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Nouvelles chartes visigothiques du

monastère pyrénéen d’Asán


Céline Martin est maîtresse de conférences
en histoire médiévale à l’université
Bordeaux Montaigne / Ausonius.

Juan José Larrea est professeur titulaire


d’histoire médiévale à l’Universidad
del País Vasco.

Illustration de couverture :
Éperon rocheux dit “O Castellar”. En contrebas, le monastère San Victorián de Sobrarbe.
(Photo : Guillermo Tomás-Faci)
Ausonius Éditions
— Scripta Mediævalia 42 —

Nouvelles chartes visigothiques du


monastère pyrénéen d’Asán

Textes édités par


Céline Martin et Juan José Larrea

Ouvrage publié avec le concours du Ministère espagnol de Science et Innovation


(Proyectos I+D+i: HAR2017-86502-P)

— Bordeaux 2021 —
Notice catalographique :
Martin, C. et Larrea, J. J., éd. (2021) : Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán,
Ausonius Scripta Mediævalia 42, Bordeaux.

Mots clés :
Chartes, Donation pro anima, Fiscalité tardo-antique, Hagiographie, Antiquité tardive, Haut Moyen Âge,
Monastères, Montagne, Pastoralisme, Péninsule Ibérique, Pyrénées, Royaume visigothique, Tarraconaise,
Territoire, Victorien d’Asán (saint)

AUSONIUS
Maison de l’Archéologie
F - 33607 Pessac cedex
http://ausoniuseditions.u-bordeaux-montaigne.fr

Directeur des Publications : Sophie Krausz


Secrétaire des Publications : Nathalie Pexoto
Graphisme de Couverture : Nathalie Pexoto

Tous droits réservés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et intellectuelle interdit les copies
ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle
faite par quelque procédé que ce soit sans le consentement de l’éditeur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue
une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

© AUSONIUS 2021
ISSN : 1962-1744
EAN: 9782356133717

Achevé d’imprimer sur les presses


Jouve Print
733, rue St Léonard
53100 Mayenne

Mars 2021
Auteurs

Roger Collins Honorary Fellow of The School of History,


Classics & Archaeology, University of Edinburgh
Damián Fernández Associate Professor, Ancient History,
Northern Illinois University
Florian Gallon Maître de Conférences, Histoire Médiévale,
Université Toulouse-Jean Jaurès - UMR Framespa
Amancio Isla Catedrático, Historia Medieval,
Universitat Rovira i Virgili - Tarragona
Juan José Larrea Profesor Titular, Historia Medieval
Universidad del País Vasco - Euskal Herriko Unibertsitatea
Céline Martin Maîtresse de Conférences, Histoire Médiévale,
Université Bordeaux Montaigne - UMR Ausonius
José Carlos Martín-Iglesias Catdrático de Filología Latina,
Universidad de Salamanca
Christine Rendu Chargée de Recherches CNRS, Archéologie,
Université Toulouse-Jean Jaurès - UMR Framespa
Marta Sancho i Planas Profesora Agregada, Arqueología e Historia Medieval,
Universitat de Barcelona - IRCVM
Guillermo Tomás-Faci Investigador, Historia Medieval,
Universidad de Zaragoza
Sommaire

Juan José Larrea, Céline Martin, Introduction 9


Roger Collins, The Sixth-Century Documents of the Monastery of Asán in Context 19
Florian Gallon, Aux origines du don pro anima ? La donation de Gaudiosus
au monastère d’Asán et quelques autres chartes dans la Tarraconaise du vie siècle 37
Amancio Isla, Asán, un monasterio en la encrucijada 59
Guillermo Tomás-Faci, El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 83
Damián Fernández, El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán 105
Christine Rendu, Autour des estives d’Asán : l’occupation et l’exploitation agropastorale
de la haute montagne pyrénéenne au premier millénaire de notre ère 125
Marta Sancho i Planas, La montaña como alternativa para las comunidades monásticas
de la temprana Edad Media. El caso de Santa Cecília dels Altimiris (Prepirineo leridano) 159
José Carlos Martín-Iglesias, El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán
y san Gaudioso de Tarazona 185
Annexes : le dossier documentaire d’Asán 239
Index des noms 245
Index thématique 251
Introduction
J. J. Larrea et C. Martin

Si parler d’un désert documentaire visigothique serait une exagération, l’expression


“steppe documentaire” reflète assez bien l’état des sources en matière d’actes de la pratique
pour la péninsule Ibérique des vie-viiie siècles. Les chercheurs disposaient jusqu’à présent en
tout et pour tout d’un formulaire 1, de quelques fragments de chartes originales sur parchemin 2,
d’un ensemble assez important d’ardoises 3, et de deux chartes transmises en copie 4. Ces deux
dernières provenaient des archives de l’ancien monastère Saint-Martin d’Asán ; c’est de ces
mêmes archives que sont issues les quatre nouvelles chartes dont la récente découverte par
Guillermo Tomás-Faci a motivé l’élaboration du présent ouvrage. Les nouveaux documents ont
fait l’objet en 2017 d’une édition critique remarquable par Guillermo Tomás-Faci et José Carlos
Martín-Iglesias, édition enrichie d’une traduction en espagnol et d’une étude préliminaire 5.
Cette première contribution, essentielle, était aussi une invite à examiner ces textes de plus
près : nous tentons ici d’y répondre.
Le monastère d’Asán, souvent comparé à celui de Lérins 6, fut fondé un siècle après ce
dernier, dans le premier tiers du vie siècle, par l’ermite italien Victorien dans une vallée pré-
pyrénéenne du Sobrarbe (Aragon, au sud du Massif du Mont-Perdu). Dominant la haute vallée
du Cinca, il commandait ainsi une voie de communication qui, à travers différents cols, en
particulier le Port-Vieux, a été empruntée depuis des siècles par pèlerins, contrebandiers et
réfugiés. L’histoire de la fondation du monastère et de ses premières décennies d’existence,
telle qu’on peut du moins l’entrevoir, indique que ce carrefour ne mettait pas seulement en
rapport des régions géographiques, mais aussi des influences politiques et des traditions
monastiques venues de Gaule méridionale et d’Italie ostrogothique 7 (fig. 1).
En ce premier tiers de xxie siècle, nous sommes donc enfin en possession “d’un véritable
corpus” 8, certes modeste, d’actes de la pratique d’époque visigothique. Les six chartes qui le
composent s’échelonnent entre 522 (donation à Asán du moine Gaudiosus, futur évêque de
Tarazona) et 586 (donation de Reccared à Asán). Deux d’entre elles, et c’est une nouveauté

1 Formulae, Gil, éd. 1972.


2 ChLA 114, nº 1-5.
3 Velázquez, éd. 2000.
4 Fortacín, éd. 1983 et dans ce volume : Annexe, nº 2 et 5.
5 Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017 et dans ce volume : Annexe, nº 1, 3, 4 et 6.
6 Après Mundó 1957, 90.
7 Isla, ce volume.
8 Gallon, ci-dessous p. 37.

J. J. Larrea & C. Martin, in : Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 9-17
J. J. Larrea et C. Martin
Fig. 1. Le monastère d’Asán : carte de situation.
10
Introduction 11

absolue, sont des diplômes adressés au monastère, l’un par un roi arien, Léovigild, en 572,
l’autre par le premier roi catholique, son fils Reccared. La première de la série, la charte de
Gaudiosus, se situe durant “l’intermède ostrogothique” 9 au cours duquel l’Hispanie était
gouvernée à distance par Théodoric le Grand, une période particulièrement mal connue de
l’histoire péninsulaire. Toutes se sont transmises intégralement, si l’on excepte une lacune
dans le testament de Vincent de Huesca 10. Les perspectives ouvertes à la recherche par ces
quatre nouvelles pièces, à l’échelle d’un vie siècle ibérique jusqu’ici surtout documenté par
des sources narratives, sont considérables, et c’est pour en prendre la mesure que nous avons
proposé à différents spécialistes d’y réfléchir en commun.
Le travail collectif sur le nouveau corpus a d’abord pris la forme d’une journée d’études
organisée à Bordeaux, à l’Institut Ausonius, les 18 et 19 juin 2019, avant de se matérialiser
en un livre. L’une des caractéristiques du monastère d’Asán est sa position sur la frontière
pyrénéenne, qui en fait une sorte de pont entre la Gaule et l’Hispanie, entre Antiquité
tardive et haut Moyen Âge. Il était dès lors logique de convoquer des chercheurs des deux
côtés des Pyrénées, voire de mondes plus lointains (en l’occurrence, du Royaume-Uni et des
États-Unis)  ; en outre l’approche pluridisciplinaire apparaissait indispensable, de manière
à pouvoir cerner nos documents et les mettre en contexte depuis différents points de vue.
C’est pourquoi ce volume est le résultat de la collaboration d’historiens, tant antiquisants
que médiévistes, d’archéologues et de philologues. Il s’organise selon plusieurs axes : l’aspect
purement documentaire, la place du monastère de Saint-Martin d’Asán dans le contexte du vie
siècle, les informations que nous apportent les chartes sur des thématiques historiques plus
larges, et l’intérêt renouvelé qu’il convient d’accorder aux personnages de Victorien d’Asán et
Gaudiosus de Tarazona à travers leurs dossiers hagiographiques respectifs.

Le fait même de la découverte des chartes pose la toute première question : comment
explique-t-on l’existence de cette sorte de réservoir pyrénéen de chartes anciennes, alors
que tout le reste de la Péninsule en est dramatiquement dépourvu ? La conquête arabe et
l’émirat de Cordoue n’ont certes pas ravagé les archives visigothiques, mais la mise en place
de la nouvelle légalité islamique ainsi que la lente mais inexorable dissolution des évêchés
et des monastères d’al-Andalus – c’est-à-dire des gardiens de l’héritage documentaire – ont
entraîné la perte massive des actes de la pratique. C’est vis-à-vis de ce cadre général que
Collins s’interroge sur les spécificités d’Asán : la première en est la survie – extraordinaire dans
le haut Moyen Âge hispanique – d’un monastère visigothique de tout premier rang jusqu’en
plein Moyen Âge, voire jusqu’à la confiscation des biens d’Église au xixe siècle. D’Asán à Saint-
Victorien de Sobrarbe, en passant par le Sanctus Martinus Anticus du viiie siècle, Collins et
Tomás-Faci retracent le devenir du monastère fondé au lendemain de Vouillé 11. Or pourquoi

9 D’Abadal 1960, 54.


10 Le protocole initial du diplôme de Reccared pourrait aussi avoir été interpolé : Collins, ci-dessous
p. 23, n. 22. À noter par ailleurs que la lacune du testament de Vincent n’en est peut-être pas une,
mais qu’il pourrait s’agir de deux documents différents : cf. Tomás-Faci 2017, 309-311.
11 L’absence d’un programme de recherches archéologiques sur le site d’Asán est particulièrement
regrettable. En dehors de fouilles très limitées à l’intérieur de l’église actuelle, rien n’a été fait
12 J. J. Larrea et C. Martin

ses moines auraient-ils déployé autant de zèle à conserver des actes qu’eux-mêmes n’ont
jamais sollicités pour faire valoir quelque droit que ce soit  ? Parce que, explique Collins,
ces papyrus, puis parchemins vénérables gardaient la mémoire du saint fondateur et de
ses disciples. Ce que par ailleurs vient confirmer la contribution de J. C. Martín-Iglesias, qui
montre la cohérence des vitae tardives de saint Victorien et saint Gaudiosus avec les données
des chartes soigneusement préservées par les hommes d’Asán.
L’importance de ces actes du vie siècle réside aussi dans le fait qu’ils constituent des
exemples nouveaux de pratiques documentaires peu attestées jusqu’ici. Les deux chartes
royales sont des ordres brefs et peu détaillés, sans souscriptions de chancellerie ou de témoins
ni clauses finales : ces praeceptiones, note Collins, existaient dans la pratique impériale tardive
et dans d’autres royaumes successeurs comme la Francie mérovingienne, mais on ne les
connaissait dans le royaume visigothique qu’à travers deux lois prohibant leur falsification.
Cette découverte vient ainsi conforter l’approche qui considère que les sources normatives
(prédominantes pour l’époque visigothique) sont utilisables par les historiens, malgré les
difficultés, pour tenter d’accéder à la réalité positive qu’elles servaient à réguler. Par ailleurs
ces deux chartes sont radicalement différentes des diplômes des rois asturiens, qui suivirent
dès le viiie siècle le modèle des chartes produites par l’Église. Elles confirment l’existence au
début de l’époque visigothique d’une chancellerie propre à la monarchie et poursuivant la
tradition diplomatique romaine.
Dans le cas de la donation pro anima, l’importance du corpus d’Asán est plus remarquable
encore. Les premiers actes de ce type connus à l’heure actuelle sont trois chartes de Ravenne,
postérieures de quatre-vingts ans à nos documents  : elles demeurent certes les premiers
originaux, puisque les chartes d’Asán ne nous sont parvenues qu’en copie  ; il n’en reste
pas moins que ces dernières, si l’on exclut une peu probable interpolation, attestent de
l’existence de cet acte juridique, doté déjà des principales caractéristiques qui seront siennes
au viie siècle, dès avant les années 520. Outre l’examen en profondeur de la plus ancienne
charte d’Asán (522), Florian Gallon développe une analyse du don pro anima distinguant
soigneusement la logique de la production et transmission documentaire du processus de
formation d’un corpus canonique et doctrinal, d’une part, et des pratiques sociales d’autre
part. Il suit ainsi les témoignages des pratiques associées au don pour le salut depuis l’Afrique
d’Augustin d’Hippone jusqu’à leur diffusion parmi les couches les plus aisées de la Gaule
méridionale, ce qui trouve sa contrepartie dans l’activité conciliaire mérovingienne, et aussi
dans une production doctrinale dont l’origine est assurément à chercher du côté de Lérins. Il
en résulte un cadre précis et riche qui situe la donation du moine Gaudiosus en 522 dans le
courant des influences venues des milieux ecclésiastiques du sud de la Gaule. Il s’agirait de la
toute première apparition documentaire d’un type d’acte qui a dû en fait mûrir au nord des
Pyrénées, sans pour autant laisser aucune trace évidente de ses premières étapes. Gallon y
ajoute enfin une lecture anthropologique du don pour le salut d’après les chartes d’Asán, ainsi
qu’une mise en garde contre la tentation de projeter “sur l’obscur vie siècle” ce que l’on sait du
don salvifique comme «fait social total» dans la société médiévale.

sur le très prometteur ensemble décrit par Tomás-Faci  : les grottes artificielles, les bâtiments
monastiques et la forteresse surplombant ceux-ci.
Introduction 13

Le deuxième axe d’étude consiste à se pencher sur le rôle tenu par cet établissement
monastique, l’un des premiers attestés dans la Péninsule 12, au cours du vie siècle. Fondé dans
les années qui suivirent la bataille de Vouillé (507), peuplé de moines d’origine aristocratique
dont cinq au moins parvinrent à l’épiscopat d’un côté ou de l’autre des Pyrénées, il fut
probablement au cœur de la géopolitique du temps, ainsi que le montre la contribution
d’Amancio Isla. Si son premier abbé était d’origine italienne suivant la Vita s. Victoriani, ce
sont bien des influences monastiques de la tradition gauloise que les chartes dévoilent, et les
désordres ayant suivi l’avancée de Clovis ont pu jouer un rôle dans le déplacement vers le sud
d’un groupe de moines et de Victorien lui-même. La figure de Martin de Tours est bien sûr
une référence majeure pour le premier monastère d’Asán, parce qu’il fut évêque, parce qu’il
était gaulois, et parce qu’en 576 on trouve des reliques martiniennes à Asán (Annexe, nº 4).
Néanmoins la question se pose de la dédicace à saint Martin dès l’origine : les avis partagés
à cet égard d’Amancio Isla et Roger Collins posent les termes du débat. Dans les années
qui suivirent la fondation de saint Victorien, la tutelle ostrogothique permit sans doute, en
assurant une certaine stabilité à la région, la consolidation du monastère, et l’appui du roi
Theudis, ancien général de Théodoric, put renforcer un ancrage transpyrénéen qui favorisait
ses intérêts politiques. Plus loin dans le vie siècle, Léovigild remercie Aquilinus de Narbonne,
ancien moine d’Asán, de s’être montré fidèle aux “intérêts de notre règne et de nos parents” 13,
en claire allusion à son frère et prédécesseur Liuva 14. Les vicissitudes des biens confisqués
au monastère par Léovigild et restitués par Reccared (Annexe, nº 6) ne sont sans doute pas
à interpréter dans le cadre d’une persécution arienne des catholiques, mais à replacer dans
les conflits politiques qui ont affecté le règne de Léovigild ; une possibilité est que le réseau
monastico-épiscopal d’Asán ait joué un rôle actif dans la ramification franque de la révolte
d’Herménégild contre son père, motivant la répression de celui-ci 15.
Alors que le monastère visigothique d’Asán ne nous est malheureusement connu qu’à
travers ses documents, les résultats des fouilles du site d’Els Altamiris (Sant Esteve de la Sarga,
Lérida) ont la vertu de nous offrir à la fois une approche de la matérialité d’un établissement
ecclésiastique tardo-antique dans une vallée pré-pyrénéenne, et un témoignage de la diversité
du phénomène monastique. À une cinquantaine de kilomètres à vol d’oiseau d’Asán, Els
Altamiris se trouve sur un éperon rocheux qui domine les gorges de la Noguera Ribagorzana
à Montrebei. Les recherches menées par Marta Sancho et son équipe y ont mis au jour un
petit ensemble de bâtiments en dur et de fonds de cabanes organisés autour d’une église
édifiée au tournant du ve et du vie siècle, donc strictement contemporaine de la fondation
d’Asán. L’occupation du site se prolonge jusqu’à la veille de la conquête arabe, puis s’amorce
une phase de déclin suivie de réoccupations sporadiques au fil des siècles. L’un des aspects les
plus frappants des fouilles d’Els Altimiris est sans doute celui du contraste entre le cadre de
vie, apparemment fruste, et le modèle de consommation de ses habitants : ils se font en effet

12 Linage Conde 1973, 19-32.


13 Sanctitatis uestre fides, quę erga regni nostri parentumque nostrorum utilitates optimo iure
perpatuit (Annexe, nº 3).
14 Sur le sens de fides et la relation complexe entre Léovigild et Aquilinus, voir Fernández, ci-
dessous, p. 117-119.
15 Martin 2019.
14 J. J. Larrea et C. Martin

fournir du mobilier céramique de luxe et des denrées d’importation provenant des routes
transméditerranéennes. Ce faisceau d’éléments matériels suscite la réflexion de Marta Sancho,
qui place la fondation d’églises et de monastères au cœur d’une dynamique d’adaptation des
sociétés locales aux circonstances changeantes propres aux premières générations post-
impériales. Pour les élites de la zone, les églises remplissent une fonction de pivot d’un jeu
d’équilibre fort délicat : elles véhiculent les rapports avec la société englobante, mais servent
aussi à se tenir à l’écart du pouvoir représenté par les évêques ; elles contribuent à reproduire
les hiérarchies sociales, mais aussi à mettre en place des cadres de sociabilité partagés avec les
communautés locales.
En troisième lieu, les documents d’Asán jettent une lumière nouvelle sur des questions
non directement liées au monastère  : l’organisation territoriale hispanique de la première
moitié du Moyen Âge, la fiscalité d’époque visigothique et l’exploitation de la haute montagne
sur le temps long.
Les biens-fonds accordés ou restitués à Asán étant systématiquement localisés dans des
territoria, les chartes mettent en lumière des pans entiers de la mosaïque de circonscriptions
intermédiaires qui structuraient le territoire au vie siècle (fig. 2). Guillermo Tomás-Faci les a
replacées dans une analyse attentive aux changements majeurs de la charpente sociopolitique

Fig. 2. Le territoire des chartes d’Asán.


Introduction 15

du pays dans la longue durée. Il distingue ainsi trois étapes : la première, celle représentée par le
dossier d’Asán, s’inscrit dans la continuité des cadres fiscaux et administratifs de l’Empire : les
terres basses de la vallée de l’Èbre sont toujours divisées en de vastes circonscriptions relevant
des cités épiscopales ; plus au nord, dans les vallées pré-pyrénéennes, de plus petits territoria
prolongent également l’organisation d’époque impériale, encore que leurs anciens centres
urbains se soient généralement effondrés ; enfin, dans la haute montagne, se recoupent des
espaces pastoraux exploités par des communautés supralocales et des territoria administratifs.
Après la conquête arabe, Tomás-Faci note la reformulation de l’organisation antique (au nord
des frontières d’al-Andalus, bien entendu, c’est-à-dire dans les contrées pré-pyrénéennes et
dans la haute montagne) : bien que les lieux centraux soient difficiles à identifier, les anciens
territoria sont toujours les cadres spatiaux sur lesquels se produit l’articulation entre la
nébuleuse de pouvoirs autochtones et les formations politiques environnantes, que ce soit le
royaume de Pampelune ou les comtés carolingiens. Enfin, la rupture se produit entre les xe et
xie siècles. Le foisonnement des châtellenies fait alors sauter en éclats les cadres territoriaux
d’origine antique, au profit d’une multitude de petits territoires castraux. Après avoir dressé
ce tableau évolutif, Tomás-Faci aborde les réalités locales recouvertes, et en quelque sorte
cachées, par les circonscriptions intermédiaires. Aussi est-il parvenu à identifier une forme
de territorialité paysanne dans le plus ancien acte d’Asán (Annexe, nº 1), puis à mettre en
évidence sa continuité – donc la robustesse du rapport de cette communauté à son espace –
jusqu’à sa transformation en châtellenie féodale.
La fiscalité d’époque visigothique, uniquement documentée par quelques sources
législatives et canoniques et par les ardoises, est extrêmement mal connue. Or deux des six
documents d’Asán (Annexe, nº 3 et 6) ont des implications fiscales. Damián Fernández tente
ici le difficile exercice d’intégrer ces nouvelles données aux informations dont nous disposions
déjà. Si dans les grandes lignes elles ne les contredisent pas, certains détails sont suggestifs,
comme la possible allusion aux superindictiones, impôts supplémentaires particulièrement
susceptibles de donner lieu à des abus, et la mention d’un actuarius, un hapax dans nos
sources : s’il s’agit bien d’un agent militaire, son apparition à la fin du vie siècle s’inscrit dans
le processus, connu par ailleurs, du transfert progressif des compétences fiscales des curiales,
agents locaux, aux officiers de la monarchie. Au-delà des questions techniques, la charte
d’immunité conférée à Aquilinus peut être replacée dans le contexte d’une probable réforme
fiscale de Léovigild, qui aurait augmenté l’efficacité du recouvrement et donc la pression sur
les élites 16. Inversement, les concessions faites à celles-ci peuvent parfaitement s’entendre
comme un nouveau mode de domination politique, qui combinerait l’action militaire avec
la construction de réseaux personnels favorables au pouvoir central. Cette analyse, qui avait
déjà été développée par Barbara Rosenwein pour la monarchie franque et l’Église 17, la rejoint
et la conforte, avec une singularité frappante : ce n’est pas l’église d’Aquilinus qui bénéficie
ici de l’exemption fiscale, mais sa personne, indépendamment de la charge ecclésiastique
qu’il exerce 18. Dans son principe, elle est donc applicable à l’aristocratie en général, et permet
de mesurer, au-delà du vide documentaire, la manière dont les royaumes successeurs de

16 Valverde Castro 2007.


17 Rosenwein 1999.
18 Voir l’argumentation dans ce sens dans Martin 2019.
16 J. J. Larrea et C. Martin

Rome ont construit leur autorité dans un environnement de pouvoirs fragmentés, avant
d’appliquer préférentiellement à l’Église, dans la suite du Moyen Âge, les instruments forgés
dans ce cadre.
Les nouvelles chartes d’Asán ont nettement corroboré une donnée que les actes de
Vincent de Huesca (Annexe, nº 2 et 5) laissaient déjà voir : l’accès aux ressources pastorales
de la haute montagne était un chapitre important des grandes fortunes de la région. Or en
quoi l’économie pastorale consistait-elle ? À quel stade de son évolution pluriséculaire faut-
il placer les estives accordées aux moines d’Asán ? Loin de se borner à résumer la profusion
de données paléoenvironnementales disponibles (la montagne pyrénéenne a fait l’objet de
nombreuses recherches interdisciplinaires depuis les années 1980), Christine Rendu a mis au
point des éléments originaux de méthode afin de construire une nouvelle synthèse capable
de rendre compte à la fois des grands mouvements de fond – notamment les fluctuations de
l’impact anthropique – et des spécificités des pratiques d’exploitation et des établissements
d’élevage dans les divers secteurs de la cordillère. Le tout sur une chronologie large embrassant
le premier millénaire de notre ère.
Les estives des bienfaiteurs d’Asán s’inscrivent ainsi dans un cadre évolutif bien défini. Le
cycle antique de l’exploitation pastorale d’altitude avait démarré au iiie s. p.C., puis connu une
phase de décroissance au ve siècle et enfin un nouvel essor dès la fin du vie siècle. C’est à la
veille de celui-ci que se situe le dossier d’Asán. Dans ce cycle antique, la pratique du pâturage
en milieu forestier semble fort probable  : c’est seulement à partir du point d’inflexion du
viie siècle que l’on observe le recul généralisé de la forêt au profit des espaces prairiaux et
de la céréaliculture d’altitude. Du point de vue des établissements d’élevage, le temps des
chartes d’Asán est aussi celui de l’étape finale des grands ensembles pastoraux des Pyrénées
centrales, caractérisés par la présence de vastes enclos. C’est aussi le temps de l’émergence de
nouveaux modèles d’établissement dans d’autres secteurs de la chaîne. Néanmoins, Rendu
reste prudente à l’égard d’éventuelles identifications de ces grands ensembles de tradition
antique avec les témoignages des chartes, tant il est risqué d’associer des formes concrètes
d’occupation de l’espace à des cadres juridiques et sociaux également concrets.

Comme suggéré plus haut, la découverte des nouvelles chartes d’Asán vient enfin
renforcer la crédibilité de sources bien plus tardives et jusqu’ici considérées avec suspicion
par les historiens, tout particulièrement la Vita s. Victoriani ab. Asanensis in Montis Aragonis
breuiario olim adseruata, datable de fin xie ou début xiie 19. Cette Vita était notamment rejetée
par Duchesne et, encore récemment, par Fortacín 20. Trois des personnages qu’elle met en
scène sont pourtant auteurs des chartes qui nous occupent : Vincent de Huesca pour celles qui
étaient déjà connues (Annexe, nº 2 et 5), Gaudiosus de Tarazona (Annexe, nº 1) et Aquilinus
de Narbonne (Annexe, nº 3) pour deux des quatre nouvelles. Quant à l’affirmation de la Vita
selon laquelle Geisalic puis Theudis, rois ariens, dotèrent splendidement le monastère 21, elle
devient beaucoup plus crédible au vu de l’exemption fiscale concédée par Léovigild, autre

19 Martín-Iglesias, ci-dessous p. 187.


20 Duchesne 1894, 304, n. 2 ; Fortacín 1983, 9.
21 Martín-Iglesias éd., ci-dessous p. 199. Voir sur cette question Isla, ci-dessous p. 61 et 66.
Introduction 17

roi arien, à l’évêque catholique Aquilinus (Annexe, nº 3). Il était donc logique d’associer à ce
volume consacré aux nouvelles chartes d’Asán une étude complète du dossier hagiographique
correspondant. José Carlos Martín-Iglesias a bien voulu publier ici son étude des dossiers de
saint Victorien d’Asán et de son disciple saint Gaudiosus de Tarazona, ainsi que l’édition des
principaux témoins de ces corpus ; véritable point d’orgue de l’approche pluridisciplinaire
recherchée dans ces pages, elle ouvre la recherche vers d’autres découvertes possibles.
Comme le souligne Guillermo Tomás-Faci au début de sa propre contribution, “il n’est pas à
écarter qu’au fil des années apparaissent d’autres documents qui ont à l’évidence dû exister.” 22.

Bibliographie
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Tomás-Faci, G. (2017)  : “The transmission of Visigothic documents in the Pyrenean monastery of
San Victorián de Asán (6th-12th centuries): monastic memory and episcopal disputes”, Antiquité
Tardive, 25, 283-294.
Tomás-Faci, G. et Martín Iglesias, J. C. (2017) : “Cuatro documentos inéditos del monasterio visigodo de
San Martín de Asán (522-586)”, Mittellateinisches Jahrbuch, 52, 261-286.
Valverde Castro, M. R. (2007) : “Monarquía y tributación en la ‘Hispania’ visigoda: el marco teórico”,
Hispania Antiqua, 31, 235-252.
Velázquez, I. (2000) : Documentos de época visigoda escritos en pizarra (siglos VI-VIII), 2 vol., Turnhout.

22 Tomás-Faci, ci-dessous p. 83 : “no es descartable que con los años aparezcan nuevas evidencias
textuales que, a todas luces, hubieron de existir.”
The Sixth-Century Documents of the Monastery of Asán in Context
Roger Collins

The discovery and editing of four hitherto unknown or overlooked documents relating
to the Pyrenean monastery of Asán, to be added to another text from the same collection,
is both exciting and intriguing 1. The excitement comes from the addition of significant new
texts to the quite limited corpus of records surviving from the time of the Regnum Gothorum,
or (so-called) Visigothic kingdom 2. The tiny number of original documents surviving from

1 I am most grateful to Céline Martin , Graham Barrett and Jamie Wood for very helpful comments
on this article. For the two documents of the deacon and subsequently bishop Vincent, already
known, see Corcoran 2003. Only the first of them can be counted as having once belonged to
the archive of Asán, but both are relevant here. For a study of the contents, see Roth 2016, with
the bibliography quoted in it. The four newly-discovered documents are edited, studied and
translated into Spanish in Tomás-Faci & Martín Iglesias 2017. These are:
1. The deed of gift of the deacon Vincent, made prior to his monastic profession, and in favour
of Abbot Victorianus and the monastery of Asán, 29th Sept. 551. Biblia Oscense, fol. 1v (in the
Museo Arqueológico Nacional in Madrid, inv. 1962/73/1: see (accessed 20/02/2020) http://ceres.
mcu.es/pages/ResultSearch?Museo=MAN&txtSimpleSearch=Biblia%20de%20Huesca&simpleS
earch=0&search=advancedUnion&MuseumsSearch=MAN%7C&MuseumsRolSearch=1
2. Bishop Vincent of Huesca’s bequest of his properties to the church of Huesca, 576 (?) – text
truncated at end. Biblia Oscense, fol. 1v -2r (or the text on f. 2r text may be all that survives of yet
another document). This is not properly a document from the archive of Asán, but from that of
the cathedral of Huesca. The two texts were only brought together when copied into the Biblia
Oscense.
3. Gaudiosus’ donation to Abbot Victorianus and the monastery of Asán, which he is joining,
of various properties, 23rd December 522. Madrid, RAH, Col. Salazar y Castro, legajo C, carpeta 9,
n. 61, 16th c.
4. Grant by King Leovigild to Bishop Aquilinus of Narbonne, 7th April 572. Madrid, RAH, Col.
Salazar y Castro, legajo C, carpeta 9, n. 62, 16th c.
5. Bishop Aquilinus of Narbonne’s donation to Abbot Florentius of Asán and the monastery of
St. Martin of two rural estates in the territory of Tierrantona and Barbastro. 22nd Feb. 576. Madrid,
RAH, Col. Salazar y Castro, legajo C, carpeta 9, n. 63, 16th c.
6. King Reccared grants to Asán the goods and rights previously given to the monastery by
Bishops Bagauda and Licinianus, but subsequently confiscated by the royal fisc, 13th Dec. 586.
Lleida, Arxiu Capitular, Còdex de Lleida no. 22, Llibre Verd, fol. 394r, 13th c.
2 While the use of the term “Visigothic” may serve as a helpful chronological indicator, it is actually
anachronistic. The identity being forged in the kingdom in the seventh century was a Gothic
one, and not a “Visigothic” one: gens et patria Gothorum. The label “Visigothic” may never have
been used in this period. This emphasis on Visigoths, as well as the inappropriate employment
of the word Germanic as a term relating to anything other than a linguistic category, has also had
the unfortunate effect of focussing too much attention on supposed ethnic fault lines between
20 Roger Collins

the period generally belong to the later part of it and are textually incomplete. Furthermore,
although a handful of others can be found in excerpted form in the compilation known as the
Formulae Visigoticae, very few specifically royal documents are known, and the two found in
the Asán collection are the only ones to survive intact 3. Although all five of these texts from
Asán only exist as later copies, thorough investigation has failed to detect any evidence of
forgery or interpolation, and belief in their overall authenticity does not seem misplaced 4.
The only partial exception may be the third of the new discoveries, the document issued
by King Reccared I in 586/587, whose heading in the thirteenth-century manuscript that
contains it is unlikely to be original, though the rest of its text may be trusted 5.
What is particularly intriguing about the set of six documents is that they have been
preserved in three different locations. The reasons for the preservation for some of them and
the specific contexts in which they occurred have been convincingly explained 6. While there
is nothing intrinsically suspicious about the texts of any of these survivals, the surprising
thing is that no other known ecclesiastical archive of the period is represented in anything
like this way. If several odd individual early documents from Asán have been found in such a
variety and in a number of locations, why is this not equally true of some of the other charter
collections that must have been formed in the Visigothic and early post Islamic conquest
periods? How have five sixth-century documents survived intact from this one monastic
house, but not a single other such text from any of the other equivalent institutions that
existed in the Iberian Peninsula in the same period has done the same?
The chances of survival of documents of any kind that originate in the period of the
Visigothic kingdom are very low because of its particular history. The Arab conquest,
beginning in 711, may have involved the accidental destruction of some records in certain
locations, but there are grounds for believing in the existence of a much greater level of
administrative continuity than the drama of the event itself might lead us to expect.
Evidence from Egypt, where nature has facilitated documentary survival, indicates that its
conquest by the Arabs did not result in major disruption to patterns of landholding or to the
functioning of the local economy 7. There are no grounds for expecting anything different in
Spain.
On the other hand, and as previously mentioned, hardly any documents survived, either
as originals or as later copies, from the time of the Visigothic kingdom. This is equally true,
though, of the administrative records of the various states that emerged under Islamic rule
from 711 onwards 8. Again, many of these were doubtless destroyed accidentally, but the
greatest threat to their continuing preservation was their loss of relevance. As the Christian

Romans and Visigoths (of both of which it can probably be said that there were none at all to be
found in the Iberian Peninsula in the late sixth and seventh centuries!).
3 Formulae, Gil Fernández, ed. [1972] 1991.
4 Tomás-Faci & Martín Iglesias 2017, 275-277.
5 See note 22 below.
6 Tomás-Faci 2017.
7 Legendre 2013, especially 1-186; Ead. 2016.
8 For the only Umayyad period text to have survived, as a copy of a lost original, see d’Abadal i de
Vinyals 1955, n. 270, 427; also Collins 1986, 85-104 and 252-257.
The Sixth-Century Documents of the Monastery of Asán in Context 21

kingdoms of the north of the peninsula continued their gradual expansion southwards,
complex and age-old patterns of landholding were obliterated. Even where there may
have been continuity of tenure and in the boundaries of estates, property rights predating
the conquest were replaced completely by ones dependent entirely upon new grants or
confirmations by the conquerors 9.
As previously suggested, the Arab-Berber conquest of the peninsula in the early eighth
century was probably less destructive initially of the documents of the period that preceded
it than is often assumed. Similarly, archaeological excavation, as well as literary sources, have
indicated that not only did Christian monasteries of Visigothic origin survive in al-Andalus,
but also that new ones came into existence under Islamic rule 10. Their gradual disappearance
was the product of different factors and extended over several centuries. Even so, the
destruction, both deliberate and accidental, of monastic houses and the migration, forced
and voluntary, of the communities that occupied them resulted in the same loss of relevance
of the documentary records upon which their property rights had once rested. Thus, while
it is unwise to assume too early or widespread a loss of such records after the conquest of
711, that virtually none were still being carefully preserved by their original possessors three
centuries later is hardly surprising. This general context of documentary survival, or rather
of its absence, outlined here makes the existence of six such records, all dating from as early
as the sixth century and all relating directly or indirectly to a single institution, all the more
remarkable. A credible explanation is needed.
A strong argument has been made for why one of the five documents originating in Asán
was copied into a Bible belonging to the cathedral of Huesca, suggesting it provided useful
ammunition for one side in a keenly contested conflict over the rival claims of two episcopal
sees 11. In the process it has also been shown that the copying of this text, the deed of gift made
by the deacon Vincent in 551, was always intended to be an integral part of the manuscript,
and so was neither a later addition nor a reuse of the parchment for purely practical purposes,
as others had suggested 12. In addition, the question has been raised, thanks to the careful
codicological study on which that claim is based, as to whether or not a second document
may have been included 13. The removal of the second folio explains the obvious mismatch
between the contents of the final part of Vincent’s gift, as we now have it, and the larger part
of the text that precedes it. A lost folio would provide room for the original document to be
considerably longer than in its current form, or for it to have been followed by a second text,
now lost except for its final lines. It is not going to be easy to resolve this question, but the
implied size of the document if it be just a single item, is perhaps surprisingly long. However,
other examples from the period, few as they are, may suggest that the will of bishop Vincent
might indeed have been lengthy 14.

9 Good examples of this can be found in the documentation of the church of Huesca after the
Aragonese conquest: Durán Gudiol, ed. 1965, vol. 1.
10 Martínez Jiménez et al. 2018, 218-224 and 291-299.
11 Tomas-Faci 2017, 306-309.
12 Ibid., 304-306.
13 Ibid., 309-311.
14 For a slightly later Frankish episcopal will see Weidemann 1986, 6-49.
22 Roger Collins

A further argument equally convincingly explains why the very short text of the grant
made in 586/587 by King Reccared, restoring properties previously donated by two bishops
but subsequently confiscated by the royal fisc, was included in the thirteenth-century
cartulary of the See of Lérida or Lleida, known as the Llibre Verd. Both of these documents,
as we now have them, were copied into the two manuscripts containing them because they
were of potential value in contemporary debates over diocesan boundaries. But the texts
that were thus copied had not been kept for that purpose, and the other three have only
survived thanks, firstly, to copies being made of them by the illustrious antiquarian Jerónimo
de Zurita y Castro (1512-1580) as part of the preparation for his Anales de la Corona de Aragón
(1562), and then because those copies themselves were acquired by the genealogist Luis de
Salazar y Castro (1658-1734). They passed along with the rest of his papers into the keeping of
the Real Academia de la Historia in Madrid 15. So, the long-term survival of the six (or possibly
seven) documents was entirely unrelated to the uses to which at least two of them were put
in the 12th/13th centuries. Why and how were they preserved?
It should be noted that all six of the sixth-century documents that are being discussed
here were in their original state almost certainly written on papyrus. Although it had to be
imported from Egypt, this was the normal material used for such records in the western
Mediterranean, as well as the eastern, until the late seventh century 16. The East Roman or
Byzantine administration in Ravenna, its archbishopric and other private users continued to
employ papyrus for much longer as the normal documentary medium. So too did the Papacy,
which also preserved its own copies of its correspondence annually in great rolls of this
material. 17 The transition from papyrus to parchment can be observed with chronological
precision in the Merovingian kingdom of the Franks, thanks to the preservation of a
significant body of original royal and other documents by the monastery of Saint-Denis,
near Paris. The earliest of these to be written on parchment dates to 673, and this becomes
the sole medium for the writing of royal charters under Theuderic III (675-691) 18. The only
surviving original Visigothic royal charter is written on parchment, but it is the under-text
of a palimpsest, fragmentary and lacking a dating clause. However, it is generally thought
to belong to the very late seventh or early eighth centuries 19. The earliest extant original
charter from one of the Anglo-Saxon kingdoms dates from the reign of Hlothere, king of the
Cantuarii (673-685), and thus falls outside the period in which the use of papyrus might have
been expected 20.

15 Tomás-Faci & Martin Iglesias 2017, 266.


16 Pirenne 1970, 62-63 and 124-125. A possible late import may be the papyrus cover of an Irish
Psalter discovered in 2006 in a bog at Faddan More (County Tipperary), dated to c. 800.
17 Tjäder 1954, vol. 1, Einleitung; Jasper & Fuhrmann 2001.
18 ChLA 13: France, 1, Atsma & Vezin, ed. 1981, n. 564 and 565; a papyrus document recording a
private exchange of property from the same archive (ibid., n. 563) may have been written in 691,
but the dating is not certain.
19 ChLA 114: Spain, 3, Calleja et al., ed. 2018, n. 1.
20 ChLA 3: Great Britain, 1, ed. Bruckner & Marichal 1963, n. 1; see also Breay & Story, ed. 2018, n. 19,
96-97. This should not be taken to mean that earlier such documents written on papyrus had
once existed. See Wormald [1984] 1994, which does not allow for this possibility.
The Sixth-Century Documents of the Monastery of Asán in Context 23

That the original sixth-century Spanish documents were written on papyrus makes the
survival of the texts written on them all the more striking, as it is far less easy to preserve than
parchment. Only in a handful of archives that have benefitted from long term continuity
and a measure of benign neglect, notably those of the monastery of Saint-Denis and of
the Archbishopric of Ravenna, have papyrus documents survived outside of Egypt. These
were not the conditions enjoyed by the documents from Asán. However, it is reasonable
to suspect that the three texts copied by Zurita and subsequently by Salazar y Castro were
themselves copies of by then long-lost papyrus originals 21. The other texts that have survived
thanks to their inclusion in the Bible of Huesca and the Llibre Verd may have been copied
directly from papyrus originals, but the anachronistic heading of the document of Reccared
in the cartulary would imply the existence of an intermediary, probably of recent date and
unquestionably written on parchment 22.
To understand the survival of these documents, it is necessary to form a clearer view of
their original context, in the form of association with the monastery of Asán. A distinction
is normally made between this monastery, often described, quite anachronistically, as
being dedicated to St. Martin of Tours, and the one known as San Victorián de Sobrarbe,
which came into existence in the early eleventh century, but which presented itself as a
direct continuation and the legal heir of the Visigothic foundation 23. They are thought to
be differently situated geographically, if by no great distance. However, attempts, based
on place name evidence, to suggest the precise location of the Visigothic monastery have
failed to gain general support, and barring some extraordinary archaeological discovery will
probably never command it 24.
The textual evidence relating to Asán is relatively limited, but it has to be the basis upon
which deductions as to its history be made. In so doing, it is necessary ruthlessly to exclude
almost everything to be found in the later documentary records and hagiographic narratives
produced by the monastery of San Victorián de Sobrarbe. It is abundantly clear that the
twelfth- and thirteenth-century monks who composed these texts were more ignorant than
even we are today about the reality of the Visigothic foundation of which they claimed to

21 For the Colección Salazar y Castro see: http://www.bne.es/es/Micrositios/Guias/Genealogia/


Documentacion_archivistica/coleccion_salazar/ (consulted 15/02/2020)
22 The heading makes the king address the saints to whom the monastery was dedicated, and in
a style that is incompatible with a late sixth-century date, while the text itself is clearly written
to a single, living human recipient. It is very unlikely this preamble was composed at the time
of the inclusion of the document in the cartulary, as this anachronistic addition can only be
understood in the context of the monastery of San Victorián, and not that of the see of Lérida/
Lleida.
23 Martín Duque, ed. 2004, n. 16 (1044), 26: …cognovit per verba antiquorum honestissimorumque
virorum, necnon per scripturas antiquorum librorum, quoniam monasterium Sancti Victoriani
Assanensis, quod a sarracenis per multa tempora destructum fuerat, religiosus atque insignis olim
valde extiterat….: a 12th- or 13th-century fabrication. See Durán Gudiol 1978, 108-111.
24 Solanilla Buil 2001, 135-147 reviews the arguments and suggests the quest is fruitless. He criticises
the argument of Durán Gudiol 1977, 147 suggesting a location close to Huesca. The assumption
that Visigothic monasteries had “dedications” is unfounded and is based on later practices; see
note 65 below.
24 Roger Collins

be the heirs. So too were their late medieval successors who composed liturgical texts for
breviaries. Unfortunately, it has been the materials that they largely invented, due to the lack
of other more reliable sources, that have conditioned not only the popular view of the life
of the founder of Asán, Victorianus, but also that to be found in supposedly authoritative
modern reference books and guides 25.
The evidence that can safely be used for information about Victorianus consists of two
verse epitaphs and some of the small corpus of documents that is the general focus of this
enquiry. Both epitaphs appear in a manuscript of verse compilations thought to have been
written in Lyons, but in Visigothic script, in the first half of the ninth century 26. One of them
is only to be found in this location, where it accompanies a small corpus of short verse
epitaphs, four of which are indicative of an origin in the province of Tarraconensis. This
text provides a date for the death of Victorianus on the First of the Ides of January in the
seventh year of the Visigothic king Athanagild, probably indicating 12th January 558 AD 27. It
also states that he was around eighty years old when he died, suggesting a date of birth in
the very late 470s. The second epitaph, which like the other is anonymous in this manuscript,
can be identified as a work of Venantius Fortunatus from its appearances elsewhere, in some
of which its subject is specified as being Victorianus “abbot of the monastery of Asan” 28.
The only other chronological indicators for the life of Victorianus come from the
documents studied here. The third of them is dated 23rd December 522 and is a deed of
gift of his own property made by Gaudiosus to Victorianus, here called Presbiter, and to the
monastery of Asán, when he was on the point of joining the community 29. A second such
document of donation was made by the deacon Vincent on 29th September 551, when he was
making his monastic profession. In this text Victorianus is referred to as Abbas 30. The dates
of the documents are quite consistent with the information contained in the epitaph, but
they leave open the question of the chronology of the foundation of the monastery.
The only explicit statement on this is found in the twelfth-century Vita Sancti Victoriani;
a work whose lack of evidential value for the sixth century has already been mentioned.
However, it is notable that this hagiographic composition claims that Asán was founded by
the Visigothic king Gesalic (507-510/511) 31. It is uncertain if any of the sixth-century kings,
both Catholic and Arian, were involved in founding monasteries, but the choice of this
particular monarch is surprising, as his reign was both extremely short and tumultuous 32.

25 For example, Sáinz Magaña 2013.


26 Bischoff, ed. 2014, n. 4529-4533, 139-140; Tafel 1923, 66-73 (esp. 72) and 1925, 40-70, esp. 64; Eugenius
of Toledo, 54-61.
27 MS Paris, Bibliothèque Nationale de France, lat. 8093, fol. 16v, col. A, lines 3-4. Lack of knowledge
of the precise date of Athanagild’s revolt against Agila, which may have been taken as the starting
point of his first regnal year, makes this probable rather than certain.
28 Venantius Fortunatus, Carmina, 4.11, Leo, ed. 1881, 87. The reference to Asán is not found in all
manuscripts. See also Venantius Fortunatus, Reydellet, ed. [1994] 2002.
29 Tomás-Faci & Martín Iglesias 2017, 277-278, = Annexe, n. 1 in this volume.
30 Corcoran 2003, 216 = Annexe, n. 1.
31 See the edition by José Carlos Martín Iglesias in this volume, 199.
32 Isidore of Seville, HG, 37-38.
The Sixth-Century Documents of the Monastery of Asán in Context 25

Had a suitable monarchic founder been required for purposes of literary invention, one of
the other better known and more effectual rulers might have seemed to be more suitable.
So, a very tentative hypothesis could be suggested, to the effect that this peculiar association
of the foundation of Asán with the reign of Gesalic might possibly have been made on the
basis of some now otherwise lost documentary reference. While this proposal might be
stretching credibility to breaking point, a foundational date for Asán in the final years of the
first decade of the sixth century, when Victorianus would been aged around thirty, is at least
quite plausible.
Even just allowing that it was firmly in existence when joined by Gaudiosus in 522, it has
to be asked what kind of a community and of an institution did Asán represent. Evidence
for the realities of monastic life and organisation in the western Mediterranean in the
early sixth century is limited and not always easy to interpret, and it is important to avoid
anachronistic expectations deriving from later periods or from other geographical regions 33
.Lacking a precise location and any archaeological evidence, there is no way in which the
physical reality of sixth-century Asán can be described. It is unlikely to have been a small
scale, refined aristocratic community living in the founder’s property, as represented by
some of the earliest examples of the ascetic life-style in the West, and given literary form
in the “Cassiciacum dialogues” of Augustine. Nor may it have been similar to the very large-
scale coenobitic complexes that were formed in Egypt from the fourth century onwards,
whose members were not drawn from the social elite to the same degree as their western
equivalents, and who supported themselves by manual labour 34.
One potential model for the origin and development of Asán is provided by what is known
of the first monastic community formed from 360 onwards by Martin, later bishop of Tours,
at Ligugé near Poitiers 35. Here Martin established himself in a ruined Roman villa, probably
occupying a group of small rooms and transforming a partly subterranean storehouse into
a church. Originally intended as a private ascetic retreat, this complex became the centre
of a growing community as his reputation as a holy man spread. A similar development
occurred at his second monastic foundation, at Marmoutier just outside Tours, following
his election as bishop of that city around 370 36. Both institutions attracted new members,
conversi or “changed”, who wished to give themselves up entirely to an ascetic life, and to
renounce all worldly attachments. This was led in individual cells, with each individual
monk receiving their spiritual guidance from the leader of the community, the abbas or
abbot. They came together for communal worship and possibly also meals. Those admitted
were expected to renounce all personal property in favour of the abbot and community, and
this institutionalised wealth provided the material support for the whole body of monks.
The numbers involved are unknown, but not likely to rival the scale of the Egyptian coenobia
of the same period 37.

33 For the institutional and economic aspects of monastic life in Visigothic Spain see Díaz Martínez
1987; see also Orlandis 1971, ch. 1-3.
34 Rousseau [1985] 1999, 57-148.
35 See Coquet 1954; Id. 1955, and Id. [1960] 1968.
36 Stancliffe 1983, 115-116 on the chronology.
37 Ibid., 20-29.
26 Roger Collins

It is inherently likely that Asán shared similarities in its initial inspiration and
organisational principles to the two Martinian foundations, but there was no direct influence
on it from the life and work of Martin (d. 397), whose cult only began to spread outwards
from northern Aquitaine after the Merovingian conquest of most of Gaul in 507 38. By 576
Asán had acquired relics of Martin, alongside those of saints Peter, Paul and Stephen the
Protomartyr, but this is a product of that later spread of the veneration of Martin, and in
particular the connections formed across the eastern Pyrenees with Aquitaine, which are
epitomised by the epitaph of Victorianus written by Venantius Fortunatus, himself the author
of a four-book verse Vita Sancti Martini 39. Gregory of Tours indicates that the reputation
of relics of Martin as a source of miraculous healing had reached Spain by the mid-sixth
century and refers to the existence of Spanish pilgrims coming to his shrine in Tours 40. This
knowledge may have been facilitated by the frequent diplomatic exchanges between the
Frankish kingdoms and the Visigothic one in the same period 41.
The earliest immediate source of inspiration for the foundation and character of Asán
is more likely to be found in Provence and the island monastery of Lérins, founded around
410. 42 Originally intended as the site of his hermitage, the fame of its founder Honoratus
drew a growing body of followers to the shared ascetic life on the two islands that housed his
monastic community 43. Its members were drawn from the highest levels of society, and they
included several of the best-known ecclesiastical authors of fifth- and early sixth-century
Gaul. A number of them, starting with Honoratus himself in 428, were elected bishops of
several prestigious sees in the region 44.
The same process has been detected in the far less well recorded case of Asán. To the
document of donation made by the deacon Vincent in 551 can now be added that of Gaudiosus
in 522. Both texts make clear that these were wealthy men at the time they handed over their
property to the monastery. In the case of Vincent, it is almost certain that he is the person
of the same name who had been elected bishop of Huesca by the year 576, and who was
succeeded by Gabinius before 589 45. Gaudiosus may well have been the bishop of Tarazona
of the same name in the period c.533-549/555. However, it has to be admitted that this view
rests upon a text supposedly found in his grave when his body was translated in 1573, and the
inventive imaginings contained in a breviary printed in 1541 46. So, unfortunately, all that can

38 Ibid., 359-362; Van Dam 1993, 13-28, on the initial development of the cult in the area of Tours,
especially by bishop Perpetuus (461-490), and its subsequent much wider expansion under the
Merovingians.
39 Venantius Fortunatus, Leo, ed. 1881, 293-370; see also George 1992, 4-34 on his life, and 124-131 on
the promotion of the cult of Martin by bishop Gregory of Tours.
40 Gregory of Tours, DVSM, 3.8, Krusch, ed. 1885, 184.
41 Collins 2015.
42 Mathisen 1989, 69-140. On the foundation of Lérins see Pricoco 1978, and the response by de
Vogüé in Vogüé 2000a. For an overview of its history see L’Ile et l’Abbaye de Lérins 1929.
43 Valentin, ed. 1971, 20-28 and 107-133.
44 On episcopal election in this period see Griffe 1957, 171-187.
45 Annexe, n. 1 and 2; on Gabinius see García Moreno 1974, n. 628, 217.
46 The text of 1573 is recorded by Gregorio de Argaiz (1600-1679) in a history of the church of
Tarazona; see Argaiz 1675, vol. 2, 295-296. See de la Fuente 1865, 83-85 and 315-317; see also Tello
The Sixth-Century Documents of the Monastery of Asán in Context 27

be said with confidence is that if there were to have been a sixth-century bishop of Tarazona
called Gaudiosus, as much later tradition of that see claims, then he could have been the
monk of the same name who entered Asán in 522.
Other bishops thought to have begun their ecclesiastical careers as monks of Asán include
“Euphronimus of Zamora” and two metropolitans, Aquilinus of Narbonne and Tranquilinus
of Tarragona 47. Doubt had been cast on the existence of Bishop Aquilinus 48. However, one of
the newly-discovered documents not only confirms his existence, but also provides at least
one date for locating his episcopal tenure. His gift of two rural estates in the territories of
Tierrantona and Barbastro to Abbot Florentius and the monastery of Asán is dated to 22nd
February 576 49. It is also this text that first indicates the presence there of relics of Saints
Peter, Paul, Stephen and Martin. As the estates being donated are the property of the bishop
and are located on the southern flanks of the Pyrenees, close to the likely site of Asán itself,
it is fair to suggest that Bishop Aquilinus was himself from this region, rather than from the
province of Narbonensis, where his episcopal see was located. This could give grounds for at
least suggesting the possibility of his having been a monk of Asán at an earlier stage in his
career.
With Tranquilinus, however, we return to much more treacherous ground evidentially, as
his entire existence depends upon certain “breviarios antiguos” and their commemorations
of the feast of St. Victorianus 50. His name had been excluded from earlier attempts to
catalogue the bishops and archbishops of Tarragona, and he was only included for the first
time by Flórez in volume twenty-five of España Sagrada, in which he is assigned a tenure of
the see commencing before 560 and lasting “por muchos años” 51. Unless diligent scholarship
or lucky chance uncovers a document like that of Aquilinus of Narbonne, the very existence
of Tranquilinus of Tarragona must be left in question.
On a more positive note, the restoration on 13th December 586 by King Reccared I of gifts
made to Asán by two bishops called Bagauda and Licinianus establishes the existence of
some previous relationship between them and the monastery. Unfortunately, apart from their
names included in this document, nothing else is known about either bishop, including the
identity of their sees. As the rights and property being returned seem to have previously been
in the hands of the royal fisc, it would seem likely they had been confiscated under Leovigild
(569-586), possibly but not necessarily as part of the conflict over religious allegiances that

Ortiz 2001-2003, 153. A liturgical Vita, hymn and responses for his feast day of November 3rd
appear in the Breviary of Tarazona of 1541; these are of no historical reliability whatsoever. His
father is here named as Gunta, a Spatarius of the Ostrogothic king Theoderic and his mother
as Neumacia. His supposed entry into Asán in 512 is contradicted by the newly discovered
document (Annexe, n. 1).
47 Solanilla Buil 2001, 152, citing a variety of Aragonese antiquarians and the España Sagrada. As
Zamora did not become an episcopal see until the tenth century, the first of these can be ruled
out of consideration immediately.
48 Duchesne [1894] 1907, 304, n. 2.
49 Annexe, n. 3.
50 Flórez [1770] 1859, 75-77.
51 Ibid., 75.
28 Roger Collins

marked the second part of his reign. Admittedly, modern views on this are too strongly
conditioned by interpretations from just one side of the theological argument and by texts,
notably the Vitas Sanctorum Patrum Emeretensium, whose nature, date and purpose are less
certain than once was generally assumed 52. Simply put, not all encounters between king and
bishops in the reign of Leovigild had to be conditioned by the divide between Arianism and
Catholicism and the supposed persecution of the latter by the monarch. So, the property
gifted to Asán by the two bishops may have taken into royal hands for reasons to do with
secular rather than theological confrontations. In any case, the existence of the donations
can at best only very tentatively suggest a particular relationship between the benefactors
and the beneficiaries.
The seventh century lacks evidence for the fortunes of the monastery of Asán in the
period between 586 and the Arab conquest of the region around 714. However, this does
not provide any reason to assume it went into decline or decay 53. The only name that has
been associated with the monastery in this period is that of a certain Audebertus, who had
become bishop of Huesca by 693. He has been plausibly identified with an abbot of the same
name who went as representative of Bishop Gudisclus (died by May 688) to the 13th Council
of Toledo in 683 54. That he was abbot of Asán cannot be established, although it is quite
possible, as there is no way of knowing how many other monastic establishments may have
come into existence in the vicinity of Huesca in this period.
With a date of foundation now proved to be earlier than 522, Asán may well have been
amongst the earliest coenobitic monastic communities in the Iberian Peninsula. Conciliar
decrees referring to monks and conversi are found in the acts of the Council of Agde of 506,
and for the first time to the south of the Pyrenees in those of the Council of Tarragona of
516 55. However, this evidence gives little sense of the extent of monastic foundation in this
period, as such decrees, while acquiring general application, could be the product of one
isolated case or incident, rather than of a widespread phenomenon. This is in contrast to the
smaller scale family centred ascetic groups living in private villas and to looser associations
of members of the social elite that focussed on fashionable ascetic teachers and spiritual
guides, such as Pelagius in Rome, or in the Spanish case Priscillian, that had come into
existence in the late fourth and the fifth centuries 56. The province of Tarraconensis provides
the first evidence for conciliar references to monastic institutions in the first half of the sixth
century, and it is likely that the dominant influence on their development in north-eastern
Spain came from southern Gaul, as previously discussed 57. While no evidence exists as to the
size of the community of Asán at any stage in its existence, the donations of Vincent and
of Gaudiosus indicate something of the wealth and the social standing of those who were
admitted to it.

52 For some doubts see Roger Collins, “Masona, Bishop of Mérida”: https://www.academia.
edu/30099790/Draft_of_article_Masona_Bishop_of_Mérida
53 Contrary to Solanilla Buil 2001, 148-153.
54 García Moreno 1974, n. 631-632, 217-218.
55 Concilium Agathense, c. 27 and 28, ed. Martínez Díez & Rodríguez 1984, 115 and 132-133.
56 Brown 1972a and 1972b.
57 Concilium Tarraconense, c. 11, ibid., 270 and 278.
The Sixth-Century Documents of the Monastery of Asán in Context 29

Similar institutions emerged elsewhere in the Peninsula, but none are recorded with any
certainty before the middle of the sixth century. The best example from that period is probably
that of Dumio, founded by Martin of Braga on the site of a former Roman villa just outside
the town of Braga in the middle of the sixth century. Another recipient of verses by Venantius
Fortunatus, Martin was from Pannonia and brought first-hand knowledge of monastic life
and institutions with him when he arrived in the Suevic kingdom c.550 58. Further south,
the main impulse came from Africa, with the arrival in the Visigothic kingdom of monastic
communities and clergy taking refuge from the emperor Justinian’s attempt to impose his
theological preferences on the African provinces over the “Three Chapters” dispute 59. This
influx of personnel, books and learning from North Africa was also the essential starting
point for what has (not entirely helpfully) been called “The Isidoran Renaissance”, reviving
and revitalising the Spanish church spiritually, liturgically and intellectually 60. One of the
Africans definitely associated with new coenobitic institutions in Spain was Donatus, co-
founder in the late 570s of the monastery of Servitanum, along with an inluster religiosaque
femina called Minicea 61. He was “said to be the first person in Spain to use a Rule of monastic
observances”, and certainly no known Hispanic monastic rule predates him 62.
The involvement of Minicea might have extended beyond financial patronage, and
Servitanum may have been a joint monastery of both monks and nuns, but there is no
evidence on this either way. Donatus’ successor by the year 584, Eutropius, who was also
probably a refugee from North Africa, is described as sharing a leading role in the Third
Council of Toledo of 589 63. He subsequently became bishop of Valencia (after 589-c.608),
and this is held to support a probable location for Servitanum in the vicinity of that city 64. If
so, it may be that some later bishops of Valencia were also drawn from that monastery, but
the very nature of the evidence for the seventh century precludes anything beyond raising
the mere possibility.
In terms of influence, the most significant of the coenobitic monasteries that were
founded in the centre of the peninsula in the late sixth or early seventh centuries was
undoubtedly Agali, located at an unidentified site close to the royal capital of Toledo 65.

58 In Tempore Sueborum. El tiempo de los Suevos en la Gallaecia (411-585) 2017, 132-142 and 175-177
show how little is known of Martin’s monastery. For the verses see George 1992, 67-69.
59 Isidorus, De Viris Illustribus, 18.
60 Collins 2004, 147-161.
61 García Moreno 1974, n. 99, 61-62. Ildefonsus, De Viris Illustribus, 3. His successor as abbot,
Eutropius, became bishop of Valencia, and it is fair to surmise that Servitanum was located
somewhere in the vicinity of that city. See John of Biclarum, Chronicon, 70.
62 Ildefonsus, De Viris Illustribus, 3.
63 John of Biclarum, Chronicon, 91.
64 García Moreno 1974, n. 366, 147.
65 Francisco de Pisa 1605, 101-102 argues for a location just outside the northern suburb of Toledo.
Like all of these early Spanish coenobia, it is known only by a toponym, and it seems unwise
(mea culpa) to talk of it or any of the others as being “dedicated” to a particular saint or saints.
Significant relics may have been acquired, in the case of Agali probably some of those of Sts.
Cosmas and Damian, but none of the literary sources refer the existence of unique spiritual
patrons of any of these houses.
30 Roger Collins

Almost all that is known of it comes from the De Viris Illustribus of Ildefonsus, bishop of
Toledo (657-667), himself a former monk of Agali, as were several of his predecessors as
bishop. The first of these was Helladius (c.615-633), who had served as a high official in the
royal court before entering Agali, where he became its second abbot. It is rather surprising
that Ildefonsus never names the first abbot, who may be presumed to have been the founder
of the monastery, an event that cannot be dated more precisely than some point in the very
late sixth century. This silence about the identity of the founder of Agali makes the evidence
for the cult of Victorianus of Asán seem plentiful by comparison, even though it only consists
of two references in later liturgical calendars, those of the monasteries of San Millán de la
Cogolla and of Oña 66.
While the monastic history of the Visigothic period becomes a little clearer in the
second half of the seventh century, or at least is better recorded in some respects for certain
regions, thanks to the survival of various sets of rules and a handful of hagiographic texts, the
limitations of our knowledge of the preceding one hundred to one hundred and fifty years
must be clear from the brief survey given above. On the other hand, the notable lack of literary
historical sources after the conclusion of the chronicles of John of Biclarum and of Isidore
means that it is hardly possible to trace the careers of individual clerics outside of Toledo,
except in the most formal way through subscriptions to conciliar acta. So, it may be that it
is the alteration in the nature of our evidence that accounts for the effective disappearance
from view of what had been apparently the most significant coenobitic communities of the
sixth and early seventh centuries (with the one exception of Agali).
It is also worth noting that the almost total loss of documentary records makes it
impossible to form a view of religious life on the smaller scale and at a very local level.
When documentary records start being found in significant, if still not large, quantities, for
example in the Asturian kingdom in the late eighth century, what is striking is the existence
of numerous very small-scale mixed religious communities of monks and nuns with very
limited material resources – particularly in comparison with the substantial endowments
recorded in the two sixth-century Asán deeds of donation – coming into existence or already
functioning 67. It is not possible to know how far this is a relatively new phenomenon, and
a product of the upheavals not just of the Arab conquest but of the Berber revolts and the
campaigns of ‘Abd al-Rahman I in the mid-eighth century, or how far it reflects practices also
prevalent in the Visigothic period.
Returning to the Asán documents, it is clear that although at least two of them were used
in arguments over diocesan boundaries in the twelfth century, their survival to that date had
nothing to do with the uses to which they were then put. In general, it cannot be said that
any of them was preserved for practical purposes, and when in the twelfth and thirteenth
centuries the monastery of San Victorián of Sobrarbe began trying to claim property and
other rights on the basis of what it had lost under Islamic rule, it was not to the sixth-century
documents that the monks turned in support of their arguments 68. No mention is made of

66 García Rodríguez 1966, 346.


67 Floriano 1949-1951, vol. 1, n. 7, 9, 12, 13, 14, 15, 17, 18 etc.
68 Martín Duque, ed. 2004, n. 12, 13, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 25, 31, 39.
The Sixth-Century Documents of the Monastery of Asán in Context 31

them, though it is possible their script was the inspiration for the pseudo-Visigothic hands
used in the fabrication of various charters of Ramiro I of Aragón (1035-1063) in the twelfth
and thirteenth centuries 69. In other words, the documents were not preserved because they
were useful, which in any case they would have ceased to be after the Arab conquest of the
region in 714.
This view is reinforced by the nature of the documents themselves. The two that most
fully sustain this argument about their preservation are the royal letters, issued by Leovigild
and by Reccared. They are also of unique importance for being the only surviving complete
examples of such royal texts from the whole of the Visigothic period, even though they are
only copies of lost originals. Model texts found in the Formulae Visigothicae are taken from
originals and slightly modified, but none of the handful that are explicitly for use by a king
are complete 70. As described above, the only extant original is both fragmentary and the
undertext of a palimpsest.
What is immediately notable when these two documents are compared to the other
four is how greatly they differ from them in character and in style. They take the form of
brief letters addressed by the monarch to the abbot, informing him of a grant of revenue in
one case and of a restoration of property rights in the other. Neither is detailed or explicit,
particularly in the case of Reccared’s restoration of confiscated estates, the extent and
location of which are not defined. Nor are they witnessed, or signed by a referendarius or
royal notary, and neither includes any form of threat of terrestrial or celestial punishment
should the terms of the grants be challenged. This distinguishes them completely from
the documents of donation made by Gaudiosus and Vincent, as well as from the charter
of bishop Aquilinus of Narbonne. All of these include considerable detail as to the nature
and location of what is being given, each is witnessed, and all use the threat of supernatural
sanctions as a means of deterring future legal challenges.
The royal documents are authoritative in themselves, and the papyrus originals very likely
bore the seals of their issuer, in the way that those of the Merovingian kings did, as can be
seen from the physical evidence of the Saint-Denis charters 71. Here such documents appear
to have been called praeceptiones, in the sense of “instructions” rather than “precepts” 72. It is
very likely the same term was used of the equivalent documents in the Visigothic kingdom,
as this is how they were also entitled in the Later Roman Empire and in Latin texts from the
reign of Justinian I, as well as in the Ostrogothic kingdom 73. Such royal praeceptiones can also
be found in the in the kingdom of the Lombards, where the earliest known example comes

69 Ibid., n. 13, 20, 21, 23.


70 Formulae 9 and 10.
71 ChLA 13 contains all the Merovingian documents on papyrus. It was suggested in Lauer &
Samaran 1908 that at least some of them bore seals, as is more clearly the case with the subsequent
parchment equivalents, but none of these has survived.
72 E.g. ChLA 13, n. 554, 22, a praeceptio of Dagobert I (629-638).
73 Cod. Theod., 14.1.5; 4.22.5 interpretatio; 6.23.3; 6.29.12; Nov. Val. III, 17.2 and 26, Mommsen & Meyer,
ed. [1905] 1971; Cod. Iust., 1.1.2 (a. 427); 2.15.2 (a. 439); 11.71.1 (a. 380-383); 12.1.5 (Constantius II),
Kruger, ed. 1900; Collectio Avellana, Epp. 7.8, Guenther, ed. 1895, vol. 1, 50. Edictum Theodorici
Regis 46, Baviera, ed. 1968, 691 and Ennodius, Opusc., 2.19: praeceptio regis (of Theoderic).
32 Roger Collins

from the archive of Bobbio in the reign of King Agilulf, c.613 74. There are also references
to them in the law codes of the period, for example Lex Burgundionum 75. While none are
known from the seventh-century Anglo-Saxon kingdoms, their equivalent can be found in
the later royal writs, which may have originated at a date earlier than now suspected 76. Nor
were they exclusively royal. The existence of the papal praeceptio is attested to in both theory
and practice, the latter in the form of some of the texts of this kind contained in the various
books of the Registrum of Gregory the Great (590-604) 77.
It is hardly surprising that such governmental instruments of Roman origin should
be found in use in the Visigothic kingdom, whose bureaucratic sophistication has been
suspected if not proved. The two newly discovered examples from Asán now definitely
establish at least this aspect of it. In any case, as has been pointed out “The use of the letter
as an administrative instrument is of high antiquity” 78. And this is what such imperial,
papal and royal praeceptiones essentially were, serving to transmit ex officio authoritative
commands to those legally obliged to obey them, and thus requiring no corroboration by
witnesses or scribal attestations, let alone threat of sanction.
While this practice was preserved in the Frankish kingdom, the Arab conquest of Spain
broke the tradition in the Iberian Peninsula. The royal documents of the Asturian kingdom
modelled themselves on the charter writing practices of the church rather than on the
praeceptiones of the Visigothic monarchy. Thus, from the time of the earliest surviving
example, the charter of King Silo (774-783) of 23rd August 775, such texts involved detailed
descriptions of property being donated, the attestations of witnesses and notaries, and the
inclusion of minatory clauses to discourage future legal challenges 79. This is just one of several
examples of how the Asturian monarchy was not the heir to its Visigothic predecessor, in the
way it subsequently came to try to present itself 80.
To return, finally, to the question of the surprising survival of these five documents, unlike
the many hundreds or even more of their equivalents of Visigothic date that must once have
existed. The only explanation that makes any kind of sense must be one that recognises
both the element of fortunate chance and also that of continuity. It is clear enough from the
eleventh-century and later documentation of the monastery of San Victorián de Sobrarbe
that its monks’ claims for restitution of properties they thought were once theirs did not rest
on these sixth-century texts or others like them. These documents survived for as long as
they did because they were not disturbed or abandoned or replaced by interpolated copies
or allowed to rot. This in itself would warrant belief that there was much greater continuity
between the original monastery of Asán and its supposedly restored and revitalised form as
San Victorián de Sobrarbe than is always allowed. Had there been a real displacement, either
through migration or destruction, it is hardly likely these texts would have survived.

74 Codice Diplomatico Longobardo, vol. 3.1, Brühl, ed. 1973, n. 1, 3-7, and many other equivalents.
75 Lex Burgundionum, 51.1 and 54.3; see also Lex Visigothorum, 7.5.1.
76 Harmer 1952.
77 Nov. Val. III, 17.2, Mommsen & Meyer, ed. [1905] 1971, 102.
78 Harmer 1952, 2.
79 As will be argued in Collins, forthcoming 2.
80 For this process see Hillgarth 2009, 57-81.
The Sixth-Century Documents of the Monastery of Asán in Context 33

In reality, the evidence for discontinuity and displacement in the history of Asán is hard
to find, and it may rest more upon the assumption that the original monastery could not
possibly have survived the campaigns of al-Mansur at the end of the tenth century than any
proof that it was abandoned at that time, or indeed at any earlier point. Zurita states that the
monastery was “destroyed by the Moors” around the time of the Arab conquest of Narbonne
around 719, but he also accepts its continued existence in the ninth century 81. A sacking does
not have to prove fatal, and there are no grounds for assuming a break in continuity of the
monastery’s existence as early as this. There is also no positive proof of a re-foundation of
it under Sancho III of Pamplona (1004-1035). The argument that this event was deliberately
obscured by the monks of San Victorián in the twelfth and thirteenth centuries in favour of
an emphasis on the patronage of his son Ramiro I of Aragón (1035-1063), because the one was
a Navarrese monarch while the other was Aragonese, is hardly convincing.
In any case, evidence exists to suggest the continued existence of Asán across the very
period in which its disappearance has been assumed. In his Historia del Glorioso San Valero,
Obispo de la Ciudad de Zaragoza, published in 1615, Dr. Martín Carrillo “Canonigo de la
Sancta Iglesia de la Seo de Zaragoza y Abad de Montearagón” includes Florentius, assigning
him the date of 575 82. As Florentius abbot of Asán is only known thanks to the existence
of one of the newly-discovered documents, which is dated 576, it is impossible to believe
that Carrillo did not see either the original document or the copy of it made by Jerónimo
de Zurita. The greater probability may favour direct contact, since between Victorianus,
whom he unsurprisingly records as the first abbot, and Florentius, he includes another
abbot named Natarius, to whom he gives the date 570 83. As this Natarius is not otherwise
recorded, it seems likely that another dated document, now lost, was the source of Carrillo’s
knowledge of his existence.
It might be suggested that he was merely being inventive, but after Florentius he names
no further abbots of Asán in the Visigothic period. As his knowledge of Florentius’ name and
chronology is clearly accurate, and is confirmed by the charter of Bishop Aquilinus, there
are no grounds for accusing Carrillo of fabrication. This also reinforces trust we may place
in his listing of later abbots, starting in the mid-tenth century with Raimundus (950), who
is here followed by Velasco (962), Johannes (971) and Petrus (1000) 84. Again, it is likely that
his knowledge of this abbatial succession, which may not be complete, derives from lost
documents from which their names and chronology could be deduced. The gulf between
the late sixth and the mid-tenth centuries indicates a lack of survival of records, but there is
at least no reason to suspect that the monastery of Asán was not a functioning institution at
the beginning of the eleventh century. Its continuity, unmatched in the Iberian Peninsula, is
the explanation for the unique survival of five of its sixth-century documents, even though
no longer in original form, and for the possibility of deducing the existence of yet others,
whose texts are lost.

