sions présentées par M. Morales, en annexe de son rapport, soit libellée
comme suit : « Nous croyons qu'avant d'édicter une nouvelle loi, il convient de procéder à une étude interdisciplinaire des causes et des effets du grand pourcentage d'enfants naissant hors mariage en République dominicaine et de charger une commission de juristes de la rédaction d'un avant-projet de loi, après achèvement de cette enquête ». Il est regrettable que le coup d'Etat du 25 septembre 1963 ait interrompu les efforts des juristes dominicains et que les travaux du Séminaire n'aient pas été synthétisés dans un rapport final. Cette circonstance ne donne que plus d'intérêt au premier numéro de Derecho, dont le terme permet de bien augurer de l'avenir de cette nouvelle publication ! J.-B. H.
Lino Di Qual. — La compétence liée, Paris, Librairie générale de droit
et de jurisprudence, 1964, 626 pages. Dans la remarquable préface qu'il a consacrée à l'ouvrage de M. Di Quai, M. le Professeur Drago commence à insister à très juste titre sur le caractère de nouveauté que présente dans notre droit public le problème de la compétence liée. « La notion de compétence liée entre de plus en plus, écrit-il, dans les préoccupations du juge administratif ». Rien n'est plus exact. L'opposition, puis le développement rapide de cette notion dans le contentieux administratif sont sans doute le corollaire de l'évolution des pouvoirs de contrôle du juge du recours de l'excès de pouvoir ; l'évolution, qui conduit le juge notamment à une extension continue de ces pouvoirs, l'oblige, par là-même, à un approfondissement de plus en plus poussé, de plus en plus technique des situations juridiques devant lesquelles il est appelé à se trouver. Quoi qu'il en soit, il devenait indispensable d'étudier de façon approfondie cette nouvelle vedette du contentieux administratif. M. le Professeur Kornprobst y avait consacré un excellent article (1). M. Di Quai y consacre un ouvrage exhaustif, « œuvre originale, la première portant sur la compétence liée », comme l'écrit le professeur Drago. L'examen approfondi d'une question nouvelle représente toujours un travail délicat ; il en est encore plus ainsi quand cette question s'est révélée assez brusquement et s'est développée avec une extrême rapidité qui ne peut aller sans un certain désordre, une certaine confusion, voire certaines erreurs. Apporter pour la première fois une synthèse d'une vaste matière où régnent encore bien des incertitudes et dont tous les aspects ne sont sans doute pas encore dégagés est un tour de force. Ce tour de force, on peut dire que M. Di Quai l'a accompli. Il mérite d'être loué, tout d'abord, pour avoir eu le courage d'entreprendre l'ouvrage, ensuite pour l'avoir réalisé avec une science incontestable, une force d'analyse pénétrante, une clarté parfaite, en donnant au sujet toute son ampleur, tout en n'omettant aucune question. Son livre présente pour la première fois un véritable « code » de la compétence liée ; et il montre, par lui-même, l'importance parfois encore insoupçonnée de cette notion dans la vie administrative moderne. Il sera
(1) V. Revue de droit public, 1961, p. 942.
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donc à la fois un sujet de méditation pour les juristes et un fort utile
instrument de travail pour les praticiens. Dans une première partie, M. Di Quai s'attache, en partant d'un exposé historique réussi, et en examinant les diverses doctrines, à donner une définition précise de la compétence liée. Il insiste avec juste raison sur les liens intimes existant entre olle et le pouvoir discrétionnaire, et met fort bien en lumière l'idée fondamentale que le juge peut faire varier les frontières entre eux, en faisant varier les frontières de son contrôle. Dans une deuxième partie, l'auteur étudie de manière approfondie les divers cas de compétence liée qu'il range excellemment en trois catégories : dans la compétence liée au premier degré, l'autorité administrative « dispose d'un pouvoir discrétionnaire d'action ou d'inaction » mais, si elle décide d'agir, elle est liée dans son action ; dans la compétence liée au second degré, elle n'est plus libre d'agir ou de ne pas agir ; elle doit agir dans la compétence liée au troisième degré, « la compétence ligotée », l'Administration doit agir dans un délai précis. Chaque cas de compétence liée dans ces trois catégories est étudiée avec minutie, et avec de nombreuses (et exhaustives) citations de jurisprudence. Après cette revue, l'auteur termine la seconde partie en élaborant une théorie juridique de la compétence liée ; il conclut en affirmant que la compétence liée, qui « n'est qu'une application stricte du principe de légalité », constitue le droit commun et le pouvoir discrétionnaire l'exception. Cette conclusion est peut-être un peu optimiste en l'état actuel du droit ; elle constitue, en revanche, certainement le but à atteindre, but vers lequel nous nous acheminons lentement. La troisième partie de l'ouvrage est consacrée aux « Contrôles administratif et juridictionnel de la compétence liée ». L'étude du contrôle administratif présente un caractère original qui mérite d'être souligné. Quant à celle du contrôle juridictionnel, elle permet à M. Di Quai d'examiner tout d'abord les théories des « moyens inopérants » et des « substitutions de motifs ■», qui ont besoin d'être précisés et limités, puis de présenter une description intéressante et exacte des pouvoirs du juge en cas de compétence liée. Dans sa conclusion, l'auteur étudie la compétence liée dans d'autres pays, puis en droit international public. Cette brève analyse d'un ouvrage à tous points de vue important aura, nous l'espérons, permis aux lecteurs d'apprécier tout son intérêt. Mais il faut le lire pour se rendre compte exactement de sa grande valeur et de l'apport précieux qu'il fait à la doctrine française de droit public. M. Letourneur.
Frédéric Dumon. — Le Brésil, ses institutions politiques et judiciaires,
sources, caractéristiques, évolution, comparaisons, Bruxelles, Institut de sociologie, 1964, 291 pages. M. Frédéric Dumon a fait, à l'invitation du gouvernement brésilien, un court séjour au Brésil, en sa qualité de membre et actuellement président de l'Union internationale des magistrats. Il y a rencontré de nombreux universitaires et magistrats qui l'ont reçu avec la gentillesse que les élites intellectuelles de l'Amérique latine savent mettre dans leurs "apports sociaux. On lui a ouvert les bibliothèques officielles et également,
Plaquette Contentieux Constitutionnel - l3 Div a 2021-2022 Contentieux Constitutionnel Cours Du Professeur t. s. Renoux Charges de Travaux Diriges Theo Brillanti Et Pauline Mallejac