinaire de ses audiences publiques, sis immeuble
ex. CADECO, au croisement des avenues Forces publiques et ASSOSSA
dans la Commune de KASA-VUBU, à son audience publique du 18
juillet 2013 à 9 heures du matin ;

Pour :

Entendre statuer sur les mérites de la cause inscrite sous R.C. 27.266
pendante devant le Tribunal de céans opposant mon requérant à Monsieur
LOFUDU LOMAMI Raphaël et consorts.

Et pour que les notifiées n'en ignorent, je leur ai

- Pour la première notifiée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé
Et y parlant à sa petite sœur SAMBA, majeure d'âge ainsi déclarée

- Pour la deuxième notifiée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé
Et y parlant à sa petite sœur SAMBA, majeure d'âge ainsi déclarée

- Pour la troisième notifiée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé
Et y parlant à sa petite sœur SAMBA, majeure d'âge ainsi déclarée

- Pour la quatrième notifiée


Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé
Et y parlant à sa petite sœur SAMBA, majeure d'âge ainsi déclarée
Laissé à chacune d'elles copie de mon présent exploit.

Dont acte Coût l'Huissier


Pour réception
Refuse de prendre sceau
mes exploits et j'ai jeté devant la signature
porte de la parcelle

196
3) Modèle de requête saisissant une juridiction de jugement.

Kinshasa, le 22 août 2008

A Monsieur le Président
du Tribunal de Paix
de Kinshasa/Pont KASA-VUBU
à Kinshasa/KASA-VUBU

Monsieur le Président,

Je viens par la présente auprès de votre auguste personne solliciter un


jugement d'enregistrement tardif et représentation ;

En effet, pour votre gouverne, en date du 15 décembre 2007, je me suis


marié coutumièrement (en famille) avec mademoiselle MAMISA
LUBOYA PANU sur avenue KAUKA n° 33, dans la Commune de
KALAMU ;

A cette occasion, ma famille avait versé à celle de l'épouse une dot dont
le montant s'élève à 1.000 USD et certains biens dotaux suivant la liste de
la dot versée au dossier ;

Cependant, mon mariage coutumier n'a pas été enregistré dans le délai de
la loi devant l'officier de l'état civil de mon ressort, c'est ainsi que je viens
par devant vous solliciter l'autorisation de faire enregistrer mon mariage.

Compte tenu de mes occupations et celles de mon épouse, en


déplacement, nous avons donné procuration à Monsieur Trudon NKIMA
et Madame Séraphine MALALA pour nous représenter respectivement
pendant la cérémonie d'enregistrement devant l'officier de l'état civil ;

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma considération


distinguée.

Monsieur L.UMBILA Kevin.

197
4) Modèle de procuration spéciale pour appel

Procuration spéciale

La Société TRANSGAZELLE Sprl, immatriculée au NRC


de Kinshasa sous le numéro 52 123/Kin, Id. Nat. 01-714-N38772 G, dont
le siège social est situé à Kinshasa, n° 02, avenue KONDA KONDA,
Quartier BASOKO, Commune NGALIEMA, poursuites et diligences de
Monsieur SAEB KANSOU, son Gérant Statutaire ;

Donne mandat à Maîtres : Paulin KAMBA KOLESHA et


Jules MASUANGI MBUMBA, Avocats au Barreau de Kinshasa/ Gombe et
y résidant aux Anciennes Galeries Présidentielles, 1er Niveau, Local 1M1,
avec pouvoir de substitution l'un à défaut de l'autre, à l'effet d'interjeter
appel par devant la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe, contre le jugement
RCE 2988 rendu par le Tribunal de Commerce de Kinshasa/Gombe en
date du 24 septembre 2013.

En cause : TRANSGAZELLE Sprl contre KUTSHI


KUTSHI, MBALA KADIMA et la SONAS Sari.

Motif : Mal jugé manifeste.

Fait à Kinshasa, le 22 novembre 2013.

Pour la Société TRANSGAZELLE Sprl


Monsieur SAEB KANSOU
Son Gérant.

198
5) Modèle d'acte d'appel

République Démocratique du Congo Cour


d'Appel de Kinshasa/Gombe Greffe Civil

Rôle civil en appel ( R C A ) 30.646

Acte d'appel
(décret du 07 mars 1960)

L'an deux mille treize, le vingt - huitième jour du mois


de novembre ;

Au greffe de la Cour d'Appel séant à Kinshasa/Gombe et par devant nous


Jean Pierre NKUMU, greffier du siège.

A comparu

Maître Paulin KAMBA KOLESHA, Avocat au barreau de Kinsha-


sa/Gombe, porteur d'une procuration spéciale lui remise en date du 22
novembre 2013 par Monsieur SAEB KANSOU, gérant de la Société
TRANSGAZELLE Sprl dont le siège social est situé à Kinshasa, n° 02,
avenue KONDA KONDA, Quartier BASOKO, Commune de NGALIE-
MA. Lequel a déclaré interjeter appel contre le jugement prononcé le 24
septembre 2013 par le Tribunal de Commerce de Kinshasa/Gombe sous
RCE 2988 dans l'affaire TRANSGAZELLE Sprl contre KUTSH1
KUTSHI, MBALA KADJMA et la SONAS Sari.

Lecture faite, le comparant a persisté et signé avec nous.

Motif : mal jugé manifeste.

Le comparant. Le greffier

199
RCA 1051
6) Modèle de notification d'appel et assignation.

Notification d'appel et assignation

L'an deux mille onze, le ................................................................. jour du mois


de .....................................;
A LA REQUETE DE :
Madame MAMISA LUBOYA AICHA, résidant à Kinshasa, n° 08, avenue
Télévision, Quartier Beau vent, Commune de LINGWALA ;

Je soussigné ................................................................................
Huissier de résidence à Kinshasa près .....................................................................

AI DONNE NOTIFICATION D'APPEL ET ASSIGNATION A :


1. Monsieur Trudon NKIMA NGOYI, résidant à Kinshasa, avenue
KIMFUTA II n° 202, Commune de KIMBANSEKE ;
2. Monsieur Freddy, MUDTMBI KITUMBIKA, résidant à Kinshasa,
avenue KINGWENDI, n° 16, Quartier III, Commune de MASINA ;
3. Madame Séraphine MALALA, résidant à Kinshasa, avenue Grand
Séminaire n° 3, Quartier GOMBELE ex. RIGHINl, dans la Commune
de LEMBA ;
4. Monsieur LUMBILA NUMBI Kevin, résidant à Kinshasa, sur Avenue
Télévision n° 08, Quartier Beau Vent, Commune de LINGWALA ;

D'avoir à comparaître par devant le Tribunal de Grande


Instance de Kinshasa/KALAMU, siégeant en matière civile, au second
degré, au local ordinaire de ses audiences publiques sis Immeuble ex
CADECO, au croisement des avenues forces publiques et ASSOS-
SA, dans la Commune de KASA-VUBU, à son audience publique
du..../..../ .......... dès 9 heures du matin.

Pour :

200
Que suite à l'appel formé le 05 décembre 2011 contre le jugement
avant dire droit sous RC 7610 rendu le 23 novembre 2011 par le Tribunal de
Paix de Kinshasa/Pont KASA-VUBU entre parties, cette cause enrôlée sous
RCA 1051 sera appelée devant le Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/KALAMU ;

S'y présenter et entendre statuer sur les mérites de l'appel ci-dessus


notifié et présenter leurs dires et moyens de défenses ;

Et pour que les assignés n'en ignorent, je leur ai

- Pour le premier assigné


Etant à .....................................................................................................................
Et y parlant à ...........................................................................................................

- Pour le deuxième assigné

Etant à .....................................................................................................................
Et y parlant

- Pour la troisième assignée

Etant à ....................................................................................................................
Et y parlant ..............................................................................................................

- Pour le quatrième assigné


Etant à .....................................................................................................................
Et y parlant ..............................................................................................................

Laissé à chacun d'eux copie de mon présent exploit.

Dont acte Coût l'Huissier

Pour réception.

201
RCA 29 625

7) Modèle de notification de date d'audience en appel

République Démocratique du Congo Cour


d'Appel de Kinshasa/Gombe

Notification de date d'audience

L'an deux mille treize, le ............................ jour du mois


de ............................. ;

A LA REQUETE DE :

La Société MTNOCONGO Sprl, immatriculée au NRC 20100, Id. Nat. A 38 347


G, dont le siège social est situé à Kinshasa, n° 02, avenue KONDA KONDA,
Quartier BASOKO, Commune de NGALIEMA, poursuites et diligences de
Monsieur SAEB KANSOU son Gérant ;

Je soussigné ................................................................................
Huissier de justice près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe ;

AJ DONNE NOTIFICATION A :

La République Démocratique du Congo, prise en la personne du Président de la


République, dans ses bureaux situés à Kinshasa, Palais de la Nation, Commune
de la Gombe.

D'avoir à comparaître par devant la Cour d'Appel de


Kinshasa/Gombe, y siégeant au second degré, en matière civile et commerciale,
au local ordinaire de ses audiences publiques, sis Palais de Justice, Place de
l'Indépendance, à son audience publique du 10 févnei 2013 à 9 heures du matin ;

Pour :

Entendre statuer sur les mérites de la cause inscrite sous


RCA 29.625 pendante devant la Cour de céans opposant ma requérante à
la Minoterie de MATADI (MIDEMA Sari), la Société Commerciale des
Transports et des Ports (SCPT Sari) et la République Démocratique du
Congo.

202
Et pour que la notifiée n'en ignore, je lui ai

Etant à

Et y parlant à

Laissé copie de mon présent exploit

Dont acte Coût l'huissier

203
8) Modèle de procès-verbal de la police

République Démocratique du Congo


Ministère de l'Intérieur Police Nationale
Congolaise Inspection Provinciale Ville
de Kinshasa

Transmis
à Monsieur l'Officier du Ministère Public

Police de Circulation Routière près le Tribunal de Grande Instance/


Matete
1er détachement PCR BN KIN-EST Kinshasa, le 15 février 2011 S.
DET PCR NGABA
PVn° 0138/11 l'Officier de Police Judiciaire/
CG
KINGANGA

Annexes

- Annexe A PRO JUSTICIA


- Croquis
- 1 Réquisition à médecin Date d'arrestation le 15 février 2011
- 1 PV de saisie d'objet
l'an deux mille onze, le quinzième
- 1 PV de saisie de
prévenu jour du mois de février vers 13 heures
Nous KINGANGA WA KINGANGA
Analyse officier de police judiciaire à
- Accident de circulation compétence générale à Kinshasa y
01 tué résidant et nous trouvant à notre office
au S/ détachement PCR RP NGABA
En cause
1. Connaissance des faits
- Camion Renault 0119 De service à notre office avons été
AB 01 informé par téléphone qu'un accident
- Piéton : Rabbi Pedro
204
mortel venait de se à charge de

- Monsieur PANZU-PUNA, 28,


LUZUMU office au S/détachement PCR
RP NGABA

- Commune de MONT-NGAFULA
Prévenu de Homicide involontaire
- Excès de vitesse

Conséquence,

-LC : 01 tué
- DM : Néant
REDIGE D'OFFICE
D'office
produire sur l'avenue ByPass
juste en face de la station ENGHEN
dans la Commune de SELEMBAO
SELEMBAO
2. Descente sur les lieux
Descente immédiate sur le lieu et
constatons ce qui suit :

Endroit de l'accident
avenue By-Pass en face de la
station ENGHEN dans la Commune de
SELEMBAO.
Situation de la chaussée et condi tions
atmosphériques Situation de la chaussée
: Bon état
Conditions atmosphériques Lumière du

205
jour, bonne visibilité
3. IDENTITE DES PARTIES EN
CAUSE
1) Le conducteur PANZU PUNA,
domicilié au n° 28, avenue
LUZUMU, Commune MONT
NGAFULA de camion Renault
KERAX PI 0019 AB 01,
appartenant à Monsieur
MASUANGI NKUANGA Antoine
domicilié au n° 11, LUILA II,
Commune MONT NGAFULA.
2) Piéton (victime) enfant Rabbi Pedro
MIEZ1 de sexe masculin, 13 ans,
domicilié au n° 53, avenue de
l'Ecole, Quartier NGAFAN1,
Commune MONT NGAFULA.
4.Relation des faits
Le conducteur du camion roulait sur
l'avenue By-Pass venant du côté de
Rond Point NGABA pour Le Bas-
Congo, arrivé juste en face de la station
ENGHEN dans la Commune de
SELEMBAO, suite à son imprudence, il
renverse le piéton qui traversait la
chaussée de gauche vers la droite et sera
tué sur place.
5.Responsabilité de l'accident.
Elle incombe au conducteur du camion
Renault KERAX pour excès de vitesse,
imprudence au volant, non apprentissage
à la conduite, homicide involontaire,
assurance expirée et non-assistance en

206
personne en danger.
6.Conséquence
L.C : 01 tué
D.M : Néant
7.Renseignements
Portons à la connaissance de l'OMP près
le Tribunal de Grande Instance de
MATETE de service à notre office
avons été informé par téléphone qu'un
accident mortel de circulation s'est
produit sur l'avenue By-Pass juste en
face de la station ENGEN dans la
Commune de SELEMBAO. Le
conducteur du camion Renault roulait à
une vitesse excessive dans les
agglomérations et sans prudence et sans
prudence pour n'avoir pas été dans une
auto-école où il tua un piéton qui
traversait la chaussée de gauche vers la
droite et mieux identifié dans notre
procès-verbal.
Interrogé, il nous exhibe une police
d'assurance sous le n° 120695656990 P
1206000107 V de l'agence de
NGALIEMA, valable du 15 février
2010 au 14 février 2011 donc l'as-
surance est expirée au moment
de l'accident. 2 jours après, leur
avocat nous apporte une autre
assurance qu'ils ont pris en date
2011 audu0116décembre
février 2011 et celle-ci
n'est pas flottée, donc ils sont allés avoir
l'assurance pour suppléer.