81 Zurita, J. et al., ed. 1967, vol. 1, 19 and 45. The source for his statement is not known.
82 Carrillo 1615, 414.
83 Ibid.
84 Ibid.
34 Roger Collins

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Aux origines du don pro anima ?
La donation de Gaudiosus au monastère d’Asán et quelques autres
chartes dans la Tarraconaise du vie siècle
Florian Gallon

Il y a quelques années, j’avais souligné dans ma thèse que le testament de Vincent de Huesca,
daté de 576, livrait un emploi remarquablement précoce de la formule pro remedio animae
dans un acte de la pratique 1. Comme mon travail ne portait pas sur l’époque wisigothique,
j’en étais resté là en me promettant de revenir un jour sur une question qui me semblait
mériter un examen plus soutenu. La publication des chartes wisigothiques d’Asán par José
Carlos Martín-Iglesias et Guillermo Tomás-Faci invite à rouvrir le dossier 2. La donation de
Gaudiosus au monastère d’Asán, datée de 522, a en effet été octroyée pro anime remedium
plus d’un demi-siècle avant que l’expression n’apparaisse dans le testament de Vincent. En
576 encore, une autre charte en faveur du même monastère, celle d’Aquilinus, donne un
troisième exemple d’utilisation de cette clause au cours du vie siècle 3. La découverte de ces
textes permet donc d’aborder la question des emplois de la formule pro remedio animae à
aussi haute époque non plus par l’étude d’un document isolé mais à partir d’un véritable
corpus.
La question du don pro anima – c’est-à-dire des donations en faveur d’une église ou
d’un monastère, effectuées pour le salut de l’âme et enregistrées sous la forme d’un écrit
juridique autonome et distinct du testament 4 – a été largement traitée, pour des périodes
plus tardives, à la lumière d’une documentation volumineuse 5. Il ne s’agit pas de l’aborder
encore dans sa globalité, mais seulement de la saisir à travers quatre chartes qui ont en
commun leur destinataire – le monastère d’Asán – et leur date particulièrement précoce –
elles s’échelonnent entre 522 et 586 6.

Précocité et authenticité des clauses pro remedio animae


En 1977, l’historien du droit Philippe Jobert montrait que le don pro anima était apparu
à Ravenne, dans trois actes datables des dernières années du vie siècle et des toutes

1 Gallon 2014a, 426.


2 Martín-Iglesias & Tomás-Faci 2017.
3 Annexe, nº 1 : pro anime mee remedium ; Annexe, nº 4 : pro remedio anime mee.
4 Pour une définition de cette notion, voir Jobert 1977, 205 ; Magnani 2009, 1021.
5 Mises au point permettant de remonter le fil de la bibliographie antérieure : Lauwers 2002, 114‑116 ;
Mazel 2011, 60-63 ; Id. 2014, 109-122. Plus centré sur le cas hispanique : Henriet 2007, 243-247.
6 Annexe, nº 1 (522) ; Annexe, nº 2 (551) ; Annexe, nº 4 (576) ; Annexe, nº 6 (586).

F. Gallon, in : Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 37-58


38 Florian Gallon

premières du viie siècle 7. L’idée a depuis été largement acceptée et relayée 8. Cet arrière-
plan historiographique donne aux chartes wisigothiques d’Asán un relief singulier  : l’acte
de donation de Gaudiosus est en effet délivré, aux propres dires de son auteur, pro anime
mee remedium, c’est-à-dire pour le soin et la protection de son âme 9. Or la rédaction de cet
acte précède de quatre-vingts ans celle des chartes ravennates. Ce texte constituerait donc,
sous réserve d’un réexamen systématique des chartes latines antérieures et dans l’attente de
nouvelles découvertes éventuelles, l’exemple le plus précoce d’un acte de donation pro anima
répondant aux critères énoncés plus haut. Les recherches menées dans les principales bases
de données diplomatiques aujourd’hui disponibles n’ont pas permis d’en déceler d’exemple
antérieur, ni sous cette forme, ni sous une autre approchante – pro redemptione animae, pro
salute animae, pro requie animae, etc.
La difficulté vient de ce que la charte de Gaudiosus ne nous est parvenue qu’à travers
une copie d’époque moderne 10. Ses éditeurs ont certes fourni des arguments sérieux en
faveur de son authenticité 11, mais ceux-ci n’excluent pas des interpolations ou des retouches
ponctuelles. Comme l’écrivait Philippe Jobert :
sauf acte rigoureusement sûr, les préambules des chartes, qui consignent les intérêts
spirituels des donateurs, ont pu donner lieu à des réécritures à une époque où le
formulaire était déjà constitué et où la réfection pouvait […] porter sur une clause
devenue courante 12.
La clause pro anima pourrait ainsi s’être glissée dans l’acte de Gaudiosus par l’intervention
d’un copiste tardif auquel elle était évidemment familière. Cette possibilité ne peut être
absolument écartée, et les chartes ravennates jouiront toujours d’un plus grand crédit que
celles d’Asán dans la mesure où, contrairement à ces dernières, elles sont conservées sous
la forme d’originaux. Faut-il en rester à cette prudente réserve ? La raison la plus forte en
faveur de l’interpolation est la précocité de la clause pro anima au regard de ses attestations
connues. Or, même si cette précocité ne saurait être niée, elle doit être nuancée.
Dans deux livres récents, Peter Brown a relevé les indices d’une pratique du don pour le
salut de l’âme dans la société chrétienne occidentale du ve siècle 13. Dès 408, on trouve une
épitaphe africaine associant les offrandes prodiguées à Dieu à la rédemption des péchés du
donateur 14. Une trentaine d’années plus tard, dans la Vita Augustini, Possidius de Calame
rapporte qu’un citoyen d’Hippone avait donné ses biens à l’Église avec réserve d’usufruit, et
qu’il avait fait mettre sa donation par écrit ; Augustin l’avait félicité de se préoccuper ainsi de
son propre salut 15. Dans l’Afrique du premier tiers du ve siècle, il arrivait donc que l’on donne
aux églises par souci de son âme, que l’on confère à cet acte une forme écrite et que celle‑ci
ne se coule pas dans le moule éprouvé du testament. Des échos comparables viennent de

7 Jobert 1977, 213.


8 Voir Lauwers 2002, 114 ; Davies 2007, 117 ; Henriet 2007, 244 ; Angenendt 2008, 135 ; Magnani 2009,
1021. Voir aussi Brown 2012, 515.
9 Annexe, nº 1. Sur le sens de l’expression pro remedio animae au vie siècle : Brown 2015, 166 et 197.
10 Martín-Iglesias & Tomás-Faci 2017, 266.
11 Ibid., p. 272-277.
12 Jobert 1977, 211.
13 Brown 2012 ; Id. 2015. On lui emprunte les exemples qui suivent.
14 ILCV, 1915.
15 Possid. 24.4, 191.
Aux origines du don pro anima ? 39

Rome  : en 483, le préfet du prétoire Maximus Basilius s’adressait au clergé romain pour
défendre l’inaliénabilité des dons accordés à l’Église “pour le salut et pour la paix de l’âme”
des donateurs 16.
Plus près d’Asán, les actes du concile d’Agde (506) attestent l’existence de donations
accordées à des églises pro redemptione animae 17. Un peu plus tard, le concile d’Orléans IV
(541) traitait des donations faites “en considération de Dieu” aux abbés, aux monastères ou
aux diocèses 18. En 549, un autre concile orléanais signalait une pratique similaire, en ajoutant
qu’elle visait une “récompense” (merces) 19. On ne peut affirmer que toutes ces donations se
trouvaient consignées par écrit, mais l’usage était indéniablement dans l’air du temps : dès
535, le concile de Clermont mentionnait les offrandes faites aux saints par un acte écrit 20 ;
six ans plus tard, le concile d’Orléans IV évoquait les dons de terres qui pouvaient être
faits à l’Église même sans acte écrit, comme si ce cas de figure était l’exception plutôt que
la norme 21. La mise par écrit des dons aux églises et aux monastères est ensuite associée
explicitement au motif pro remedio animae par le sixième canon du concile d’Eauze (551) 22.
Dans le quart de siècle suivant, le don aux églises et sa mise par écrit retiennent encore
l’attention de plusieurs conciles mérovingiens dont les canons s’inspirent plus ou moins les
uns des autres 23.
Ces dispositions canoniques reflètent une pratique effective. Dans son testament, passé
vers 542, Césaire d’Arles mentionne les dons faits à son Église par des “personnes dévotes,
craignant le jour incertain de la mort et poussées par leur piété” 24, ainsi que ceux qu’il
avait lui-même accordés au monastère de Saint-Jean d’Arles 25. Quelques décennies plus
tard, Venance Fortunat formule dans l’un de ses poèmes le vœu que ceux qui ont fait de
splendides offrandes à la basilique Saint-Vivien de Saintes en recevront le salut éternel 26.
Grégoire de Tours, surtout, apporte plusieurs témoignages éclairants. Dès la préface de
ses Dix Livres d’histoire, il dit son intention de rapporter comment “les églises […] étaient
enrichies par les dévots” 27. Ailleurs, il rapporte que l’évêque de Bourges Tetradius, au tournant
des ve-vie siècles, avait concédé une villa à l’église Saint-Julien de Brioude pro animae suae

16 Symm., Ep., 6.3.7, 687 : quae vel pro salute vel requie animarum suarum unusquisque venerabili
ecclesiae pauperum causa contulerit aut certe reliquerit.
17 Conc. Agathense (506), Munier, éd. 1963a, c. 6, 194. La pratique du don aux églises et aux
monastères, distincte du legs testamentaire, est aussi mentionnée au c. 4, ibid., p. 194.
18 Conc. Aurelianense IV (541), de Clercq et al., éd. 1989, vol. 1, c. 11, 272 : Si quid abbatibus aut sacris
monasteriis aut parrochiis pro Dei fuerit contemplatione conlatum…  (p. 273 pour la traduction
citée).
19 Conc. Aurelianense V (549), de Clercq et al., éd. 1989, vol. 1, c. 16, 312.
20 Conc. Arvernense (535), de Clercq et al., éd. 1989, vol. 1, c. 14, 218.
21 Conc. Aurelianense IV (541), de Clercq et al., éd. 1989, vol. 1, c. 19, 276.
22 Conc. Elusanum (551), de Clercq et al., éd. 1989, vol. 1, c. 6, 334.
23 Conc. Turonense II (567), de Clercq et al., éd. 1989, vol. 2, c. 26, 388 ; Conc. Lugdunense II (567-
570), ibid., c. 2, p. 404 ; Conc. Parisiense III (556-573), ibid., c. 1, p. 412 et 416.
24 Caes.-Arel., Test., 382-384  : aliquae personae religiosae timentes diem incertum pietatis affectu
aliquid ecclesiae meae contulerunt (p. 383-385 pour la traduction citée). Voir aussi sur ce texte
Klingshirn 1994a, 67-76.
25 Caes.-Arel., Test., 394.
26 Fort., Carm., 1.12, 31-32.
27 Greg.-T., Hist., 1, Praef. 1, 1. Pour la traduction citée : Greg.-T., Hist., trad. Latouche [1963] 1995, 31.
40 Florian Gallon

remedium 28. D’après le texte connu comme le “testament” de Radegonde, composé sans


doute au milieu des années 580 – en fait une lettre de la reine transcrite par Grégoire dans
les Dix Livres d’histoire –, le monastère de Sainte-Croix de Poitiers recevait des donations
pro animarum remedio, et certaines d’entre elles au moins se trouvaient consignées dans
des chartes 29. Grégoire relate aussi comment la reine Ingoberge, vers 589, avait fait rédiger
ses dernières volontés, léguant des biens à plusieurs églises pro animae remedium 30. Un peu
plus tôt, le concile tenu à Valence avait confirmé les dons que le roi Gontran, au moyen
de scripturarum epistolae, avait délivrés à Saint-Symphorien d’Autun et Saint-Marcel de
Châlons 31. On n’a conservé aucun de ces actes, mais le formulaire d’Angers, dont les formules
pourraient remonter à la fin du vie siècle, contient un modèle de donation pro anima 32. Cela
suggère une pratique assez ancrée pour que l’établissement d’un acte-modèle ait été jugé dès
cette époque pertinent. La formule en question rattache d’ailleurs ce type d’action juridique
à l’antiqua consuetudo, bien qu’il soit difficile de déterminer à quoi renvoie précisément
cette mention. Une chose paraît en tout cas assez sûre : le don pro anima était en usage, en
pratique et sous sa forme écrite, dans la Gaule du vie siècle 33.
Ajoutons que l’acte de Gaudiosus n’est pas isolé en contexte hispanique. Les canons du
concile d’Agde ont connu une diffusion rapide en Tarraconaise : le concile de Lérida s’y réfère
dès 546 34. Des clauses pro remedio animae y apparaissent par ailleurs, on l’a vu, dans deux
autres chartes datées de 576 : la donation de l’évêque Aquilinus de Narbonne à Asán et le
testament de l’évêque Vincent de Huesca, ancien moine du même monastère 35. Quant aux
concessions faites par Vincent en 551 et par le roi Reccared en 586, elles ne comportent certes
pas de clauses pro anima expressément stipulées mais elles n’en sont pas moins octroyées
pour le salut des donateurs et constituent donc sur le fond des donations pro anima 36.
L’authenticité des chartes d’Aquilinus et de Reccared a été défendue en même temps que
celle de la charte de Gaudiosus, avec les mêmes arguments 37. La crédibilité de la donation et
du testament de Vincent, conservés à travers une copie de la seconde moitié du xiie siècle, a
quant à elle été soutenue par différents auteurs et est aujourd’hui bien admise 38.

28 Greg.-T., Iul., 14, 120.


29 Greg.-T., Hist., 9.42, 471-472. Sur ce texte et sa datation : Labande-Mailfert 1986, 54-58 ; Jeffrey
2002. Tyrrell 2019, 140-141, en fixe la composition dans les années 550 sans toutefois argumenter
cette révision de la datation habituellement admise.
30 Greg.-T., Hist., 9.26, 445. Sur la nature juridique incertaine de l’acte (ou des actes) alors mis par
écrit : Barbier 2005, Annexe 3, n° 19, qui penche pour un testament.
31 Conc. Valentinense (583-585), éd. Munier 1963b, 235.
32 Form. andec., n° 46, 20. Sur le formulaire d’Angers et sa datation : Rio 2009, 67-80.
33 Pour une approche plus globale du don pieux dans le royaume mérovingien  : Beaujard 1990,
435‑453 ; Ead. 2000, 317-319 et 430-434 ; Brown 2015, 166-167.
34 Conc. Ilerdense (546), c. 3, éd. Martínez Díez & Rodríguez 1984, 301.
35 Annexe, nº 4 : pro remedio animae meae atque remissione pecattorum meorum, et nº 5 : pro anime
mee remedio.
36 Annexe, nº 2 : credens quod sim a domino peccatorum meorum ueniam percepturus ; Annexe, nº 6 :
Tunc glorie nostre credimus inuenire apud Deum ueniam peccatorum, dum ecclesiis Dei aliquid de
fisco nostro offerimus ; et plus loin : quatenus pro hac re in futuro seculo nostre serenitati merces
adcrescat copiosa.
37 Martín-Iglesias & Tomás-Faci 2017, 272-277.
38 Sur ces deux documents, vaste bibliographie que l’on pourra reconstituer à partir de Martín-
Iglesias 2010 ; Martín-Iglesias & Tomás-Faci 2017, 263, n. 5. Pour la date de leur copie, voir en
dernier lieu Tomás-Faci 2017, 305-306.
Aux origines du don pro anima ? 41

Cette petite instruction à charge et à décharge, qui visait à mesurer le degré de crédibilité
de la clause pro anima formulée dans l’acte de donation de Gaudiosus de 522, fait pencher
au total la balance du côté de la véracité. Dans l’hypothèse inverse, il faudrait imaginer un
travail d’interpolation dont la finalité aurait été l’actualisation formelle des actes, et l’on serait
enclin à penser qu’il aurait été mené de manière systématique : pourquoi moderniser certains
actes et pas d’autres ? Or l’impression qui s’imposerait alors est plutôt celle d’interventions
aléatoires et peu cohérentes. D’une part, l’interpolateur aurait laissé à l’écart de son champ
d’action une charte – la donation de Vincent, qui ne comporte pas de clause pro anima – qui
s’y prêtait pourtant particulièrement bien, par sa teneur comme par sa forme. D’autre part, il
aurait inséré ses retouches à des places différentes : en préambule de l’acte d’Aquilinus, mais
après l’annonce des signes de validation dans celui de Gaudiosus. Enfin et surtout, l’hypothèse
de l’interpolation, poussée à l’extrême, reviendrait à mettre en cause l’authenticité même de
ces chartes qui ne sont pas autre chose, avec ou sans clause pro anima, que des donations
pour le salut de l’âme. Il faudrait alors justifier cette disqualification globale, et remettre en
cause tous les arguments favorables à l’authenticité de ces textes. Il paraît plus économe de
considérer que l’emploi d’une même clause à trois reprises, dans des actes de nature variée
– deux chartes de donation et un testament – et à des positions diplomatiques distinctes,
appartient à la rédaction originale plutôt qu’il ne relève d’une manipulation ultérieure. On
doit dans ce cas admettre que la charte de Gaudiosus est le premier exemple connu d’acte
délivré pro anima et que les archives du monastère d’Asán nous en ont livré quatre en tout,
échelonnés entre 522 et 586. La conclusion doit dès lors être énoncée avec prudence, mais
aussi avec la force qu’appelle le fait mis en lumière : cette forme juridique, que l’on croyait à
peine antérieure au début du viie siècle, aurait été usitée tout au long du siècle précédent.
Sa structure fondamentale (protocole, dispositif, clauses comminatoires, eschatocole,
etc.), dont la fixation était datée par Philippe Jobert des premières décennies du viie siècle 39,
est en place dès 522. Il faut par conséquent reculer encore le moment de son élaboration,
laquelle avait été vraisemblablement progressive, mais cela ne pose pas de difficulté
insurmontable : on a vu que, dès le début du ve siècle en Afrique, des actes de donation aux
églises se trouvaient mis par écrit – faute de les avoir conservés, on ne saurait affirmer que
leurs formules préfiguraient déjà celles du don pro anima médiéval, mais une forme écrite
avait au moins commencé de s’établir. Le processus n’est pas encore parvenu à son terme
dans le troisième quart du vie siècle quand sont délivrées les chartes de Vincent, auteur en
551 d’une donation pro anima, mais sous réserve d’usufruit – ce qui signifie qu’elle ne devait
prendre effet qu’à sa mort 40 –, puis en 576 d’un testament encore romain dans sa forme, mais
délivré déjà pro anime remedio 41. La dualité des solutions qui s’offraient à lui, à mi-chemin
entre formule testamentaire et don pro anima, suggère qu’on se trouvait alors dans une
phase de transition. La clause pro anime remedio, étrangère au testament romain classique
mais employée dans celui de Vincent, paraît signaler l’amorce de ce processus de “laminage
du testament” par l’acte de donation pro anima dont Josiane Barbier a repéré de claires

39 Jobert 1977, 215-216.


40 Annexe, nº 2 : ista ergo que nominaui (?) uel huius donationis titulo contuli, usumfructum in dies
uite mee, quod pro traditione legibus constat, liberum (?) mihi prebebunt. Sur les donations avec
réserve d’usufruit dans le haut Moyen Âge hispanique, mais pour des époques plus tardives  :
Rubio Sacristán 1932.
41 Annexe, nº 5  : pro anime mee remedio. Selon Ortuño Pérez 1998, le testament de Vincent se
rattache certes à la tradition du droit romain d’un point de vue formel, mais il s’en détache par
son objectif : assurer le salut de l’âme du testateur.
42 Florian Gallon

manifestations en Gaule dans le premier tiers du viie siècle 42. Rappelons qu’une douzaine
d’années après Vincent, la reine Ingoberge faisait rédiger un acte pro remedio animae en
recourant vraisemblablement à la solution juridique du testament “à la romaine” 43. Vers la
même époque, l’aristocrate mérovingienne Ermentrude avait passé testament pro remedium
animae meae 44. Philippe Jobert a également signalé la nouveauté que constituait, dans
les années 552-575, un testament ravennate qui visait à apporter au testateur les remedia
peccatorum 45. La quasi contemporanéité de ces quatre testaments, conjuguée au motif
salvifique qui les inspire et à l’éloignement géographique de leurs lieux d’origine semble
bien refléter une tendance à la fois récente et profonde. L’évolution s’achève dans la plupart
des régions de l’Occident chrétien entre le viiie et le ixe siècle, quand le don pro anima se
substitue tout à fait, et pour longtemps, à la manière antique de consigner les dernières
volontés 46.

Un modèle ultra-pyrénéen ?
Que le premier acte de don pro anima connu provienne du monastère d’Asán ne signifie
évidemment pas que la pratique et la forme juridique y aient pris naissance. La question
des origines est en vérité impossible à résoudre. Beaucoup d’informations et de textes sont
perdus, et le don pro anima n’émerge pas ex abrupto : il puise à l’héritage du droit romain
et s’inscrit dans la tradition chrétienne de l’aumône rédemptrice, dont les fondements sont
à la fois scripturaires et patristiques 47. Mais l’inanité du problème des origines n’empêche
pas de chercher à comprendre pourquoi les premiers actes de don pro anima apparaissent
dans la Tarraconaise du début du vie siècle. Deux options peuvent être a priori envisagées :
soit cette région a bien été le berceau du don pro anima  ; soit la documentation traduit
l’apparition, dans le nord-est péninsulaire, d’une pratique et d’une forme juridique exogènes.
La première hypothèse est rendue peu vraisemblable par les diverses traces qu’on a repérées
d’une pratique du don pro anima antérieure à la rédaction de la charte de Gaudiosus en 522
et extérieure à la Tarraconaise. Il reste donc à examiner la seconde.
Au tournant des ve-vie siècles, les circulations et les échanges n’étaient pas rares entre la
Gaule et l’Hispanie 48. Avant comme après la bataille de Vouillé, les Wisigoths – un temps sous
tutelle ostrogothique – dominaient un royaume qui s’étendait des deux côtés des Pyrénées,
même si sa partie gauloise s’était considérablement rétractée après leur défaite face aux
armées de Clovis 49. Des relations étroites continuèrent donc naturellement de se tisser,

42 Barbier 2005, § 59-65 (§ 65 pour l’expression citée).


43 Ibid., Annexe 3, n° 19.
44 Charte Artem/CMJS n° 4495, l. 39 et 76. Barbier 2003, 142, propose deux datations : une fourchette
large entre 567 et 637 et une fourchette resserrée entre 567 et 584.
45 Jobert 1977, 213.
46 Voir en général Lorcin 1993, 143-156 ; Lauwers 2002, 114 et n. 39 pour la bibliographie antérieure.
Sur le cas franc : Barbier 2005. Sur le cas hispanique : García Gallo 1977. On remarquera l’exception
catalane : Bastier 1973 ; Zimmermann 2003, vol. 1, 25-38.
47 Sur les antécédents juridiques du don pro anima  : Falco 1911  ; Murga 1968  ; Jobert 1977. Sur
la doctrine et la pratique de l’aumône rédemptrice dans l’Antiquité tardive et le très haut
Moyen Âge : Ramsey 1982 ; Garrison 1993 ; Finn 2006 ; Brown 2015.
48 Orlandis 1970 ; Rouche 1981. Voir déjà pour le ive siècle Fontaine 1974.
49 Voir Collins 2005, 19-46.
Aux origines du don pro anima ? 43

notamment dans le champ ecclésiastique, de part et d’autre de la chaîne montagneuse 50.


Ainsi le pape Symmaque nomma-t-il en 514 Césaire d’Arles vicaire apostolique en Gaule et
en Hispanie 51. Même si son rôle effectif au sud des Pyrénées dut être assez réduit 52, la Vie
de Césaire, rédigée presque immédiatement après sa mort, signale qu’il se souciait de faire
transmettre aux prêtres, par l’intermédiaire des évêques, ce qu’il convenait de prêcher dans
leurs églises non seulement in Frantia et in Gallias mais aussi in Hispania 53. En Tarraconaise
même, les conciles de Tarragone (516) et de Lérida (546) prescrivaient que fussent appliqués
en matière monastique les canons gaulois 54. Les deux épitaphes de l’abbé Victorien d’Asán
(†  558  ?), transmises par un manuscrit en écriture wisigothique du premier quart du
ixe siècle, prouvent qu’il fut lui-même une figure de cet entre-deux frontalier 55. L’une des
deux inscriptions est l’œuvre de l’Italien Venance Fortunat, qui passa trente-cinq ans de sa
vie en Gaule et entreprit, à l’été 567, un voyage dans les Pyrénées. À cette occasion, il pourrait
avoir reçu des échos plus ou moins directs de celui auquel il allait consacrer un vibrant
hommage 56. L’autre épitaphe, peut-être écrite dès après la mort de Victorien, rapporte
que son œuvre monastique s’était étendue en Ibérie et dans les Gaules 57. Ces connexions
transpyrénéennes, conjointes à l’attestation en Gaule de la pratique du don pro anima dès
les premières années du vie siècle, permettent de penser que son émergence documentaire
à Asán ne relève pas d’une création originale mais s’inscrit dans le contexte plus large de
relations suivies de part et d’autre des Pyrénées.
À partir d’où et quand un tel transfert se serait-il produit ? Il faut peut-être regarder du
côté de Lérins 58. Jean Cassien et Salvien de Marseille, liés de près au monastère insulaire,
avaient développé au ve siècle toute une pastorale de l’aumône rédemptrice qui pourrait
avoir servi de soubassement doctrinal à la pratique du don pro anima 59. Dès l’épiscopat
d’Honorat (427-430), fondateur de Lérins, on voit ainsi l’Église d’Arles recevoir des dons en
contrepartie desquels les donateurs défunts bénéficient des refrigeria, ces “rafraîchissements”
que les chrétiens de l’Antiquité tardive veillaient à procurer aux âmes de leurs morts. Au tout

50 Mundó 1957, 89-93 ; Díaz 1994, 379 ; Id. 2017, 466-467 ; Ariño Gil & Díaz 2003, 224.
51 Symm., Ep., 16.1, 728.
52 Février 1996, 85-86.
53 Vit. Caes.-Arel., 1.55, 226.
54 Conc. Tarraconense (516), c. 11, éd. Martínez Díez & Rodríguez 1984, 278 ; Conc. Ilerdense (546),
c. 3, ibid., 301.
55 Sur les liens de Victorien avec la Gaule : Mundó 1957, 89-93 ; Díaz 1994, 379 ; Id. 2017, 466-467. Sur
ces deux inscriptions et leur transmission, voir la contribution de José Carlos Martín-Iglesias à ce
volume. Sur le manuscrit où elles sont copiées, bibliographie de référence dans Martín-Iglesias
& Tomás-Faci 2017, 262, n. 4.
56 Fort., Carm., 4.11, 143-144. Reydellet 1994, 19, n. 23 et 143, n. 52, fait l’hypothèse d’un passage de
Venance Fortunat en péninsule Ibérique et au monastère même d’Asán, au cours duquel il aurait
composé cette épitaphe. La possibilité d’une rencontre entre Venance Fortunat et Victorien a été
suggérée par Fortacín Piedracita 1983, 8, mais elle est inacceptable au regard de la chronologie
habituellement admise  : Victorien serait mort en 558 (voir les contributions de José Carlos
Martín-Iglesias et Roger Collins à ce volume) ; Venance Fortunat ne quitte l’Italie pour la Gaule
qu’en 565. Sur la vie et les voyages de Venance Fortunat : Reydellet 1994, vii-xxviii ; Pietri 2012.
57 Vives, éd. 1942, n° 284, 88. Sur la date de composition de cette épitaphe, voir la contribution de
José Carlos Martín-Iglesias à ce volume.
58 Voir déjà dans le même sens Mundó 1957, 89-93 ; Díaz 1987, 24-25 ; Ariño Gil & Díaz 2003, 224.
59 Jobert 1977, 180-182 ; Brown 2012, 438-441 ; Id. 2015, 115-120 et 149-150. Sur les liens de Cassien et
Salvien avec Lérins : Dulaey 2009, 63 ; Alciati 2009, 113 ; Ripart 2017, 137 et 144.
44 Florian Gallon

début du siècle suivant, Julien Pomère, qui enseignait à Arles, rappelait que l’évêque Hilaire,
successeur d’Honorat sur le siège arlésien, avait agrandi le patrimoine de son Église grâce à la
générosité des fidèles ; l’Église d’Arles recevait d’eux des biens fonciers et des offrandes pour
prix de leurs péchés 60. D’après son épitaphe, Hilaire lui-même avait “acheté le ciel avec des
dons terrestres” 61. Deux ou trois générations plus tard, Césaire d’Arles, aussi passé par Lérins
et qui avait été l’élève de Pomère, prêchait avec ardeur la valeur de l’aumône pro remedio
animae 62. Le siège épiscopal sur lequel il avait été placé en 502 faisait alors partie du royaume
wisigothique 63. C’est donc dans ce royaume qu’en 506, le même Césaire présida le concile
d’Agde voulu par le roi Alaric 64. Or on sait qu’il y était explicitement question de la pratique
du don aux églises pro redemptione animae et que ses canons étaient connus en Tarraconaise
quarante ans plus tard. On peut donc risquer une proposition  : le don pro anima serait
parvenu en Tarraconaise depuis les régions voisines du sud-est de la Gaule, au plus tard
dans le premier quart du vie siècle puisqu’il est attesté à Asán en 522. Victorien lui-même,
dont on vient de rappeler les relations avec la Gaule, pourrait avoir constitué un chaînon
intermédiaire. Il faut néanmoins rester prudent : aucune source n’atteste explicitement au
vie siècle ni l’usage de chartes de donation pro anima en Provence ou en Narbonnaise 65, ni
les liens entre Asán et Lérins.
Une chose paraît mieux assurée, à condition d’admettre la pleine authenticité de nos
chartes : ces textes nous offrent l’occasion inespérée de saisir les fondements, les motivations
et les modalités pratiques du don pro anima dans une époque où l’on en ignorait jusqu’à
l’existence.

Les mécanismes du don pour le salut


Le premier trait qui s’en dégage est la haute condition des donateurs  : Aquilinus est
évêque de Narbonne, Reccared roi des Wisigoths, Gaudiosus et Vincent sont les héritiers
d’un important patrimoine familial 66. Gaudiosus apparaît aussi intégré à un réseau de
notables d’envergure supra-locale : il recourt à l’autorité de leurs souscriptions pour conférer
à son acte la solidité voulue 67. Le don pro anima peut donc être défini à travers ces textes

60 Hilar.-Arel., Vit. Hon., 28.3, 148 ; Pomer., Vit. Cont., 9.2. Textes cités par Brown 2012, 485 ; Id. 2015,
129-130. Sur le refrigerium : ibid., p. 36-41. Sur Julien Pomère : Pricoco 1990, 2084.
61 ILCV, 1062b, l. 5-8 : Caelum donis terrestribus emit.
62 Une recherche informatique révèle 185 occurrences du mot elemosyna dans les sermons de
Césaire d’Arles édités dans le Corpus Christianorum. Citons par exemple Caes.-Arel., Serm., n° 31,
§ 1 ; n° 225, § 5. Sur la doctrine de l’aumône rédemptrice chez Césaire : Jobert 1977, 187-189. Sur les
liens de Césaire avec Lérins : Ripart 2017, 129, 134 et 138.
63 Sur l’incorporation d’Arles au royaume wisigoth en 476-477 : Klingshirn 1994a, 69-70. Sur la date
d’accession de Césaire à l’épiscopat : Id. 1992, 85-86.
64 Klingshirn 1994b, 95-104.
65 Les premiers actes de don pro anima connus dans ces régions ne sont pas antérieurs au viiie
siècle : Magnani 2005.
66 Annexe, nº 1 : quicquid ex bonis parentum meorum ad ius meum dominiumque pertinent ; Annexe,
nº 2 : quando Domino placuit ut de paupertatula parentum ad meum dominium aliqua peruenirent.
Sur le patrimoine de Gaudiosus : Martín-Iglesias & Tomás-Faci 2017, 267. Sur celui de Vincent :
Díaz 1985, 355-359 ; Id. 1998 ; Ariño Gil & Díaz, 2003 231-232.
67 Annexe, nº 1 : Et ut hec uoluntatis mee scriptura sorciatur integram firmitatem, ad ordines uiros
predictorum territoriorum scripta direxi ut hanc cartam, quam manu holograffa scripssi atque
subscrisi, sua etiam dignentur subscripcione firmare.
Aux origines du don pro anima ? 45

comme une pratique élitaire, conditionnée par la fortune et peut-être par la formation
spirituelle : ces donateurs – trois hommes d’Église, un roi qui cheminait vers la conversion au
catholicisme 68 – devaient être tous assez versés en doctrine pour avoir intégré à leur horizon
mental les principes fondamentaux de l’aumône et du don chrétiens.
Trois des chartes d’Asán donnent en préambule un ensemble de références néo-
testamentaires (Lc 14.33 ; Lc 18.22 ; Ac 4.32-35) qui confèrent au don sa justification 69. Celle-
ci se résume en deux mots : remedio animae – ce salut de l’âme pour lequel Gaudiosus en
522, Aquilinus en 576 et Vincent la même année décident de remettre leurs biens à des
établissements ecclésiastiques. Les études récentes ont mis en question la validité du
schéma anthropologique du don/contre-don comme grille d’interprétation du don pro
anima médiéval, lequel ne saurait être compris selon une logique de réciprocité mécanique
au sens où il met en jeu une multiplicité d’acteurs et implique entre eux une circulation et
une transformation de biens qui ne se résument pas à un échange contractuel 70. Jacques
Dalarun a parlé récemment, et plus justement, d’un “commerce triangulaire entre le dévot, le
moine ou la moniale et Dieu” 71. Comme l’expriment des milliers de chartes – et celles d’Asán
avant toutes les autres –, il est en tout cas indiscutable que les donateurs, quand ils cédaient
leurs biens aux monastères, le faisaient dans l’espoir d’un retour profitable. Ce qui motive
la libéralité, selon les termes de l’évêque Aquilinus, c’est “l’obtention de la récompense
promise”, autrement dit “la vie éternelle” – ou, selon ceux du roi Reccared, une “récompense
abondante […] dans la vie future” 72. De profondes connaissances théologiques n’étaient pas
nécessaires pour comprendre que le salut était conditionné à la rémission des péchés : c’est
elle que visent explicitement Vincent, Aquilinus et Reccared 73.
Selon un système bien connu aux époques ultérieures et dont on voit se tracer ici les
premiers linéaments, l’espoir de rachat du donateur-pécheur repose sur la puissance

68 Dumézil 2005, 275-276.


69 Annexe, nº 2  : sacrati nos euangelii uox admonet dicens: “Nisi quis renunciauerit omnibus que
possidet, meus discipulus esse non potest”; quod credentium multitudo in exordio predicationis
apostolice, presidiis suis uenditis, adimplentes precio omni adgregato apostolis deferebant arbitrio
illorum prout cuique opus erat dispensandum, quibus animas suas ob desiderium eterne uite
obtulerant consecrandas ; Annexe, nº 4 : Domini nostri Ihesu Christi euangelica uoce commonitus
audiens dicentis : “Nisi quis renunciauerit omnibus que possidet uel in minimis pauperibus eius
substanciam suam impenderit, non potest meis esse discipulis” ; Annexe, nº 1 : Domini et saluatoris
nostri Ihesu Christi et uocem dicentis agnouimus : “Vende omnia que possides et da pauperibus et
ueni, sequere me”. Et iterum in Actibus apostolorum scriptum est : “Multitudinis credentium cor
unum et anima una, neque quisquam eorum, que possidebat, aliquid suum esse dicebat, sed erant
illis omnia communia. Quotquod enim possessores agrorum aud domorum erant, uendentes, etiam
aferebant precia que uendebant et ponebant ante pedes apostolorum. Diuidebatur igitur singulis
prout cuique opus erat”.
70 Silber 1995 ; Iogna-Prat 2000, 212-217 ; Guerreau-Jalabert 2000 ; Magnani 2002 ; Ead. 2008. 
71 Dalarun 2019, 8.
72 Annexe, nº 4  : pro remedio anime mee atque remissione pecattorum meorum uel promisse
remuneracionis premio, quod ut per uestram intercessionem, ut dixi, apud Dominum mercedem
recipiam et uitam eternam consequi possim ; Annexe, nº 6 : in futuro seculo nostre serenitati merces
adcrescat copiosa.
73 Annexe, nº 2 : peccatorum meorum ueniam ; Annexe, nº 4 : pro remedio anime mee atque remissione
pecattorum meorum ; Annexe, nº 6 : inuenire apud Deum ueniam peccatorum.
46 Florian Gallon

médiatrice de l’établissement bénéficiaire. Une telle faculté peut s’exercer à plusieurs


niveaux, que reflète bien l’adresse de la charte de Gaudiosus : “aux saints seigneurs” d’abord,
puis “à [ses] pères et frères […] et particulièrement à [son] seigneur, le prêtre Victorien, ainsi
qu’à l’ensemble de la communauté qui demeure au monastère d’Asán” 74. Conformément à
une idée déjà ancienne, les saints constituent donc les premiers médiateurs 75 : ils sont les
mieux placés pour apporter au donateur “la recommandation de [leur] patronage devant
le Seigneur” 76 ; c’est “par [leur] intercession” qu’Aquilinus espère “recevoir une récompense
devant Dieu et obtenir la vie éternelle” 77. Aussi ne s’adresse-t-il initialement qu’“aux saints
seigneurs, bienheureux par leur glorification, [ses] patrons particuliers, les apôtres Pierre et
Paul, l’évêque et confesseur Martin et le diacre Étienne, le premier martyr, dans le monastère
d’Asán où sont gardées [leurs] reliques” 78. Plus loin, il dit toutefois octroyer sa libéralité non
seulement “à [leur] gloire” mais aussi  “à [leurs] ministres, qui servent dans le monastère
d’Asán” 79. C’est donc parce que les moines conservent les reliques des saints et qu’ils veillent
à leur culte qu’ils sont les destinataires privilégiés du don pieux. Ces reliques, Aquilinus
prétend les avoir lui-même réunies avant de les confier à la communauté d’Asán 80. Est-ce
à dire que le monastère n’en détenait pas auparavant  ? En tout cas, peut-être pas d’aussi
prestigieuses : cela expliquerait la place beaucoup plus modeste réservée aux saints dans les
adresses des deux chartes antérieures. Mentionnés génériquement dans celle de Gaudiosus
(522), mais non identifiés et rapidement évacués, ils sont tout à fait absents de la charte de
Vincent (551). La donation de Reccared (586) s’ouvre en revanche par une adresse aux saints
très voisine de celle qui figurait dix ans plus tôt dans la charte d’Aquilinus 81. La liste s’est
entre-temps allongée de deux noms et surtout de la mention selon laquelle saint Martin
est désormais “établi” (constituto) au monastère d’Asán. La récente obtention de reliques a
visiblement apporté, dans la définition même de l’identité communautaire, une importance
accrue aux saints dont elles sont les vestiges.
Plus tôt, les adresses des chartes de Gaudiosus et de Vincent avaient surtout mis en
avant la communauté monastique 82. C’est que l’un et l’autre souhaitaient, avant peut-être
l’intercession des saints, bénéficier de la puissance de médiation plus tangible des moines.
Celle-ci repose d’abord sur le choix d’une vie de retraite et d’ascèse qui fait d’eux des hommes

74 Annexe, nº 1 : Dominis sanctis et omni a me cultu reuerentie preferendis patribus uel fratribus ac
meo specialiter domno Victoriano presbytero, uel uniuerse uenerande congregationi in monasterio
Asaniensi consistentibus.
75 Brown 1981 ; Duval 2004. Voir aussi pour les ve-vie siècles Beaujard 2000, 315-331.
76 Annexe, nº 4 : ut patrocinii uestri commendationi apud Dominum merear habere.
77 Annexe, nº 4 : ut per uestram intercessionem, ut dixi, apud Dominum mercedem recipiam et uitam
eternam consequi possim.
78 Annexe, nº 4 : Dominis sanctis, ex glorificatione beatis atque peculiaribus mihi patronis, Petro et
Paulo apostolis, necnon et Martino episcopo et confessori, atque Stephano diacono, primo martyri,
in monasterio Asani, ubi reliquie uestre constitute sunt.
79 Annexe, nº 4 : quod de paupertacula proprietatis mee offero glorie uestre uel ministris uestris in
monasterio Asani seruientibus.
80 Annexe, nº 4 : in monasterio Asani, ubi reliquie uestre constitute sunt, a me inquisite.
81 Annexe, nº 6 : Dominis sanctis ac beatissimis et in Christi honore gloriosis Petro et Paulo apostolis,
atque Stephano, Vincentio et Eulalie martyribus, necnon et sancto Martino episcopo et confessori in
monasterio Asani constituto.
82 Annexe, nº 1, texte cité n. 74 ; Annexe, nº 2 : Domno sancto ac beatissimo et mihi speciali domno
Victoriano abbati.
Aux origines du don pro anima ? 47

plus parfaits et plus proches de Dieu que les autres. L’abbé Victorien, déjà beatissimus dans
la charte de Gaudiosus, est désigné comme sanctus dans celle de Vincent alors qu’il est
encore bien vivant : la charte est rédigée en 551 et Victorien meurt sans doute en 558 83. Plus
largement, c’est toute la communauté et tout le monastère – sancta congregatio 84, sanctum
monasterium 85 – qui méritent un tel qualificatif et sont dignes de vénération 86. Gaudiosus
et Vincent, au moment où ils font rédiger ces chartes, sont eux-mêmes moines à Asán 87. La
sainteté de la communauté et de ses membres semble donc correspondre à la haute idée
qu’ils se font de leur forme de vie. Cette sainteté n’implique évidemment pas un culte mais
doit être entendue comme la reconnaissance d’une vie parfaite et exemplaire 88. Vincent
affiche d’ailleurs sa conviction que la voie monastique est la meilleure façon de travailler
à son salut : il exprime son espoir que le Seigneur lui donne la force d’y persister 89. Pour les
moines Gaudiosus et Vincent, cette conception a une conséquence claire : au simple contact
de la sainte communauté, le bien matériel pourra acquérir sa puissance expiatoire. C’est
pourquoi l’un et l’autre supplient d’abord les moines de recevoir (suscipere) leurs dons, dans
deux formules au parallélisme étroit.
Mais les deux donateurs attendent des moines davantage : ils les implorent en même
temps de “prier sans relâche pour [leur] faible personne” 90. Un peu plus haut, Vincent
disait son espoir “d’obtenir du Seigneur le pardon de [ses] péchés, [s’il était] recommandé
à Lui assidûment par la fidèle prière de ses serviteurs” 91, c’est-à-dire des membres de la
communauté d’Asán. Car c’est aussi, et peut-être surtout, dans la prière que réside la capacité
médiatrice des moines. D’une telle prière monastique d’intercession, attestée par d’autres
textes du vie siècle 92, les chartes d’Asán permettent de préciser quelque peu les modalités. Par
l’emploi de l’adverbe indesinenter, Gaudiosus et Vincent insistent sur le caractère incessant
des prières monastiques, encore évoqué, sous une forme un peu distincte, dans l’épitaphe de
Victorien composée par Fortunat 93. On pourrait penser au modèle de la prière continuelle
pratiquée à la même époque à Saint-Maurice d’Agaune 94, d’autant que des contacts existaient

83 Sur la date de mort de Victorien, voir n. 56. Cette conception de la “sainteté” peut être rapprochée
de la figure du holy man étudiée en Orient par Brown 1971.
84 Annexe, nº 1 ; Annexe, nº 2.
85 Annexe, nº 2 à deux reprises.
86 Cf. texte cité n. 74.
87 Annexe, nº 1 : huic sancte congregationi in supradicto monasterio constitutis, quo et me Dominus
uocare dignatus est ; Annexe, nº 2 : sancto monasterio Asani, ubi me Dominus a pueritia mea in
uestra eruditione nutriuit.
88 Sur cet usage extensif du terme sanctus, voir en général  Vauchez 1981, 20-21 et 99, n. 1.  Plus
spécifiquement dans la péninsule Ibérique du haut Moyen Âge : Gallon 2014a, 498-502.
89 Annexe, nº 2  : quod ergo (?) grate (?) pro mea pusillitate indesinenter orare uolueritis fusa
obsecratione deposco, ut ipse imbecilitatem meam adiuuet, ipse gratiam suam augmentare faciat;
ipse quod in me incoauit in bono perficiat, cuius et euocatione hanc uiam adeptus sum.
90 Annexe, nº 1 : quod ut libenti animo suscipere et pro mea pusillitate indesinenter orare dignemini,
supplici prece deposco ; Annexe, nº 2, voir note précédente.
91 Annexe, nº 2 : credens quod sim a Domino peccatorum meorum ueniam percepturus, si seruorum
illius fida oratione ipsi fuero assidue commendatus.
92 Voir les exemples donnés par Diem, 2007, 535, n. 84.
93 Fort., Carm., 4.11, 143.
94 Sur la prière continuelle en usage à Agaune au vie siècle, bilan historiographique par Bernard
2006. Voir par la suite et en complément : Maître 2010 ; Diem 2013.
48 Florian Gallon

entre le grand monastère du Valais et celui de Lérins 95. Mais la laus perennis d’Agaune n’a
jamais exercé qu’une influence limitée 96, et les relations entre Asán et Agaune, directes
ou indirectes, sont impossibles à prouver. Il faut sans doute plus simplement renvoyer le
terme indesinenter à la liturgie des heures canoniques : c’est à propos des horas canonicas
que le même adverbe est utilisé au viie siècle dans la Regula communis pour décrire l’office
monastique 97. Des moines hispaniques auraient donc suivi, dès le premier quart du vie siècle,
une liturgie des heures plus dense que ne l’était l’office dit “cathédral” et dont la première
trace connue était jusqu’à présent un canon du premier concile de Braga (561) 98. S’agirait-il
d’un autre écho d’influences parvenues à Asán depuis Lérins ou depuis Arles ? On peut à tout
le moins remarquer que c’est dans le Sud-Est de la Gaule que l’office monastique des heures
s’est pour la première fois structuré en Occident au cours du ve siècle 99, et que Césaire d’Arles
l’associe expressément à la prière d’intercession dans sa règle pour les vierges, composée
dans le premier tiers du siècle suivant 100.
L’appel des donateurs à la prière monastique reposerait alors sur trois éléments.
D’abord, selon une conception ici sous-jacente mais déjà exprimée par Augustin et surtout
par Cassien, la qualité de la prière, donc sa capacité à porter, est corrélée à la pureté des
orants 101 : or ces moines sont déjà sanctifiés par leur genre de vie. Ensuite, cette prière est
incessante au sens où les moines y occupent une large part de leur temps : la quantité de
prières s’ajoute à leur qualité pour démultiplier leur pouvoir d’intercession. Enfin, cette
prière suppose la connaissance des textes – en premier lieu les psaumes – qui constituent
l’office monastique 102 : seuls des individus formés et qualifiés sont capables de la maîtriser.
Si elle passait effectivement par la liturgie des heures, la médiation monastique devait
alors demeurer anonyme, car l’office monastique ne prévoyait pas de formules permettant
l’individualisation des bénéficiaires de la prière 103. Dans le rite hispanique, certaines heures
monastiques se concluaient par des prières générales d’intercession (preces ou miserationes)
qui pourraient avoir servi, de manière indistincte, à soulager les âmes des bienfaiteurs des
monastères 104.
C’est un autre type d’exigence qu’énonce Aquilinus lorsqu’il demande que “[son] nom
soit récité par [les moines] au cours de l’offrande quotidiennement effectuée sur l’autel” 105.
La requête ne porte probablement pas sur des missae speciales, ou messes privées : même si

95 Sur les liens entre Agaune et Lérins : Dubreucq 2009, 197-202 ; Ripart 2017, 123 et 180.
96 Wood 1994, 183 ; Maître 2010, 5-6 et n. 4.
97 Regula communis, chap. 10, 188-189.
98 Conc. Bracarense I, c. 1, éd. Vives 1963, 71. Sur la liturgie hispanique en général : Pinell 1998. Sur
l’office des heures : ibid., p. 36-37 et 226-251 ; Id. 1957 ; Id. 1966 ; Taft 1991, 120-124 ; Flores Arcas 1997 ;
Pérez Camacho 2004, 33-37 ; Gallon 2014a, 91-95.
99 Bradshaw 1981, 126-132 ; Taft 1991, 102-119.
100 Caes.-Arel., Virg., chap. 72, 270.
101 Lauwers 2006, 209-211.
102 Sur les psaumes dans la prière monastique : Dyer 1989 ; Choy 2016, 76-97. Pour le cas hispanique :
Pinell 1966, 230.
103 Voir de manière générale Choy 2016, 172-174.
104 Pinell 1966, 202-208 (manuscrits), 216 et 219 (s.v. miserationes et preces)  ; n° 14-15, 278-279  ;
n° 60-61, 294-295 ; n° 160, 320 ; n° 177-192, 325-328, n° 202-204 ; 331 (exemples) ; Flores Arcas 1997,
n° 13-14, 11-12 ; n° 126-127, 100 ; n° 177-178, 143-144 ; n° 232-248, 188-208 ; n° 256-257, 213-214.
105 Annexe, nº 4 : in perpetuo uolo esse donatum, ita tamen ut in oblatione quotidiana insuper altario
nomen nostrum ab eisdem officialibus recitetur.
Aux origines du don pro anima ? 49

les premières traces de privatisation de la messe apparaissent peut-être à la fin du vie siècle,
le phénomène est essentiellement plus tardif 106. Ici, il est seulement question d’associer
chaque jour le nom d’Aquilinus au sacrifice eucharistique, lequel fait apparemment partie
de la routine liturgique du monastère. Cela n’implique pas nécessairement la célébration
d’une messe par jour, dont on considère qu’elle ne devient une pratique commune des
communautés monastiques qu’à l’époque carolingienne 107  : plusieurs textes normatifs
du premier monachisme occidental, de composition antérieure à la charte d’Aquilinus,
prévoyaient une communion – donc une eucharistie – quotidienne, sans célébration
d’une messe 108. Adossée à un tel fondement, la demande d’Aquilinus dessine les premiers
contours d’un système appelé à une immense fortune à partir du ixe siècle : celui de la prise
en charge plus ou moins individualisée de l’âme des bienfaiteurs du monastère (vivants ou
morts) au moyen d’une liturgie d’intercession centrée sur l’eucharistie 109. Dès le milieu du
iiie siècle, Cyprien de Carthage évoque la pratique consistant à célébrer le sacrifice pour
un fidèle et à le nommer sur l’autel pendant la prière du prêtre. Un siècle et demi plus tard,
la récitation des noms est évoquée par Augustin, par Innocent Ier et par Jérôme : on déduit
de leurs témoignages qu’elle peut être corrélée aux offrandes ou donations des fidèles et
qu’elle s’effectue en lien avec le sacrement eucharistique 110. En péninsule Ibérique, le concile
d’Elvire attestait déjà au début du ive siècle la récitation des noms de certains chrétiens –
peut-être donateurs – au cours de l’offrande eucharistique 111. Il n’est pas inintéressant de
noter que le terme recitare, employé par Aquilinus, l’était déjà pour se référer à des pratiques
comparables par le concile d’Elvire puis Augustin, Jérôme et Innocent. Dans ce contexte, la
demande d’Aquilinus n’avait rien d’incongru aux alentours de 520 ; simplement la voyons-
nous pour la première fois exprimée sous la forme d’un acte de donation pro anima et
adressée à une communauté monastique.
Il faut enfin commenter rapidement deux passages des chartes de Vincent et de Reccared.
Le premier ne destine pas seulement sa donation au monastère d’Asán mais aussi “à l’usage
des pauvres” ; le second formule le vœu que ses biens serviront “pour le luminaire et le service
des pauvres” 112. Aux destinataires déjà évoqués que sont les saints et les moines s’ajoutent
donc les nécessiteux, qui bénéficieront indirectement de la générosité des donateurs à
travers la fonction charitable assumée par l’Église 113 – ici par le monastère. Le don pieux se

106 Sur la genèse et le développement des messes privées dans le haut Moyen Âge : Nussbaum 1961 ;
Vogel 1980 ; Id. 1981 ; Angenendt 1983.
107 Nussbaum 1961, 124-132 ; Häussling 1973, 18-31 ; Vogüé 1977, 242-243 ; Taft 2000, 85-88 ; Griffiths
2020, 729-734.
108 Vogüé 1977, 246-248.
109 La bibliographie est considérable et ne peut être citée de manière exhaustive. Quelques
références importantes, outre celles citées n. 106 : Wollasch 1990 ; McLaughlin 1994 ; Lauwers
1996 ; Treffort 1996 ; Constable 2000 ; Angenendt 2008 ; Id. 2010 ; Angenendt et al. 2001, 35-44 ;
Magnani 2009 ; Choy 2016 ; Blennemann 2020. Sur le cas hispanique : Gallon 2014b.
110 Constable 2000, 176-180 ; Rebillard 2003, 175-182, partiellement contredit par Rose 2013, 33-35.
111 Conc. Eliberritanum (300-306 ?), c. 29, éd. Martínez Díez & Rodríguez 1984, 251. Il est à noter que
le canon qui précède immédiatement celui-ci porte sur les offrandes remises par les fidèles. Faut-
il corréler ces deux canons consécutifs, comme proposait de le faire MacLean 1908-1927, vol. 7,
386 ?
112 Annexe, nº 2 : in usus pauperum ; Annexe, nº 6 : pro luminaribus uel stipendiis pauperum.
113 Sur la fonction charitable des institutions religieuses dans l’Antiquité tardive : Finn 2006. Dans la
Gaule du vie siècle : Beaujard 2000, 435-439, avec références à la bibliographie antérieure. Dans
50 Florian Gallon

convertit alors en simple aumône, en soi chargé d’une valeur rédemptrice, sans qu’il soit
nécessaire de supposer que les pauvres secourus prient eux aussi pour le salut du donateur
– ce qui est possible, car la prière des pauvres pour le salut des faiseurs d’aumône est
connue depuis au moins Paulin de Nole († 431) 114, mais que nos textes ne disent pas. Quant à
l’attention portée au luminaire, elle ne doit certainement pas faire l’objet d’une interprétation
univoque, tant sont riches et variées les significations attachées à la lumière dans la liturgie
chrétienne médiévale. Le souci de pourvoir aux moyens d’éclairage des moines vise d’abord
la célébration directe de Dieu, car le luminaire est à la fois ornement du lieu de culte et
offrande au Seigneur. On ne saurait toutefois le détacher de la fonction médiatrice assumée
par les moines : la liturgie d’intercession implique elle aussi la consommation de luminaire
comme pièce auxiliaire du dispositif cultuel ; la flamme et la fumée qui s’en échappe sont
réputées connecter le monde terrestre à la sphère céleste 115.

Conclusion
Au terme de cette étude, il faut d’abord rappeler les incertitudes que des documents
conservés dans un état du xiie, voire du xvie siècle, font peser sur la démonstration. Ce
qu’affirmait Philippe Jobert il y a quarante ans reste vrai : “c’est seulement dans la première
partie du viie siècle que l’état des sources permet de conclure en toute sécurité [je souligne]
à la pratique du don pro anima” 116. C’est donc avec une certaine précaution que l’on avancera
pour conclure quelques propositions.
Le premier acte de donation pro anima conservé pourrait ne pas dater du début du viie
siècle, comme on le pensait jusqu’ici, mais du premier quart du vie siècle ; il ne proviendrait
alors pas de Ravenne, mais du monastère d’Asán dans le nord-est de la péninsule Ibérique.
Rien n’indique pour autant que le don pro anima y soit né ; il y serait plus vraisemblablement
parvenu depuis la Gaule, peut-être de Provence ou de Narbonnaise. La plupart des
caractères fondamentaux qu’on lui connaît ultérieurement apparaissent déjà en place  :
l’instrumentation du don sous une forme diplomatique propre, l’appartenance des donateurs
aux couches possédantes et dominantes de la société, la multiplicité des destinataires, la
conversion de biens terrestres en biens célestes, la diversité des niveaux de médiation, la
qualité reconnue de l’intercession monastique, l’association du bienfaiteur à la prière des
moines et au sacrifice eucharistique. Il faut alors imaginer que l’élaboration progressive du
don pro anima – qui surgit tout armé au début des années 520 – remonte encore plus haut
dans le temps. Rien ne paraît s’y opposer : dès l’époque d’Augustin, des actes de donation à
l’Église, manifestement distincts des testaments, étaient déjà mis par écrit et les noms de
donateurs récités au cours de la célébration eucharistique ; simplement ces actes écrits ne
nous sont-ils pas parvenus.
Sans doute faut-il se garder de donner aux documents d’Asán une trop ample portée.
On a vu dans le don pro anima tel qu’il s’est pleinement épanoui en Occident à des dates

l’Hispanie wisigothique : Orlandis 1973. Sur le lien entre don pro anima et aumône aux pauvres :
Brown 2015, 171-174.
114 Ramsey 1982, 248-249.
115 Sur l’importance et la signification du luminaire dans les églises et la liturgie de l’Occident
chrétien médiéval : Fouracre 1995, 68-78 ; Palazzo 2002 ; Vincent 2004 ; Gauthier 2008.
116 Jobert 1977, 211.
Aux origines du don pro anima ? 51

ultérieures un “fait social total” sans la prise en considération duquel on peinerait à


comprendre le fonctionnement et l’ordonnancement même de la société et de l’économie
chrétiennes 117. Il serait bien aventureux, à la lumière d’une poignée de chartes, de rétro-
projeter une telle centralité du don salvifique sur l’obscur vie siècle. Doit-on considérer pour
autant les chartes d’Asán comme le reflet d’une pratique alors exceptionnelle ? Au sud des
Pyrénées, il faut attendre le fameux diplôme du roi Silo, en 775, pour rencontrer un nouvel
acte authentique de donation pour le salut de l’âme 118. Est-ce à dire que la pratique s’était
évaporée pendant près de deux cents ans, entre Reccared et Silo ? Sans doute pas. On sait que
plusieurs conciles mérovingiens s’étaient inquiétés, à partir de 535, du respect des dons faits
à l’Église et enregistrés par écrit : la pratique existait bien ; les textes n’ont pas survécu. Dans
la péninsule Ibérique, plusieurs indices suggèrent également que les chartes d’Asán ne sont
que l’écume d’une documentation plus abondante mais perdue. Le diplôme de Reccared de
586 mentionne aussi une donation de l’évêque Bagauda 119. On sait également par Jean de
Biclar que le même Reccared, après sa conversion, avait enrichi églises et monastères 120. Il
est vraisemblable que certaines au moins de ces donations aient été consignées par écrit :
aucune, à l’exception du diplôme de Reccared pour Asán, ne nous est pourtant parvenue.
Au viie siècle, la mise par écrit des dons aux églises hispaniques n’affleure plus qu’à travers
les Formulae wisigothicae : elles conservent, entre autres, trois modèles d’actes de donation
pieuse 121. C’est certainement trop peu pour imaginer un “système social du don” aussi
structurant qu’il allait le devenir, trois siècles plus tard, un peu partout dans l’Occident
chrétien 122. Mais c’est assez pour suggérer que le don pro anima était déjà usuel, au moins
dans les franges supérieures de la société. Il avait fallu, pour en arriver là, qu’une telle
habitude se fût enracinée dans des expériences antérieures : le corpus d’Asán en est, à ce
jour, le plus ancien vestige diplomatique.

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117 Henriet 2007, 247.


118 García Leal 2007, 233.
119 Annexe, nº 6 : locella, que condam Bagauda episcopus cellule uestre per suam concessit donacionem.
120 Ioh.-Bicl., Chr., § 86, 78.
121 Form. wisig, n° 8-9, 80-86. Voir sur ce formulaire et sa datation Calleja Puerta 2018, 46-48.
Quoique Fernández Conde 2012, 32, signale un acte de donation pro anima en 646, il faut écarter
ce témoignage reconnu comme un faux depuis Canellas López 1979, 71 et 194-196.
122 L’expression entre guillemets est empruntée à Mazel 2014, 109.
52 Florian Gallon

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Asán, un monasterio en la encrucijada
Amancio Isla

El hallazgo de nuevos documentos que proceden directa o indirectamente del monasterio


de Asán ha generado un pequeño corpus que abre la posibilidad de un acercamiento mucho
más detallado a la historia de este centro eclesiástico y a desarrollar o matizar diversas
cuestiones próximas 1. De hecho, sobre la base de estas informaciones, nos vamos a sentir
tentados a lanzar algunas hipótesis sobre el sentido del mismo y a sustentar algunos
planteamientos que refuercen nuestro conocimiento sobre el período. Obviamente, dada
la limitación de los materiales de los que partimos, estas propuestas tienen un cariz muy
provisional.
De Asán nos eran conocidos algunos testimonios. Desde luego, los documentales 2, pero
no conviene olvidar otros, los epigráficos 3 y, por supuesto, la Vita sancti Victoriani. Quizá en
tiempos recientes solo Pérez de Urbel había sostenido que la Vita era una obra “verídica”
y antigua, anterior a la invasión musulmana 4. La opinión general sobre la misma, por el
contrario, era muy crítica y, como muestra de esta impresión, se puede acudir a Duchesne,
quien negaba el episcopado en Narbona de Aquilino, pues la noticia procedía de esta Vita, que
no merecía mucha atención ni, claro es, fiabilidad 5. Sin embargo, la nueva documentación ha
puesto de relieve la historicidad de Aquilino, de manera que habremos de releer esta Vita con
mayor atención.
Conocemos esta biografía por una versión latina que se incluyó en los Acta Sanctorum por
los bolandistas 6, una Vita que ellos mismos produjeron traduciendo al latín el texto romance
que hemos conservado. El relato del que partieron es el proporcionado por el historiógrafo
Francisco Diego Aynsa y de Yriarte 7. Este autor sostiene que redactó su obra en base a las
noticias de los breviarios, el de Asán y, especialmente, el de Montearagón. Sostiene que la
Vida se insertó en un “breviario antiguo”, que estaba escrita en un viejo pergamino y que
el abad le mostró una versión que estaba traducida al castellano 8. Lo corroboraba Ramón

1 Ha sido fruto de un notable trabajo: Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017, 261-286.


2 Antes utilizábamos la edición de Fortacín 1983, 59-64.
3 Vives 1942, nº 283 y nº 284.
4 Pérez de Urbel 1945, 180.
5 Une vie de saint de très basse époque et sans aucune autorité (Duchesne 1907, 304).
6 AASS, Jan., I, 741.
7 AASS, I, 738. Así, lo afirman. Aynsa y de Yriarte 1619. El texto en p. 303 sq. Sobre el autor y su
condición de administrador del trigo de la ciudad de Huesca da noticias, Arco 1952, 167-178.
8 Aynsa y de Yriarte 1619, 303, 1ª col.

A. Isla, in : Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 59-82


60 Amancio Isla

de Huesca, que señala que había encontrado la Vida de Victorián en varios breviarios de la
zona, destacadamente en el de Montearagón, un manuscrito que él data en el siglo xiii con
una serie de lecciones que desarrollaban la biografía del personaje 9. Este es el texto, afirma,
que publicó en su día Aynsa en castellano, una traducción que había realizado el abad de
Montearagón, es decir, el erudito Martín Carrillo. Ramón de Huesca aporta una versión que
apunta alguna matización en el vocabulario con respecto al texto de Carrillo-Aynsa, por
lo que cabe hipotetizar que había visto el original latino que tan parcamente describe. Sin
embargo, como era de esperar, no proporciona más información.
En general, la Vita es una acumulación de tópicos hagiográficos sin apenas referencias
concretas. No obstante, recoge algunas noticias que tienen un perfil más particularizado.
Estas serían, en primer lugar, el origen italiano de Victorián y su posterior estancia en las
Galias 10; además, el establecimiento de la data de su llegada a Hispania, una fecha que se
da por el consulado de Boecio y Símaco. Fueron estos los hijos de Manlio Severino Boecio,
quienes accedieron conjuntamente al consulado el 522, testimonio de la culminación de la
carrera de su progenitor en la corte teodoriciana. Nuestro hagiógrafo lo pudo saber gracias
a la Consolatio 11 o por alguna crónica 12, pero creo más verosímil que lo conociera merced
a algún documento o documentos, desde los cuales pudieron derivarse estas notaciones
analísticas 13. La datación consular por estos mismos personajes en una escritura del corpus,
la de la donación de Gaudioso, nos confirma el origen del apunte y permite pensar que el
redactor de la Vida tuvo ante sí los documentos del monasterio en los que, por supuesto,
se mantenía este modo de datar 14. Probablemente dispuso de alguno más de los que
conservamos nosotros ahora.
Además, la Vida incluye una referencia sobre el apoyo de la monarquía visigoda a
Victorián. La Vida atribuye al rey Gesaleico la fundación de un monasterio con un gran
templo dedicado a San Martín de Tours. La información puede proceder estrictamente
de alguna estimación cronológica que remitió al autor hasta este reinado y quizá quepa
mantener una cierta prudencia con respecto a la participación de Gesaleico en la fundación

9 Huesca 1807, 346-347. La datación es de Ramón de Huesca: “manuscrito en vitela, que según
los caractéres parece ser del siglo xiii; ó quando menos del siguiente”. J. C. Martín-Iglesias
ha adelantado la datación a los últimos años del xi o las primeras décadas del xii (véase su
colaboración en este volumen).
10 Este origen italiano puede ser una huella de la influencia de la Vita Martini, que señala la infancia
del asceta en Italia (Sulp.-Sev, Mart., 2.1), pero es posible el influjo de la trayectoria de Honorato
de Arlés (Hilar.-Arel., Vit. Hon., 3.15). Quizá también sea deudor de la de Benito. En cualquier
caso, un “momento italiano” se acomodaba bien a la biografía de un renovador monástico. En su
epitafio se alude a la presencia en la Galia e Iberia, pero no al origen italiano (Vives 1942, nº 284).
Ariño & Díaz Martínez 2003, 224 dudan de esa raíz italiana.
11 Aunque solo en general, sin dar la fecha; Boet., Cons., 2.4.7.
12 Vict.-Ton., Chronicon, 105.
13 Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017, 264-265.
14 Aynsa escribe el “año de la encarnación” cuatrocientos cuarenta y dos. No sé si ha leído mal o
cómo ha llegado a esa cifra. Huesca 1807, 348 advierte del error de las actas. Sobre el fin de la
datación consular, Bagnall et al. 1987, 7 sq.
Asán, un monasterio en la encrucijada 61

del monasterio 15. Frente a esta alusión más de pasada, la Vida abunda en el tema de las buenas
relaciones con el rey Teudis, quien sería responsable del acceso al abaciazgo de Victorián al
frente de la comunidad de Asán 16. No parece que un erudito del siglo xii o xiii estuviera
interesado en desarrollar una relación entre el santo fundador monástico y un rey visigodo,
obviamente arriano. De manera que es probable que nuestro biógrafo fuera impulsado a
tratar esos nexos y la actividad regia en función de alguna escritura todavía presente en el
monasterio que refiriera alguna parte de esas relaciones, quizá algo como una donación al
nuevo abad, una concesión a un monasterio ya existente, por lo que se abriría la puerta a
postular una fundación algo más antigua que se llevaría a la época de Gesaleico.
La cronología que estamos planteando nos conduce a datas en torno a los años 510-522. La
presencia de monjes venidos de la Galia hasta la Península cabe relacionarla con los efectos
de la conquista franca de los territorios sudgálicos a partir de Vouillé. Desde allí pudo acudir
hacia Hispania un monacato prestigioso, dada la fama de los desarrollos de la vida monástica
en diversas zonas de la Galia. En su nuevo medio proclamarían una propuesta similar a la
preconizada por Casiano en su entorno: eran conocedores de la práctica monástica, porque
habían estado integrados en estos ambientes 17. No importaba ahora que implicaran una
aproximación diferente en lo que afecta a la relación con la riqueza 18.
El 29 de septiembre de 551 el diácono Vicente realizó una donación al monasterio de Asán.
Era un día oportuno para encargarse de cuestiones que tuvieran que ver con la salvación del
alma, pues el santo del día, San Miguel, tenía un papel muy destacado en la protección de las
almas de los fieles difuntos.
Convertir a un centro eclesiástico en heredero implica que este se transformaba en el
sucesor, al modo de una familia. La decisión no solo supone el trasvase patrimonial, además
se produce una afirmación de la iglesia o monasterio como depositario de la memoria del
donante. El que, tras complejo recorrido, los documentos de Vicente se hayan conservado
ligados al monasterio lo avala. En la donación de Vicente se acude al pensamiento general de
la vida en común cristiana y se recuerda la indicación apostólica de vender lo que uno tiene.
Es una propuesta que nos pone en contacto con las prácticas de renuncia a los bienes que se
habían difundido entre los centros monásticos 19. Aquí, como vemos, se desarrolla la idea de

15 Aynsa y de Yriarte 1619, 306; Huesca 1807, 350 lo hace creación regia o “en su tiempo”. La situación
política del reino y las dificultades de Gesaleico hacen poco probable esa actividad fundadora.
Sobre el mismo, Díaz Martínez & Valverde 2007; Delaplace 2000, 85.
16 Aynsa y de Yriarte 1619, 308. Teudis protagonizaría una importante donación: “también en su
testamento dexó y enriqueció” al monasterio con muchas heredades, villas y lugares (309, 1ª). La
referencia es muy concreta y apunta a la existencia de una escritura.
17 Sobre la importancia que Casiano confiere a esta experiencia, Goodrich 2007, 38-39.
18 La actitud de Casiano sobre la riqueza podía ser crítica y restrictiva, pero otros mantenían un
criterio más laxo. Agustín admitía las donaciones piadosas a centros eclesiásticos y no consideraba
que la riqueza fuera un mal, lo importante era la disposición personal hacia los bienes (Goodrich
2007, 167; Allen et al. 2009, especialmente p. 167 sq.). Es interesante para entender su propuesta
en la práctica la solución que Agustín dio al caso de Januario (Brown 2012, 483; la percepción de
Casiano en p. 416-417).
19 El paralelismo con los apóstoles convierte a la comunidad cenobítica en su heredera (Cassian.,
Coll. 18. 5; Inst. coen., 2.5.1-3).
62 Amancio Isla

la venta de los bienes, pero en la práctica lo que se lleva a cabo es la entrega de una serie de
propiedades fundiarias al monasterio.
No obstante, al manifestar su renuncia a los bienes, Vicente acude a un lenguaje que
no es el neotestamentario, especialmente cuando sostiene que deben ser vendidos todos
sus praesidia. Es un peculiar modo de referirse a sus propiedades. Es verosímil que a este
uso coadyuvara la idea de defensa que tiene el término, en tanto que los recursos derivados
de esos bienes aprovisionaban a nuestro donante. Praesidia supone clara alusión a lugares
con un cierto nivel de fortificación, lo que concuerda, al menos, con algunas de nuestras
percepciones con respecto a las construcciones que estos grandes propietarios tenían en sus
fincas 20.
Lo que el documento implica, como también hará su testamento, es la entrega de los
bienes al abad. En ello se manifiesta una decisión que ha venido madurándose en la tradición
monástica 21. En su donación Vicente señala que ha dilatado en el tiempo esa entrega de
bienes. En nuestro contexto occidental el tratamiento de las realidades patrimoniales que
revela la documentación de Asán encuentran algún paralelo en la Regula Aureliani, redactada
por Aureliano de Arlés poco antes de mediar el siglo vi, una norma que establece los pasos
a seguir en lo que se refiere a la cesión de las propiedades del converso al monasterio que
puede realizarse en etapas 22. Desde luego la donación y el testamento de Vicente venían a
cerrar la opción de que sus bienes fueran reclamados por sus herederos, pues era una de las
posibilidades con las que se enfrentaban 23.
Sin embargo, que una veintena de años después el donante sea capaz de entregar un
amplio lote de bienes a la sede de Huesca abre diversas perspectivas. Puede que Vicente
hubiera recibido nuevas herencias de familiares que expliquen su incremento patrimonial,
aunque me parece más sólida la posibilidad de que no todos sus bienes fueran traspasados
al monasterio en la primera donación y que reservara parte de los mismos para previsibles
situaciones y para hacer viables otras concesiones que necesitara ir realizando a lo largo de
su carrera como eclesiástico.

