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DISSERTATION guidée

Sujet : Est-ce la loi qui définit ce qui est juste ?


Consignes : Rédigez une dissertation complète en respectant chacune des étapes ci-dessous.

[au brouillon] Analyse des termes du sujet.


• Loi : ensemble des règles établies pour un territoire donné.
• Juste : ce qui est conforme à la loi (légal) ou à un principe moral d’égalité et d’ordre (légitime)
• [trouvez le dernier terme à définir]
Introduction à construire selon les étapes suivantes :

1. Amorce : [prenez un exemple (vie quotidienne, œuvre culturelle, événement historique, fait d’actualité…) en rapport avec le
sujet. Insistez sur le lien entre cet exemple et le sujet proposé.]
2. Poser le sujet donné :
3. Définir tous les termes du sujet : la loi désigne…
4. Problématisation du sujet :
- Idée commune : en général on pense que….. Justifiez cette idée qui constituera la 1er thèse et 1er partie du devoir : En quoi la loi
- Trouver un problème qui remet en question cette 1er thèse : Pourtant….
- Proposez une 2ème thèse opposée : La justice n’est-elle pas plutôt définie par…... ?
5. Annoncez le plan : Premièrement, nous établirons que… Dans un deuxième temps, nous montrerons que… Enfin, …
1ère partie : Sans loi, un individu ou une société ne peuvent être justes

• 1er argument : Abandonner la loi, c’est accepter le triomphe du plus fort. Est-ce juste ?
Développez cet argument et prenez un exemple (tiré ou non du cours) pour l’éclairer. Aidez-vous du texte 1.
• 2ème argument : La loi est nécessaire pour régler les différends. Sans loi, le conflit serait permanent.
Développez cet argument et prenez un exemple (tiré ou non du cours) pour l’éclairer.
Transition : Que la loi soit appliquée signifie-t-il toujours que la justice est établie ? N’y a-t-il pas des lois injustes ? [Trouvez un
exemple] Il semble que la loi n’a pas toujours pour but de faire triompher la justice.

2ème partie : La loi n’est qu’une illusion de justice

• 1er argument : La loi n’a pas pour but la justice, mais la protection des intérêts des riches.
Développez cet argument et prenez un exemple (tiré ou non du cours) pour l’éclairer. Aidez-vous du texte 2.
• 2ème argument à trouver par vous-même. Vous pouvez utiliser le cours pour vous aider.
Transition : [Montrez que l’idée principale de la partie 2 est insuffisante pour penser les rapports entre la justice et la loi]

3ème partie : La justice doit être le principe qui motive la loi, mais la justice ne se réduit pas à la loi.

• 1er argument : C’est la justice en tant qu’idéal moral qui définit la loi, pas l’inverse.
Développez cet argument et prenez un exemple (tiré ou non du cours) pour l’éclairer. Aidez vous de l’un des textes.
• 2ème argument : Un élan de justice qui ne s’exprime pas dans la loi resterait inefficace. Aidez-vous du texte 5.
Conclusion : Rappelez le problème que pose le sujet, puis montrez que les arguments du développement y ont répondu.
Apportez une réponse définitive au sujet. Evitez les conclusions incertaines du type « chacun son avis » ou « on peut penser
que oui ou que non, ça dépend ». Soyez rigoureux et précis.
CORPUS DE TEXTES

Vous trouverez ci-après quelques textes destinés à aider votre réflexion à progresser dans le cadre de la dissertation. Il n’est pas
nécessaire d’expliquer complètement les textes. Tirez-en les idées principales, et utilisez-les au service des arguments présents
dans la dissertation. A chaque fois, mentionnez l’auteur et le titre de l’œuvre (les titres doivent être soulignés).

Texte 1 : Hors de la société [régie par des lois], les passions règnent, la guerre est éternelle, la pauvreté est insurmontable, la crainte ne
nous abandonne jamais, les horreurs de la solitude nous persécutent, la misère nous accable, la barbarie, l'ignorance et la brutalité nous
ôtent toutes les douceurs de la vie ; mais dans l'ordre du gouvernement, la raison exerce son empire, la paix revient au monde, la sûreté
publique est établie, les richesses abondent, on goûte les charmes de la conversation, on voit ressusciter les arts, fleurir les sciences ; la
bienséance est rendue à toutes nos actions et nous ne vivons plus ignorants des lois de l'amitié.

