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Introduction en entonnoir :
• Phrase d’attaque : cette dernière a pour but d’inscrire le texte dans un contexte juridique
relativement large. Si vous choisissez une citation, ne la tirez pas du texte à commenter.
Finissez l’attaque par une transition du type : « c’est ce dont il est question dans un texte de
…, intitulé (ou traitant de) … ».
Proposition de correction :
Nullum crimen nulla poena sine lege
Le principe de légalité des délits et des peines suppose qu’il n’est possible d’être condamné
pénalement qu’en vertu d’un texte pénal clair et précis. Ce principe directeur a notamment été
développé par le philosophe Cesare Beccaria au XVIIIème siècle.
Proposition de correction :
Le présent ouvrage a été pensé en 1764 par Beccaria. Dans celui-ci, il déploie un
argumentaire abolitionniste. Plus largement, il prône une réforme du système pénal d’Ancien
Régime et met en exergue les principes directeurs du droit pénal moderne européen comme
les principes de légalité, de nécessité et de proportionnalité. Voltaire a lui-même commenté
des Délits et des Peines.
Remarque : si l’auteur et le texte sont anciens, il faudra, d’une part, veiller à ne pas faire
d’anachronisme et, d’autre part, lire le texte en considération des données actuelles.
Proposition de correction :
L’ouvrage est rédigé durant l’Ancien Régime où l’arbitraire règne dans l’ensemble de
l’Europe et inspiré par l’esprit des Lumières, lequel est guidé par la volonté de renverser le
régime monarchique et plus largement les fondements de la société : le pouvoir, le droit, etc.
• Problème(s) de droit : quelle(s) question(s) de droit aborde le texte ? Plus largement, quel est
son intérêt juridique (celui se déduisant généralement assez aisément des étapes qui
précèdent) ? A énoncer sous forme affirmative ou interrogative.
Proposition de correction :
Comment prévenir la criminalité selon Beccaria ?
Proposition de correction :
Une fois conclu, le contrat social, par lequel l’Homme fait le choix d’aliéner une partie de sa
liberté au profit de sa sécurité, impose au législateur d’édicter des lois claires et précises
mettant fin à l’arbitraire (I) au regard du principe de la légalité pénale, constituant la matrice
des principes directeurs (II).
Le plan : IA, IB, IIA, IIB. Il se construit à partir du problème de droit. Après chaque intitulé
de partie (donc après les I et II) doit figurer un « chapeau », c’est-à-dire une annonce des
sous-parties. Il s’agit d’une nouvelle annonce de plan, similaire à celle qui se situe à la fin de
l’introduction. A la fin de chaque sous-partie (sauf la dernière), il faut penser à faire une –
rapide – transition avec la sous-partie suivante.
Analyse du texte
§6 : « que les lois soient simples, qu’elles soient claires » donne la définition du principe de la
légalité.
§7 : « que ces lois ne favorisent aucune classe particulière » : le principe d’égalité est rappelé.
Fin d’une société fondée sur des ordres : clergé, noblesse, tiers état.
« La crainte qu’inspirent les lois est salutaire ; la crainte que les hommes inspirent est une
source funeste de crimes ». Si la loi est la même pour tous, elle ne favorise personne. S’il en
était différemment, un seul homme (ou un groupe d’hommes), intouchable, susciterait la
crainte du reste de la population. Or, ce sentiment d’inégalité conduit à des rébellions et,
conséquemment, à la commission d’infractions.
§8 : « puisque les délits ne sont pas déterminés par les lois, ils ne savent pas quelles seront les
suites de leurs crimes ». La loi doit être prévisible afin de respecter le principe de la légalité.
§8 à 17 : « l’Homme instruit »
§15 : Idée du contrat social dégagée par Rousseau : aliéner sa liberté pour plus de sécurité.
§ 15 : « l’homme éclairé aimera une constitution dont les avantages sont évidents, les
dispositions connues, et qui donne des bases solides à la sûreté publique ».
Le droit à la sûreté est une garantie contre les arrestations et les détentions arbitraires, affirmé
aujourd’hui par la DDHC, art. 2 (l’article 66 de la Constitution dispose que « l’autorité
judiciaire est garante de la liberté individuelle », en faisant une sorte d’habeas corpus à la
française). C’est une notion fondamentale dans le texte car, sous l’Ancien Régime, la pratique
des « lettres de cachet » était très répandue. Cette pratique permettait au Roi de faire
emprisonner un individu, sans explication.
§30 à 32 : Les magistrats doivent prendre garde à l’arbitraire ; le juge ne doit pas interpréter il
doit appliquer. Cf : Montesquieu, selon qui le juge est la bouche de la loi. Les raisons de cette
affirmation tiennent à ce que le juge à ce moment là ne respecte pas l’exigence
d’indépendance et d’impartialité par conséquent il n’a aucun pouvoir d’individualisation de la
peine.
§ 31 : « Plus les tribunaux seront nombreux, moins on pourra craindre qu’ils ne violent les
lois, parce que entre plusieurs hommes qui s’observent mutuellement, l’avantage d’accroitre
l’autorité commune est d’autant moindre, que la portion qui en reviendrait à chacun est plus
petite, et trop peu considérable pour balancer les dangers de l’entreprise ». Les tribunaux
doivent être nombreux afin de ne pas accorder trop de pouvoirs aux magistrats, de les forcer à
adapter leurs jurisprudences les unes aux autres.
On voit ainsi un passage de l’arbitraire à l’arbitrage avec une autorité judiciaire légitime.
PLAN
Sa liberté doit être aliénée sous condition : la prévisibilité permise par la légalité pénale.
Pas d’arbitraire du juge.
Afin d’être acceptée, et donc efficace, il est nécessaire que la loi pénale s’applique sans
distinction arbitraire entre les personnes qui y sont soumises.
Le principe de légalité, en tant que matrice des principes fondamentaux du droit pénal
moderne, implique que la loi soit claire, précise et prévisible.
Enfin, en vertu du principe d’égalité, la loi pénale doit s’appliquer de manière identique à
ceux qu’elle frappe.