20 Un sentido similar al de castellum. Sobre estas cuestiones, Isla 2001, 10-11. Es posible, sin embargo,
que en la selección de este singular término influyera el eco de Casiano y sus praesidia parentum,
obviamente referidos a las fortalezas que han generado los padres cristianos (Coll., 24.12: Et ideo
cum etiam nobis parentum praesidia non deessent...). Emplea el término en diversas ocasiones.
21 La ha estudiado recientemente Brown 2012.
22 chartas de eo quod proprium in saeculo habuerat, faciat; ut nihil sibi reservet, quod non a se alienet:
et id quod secum exhibuerit, omnia in potestatem tradat Abbatis (c. 4). Además, añade que, si el
ingreso en el monasterio es en edad juvenil y viven los padres, el converso deberá preparar una
carta para donar los bienes quando ætate probati fuerint, aut res parentum in potestate habuerint
(Reg. 47) (PL, 68, col. 389 y 392; Holstenius 1759, 150 y 152). Aureliano fue continuador, aunque no
inmediato sucesor, de la tarea de Cesáreo en el obispado; entiendo su Regula ad monachos como
prolongación de la de Cesáreo, por más que se den decisivos pasos (temprano medievales, dice
Diem). Sobre la Regula Aureliani puede verse Diem 2012 y 2011.
23 El concilio de Agde en su canon 48 daba cuenta de esas dinámicas y ponía de relieve la capacidad
de los parientes de heredar los bienes patrimoniales de los obispos fallecidos (Martínez Díez &
Rodríguez, ed. 1984, 141).
Asán, un monasterio en la encrucijada 63

En su donación primera figura la abrenuntiatio propia de la vida monacal que había


instalado Casiano como exigencia monástica, pero concretada en la entrega de los bienes,
matizando la tradición apostólica (Act, 4, 34-37) y contradiciendo la plena liquidación de
los mismos, a pesar de la tradición ejemplificada en la Vita Antonii 24. La consideración de la
riqueza era un elemento central de la vida cenobítica y las matizaciones sobre la actitud hacia
la misma daban lugar a modulaciones en la definición monástica. Casiano desarrolló una
crítica general sobre los monjes que tenían bienes, pero también específica hacia aquellos
que los entregaban al monasterio, pero pretendían conservar algún status especial 25.
Las abundantes referencias a la oración constante remiten, por supuesto, a coordenadas
neotestamentarias 26. Enlazan, además, con las exigencias de Casiano, de quien pueden
tomar la idea, pues el indesinenter orate que figura en el texto parece una cita que proviene
de la obligación que el asceta formula así: pro suis indesinenter orare peccatis 27. En lo que
respecta al peso de esa oración, no disponemos de suficientes evidencias para señalar
influencia clara de dinámicas monásticas comparables a la del monasterio de San Mauricio
de Agaune, el que fuera fundado o refundado por el burgundio Segismundo en el 515 y en
donde se practicara el laus perennis 28. No me interesa abundar en algún ligero paralelismo,
quizá discutible, sobre las prácticas, sino en la concordancia fundamental, es decir, en unas
pautas políticas que implican reyes sufragando la construcción de un monasterio, un centro
en el cual Segismundo ingresará. Obviamente no podemos comparar al arriano Teudis con
Segismundo, pero sí cabe el paralelo en cuanto al desarrollo de esta actividad regia, sin
duda prestigiante, en medios autóctonos y que apunta modos particulares de convivencia
religiosa.
Casiano tiene un papel destacadísimo en la tradición monástica gala y occidental en
general, de manera que no es rara esta huella. También encontramos alguna de Agustín de
Hipona 29. Hay que recalcar esta presencia porque viene a revelar ese monacato abierto a
diversas corrientes, un monacato un tanto sincretista, distante de unas prácticas cerradas a
influencias variadas y, a lo que parece, al margen de unos conflictos que, aunque activos en el
pasado, quizá nunca afectaron la cotidianeidad monástica y, desde luego, no seguían vigentes

24 En la Vita Antonii que Evagrio traduce hacia el 371, 2: facultatibus suis venditis, pretia ad pedes...
Markus 1991, 167 señala el alejamiento de Casiano de las citas de Act., 4.
25 Inst. coen., 4.14-15. Non enim quisquam conuenticulo fratrum, sed ne sibi quidem ipsi praeesse
conceditur, priusquam non solum uniuersis facultatibus suis reddatur externus, sed ne sui quidem
ipsius se esse dominum uel potestatem habere cognoscat. Ita namque renuntiantem huic mundo
quibuslibet facultatibus ac diuitiis praeditum necesse est coenobii commorationem expetere, ut in
nullo sibi ex his quae reliquit aut intulit monasterio blandiatur (Inst. coen., 2.2). Sobre la cuestión
de la riqueza en Agustín de Hipona, Verhaijen 1975. Una afirmación muy relacionada con la
exigencia de una única alma y un solo corazón (Act, 4; Ps., 132.1). Vid las Enarrationes in Psalmis,
131 (PL 37).
26 Sine intermissione orate (1 Thes., 5.17).
27 Coll. 3.22.13; Inst. coen., 8.13.
28 Se ha criticado, creo que con razón, una posible influencia de la corriente del monacato de los
Akoimetas constantinopolitanos, quizá no tan conocidos como se ha pretendido (Rosenwein
2000 y 2001).
29 cum taceret attonitus me intuens neque... (August., Conf., 8.8 (19).
64 Amancio Isla

a principios del siglo vi 30. Sí que hemos de destacar la ascendencia de Lerins, tanto en lo que
afecta al desarrollo monástico con las influencias de Casiano, como en lo que constituyó
uno de sus rasgos más decisivos, que de él surgieron numerosos obispos que ocuparon sedes
no sólo inmediatas, sino, incluso, más distantes 31. Es verdad algo similar afirmaba Sulpicio
Severo sobre Marmoutier 32. Sin embargo, es probable que el biógrafo de Martín haya
cedido ante un tópico, porque no comprobamos por otras fuentes esta arribada de monjes
procedentes del monasterio fundado por Martín a sedes más allá de Tours a diferencia de
un Lerins, auténtico semillero de obispos 33. Además, convendría llamar la atención sobre
esa combinación propia de Lerins de aristocracia, ascetismo y funciones episcopales. Hay
que considerar los efectos de una formación cultural intensa característica de Lerins y quizá
existente también en Asán, una educación que para nuestro caso derivamos de la referencia
del diácono Vicente a que fue allí formado: in uestra eruditione nutriuit 34. Por otro lado, cabe
admitir que, si Casiano se proclama como el experto en las realidades monásticas por su
recorrido previo en Oriente 35, es probable que Victorián buscara destacar su experiencia
bien desarrollada por su estancia en las Galias. Ciertamente, pudo ser visto como un experto
y activo monje, acaso comparable a Nancto o a Donato, que llegarían al reino visigodo en
época de Leovigildo y que continuaron desarrollando su actividad en el reino arriano de
los godos 36. No estamos seguros de si hubo alguna regla que se siguiera en Lerins y poco
podemos decir con respecto a la asaniense 37.
Muchas tradiciones monásticas eran restrictivas con respecto a que los monjes
alcanzaran las órdenes mayores, entendiendo que, logrado el diaconado o el sacerdocio, los
monjes podrían envanecerse y así quebrar la exigida humildad e, incluso, rivalizar con el

30 Me estoy refiriendo al debate antes llamado del semipelagianismo que tiene su centro en la
cuestión de la gracia, pero que afecta también a la vida monástica. Sobre la convergencia, Bailey
2010, 122. Con todo, sí que encontramos un monacato más del desierto que de la ciudad (Markus
1990, 159-160).
31 Carrias 1988, 191-211.
32 multi inter eos nobiles habebantur,... pluresque ex eis postea episcopos uidimus. quae enim esset
ciuitas aut ecclesia quae non sibi de Martini monasterio cuperet sacerdotem... (Mart., 10.8-9).
Quien escribió la Vita también parece haber sufrido la influencia de la descripción del hábitat
monástico de Marmoutier según Sulpicio Severo. La iglesia de Marmoutier estaba dedicada a
San Pedro y San Pablo (Hist., 10.31.3).
33 Duchesne 1910, 272. Markus 1990, 200. Harper sugirió que Lázaro de Aix y Heros de Arlés lo serían
(Harper 1965, 377), pero no hay mucha evidencia (Van Dam 1993, 15).
34 Referencia que ponemos en paralelo con la que registra Euquerio de Lyon, que había sido monje
en Lerins, para establecer las relaciones de su hijo Salonio con Honorato, quien fuera abad hasta
su designación como obispo de Arlés hacia finales del 426: inter illas sanctorum manus non solum
inbutus uerum etiam enutritus es sub Honorato patre (Eucher., Instr., praef., 65 sq.). La idea de
criar y educar se encuentra en Cesáreo cuando alaba el papel de Lerins (Serm., 236.1-2).
35 Lo ha destacado Goodrich 2007, 33 sq.
36 La muerte de Nancto impidió un pleno desarrollo (Vit. Patr. Emer., 3.8-15). Donato fundó un
monasterio con la ayuda de una inluster femina, Ild.-Tol., Vir. ill., 3.
37 Sobre las de Lerins, A. de Vogüé suscribió la idea de que se seguía la Regula quattuor patrum.
Además, Weiss 2010, 121-140. La Vita sostiene que Victorián dio a sus monjes una regla: “y les dio
reglas y normas de uiuir”, lect 2, Aynsa, 308, col. 1. Es difícil precisar si es algo más que un tópico.
Asán, un monasterio en la encrucijada 65

abad 38. Por otra parte, la jerarquía eclesiástica buscaba ordenar a estos ascetas como modo
de integrarlos en estructuras más controlables, al tiempo que aprovechaban sus capacidades
para la predicación 39. Además, los obispos podían sentirse con derecho a actuar sobre los
miembros de la comunidad que estuvieran ordenados, de manera que el abad podía verse
suplantado en su autoridad sobre una comunidad con unos miembros con otros nexos.
Con todo, el concilio de Arlés de 455 vino a reconducir las pretensiones, quedando las
prerrogativas episcopales en Lerins concentradas en la acción sacramental, permaneciendo
la elección del abad en manos de la comunidad, siendo este quien presentaría al obispo a los
monjes que habrían de recibir las órdenes 40.
La Regla de Aureliano heredaba esa sensibilidad crítica y prohibía que los monjes
recibieran el presbiterado o el diaconado, aunque señalaba que el abad podía autorizarlo
(c. 46). También habría la posibilidad de que alguno de los monjes recibiera el episcopado,
si bien establecía que solo esa persona estaba autorizada a abandonar el monasterio –
ipse solus egrediatur –, quizá preocupada ante la posibilidad de que el recién designado se
llevara consigo a un grupo de colaboradores que vaciara el cenobio. Ostentar estas órdenes
mayores no era excepcional, pues el propio Casiano había alcanzado el presbiterado, según
Genadio de Marsella 41. En el testimonio de Asán nos encontramos que el mismo Victorián
es presbítero y el monje Vicente ha alcanzado el diaconado. Hemos de suponer que otros
personajes que salieron del monasterio hacia las sedes episcopales ostentaron similares
órdenes. Por tanto, estamos ante una vida monacal abierta a la promoción de sus monjes en
esa dirección.
Los documentos nos muestran la asunción del bagaje monástico que pudo provenir de
las Galias. La comunidad es descrita como sancta congregatio, un concepto suficientemente
difundido en medios monásticos galos y muy presente en el propio Lerins 42. Esta comunidad

38 Lo sugiere RM, 83. Recuérdese el consejo de Casiano de que el monje debe eludir a las mujeres y
a los obispos (Inst. coen., 11.18).
39 Así sucede con Millán, mientras que también hubo intentos, aunque infructuosos, sobre Valerio
del Bierzo. La carta del papa Siricio a Himerio (Ep., 1, c. 13) recomendaba ordenar clérigos a los
monjes de vida probada (PL 13, 1144).
40 El concilio de Arlés del 455 estudió el conflicto entre el abad Fausto de Lerins y el obispo de Fréjus,
resolviendo que el prelado tendría autoridad sobre los miembros de la comunidad que hubieran
recibido las órdenes. El concilio de Calcedonia de 451 había reforzado la autoridad del obispo
en las comunidades monásticas y en Arlés se delimitaba ese protagonismo (Dunn  2003,  96).
También Hefele & Leclercq 1908, 886-887. El canon 3 del concilio ilerdense de 546 insiste en esta
posibilidad de ordenar monjes, pero subraya la necesidad de acuerdo entre el abad y el obispo,
en la línea, dice, de los concilios de Agde [del 506, c. 27] y Orleans [del año 511, c. 15] (Can. Hisp.,
300-301). En el mismo sentido hay una inconcreta alusión del concilio de Tarragona del 516 a las
medidas tomadas por los concilios galos (c. 11; Can. Hisp., 278). Díaz Martínez & Ariño 2003, 224
han señalado el conocimiento de estas disposiciones, el “fluido contacto cultural”, y la obligación
de acudir a ellas ante la ausencia de otras referencias.
41 Gennad., Vir., 61. Es la dinámica que suscribe el citado concilio ilerdense del 546, familiarizado
con la tradición gala y con los ejemplos próximos.
42 Lo emplea Cesáreo de Arlés en su testamento (Test., 20). También de manera habitual en la
Vita Honorati. Aparece en la Regula Aureliani en una advertencia directa en su último capítulo,
cuando la colectividad de monjes es avisada para que observe lo que dispone su normativa (Et
66 Amancio Isla

se va a asentar en un medio concreto. En el pensamiento de Casiano este camino de


renuncia exige un apartamiento de la sociedad y de la ciudad: discedentes a ciuitatibus suis o
in secretiora suburbiorum loca 43. La creación de un monasterio como el de Asán más allá del
ámbito urbano sugiere un modelo que está lejos de Arlés o Tours y que se acerca a Lerins o
a los del Ródano.
No sabemos cuándo ni desde qué área de las Galias se produjo esta marcha de Victorián
hacia el Sur. Tras Vouillé, la conquista franca se desarrolló a buen ritmo e, incluso, diversos
asedios tuvieron lugar en los espacios costeros de la Galia, en Narbona y en Arlés 44, y también
más hacia el interior, en Carcasona 45. Sobre Narbona cayó un ejército burgundio, dirigido
por el rey Gundobado, y debió quedar seriamente afectada, forzando al rey Gesaleico a
retirarse hasta Barcelona 46. El avance de francos y burgundios fue contenido tras el verano
del 508 con la llegada de un ejército ostrogodo enviado por Teodorico al mando del general
Ibbas. El enfrentamiento se prolongó a lo largo del año siguiente y quizá algunos meses
más, durante los cuales los ostrogodos se apoderaron de Nimes y de Narbona 47. Desde
los espacios más norteños o desde este área mediterránea, temiendo nuevas incursiones
de francos o de burgundios y, desde luego, posibles enfrentamientos cruzados, dadas las
incertidumbres generadas en el reinado de Gesaleico 48, es fácil que algún pequeño grupo
buscara en tierras meridionales ambientes más tranquilos. Más aún, porque la situación
de Arlés debió quedar seriamente afectada por la guerra 49. Además, se sucedieron diversas
operaciones, aprovechando acaso la muerte de Clodoveo, como las que dieron lugar a la
recuperación de Béziers y de Rodez 50. Por otra parte, parece haber habido cierto nivel de
tensión entre las nuevas estructuras promovidas por Teodorico y los visigodos. Son estas
tensiones las que explicarían el intento de asesinato por parte de algunos visigodos de
Liberio, nombrado praefectus para las Galias por Teodorico 51. Liberio, un personaje que

vos sancta Congregatio, per profectum vestrum, et per Deum omnipotentem conjuro, ut omnia
quæ in hac Regula… constituimus, integra et illibata custodiatis (cap. 55). Lo mismo sucede en
la Vita sancti Romani cuando la comunidad por él fundada, quizá en Condat, es descrita como
“congregatio sancta” (Patr. Iur., 256). Sobre el uso lerinense, Diem 2011, 63.
43 Coll., 3.18.5; Inst. coen., 2.5.
44 Vit. Caes-Arel., 1.28. Quizá la propia posición de Cesáreo de Arlés tampoco estuviera muy clara
(Klingshirn 1994, 108 sq.).
45 Procop., Goth., 5.12.41.
46 Direpta fuisset, dice Isidoro de Sevilla, (Goth., 37), utilizando una descripción que implica la
destrucción de la ciudad. Hidacio para referirse a la conquista y saqueo de Braga por los visigodos
en 456 emplea direptio ciuitatis (Hydat., 167). Aprovechando la desorganización, posesiones de
la iglesia de Narbona habían quedado en manos de particulares (Cassiod., Var., 4.17). Sobre el
reinado de Gesaleico, Jiménez Sánchez 2013. Además, Fuentes 1996.
47 En general, Cassiod., Chron, 1349.
48 Sobre estos conflictos, Díaz Martínez & Valverde 2007, 360 sq. La guerra y la presencia ostrogoda
provocaron estragos que han quedado reflejados en las cartas de Casiodoro. Puede verse, Sirago
1987, 63-77.
49 Se realiza una condonación fiscal que quizá revele esa difícil situación, al tiempo que se envían
recursos para reparar las murallas (Cassiod., Var., 3.32 y 44).
50 Gregorio de Tours, Hist., 3.21.
51 Vit. Caes-Arel., 2.10. Liberio buscó la ayuda de Cesáreo de Arlés, sin duda compartiendo una
visión antivisigótica. O’Donnell (1981, 45-46) cree que sería nombrado en el 511.
Asán, un monasterio en la encrucijada 67

mantiene buenas relaciones con Constantinopla 52 y que construye iglesias en el valle del
Ródano en connivencia con la jerarquía eclesiástica, manifiesta una actividad claramente
romanizante 53, sin duda destacando unas propuestas próximas al Imperio. Todas estas
dificultades pudieron provocar en núcleos y grupos su marcha hacia el Sur.
Con la consolidación de la conquista ostrogoda, los territorios mediterráneos quedaron
pacificados, al menos por un tiempo, recuperándose intencionadamente una estructura
política romanista. En este mismo orden de cosas hay que entender la designación en el
514 por el papa Símaco de Cesáreo de Arlés como vicario con capacidad decisoria sobre las
controversias eclesiásticas en Hispania y Galia 54. El que tres años después el papa Hormisdas
otorgara una posición similar para los espacios hispanos al obispo Juan de Tarragona revela
un cambio de actitud y un mayor reconocimiento de dos grupos provinciales bajo control
gótico 55, acaso ya uno en manos de Teudis 56, cuyo matrimonio le une a una hispana – no a un
miembro de la aristocracia galorromana –, lo que nos indica una radicación de sus intereses 57.
El nombramiento de Esteban en el 529 como praefectus Hispaniarum por Amalarico quizá
no era ninguna novedad sino que venía a consagrar un estado de cosas, manifestando la
consolidación de esa dualidad.

52 Recibe, incluso, una carta del papa Juan II en el 534 (PL 66, 20 sq.), comunicándole su intención
de llegar a acuerdos con la política religiosa de Constantinopla, lo que hay que entender como
que formaba parte de un colectivo propicio a esta medida. También le fue dirigida a Ampelio y
a otros (en un total de once), todos ellos illustres atque magnifici buscando su asentimiento a
acuerdos con Justiniano.
53 Las relaciones entre Teudis y Teodorico habían sido frías. Lo afirma a las claras Procopio. La misión
de Ampelio y Liuvirit (Cassiod., Var., 5.35 y 39) puede entenderse como un intento de intervenir
en la administración de Teudis. El problema no se extiende a la Galia, sino que se suscribe solo
para Hispania, que tendría, por tanto, una organización diferenciada. Liberio construyó una
iglesia en Orange, que había pertenecido al reino de Segismundo (O’Donnell 1981, 57). Con la
tutela política de Liberio y el liderazgo de Cesáreo se reunió el concilio de Orange ese verano
de 529, tomando decisiones relevantes con respecto a las posiciones de los “marselleses”, cuyas
propuestas críticas contra algunas de las ideas agustinianas fueron condenadas. Sobre el concilio,
Cappuyns 1934, 121-142.
54 ut circa ea quae, tam in Galliae quam in Hispaniae provinciis, de causa religionis emerserint,
solertia tuae fraternitatis invigilet... ut si quis de Gallicana vel Hispania regionibus... (Ep. 9, PL 62,
col. 66).
55 Fuentes 1996, 18 deriva de esa nueva designación la creación de una prefectura de pretorio hispana.
Difícilmente la prefectura de las Galias, encabezada por Liberio, iba a tener responsabilidades
sobre Hispania después del 529, cuando fue designado Esteban como praefectus Hispaniarum,
o, incluso antes, desde la afirmación de Amalarico en el poder, quizá en algún momento a partir
de 522 cuando el II concilio de Toledo establece el inicio de su reinado. Había alguna duda
sobre si este Juan pudo ser un obispo de Elche, pero es improbable dada la praxis papal (vid.
recientemente, Amengual 2013, 547-590).
56 Jordanes, al hablar de los territorios conquistados por Teodorico con motivo de la operación,
distingue in Galliis y un in Spaniae que, aunque anunciado como regnum para Amalarico, quizá
fue un espacio ya asignado a otro jefe militar, su armiger Teudis (Get., 302). Sobre los espacios
galo-mediterráneos, Delaplace 2003, 479-499; Loseby 1992, 165-185.
57 Procop., Goth., 5.12.50-52.
68 Amancio Isla

La muerte de Teodorico supondría la apertura de un nuevo ciclo de dificultades que


pasarían, incluso, por una ocupación de Arlés por Childeberto 58. En esos años ejércitos
francos continuaron amenazando esta zona y, tras los ataques contra Rodez y contra Béziers,
algo más tarde, en 531, invadieron las zonas costeras, derrotando en las proximidades de
Narbona al rey Amalarico, quien se refugió en Barcelona, siendo allí asesinado. En función de
esas dificultades, en 537 los ostrogodos renunciaron a los espacios provenzales en provecho
de los francos 59.
El monasterio de Asán está enclavado en el Sobrarbe, en un espacio no urbano. Es de
resaltar esa voluntad de distanciarlo de núcleos poblacionales, como una cierta tradición
monástica podía reclamar. El alejamiento busca un nuevo desierto, comparable en el
imaginario a las soledades orientales. Algo similar se había producido con otras fundaciones
de la época en Occidente, como el ya citado Lerins o Agaune, pero no tanto con Marmoutier.
Es el paraje destinado a desarrollar la vida ascética y lleva consigo una exigencia de este
tenor 60.
En estos parajes encontramos un primer monasterio que parece estar ligado a la actividad
de Victorián y que se dedica a Martín de Tours. Las reliquias depositadas en el monasterio
vienen a sustentar este sincretismo que estamos señalando. En el documento más antiguo se
subraya la presencia de reliquias del obispo turonense. Martín era un patrono fundamental
para la actividad monástica, por lo que no ha de extrañar su presencia. No obstante, se había
desarrollado de él un perfil de obispo que pudo ser relevante para Asán, pues sumaba el
referente ascético con su propuesta episcopal 61.
Solemos entender una doble tipología en el monacato galo de los siglos v y vi. Suele
enfrentarse un monacato del Ródano, que recogería la herencia de Lerins y de Casiano, con
otro que giraría en torno a Tours y al ejemplo de Martín 62. El turonense tendría que ver con
una vertiente ascética y con la importancia concedida a las manifestaciones procedentes
del ámbito de los milagros y, en general, apuntando a modos más carismáticos. El monacato
de Ródano, por su parte, se dedicaría al plano institucional y resultaría más sofisticado
retóricamente. Por supuesto que había habido una cierta tensión entre el monacato
casianense y la tradición de Martín, pero estas oposiciones presumiblemente quedaban
ahora bastante diluidas 63.
Cabe advertir la influencia del ascetismo martiniano también en la invocación a los
santos Pedro y Pablo, de quienes la carta afirma que Asán tiene reliquias. Quizá haya aquí un
testimonio del recuerdo de la advocación del monasterio de Martín, pues a estos apóstoles

58 Gregorio de Tours, Hist., 3.23.


59 Procop., Goth., 5.13.14-28. Dumézil 2010, 167-194.
60 memores illius pristinae perfectionis, discedentes a ciuitatibus suis illorumque consortio... in locis
suburbanis ac secretioribus conmanere... priuatim ac peculiariter exercere coeperunt (Cassian.,
Coll., 18.5.3).
61 Van Dam 1993, 18-19.
62 Leyser 2000, 41.
63 Stewart 1998, 17 señala que las Institutiones son una censura ante el monacato derivado de Martín
de Tours, siendo las críticas de Casiano al monacato galo un alegato contra el propugnado por sus
seguidores; Goodrich 2007, 115.
Asán, un monasterio en la encrucijada 69

estaba dedicada la iglesia construida en Marmoutier 64. Mas ciertamente encontramos esta


advocación en otras tradiciones: el monasterio fundado por Aureliano de Arlés en el 548 es
denominado de San Pedro y en él hay diversas reliquias, incluyendo las de los apóstoles y las
de Martín de Tours, según los dípticos del monasterio 65. Era, por tanto, una advocación muy
extendida, aunque, como veremos, resulta aquí muy relevante.
La presencia del protomártir Esteban está muy difundida desde la invención de su cuerpo
en Jerusalén en el 415 y su traslado hacia Occidente. Su éxito fue grande y encontramos
testimonios de su culto tanto en Constantinopla como en Occidente (Menorca, África y
las Galias) 66. Es probable que Esteban fuera considerado como un patrono protector de
los cristianos frente a otras religiones. Así lo habían entendido en Oriente, considerándolo
un valedor frente a los ataques de los persas 67, y quizá también en Occidente a partir
del difundido milagro de su santuario en Metz, cuando, atacada por los hunos en el 451,
su iglesia fue la única que eludió la destrucción 68. En Arlés le estaba dedicada la iglesia
catedral, construida ya a mediados del siglo v 69, y lo encontramos en Clermont o en Lyon.
Está presente en Roma, donde hay un San Esteban, fundado en torno a 450 en la Vía Latina a
instancias de la aristocracia romana – representada por Demetrias – durante el pontificado
de León I. Habrá un Santo Stefano Rotondo en el Celio de la segunda mitad del siglo v y unos
altares dedicados a Esteban en San Lorenzo 70. Para Costambeys y Leyser es un verdadero
santo patrono monástico 71.
Interesa destacar, además, la inclusión, quizá más tardía, de reliquias hispanas. Su
incorporación revela el propósito de vincular el monasterio a tendencias que vienen del
interior peninsular. La presencia de reliquias de Vicente debe de estar en relación con la
eclosión del culto al diácono en Zaragoza. Sus restos habían protegido a la ciudad cuando
en el 541 los reyes francos Childeberto y Clotario la habían sometido a un largo asedio 72.
Gregorio de Tours señala que fue esta acción protectora la que hizo que los monarcas
francos reclamaran, como condición para abandonar el cerco, alguna reliquia del mártir 73.
En cualquier caso, se desarrolla así su difusión en la Galia en el área al Noroeste de Poitiers
y en la de Tours 74, fundando el propio Childeberto en París una iglesia dedicada al santo, en

64 Sulpicio señala que Martín hablaba con cierta frecuencia con ambos apóstoles. La dedicación es
referida por Gregorio de Tours, Hist., 10.31.
65 Holstenius 1759, 154.
66 Vanderlinden 1946, 178-217; Clark 1982, 141-156.
67 Holum & Vikan 1979, 128. A mediados del siglo v Eudocia habia erigido una iglesia a San Esteban
en Jerusalén en la vía que desde la ciudad lleva a Neapolis (Nāblus) y Damasco. A lo que parece
en un viaje anterior llevó algunas reliquias del mismo a Constantinopla.
68 Gregorio de Tours, Hist., 2.6. Hidacio conoce el saqueo de la ciudad (Hydat., 100).
69 Klingshirn 1994, 61.
70 Lib. Pont., 1.249 y 508.
71 Costambeys & Leyser 2007, 264, aunque se refieren sobre todo al período siguiente.
72 La antes conocida como Chronica Caesaraugustana (a. 541) sostiene que el sitio duró 49 días.
73 Gregorio de Tours, Hist., 3.29. El Liber historiae Francorum, 26 cuenta cómo los reyes obtuvieron
del obispo la stola de Vicente.
74 Gregorio de Tours, Glor. Mart., 89. Sobre Esteban en Tours y Bourges: Ibid. 33. Se establece,
además, su condición de protector de los navegantes. Un asceta trotamundos llegó a Tours con
70 Amancio Isla

donde el rey sería enterrado en el 558 75, también estando presente en Le Mans, donde el
obispo Dumnolo pudo llevar reliquias desde París y establecer un monasterio en su memoria
(572) 76.
A Vicente se sumó Eulalia. Encontramos la combinación de los cultos de Vicente y Eulalia
en la iglesia y el epígrafe de Montady, cerca de Béziers, ya en el 455 77, lo que testimonia el
desarrollo de la veneración a la mártir emeritense que deja su huella aquí 78. De este modo
tendríamos referencias a mártires hispanos que tienen vigencia en el cuadrante nororiental
peninsular y que se proyectan más allá del Pirineo. No sabemos si esta inclusión hemos
de situarla en data más tardía y si la hemos de poner en relación con el desarrollo de su
prestigio en el vi, en el caso de Eulalia testimoniado por la actitud de Leovigildo sobre sus
reliquias atesoradas en Mérida 79. A las de estos mártires se suman reliquias más genéricas, las
apostólicas y la de San Esteban, además de las correspondientes a la gran figura monástica
de Martín.
La Vita Victoriani llama la atención sobre la cantidad de monjes procedentes del
monasterio que ocuparon sedes episcopales. Además de Vicente de Huesca y Gaudioso
de Tarazona, la Vita lista a Aquilino de Narbona, Tranquilino de Tarragona y a Frunimio,
al que hace obispo de Zamora, lo cual es un doble error, una ultracorrección a partir de su
sede original de Nemausus (Nimes), confundida – como ya lo advirtió Fita y, luego, Pérez
de Urbel – con Numancia, a la que se suma una equivocación con el personaje 80. Estamos
ante cinco obispos, tres que ocupan sedes del Ebro, más otros dos que estuvieron al frente
de episcopados importantes en la Galia gótica. En total, las dos sedes metropolitanas del
área y tres sedes más quedaron bajo el influjo de Asán en la segunda mitad del siglo vi. La
nómina no recoge todos los obispos que aparecen en la documentación, pues falta Sedato,
lo que refuerza su verosimilitud. El impacto no está muy por debajo del obtenido por el
monasterio de Lerins, del que nos consta que al menos ocho de sus monjes alcanzaron la
dignidad episcopal un siglo antes 81. En ambos casos, la aristocracia que se había formado en
el medio monástico retornaba a la sociedad en un radio de acción amplio. Allí iba a ejercer un

supuestas reliquias que traía de Hispania, las de Vicente y las de Félix (Hist., 9.6). Provocó alguna
conmoción, revelando así que estos mártires eran conocidos.
75 Gregorio de Tours, Hist., 4.20.
76 Pardessus 1843, I, nº 178, 134-135.
77 Allí encontramos a ambos, junto a Inés: Fita 1903, 250-255; Chalon 2010, 145-175.
78 Es este desarrollo el que llegaría a Barcelona. Fábrega Grau 1958 sostenía que su culto debió
iniciarse a fines del vi. La antigüedad y diversidad del culto barcelonés giraba sobre la data del 12
de febrero inserta en algunos códices para unos mártires (entre los que está un Vicente, además
de Eulalia).
79 Vit. Patr. Emer., 5.6.
80 Este Efronimio de la Vita ha de ser el obispo Frunimio de Agde. Desde luego procedía de
territorios francos y es muy dudoso que fuera monje en Asán, a pesar de lo que sostiene la Vida
(Aynsa y de Yriarte 1619, 309). Sin embargo, el autor de la Vita debió de ver el documento del 572 o
algún otro, pues situó al obispo al frente de una sede de la Narbonense. El error sobre Numancia
ya fue apuntado por Fita 1900, 509. Numancia es habitualmente confundida con Zamora en la
Alta Edad Media. Quizá también vio a un obispo de Nimes que había sido monje en Asán.
81 Entre ellos los propios Honorato e Hilario, que alcanzaron el episcopado de Arlés; Euquerio que
fue obispo de Lyon († 443); también sus hijos: Salonio – discípulo de Salviano – obtuvo el de
Asán, un monasterio en la encrucijada 71

liderazgo, ahora al frente del episcopado, una posición para la que había adquirido prestigio
gracias a su etapa ascética y para la que se había preparado culturalmente.
No sabemos cómo eran elegidos estos obispos 82. Nos constan diversos tipos de situaciones
en las que obispos en el cargo tomaban decisiones de calado. Así, quienes se encontraban en el
último tramo de su vida podían preparar o recomendar a quienes consideraban que les podían
sustituir en la dignidad. Lo había hecho el obispo de Barcelona Nundinario, organizando su
sucesión a su aire, mientras que, no de una manera muy diferente, Eonio de Arlés había
apoyado que el nuevo electo fuera Cesáreo 83. Podían ser designados por un metropolitano
activo, quizá sin llegar al modo de Hilario de Arlés, quien impuso nombramientos y depuso
a miembros del episcopado a mediados del siglo v 84. Otro elemento fundamental fue la
decisión del poder. Hay algún precedente imperial 85, pero creo que podemos acreditar una
voluntad regia visigoda en el mismo sentido sin importar la diversidad religiosa, pues el ya
mencionado Eonio “rogó” a los domini rerum, es decir, a las autoridades visigodas, en favor de
su candidato Cesáreo 86. La aceptación de este por parte de Alarico II no impidió más tarde
el desarrollo de tensiones entre el obispo y la monarquía goda que culminaron en su exilio 87.
Sabemos también que Leovigildo impuso al obispo Nepopis para presidir la iglesia católica
emeritense.
Por otro lado, hay que pensar que los obispos, ya en su cargo, visitarían su lugar de
procedencia en alguna ocasión, que mantendrían lazos con otros monjes promocionables y,
en cualquier caso, que desarrollarían relaciones quizá especiales con obispos provenientes
del mismo monasterio. La presencia y las donaciones de algunos de estos prelados al cenobio
pueden ser el elemento visible de una estructura de acuerdos e intereses que constituyan
algo similar a una red. Es probable que mantuvieran, al menos, cierto halo ascético, como
lo habían conservado las figuras episcopales originarias de Lerins. Tales rasgos y nexos
reforzarían el prestigio de estos obispos.
Sospechamos que el monasterio recibió desde su origen el apoyo de Teudis. A lo que
parece, es este rey visigodo quien promocionó la verdadera eclosión de esta fundación

Ginebra desde poco antes del 440 y Verano el de Vence; Máximo y Fausto fueron obispos de Riez,
mientras que Teodoro lo fue de Fréjus (Dunn 2003, 83).
82 A menudo en situaciones comprometidas. Sobre la conflictividad en accesos episcopales, Brown
1982, 246-247.
83 Recuérdese el conflicto de Ascanio de Tarragona frente a Silvano de Calahorra poco después
de mediar el siglo v. Nundinario de Barcelona preparaba su sucesión, como revelan las cartas
cruzadas entre Ascanio y el papa Hilario (Ep., 1 y 2; PL 58, cols. 16 sq.). La práctica había sido
condenada por el concilio de Antioquía de 341 (c. 23; Can. Hisp., 149).
84 Hilario desbordaba los límites de su provincia, actuando quizá más a la manera de un prefecto
del pretorio. Sobre su trayectoria, Mathisen 1989, 59-71; Heinzelmann 1992, 239-250; Wessel 2008,
58 sq.
85 Hilario de Poitiers recriminaba a Constancio: episcopatus tuis donas (C. Const., 7; PL 10, col. 584).
Los emperadores favorecieron e, incluso, impusieron nombramientos; por supuesto, exiliaron a
numerosos obispos (Norton 2007, 81 sq.).
86 Vit. Caes-Arel., 1.13.
87 Ibid., 1.21. Sobre el asunto, Klingshirn 1994, 93 sq.
72 Amancio Isla

monástica 88. Aunque en el terreno de la hipótesis, cabe suponer que la opción hispana de


Teudis pudo encontrar sugerente favorecer a personajes y redes que tuvieran un pasado galo.
Unos personajes, no obstante, que también afirmaran una posición peninsular, más cercana
a sus intereses, unos grupos que desde Hispania y la proximidad al nuevo rey pudieran ejercer
alguna influencia sobre los territorios al norte del Pirineo, pero manteniendo estrechos lazos
con el monarca.
Sabemos que entre los éxitos de la política religiosa de Leovigildo estuvo la decisión del
obispo Vicente de Zaragoza de apoyar las propuestas regias. No sabemos hasta qué punto
se movió en esta dirección, a pesar de que la diatriba de Severo de Málaga haga pensar que
se convirtió al arrianismo 89. Es posible que no llegara a este extremo y fuera algo paralelo al
comportamiento del obispo Nepopis de Mérida 90. En cambio, no cabe mucha duda de que
el zaragozano fue seguidor de las políticas regias, en exceso en opinión de la comunidad
católica, de manera que este no sería un camino a seguir. Desde luego, algunos partidarios
de estas propuestas se encontraban por todo el cuadrante nororiental del regnum. Quizá
por ello Juan de Biclaro fue exiliado a Barcelona, donde podía quedar bajo la observancia de
algún obispo católico de la confianza del rey 91. En los años inmediatamente posteriores al
576 eran muy presentes las necesidades regias de controlar a un eclesiástico influyente que
podía disponer de contactos con el Imperio 92.
Nuestras noticias insisten en la decisión de Leovigildo de convertir a sus hijos en
consortes regni, es decir, atribuirles un papel político bajo la autoridad momentánea de
un rey superior, su propio padre. Por supuesto que hemos de tener en consideración los
modelos tardorromanos, remontándonos por ejemplo a Constantino augusto con sus hijos
como césares 93. Desde luego, había una propuesta de futuro, una sucesión en ciernes, pero
también (y esto lo solemos considerar en menor medida) una idea de que los territorios bajo
Leovigildo eran extensos y de rasgos diferentes, de manera que necesitarían unos poderes
estrictamente atentos a los mismos, algo que en parte ya había sucedido en los años del

88 Es posible que Teudis llegara a entregar tierras al monasterio. No sé hasta qué punto este
protagonismo regio estaría relacionado con la existencia de acuñaciones en la zona. Las hubo en
pequeña medida en Cestavi (Recaredo), Volotania (Gundemaro) y Labeclosa (Sisebuto) (Pliego
2009, vol. 1, 107-108). Quizá, más que en pagos militares, haya que pensar en capturas fiscales en
una zona ligada a la monarquía.
89 Isidoro señala que Severo criticó al obispo quien ex catholico in arrianam prauitatem fuerat
deuolutus (De vir. ill., 30). El sentido de devolutus como caída en la herejía queda reforzado en De
fide Catholica ex veteri et novo testamento contra Iudaeos ad Florentinam sororem suam, 3.12: PL
83, col. 683.
90 Sobre Nepopis, Vit. Patr. Emer., 5.6.
91 Isid., De vir. ill., 31.
92 Sobre la fecha del retorno de Juan de Biclaro a Hispania, vid., T. Mommsen en el estudio previo a
su edición del Biclarense (Ioh.-Bicl., p. 208); Thompson 1969, 80-81 y 83.
93 Isla Frez 1990, 14. En 335 Constantino nombró césar a su sobrino Dalmacio, culminando la
estructura ahora de cuatro césares bajo su condición superior de augusto. Residiendo cada uno
en una ciudad (pero no en Constantinopla), recibieron lotes no necesariamente equivalentes:
Constantino, el hijo, gobernaría Britania, Galia e Hispania, Constancio, Asia Minor y la diócesis
de Oriente; Constante estaría al frente de Italia y Panonia, mientras que Dalmacio obtendría
Mesia y Tracia (Barnes 2014, 164-165).
Asán, un monasterio en la encrucijada 73

reinado conjunto de Liuva y Leovigildo, el modelo y precedente más cercano. Es probable


que Recaredo en vida de su padre ya desarrollara alguna actividad en la zona nororiental, del
mismo modo que su hermano actuaba en la Bética.
Hace unos años llamábamos la atención sobre el hecho de que una parte notable de
los obispos arrianos confirmantes en la abjuración oficial del arrianismo y la conversión
procediera del Este y Noreste peninsular 94. En el III concilio de Toledo del 589 están presentes
todos los obispos niceístas, pero no consta ningún obispo arriano del área gala. Es verosímil
que alguno se hubiera sumado a la revuelta de Athaloco, el obispo de Narbona, pero esa
misma toma de posición hace patente la necesidad por parte de la monarquía de contar con
una red episcopal que le fuera fiel. También cabe la posibilidad de que no todas las sedes de
la región estuvieran ocupadas por obispos arrianos y es hasta probable que toda la fortaleza
de la Iglesia arriana girara en torno a Athaloco, cuya fama y pretensiones llegaron a oídos de
Gregorio de Tours 95.
Conviene tener presente que solo hubo ocho obispos arrianos que abjuraron en el 589. La
mitad corresponde a obispos del antiguo reino suevo, obviamente recién designados por la
monarquía visigoda, pues acababa de concluir la conquista del Noroeste. Su número revela
una voluntad de ocupación y muy probablemente la presencia de algunas guarniciones en
la zona 96. Dos de quienes abandonaron el arrianismo los situamos en ciudades limítrofes:
uno en Palencia, precisamente frente al reino suevo y otro en Valencia, cerca del territorio
controlado por Constantinopla 97, es decir, en zonas de frontera donde pudo haber algún
contingente militar. Además, nos encontramos con Ugnas de Barcelona y Froisclo de Tortosa.
Los presumo recién nombrados, pues todavía están presentes en el II concilio de Barcelona
de 599. Vinculados a los monarcas visigodos, los siguieron en sus transformaciones religiosas
y políticas. Hubo otros obispos arrianos que no renunciaron a sus principios teológicos: el ya
citado Athaloco, más Sunna de Mérida y Uldila de Toledo. Es decir, son los metropolitanos,
probablemente los obispos de mayor formación teológica y, presumiblemente, con una
cierta antigüedad en el cargo, los que rechazaron el acomodamiento en la nueva Iglesia
del reino. Dado el desarrollo de la revuelta de Hermenegildo en Sevilla, se entiende que en
la ciudad no hubiera un obispo arriano en 589, pero el caso de Tarragona es excepcional.
Quizá es una mera cuestión biológica, pero cabe suponer que el monarca no impusiera un
nuevo obispo, estando al frente de la metrópoli el obispo niceísta Tranquilino que – como
sostiene la Vita – bien pudo haber sido monje en Asán. Si ello es así, estaríamos ante una
clara intención política por parte de Recaredo que tendría así un apoderado en la ciudad, sin
precisar ningún referente episcopal arriano. Desde esta perspectiva aún se comprende mejor
la decisión de Athaloco de alzarse contra el rey.

94 Isla Frez 1990, 32.


95 Vit. Patr. Emer., 5.12; Gregorio de Tours, Hist., 9.15.
96 Orlandis 1966, 317.
97 En Valencia estuvo recluido Hermenegildo, Ioh.-Bicl., a. 584. El exilium debe entenderse como
confinamiento. Quizá hubo un proyecto de negociación con los imperiales que acabaría
fracasando.
74 Amancio Isla

A la muerte del merovingio Cariberto, se produjo una pugna entre los hermanos para
hacerse con la herencia. Quizá en el 568 el rey Sigeberto realizó movimientos para apoderarse
de Arlés, mientras que Guntrán, tras conquistar Aviñón, dirigió su ejército contra la ciudad
y la sitió. El obispo Sapaudo parece haber tenido un protagonismo decisivo en el desarrollo
de los acontecimientos. Los de Sigeberto fueron vencidos y los de Guntrán se apoderaron
de Arlés, aunque acabaron cediendo Aviñón a Sigeberto. Una nueva fase se iniciaría con la
muerte de Galsvinta y la reclamación de su dote por parte de Sigeberto. En la apropiación de
estas ciudades se hacía evidente la necesidad de contar con la jerarquía eclesiástica como
puente para ampliar la aquiescencia de las elites de la ciudad 98.
La muerte de Sigeberto, asesinado en 575 99, modificó el statu quo en los reinos merovingios
y supuso un incremento de las amenazas francas sobre la Galia gótica. Como heredero de su
reino quedaba Childeberto, un niño de unos cinco años. La nueva situación dejaba las manos
libres a Chilperico, y, sobre todo frente a los intereses visigodos, permitía moverse a Guntrán,
que, si en su momento había sufrido un ataque sobre Arlés, ahora con el tratado de Pompierre
de 577 aseguraba buenas relaciones con Austrasia 100. Desde luego, Theudechilde, la viuda de
Cariberto, que había sido enredada por Guntrán y sus promesas y residía en esta ciudad,
creía que escapar y vengarse de Guntrán pasaba por huir al reino visigodo 101. Al establecer en
575 también una paz con los lombardos, sus capacidades militares se multiplicaban. Desde
aquí se entiende la propuesta matrimonial de Leovigildo – el matrimonio de Hermenegildo
con Ingundis – que se cerraría en el 579. El enfrentamiento de Guntrán con Chilperico,
que alcanzaba nuevas cotas en 577, explica el desarrollo de conversaciones para un pacto
matrimonial visigodo con el neustriano 102.
En este contexto disponer de una red episcopal de una cierta fiabilidad frente a los
católicos francos y, además (pero en claro segundo lugar, también cronológico), contar
con un colectivo eclesiástico no esencialmente militante contra las propuestas religiosas
regias, pudo ser considerado decisivo. Así se explica la actitud de Leovigildo favoreciendo al
metropolitano narbonense con una concesión.
La remisión fiscal concedida por el rey al obispo no es una novedad radical, pues, al
menos, la iglesia de Arlés había recibido un precepto de Alarico por el que se la eximía
de tributación. Quizá sea exagerada la afirmación de la Vita Caesarii pues sostiene que la
exención fue absoluta 103, pero no parece una interpolación posterior, ya que una indicación

98 Sobre estas conquistas, Halfond 2014, 19 sq.


99 Gregorio de Tours, Hist., 4.49-51. En Vitry fue herido un tal Sigila que ex Gothia venerat (4.51).
Debió de ser un personaje importante políticamente, dado el castigo que luego recibió de
Chilperico.
100 Hist., 4.30. La campaña sobre Arlés debió de ser promocionada por los godos, Goffart 1957, 85,
nota 48; Hist., 5.17. Recuérdese que Marsella había correspondido a Sigeberto a la muerte del rey
Clotario I, pero que, muerto aquel, pasó a ser compartida (Hist., 4.44; 6.11, 31 y 33).
101 Hist., 4.26.
102 Hist., 5.17.
103 Vit. Caes-Arel., 1.20, que sostiene que ecclesiam in perpetuum tributis fecit inmunem.
Asán, un monasterio en la encrucijada 75

paralela figura en el testamento de Cesáreo 104. Hemos de pensar que este tipo de concesiones
fueron relativamente habituales y que constituyeron parte sustancial de las mercedes
regias 105. Con todo, además de advertir la continuidad del esquema de organización de
la propiedad tardoantigua, interesa subrayar el preámbulo del documento. En él, el rey
arriano recalca la condición de Aquilino, como sanctus et beatissimus pater. Estamos,
pues, ante un testimonio magnífico del comportamiento de esta monarquía arriana con
la jerarquía eclesiástica católica. El que no varíe este tratamiento con la conversión – ya
que en la alocución de Recaredo a los conciliares del 589 observamos que emplea similares
fórmulas 106 –, revela la proximidad previa.
La referencia a las buenas relaciones del obispo con la familia regia lleva a suponer una
continuada actuación favorable del metropolitano en el encumbramiento de Liuva y los
suyos unos pocos años antes. La donación se justifica como muestra de agradecimiento ante
la fides sanctitatis vestrae. El rey acude al concepto de la fides de Aquilino para definir esos
vínculos, sin que interfiera la diferencia religiosa. Se trata de una alusión al comportamiento
político del prelado con respecto al rey y su familia, pero queda flotando la consideración que
merece la fides religiosa de una persona a la que se ha titulado como santidad. El documento
se redacta en Narbona, a donde supongo que Leovigildo habría acudido con motivo de la
muerte de su hermano, ya que se data en abril del 572 107. De este modo, el rey, organizando los
asuntos del territorio que ahora quedaba bajo su directo control, premiaba al metropolitano
y fortalecía los vínculos con él en el momento de convertirse en único monarca.
La concesión de Aquilino a Asán del 576, a su vez, debió contar con la aquiescencia regia,
de manera que el monarca visigodo validaba este reforzamiento del monasterio, quizá ya
diseñado cuatro años antes. También hemos de valorar la considerable donación por parte
del narbonense que viene a atestiguar esos particulares vínculos con el cenobio. Son esos
estrechos lazos personales los que le hacen sostener que los titulares del monasterio son
sus peculiares patroni y, más aún, el obispo afirma que él ha tenido algún protagonismo en
la recolección de sus restos. Aunque la afirmación sobre la captación de todas esas reliquias
pueda ser algo exagerada, parece confirmar esos sólidos nexos y alguna posición de liderazgo
no necesariamente abacial por parte de Aquilino en la comunidad. Ese acopio y dotación de
reliquias formaba parte de una dinámica más general de encumbramiento del monasterio,
en el que el aumento de la sacralidad – manifestada en ese acaparamiento de restos santos –
iba de la mano del desarrollo de la riqueza fundiaria.
Esas propiedades cedidas al monasterio – unas tierras que están radicadas en el
territorio  – proceden del patrimonio familiar del obispo, como él mismo asegura. Que
este fue monje en Asán y que de allí fue promocionado al episcopado parece derivarse de

104 Klingshirn 1994, 90, nª 18. Caes.-Arel., Test., 31: immunitatem tributorum tantum iuxta urbem et
infra quam etiam in suburbanis et uillis ex maxima parte concesserit.
105 Véase una lista de testimonios en Goffart 1982, 6 n. 15.
106 Conc. Toletanum III, p. 52, 99, 101: Martínez Díez & Rodríguez, ed. 1984-1992.
107 La lista regia, publicada por Zeumer como Chronica regum en su edición del Liber Iudiciorum,
otorga a Liuva I un reinado de cuatro años y cuatro meses (LV, 459). Si su reinado comenzó en
el otoño de 567, tras un interregno de cinco meses, las datas del fallecimiento se aproximan a
febrero o marzo de 572 (Cardelle 2001, 118-119).
76 Amancio Isla

todas estas afirmaciones. Su presencia en el monasterio y la ubicación de los bienes cedidos


apuntan su condición de aristócrata regional, aunque cabe presumir otras propiedades en
diferentes territorios. Por otro lado, se confirma así nuestro dibujo de un monacato que no
entrega la totalidad de los bienes al cenobio en el momento de su ingreso, sino que pospone
o, incluso, restringe esa renuncia a las posesiones.
La concesión se realiza el 22 de febrero, el día en el que el Cronógrafo de 354 anota la
entrada Natale Petri de Cathedra, mientras que en el calendario de Polemio Silvio se señala
que en ese día se conmemora la depositio de Pedro y Pablo 108. Se pone de relieve, pues, la
existencia de una celebración que explicaría que una donación a un monasterio dedicado a
los santos Pedro y Pablo tuviera lugar en ese día. La festividad la encontramos en la liturgia
hispano-goda, una celebración petrina, pero con unas lecturas que ensalzan el papel
episcopal y también el regio 109. De esta manera queda confirmado que estos santos que
encabezan el listado de reliquias en los documentos del 576 y del 586 constituían la principal
advocación contemporánea del monasterio.
En esta donación, como en la de Recaredo, se nos aportan nuevos obispos que acaban
constituyendo esa cierta red, la de aquellos que entregaron bienes al monasterio de
Asán. Obviamente estos obispos pudieron realizar sus dádivas por muy diversos motivos,
mas estamos avanzando la probabilidad de que alguno de ellos hubiera también pasado
parte de su vida en el cenobio. Una de esas concesiones parece de tono menor: había sido
entregada por un desconocido obispo llamado Bagauda, pero no sabemos los motivos por
los que esa propiedad fue incautada por el fisco, quizá por divergencias con la monarquía
en algún impreciso momento anterior, aunque bien pudo ser por otras cuestiones, incluso
para satisfacer deudas existentes. La donación realizada por el obispo Liciniano es más
importante, extendiéndose por diversos territorios próximos al monasterio. La referencia a
lo que esas propiedades entregaban al fisco, apunta a que había implícita una concesión de
inmunidad. Todo ello es preciso entenderlo desde esta perspectiva del buen entendimiento
y apoyo otorgado por el cenobio y sus gentes. El donativo vuelve a poner en evidencia las
fluidas relaciones del monasterio con la monarquía.
Es probable que esa política de Leovigildo y su sucesor en los espacios nororientales del
reino dejara muy claro a Athaloco los muy limitados movimientos que le cabía hacer en su
sede y en el conjunto de la Galia gótica. Si a ello añadimos esas capacidades teológicas dentro
del arrianismo que, aunque en tono crítico, nos refiere Gregorio de Tours, entendemos mejor
algunos de los motivos de su actuación contra el monarca.
En este esquema que estamos planteando parece apuntarse una excepción, la del obispo
Frunimio. No sabemos los motivos por los que Frunimio marchó de su tierra de nacimiento
y acudió al reino de los godos. Había nacido en Bourges, pero abandonó la ciudad. Acogido

108 Chronog., 71; Batiffol 1925, 399-404. Además, Février 1996, 3-20. Février advierte de que el concilio
de Tours de 567 es crítico con celebraciones que mantuvieran actividades condenables por
su proximidad al paganismo, pero no es seguro que se refieran a las del 22 de febrero (Conc.
Turonense II, c. 23).
109 La lectura de Isaías (Is., 32.1) lo refuerza (Morin 1913, 51; Breviarium, PL 85, col. 719 sq).
Asán, un monasterio en la encrucijada 77

magnifice por el rey Liuva, quizá poco después de 568, sería nombrado obispo de Agde 110.
Esta recepción es comparable a otras – incluso a la que suponemos realizada por Teudis –
en las que se acoge a personas de influencia enemistadas con los poderes rivales y que se
radican en regiones suficientemente próximas. Gregorio de Tours sostiene que, años más
tarde, Frunimio despertó la enemistad de Leovigildo por recomendar a Ingundis, la hija de
Sigeberto que viajaba hacia la Península para casarse con Hermenegildo, que no aceptara
la fe arriana 111. Es posible que, como en otras ocasiones, Gregorio de Tours resaltara esos
elementos de oposición religiosa ante los arrianos: es, sin duda, uno de sus temas recurrentes.
Merece la pena iluminar otras razones que pudieron estar presentes. Sabemos que el obispo
de Agde mandó a uno de sus fámulos a buscar cura de su epilepsia en el entorno de la tumba
de San Nicetio, cuyo santuario estaba en Lyon. El criado sanó y Gregorio de Tours parece
haber conocido los pormenores del asunto algo más tarde, unos siete años después de los
sucesos. Estas actitudes avalan los nexos de Frunimio con su área de origen, a donde envía
a sus criados, testimoniando así un arraigo que probablemente resultó comprometedor.
Su exilio hacia estas zonas en donde residirá después de su expulsión del reino visigodo,
pues vivió al menos un tiempo en Lyon y, desde luego, asistió al concilio de Mâcon del 585,
sin duda con la aquiescencia de Guntrán, revela un acogimiento amable 112. Finalmente fue
nombrado obispo de Vence en 588.
Si el matrimonio de Hermenegildo pudo implicar un nexo de la corte austrasiana con los
visigodos, obviamente con el objetivo de controlar a Guntrán, cabe que hubiera obispos que
o bien no fueran muy partidarios de movimientos contra el monarca o, en cualquier caso,
pudieran resultar sospechosos de unos lazos demasiado estrechos con Guntrán y su entorno.
Creo que es más bien en este orden de cosas a partir del que es posible entender su expulsión
de la sede, un procedimiento, por otra parte, nada excepcional tanto en el reino visigodo
como en el franco. Se trataba, pues, de un prelado del reino, al margen del monasterio de
Asán, cuyas peligrosas relaciones afectaron su permanencia en el mismo, pero posibilitaron
un cierto acomodo en el de sus rivales.
En definitiva, el monasterio de Asán implicó un desarrollo monástico muy relevante en el
Noreste en la encrucijada de tradiciones monásticas y de relaciones entre territorios y reinos.
Aportó dinámicas monásticas procedentes de la Galia. Entre estas características parece
haber estado su potencial para atraer a miembros de las familias aristocráticas regionales.
Quizá por su capacidad para la formación cultural, además porque permitía que los monjes
pudieran salvaguardar alguna parte de sus propiedades, siendo capaces de dosificar sus
dádivas y, así, dirigir algunas al monasterio o a otras instituciones en varios momentos de su
vida. Fue desde el reinado de Teudis un centro apoyado por la monarquía, preocupada por
mantener un factor de influencia segura en la zona. Al menos desde época de Leovigildo,
vemos que sus monjes fueron designados como obispos en muy diversas sedes, tanto del valle

110 Agde era usado por viajeros francos como puerto alternativo, a pesar de estar en el reino visigodo
(Gregorio de Tours, Hist., 6.2).
111 El matrimonio se produjo en 579, según Juan de Biclaro, Chron., a. 579. Thompson 1969, 64-65.
112 Gregorio de Tours, Hist., 9.24 y Vit. Patr., 8.8 y 9. Quizá no absolutamente partidario, pues no
recibirá una sede sino más tarde. Sobre el concilio, Esders & Reimitz 2019, 85-111. Su presencia
podía proporcionar un ejemplo de opresiones regias que no afectaran a Guntrán.
78 Amancio Isla

del Ebro como de las ciudades galas, aunque es posible que ello ya ocurriera antes. En estas
dinámicas seguían ejemplos previos, pero también manifestaban el notable prestigio que
debió tener el cenobio. Esa actividad favorable continuó en época de Recaredo, quien realizó
una donación por su alma en diciembre de 586, poco después de la muerte de su padre,
pero algo antes de la data que suele aceptarse para su conversión. Juan de Biclaro señala
que se produjo en el décimo mes de su reinado 113. Se admite que este debió de comenzar
entre el 13 de abril y el 8 de mayo de 586 114, dependiendo la primera fecha de la inscripción
de refundación de la iglesia de Santa María de Toledo 115. Si es así, en diciembre de 586 el rey
era oficialmente arriano, pero vemos que entiende que un donativo a un centro monástico
aprovechará a su alma. Es posible que ya se hubiera convertido, aunque sin divulgarlo. Sin
embargo, sus pautas de actuación con respecto a las iglesias niceístas no podrían cambiar sin
ese reconocimiento público y habrían de ser más o menos las tradicionales. Parecen, pues,
evidentes cuáles eran sus horizontes, al tiempo que se apunta la existencia de este tipo de
concesiones de los reyes a centros niceístas, lo que está en consonancia con la deferencia en
el tratamiento a la jerarquía católica que ya hemos subrayado.
Se ha escrito en abundancia sobre los motivos de esta conversión. Lo único que cabe
señalar aquí es que sus relaciones con el monasterio también revelan esas dinámicas de
aproximación. Hemos de tener presente que los visigodos llevaban generaciones en estos
territorios del Noreste del reino. Es presumible que su presencia y sus peculiaridades
religiosas estuvieran mucho más asumidas que en otras partes de la Península, de manera
que políticas que favorecieran centros eclesiásticos católicos podían tener una cierta
tradición. El monasterio formaba parte de esa política y, a lo que parece, constituía un puntal
importante de la misma.

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113 Ioh. Bicl., Chron., a. 586, 84.


114 Ya lo afirmó Fita 1892, 10-11; Zeumer 1902, 415.
115 Hay cierto problema sobre la data, pero creo que el epígrafe avala que la iglesia fue consecrata in
catolico el domingo 13 de abril; sobre el que puede verse, Velázquez 2011, 261-280.
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El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial
Guillermo Tomás-Faci

Introducción
Quiero comenzar mi contribución recordando el motivo que me condujo inicialmente
a explorar la documentación de San Victorián de Sobrarbe (sucesor de San Martín de Asán,
como se argumentará más adelante), una indagación que desencadenó la serie de eventos
que, en última instancia, conducen hasta esta publicación. Mi investigación predoctoral
abordó la organización del territorio y la dinámica social de Ribagorza durante la Plena
Edad Media, y el mencionado cenobio, aunque estaba fuera de los límites del condado,
fue el mayor agente señorial que actuó en este sector del Pirineo entre los siglos xi y xvi.
El declive de la institución durante los siglos modernos y, sobre todo, una Desamortización
decimonónica especialmente caótica ocasionaron un desbarajuste documental que da
lugar a no pocas decepciones en quienes estudian este centro, comenzando por el editor
de su colección diplomática Ángel Martín Duque. Sin embargo, esto también abre la puerta
a sorpresas gratas, como ha sucedido con los diplomas del siglo vi o con otros materiales
plenomedievales recientemente recuperados por la Universidad de Zaragoza. Por tanto, no
es descartable que con los años aparezcan nuevas evidencias textuales que, a todas luces,
hubieron de existir.
En este artículo me propongo analizar los documentos visigodos de San Martín de Asán –
tanto los editados recientemente como los conocidos desde antiguo– desde la perspectiva
que me condujo a ellos, esto es, el estudio de la organización social del espacio del Pirineo
central, en línea con la conocida propuesta metodológica de José Ángel García de Cortázar
que pone el acento en la articulación del territorio como indicio de la estructura social y
sus transformaciones 1. No seré el primero que lo haga, porque Enrique Ariño y Pablo Díaz
ya recurrieron a los diplomas de Vicente de Huesca para abordar esta clase de cuestiones
en relación con el Pirineo tardoantiguo, en un artículo publicado en la revista Antiquité
Tardive en 2003, y tras este, tanto ellos como otros autores han seguido profundizando en esa
temática 2. Aparte de que ahora tenemos más información, y eso permite completar o matizar
algunas de sus ideas, mi perspectiva será algo diferente, pues seguiré una metodología
comparativa, no entre diferentes territorios, sino entre diferentes fases cronológicas. Más
concretamente, quiero comparar la situación que desvelan los documentos de San Martín

1 A modo de síntesis, véase García de Cortázar 1999.


2 Ariño & Díaz 2003; Díaz 1998; Roth 2016.
84 Guillermo Tomás-Faci

de Asán en el siglo vi, con la que encontramos en torno a los siglos x y xi, periodo en que
arrancaba mi investigación predoctoral y, por tanto, un contexto social con el que estoy
familiarizado. De este modo, pondré el foco sobre las transformaciones y las continuidades
que se detectan entre ambos momentos separados por la ruptura simbolizada por la fecha
de 711. Los resultados de la comparación pueden tener interés, desde el momento en que
esta región es una de las pocas peninsulares que permiten este ejercicio metodológico sobre
la base exclusiva del registro escrito y, por tanto, permiten interrogarse sobre la capacidad
de los documentos de reflejar las intensas transformaciones que atestigua la arqueología, o
sobre su capacidad de aportar información que la materialidad no detecta.
Este trabajo también tiene el objetivo de ofrecer una perspectiva general del contexto
geográfico y social en que tuvo lugar la existencia del monasterio de Asán, incluyendo una
presentación de los escasos elementos que conocemos sobre su materialidad. El territorio
histórico de Sobrarbe es una comarca del Pirineo apenas analizada por la historiografía,
quizás como consecuencia de la enorme dispersión de sus fuentes documentales, o incluso
de la hecatombe demográfica y desarticulación social que padeció tras la Guerra Civil. Tengo
la convicción de que un correcto conocimiento del territorio ayudará a que los historiadores
comprendamos el cenobio asaniense 3.
Para profundizar en esas cuestiones, he organizado este trabajo en cuatro puntos que
avanzan de lo general hacia lo concreto: empezaré analizando la organización de la región
en el siglo vi en una serie de “territorios” extensos de origen antiguo; a continuación, trataré
la evolución de esas unidades espaciales durante las siguientes centurias, hasta llegar a la
etapa feudal; a modo de ejemplo de lo anterior, me ceñiré a uno de esos territorios, más
concretamente el de Tierrantona, en cuyo seno estaba el monasterio de Asán; y, por último,
descenderé a la escala local para analizar indicios de territorialidad aldeana inserta en esos
grandes distritos, la cual se impuso definitivamente tras el cambio de milenio.

Los territorios supralocales del Pirineo


durante el periodo visigodo
Los documentos de San Martín de Asán demuestran que, en la centuria que siguió a
la caída de Roma, el espacio rural del Pirineo se organizaba de un modo sustancialmente
distinto al que ha caracterizado la región del siglo xi en adelante. La diferencia más evidente
radicaba en el rol central que asumía la circunscripción llamada territorium antes de esa
fecha, frente a los términos locales más reducidos que cobraron relevancia después.
Estos distritos no eran una novedad de la etapa visigoda, sino que mantenían las lógicas

3 En este sentido, es necesario poner en valor la labor de los investigadores agrupados en torno al
Centro de Estudios de Sobrarbe, que aportan un conocimiento de esas realidades locales que, sin
ellos, estaría fuera de nuestro alcance. En particular, agradezco a René Domergue su generosa
disposición a compartir el resultado de años de trabajo de campo por tierras de Sobrarbe,
centrado en el análisis de asentamientos fortificados elevados de cronología altomedieval
(Domergue 2011), así como a Manuel López Dueso, que me ha facilitado el acceso a algunas
fuentes textuales.
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 85

organizativas impuestas por el Imperio Romano y sedimentadas durante más de medio


milenio 4.
Los indicios disponibles permiten reconstruir de forma aproximada la red de territoria
que cubría este sector de la provincia de Tarragona, si bien debemos tener presentes dos
prevenciones metodológicas. En primer lugar, no tenemos la certeza de que los territorios
mencionados cubriesen todo el espacio, o si, por el contrario, existían otros intercalados,
así que en la medida de lo posible conviene guiarse por los lugares adscritos explícitamente
a cada uno de ellos. Por otra parte, la reducción de los topónimos mencionados en los
documentos a emplazamientos concretos es problemática, y en muchos casos no podemos
ir más allá de la conjetura; en este sentido, no sigo algunas identificaciones algo arriesgadas
de Enrique Ariño y Pablo Díaz.
Iniciaré el repaso de los territoria visigodos por las zonas más urbanizadas y de menor
elevación, para avanzar después hacia el Pirineo. En este sector del valle del Ebro, el espacio
parece repartirse entre las tres ciudades de rango episcopal: Zaragoza, Lérida y Huesca.
Esto no solo se desprende de que las fuentes no aludan a otros distritos en los intersticios,
ni de la inexistencia de vestigios arqueológicos con naturaleza urbana, sino que se puede
deducir de que sus territorios alcanzaban lugares muy alejados respecto a esos centros. Por
ejemplo, desde el Lacunarupta del testamento de Vicente, identificable con el actual pueblo
de Lagunarrota, hasta Lérida, centro del territorium en que se integraba, hay 60 kilómetros 5.
Por lo tanto, las ciudades que concentraban mayor poder político controlaban los distritos
más extensos.
Cuando salimos del radio de influencia de las sedes episcopales y nos aproximamos
al Pirineo, nos encontramos territoria menos extensos. La cuenca del río Cinca, donde se
encontraba el monasterio de Asán y se concentraban sus propiedades fundiarias, es la única
zona donde tenemos algo de certidumbre de tener el mapa completo. El espacio se repartía
entre cuatro distritos: Barbastro, Labitolosa, Boltaña y Tierrantona. Los dos primeros cubrían
las serranías exteriores de Pirineo y el piedemonte, cada uno en una orilla enfrentada del
río Cinca; ambos tomaban su nombre de las ciudades que los centralizaban, Barbastro y
Labitolosa, urbes romanas claramente secundarias respecto a las que adquirieron rango
episcopal en la Antigüedad Tardía, lo que no impidió que se monumentalizasen durante el
Alto Imperio, tal como certifican los vestigios arqueológicos localizados en Coscojuela de
Fantova y, sobre todo, en La Puebla de Castro 6. Aguas arriba, cubriendo el Prepirineo y las
depresiones interiores, el esquema se reproducía, pues encontramos el territorium de Boltaña
en la orilla occidental del Cinca, y el de Tierrantona en la oriental. Aquí no tenemos indicios
claros de ciudades antiguas con ese nombre; de hecho, el que un topónimo se construya
sobre la voz terra y el otro termine con el sufijo latino –ia (habitual en los corónimos) sugiere

4 La bibliografía sobre los territorios durante la Antigüedad es muy amplia, por lo que remito a dos
ejemplos relativos a la provincia Bética: Rodríguez Neila 1993-1994; Cortijo 1991.
5 Annexe, nº 2.
6 Un panorama general del desarrollo urbano romano en esta región, en Magallón & Navarro 2010.
Advierto que tomo el nombre actual de Barbastro, en lugar del hipotético *Barbotum, que se
deduce únicamente del gentilicio barbotanum.
86 Guillermo Tomás-Faci

que los distritos no tomaban el nombre de un centro rector. Puede apreciarse que los cursos
fluviales como el Cinca, y no las divisorias de aguas, servían como frontera entre distritos;
la misma impresión se obtiene en el distrito de Orrit, algunos kilómetros hacia el este, que
parece cubrir el interfluvio entre el Noguera Ribagorzana, sobre el que está el pueblo actual
de Orrit, y el Noguera Pallaresa, junto al que se encontraba una finca emplazada en ese
territorio, seguramente en el límite con Isona o Aeso.
Si seguimos avanzando hacia el norte hasta el Pirineo Axial, allí solo se alude
específicamente al territorio Anavitano, esto es, la actual vall d’Àneu; la identificación se
confirma por el hecho de que la única propiedad que sitúa allí se llamase Esterri, nombre
que sigue teniendo la cabecera del valle, emplazada en la principal llanura agrícola de
ese espacio 7. Por lo tanto, en la zona más accidentada y compartimentada de la cordillera
encontramos una asociación entre un valle orográfico, un territorium tardoantiguo y una
comunidad política supralocal de las épocas medieval y moderna. Aunque este vínculo solo
sea explícito allí, en Sobrarbe se intuye la existencia de entidades parecidas. En los textos de
Vicente se alude al locum Gestavi, que Díaz y Ariño identifican con la aldea de Gistaín; ahora
bien, por mucho que compartan la raíz, durante toda la Edad Media y hasta nuestros días,
una cosa es el pueblo de Gistaín y otra es el valle de Gistau, que comprende siete localidades,
y tanto el documento del siglo vi como una emisión monetaria visigoda que después
mencionaré se refieren al segundo 8. Además, el diploma de Recaredo de 586 hace alusión
a una zona de pastos en Bergot y Bego, actualmente llamados Broto y Vio 9: estos topónimos
aluden, al mismo tiempo, a aldeas y a valles, pero el documento solo adquiere sentido si
tomamos la segunda acepción, es decir, que se trataba de distritos amplios y colindantes que
compartían una zona de pastizales que cabe emplazar en torno al actual Parque Nacional de
Ordesa y Monte Perdido. En definitiva, me inclino a pensar que esos valles del Pirineo (Àneu,
Gistau, Broto, Vio) funcionaban como unidades administrativas dentro del Estado visigodo.
Los estudios sobre el Estado visigodo corroboran que el territorium fue la principal
unidad administrativa en las áreas rurales 10. Sin ánimo de abundar en una cuestión sobre
la que existe bastante bibliografía, recordaré que la legislación visigoda aludía al “juez del
territorio” como cargo público con funciones de gobierno sobre esos distritos, o que los
escasos mandatos regios conservados (como el edicto de Sisebuto de 612) se destinaban
a territoria concretos 11. Además, los estudios sobre las acuñaciones monetales y sobre las
contabilidades sobre pizarra, realizados por Félix Retamero o Iñaki Martín Viso entre otros,
iluminan la existencia de puntos centrales repartidos por las áreas rurales desde donde
se ejercían funciones fiscales 12. La vinculación de las cecas, entendidas como centros de
recaudación y redistribución de excedentes, con territoria es evidente en el área que analizo:

7 Annexe, nº 1.
8 Annexe, nº 5.
9 Annexe, nº 6.
10 Díaz et al. 2007, 440-450; García Moreno 1989, 204-211, 325-332.
11 Canellas 1979, nº 7, 97.
12 Sobre la relación entre las acuñaciones del reino visigodo y el sistema fiscal, véase Retamero
2011. Sobre las contabilidades redactadas sobre pizarra y localizadas en torno al Sistema Central,
véase: Martín Viso 2006; Castellanos & Martín Viso 2008.
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 87

por una parte, los documentos de Recaredo y Leovigildo vinculan las exenciones fiscales que
concedieron al obispo Aquilino o al propio monasterio de Asán a territorios concretos; y
sobre todo, se conocen trientes acuñados entre finales del siglo vi y comienzos del vii en tres
de estos distritos, los de Labitolosa, Boltaña y Gistau 13.
De lo expuesto hasta aquí, me gustaría extraer dos ideas. En primer lugar, que las
circunscripciones territoriales que emergen en la documentación anterior al año 1000
respondían, sobre todo, a la lógica de gestión del espacio desde la perspectiva del Estado
antiguo, lo cual no estaba reñido con que fuesen el marco de solidaridades entre sus
habitantes, o del dominio de elites locales sobre el resto. En cualquier caso, estamos muy
lejos de las comunidades campesinas y gentilicias de origen insondable que el paradigma
indigenista propugnó durante bastante tiempo. Y segundo, frente a la visión de los territoria
como simple proyección espacial de ciudades cortadas por el patrón antiguo, varios de los
distritos que menciono carecían de núcleos de naturaleza urbana, e incluso en los casos en
que los habían tenido, como en Labitolosa, habían quedado casi abandonados durante el
Bajo Imperio 14. Así, las misiones administrativas y fiscales de estas circunscripciones debían
de ejercerse desde “lugares centrales” de naturaleza no urbana, con una realidad material
difícil de determinar 15.

La persistencia de los territoria hasta el siglo xi


La Alta Edad Media, y en especial la centuria que siguió a la conquista árabe, se
caracterizó por la desarticulación del entramado territorial y administrativo del Estado
antiguo en el norte de la Península Ibérica, lo cual llevó a que los pequeños universos
locales predominasen en la vida social. Ahora bien, junto a los espacios aldeanos en que
solían desenvolverse las comunidades campesinas, donde no siempre es fácil detectar
indicios de estratificación, también existieron en todo momento territorios más amplios que
manifestaban la pervivencia (o la reconstrucción) de las jerarquías espaciales y de las formas
de complejidad social vinculadas a ellas 16.