207
208
9) Modèle de procès-verbal d'audition à la police

Audition du conducteur camion Renault KERAX PI


0119AB01.
Accident de circulation survenu sur l'avenue By-Pass juste en face de la
station ENGHEN dans la Commune de SELEMBAO du 15 février 2011 vers 13
heures.
Identifions et entendons ce jour, le nommé PANZU
PUNA Olivier.

- Né à Kinshasa, le 12 décembre 1970


- Fils de PUNA NZITA (décédé) et de
- VUVU PANZU (Ev)
- Originaire de MADUDA, secteur de MADUDA, Territoire de
TSHELA, District Bas-Fleuve, Province du Bas-Congo,
- Etat-civil : Marié à MAKAYA
- Profession : Chauffeur
- Etudes faites : 3 ans post primaire
- Culte : Protestant
- Adresse : 7, GUNGU, Quartier MAZAMBA, Commune de MONT
- NGAFULA: 0994277741
Téléphone

Lequel répond à nos questions en lingala, langue de son


choix, traduction faite par nous en français comme suit :

Question. Antécédents judiciaires connus ?


Réponse. Aucun.
Question. Où et quand avez-vous appris à conduire ? Réponse. Au garage
PUNA Zaïre à Kinshasa, depuis 1992. Question. A qui appartient le camion
Renault PI 0119 AB que vous conduisiez ?
Réponse. A Monsieur MASUANGI NKUANGA.
Question. Quels documents de bord avez-vous au moment de l'accident ?
Réponse. J'avais tous les documents.
Question. D'où veniez-vous et où alliez-vous ?
Réponse. Du garage vers Armée du Salut à SELEMBAO pour le Bas-Congo.

209
Question. Comment l'accident s'est-il produit ? Réponse. Je roulais sur l'avenue
By-Pass venant du côté de Rond Point NGABA pour le Bas-Congo, arrivé juste
en face de la station ENGHEN dans la Commune de SELEMBAO, il y avait des
taxis-bus en arrêt du côté de la station et il y avait aussi afflux des élèves qui
traversaient de gauche vers la droite et je klaxonnais et je m'étais engagé et un
piéton élève a commis l'imprudence de traverser et a percuté les pneus arrière
droits.

Question. Etes-vous arrêté ?


Réponse. Oui
Question. A quelle vitesse roulez-vous ?
Réponse. Je ne sais pas.
Question. Qu'en dites-vous des faits commis ?
Réponse. Je ne sais quoi dire.
Question. Avez-vous été dans une auto-école ?
Réponse. Non.
Question. Autres choses à dire ?
Réponse. Je reconnais de ne pas avoir vu ce piéton traverser.

Lecture faite de la déclaration, persiste et signe avec nous.

Le comparant Dont acte.

210
10) Modèle de procès-verbal d'audition de la partie victime.

Procès-verbal d'audition du nommé MVATA VELU, Directeur


du centre BANA YA POVEDA/ASBL KUNDI KANDA, RESPONSABLE DE
L'ENFANT RABBI PEDRO MIEZI, VICTIME DE L'ACCIDENT.

Identifions et entendons ce jour, le nommé MVATA VELU


TATY, né à KIKWIT le 17 mai 1979,

- Fils de VELU (ev) et de


- GUNUMANA (décédé),
- Originaire de KITONDOLO, secteur de KTLAMBA, Territoire de
GUNGU, District de KWILU, Province de BANDUNDU. Etat-civil :
Marié à MAGAZINI
Profession : Educateur social
Etudes faites : licencié, culte catholique
Adresse : 6, NONGE, Quartier MAMA YEMO, Commune de
MONT-NGAFULA
- Tél. : 0818138854

Lequel répond à nos questions en français, langue de son choix


comme suit :

Question. Antécédents judiciaires ?


Réponse. Aucun.
Question. C'est quoi le centre BANA POVEDA ? Réponse. C'est un centre pour
l'hébergement et la réinsertion des enfants de la Rue.
Question. Combien d'enfants avez-vous ?
Réponse. Nous avons 46 enfants moins un qui vient d'être renversé et la
moyenne c'est 12 ans, tous des garçons. Question. Avez-vous de
contacts permanents avec leurs familles
respectives ?
Réponses. Oui, c'est l'une des conditions pour que l'enfant vienne au centre.
Question. Avez-vous hébergé l'enfant RABBI PEDRO MIEZI ? Réponse. Oui.
Question. Pendant combien de temps ?
Réponse. C'est depuis le 10 juin 2010.

211
Question. Comment l'avez-vous pris ?
Réponse. Par l'intermédiaire du centre OSEPEP de MATETE où il
suivait le cours d'alphabétisation et rentrait dans la rue. Question. Où
étudie-t-il ?

Réponse. A l'école primaire Cardinal MALULAde MONT-NGAFULA.


Question. Comment est-il décédé ?
Réponse. Sur le chemin de retour de l'école, un gros camion roulait à
toute vitesse et l'a renversé et tué sur place. Question. Est-ce que la
partie adverse a supporté l'enterrement ? Réponse. Rien du tout, ni excuse, ni
présence et ni moyen. Question. Que voulez-vous que la police fasse pour vous ?
Réponse. Que justice soit faite. Question. Autre chose à dire ? Réponse. Non.

Lecture faite de la déclaration persiste et signe avec nous.

Le comparant Dont Acte.

212
11 ) Modèle de déclaration d'accident

Entreprise d'Etat Siège


social Kinshasa

SOCIETE NATIONALE D'ASSURANCES

DECLARATION D'ACCIDENT
Agence : Ngaliema Police n°
1206956990 R 1206000107 V Valable
du 15/2/2010 au 15/2/2011

• Date et heure de l'accident : Le 15/02/2011,13 heures


• Lieu de l'accident : Station Service / Mt Ngafula
PRENEUR D'ASSURANCE
Nom : MASUANGI NKUANGA BILOLO
Adresse : 11, Av. Luila II, Mont Ngafula / Kinshasa
) CONDUCTEUR
Nom et Prénoms : PANZU PUNA Age
: 41 ans
Etait-il à votre service : oui
Permis de conduire n°000 PAN 111
2700
délivré à Kinshasa, date, le 20/02/2006.
VEHICULE
Marque et type : Renault Kerax
№ châssis : VF 633 FV BOB 0000445
Puissance 32, Année 1999 n°de la plaque 0119 AB01
DESCRIPTION DE L'ACCIDENT PLAN DES LIEUX
Voir PV de TOPJ Voir PV de l'OPJ
DEGATS
Description
Montant
évalué
GARAGE
Le véhicule est-il immobilisé ? Oui

213
Où est-il garé pour expertise éventuelle ? SI Dét. PSR Rond Point Ngaba

ADVERSAIRE Noms,
postnoms, prénom, adresse

Véhicule marque :
Plaque : Assurance :

DEGATS MATERIELS (subis par les tiers)


Description
Dégâts évalués
Y'a-t-il des blessés et / ou des morts ? Oui, un
mort (Si oui indiquer noms, prénoms et
adresse) Babbi PEDRO MIEZI
Tiers transportés (par
vous) : Noms, prénoms et
adresses :
Témoins (doivent être d'autres personnes que celles se trouvant dans votre
véhicule lors de l'accident)
Autorités Localité
Procès-verbal dressé par : RP / NGABA
OPJ KINGANGA Anderson

La dernière prime d'assurance a-t-elle été payée ? Oui.

Fait a Kinshasa, le 15/02/2011.

L'ASSURE

214
12) Modèle de procès-verbal d'OMP

RMP 66 853/ Pro 23/ILT

PRO JUSTICIA

L'an deux mille onze, le dix-neuvième jour du mois de février,


devant nous IBULA TSHATSHIMA, OMP/Tribunal de Grande
Instance/MATETE et nous trouvant dans notre cabinet, comparait le nommé
PLTNA, mieux identifié dans les procès-verbaux.

Question. Antécédents judiciaires connus ?

Réponse. Néant.

Question. Etes-vous chauffeur d'un véhicule camion Renault immatriculée Ql 19


AB 01 ?

Réponse. Oui

Question. A qui appartient ce véhicule ?

Réponse. Il appartient à Monsieur MASUANG1 NKUANGA


qui réside au n° 11 de l'Avenue Luila, Quartier Mama Yemo,
Commune de Mont Ngafula.

Question. Est-ce que ce véhicule était assuré ?

Réponse. Oui.

Question. Reconnaissez-vous avoir au niveau de l'avenue By-Pass en face de la


station ENGHEN dans la Commune de MONT NGAFULA, cogné un piéton qui
traversait la chaussée, répondant au nom de Rabbi Pedro Miezi, âgé de 13 ans, de
sexe masculin et qui réside au n° 53 de l'avenue de l'école, Quartier NGAFANI,
Commune de SELEMBAO ?

Réponse. Oui, il est mort.

215
Question. Il ressort du procès-verbal de l'OPJ de la police de roulage que vous
l'avez cogné, car vous rouliez à vive allure, et vous étiez imprudent au volant ?
Réponse. Cela est arrivé, car il avait brusquement traversé en entrant lui-même
entre les pneus. Donc je ne l'ai pas cogné, mais il est entré entre les pneus.

Question. Mot de la fin ?

Réponse. Je regrette sa mort, car je ne l'ai pas cogné, mais c'est lui-même qui
s'est introduit entre les pneus.

Le comparant Dont Acte.

216
13) Modèle de Requête aux fins de fixation d'audience

République Démocratique du Congo Pouvoir


Judiciaire Parquet de Grande Instance de
Kinshasa/Gombe Cabinet du Procureur de la
République

Kinshasa, le 27 avril 2011

№ 1401/RMP79
835/PR.021/MAP

REQUETE AUX FINS DE FIXATION D'AUDIENCE

A Monsieur le Président
du Tribunal de Paix de Kinshasa/NGALIEMA
à Kinshasa/NGALIEMA

Transmis Copie pour Information à :

Monsieur le Procureur Général près la Cour


d'Appel de Kinshasa/Gombe, avec l'assurance
de ma haute considération

Objet :
Affaire : M.P. & PC. contre PANZU PUNA

Le Procureur de la République
KISULA BETIKA YEYE

Substitut du Procureur Général

217
Monsieur,

L'officier du Ministère Public près le Tribunal de Grande


Instance de Kinshasa/Gombe a l'honneur conformément aux prescrits des articles
53 du Code de Procédure Pénale et 7 du Code de l'organisation et Compétence
Judiciaire (actuellement article 67 de la loi n° 13/013-B du 11 avril 2013 portant
organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre
judiciaire), de vous transmettre le dossier judiciaire RMP 79.835/P.R. 021 MAP
du registre du Ministère public du Parquet de Grande Instance de
Kinshasa/Gombe contenant 6 sous fardes composées chacune de pièces de
procédure cotées respectivement de 1 à 50 ouvert à mon office à charge du
nommé.