Thomas Hobbes, Le Citoyen

Texte 2 : Les lois et le gouvernement peuvent être considérés, dans ce cas comme dans tous les autres, comme une ruse des riches pour
opprimer les pauvres et pour préserver à leur avantage l'inégalité des biens qui serait autrement bientôt détruite par les empiètements des
pauvres qui, s'ils n'en sont pas empêchés par le gouvernement, auraient vite fait de réduire les autres à l'égalité par la violence ouverte. Le
gouvernement et les lois empêchent les pauvres de tenter d'acquérir la richesse par la violence que, sans elles, ils exerceraient contre les
riches ; par elles, il leur dit qu'ils doivent soit continuer à être pauvres, soit acquérir la richesse de la même manière que les riches l'ont fait.
Adam Smith, Leçons sur la jurisprudence

Texte 3 : Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois ; dans l'état même de nature l'homme n'est libre qu'à
la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit
aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes. Toutes les barrières qu'on donne dans les
républiques au pouvoir des magistrats ne sont établies que pour garantir de leurs atteintes l'enceinte sacrée des lois : ils en sont les mi-
nistres, non les arbitres, ils doivent les garder, non les enfreindre Un peuple est libre, quelque forme qu'ait son gouvernement, quand dans
celui qui le gouverne il ne voit point l'homme, mais l'organe de la loi. En un mot, la liberté suit toujours le sort des lois, elle règne ou périt
avec elles ; je ne sache rien de plus certain.

Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social

Texte 4 : Les lois injustes sont de deux sortes. Il y a d'abord celles qui sont contraires au bien commun ; elles sont injustes soit en raison de
leur fin, par exemple quand un chef impose à ses subordonnés des lois onéreuses qui profitent à sa cupidité ou à sa gloire plus qu'au bien
commun ; soit en raison de leur auteur, par exemple quand un homme promulgue une loi qui excède le pouvoir qu'il détient ; soit encore
en raison de leur forme, lorsque les charges destinées au bien commun sont inégalement réparties dans la communauté. De pareilles lois
sont des contraintes plus que des lois, car, selon le mot de Saint Augustin au livre I du Libre Arbitre, « on ne peut tenir pour loi une loi qui
n'est pas juste ». Par conséquent de telles lois n'obligent pas en conscience […].
Thomas d’Aquin, Somme Théologique

Texte 5 : [Le cours du monde] triomphe de ces discours pompeux sur le plus grand bien de l’humanité, et sur l’oppression qu’elle subit, le
sacrifice pour le bien, et tous ces talents gâchés : ce genre d’essences et de fins idéales s’effondrent comme autant de paroles vides qui
élèvent le cœur et laissent la raison vide ; qui édifient certes, mais pour ne rien construire ; toutes déclamations qui n’ont pour contenu
précis que la très haute estime de l’excellente essence en laquelle l’individu qui se dit agir en vue de ces nobles fins et profère ces excellentes
formules, tient sa propre personne – Emphase qui s’enfle la tête et l’enfle aux autres, mais aux proportions d’une inconsistante enflure.
G. W. F. Hegel, Phénoménologie de l’Esprit

Texte 6 : Que sont les empires sans la justice, sinon de grandes réunions de brigands ? Aussi bien, une réunion de brigands est-elle autre
chose qu’un petit empire, puisqu’elle forme une espèce de société gouvernée par un chef, liée par un contrat, et où le partage du butin se
fait suivant certaines règles convenues ? Que cette troupe malfaisante vienne à augmenter en se recrutant d’hommes perdus, qu’elle
s’empare de places pour y fixer sa domination, qu’elle prenne des villes, qu’elle subjugue des peuples, la voilà qui reçoit le nom de royaume,
non parce qu’elle a dépouillé sa cupidité, mais parce qu’elle a su accroître son impunité. C’est ce qu’un pirate, tombé au pouvoir d’Alexandre
le Grand, sut fort bien lui dire avec beaucoup de raison et d’esprit. Le roi lui ayant demandé pourquoi il troublait ainsi la mer, il lui repartit
fièrement : « Du même droit que tu troubles la terre. Mais comme je n’ai qu’un petit navire, on m’appelle pirate, et parce que tu as une
grande flotte, on t’appelle conquérant ».
Augustin d’Hippone, La Cité de Dieu

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