13 Pliego & Correa 2006, 502-503. Para un panorama general de las cecas existentes en el reino de
Toledo, véase Pliego 2008.
14 Sobre los vínculos del desarrollo urbano con las formas de complejidad social e implantación del
Estado en el norte de la Península Ibérica, véase: Quirós & Salazar 2014.
15 Véase, al respecto Martín Viso 2006a, 168-185. Una síntesis arqueológica actualizada de esta
clase de asentamientos, en Martínez et al. 2018, 193-201. De forma más general, la articulación de
poderes locales y centrales en el Estado visigodo se analiza en Castellanos 2008, 145-170.
16 Estas cuestiones se analizan a partir del caso de Castilla en Escalona 2006. Los ejemplos de esta
clase de territorialidad son abundantes en todo el norte de la Península Ibérica: por ejemplo,
Jordi Bolòs ha cartografiado una densa red de distritos que se encontraban a medio camino
entre el término local y el condado, que recibían nombres como “pago”, “valle” o “territorio”, y
configuraban una malla que cubría todo el Pirineo y la Catalunya Vella (Bolòs 2004, 66-71); y
Ramon Martí ha estudiado su relevancia en la dinámica política de los siglos viii-x (Martí 1995).
En el área vasca, el listado de las “rejas” de Álava del monasterio de San Millán de la Cogolla,
muestra la coexistencia del espacio condal con unidades supralocales inferiores o “alfoces” que
agrupaban conjuntos de aldeas a efectos fiscales (Pastor & Larrea 2015).
88 Guillermo Tomás-Faci

Las comarcas del Pirineo central encajan en ese esquema, quizás con el matiz de que la
disolución del poder posromano parece aquí más pausada que en las regiones montañosas
del norte peninsular situadas más al oeste. La simple existencia del monasterio de San Martín
de Asán y su necesaria continuidad hasta el siglo xi así lo indica 17, pero tampoco debemos
olvidar que su patrimonio se disolvió totalmente tras la conquista árabe. El corpus documental
asaniense, gracias a que permite establecer comparaciones diacrónicas inviables en otros
territorios, demuestra que el entramado de territorios y poderes supralocales existente hacia
el año 1000 no había nacido ex novo del vacío dejado por las estructuras del poder romano o
visigodo, sino que las continuaba y reformulaba de acuerdo con el nuevo contexto. En unos
casos, eso se manifestaba en la persistencia explícita de los mismos distritos, y en otros, en
la existencia de “lugares centrales” que proyectaban su influencia sobre espacios parecidos.
Generalmente, esa territorialidad se mantuvo hasta el siglo xi, cuando fue reemplazada por
términos locales más pequeños, usualmente centralizados por castillos, que respondían a la
lógica de apropiación señorial de las competencias públicas del feudalismo.
Las funciones que se ejercieron dentro de aquellos distritos o desde esos centros de
poder durante el periodo visigodo necesariamente cambiaron tras la disolución del reino
de Toledo. De forma regular, sirvieron de asiento a la nebulosa de poderes autóctonos poco
conocidos, tanto aristocráticos como comunitarios, que operaban en aquel periodo en el
Pirineo central. De modo intermitente, sirvieron para articular la inserción –generalmente
efímera– de la región y de sus elites en formaciones estatales lejanas, como al-Andalus,
el Imperio Carolingio o el reino de Pamplona. En ese contexto, la supervivencia de aquel
entramado territorial es, per se, un indicio de la existencia de continuidades en las jerarquías
sociales entre antes y después de 711. Para apreciarlo, me detendré en tres casos: Orrit,
Boltaña y Labitolosa.
El Orritense territorium del documento de Gaudioso de 522 se corresponde con el actual
pueblo y castillo de Orrit, emplazado en un peñasco sobre el río Noguera Ribagorzana
(fig. 1) 18. Por la ubicación de la única finca que se cita en su interior –Sant Esteve de Sabarís,
unos 15 km al ESE de Orrit– podemos aventurar que el distrito alcanzaba por el este hasta el
curso del Noguera Pallaresa, mientras que hacia el oeste llegaría a un punto indeterminado
de Ribagorza. Como estimación más prudente, podemos asumir que su extensión no bajaría
de 500 km2.
El distrito se documenta por primera vez en época romana, a través del gentilicio orretanus
de la epigrafía de la ciudad colindante de Aeso (actual Isona, en la Conca de Tremp) 19, y su
pervivencia más allá de la conquista árabe se atestigua en la documentación del monasterio
de Alaón. En el diploma más antiguo de su cartulario, datado entre 806 y 814, el conde Bigón

17 Esa continuidad “necesaria” del monasterio de San Martín de Asán desde el periodo visigodo
hasta los primeros testimonios posteriores, datados en el siglo x (Martín Duque, ed. 2004, nº 1),
se desprende de dos indicios: por una parte, la simple preservación de los documentos del siglo
vi ha de tener una explicación en esa dirección; por la otra, la vida de san Úrbez, eremita bordelés
asentado en el Pirineo aragonés durante el siglo viii, señala que tomó el hábito de monje en
Sanctum Martinum Anticum, en probable referencia a Asán (Vázquez de Parga 1977).
18 Annexe, nº 1.
19 CIL, II, 4465.
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 89

Fig. 1. El territorio de Orrit en la Alta Edad Media. En minúsculas, los lugares de los que existe constancia
documental de su integración en él. En sombreado, el área aproximada que comprendía el término local
homónimo desde el siglo xi en adelante

de Toulouse anunciaba la entrega del monasterio a favor del abad Crisógono, y su destinatario
eran omnes fideles nostri qui in pago Orritense comanent 20. Parece claro que el documento no
se destinaba exclusivamente al vecindario de la aldea de Orrit, sino a todos los habitantes
de la zona afectada por la fundación monástica; de hecho, puede intuirse que el Imperio
Carolingio utilizó el cenobio como base desde la que controlar un territorio preexistente. Los
documentos que venían de los centros del poder franco, por tanto, respetaban las escalas de
actuación del Estado visigodo. Las escrituras que se produjeron en el país, por el contrario,
mostraban una territorialidad crecientemente compartimentada: la orilla occidental del
Noguera Ribagorzana se integraba en el término de Arén, solo la oriental en el de Orrit, y
este en ningún caso se acercaba al curso del Noguera Pallaresa. Aun con todo, en el siglo ix
el distrito orritense, que se describía con etiquetas como “pago”, “apéndice”, “valle” o “castro”,

20 Corral, ed. 1984, nº 1, 5.


90 Guillermo Tomás-Faci

todavía comprendía un espacio bastante extenso, pero conforme nos aproximamos al cambio
de milenio se fragmentó por la constitución de nuevas unidades en su interior (Miralles,
Torogó o Sopeira), hasta quedar reducido a un término castral que no excedía de 75 km2. En
definitiva, la escala de los territorios se estaba reduciendo progresivamente.
El caso más completo es Labitolosa, donde a los indicios documentales, epigráficos y
numismáticos se suman las excavaciones desarrolladas por un equipo de las universidades
de Zaragoza y Burdeos dirigido por Ángeles Magallón y Pierre Sillières 21. De acuerdo con los
arqueólogos, la ciudad romana se ubicaba al pie de un espolón rocoso que domina la ribera
del Ésera; durante el Alto Imperio se monumentalizó con dos grandes conjuntos termales y
un foro, y se abandonó completamente en el transcurso de la crisis del siglo iii. Ahora bien,
la antigua ciudad pervivía como referente geográfico y estructura administrativa en época
visigoda, porque Labitolosa se mencionó como territorium en la donación de Vicente y allí se
acuñó moneda con Sisebuto 22. ¿Dónde se encontraba y qué naturaleza tenía el “lugar central”
de este distrito, desde donde se ejercían esas funciones políticas? Debemos fijar la atención
en el peñasco que citaba antes, porque, aunque la erosión ha destruido el grueso de los niveles
arqueológicos, las excavaciones han detectado niveles residuales de cronología altomedieval
que permiten sospechar algún tipo de continuidad.
Tras la conquista islámica, el asentamiento cambió su nombre por Qasr Muns en las
fuentes árabes, y Castro Muñones en las cristianas. Las crónicas árabes relativas al periodo
emiral lo mencionan como la base de operaciones de grupos familiares muladíes como el
de Mazurq ibn Uskara que intervinieron en los conflictos que agitaron la Marca Superior en
aquel periodo. En relación con la etapa andalusí, los arqueólogos han identificado algunos
fragmentos cerámicos de los siglos viii-ix que podrían corresponder a importaciones del
Próximo Oriente, y documentan la construcción de un nuevo conjunto fortificado atribuible
al periodo califal 23. En 1079, el rey de Aragón tomó esta fortaleza, y las fuentes rememoraron
aquel acontecimiento como el gran hito de la conquista cristiana de la Baja Ribagorza, hasta
el punto de que, una década después, algunos diplomas aún se databan contando los años
transcurridos desde aquel evento 24. Por ello, cabe pensar que seguía siendo un asentamiento
importante. Aun resta por citar un último indicio de la persistencia funcional de ese lugar
central, y es que, tras la conquista aragonesa, su solar se identificó con el topónimo Fuero,
derivado del latín forum 25; los documentos ribagorzanos de la época utilizan ese vocablo como
sinónimo de “mercado”, y eso invita a pensar que ese lugar servía como punto de intercambios
y de socialización de los habitantes del entorno. El cerro quedó definitivamente abandonado
en el siglo xi, cuando la fortaleza de Castro Muñones –desde entonces llamada, simplemente,
Castro– se desplazó a un nuevo asentamiento dos kilómetros al sur.

21 Los resultados de la excavación de la ciudad romana se sintetizan en Magallón & Sillières 2013.
La fase altomedieval de la plataforma superior de la ciudad se describe monográficamente en
Asensio & Magallón 2011.
22 Fortacín 1983, 60; Pliego & Correa 2006, 502-503.
23 Asensio & Magallón 2011, 37-38, 107, 123-134.
24 Grau, ed. 2010, nº 50, 51; Martín Duque, ed. 2004, nº 72.
25 Martín Duque, ed. 2004, nº 161.
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 91

Su área de influencia se redujo sustancialmente a lo largo de esa trayectoria histórica. La


extensión del territorium labeclosanum en el siglo vi se desprende de la identificación de dos
haciendas situadas en él, Petra Rovoida y Clasanci, con los actuales pueblos de Perarrúa y
Calasanz, que dibuja un extenso distrito de un mínimo de 500 km2 cubriendo toda la cuenca
inferior del río Ésera y las sierras inmediatas 26. Desde la conquista cristiana, ese vasto espacio
quedó fragmentado definitivamente en una veintena de términos castrales, entre los cuales
Castro no era especialmente grande (unos 30 km2), ni disfrutaba de una posición hegemónica.
Acabaré hablando del territorio boletano, si bien me fijaré en un solo detalle. El documento
de Recaredo en 586 alude a este territorio como uno de los cuatro donde se distribuían las
posesiones que el obispo Liciniano había entregado a San Martín de Asán (las otras estaban
en Lérida, Barbastro y Tierrantona) 27. El contenido del diploma se utilizó para redactar una
entrada en unos anales del monasterio asaniense, de los que no conocemos más que los
fragmentos que se copiaron en el siglo xiii en el Llibre Verd de la seo ilerdense, y allí esos
distritos se reinterpretaron errónea (e interesadamente) como el ámbito donde Liciniano
ejercía funciones episcopales 28. Los anales actualizaron los nombres de los territorios,
abandonando los gentilicios a favor del topónimo de sus centros: así, Barbutanum se cambió
por Barbasta, Terrantonense por Terrantona, y, lo más interesante, Boletanum por Bugalia.
El último lugar se puede identificar con Buil, una fortaleza que se encuentra 8 km al sur
del actual pueblo de Boltaña, y de la que sabemos por otras fuentes –como las genealogías
de Roda– que fue el principal centro de poder de la comarca hasta que la propia Boltaña
recuperó (o adquirió) ese rol a mediados del siglo xi 29. Consecuentemente, quien escribió los
anales e hizo esa actualización, percibía la continuidad del territorium antiguo a través de un
nuevo lugar central.
A pesar de que los indicios de continuidades son dispersos, y algunos podrían tener
interpretaciones diversas, en conjunto me parecen bastante consistentes para confirmar que
los espacios supralocales que emergen en la documentación cristiana de los siglos ix al xi
derivaban, en buena medida, de la territorialidad propia del Estado romano, cuya persistencia
remitía a las formas de complejidad social insertas en esos espacios, así como al rol que estos
mantenían en tanto que eslabones que enlazaban la autoridad estatal con las realidades
locales.

26 La lectura Petra Rovoida en el testamento de Vicente se toma de Ariño & Diaz 2003, 229 (frente a
Petra Rotunda en Fortacín 1983, 60).
27 Annexe, nº 6.
28 Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017, 285.
29 Más concretamente, el códice de Roda se refiere al comes Bagilliensis –que se asocia a Buil, mejor
que a Bailo– a comienzos del siglo x (Lacarra 1945, 235). A esto debe añadirse un documento de San
Úrbez de Serrablo de inicios del siglo xi donde se menciona a Gomis Gifredo in Bogili sedente, donde la
primera palabra probablemente no sea un antropónimo, sino una deformación de la voz latina comes
(Canellas 1943, 31-32). Por último, la crónica de San Juan de la Peña, que se basa en muchos aspectos
en unos anales antiguos de ese monasterio, señala que el rey Sancho III de Pamplona subjugó el conte
de Sobrarbe, que podría hacer alusión al mismo cargo (Orcástegui 1986, 28).
92 Guillermo Tomás-Faci

El territorio de Tierrantona y el castillo de San Martín de Asán


Analizaré con más detenimiento el territorium de Tierrantona 30 por dos motivos:
primero, porque San Martín de Asán se encontraba en su interior; y segundo, porque, como
consecuencia de ello, los documentos asanienses se refieren a él con más frecuencia que a
ningún otro, es decir, la nebulosa de propiedades del monasterio alcanzaba la mayor densidad
en el entorno inmediato, y se diluía con la distancia.
Antes de proseguir, quiero recordar que la ubicación del cenobio visigodo ha sido objeto de
controversia. Aunque los textos hagiográficos y la tradición monástica señalan unánimemente
su continuidad con el monasterio benedictino de San Victorián de Sobrarbe, el canónigo
Antonio Durán Gudiol propuso en 1977 desplazarlo a las proximidades de Huesca, idea que ha
tenido una cierta difusión 31. Ahora bien, los documentos asanienses recientemente editados
contradicen esa hipótesis, porque las propiedades citadas se concentraban en torno al actual
San Victorián; además, el estudio de la Biblia de Huesca permite explicar que los diplomas de
Vicente llegasen allí sin necesidad de contemplar la continuidad archivística e institucional
entre Asán y la diócesis mozárabe oscense que sospechaba Durán 32.
Volviendo al territorium de Tierrantona, sus límites se pueden establecer de forma
aproximada gracias a la pervivencia de ese topónimo, a la reducción de algunas propiedades
a lugares concretos (Gerbe, Banastón, Ceresa) 33, y a la presencia de los territoria colindantes
de Boltaña y Labitolosa (fig. 2). Aparentemente, el distrito abarcaba el interfluvio Cinca-Ésera,
limitando por el norte con los macizos de Cotiella y Peña Montañesa, y por el sur con los
congostos del Entremont y Santallestra 34, lo cual acota una superficie de unos 400 km2. Su
centro lo ocupaba la llanura aluvial llamada A Fueva (“La Hoya”, en castellano), una de las
mayores superficies agrarias de este sector del Pirineo, en medio de la cual se encuentra el
pueblo de Tierrantona, que ejerce las funciones de cabecera del municipio y de todo el valle.
A diferencia de distritos próximos, como Labitolosa o Boltaña, aquí no es sencillo
identificar un lugar central antiguo ni altomedieval. Resulta tentador pensar que el pueblo
de Tierrantona ejercía esas funciones, pero los restos arqueológicos no lo acreditan y la
documentación lo desmiente: es un burgo fundado a finales del siglo xii por el cabildo de
Roda, su señor jurisdiccional, y el nombre se tomó de una iglesia preexistente llamada Santa
María de Tierrantona por el valle donde se encontraba 35. Es decir, el pueblo no dio su nombre

30 Sobre este territorio, véase Magallón & Sillières 2014.


31 Durán 1977, 138-144.
32 Tomás-Faci 2017.
33 Ariño & Díaz 2003. Debo advertir que algunas de las identificaciones, basadas exclusivamente en
la homofonía (como Segun con Sahunc, Scenoise con Senz o Laruesa con A Lueza) me parecen
muy arriesgadas, así que no las he aplicado.
34 La identificación de Perarrúa con la Petra Rovoida del testamento de Vicente no es segura, pero sí
muy plausible. En cualquier caso, la lógica geográfica también invita a pensar que el límite entre
Tierrantona y Labitolosa debía de transcurrir aproximadamente por esa zona.
35 De acuerdo con una serie de documentos desaparecidos (pero resumidos en el cabreo del
Camarero de Roda de Isábena guardado en Arxiu de la Catedral de Lleida, P6A_M5_P2_C07),
el noble Pedro de Moriello entregó la iglesia de Santa María de Tierrantona con su entorno al
obispo de Roda y Lérida en 1172, y en 1183 se inició la instalación de pobladores en torno a ella
bajo la jurisdicción del cabildo rotense.
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 93

Fig. 2. El territorio de Tierrantona en la Alta Edad Media. En minúsculas, los lugares de los que existe
constancia documental de su integración en él. El centro de los términos locales en que se fragmentó el distrito
a partir del siglo xi se ha indicado mediante un punto negro (grande en los que se mencionan en el texto,
pequeño en los restantes). En sombreado, el término de San Martín de Asán

al territorio, sino que lo tomó de él. Igual que ese templo, otros testimonios escalonados
entre los siglos xi y xiii acreditan la pervivencia del antiguo territorio, cuanto menos como
referente geográfico: valle y río de Tierrantona, Muro de Tierrantona (hoy Muro de Roda),
Moriello de Tierrantona (hoy Murillo de Monclús) y, al hablar de los términos castrales de
94 Guillermo Tomás-Faci

Toledo y Pallaruelo, se indica que estaban dentro de Tierrantona 36. Además, el citado templo
de Santa María fue el centro del arcedianato terrantonense dependiente del obispo de Roda
y Lérida, es decir, cuando se reconstruyó la organización episcopal en la región en el siglo xi
se utilizó esta misma unidad, y con una extensión casi idéntica (entre el Ésera y el Cinca) 37.
El lugar que parece jerarquizar este territorio en la documentación del siglo xi es el
castillo que recibía el nombre de San Martín. Las listas de tenentes que aparecen en los
diplomas regios aragoneses de la época sugieren que en Sobrarbe había dos centros mayores
de poder: Boltaña, que dominaba la parte occidental del Cinca (todavía en alternancia con
Buil), y San Martín, con funciones similares en la oriental, es decir, el primero controlaba
el viejo territorio boletano, y el segundo el terrantonense 38. La reducción geográfica de San
Martín a un lugar concreto planteó dudas a autores como Agustín Ubieto, pero el cotejo
de las listas de tenentes con la documentación de San Victorián las resuelve rápidamente:
basta apuntar que una donación de 1069 se refiere al castillo como San Martín de Asán 39.
Consecuentemente, a mediados del siglo xi, en el mismo lugar se concentraba el principal
monasterio benedictino de Sobrarbe y Ribagorza, y una autoridad aristocrática –reforzada
por una delegación regia– que extendía su influjo a escala comarcal. Dicho con otras palabras,
Asán servía como lugar central de Tierrantona durante la Alta Edad Media.
Desde la segunda mitad del siglo xi, al tiempo que se levantaban castillos pétreos y se
privatizaba la jurisdicción en algunos de ellos, ese extenso distrito político se fragmentó
en una decena larga de pequeños términos, que solían ser al mismo tiempo comunidades
campesinas, parroquias y señoríos 40. Más concretamente, del proceso de fisión de ese espacio
surgieron Ceresa, Araguás, Lupes (hoy Torrelisa), Bruis (hoy Fosado), Toledo, Foradada,
Banastón, Griébal, Arro, Pallaruelo, Muro de Roda, Murillo de Monclús, Palo, Troncedo y
algún lugar más, que pervivieron como municipios hasta época contemporánea. En realidad,
esas entidades locales ya existirían previamente, embebidas en una unidad más amplia, así
que la novedad del siglo xi fue el declive del nexo político que las aglutinaba, de la que no
quedó más vestigio que la autoridad del arcediano de Tierrantona 41.

36 Martín Duque, ed. 2004, nº 12, 163, 194; Grau, ed. 2010, nº 123, 217.
37 Grau, ed. 2010, nº 72, 76.
38 Por ejemplo, el documento regio más antiguo de San Victorián que no plantea problemas de
autenticidad (Martín Duque, ed. 2004, nº 24), de 1049, menciona tres únicas tenencias: Boltaña,
San Martín y Perarrúa. Un documento privado de 1055 del mismo fondo documental (ibid., nº 34)
cita únicamente las tenencias de Boltaña y San Martín. Y una donación regia de 1078, que no
guarda relación con San Victorián –pero sí con Sobrarbe– y se conserva solo a través de una
traducción al castellano, menciona de nuevo dos únicos tenentes: Sancho Galíndez en Boltaña
y Fortuño Blasco en San Martín (Tomás-Faci 2009, 320). Durante la segunda mitad del siglo xi
ganaron protagonismo otras tenencias como Monclús, Olsón, Abizanda o Toledo de la Nata, al
tiempo que San Martín aparecía con menos asiduidad en la documentación. Sobre los tenentes,
véase Ubieto 1973.
39 Martín Duque, ed. 2004, nº 59.
40 Sobre el proceso de “fisión” de esta clase de territorios altomedievales, véase Escalona 2006,
149‑159.
41 Se debe advertir que el arcediano de Tierrantona tuvo una autoridad muy limitada en la comarca
desde el siglo xi: este cargo casi no tenía jurisdicción dentro de los dominios de San Victorián,
que cubrían buena parte del territorio.
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 95

San Martín de Asán, además del cenobio visigodo y de la extensa tenencia altomedieval,
era también uno de esos pequeños términos locales, con la peculiaridad de que albergaba
en su interior el monasterio de San Victorián, cuyo abad era el señor del pueblo. La aldea
tenía unos 20 km2 de extensión, repartidos entre una zona agrícola y los pastos de la
Peña Montañesa, y seguramente nunca superó la veintena de casas dispersas que tenía
en el siglo xix 42. El lugar siguió existiendo hasta el éxodo rural del franquismo, cuando se
disolvió a favor de una agrupación municipal superior. Por tanto, el monasterio cambió
su denominación por San Victorián de Sobrarbe en el siglo xi, pero el nombre del cenobio
visigodo siguió aplicándose a este pequeño concejo rural, al menos hasta finales de la época
moderna. Su olvido posterior, sin duda, ha favorecido las dudas sobre el emplazamiento de
Asán, que, insisto, me parecen despejadas 43.
La prueba definitiva de que el monasterio visigodo estaba en el solar del actual podría venir
de la arqueología. En su estado actual, el edificio es una ruinosa estructura perteneciente, en
su mayor parte, al siglo xviii. Pocos elementos arquitectónicos remiten al periodo medieval,
y ninguno al visigodo. Las campañas de consolidación que ha desarrollado el Gobierno de
Aragón durante los últimos quince años han obligado a realizar catas arqueológicas en el
interior de su iglesia, dirigidas por Francisco Javier García Calvo 44. En ellas se han detectado
dos estructuras previas al templo neoclásico actual: primero, una iglesia de tres naves
con un solo ábside, semicircular al interior y cuadrangular al exterior, que se atribuye a la
refundación del monasterio en el siglo xi; y por debajo de ella, aparecen los vestigios poco
expresivos de una estructura previa, que según el arqueólogo también es basilical y podría
corresponder al siglo vi. En cualquier caso, los informes no aportan elementos concluyentes
que sostengan esas dataciones, por lo que debemos confiar en que futuras intervenciones
puedan confirmarlas.
El monasterio se encuentra en un rellano a 1.100 metros de altura, al pie mismo de la Peña
Montañesa, una montaña muy escarpada de 2.295 metros. Más concretamente, se encuentra
al pie de un gran espolón, separado del resto de macizo por un collado, que cae hacia el sur
hasta encima mismo de San Victorián. Este peñasco recibe el nombre en el país de Castiello

42 Madoz 1845-1850, vol. 11, 469 (voz: Molinos, Los).


43 El olvido del nombre del concejo se debía a la inexistencia de un núcleo de población concreto
que se denominase así (las agrupaciones de casas que lo integraban se llaman Oncins, A Muera,
O Plano y Os Molins). Sabemos que el cambio tuvo lugar en fechas relativamente recientes: en
el fogaje de 1495 se le llama Sant Martín; en varios documentos concejiles de los siglos xvi y
xvii se utiliza la expresión completa Sant Martín de Asán, y el mismo nombre aparece en el
mapa de Aragón de Juan Bautista de Labaña editado en 1611 y en las reimpresiones posteriores.
La pérdida del nombre original se produjo en el siglo xviii, quizás de la mano de las reformas
administrativas que siguieron a la Nueva Planta; por ejemplo, en el padrón de hidalgos que se
redactó en 1788 (Archivo Histórico Provincial de Zaragoza, J., 1887, f. 35r), las autoridades locales
se definieron a sí mismas como “Ayuntamiento de Los Molinos”, es decir, tomaron el nombre de
la mayor agrupación de casas.
44 Los informes y planimetrías de las intervenciones arqueológicas desarrolladas por Francisco Javier
García Calvo en el monasterio de San Victorián se pueden consultar en: Archivo Administrativo
de la Comunidad Autónoma de Aragón, serie 421, exp. 531/2009 y 532/2009. Debo agradecer a
dicho arqueólogo su amable colaboración a la hora de interpretar los vestigios arquitectónicos
de la iglesia.
96 Guillermo Tomás-Faci

Mayor u O Castellar y, con seguridad, corresponde al emplazamiento del castillo de San


Martín de Asán que mencionan las fuentes del siglo xi 45.
O Castellar es una meseta de unos 350 metros de longitud y entre 20 y 40 metros de
anchura, según la zona, la cual asciende lentamente desde 1.230 donde arranca encima del
monasterio, hasta 1.300 en su extremo septentrional. La meseta está flanqueada por paredes
casi verticales, por lo que solo es accesible por una senda emplazada al sureste. Las defensas
naturales se refuerzan con un foso excavado en la roca, que cruza la meseta de lado a lado
a unos 100 metros de distancia del punto más elevado, y con una posible línea amurallada
unos metros hacia el norte. En el punto culminante del cerro se aprecian los restos de una
gran estructura, probablemente una torre. Aparte de lo mencionado, emergen de la maleza
amontonamientos de piedras que no corresponden a la caliza natural sino al flysch, así que
hubieron de ser transportadas desde canteras próximas. Frente a lo que suele suceder en los
yacimientos arqueológicos del Pirineo central, el material cerámico superficial es abundante,
con una cronología que comprende del periodo ibérico al altomedieval, pero no alcanza las
producciones grises típicamente feudales, lo cual apunta a un abandono temprano.
La relación topográfica de castillo y monasterio deja entrever algún tipo de dependencia
del segundo respecto al primero. En la misma dirección podría apuntar la Vida de San
Victorián, editada en este volumen por José Carlos Martín-Iglesias, que alude a la fortaleza
cuando se describe la fundación del monasterio por parte del rey Gesaleico, poco después de
la derrota de Vouillé: castrum erat, quod Asanium uocabatur, ad cuius radices monasterium
habebatur, quod Gesalecus rex Hispaniarum, antecessor Theoderici regis, propriis sumptibus
edificauerat 46. Si damos credibilidad a la noticia (y yo creo que la tiene, porque, igual
que su autor se basó en los documentos conservados sobre Vicente y Gaudioso, debió de
hacer lo mismo con otros que no nos han llegado) 47, el monasterio se fundó subordinado
a una fortaleza preexistente que, quizás, ejercería algún tipo de control sobre la comarca.
La iniciativa regia de instalar allí el cenobio apunta a que el asentamiento castral también
dependía de la autoridad central visigoda. A título de hipótesis, me atrevo a sugerir que el
interés de la monarquía por Asán podría asociarse a la necesidad de reforzar el control del
espacio pirenaico en un contexto marcado por la victoria de Clodoveo y la expansión franca
por Aquitania.
El declive y abandono del castillo se produjo al tiempo que el territorium de Tierrantona
se fragmentó definitivamente en pequeños términos locales, y que una nueva localidad –
la villa de Aínsa– pasó a ejercer de núcleo rector. Como resultado, el antiguo lugar central
perdió sus funciones, reducidas al control del minúsculo término aldeano de San Martín de
Asán, dentro del cual, además, ya había otro ente feudal muy poderoso que le eclipsaba: el
monasterio de San Victorián.

45 Domergue 2018, 446.


46 Véase el capítulo de José Carlos Martín-Iglesias en este volumen.
47 Tal como indica Roger Collins en este volumen, el rey Gesaleico no parece suficientemente
relevante ni atractivo para ser escogido –ni siquiera conocido– por los monjes del siglo xi para
situar allí su origen legendario. Esto refuerza la impresión de que el monasterio disponía de
información relativa a dicha fundación, hoy perdida.
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 97

La familia que controló la tenencia de San Martín durante los siglos xi y xii –el senior
Fortún Blasco y sus descendientes– tenía una gran base patrimonial en la zona desde
mediados de la undécima centuria, y esto sugiere que formaba parte de una aristocracia
comarcal que se había integrado en la órbita de los reyes de Pamplona y Aragón 48. No entraré
en los pormenores genealógicos, únicamente apuntaré que se detecta la amortización
progresiva de la tenencia hasta desaparecer. Hacia 1065, Fortún Blasco selló un acuerdo
con los monjes, por el cual él admitió la autoridad eclesiástica sobre el término aldeano
de San Martín (se comprometió a pagar el diezmo tanto de las tierras como de los “censos”
que cobraba en tanto que señor), y, como recompensa, el abad le entregó vitaliciamente
numerosas propiedades que revertirían al monasterio cuando él falleciese 49. Aunque
ese linaje sigue siendo activo en la comarca, las alusiones a la tenencia se enrarecieron, y
aparece citada por última vez en 1134 50. No obstante, el lugar debía de retener un cierto valor
simbólico, porque el hijo del último tenente se llamó Guillermo de San Martín, es decir,
adoptó ese topónimo como apellido 51. En 1198 el rey de Aragón cedió a favor de San Victorián
los últimos vestigios de la jurisdicción regia en San Martín de Asán 52; el texto no incluye
ninguna alusión a tenentes ni castellanes, como era pertinente en caso de haberlos, así que
debemos asumir que ya no existían. Los vestigios cerámicos, como decía, concuerdan con un
abandono definitivo en los inicios del feudalismo.
Para acabar el recorrido por el entorno del monasterio, recordaré que, siguiendo de nuevo
la Vida de San Victorián, la fundación del monasterio fue precedida y acompañada por una
intensa actividad eremítica en las faldas de la Peña Montañesa 53. A una hora de camino
desde el monasterio, se encuentra la gruta donde, según la tradición monástica, se cobijaba
Victorián antes de ser nombrado abad; desde el siglo xii, se documenta un templo en ese
emplazamiento, si bien su estructura actual corresponde al periodo neoclásico. Ahora bien,
en otra cavidad natural cercana, A Cueva d’os Moros, a un kilómetro del cenobio hacia el este
y bajo un roquedo llamado Os Castillons, se aprecian estructuras de habitación entalladas en
la roca caliza que recuerdan a los eremitorios rupestres del Alto Ebro. En todo caso, no puedo
aportar nada sobre su cronología 54.
En síntesis, el monasterio visigodo de San Martín de Asán pudo fundarse al amparo de
un asentamiento fortificado de altura que estaba vinculado a la acción del Estado visigodo
y ejercía una cierta centralidad sobre el territorium de Tierrantona. Los escasos testimonios
de la pervivencia de la actividad monástica en Asán tras la conquista árabe, sumados a la
reaparición del cenobio y el castillo en la documentación del siglo xi, sugieren que, durante
esos siglos de oscuridad informativa, se mantuvo su funcionalidad como “lugar central” de
la comarca. Esas continuidades se interrumpieron en la segunda mitad del siglo xi, etapa

48 La tenencia de San Martín se estudia con detalle en Domergue 2011, 113-120.


49 Martín Duque, ed. 2004, nº 58.
50 Ibid., nº 163.
51 Ibid., nº 243.
52 Ibid., nº 261.
53 Véase el capítulo de José Carlos Martín-Iglesias en este volumen.
54 Agradezco a René Domergue que me diese a conocer este asentamiento y me acompañase en su
visita. Coordenadas geográficas: 42.455034, 0.233475.
98 Guillermo Tomás-Faci

marcada por la aceleración de los cambios sociales y espaciales que desembocaron en el


feudalismo, y que en nuestro caso supusieron el encumbramiento del monasterio como
asiento del poder real y eclesiástico en Sobrarbe y Ribagorza, la consolidación del término
local como célula organizativa básica, y la amortización del poder que actuaba en la escala
del antiguo territorium.

La territorialidad de las comunidades campesinas


En último lugar, descenderé a una escala territorial inferior, esto es, a la del término
aldeano en que se desenvolvieron mayoritariamente las sociedades campesinas durante
la Edad Media. Más concretamente, quiero mostrar que en los documentos visigodos de
San Martín de Asán se puede intuir la presencia de una territorialidad local que coexistió
durante centurias con los distritos extensos que he descrito, y que tiene continuidades con
la red de comunidades campesinas que emerge documentalmente desde el año 1000. Por lo
tanto, quiero aplicar los documentos asanienses a un problema clásico del altomedievalismo
europeo, como es el del origen de la aldea.
Para tratar el asunto, me centraré en uno de los diez bienes inmuebles que el monje
Gaudioso entregó a San Martín de Asán en el año 522, el único de ellos que se encontraba
en el territorium de Tierrantona, el cual se describió del siguiente modo: uillam Banasto in
Terrantonensi territorio constitutam, cum colonicis, tributariis seu seruis uel omni iure suo 55. El
hecho de que sea la primera de las propiedades enumeradas apunta a su mayor importancia,
si bien también podría atribuirse a que era el lugar más cercano al monasterio. Dos elementos
corroboran, a mi parecer, que se trataba de una posesión de más categoría que una simple
finca: primero, que se define con la palabra uilla (es la única que lo hace del corpus asaniense,
donde predominan voces como domus, casa o la más ambigua locus); y segundo, que se
describe con una fórmula notarial que contempla que en su interior habitaban individuos de
estatutos legales diversos, desde la esclavitud hasta el colonato, frente a las que se emplean
en el resto, que presumen un estatuto personal homogéneo (cum mancipiis, cum colonicis).
La uilla Banasto era, por lo tanto, una unidad de dominio donde convivían individuos de
condición jurídica diversa, y que se integraba en un territorium más extenso 56. Aunque la
fórmula notarial sea breve, permite extraer tres ideas generales: en primer lugar, que se
encontraba a medio camino entre la idea clásica de “villa” como centro de una hacienda
rural, y de la altomedieval de “villa” como aldea; segundo, que el dominio que Gaudioso y
los monjes de Asán ejercieron sobre sus habitantes debía de fundamentarse en el pago de

55 Annexe, nº 1.
56 Ya en época romana era usual que los territoria dependientes de una ciudad estuviesen
organizados en distritos locales, como pagi o vici (véase: Cortijo 1991). Por su proximidad
geográfica, reviste especial interés el caso documentado por el bronce de Agón, que desvela la
existencia en época clásica de pagos rurales insertos en los territorios de Zaragoza y Cascante
que tenían autoridades propias capaces de gestionar sus sistemas de irrigación (Beltrán 2006,
194-197).
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 99

rentas por parte de tenentes de condición legal diversa 57; por último, el topónimo apunta a
la existencia de una identidad local que cohesionaba un grupo desigual, quizás generada o
acentuada por la dependencia del mismo terrateniente.
Veamos cuál fue la trayectoria posterior de esta propiedad. La uilla se corresponde, sin
ningún género de duda, con el pueblo actual de Banastón (hasta finales de la Edad Media,
la documentación latina y romance siguió llamándolo Banasto) 58, el cual se encuentra en
la ribera oriental del río Cinca, 7 kilómetros al suroeste de San Victorián y 10 km al oeste
de Tierrantona (fig. 3). Cuando este lugar reemergió en la documentación posterior al año
1000, toda dependencia respecto a los monjes de Asán se había diluido, y se había convertido
en un ente que aunaba los tres componentes habituales de un pueblo medieval: primero,
era una castellanía de rango secundario a escala comarcal (solo figura como tenencia en
el escatocolo de documentos locales, jamás en privilegios regios), la cual, más adelante, se
convirtió en un pequeño señorío jurisdiccional laico 59; segundo, era un distrito parroquial
cuyo templo tenía la advocación de San Martín; y tercero, era una comunidad campesina
institucionalizada que reunía hasta 30 casas –en los máximos demográficos del siglo xix–
repartidas en forma de mases dispersos y pequeñas agrupaciones 60. Esos tres niveles de
organización (señorial, eclesiástico y comunitario) compartían un mismo territorio, un
área de unos 18 km2 que se ha mantenido estable durante el último milenio. En principio,
Banastón no era el nombre de ningún punto concreto de ese espacio, si bien los cartógrafos
contemporáneos lo asignaron al caserío donde está la parroquia, lo cual ha facilitado que,
frente a la desaparición toponímica de San Martín de Asán, Banastón haya seguido existiendo
en los mapas tras la disolución de los municipios durante el franquismo. Banastón, por tanto,
no era un pueblo, entendido como un hábitat agrupado, sino una comunidad humana que se
desenvolvía sobre un territorio delimitado.
Como decía, los indicios conocidos –sobre todo la adscripción de tierras y masadas
aludidas en las escrituras a este pueblo o a alguno de los limítrofes– prueban que este espacio
ha permanecido casi inmutable desde el siglo xi hasta época contemporánea. Ahora bien, no
debemos concluir que el paisaje era estático, porque el hábitat y, sobre todo, los centros de
poder se desplazaron constantemente dentro de esos límites, sin alterarlos. Así, sabemos que,
hacia el siglo xi, se edificó un gran templo románico encaramado al cerro más prominente
de Banastón, que se eleva unos 250 metros por encima de las llanuras agrícolas, junto al cual
se encontraba la fortaleza que servía de centro del señorío y un hábitat de altura. Además, de

57 Sigo aquí a Chris Wickham (2008, 378-383) cuando afirma que el uso de categorías legales que
implicaban ausencia de libertad (servus, mancipium) no conlleva la vigencia de un modo de
producción esclavista. Desde luego, no creo que en el entorno de San Martín de Asán existiese
en el siglo vi la situación generalizada de esclavitud que podría desprenderse del uso de esas
categorías (esa idea se sostiene en Roth 2016, 443-463). Las investigaciones arqueológicas
desarrolladas en otros sectores del valle del Ebro o en el valle del Duero apoyan más bien la
imagen de un campesinado capaz de controlar, al menos en parte, los procesos de trabajo
(Laliena & Ortega 2005; Tejerizo 2017).
58 Por ejemplo, hacia 1070 se le denomina kastro Banasto (Martín Duque, ed. 2004, nº 69), y en 1207
uilla Banasto (ibid., nº 291).
59 Martín Duque, ed. 2004, nº 69, 81.
60 Madoz 1845-1850, vol. 3, 342 (voz: Banastón).
100 Guillermo Tomás-Faci

Fig. 3. Términos locales de Banastón y Griebal. Se indican los límites,


los centros de poder y los lugares de hábitat.

acuerdo con Adolfo Castán y René Domergue, este sitio fue precedido por un asentamiento
fortificado, siguiendo una tipología común en Sobrarbe, consistente en una gran muralla de
mampuesto sin ninguna clase de argamasa que protegía la plataforma superior 61. Ese lugar
elevado perdió sus funciones más adelante, una tendencia que culminó con la construcción
de una nueva iglesia parroquial en el siglo xvi, bajo la misma advocación, junto a uno de los
caseríos que existían al pie del monte.

61 Castán 2006, 182; Domergue 2011, ap. VIII. Este último autor analiza específicamente la clase de
asentamientos fortificados en que parece encajar la fase inicial de Banastón (muy común en
Sobrarbe), que se pueden adscribir cronológicamente a un momento todavía difícil de establecer
de la Alta Edad Media, y suelen identificarse con el topónimo “muro” (Domergue 2011, 68-76).
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 101

Hay un detalle sobre el que quiero llamar la atención. Los límites de Banastón son
bien conocidos, y se reflejan todavía en la cartografía de la primera mitad del siglo xx: a
grandes rasgos, su término abarcaba el espacio comprendido entre el río Cinca, el río de
la Nata y una línea de montañas que superaba los 1.000 metros y separaba de pueblos
vecinos. La delimitación seguía, pues, una serie de accidentes orográficos evidentes, salvo
en un punto concreto, donde había una intrusión del término colindante de Griébal, cuyo
barrio de Gerbe y las tierras circundantes se encontraban en la orilla del curso fluvial
correspondiente a Banastón 62. La donación de 522 no decía nada sobre los límites de la
uilla Banasto, seguramente porque eran socialmente conocidos y aceptados, lo que hacía
innecesaria una mayor precisión; sin embargo, un dato indirecto permite trazarlos en un
punto: la domus Iderbe que el obispo Aquilino entregó al monasterio de Asán en 576 se puede
reducir al mencionado lugar de Gerbe, de ahí que podamos deducir que esa área no estaba
comprendida en la donación de 522. Es decir, el extremo meridional del término de Banastón
se ajusta a un elemento orográfico salvo en un punto y, con las lógicas cautelas que impone la
parquedad informativa, parece que eso ya era así en el siglo vi. La aparente continuidad que
parece desprenderse de ese detalle tiene una explicación sencilla si aceptamos que hubo
una continuidad en la apropiación del espacio por parte de esas comunidades –Banastón y
Griébal– desde el periodo visigodo hasta el año 1000, similar a la que, sabemos, ha habido
desde entonces hasta el siglo xx.
Nada tiene de novedoso comprobar que la territorialidad aldeana que emergió a la
superficie documental y se asentó como marco básico de la vida social en el siglo xi ya estaba
presente, embebida, en los distritos extensos que predominaban en el periodo altomedieval.
El interés del caso reside en que permite rastrear la continuidad de un espacio local desde
las décadas inmediatamente posteriores a la caída de Roma hasta tiempos recientes; debo
insistir en que este hecho no puede atribuirse a la persistencia de un lugar de hábitat
(Banastón no lo era), ni al mantenimiento de un topónimo que designaba un espacio
geográfico poco definido (la mencionada anomalía de Gerbe parece desmentirlo), sino que
remite a la asociación duradera entre comunidad y espacio. De acuerdo con Chris Wickham,
el núcleo conceptual de la “aldea” medieval no radicaba tanto en el carácter agrupado
del poblamiento, como en la identidad territorial que desarrollaban los campesinos que
habitaban dentro de un término local 63. No entraré en un debate nominalista, sobre si la
uilla Banasto del siglo vi era o dejaba de ser una aldea, pero, desde luego, participaba de
las lógicas sociales y territoriales que condujeron a la generalización de esa estructura y, de
hecho, era el precedente directo de una de ellas 64.

62 Esto ya se aprecia cuando Pedro I cedió el término de Griébal a San Victorián entre 1102 y 1103
(Martín Duque, ed. 2004, nº 135, 137). Cabe hacer notar que Gerbe y Griébal no solo constituyen la
misma comunidad desde que arranca la documentación de la zona, sino que los dos topónimos
comparten la misma raíz.
63 Wickham 2008, 665-666, 731-732.
64 Los estudios de base arqueológica desarrollados durante las últimas décadas muestran que la
dislocación de los grandes dominios romanos durante la crisis del siglo v fue seguida, en varias
regiones de la Península Ibérica, por una reorganización del hábitat rural que combinaba, en
proporciones diferentes según la región, aldeas y granjas (a modo de síntesis, véase: Martínez
et al. 2018, 202-209). En algunos espacios peninsulares, esas formas de hábitat aldeano padecen
102 Guillermo Tomás-Faci

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una ruptura durante el siglo viii (Tejerizo 2017, 220-231). Si nos adentramos en el peligroso
esfuerzo de comparar el registro arqueológico con el documental, cabe señalar que las formas
de hábitat descritas en el siglo vi encajan con la imagen de un patrimonio de San Martín de
Asán compuesto por explotaciones unitarias (domus, colonica) y por un asentamiento más
complejo (la uilla de Banastón); además, nuestro caso podría apuntar en el sentido de que, con
independencia de las mutaciones en el hábitat desde el siglo viii, eso no necesariamente suponía
la desarticulación de las comunidades rurales.
El monasterio de San Martín de Asán en su contexto territorial 103

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El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán
Damián Fernández

Introducción
El sistema tributario del reino visigodo ha sido una pieza fundamental en las
interpretaciones sobre la evolución y naturaleza del estado en la Península Ibérica tras el
supuesto ocaso del estado tardorromano 1. La idea de un estado hipotéticamente débil a partir
del siglo v, precursor no intencional del estado “feudal” de la plena Edad Media, se relaciona
de forma casi ineludible con una supuesta crisis del sistema impositivo tardoimperial. La
meticulosa y casi obsesiva recaudación de impuestos diseñada por la administración de
Diocleciano y sus sucesores con el fin de mantener el ejército y la burocracia del imperio
habría sido reemplazada por el servicio militar de hombres (terratenientes) libres y el
financiamiento estatal a partir de ingresos de las propiedades fiscales. Los cambios en el
sistema impositivo, por lo tanto, reflejarían la transición de un estado “fuerte” a otro “débil”,
caracterización fundada, por lo general, en una apreciación de la naturaleza del estado en
base a parámetros de racionalidad burocrática de tipo weberiano 2.
Dicha interpretación encontraría su fuente de sustento en lo que parecería ser una brutal
simplificación de la administración burocrática e impositiva durante reino visigodo 3. Al
mismo tiempo, las pocas referencias a la organización militar parecerían apuntalar la idea
de ejércitos reclutados en base al servicio militar, particularmente de terratenientes y sus
séquitos armados 4. El limitado número, en el Liber Iudiciorum, de leyes sobre recaudación
tributaria, cuando de manera casi obsesiva dominan el Codex Theodosianus, también ha
servido como argumento para enfatizar hasta qué punto la monarquía visigoda había dejado
de interesarse en los impuestos como base de financiación para el sostén estatal 5. Mientras
que los documentos en pizarra parecerían indicar la recaudación de impuestos durante los

1 Algunos trabajos sobre el sistema impostivo en el reino visigodo desde distintas perspectivas
historiográficas y temáticas en García Moreno 1971, García Moreno 1974, Barbero & Vigil 1974,
107‑137; Barceló 1999, Retamero 1999, Castellanos 2003, Martín Viso 2006, Fernández 2006,
Valverde Castro 2007, Martín Viso 2013, Fernández 2017, Castellanos 2016 y Kurt 2018.
2 Para la formulación clásica de la “(proto-)feudalización” del estado visigodo, ver Barbero & Vigil
1978. Para una visión crítica, ver Martin 2003 y Kulikowski 2004, 287-309.
3 Hendy 1988; Barnwell 1992; Wickham 2005, 98. Para una descripción detallada de la administración
visigoda, Martin 2003.
4 Sobre la organización militar del reino visigodo, Pérez Sánchez 1989 e Isla Frez 2010, 25-126.
5 Castellanos 2003.

D. Fernández, in : Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 105-123


106 Damián Fernández

siglos vi y vii, dicha recaudación habría permanecido en manos de terratenientes locales en


vez de haber servido a los intereses de una administración central 6.
Quizás la interpretación de un estado en debilitamiento se deba también al limitado
número de fuentes sobre impuestos, más allá de ciertas normas legales (tanto seculares
como canónicas) y algunas pizarras. Por este motivo, el dossier de Asán puede no sólo
iluminar uno de los procesos menos documentados del período, sino también contribuir
a explicar la evolución del estado en el período post-romano. En particular, los textos 3 y 6 7
hacen referencia, de distinta manera, al pago o exención de impuestos.
Sin embargo, la posibilidad de que los documentos contribuyan al esclarecimiento de
la historia fiscal del reino visigodo depende de su autenticidad. En este capítulo, abordaré
uno de los documentos, la supuesta exención impositiva otorgada por Leovigildo a
Aquilino, obispo de Narbona (Annexe, nº 3). Mi discusión se centrará en cuatro elementos
del documento con el fin de enmarcar el texto dentro de los (limitados) conocimientos
del sistema tributario visigodo. Aunque esto no constituirá una razón contundente para
corroborar la autenticidad de los documentos, mi exposición ofrecerá algunos argumentos
sobre cómo se puede entender la información provista por el texto dentro del contexto de
la escasa documentación sobre la tributación visigoda. En primer lugar, presentaré algunas
hipótesis acerca del impuesto sobre la tierra, heredero de los tributos romanos conocidos
como iugatio y capitatio (o una combinación de ambos). En segundo lugar, trataré de
elucidar a qué se refiere el documento cuando menciona los impuestos suplementarios a
los que estaban obligadas las tierras de Aquilino y de los cuales quedan exentas gracias al
beneficio real. A continuación, me referiré a los agentes de recolección y pago mencionados
en el documento–los actuarii y los actores. Y para concluir, discutiré brevemente las
implicancias de este documento para el estudio de las relaciones sociopolíticas en el reino
visigodo. En líneas generales, aunque el documento presenta algunas peculiaridades, no se
aparta demasiado de lo que parece ser el sistema impositivo visigodo en época de Leovigildo,
como tampoco de lo que parecería ser una estrategia de cimentación del poder político en
la segunda mitad del siglo vi.

Annua illatione ex possessionibus uestris 8


El documento provee tres datos sobre el impuesto del que se eximía a Aquilino. Se trataba
de un pago anual (annua illatione) sobre las propiedades de Aquilino (ex possessionibus
uestris) determinado en moneda (La solidos). Con respecto al primer elemento, el término
illatio no se utiliza en las fuentes legales visigodas más tardías como referencia técnica a
impuestos, aunque sí se utilice en referencia al pago que los obispos recibían de las iglesias
bajo su jurisdicción 9. Al igual que las fuentes tardorromanas, los documentos visigodos

6 Martín Viso 2006.


7 Annexes, nº 3 y 6 en este volumen.
8 Annexe, nº 3.
9 Conc. Toletanum VII, 4. Al respecto, véase Addison 2020, 190-191.
El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán 107

prefieren términos como census, functio o tributum para referirse a los impuestos públicos 10.
Isidoro también se inclina por los conceptos más técnicos como tributa, uectigalia o
teloneum 11. Sin embargo, el uso de illatio o su forma verbal (infero) está atestiguado en otros
documentos relacionados con el impuesto durante el siglo vi, como la epístola De fisco
Barcinonensi 12 o dos leyes transmitidas en el Breviario de Alarico 13. Por lo tanto, el uso de de
illatio en la exención de Aquilino no sería ajeno al contexto legal y tributario del reinado de
Leovigildo.
El documento también menciona que el impuesto se paga sobre las propiedades de
Aquilino. Es probable que el impuesto individual tardorromano sobre la capacidad fiscal de
la tierra conocido como iugatio o capitatio haya sido la base de los tributos post-romanos,
aunque es difícil establecer a ciencia cierta los cambios y continuidades de dicho sistema 14.
Las escasas fuentes de época visigoda son poco explícitas al respecto, aunque Casiodoro
parece indicar que un impuesto similar existía sobre las propiedades terratenientes en
Hispania en la primera mitad del siglo vi 15. Pero al menos hacia los años 650, todavía existían
impuestos asociados a la tierra, ya que una ley de Chindasvinto busca asegurar que la
continuidad del pago de impuestos sobre las propiedades que son vendidas por curiales y
contribuyentes sin obligaciones públicas (priuati) 16. La ley se refiere a dichos impuestos con
el término functio, cuyo significado en época tardoimperial era el de impuesto en general,
aunque ocasionalmente pueda significar carga compulsiva 17. En el Liber Iudiciorum el
término aparece sólo una vez más, en una nouella de Egica, en relación con un impuesto
especial que pesaba sobre los judíos 18. Sin embargo, creo que el término puede también
significar aquí los impuestos personales sobre la tierra, en función de la legislación
alariciana que la ley de Chindasvinto vino a reemplazar. En efecto, con toda probabilidad,
Chindasvinto resumió en esta norma una serie de constituciones trasmitidas en el Breviario
de Alarico respecto a la prohibición de transferencia de las propiedades de los curiales para
asegurarse el cumplimiento de sus munera y la recaudación de impuestos 19. De ser así, la

10 Census: LV 2.1.6, 5.4.19, 12.2.13 y 12.2.18. Functio: LV 5.4.19, LV 12.2.18, Conc. Toletanum XVI, Tomus
(ed. Vives 1963, 487). Tributum: LV 10.2.4-5; Conc. Toletanum XIII, Tomus, Lex edita y Edictum.
11 Isid., Etym., 9.4.32 y 14.18.7-8 (tributa y vectigalia). También sobre vectigalia, LRV CTh 4.11.1.
Teloneum (impuesto de aduanas) en Isid., Etym., 15.2.45 (cf. LV 11.3.3). Véase también Cassiod.,
Var., 5.39.7 y 9.
12 Artemius uel omnes episcopi ad ciuitatem Barcinonensem fiscum inferentes […] Si quis sane
secundum consensum nostrum acquiescere noluerit uel tibi inferre minime procurauerit in specie,
quod tibi conuenerit, fiscum suum inferre procuret (De fisco Barcinonensi, ed. PL 84, col. 608).
13 LRV CTh 1.2.7 y 11.1.1 (= CTh 1.2.9 y 11.1.15).
14 Thompson 1969, 128-129; García Moreno 1971, 235-236; Martín Viso 2006, 284. Sobre el sistema de
tasación romano, véase Chouquer 2014, 177-194.
15 Cassiod., Var., 5.39.5.
16 LV 5.4.19. Cf LRV CTh 11.2.2, interpretatio.
17 Por ejemplo, CTh 11.1.36. También CTh 12.1.19 (= LRV CTh 12.1.3), en el sentido de servicio
compulsivo en la curia por parte de los curiales.
18 LV 12.2.18.
19 LRV CTh 2.1.8 (= CTh 3.1.8) prohíbe huir de los deberes curiales (seruitia curiae) a través de la
venta secreta de una propiedad (la ley original menciona munera ciuitatis prouinciarumque). Ver
también LRV Nov. Maj. 1.9 (= CTh Nov. Maj. 7.9).
108 Damián Fernández

norma de mediados del siglo vii daría cuenta de la supervivencia del impuesto personal
en base a la propiedad rural, heredero en mayor o menor medida de la iugatio-capitatio de
época tardorromana. Sin embargo, la forma en que dicho impuesto se determinaba resulta
imposible de reconstruir.
En tercer lugar, el documento indica que el impuesto estaba determinado en moneda, o
solidi. Nuestra información sobre tasación de impuestos en el reino visigodo es muy limitada,
siendo De fisco Barcinonensi el único documento que la menciona directamente. Esta epístola
consiste en instrucciones de cuatro obispos del este de Tarraconensis a oficiales impositivos
de la corona (o numerarii) basados en Barcelona acerca de la tasa de adaeratio que estos
últimos deben respetar al momento de cobrar tributos. Pero a pesar de la monetización
del proceso, los impuestos a percibir por los numerarii reales son determinados en una
unidad llamada modius canonicus–o modio legal. Este concepto ha dado lugar a distintas
interpretaciones, ya que no parece ser igual al modius de época tardorromana (de cerca de
9 litros de capacidad o un tercio de un iugerum) 20. Pero el texto es claro en que la tasación
impositiva previa a la conmutación en moneda está hecha en especie.
La discrepancia entre la tasación en moneda en el documento de Asán y la tasación en
especie en De fisco Barcinonensi no debe necesariamente tratarse como una contradicción,
sino quizás como un contraste. En efecto, el deseo de hallar uniformidad en el sistema
tributario visigodo responde más bien a nociones modernas de estatidad. Sin embargo, tal
como varios especialistas del período tardoantiguo han sugerido, la naturaleza del sistema
impositivo visigodo pudo haber sido considerablemente fragmentaria, con diferencias
regionales e incluso micro-regionales 21. Dicha fragmentación no era ajena a las prácticas
fiscales tardoimperiales. Si bien es cierto que las reformas de Diocleciano y sus sucesores
instituyeron un sistema impositivo basado en la valuación tributaria en especie, algunos
impuestos siguieron tasándose y recolectándose en moneda (o metales) y la práctica de la
adaeratio (conmutación del impuesto en especie por impuesto en moneda) se realizaba
con bastante frecuencia. Jean-Michel Carrié ha sostenido incluso que la recolección del
impuesto en moneda era una práctica generalizada en Galia desde el período tetrárquico 22.
La tasación en moneda pudo haber sido el resultado de la estimación de impuestos a partir
de tasas tradicionales de adaeratio en algún momento del siglo v.
Por otra parte, y no necesariamente en contradicción con la hipótesis previa, la marcada
fragmentación del sistema tributario visigodo podría haberse producido a consecuencia de
la manera en que el liderazgo visigodo de la segunda mitad del siglo v estableció acuerdos
formales y contactos informales con distintas comunidades, lo cual habría resultado en
prácticas fiscales específicas locales. Aunque sea imposible generalizar en base a una
evidencia tan exigua, podría incluso aducirse que en la región costera de Tarraconensis
los impuestos estaban tasados en especie mientras que en el interior podrían haberse
determinado en moneda–siempre y cuando todas las tierras de Aquilino se encontraran en

20 Es probable que se trate de una unidad fiscal de valor desconocido, tal como se sugiriera en King
1972, 70 n. 1.
21 Barceló 1999, 104-105; Martín Viso 2008.
22 Carrié 1993. Naismith 2014, esp. 302-305. Cf. Barceló & Retamero 1996.
El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán 109

los territorios descritos en la donación al monasterio de Asán, lo cual no está probado en


los documentos 23. Quizás esta diferencia reflejase consideraciones prácticas, incluyendo el
deseo de la administración visigoda de evitar el costoso transporte de productos agrícolas
hacia los puntos de consumo estatal, desde el interior a las zonas costeras, mientras que la
comunicación marítima desde Barcelona o su consumo local harían más ventajoso el pago
en especie. Sea como fuere, la tasación en especie en De fisco Barcinonensi no necesariamente
niegua la validez del documento de Asán, sino que invita a reflexionar sobre las posibles
prácticas fiscales específicas a nivel regional.
Por lo tanto, la información en la exención de Aquilino respecto del pago de tributo sobre
la propiedad se enmarca en lo que conocemos sobre el sistema fiscal visigodo de finales del
siglo vi y la primera mitad del siglo vii, sin que haya motivos aparentes para desconfiar del
contenido del texto. El problema principal consiste en la relativa escasez de fuentes para
contrastar la información del documento de Asán.

Excursus: La gran propiedad a partir de los impuestos de Aquilino


En base al monto de impuestos sobre las tierras de Aquilino (esto es, 50 solidi), es posible
plantearse a cuánto hubiera correspondido en términos de superficie. Por supuesto, si las
conclusiones del apartado anterior deben considerarse hipotéticas, mucho más aún este
tipo de reconstrucción que se basa en cifras fragmentarias y dispersas en el tiempo. Por
ejemplo, no sabemos si estas propiedades coinciden exactamente con las tierras donadas en
576 (Annexe, nº 4) o si Aquilino poseía otras tierras en Tarraconensis además de las que legó
al monasterio. Asimismo, ignoramos qué superficie estaba destinada a viñedos, a pastizales y
al cultivo de cereales, y si dicha diferenciación existía bajo el régimen tributario visigodo. La
donación de Aquilino sugiere que las propiedades contaban con los tres, por lo que partiré
de la hipótesis de un promedio de impuesto en base al cultivo de cereales 24.
Desconocemos, por otra parte, el valor de la tasa impositiva sobre la tierra. Según el
Breviario de Alarico, algún sistema de tasación continuaba en pie en el siglo vi, aunque no
podemos determinar si era similar al del período tardoimperial 25. Ofreceré un cálculo en base
a los datos conocidos para el occidente tardorromano, proponiendo una tasa impositiva alta,
una media y otra baja. Si asumimos que la tasa de impuesto tardorromano a la producción
rural se mantuvo bajo la monarquía visigoda y si partimos de los datos para la segunda mitad
del siglo iv en la Galia, un impuesto de 50 solidi corresponde a un poco más de 7 unidades
impositivas o iuga (7 solidi/iuga), lo que daría un total de 714 iugera de tierra, o 180 hectáreas (1
iugerum = 2520,5 m2). Si en cambio tomamos como punto de partida la información dispersa
para el siglo v (de 5 a 3 solidi/iuga en promedio), las propiedades tendrían una superficie

23 Los obispos que firman la carta De fisco Barcinonensi son Artemius de Tarragona, Sofronius
de Egara, Galanus de Empúries y Juan de Girona, por lo que indicaría que el distrito fiscal de
Barcelona se limitaba a los territorios de esas ciudades.
24 Larrede in territorio Barbotano […] cum mancipiis utriusque sexus ex integro, cum edifficiis, uineis,
oleis, agris cultis et incultis, siluis, pratis, paschuis, paludibus, aquis aquarumue ductibus, salinis et
omni iure suo.
25 LRV CTh 13.2.2 (= CTh 13.10.5).
110 Damián Fernández

de 252 a 420 hectáreas 26. Aunque no poseemos ningún dato concreto sobre la tributación
visigoda, es probable que la última cifra se aproxime más a la realidad que la primera, ya que
la tasa de imposición fiscal para el período postimperial podría haber disminuido respecto
al período tardoimperial 27. Por lo tanto, podemos plantear como conjetura que Leovigildo
eximió del pago de impuestos propiedades que, hacia finales del siglo v, tendrían una
superficie de al menos 300 hectáreas de tierra destinada al cultivo de cereales. Por supuesto,
a mayor proporción de viñedos, menor la superficie de la propiedad, mientras que, a mayor
proporción de tierras de pastoreo, mayor será el tamaño de las unidades productivas (de
nuevo, siempre y cuando esta diferenciación persistiera en la tasación impositiva visigoda).
Esta reconstrucción hipotética deberá ser tomada como un ejercicio especulativo debido
a la ausencia de otras fuentes contrastables y nuestro desconocimiento del sistema de
tasación del tributo visigodo. Sin embargo, para finalizar este apartado, conviene mencionar
otro dato que permite estimar la riqueza generada por la gran propiedad terrateniente. Si
tenemos en cuenta que el impuesto representaba un diez por ciento de la producción total en
el imperial romano, porcentaje que probablemente se redujo hacia el siglo v, las propiedades
de Aquilino generarían una producción equivalente, como mínimo, a 500 solidi 28.

Cum omnibus minuciis diuersisque inditionum titulis 29


Pero las tierras de Aquilino no estaban sujetas sólo a un tributo similar a la iugatio-
capitatio, ya que el documento menciona el pago de otros impuestos a los que se refiere
como indictiones. En el Codex Theodosianus, indictio presenta dos significados diferentes–
el de valuación impositiva y el de ciclo impositivo de quince años (el último derivado del
primero) 30. El último de estos significados fue adoptado como sistema de datación en
documentos oficiales y crónicas de la antigüedad tardía, aunque con poca frecuencia en las
crónicas latinas 31. Sin embargo, y quizás como una curiosidad, la indictio como sistema de
datación aparece en la suscripción del documento de donación de Aquilino al monasterio
de Asán 32.

26 Bransbourg 2016, 72-76.


27 La tasa impositiva de viñedos bajo el emperador Juliano era del 20 %, mientras que Ferdinand
Lot estimó en base a los datos de los impuestos sobre los viñedos establecido por Chilperico en
579 a partir de Greg.-T., Hist., 5.28 que la tasa impositiva sobre la misma producción era del 10 %
(Lot 1928, 85-86). Agradezco a Gilles Bransbourg la información sobre estos números.
28 Sobre la estimación del 10 % en el imperio romano, Shaw 2008, 97, n. 18.
29 Annexe, nº 3.
30 Por ejemplo, en CTh 11 passim. Sobre indictiones e impuestos, ver Jones 1964, 451-456. Sobre
indictiones como sistema cronológico, Bagnall & Worp 2004, 1-42. Cf. Nov. 47 (Schöll & Kroll, ed.
1959, 283-285).
31 Burgess & Kulikowski 2013, 184-187. Juan de Biclaro utiliza este sistema de datación en una
ocasión sólo para vincular su crónica a la de Víctor de Tunnuna (Ioh.-Bicl., Chr., 1; Cardelle de
Hartmann 2001, 132*).
32 Ffacta donationis cartula sub die octauo kalendas marcii anno octauo regni nostri gloriossi
Liuuigildi regis, indictione Xa (Annexe, nº 4).
El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán 111

Sólo tres leyes del Liber Iudiciorum se refieren a indictiones y estas referencias parecen
tener significados distintos. El primer caso, una ley de Recaredo contra diversos tipos de
abusos de oficiales de la corona, incluye una lista de cuatro tipos de tributación: indictiones,
exactiones, opera y angariae. En este caso, indictio puede referir tanto a pagos en general
de carácter tributario como a un impuesto específico– por ejemplo, el impuesto personal
a pagar cada año 33. Exactio es otro término de valor general, aunque puede también estar
haciendo referencia a impuestos atrasados, tal y como se entendía el término en la legislación
tardoimperial 34. El documento de Asán utiliza exactio, aunque en carácter de general,
incluyendo todo tipo de tributación 35. Opera y angariae están generalmente asociadas a
demandas de trabajo obligatorio, como el mantenimiento de infraestructura o el transporte
de productos estatales. El segundo caso de indictiones en el Liber Iudiciorum es una ley de
Chindasvinto sobre las demoras procesales incurridas por culpa del juez. La ley menciona
dos situaciones en las que, por causa de fuerza mayor, un juez debe suspender un pleito y
fijar una nueva fecha para proseguirlo. Dichas situaciones son la enfermedad del juez o una
obligación de servicio público 36. La tercera ley, de Egica, menciona la indictio Iudaica, un
impuesto pagado por los judíos. En esta ley, se libera al judío que se convierte al cristianismo
de las cargas tributarias (onus functionis) y, por lo tanto, no podría ser gravado con una carga
impositiva (onus censionis) o con la indictio Iudaica 37. Por lo tanto, en el Liber Iudiciorum,
el término indictio tiene un significado general de “carga” o “imposición”, pudiendo ser
tributaria o no. Nada indica, entonces, que la exención de Leovigildo a las tierras de Aquilino
utilizara la expresión en un sentido técnico de un impuesto en particular, sino que este
significado esté dado por la calificación de la lista de impuesto como “menores” y “diversos”.
Lamentablemente, el documento no ofrece mayores detalles a la hora de dilucidar el
tipo de tributos menores y diversos en cuestión. Propongo, sin embargo, una reconstrucción
hipotética en base a las fuentes disponibles para el período anterior y posterior. Bajo
la rúbrica “listados menores y diversos de impuestos” se presumen aquí las distintas
prestaciones personales y las obligaciones tributarias conocidas como munera sordida en la
legislación tardoimperial 38. La información sobre dichas cargas es principalmente conocida
a través de la exención que recibían los miembros del orden senatorial, mientras que el resto
de los habitantes de una ciudad, incluyendo los curiales, estaban sujetos a las mismas. Estas
imposiciones incluían la molienda y preparación de pan, la provisión de madera y leña, la
provisión de caballos y carros para el sistema de transporte público, la construcción y arreglo
de caminos y edificios públicos, y la provisión de recursos para el reclutamiento del ejército,
entre otras obligaciones 39.

33 Cf. Conc. Toletanum III, 20.


34 Ver Conc. Toletanum XIII, Edictum. No así en LV 10.1.16. Cf. Conc. Toletanum VII, 4.
35 Repulsa omnium actuariorum exactione (Annexe, nº 3). Cf. Cassiod., Var., 5.39.5.
36 Sin autem uel egritudo uel publice utilitatis indictio suspenderit iudicem a negotio peragendum
(LV 2.1.22). Cf. Conc. Toletanum IV, c. 47, según el cual los clérigos quedan exentos de indictiones y
labores públicos para que no puedan ser molestados de sus tareas eclesiásticas.
37 LV 12.2.18. Cf. 12.2.14 (aderatione censiti en referencia al pago de impuestos por parte de los
libertos cristianos emancipados de amos judíos).
38 Sobre los munera sordida, ver Neesen 1981.
39 CTh 11.16.15 y 18.
112 Damián Fernández

De todas las leyes compiladas en Codex Theodosianus 11.16 sobre los munera sordida,
una sola se preservó en el Breviario de Alarico. La interpretatio de dicha ley prohibía exigir
a los provinciales el pago de impuestos extraordinarios (superindicti tituli), más allá de los
determinados (indicti) por el gobernante 40. Vale decir, esta ley no negaba la existencia de los
impuestos extraordinarios por sobre el impuesto personal a la tierra, sino que trataba del
abuso por parte de determinados agentes que imponían cargas extraordinarias más allá de
las determinadas por el rey–un problema que aparece en otras leyes del Codex Theodosianus
preservadas en el Breviario 41. En particular, la ley se refiere a los representantes reales a nivel
local (iudices ordinarii), a los curiales y cualquier individuo que impusiera dichas cargas,
tema que trataré más adelante 42. En cualquier caso, el término munera sordida parece haber
desaparecido hacia el reinado de Alarico, aunque no así algunas de las cargas tributarias
relacionadas incluidas en ese rubro durante el imperio tardío.
En efecto, quisiera mencionar tres documentos de época posterior que permiten sostener
que ciertos munera sordida tardoimperiales se mantuvieron bajo la monarquía visigoda. El
primero de ellos es el canon del cuarto concilio de Toledo, en el que se estipula que, por orden
del rey Sisenando, los clérigos libres quedaban exentos de todo tributo y trabajo público 43. El
segundo de ellos es la ley de Chindasvinto que mencionara anteriormente 44. Dicha ley estaba
principalmente dirigida a mantener las cargas tributarias sobre las propiedades, obligando
a los posibles compradores de éstas a asumir el pago del impuesto correspondiente. La ley
de Chindasvinto está dirigida tanto a los curiales como a los contribuyentes sin obligaciones
públicas (priuati) quienes “suelen pagan su impuesto al arca pública y proveer caballos”.
Como sostuve en la sección previa, se suele considerar que el impuesto al que se refiere la
ley (functio) es el tributo heredero de la iugatio-capitatio. Con respecto a los caballos, no está
claro si se trata de la provisión de animales (quizás con fines militares) o del sostenimiento
del trasporte público real, a través de la provisión de caballos o de su alimentación. No es
de extrañar que las propiedades rurales proveyeran recursos para el sistema de transporte
público, ya que, como Stefan Esders ha demostrado recientemente, un sistema similar al
cursus publicus romano parece haber sobrevivido en mayor o menor medida durante el
período visigodo 45. La asociación entre “caballos” e impuestos parece encontrarse también
en un documento de pizarra de finales de siglo vi o del siglo vii proveniente del territorio
de Salamanca 46. El documento presenta una lista de pagos en especie en una propiedad

40 CTh 11.16.11 (= LRV CTh 11.6.1).


41 CTh 11.11.1 (= LRV CTh 11.5.1).
42 Haec lex hoc praecipit, nihil debere a prouincialibus de superindicticiis titulis peti, nisi ea tantum,
quae a rerum dominis indicta constiterit. Et hoc iubet, ut quicunque aliquid superexigendum
crediderit, quadrupli redhibitione componat. Sed et ad ordinarios iudices hanc inquisitionem iubet
excurrere, ut etiam si quid in prouinciis eorum a quibuscunque personis aut curialibus factum est,
etiam eos similis damni poena castiget (LRV CTh 11.6.1).
43 Praecipiente domno nostro atque excellentissimo Sisenando rege, id constituit sanctum concilium,
ut omnes ingenui clerici pro officio religionis ab omni publica indictione atque labore habeantur
immunes (Conc. Toletanum IV, c. 47).
44 LV 5.4.19.
45 Esders 2016, 156-159. Para el período romano, ver Kolb 2000.
46 Acerca del posible carácter tributario de las pizarras, ver Martín Viso 2006. Cf. Wickham 2005,
223-225.
El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán 113

rural 47. Con toda probabilidad, la pizarra fue parte de un registro de entradas y salidas
de cereales, incluyendo lo que parece ser la devolución de un préstamo de semillas para
cultivo (sementura) junto al pago en trigo 48. Pero el documento también indica que un cierto
personaje de nombre Juan tomó grandes cantidades de cereal (60 y 33 modii) para el pago
de angarias y caballos. Las angariae podrían ser impuestos, aunque dicho término se aplica
en el sistema romano a prestaciones compulsivas, generalmente relacionadas con el sistema
de transporte 49. El retiro de cereales para los caballos probablemente correspondía también
a una carga impositiva, como la atestiguada en la ley de Chindasvinto. En consecuencia, es
probable que las cargas fiscales supraindictarias subsistieran hacia mediados del siglo vii,
aunque su alcance se haya simplificado considerablemente.
Es probable también que, al igual que durante el imperio romano, estas cargas se
prestaran a abusos por parte de oficiales de recolección tributaria. Aunque el Breviario de
Alarico no transmitió la mayoría de las leyes en las que se mencionan las indictiones como
impuestos en el Codex Theodosianus, los legistas de época alariciana retuvieron una ley
acerca de superindictiones, o sea, impuestos complementarios 50. La ley establece que ningún
agente imperial puede cobrar impuestos suplementarios (superindictiones) si estos no están
incluidos en la lista de impuestos (indictiones) ordenados por el emperador. La ley no niega la
posibilidad de dichos impuestos, pero sólo cuando provienen del mandato imperial. En este
sentido, la legislación visigoda de finales del siglo vi parece sugerir que dichos problemas
continuaban vigentes. Como indiqué anteriormente, una de las tres leyes de Recaredo que
sobreviven en las diferentes recensiones del Liber Iudiciorum ordena que ningún oficial
real o administrador de tierras fiscales demande indictiones, exactiones, opera o angariae
a los ciudadanos privados en beneficio propio 51. Así, el problema de la arbitrariedad de las
demandas de los oficiales reales parece haber sido una situación endémica, en particular
debido a la persistencia de cargas supernumerarias sobre las propiedades, cuyo cobro era
más difícil de controlar por parte de la administración central que el impuesto personal,
probablemente registrado en los polípticos públicos 52. Documentos como la exención de
Aquilino pudieron haber sido fundamentales para enfrentar este tipo de problemas, al
proveer una prueba oficial sobre la inmunidad fiscal frente a demandas supraindictarias.
En conclusión, el texto del documento de Asán se enmarcaría dentro de los datos
fragmentarios provistos por otras fuentes tardoantiguas. La terminología tardorromana

47 [ . . . ] s(estaria) VI | [ . . . ]s et Simplicius mod(ium) I | [ . . . ]+sus Maseti s(e)s(taria) IV | [ . . . ]+s


dedi licias mod(ium) I | [ . . . ]s et Sigerius et Iustina mod(ium) I | [ . . . ] Precurasor mod(ios) III |
[ . . . ]deo mod(ios) III | [ . . . ]uit Ioannis in angarias mod(ios) LX | [ . . . ]ota XII || [ . . . ] [[om ad oc]] |
[ . . . ]n+etum adicie p(er) Sigerius ad mod(ios?) a Lebaia | sementura mod(io)s XVI, tritico
mod(io)s [ . . . ] | Flascino mod(ios) II, Flaine s(estarium) I, Maxima s(estaria) IIII | Manno mod(ium)
I, Procula s(estaria) III, Bonus et Flamnus | et Nonnus maior et Patricius mod(ium) I | exprendit
Ioannis ad kaballos mod(ios) | XXXIII, Masetius mod(ios) II | ad Bodenecas mod(ios) III. (Velázquez
Soriano 2004, 131-141).
48 Para una interpretación de esta pizarra, Fernández 2017.
49 Por ejemplo, LRV Nov. Maj. 1.13 (= Nov. Maj. 7.13).
50 LRV CTh 11.3.1 (= CTh 11.6.1). Cf. LRV CTh 8.2.1 (= CTh 8.5.59).
51 LV 12.1.2.
52 Impuestos y polípticos públicos en LV 12.1.13. Véase también Cassiod., Var., 5.39.2.
114 Damián Fernández

de munera sordida desaparece de las interpretationes del Breviario para transformarse


simplemente en superindictiones o indictiones. Probablemente, estas obligaciones también
se redujeran en cantidad, preservándose el mantenimiento del sistema de transporte
público y quizás también ciertas obligaciones asociadas con el sustento de tropas a nivel
local. Debido a las ilegalidades en el cobro de estos impuestos, su peso sobre la propiedad
podría ser muy oneroso, un problema que parece ser extendido en el mundo tardoantiguo
como así también lo eran los intentos de la administración central por poner límites a la
situación. La expresa inclusión de una exención sobre cargas supernumerarias resultaría de
una necesidad de enfrentar dicho tipo de abusos.

Repulsa omnium actuariorum exactione,


nulla uobis uestrique actoribus de his solidis peticio inferatur 53
Según el documento de Asán, la recolección de impuestos estaba a cargo de los actuarii.
El término no representa una innovación visigoda, ya que existen testimonios de actuarii en
fuentes legales tardoimperiales. Pero lo que sí parece constituir una novedad es la función
de dichos agentes como recaudadores impositivos, ya que los actuarii tardoimperiales
eran contadores a cargo de la intendencia de unidades militares 54. Estos administradores
cumplían el papel de nexo entre la prefectura y las demandas de aprovisionamiento del
ejército 55. A pesar de no ser recaudadores de impuestos, su función como nexo entre los
contribuyentes y el aprovisionamiento del ejército los vinculaba, inevitablemente, al sistema
impositivo. Aurelio Víctor, en su Libro de los Césares, presenta a los actuarii como indignos,
avaros y difíciles de someter a la disciplina–tal vez debido a los abusos que podían cometer
en su interacción con los curiales a cargo de la recolección impositiva 56.
Desconocemos por completo la situación de los actuarii de época visigoda y no existen
testimonios que indiquen su continuidad. El título primero del libro octavo del Codex
Theodosianus, que incluía leyes sobre actuarii, numerarii, y otros oficiales contables, no
fue incluido en el Breviario y no aparecen menciones a dicho oficial en ninguna ley de la
compilación alariciana. La recaudación de impuestos a comienzos del siglo vi, según el
Breviario de Alarico, estaba a cargo de susceptores y exactores, de origen curial 57. Dicha
posición permitía que los curiales abusaran de su posición y reclamaran impuestos
extraordinarios, por lo cual los compiladores de Alarico decidieron mantener una ley de
Valentiniano I contra dichos abusos 58.