Prévenu

PANZU PUNA de nationalité congolaise, né à Kinshasa, le 12 décembre 1970,


fils de PUNA NZITA (décédé) et de VUVU PANZU (ev), originaire de
MADUDA, secteur de MADUDA, territoire de TSHELA, district du Bas-
Fleuve, province du Bas-Congo, marié à Madame Marie MAKAYA + 5 enfants,
chauffeur, domicilié au n° 07 de l'avenue GUNGU, Quartier MAZAMBA, dans
la Commune de MONT-NGAFULA.

En liberté

Prévention.

Avoir par défaut de précaution ou de prévoyance ou par


inobservation des règlements, mais sans intention d'attenter à la personne
d'autrui, involontairement causé la mort d'une personne en l'espèce,

Avoir à Kinshasa, Ville de ce nom et capitale de la République


démocratique du Congo, dans la Commune de SELEMBAO, le 15 février 2011,
par défaut de précaution mais sans intention d'attenter à la personne d'autrui,
involontairement causé la mort de Monsieur RABBI PEDRO MIEZI. Faits
prévus et punis par les articles 52 et 53 du Code Pénal Livre II.

218
II. Avoir étant conducteur d'un véhicule automobile, en réglant la vitesse de son
véhicule, omis de tenir constamment compte de circonstances, notamment de la
disposition des lieux, de l'état de la route, de l'état et du changement du véhicule,
des conditions atmosphériques et de l'intensité de la circulation de manière à
pouvoir arrêter son véhicule dans les limites de son champ de visibilité vers
l'avant ainsi que devant tout obstacle prévisible ;

En l'espèce, avoir dans les mêmes circonstances de lieu et de temps que ci-
dessus, étant conducteur du véhicule de marque Renault KERAX immatriculée
0119 AB 01, en réglant la vitesse de son véhicule, omis de tenir constamment
compte de la disposition des lieux de manière à pouvoir arrêter son véhicule dans
les limites de son champ de visibilité vers l'avant ainsi que devant tout obstacle
prévisible.

Faits prévus et punis par les articles 16.2 et 106.2 du NCR.

A ces causes,

Qu'il plaise, Monsieur le Président, de bien vouloir fixer le


jour, date et heure auxquels cette affaire pourra être appelée à l'audience
publique.
Le Procureur de la République

KISULA BETIKA YEYE


Substitut du Procureur Général

219
14) Modèle de citation à prévenu

République Démocratique du Congo


Pouvoir Judiciaire RP
Tribunal de Paix RMP
de NGALIEMA

CITATION A PREVENU

L'an deux mille onze, le trentième jour du mois d'août ;

A LA REQUETE DE :

L'Officier du Ministère Public près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa /


Gombe ;

Je soussigné NSÏLULU MUANDA, Huissier résidant à


Kinshasaprès le Tribunal de Paix de Kinshasa/NGALIEMA ;

AI DONNE CITATION A :

PANZU PUNA, de nationalité congolaise, né à Kinshasa, le 12 décembre 1970,


fils de PUNA (décédé) et de VUVU PANZU (ev), originaire de MADUMA,
secteur de MA DUDA, territoire de TSHELA, district du Bas-Fleuve, Province
du Bas-Congo, marié à Madame Marie MAKAYA + cinq enfants, chauffeur,
domicile au n° 7 de l'avenue NGUNGU, Quartier MAZAMBA, dans la
Commune de MONT NGAFULA ;

A comparaître devant le Tribunal de céans en matière


répressive, au premier degré, au local ordinaire de ses audiences publiques sis
Palais de Justice, entre la maison communale de NGALIEMA et la maison de
Poste, dans la Commune de NGALIEMA, à son audience publique du 15
septembre 2011, à 9 heures du matin ;

Pour :

Avoir par défaut de précaution ou de prévoyance ou par


inobservation des règlements mais sans intention d'attenter à la personne d'autrui,

220
involontairement causé la mort d'une personne. En l'espèce avoir à Kinshasa,
Ville de ce nom et capitale de la République Démocratique du Congo, d'ans la
Commune de SELEMBAO, le 15 février 2011, par défaut de précaution
mais.sans intention d'attenter à la personne d'autrui, involontairement causé la
mort de RABBI PEDRO MIEZI. Faits prévus et punis par les articles 52 et 53 du
Code Pénal Livre II ;

II. Avoir étant conducteur d'un véhicule automobile, en réglant la vitesse de son
véhicule, omis de tenir constamment compte de circonstances notamment de la
disposition des lieux, de l'état de la route de l'état et du changement du véhicule,
des conditions atmosphériques et de l'intensité de la circulation de manière à
pouvoir arrêter son véhicule dans les limites de son champ de visibilité vers
l'avant ainsi que devant tout obstacle prévisible ; en l'espèce, avoir dans les
mêmes circonstances de lieu et de temps que ci-dessus, étant conducteur du
véhicule de marque Renault KERAX immatriculé 0119 AB 01, en réglant la
vitesse de son véhicule, omis de tenir constamment compte de la disposition des
lieux de manière à pouvoir arrêter son véhicule dans les limites de son champ de
visibilité vers l'avant ainsi que devant tout obstacle prévisible. Faits prévue et
punis par les articles 16.2 et 106.2 du NCR.

Y présenter ses dires et moyens de défense et entendre


prononcer le jugement à intervenir.
Et pour que le cité n'en ignore, je lui ai
Etant à son domicile, ne l'ayant pas trouvé
Et y parlant à Madame MAKAYA Césarine, son épouse, ainsi déclarée.
Dont Acte Coût l'Huissier

Pour réception

221
15) Modèle de citation à assureur

Tribunal de Paix de RP 23 343/X


NGALIEMA

CITATION A ASSUREUR

L'an deux mille onze, le deuxième jour du mois de septembre;.

A LA REQUETE DE : : A,

Monsieur MASUANGI NKUANGA BILOLO, domicilié sur avenue LUILA II


n° il, Quartier MASANGA MBILA, Commune de MONT NGAFULA;

Je soussigné NSILULU MUZITA, Huissier de résidence à Kinshasa près le


Tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe ;

AI DONNE CITATION A :

La Société Nationale d'Assurances (SONAS) ayant son siège social au


Boulevard du 30 juin à Kinshasa/Gombe, en République Démocratique du
Congo ;

D'avoir à comparaitre par devant le Tribunal de Paix de


Kinshasa/NGALIEMA siégeant en matière répressive au premier degré, au local
ordinaire de ses audiences publiques, sis à côté de la maison Communale de
NGALIEMA, à son audience du 15 septembre 2011 dès 9 heures du matin.

Pour :

Attendu que mon requérant est propriétaire d'un véhicule de marque


Renault KERAX immatriculé Ol 19 AB 01 ;

Que ce véhicule alors conduit par monsieur PANZU PUNA en date du 15


février 2011 a connu un accident de circulation aux environs de la station service

222
de MONT NGAFULA et causa la mort de l'enfant Rabbi Pedro Miezi hébergé
par l'ASBL KUNDINKANDA (Centre BANA YA BOVEDA) ;
Que ledit véhicule était assuré au moment de l'accident et la déclaration
dudit accident a été déposée en date du 16 février 2011 à l'agence de
NGALIEMA soit un jour après l'accident ;

Que mon requérant a été cité à comparaître devant le Tribunal


de Paix de Kinshasa/NGALTEMA dans la cause inscrite sous RP 23.343 comme
civilement responsable alors que son véhicule était assuré au moment de
l'accident et que la déclaration a été déposée dans le délai ;

Qu'en vertu des articles 4 à 6 de la loi n° 73-013 du 05 janvier 1973, la citée (la
SON AS) devra comparaître pour s'entendre garantir la responsabilité civile de
mon requérant en cas de condamnation du chauffeur de celui-ci.
Et pour que la citée n'en ignore, je lui ai
Etant à
Et y parlant à
Laissé copie de mon présent exploit.
Dont Acte Coût l'Huissier

223
16) Modèle de citation directe et aux civilement responsables

République Démocratique du Congo Pouvoir


Judiciaire
Tribunal de Paix RP 1949/CD
de LUKULA

CITATION DIRECTE ET AUX PERSONNES CIVILEMENT


RESPONSABLES

L'an deux mille dix, le vingt-cinquième jour du mois


d'août ;

A LA REQUETE DE :

Dame MAVE ONANGA NATI, résidant actuellement au village


MBAKAKHOSE en secteur de KAKONGO, Territoire de LUKULA, District du
Bas-Fleuve, Province du Bas-Congo en République Démocratique du Congo et
ayant pour la présente procédure élu domicile au Cabinet de son Conseil Maître
Eric VUVU NGOMA, Avocat au Barreau de MATADI, établi dans la cité de
LUKULA sur l'avenue Centre Commercial n° 04 ;

Je soussigné Jean PULULU-ZI-TEKEDI, Huissier judiciaire près


le Tribunal de Grande Instance du Bas-Fleuve/TSHELA de résidence à
TSHELA.

AI DONNE CITATION DIRECTE A :

Monsieur NZAU NGIMBI Victor, résidant au n° 24 de l'avenue KIM


ANDOMBE, Quartier NSUNGU, dans la cité de TSHELA, District du Bas-
Fleuve, Province du Bas-Congo, en République Démocratique du Congo.

- CITATION A CIVILEMENT RESPONSABLES A :

1. Monsieur MASUANGI NKUANGA dit BILOLO, résidant


au n° 11, de l'avenue LUILA II, dans la Commune de MONT
NGAFULA, Ville de Kinshasa en République Démocratique du
Congo ;
224
2. La Société Nationale d'Assurances « SONAS », ayant son
siège social au Boulevard du 30 juin à Kinshasa, en République Démocratique
du Congo et ayant une agence à BOMA, non loin de la Cathédrale Catholique ;

D'avoir à comparaître par devant le Tribunal de Paix de LUKULA


siégeant en matière répressive, au premier degré, au local ordinaire de ses
audiences publiques sis Palais de justice situé sur l'avenue MAKOSO LUEMBA,
non loin du bâtiment administratif du territoire de et à LUKULA, à son audience
publique du 14 septembre 2010 dès 9 heures du matin ;

Pour :

Attendu qu'en date du 15 août 2010, conduisant le véhicule


Mercedes 1922, immatriculé KE 6455 BB appartenant au premier civilement
responsable, le cité NZAU NGIMBI Victor, de passage à travers la cité de
LUKULA, dans le district du Bas-Fleuve, en province du Bas-Congo, par son
imprudence au volant et son excès de vitesse écrasa la nommée Angélique
FAGBOHOUM DOUKPE, fille de ma requérante et qui succomba sur le champ
;

Attendu que n'ayant pas eu contrôle de son véhicule et n'ayant pas


été en mesure d'exécuter des manœuvres qui lui incombait, le cité ayant, sans le
vouloir mais par défaut de précaution et de prévoyance, involontairement causé
la mort d'une personne, est passible d'homicide involontaire tel que prévu et puni
par les articles 52 et 53 du Code Pénal Livre II et le Tribunal de céans l'en
condamnera ;

Que cependant, ce véhicule ainsi que le cité lui-même ayant causé


un préjudice incommensurable à ma requérante qui se réserve de le démontrer en
cours d'instance, il sera de bon droit que le Tribunal de céans alloue à celle-ci un

225
montant de 50.000 USD en Fc (dollars américains cinquante mille) à titre de
réparation civile ;

Qu'en outre, cette réparation civile du fait de son chauffeur ainsi


que de son véhicule sera mise, sous réserve de sa propre défense, à charge de
Sieur MASUANGI NKUANGA dit « BILOLO » en double qualité de
commettant et propriétaire en vertu de l'article 260 alinéa 1 du Code Civil livre
III ;
Que pour sa part, s'il échet, le second civilement responsable sera
mis en cause suivant les prescrits des articles 4 à 6 de la loi n° 73-013 du 05
janvier 1973 et qu'en ce qui la concerne, le paiement de ta réparation civile sera
faite dans le délai imparti à l'article 11 de la loi susvantée ;
Par ces motifs ; Et tous autres à faire valoir en prosécution de la
cause ;
Plaise au tribunal,
Sous toutes réserves généralement quelconques :

Dire établie en fait comme en droit l'infraction d'homicide involontaire ;

Condamner le cité aux peines ;

Allouer à ma requérante l'équivalent de 50.000 USD en Fc à titre de


réparation civile ;

Dire pour droit que les condamnations civiles seront solidairement à


charge des précités civilement responsables ;
Frais et dépens comme de droit.
Et pour que les cités n'en prétextent l'ignorance, je leur ai.
Pour le cité Etant à la prison centrale de TSHELA Et y parlant à lui-même
NZAU NGIMB1 Victor, ainsi déclaré

- Pour le premier civilement responsable

Etant à la ..............................................................................................................
Et y parlant à ...........................................................................................................

