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Revue internationale de droit

comparé

L. di Qual, La compétence liée

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L. di Qual, La compétence liée. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 17 N°2, Avril-juin 1965. pp. 513-514;

https://www.persee.fr/doc/ridc_0035-3337_1965_num_17_2_14233

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BIBLIOGRAPHIE 518

sions présentées par M. Morales, en annexe de son rapport, soit libellée


comme suit : « Nous croyons qu'avant d'édicter une nouvelle loi, il
convient de procéder à une étude interdisciplinaire des causes et des
effets du grand pourcentage d'enfants naissant hors mariage en
République dominicaine et de charger une commission de juristes de la
rédaction d'un avant-projet de loi, après achèvement de cette enquête ».
Il est regrettable que le coup d'Etat du 25 septembre 1963 ait
interrompu les efforts des juristes dominicains et que les travaux du Séminaire
n'aient pas été synthétisés dans un rapport final. Cette circonstance ne
donne que plus d'intérêt au premier numéro de Derecho, dont le terme
permet de bien augurer de l'avenir de cette nouvelle publication !
J.-B. H.

Lino Di Qual. — La compétence liée, Paris, Librairie générale de droit


et de jurisprudence, 1964, 626 pages.
Dans la remarquable préface qu'il a consacrée à l'ouvrage de
M. Di Quai, M. le Professeur Drago commence à insister à très juste titre
sur le caractère de nouveauté que présente dans notre droit public le
problème de la compétence liée. « La notion de compétence liée entre
de plus en plus, écrit-il, dans les préoccupations du juge administratif ».
Rien n'est plus exact. L'opposition, puis le développement rapide
de cette notion dans le contentieux administratif sont sans doute le
corollaire de l'évolution des pouvoirs de contrôle du juge du recours de
l'excès de pouvoir ; l'évolution, qui conduit le juge notamment à une
extension continue de ces pouvoirs, l'oblige, par là-même, à un
approfondissement de plus en plus poussé, de plus en plus technique des
situations juridiques devant lesquelles il est appelé à se trouver.
Quoi qu'il en soit, il devenait indispensable d'étudier de façon
approfondie cette nouvelle vedette du contentieux administratif. M. le
Professeur Kornprobst y avait consacré un excellent article (1). M. Di Quai
y consacre un ouvrage exhaustif, « œuvre originale, la première portant
sur la compétence liée », comme l'écrit le professeur Drago.
L'examen approfondi d'une question nouvelle représente toujours
un travail délicat ; il en est encore plus ainsi quand cette question s'est
révélée assez brusquement et s'est développée avec une extrême rapidité
qui ne peut aller sans un certain désordre, une certaine confusion, voire
certaines erreurs.
Apporter pour la première fois une synthèse d'une vaste matière
où régnent encore bien des incertitudes et dont tous les aspects ne sont
sans doute pas encore dégagés est un tour de force.
Ce tour de force, on peut dire que M. Di Quai l'a accompli.
Il mérite d'être loué, tout d'abord, pour avoir eu le courage
d'entreprendre l'ouvrage, ensuite pour l'avoir réalisé avec une science
incontestable, une force d'analyse pénétrante, une clarté parfaite, en donnant
au sujet toute son ampleur, tout en n'omettant aucune question.
Son livre présente pour la première fois un véritable « code » de la
compétence liée ; et il montre, par lui-même, l'importance parfois encore
insoupçonnée de cette notion dans la vie administrative moderne. Il sera

(1) V. Revue de droit public, 1961, p. 942.


514 BIBLIOGRAPHIE

donc à la fois un sujet de méditation pour les juristes et un fort utile


instrument de travail pour les praticiens.
Dans une première partie, M. Di Quai s'attache, en partant d'un
exposé historique réussi, et en examinant les diverses doctrines, à donner
une définition précise de la compétence liée.
Il insiste avec juste raison sur les liens intimes existant entre olle
et le pouvoir discrétionnaire, et met fort bien en lumière l'idée
fondamentale que le juge peut faire varier les frontières entre eux, en faisant
varier les frontières de son contrôle.
Dans une deuxième partie, l'auteur étudie de manière approfondie
les divers cas de compétence liée qu'il range excellemment en trois
catégories : dans la compétence liée au premier degré, l'autorité
administrative « dispose d'un pouvoir discrétionnaire d'action ou d'inaction »
mais, si elle décide d'agir, elle est liée dans son action ; dans la
compétence liée au second degré, elle n'est plus libre d'agir ou de ne pas agir ;
elle doit agir dans la compétence liée au troisième degré, « la
compétence ligotée », l'Administration doit agir dans un délai précis.
Chaque cas de compétence liée dans ces trois catégories est
étudiée avec minutie, et avec de nombreuses (et exhaustives) citations de
jurisprudence. Après cette revue, l'auteur termine la seconde partie en
élaborant une théorie juridique de la compétence liée ; il conclut en
affirmant que la compétence liée, qui « n'est qu'une application stricte
du principe de légalité », constitue le droit commun et le pouvoir
discrétionnaire l'exception. Cette conclusion est peut-être un peu optimiste en
l'état actuel du droit ; elle constitue, en revanche, certainement le but à
atteindre, but vers lequel nous nous acheminons lentement.
La troisième partie de l'ouvrage est consacrée aux « Contrôles
administratif et juridictionnel de la compétence liée ». L'étude du contrôle
administratif présente un caractère original qui mérite d'être souligné.
Quant à celle du contrôle juridictionnel, elle permet à M. Di Quai
d'examiner tout d'abord les théories des « moyens inopérants » et des
« substitutions de motifs ■», qui ont besoin d'être précisés et limités, puis
de présenter une description intéressante et exacte des pouvoirs du juge
en cas de compétence liée.
Dans sa conclusion, l'auteur étudie la compétence liée dans d'autres
pays, puis en droit international public.
Cette brève analyse d'un ouvrage à tous points de vue important
aura, nous l'espérons, permis aux lecteurs d'apprécier tout son intérêt.
Mais il faut le lire pour se rendre compte exactement de sa grande
valeur et de l'apport précieux qu'il fait à la doctrine française de droit
public.
M. Letourneur.

Frédéric Dumon. — Le Brésil, ses institutions politiques et judiciaires,


sources, caractéristiques, évolution, comparaisons, Bruxelles, Institut
de sociologie, 1964, 291 pages.
M. Frédéric Dumon a fait, à l'invitation du gouvernement brésilien,
un court séjour au Brésil, en sa qualité de membre et actuellement
président de l'Union internationale des magistrats. Il y a rencontré de
nombreux universitaires et magistrats qui l'ont reçu avec la gentillesse que les
élites intellectuelles de l'Amérique latine savent mettre dans leurs
"apports sociaux. On lui a ouvert les bibliothèques officielles et également,

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