53 Annexe, nº 3.
54 CTh 7.4 y 8.1. Jones 1964, 626.
55 Cosme 2004, 402-405.
56 Aur. Vict., Caes., 33. Cf. CTh 8.1.14-15.
57 LRV CTh 12.2.1 y 12.2.2 (= CTh 12.6.20 y 12.6.22). El término exactor es usado por Ervigio en su
edicto de cancelación de impuestos (Conc. Toletanum XIII).
58 LRV CTh 11.6.1 (= CTh 11.16.11). La interpretatio, sugestivamente, menciona tanto a curiales como
“cualquier otra persona” que cometiera dichos abusos, tal y como se notara en García Moreno
1971, 251.
El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán 115

Ya que estos actuarii eran funcionarios reales cuyo origen estaba vinculado a la tarea de
avituallamiento del ejército, es posible que el documento de Leovigildo esté dando cuenta
de una transformación significativa en el marco institucional del proceso tributario–a saber,
el reemplazo de recaudadores de impuestos de origen local (esto es, curial) por parte de
receptores impositivos bajo la órbita real. Tampoco se mencionan en las fuentes legales
visigodas, ya que, a partir del reinado de Recaredo, los agentes tributarios son llamados
numerarii. Este término proviene de la burocracia tardoimperial, donde los numerarii eran
oficiales con funciones fiscales y contables en la administración provincial y del ejército,
pero no recaudadores impositivos 59. El Breviario sólo trasmite una ley sobre numerarii,
como funcionarios bajo la autoridad de los gobernadores locales 60. Las fuentes de época
de Recaredo son ambiguas respecto del origen de los numerarii. Por una parte, una ley de
Recaredo parece sugerir que se trata de funcionarios locales elegidos por las comunidades
cívicas y el obispo en particular 61. Por otra parte, la epístola De fisco Barcinonensi menciona
que los numerarii eran elegidos por un funcionario central llamado comes patrimonii 62.
Incluso es posible pensar que se trata de dos tipos de oficiales diferentes, unos de carácter
cívico y los otros de carácter real. Sea como fuere, la mención de los actuarii es un unicum en
las fuentes legales visigodas.
Sin embargo, esto no es motivo para rechazar la autenticidad del documento
necesariamente. En efecto, las escasas fuentes disponibles de época de Leovigildo indican la
presencia de cargos administrativos que no se repiten en fuentes más tardías. El ejemplo más
notorio, y relacionado en cierta medida con los actuarii tardoimperiales, es el de la figura
del dispensator annonae a cargo del aprovisionamiento militar, conocido solamente a través
de una antiqua de época de Leovigildo 63. Tanto los dispensatores como los posibles actuarii
darían cuenta de la organización tributaria en la segunda mitad del siglo vi centrada en
figuras administrativas relacionadas con el ejército, lo cual no resulta difícil de explicar en
el contexto de expansión militar de Leovigildo. Al mismo tiemplo, la mención a los actuarii
en la exención fiscal sobre las tierras de Aquilino reflejaría un cambio en el proceso de
recolección de impuestos, cuyo control parece desplazarse desde la curia local a principios
del siglo vi a la administración central hacia finales de la centuria. La adopción del término
tardorromano para referirse a los administradores de unidades militares pudo haber estado
limitada al contexto del reinado de Leovigildo, aunque revela quizás un nexo intermedio
entre los exactores curiales y los numerarii de época visigoda más tardía.
El pago de impuestos le correspondía, por supuesto, al sujeto responsable por las
cargas tributarias. Pero la donación a Aquilino también aclara que los impuestos podían
reclamárseles a los actores–esto es, administradores de propiedades rurales. En el caso de
Aquilino, obispo en Narbona, es fácil entender la necesidad de contar con actores. Pero
no se trata de un fenómeno aislado en las fuentes visigodas, lo que daría cuenta de la

59 Jones 1964, 450, 589-592 y 597-599.


60 LRV CTh 8.8.1.
61 LV 12.1.2.
62 Sobre el comes patrimonii, véase García Moreno 1974, 35-42.
63 LV 9.2.6. Sobre la figura del dispensator, Pérez Sánchez 1989, 118.
116 Damián Fernández

considerable importancia del fenómeno del terrateniente absentista 64. Por ejemplo, una ley
de Ervigio sobre esclavos fugitivos permite que la devolución de dicho esclavo a su dueño
original se haga a través de un actor, si el dueño no se encontrara en la región, pero tuviera
propiedades cercanas al lugar donde el esclavo fue descubierto 65. Incluso el rol impositivo
del actor con el estado visigodo también pudo haber sido mayor. Los administradores de
propiedades podían estar a cargo de la recolección de impuestos de pequeños propietarios
y arrendatarios vinculados a la gran propiedad si, como he argumentado en otra ocasión,
continuaba en vigencia la práctica tardorromana de la autopragia–esto es, el pago de
impuestos correspondientes a los pequeños campesinos por parte del terrateniente local 66.
El rol de los actores en el proceso tributario era parte de un universo más amplio de
funciones que colocaban al administrador de propiedades rurales en una posición de oficio
privilegiado en la interacción con la administración real. En otras palabras, el actor era un
agente clave en la relación entre propiedad y estado. Si bien este rol ya existía en época
romana, las leyes de época de Leovigildo indican que los actores estaban, por ejemplo, a
cargo de recibir las citaciones judiciales de los esclavos de la propiedad que administraban
en ausencia del amo 67. Leyes más tardías también reafirman el rol privilegiado del actor
frente al poder estatal, en particular en lo que concierne a la colaboración con autoridades
judiciales 68.
Resulta impossible determinar el estatus de los actores en las fuentes visigodas.
Por una parte, se ha asumido que muchos de ellos eran esclavos, continuando con la
práctica romana 69. Pero la ley de época de Leovigildo coloca a los actores como simples
administradores de propiedades 70. Sin embargo, la legislación más tardía les otorga un rol
más importante, incluso con funciones públicas o auxiliares de la justicia 71. Quizás estos
actores, en caso de ser esclavos, entraban en la curiosa categoría de esclavos de reputación
(serui idonei) que aparecen en algunas pocas leyes visigodas 72. En cualquier caso, conviene
remarcar que dicha prominencia se basa en el reconocimiento de su rol privilegiado en la
relación entre propiedad y estado. En otras palabras, es la ley misma la que construye una
jerarquía social en la campaña en base a la necesidad estatal de administración judicial y
recaudación impositiva.
En suma, la información en el documento de Asán se enmarcaría en la transición del
sistema de recolección tributaria de manos de la curia a la administración real. En particular,

64 Isla Frez 2001, 18-19.


65 Quod si eidem, qui fugitiuum suscepit, grauosum fortasse exstiterit propter terrarum longinquitatem
fugitiuum suo domino presentare, saltim, uel ubi uicinas possessiones domini fugitiui agnouerit,
actori uel procuratori fugitiuum coram legitimo teste presentet (LV 9.1.9). Cf. LV 9.1.21.
66 Sobre la autopragia, véase Mirković 1996 y Sarris 2006, 150-154.
67 LV 6.1.1.
68 LV 6.1.5 y LV 6.2.4. Cf. LV 8.1.5. LV 12.3.19: prohibición a los judíos de ejercer el rol de actores y uilici
(poder sobre esclavos cristianos).
69 Por ejemplo, King 1972, 163. Para el período romano, ver Carlsen 1995 y Harper 2011, 121-123. Véase
LRV CTh 2.32.1 y 4.11.5.
70 LV 6.1.1 (cf. LV 6.1.5).
71 LV 4.2.4, 8.15, 9.1.9 y 9.1.21.
72 Nehlsen 1971, 179-182.
El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán 117

la enigmática presencia de los actuarii daría cuenta del origen militar de dicho proceso. Por
otra parte, en un contexto en que la gran propiedad absentista debe haber sido la norma más
que la excepción, las fuentes de época visigoda dan cuenta de la posición de autoridad del
actor al reconocerlo como una de las figuras preeminentes de la sociedad local. La donación
a Aquilino confirmaría, entonces, el rol de los actores como intermediarios privilegiados
entre la propiedad y el estado en ausencia del dueño.

Sanctitate uestre fides 73


Resta por discutir cuáles pudieron haber sido los motivos que habrían llevado a
Leovigildo a otorgar la exención impositiva sobre las tierras de Aquilino en Tarraconensis. Al
respecto, el texto es explícito desde el comienzo. Se trata, siguiendo la traducción propuesta
por los editores, de una recompensa por “la lealtad de vuestra santidad, que, con respecto
a los intereses de nuestro reino y nuestros padres, ha quedado acreditada de un modo
manifiesto” 74. El documento no menciona cuáles fueron los servicios brindados por Aquilino,
pero me gustaría detenerme en dos aspectos que tal vez permiten suponer una relación más
compleja de la que se presenta en las parcas líneas del documento.
En primer lugar, el texto está fechado en abril de 572, en Narbona. Según la cronología
tradicional, este fue el último año de reinado de Liuva en Narbonensis, por lo que no resulta
difícil explicar la presencia de Leovigildo en dicha ciudad. Es posible que la muerte de Liuva
ocurriese poco antes de la firma del documento y quizás una de las utilitates brindada por
Aquilino haya sido consolidar la transición del poder a Leovigildo sin mayores inconvenientes.
Otra posibilidad, y no necesariamente excluyente, es que Leovigildo necesitara asegurar su
posición en Septimania para evitar cualquier tipo de problemas a la luz de sus campañas
militares. La fecha de principios de abril es sugerente ya que se trata del inicio de las
campañas militares, a comienzos de la primavera. Aunque la crónica de Juan de Biclaro no
siempre es un documento fidedigno para reconstruir las actividades militares de Leovigildo
antes del año 578, el cuarto año de su reinado estuvo marcado por una campaña militar en
Córdoba o en Sabaria 75. En cualquiera de los casos, se trataba de campañas que implicaban
la ausencia del rey de la frontera septimana el mismo año de su acceso al trono en la región.
Aunque no hay mayor evidencia de tensiones con los reinos merovingios hasta años más
tarde en el reinado de Leovigildo, una potencial alianza franca con el imperio romano era
siempre una posibilidad latente 76.

73 Annexe, nº 3.
74 Sanctitate uestre fides, que erga nostri parentumque nostrorum utilitates optimo iure perpatuit
(Annexe, nº3).
75 Ioh.-Bicl., Chr., 20 y 27.
76 Sobre la historia diplomática entre el reino visigodo y los reinos francos, ver Isla Frez 1990; Vallejo
Girvés 1999; Collins 2016 y Drews 2019. Para las relaciones con Bizancio, ver Vallejo Girvés 2012,
199-264.
118 Damián Fernández

Leovigildo es considerado por la mayor parte de la historiografía visigoda como un


constructor del poder estatal 77. Su supuesta expansión de la actividad ceremonial o su
reforma legal suelen recibir una atención mayor que otros aspectos de su administración, tal
vez peor documentados, pero no por eso menos importantes. Entre ellos, debemos incluir la
creación de lazos personales con individuos o facciones a nivel local. Las Vidas de los Padres
de Mérida provee quizás los datos cualitativos más conocidos, a saber, la donación al monje
Nanctus o incluso el apoyo a Nepopis dentro de la comunidad nicena de la ciudad, aunque
dicha información deba ser consideraba con la precaución debida por tratarse de un texto
hagiográfico y escrito en otro contexto eclesiástico y político 78. Sin embargo, el documento
de San Martín de Asán podría proveer más información sobre este fenómeno. Aunque la
exención a Aquilino dista mucho de la posible, aunque no cierta, cesión de tierras fiscales a
Nanctus, ambos textos demostrarían el interés de la monarquía por crear lazos personales
con miembros influyentes a nivel local a través de la manipulación del sistema fiscal y del
patrimonio real.
Ahora bien, tanto el caso de Nanctus como el de Aquilino indicarían que Leovigildo
construyó esos lazos al costo de haber cedido recursos del estado, lo cual generaría un
debilitamiento en el largo plazo de la monarquía visigoda desde una perspectiva racional-
burocrática de tipo weberiano. La donación de Recaredo del ingreso proveniente de
propiedades fiscales al monasterio de Asán no haría más que corroborar esta tendencia a
la dispersión de recursos hacia diferentes ámbitos locales. Sin embargo, debemos ver estas
cesiones de tierras y de tributos dentro de un movimiento más amplio de recursos materiales
en la esfera pública. En efecto, como argumentara Rosario Valverde Castro, es probable que
Leovigildo haya impulsado una reforma fiscal, quizás no tan drástica como la de la Tetrarquía,
pero ciertamente más intrusiva que la de sus predecesores 79. Quizás debamos relacionar
dicha política con la amenaza, real o imaginaria, que presentaba la presencia bizantina en
el sureste. Andrew Kurt ha demostrado recientemente la relación estrecha entre acuñación
y guerra en el reinado de Leovigildo, y su control de la fiscalidad más estricto que en épocas
precedentes respondió a la necesidad de sostener campañas militares de mediana o gran
escala 80. La ley de Recaredo sobre abusos de oficiales reales en el proceso de recolección
impositiva citada anteriormente bien pudo haber sido una respuesta a lo que se percibió
como una excesiva intromisión que afectaba ciertos intereses de la clase terrateniente.
Tampoco debemos desestimar la importancia que pudieron haber tenido las confiscaciones
de propiedades en época de Leovigildo, documentadas en algunas fuentes escritas, entre
ellas los documentos de San Martín de Asán 81.
Toda esta evidencia, sumada al texto sobre la exención de las tierras de Aquilino, apunta
en una dirección compleja en cuanto a la política fiscal y patrimonial de Leovigildo. Los
intentos de reorganización tributaria por parte de Leovigildo pudieron haber beneficiado

77 Desde perspectivas distintas, Thompson 1969, 57-64; Claude 1971, 55-77; Valverde Castro 2000,
141-148 y Kulikowski 2004, 283-286.
78 Nanctus: Vit. Patr. Emer., 3; Nepopis: Vit. Patr. Emer., 5.6. Ver también Collins 1980.
79 Isid., Goth., 51. En general, véase Valverde Castro 2007.
80 Kurt 2018.
81 Díaz 2012.
El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán 119

a individuos como Aquilino y otros sectores terratenientes, quienes recibirían privilegios


fiscales o tierras a cambio de apoyo político y militar. Sin embargo, también es posible
que hayan generado resistencia entre otros sectores. La referencia a las revueltas de rustici
en dos de sus campañas podrían ser un indicio de algunos de los grupos más afectados,
aunque es imposible determinar la naturaleza de dichos movimientos como así también
su composición 82. Pero es probable que incluso algunos sectores terratenientes hayan
experimentado una presencia estatal más intrusiva o, a los ojos de la monarquía, más
efectiva.
El desarrollo de una política de alianzas personales recompensada, en este caso, con una
exención impositiva puede también interpretarse a la luz de prácticas de dominación política
conocidas en el siglo vii. El vocabulario político del documento de Asán presenta la relación
entre Leovigildo y Aquilino en términos de lealtad o fides. Dos generaciones más tarde,
las fuentes mencionan las relaciones de lealtad hacia el rey bajo dos conceptos diferentes.
Por una parte, todos los súbditos estaban obligados, al menos en teoría, a un juramento de
fidelidad hacia el monarca 83. Por otra parte, la documentación disponible también permite
describir otro conjunto, más reducido, de individuos en relación directamente personal con
el rey a través de juramentos de fidelidad a cambio de compensaciones materiales y políticas.
Estos fideles regis constituyen uno de los grupos más enigmáticos del siglo vii, ya que sus
funciones específicas, si es que existían, no están del todo claras. Es probable, sin embargo,
que cumplieran importantes roles políticos y militares, tanto formales como informales. Una
de las primeras leyes que menciona a los fideles regis y que data del reinado de Chindasvinto,
asume que al menos algunos de ellos se encontraban en proximidad física del rey 84.
Se ha debatido sobre el origen de esta institución, en particular acerca de su carácter
“germánico” o “protofeudal” 85. No abordaré esta cuestión aquí, pero quisiera sugerir que el
documento de Leovigildo permite no rastrear el origen, pero sí entender un contexto político
en el que lazos personales entre el rey y figuras prominentes del reino se pudieron construir
en base a una relación de fides. Si la información que proveen las escasas fuentes antes
mencionadas es correcta, se podría interpretar al reinado de Leovigildo no sólo como un
momento de transformación en las prácticas administrativas y fiscales, sino también como
un período en el cual las prácticas de dominación política comenzaron a definirse bajo un
nuevo vocabulario institucional, no en detrimento del poder estatal sino más bien en su
beneficio.
Por lo tanto, la política fiscal, administrativa e incluso ideológica del reinado de
Leovigildo ofrece un marco en el cual cobra sentido la exención fiscal otorgada a Aquilino.
Sin que el documento sea un testimonio directo del fenómeno más tardío de los fideles regis,
cabe suponer que las instituciones del siglo vii pudieron haber resultado de una confluencia

82 Ioh.-Bicl., Chr., 20 y 46.


83 LV 2.1.6 (cf. Conc. Toletanum VIII, c. 10). Los juramentos de fidelidad general están atestiguados
desde 638 (Conc. Toletanum VI, c. 3), pero la práctica probablemente precede a esta fecha.
84 LV 6.1.6. La norma establece que quienes tuvieran acusaciones criminales de delitos cometidos
contra el rey, se lo hagan saber a éste o a alguno de sus fideles cuando el rey se encontrara en la
región donde habitaba el acusador.
85 Sobre los fideles regis, Sánchez-Albornoz 1942, 41-76; King 1972, 58-62 y Orlowski 2010.
120 Damián Fernández

de distintas prácticas, entre las que se encuentran las relaciones directas del rey con
ciertos súbditos privilegiados desarrollada bajo Leovigildo. Si esta hipótesis es correcta, la
manipulación del sistema impositivo, y en particular las exenciones tributarias, no habrían
resultado necesariamente de una supuesta debilidad de la monarquía visigoda, sino más
bien de su afirmación institucional.

Conclusión
Para concluir, quisiera insistir con que la reconstrucción del sistema tributario visigodo
depende de evidencia fragmentaria y difícil de descifrar. Más que proveer respuestas
definitivas, este capítulo ofrece algunas sugerencias para situar la eximición de impuestos
otorgada por Leovigildo en el mapa legal y político del reino visigodo. Quedan aún abiertas
algunas posibilidades analíticas, en particular la comparación del documento con la
evidencia de Italia y Galia post-imperiales. Sin embargo, y a pesar de estas condiciones, creo
que los nuevos documentos de San Martín de Asán, y en particular la exención a las tierras de
Aquilino, se enmarcan en los pocos datos que conocemos sobre el período. En definitiva, si se
corrobora la autenticidad del documento, se confirmarían continuidades y transformaciones
del sistema impositivo tardoimperial atestiguado en otras fuentes hispanas. En primer lugar,
las tierras de Aquilino estarían sujetas a impuestos similares a los que estaban sometidas las
propiedades (y/o los propietarios) en el período imperial tardío. Sin embargo, la evidencia
visigoda parecería demostrar la simplificación del sistema impositivo y tal vez la reducción
de la tasa de impuestos sobre la tierra.
Quizás el cambio más importante esté dado por la creciente monopolización de la
recaudación tributaria por agentes reales, en correspondencia con la reducción de las
funciones de las curias de las ciudades visigodas. La clase terrateniente (en este caso, el
monasterio) precisaba defender los derechos de propiedad frente a posibles reclamos
del fisco. La ley de Chindasvinto sobre responsabilidad fiscal de curiales y contribuyentes
también revela que la monarquía visigoda veía con preocupación el traspaso de propiedad
ya que conducía a la evasión impositiva. En particular, la propiedad exenta de tributo y los
dueños con exenciones corrían el riesgo de confundirse sin un control estricto por parte de
las autoridades reales. El dossier de Asán, entonces, debería situarse en la intersección de
estos intereses y disputas.
Finalmente, el documento permite reconstruir el proceso de regeneración institucional
y política bajo Leovigildo. Aunque las circunstancias del privilegio otorgado a Aquilino no
resultan del todo claras, la documentación sugiere un proceso de construcción de redes
políticas más allá de las acciones militares. Las inmunidades fiscales sobre determinadas
propiedades deben analizarse en el contexto más amplio de reforma fiscal y circulación
de tierras producto de conquista y expropiaciones. Por sobre todas las cosas, la exención
impositiva sobre las tierras de Aquilino podría ofrecer una mirada a los vasos capilares de la
dominación política bajo Leovigildo y como así también atestiguaría una de las estrategias
que permitieron la incorporación de elites locales en los comienzos de un nuevo proyecto
político.
El sistema tributario visigodo y los documentos de San Martín de Asán 121

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Autour des estives d’Asán : l’occupation et l’exploitation agropastorale
de la haute montagne pyrénéenne au premier millénaire de notre ère
Christine Rendu

Introduction 1
Pour qui s’intéresse à l’exploitation de la haute montagne dans la diachronie, l’intérêt
des nouvelles chartes d’Asán réside en premier lieu dans le fait qu’elles viennent montrer le
caractère non exceptionnel de quelques traits auparavant seulement connus grâce au don et
au testament de Vincent de Huesca, datés de 551 et c. 576 2. Elles confirment une distribution
large des possessions du monastère, entre la plaine de l’Èbre, le piémont et la haute montagne,
en même temps que la centralité des territoires de piémont (les plus proches d’Asán), où est
localisée la majorité des biens donnés. Elles renforcent l’image que l’on avait d’un lien entre
le monastère et la haute montagne, avec une nouvelle mention d’estive 3, celle de Broto et
Vio, dans le massif d’Ordesa 4. Elles éclairent enfin d’autres relations avec les hautes vallées
à travers l’apparition d’Esterri d’Aneu 5, en Haut-Pallars, qui s’ajoute au nom de Gistaín 6, déjà
mentionné dans le don et le testament de Vincent. La cartographie des occurrences et de
leur nombre peut ainsi se lire de deux façons : selon de grandes diagonales articulant aux
exploitations situées dans les territoires de Labitolosa, Barbotanum, Tierrantona, Boltaña
ou Orrit, les extrêmes que constituent les surfaces sommitales des Pyrénées centrales d’une
part et les plaines méridionales de l’autre, ou selon de plus petits réseaux, tissés seulement
entre piémonts, vallées et estives. Quelle que soit la lecture que l’on adopte, ces chartes

1 J’adresse tous mes remerciements à Céline Martin et Juan José Larrea dont les remarques ont
permis d’améliorer ce texte. Je remercie également Roland Viader de ses encouragements à
“compter” et de nos discussions, Ermengol Gassiot, Jose Antonio Mujika, Carine Calastrenc et
Mélanie Le Couédic des illustrations relatives à Aigüestortes, La Sierra de Aralar et Anéou, enfin
l’ensemble des membres du groupe depart dont maintes réflexions sous-tendent ce texte.
2 Annexe, nº 2 et 5.
3 Précédentes mentions dans la donation de Vincent : Estiva saldana porcionem meam, uel a las
estivolas ubi me porcio contingit, Annexe, nº 2.
4 Annexe, nº 6 (586) : stiuola de Bergot et Bego cum omni iure suo.
5 Annexe, nº 1 (522).
6 Annexe, nº 5 : colonicam quam tenet in locum gestaui ; l’identification à Sahún du lieu de Segun,
mentionné dans la donation de Vincent (Segun porcionem meam, Annexe, nº 2), est plus
problématique comme le souligne Guillermo Tomás-Faci, ce volume.

C. Rendu, in : Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 125-158


126 Christine Rendu

plaident pour une large assise économique du monastère et une absence de coupure entre
la montagne et les espaces environnants.
Sur la distance que parcourent les troupeaux, l’archéologie a longtemps été muette. De
nouvelles perspectives sont aujourd’hui ouvertes en archéozoologie, qui ont déjà été testées
sur des assemblages fauniques des Pyrénées mais pour d’autres périodes 7. Délaissant la
question de l’amplitude des mobilités pastorales, c’est vers la haute montagne que l’on se
tournera pour tenter d’y caractériser les formes sociales et économiques d’exploitation des
terres d’altitude telles qu’elles ont pu se déployer avant, pendant et après la période que
documentent les chartes d’Asán.
Initiées dans les années 1980, les études sur l’histoire des paysages et de l’occupation de
la “haute montagne”, en entendant par-là les étages montagnard à alpin situés au-delà de la
limite supérieure de l’habitat permanent actuel 8, se sont amplifiées depuis les années 2000.
On compte aujourd’hui dans les Pyrénées quinze zones d’étude d’est en ouest de la chaîne
(fig.  1), dont la plupart ont été rassemblées au sein d’un réseau transpyrénéen, depart 9,
visant à favoriser leur comparaison. Les programmes menés sur ces différents secteurs sont
à des états d’avancement très divers et pilotés selon des orientations variées. Ils n’en ont pas

Fig. 1. L’archéologie des espaces de haute montagne et ses principales zones d’étude (cercles blancs et noirs)
Les cercles noirs distinguent les zones dont les résultats ont été utilisés pour les décomptes de la figure 4.

7 Certaines analyses isotopiques de l’émail dentaire permettent de retracer, au fur et à mesure de


la croissance de l’animal, les variations de certains paramètres parmi lesquels l’altitude. Pour les
Pyrénées voir Knockaert et al. 2018 ; Tornero et al. 2018.
8 Cette définition est celle que nous avons adoptée au sein du programme depart.
9 “Dynamiques des Espaces Pyrénéens d’Altitude. Un SIG sur le patrimoine archéologique et
la modélisation des territoires pastoraux”, réseau financé par la Communauté de Travail des
Pyrénées, 2014-2015 (coordination Ermengol Gassiot Ballbè). Pour un premier aperçu du travail
collectif, Le Couédic et al. 2016c.
Autour des estives d’Asán  127

moins de forts traits communs : impliquant sciences de l’Homme et sciences de la nature, ils


embrassent la longue durée des sociétés agropastorales, du Néolithique à l’actuel.
Ces travaux ont permis de recenser, cartographier et décrire plus de 600 sites d’altitude,
parmi lesquels prédominent les établissements pastoraux. Mais l’exploitation fut aussi
minière, métallurgique, forestière... et agricole, parfois au-delà de 2000 m d’altitude. Sur ces
600 sites, 10 % environ ont été sondés, et 5 % ont été fouillés de manière plus extensive. La
recherche en est bien à ses débuts, du moins du point de vue d’une appréhension fine des
transformations. Le nombre d’occurrences se raréfie encore si l’on limite chronologiquement
la fenêtre d’étude.
Ces recherches paraissent susceptibles de contribuer à la réflexion collective sur les
transformations sociales et spatiales qui animent la fin de l’Antiquité et les débuts du Moyen
Âge autour de deux points.
Le premier est celui des rythmes et de l’intensité de l’impact anthropique en haute
montagne : y a-t-il eu recul, stabilité, ou développement de l’emprise humaine sur les espaces
d’altitude au cours de cette période, selon quelles variations, chronologiques et géographiques,
et autour de quelles activités ? Je reprendrai ici les données paléo-environnementales et les
synthèses partielles qu’en ont proposées les palynologues, en tentant ensuite une mesure
de la généralisation des phénomènes d’ouverture forestière et d’expansion des surfaces
herbagères et céréalières à une petite échelle approchant celle du massif.
Le deuxième aspect a trait aux formes d’aménagement que ces rythmes peuvent transcrire.
De quelles pratiques, de quels espaces, les impacts que la palynologie enregistre émanent-
ils ? En abandonnant l’idée de traiter de l’exploitation forestière, minière et métallurgique
qui demanderait de trop longs développements 10, je ne m’attacherai qu’aux structures
pastorales et agraires. Les informations archéologiques sur les aménagements agraires sont
encore rares. Mais les travaux palynologiques récents ayant mis l’accent, d’une façon neuve et
inattendue, sur une agriculture d’altitude, j’aborderai brièvement, en premier lieu, quelques
cas de figure qui nous renseignent sur la matérialité de ces terroirs, ou permettent du moins
de poser à leur propos quelques questions.
Appréhender les formes sociales de l’exploitation pastorale des estives demande ensuite
de s’attacher aux établissements d’élevage, constitués généralement de cabanes et d’enclos.
Une pesée globale des résultats acquis à l’échelle de la chaîne montre que le nombre
d’occupations datées du premier millénaire de notre ère n’est en rien négligeable. C’est à
partir de cinq terrains que je tenterai d’en appréhender plus finement les chronologies. Les
estives mentionnées parmi les biens donnés au monastère d’Asán interrogent par ailleurs sur
les règles qui régissaient l’exploitation et le partage des espaces pastoraux d’altitude. Tout en
étant la plus difficile à aborder depuis l’archéologie seule, cette question est certainement
l’une des plus stimulantes. La contribution des évidences matérielles à la réflexion se fondera
ici sur les apports de trois de ces terrains. Le Parc National d’Aigüestortes, à cheval sur le

10 Pour une synthèse récente de l’exploitation forestière sur le versant nord des Pyrénées : Py et
al. 2019 ; et sur l'exploitation minière et métallurgique antique en Haut-Pallars : Gassiot Ballbè,
dir. 2016, 175-188.
128 Christine Rendu

Haut-Pallars et la Ribagorça, Anéou en vallée d’Ossau et la Sierra de Aralar en Guipúzcoa


– cette dernière considérée en parallèle avec le Massif d’Iraty en Basse-Navarre –, livrent un
ensemble d’établissements encore difficiles à interpréter mais qui conduisent à envisager de
nouvelles structurations des espaces de l’estivage au cours de ce premier millénaire. Un retour
à la chronologie, confrontant cette fois données archéologiques et paléo-environnementales
conclura l’exposé.

Les données paléo-environnementales


Une précaution préliminaire s’impose  : n’étant pas paléo-environnementaliste ni
palynologue, c’est avec un regard tout à la fois extérieur et familier, d’archéologue travaillant
depuis longtemps au sein de ces programmes interdisciplinaires, que j’ai cherché à rassembler
les enseignements des données palynologiques. Cet état des lieux est donc nécessairement
déficient et partiel, mais aussi partial puisqu’orienté principalement vers la compréhension
des seules dynamiques agropastorales.
Le premier constat auquel conduit une tentative de recensement des données
palynologiques disponibles sur l’ensemble du massif est celui de leur grand nombre. Un
décompte encore incomplet mais facilité pour le versant nord par la base Paleopyr du
laboratoire Géode 11 fait apparaître 74 lacs ou tourbières sondés sur les deux versants du
massif.
Ce nombre important de sites sondés ne doit cependant pas masquer le fait qu’une
bonne part des études est encore non publiée. Il n’empêche pas, par ailleurs, un certain
éclatement : les synthèses sont rares – je n’en connais pas qui comparent les versant nord et
sud des Pyrénées –, et plus rares encore dès lors que l’on s’intéresse aux périodes historiques.
Pour le millénaire qui nous intéresse, il faut en citer deux qui, dues à Didier Galop,
sont consacrées au versant nord de la chaîne. La première visait à établir une chronologie
des indices de la croissance médiévale 12, la seconde se centrait sur l’analyse globale des
transformations de l’environnement au cours de l’Antiquité 13. La comparaison des tendances
environnementales à l’époque romaine concluait à l’hétérogénéité de l’impact anthropique
durant cette période : les indicateurs agropastoraux montrent une certaine expansion des
terroirs mais qui s’inscrit dans le prolongement des dynamiques antérieures et sur laquelle
il est difficile de mesurer le rôle de la colonisation. De son côté, l’exploitation forestière
s’avère ponctuelle, sélective et spécialisée, et surtout perceptible aux périphéries les plus
accessibles des centres urbains (avec peut-être des approvisionnements par flottage). Rien
n’indique, en résumé, de grands mouvements d’ensemble, ni une augmentation de la pression
anthropique systématique et généralisée, comparable à ce qu’elle a pu être au Moyen Âge
central. L’analyse des temporalités de la croissance médiévale souligne quant à elle, à titre
de prémices, une augmentation des espèces cultivées et des indicateurs d’anthropisation,
associée à des déforestations, à partir du iiie siècle, puis une stabilité et une ouverture

11 Galop et al., coord. s.d.


12 Galop 2000.
13 Galop 2005.
Autour des estives d’Asán  129

modérée du milieu entre les ive et viie siècles, avec une hausse des indicateurs d’agriculture se
manifestant précocement dans le bassin de la Garonne, à basse altitude, dès la fin du ve ou le
début du vie siècle. Le développement des activités démarre plus généralement au viie siècle
et s’affirme ensuite aux viiie-ixe siècles – augmentation des indicateurs d’activité pastorale
et des indicateurs anthropiques, diminution des essences forestières montrant l’extension
des terroirs et des défrichements –, puis s’accélère et se complexifie aux xie-xiiie siècles. Le
haut Moyen Âge est ainsi caractérisé dans ses débuts par une phase de stabilité plus que de
déprise, une “phase de maturation qui paraît s’inscrire dans la continuité des systèmes établis
durant l’Antiquité tardive, voire antérieurement” 14. La synthèse récemment consacrée à la
vallée d’Ossau, et informée par une vision plus large étendue à la vallée du Gave de Pau –
soit deux des grandes unités du versant nord des Pyrénées centro-occidentales –, s’inscrit
bien dans ces mouvements : la période antique y est marquée par une “relative atonie”, les
“indices d’une nouvelle dynamique” 15 se ressentant vers les iiie-ive siècles, aussi bien dans
le piémont par une hausse des céréales et une reprise des défrichements, qu’en altitude à
travers une augmentation de la pression pastorale. L’ensemble précède un développement
des activités humaines (viie-viiie s.) qui prend essentiellement la forme d’une expansion
agraire 16 et qui se poursuit par la forte croissance, ressentie à toutes les altitudes, des quatre
à cinq siècles suivants.
Le versant sud des Pyrénées ne propose pas, à ma connaissance, de telles synthèses,
centrées d’un point de vue palynologique sur l’impact anthropique, malgré un mouvement de
recherche très productif. Quelques visions d’ensemble ont cependant été offertes à l’échelle
régionale. Les belles analyses proposées en 2005 par Albert Pèlachs dans sa thèse, relative à
la Vall Ferrera en Pallars Sobirà, montraient globalement des chronologies comparables à
celles du versant nord. L’époque romaine n’y apparaît en rien particulière, et l’on note même
une certaine décrue des activités anthropiques depuis le maximum précédent situé, comme
ailleurs dans les Pyrénées, à la transition Âge du Bronze / Âge du Fer. C’est à la fin du Bas
Empire, en revanche, que s’observe un accroissement de la pression humaine, lié d’abord
à la métallurgie. Dans le Bosc de Virós, finement étudié, cinq des 37 charbonnières testées
parmi les 942 recensées ont ainsi été datées entre le iie et le vie siècle 17, soit à un moment
où la tourbière voisine de la Coma de Burg enregistre un recul des peuplements forestiers et
en particulier du sapin 18. L’impact anthropique s’accentue ensuite fortement entre les ve-vie
siècles et le ixe siècle, avec une chute vertigineuse des taxons arboréens et une augmentation
sans précédent des pollens de céréales et de Poacées. La comparaison avec les registres
palynologiques voisins du Haut-Pallars et du Val d’Aran indique le caractère généralisé de
l’ouverture des espaces forestiers durant cette période qui s’étend, selon les diagrammes
polliniques, des ive-vie siècles au ixe siècle. Hay un antes y un después de 1500 BP [500 p.C.]
en la presión antrópica, en el impacto antrópico en el medio pirenaico, observait A. Pèlachs en

14 Galop 2000, 50.
15 Galop 2016, 172.
16 Ibid.
17 Davasse 2000, 179 ; Pèlachs Mañosa 2004, 197 ; Pèlachs et al. 2009, 407.
18 Pèlachs Mañosa 2004, 290-293.
130 Christine Rendu

reprenant les mots d’Agustí Esteban Amat 19. Le mouvement, ici aussi, s’amplifie encore très
nettement aux viiie-xiie siècles.
Ce travail de description pourrait se prolonger en s’étendant aux résultats de l’ensemble
des grands chantiers de recherche engagés au début des années 2000 et qui ont été publiés
en nombre des années 2010 à aujourd’hui. Les diagrammes polliniques établis en Andorre,
ceux réalisés en Pallars à la faveur des projets menés dans le Parc National d’Aigüestortes, ou
les travaux conduits sur les lacs de Bassa Nera, en Val d’Aran, et de Basa de la Mora, dans le
massif de Cotiella à deux pas d’Ásan, fournissent une somme de résultats remarquable. Ce
serait ne pas faire état de deux difficultés.
La première réside dans le caractère singulier de chaque lieu et de chaque dynamique,
un aspect que les orientations actuelles de la palynologie tendent à accentuer : approfondir
la question des interactions entre pratiques d’exploitation et transformations du milieu
a demandé à la discipline de travailler à micro-échelle et avec un nombre croissant
d’indicateurs, ce qui fait exploser la diversité des cas de figure. Sur le Massif d’Iraty et en
Ossau, Florence Mazier et Carole Cugny ont ainsi montré tout le potentiel, pour une
appréciation fine de la charge pastorale locale, d’une calibration des données polliniques et
non polliniques fossiles sur des référentiels actuels 20. En Andorre, dans la vallée du Madriu,
la comparaison conduite par Ana Ejarque de trois enregistrements échelonnés entre 2000 et
2400 m d’altitude et distants les uns des autres de un à deux km constitue un bon exemple de
l’apport de ces analyses multi-paramètres (ou multi-proxy) à l’appréhension de la variabilité
des usages d’exploitation à l’échelle micro-locale. Y apparaît une gestion des espaces antiques
et tardo-antiques autrement imperceptible et qui s’immisce, avec différents effets, dans tous
les étages de végétation 21. Ces travaux sont devenus la norme et s’enrichissent encore de
nouveaux indicateurs. On y gagne donc infiniment en termes de compréhension fine des
activités et des processus, et on y perd, évidemment, en simplification.
La deuxième difficulté est d’un autre ordre et tient aux débats qui animent la communauté
des palynologues à l’heure d’interpréter le caractère anthropique ou climatique de certains
indicateurs ou bien d’évolutions végétales qui restent peu marquées. Ces débats, qui
concernent donc plusieurs périodes, touchent notamment à l’appréciation de l’intensité
et surtout de la généralisation de l’impact anthropique au cours du premier millénaire.
Penélope González-Sampériz et al., comparant seize registres polliniques s’étendant des
étages montagnard à alpin et de l’Andorre au Río Gállego, soulignaient ainsi récemment
l’absence de consensus et de cadres d’interprétation clairs concernant l’évaluation de la
déforestation de l’étage subalpin et de l’expansion des pâturages avant le xiiie siècle 22. Des
signaux et des proportions identiques sont ainsi lus et qualifiés de manière différente par
les chercheurs, selon les contextes qu’ils observent et les indicateurs qu’ils prennent en
considération.

19 Ibid., 295, citant Esteban Amat, ed. 2003, 143-146.


20 Mazier et al. 2009 ; Cugny et al. 2010 ; Cugny 2011.
21 Ejarque et al. 2010.
22 González Sampériz et al. 2019, 170.
Autour des estives d’Asán  131

Ces différences d’appréciation ne facilitent pas la comparaison. Il est certain que


les résultats des recherches archéologiques constituent l’autre clé indispensable pour
appréhender la densité de l’occupation aux différentes époques et ce n’est qu’au regard des
deux séries de données – archéologiques et paléo-environnementales – qu’il est possible de
commencer à se faire une idée de l’intensité de l’exploitation. Il n’empêche que les analyses
polliniques comptent énormément dans de telles appréciations et que nous ne sommes donc
pas à l’abri de raisonnements circulaires. Les données archéologiques actuellement acquises
en montagne sont en effet rarement suffisantes en elles-mêmes pour estimer des niveaux
relatifs d’activité (sauf dans quelques cas que l’on verra), le nombre de fouilles et de sondages
étant encore trop peu nombreux pour obtenir une vision statistiquement représentative. La
charge pastorale reste par ailleurs très difficile à évaluer au regard des structures matérielles
des sites d’estivage, dès lors que ceux-ci sont dénués d’enclos qui permettraient d’envisager
(même de façon très grossière) un nombre de bêtes. Bien des grands troupeaux sont menés
à partir de petits habitats dénués de parcs dès lors qu’il n’y a pas de production fromagère.
Appréhender à partir des données polliniques l’allure de la couverture végétale et
l’intensité de l’impact anthropique en des termes et selon des seuils communs est une
question qui ne peut être traitée que par les spécialistes de la discipline. Les travaux conduits
actuellement sur ce sujet par Florence Mazier sont essentiels 23 et c’est comme pierre d’attente
d’un travail de cet ordre qu’il faut lire l’essai qui suit.
Hormis l’intensité, reste la question de la généralisation de cet impact, c’est-à-dire de la
possibilité d’observer une extension dans l’espace de tendances communes, en supposant
celles-ci d’origine anthropique. Il s’agit d’un problème de dynamiques spatiales, qui se pose en
des termes familiers pour l’archéologue dès lors que l’on considère chaque gisement pollinique
comme un site, caractérisé, au fil du temps, non par différentes intensités qui seraient
quantifiables en degrés – la mesure est à l’évidence trop complexe – mais simplement par les
tendances de différents indicateurs environnementaux : en hausse, en baisse ou stables. Les
nouvelles données publiées au cours des quinze dernières années n’ayant guère été comparées,
sauf ponctuellement, alors même qu’elles ont été acquises selon une résolution chronologique
jusque-là jamais atteinte, j’ai cherché à en donner une idée plus synthétique de cette façon :
en décomptant, pour plusieurs indicateurs et par siècle 24, le nombre de sites s’inscrivant dans
chacune de ces trois tendances. J’insiste sur le fait que l’intensité des phénomènes n’est pas
prise en compte : un défrichement abaissant le taux des pollens arboréens de 50 % sera compté
au même titre qu’une ouverture l’abaissant de 5 %. C’est une limite capitale.
D’un point de vue méthodologique, le corpus des sites a été restreint en fonction de
leur résolution chronologique – je n’ai donc considéré que des analyses récentes –, de leur
localisation – j’ai privilégié la partie centrale des Pyrénées et plutôt le versant sud –, et
du temps disponible (certaines séquences récentes et centrales, Anéou et Piet en Ossau,
manquent à l’appel). J’ai ainsi sélectionné seize enregistrements polliniques (fig. 2) sur vingt-
sept pris en compte initialement. J’ai également restreint le nombre d’indicateurs à trois, les

23 David et al. 2015 ; Berger et al. 2019.


24 Le choix d’une représentation par siècle est discutable, dans la mesure où il excède la précision
chronologique des données qui reposent toujours sur des datations radiocarbone.
132 Christine Rendu

Fig. 2. Le semis des sondages palynologiques sur les Pyrénées


Les points blancs représentent les sondages répertoriés (avec des lacunes à l’est de la chaîne), les points
noirs, listés dans le tableau, correspondent aux diagrammes pris en compte pour l’élaboration de la figure 3.
Abréviations du tableau : PA : pollens arboréens ; Poa : poacées ; Cér : céréales. Les croix indiquent les courbes
prises en compte dans chaque diagramme.
Autour des estives d’Asán  133

plus classiques, qui sont les seuls à être représentés et décomptés de manière identique dans
tous les diagrammes : le taux de pollens arboréens sur le total des pollens, dont les variations
indiquent les ouvertures ou fermetures du couvert forestier, le taux de Poacées (ou graminées),
qui indique l’expansion ou la rétraction des pelouses pastorales et des espèces prairiales, et le
taux de céréales. Même si la présence de pollens de céréales dans les tourbières d’altitude, sauf
dans quelques cas que nous verrons, résulte en général d’apports lointains 25, et même si elle est
corrélée à l’ouverture du milieu, la forêt jouant le rôle de filtre, elle est néanmoins susceptible
d’indiquer une augmentation régionale des mises en culture.
C’est évidemment très peu par rapport à la finesse des travaux réalisés actuellement sur la
base d’un nombre d’indicateurs bien supérieur. Mais l’objectif n’est que d’obtenir une vision
d’ensemble et l’on retrouvera ces indicateurs dans les quelques exemples donnés à la suite
de ce tableau. Enfin, j’ai essayé plusieurs méthodes pour comparer les résultats site à site,
avant de me résoudre à numériser à partir des diagrammes publiés les portions de courbe qui
m’intéressaient pour pouvoir les mettre sur une échelle de temps commune 26.
Les résultats sont présentés sur la figure 3. Ce millénaire serait bien sûr à replacer dans un
cadre de plus longue durée pour en saisir mieux la portée. Les changements les plus profonds
et unanimes se produisent au Moyen Âge central et, en prenant en ligne de compte un temps
plus long, apparaît clairement l’importance d’un précédent seuil dans la croissance de l’impact
anthropique qui se situe à l’Âge du Bronze.
Chacun des graphiques représente donc, pour le premier millénaire et par siècle, le nombre
de gisements polliniques où les pollens d’arbres, de Poacées et de céréales sont en hausse,
stables, en baisse.
Concernant les arbres, le premier siècle se caractérise par une majorité de tourbières
où la forêt progresse, tandis que les deux siècles suivants montrent une certaine stabilité
d’ensemble, qui n’est pas tout à fait une atonie, cependant, dans la mesure où le nombre de sites
réellement stables d’un point de vue forestier est inférieur à celui des sites où la forêt progresse
ou régresse. C’est plutôt la diversité des situations qui est ici reflétée. Le ive siècle est marqué
par une dynamique assez généralisée d’ouverture, qui s’inverse au cours des ve-vie siècles, ce
mouvement de reprise forestière pouvant correspondre soit à un trend effectivement étalé
sur deux cents ans, soit à des réactions plus brèves aux rythmes décalés selon les lieux. Le
viie siècle apparaît bien comme le point d’inflexion où s’amorce une diminution prolongée du
couvert forestier, attestée dans plus de deux tiers des sites aux viiie et ixe siècles. Un léger recul
dans cette dynamique d’ouverture marque le xe siècle, avec une tendance presque insensible
à la stabilisation de ce nouvel état, les xie et xiie siècles (hors cadre) voyant indéniablement se
poursuivre le mouvement de réduction des étendues forestières, qui touche encore, à partir de
seuils déjà abaissés, une large majorité des sites.
Les Poacées, si on les considère globalement comme reflétant la dynamique des espaces
pastoraux ou prairiaux, montrent des tendances un peu différentes  : le nombre de sites où
elles sont en progression est légèrement supérieur à celui des sites où elles régressent du iiie

25 Galop 1998, 51.
26 Travail effectué avec le logiciel Digitizelt.
134 Christine Rendu

au ve siècle et il s’élève de façon notable au vie siècle, soit dans un temps où les dynamiques
de reprise forestière dominent. Il est possible que ces mouvements en apparence contraires
traduisent des pratiques de pâturage en milieu forestier, comme ont pu le montrer, avec l’aide
des microfossiles non polliniques, Ana Ejarque à propos de la haute vallée du Madriu entre le ier
et le ve siècle 27, ou Didier Galop à propos du cirque de Troumouse au cours de l’Antiquité tardive,
lorsque les signaux évoquent un “glissement des pratiques pastorales vers un système plus
extensif pratiquant un pâturage plus mobile et certainement sous forêt” 28. Nous reviendrons
sur ce type de dynamique à propos du Massif d’Iraty, qui en constitue, un peu plus tardivement,
le plus bel exemple. À moins qu’il s’agisse d’un artefact, la baisse régulière, aux ixe et xe siècles,
du nombre de sites où les Poacées sont en expansion est assez surprenante. Mais elle peut
paraître corrélée avec l’augmentation importante du nombre de lieux enregistrant une hausse
des céréales durant les trois derniers siècles du millénaire (neuf sites sur quatorze). Il s’agit de
la première élévation durable et véritablement marquée du nombre de gisements enregistrant
la pratique de la céréaliculture (locale ou plus lointaine), après celle, plus ponctuelle dans le
temps et moins généralisée dans l’espace, du ve siècle.
Le dernier graphique (fig. 3, graphique 4) permet une brève synthèse de ces mouvements.
Rien de bien nouveau sous le soleil, finalement, par rapport aux visions d’ensemble que
proposait il y a déjà quinze ans Didier Galop et à l’étude régionale d’Albert Pèlachs, si ce n’est
que ces décomptes permettent de mieux prendre la mesure, peut-être, de l’extension spatiale
des phénomènes. Sans jamais oublier que les signaux restent dans l’ensemble bas et que
ces décomptes, en outre, sont entachés de biais, l’élévation des Poacées, indicatrice a priori
d’une augmentation de la fréquentation pastorale, s’effectuerait selon deux seuils. Le premier,
encore peu sensible, se placerait aux iiie‑ve siècles où la tendance touche presque la moitié
des gisements contre un sixième au ier siècle, le second interviendrait aux vie-viiie siècle où le
mouvement concerne plus de deux tiers des sites. Les ouvertures forestières deviennent plus
communes à partir des viie-viiie siècles, et la généralisation de la céréaliculture dans ces milieux
d’altitude ou du moins, à leur périphérie, s’opèrerait au cours des viiie-ixe. Ce schéma général
n’empêche pas, bien sûr, de multiples histoires singulières et pour partie contradictoires.
Une fois ce cadre posé, tenter d’appréhender plus finement des processus et des pratiques
d’exploitation demande un retour à des cas de figure locaux, ainsi qu’à la comparaison avec
les données archéologiques.

Une approche des pratiques et des systèmes d’exploitation

Les témoins d’une céréaliculture d’altitude


Contrairement à d’autres phénomènes, cette place accrue des céréales dans les
diagrammes, alors même que la moyenne altitudinale des sites s’établit à 1843 m, constitue
une découverte récente et particulièrement bien mise en lumière en Pallars. L’expansion des
terroirs céréaliers avait été soulignée par Didier Galop dans de précédentes synthèses mais

27 Ejarque et al. 2010, 1476.
28 Galop 2007, 58.
Autour des estives d’Asán  135

Fig. 3. Comparaison des


tendances des courbes des pollens
arboréens, des poacées et des
céréales au sein des 16 sondages
palynologiques de la figure 2

à des altitudes moindres, ce qui pourrait tenir à un effet de versant, et dans des chronologies
postérieures à celles qui sont observables ici. Je prendrai en premier lieu appui sur des
données encore strictement palynologiques, avant de faire un détour en Cerdagne pour
comparer les données archéologiques et palynologiques dont nous disposons.
136 Christine Rendu

Cinq sondages palynologiques récents, situés en Haut-Pallars et en Andorre, permettent


une mise en séquence à la fois spatiale et chronologique de ces manifestations des cultures
céréalières. Parmi eux, les plus significatifs sont celui de la Coma de Burg 29, à 1821 m d’altitude,
et celui d’Estanilles 30, sur le rebord de la grande surface d’aplanissement du Plaus de Boldís, à
2247 m d’altitude, au-dessus du village de Lladore (Vall de Cardós).
Pour prendre la mesure de cette céréaliculture d’altitude et de l’extension de ses limites
telles que la perçoivent les palynologues, c’est au second qu’il faut d’abord nous référer, en
débordant un peu du cadre chronologique que nous nous sommes fixé. Après une ouverture
majeure du couvert forestier autour du xiie siècle (le taux de pollens arboréens descend à
moins de 10 %), la tourbière d’Estanilles enregistre, à la fin du Moyen Âge et au début de
l’époque moderne, non seulement une augmentation importante des Poacées, mais aussi des
taux relativement élevés de céréales. Ceux-ci sont associés, au début du phénomène, à des
feux récurrents, attestés par le nombre de particules de charbons dans les niveaux tourbeux 31.
La présence d’anthères de céréales dans le sédiment constitue un élément essentiel pour
avérer le caractère local de cette agriculture qui aurait ainsi été conduite durant quelques
siècles à 2240 m d’altitude, en dépit de conditions macro-climatiques a priori défavorables 32.
L’ensemble des signaux indique donc une agriculture temporaire, c’est-à-dire conduite au
sein des pâturages, parfois avec l’usage du feu, et en alternance avec la couverture herbacée.
À 1821 m d’altitude, le sondage de la Coma de Burg donne à voir, avec une résolution
chronologique supérieure, une dynamique à la fois semblable et différente à une période
nettement antérieure. Nous sommes ici à 14 km au sud du précédent enregistrement, dans
l’étage montagnard. Le petit lac sondé se trouve en amont d’un cordon morainique, dans une
vallée descendant vers l’ouest dont le fond, ponctué de bordes et couvert d’un parcellaire de
prairies, est encadré de versants abrupts peuplés d’une forêt de pins. L’analyse comparée des
photos aériennes de 1946 et actuelle montre que le boisement résulte d’une recolonisation
rapide et récente et les arbres recouvrent aussi d’anciens champs terrassés qui s’égrenaient
sur les pentes. Entre le ier et le viiie siècles, cet espace a connu cinq importants épisodes de
feux, situés pour les deux premiers au cours du iie siècle, pour les trois suivants aux ive, vie, et
viie siècles 33. Le caractère agropastoral de ces incendies ne fait guère de doute au regard des
dynamiques qui s’enchaînent alors. Le premier épisode, qui intervient dans une forêt fermée
de pins, est immédiatement suivi d’une élévation importante, aux iiie et ive siècles, des
Poacées et des céréales, dont les taux sont suffisamment hauts (près de 10 %) pour indiquer
une agriculture locale. À ce mouvement succède une reprise forestière abrupte, centrée sur le
ve siècle et accompagnée d’un recul net des cultures. Les utilisations suivantes du feu initient
une nouvelle ouverture, durable cette fois, qui se traduit en premier lieu par une hausse
conjointe du taux de céréales et de Poacées (ces dernières atteignent alors leur maximum),
puis par un mouvement à front renversé, l’augmentation des céréales se poursuivant de
façon constante alors que les Poacées s’abaissent de façon tout aussi régulière à partir du

29 Pèlachs Mañosa et al. 2007 ; Bal et al. 2011.


30 Pérez-Obiol et al. 2012.
31 Cunill et al. 2013, 60-65.
32 Pérez-Obiol et al. 2012, 392 et 394.
33 Bal et al. 2011, 184-185.
Autour des estives d’Asán  137

viiie-ixe siècle. Les deux courbes se rapprochent ainsi jusqu’à atteindre un maximum pour
les céréales et un minimum pour les Poacées au xive siècle, ce qui incite à y voir, suggèrent
les auteurs, une accélération des rotations culturales 34.
Le sondage de Prat de Vila à Valencia d’Àneu 35 (1150 m d’altitude, à deux pas d’Esterri,
cité dans la donation de Gaudiosus de l’an 522 36), celui de l’Estany de Llebreta, à 1600 m
d’altitude 37, et celui du Bosc dels Estanyons, dans la vallée andorrane du Madriu, à 2180 m
d’altitude, sans livrer de témoins aussi nets, fournissent des chronologies assez similaires
antérieurement à la généralisation des viiie-ixe siècles. S’il peut s’agir, dans le cas de la vallée
du Madriu, d’un écho régional, les deux autres secteurs, et particulièrement celui de Valencia
d’Àneu, reflètent plus probablement, aux iiie-ive et au vie siècle, une agriculture proche.
Alors que celle-ci prend place dans un milieu largement dominé par la forêt, c’est, après une
ouverture rapide et massive, en termes d’explosion des activités humaines qu’Albert Pèlachs
décrit la phase suivante (viie-ixe s.). Une forte augmentation des céréales, des Poacées et
des Fabacées indique une agriculture locale intensive, dans un environnement marécageux
aménagé susceptible d’évoquer les insulae des textes 38.
Comment imaginer, aux vie-viiie siècles à Burg, l’agriculture que les rotations céréalières
plus brèves des siècles suivants auraient remplacée ? La réduction des défrichements forestiers
par le feu, mais leur maintien à un taux faible, empêche de trancher entre essartages et
cycles cultures / herbages et les deux façons culturales sont envisageables, de même que des
parcellaires culturaux pérennes. Au regard de cette dynamique, et en osant une comparaison
dans le temps long, il n’est pas impossible que les mises en culture d’Estanilles aient répondu
à un transfert en altitude de cultures temporaires que l’affirmation des terroirs céréaliers et
prairiaux dans des combes inférieures, comme celles de Burg, auraient repoussées plus haut.
La morphologie de ces espaces cultivés est encore difficile à percevoir, et l’on n’a guère
pu commencer à l’appréhender, pour l’instant, que sur le territoire de la montagne d’Enveig,
en Cerdagne 39. Encore ne s’agit-il que d’un faisceau d’indices. Il faut ajouter, en outre, que
les formes observées ici ne sont certainement pas comparables à celles de la Coma de Burg,
où les signaux environnementaux laissent envisager des terroirs plus fortement structurés.
Parmi les sites fouillés à Enveig, deux cabanes, installées sur un replat en pente douce à
1950 m d’altitude, présentaient une architecture particulière. Juchées sur de petites buttes
de terre de 6 m sur 7 m de côté et bâties sur des solins de pierre, elles étaient couvertes de
toitures végétales. L’une est datée des viie-viiie siècles, l’autre des viiie-ixe siècles 40. Cette
dernière, incendiée, a fourni un assemblage carpologique étudié par Marie-Pierre Ruas.
Le seigle y représente 86 % des restes, avec plus de paille que de grains ce qui suppose un

34 Ibid., 188.
35 Pèlachs et al. 2009b.
36 Annexe, nº 1.
37 Catalan et al. 2013.
38 Pèlachs et al. 2009b, 343.
39 Des terrasses encore non fouillées ont aussi été signalées sur deux sites antiques d’Aigüestortes
(Gassiot Ballbè, dir. 2016, 164 et 171).
40 Rendu 2003, 248 et 259.
138 Christine Rendu

nettoyage partiel de la récolte 41. Ces vannages peuvent expliquer la rareté des semences
d’espèces adventices, laquelle pourrait également tenir à une agriculture conduite avec
le feu 42, l’altitude ne constituant pas, a priori, un facteur limitant 43. S’agit-il d’une culture
locale ? Les observations sont compatibles avec cette hypothèse mais ne permettent pas de
l’affirmer. Un argument supplémentaire provient de la présence de terrasses très effacées,
situées à 20 m des cabanes et dans leur prolongement, et recoupées par un enclos moderne.
Une série de sondages y a révélé à chaque fois l’existence d’une génération de terrasses
antérieures, scellées par celles visibles en surface. Si les sols enfouis de ces premières
terrasses, grâce à ce recouvrement, ont pu être datés (de l’Âge du Bronze) 44, il n’en va pas
de même pour les terrasses de surface et leur association à cette agriculture du haut Moyen
Âge repose avant tout sur leur proximité et leur contiguïté avec les cabanes. Le paysage dans
lequel se serait pratiquée cette agriculture, renseigné par l’analyse des charbons de bois des
habitats, est celui d’une pinède claire où le genêt purgatif, indicateur du développement
des landes, est également présent 45. À un peu moins d’un kilomètre de distance et 200 m
plus haut sur le versant, la séquence tourbeuse du Pla de l’Orri enregistre, à partir des ve-vie
siècles et jusqu’au xie siècle, une augmentation continue du taux de céréales (de 1 à 2 %) 46,
écho discret auquel pourraient avoir participé ces cultures et d’autres plus lointaines, dans
un environnement qui reste dominé par le pin – avec ses effets de masque – et où le sapin
est encore présent.
Si l’on considère ces terrasses comme ayant été utilisées à des fins agricoles au haut
Moyen Âge, quelles pratiques faut-il y voir ? Les éléments ne permettent pas de trancher,
encore une fois, mais à côté de l’hypothèse d’une céréaliculture pérenne, l’aménagement
en terrasses ne s’oppose pas non plus à des pratiques de mise en culture temporaire en
alternance avec herbages ou landes 47. De ces cycles, l’analyse palynologique de Basa Nera,
située à 1891 m d’altitude dans le Val d’Aran, constitue peut-être le meilleur exemple : entre
le ixe et le xve siècles, la courbe des céréales adopte une allure en dents de scie, faite de 16
pics très rapprochés dont les taux élevés (entre 5 et 10 %) laissent peu de doute sur une
agriculture locale 48. La courbe des Poacées présente le même profil, l’ensemble suggérant
une telle combinaison de pratiques. L’hypothèse, évoquée à partir des évidences d’agriculture
autour d’Estanilles au bas Moyen Âge, d’une poussée de la céréaliculture dans les marges en
raison d’une occupation dense des espaces inférieurs ne doit pas faire oublier qu’il y a, aussi,
une logique propre à cultiver sur les hauts versants : elle tient à la recherche de sols enrichis
par le parcours pastoral, peut-être par les neiges abondantes, et par l’essartage ou l’écobuage.

41 Ruas 2003, 395.
42 Sigaut 1975, 99.
43 Ruas 2003, 409.
44 Bal et al. 2010 ; Harfouche & Poupet 2013.
45 Davasse 2003, 383-386.
46 Galop, inédit.
47 Rendu 2014, 273-280.
48 Garcés-Pastor et al. 2017, 57-58.
Autour des estives d’Asán  139

Une approche des rythmes et des pratiques pastorales


à travers les établissements d’estive
La base de données du réseau depart, bien avancée, n’est cependant pas encore
opérationnelle sur l’ensemble des zones d’étude. C’est donc à un travail artisanal de
comparaison que je me livrerai ici. Sur les quinze zones recensées, j’en ai choisi cinq pour
une première approche “quantitative”, la sélection reposant sur l’importance des travaux
conduits au sein de chacune de ces zones et sur l’accessibilité de leurs données. D’ouest en
est, ce sont les terrains de recherche de la Sierra de Aralar 49, de l’estive d’Anéou en Ossau 50,
du Parc Nacional d’Aigüestortes i Estany de Sant Maurici 51, de Madriu-Perafita-Claror en
Andorre 52 et de la montagne d’Enveig en Cerdagne 53. Les importants travaux conduits
sur Nuria et Coma de Vaca par J.-M. Palet et son équipe ne sont encore que partiellement
publiés 54.
Les séries utilisées correspondent à des dates radiocarbone obtenues pour l’essentiel
sur les niveaux d’occupation des structures pastorales sondées et dans de rares cas sur des
fouilles en extension. Dans tous les cas, une seule date par phase a été retenue pour éviter
une surreprésentation. Certaines structures ont par ailleurs pu être datées à la fois par du
mobilier et par des mesures radiocarbone, mais les résultats des deux étant corrélés, je n’ai
retenu que les dernières.
Le total de ces occurrences permet de dénombrer 68 dates, documentant 68 phases
d’occupation réparties entre 55 structures (cabanes ou enclos) appartenant à 50 sites (fig. 4).
Seuls les établissements pastoraux (ou définis a priori comme tels) ont été pris en compte
et sont donc exclus les vestiges d’autres formes d’exploitation (charbonnières, fours à poix,
traces d’exploitation minière ou métallurgique).
Comment obtenir une description globale des données, sachant que chaque occupation
est renseignée par une mesure radiocarbone qui possède ses propres bornes et pics de
probabilité ? La “courbe d’activité” 55 permet de cumuler les dates des événements (ici les
phases d’occupation) en tenant compte de la distribution des probabilités de chacune
d’elles. Représentant le nombre d’événements qui se sont produits par unité de temps, elle
retranscrit les rythmes d’occupation tels que nous les percevons, pour chaque microrégion
puis pour l’ensemble (fig. 5). Une telle représentation pour les zones à faible nombre de dates
serait sans doute abusive s’il ne s’agissait avant tout de fournir une vision simple des données
acquises.
Les résultats reflètent d’abord une série de biais documentaires qui tiennent aux
stratégies d’étude ou à la visibilité des constructions à certaines périodes. Sur Enveig ont
ainsi été privilégiées les fouilles en extension des habitats plutôt que les sondages. Les vingt

49 Moraza Barea & Mujika Alustiza 2005 ; Agirre-García et al. 2018.


50 Le Couédic 2010 ; Rendu et al., dir. 2016.
51 Gassiot Ballbè, dir. 2016 ; Garcia Casas 2018.
52 Orengo Romeu 2010 ; Palet et al. 2013.
53 Rendu 2003.
54 Palet Martinez et al. 2016.
55 Réalisée avec le logiciel Chronomodel : Lanos & Dufresne 2019.
140 Christine Rendu

Fig. 4. Les dates radiocarbone sélectionnées pour appréhender par l’archéologie


les rythmes de l’occupation pastorale.
Tableau 1 : total des dates par zone et pour l’ensemble. Tableau 2 : références des dates sélectionnées. Source
des dates du tableau 2 : Aralar : Agirre et al. 2018, 46 ; Aigüestortes : Garcia Casas 2018, 123-126 ; Ossau : Rendu
et al., dir. 2016, 87 et 140 ; Andorre : Orengo Romeu 2010, 212 ; Enveig : Rendu 2003, 132, 257, 248 et 251 pour les 2e,
4e, 6e et 9e dates, inédit pour les autres.
Autour des estives d’Asán  141

Fig. 5. Les rythmes d’occupation des cinq zones d’étude au cours du premier millénaire,
tels que perçus à travers l’archéologie des sites pastoraux d’altitude.
(Liste des dates sélectionnées fig. 4). Pour chaque zone, la courbe représente la distribution de la somme des
probabilités des mesures radiocarbone datant les différentes phases d’occupation des sites sondés ou fouillés.
La dernière courbe (en haut) cumule l’ensemble des dates des cinq autres courbes.
142 Christine Rendu

fouilles réalisées font apparaître un faible nombre d’occupations au premier millénaire (9),
cinq d’entre elles correspondant à des cabanes fouillées dans leur totalité (les cabanes 22,
81, 82, 100, 128) mais dont deux n’apparaissent qu’à la fin du millénaire (dates couvrant les
xe‑xie siècles). Les quatre autres dates proviennent de niveaux saisis de façon marginale au
sein de sites dont les occupations principales, celles visibles en surface, se rattachent à d’autres
périodes. Le hiatus que la courbe fait ici apparaître aux ve-vie siècles tient probablement au
caractère non systématique des sondages ou à des constructions sans délimitations de pierre
et non repérables en prospection de surface. Il est certain, en tout cas, qu’il ne correspond
pas à un vide d’occupation puisqu’au sein même du versant, les données palynologiques de
la tourbière du Pla de l’Orri font apparaître, quant à elles, une nette hausse des Poacées et des
céréales, corrélée à une baisse des pourcentages des taxons arboréens (pin, sapin) entre le ve
et le xe siècle 56. D’autres courbes sont susceptibles de transcrire d’autres biais. Dans celle de
la Sierra de Aralar, la relative faiblesse des données avant le viie siècle reflète sans doute la
problématique initiale des chercheurs qui se sont d’abord attachés à la question, essentielle,
de la discrimination fonctionnelle des tumulus 57. Ils ont ainsi montré que ces derniers, sous
des morphologies qu’il est aujourd’hui possible de distinguer, englobent différents types de
sites dont une large proportion correspond à des cabanes d’estive qui apparaissent comme
de nouveaux modèles de construction à partir des viie-viiie siècles. Ce sont les fouilles ou
sondages sur ces entités qui se révèlent principalement dans la courbe. La séquence la plus
complète est enfin celle d’Aigüestortes, qui reflète une politique de petits sondages assez
systématiques permettant d’explorer la distribution chronologique d’une grande variété de
sites. La limite réside cette fois dans la généralisation de la datation d’une structure à des
ensembles architecturaux complexes, la répétition des données et la lecture archéologique
des traces (mêmes degrés d’arasement, cohérence du plan et attention aux recoupements)
servant alors de garde-fou 58.
Si ces courbes traduisent donc en premier lieu des biais dans l’acquisition des données,
elles n’en témoignent pas moins, parallèlement, d’une diversité régionale des types de sites,
des systèmes d’élevage et des dynamiques pastorales. Trois microrégions donnent, à cet
égard, matière à réflexion  : la Sierra de Aralar, considérée ici avec la Cize, ces deux aires
distantes de 70 km pouvant aisément être mises en regard ; Aigüestortes ; et enfin l’Ossau.

Cize et Sierra de Aralar


J’aborderai les résultats de la Sierra de Aralar à partir des questions qu’ont posées
ceux obtenus en Cize (Basse-Navarre), au sein d’un programme sur les dynamiques
environnementales de la montagne basque conduit sous la direction de Didier Galop
de 1999 à 2003 59. C’est dans ce cadre et parallèlement à la réalisation de trois sondages

56 Galop, inédit.
57 Moraza Barea & Mujika Alustiza 2005.
58 Un important travail sur ces critères a été réalisé dans Le Couédic 2010 et Garcia Casas 2018.
59 Pour un aperçu des problématiques : Galop 2002.
Autour des estives d’Asán  143

palynologiques autour du dôme d’Okabe (1456 m) 60, point culminant du massif d’Iraty,
qu’ont été effectuées une petite série de prospections et de fouilles visant à documenter les
transformations des systèmes d’estivage sur le temps long. La séquence obtenue, fondée sur
la prospection de 700 ha, le relevé d’une quarantaine de sites et la fouille ou le sondage de six
d’entre eux, a renseigné une chronologie longue, s’étendant de l’Âge du Bronze à l’actuel mais
entrecoupée par d’importants hiatus. Pour tenter de saisir assez rapidement des mutations
des formes d’occupation de l’estive, nous avions décidé de centrer les fouilles en premier
lieu sur le sommet du dôme d’Okabe (1400 m), qui présentait les vestiges de plusieurs sites
anciens mais aucun site récent. C’est ainsi qu’ont été révélées, dans une aire de quelques
hectares à peine, trois occupations qui jalonnaient les iiie-xiiie siècles 61 : la première, Okabe
10, correspondait à une belle cabane rectangulaire à murs à double parement de gros blocs
datée des iiie-ve siècles, la seconde, assez incertaine (Okabe 12), était datée du viie siècle,
la troisième (Okabe 11), datée des xiie-xiiie siècles et située quelques centaines de mètres à
l’aval des précédentes, se présentait sous la forme, très différente, de deux enclos de pierre
sèche accolés couvrant une surface totale de 300 m². De l’une à l’autre s’observait donc une
légère descente altitudinale des sites. L’enquête s’était ensuite focalisée sur la datation des
établissements à couloir de traite, intéressants en ce qu’ils constituent une sorte de fossile
directeur de l’élevage ovin laitier intensif (le mode dominant d’exploitation actuel en Cize).
Alors que ce type d’installation apparaît, à l’est des Pyrénées, aux xiiie-xive siècles, il n’a pu
être daté ici que des xviiie-xixe siècles 62. À l’autre extrémité d’un hiatus couvrant ainsi les
xiiie-xviiie siècles, la répartition spatiale de ces sites récents offrait par ailleurs une tout autre
image puisqu’ils sont le plus souvent groupés en hameaux et installés au fond des vallons ou
sur les premiers épaulements des pentes. Dans l’intervalle, le dôme d’Okabe, nécessairement
épicentre de certains parcours au cours du premier millénaire, était devenu limite des
parcours des cabanes situées sur sa périphérie. Dans l’intervalle enfin, les diagrammes
palynologiques montraient une dynamique singulière qui, du haut Moyen Âge au début de
l’époque moderne (viiie‑xve s.), associait à une augmentation de la pression pastorale une
expansion du couvert forestier 63. Celui-ci était nettement plus réduit au ve qu’au xve siècle.
À partir du xiiie siècle, les sources écrites permettaient de rattacher cette dynamique à une
économie pastorale certes diversifiée mais orientée de façon préférentielle, et spéculative,
vers l’élève des porcs et des bovins 64.
La comparaison avec les travaux publiés sur la Sierra de Aralar à partir du milieu des
années 2000 a livré des clés essentielles pour interpréter cette séquence qui restait très
lacunaire. En premier lieu, les recherches archéologiques y ont révélé des mouvements très
semblables pour ce qui concerne le début du ier et la fin du iie millénaire : (1) la forme des
sites tardo-antiques documentée par deux cabanes (Argarbi I et Ib) datées elles aussi des iiie-
ve siècles 65 est tout à fait comparable à celle que nous avons pu mettre au jour à Iraty – plan

60 Il s’agit des sondages d’Artxilondo, Sourzay et Okabe, respectivement publiés dans Galop et
al. 2003, Mazier et al. 2009 et Cugny 2011, 149-150 et 167-177.
61 Rendu & Campmajo 2003.
62 Rendu & Campmajo 2004.
63 Galop, dir. 1999, 31 ; Galop et al. 2003, 161.
64 Legaz 2005, tome 1, chapitres 1 et 2.
65 Mujika Alustiza et al. 2013, 237.
144 Christine Rendu

rectangulaire, surface intérieure de 20 m², épais murets à doubles parements de gros blocs –,
et seule la richesse du mobilier les différencie ; (2) les établissements à cabanes et enclos de
traite en pierre n’apparaissent, ici aussi, qu’aux xviie-xviiie siècles 66, phénomène expliqué par
des recherches historiques récentes qui ont bien démontré la montée en puissance tardive de
cet élevage ovin (xviie siècle) 67 et les profondes transformations environnementales qui l’ont
accompagnée : un fort recul des espaces boisés 68, comme sur certains secteurs des hauteurs
d’Iraty à partir des xvie-xviie siècles. Dans l’intervalle en revanche, dans le millénaire qui
court entre les viie-viiie et les xviie‑xviiie siècles, se manifeste en Aralar un nouveau type de
sites, correspondant à des cabanes isolées en matériaux périssables, souvent reconstruites
comme en attestent leurs niveaux d’occupation successifs, et bâties sur des petites terrasses
artificielles de cailloux concassés (fig. 6). Elles se présentent ainsi en prospection de surface
sous la forme de ces tertres ou tumulus (fig. 7) que les chercheurs se sont appliqués à dater
en en sondant une vingtaine et qui ne sont pas dépourvus de parallèles, non datés, en Cize.
La fouille fine de trois de ces cabanes a bien montré ce basculement des systèmes d’élevage
au cours de l’époque moderne 69. Si les assemblages faunistiques de la dernière d’entre elles,

Fig. 6. Hypothèse de restitution d’une cabane végétale sur plateforme de cailloutis,


telle que permettent de l’imaginer les fouilles des tumulus d’Esnaurreta, Arrubi ou Oidui
Illustration de Jokin Telleria, (Moraza Barea & Mujika Alustiza, 2005, 95 ; crédit : J. Telleria, J.A. Mujika).

66 Agirre-García et al. 2003.
67 Aragón Ruano 2002.
68 Moraza Barea 2005.
69 Agirre-García et al. 2008, 116 sq.
Autour des estives d’Asán  145

Fig. 7. Le tumulus d’Arrubi avant la fouille


Moraza Barea & Mujika Alustiza, 2005, 86 ; Crédit : J.A. Mujika.