226
- Pour le second civilement responsable
Etant à la............................................................................................: ..................
Et y parlant à ...........................................................................................
Laissé copie à chacun de mon présent exploit
Dont Acte Pour réception
- le Cité
l'Huissier
- le premier civilement responsable
- le second civilement responsable

227
17) Modèle de procuration spéciale pour interjeter appel en
matière pénale

PROCURATION SPECIALE

Je soussigné Monsieur PANZU PUNA, domicile sur avenue


GUNGU n° 07, Quartier M AZAMBA, dans la Commune de
MONT NGAFULA.

Ai donné par la présente procuration spéciale à Maître Jules


MASUANGI MBUMBA, Avocat au Barreau de Kinshasa/Gombe
et y résidant sur avenue Nation n° 21, Quartier NGAFANI, dans la
Commune de SELEMBAO.

A l'effet d'interjeter appel contre le jugement définitif rendu sous


RP 23 343/III par le Tribunal de Paix de Kinshasa/NGALIE-MA
en date du 1er février 2012 (non encore signifié) en cause M.P et
P.C ASBL KUNDINKANDA et Monsieur PEDRO MIEZI contre
le prévenu PANZU PUNA et consort.

Motif : Mal jugé manifeste.


Fait à Kinshasa, le 07 février 2012
Monsieur PANZU PUNA

228
18) Modèle d'Acte d'Appel au pénal

République Démocratique du Congo


Pouvoir Judiciaire Tribunal de Grande
Instance de Kinshasa/Gombe Greffe
Pénal

Acte d'appel n° 570/2012

L'an deux mille douze, le huitième jour du mois de février ;

Au Greffe du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/ Gombe et par


devant nous NGOLELA, greffier du siège ;

A comparu Maître MASUANGI MBUMBA Jules, porteur d'une procuration


spéciale lui remise par Monsieur PANZU PUNA résidant sur avenue
GUNGU, Quartier MAZAMBA, Commune de MONT NGAFULA.

Lequel a déclaré interjeter appel contre le jugement contradictoire rendu


entre parties le 01 février 2012 par le Tribunal de Paix de
Kinshasa/NGALIEMA.

En cause M.P et PC ASBL KUNDINKANDA et PEDRO MIEZI contre


PANZU PUNA et consort sous RP 23 343/III
Motif : Mal jugé manifeste.
Lecture faite, le comparant a persisté et signé avec nous.

Dont Acte

Le comparant le Greffier

229
19) Modèle de notification de date d'audience.

République Démocratique du Congo RPA 18.761


Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/Gombe Greffe Pénal

NOTIFICATION DE DATE D'AUDIENCE

L'an deux mille douze, le vingt-huitième jour du mois de juillet ;

A LA REQUETE DE :

Monsieur le Greffier du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/ Gombe ;

Je soussigné NSILULU MUANDA Jérémie, Huissier de résidence


à Kinshasa près le Tribunal de Paix de Kinshasa/NGALIEMA ;

AI DONNE NOTIFICATION DE DATE D'AUDIENCE


A:

Monsieur PANZU PUNA, résidant au n° 07 de l'avenue GUNGU, Quartier


MAZAMBA, Commune de MONT NGAFULA ;

D'avoir à comparaître devant le Tribunal de Grande Instance de


Kinshasa/Gombe, siégeant en matière répressive au second degré au local
ordinaire de ses audiences, sis Palais de Justice, Place de l'Indépendance, dans la
Commune de la Gombe, à son audience publique du 07 août 2012 à 9 heures du
matin.

En cause : M.P et PC Monsieur MIEZI PEDRO et consorts contre


PANZU PUNA & consorts.

Pour :

Entendre statuer sur les mérites de la cause enrôlée sous RPA


18.761 pendante devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/ Gombe ;

230
Y présenter ses moyens et entendre le jugement à intervenir ; Et pour que
le notifié n'en prétexte ignorance, je lui ai Etant à son domicile, ne l'ayant pas
trouvé

Et y parlant à Madame Césarine MAKAYA, son épouse, majeure d'âge, ainsi


déclarée.
Laissé copie de mon présent exploit.
Dont Acte le greffier
Pour réception

20) Modèle de requête abréviative de délai en matière pénale

Kinshasa, le 6 décembre 2010

A Monsieur le Président du Tribunal


de Paix de Kinshasa / Matete

N/Réf.
Affaire : Eddy Houthoofd et
crts c/ Michel Peters et crts

Monsieur le Président,

Concerne : Requête en abréviation de délai

Agissant au nom et pour le compte de Eddy Houthoofd, Patricia Liliane


Houthoofd et Michael Joseph Frans Houthoofd, tous résidant en Belgique, j'ai
l'avantage de vous saisir de la présente aux fins de ce qui suit.

En effet, en date du 29 septembre 2010, lors de l'instruction de la cause sous RP


25 822/V1 opposant Monsieur Marc Vanbrabant à Michel Peters, celui-ci a
produit un compromis de vente d'immeuble dont l'authenticité s'avère fausse à
tous.égards, selon mes clients qui entendent l'attaquer en faux devant votre
tribunal.
Ainsi, étant donné qu'il existe déjà deux actions pendantes sous RP 25 816/V1 et
RP 25 822/VI portant sur les mêmes faits, pour l'audience du 13 octobre 2010, il
231
y a urgence que mes clients citent également Monsieur Michel Peters et consorts
pour la même date du 13/10/2010, en vue d'obtenir jonction de toutes ces causes,
afin d'avoir un seul jugement.

Pour ce faire, vu qu'ils ne sauront pas le citer dans le délai ordinaire, il y a lieu
qu'en vertu de l'article 63 du code de procédure pénale, vous les autorisiez à citer
Monsieur Michel Peters et consorts à bref délai, pour une bonne administration
de la justice.

Et vous ferez justice.

Ce dont je vous remercie d'avance, tout en vous priant, Monsieur le Président, de


croire, en l'assurance de ma parfaite considération.

Me. Jules MASUANGI MBUMBA

Annexe :

- Citation directe à bref délai.

232
21) Modèle d'ordonnance abréviative de délai

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


TRIBUNAL DE PAIX DE KINSHASA /
MATETE CABINET DU PRESIDENT

ORDONNANCE № 01460/201 PERMETTANT DE CITER A BREF


DELAI

L'an deux mille dix, le 7imc jour du mois d'octobre ;

Nous, Jean Marie KAMBUMA NSULA, Président du Tribunal de Paix de


Kinshasa / Matete, assisté de Monsieur Claude MINSIENSI, Greffier titulaire de
cette juridiction ;

Vu la requête nous présentée en date du 6 octobre 2010 par Maître Jules


MASUANGI MBUMBA, Avocat au Barreau de Kinshasa/Gombe, dont le
cabinet est situé aux anciennes Galeries Présidentielles, Ie' niveau, Local 1M1
dans la Commune de la Gombe, pour le compte de ses clients Eddy Houthoofd,
Patricia Liliane Houthoofd et Michael Houthoofd, tous résidant en Belgique et
dont les adresses respectives sont reprises dans la citation directe, laquelle
requête tend à obtenir permission de citer à bref délai ;

Vu les motifs y avancés qui requièrent célérité ;

Vu l'article 63 du code de procédure pénale ;

Autorisons sieurs Eddy Houthoofd, Patricia Liliane Houthoofd et Michael J.


Houthoofd de citer à bref délai Monsieur Michel Peters résidant a Kinshasa n°
63, Avenue Roi Baudouin, Commune de la Gombe et consorts, pour l'audience
publique du Tribunal de céans, siégeant comme juridiction pénale, qui sera tenue
le 13 octobre 2010 à 9 heures du matin ;

Ordonnons qu'un intervalle de 2 jours francs sera laissé entre le jour de la


citation et celui de la comparution.

Ainsi ordonné en notre cabinet de Kinshasa / Matete, aux jour, mois et an que
dessus.
Le Greffier Titulaire Le Président du Tribunal
Jean Claude MIN SIEN SI Jean Marie KAMBUMA NSULA

233
22) Modèle d'ordonnance rapportant une autre ordonnance

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE
KINSHASA / MATETE

ORDONNANCE № 069/2012 RAPPORTANT L'ORDONNANCE №


037/2012 DU 3 FEVRIER 2012 AUTORISANT EXPULSION DES
OCCUPANTS D'UN IMMEUBLE PUBLIQUEMENT VENDU

L'an deux mille douze, le 2èmc jour du mois de mars ;

Nous, Célestin SIBUTUNGA WILONDJA, Président du Tribunal de Grande


Instance de Kinshasa / Matete, assisté de Monsieur François BOLAPA
BOMPEY, Greffier Divisionnaire de cette juridiction ;

Vu la lettre du 22 février 2012 et réceptionnée à notre office, le 25 février 2012


de la société BRALLOY INC, telle qu'écrite par son conseil, Maître
MUKENGESHAY et dans laquelle il sollicite au regard du fait qu'au sein de
notre juridiction, il y a trois causes pendantes ayant pour objet soit la
contestation de l'ordonnance de la vente publique, soit la suspension de
l'exécution ;

Vu en outre qu'au niveau du Tribunal de Paix de Kinshasa / Matete, une action


pénale sous RP 26 964/1 a été ouverte à charge de Monsieur VANBRABANT
agissant comme Administrateur Gérant de la société INCAL, poursuivie pour
faux et usage de faux et stellionat ;

Vu les implications de toutes ces procédures sur la parcelle où l'expulsion a été


effectuée et en attendant leurs issues ;

POUR TOUTES CES RAISONS ;

Vu le COCJ ;
Vu le CPC ;
Rapportons notre ordonnance n° 037/2012 du 3 février 2012 prérappelée ;
Mettons les frais de la présente à charge de la requérante ;
Ainsi fait en notre cabinet à Kinshasa / Matete, aux jour, mois et an que
dessus.
Le Greffier Divisionnaire Le Président
François BOLAPA BOMPEY Célestin SIBUTUNGA WILONDJA

234
23) Modèle de requête en renvoi de juridiction pour cause de suspicion
légitime

REQUETE AUX FINS DE RENVOI DE JURIDICTION POUR CAUSE


DE SUSPICION LEGITIME

Pour : la Société TRANSGAZELLE Sprl, immatriculée au NRC sous le numéro


52 123/Kin et l'identification nationale sous 01-714-n 38772 G, dont le siège
social est situé à Kinshasa, n° 2, avenue KONDA KONDA, Quartier BASOKO,
dans la Commune de NGALIEMA, poursuites et diligences de Monsieur SAEB
KANSOU, son Gérant Statutaire

Demanderesse

Contre : La Cour d'Appel de MATADI sise à la Place COCA-COLA, à SOYO,


Ville Haute, dans la Commune de MATADI, Ville de MATADI, province du
Bas-Congo, représentée par Monsieur BOKABANDJA, son Premier Président.

Défenderesse

En présence de : - Messieurs et Dames NKAYILU TUSOLAMA, BATADILA


KILONGO, NLANDU MAKABA, TUKUNDA MAKABA et MAMVIBIDILA
MUELA,

Actuellement sans domicile ni résidence connus dans ou hors la République


Démocratique du Congo.

- La Société Nationale d'Assurances (SONAS), dont la direction générale est


située sur le Boulevard du 30 juin à Kinshasa/Gombe.