Oidui 16, datée des xviie-xviiie siècles, sont dominés à 93 % par les caprinés, ces derniers ne
représentent que 10 à 27 % des restes dans les deux cabanes du début de la séquence, datées
des viie-xe siècles (Esnaurreta 21 et Arrubi 3). 79 et 72 % des restes de faune se rattachent
alors à l’élevage bovin, attestant une spécialisation dans ce domaine. La présence de veaux
parfois très jeunes (0-6 mois) et de vaches adultes indiquerait des mises bas en montagne et
sans doute une exploitation laitière 70.
Dans les deux massifs, une orientation durable vers l’élevage bovin et porcin, orientation
dominante mais non exclusive comme le suggèrent les enclos d’un autre type présents à
Okabe au xiiie siècle, expliquerait ainsi cette dynamique paysagère particulière qui associe
à une croissance pastorale une croissance forestière. Considérées ensemble, ces recherches
mettent en exergue des systèmes pastoraux encore peu connus, souvent minorés dans
les études menées sur les Pyrénées et qui ont largement échappé, jusqu’à présent, aux
investigations archéologiques. Elles montrent aussi à quel point ces élevages, sans le faisceau
d’indices qui permet ici de les détecter, sont susceptibles de passer sous le radar d’approches
classiques, et à quel point cette forme de pastoralisme est conciliante avec la forêt. Dans leur
forme et leur chronologie, ces modèles diffèrent notablement de ceux de l’est et du centre
des Pyrénées.

70 Castaños 2003-2007.
146 Christine Rendu

Aigüestortes
Les recherches conduites depuis 2004 sur ce secteur par l’équipe d’Ermengol Gassiot
l’ont été à une échelle inédite puisqu’elles couvrent l’ensemble du Parc National soit 40 000
ha répartis entre les vallées de la Noguera Pallaresa, Noguera Ribagorçana, à la frontière de
l’Aragon et de la Catalogne, et le Val d’Aran. Le corpus constitué compte 378 sites dont 42
ont été datés à la suite soit de fouilles soit surtout de petits sondages portant, pour les sites
complexes c’est-à-dire à plusieurs cabanes ou enclos, sur l’une au moins de leurs structures 71.
Les sites datés appartenant au premier millénaire sont au nombre de 23, renseignés par 25
datations radiocarbone. Après un grand vide documentaire durant tout l’Âge du Bronze
et le début de l’Âge du Fer (qui ne correspond pas uniformément, comme en témoignent
les données palynologiques, à un vide d’occupation mais à une faible visibilité des traces),
les sites réapparaissent à partir du iiie siècle avant notre ère et se densifient à partir du
changement d’ère 72 avant de connaître une véritable explosion à partir du ive siècle 73.
D’un point de vue typologique, les sites se divisent en quatre groupes : des abris sous
roche isolés, de petits établissements comptant deux structures dont un enclos, des
ensembles intermédiaires de trois à huit structures (avec ou sans abri sous roche), et enfin
des grands ensembles, les conjunts grans, qui regroupent, entre enclos et habitats, plus de
huit structures. Ces grands ensembles, au nombre de 11 à 14 74, se répartissent en deux classes
chronologiques. La première s’étend du Haut-Empire (iie-iiie s.) jusqu’au viie-viiie siècle.
Elle comprend cinq établissements dont trois sont datés, les deux autres y étant affectés par
association typologique. La deuxième classe couvre le Moyen Âge central, un hiatus, aux
viiie-xie siècles 75, la séparant de la première. D’une période à l’autre, ces deux types de grands
ensembles diffèrent aussi par leur emplacement, un seul cas montrant une pérennité du lieu
et un recouvrement partiel des structures anciennes par les plus récentes 76.
Parmi les grands établissements du Moyen Âge central, celui de Casesnoves est le plus
impressionnant 77. Installé sur une moraine à 2220 m d’altitude et couvrant une étendue
de 2500 m², il compte au moins 41 structures et son relevé n’est pas total. On y dénombre
13 à 16 cabanes de petites dimensions (3,5 m²), aux élévations bien conservées, à toitures
en encorbellement de pierre sèche et équipées de fours  ; 13 petites structures de 2,5 m²,
adossées aux cabanes et interprétées comme des caves à fromage  ; et enfin au moins 16
enclos. Tandis que ces cabanes et leurs dépendances, qui indiquent une production laitière
et fromagère ovine ou caprine, sont disposées sur les bordures supérieures des enclos, ceux-
ci sont regroupés au centre et jointifs, formant un bloc compact d’alvéoles irrégulières de
20 à 60 m² chacune. En contrebas, une structure de 40 m², aux murs conservés sur 1,7 m de
hauteur et possédant à l’est une extrémité en forme d’abside pourrait, à titre d’hypothèse,

71 Garcia Casas 2018, 378.
72 Gassiot Ballbè, dir. 2016, 150-152.
73 Ibid., 159.
74 Garcia Casas 2018, 318.
75 Ibid., 376. Ce hiatus ne concerne que les grands établissements (quelques abris sous roche et
petits ensembles sont occupés).
76 Gassiot Ballbè, dir. 2016, 206-209 (site du Pletiu del Port de Rus).
77 Ibid., 202-206.
Autour des estives d’Asán  147

avoir correspondu à une petite église. La datation est assurée par la fouille d’une des cabanes
dont la dernière utilisation du four se situe entre 1190 et 1279 p.C. Un autre site semblable,
celui du Pletiu del Port de Rus (fig. 8b), connaît son occupation la plus tardive au xive siècle 78.
Ces formes d’établissement laissent alors la place à d’autres qui se rapprochent des modèles
documentés par l’ethnographie (sites à couloirs de traite ou à une cabane et quelques grands
enclos).

Fig. 8. Comparaison des grands ensembles d’Aigüestortes


(a) Site de la Pleta d’Erdo, daté des vie-viie siècles, avec ses enclos latéraux disposés autour d’un grand espace
central ; (b) site du Pletiu del Port de Rus, daté des xiiie-xive siècles – enclos agglomérés au centre et petites
cabanes en périphérie. Les contours en grisé, dans ce dernier site représentent une phase antérieure.
D’après Gassiot Ballbè, dir. 2016, 171 et 207.

78 Ibid., 208.
148 Christine Rendu

Des grands ensembles de la période précédente, le premier exemplaire, celui du Tuc deth
Lac Redon, est daté des iie-ive siècles 79. Le dernier et le plus représentatif est celui de la Pleta
d’Erdo (fig. 8a), installé à 2250 m d’altitude et daté également par sondage dans l’une de ses
structures des vie-viie siècles 80. Une quinzaine d’enclos, pour la plupart de petites dimensions
(30 à 60 m², exceptionnellement 100 m²) y couvrent une aire de 2100 m². La première
différence typologique avec les grands établissements du Moyen Âge central réside dans leur
agencement puisqu’ils sont cette fois disposés de part et d’autre d’une place ou d’un grand
enclos central de 500 m², subdivisé par un mur perpendiculaire. Les cabanes, cette fois pour
l’essentiel bâties en matériaux périssables, sont en outre plus grandes et moins nombreuses.
On en compte cinq, de 5 à 15 m², chacune se trouvant potentiellement à la tête de trois enclos
latéraux, ce qui laisserait envisager un partage des troupeaux en lots (laitières, non laitières,
agneaux par exemple).
Des grands ensembles tardo-antiques à ceux du Moyen Âge central, les différences
résident donc essentiellement dans la morphologie lâche des premiers, la présence d’un
grand enclos central suggérant soit des moments quotidiens d’agrégation / séparation des
troupeaux parqués au sein des enclos particuliers, soit le doublement de la capacité du site 81,
un grand troupeau voisinant alors avec d’autres plus petits. À cette disposition répond, au
sein des ensembles pleinement médiévaux, une organisation très cohésive d’exploitations
clairement individuelles, centrée explicitement sur la production fromagère, et dans laquelle
la toiture de pierre sèche des cabanes, par référence à d’autres exemples, pourrait être lue
comme un signe d’appropriation 82.
À ces distinctions s’ajoutent des différences dans la localisation des grands établissements.
David Garcia dans sa thèse a mesuré leur position par rapport aux plus courts chemins
reliant les lieux centraux supposés anciens des vallées (d’après leurs premières mentions
ou leurs établissements archéologiques avérés). Les grands ensembles du Bas-Empire sont
les plus proches de ces voies (fig. 9), ceux d’époque visigothique en étant statistiquement
un peu plus éloignés, et plus encore ceux du Moyen Âge central qui, s’installant dans les
“têtes” de vallées mais plus loin des grandes routes intervalléennes, s’inscriraient ainsi dans
des logiques plus locales 83. Ces changements d’emplacement suggèrent à l’auteur, pour l’un
au moins des établissements du Bas-Empire, l’hypothèse de fonctions mixtes, associant au
parcage un possible rôle de station voire de point de taxation ou de contrôle du bétail lors
de ses déplacements 84. La situation préférentielle de ces grands ensembles tardo-antiques
dans la partie occidentale du Parc National, soit dans les hautes vallées du Val d’Aran et de la
Ribagorça, pourrait en outre, selon lui, être mise en relation avec le dynamisme particulier
de ce secteur, situé dans le prolongement de Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand de
Comminges) 85. Rapprochant ces configurations des mentions d’estives figurant dans les don

79 Ibid., 157-158.
80 Ibid., 169-170.
81 Ibid., 169.
82 Garcia Casas 2018, 425.
83 Ibid., 349-352 et 418.
84 Ibid., 416-417.
85 Ibid., 413.
Autour des estives d’Asán  149

Fig. 9. Un exemple de la situation des grands ensembles tardo-antiques d’Aigüestortes


Ici, le “poblat” della Passada deth Nebot (Lac de Rius, vallée de Valarties), au bord de l’un des meilleurs
chemins théoriques calculés par D. Garcia Casas, aujourd’hui GR 11 (Garcia Casas 2018, 348-352). Le site
n’est pas daté mais possède toutes les caractéristiques des établissements de cette période (Crédit : Grup
d’Arqueologia de l’Alta Muntanya, Université Autonome de Barcelone).

et testament de l’évêque Vincent de Huesca au monastère d’Asán, les rapprochant aussi de


la description des grands élevages entrepreneuriaux que fait Varron, David Garcia envisage
ainsi l’éventualité d’un pastoralisme promu par les propriétaires de grands domaines et
conduit par les bergers à leur service 86.
C’est après avoir examiné le dernier exemple que nous reviendrons sur ces différents
aspects.

Anéou
La partie archéologique du programme de recherche s’est ici focalisée sur les 1200 ha
du cirque d’Anéou, situé entre 1700 et 2500 m d’altitude aux confins méridionaux de la
vallée d’Ossau. 268 structures, réparties en 81 sites composant a priori 50 établissements
fonctionnels y ont été inventoriées 87. Les sondages effectués dans 27 de ces structures
ont permis d’élaborer une première chronotypologie soutenant différents modèles
d’occupation, de l’Âge du Bronze à l’époque contemporaine. Alors que les établissements du

86 Ibid., 415-416.
87 Sur la modélisation des établissements pastoraux voir Le Couédic 2010, 149-189 ; Le Couédic et
al. 2016a, 70-74.
150 Christine Rendu

iie millénaire a.C. occupent surtout les parties hautes de l’estive et que ceux des xiiie-xviiie s.
p.C. offrent l’image d’une dispersion maximale, c’est au centre du cirque, sur les premières
corniches calcaires qui dominent l’ombilic aval, à 1850 et 1770 m d’altitude, que se tiennent
les deux établissements antiques datés. Tous deux apparaissaient en surface comme des
ensembles complexes associant plusieurs cabanes et enclos (fig. 10 a et b) 88. L’établissement
32, à Cabanes la Glère, comptait ainsi a priori 11 structures dont quatre enclos jointifs de 120
à 220 m² s’étendant sur plus de 700 m² au total, adossés à un ensemble bâti pouvant être
lu comme une enfilade de trois cabanes ou un grand bâtiment compartimenté, l’ensemble
étant complété cinq mètres à l’aval par deux autres cabanes. L’établissement 149 présentait
une organisation voisine, avec différentes alvéoles adjacentes dessinant a priori un bâtiment
allongé inscrit dans un massif construit de plus de 100 m², à dix mètres duquel se tiennent
deux enclos arasés de 350 et 200 m². Quatre sondages permettaient de placer le site 32 entre
les iiie et vie siècles et le site 149 aux ive-viie siècles.
La fouille en extension du site 32 (fig. 10 c), conduite par C. Calastrenc, a fait apparaître
ensuite une chronologie beaucoup plus complexe que celle attendue 89. Ce qui s’est avéré être
un grand bâtiment rectangulaire de 52 m² extérieurs et 22 m² intérieurs a connu deux phases
d’occupation distinctes, l’une centrée effectivement sur les iiie-ve siècles, la seconde sur les
ixe-xie siècles, avec un hiatus situé entre les vie et viiie siècles. L’une et l’autre ne diffèrent que
par des modifications mineures (apparition d’un mur de refend, déplacement des foyers,
reprise des murs latéraux), et les effets du gel et de la bioturbation avaient confondu dans
une même couche sédimentaire ces deux occupations principales que seule une fouille
fine a permis de reconnaître. Quant aux deux cabanes situées en contrebas, elles sont bien
postérieures. Se succédant rapidement au cours des xiiie-xve siècles, elles relèvent d’un tout
autre modèle, que l’on voit s’étendre à l’ensemble de l’estive au Moyen Âge et à l’époque
moderne et qui combine multiplicité des implantations, faible étendue des cabanes et forte
pression pastorale, si l’on en croit les données polliniques et les textes 90.
Au sein du grand bâtiment, les restes de faune, bien que peu nombreux, montrent une
orientation vers l’élevage ovin 91. Le mobilier, relativement diversifié (céramique, monnaie,
perle de verre notamment) se rattache en totalité à l’Antiquité et c’est donc selon d’autres
modes de vie qu’il faut envisager, déjà, les façons d’habiter du haut Moyen Âge. À ces premiers
indices de changement s’en ajoute un autre qui réside dans une certaine déconnexion,
passé le vie siècle, entre les indicateurs de la pression pastorale tels que les enregistre la
tourbière proche de Lalaguë et les rythmes de l’établissement 32. De l’occupation antique
à celle du haut Moyen Âge, ces décalages permettent de penser à l’existence d’autres sites,
voire à une transformation des aires de parcours que contrôlait cet établissement. Sans
démentir les données des sondages, l’approche à micro-échelle les complète ainsi d’une
façon décisive. Elle met en lumière d’autres aspects du phénomène de romanisation, insiste
sur sa lente instauration et sa longue persistance. Les héritages se lisent dans la présence, à
60 mètres à peine de l’établissement 32, d’un ensemble plus modeste mais ressemblant daté

88 Le Couédic et al. 2016a, 107-109.
89 Calastrenc et al. 2016.
90 Rendu et al., dir. 2016, 149.
91 Étude archéozoologique de J. Knockaert in Calastrenc et al. 2016, 134-135.
Autour des estives d’Asán  151

Fig. 10. Les deux ensembles tardo-antiques de l’estive d’Anéou, en vallée d’Ossau
En haut, les plans du site 32 de Cabanes la Glère (à gauche) et du site 149 de Tourmont (à droite), d’après la
vision de surface (la cabane 347 est moderne). En bas, la fouille des structures de l’établissement 32. Les trois
structures de surface, 83, 84, 85, correspondent en fait à un seul bâtiment (85) repris à différentes époques.
Les deux cabanes orientales sont postérieures. 10 mesures radiocarbone permettent de dater les foyers “a”
de l’Antiquité (iiie-mi vie s.), le foyer “b” du haut Moyen Âge (viiie-xe s.) et les foyers “c” du Moyen Âge central
(xiiie-xive s.). D’après Le Couédic, 2010, annexes vol. 1, 150 et Le Couédic et al., 2016a, 108 pour les deux plans du
haut et Calastrenc et al., 2016, 118 et 120 pour celui du bas.
152 Christine Rendu

des iie-ier s. a.C.  ; la réoccupation du haut Moyen Âge évoque des changements profonds
et imperceptibles. Qui sait ce qu’elle doit à l’opportunisme, ou à la transmission de vieilles
emprises et d’anciens cadres territoriaux ?
Les hypothèses sur les partages de l’espace au moment où les établissements 32 et 149
furent contemporains (ive-ve ou vie s.) peuvent se lire à deux échelles. À petite échelle,
ces deux centres viennent encadrer la principale voie de communication entre la vallée
d’Ossau et la haute vallée du Gállego, qui passe au col du Pourtalet (1794 m), situé à moins
de deux kilomètres au sud des deux sites. Qu’ils aient joué un rôle dans ce cadre, la question
se pose moins pour le site 32 que pour l’établissement 149 de Tourmont 92, aux bâtiments
plus développés, au mobilier plus abondant et très proche d’un ancien chemin menant
au col. Mais il faudrait le fouiller pour savoir s’il a pu associer à une activité pastorale une
fonction d’accueil des voyageurs 93. À l’échelle du cirque d’Anéou, les caractéristiques des
deux ensembles et leur position accréditent l’hypothèse selon laquelle ils auraient dominé
l’estive, ou en tout cas y auraient tenu une place privilégiée. Mais il est indéniable alors
que cette centralité s’est exercée selon une organisation et dans des cadres matériels très
différents de ceux des grands ensembles d’Aigüestortes. Bâtiment unique et grands enclos
accolés évoquent ici un grand troupeau géré par une équipe de bergers, et s’il fallait projeter
sur un espace un élevage spéculatif, c’est au moins autant sur les établissements 32 et 149
d’Anéou que sur les grands ensembles contemporains d’Aigüestortes, avec leurs habitats
pluriels et leurs enclos agglomérés en ordre lâche autour d’un espace central que l’on serait
porté à le faire. Faut-il réfléchir à d’autres modèles  ? Force est de constater alors que la
diversité des façons pastorales et les innombrables combinaisons qu’elles proposent dans
la manière de regrouper les bêtes et de partager leurs produits confronte à un champ des
possibles difficilement maîtrisable. Les grands ensembles d’Anéou supporteraient tout aussi
bien que leur interprétation précédente celle d’une organisation collective fondée sur le
regroupement de troupeaux individuels et le partage des fruits en fin de saison, comme il en
existe maints exemples ethnographiques 94.

Ces dernières considérations ne visaient qu’à souligner la difficulté qu’il y a à associer


des cadres socio-juridiques à des formes de sites et le risque qu’il y a à lire ces dernières
de manière trop littérale. Réfléchissant sur ce que peut traduire une organisation collective
de l’espace, Elisabeth Zadora-Rio observait qu’elle “ne donne guère d’indications sur la
structure juridique et sociale et peut tout aussi bien être interprétée comme la marque d’un
pouvoir seigneurial que comme celle d’une communauté rurale organisée” 95. Le constat
s’étend également aux formes d’habitat dispersé des cabanes d’Aralar, où rien à mon sens

92 Le Couédic et al. 2016a, 109.
93 Une telle fonction d’hospitalité liée au chemin du col du Pourtalet apparaît par ailleurs dans
le traité de Bayonne qui confirme, en 1862, le droit de gîte réciproque des habitants de la vallée
de Tena et de la vallée d’Ossau sur le versant opposé  : il s’exerce à “la majada de Tourmon”
(Tourmont) pour les premiers et à “la grotte de Samorons ou majada de lou Roumiga” pour les
seconds (Duvergier 1862, 163).
94 Voir pour les Pyrénées l’exemple de l’olha, en Soule, décrite par Ott 1993, 147-164.
95 Zadora-Rio 1995, 150.
Autour des estives d’Asán  153

n’indique précisément les structures sociales dont elles relèvent 96, si ce n’est que leur
caractère spécialisé tendrait à exclure un estivage individuel et à privilégier l’hypothèse d’un
troupeau soit collectif, soit relevant d’un grand propriétaire. Sans doute est-ce autrement,
par une meilleure contextualisation historique et archéologique, par un enrichissement des
référentiels ethno-archéologiques, enfin par une documentation fine des pratiques et des
économies d’élevage soutenue par l’archéométrie, qu’il faut continuer d’avancer.
S’il est une conclusion que permet cette revue des sites et de leur impact anthropique,
en revanche, c’est à la chronologie qu’elle s’applique. Revenant aux courbes et connaissant
un peu mieux les phénomènes qu’elles traduisent, il faut s’intéresser à la dernière, celle de
l’activité totale (fig. 5), qui cumule les dates des cinq zones et s’affranchit globalement des
particularismes régionaux (Aigüestortes y compte pour un peu plus d’un tiers). La comparer
avec les courbes de la généralisation de l’impact anthropique de la figure 3 (graphique 4)
autorise quelques constats. Les iiie et ive siècles apparaissent, dans tous les secteurs, comme
le moment d’un essor de l’exploitation pastorale d’altitude, qui souligne par contraste la
faiblesse de cette activité au Haut-Empire. Cette observation rejoint, à une autre échelle,
celle que faisait récemment Dany Barraud à propos de l’Ossau 97 et s’accorde avec les courbes
paléo-environnementales qui montrent à cette période le franchissement d’un premier seuil.
Si, d’un point de vue archéologique, l’activité semble décroître au ve siècle, elle ne s’effondre
pas – son taux restant toujours bien supérieur à celui des premiers siècles – et augmente à
nouveau à la fin du vie siècle pour culminer au milieu du viie siècle. Aigüestortes et Aralar
offrent de ce moment deux visions divergentes : dans le premier cas la période se lit comme
la fin d’une époque, l’occupation des grands ensembles apparus à la fin du Haut-Empire
s’achève, dans l’autre c’est l’émergence d’un nouveau type de site, appelé à un long avenir,
qui transparaît. Enfin, très marquée dans la moitié est des Pyrénées et peu voire pas du tout
à l’ouest, la baisse de l’activité telle que la reflète la courbe des occupations au viiie siècle
est en totale contradiction avec ce que montrent les données paléo-environnementales.
Le nombre de tourbières enregistrant des défrichements ne cesse d’augmenter depuis le
viie siècle et, avec les nuances précédemment soulignées pour les ixe-xe siècles, les espaces
prairiaux s’étendent. Le principal changement tient à la généralisation des céréales, qui
avait franchi un premier seuil au ve siècle et en franchit ici un second, probablement d’une
autre nature vu la hausse constante de la courbe aux siècles suivants. Sans doute faut-il
envisager, pour rendre compte de cette discordance forte du viiie siècle puis des évolutions
des siècles suivants, l’hypothèse d’un changement profond des systèmes agraires dans
les vallées et sur les versants, changement pour lequel la transformation des rotations
céréaliculture / herbages entrevue à la Coma de Burg pourrait donner quelques pistes. S’il
est encore difficile de comprendre la façon dont cette mutation se répercute sur les systèmes
pastoraux d’altitude, il paraît assez assuré qu’elle ne participe pas d’une déprise généralisée

96 Mettant en relation le développement des aldeas et celui des cabanes de la Sierra de Aralar
aux viie-viiie siècles, Margarita Fernández Mier et J. A. Quirós Castillo optent ici pour un rôle
prononcé des communautés paysannes (Fernández Mier & Quirós Castillo 2015, 702-703).
97 Barraud 2016, 230-232. L’auteur souligne l’asynchronisme entre le développement de ce qui est
interprété comme des campements pastoraux d’hivernage dans le piémont au Haut-Empire et
les signes plus tardifs d’une augmentation de la pression pastorale en haute montagne.
154 Christine Rendu

et il faut donc s’orienter vers d’autres clés. Dans ces chronologies nécessairement en biseau,
il n’est pas impossible que l’enseignement de la Sierra de Aralar soit aussi de nous amener à
rechercher d’autres types de sites. Mais c’est surtout à un chantier d’ampleur avec les paléo-
environnementalistes et les historiens que ces questions font rêver, tant il paraît nécessaire,
comme le faisaient récemment Roland Viader ou Juan José Larrea 98, d’appréhender ces
transformations des usages du sol à la lumière de celles qui touchent au rapport à l’espace et
à son appropriation.

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La montaña como alternativa para las comunidades monásticas
de la temprana Edad Media. El caso de Santa Cecília dels Altimiris
(Prepirineo leridano) 1
Marta Sancho i Planas

Introducción
Nuestra participación en este volumen está ligada al reciente descubrimiento de
nuevos documentos relacionados con el monasterio de San Martín de Asán y con el hecho
de que en ellos aparece citado el territorium Orritense, muy cercano a Els Altimiris, uno
de los yacimientos que estamos excavando dentro de nuestro proyecto de investigación y
que interpretamos como un monasterio de época visigoda. La investigación alrededor
de Santa Cecília dels Altimiris nos aporta datos concretos sobre la materialidad en la que
se desarrollaba la vida en una comunidad de estas características, los cuales pueden ser
tomados como modelo para comprender otros monasterios que, como San Martín de Asán,
no disponen de suficientes evidencias arqueológicas. Dicho esto, no podemos olvidar que el
registro arqueológico resulta difícilmente extrapolable a otros lugares, y más en la cronología
que nos afecta, dada la atomización de patrones de asentamiento y ocupación del territorio,
que nos aparecen como simultáneos en el tiempo, dentro de los espacios de montaña en los
que se centran nuestras tareas arqueológicas 2.
A pesar de ello, intentaremos exponer los resultados de nuestras investigaciones a través de
un discurso que no podemos desligar de la lectura previa del texto que Guillermo Tomás‑Faci
presenta en este mismo volumen y que muy generosamente nos ha facilitado. Tal como
expresa el autor, su relato discurre de lo general a lo concreto, empezando por definir unos
marcos territoriales que se desprenden de los escasos documentos fechados en el siglo vi y
de su comparación con los más abundantes registros documentales disponibles a partir del
siglo ix. Prosigue con un acercamiento al monasterio de Asán y a su territorio para finalizar

1 Este artículo se enmarca en el proyecto de investigación arqueológica “Muntanya viva:


assentaments, recursos i paisatges a la Catalunya medieval (segles iv-xiii)” (LT009/18/00041),
concedido por la Generalitat de Catalunya y en el proyecto “Paisajes monásticos. Representaciones
y virtualizaciones de las realidades espirituales y materiales medievales en el Mediterráneo
occidental (siglos vi-xvi)” (PGC2018-095350-B-I00), concedido por el Ministerio de Ciencia,
Innovación y Universidades.
2 Sancho i Planas 2010.

M. Sancho i Planas, in : Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 159-183


160 Marta Sancho i Planas

con un análisis concreto de las realidades materiales y territoriales del hábitat aldeano
presente en las inmediaciones de Asán 3.
En nuestro caso recorreremos el camino inverso, en un intento de mostrar cómo las
concreciones de las evidencias arqueológicas pueden avanzar hacia el conocimiento
histórico global a partir de su interpretación dentro de un marco territorial bien definido y
de su articulación con el contexto histórico disponible para un momento determinado.

Els Altimiris. Ubicación, descripción y características


El yacimiento de Els Altimiris se encuentra ubicado en el punto más elevado de uno de los
espolones de la vertiente norte de la sierra del Montsec d’Ares, dominando el desfiladero de
Montrebei, por donde circula el río Noguera Ribagorzana, divisoria actual de las provincias
de Lleida y Huesca. A partir del levantamiento topográfico calculamos una extensión de
9.345 m2 circunscritos dentro de un triángulo delimitado por dos riscos, situados en los
flancos nordeste y sudoeste. La base del triángulo está bien definida por el muro de cierre
que discurre de risco a risco, con una longitud de unos 80 m, y el vértice lo encontramos en
el Pas de Santa Cecília, un estrecho pasadizo entre rocas de unos 10 metros de altura, con
una anchura de unos 2 m por 15 m de largo, situado en el punto de encuentro de los dos
riscos antes mencionados. La distancia entre el muro de cierre y este pasadizo es de unos
150 metros y el desnivel entre estos dos puntos es de 60 m, lo que supone una pendiente que
oscila entre el 30 % y el 40 %. El punto más elevado se sitúa a 867 m sobre el nivel del mar.
En el Pas de Santa Cecília convergen los caminos procedentes del frondoso bosque de la
Obaga Gran, de las zonas de pastos de la cima del Montsec y del camino que comunica con
el Coll de Fabregada, por donde circula la vía que comunica los valles del Noguera Pallaresa
y el Noguera Ribagorzana. Así pues, el acceso al sitio por el sur presenta este paso obligado
mientras que, en el flanco norte, por donde asciende el camino que comunica con el valle del
Noguera Ribagorzana, encontramos el anteriormente citado muro de cierre que se extiende
entre los dos riscos. Este muro de cierre sigue una línea sinuosa adaptándose a las formas de
la roca, presenta una anchura desigual de entre 60 y 100 cm y está construido con piedras sin
labrar unidas con tierra. En algunos tramos se observa el trabajo de la roca para asentar la
primera hilada. Aunque no podemos asegurarlo, no creemos que tuviera demasiada altura,
pero cabe señalar que la fuerte pendiente de este sector facilita su eficacia como muro de
protección ante posibles depredadores, si bien es cierto que, por la precariedad de su fábrica,
no nos parece adecuado como elemento de fortificación (fig. 1).
Los trabajos realizados hasta el momento han puesto al descubierto un conjunto de
edificaciones que se estructuran alrededor de una iglesia, configurando un complejo de
notables dimensiones (fig. 2).
La iglesia (ámbito 1) es un edificio de 14 m de largo por 6 m de ancho por el exterior que
se traduce en un espacio interior de 12 por 4 m. El espacio está organizado en una sola nave
separada de la cabecera por un cancel con una estrecha puerta central que da acceso al coro

3 Ver el artículo de Guillermo Tomás-Faci en este mismo volumen.


La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 161

Fig. 1. Mapa topográfico del yacimiento con los elementos más destacados Fotogrametría del fondo de
cabaña 3 y del conjunto eclesiástico, fotografía del muro de cierre, planta y sección de la cisterna 1, fotografía del
edificio rectangular y del Pas de Santa Cecília (Composición de M. Sancho).
162 Marta Sancho i Planas

Fig. 2. Fotogrametría del conjunto eclesiástico con la indicación de los diversos ámbitos
excavados hasta la fecha. Fotogrametría de W. Alegría.

y al ábside. Esta distribución sigue una modulación de cuadrados de 4x4 m, el primero de los
cuales va desde el vértice del ábside hasta el cancel, el segundo de éste hasta el inicio de la
puerta de acceso y el tercero de la puerta hasta los pies de la nave.
La puerta de acceso está situada en la fachada norte y se accede a través de un espacio
abierto por el lado este y delimitado por el lado oeste por una estructura de materiales
perecederos, probablemente de madera (ámbito 2). Adosado a este espacio encontramos
un edificio de dimensiones similares a la iglesia dividido transversalmente en dos espacios
(ámbitos 6A y 6B), el segundo de los cuales se encuentra, a su vez, dividido longitudinalmente,
definiendo dos estancias alargadas con puerta central de acceso desde el exterior y también
central de comunicación entre ambos espacios 4. El ámbito 6A, situado al oeste, presenta
una planta aproximadamente cuadrada con acceso centrado sobre el muro occidental y sin
comunicación aparente con el ámbito 6B (fig. 3).
Al otro lado de la iglesia, al sur, encontramos un pasillo (ámbito 3) cerrado por una puerta
por ambos extremos y comunicado con el ámbito 2 por unas escaleras talladas en la roca que
permiten el paso por detrás del ábside. Desde este pasillo se accede por una puerta a otro
espacio (ámbito 4), de largo similar a la iglesia y de una anchura indeterminada, dado que se

4 El muro que divide el espacio 6b aun no ha sido excavado en su totalidad, por lo que su definición
es aun provisional.
La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 163

Fig. 3. Fotografía del ámbito 6. Al fondo ámbito 6a y en primer término


ámbito 6b en el que se aprecia el muro que divide el espacio longitudinalmente.
Fotografía M. Sancho.

le sobrepone una estructura de mayores dimensiones correspondiente a una fase posterior


(ámbito 5).
Todos los muros, excepto los que definen los ámbitos 2 y 5, están construidos con sillares
de factura tosca unidos con mortero de cal y arena de buena calidad y en algunos tramos
hemos podido observar la presencia de enlucido tanto por el interior como por el exterior, lo
cual nos indica la importancia de dichos edificios.
Algo más al sur y a mayor altura, se encuentra un edificio residencial, de planta ligeramente
rectangular, construido precariamente con la técnica del opus caementicium, si bien por su
mala factura quizás sería más correcto considerarlo de opus incertum. Los muros se asientan
sobre una base de unas dos hiladas de piedra y el interior disponía de un pavimento de opus
signinum sobre una preparación de rudus y tegula troceada. Esta edificación la consideramos
la más antigua del conjunto por sus características constructivas absolutamente distintas a
las del resto de edificaciones excavadas hasta la fecha (fig. 1).
164 Marta Sancho i Planas

Fig. 4. Detalle de una de las canalizaciones de recogida del agua de lluvia,


labrada en la roca natural. Fotografía M. Sancho.

Al lado de este edificio y del ábside de la iglesia, encontramos dos cisternas que recogían
el agua de lluvia de las cubiertas y la que circulaba por las canalizaciones excavadas en la
roca que podemos ver en todo el yacimiento. Una tercera cisterna se encuentra en una
zona alejada de este conjunto de edificaciones aprovechando el agua que corre por una laja
inclinada de roca. La única cisterna que hemos excavado es la situada al lado de la iglesia.
Presenta una sección globular con el fondo plano, de 4 m de profundidad y 4 m de diámetro
en el fondo. Dispone de canalizaciones de entrada y de evacuación del agua y estuvo en uso
hasta mediados del siglo xx, según las dataciones radiocarbónicas, coincidentes con los datos
aportados por informantes orales conocedores de la zona (fig. 1 y 4).
El resto de la superficie del yacimiento está ocupada por fondos de cabaña semiexcavados
en la roca natural y que debían completarse con materiales perecederos. Las tres cabañas
excavadas hasta el momento presentan una superficie de entre 6 y 12 m2 y suelen aprovechar
los desniveles naturales de la roca para establecer la base tallada en el substrato rocoso (fig. 1).
La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 165

Así pues, el análisis espacial a escala micro, dentro del propio yacimiento, nos muestra
una planta triangular bien definida por los riscos, el muro y el pasadizo entre rocas, con un
centro formado por la iglesia y las edificaciones anejas, cercano a un edificio singular y una
serie de cabañas alrededor 5. No presenta ningún urbanismo definido y los distintos espacios
se organizan siguiendo el relieve natural de lugar 6.

La cultura material de Els Altimiris


Las producciones cerámicas recuperadas en las diversas campañas arqueológicas nos
han permitido establecer horizontes cronológicos claros, especialmente para sus primeros
siglos de vida, entre finales del siglo v y finales del siglo vii. Más complejo resulta identificar
la fase del siglo viii y para principios del ix disponemos de unas pocas piezas, aunque no
encontramos las más características propias del pleno período de dominio franco en la zona
de estudio.
Nos centraremos en la primera fase, que es la que más nos interesa en este momento. Para
ella, disponemos del magnífico fósil director que suponen las ánforas y la vajilla de lujo que,
junto a las cerámicas de cocina, nos han permitido identificar este horizonte cronológico, sus
fases y las estructuras asociadas.
Entre los materiales cerámicos hemos detectado ánforas norteafricanas, sud-hispánicas
y orientales. Los tipos identificados para las ánforas norteafricanas son: Keay 8b, Keay 27b,
Keay 35a, Keay 36a y 36b, Keay 41, Keay 56, Keay 57 y Keay 62q. El horizonte cronológico de
estas ánforas se sitúa entre finales del siglo iv y mediados del siglo vi y mayoritariamente eran
utilizadas para transportar aceite 7. Disponemos también de ánforas sud-hispánicas como la
forma Dressel 23, con una cronología del siglo iii hasta mediados del siglo vi; su contenido
podría ser aceite y aceitunas. Respecto a las ánforas orientales, hemos recuperado un borde
de LRA 4 y diversos fragmentos de LRA 1. La LRA 4 ha sido fecha entre finales del siglo iv y el
siglo vii, aunque solo se documenta en Tarragona hasta principios del siglo vi. El contenido
suele ser vino o aceite (fig. 5) 8.
La vajilla de mesa de lujo se caracteriza por la presencia de DSP (Derivées des Sigillées
Paleochrétiennes), TSHT (Terra Sigillata Hispánica Tardía) y ARS (African Red Slip). La mayoría
de estas cerámicas son DSP, especialmente boles (Rigoir 18, 6 y 9) y platos (Rigoir 1 y 4) 9. Las
TSHT están representadas por las formas Dragendorff 27 o 37 tardías. Cronológicamente las
situamos desde finales del siglo iv hasta mediados del siglo v 10. La cerámica de mesa africana
solo está identificada por la forma de plato Hayes 104, con una cronología de inicios del siglo

5 Dentro del bosque que cubre el yacimiento se pueden observar recortes en la roca que se
corresponden con otros fondos de cabaña de número incierto pero que sobrepasan la docena.
6 Sancho i Planas & Alegría 2017.
7 Passi et al. 1981; Keay 1984; Reynolds 1993 y 1995; Remolà 2000; Bonifay 2004.
8 Rigoir 1968; Rigoir & Rigoir 1973; Passi et al. 1981; Reynolds 2007.
9 Rigoir 1968; Rigoir & Rigoir 1973.
10 Orfila 2007, 90-112.
166 Marta Sancho i Planas

Fig. 5. Selección de materiales cerámicos de los siglos v al ix. Diseño W. Alegría.


La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 167

vi hasta el primer cuarto del siglo vii 11. Vemos cómo todas las formas identificadas pueden
situarse entre finales del siglo iv e inicios del siglo vi.
La cerámica de cocina plantea diferentes propuestas de datación, pero todas bien
encuadradas entre los siglos v-vii, tanto por lo que se refiere a los paralelos de las formas como
por el repertorio tipológico variado característico del período 12. Encontramos ollas, cacerolas,
jarras, botellas y algún mortero.
Los materiales que acabamos de describir, especialmente las cerámicas de transporte y de
lujo, nos ofrecen una información esencial sobre los productos de importación que llegaban
al yacimiento, desde el sur de la Galia, el sur de Hispania, y de zonas más alejadas del oriente
mediterráneo y del norte de África. Dichas importaciones viajaban por mar y llegaban a los
puertos, como el de Tarraco, desde donde eran transportadas hasta Ilerda y más hacia el
norte vía Ager. Principalmente se transportaba aceite y en menor medida vino, aceitunas y
salazones de pescado.
A través del estudio de las producciones cerámicas de determinadas unidades estratigráficas,
como las correspondientes a las nivelaciones del terreno sobre las que se asentaron los muros
de la iglesia, hemos podido situar con bastante precisión la construcción de esta entre finales
del siglo v y principios del siglo vi. A pesar de la presencia de cerámicas que podrían tener
una cronología anterior, nos inclinamos a situar el inicio del yacimiento dentro de un siglo
v muy avanzado dado que no disponemos de ninguna muestra de producciones cerámicas
habituales en contextos de mediados del siglo v, como la cerámica de cocina norteafricana 13.
Entre los materiales metálicos domina claramente el hierro con numerosos fragmentos
indeterminados, más de 50 clavos de tipología diversa, la mayoría relacionados con la
construcción, dos fragmentos de hoja de cuchillo, una escarpa o cincel, un pequeño cencerro
fabricado a partir de plancha doblada, una estructura de balanza de precisión y diversas
agujas quizás correspondientes a hebillas.
Los objetos de bronce son muy escasos y fragmentados, pequeños clavos correspondientes
a cajitas de madera, alguna anilla y el platillo de la balanza. Completan la colección
fragmentos indeterminados, algunos con aleación de plomo. Destaca una pequeña moneda
correspondiente al emperador Graciano (365-375) acuñada en Nicomedia, la cual tuvo una
amplia circulación hasta el siglo vi.
El vidrio también está presente en el registro de materiales, con fragmentos muy
erosionados pertenecientes a objetos que denotan cierto lujo como vasos altos, jarras, botellas
o platos con paralelos claros en formas conocidas y fechadas dentro de los siglos v y vi. Hemos
podido estudiar sus características como la coloración, la presencia de burbujas de aire y las
decoraciones, y hemos podido constatar que su horizonte cronológico mantiene una buena
relación con las propuestas surgidas de los estudios cerámicos.

11 Hayes 1972.
12 Macias 1999.
13 Alegría et al. 2018.
168 Marta Sancho i Planas

Tanto por lo que respecta a los metales como al vidrio, hemos podido recuperar escorias
que nos indican una cierta actividad productiva a partir de materias primas que podrían
ser extraídas en las proximidades, caso del hierro, o bien podían llegar a través de las redes
comerciales, en el caso del vidrio 14.
Los materiales líticos suelen proceder del entorno del yacimiento, aunque también
encontramos algunos de procedencia más alejada como los fragmentos de un molino manual
de basalto procedente de áreas situadas a más de 200 km. Las calcitas, el gres, la arcilla, la cal
y la arena como materiales constructivos proceden de las proximidades, dentro de la propia
área de captación de recursos del yacimiento, mientras que los fragmentos de sílex pueden
proceder de zonas situadas a unas dos horas de camino.
Los restos de fauna reflejan un dominio claro de los ovicaprinos seguidos de suidos y
bóvidos, como corresponde a estas cronologías, y resulta especialmente destacable que más
del 25 % de especies, proceden de la actividad cinegética.
Mención especial merece la recuperación de conchas de ostras en niveles correspondientes
a los siglos vi-vii. Su presencia no deja de sorprendernos y estamos realizando estudios para
poder realizar una correcta interpretación. Por el momento hemos constatado descubrimientos
parecidos en otros yacimientos y en niveles de los mismos siglos. Las ostras eran consideradas
un manjar exquisito en época romana, juntamente con otros mariscos 15.

Análisis semi-micro: el yacimiento y su entorno inmediato


El análisis semi-micro tiene especial relevancia para valorar los recursos disponibles en las
inmediaciones de un asentamiento. En nuestro caso podemos constatar unas determinadas
condiciones por lo que a disponibilidad de recursos se refiere, tanto abióticos (minerales)
como bióticos (vegetales y animales).
Respecto a la geología del Montsec debemos destacar su considerable diversidad de
recursos de carácter mineralógico, desde las arcillas del Keuper, mezcladas con vetas de yesos
y ubicadas en las zonas basales de la sierra, hasta las areniscas abrasivas, las margas arcillosas y
los conglomerados más o menos compactos. En las áreas más elevadas del macizo encontramos
las duras y compactas calizas fuertemente karstificadas por el efecto de la circulación del agua.
A estas formaciones debemos añadir los afloramientos de óxidos de hierro 16 y nódulos de sílex
y cuarcitas 17. Esta variedad de recursos minerales disponibles en el entorno de la sierra del
Montsec ha sido de notable interés, a lo largo de la historia, para los habitantes de la zona 18.
La diversidad también es una característica importante por lo que se refiere a la vegetación.
Ello es debido a su situación climática intermedia entre el clima mediterráneo, característico
de las zonas llanas de Lleida, y el euro-siberiano, propio de entornos alpinos y por lo tanto

14 Ortiz 2001, 36; De Juan Ares & Schibille 2017; Valls & Mallofré 2019.
15 Pastor 1987; Valls & Trigo 2012, 12; Sancho i Planas 2018.
16 Sancho 1999.
17 Roy et al. 2013, 11; Oms et al. 2009, 33.
18 Rosell & Llompart 1988.
La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 169

típico del Pirineo. Así, las solanas y las umbrías, la altitud, los distintos substratos geológicos
y las inversiones térmicas facilitan la presencia de ecosistemas diversos que enriquecen la
población vegetal. Actualmente esta diversidad es bien visible y al parecer también lo era en
el período objeto de nuestro estudio. Los análisis polínicos realizados sobre los restos de un
platillo de una balanza fechada en los siglos vi-vii, nos muestran una densidad boscosa en
el entorno inmediato del yacimiento que llega al 60 % de especies arbóreas, dominada por
Quercus (roble y encina) y, en menor medida, pinos, brezos y boj, indicadores de un dominio de
bosque mediterráneo. A su lado los avellanos, fresnos, chopos y álamos nos indican la existencia
de entornos más húmedos que enriquecen el sotobosque y la variedad de especies disponibles.
Los análisis realizados también nos aportan evidencias de plantas herbáceas como Rumex,
Artemisa, Papaver y Plantago, todas ellas indicadores de actividad antrópica principalmente
vinculada a la ganadería 19.
La diversidad de ecosistemas favorece la presencia de una variedad notable de fauna
adaptada a cada entorno, como lo demuestra la actual riqueza de especies animales, tanto de
mamíferos como de aves, reptiles e insectos. No cabe duda de que en la Edad Media esta riqueza
debería ser aún mayor y ello redundaría en beneficios para el desarrollo de la vida humana, al
tiempo que también tendría efectos perniciosos propiciados por especies depredadoras como
el lobo.
Para valorar las posibilidades de aprovechamiento de todos estos recursos desde nuestro
yacimiento, hemos optado por establecer su Área de Captación de Recursos (ACR) a partir
de los planteamientos teóricos y metodológicos relativos al concepto de Site Catchment
Analysis 20. De su aplicación al estudio de sociedades agrícolas se deduce que la ACR queda
definida por el entorno al cual se puede acceder mediante una hora de desplazamiento a
pie. A nuestro parecer, y respecto a comunidades de montaña, la capacidad de captación de
recursos de una comunidad determinada debería ampliarse al menos a tres horas de camino
para la explotación de productos quizás no tan básicos, pero igualmente necesarios, como
la obtención de determinados recursos minerales u otros de carácter vegetal extraídos de
árboles así como para el aprovechamiento de pastos de calidad en determinadas épocas del
año. Incluso deberíamos plantearnos la explotación de recursos más alejados que requieren
la estancia prolongada durante varios días para obtener materiales que son semielaborados
en el mismo lugar donde se encuentran las materias primas necesarias (hierro, sal, resinas,
carbón). Se trata, en definitiva, de valorar adecuadamente la relación entre el esfuerzo físico
y el beneficio obtenido, sin caer en la tentación de aplicar medidas presentistas y asumiendo
las formas de vida propias de sociedades pre-mecanizadas. A pesar de estas consideraciones,
la aplicación del concepto de ACR nos puede ser de utilidad para definir las características
principales de la economía de un determinado asentamiento, dado que es en ese espacio
donde se llevarían a cabo la mayor parte de las actividades productivas de la comunidad objeto
de estudio.
La aplicación de la ACR a nuestro yacimiento, combinada con los datos de usos del suelo,
las características botánicas y el paisaje actual, nos permite afirmar que la práctica totalidad

19 Sancho i Planas 2018.


20 Vita-Finzi et al. 1970, 1-37; Roper 1979.
170 Marta Sancho i Planas

Fig. 6. Area de Captación de Recursos (ACR) del yacimiento de Els Altimiris.


Se puede observar como las zonas aptas para el cultivo se encuentran en los límites del área y
vinculadas a otros núcleos de hábitat (Diseño M. Ferrer).

del espacio de captación de recursos de Els Altimiris estaba dominada por el bosque y por
espacios no aptos para la agricultura, aunque sí para la ganadería, especialmente en las partes
más altas de la sierra (fig. 6). Las primeras áreas aptas para el cultivo se encuentran en la
franja de una hora de camino, excepto un pequeño espacio próximo al yacimiento, y suelen
situarse en las inmediaciones de hábitats que se originaron durante el período de repoblación
desarrollorado entre los siglos ix y x. Esta dinámica repobladora generó espacios agrícolas en
el entorno de los núcleos de hábitat, adaptados al relieve y a las características bioclimáticas
del lugar 21. En concreto, en nuestro caso este proceso resulta evidente en los alrededores de
Alsamora, Sant Esteve de la Sarga y Montrebei. Consideramos muy poco probable que dichas
zonas cultivables tuvieran relación alguna con las actividades productivas desarrolladas por
los habitantes de Els Altimiris.
Dentro de la ACR se encuentran diversas fuentes, la más cercana de ellas, y aún recordada
por los habitantes de la zona, se sitúa a unos 30 minutos de marcha. La disponibilidad de estas
fuentes complementaría el almacenamiento de agua de lluvia, realizado dentro del mismo
yacimiento, en las tres cisternas localizadas.
Con estos datos podemos afirmar que la economía de Els Altimiris debía estar dominada
por la actividad silvo-pastoril, con una muy escasa presencia de la agricultura y un más que
probable aprovechamiento de recursos minerales diversos (hierro, arcillas y rocas diversas), lo
que coincide con los materiales recuperados en nuestras excavaciones.

21 Bolòs 2004, 299-334.


La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 171

Por lo que respecta a las vías de comunicación, cabe señalar que el mismo yacimiento se
encuentra sobre una de las rutas de ascenso a los pastos de verano de la cima del Montsec y
que con dos horas de marcha se llega al Coll de Fabregada, donde encontramos un importante
nudo de comunicaciones. Por este collado transcurre el camino que, procedente del sur, supera
la sierra del Montsec por el Coll d’Ares y continúa hacia el norte uniendo las tierras llanas
de Lleida con los Pirineos. Esta vía está documentada arqueológicamente para el período
romano en su paso por el Coll d’Ager, donde se conserva un tramo de la calzada, y también
documentalmente por una compraventa del siglo xi 22. El otro camino de importancia que pasa
por el Coll de Fabregada es el que circula por el eje este-oeste, enlazando transversalmente
los valles de los distintos ríos que descienden de los Pirineos hacia el Ebro (Segre, Noguera
Pallaresa y Noguera Ribagorzana). Este camino fue la principal vía de comunicación del
valle de Sant Esteve de la Sarga, denominado camí ral, y en uso hasta mediados del siglo xx,
momento en que se construyó la actual carretera (fig. 7) 23.

Fig. 7. Mapa de la Vall d’Ager, Montsec d’Ares y Vall de Sant Esteve de la Sarga
Hemos destacado las vías de comunicación principales, los accesos a Els Altimiris y los límites propuestos del
Territorio Orritense junto con los nombres de lugares que aparecen en el texto (Diseño M. Sancho).

22 Documento de 1044 en el que Ramon iv de Pallars Jussà vende la mitad del castilo de Sant Llorenç
d’Ares a Arnau Mir de Tost y a su esposa Arsenda. El límite oriental de dicho Castillo es ipsa strata
publicha qui pergit de Ager a Paliares, la actual pista que supera el Montsec por el Coll d’Ares con
el mismo recorrido, pero con distinto trazado (Bertran et al. 1986,42).
23 Nolasco 1997; Bonales & Bailac 2015.
172 Marta Sancho i Planas

El territorio desde un análisis macro del espacio


En esta aproximación podemos establecer dos niveles de análisis, el de media distancia y
el de larga distancia. En el primero de ellos trataremos de definir la posición de Els Altimiris
respecto al Territorium Orritense, tal y como se deduce de los documentos analizados en
otras aportaciones dentro de este mismo volumen (fig. 8). Según la propuesta que nos
hace Guillermo Tomás-Faci, dicho territorio tendría los límites occidental y oriental bien
definidos por los ríos Noguera Ribagorzana y Noguera Pallaresa, respectivamente. Más allá,
por el oeste, nos encontraríamos con el territorio dominado por el castillo de Aren y por el
este con el de la ciudad de Aeso (la actual Isona). Menos claros parecen los límites norte
y sur que nosotros proponemos en la sierra de Sant Gervás por el norte, dado que, en la
documentación posterior de los siglos ix y x, no encontramos referencias que nos permitan
pensar en un dominio de Orrit más al norte de esta sierra.
Por el flanco sur parece evidente que la sierra del Montsec se revela como una frontera
natural en la que se han fosilizado los límites de obispados (Lleida-Urgell), y valles como el
de Ager, ya ocupado en época romana y ubicación de un importante centro administrativo
andalusí hasta mediados del siglo xi. Refuerza la idea del límite sur del territorio de Orrit un
documento de 1010 en el que se sitúa un alodio en la Farga de Fabregada, utilizando Orrit
como referencia territorial con un poco preciso circha Orritense 24.
En este territorio así definido, Els Altimiris se sitúa en la esquina sudoccidental del
término de Orrit, coincidiendo con los, supuestos y más tardíamente definidos, límites de
los obispados de Lleida y Urgell. Esta posición nos plantea una cuestión para la que no
tenemos una respuesta definitiva. Nos preguntamos si la ubicación de Els Altimiris en ese
lugar responde a una necesidad de marcar el límite entre territorios por parte de alguna
institución o administración o a la voluntad de sus pobladores de situarse lo más alejados
posible de cualquiera de ellas. Probablemente las dos circunstancias pudieron actuar en la
decisión de elegir dicha ubicación, junto a otras consideraciones como su visibilidad hacia
el norte 25, y el control de las vías de comunicación que daban acceso a los pastos de verano,
y sobre el paso obligado por el desfiladero de Montrebei.
A más larga distancia debemos plantearnos la vinculación entre Els Altimiris como
monasterio, con otras instituciones eclesiásticas existentes en el mismo momento.
Exceptuando Lleida y Zaragoza, ciudades episcopales bien consolidadas que mantuvieron
su obispado hasta la conquista musulmana, la existencia de otras sedes episcopales capaces
de estructurar el territorio y de disponer de una red de iglesias dependientes, resulta difícil
de confirmar (fig. 9). Ciertamente, disponemos de muy poca información escrita, para los
siglos vi y vii, que nos permita profundizar en la organización de la Iglesia y su articulación
dentro del territorio pirenaico en las actuales provincias de Huesca y Lleida.

24 Corral 1984, doc. 224; Sancho i Planas 1999, 237.


25 En el período estudiado interesaba controlar los territorios situados al norte, de donde podían
proceder ataques externos desde la formación franca, contrariamente a lo que sucederá cuando
al sur se establezca el poder andalusí a partir del siglo viii.
La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 173

Fig. 8. Mapa del Territorio Orritense en el que hemos situado aquellos lugares que aparecen en el texto
(Diseño M. Sancho).

Fig. 9. Mapa de ubicación en el que hemos indicado aquellos lugares que aparecen en el texto.
El rectángulo señala el área representada en la fig. 8. Diseño M. Sancho.
174 Marta Sancho i Planas

A la vista de los datos sobre la diócesis leridana que nos aportan las obras más recientes 26,
todo parece indicar que, para los siglos v y vi, el obispado de Ilerda no tendría la capacidad de
extender su control hasta los territorios prepirenaicos, y menos aún hasta la vertiente norte
de la cordillera del Montsec 27. De igual manera modo, el obispado de Urgell, documentado
desde la primera mitad del siglo vi, el cual actualmente extiende su dominio hasta el mismo
Montsec, difícilmente podría ejercer un control efectivo sobre una zona tan alejada. Tampoco
el obispado de Huesca, también documentado desde mediados del siglo vi, se nos muestra
con capacidad suficiente como para ejercer control alguno sobre esta zona tan alejada de
su centro. Respecto al obispado de Zaragoza, no lo vamos a tener en cuenta ya que no tiene
ninguna presencia en el territorio que nosotros analizamos en este artículo.
Paralelamente encontramos otras muestras del creciente sentimiento cristiano como son
las iglesias de fundaciones privadas, a menudo construidas por iniciativa de los propietarios
de grandes villae entre las que podemos destacar la de Fortunatus de Fraga, por tratarse
de una de las más cercanas a nuestra zona de estudio 28. A menudo estas iglesias aparecen
vinculadas a mausoleos familiares e incluso disponen de baptisterios propios, celebran
misa y son el centro de incipientes necrópolis 29. Los obispados procuraron controlar
estas fundaciones privadas, tanto en los aspectos litúrgicos como en su gestión. Así queda
reflejado en el canon tercero del concilio de Ilerda de 546 en el que se exige que estas iglesias
se sometan a la jurisdicción episcopal 30.
A pesar de que la mayoría de estas fundaciones privadas son fruto de la voluntad
de grandes o medianos propietarios, algunos autores sugieren la posibilidad de que
determinados colectivos rurales también fueran capaces de construir y dotar templos
cristianos 31. El problema de esta propuesta reside en definir qué entendemos por “colectivos
rurales”.
Al margen del ámbito religioso, también debemos tener en cuenta la organización
de estos territorios a partir de pequeñas aglomeraciones de carácter urbano que muy
probablemente acogieron pequeñas comunidades cristianas más o menos consolidadas 32.
En el caso que estamos estudiando, nos interesa especialmente el territorio que se estructura
alrededor de la ciudad de Labitolosa, entre los ríos Esera y Cinca en pleno Prepirineo
oscense. La comarca Labitolosana limitaría por occidente con la Barbotana y por oriente con

26 Junyent & Pérez 2003.


27 En este sentido resulta interesante el dato que nos ofrece Guillermo Tomás-Faci con la
identificación de Lagunarrota a 60 km de Ilerda, lugar que aparece en el testamento de Vicente
como perteneciente a su territorio (ver su artículo en este mismo volumen).
28 Godoy 1995.
29 Reynaud 1999.
30 Ripoll & Velázquez 1999.
31 Chavarria 1996.
32 Guillermo Tomás-Faci nos plantea también la existencia de circunscripciones estructuradas
alrededor de un valle y que también aparecen en la documentación del siglo vi, en concreto
los valles de Aneu, Gistau, Broto y Vio. Nosotros no los tendremos en cuenta por situarse más
al norte, en la zona plenamente pirenaica sin relación con nuestro entorno. A pesar de ello se
podrían establecer vínculos en torno al aprovechamiento de pastos durante el período estival
(ver artículo de Tomás-Faci en este mismo volumen).
La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 175

el territorio de Aeso (actual Isona), sin que se puedan establecer con exactitud los límites
entre una y otra circunscripción. Concretamente, por lo que se refiere a la línea divisoria
entre los territorios vinculados a Labitolosa y los dependientes de Aeso, tanto podría situarse
en el valle del Noguera Pallaresa como en el del Noguera Ribagorzana o incluso en las crestas
de las montañas que separan uno y otro valle. Estas dos comarcas configurarían el límite
norte de la demarcación del territorio ilerdense, con centro en la ciudad episcopal de Ilerda,
sin que tampoco sea posible precisar el límite exacto entre una y otras. A pesar de ello nos
atrevemos a proponer la sierra del Montsec como posible frontera entre estos territorios, dado
el carácter de frontera natural que se atribuye a esta importante cordillera prepirenaica. De
todos modos, tal y como hemos indicado con anterioridad, entre los territorios de Labitolosa
y Aeso nos encontramos con el territorio de Orrit, por lo que se nos plantea otra cuestión
referente a la articulación y jerarquía de dichas circunscripciones territoriales. Podemos
suponer que existieron en el mismo momento a un mismo nivel, en cuyo caso Labitolosa
limitaría por el este y Aeso limitaría por el oeste con Orrit. También cabe la posibilidad de
que Orrit estuviera incluido dentro del territorio de Aeso como una circunscripción menor,
o quizás que, ante la decadencia de las ciudades citadas, Orrit se consolidara como una
circunscripción superior, como un lugar central capaz de articular y administrar el territorio,
según las propuestas de algunos autores 33.
Como ya hemos señalado, ni Labitolosa ni Aeso consiguieron convertirse en sedes
episcopales como sí sucedería con Huesca, al oeste y Urgell hacia el nordeste. Cabe recordar
que algunos autores citan la presencia de un obispo de Aeso en un concilio metropolitano
del siglo vi 34. R. Pita plantea la posibilidad de la existencia de un obispado en Ictosa, citado
en la Hitación de Wamba, que ubica en las cercanías de la actual Tolva y que considera
un antecedente del posible obispado de Labitolosa. Esta propuesta ha sido rechazada por
ser considerado este documento como una falsificación del siglo xi 35. Debemos señalar
que las referencias documentales sobre posibles obispados en estas ciudades no implican
necesariamente que tuvieran capacidad para organizar sendas diócesis con iglesias
dependientes y dominio de territorios extensos. Por otro lado, todo parece indicar que,
durante los siglos v y vi, los obispados disponían de escasa capacidad para ejercer un control
real sobre buena parte del territorio que supuestamente se les asigna. Muy probablemente
se trataba de espacios poco articulados, dominados por elites de carácter muy local que
dificultarían la existencia de un poder episcopal hegemónico. Compartimos la idea de una
“territorialidad difusa”, un territorio fragmentado y atomizado, por lo que a su estructuración
se refiere 36. En general podemos indicar que, durante los siglos v y vi, las diócesis no deben
entenderse desde un punto de vista territorial y sería prematuro asignarles límites bien
definidos y controlados 37.

33 Martín Viso 2006.


34 Pita 1973, 15.
35 Junyent & Perez 2003.
36 Sobre la idea de una “territorialidad difusa” ver Martín Viso 1999, 10-32. Chris Wickham expresa
una idea similar con la metáfora de la “piel de leopardo”, al referirse a los distintos modelos de
ocupación del territorio (Wickham 2009, 767-776).
37 Mazel 2008.
176 Marta Sancho i Planas

No parece que nuestro yacimiento se adapte bien a ninguno de estos patrones


organizativos, por lo que nos inclinamos por encuadrarlo dentro de otra forma de
cristianización que se mantiene al margen o en todo caso poco influenciada por el modelo
episcopal y que se desarrolla en paralelo a este. Nos referimos a determinadas actitudes
eremíticas o cenobíticas, evidentemente prebenedictinas, que podemos considerar
propias del período visigodo 38. En este tipo de actitudes cabría suponer cierta influencia de
modelos orientales que procuraban difundir el cristianismo en zonas remotas donde, muy
probablemente, dominaban otras formas de espiritualidad 39.
Tal vez podríamos relacionar estos movimientos eremítico-cenobíticos, con aquellos
colectivos rurales promotores de lugares de culto que hemos citado con anterioridad, y
con la aparición de un modelo de hábitat agrupado que algunos consideran de origen o
influencia germánica y otros los interpretan como el resurgimiento de modelos indígenas
preclásicos 40. Desde nuestro punto de vista ambas tradiciones pueden encontrarse en este
proceso, al tiempo que también podemos sumar el elemento cristiano de herencia romana.
Disponemos de muy poca información acerca de estas primeras comunidades monásticas
ubicadas en entornos montañosos 41. En los concilios de la época se insiste en que las reglas
por las cuales se rigen los monasterios deben disponer del visto bueno del obispo, pero ya
desde el siglo vi parece evidente su autonomía y desvinculación respecto a los mandatos y
normas emanadas de las diócesis 42. Desconocemos totalmente aspectos como su posible
origen familiar o su carácter mixto, así como cuál era la base económica sobre la que se
organizaban. Los más recientes estudios a nivel europeo revelan una gran variabilidad de
formas que pueden ser consideradas comunidades monásticas por lo que no disponemos de
modelos más o menos generalizables. Esta realidad dificulta el desarrollo de la investigación
al tiempo que abre las puertas a nuevas propuestas alejadas de los estereotipos interpretativos
propios de una visión excesivamente marcada por el modelo benedictino 43.
En entornos montañosos como el que estamos trabajando, resulta complicado diferenciar,
para los siglos vi-vii, las comunidades de carácter monástico de aquellas que simplemente
debemos considerar comunidades rurales cristianizadas 44. Las primeras siguen un ideal

38 Pita 1973.
39 Sobre el desarrollo del monacato en Occidente y sus influencias orientales, ver Sales-Carbonell &
Buenacasa, 2018.
40 Reynaud 1999.
41 Creemos que debemos diferenciar estas comunidades asentadas en zonas extremas y alejadas
de los centros religiosos principales tales como las sedes episcopales, de aquellos que se ubican
en las proximidades de dichos obispados, como podría ser el caso de El Bovalar recientemente
reinterpretado como monasterio: Sales 2014, 437-440.
42 El canon 3 del concilio de Ilerda del año 546 deja bien clara la existencia de monasterios cuyo
vínculo con el obispado se limita a la ratificación de la regla por la que se rigen, al tiempo que
confirma su independencia patrimonial y administrativa y por consiguiente, económica: Díaz
2006, 12; Chavarría 2008, 322.
43 Disponemos de una magnífica obra en la que se recopilan estudios recientes sobre el monacato
occidental, en la que puede observarse esta gran diversidad de modelos: Dey & Fentress 2011.
44 Sobre la organización del territorio durante los siglos vi-vii en el área pirenaica ver Azkarate &
García Camino 2012.
La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 177

de aproximación a Dios a través de la meditación y la contemplación. Para ello se aíslan


en lugares extremos, se organizan como comunidad bajo una regla poco rígida y viven y
conviven a un nivel de autoabastecimiento en el que la explotación de recursos del bosque
y una cierta actividad ganadera estarían en la base de su economía. Se procuran un hábitat
de la forma más sencilla posible y son capaces de levantar unos edificios cultuales donde
desarrollar sus prácticas religiosas. En el caso de las segundas, quizás su objetivo principal
sea consolidar un modelo de vida que les permita dar continuidad a la comunidad 45. Sin
otro recurso disponible, se instalan en zonas extremas, montañosas y basan su economía en
la explotación del bosque y en la ganadería. Se procuran un hábitat sencillo y manifiestan
su espiritualidad a través del nuevo modelo que les ofrece el cristianismo, lo que los lleva a
definir unas normas de conducta y convivencia, y los acerca a Dios; llevan a cabo rituales
cristianos, los cuales suelen desarrollarse en un templo que ellos mismos construyen.
Las diferencias se limitan a los objetivos iniciales: el contacto con Dios a través de la
mística o la supervivencia. Ambos modelos llevan a la práctica actividades similares para
procurarse el sustento, para protegerse y para expresar su espiritualidad. Quizás deberíamos
plantearnos los nexos, contactos e influencias mutuas y pensar en una confluencia de
caminos de dos modelos, alejados en sus planteamientos iniciales, pero con muchas
semejanzas en las formas de adaptación al territorio que adoptan finalmente.
Por otra parte, la desvinculación patrimonial de las comunidades monásticas respecto a
los obispados suponía, de facto, la autonomía económica y liberaba a estas comunidades de
pagos de rentas tanto a poderes laicos como eclesiásticos. Ciertamente esta realidad debió
ser un estímulo importante para la conversión de una simple comunidad rural cristianizada
a una comunidad monástica y precisamente por ello en el concilio de Lleida de 546 se insiste
en que:
Si autem ex laicis quisquam a se factam basilicam consecrari desiderat, nequaquam sub
monasterii specie, ubi congregatio non colligitur vel regula ab episcopo non constituitur,
ea a diocesana lege audeat segregare 46.
Entendemos pues, que determinados personajes de las elites locales, con cierto poder
sobre comunidades rurales, promocionan la construcción de iglesias y se proclaman ellos
mismos como comunidades monásticas, probablemente para eludir la administración
diocesana -y por lo tanto el control fiscal-, tal como se establece en el mismo concilio:

45 Los asentamientos rurales de este período, más o menos próximos a los centros de poder, han
sido bien estudiados desde el punto de vista arqueológico. Mayoritariamente no disponen de
iglesia, pero no podemos descartar la posibilidad de su existencia en las proximidades o que
sus habitantes se desplazaran a centros eclesiásticas cercanos. Sobre este tema ver Roig 2009,
Vigil-Escalera 2007, Tejerizo 2013 y especialmente el volumen coordinado por J. A. Quirós, ed
2013, en el que participan, entre otros, C. Tejerizo y A. Vigil-Escalera.
46 Conc. Ilerdense, c. 3: Y si algún seglar desease consagrar una basílica edificada por él mismo, no
se atreva en modo alguno a apartarla del régimen general de la diócesis, bajo el pretexto de que se
trata de un monasterio, si no viviere allí una comunidad religiosa bajo una regla aprobada por el
obispo (trad. Vives 1963, 56).
178 Marta Sancho i Planas

Ea vero quae in iure monasterii de facultatibus offeruntur, in nullo dioecesana lege ab


episcopis contingantur 47.
A pesar de las semejanzas, creemos que la jerarquización interna y la presencia de
un liderazgo dentro de estas comunidades debería ser más clara y evidente si se trata
de una comunidad monástica. De ser así, las evidencias arqueológicas revelarían esta
jerarquización a través de la presencia de estructuras y materiales claramente diferenciados.
Y esto es precisamente lo que nosotros observamos en el yacimiento de Els Altimiris, el cual
deberíamos empezar a denominar por su nombre completo, Santa Cecília dels Altimiris 48.

Santa Cecília dels Altimiris, un monasterio de época visigoda


A la vista de las distintas posibilidades de articulación espacial, institucional y
administrativa que hemos presentado, nos reafirmamos en la propuesta de interpretación
de Els Altimiris como monasterio dedicado a Santa Cecilia 49. En este sentido disponemos de
determinados indicios arqueológicos que refuerzan esta idea y que surgen de la comparación
de materiales arqueológicos recuperados en las excavaciones de nuestro yacimiento
y del cercano asentamiento de Sant Martí de les Tombetes. En nuestro caso abundan las
producciones cerámicas de grandes recipientes, principalmente ánforas, procedentes
del norte de África y en menor cantidad de Oriente Próximo, del sur peninsular y otras
producciones del sur de la Galia. Estas ánforas eran portadoras de aceite, vino y quizás
también de salazones de pescado. Asimismo encontramos pechinas de ostras y objetos de
vidrio de cierta calidad, todo ello para los siglos vi y vii. Llama mucho la atención que en
Sant Martí de les Tombetes, dentro de las fases cronológicamente paralelas a Els Altimiris,
prácticamente no encontremos ánforas ni producciones de estas procedencias, lo cual nos
indica un distinto nivel de relaciones comerciales de uno y otro yacimiento. En el caso de
Els Altimiris, estos productos llegarían desde los puertos mediterráneos, especialmente de
Tarraco, a través del eje de comunicación Tarraco – Ilerda y desde allí hasta el Montsec por las
vías antes citadas y demostrarían una cierta capacidad de comercialización y de adquisición
de productos de calidad por parte de los habitantes del lugar. A cambio, Santa Cecília dels
Altimiris debería producir algún producto comercializable en estas redes y en este sentido
toma relevancia la recuperación de una balanza de precisión en la que se han identificado
restos de resinas que podrían corresponder a la producción de resinas olorosas sucedáneas
del incienso que sabemos eran consumidas en espacios sagrados como iglesias episcopales
y monásticas 50. Para su producción sería necesario disponer de un bosque rico y variado de
donde obtener las apreciadas resinas y las plantas aromáticas que las perfumarían, recurso
abundante en las inmediaciones de nuestro yacimiento, además de los conocimientos

47 Ibid.: Los bienes que son ofrecidos al monasterio, no quedan sometidos en nada a la administración
diocesana del obispo. (trad. Vives 1963, 56).
48 En la descripción del yacimiento hemos podido comprobar la existencia de distintos ámbitos y
espacios que se articulan alrededor de la iglesia central.
49 La advocación a esta santa se infiere del paso obligado por el corredor de Santa Cecília que da
acceso al yacimiento por el flanco sur.
50 Sales-Carbonell et al. 2017.
La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 179

imprescindibles para su elaboración. La balanza de precisión nos indica que aquello que
debía ser pesado tenía un valor elevado, ya que, de no ser así, no sería necesario pesarlo con
exactitud.
Todo ello contrasta con la aparente austeridad de las condiciones de vida en Els Altimiris,
por lo que debemos hacer un esfuerzo para reconocer su singularidad y articular nuestra
interpretación de modo que sea posible dotar de coherencia nuestro discurso.
Por un lado, el aparente aislamiento del lugar, la búsqueda de un entorno poco o
nada antropizado, el contacto con la naturaleza salvaje, el bosque como paisaje y el
aprovechamiento de recursos bióticos y abióticos presentes dentro del área de captación
de recursos, concuerdan con un ideal de alejamiento del mundo muy acorde con los
planteamientos de los primeros monjes, tanto orientales como occidentales. Por otro lado,
la costumbre y el gusto por determinados productos alimentarios explican la necesidad
de acceder a circuitos comerciales, aún activos, que ponen en comunicación Oriente y
Occidente a través de los puertos del Mediterráneo, uno de los cuales, Tarraco, se mantuvo
activo hasta la segunda mitad del siglo vii. En este último caso debemos tener en cuenta
que se trata de una cultura eminentemente romana, como se refleja en la cultura material
de Els Altimiris, y que creemos se corresponde con la ascendencia de los fundadores de
dichas instituciones monásticas. Las influencias orientales no solo se hacen visibles en el
consumo de determinados productos procedentes del otro lado del Mediterráneo, sino
también en la elaboración y uso de resinas olorosas substitutivas del incienso, introducido
en la Península a partir del siglo vi por monjes de procedencia oriental. En este sentido
resulta importante destacar el hallazgo del magnífico incensario de El Bovalar, yacimiento
interpretado recientemente como monasterio y que muy probablemente mantendría
relaciones con Els Altimiris, especialmente por cuestiones relacionadas con la explotación
de pastos estacionales 51.
Esta argumentación, junto con la descripción del conjunto de estructuras que se
organizan entorno a la iglesia de Els Altimiris, nos induce a interpretar este yacimiento
como un monasterio fundado en torno a inicios del siglo vi, con una clara tradición cultural
hispanorromana 52, ubicado en el límite de los territorios que podemos definir o intuir a través
de la documentación y del análisis territorial, integrado en las redes comerciales existentes en
ese momento, con un período de plena ocupación de unos 200 años, hasta finales del siglo vii,
y un período de decadencia durante el siglo viii. A partir del siglo ix y siguientes se perciben
trasformaciones importantes sobre las ruinas de los edificios que constituyeron el conjunto
monástico y un cierto grado de frecuentación del lugar evidenciado por un enterramiento del
siglo xi, por diversas fogatas de los siglos xiii y xiv ubicadas sobre los derribos del conjunto
y una cerámica del siglo xvi localizada entre los escombros. Por informantes orales sabemos

51 El Bovalar se encuentra situado al sur de la ciudad de Ilerda, por lo que la comunicación con
nuestro yacimiento resulta fácil y parece evidente: Sales-Carbonell & Sancho i Planas 2019.
52 Los materiales recuperados en la excavación así lo reflejan, y nos muestran la duplicidad de
culturas materiales al compararlos con los materiales de otros yacimientos catalanes de este
período, como Puig-Rom (Roses), Castellum Fractum (St. Julià de Ramis) o la necrópolis del Pla
de l’Horta (Sarrià de Ter): Garcia & Vivó 2003; Palol 2004; Burch et al. 2005; Llinàs et al. 2008.
180 Marta Sancho i Planas

que los rebaños que subían a los pastos de verano de la cima del Montsec pasaban por allí y
utilizaban al menos una de las cisternas existentes para abastecerse de agua. La continuidad
de paso por este lugar se nos revela como una clara muestra de su importancia dentro del
ciclo ganadero para aquellos que, de forma imperturbable, mantuvieron las rutinas de las
formas tradicionales de explotación de recursos hasta mediados del siglo xx.

A modo de conclusión
La organización territorial de las zonas de montaña en época visigoda, y en concreto para
la zona pirenaica, resulta un tema de investigación apasionante y de difícil resolución que
solo puede ser abordado desde el diálogo entre diversas fuentes.
Aspectos como los límites territoriales, su tipología a partir de los centros administrativos
correspondientes, su jerarquización, la presencia o no de elites laicas y eclesiásticas, la
imposición o no de una fiscalidad a la población existente, el auge y declive de determinadas
formas de administración territorial, son algunas de las cuestiones que debemos abordar
a partir de la suma de datos procedentes de investigaciones diversas. No cabe duda de que
la cautela resulta imprescindible ante la escasez de información y que buena parte de las
propuestas se fundamentan en unos pocos datos, tanto arqueológicos como documentales,
a menudo procedentes de copias de siglos muy posteriores.
A nuestro parecer Santa Cecília dels Altimiris se nos presenta como un monasterio
fundado dentro de la tradición romana, probablemente con influencias orientales, que
busca alejarse del control fiscal que pudiera producirse desde cualquier centro de poder
de cualquier naturaleza. Amparado bajo el ideal propugnado por el movimiento eremítico-
cenobítico del momento, se sitúa en un lugar no controlado, y blinda su autonomía con
su condición monástica. Su aparente economía marcada por la austeridad de la actividad
ganadera y de explotación forestal y mineral queda contrarrestada por sus contactos
comerciales, llegando a recibir productos procedentes del Mediterráneo oriental. Por todo
ello deducimos que sus líderes y su modelo económico tenían capacidad suficiente para
actuar dentro de estas redes de comercio como actores de los intercambios. Por todo ello, el
ideal de aislamiento de estas comunidades queda en entredicho dada su articulación con el
entorno inmediato, con el territorio limítrofe y con territorios lejanos transmediterráneos.
Por otro lado, el modelo monástico de Santa Cecília dels Altimiris se aleja de otras
realidades claramente vinculadas a la monarquía o a las elites locales que actúan en favor
de determinadas comunidades monásticas. En algunas de ellas, como se muestra en este
mismo volumen, se formaron aquellos que habrían de ser dirigentes de la Iglesia. En nuestro
caso, la comunidad de Els Altimiris no gozaría de protectores de tan alto nivel ni tendría
capacidad para influir en las más altas esferas eclesiásticas. Tampoco podemos descartar la
posibilidad de que fuera una de esas comunidades no avaladas por el obispo que aparecen
en el Concilio de Ilerda de 546, aunque esto nunca llegaremos a saberlo.
La montaña como alternativa para las comunidades monásticas de la temprana Edad Media 181

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El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y
san Gaudioso de Tarazona
José Carlos Martín-Iglesias

Introducción 1
Las figuras históricas de Victorián, abad del monasterio de San Martín de Asán (Huesca)
durante los dos primeros tercios del siglo vi y fallecido, quizás, en el año 558, y Gaudioso,
discípulo de Victorián en San Martín de Asán durante el primer tercio del siglo vi y, más
tarde, obispo de Tarazona (post 533), muerto, quizás, hacia los años 549/555, están bien
atestiguadas en las fuentes históricas 2. Sin embargo, por un lado, apenas se han conservado
noticias fidedignas de su actividad y, por otro, su fama de santidad, al margen de los dos
epitafios dedicados a san Victorián poco después de su muerte, encuentra únicamente
apoyo en manuscritos de la Baja Edad Media y, sobre todo, de época humanística, aunque
ejecutados sobre modelos medievales, que, por su carácter tardío y sus manifiestos errores
históricos, provocan la desconfianza de los investigadores modernos 3.
La primera noticia histórica fidedigna sobre Victorián y Gaudioso es el documento de
donación fechado el 23 de diciembre del año 522 en el que este último dona al monasterio de
San Martín de Asán, en el que profesa como monje, varias fincas de su pertenencia (Cartula
donationis Gaudiosi monachi Asaniensis a. 522) 4. En ese mismo documento, Gaudioso se
dirige a sus hermanos del monasterio de Asán y, en especial, a su señor el presbítero Victorián
(doc. 1 lín. 2: meo specialiter domno Victoriano presbytero), al que, un poco más adelante en

1 Trabajo de Investigación elaborado en el marco del Proyecto FFI2016-76495-P (Ministerio de


Economía y Competitividad) y el GIR de la Universidad de Salamanca “Antigüedad Tardía y Alta
Edad Media en Hispania” (ATAEMHIS).
2 El mejor estudio reciente que trata de distinguir entre lo fabuloso y lo histórico es el de Solanilla
Buil 2001, esp. 127-176; puede completarse con las aportaciones de Fantova Ocaña 2015, esp.
p. 51-57. Otros trabajos de interés sobre Victorián de Asán son los de Fernández Alonso 1969;
Kampers 1979, 61-62, nº 216 (que fecha el abadiato de Victorián en Asán hacia los años 506‑560);
y Sáinz Magaña 2013, que depende mucho, no obstante, de Aynsa y de Yriarte 1619, 303-310.
Sobre Gaudioso de Tarazona, vid. Fernández Alonso 1965; y Tello Ortiz 2001-2003, 153, donde se
proponen los años 527-541 como duración del obispado de Gaudioso de Tarazona, un período de
tiempo imposible de aceptar.
3 Véase, por ejemplo, Lambert 1930; Aubert 1984; y Mundó 1957, esp. 89-90 (sobre Victorián de
Asán).
4 Editado en Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017, 277-288 (= Annexe, nº 1).

J. C. Martín-Iglesias, in : Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 185-236


186 José Carlos Martín-Iglesias

ese mismo documento, califica de bienaventurado padre (doc. 1 lín. 13/14: beatissime pater).
Aunque Gaudioso no se sirve del término “abad” para referirse a Victorián, todo sugiere que
éste ejerce, de hecho, como tal, pues, por un lado, no era infrecuente que un abad fuese, al
mismo tiempo, presbítero y, por otro, en la Hispania visigoda, el término más común en el
siglo vi para designar al abad era el de pater, que, sin embargo, con el paso del tiempo fue
cediendo en su uso en favor de abbas 5.
Desde ese momento, Gaudioso desaparece de las fuentes históricas conservadas,
aunque podría haber sido ensalzado en diversos relatos hagiográficos tras su muerte, hoy
perdidos, pues en la Vita beati Gaudiosi Tirasonensis episcopi conservada en las p. 5-7 del
códice Montserrat, Archivo y Biblioteca del Monasterio, 1106-V, del siglo xvi (que carece de
paginación), se recoge la noticia de que existieron otros escritos en honor de san Gaudioso
compuestos por su diácono Víctor y su arcediano Serpencio, ambos ministros al servicio
de aquél en la Iglesia de Tarazona (desconocidos, por lo demás): sicut scripsit diachonus
ipsius Victor et Serpencius, archidiaconus eius et Tirasonensis ęcclesię minister, propriis
scriptis designauit (lec. VI, 3, p. 6 del manuscrito). Disponemos, sin embargo, de un terminus
post quem aproximado para su ascensión al obispado de Tarazona. En efecto, en la Vita s.
Aemiliani (CPL 1231) de Braulio de Zaragoza, se cuenta cómo, cuando el obispo Didimio
de Tarazona, tuvo noticia de la fama de santidad del eremita Emiliano, que llevaba ya casi
cuarenta años de vida retirada en el monte Dircetio, quiso que éste entrase a formar parte del
estamento eclesiástico: Didimio etiam, qui tunc pontificatus gerebat in Tirasona ministerium,
quum hoc quoque fuisset delatum, insequitur hominem ordini ecclesiastico uolens inserere,
eius quippe erat in diocese (cap. 12, p. 29, lín. 2/5) 6. Los datos relativos ofrecidos en la Vita s.
Aemiliani sobre el transcurso vital de su protagonista permiten deducir que Emiliano debía
de contar por entonces unos 60 años de edad, y puesto que, por lo que se dice más adelante
en ese mismo relato, murió a la edad de 101 años (cap. 32, p. 37, lín. 26) por la época en que
la ciudad de Cantabria fue arrasada por los godos (cap. 33, p. 38, lín. 5/6), suceso acaecido
en el año 574 7, cabe fechar su encuentro con Didimio hacia el año 533 (si Emiliano nació
en el año 473, habría alcanzado los 60 años por entonces) 8. Todo sugiere, en consecuencia,
que Didimio fue el antecesor de Gaudioso en el episcopado turiasonense 9. Sobre la muerte
de Gaudioso poco puede decirse, pues el siguiente obispo de Tarazona del que se tienen
noticias es Esteban (c. 570/80-c. 592) 10. Según una noticia recogida por Pellicer de Ossau y
Tovar, en un antiguo Misal del monasterio de San Victorián, en un himno en honor de san
Gaudioso, se leía: Denatus sub Agila, translatus sub Petronila 11, esto es: “Muerto en tiempos

5 Sánchez Salor 1976, 117 y 187-198.


6 Cazzaniga, ed. 1954, 22-40.
7 García Moreno 2008, 66.
8 Vid., sobre todo, Barenas Alonso 2016, 177. Puede consultarse, además, Kampers 1979, 38, nº 122
(Didymus).
9 Tello Ortiz 2001-2003, 153-154, sitúa el episcopado de Didimio (Didimo en su artículo) hacia el
560, tras el de Gaudioso, pero esta datación es, a todas luces, errónea.
10 García Moreno 1974, 219, nº 637.
11 Pellicer de Ossau y Tovar 1671, libro II, 34, f. 65v.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 187

de Ágila, trasladado en tiempos de Petronila”. Esto situaría su muerte durante el reinado del
rey visigodo Ágila I (diciembre de 549 a marzo de 555) 12.
Por su parte, Victorián es mencionado de nuevo como abad de San Victorián en otra
donación en favor del monasterio de Asán, fechada el 29 de septiembre del año 551 y otorgada
por otro monje del citado cenobio, el diácono Vicente, que llegaría a ser obispo de Huesca
(c. 556-c. 576) (Cartula donationis Vincentii diaconi, f. 1a, lín. 1/2: Domno sancto ac beatissimo
et mihi speciali domno Victoriano abbati) 13. La noticia de su muerte se ha conservado en un
epitafio transmitido en el manuscrito Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 8093, del
primer cuarto del siglo ix, ejecutado en escritura visigótica en el monasterio de San Martín
de l’Île-Barbe (Lyon), que reúne una célebre antología poética de origen hispano, entre la
que se ha incluido, en el f. 16rb-va, el citado Epitaphium Victoriani abbatis Asanensis (ICERV,
284) 14. Al final de éste, se fecha la muerte de Victorián el 12 de enero del séptimo año del rey
Atanagildo (555-567): sepultus Asani ano Atanagildi septimo regis sabbato Ianuarias pridie
idus (f. 16va) 15. Esto llevaría a fijar el óbito de Victorián en el año 562, pero en dicho año el
12 de enero fue jueves, mientras que coincidió en sábado únicamente los años 558 y 564,
dentro de un período más o menos próximo 16. En consecuencia, ya Fita, de forma verosímil,
propuso fechar el deceso de Victorián el 12 de enero del año 558, aduciendo que, con ocasión
de la guerra civil entre Ágila I (549-555) y Atanagildo, este último se habría proclamado rey
en Sevilla en el año 551 17. Por otro lado, en un documento de donación del obispo Aquilino de
Narbona al monasterio de San Martín de Asán, fechado el 22 de febrero del año 576, hay un
nuevo abad en el citado monasterio, de nombre Florencio (doc. 3 lín. 10: ubi [.i. in monasterio
Asani] frater noster Florentius abba seruire dinoscitur) 18. Por lo demás, la noticia conservada
en este documento de la existencia de un obispo de Narbona de nombre Aquilino relacionado
con San Martín de Asán ha venido a confirmar una de las noticias recogidas en la tradición
hagiográfica conservada en honor de san Victorián y a proporcionar, en consecuencia, un
mayor crédito a ésta, como ocurrió en su momento con los documentos encontrados de
Vicente de Huesca, otro de los obispos mencionados por su relación con San Martín de Asán
en esa misma tradición hagiográfica.

12 García Moreno 2009.


13 Cito por Corcoran, ed. 2003, 216-219 (= Annexe, nº 2). Sobre Vicente de Huesca, vid. Niño Sánchez-
Guisande 2003, 288-301; Martín-Iglesias 2010b; Otero Pereira 2015.
14 Bibliografía: Martín-Iglesias 2010a, 141.
15 Cito por el manuscrito, consultado en una reproducción digital en color. El epitafio puede leerse
en Vives, ed. [1942] 1969, 88.
16 Tomo todos estos datos de la página Millesimo (IRHT 2013).
17 Fita 1900, 501. Sobre el contexto histórico, vid. García Moreno 1989, 100-102; e id. 2010.
18 Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017, 279-280 (= Annexe, nº 4).
188 José Carlos Martín-Iglesias

Expedientes hagiográficos

Victorianus ab. Asanensis († 558 ?), Ian. 12


1) Epitaphium Victoriani abbatis Asanensis (ICERV, 284; Díaz 67): Hic requiescit in tumulo
cui decies quina<s> [...] sepultus Asani an<n>o Atanagildi septimo regis, sabbato, Ianuarias
pridie Idus (11 líneas en total, con una métrica difícil de aprehender) 19, compuesto quizás en
el año 558. Se conserva en el códice, citado ya más arriba, Paris, BnF, lat. 8093, f. 16rb-va, y fue
editado por José Vives en 1942 20.
2) Epitaphium Victoriani abbatis de monasterio Asane (ICERV, 283): Quisquis ab occasu
properas huc [...] nunc fruitur uultum quem cupiebat amor, de hacia 567. Es el Carmen 4.11
(CPL 1033) de Venancio Fortunato (18 versos en total), transmitido, entre otros manuscritos,
también en Paris, BnF, lat. 8093, f. 16rb. La edición de referencia es la de Marc Reydellet,
aparecida en 1994 (que no utiliza, sin embargo, el ejemplar parisino) 21.
3) Vita s. Victoriani ab. Asanensis in Montis Aragonis breuiario olim adseruata: Incipit Vita
b. Victoriani abbatis [...] testantur eum uiuere post mortem, cuius corpus defuntum uiuentibus
praestat uaria remedia sanitatum, auxiliante Domino Nostro Iesu Christo, 13 extractos
conservados en Madrid, Biblioteca de la Real Academia de la Historia, 9-5229, del tercer cuarto
del siglo xviii, f. 264r-265r (= f. 118r-119r), que reúne diversas notas manuscritas inéditas de
Joaquín Traggia Uribarri (1748-1802), académico de la Real Academia de la Historia, tomadas
de un Breviario del monasterio de Montearagón. Fue éste un códice en pergamino de 272
folios, copiado en escritura visigótica, acaso de la segunda mitad del siglo xi, y, en cualquier
caso, no posterior al siglo xii, que recogía el Proprium Sanctorum desde la festividad de San
Esteban (26 de diciembre) hasta finales de mayo (Madrid, BRAH, 9-5229, f. 264r [118r]), y se
completaba con un segundo volumen ya perdido en el momento en el que Traggia visitó el
monasterio. Del texto latino en honor de san Victorián recogido en el citado Breviario de
Montearagón se ha conservado una traducción romance del abad de Montearagón, Martín
Carrillo (1615-1630), publicada en 1619 por Francisco Diego de Aynsa y de Yriarte 22. Esta
traducción castellana fue trasladada de nuevo al latín por Jean Bolland y Godfried Henskens
en 1643 23. Por los extractos conservados en latín y la traducción de Aynsa, sabemos que entre
sus fuentes se contaban los dos epitafios antiguos de san Victorián (ICERV, 273-274) (trad.
Aynsa, In octaua, lec. 5) 24 y la Cartula donationis Gaudiosi monachi Asaniensis a. 522 (trad.

19 Cito por mi propia transcripción del manuscrito, consultado en imágenes digitales en color.
20 Vives, ed. [1942] 1969, 88.
21 Reydellet, ed. 1994, 143-144.
22 Aynsa y de Yriarte 1619, 303-310.
23 Bolland & Henskens [1643] 1965, 739-742 (Capitula I-IV).
24 Aynsa y de Yriarte 1619, 310a, In octaua, lec. 5: “Murio este santo confessor a 12. de Enero en el año
septimo del reynado de Athanagildo Rey Godo, auiendo cumplido doze lustros en el gouierno
de su monasterio, para ser aliuiado del trabajo y dolor: porque la vida de los que llegan a 80
años” (= fragm. 11 de la edición incluida en este trabajo). Las fuentes son el Epitaphium Victoriani
abbatis Asanensis (ICERV, 284), ed. Vives [1942] 1969, lín. 7/12; y el Epitaphium Victoriani abbatis de
monasterio Asane (ICERV, 283) de Venancio Fortunato, Carm., 4.11, vv. 15-16 (ed. Reydellet, 1994).
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 189

Aynsa, lec. 6) 25, y que su autor fechaba por el año de la Encarnación (trad. Aynsa, lec. 8) 26,
lo que hace pensar en un escritor de origen francés activo a finales del siglo xi o comienzos
del xii 27. No tenemos noticia de que en dicho breviario la Vita s. Victoriani fuese completada
con una Vita s. Gaudiosi, como ocurre en el manuscrito Montserrat, Archivo y Biblioteca
del Monasterio, 1106-V, del siglo xvi, p. 1-7, que transmite la Vita s. Victoriani ab. Asanensis
(BHL 8596b), inspirada, en lo esencial, en el texto del Breviario de Montearagón, del que
omite algunos pasajes. Sin embargo, lo encuentro probable, porque uno de los extractos
conservados dice así: a prefato sancto uiro a puero instructus et educatus (fragm. 6 de la
transcripción incluida más abajo), y esta expresión es reproducida en las dos Vitae copiadas
en el manuscrito de Montserrat (que cito según la edición propuesta más adelante), tanto en
la Vita s. Victoriani, lec. X, 3: a prefacto sancto uiro a puero instructus et educatus, como en la
Vita s. Gaudiosi, lec. I, 2: a puero [...] nutritus et educatus. Y en otro de los fragmentos de esta
Vita s. Victoriani perdida se lee: Innumera denique miracula, que cotide fiunt [...] cuius corpus
defuntum uiuentibus praestat uaria remedia (fragm. 11), con construcciones semejantes
a otras utilizadas también en la Vita s. Gaudiosi del manuscrito de Montserrat, lec. VIII, 1:
innumera miracula operatus est [...] uexatis a demonio incolomitatem prestando. Éstos y otros
paralelos entre las dos Vitae de Montserrat hacen pensar en un mismo autor para ambas
composiciones 28. Y, sin duda, es más lógico pensar que la mencionada Vita s. Gaudiosi se
inspira, como la de Victorián, en un texto perdido conservado en el Breviario de Montearagón,
antes que imaginar que un escritor diferente, autor de la pieza hagiográfica en honor de
Gaudioso, se hubiese inspirado en el estilo de otra obra. Si esto es así, ambos escritos habrían
sido redactados en esa época para celebrar la reunión de las reliquias de los dos santos (Vita s.
Gaudiosi, lec. VIII, 2), pues la abadía de Montearagón se ufanaba de poseer los restos de san

25 Aynsa y de Yriarte 1619, 305b, lec. 6: “En este tiempo reynaua en Italia Theodorico [...], siendo
consules en Roma Boecio y Simacho” (= Cartula donationis Gaudiosi monachi Asaniensis a.
522, ed. Tomás-Faci & Martín Iglesias 2017, 278, lín. 54/55). Y, además, se hace referencia a este
documento y quizás a otros en uno de los extractos conservados del Breviario de Montearagón:
Qui (sc. Gaudiosus) inter cetera religiosa opera, que gessit, multa donaria prediorum atque
uillarum monasterio S. Martini, cui preerat beatus Victorianus, deuote obtulit et perpetualiter
possidenda concessit, sicut hactenus scriptum habetur et ueraciter continetur in cedulis noticiarum
prefati monasterii (= fragm. 6 de la edición incluida en este trabajo).
26 Aynsa y de Yriarte 1619, 306a, lec. 8: “que fue en el año de la encarnacion del Señor de quatrocientos
quarenta y dos”.
27 Lambert 1930, 868, considera a este autor un monje de Cluny activo, como pronto, a comienzos
del siglo xii.
28 Compárese, además: Vita s. Victoriani, lec. VI, 1: luxusque deliciarum calcans, con Vita s. Gaudiosi,
lec. II, 3: delectamenta carnalia pede diuini amoris calcans; Vita s. Victoriani, lec. XI,  2: paruo
admodum incommodo tactus, con Vita s. Gaudiosi, lec. VII, 3: tactus incommodo; y Vita s. Victoriani,
lec. XI, 2: uiatico dominici corporis et sanguinis sumpto et pacis osculo cunctis fratribus dato, con
Vita s. Gaudiosi, lec. VII, 4: accepta sancta comunione corporis et sanguinis Domini et pacis osculum
dans omnibus; y, en fin, la doxología final es la misma en ambas composiciones, en la Vita s.
Victoriani, lec. XII, 4-5, y en la Vita s. Gaudiosi, lec. VIII, 2: auxiliante domino nostro Iesu Xpisto,
qui cum patre et spiritu sancto uiuit et regnat per omnia secula seculorum. Amen, y además en el
fragm. 13 de la Vita s. Victoriani in Montis Aragonis breuiario olim adseruata: auxiliante Domino
Nostro Iesu Christo.
190 José Carlos Martín-Iglesias

Victorián desde finales del siglo xi 29. Y un resumen se habría copiado a comienzos del siglo
xvi, por las razones que fuese, en el manuscrito de Montserrat, época en la que, además, hacia
1532/1534, se elaboró el expediente de textos recogidos en el manuscrito Roma, Accademia
Nazionale dei Lincei (Biblioteca Corsiniana), 39.D.11 (Cors. 883), f. 217r-227r, que incluye
extractos de la Vita s. Victoriani y las lecciones completas (sin versículos ni responsorios)
de la Vita s. Gaudiosi de Montserrat 30. Este expediente será examinado con más detalle más
adelante (nº 8 de esta lista). Estos fragmentos son editados por primera vez en este trabajo.
4) In natale s. Victoriani: Ad sancti ac beatissimi istius patris nostri Victoriani, cuius hodie
festa celebramus [...] Quantorum uiuentes in corpore iam defunctas et delictorum mole obrutas,
ad emendacionem ta<m>quam ad lucem uocando, Deo resuscitauit  !, es el comienzo de la
Homilia 51 (CPL 966, CPPM IB, 4668) (§§ 1-6 lín. 1-75), del Ps. Eusebio Galicano, conservada
en el códice Zaragoza, La Seo, Biblioteca Capitular, 18-49, del siglo xii, f. 21r-v 31. La Homilia 51
del Ps. Eusebio Galicano fue editada por Glorie en 1971 32.
5) Vita s. Victoriani ab. Asanensis (BHL 8596b, Díaz, 1052) 33: Beatus igitur Victorianus,
ex Italia genus ducens, alto sanguine nobilium uirorum [...] in mausoleo, quod ipse sibi
preparauerat, secus aram beati Martini confessoris, et ipse confessor, auxiliante domino
nostro Iesu Xpisto [...], doce lecciones que constituyen, fundalmentalmente, un resumen de
la Vita s. Victoriani ab. Asanensis in Montis Aragonis breuiario olim adseruata (nº 3 de esta
lista). Se conserva en Montserrat, Archivo y Biblioteca del Monasterio, 1106-V, del siglo xvi
(a. 1529), p. 1-4 (manuscrito sin paginación), donde es completada con una Vita s. Gaudiosi
ep. Tirasonensis, en ocho lecciones (p. 5-7) 34. La primera de las lecciones en honor de san
Victorián está impresa en el Breuiarium Oscense et Iaccense aparecido en Zaragoza en 1505,
f. lxiiivb-lxiiiira. Además, la Vita s. Victoriani ab. Asanensis (BHL 8596b) fue copiada por
Gabriel de Sesé de un leccionario del coro del monasterio de Asán y recogida en la Historia
de la antigüedad del Obispado de Barbastro de este autor, compuesta en 1613 y publicada por
Juan José Nieto Callén y J. Mª. Sánchez Molledo en 2011 a partir de los manuscritos Madrid,
Real Biblioteca, II/1838 y II/1839, del año 1795, que transmiten el pasaje que aquí interesa en
el volumen segundo, II/1839, p. 306-317 (dentro del libro III, 30, p. 305-339: “Del monasterio
de San Victorian. Cap. XXX”). Estos pasajes se corresponden con el cap. III, 31 de la edición

29 La fecha es incierta. En favor del año 1098, vid. Sáinz Magaña 2013, 883. También San Victorián
de Sobrarbe reclamaba para sí la posesión de esas mismas reliquias, vid. Solanilla Buil 2001, 154.
Además, Pellicer de Ossau y Tovar, Maximo, f. 65v, recoge la noticia de que, en un himno en honor
de san Gaudioso copiado en un antiguo misal del monasterio de San Victorián de Sobrarbe, se
leía: Denatus sub Agila, Translatus sub Petronila, lo que situaría la traslación de los restos de
Gaudioso a este centro en tiempos de la reina Petronila de Aragón (1137-1164).
30 Consultado en una reproducción digital, en parte, en color (f. 217r-221v) y, en parte, en blanco y
negro (f. 222r-227r). Bibliografía: Poncelet [1909] 1981, 281-285.
31 Consultado en un microfilm en blanco y negro. Bibliografía: Janini 1980, 357-358 (nº 899).
32 Edición de Glorie 1971, 593-603 (§§ 1-6).
33 Sobre esta composición pueden consultarse Ubieto Arteta 1981, 46-47 (donde se señala que es el
resultado de una serie de leyendas surgidas a partir del año 1100); y Pérez González 2017, 458-463
(donde se incluye entre la producción hagiográfica del siglo xii).
34 Consultado en imágenes digitales en color de excelente calidad. Bibliografía: Olivar 1977, 350.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 191

citada, plagada, por desgracia, de erratas y malas lecturas del original latino 35. En virtud del
resumen de esta Vita s. Victoriani que se incluye en las lecciones que señalo a continuación
(nº 6 de esta lista), conservadas en Huesca, Archivo Capitular, 9, un breviario de comienzos
del siglo xiii (aunque hay quien adelanta su copia hasta finales del siglo xii), puede fecharse
verosímilmente en el siglo xii. Es editada en este trabajo.
6) Lectiones VI s. Victoriani ab. Asanensis s. xiii: Beatus igitur Victorianus ex Ytalia genus
ducens, alto sanguine nobilium uirorum [...] predicando uidelicet lubricis castitatem, tenacibus
largitatem, superbis humilitatem, iracundis mansuetudinem, diffidentibus caritatem, seis
lecciones que son un resumen de las lecciones I-III y VII de la Vita s. Victoriani ab. Asanensis
(BHL 8596b). Se conservan en el manuscrito Huesca, Archivo Capitular, 9, de comienzos
del siglo xiii, f. 30vb-31va 36. Presentan, por lo demás, un problema de numeración, porque
tras las lecciones I-III, la cuarta lección carece de numeración, y las dos últimas aparecen
numeradas como lecciones VIII-VIIII, sin duda, porque la lección IIII del modelo sobre el que
se ha copiado el ejemplar oscense fue malinterpretada como VII, lo que hizo que la siguiente
lección, la V en origen, se reinterpretase como VIII y, por consiguiente, la última, como VIIII.
Éstos y otros errores manifiestos de copia revelan que no estamos ante el modelo original
en el que se incluyeron por vez primera estas lecciones, sino ante una copia de un ejemplar
precedente. Las dos primeras lecciones de esta composición se leen también en un Breviario
de Zaragoza: El Escorial, Biblioteca del Real Monasterio, P-III-14, del último cuarto del siglo
xiii, f. 176rb-vb (aquí divididas en seis lecciones), cuya versión permite corregir algunos
errores del códice oscense 37. Son editadas por primera vez en este trabajo.
7) Lectiones VI s. Victoriani ab. Asanensis s. xiv: Deus qui beatum Victorianum confessorem
tuum in terris uita laudabili decorasti [...] Adorent in terribus magis omnes populi uniuersitatis

35 Nieto Callén & Sánchez Molledo 2011, 321-324. He consultado el códice II/1839 en una reproducción
digital en blanco y negro. La organización en capítulos del manuscrito no coincide del todo con
la de la edición, porque el capítulo XXVI del Índice inicial del libro III se ha desdoblado en la
copia en dos secciones, ambas con el número XXVI (p. 243-248 y 249-272, respectivamente), la
segunda de las cuales recibe, sin embargo, el número XXVII en la edición, por lo que a partir
de ese punto, el cap. XXVII del manuscrito es el XXVIII de la edición, y así sucesivamente hasta
la conclusión del libro III. Al inicio del cap. XXX de esta obra, Gabriel de Sesé escribe (II/1839,
p. 305-306): “Por quanto havemos dicho que la arca en de estan las reliquias de S. Gaudioso esta
en el Monasterio de San Victorian y estan en el districto de este Obispado y haver hido yo a este
Santo Monasterio, tres veces en procesion a pedir agua al Santo Victorian, donde tienen en una
arca sus santas reliquias por orden de este cabildo, sera bien poner aqui su historia la qual es
muy autentica, y sacada del libro leccionario que tienen en el choro en el dicho Monasterio que
dize assi: Beatus igitur Victorian ex Italia genus ducens [...]” (= Nieto Callén & Sánchez Molledo
2011, 321).
36 Consultado en una reproducción digital en color. Agradezco a Guillermo Tomás-Faci que me
diese noticia de este manuscrito, y a Susana Zapke su amable y generosa ayuda en el estudio del
códice. Bibliografía: Durán Gudiol 1953, 8, quien lo fecha a finales del siglo xii; Janini 1980, 127-128
(nº 536, tomo III); Hughes 1982, 378-379 (lo fecha también en el siglo xii); Prensa Villegas 1999, 149
(fechado en el s. xiii).
37 Bibliografía: Antolín 1913, 334; Janini 1977, 106 (nº 112); Hughes 1982, 376; Zapke 1994, 134 (lo fecha
en el último cuarto del siglo xii, quizás por errata).
192 José Carlos Martín-Iglesias

auctorem, et non in Iudea tantum Deus, sed in toto orbe sit notus, basadas en las Lectiones VI s.
Victoriani ab. Asanensis s. xiii (nº 6 de esta lista). Se conservan en dos Breviarios de Huesca
del siglo xiv 38: Huesca, Archivo Capitular, 13, de comienzos del siglo xiv, f. ccclxxxixra-vb 39;
y Huesca, Archivo Capitular, 14, del siglo xiv, f. 352ra-vb 40.
8) Vita s. Victoriani ab. Asanensis adbreuiata s. xvi: Beatus igitur Victorianus ex Italia genus
ducens alto sanguine nouilium uirorum [...] in mausoleo, quod ipse sibi preparauerat, secus
aram beati Martini confessoris, et ipse confessor, auxiliante domino nostro Iesu Xpisto [...], un
resumen sin ningún tipo de división interna de las lecciones I, III, V y X-XII de la Vita s. Victoriani
ab. Asanensis (BHL 8596b), pero ampliado, al mismo tiempo, con una extensa interpolación
entre los extractos tomados de las lecciones V y X. Se conserva en Roma, Accademia Nazionale
dei Lincei (Biblioteca Corsiniana), 39.D.11 (Cors. 883), del siglo xvi (para esta sección del
manuscrito), f. 217r-219v 41. Los folios que aquí interesan son copia del notario Juan de Aguilar
en tiempos del obispo de Huesca Gerónimo Doria (1532-1534) 42, y fueron confrontados con el
original por el notario Martín de Iribas (f. 226v-227r) 43. Como en el manuscrito de Montserrat,
esta composición es seguida de la Vita s. Gaudiosi ep. Tirasonensis (f. 219v-221r) conservada
en ese mismo manuscrito, de la que se copian las lecciones completas, pero sin versículos ni
responsorios (lo que sugiere, en cualquier caso, que interesaba más en ese momento que la
vida de san Victorián), y dos diplomas, comparados con el original de nuevo por el notario
Martín de Iribas, de la colección diplomática de San Victorián de Sobrarbe, los nº 66 (20 de
marzo de 1076) (f. 221r-224r) (Ad honorem summi et eterni regis patris et filii et spiritus sancti.
Amen. Hoc est priuilegium quod ego Sancius, Ranimiri regis filius, non meis meritis, sed sola Dei
omnipotentis miseratione Aragonensium seu Pampilonensium rex [...]) y nº 63 (abril de 1072)
(f. 224r-226v) (In nomine sanctę et indiuiduę trinitatis, patris et filii et spiritus sancti. Amen.
Ego Sancius Dei gratia rex, Ranimiri regis filius, amore Dei conpunctus, ueni ad orationem ad
monasterium sancti Victoriani Asaniensis et uidi cartas [...]) 44.

38 Me ha dado también noticia de ellos Guillermo Tomás-Faci.


39 Consultado en una reproducción digital en color. Bibliografía: Durán Gudiol 1953, 9-10; Janini
1980, 134 (nº 540); Hughes 1982, 379.
40 Consultado en una reproducción digital en color. Bibliografía: Durán Gudiol 1953, 10-11; Janini
1980, 134-135 (nº 541); Hughes 1982, 379.
41 Como se ha dicho más arriba, colacionado en unas imágenes digitales, en parte, en color y, en
parte, en blanco y negro, de mala calidad, en especial, a partir del f. 222r.
42 Así interpreto la abreviatura “G.” con la que firma el obispo de Huesca al final de la copia
romana: Ego G. Dei gratia Oscensis episcopus (V, 1 de la edición ofrecida más adelante en este
mismo trabajo). No hay otro obispo oscense cuyo nombre comience por G en el siglo xvi. Sobre
Gerónimo Doria, vid. Durán Gudiol 1995, 31; Peñart Peñart 2001-2003, 71.
43 Martín de Iribas, notario natural de Tudela y ejerciente en Tarazona a mediados del siglo xvi, vid.
Arco 1914, 91 (a. 1573); Sanz Artibucilla 1944, 329 (a. 1550). En el f. 246r del manuscrito romano
fecha el 3 de enero de 1568 la confrontación del texto copiado, la Vita s. Voti et Felicis martyrum
Caesaraugustanorum (BHL 8733), con su original: Fuit collacionata et concordata cum originali 3º.
Ianuarii 1568. M. de Iribas notarius. En el año 1568 era obispo de Huesca Pedro Agustín (1545-1572),
vid. Peñart Peñart 2001-2003, 72.
44 Sigo la numeración de la edición de Martín Duque 2004.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 193

9) Vita s. Victoriani ab. Asanensis breuissima in Iuribus ciuitatis ecclesiae Iacensis


adseruata: Qui, natione Italus et ex parentibus clarae prosapiae et christianis natus, suscepto
sacramento baptismatis, Galliam ingreditur [...] uiatico Dominici corporis et sanguinis sumpto
et osculo circunstantibus dato, obiit idibus ianuarii anno secundo Amalarici regis Gothorum. Se
conservaba en el siglo xvii en el Archivo del monasterio de San Victorián en un documento
titulado Iura ciuitatis ecclesiae Iacensis y fue publicada en 1671 por José Pellicer de Ossau y
Tovar (por quien cito más arriba) 45. He encontrado una copia manuscrita de ella en Madrid,
Biblioteca de la Real Academia de la Historia, 9-5225, el tomo 7º de la colección del ya citado
Joaquín Traggia Uribarri († 1802), p. 21-22 (de la sección final del manuscrito, con paginación
propia) 46. En este manuscrito precede a la pieza la siguiente anotación: Ex tabulario Sancti
Victoriani (esto es: del Archivo del monasterio de San Victorián), seguida del título: Vita
sancti Victoriani; a continuación, a la altura de la primera línea del texto se ha añadido: “Del
mismo proceso de dismembracion de Jaca i Huesca”. Su texto dice así:
Qui, natione Italus et ex parentibus clarae prosapiae et christianis natus, suscepto
sacramento baptismatis, Galliam ingreditur. Qui, cum ab omnibus resplendente
eius 47 uita extolleretur, laudis humanae munus effugiens, locum et regionem mutare
proponens ad montes Piraeneorum transmeauit 48, regnante Theoderi<c>o rege anno ab
incarnatione cccc.xlii. Qui animo reuoluens regum mutationes uanas Goticaeque gentis
futuram subuersionem, statum 49 monasterii, quod regebat, et priuilegia illi concessa
apostolicae sedis autoritate confirmari 50 obtinuit sub mandato ut nullus cuiuslibet
dignitatis aut potentiae in rebus praedicti monasterii tangentibus, sub excomunicationis
poena, intromiteret 51. Ad cuius sanctitatis odorem plures etiam nobilium filii, ut a 52 dicto
Victoriano et sub protectione illius educarentur et nutrirentur, ad praefatum monasterium
accesserunt. Qui tanta<e> religionis uita, scientia et excellentia imbuti fuerunt ut
ex eis plures postea per diuersarum sedes 53 ciuitatum pontifices constituerentur.
Inter quos fuerunt Gaudiosus, Aquilinus, Ranchilionus, Frontinus et Vincentius, qui
Tirassonenssem, Narbonensem, Tarraconensem, Zamorensem et Osccensem ecclesias
episcopales respectiue guuernarunt. Qui tamen octuagessimum uitae annum agens,

45 Pellicer de Ossau y Tovar 1671, libro II, 35, f. 66r.


46 Consultado en una reproducción digital en color, pues, al estar digitalizado, la Biblioteca de la
Real Academia de la Historia no permite su consulta directa. El manuscrito consta de 430 f.,
precedidos de una hoja de guarda en blanco, y no presenta una foliación ni paginación unitaria,
al tiempo que muchos folios carecen de ambas. Las páginas que contienen esta Vita s. Victoriani
corresponden a las imágenes nº 768-769 de la digitalización.
47 Es corrección sobre respendende ense.
48 Corrijo así la lectura transmeant del manuscrito.
49 Es corrección sobre statutum.
50 Es corrección sobre confirmata.
51 Es corrección sobre intermiteret.
52 Es corrección sobre ab.
53 Es corrección sobre sedis.
194 José Carlos Martín-Iglesias

uiatico Dominici corporis et sanguinis sumpto et osculo circunstantibus 54 dato, obiit


idibus ianuarii anno secundo Amalarici 55 regis Gothorum.
Tras la última palabra se ha escrito Contuli, seguido de la firma de Traggia. Esta
composición está claramente inspirada en la Vita s. Victoriani conservada en el manuscrito
de la Accademia Nazionale dei Lincei de Roma (nº 8 de esta lista), pues su autor hace uso de
la adición al texto del ejemplar de Montserrat que se interpoló en medio de los extractos de
esta obra que fueron utilizados en la redacción de la versión transmitida en el códice romano
(es la adición nº 1 de la edición ofrecida más adelante en este mismo trabajo, texto I, nº 9-11).

Gaudiosus ep. Tirasonensis († c. 549/555), Oct. 27 (no recogido en la BHL) 56


1) Vita s. Gaudiosi ep. Tirasonensis (rec. longior): Si ardens Seraphim calculo rapto de
incendio altaris summatim tangeret labia mea ad eradenda [...] ut, qui simul uixerant in
religione sanctitatis, simul etiam uiuerent in eternitate felicitatis, auxiliante domino nostro Iesu
Xpisto [...], ocho lecciones inspiradas, probablemente, en la noticia dedicada a san Gaudioso
en el Breviario de Montearagón perdido que conservaba la Vita s. Victoriani recogida más
arriba (nº 3: Vita s. Victoriani ab. Asanensis in Montis Aragonis breuiario olim adseruata), y
que remontan, en cualquier caso, al menos, en parte, a los antiguos relatos compuestos por
el diácono Víctor y el arcediano Serpencio, ambos de la Iglesia de Tarazona. Se conserva
en Montserrat, Archivo y Biblioteca del Monasterio, 1106-V, del siglo xvi (a. 1529), p. 5-7
(lecciones I-VIII); y también, sin división en lecciones, responsorios ni versículos, en Roma,
Accademia Nazionale dei Lincei (Biblioteca Corsiniana), 39.D.11 (Cors. 883), del siglo xvi,
f. 219v-221r. Su composición puede fijarse hacia el siglo xii, pues las lecciones en honor
de san Victorián conservadas en Huesca, Archivo Capitular, 9, f. 30vb-31va (nº 6 de la lista
precedente), manuscrito de comienzos del siglo xiii, parecen inspirarse en ella (lec. VII, 2:
Et quia non haberet hic manentem ciuitatem, sed futuram expectaret [...]) en el pasaje que
dice, a propósito de san Victorián: Cognoscens itaque se in hoc mundo non habere manentem
ciuitatem, exul a patria factus, expectabat futuram domum [...] (lec. 5, 5). De ella tomo la
fecha del óbito de san Gaudioso el 27 de octubre (lec. VII, 4: beatis spiritibus animam suam
comendans sexto kalendas nouembris). Es editada por primera vez en este trabajo, aunque
el oficio coincide, parcialmente, con el publicado por Guido Maria Dreves en 1894 (los
responsorios que siguen a las ocho primeras lecciones y todos los que siguen a la novena,
excepto el responsorio VIIII, pero en otro orden), sobre la base de dos códices manuscritos 57:
un Breviario del Archivo Capitular de Tarazona, sin duda, el actual manuscrito 31, de finales
del siglo xiv 58, y un Breviario conservado en Munébrega (Calatayud), sin duda, el Breuiarium

54 Corrijo así la lectura cincustantibus del manuscrito.


55 Esta lectura es una corrección sobre la línea, pues primero se había escrito Athanagildi. La
corrección lleva, además, una llamada al margen, en el que se anota: “Asi: corregido Alarici por
Pellicer”.
56 Sobre el expediente hagiográfico de este personaje, vid. asimismo Pérez González 2017, 463-466.
57 El estudio de estos dos códices, que no he podido conseguir, queda pendiente para el futuro.
58 Janini 1980, 198-199, nº 644 (en los folios 447v-450v, según este catálogo, pero la noticia es
confusa); Ruiz Izquierdo 1983, 350.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 195

de Sanctis del siglo xiv del Museo Parroquial de Munébrega en dos volúmenes, conocidos
como Munébrega II y III 59; y, además, la edición impresa del Breviarium Tirasonense
publicada en Venecia en 1497 60.
2) Elogium s. Gaudiosi ep. Tirasonensis s. xii in capsula iuxta eiusdem sepulchrum anno
1573 repertum: In nomine Domini nostri Iesu Christi. In hoc loco clauduntur ossa gloriosi
Gaudiosi episcopi [...] qui magistri uirtutum dum uiueret fuit promptus imitator. Amen, basada
en la precedente. Existen tres copias manuscritas. Dos de ellas han sido incluidas en Madrid,
Biblioteca de la Real Academia de la Historia, 9-5225 (colección Traggia, t. 7º), del siglo xviii.
Primero, en un folio sin numerar correspondiente a las imágenes digitales nº 136-137 (sería el
f. 67r-v a contar desde el folio que recoge el título del manuscrito) y en las p. 25-26 del sector
final con paginación (imágenes digitales nº 772-773), con pequeñas diferencias entre ellas.
La primera vez, se incluye en una carta de fray Francisco Gallego, del monasterio de Aula
Dei, a fray Benito López de Acumuer, monje y prior mayor de San Juan de la Peña, vicario
general y visitador general de Aragón  61, fechada el 9 de julio de 1716 (imagen digital nº 135),
y comienza así: “A 9 de julio de 1716 se abrio el arca de S. Gaudioso i se certifico acto publico
de lo infrascrito que es lo que narra el pergamino mui antiguo que se encontró en la arca de
S. Gaudioso. Notario Real Antonio Cambra de la Villa de Capella” (sería el f. 66v); sigue, en lo
que considero el f. 67r (imagen nº 136), el comienzo del texto: In nomine Dei Iesu Xti. in hoc
locello clauduntur ossa gloriosi Gaudiosi episcopi cuius spiritus in mansionibus summi patris
feliciter spatharius ( forte spatiatur) [...], que concluye así: [...] ibidem ossa 62 discipuli eiusdem
honoris participio fruantur ut 63 cum magistro fiat presens precantium 64 exauditor qui magistri,
dum uiueret, fuit permanens imitator. Amen, y la carta termina con estas palabras (imagen
nº 138): “Este instrumento lo cita Pellicer en su Marco distinguido de Maximo, fol. 64 nº 34 i
advierte que se abrio el sepulcro de S. Gaudioso a 5 de octubre de 1573”. La segunda ocasión
en que se recoge esta composición en el manuscrito 9-5225, se presenta del siguiente modo
(p. 25, imagen nº 772): “De lo que se halló en el tumulo de San Gaudioso, quando llevaron
sus reliquias a Tarazona i queda prometido arriba. A cinco de octubre de 1573 estando Carlos
Muñoz canonigo de Tarazona en San Victorian con Breve del P. P. Gregorio trece para llevar
las reliquias de este glorioso santo a Tarazona, habiendose dicho una solemne missa cantada
en San Victorian por Fray Martin electo abbad, presentes los monges i otros monges se
abriò la Tumba i hallose enclabada por todas partes aforrada de Alaton o plata sobredorada
antiquissima, i dentro un lienzo en letra antiquissima, i dificultosa de leer, pero al fin se leyò
i decia ansi: In nomine Domini nostri Iesu Christi. Hoc loco clauduntur ossa gloriosi Gaudiosi
episcopi, cuius spiritus mansionibus summi patris foeliciter spatiatur”, concluyendo así el texto

59 García Remiro 2008, 215, entrada nº 171 (3 de noviembre), f. 81r-v de Munébrega III. Este mismo
autor señala la presencia de una pequeña pieza sobre San Victorián en el manuscrito Munébrega
II, f. 26r, vid. García Remiro 2008, 197, entrada nº 8 (13 de enero).
60 Dreves 1894, 106-109.
61 Sobre el personaje, vid. Juan García 2005, 99-100.
62 Es corrección, primero se había escrito osca.
63 Otra corrección sobre la lectura inicial et.
64 Nueva corrección sobre la lectura presentium.
196 José Carlos Martín-Iglesias

latino (p. 26, imagen nº 773): ibidem discipulo eiusdem honoris participio fruantur, et cum
magistro sit praesens precantium exauditor, qui magistri uirtutum, dum uiueret, fuit promptus
imitator. Amen; y la copia continúa diciendo: “Desto se hizo acto i dieronse para Tarazona
cinco pedazos o reliquias. Uno del hueso de la cabeza, tres del brazo, i un hueso del muslo.
Asistieron e hicieron acto Gaspar Denia protonotario Appostolico, Dean de Lerida, Geronimo
de Agreda, Notario de Tarazona, i Lucian de Yribas de Tarazona. Y refiriome (habla Blancas)
Carlos Muñoz que quando se abriò la Tumba salió de ella grande fragancia de muy suave
olor, diferente de los otros comunes de por aca. Contuli J. T.”, seguido de la firma de Traggia.
Y la tercera copia manuscrita que conozco es Madrid, Real Biblioteca, II/1839, del año 1795,
p. 298-299, el segundo volumen de la Historia de la antigüedad del Obispado de Barbastro
de Gabriel de Sesé, citada más arriba (nº 5 del expediente hagiográfico de san Victorián)
y publicada en 2011 por Juan José Nieto Callén y José Mª. Sánchez Molledo (libro III, 29 del
manuscrito, p. 280-305: “Del Octabo Obispo de Barbastro y tercero despues de la nueva
ereccion del Obispado Don Carlos Muñoz Zerrano. Cap. XXVIIII” = III, 30 de la edición) 65.
Esta pieza había sido editada con anterioridad en 1671 por José Pellicer de Ossau y Tovar 66,
de allí la tomó Nicolás Antonio en 1768 67, y de este autor pasó a Charles De Smedt en 1887 68.
Y también fue reproducida parcialmente por Gregorio de Argaiz en 1675 69, de donde fue
reimpresa en 1865 por Víctor de la Fuente 70.
3) Vita s. Gaudiosi ep. Tirasonensis Breuiarii Tirasonensis a. 1541: Gaudiosus, natione
Hispanus, ex prouintia Tarraconensi, patrem habuit Guntam [...] ut qui simul uixerant,
simul etiam quiescerent. Floruit circa annum Domini quingentesimum xxx., conservada en
el Breviarium Turiasonense publicado en Zaragoza en 1541 por Jorge Coci, Pedro Bernuz y
Bartolomé de Nájera, f. 527va-528ra (precedida en el f. 257va de una Oratio, que comienza
así: Deus qui es sanctorum tuorum splendor mirabilis). De allí la tomó Víctor de la Fuente en
1865 71, y de éste pasó, de nuevo, a Charles De Smedt en 1887 72. Existe una copia manuscrita
en Madrid, Real Biblioteca, II/1839, del año 1795, p. 303-305 (precedida de una Oratio
sancti Gaudiosi, que comienza también diciendo: Deus, qui ex sanctorum tuorum splendor
mirabilis), el segundo volumen de la Historia de la antigüedad del Obispado de Barbastro
de Gabriel de Sesé, publicada por los citados ya tantas veces Juan José Nieto Callén y
José Mª. Sánchez Molledo en 2011 73.
4) Vita s. Gaudiosi breuis ex tabulario Sancti Victoriani et a Traggia seruata: conservada en
Madrid, Biblioteca de la Real Academia de la Historia, 9-5225 (colección Traggia, t. 7º), del
siglo xviii, p. 22 (de la sección final del manuscrito con paginación propia) (imagen nº 769),

65 Nieto Callén & Sánchez Molledo 2011, 319.


66 Pellicer de Ossau y Tovar 1671, libro II, 34, f. 64v-65r.
67 Antonio 1768, 429-430 (nº 443).
68 De Smedt 1887, 664, nº 2.
69 Argaiz 1675, 104-105 y 111.
70 Fuente 1865, 317 (reimpr. Lazcano 2011, 341).
71 Fuente 1865, 315-316 (reimpr. Lazcano 2011, 337-338).
72 De Smedt 1887, 664, nº 4-5.
73 Nieto Callén & Sánchez Molledo 2011, 320.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 197

precedida de la anotación Ex eodem tabulario (pues en la p. 21 se había anotado a propósito


de la Vita sancti Victoriani a la que me he referido más arriba: Ex tabulario Sancti Victoriani),
y del título Vita sancti Gaudiosi. El texto, muy breve, dice así:
Qui, claris parentibus ortus et, ut dictum fuit, sancto Victoriano educatus et sedis
Tirasonensis praesul, praedictum monasterium sancti Victoriani, cuius ipse alumnus
fuerat, plenus honoribus et gratiis exornauit. Timensque rerum humanarum
inconstantem mutationem, ad monasterium sancti Victoriani, quod est prope castrum
nomine Assanum, deuertens, oegritudinis incommodo tactus, ad locum, qui uocatur
Sancta Maria de Escorroni, qui suae primę lucis 74 erat, diuertens, ingrauescente
aegritudine, circunstantibus pluribus religiosis et clericis, acepta corporis et sanguinis
Domini nostri Iesu Christi communione et admissis praedictis ad osculum, animam
creatori tradidit et in ecclesia praedicti loci iuxta altare beatae Mariae eius corpus fuit
sepultum. Vbi meritis 75 praedicti sancti multa miracula est operatus. Mansit autem ibi sic
humatum per plura saecula quousque, maxima illius deuotione crescente, fuit corpori
beati Victoriani associatum.
A su conclusión se ha añadido el siguiente comentario (p. 22-23, imágenes nº 769-770):
Postea in monumentis aliis cernitur quod monasterium sancti Victoriani fuit per
Galeacium 76 Gothorum regem aedificatum et pluribus libertatibus reditibus et
praeminentiis decoratum et per regem Ramirum reedificatum et quod postea Sanctius
filius donationem locorum de Graus, Sancti Petri de Taberna, Sanctae Mariae de Ouarra 77
et Sancti Iusti de Orena per eundem patrem factam confirmauit 78.
Sigue la forma Contuli y la firma de Traggia. El origen del texto es, probablemente, la
Vita s. Gaudiosi conservada en Roma, Accademia Nazionale dei Lincei (Biblioteca Corsiniana),
39.D.11 (Cors. 883), f. 219v-221r (nº 1 de esta lista): nº 5, 9 y 17-21. El comentario que sigue a la
Vita depende, sin duda, del diploma nº 63 de San Victorián de Sobrarbe (nº 3 y 9 de la edición
incluida en este trabajo), copiado también en el manuscrito romano en los f. 224r-226v. Otra
posible fuente podría ser la Vita s. Gaudiosi transmitida en el manuscrito de Montserrat,
Archivo y Biblioteca del Monasterio, 1106-V, p. 5-7, pero la lectura castrum nomine Assanum,
coincidente con la Vita del manuscrito de Roma (nº 18), por castrum nomine Asanium del
ejemplar de Montserrat (lec. VII, nº 2), junto con la asociación de la Vita s. Gaudiosi y el
documento nº 63 de San Victorián de Asán, me lleva a inclinarme en favor del origen que
señalo.
5) Vita s. Gaudiosi ep. Tirasonensis aucta a Tamayo de Salazar: Gaudiosus natione
Hispanus, ex prouincia Tarraconensi oriundus, patrem habuit Guntham [...] beatitudinis
gloriam possidebant in coelis, etiam aequali cultu uenerarentur in terris, Praestante Domino

74 La construcción suae primę lucis es una corrección supralineal a patir de la expresión sui propris
iuris.
75 Es corrección sobre la lectura mentis.
76 Este nombre aparece acompañado de una anotación marginal que dice lo siguiente: “Pellicer al
margen: Gaselicum uel Gesalanicum aut Gesalaicum”.
77 Es corrección de Traggia sobre su primera lectura Plarra.
78 Es corrección mía por la lectura confirmant del manuscrito.
198 José Carlos Martín-Iglesias

Nostro Iesu-Christo [...], inspirada en la Vita s. Gaudiosi ep. Tirasonensis Breuiarii Tirasonensis
a. 1541 (nº 3 de esta lista) y en las noticias de los falsos cronicones que circularon en el siglo
xvii (en este caso, del supuesto obispo de Zaragoza Heleca) 79. Fue editada en 1659 por
Juan Tamayo de Salazar, que afirmó reproducir un relato enviado por Jerónimo de San José
(1587‑1654), tomado de un códice manuscrito del que nada más se especifica 80.
6) Acta translationis sacrarum reliquiarum beatissimi Gaudiosi episcopi Tyrasonensis,
confessoris Dei, ex oppido Scoronensi ad monasterium Assaniense (15 nov.): Cum igitur
beatissimus Gaudiosus, discipulus sancti Victoriani abbatis et episcopus Tyrasonensis [...] in
aegrotantibus et uariis languoribus laborantibus patrare consueuit. Cuius excelsum nomen sit
benedictum in saecula. Esta composición fue publicada por Juan Tamayo de Salazar, según el
relato que le fue remitido, de nuevo, por Jerónimo de San José 81.

Ediciones críticas de los principales testimonios del corpus


estudiado
1) Vita s. Victoriani ab. Asanensis in Montis Aragonis breuiario olim adseruata, extractos
conservados en Madrid, BRAH, 9-5229, del tercer cuarto del siglo xviii, f. 264r-265r
(= f. 118r-119r). Numero entre corchetes rectangulares los fragmentos latinos.
|264r Breviario de Montearagon. MS. Es un tomo en fol. de vitela de 272 fol. señalados
con numeros Romanos Goticos i un folio sin notar al fin. Este Breviario de letra gruesa i tan
uniforme que no se advierten diversas manos. Este tomo comprende el Proprium Sanctorum
desde Estevan 82 hasta fines de Mayo. El 2º tomo falta, al menos, no parece en la Libreria
donde esta el primero ni halle razon de el. Dare alguna razon de el.
Al fol. 58 vuelto
[1] Incipit Vita B. Victoriani abbatis
con 9 lecciones en el dia propio que ocupan desde el citado folio hasta el fol. 66. En la
feria 3ª infra octava fol. 68 pone 2 liciones de S. Victorian. En la feria 4 fol. 69vº pone tres 2
lic(iones). En la feria 5 fol. 71vº dos liciones. En la feria 7ª fol. 77vº 3 liciones. En la octava fol.
80 trae 9 liciones i en ellas á la larga la vida del Santo. En la Lec. 4. del dia fol. 61 dice que salio
de Italia |264v para Francia

79 Vid. Godoy Alcántara [1868] 1981, 165, 168, 226; Olds 2015, 103 y 213. Estas adiciones del supuesto
obispo Heleca las toma, sin duda, Tamayo de Salazar de Román de la Higuera 1651, 393-394
(Commentarius ad a. 534). Se leen parcialmente en Calderón 1619, en las adiciones que comienzan
tras la p. 112, con su propia numeración (y en un orden cronológico a menudo inverso): 9-10
(entrada del año 630, sobre Gaudioso) y 10 (entrada del año 520, sobre Victorián de Asán); y
Román de la Higuera 1627, 228-236 y, sobre Gaudioso, 234-235.
80 Tamayo de Salazar 1659, Nouembris Dies III, 59-61. Sobre Jerónimo de San José, Carmelita descalzo,
escritor e historiador, que desde 1650 estuvo destinado en Huesca, vid. Vicente Rodríguez 2011.
81 Tamayo de Salazar 1659, Nouembris Dies XV, 199-200.
82 26 de diciembre, es decir, comienza a partir de la Navidad, con la que concluía el tomo II.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 199

[2] paucis secum asumtis comitibus eiusdem profectionis, nam monachum iam dudum
professus fuerat 83.
Hizo muchos milagros alli i fundo muchos monasterios en donde dejando buenos
prelados (ex lectione 6ª) paso a España
[3] an. 442 84
(ex lec. 8) i se recogio á una cueba que al occidente tenia el Castro Asano á cuyo pie habia
un monasterio que Gesaleco antecesor de Theodorico fundo i doto magnificamente á honor
del Martin de Turon. No pudo ocultarse su virtud en la cueba i fue concurriendo mucha
gente á el. Los fieles (ex feria 3ª lec. 1 et 2ª) le dieron una posesion en el sitio llamado
[4] Arassantii 85
sobre el Cinca i fabrico alli celda i casa para si i compañeros. El concurso era extraordinario
(ex feria 4. lec. 1. seg. 2ª) :
[5] Defuncto itaque rege Theodorico, sumpsit sibi regni diadema Amalaricus nepos eius,
qui, per quinquenium Gothis imperans, diem clausit ultimum. Cui successit gloriosus et
xpistianissimus rex nomine Theudus, uir omni probitate conspicuus et erga ecclesiastica
commoda uel negocia sollicitus, qui sepe santum uirum ad se arcersiens eius colloquio et
consilio utebatur 86.
(ex fer. 6 lec. 1ª 2ª) Los monges de Asano acuden a Theudo i le piden por abad a Victoriano,
que fomento la observancia, siendo su monasterio una escuela (ex feria 7ª lec. 1) :
[6] Igitur que esset ecclesia uel ciuitas que satis non gauderet se profecisse, si de beati
Victoriani discipulis presulem sibi mereretur adipisci  ? Denique beatus Gaudiosus, uir
consumate sanctitatis, a prefato sancto uiro a puero instructus et educatus, Tirasonensis
urbis episcopus postea factus est. Qui inter cetera religiosa opera, que gessit, multa donaria
prediorum atque uillarum monasterio S. Martini, cui preerat beatus Victorianus, deuote
obtulit et perpetualiter possidenda concessit, sicut hactenus scriptum habetur et ueraciter
continetur in cedulis noticiarum prefati monasterii 87.

83 Aynsa y de Yriarte 1619, 304b, lec. 4: “y assi tomando consigo algunos compañeros de su misma
religion, donde auia ya antes professado”.
84 Aynsa y de Yriarte 1619, 306a, lec. 8: “que fue en el año de la encarnacion del Señor de quatrocientos
quarenta y dos”.
85 Aynsa y de Yriarte 1619, 307a, feria 3, lec. 1: “Aquellos fieles y deuotos varones desseosos de su
saluacion dieron a S. Victorian vna pequeña possession, para que la posseyesse perpetuamente
el y sus successores. Llamauase aquel lugar Arrasate”.
86 Aynsa y de Yriarte 1619, 307a-b, feria 4, lec. 1: “Muerto el Rey Theodorico, succedio en su lugar
Amalarico su nieto: el qual auiendo gouernado a los Godos cinco años pacificamente, llegò su
postrimero dia: a quien succedio el gloriosissimo y Christianissimo Rey llamado Teudo, varon en
toda virtud señalado, cuydadoso en el augmento y negocios Ecclesiasticos; el qual vio muchas
vezes al santo varon, y era muy aficionado a su doctrina, y seguia los santos y saludables consejos
que le daua”.
87 Aynsa y de Yriarte 1619, 308b, feria 7, lec. 1: “No auia ciudad, ò Iglesia, que si merecia alcançar por
Prelado algun discipulo de S. Victorian, no se gloriasse y honrasse mucho con el. Finalmente
200 José Carlos Martín-Iglesias

Lec. 2ª.
[7] Aquilinus etiam Narbonensis archipresul ex beato grege eiusdem monasterii ad
culmen ecclesiastici regiminis fuit assumtus. Tranquillinus denique, prefati monasterii mona-
|265r chus, sciencia et morum honestate preclarus, Tarraconensem archiepiscopatum diu
rexit. Frominius nichilhominus Zamorensis episcopus, discipulus simul et monachus beati
Victoriani, extitit. Preterea sedes Oscensis ecclesie gauisa est se habere presulem Vincentium
se<pe> prefati monasterii monachum. Plures preterea, quos enumerare multitudo non sinit,
eiusdem monasterii monachi plurimas per Hispaniam episcopales guuernauerunt sedes 88.
Lec. 3ª. Se hizo tan famoso el monasterio en España
[8] ut innumeri populi eundem locum deuote frequentantes inuiserent 89.
Otros embiaban dones i el Rei Theudo
[9] tam regalibus exeniis quam donationibus prediorum atque uillarum regio annulo
firmatis predictum locum ditissimum redidit 90.
Ex octaua, lec. 1. No se ensobervecio S. Victoriano e por esta humildad logro el que
[10] quicumque eger ad eum uenisset, numquam frustra se uenisse conquereretur 91.
Lec. 3. Conocio las mudanzas futuras en España i ruina de los Godos, i habiendo predicho
mucho antes su muerte llamo a sus discipulos, los consolo i exorto a la par. Ex lec. 5.
[11] Dormiuit hic santissimus confessor p. (esta raspada esta nota, que parece significar
“pridie”) Idus Ianuari, septimo anno regni Atanagildi regis Gothorum, duodenis lustris in
regimine ecclesiastico completis et, ne amplius sibi dominaretur labor et dolor, quasi in

el bienauenturado Gaudioso varon de perfecta santidad, fue Obispo de la ciudad de Tarazona:


el qual entre otras obras pias que hizo, fue dar y ofrecer muchos dones, heredades, y villas a
la Iglesia y monasterio de S. Martin, donde S. Victorian presidia, para que perpetuamente las
posseyesse, como hoy las posee”. No se incluye en la traducción la última parte de la expresión
latina: sicut hactenus scriptum habetur et ueraciter continetur in cedulis noticiarum prefati
monasterii (trad.: tal y como se conserva escrito hasta el día de hoy y se recoge de forma fidedigna
en los documentos de los legajos del citado monasterio).
88 Aynsa y de Yriarte 1619, 309a, feria 7, lec. 2: “Aquilino Arçobispo de Narbona fue tambien ensalçado
a esta suprema dignidad siendo del rebaño y compañia desta bendita grey. Tranquilino tambien
siendo monge deste conuento, en sciencia y honestas costumbres muy auentajado, fue Arçobispo
de Tarragona muchos años. Efronimio monge y discipulo de S. Victorian, fue assi mismo electo
Obispo de Çamora. La catedral de Huesca se alegrò y honrò mucho en tener por Obispo a Vicente
monge tambien desde monasterio. A mas desto otros muchos, cuyo gran numero no da lugar
a referirlos, auiendo sido monges y discipulos de este santo, gouernaron y fueron Obispos de
muchas ciudades de España”.
89 Aynsa y de Yriarte 1619, 309a, feria 7, lec. 2 (n° 3, como señala Traggia): “demanera que muchos
pueblos acudian a el con sus deuociones, y lo visitauan muy de ordinario”.
90 Aynsa y de Yriarte 1619, 309a, feria 7, lec. 2: “no solo con dones reales, mas tambien en su
testamento dexò y enriqueciò este conuento con muchas heredades, villas, y lugares”.
91 Aynsa y de Yriarte 1619, 309b, In octaua, lec. 1: “que qualquier enfermo que a el llegase, yua
siempre consolado del”.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 201

potentatibus octoginta annis totius uite sue consummatis, celesti militie coniunctus est,
perpetualiter uicturus 92.
Ex lec. 6. Fue sepultado
[12] secus aram Martini 93
en el sepulcro que el se preparo.
[13] Inumera denique miracula, que cotidie fiunt in loco tummulationis eius, testantur
eum uiuere post mortem, cuius corpus defuntum uiuentibus praestat uaria remedia
sanitatum, auxiliante Domino Nostro Iesu Christo etc. 94.
2) Vita s. Victoriani ab. Asanensis (BHL 8596b, Díaz, 1052), conservada en Montserrat,
Archivo y Biblioteca del Monasterio, 1106-V, del siglo xvi (a. 1529) (M), p. 1-4, y seguida, en las
p. 5-7, hasta el final del manuscrito, de una Vita s. Gaudiosi ep. Tirasonensis en ocho lecciones,
obra del mismo autor de la primera sección. En la portada del manuscrito se lee: “Rezo y vidas
de san Victorian y de san Gaudioso obispo y monge, compañero del santo Abad Victorian y
discipulo. Cax. – 16. Ligarza – 4”, y al final de éste, en la p. 8: “Reço y vidas de s. Victorian / y
de s. Gaudioso obispo / y monje compañero de / del s. Abad Victorian y dicipulo / /. Caxon
16. Lig. 4”, y allí mismo, en vertical: Lectiones beatorum Victoriani et Gaudiosi, y en la parte
inferior de la página, invirtiendo el sentido de la hoja: 1529. Lectiones beatorum Victoriani et
Gaudiosi et orationes. Ofrezco a continuación el texto de las p. 1-7, en el que, en las secciones
poéticas, distingo los versos con rayas diagonales.
|1 Lectiones sancti Victoriani.
Lectio I. 1Beatus igitur Victorianus, ex Italia genus ducens, alto sanguine nobilium
uirorum illius regionis est procreatus. 2Cuius parentes, quamuis clara prosapia resplenderent,
illustriori tamen fide et religione pollebant quam germine. 3Qui dum hunc genuissent filium,
sine dilatione agni immaculati uellere in baptismate eum indui fecerunt. 4Qui, gratia qua
perfusus erat iuuante, ad pueriles annos ueniens, in fragili euo iam perfectum uirum honestis
moribus ostendebat. 5Quippe Xpisti militię deputatus, quasi in proximo esset donatiuum
accepturus, instanter exhibebat sua menbra arma iusticię in sanctificationem et, ante quam
pugnaret, iam modum pugnę meditabatur.

92 Aynsa y de Yriarte 1619, 310a-b, In octaua, lec. 5: “Murio este santo confessor a 12. de Enero en el año
septimo del reynado de Athanagildo Rey Godo, auiendo cumplido doze lustros en el gouierno de
su monasterio, para ser aliuiado del trabajo y dolor: porque la vida de los que llegan a 80 años,
lo demas es dolor y trabajo. Esta fue su edad, en la qual se ajunto con los celestiales exercitos
para ser eternamente vencedor”. Pasaje inspirado en el Ps. 89, 10: dies annorum nostrorum in
ipsis septuaginta anni, si autem in potentatibus octoginta anni, et amplius eorum labor et dolor,
quoniam supervenit mansuetudo et corripiemur.
93 Aynsa y de Yriarte 1619, 310b, In octaua, lec. 6: “junto al altar de S. Martin confessor”.
94 Aynsa y de Yriarte 1619, 310b, In octaua, lec. 6: “Los innumerables milagros que cada dia haze su
santo cuerpo difunto remediando à muchos, y dandoles salud entera, son indicios manifiestos
que viue en el cielo con el fauor de nuestro señor Iesu Christo”.
202 José Carlos Martín-Iglesias

6
R. 7Vir beatus, / stirpe satus / generis Italici, / sumpsit lumen / et cacumen / muneris
deifici. / 8V. 9Propugnator / et uastator / dogmatis heretici. 10Sumpsit.
Lectio II. 1Cum igitur multis uirtutibus adolescentię tempore exerceretur, animus
beati Victoriani in admirationem sui prouocabat omnium aspectus. 2Videbant enim in
iuuene uenerabilem senectutem, non diuturnam neque numero annorum computatam.
3
Quapropter ore cunctorum summa laude dignus predicabatur. 4Quod ipse, fama referente,
aure percipiens ita exhorruit, ac si uirus lętale haustu percepisset. 5Nolebat enim ut laus
bonorum operum suorum ore adulantium hominum prerriperetur, qui repositam sibi
iusticię coronam soli Deo commiserat. 6Preterea tam ex rebus iuris parentum suorum quam
ex his, que ei a fidelibus tribuebantur, cepit edificare cęnobia, construere xenodochia et his
preficere religiosas personas, que et subiectos uerbo et exemplo instruerent et hospitibus
omnia necessaria preberent.
7
R. 8Fontis more / riuos ore / protulit magnificos / ut potaret / et rigaret / populos
catholicos. / 9V. 10Docens bina / sub doctrina / magna atque modicos. 11Vt potaret.
Lectio III. 1His ita dispositis, meditari cepit quomodo patriam parentesque relinqueret
beatus Victorianus, timens ne fauoralis aura iuuenilem etatem ab arche incepti propositi
quoquo modo deiceret. 2Considerans etiam non posse se perfecte Xpistum sequi, nisi pro
amore ipsius omnem carnalem affectum disereret, fluctuabat uelut nauis infestis fluctibus
agitata simile et, quasi in medio pelagi constitutus, utrumque litus eminus conspitiens,
ad quod potius confugiendum ęsset, ęstuans hesitabat. 3Tandem, salubri reperto consilio,
affectum parentum et affinium ob amorem Xpisti contempnens, paucis secum assumptis
comitibus eiusdem professionis, nam mon<a>chum dudum professus fuerat, Italiam
deseruit concitoque gradu Alpium iuga transiens Gallias intrauit, sanctę predicationis iubare
eas illustraturus et exemplo uirtutum ad altiora bonorum operum incrementa prouecturus.
4
R. 5Qui lucerna / de superna / luce nobis micuit, / lumen uitę / cunctis rite / predicando
prebuit. / 6V. 7Quod docebat / uel iubebat, / moribus exibuit. 8Lumen.
Lectio IIII. 1Cum igitur fama uel rumor sanctitatis beatissimi Victoriani difunderetur
cunctorum ore per amplissima regionum Gallicarum spacia et iam uix quisquam in illis
partibus posset inueniri, qui nomen saltim Victoriani non delectaretur audire, putans sibi
magnum fore dampnum quod omnibus uidebatur peruenire in lucrum, ne scilicet aliorum
profectus sibi fieret uirtutum defectus, si aliquo rumusculo laudis mens eius extolleretur, et
locum et regionem mutare disposuit. |2 2Per idem tempus Theodoricus rex Italiam regebat et,
Amalaricum nepotem suum puerulum sub tutella gerens, loco illius omni regno Hispaniarum
imperabat, Boecio et Simaco Romanis consulibus. 3Non dissimili modo, cum apud Gallias
sanctus uir omni sanctitate probatissimus haberetur et omnium ore tocius excellentię gradu
dignus iudicaretur, deuitans hominum deceptorias adulationes, constitutis per monasteria,
que construxerat, patribus omni sanctitate et prudentia preditis, cum quibusdam sodalibus
ad Hispanias iter direxit.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 203

4
R. 5Hic fidelis / seruus celis / collocauit atrium, / de talento / cum augmento / duplex
ferens gaudium. / 6Quo sollempnis / et perhennis / uitę sumpsit brauium. / 7V. 8Curru uectus /
caritatis, / scuto tectus / ueritatis, / celi scandit solium. 9Quo sollempnis. 10Gloria Patri.
Lectio V. 1Pireneorum igitur montium accessus et ascensus dificiles transmeans, beatus
Victorianus Hispaniam est ingressus, supradicto rege regnante et prefactis consulibus
rem publicam disponentibus, anno ab incarnatione Domini .ccccº.xlº.iiº. 2Explorato
igitur quodam loco in ardui montis latere sito, accesu ualde difficili et pene solis ibicibus
peruio, angustam et arctam uiam amplectens, ibidem degere uitam disposuit. 3Locus autem
ille speluncam in sublime porrectam habebat, receptui et habitationi eius sufficientem,
iusta quam a superiore montis parte fons ebulliens perspicuo et iugi riuulo leuamen et
refrigerium habitatori speluncę prestabat. 4Non longe autem ab eadem spelunca castrum
erat, quod Asanium uocabatur, ad cuius radices monasterium habebatur, quod Gesalecus
rex Hispaniarum, antecessor Theoderici regis, propriis sumptibus edificauerat et amplissima
rerum copia possessionibusque prediorum atque uillarum admodum ditauerat, ibique
ęcclesiam beati Martini Thuronorum archipresulis honorifice construxerat.
5
R. 6Quanta fuit in eodem sensus affluentia / ostendebat in sermone prudens eloquentia, /
qua replebat auditores ueritatis gratia. / 7V. 8Precellebat clerum omnem uerbi sapientia. 9Qua
re<plebat>.
Lectio VI. 1Vir igitur sanctus, in prefacta spelunca solitariam uitam ducens luxusque
deliciarum calcans, arcto admodum cibo utebatur, quem aut labor manuum ei
subministrauerat aut deuotio fidelium in uicino habitantium obtulerat. 2In contrictione
cordis et humilitate spiritus ac carnis maceratione hostiam uiuam seipsum exibens Deo,
utriusque irrigui riuuli, superioris uidelicet et inferioris, <lachrimis> stratum suum rigabat.
3
Porro sacerdotale officium cum quanta deuotione uel reuerentia exhibebat, exuberans
lacrimarum affluentia testabatur, cum, assistens arę, pietati patris mortem filii representaret,
ubi ipse, igne diuino accensus, totus hostia, totus holocaustum fiebat. 4Construxerat enim
sibi in angulo ipsius speluncę altare sub nomine sancti Michaelis, ubi quanto secretius, tanto
deuotius diuino illi et indicibili sacramento crebrius assistebat, pro statu totius ęcclesie
conditorem omnium rogaturus.
5
R. 6Vere fęlix predicatur populus Italie, / qui Victorianum, sanctum doctorem scientie, /
uelut solem prefulgentem transmisit Hiberie. / 7V. 8Sed felicior probatur pia plebs Hispanie, /
que suscepit uirum tantum protectorem patrie. 9Velut solem.
Lectio VII. 1Cum igitur noticia sanctitatis beati uiri uasta Hispaniarum spatia occuparet,
tanta utriusque sexus et ętatis multitudo ad eum conueniebant, animę uel corporis
sospitatem ab eo postulans, ut iam locus ille nomen amiteret solitudinis. 2Preterea multi
nobilium uirorum, adiuncta sibi non parua uulgi copia, communi consilio habito, sanctum
adeunt uirum et, genibus eius prouoluti, rogant ut eis compatiens ad planiora des- |3 cenderet,
quia grauis et dificilis erat eis ad iam dictam domum speluncę ascensus, imitaretur in hoc
saluatorem, qui, pietate ductus, super turbas descendit de monte, omnium in communem
salutem priuate preponeret utilitati. 3Tandem uictus et coactus populi precibus, multorum
saluti consulens, ab spelunca recessit.
204 José Carlos Martín-Iglesias

4
R. 5Vbi multa super egros protulit miracula, / refundendo sanitates illis prece sedula, /
sacris uerbis expiando mentium piacula. / 6V. 7Horum rector et protector factus est per
secula. 8Sacris.
Lectio VIII. 1Defuncto igitur rege Theodorico, sumpsit sibi regni diadema Amalaricus
nepos eius. 2Qui, per quinquennium Gotis imperans, diem clausit ultimum. 3Cui successit
gloriosissimus et xpistianissimus rex nomine Teudus, uir omni probitate conspicitus et erga
ęcclesiastica commoda uel negocia sollicitus. 4Qui, sepe sanctum uirum ad se accersiens,
eius colloquio et consilio utebatur. 5Cui beatus Victorianus hoc consulendo responsum
dabat, quatinus ęssęt memor propheticę sententie, qua dicit quoniam honor regis iuditium
digilit, et sic cuncta disponeret in regimine terreno ut diademate non priuaretur ęterno.
6
Rex ergo, audiens sermonum eius prudentiam et intelligens in uiro Dei spiritus sancti ęsse
gratiam, cogitabat eum ad edificationem totius ęcclesię ad summum gradum promouere.
7
Quod ipse comperiens, omnimodis euitare studuit.
8
R. 9Cultor iusticie, decus / orbis et archa sophie, / Victoriane, bonis / nos iunge pie
legionis. 10V. 11Sede locans supera, / tribuendo gaudia uera. 12Victoriane. 13Gloria patri et filio
et spiritui. 14Bonis.
Lectio VIIII. 1Lectio sancti euangeli secundum Lucam. 2In illo tempore dixit dominus Iesus
discipulis suis : Sint lumbi uestri precincti et lucernę ardentes in manibus uestris et reliqua.
3
Fratres igitur, qui in monasterio Asaniensi morabantur, predictum regem adierunt, pronis
uultibus et precibus obnixis excelentiam eius deprecantes ut predictum uirum eis perficere
dignaretur. 4Quod audiens rex, licet disposuisset iam eum ad altioris gradus dignitatem
sublimare, tamen humilem monachorum peticionem considerans, regali auctoritate beatum
Victorianum patrem et pastorem eis concessit habendum. 5Concordi itaque omnium fratrum
consensu electus, cleri ac populi uocibus acclamatus, regia uoluntate firmatus, prefacti
monasterii gubernacula regenda suscepit. 6Ęcclesiastici igitur regiminis cura suscepta,
prouidis excubiis super gregem sibi commissum inuigilabat. 7Denique monacos ipsius
monasterii, qui, per diuersa oratoria separati, diuersa et diuisa sibi construxerant habitacula,
solitariam ducentes uitam, in unum congregans, cęnobialis uite eis regulam ostendit, dicens
bonum ęssę et iocundum habitare fratres in unum et simul commorando habere cor unum
et animam unam.
8
R. 9Ad preceptum Veritatis / cinxit lumbos uoluptatis / castitatis nexibus. / 10In ocursum
cum lucernis / Xpisto uenit, in supernis / collocandus sedibus. 11V. 12Prudens seruus et fidelis, /
uitiorum seuis telis / superatis omnibus. 13In ocursum.
Lectio Xª. 1Igitur ad odorem sanctitatis beatissiti Victoriani ceperunt nobiles qui[n]
que uiri concur<r>ere filiosque suos discipulatui eius committere, quatinus tam honestate
morum quam scientia litterarum eos pius doctor instrueret. 2Qui ad tantam religionis ac
scientię excellentiam peruenerunt ut ex his plures postea per diuersarum sedes urbium
pontifices constitu<e>rentur. 3Denique beatus Gaudiosus, uir consummate sanctitatis, a
prefacto sancto uiro a puero instructus et educatus, Tirassonensis urbis ępiscopus postea
factus est. 4Aquilinus ętiam Narbonensis archipresul ex beato grege eiusdem monasterii
ad culmen ęcclesiastici regiminis fuit assumptus. 5Tranquillinus denique prefati cenobii
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 205

monachus, scientia et morum honestate preclarus, Terragonensem archiepiscopatum diu


rexit. 6Fronimius Zamorensis |4 ępiscopus discipulus simul et monachus sancti Victoriani
extitit. 7Preterea sedes Oscensis ęcclesię gauisa est se abere presulem Vincentium, sepedicti
monasterii monachum. 8Plures preterea, quos enumerare multitudo non sinit, eiusdem
monasterii monachi plures per Hispaniam ępiscopales gubernauerunt sedes.
9
R. 10Cecas partes Occidentis / sacris plenus documentis / illustrauit, / iubar solis
infundendo, / cuius lumen predicando / corruscauit. / 11V. 12Pro salute populorum / ferre
minas impiorum / non expauit. 13Iubar.
Lectio XIª. 1Igitur beati uiri senectus, diuturnitate ieiunorum, uigiliarum et uariarum
afflictionum ab omni mundialis uitę sorde excocta et cotidiano sanctarum orationum
repurgio defecata, expectabat in dies ęmeritę iam suę militię donatiuum, cupiens
omnimodis dissolui et esse cum Xpisto. 2Tempore itaque suę dissolutionis imminente, quod
diu ante fratribus predixerat, paruo admodum incommodo tactus, eosdem fratres in unum
conuocans alloquitur eos ut seruarent unitatem spiritus in uinculo pacis et ut non dissiparet
illorum charitatem pestis discordię, superbię turgidus liuor illorum humilitatem non
supplantaret, auaricię rubigo numquam illorum liberalitatem contaminaret, cupiditas rerum
transeuntium numquam eos a proposito sanctę religionis reuocaret et, benigna exhortacione
affatim illorum animos releuans, uiatico dominici corporis et sanguinis sumpto et pacis
osculo cunctis fratribus dato, beatum spiritum sanctorum angelorum manibus tradidit,
collodandum in mansionibus illis clarissimis, quas filius dixit ęssę in domo patris sui.
3
R. 4Lustris bis senis completis, bis quoque binis, / iam bis sena paradisi sumpsit amena.
5
[V.] 6V. 7Miles emeritus serto rutilo redimitus. 8Iam bis.
Lectio XII. 1Circumstans itaque sanctissimum corpus beatissimi Victoriani grex
monachorum, alta suspiria ex imis pectoris cum lachrimis depromebat, dolens se amisisse
patrem, qui ei et pastoris sollicitam exibuerat curam et paterno affectu in sancta religione
educauerat. 2Dormiuit igitur sanctissimus Victorianus pridie idus ianuarii, viiº. anno
regni Atanagildi regis Gotorum, duodenis lustris in regimine ęcclesiastico completis. 3Et
ne amplius sibi dominaretur labor et dolor, quasi in potentatibus octaginta annis totius
uitę suę consumatis, cęlesti militię coniunctus est perpetim uicturus. 4Sepultus est autem
in mausoleo, quod ipse sibi preparauerat, secus aram beati Martini confessoris, et ipse
confessor, auxiliante domino nostro Iesu Xpisto, qui cum patre et spiritu sancto uiuit et
regnat per omnia secula seculorum. 5Amen.
6
R. 7Gemma nitens, decus eximium, / turba tuum petit auxilium, / que tibi nunc agit
obsequium / teque sibi rogat esse pium. / 8V. 9Comoda cuncta sibi tribui / postulat atque
salute frui / ac super ethera constitui. / 10Turba. 11V. 12Gloria patri et filio et spiritui sancto.
13
Teque. 14Te Deum laudamus.
15
Ęuangelium : Sint lumbi uestri.
16
Oratio. 17Omnipotens, sempiterne Deus, qui hodierna die beatissimum confessorem
tuum Victorianum eterna gloria decorasti, concęde propitius ut, qui eius merita ueneramur
in terris, ipsius precibus subleuemur in cęlis. 18Per dominum nostrum Iesum Xpistum.
206 José Carlos Martín-Iglesias

|5 Prologus in uita beati Gaudiosi Tirasonensis episcopi.