A Monsieur le Premier Président,


Mesdames et Messieurs les Présidents et
Conseillers de la Cour Suprême de Justice
à Kinshasa/Gombe.

La requérante se fait l'honneur de solliciter par la présente, le renvoi devant une


autre Cour d'Appel de la République Démocratique du Congo, de la cause sous
RCA 3918 pendante présentement devant la Cour d'Appel de MATAD1, qui
l'oppose à Messieurs et Dames : NKAYILU TUSOLAMA, BATADILA
KILONGO, NLANDU MAKABA, TUKUNDA MAKABA et MAVIMBIDILA
MUELA, et ce, pour les motifs ci-après développés.
235
En effet, la Société TRANSGAZELLE Sprl est une personne
morale de droit congolais ayant pour activité principale le transport des
marchandises. De ce fait, il s'avère que des fois elle est en conflit avec des tiers
et dès lors que la Cour d'Appel de MATADI est saisie d'un litige auquel la
requérante est partie, celle-ci perd toujours le procès !

A telle enseigne qu'à ce jour, concernant la cause RCA 3918 pendante devant la
Cour d'Appel précitée, sa confiance en celle-ci est ébranlée.

Qu'en effet, la requérante avait interjeté appel principal sous RCA


3918 contre le jugement RC 3954/4018/4019 rendu par le Tribunal de Grande
Instance de MATADI en date du 10 juin 2011.

Cet appel a été fixé au 04 décembre 2013 par la requérante.

Cependant, un des intimés dans cette instance a interjeté un appel


incident sous le même numéro de l'appel principal (RCA 3918) et fixé ledit appel
au 28 août 2013.

A cette audience, la Cour a estimé être régulièrement saisie de tous


les deux appels en prétextant qu'aucune ordonnance du premier Président fixant
l'appel principal ne gisait au dossier.

Ce qui est curieux, d'autant plus qu'en matière civile, l'ordonnance n'est requise
que pendant les vacances judiciaires. Or, au 04 décembre 2013, on n'est plus
durant les vacances judiciaires.

Qu'aussi, à l'audience du 02 janvier 2013, sous RCA 3705, la même Cour s'est
déclarée saisie à l'égard de toutes les parties (y compris NKAYILU
TUSOLAMA qui est déjà décédé), ce, pour nuire à la requérante.

Par ailleurs, la requérante avait initié sous RC 5410 une action en


contestation de l'exécution d'un jugement à domicile inconnu, alors que le
Président de cette juridiction avait accordé l'abréviation de délai, il s'est déclaré
en pleine audience non saisi au motif que le premier Président de la Cour
suspectée l'avait instruit de ne pas abréger le délai en matière civile pour une
assignation à domicile inconnu.

236
Ainsi, craignant une éventuelle condamnation dans ladite cause par
une décision inique, ma cliente vous remercie, pour une bonne administration de
la justice, de faire pleinement droit à sa requête en renvoi de juridiction pour
cause de suspicion légitime en lui donnant acte, avant que votre haute Cour ne
renvoie la cause RCA 3918 pendante devant la Cour d'Appel de MATADI
devant une autre Cour d'Appel de la République Démocratique du Congo.

D'ailleurs, la Cour de céans a déjà tranché dans ce sens par son


arrêt RR 198 du 06 avril 1995, en cause : PWANGA et Consorts contre
SAFRICAS, en estimant que, quand bien même non basée sur la suspicion
légitime, elle devait accueillir la requête pour une bonne administration de la
justice.

A ces causes,
Sous toutes réserves généralement de droit :

Qu'il plaise, Monsieur le premier Président, Mesdames et


Messieurs les Présidents et Conseillers de la Cour Suprême de Justice de :

Fixer la cause à la plus prochaine audience de votre haute Cour, aux fins
de donner acte de la demande de renvoi ;

Statuant sur la demande, renvoyer la connaissance de la cause sous


RCA 3918 devant une autre Cour d'Appel delà République
Démocratique du Congo ;

Frais et dépens comme de droit.

Et ce sera justice.

Fait à Kinshasa, le 02 septembre 2013


Pour la requérante son Gérant

Monsieur SAEB KANSOU

237
2 4 ) Modèle de sommation de conclure faite sur base de l'article 18 du CPC

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE LA


JUSTICE ET DROITS HUMAINS TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE
DE KINSHASA / KALAMU

Kinshasa, le 19 juillet 2013

№ 130/TGKI/DG/Sec/13 A :

- Monsieur KILUNGA Charly 28 Southside,


32 Cartleton Road London N7 OQH
Angleterre Ayant élu domicile au cabinet
Paulin Kamba Kolesha, sis Anciennes Gale-
ries Présidentielles, 1er niveau, Local IMI
Commune de la Gombe

- Monsieur LOFUDU LOMAMI Raphaël


№ 11, Avenue Busudjano Q. Anciens
Combattants Commune de Kasa-Vubu

- Monsieur MAYEY1 BABY № 21 bis,


Avenue Matio Commune de Bumbu

- Darne MPUNGA Henriette № 21 bis,


Avenue Matio Commune de Bumbu

- Dame NSENGA Elisabeth № 21 bis,


Avenue Matio Commune de Bumbu

- Dame BAYADIKA Marie - Louise № 21


bis, Avenue Matio Commune de Bumbu

238
- Dame LESSA Brigitte № 21 bis, Avenue Matio Commune de Bumbu

- Dame BASANA LANDU Marie № 21 bis,


Avenue Matio Commune de Bumbu

- Dame BAYADIKA Marie – Josée № 21 bis, Avenue Matio Commune de


Bumbu
Messieurs et Dames,

Concerne : Votre comparution à l'audience du Tribunal de


Grande Instance de Kinshasa / Kalamu, le 08
août 2013 à 9 heures - RC 27 266

Je me fais le devoir, en ma qualité de Greffier Divisionnaire près le Tribunal de


Grande Instance de Kinshasa / Kalamu, de vous aviser de la tenue de l'audience
de ce tribunal en la cause RC 27 266 qui oppose Monsieur KILUNGA Charly à
Monsieur LOFUDU LOMAMI Raphaël et consorts à l'audience du 08 août 2013.

Je vous avise par ailleurs que, faute par vous de comparaître à l'audience
susvisée, il sera fait application par le tribunal de céans de l'article 18 du code de
procédure civile qui dispose : « Si de plusieurs défendeurs, certains
comparaissent et d'autres non, le tribunal, à la requête d'une des parties
comparantes, peut remettre l'affaire à une date qu'il fixe. II est fait mention au
plumitif de l'audience, tant de la non comparution des parties absentes que de la
date de la remise.

Le greffier avise toutes les parties, par lettre recommandée à la poste, de la date
de la remise, en leur signalant que le jugement à intervenir ne sera pas
susceptible d'opposition. Il est statué par un seul jugement réputé contradictoire
entre toutes les parties, y compris celles qui, après avoir comparu, ne
comparaîtraient plus ».

239
Veuillez croire, Messieurs et Dames, en l'expression de mes sentiments
distingués.

Greffier Divisionnaire du Tribunal de


Grande Instance de Kinshasa /Kalamu

LUNKEBA NZOLANTIMA

240
2 5 ) Modèle d'un récépissé

Par courrier ordinaire/ Par avion


Récépissé de dépôt d'un envoi recommandé à l'adresse de Mr.
LOFUDU LOMAMI Raphaël
Av. Busudjano n° 11, Q. Anciens Combattants Commune de
Kasa-Vubu
Timbre à titre Indication deTaxe
service Numéro 230
FC 4 800
Remboursement FC Signature du
préposé

241
26) Modèle de sommation de conclure faite sur base de l'article 19
du CPC

SOMMATION DE CONCLURE ET DE PLAIDER L'AN DEUX MILLE


DOUZE ;
LE.......................................... JOUR DU MOIS DE ....................................... ;
A LA REQUETE DE :
Monsieur Fressart Bernard

De nationalité française, consultant, résidant à Kinshasa, n° 45 bis, Avenue


Ngongo Lutete dans la Commune de la Gombe ;
Je soussigné José KALONDA ;
Huissier / Greffier de résidence à Kinshasa près ................................................... ;
Al DONNE SOMMATION DE CONCLURE ET DE PLAIDER A :
Monsieur Kage Mwanzita Florentin

Résidant à Kinshasa, n° 1699, Quartier Industriel, dans la Commune de Limete.

D'avoir à comparaître par devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa /


Matete, siégeant en matière civile, au premier degré, au local ordinaire de ses
audiences publiques, sis Quartier Tomba, dans la Commune de Matete, à son
audience publique du 15 mai 2012, à 9 heures du matin ;

POUR :

Attendu que la cause est pendante devant le Tribunal de céans sous le RC 25 399
/23 505 ;

Qu'elle a été remise plusieurs fois sans que le sommé ne conclue ni ne plaide ;

Que par les présentes, mon requérant fait sommation au défendeur d'avoir à
comparaître, conclure et à plaider à l'audience du 15 mai 2012, lui signifiant qu'il
sera fait usage de l'article 19 du code de procédure civile qui dispose : «
Lorsqu'après avoir comparu, le défendeur ne se présente plus ou s'abstient de
conclure, le demandeur peut poursuivre l'instance après sommation faite au
défendeur.

Cette sommation reproduit le présent article.

242
Après un délai de quinze jour francs à partir de la sommation, le demandeur
peut requérir qu'il soit statué sur sa demande, le jugement est réputé
contradictoire ».
A CES CAUSES ;
Sous toutes réserves généralement que de droit ;
' Le sommé :

S'entendre statuer par un jugement réputé contradictoire, en prosécution de la


cause dans l'affaire inscrite sous RC 25 399 / 23 505 et allouer à mon
requérant le bénéfice intégral de son exploit et de ses conclusions ;
Et pour que le sommé n'en ignore, je lui ai ;
Etant à son domicile, ne l'ayant pas trouvé, ni parent, ni allié, ni
maître ; Et y parlant à Monsieur MONDIA, son secrétaire ainsi déclaré ;
Laissé copie du présent exploit.

DONT ACTE COUT L'HUISSIER

Pour réception

Baudouin MONDIA

Le 28/04/2012 à 10 heures 15'

243
27) Modèle d'arrêt de donné acte

La Cour Suprême de Justice, faisant office de la Cour de Cassation, a rendu


l'arrêt suivant :

1er feuillet
RR 1920
Audience publique du vingt septembre l'an deux mille treize ; En cause :

La Société Transgazelle, ayant son siège social situé a Kinshasa, au n° 2,


Avenue Konda - Konda, Quartier Basoko, Commune de Ngaliema, à Kinshasa.
Demanderesse en renvoi de juridiction
Contre :

1. Messieurs et dames NKAYILU TUSOLAMA, BATADILA


KILONGO, NLANDU MAKABA, TUKUNDA MAKABA et
MAMVTBIDILA MUELA, actuellement sans domicile ni résidence
connus dans ou hors la République Démocratique du Congo ;
2. La Société Nationale d'Assurances (SONAS) dont la direction générale
est située sur le Boulevard du 3 juin à Kinshasa/ Gombe ;

Défendeurs en renvoi de juridiction

Par la requête signée le 02 septembre 2013 et déposée le 17 septembre 2013 au


greffe de la Cour de céans, la société Transgazelle sollicita de la Cour Suprême
de Justice, le renvoi devant une autre Cour d'Appel de la cause enrôlée sous le n°
RCA 3918 l'opposant aux défendeurs et pendante devant la Cour d'Appel de
Matadi ;

Cette requête fut enrôlée sous le n° 1910 du rôle de renvoi de cette Cour.

Par ordonnance prise par le premier Président de cette Cour en date du 18


septembre 2013, la cause fut fixée à l'audience publique du 20 septembre 2013 ;
A l'appel de la cause, à l'audience publique du 20 septembre 213, Maître Paulin
KAMBA KOLESHA, Avocat au Barreau de Kinshasa / Gombe comparu pour la
demanderesse ;

244
La Cour déclara la cause en état d'être examinée et accorda la parole à Maître
KAMBA qui explicita les termes de sa requête en demandant à la Cour de
donner à sa cliente acte du dépôt de sa requête.

Le Ministère Public représenté par l'Avocat Général de la République MIKOBI,


ayant la parole, demanda à la Cour de faire droit à la demande formulée.

Sur ce, la Cour clôtura les débats, prit la cause en délibéré et séance tenante,
prononça l'arrêt suivant :

ARRET :

Par requête reçue le 17/9/2013 au greffe de la CS J, la société Transgazelle,


poursuites et diligences de Monsieur Saeb Kansou, son gérant, sollicite pour
cause de suspicion légitime, le renvoi à une autre juridiction de même rang, de la
cause RCA 3918 actuellement pendante devant la Cour d'Appel de Matadi qui
l'oppose à Monsieur et mesdames NKAYILU TUSOLAMA, BATADILA
KILONGO, NLANDU MAKABA, TUKUNDA MAKABA et MAMVIBIDILA
MWELA.

Mais avant toutes défenses au fond, elle demande que la Cour lui donne acte du
dépôt de sa requête.

C'est pourquoi :

La Cour Suprême de Justice, siégeant comme cour de cassation en matière de


renvoi de juridiction ;

Le Ministère public entendu ;

Donne la requérante acte du dépôt de sa requête ;

Renvoie la cause en prosécution à l'audience publique du 25 octobre 2013 ;

Réserve les frais ;

245
La Cour a ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du 20 septembre 2013 à
laquelle ont siégé les magistrats NGOIE KALENDA, Président, BUSHIRI,
MOKUBA, MASANI et KAZADI, Conseillers, avec le concours du Ministère
public représenté par l'Avocat Général de la République, MIKOBI et l'assistance
de NKONGOLO EKITOKI, greffier du siège.

Les Conseillers Le Président


BUSHI

Sé/MOKUBA KALEMNDA
Sé/MASANl
Sé/KAZADI
Le Greffier

Sé/NKONGOLO EKITOKO

246
RC 105 888
28) Modèle d'assignation en tierce opposition avec la requête

suspensive

ASSIGNATION EN TIERCE OPPOSITION

L'an deux mille onze, le 2ème jour du mois de décembre ;

A la requête de :

Monsieur Bamba - di - Lelo,

résidant sur 5 B1348 Cour de la Ciboulette, Louvain - La - Neuve en Belgique,


ayant pour conseil, Maître BUNDJU MOPEKO, Avocat au Barreau de Kinshasa
/ Gombe, situé au n° 13, Avenue Télévision, Quartier Beauvent, Commune de
Lingwala, à Kinshasa ;

Je soussigné MONE MANDJEI ;

Huissier de résidence à Kinshasa près le Tribunal de Grande Instance de


Kinshasa / Gombe ;

AI DONNE ASSIGNATION A :

1. Madame Louise NZANGA RAMAZANI, résidant sur avenue de


l'OMS n° 1, dans la Commune de la Gombe ;
2. Bamba Osao Sandra
3. Bamba - Di - Lelo Chicco
4. Bamba Kitenge Fiston

Résidant tous à Kinshasa, Quartier Bon Marché, Avenue Aviation II n° 17,


Commune de Barumbu ;

5. Monsieur le Conservateur des Titres Immobiliers de la


Lukunga, dont les bureaux sont situés au croisement des
Avenues Plateau et Province Orientale, dans la Commune de la
Gombe ;

247
D'AVOIR A COMPARAITRE :

Par devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa / Gombe siégeant en


matière civile, au premier degré, au local ordinaire de ses audiences publiques sis
Palais de Justice, Place de l'Indépendance, Commune de la Gombe, à Kinshasa, à
son audience publique du 14 décembre 2011 à
9 heures du matin ;

POUR:

Attendu que mon requérant avait acquis la parcelle sise Avenue Congo ya sika
du plan cadastral 4686, dans la Commune de Ngaliema ;

Que voulant sécuriser ledit bien, il obtiendra en date du 27 mai 1997 un certificat
d'enregistrement en son nom et où il intégra aussi les noms de ses enfants (les 2,
3 et 4èmc assignés) comme propriétaires, en vue d'éviter toutes querelles inutiles
après son décès ;

Que pour la survie de ses enfants (2ème, 3ème et 4ème assignés), il décida que ces
derniers mettent en location ladite parcelle pour y percevoir les loyers ;

Que profitant du séjour prolongé de mon requérant à l'étranger, plus


particulièrement en Belgique pour des raisons professionnelles, les 2 ème, 3èmc et
4ème assignées qui sont ses enfants, ont contracté un prêt de l'ordre de 40000 $
auprès de la première assignée, Madame Nzanga Ramazani ;

Qu'aux termes dudit prêt, les assignés ont disposé qu'en cas de non paiement,
dans les délais, la 1ère assignée, acquerra en propriété la portion de la parcelle
sise Avenue Congo ya Sika du PC 4686 en compensation de sa créance ;

Que pareille transaction n'a jamais été portée à la connaissance de mon requérant
qui est copropriétaire de la parcelle susvisée au même titre que les 2 ème, 3ème et
4èmc assignés, et qui n'en a jamais profité puisque non signataire et détenant à ce
jour l'original du certificat d'enregistrement susdit ;

Que les assignés se sont concertés pour obtenir l'exécution de l'article


10 de leur convention de prêt et ce, dans la seule intention de nuire aux
intérêts de mon requérant, dans la mesure où ils se sont fait établir un
248
jugement d'expédient autorisant la première assignée (la prêteuse), de
s'accaparer d'une portion de la parcelle du requérant ; lequel jugement
est attaqué par la présente action ;
Que fort de cette pareille sentence, la première assignée a obtenu auprès du
cinquième assigné (le Conservateur des Titres Immobiliers) l'établissement du
certificat d'enregistrement Vol AL 467 Folio 42 en son nom tout récemment ;

Que c'est sur base dudit certificat d'enregistrement frauduleux que la première
assignée tente de faire déguerpir les occupants de la portion lui attribuée
injustement comme ci-haut décrié, pour prendre possession des lieux ;

Que raison pour laquelle le requérant initie la présente action en tierce


opposition, en application des articles 80 et suivants du CPC, sollicitant à la
première audience qu'il soit plaidé sur les mesures conservatoires ;

Qu'il échet d'y faire droit ;

PAR CES MOTIFS ;

Plaise au tribunal ;

De dire recevable et fondée la présente action ;

A titre conservatoire ;

d'ordomier la surséance des effets du jugement d'expédient sous RC 97 928 du


tribunal de céans et de plaider quant à ce, à la première audience utile ;

Au fond ;
 de rétracter le jugement RC 97 928 dans toutes ses dispositions ;
 de dire seul titre valable sur la parcelle du PC 4686 le CE. Vol AL 356 Folio
200 ;
 de dire nuls tous les actes de disposition faits par les 2 ème, 3èmc et 4ème
assignés sur la parcelle susvisée en fraude des droits du requérant ;

 de dire nul le certificat d'enregistrement Vol AL Folio 42 au nom de


Madame Nzanga Ramazani (première assignée) ;

249
 de condamner les 16re, 2ème, 3ème et 4èmc assignés à payer à mon requérant
l'équivalent en francs congolais de 100000 USD à titre des dommages et
intérêts, pour tous les préjudices confondus subis par ce dernier ;

Frais comme de droit ;

Et ce sera justice.

Et pour que les assignés n'en ignorent ;

Pour la première assignée :

Etant à : ......................................................................................................
Et y parlant à : .........................................................................................

Pour la deuxième assignée :


Etant à : ........................................................................................................
Et y parlant à : ..............................................................................................

Pour le troisième assigné :


Etant à : ........................................................................................................
Et y parlant à : ..............................................................................................

Pour le quatrième assigné :


Etant à : ........................................................................................................
Etyparlant à: .................................................................................................

Pour le cinquième assigné :


Etant à : ........................................... .......................................................
Et y parlant à: ............................................... - ............................................

Laissé à chacun d'eux copie de mon présent exploit.

DONT ACTE COUT HUISSIER

250
29) Modèle de consultation juridique préalable à une
requête civile CONSULTATION JURIDIQUE

Nous,

Maître Aubert Didier Pandi Muganga ;


Maître Jean Jacques Pandi Matundu ; Maître
Etienne Lunzayila ;

Tous avocats consultés par la société Transgazelle sur le dossier RC


3954/4018/4019 jugé devant le Tribunal de Grande Instance de Matadi dont
appel sous RCA 3705 bis et RCA 3547/3453, jugé devant la Cour d'Appel de
Matadi sur la question de l'existence juridique du sieur Nkayilu Tusolama dont le
rapport d'enquête et copie d'exploit d'huissier et de feuilles d'audience
renseignent que le sieur Nkayilu n'a pas d'adresse et reconnu décédé, mais que
son conseil a continué de le représenter devant les cours et tribunaux, sans faire
de reprise d'instance, sommes d'avis qu'au regard des éléments ci-après :

1. Attendu que la partie Nkayilu est décédée en cours d'instance selon les
déclarations de son conseil, faites en audience publique sous RC 3865
devant le Tribunal de Grande Instance de Matadi ;
2. Attendu que la partie Nkayilu a donné une fausse adresse lors de
l'établissement de sa procuration spéciale permettant d'interjeter appel
contre le jugement rendu par le Tribunal de Grande Instance de Matadi
sous RC 3954/4018/4019 devant la Cour d'Appel de Matadi, ce qui est
démontré par les différents rapports d'enquête ;
3. Attendu qu'en cas de décès d'une partie en cours d'instance, il sied de
faire conformément aux articles 19 à 22 de la procédure devant la Cour
Suprême de Justice (actuellement loi organique n° 13/010 du 19 février
2013 relative à la procédure devant la Cour de Cassation) une reprise
d'instance ;
4. Attendu que faute de production de l'acte de l'état civil attestant la mort
ainsi que la reprise d'instance, l'instance ne pouvait se poursuivre ;

5. Que de ce fait, les actions enrôlées sous RCA 3547/3453 et RCA 3705
bis ne sauraient aboutir, pour inexistence d'une partie ;
6. Attendu que la signification même de l'arrêt sous RCA
251
3547/3453, à la requête du greffier principal est un élément fort de
cette inexistence juridique ;
7. Qu'il ressort de ce fait que la partie Nkayilu par son conseil a caché son
inexistence, en cachant tel que prévu à l'article 85 du CPC;
8. Vu la découverte de ces faits ;
9. Attendu que ladite pièce attestant la mort est gardée par la partie
Nkayilu ;
10. Attendu que l'adresse sur la procuration spéciale est fausse ;
11. Attendu que le juge a retenu le défaut contre une partie décédée et donc
inexistante ;
Concluons notre consultation en ces termes :

1. Conformément à l'article 85 al 1, 2 et 4 du CPC, la condition de fond est


réalisée et celle de la forme l'est suivant les dispositions de l'article 87
du même code.
2. Qu'en effet, la pièce permettant de démontrer le décès a été cachée et
qu'une personne décédée ne peut ester en justice.
3. Qu'il sied également de faire application de l'article 9 de la loi portant
obligation de l'assurance de responsabilité civile en matière d'utilisation
des véhicules automoteurs du 5 janvier 1973, qui stipule que la
personne léséede suite d'un accident dispose d'une action directe contre
l'assureur et non contre l'assuré qui ne serait visé que si l'assureur n'était
pas tenu pour responsable.
Que par conséquent, la cour dira l'action mue contre la Transgazelle mal
orientée et la rejettera.

La présente consultation faite en observant l'article 88 du CPC est


signée par trois avocats certifiant avoir cinq années minimum de
prestation devant la Cour d'Appel de Matadi.

Ainsi fait à Matadi, le 15 juin 2013

Me. PANDI MUGANGA

Me. PANDI Jean-Jacques

Me. LUNZAYILA NSIMBA Etienne

252
RCA 3889

30) Modèle d'Assignation en requête civile

ASSIGNATION EN REQUETE CIVILE

L'an deux mille treize, le 176mc jour du mois de juin ;

A la requête de la société Transgazelle dont le siège social est situé au n° 2 de


l'Avenue Konda - Konda, Commune de Ngaliema à Kinshasa, NRC 52 123, Id.
Nat. 01-714 N 38772 G, poursuites et diligences de Monsieur Saeb Kansou, son
gérant statutaire ;

Je soussigné IFONDONGO EMIMI Baudouin, huissier de justice près la Cour


d'Appel de Matadi ;

Ai donné assignation :

1. Monsieur NLANDU MAKABA


2. BATADILA KILONGO
3. NSIMBA DUENTE
4. NTENGO MAKABA
5. TUKUNDA MAKABA
6. MAMVIBIDILA MUELA
7. TUSOLAMA BUEYA
8. NKAYILU BUNGA

Tous résidant au village Ndemba, dans le secteur de Bamboma, Territoire de


Songololo, District de Cataractes, Province du Bas - Congo et ayant tous élu
domicile au cabinet de leur conseil, Maître SIALA NDOMBE, avocat au Barreau
de Matadi ;

D'avoir à comparaître devant la Cour d'Appel de Matadi, siégeant en matière


civile et commerciale au local ordinaire de ses audiences publiques, sis route
Kinshasa, dans la Commune de Matadi, à son audience publique du 19 juin
2013.

253
POUR :

Attendu que le premier assigné vient de signifier à ma requérante un arrêt de la


cour de céans dont le procès devait absolument reconnaître une reprise
d'instance, au motif que Monsieur NKAYILU, l'une des parties audit procès est
décédée en cours d'instance, selon les déclarations de son conseil faites à
l'audience publique sous RC 4962 devant le Tribunal de Grande Instance de
Matadi, qui miraculeusement disposait même d'une procuration spéciale
renseignant une fausse adresse ;

Attendu que malgré le développement de ce pertinent moyen devant la cour de


céans par ma requérante, l'arrêt sous RCA 3705 bis vient d'être malheureusement
rendu et signifié en faveur des intimés dont le de cujus Nkayilu ;

Attendu que les autres parties, excepté Monsieur Nkayilu n'étaient point parties
au dossier RCA 3547 / 3453, dont elles se prévalent le contenu ;

Attendu que le dossier RC 3954/4018/4019 frappé d'appel a vu le premier juge


passer outre tous les moyens de ma requérante ;

Que la reprise d'instance n'a point été faite ;

Que pour toutes ces irrégularités ne faisant pas honneur à notre justice et portant
d'énormes préjudices à toutes les parties, ma requérante, porteuse d'une
consultation juridique de trois avocats ayant au moins cinq ans de prestation, tel
que l'exige la loi, initie la présente action en vue d'obtenir pour une bonne
administration de la justice, l'anéantissement des arrêts sous RCA 3547/3453 et
3705 bis ;

ACES CAUSES ;

Sous toutes réserves généralement que de droit ;

Plaise à votre cour ;

de dire la présente requête civile recevable et fondée ;

Par conséquent ;

254
- De mettre à néant l'arrêt de la cour sous RCA 3705 bis et RCA 3547/3453 ;

- D'ordonner l'application de l'article 19 de la loi portant procédure devant la CSJ


en son alinéa 2 sur la reprise d'instance dans les causes dont les arrêts attaqués
par ma requérante ;

Et ce sera justice.

Et pour que les assignés n'en ignorent,

Je leur ai ;

Pour le premier assigné :

Etant au cabinet de son conseil où il a élu domicile ;


Et y parlant Maître S1ALA NDOMBE, Avocat conseil ainsi déclaré ;

Pour le deuxième assigné :

Etant au cabinet de son conseil où il a élu domicile ;


Et y parlant Maître SIALA NDOMBE, Avocat conseil ainsi déclaré ;

Pour le troisième assigné :

Etant au cabinet de son conseil où il a élu domicile ;


Et y parlant Maître SIALA NDOMBE, Avocat conseil ainsi déclaré ;

Pour le quatrième assigné :

Etant au cabinet de son conseil où il a élu domicile ;

Et y parlant Maître SIALA NDOMBE, Avocat conseil ainsi déclaré ;

Pour le cinquième assigné :

Etant au cabinet de son conseil où il a élu domicile ;


Et y parlant Maître SIALA NDOMBE, Avocat conseil ainsi déclaré ;

255
Pour le sixième assigné :

Etant au cabinet de son conseil où il a élu domicile ;


Et y parlant Maître SIALA NDOMBE, Avocat conseil ainsi déclaré ;

Pour le septième assigné :

Etant au cabinet de son conseil où il a élu domicile ;


Et y parlant Maître SIALA NDOMBE, Avocat conseil ainsi déclaré ;

Pour le huitième assigné :

Etant au cabinet de son conseil où il a élu domicile ;


Et y parlant Maître SIALA NDOMBE, Avocat conseil ainsi déclaré ;

Laissé à chacun d'eux copie de mon présent exploit.

DONT ACTE COUT L'HUISSIER

256
31) Modèle de requête en levée copie des P.V. et pièces d'un
dossier répressif

Kinshasa, le 26 décembre 2013

A Monsieur le Procureur Général près


la Cour d'Appel de la Gombe A
KINSHASA / GOMBE

N/Réf :
Affaire : Bowayi Mbumba & crts cl
Rachel Mbumba Nkalambote & crts
RMP 93 997/MUS

Monsieur le Procureur Général,

Concerne : Requête en levée copie des PV et pièces

En vertu de l'article 84 de la loi organique n° 13011B du 11 avril 2013 portant


organisation, fonctionnement compétences des juridictions de l'ordre judicaire, je
vous remercie de m'autoriser à lever copie des pièces et procès-verbaux se
trouvant dans le dossier ci-haut identifié ayant été instruit par le Parquet de
Grande Instance de Kinshasa / Gombe et ce, pour le compte de mes clients
Bowayi Mbumba Héritier, Bowayi Mbumba Isaac et Bowayi Matondo Gina.

Dans cette attente, je vous prie d'agréer, Monsieur le Procureur Général,


l'expression de mes sentiments distingués.

Me. Jules MASUANGI MBUMBA

257
32) Modèle d'autorisation de lever copie des procès-verbaux et pièces
versés au dossier judiciaire

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


PARQUET GENERAL PRES LA COUR D'APPEL DE
KINSHASA / GOMBE
Kinshasa, le 27 décembre
2013 № 0014/PG/060/021/SEC/2013

A Maître MASUANGI MBUMBA


Avocat
Anciennes Galeries Présidentielles 1er
étage, Local 1M1
KINSHASA/GOMBE

Transmis copie pour information à :

Monsieur le Procureur de la République


près le Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa / Gombe

Monsieur le Procureur Général par ordre


GUNUMANA GABUNDU Avocat
Général
Maître,

Me référant à votre lettre citée en marge, j'ai l'honneur de vous autoriser, si


l'enquête préliminaire terminée, à lever, moyennant paiement préalable des frais
y afférents, copies des procès-verbaux et pièces du dossier dont référence en
marge.

Le Procureur Général Par ordre,

GUNUMANA GABUNDU
Avocat Général

258
33) Modèle de procès-verbal de saisie-attribution de créance

L'an deux mille treize, le vingt-deuxième, vingt-cinquième jour du


mois de novembre ;

En vertu de l'expédition en forme exécutoire d'un jugement


prononcé contradictoirement entre parties par le tribunal de grande instance de
Kinshasa Gombe en date du 19 octobre 2012 sous RAT 16.342, le tout donné à
la Société Congolaise de Postes et Télécommunications SARL en sigle « SCPT »
(ex OCPT) suivant acte de signification du 20 novembre 2012 par l'huissier Guy
MUKUMBI du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa Gombe, en cause
LONKANDO ISEKETONGO contre la Société Congolaise des postes et
télécommunications « SCPT » Sari en sigle ;

A la requête de Monsieur LONKANDO ISEKETONGO résidant


au n° 1 bis de l'avenue Colonel EBEYA dans la Commune de la Gombe, ayant
élu domicile aux fins des présentes et de leurs suites au cabinet de ses conseils :

- Maîtres Ben KAPUYA SHAMBUYI et Symphorien BAKENGE


BIKALA, avocats demeurant au local 20 B Galeries du 30 juin, au coin
des avenues du commerce et de l'école, dans la commune de Gombe ;

- Maîtres Paulin KAMBA KOLESHAet MASUANGIMBUMBA Jules


avocats demeurant aux anciennes galeries Présidentielles, 1 er niveau,
local 1M1 dans la Commune de la Gombe ;

Je soussigné Guy MUNSIONA

Huissier de Justice de résidence à Kinshasa/Gombe ;

Ai dit et signalé à

1) La Banque CITIBANK RDC dont le siège est situé au croisement des


avenues LUKUSA et NGONGO LUTETE, dans la Commune de
Gombe ;

Où étant à son siège social à 11 heures 55 minutes.


259
Et y parlant à Monsieur UNGANDI Karel, assistant service clientèle, ansi
déclaré
2) La Banque Commerciale du Congo dont le siège est situé
sur le Boulevard du 30 juin, BP 2798, dans la Commune de la
Gombe;

Où étant à son siège social à 12 heures 35 minutes.

Et y parlant à Monsieur MAZEZO, Conseiller juridique, ainsi déclaré ;

3) La Banque ECOBANK dont le siège est situé au n° 47 de


l'avenue NGONGO LUTETE, dans la Commune de Gombe ;

Où étant à son siège social à 12 heures 40 minutes.

Et y parlant à Monsieur Yannick KAMBA, assistant conseiller juridique, ainsi


déclaré ;

4) La Banque Internationale pour l'Afrique au Congo « BIAC »


dont le siège est situé sur le Boulevard du 30 juin n° 87, dans la
Commune de Gombe ;

Où étant à son siège social à 11 heures 30 minutes.

Et y parlant à Monsieur KISOMBE, réceptionniste, ainsi déclaré ;

5) La Société VODACOM Congo dont le siège est situé sur le


Boulevard du 30 juin n° 3157, Mobil Oil Building 2 ème étage
Kinshasa/Gombe ;

Où étant à son siège social à 14 heures 55 minutes.

Et y parlant à Madame NYOTA, réceptionniste, ainsi déclarée ;

6) La société ORANGE SARL dont le siège social est situé au


n° 70 de l'avenue BATETELA, dans la Commune de Gombe ;

Où étant à son siège social à 14 heures 15 minutes.

260
Et y parlant à Madame Lydie LUKUSA, réceptionniste ainsi déclarée

Que mon requérant fait par les présentes, saisie attribution des créances sur
toutes les sommes qu'elles détiennent et détiendront pour le compte de La
Société Congolaise des Postes et Télécommunications « SCPT » Sari dont le
siège social est situé sur le Boulevard du 30 juin, au croisement de l'avenue du
marché dans la Commune de Gombe, pour une somme de 3.116 USD et
65.142.840 Fc (81.000 Fc), le tout suivant le décompte suivant :

1. 7.944.212,2 francs congolais représentant les arriérés de salaire avant la


mise à la retraite ;
2. 3.000 USD de dommages et intérêts ;
3. 529.614,15 Fc (somme que la SCPT doit payer chaque mois depuis le
1er janvier 2004 jusqu'à la prise en charge par l'INSS) fois 108 mois à la
date de ce jour soit 57.198.328 Fc.
4. 116 USD de frais de justice ;

Total 65.142.540,4 francs congolais + 3.116 USD

Leur indiquant qu'elles sont personnellement tenues envers le créancier saisissant


et qu'il leur est fait défense de disposer des sommes saisies dans la limite de ce
qu'elles doivent au débiteur ;

Leur rappelant que, par application de l'article 154 de l'Acte Uniforme portant
organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d '
exécution OH AD A, ci-après reproduit, elles sont personnellement tenues
envers ma requérante et qu'il est fait défense de disposer des sommes saisies,
dans la limite de ce qu'elle doit elle-même à la débitrice et que, par application
de l'article 156 dudit Acte Uniforme, elles sont tenues de déclarer à la créancière
l'étendue de leurs obligations à l'égard de la débitrice ainsi que les modalités qui
pourraient les affecter, et s'il y a lieu, les cessions de créance, délégations ou
saisies antérieures et de lui communiquer copies des pièces justificatives ;

Ce à quoi elles m'ont répondu,

1. Pour la première :

261
Les comptes de la Société SCPT en nos livres accusent les soldes
suivants : CDF 17.020,50 ; 889,49 USD ; 28,01 USD ; 00 USD ; 28,18
USD.

2. Pour la deuxième :

Les comptes de la SCPT présentent un solde global débiteur de -57.252


dont les détails sont repris sur le document que nous attachons à cet
expie"
3. Pour la troisième :

La Société SCPT entretient deux comptes dont la situation se présente


comme suit :

- 001030310067601 solde : 100.442,60 FC ; - 0010533100061 solde:


31,82 USD.

4. Pour la quatrième :

5. Pour la cinquième :

6. Pour la sixième :

Puis j'ai reproduit les articles 38, 156, 169 à 172 de l'acte uniforme susmentionné
en application de l'article 157.5 du même acte uniforme ;

Article 38 : les tiers ne peuvent faire obstacle aux procédures en vue de


l'exécution ou de la conversation des créances. Ils doivent y apporter leurs
concours lorsqu'ils en sont requis. Tout manquement par eux à ces obligations
peut entrainer leur condamnation à verser des dommages et intérêts. Le tiers
entre les mains duquel est pratiquée une saisie peut également, et sous les mêmes
conditions, être condamné au paiement des causes de la saisie, sauf recours
contre le débiteur.

Article 156 : Le tiers saisi est tenu de déclarer au créancier l'étendue de ses
obligations à l'égard du débiteur ainsi que les modalités qui pourraient les
affecter et s'il y a lieu, les cessions de créances, délégations, ou saisies
antérieures. Il doit communiquer copies des pièces justificatives.

262
Ces déclaration et communication doivent être faite sur le champ à l'huissier ou à
l'agent d'exécution et mentionnées dans l'acte de saisie ou, au plus tard dans les
cinq jours si l'acte n'est pas signifié à personne. Toute déclaration inexacte,
incomplète ou tardive expose le tiers saisi à être condamné au paiement des
causes de la saisie, sans préjudice d'une condamnation au paiement des
dommages et intérêts.

Article 169 : Les contestations sont portées devant la juridiction du domicile ou


du lieu où demeure le débiteur. Si celui-ci n'a pas de domicile connu, elles sont
portées devant la juridiction du domicile ou lieu où demeure le tiers.
Article 170 : A peine d'irrecevabilité, les contestations sonl portées devant la
juridiction compétente, par voie d'assignation dans le délai d'un mois à compter
de la dénonciation de la saisie au débiteur.

Le tiers saisi appelé à l'instance de contestation.

Le débiteur qui n'aurait pas élevé de contestation dans le délai prescrit peut agir
en répétition de l'indu devant la juridiction de fond selon les règles applicables à
cette action.

Article 171 : La juridiction compétente donne effet à la saisie pour la fraction


non contestée de la dette. Sa décision est exécutoire sur minute.

S'il apparaît que ni le montant de la créance du saisissant ni la dette du tiers ne


peuvent être sérieusement contestables, la juridiction compétente peut ordonner
provisionnellement le paiement d'une somme qu'elle détermine en prescrivant, le
cas échéant, des garanties.

Article 172 : La décision de la juridiction tranchant la contestation est


susceptible d'appel dans les quinze jours de sa notification.

Le délai pour faire appel ainsi que la déclaration d'appel sont suspensifs
d'exécution sauf décision contraire spécialement motivée de la juridiction
compétente.

Sous toutes réserves,

263
Et afin que les notifiées n'en ignorent, je leur ai

1. Pour la première

Etant à son siège social


Et y parlant à Monsieur NGANDU KAREL, assistant service clientèle, ainsi
déclaré ;
2. Pour la deuxième :

Etant à son siège social


Et y parlant à Monsieur MAZEZO, conseiller juridique, ainsi déclaré ;

3. Pour la troisième :
Etant à son siège social
Et y parlant à Monsieur Yannick KAMBA, assistant conseiller juridique, ainsi
déclaré ;
4. Pour la quatrième

Etant à son siège social


Et y parlant à Monsieur KISOMBE, réceptionniste, ainsi déclaré ;
5. Pour la cinquième

Etant à son siège social


Et y parlant à Madame NYOTA, réceptionniste, ainsi déclarée ;
6. Pour la sixième :
Etant à son siège social
Et y parlant à Madame Lydie LUKUSA, réceptionniste, ainsi déclarée

Laissé copie à chacun de mon présent exploit. Pour

réception.

264
34)Modèle d'Acte de dénonciation de saisie-attribution

(Article 160 Acte uniforme OHADA portant organisation des


procédures simplifiées de recouvrement et des voies d'exécution)

L'an deux mille treize, le deuxième jour du mois de décembre ;

En vertu de l'expédition en forme exécutoire d'un jugement prononcé


contradictoirement entre parties par le tribunal de grande instance de
Kinshasa/Gombe en date du 19 octobre 2012 sous RAT 16.342, le tout donné à
la société congolaise de postes et télécommunications SARL en sigle « SCPT »
(ex. OCPT) suivant acte de signification du 20 novembre 2012 par l'huissier Guy
MUKUMBI du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa Gombe en cause
LONKANDO ISEKETONGO contre la société congolaise des postes et
télécommunications « SCPT » sari en sigle ;

A la requête de Monsieur LONKANDO TSEKETONGO résidant au n° 1 bis de


l'avenue colonel EBEYA, dans la Commune de la Gombe ayant élu domicile aux
fins des présentes et de leurs suites au cabinet de ses conseils,

- Maître Ben KAPUYA SHAMBUYI, Emmanuel MADIMBA


KALALA, MATULU TSHILUMBA, BOKISILA AKAWO, RJDJA
WIVALE NGONA, ILUMBE IBENGE et Symphorien BAKENGE
BIKALA avocats demeurant au local 20 B Galerie du 30 juin (Aile
SONAS), croisement des avenues du commerce et de l'école dans la
Commune de Gombe ;

- Maîtres Paulin KAMBA KOLESHA et MASUANGIMBUMBA Jules


avocats demeurant aux anciennes Galeries Présidentielles, 1 er niveau,
local 1M1 dans la Commune de Gombe ;

Je soussigné Guy MUNSIONA huissier de justice près le tribunal de


Paix/GOMBE

Ai dénoncé à

265
La Société congolaise des postes et télécommunications « SCPT » Sari dont le
siège est situé sur le boulevard du 30 juin, au croisement de l'avenue du marché,
dans la Commune de Gombe ;
La saisie attribution pratiquée sur ses fonds logés dans la Banque Commerciale
du Congo « BCDC » sari, la Banque Internationale pour l'Afrique au Congo «
B1AC », la CITIBANK RDC, la banque ECOBANK, la Société VODACOM
CONGO et ORANGE RDC suivant procès verbal de saisie attribution en date
des 22 novembre 2013 à 11 heures 30 pour la BIAC, à 12 heures 35 minutes
pour la BCDC et 25 novembre 2013 à 11 heures 55 minutes pour la CITIBANK,
à 12 heures 40 minutes pour la banque ECOBANK, à 14 heures 15 minutes pour
ORANGE RDC et à 14 heures 55 minutes pour VODACOM CONGO ;

Lui déclarant en outre que « les contestations doivent être soulevées, à peine
d'irrecevabilité dans le délai d'un mois à compter de ce jour soit au plus tard le 30
décembre 2013 et que la juridiction compétente devant laquelle les contestations
doivent être portées est le tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe ;

Lui rappelant qu'il peut autoriser, par écrit, le créancier, Monsieur LONKANDO,
à se faire remettre sans délai par les tiers saisis, les sommes ou partie des
sommes qui lui sont dues ;

Et afin que la dénoncée n'en prétexte ignorance, je lui ai

Etant à son siège social

Et y parlant à Madame MUJINGA, Directeur juridique, ainsi déclarée

Laissé copie tant du procès verbal de saisie attribution de créance que copie du
présent exploit.

Dont acte coût

Pour réception.

266
35) Modèle de déclaration de créance

Kinshasa, le'.../.../....

A Monsieur Guy MUNSIONA


Huissier de Justice
Tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe
Kinshasa/Gombe

CC : Greffe d'exécution
du Tribunal de Grande Instance
de Kinshasa/Gombe
Kinshasa/Gombe

Objet : Déclaration de créance


RAT 16.342/RH 51674

Monsieur,

Nous accusons réception du procès-verbal de saisie au terme duquel vous nous


informez de la mise en œuvre d'une procédure de saisie-attribution à l'encontre
de la Société Congolaise des Postes et Télécommunications SARL et vous nous
enjoigniez de déclarer notre créance en son égard.

Nous vous informons ne devoir que la somme de 19.600 USD (dollars


américains dix neuf mille six cents) du chef de location des sites.

Restant à votre disposition pour vous fournir tout autre élément que vous
jugeriez utile, nous vous prions d'agréer, Monsieur, l'expression de nos
sentiments distingués.

Signature

267
36) Modèle de procuration spéciale

je soussigné, Monsieur LONKANDO ISEKETONGO résidant


au n° 1 bis de l'avenue Colonel EBEYA dans la Commune de la Gombe ;

Donne par la présente mandat à mes conseils :

1. Maîtres Ben KAPUYA SHAMBUYI, Christian NGANDU ILUNGA,


KALONJI DISANKA et Giresse BOKISILA AKAWO, Avocats
demeurant au Local 20/B, Aile SONAS, Galeries du 30 juin au coin des
avenues du Commerce et de l'Ecole dans la Commune de la Gombe ;

2. Maîtres Paulin KAMB A KOLESHA et MASUANGIMBUMB A,


Avocats demeurant aux Anciennes Galeries Présidentielles, 1 er Niveau,
Local 1M1 dans la Commune de la Gombe ;

Avec pouvoir de substitution l'un pouvant agir à défaut de l'autre ;

Aux fins de retirer en mes lieu et place, les sommes d'argent qui me sont
dues en vertu de la saisie attribution contre la Société Congolaise des Postes et
Télécommunications pratiquée au mois de novembre 2013 en dates de 22 et 25
novembre 2013 par le Ministère de l'huissier Guy MUNSIONA auprès des
tierces saisies la Banque CIT1 BANK RDC, la Banque Commerciale du Congo,
ECOBANK, la Banque Internationale pour l'Afrique au Congo « BIAC », la
Société VODACOM Congo Sari et la Société ORANGE Sari.

Promettant d'avoir le tout pour agréable et de ratifier.

Fait à Kinshasa, le .......... / ...... /

268
37) Modèle de certificat de non contestation n° ................. /2014

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


POUVOIR JUDICIAIRE TRIBUNAL DE GRANDE
INSTANCE DE KINSHASA/GOMBE

Cabinet du Greffe Divisionnaire

Je soussigné, André KUNYIMA NSESA MALU,


Greffier Divisionnaire du Tribunal de Grande de Kinshasa/Gombe, certifie par le
présent qu'il n'a pas été formé jusqu'à ce jour une contestation contre la
dénonciation de la saisie attribution faite en date du 02/12/2013 sous RAT
16.342/RH 51.674 auprès de :

- Banque Commerciale Du Congo, ayant son siège social sur le


Boulevard du 30 juin à Kinshasa/Gombe ;

- Banque Internationale pour l'Afrique au Congo, ayant son siège


social sur le Boulevard du 30 juin à Kinshasa/Gombe ;

- CITY BANK, ayant son siège social sur le Boulevard du 3 0 juin à


Kinshasa/Gombe ;

- ECOBANK, ayant son siège social à côté de l'Ambassade de


l'Afrique du Sud à Kinshasa/Gombe ;

- VODACOM CONGO, ayant son siège social sur le Boulevard du


30 juin à Kinshasa/Gombe ;

- ORANGE RDC, ayant son siège social croisement des avenues du


Commerce et KASA-VUBU à Kinshasa/Gombe.

En cause : Monsieur LONKANDOISEKETONGO Bernard, résidant sur


avenue Colonel EBEYA n° 1 bis, dans la Commune de la Gombe ;

Contre : La Société Congolaise des Postes et des Télécommunications Sari,


ayant son siège social sis au n° 95 du Boulevard du 30 juin, dans la
Commune de la Gombe à Kinshasa ;
269
Cette saisie a été dénoncée en date du 02/12/2013 à la Société Congolaise des
Postes et des Télécommunications Sari par l'exploit de l'Huissier Guy
MUNSIONA du Tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe étant à son siège social et
y parlant à Madame MUJINGA, Directeur Juridique, ainsi déclarée.

Fait à Kinshasa, le 13/03/2014


Le Greffier Divisionnaire
Chef de Division.

270

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