Lectio Iª. 1Si ardens Seraphim calculo rapto de incendio altaris summatim tangeret
labia mea ad eradenda noxia oris mei, presumerem forsitam narrare de sancto Gaudioso
que dicere disposui. 2Hic siquidem, ad instar Samuelis in tabernaculo Domini a puero sub
protectione alarum beatissimi Victoriani abbatis nutritus et educatus, reuelatione diuina
dignus extitit. 3Cui presagio diuino sorte tale nomen impositum est ut uocaretur Gaudiosus :
in ortu enim suo gaudium attulit parentibus. 4Cuius genealogia inter officiales regios non
infima fuit : genitor enim eius Gunta princeps spatariorum regis Teodorici fuit ; cuius genitrix
Neumacia non minori generositate claruit. 5Qui insignes genitores insigniorem genuerunt
Gaudiosum, quem uterque parens quasi acceptabilem hostiam de fructu uentris sui Deo
obtulit educandam et informandam sub regimine beati Victoriani in monasterio Asanii.
6
R. 7Alme Xpisti gloriose, / Gaudiose sanctissime, / tuo pio presidio / noxas nostras dilue. /
8 9
V. Vt superni regni sedem / ualeamus scandere. / 10Tuo.
Lectio IIª. 1Proles igitur beata, oblatio digna existens, diuinis obsequiis informanda tradita
est Deo per manus beati Victoriani. 2Qui suscipiens puerum omni studio et omni sollercia
in diuinis rebus instruxit et ad summum diuinę scientie culmen perduxit. 3Qui, monitu et
doctrina reuerendi patris succrescens, mundiales pompas et delectamenta carnalia pede
diuini amoris calcans, quasi bonus institor presencia pro futuris commutans, mutuatione
facta, contemplatione inuentę margaritę omnia mundialia pro nichilo duxit.
4
R. 5Hic uir Domini gaudiosus / parentibus, generosus / natus in Iberia, / generosior
futurus / in Domini gratia. 6V. 7Traditus a puero / fuit in initio / sancto Victoriano. 8Generosus.
Lectio III. 1Itaque, agente et constituente beato Victoriano et re<li>giosis uiris
consulentibus, immo diuina gratia largiente, beatus Gaudiosus Tirasonensis ęcclesię
constituitur presul. 2Qui, inter sexaginta illos fortes fortissimus ambiens lectum Salomonis,
uigilanter retinens gladium super femur suum ex utraque parte acutum propter timores
nocturnos, malignis spiritibus semper obsistens, non permittebat aliqua inmundicia
lectulum Salomonis pollui, aperta uoce filiis ęcclesię clamans : Despondi enim uos uni uiro,
uirginem castam exibere Xpisto.
3
R. 4Creuit in scientia / plenus Dei gratia. / 5Doctus in ęcclesia / fuit ab infantia. / 6V. 7Xpisti
sapientia / dat ei subsidia. 8Doctus.
Lectio IV. 1Verumtamen licet sub omnipotenti regimine hęc agerentur, tamen dicendum
est quibus rectoribus tunc temporis respublica gubernabatur. 2Quamuis enim sancta ęcclesia
multis modis tunc uexaretur, paciens tirannidem regum Gotorum, Teodorici uidelicet et
Amalarici, qui Simacum patricium et Ioannem |6 papam gladio trucidauerunt, Boecium
uero consulem et catolice fidei defensorem ipsi auctores arriane ereseos apud Papiam
carceri mancipauerunt, in quo carcere amator Xpisti Boecius mirabilem librum composuit
de consolatione filosophie.
3
R. 4In doctrina, Xpiste, tua creuit <ab> infantia, / fluxa carnis resecando, dante tua
gratia. / 5Sic uincendo Gaudiosus meruit sublimari. / 6V. 7Hanc, Victoriane, per te adeptus
uictoriam. / 8Sic. 9Gloria patri et.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 207

Lectio V. 1Teodericus deinde, ultione diuina interemptus uelut hostis ęcclesię, isdem
temporibus de medio ablatus est0. 2Nam beatus papa Gregorius in libro quarto Dialogorum
testatur quod quidam religiosus eremita retulit quibusdam pergentibus Siciliam se uidisse
in uisione Teodericum regem, discintum et discalciatum, inter Ioannem papam et Simacum
patricium, quos ipse gladio trudicauerat, a malignis spiritibus ductum et in ollam uulcani
crudeliter proiectum.
3
R. 4Scandens ad pontificium / sedis Tirasonentium, / doctrine sumpsit brauium. / 5Per
diuinum auxilium. / 6[V.] 7.V. 8Qui cernens ministerium, / quo plebi prestat gaudium, / non
refugit officium. 9Per diuinum.
Lectio VI. 1Beatus interea Gaudiosus, in pontificato, quasi lucerna in candelabro, positus,
non solummodo regiones sui episcopatus radiens illuminauit, sed etiam longe positas
nationes tam beneficiis rerum quam largitionibus hereditatum ampliauit. 2Nec tacendum
est quibus honoribus, qua reuerentia, quibus ornamentis, quibus constitutionibus
ordinatissimis et religiosis decorauit sedem episcopalem. 3Nec minus suam propriam
sedem, omni honore dignam, ad sublimia erexit, sed etiam monasterium sancti Victoriani,
cuius alumpnus extitit, tam ipse quam parentes eius multis honoribus exornauit, ut testatur
ueracissima relatio antiquorum et reuerenda scripta uetustissimorum sanctorum uirorum,
et sicut scripsit diachonus ipsius Victor et Serpencius, archidiaconus eius et Tirasonensis
ęcclesię minister, propriis scriptis designauit.
4
R. 5Sollicitudo presulis, / dum zelum prestat emulis, / sublimatur in titulis. / 6[V.]
7
V.  Spargit laudem in populis, / predicatur in infulis. 9Subli<matur>.
8

Lectio VII. 1Sed, ut reuertamur ad propositum, his omissis, natura sortis humanę cepit
beato Gaudioso ad memoriam reuocare mortalium rerum ac regum mutationem. 2Et quia non
haberet hic manentem ciuitatem, sed futuram expectaret, omnino constituit iter dirigere ad
monasterium sancti Victoriani, quod prope castrum nomine Asanium constitutum est. 3Quo
dum iter ageret, tactus incommodo, deuenit ad locum, qui uocatur Sanctę Marię de Scorroui,
qui locus sui proprii iuris erat. 4Vbi per aliquos dies demoratus, ingrauescente egritudine,
circumstantibus religiosis uiris et clericis omni sanctitate plenis, accepta sancta comunione
corporis et sanguinis Domini et pacis osculum dans omnibus, glebam corporis in sarcophago
lapideo terre tradidit, beatis spiritibus animam suam comendans sexto kalendas nouembris.
5
R. 6Vrbis Tirasonensis presul efficitur, / clerus ac populus letus huic redditur. / 7Laus
omnium ad sidera tollitur. / 8[V.] 9.V. 10O Gaudiose, da seruis gaudium, / qui tuum expetunt
semper presidium ! 11Laus.
[Lectio VIII.]
|7 Lectio VIII. 1Illi uero, qui exequiis eius astabant, condigne sepelierunt corpus eius iuxta
altare genitricis Dei Marię, ubi meritis ipsius sancti multa et innumera miracula operatus est
et adhuc operatur Deus ad laudem et gloriam nominis sui suffragia ipsius deuote petentibus :
egris reddendo sanitatem, cecis restituendo uisum, claudis reformando gressum, uexatis
a demonio incolomitatem prestando, donans omnibus sepulturam eius petentibus pro
necessitate uniuscuiusque ea, que deuote postulant. 2Mansit sanctissimum corpus eius in
208 José Carlos Martín-Iglesias

eodem loco, ubi humatum est, per multa curricula annorum, quousque, crescente deuotione
fidelium, delatum est uenerabiliter et associatum corpori beatissimi Victoriani ut, qui simul
uixerant in religione sanctitatis, simul etiam uiuerent in eternitate felicitatis, auxiliante
domino nostro Iesu Xpisto, qui cum patre et spiritu sancto uiuit et regnat per omnia secula
seculorum. 3Amen.
4
R. 5Nutu sancti Victoriani sumpsit pontificium, / pro quo reddit grates Deo plebs
Tirasonensium, / cui Xpistus prebuit maximum solacium. / 6Gaudiose, gaudium impetra
celestium ! / 7.V. 8Doctor et discipulus / sit pro nobis baiulus / apud Deum sedulus ! 9Gaudiose.
10
Gloria patri et filio et.
Lectio VIIII. 1Lectio sancti euangeli secundum Mattheum. 2In illo tempore dixit Iesus
discipulis suis parabolam hanc : Homo quidam peregre proficiscens uocauit seruos suos
et tradidit illis bona sua et reliqua. 3Lectio sancti euangelii, fratres charissimi, sollicite
considerare nos admonet ne nos, qui plus ceteris in hoc mundo accepisse aliquid cernimur,
ab auctore mundi grauius inde iudicemur etc.
4
R. VIIII. 5Beatus Gaudiosus, / pergens cintis renibus, / dat exemplum omnibus / bene
uigilantibus. / 6V. 7Vt lucernas teneant, / ne cum prauis pereant / et simul intereant. 8Bene.
9
R. X. 10Presulatus officia / isti sancto sunt nuntia, / que spondent magna premia / in
paradisi gloria. / 11[V.] 12V. 13Vt spes detur humilibus, / fortitudo sublimibus. 14In paradisi.
15
R. XI. 16Cognouit inde finem sanctissimus iste / et sibi precepit deferri pignora Xpisti. /
17
Que uenerando, tenens sumpsit pro munere uite. / 18V. 19Et felix flatum comisit ad astra
beatum. 20Que.
21
R. XII. 22Laus reddatur summo parenti, / infima, summa, cuncta regenti / et Gaudioso
gaudia danti, / uitam pro meritis retribuenti. / 23.V. 24Reddatur Domino gratia patri / nec non
et genito cum flamine sancto. 25Vitam. 26Gloria patri.
27
Te, Deum, laudamus. 28Ęuangelium : Homo quidam. 29Oratio.
30
Oratio. 31Exaudi, quęsumus, Domine, preces nostras, quas in beati Gaudiosi confessoris
tui atque pontificis sollemnitate deferimus ut, qui tibi digne meruit famulari, eius
intercedentibus meritis ab omnibus nos absolue peccatis. 32Per dominum nostrum.
33
Alia oratio. 34Deus, qui es sanctorum tuorum splendor mirabilis, qui hunc diem beati
Gaudiosi confessoris tui atque pontificis translationem consecrasti, da ecclesię tuę de eius
celebritate semper gaudere ut apud misericordiam tuam exemplis eius probtegamur et
meritis. 35Per dominum nostrum Iesum Xpistum, filium tuum, qui.
Biblia
Vict. I 5 exhibebat – sanctificationem] cf. Rom. 6, 13 + 6, 19. || II 2 uenerabilem – computatam]
cf. Sap. 4, 8. || II 5 repositam – coronam] cf. II Tim. 4, 8. || III 2 considerans – disereret] cf. Luc. 18,
28-30. || III 5 lumen uitę] cf. Ioh. 8, 12. || IIII 5 fidelis seruus] cf. Matth. 24, 45 ; 25, 21 ; 25, 23. | de
talento – gaudio] cf. Matth. 25, 14-23. || V 2 solis – peruio] cf. I Reg. 24, 3. | angustam – uiam] cf.
Matth. 7, 14. || V 8 precellebat omnem ... sapientia] cf. Esth. 13, 3. | uerbi sapientia] cf. I Cor. 1, 17.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 209

|| VI 2 hostiam – Deo] cf. Rom. 12, 1. || VII 2 super – monte] cf. Matth. 8, 1. || VIII 5 honor – diligit]
Ps. 98, 4. || VIII 6 spiritus sancti ... gratia] cf. Act. 10, 45. | ad – ęcclesię] cf. I Cor. 14, 12. || VIIII 2 sint
– uestris] Luc. 12, 35. || VIIII 7 bonum – unum] cf. Ps. 132, 1. | cor – unam] cf. Act. 4, 32. || VIIII 9
ueritatis] cf. Ioh. 14, 6 ; I Ioh. 5, 6 || VIIII 10 in1 – uenit] cf. Matth. 25, 1-10. || VIIII 12 prudens – fidelis]
cf. Matth. 24, 45. || XI 1 dissolui – Xpisto] Phil. 1, 23. || XI 2 seruarent – pacis] cf. Eph. 4, 3. | spiritum
... tradidit] cf. Ioh. 19, 30. | in mansionibus – sui] cf. Ioh. 14, 1. || XII 3 et1 – suę] cf. Ps. 89, 10
Gaud. I 1 si – mei] cf. Is. 6, 6-7. || I 2 ad – Samuelis] cf. I Reg. 1, 20-28. | sub – alarum] cf. Ps.
60, 5. || I 5 acceptabilem hostiam ... Deo obtulit] cf. I Petr. 2, 5. | de – sui] cf. Ps. 131, 11 ; Luc. 1,
42. || II 3 inuentę margaritę] cf. Matth. 13, 36. || III 2 sexaginta – suum ... propter – nocturnos]
cf. Cant. 3, 7-8. | gladium ... ex – acutum] cf. Apoc. 1, 16. | despondi – Xpisto] II Cor. 11, 2. || III 4
creuit – scientia] cf. Col. 1, 10. || VI 1 lucerna – positus] cf. Marc. 4, 21. || VII 2 non – expectaret]
cf. Hebr. 13, 14. || VIIII 2 homo – sua] Matth. 25, 14. || VIIII 5 pergens – renibus] cf. Luc. 12, 35. ||
VIIII 7 ut – teneant] cf. Luc. 12, 35. || VIIII 27 homo quidam] cf. Luc. 16, 1 ; 16, 19 ; 19, 12. || VIIII
31 exaudi ... Domine – nostras] Bar. 2, 14.
Autores antiguos
Vict. IIII 2 Boecio – consulibus] Cartula donationis Gaudiosi monachi Asaniensis a. 522, lin.
54/55 (ed. G. Tomás-Faci, J. C. Martín-Iglesias, Mittellateinisches Jahrbuch 52, 2017, 277-288).
|| III 3 paucis – fuerat] Vita s. Victoriani in Montis Aragonis breuiario olim adseruata, fragm. 2.
|| V 1 .ccccº.xlº.iiº.] Vita s. Victoriani in Montis Aragonis breuiario olim adseruata, fragm. 3. ||
VI 1 luxusque – calcans] Beda Venerabilis, In Lucae euangelium expositio (CPL 1356), 5, 18 lin.
1344 (ed. D. Hurst, SL 120, 5-425). || VIII 1-4 defuncto – utebatur] Vita s. Victoriani in Montis
Aragonis breuiario olim adseruata, fragm. 5. || X 3 denique – est] Vita s. Victoriani in Montis
Aragonis breuiario olim adseruata, fragm. 6. || X 4-8 Aquilinus – sedes] Vita s. Victoriani in
Montis Aragonis breuiario olim adseruata, fragm. 7. || X 12 ferre – expauit] cf. Augustinus
Hipponensis, Sermones (CPL 284), 62, 12 (307, 274/275) (ed. B. Coppieters ’t Wallant,
L.  De  Coninck, R. Demeulenaere, SL 41Aa, p. 296-314). || XI, 2 cupiditas – transeuntium]
Augustinus Hipponensis, De diuersis quaestionibus lxxxiii (CPL 289), 33 lin. 27/28 (ed.
A. Mutzenbecher, SL 44A, 1-249). || XI 4 lustris – senis] Venantius Fortunatus, Carmen 4, 11,
15 (ICERV 283) (ed. Reydellet 1994, 143-144). || XII 2-3 dormiuit – uicturus] Vita s. Victoriani in
Montis Aragonis breuiario olim adseruata, fragm. 11. || XII 4 secus – Martini] Vita s. Victoriani
in Montis Aragonis breuiario olim adseruata, fragm. 12.
Gaud. I 1 ardens Serpahim] cf. Hieronymus Stridonensis, Liber interpretationis
Hebraicorum nominum (CPL 581), p. 50L, 24-25 (ed. P. de Lagarde, SL 72, 59-161) ; Eucherius
Lugdunensis ep., Instructiones ad Salonium (CPL 489), 2 (p. 193, 138) (ed. C. Mandolfo, SL
66, 77-216). || IIII 2 qui – trucidauerunt] Gregorius Magnus, Dialogi (CPL 1713), 4, 31, 4 (p.
106) (ed. A. de Vogüé, Sources chrétiennes 260, 265). || V 2 beatus – proiectum] Gregorius
Magnus, Dialogi (CPL 1713), 4, 31, 3 (p. 104) (ed. cit.). || VIIII 3 lectio – iudicemur] Gregorius
Magnus, Homiliae in euangelia (CPL 1711), 1, 9, 1 (p. 58, 1/3) (ed. R. Étaix, SL 141). || VIIII 31
exaudi – peccatis] cf. Corpus orationum, 2479 (ed. E. Moeller, J.-M. Clément, B. Coppieters ’t
Wallant, SL 160C). || VIIII 34 Deus – meritis] cf. Corpus orationum, 1601a-1061b (ed. E. Moeller,
J.-M. Clément, B. Coppieters ’t Wallant, SL 160A).
210 José Carlos Martín-Iglesias

Aparato crítico
Vict. II 1 admiratonem] amirationem M1. || III 2 hesitabat] esitabat M1. || IIII 1 saltim] sancti
fortasse corrigendum sit. || IIII 2 imperabat] inperabat M1. || V 8 clerum omnem] scripsi (rei
metricae causa), omnem clerum M. || VI 1 habitantium] abitantium M1. || VI 2 lachrimis] addidi
(cf. Aynsa, p. 306, lect. 9: bañando el suelo con dos arroyos de lagrimas). || VI 6 populus] scripsi,
populis M. || VI, 8 uirum tantum] scripsi (rei metricae causa), tantum uirum M. || VII 2 parua]
p[..]ua M1. || VIII 2 clausit] clasit M1. || VIII 4 sepe] seppe M1. || VIIII 5 consensu] concensu M1. ||
VIIII 12 uitiorum] uiciorum M1. || X 1 instrueret] intrueret M1. || X 7 ęcclesię] ęcclesia M1. || XI 2
charitatem] caritatem M1. | exhortacione] exortacione M1. || XII 1 lachrimis] lacrimis M1. || XII 4
mausoleo] mauseleo M1.
Gaud. I 5 insignes] insignis M1. || I 7 gaudiose sanctissime] sanctissime gaudiose Dreves (p. 106).
|| II 3 futuris] futuros M1. || II 5 domini1] dei Dreves (p. 106). || IIII 1 omnipotenti] omnipotentis
temptaui. || IIII 4 ab] Dreves (p 107) (rei metricae causa probaui), om. M. | dante] dando Dreves
(p. 107). || IIII 5 uincendo] uiuendo Dreves (p. 107). | sublimari] sublimi[–] M1, sublimia Dreves
(p. 107). || IIII 7 hanc] hinc Dreves (p. 107). || V 4 tirasonentium] tirasonensium Dreves (p. 107). ||
VI 8 infulis] Dreves (p. 107), insulis M. || VII 2 iuris] scripsi (uide infra ms. R: II, 19), uiris M. || VII
6 tirasonensis] tirasonis Dreves (p. 106). | huic] hinc Dreves (p. 106). || VIII 5 plebs] urbs Dreves
(p. 107). || VIIII 2 reliqua] homilia sancti gregorii pape lectio ix add. M3. || VIIII 10 nuntia] munera
Dreves (p. 107). || VIIII 16 cognouit inde] cognoscit uitae Dreves (p. 107). | et] om. Dreves (p. 107).
|| VIIII 19 comisit] misit Dreves (p. 107). || VIIII 22 summo parenti] ei cui parent Dreves (p. 107). ||
VIIII 31 ut ... absolue] ut ... absoluas intellege. || VIIII 34 translationem] translationi intellege.
3) Expediente copiado en Roma, Accademia Nazionale dei Lincei (Biblioteca Corsiniana),
39.D.11 (Cors. 883), del siglo xvi (R), f. 217r-227r.
Su mayor interés reside en la inclusión de dos diplomas del archivo de San Victorián de
Sobrarbe (dipl. 63 y 66, ambos de Sancho I Ramírez de Aragón [1063-1094], y la adición de un
largo pasaje en medio de la Vita s. Victoriani (I, nº 9-11), ausente de la copia de Montserrat.
Ofrezco a continuación una edición con mínimas correcciones de algunos errores
manifiestos del manuscrito, basándome en las lecturas del ejemplar de Montserrat y en la
edición de los diplomas de San Victorián de Asán de Martín Duque 95. Sigo el orden de los
textos que presenta el manuscrito y distribuyo las dos Vitae en parágrafos para mostrar con
mayor claridad las fuentes, para las que remito a las lecciones de las vidas de los dos santos
copiadas en el manuscrito de Montserrat. Los títulos entre corchetes son adiciones mías y
no se leen en el manuscrito.
|217r In eodem processu inter iura monasterii S. Victoriani fol. 1042 et seq. habetur Vita
eiusdem S. Victoriani.

95 Martín Duque 2004, 91-94 y 95-98.


El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 211

[I. Vita s. Victoriani]


[= Montserrat, Vict. lec. 1]
1
Beatus igitur Victorianus, ex Italia genus ducens, alto sanguine nouilium uirorum illius
regionis est procreatus. 2Cuius parentes, quamuis clara prosapia resplenderent, illustriori
tamen fide et religione pollebant qua<m> germine. 3Qui dum hunc genuissent filium, sine
dilatione agni immaculati uellere in baptismate eum indui fecerunt. 4Qui, gratia qua perfusus
erat iuuante, ad pueriles annos ueniens, in fragili euo iam perfectum uirum honestis moribus
ostendebat. 5Quippe, Xpisti militię deputatus, quasi in proximo esset donatiuum accepturus,
instanter exhibebat sua membra arma iustitię in sanctificatione et, antequam pugnaret, iam
modum pugnę meditabatur.
[= Montserrat, Vict. lec. 3]
6
Cum igitur fama uel rumor sanctitatis beatissimi Victoriani difunderetur cunctorum
ore per amplissima reg<io>num Gallicarum spacia et iam uix quisquam in illis partibus
posset inueniri qui nomen saltim Victoriani non delectaretur audire, putans sibi magnum
fore damnum quod omnibus uidebatur prouenire in lucrum, ne silicet aliorum profectus
sibi fieret uirtutum defectus, si aliquo rumusculo laudis mens eius extolleretur, et locum et
regionem mutare disposuit. 7Per idem tempus Theodorius rex Italiam regebat et, Amalaricum
nepotem suum puerulum sub tutella gerens, loco illius omni regno Hispaniarum imperabat,
Boecio et Simiaco Romanis consulibus.
[= Montserrat, Vict. lec. 5]
8
Et Pirineorum igitur montium accesus et ascensus difficiles transmeans, beatus
Victorianus Hispaniam est ingressus, supradicto reg[n]e regnante et prefatis consulibus
rempublicam disponentibus, anno ab incarnatione Domini .ccccº.xlº.ii.
[Adición nº 1] 96
|217v 9Et considerans beatissimus Victorianus, spiritu sancto sibi reuelante, post sui
resolutionem uarias in Hispania fore regum et rerum mutationes et Goticę gentis futuram
subuersionem, cepit secum uoluere de confirmando statu rerum monasterii quod regebat.
10
Omnia igitur, quecunque donatione regum uel oblatione fidelium eidem monasterio
uel sibi donata fuerunt, apostolicę sedis autoritate fecit confirmari et omnium regum sui
temporis concessione roborari ut deinceps nemo episcoporum siue cuiuslibet dignitatis uel
potentie homo in rebus ad prefatum monasterium pertinentibus aliquod dominium exercere
uel requirere presumeret, quod si quis uel auctoritatem apostolicam tentaret irrumpere
uel regalem concessionem paruipendendo anichilare, quasi contemptor apostolicę sedis

96 Inspirada, en parte, en la Vita s. Gaudiosi del manuscrito de Montserrat, lec. VII, 1: natura sortis
humanę cepit beato Gaudioso ad memoriam reuocare mortalium rerum ac regum mutationem, que
puede compararse con el nº 9: considerans [...] uarias in Hispania fore regum et rerum mutationes
[...] cepit secum uoluere.
212 José Carlos Martín-Iglesias

anathematizaretur, regali autem fisco mille auri solidos persolueret  97. 11Prudens et prouidus
pater nolens intestatus discedere, omnium rerum suarum Xpistum et ecclesiam constituit
heredes.
[= Montserrat, Vict. lec. 10]
12
Igitur ad odorem sanctitatis beatissimi Victoriani ceperunt nouiles quique uiri
concurrere filiosque suos discipulatui eius committere, quatenus tam honestate morum
quam scientia literarum eos pius doctor instrueret. 13Qui a<d> tantam religionis ac scientię
excellentiam peruenerunt ut ex hiis plures postea per diuersarum sedes urbium pontifices
constituerentur. 14Denique beatus Gaudiosus, uir consumatę sanctitatis, a prefato sancto
uiro a puero |218r instructus et educatus, Tirasonensis urbis episcopus postea factus est.
15
Aquilinus etiam Narbonensis archiepiscopus ex beata grege eiusdem monasterii ad
culmen ecclesiastici regiminis fuit assumptus. 16Tranquilinus denique pręfati cenobii
monachus, scientia et morum honestate pręclarus, Tarragonensem archiepiscopatum diu
regit. 17Fronimius Zamorensis episcopus, discipulus simul et monachus sancti Victoriani,
extitit. 18Pręterea sedes Oscensis ecclesię gauisa est se habere pręsulem Vicentium sepe dicti
monasterii monachum. 19Plures pręterea, quos enumerare multitudo non sinit, eiusdem
monasterii monachi plures per Hispaniam episcopales guberuanerunt sedes.
[Adición nº 2]
20
Et fuerunt collationate cum libris prelibati monasterii. 21Martinus de Iribas notarius.
[= Montserrat, Vict. lec. 11]
22
Igitur beati uiri senectus, diuturnitate ieiuniorum, uigiliarum et uariarum afflictionum
ab omni mundialis uitę sorde excocta et quotidiano sanctarum orationum refugio deffecata,
expectabat in dies a meritis iam sue militię donatiuum, cupiens omnimodis disolui et esse
cum Xpisto. 23Tempore itaque sue dissolutionis iminente, quod diu ante fratribus predixerat,
paruo admodum incommodo tactus, eosdem fratres in unum conuocans aloquitur eos ut
seruarent unitatem spiritus in uinculo pacis et ut non disiparet illorum caritatem pestis
discordię, et benigna exhortatione affatim illorum animos releuans, uiatico Dominici
corporis et sanguinis |219v sumpto et pacis osculo cunctis fratribus dato, beatum spiritum
sanctorum angelorum manibus tradidit collocandum in mansionibus illis clarissimis, quas
filius dixit esse in domo patris sui.
[=Montserrat, Vict. lec. 12]
24
Circunstans itaque corpus sanctissimum beatissimi Victoriani, grex monachorum
alta suspiria ex imis pectoris cum lachrimis depromebat, dolens se amisisse patrem, qui ei
et pastoris solicitam exhibuerat curam et paterno affectu in sancta religione educauerat.
25
Dormiuit igitur sanctissimus Victorianus pridie idus Ianuarii, vii anno regni Atanagildi

97 Expresión inspirada en el diploma nº 63 de la colección de San Victorián de Sobrarbe, del año


1072, editado en Martín Duque 2004, 91-94, y copiado en este mismo manuscrito: atque mille
solidos aureorum fisco regi persoluat (diploma nº 63: nº 10 de la edición ofrecida más abajo, y p. 93
Martín Duque).
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 213

regis Gotorum, duodenis lustris in regimine ecclesiastico completis et, ne amplius sibi
donaretur labor et dolor, quasi in potentatibus octuaginta annis totius uitę sue consumatis,
celesti militię coniunctus est perpetim uicturus. 26Sepultus est autem in mausoleo, quod
ipse sibi preparauerat, secus aram beati Martini confessoris, et ipse confessor, auxiliante
domino nostro Iesu Xpisto, qui cum patre et spiritu sancto uiuit et regnat per omnia secula
seculorum. Amen.
[II. Vita s. Gaudiosi]
[= Montserrat, Gaud. lec. 1]
1
Si ardens seraphin calculo rapto de incendio altaris summatim tangeret labia mea ad
eradenda noxia oris mei, presumere<m> forsitan narare de sancto Gaudioso, que dicere
disposui. 2Hic siquidem ad instar Samuelis in tabernaculo Domini a puero sub protectione
alarum beatissimi Victoriani abbatis nutritus, educatus, reuelatione diuina dignus extitit.
|219r 3Cui pręsagio diuino sorte tale nomen impositum est ut uocaretur Gaudiosus : in ortu
enim suo gaudium attulit parentibus. 4Cuius genealogia inter officiales regios non infima
fuit : genitor enim eius, Gunta princeps spatariorum regis Theoderici fuit  ; cuius genitrix
Neumacia non minori generositate claruit. 5Qui insignes genitores insigniorem genuerunt
Gaudiosum, quem uterque parens quasi acceptabilem hostiam de fructu uentris sui Domino
obtulit educandam et informandam sub regimine beati Victoriani in monasterio Asanii.
[= Montserrat, Gaud. lec. 2]
6
Proles igitur beata, oblatio digna existens, diuinis obsequiis informanda tradita est Deo
per manus beati Victoriani. 7Qui suscipiens puerum [omnis] omni studio et omni solertia
in diuinis rebus instruxit et ad summum diuine scientię culmen perduxit. 8Qui, monitu et
doctrina reuerendi patris succrescens, mondiales pompas et delectamenta carnalia pede
diuini amoris calcans, quas<i> bonus institor prudentia pro futuris commutans, mutuatione
facta, contemplatione inuente margaritę omnia mundialia pro nihilo duxit.
[= Montserrat, Gaud. lec. 3]
9
Itaque, agente et constituente beato Victoriano et religiosis uiris consulentibus, immo
diuina gratia largiente, beatus Gaudiosus Tirasonensis ecclesię constituitur pręsul. 10Qui,
inter sexaginta illos fortes fortissimus ambiens lectum Salamonis, uigilanter |219v retinens
gladium super foemur suum ex utraque parte acutum propter timores nocturnos, malignis
spiritibus semper absistens, non permittebat aliqua immundicia lectulum Salamonis pollui,
aperta uoce filiis ecclesię clamans  : Despondi enim uos uni uiro, uirginem castam exhibere
Xpisto.
[= Montserrat, Gaud. lec. 4]
11
Veruntamen licet sub omnipotenti regimine hec agerentur, tamen dicendum est quibus
rectoribus tunc temporis respublica gubernabatur. 12Quamuis enim sancta ecclesia multis
modis tunc uexaretur, patiens tiranidem regum Gotorum, Oderitii uidelicet et Alamanici,
qui Simacum patricium et Ioanem papam gladio trucidauerunt, Boecium uero consulem et
214 José Carlos Martín-Iglesias

cattolicę fidei defensorem ipsi autores Arianę hereseos apud Papiam carceri mancipauerunt,
in quo carcere amator Xpisti Boecius mirabilem librum composuit de consolatione filosophię.
[= Montserrat, Gaud. lec. 5]
13
Theodericus deinde, ultione diuina interemptus uelut hostis ecclesię, iisdem temporibus
de medio ablatus est. 14Nam beatus papa Gregorius in libro .iiii. Dialogorum testatur quod
quidam religiosus heremita retulit quibusdam pergentibus Siciliam se uidisse in uisione
Odericum regem discintum et discalciatum inter Ioannem papam et Simacum patricium,
quos ipse gladio |220r trudicauerat, a malignis spiritibus ductum et in olam Vulcani crudeliter
proiectum.
[= Montserrat, Gaud. lec. 6]
15
Beatus interea Gaudiosus, in pontificatu, quasi lucerna in candelabro, positus, non
solummodo regionis sui episcopatus radiens illuminauit, sed etiam longe positas nationes
tam beneficiis rerum quam largicionibus hereditatum ampliauit. 16Nec tacendum est quibus
honoribus, qua reuerentia, quibus ornamentis, quibus constitutionibus [et] ordinatissimis
et religiosis decorauit sedem episcopalem. 17Nec minus suam propriam sedem omni honore
dignam ad sublimia erexit, sed etiam monasterium sancti Victoriani, cuius alumnus extitit,
tam ipse quam parentes eius multis honoribus exornauit, ut testatur ueracissima relatio
antiquorum et reuerenda scripta uetustissimorum sanctorum uirorum, et sicut scripsit
diaconus ipsius Victor et semper eius archidiaconus [eius] et Tirasonensis ecclesię minister
propriis scriptis designauit.
[= Montserrat, Gaud. lec. 7]
18
Sed, ut reuertamur ad propositum, his amissis, natura sortis humanę cepit beato
Gaudioso ad memoriam reuocare mortalium rerum ac regum mutationem et, quia non
habent hic regentem manentem ciuitatem, sed futuram expectant, omnino constituit
iter dirigere ad monasterium sancti Victoriani, |220v quod prope castrum nomine Asanum
constitutum est. 19Quo dum iter ageret, tactus incommodo, deuenit ad locum qui uocatur
sanctę Marię de Scoroui, qui locus sui proprii iuris erat, ubi, per aliquos dies demoratus,
ingrauescente egritudine, circunstantibus religiosis uiris et clericis omni sanctitate plenis,
accepta sancta communione corporis et sanguinis Domini et pacis osculum dans omnibus,
glebam corporis in sargophago lapideo terrę tradidit, beatis spiritibus animam suam
commendans sexto kalendas nouembris.
[= Montserrat, Gaud. lec. 8]
20
Illi uero, qui exequi<i>s eius astabant, condigne sepellierunt corpus eius iuxta altare
genetricis Dei Marię, ubi meritis ipsius sancti multa et inumera miracula operatus est et
adhuc operatur Deus ad laudem et gloriam nominis sui suffragia ipsius deuote petentibus
: egris reddendo sanitatem, cecis restituendo uisum, claudis reformando gressum, uexatis
a demonio incolumitatem prestando, donando omnibus sepulturam eius petentibus pro
necessitate uniuscuiusque ea que deuote postulant. 21Mansit sanctissimum corpus eius in
eodem loco, ubi humatum est, per multa curricula annorum, quousque, crescente deuotione
fidelium, |221r delatum est uenerabiliter et associatum corpori beatissimi Victoriani ut, qui
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 215

simul uixerant in religione sanctitatis, simul etiam uiuerent in eternitate felicitatis, auxiliante
domino nostro Iesu Xpisto, qui cum patre, spiritu sancto uiuit et regnat per omnia secula
seculorum. 22Amen.
[III. Diploma nº 66 de San Victorián de Sobrarbe  98]
1
Ad honorem summi et eterni regis patris et filii et spiritus sancti. 2Hoc est priuilegium
quod ego, Sancius, Ranimiri regis filius, non meis meritis, sed sola Dei omnipotentis
miseratione Aragonensium seu Pampilonensium rex, facio ad monasterium sancti
Victoriani Asaniensis et domino Grimaldo abbati eiusque successoribus et cunctis monachis
in eodem loco Deo famulantibus presentibus et futuris in perpetuum. 3Digne laudis et
memorię Sancius rex, auus meus, redemptoris nostri opitulante clementia, superatis et
expulsis paganorum gentibus a quibusdam regni sui partibus, diuini amoris gelo accensus,
cuius auxilio triumfans ex hostibus uictor existere potuisset, regnum suum ab omni labe et
sporcicia nefandę gentis prorsus stabiliuit emundare, monasteria et ecclesias quonda<m> a
prefatis gentibus diruptas et deuastatas renouare gregemque seruorum Dei et |221v beatissimi
patris Benedicti normam per monasteria ordinare. 4Inter cetera ergo bona opera, que fecit
consilio multorum religiosorum atque catholicorum uirorum omniumque procerum suorum
commonitione, ut Dominus de inimicis suis semper uictoriam sibi tribueret regnumque
suum in perpetuum sibi et filiis suis confirmaret, antiquissimum atque uenerabilissimum
ualdeque religiosissimum beatissimi Victoriani Asaniensis cenobium, quod olim, crescente
nequicia barbarorum, subuersum atque destructum fuerat, partim restaurauit et ab
oppresione uel a dominatione tam secularium quam ecclesiasticarum personarum, sicut
ab initio, ex quo edificatum fuerat, per scripta anticorum patrum didicerat, liberum atque
immunem esse statuit. 5Post mortem uero illius pater meus Ranimirus rex non solum
iam dictum cenobium restaurauit, sed etiam ex bonis suis, dum uixit, locupletauit et ei
libertates antiquas confirmauit mihique illud commendauit et dona, que possem, ibi donare
iniungit. 6Ego uero non immemor preceptorum suorum [eius], Deo auxiliante, totis uiribus
implere curaui, insuper ab apostolica sede corroborare feci. 7Nam octauo regni mei anno,
era .mª.cª. nona discurrente, decimo tertio kalendas aprilis, curiam |222r cum uiris catholicis
quampluribus et cum optimatibus meis apud Iacam tenui. 8Contigit autem ex improuiso,
et hoc diuina credo factum industria, Vgonem silicet Candidum cardinalem presbiterum
huic interesse curie. 9Quem cum diu multumque de utilitate et doctrina, simul et libertate
predicti monasterii, efflagitassem, domnum Aquilinum abbatem sancti Ioannis de Penna
et Grimaldum abbatem monasterii sancti Victoriani Assaniensis cum pręfato cardinali
ad sedem apostolicam destinaui ad beatissimum Alexandrum papam Secundum, omni
deprecante paternitatem illius ut predictum locum sub tutella et protectione beatorum
Petri et Pauli apostolorum susciperet et priuilegium et libertates tales ei conferre dignaretur
quatinus a rapacitate multorum hominum uel inuasione episcoporum necnon a pręiudicio
cardinalium uel archiepiscoporum seu a dominatione iniusta succedentium regum locus
idem et res sue tueri et deffendi posset, et ut abbates et monachi eiusdem cenobii libere

98 Editado en Martín Duque 2004, 95-98 (con algunas erratas y malas lecturas), 20 de marzo de 1076.
Se refiere a este diploma Solanilla Buil 2001, 175-176.
216 José Carlos Martín-Iglesias

ipse et sui ad sedem apostolicam in omnibus iusticiis ecclesiasticis uel secularibus necnon
et in ordinationibus abbatum uel monachorum possent se reclamare. 10Qui beatissimus
pater papa Alexander, audita meę humilitatis petitione, scio non meis meritis, sed gratia
sancti spiritus commotus, monasterium iam dictum et |222v res suas in apostolica suscepit
deffensione datoque libertatis priuilegio apostolico patrocinio muniuit. 11Nunc igitur ego,
humillimus seruorum Dei seruus, Sancius rex, monasterium sancti Victoriani Asaniensis,
tantis auctoritatibus munitum regiis atque apostolicis decoratum priuilegiis, ac mea propria
authoritate corroboro abbati Grimaldo et monachis sub eo uel sub successoribus eius Deo
militantibus presentibus ac futuris, talia precepta et priuilegia et decreta et libertates, qualia
habet Cluniacense monasterium et beati Poncii cenobium, de quorum sanctissimo fonte
ordo beati Benedicti in hiis partibus emanauit. 12Confirmo etiam priuilegia predecessorum
meorum regum et Romanorum pontificum, confirmo etiam monasteria et ecclesias
parocchianas necnon et illas quę non sunt parocchianas, et cellas et uillas et acquas et cursus
aquarum, et molendina et siluas et omnia alodia magna uel parua, quanta uel qualiaquunque
predictum monasterium uel abbates et monachi ab antiquis regibus seu a modernis uel ab
episcopis uel a militibus uel a rusticis uel a quisbuscunque personis dono, comparatione
uel cambio acquisierunt uel habere uidetur uel uisum est uel uidebitur habere, nisi ea que
abbas et monachi eiusdem loci iuste aut legittime dimisserunt uel cambiauerunt regio iussu.
|223r 13Et omnes decimas alodiorum suorum, eorum quidem quę usque in hodiernam diem
qualicunque modo acquisierunt uel amodo potuerunt adipisci, eorum quidem ad quorum
sustentationem et gubernationem concessa sunt usibus profutura. 14Iniungo quoque filiis ac
nepotibus meis et propinquis omnibus fidelibus regibus mihi succedentibus et hec nostra
decreta intemerata studeant conseruare et propriis bonis locum hunc uenerandum et seruos
Dei in eo habitantes ac Deo famulantes, ita futuros sicut presentes, sustentare non diferant,
quatinus pro conseruatione nostrum decretorum et pro derogatione suorum bonorum a Iesu
Xpisto, eterno retributore et sanctissimo mundi redemptore, ob cuius honorem hec omnia
toto mentis affectu decreuimus, intercedente beatissimo Victoriano confessore et omnibus
sanctis, suorum mereantur delictorum ueniam percipere. 15Si uero aliqui eorum, maligno
spiritu superbię inflati, et priuilegia apostolica, regalia decreta, ausu temerario dirumpere
uoluerint et locum predictum et res sibi pertinentes monachosque ibi Deo famulantes
inquietare presumpserint, ira et maledictio Dei super eos descendat et cum Datan et Abiron
et cum Iuda Domini traditore in inferno inferiori ardeant et quingentas |223v auri libras fisco
regis persoluere cogantur. 16Conseruantibus autem pax et benedictio tribuatur a Deo patre
omnipotente et filio eius Iesu Xpisto et spiritu sancto. 17Amen. 18Vt autem meum priuilegium
per cuncta secula firmum et ratum habeatur, manu propria firmo et roboro. 19Signum ┼regis
Sancii, Ranimiri regis filius. (sigue media línea en caracteres árabes, correspondientes a la firma
de Pedro I) 99. 20Sig(num) ┼ Ildefonsi regis Aragonum. 21Facta carta era mª. cª. xiiii., undecima
tertia kalendas aprilis, anno ab incarnatione Domini mº.lxxviº., indictione viiii, regnante
me rege Sancio in Pampilonia et in Aragone et in Suprarbie et in Ripagorça, Ildefonso rege
in Toleto et in Castella et in Galicia, Grimaldo abbate in Asaniense cenobio, Garsia episcopo

99 Vid. Martín Duque 2004, 98.


El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 217

<in> Ignacca, post restaurationem uero Toletanę ecclesię Bernardo archiepiscopo primo,
senior Fertun in Sanz, in Narte, senior Lop Garcez in Vno castello et in Arrosta, senior Ramon
Gallindo in Stata, senior Petro Sanz in Voltania et in Mercorlo, senior Adstesnar Ximenes in
Gallipiensi, senior Sancio Fredelando in Athares, senior Galim Sanc in Sos et in Argedos,
Enneg Sancii in Montecloso, |224r senior Eximen Garcez in Buil, senior Fertum in Bail et in
Eliso. 22Ego Exeminus presbiter, scriba Sancionis regis, eius iussu scripsi hanc cartam et hoc
sig ┼ num feci.
23
Collacionatum et concordata fuit cum originali. 24Ita est. 25Martinus de Iribas notarius.
[IV. Diploma nº 63 de San Victorián de Sobrarbe 100]
1
In nomine sanctę et indiuiduę trinitatis, patris et filii et spiritus sancti, amen. 2Ego, Sancius,
Dei gratia rex, Ranimiri regis filius, amore Dei conpunctus, ueni ad orationem ad monasterium
sancti Victoriani Asaniensis et uidi cartas, donationes et autoritates, franchitudines et
libertates, quas pater meus Ranimirus rex ad illud monasterium fecerat, quod monasterium
a paganis fuerat destructum et ab eo ex propriis sumptibus et rebus ditatum et redificatum et
quomodo statuerat ut esset semper in sua propria capella omniumque successorum suorum.
3
Quapropter conpunctus amore Dei, pro remissione omnium peccatorum meorum et pro
anima patris et matris meę et mea omniumque parentum meorum et ut sanctus Victorianus
intercedat pro me ad dominum Iesum Xpistum et ut dictus corroboret regnum meum et liberet
me de manu inimicorum meorum, idcirco misi preces meas |224v domino et uenerabili pape
Alexandro per Vgonem Candidum, legatum et cardinalem presbiterum, et per uenerabilem
uirum Aquilinum, abbatem monasterii Sancti Ioannis de Penna, ut monasterium sancti
Victoriani Assaniensis, abbatem et cunctam congregacionem omnesque successores eorum
et omnia omnino, que in presenti possident uel in futurum aquirere potuerint, in tutellam
sanctę Romanę ecclesię susciperent, reddendo tamen per singulos annos mediam unciam
auri ad apostolicam aulam, atque suis apostolicis priuilegiis iam dictum monasterium
munirent ut omni tempore permaneret liberum et ingenuum et sine dominio episcoporum
aut alicuius secularis uel ecclesiasticę persone, quoniam per scripturas antiquorum patrum
agnoui quod, ex quo eum edificauit Gesaletus rex Gotorum, semper liberum et ingenuum
permanserat. 4Supradictus uero pontifex acquieuit pręcibus meis et impetraui ab eo hoc
quod postulaui ei, atque ad defensionem iam dicti monasterii priuilegium suum scripsit
et eum per Grimaldum abbatem supradicti cenobii, quem ad Romanam sedem miseram,
mihi direxit. 5Quod priuilegium bono animo suscepi atque adduxi |225r illud ad monasterium
beatissimi Victoriani Assaniensis manibusque meis propriis obtuli et posui super altare
beatę et gloriose semper uirginis Marię et beatissimi Victoriani confessoris Christi. 6Super
hec omnia ego, Sancius, Dei gratia Aragonensium rex, conpunctus adhuc amore domini
mei Iesu Xpisti, facio hanc cartam autoritatis atque comfirmationis ad honorem Dei et ad
utilitatem et defensionem monasterii et beatissimi Victoriani Assanensis et eam posteritati
meę in eodem monasterio relinquo, et mando et stabilisco ut predictum monasterium

100 Editado en Martín Duque 2004, 91-94 (con algunas erratas y malas lecturas), doc. 63, abril de 1072.
Se refiere a este diploma Solanilla Buil 2001, 177.
218 José Carlos Martín-Iglesias

sit semper liberum et ingenuum, reddendo per singulos annos sanctę Romanę ecclesię
predictum tributum quod ego statui et in Romano priuilegio scriptum est. 7Deinceps nullus
rex, dux, comes, episcopus, archiepiscopus aut aliqua persona secularis uel ecclesiastica i[n]
dem monasterium inquietare presumat, sed abbas et monachi teneant et possideant libere
et secure omnia que ad eum pertinent, scilicet monasteria, ecclesias, decima<s> alodiorum,
primicias, uillas, posessiones et omnia |225v omnino ad eum pertinentia. 8Pręcipio adhuc et
stabilisco ut nullus audeat aufferre res monasterii, que nunc possident uel in futuro, Deo
concedente, iuste acquisierint, uel obtinere aut alienare, nec intromittere se ibi audeat sine
precepto abbatis et monachorum, sed omnia integra et secura permaneant seruanda usibus
seruorum Dei qui ibi in seruicio Dei permanent uel in futuro permanebunt. 9Quod quia
ego et pater meus Ranimirus rex rędificauimus et ditauimus iam dictum monasterium et
dedimus illi illud castrum de Gradus, monasterium sancti Petri de Taberna, de Ouara, sancti
Iusti de Orema, cum omnibus suis pertinentiis atque alios multos honores, ideo mando et
stabilisco ut hoc monasterium sit semper cappella mea omniumque successorum meorum
et sit in deffensione mea et omnis posteritatis meę contra uniuersas ecclesiasticas uel
seculares personas. 10Si quis uero contra hoc meum pręceptum et stabilimentum uel contra
hoc meum scriptum aliter uenire |226r tentauerit et monasterium iam dictum, abbatem uel
monachos, inquietare uoluerit aut aliquid de rebus monasterii iniuste aufferre uel alienare
aut inuadere uoluerit, siue sit secularis persona uel ecclesiastica, ira et maledictio Domini
super eum incurrat et cum Datan et Abiron et Iuda traditore in inferno ardeat atque mille
solidos aureorum fisco regi persoluat et hec mea libertas uel donatio, quam ego et pater
meus contulimus monasterio sancti Victoriani, per omnia secula firma permaneant. 11Amen.
12
Facta carta in era mª.cª.xª. in monasterio sancti Victoriani, in mense aprilis, die .vª. feria
intrante eodem mense, regnante me Dei gratia, Sancio rege, in Aragona et in Pampilonia et
in Suprarbie et in Ripagrutia. 13Signum regis Sancii, Ranimiri regis filius. 14Ego, Adelfonsus rex,
hoc donatiuum, quod est superius scriptum, per pręces Durandi abbatis sancti Victoriani,
quando misi eum ad Siciliam, laudo, confirmo et corroboro et hoc sig ┼ num facio. 15Signum
Adelfonsi ┼ Dei gratia regis |226v Aragonum, comitis Barchinone, marchionis Prouincie. 16Sig
┼ num Petri Dei gratia regis Aragonum et comitis Barchinone, qui hoc laudo et confirmo
cum hoc signo meo corroborando per pręces Martini abbatis. 17Senior Sang Galinz tenente
Voltania, uisor et testis. 18Senior Fertunio Blasco cum suo fratre Galin Blasco, uisores et testes.
19
Senior Enneco Lopez tenente Boil testes. 20Senior Guglielmus Seruus Dei tenente Toleto
teste. 21Garsias episcopus in Ignacca. 22Arnulfus episcopus in Rota. 23Grimaldus abbas in
sancto Victoriano. 24Ego Exeminus presbiter, scriba Sancionis regis, eius iussu scripsi hanc
cartam et hoc sig ┼ num feci.
[V. Suscripciones y garantías finales]
1
Ego G. Dei gratia Oscensis episcopus hunc translatum legi et relegi, de uerbo ad uerbum
ueni, inueni, et ideo huius rei testis sigillum meum apposui. 2Si. 3Signum ┼ meum Ioannis
de Aguilar, habitatoris loci de Campo, abbatiatus sancti Victoriani, autoritateque regia
per Aragonum et Valentie regna notarii publici, |227r qui huiusmodi copiam a suo originali
priuilegio regio per serenissimum dominum Sancium regem Aragonum, Pampilone et
Suprarbis concesso eiusque sigillo cera alba impresso, quadam coregia corei inpendente,
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 219

sigillato, non uiciato, cancellato nec in aliqua sui parte suspecto, sed omni prorsus uitio et
suspectione carente, mea propria manu scriptam extraxi et cum dicto originali priuilegio
bene et fideliter comprobaui, et in fidem et testimonium premissorum meo solito sigillo
signaui et clausi. 4Si.
5
Collacionata fuit et concordata cum originali. 6Ita est. 7Martinus de Yribas notarius.
Aparato crítico
I 6 sibi2] scripsi, siue R. || 10 temporis] fecit add. R1. | pius] R2, non legitur R1. | pręclarus]
scripsi, pręclamans R. || 19 sinit] scripsi, sicut R. | monachi] monachum R1. || 20 fuerunt]
scripsi, fuit ut R. || 23 caritatem] claritatem R1. | discordię] etiam add. R1. || 24 sanctissimum]
sanctissimus R1. | grex] in praem. R1. || 25 regni] atata add. R1. | coniunctus] scripsi, conuinctus
R. | perpetim uicturus] scripsi, perpete inuicturus R. || 26 aram] scripsi, anima R.
II 4 theoderici] scripsi, theoderin R. || 5 sui] scripsi, tui R. | asanii] scripsi, asinii R. || 8
doctrina] doctrinę R. | inuente] in[–]te R1. || 16 decorauit] ordecorauit R1. || 18 manentem]
regentem R1. || 19 tactus] scripsi, factus R.
III 1 sancti] amen add. R1. || 3 cuius] ax add. R1. | gregemque] gregencius R. || 4 subuersum]
submersum R1. || 5 libertates] libertatem R1. || 9 omni deprecante] dubia lectio, obnixe
deprecans Duque. || 18 et2] om. R1. || 21 ignacca] iacca Duque. | uno] dubia lectio. | adsternar]
dubia lectio, azenar Duque.
IV 2 ditatum] iter. R1. || 3 dictus] deus Duque. || 5 ad3] scripsi, ab R. | monasterii et] om. R1.
|| 8 et1] om. R1. || 14 ad] scripsi, et R. || 21 ignacca] iaccha Duque.
V 3 aliqua] scripsi, aliquo R. | sui] suo R1.
4) Lectiones VI s. Victoriani ab. Asanensis s. XIII conservadas Huesca, Archivo Capitular, 9,
de comienzos del siglo xiii, f. 30vb-31va (H). Las dos primeras lecciones de esta pieza se leen
también en El Escorial, Biblioteca del Real Monasterio, P-III-14, del último cuarto del siglo
xiii, f. 176rb-vb (E), un testimonio importante, porque permite corregir alguna mala lectura
del volumen oscense. Esta breve composición ha sido elaborada en buena medida a partir de
extractos de la Vita s. Victoriani ab. Asanensis (BHL 8596b), proporcionando, así, un terminus
ante quem para este último escrito. Señalo entre corchetes rectangulares las equivalencias
entre esta obra y las lecciones (BHL 8596b) transmitidas en el manuscrito 1106-V del Archivo
y Biblioteca de Montserrat.
[= Montserrat, Vict. lec. 1]
|30vb 1Victorianus. 2Beatus igitur Victorianus, ex Ytalia genus ducens, alto sanguine
nobilium uirorum illius regionis est procreatus. 3Cuius parentes, quamuis clara prosapia
resplenderent, illustriori tamen fide et religione pollebant quam genere. 4Qui dum hunc
genuissent filium, sine dilacione agni inmaculati uellere in baptismate eum indui fecerunt.
5
Qui gracia, qua indutus erat, ad pueriles annos ueniens, in fragili euo iam perfectum uirum
honestis moribus hostendebat. 6Quippe Xpisti milicie deputatus, quasi in proximo esse
donatiuum concepturus, instanter exibebat sua membra arma iusticie in sanctificacionem
et ante pugnam iam modum pugne meditabatur. 7In puero enim formabat sibi Xpistus
220 José Carlos Martín-Iglesias

fortissimum athletam, quem <ad> spirituale certamen <tempore> conuenienti perduceret


in palestra huius mundi aduersus hostem antiquum et contra perfidiam hereticorum.
1
Leccio IIª. 2Tantum nimirum erat ei studium in disciplina litterarum, quibus discendis a
primis annis traditus fuerat, ut uix unquam abstrahi |31ra posset a presencia magistrorum se
docencium, nisi forte aliqua ei familiari necessitate cogente urgeretur. 3Triuio itaque arcium
liberalium sepe dedito et ingenii uiuacitate plenissime cognito, Pitagorici biuii pedibus
dextrum ramum arripiens, penitus postposuit fabulosa figmenta poetarum et, pedibus
inherens Iesu, a uerbo, quod erat in principio Deus, uerbum salutis accipiebat. 4Hinc iam
profitens quia magister suus unus erat Xpistus, in auditorio sacrarum scripturarum assidue
commorabatur. 5Quarum instrumentis ita in dies proficiebat adolescens ut pari modo cum
incremento etatis crescere uideretur in eo sensus et affluencia racionis.
1
Leccio IIIª. 2Denique tantus in eo uirtutum cumulus exuberabat ut metas sciencie
magnitudo religionis transgrederetur. 3Quis enim eo solicior in uigiliis  ? 4Quis parcior in
uictu  ? 5Quis moderacior in risu  ? 6Quis continentior in carnis luxu  ? 7Quis deiectior in
humilitate ? 8Quis profusior in caritate ? 9Preterea etiam ipsi senes in iuuene reperiebant
quid imitarentur. 10Vtrumque nichilominus parentem merito pietatis ac misericordie
antecedebat. 11Nemo eorum in officiis diuinis frequentandis feruentior erat, pro suo posse in
helemosinis profusior. 12Quapropter uterque mirabatur parens et gaudebat quoniam talem
sibi diuina bonitas dederat prolem, que cunctis foret speculum uirtutis. 13In .IIº. Nocturno de
Epiphania. |31rb
14
Lucham. 15In illo tempore dixit dominus Iesus discipulis suis : 16Nemo accendit lucernam
et in abscondito ponit neque sub modio, set super candelabrum, ut, qui ingrediuntur, lumen
uideant et cetera. 17Omelia.
[= Montserrat, Vict. lec. 2]
<1Lectio IIIIª.> 2Cum igitur his et huiuscemodi rebus in sancta religione exerceretur
animus adolescentis, in admiracionem sui prouocabat omnium aspectus. 3Videbant enim in
iuuenem uenerabilem senectutem, non diuturnam neque annorum numero computatam.
4
Quapropter ore cunctorum summa laude dignus predicabatur. 5Quod, ipsa refferente fama,
aure percipiens, ita exorruit acsi uirus letale haustum percepisset. 6Nolebat enim ut laus
bonorum operum suorum ore adulancium hominis preriperetur, qui repositam sibi iusticie
coronam soli Deo commiserat. 7Preterea tam ex rebus iuris parentum suorum quam ex
his, que ei a fidelibus tribuebantur, cepit hedificare cenobia, construere cenodochia et his
preficere religiosas personas, que et subiecto<s> uerbo et exemplo instruerent et hospitibus
omnia necessaria preberent.
[= Montserrat, Vict. lec. 3 + Gaud. lec. 7]
1
Leccio Vª. 2His ita dispositis, meditare cepit quomodo patriam parentesque relinqueret,
timens ne fauoralis aura iuuenilem etatem ab arce incepti propositi quomodo duceret.
3
Considerans etiam non posse se perfecte Xpistum sequi, nisi pro amore ipsius omnem
carnalem affectum deserere<t>, fluctuabat uelut nauis infestis flatibus agitata et, quasi
in medio pe- |31va lagi constitutus, utrumque litus eminus conspiciens, ad quod pocius
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 221

confugiendus esset, estuans hesitabat. 4Tandem, salubri reperto consilio, affectu<m>


parentum et affinium ob amorem Xpisti conte<m>pnens, paucis secum asumptis comitibus
eiusdem professionis, nam monachum iam dudum professus fuerat, Italiam deseruit.
5
Cognoscens itaque se in hoc mundo non habere manentem ciuitatem, exul a patria factus,
expectabat futuram domum, non manu factam, eternam in celis.
[= Montserrat, Vict. lec. 3]
1
Leccio VIª. 2Concito denique gradu Alpium iuga transiens, Gallias intrauit, sancte
predicacionis iubare eas illustraturus et exemplo uirtutum ad alciora bonorum operum
incrementa prouecturus. 3Vbi, quia elongauerat fugiens et manebat in solitudinem, quandam
se libertatem et securitatem adeptum esset credebat, cum nulla presencia parentum, nullus
carorum affectus eum ab intentione incepte religionis retardaret. 4Peregrinas itaque merces,
quas secum non partus detulerat, distributor cepit omnibus erogare, predicando uidelicet
lubricis castitatem, tenacibus largitatem, superbis humilitatem, iracundis mansuetudinem,
diffidentibus caritatem.
Biblia
III 16 nemo – uideant] Luc. 11, 33.
IV 5 domum – celis] II Cor. 5, 1.
Autores antiguos
VI 4 peregrinas ... merces] cf. Augustinus Hipponensis, Sermo 124 (CPL 284), 4 (PL 38,
688). | lubricis – mansuetudinem] Gregorius Magnus, Homiliae in euangelia (CPL 1711), 2, 32,
1 (p. 278, 9-10) (ed. R. Étaix, SL 141).
Aparato crítico
I 2 beatus] l(ectio) iª praem. E. | ytalia] italia E. || 3 et religione] om. E. || 4 qui] l(ectio) iiª
praem. E. | dilacione] dilatione E. | baptismate] babtismate E. || 5 indutus erat] perfusus erant
iuuante E. | hostendebat] ostendebat E. || 6 concepturus] accepturus E. | sanctificacionem]
sanctificationem E. | modum] E, modo H. || 7 in1] l(ectio) iiiª praem. E. | ad] addidi cum E. |
tempore] addidi cum E. | perduceret] produceret E. | perfidiam] perfidias E.
II 1 leccio iiª] l(ectio) iiiiª E. || 2 litterarum] literarum E. | uix unquam] unquam uix E. |
abstrahi] abstrai E. | presencia] presentia E. | ei familiari] rei familiaris E. || urgeretur] om.
E. || 3 triuio] E, triduo H, l(ectio) vª praem. E. | dedito] detrito E. | pitagorici] E, pitagorice H.
| pedibus] om. E. | figmenta] ficmenta E. | inherens iesu] ihu inherens E. || 4 hinc] l(ectio)
viª praem. E. | auditorio] E, adiutorio H. | sacrarum] sacrorum E. || 5 in1] E, ut H. | racionis]
rationis euangelium nemo accendit lucernam E (cf. infra III, 16).
III 2 in uigiliis] om. H1. || 11 eorum in] scripsi, in eorum H.
IV 1 lectio iiiiª] addidi, om. H. || 5 ipsa] ipse fons. | haustum] haustu fons. || 6 hominis]
hominum fons. || 7 subiectos] scripsi cum fonte, subiecto H.
222 José Carlos Martín-Iglesias

V 1 vª] scripsi, viiiª H. | quomodo duceret] quoquo modo deiceret fons. || 3 desereret]
scripsi cum fonte, deserere H. | flatibus] fluctibus fons. || 4 affectum] scripsi cum fonte, affectu
H. | contempnens] scripsi cum fonte, contepnens H.
VI 1 viª] scripsi, viiiiª H. || 2 exemplo] scripsi cum fonte, exempla H. || 3 esset] esse intellege.

Traducciones de los principales textos


1) Vita s. Victoriani ab. Asanensis in Montis Aragonis breuiario olim adseruata, extractos
conservados en Madrid, BRAH, 9-5229, f. 264r-265r (= f. 118r-119r).
[1] Comienza la vida del bienaventurado abad Victorián.
[2] [...] tomando consigo a unos pocos compañeros de su misma profesión de vida, pues
ya hacía tiempo que había profesado como monje.
[3] [...] en el año 442.
[4] [...] en Arrasate.
[5] Así pues, a la muerte del rey Teodorico, asumió la diadema del reino su nieto Amalarico,
que, después de gobernar sobre los godos durante cinco años, llegó al último día de su vida.
Sucedió a éste el glorioso y cristianísimo rey de nombre Teudo, un varón distinguido por su
gran probidad y favorable a los intereses y asuntos de la Iglesia, quien, llamando a menudo a
su lado al santo varón, conversaba con él y se servía de su consejo.
[6] Así pues, ¿qué Iglesia o ciudad había que no se alegrase sobremanera de que él
hubiese viajado hasta allí, si merecía obtener como prelado a alguno de los discípulos
del bienaventurado Victorián? Finalmente, el bienaventurado Gaudioso, un varón de una
consumada santidad, instruido y educado desde niño por el citado santo varón, se convirtió
a continuación en obispo de la ciudad de Tarazona. Éste, entre otras muchas obras piadosas
que llevó a cabo, donó con devoción muchos predios y villas al monasterio de San Martín,
a cuyo frente estaba el bienaventurado Victorián, y se los entregó para que los poseyese a
perpetuidad, tal y como se conserva escrito hasta el día de hoy y se recoge de forma fidedigna
en los documentos de los legajos del citado monasterio.
[7] También Aquilino, procedente de la bienaventurada grey de ese mismo monasterio,
fue elevado al culmen de la jerarquía eclesiástica como arzobispo de Narbona. En fin,
Tranquilino, monje del citado monasterio, distinguido por su saber y la honestidad de sus
costumbres, rigió durante largo tiempo el arzobispado de Tarragona. Igualmente, Frominio,
discípulo y monje del bienaventurado Victorián, se convirtió en obispo de Zamora. Asimismo,
la sede de la Iglesia de Huesca recibió la alegría de tener por prelado a Vicente, monje del
ya a menudo citado monasterio. Además, muchos otros monjes de ese mismo monasterio,
cuyo número no nos permite enumerarlos, gobernaron sedes episcopales por toda Hispania.
[8] [...] que innumerables personas visitaban repetidamente con devoción ese mismo
lugar.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 223

[9] [...] tanto mediante presentes regios como mediante donaciones de predios y villas
confirmadas por el sello del anillo real hizo riquísimo al citado monasterio.
[10] [...] quienquiera que acudía enfermo ante él nunca se lamentaba de haber acudido
en vano.
[11] Murió este santísimo confesor la víspera de los idus de enero, en el séptimo año
del reinado del rey de los godos Atanagildo, tras haber pasado doce lustros entregado al
gobierno eclesiástico y, a fin de que no tuviese que sufrir más fatigas y dolores, como si
hubiese consumido los ochenta años de toda su vida entre los robustos, fue recibido en la
milicia celestial para vivir por siempre.
[12] [...] junto al altar de Martín.
[13] En fin, los innumerables milagros que se producen a diario en el lugar de su
enterramiento prueban que vive después de su muerte aquel cuyo cuerpo difunto, con la
ayuda de nuestro Señor Jesucristo, obra todo tipo de saludables curaciones entre los vivos.
2) Vita s. Victoriani ab. Asanensis (BHL 8596b, Díaz, 1052)
Lecciones de san Victorián.
Lección Iª. 1Pues bien, el bienaventurado Victorián, que pertenecía a un linaje procedente
de Italia, fue engendrado por la ilustre sangre de los nobles varones de esa región. 2Sus
padres, aunque resplandecían por su esclarecida prosapia, con todo, se distinguían más por
su notable fe y piedad religiosa que por su estirpe. 3Éstos, cuando engendraron a este hijo,
hicieron que sin dilación fuese cubierto en el bautismo con el vellón del cordero inmaculado.
4
Éste, merced a la gracia que poseía en abudancia, al llegar a los años juveniles, a pesar de
la fragilidad de su edad, por sus honestas costumbres se mostraba ya como un hombre
completamente formado. 5En efecto, confiado a la milicia de Cristo, como si fuese a recibir
su recompensa en breve, desde ese mismo instante ofrecía sus miembros como armas al
servicio de la justicia para su santificación y, antes de haber comenzado a luchar, meditaba
ya el modo en el que lucharía.
6
R. 7Varón bienaventurado, nacido de una estirpe de linaje itálico, tomó sobre sí la luz y
la perfección del presente divino. 8V. 9Enemigo y perseguidor del dogma herético. 10Tomó...
Lección IIª. 1Así pues, como durante el tiempo de su adolescencia abundaba en muchas
virtudes, la buena disposición del bienaventurado Victorián provocaba la admiración en las
miradas de todos. 2Veían, en efecto, en el joven una venerable vejez, no fruto del largo paso
del tiempo ni basada en el número de los años. 3Por ello, en boca de todos estaba que era
digno de los más altos elogios. 4Él, por su parte, cuando, al extenderse el rumor, esto llegó a sus
oídos, se horrorizó tanto como si hubiese ingerido un brebaje mortal. 5No quería, en efecto,
que la alabanza de sus buenas obras fuese extendida por la boca de personas aduladoras,
pues había entregado a Dios y sólo a Él la corona de la justicia que se le había concedido.
6
Además, tanto gracias a los bienes de la fortuna de sus padres como a aquellos recursos
que le eran suministrados por los fieles, comenzó a edificar cenobios, construir hospitales y
224 José Carlos Martín-Iglesias

poner al frente de ellos a personas religiosas que instruyesen con su palabra y su ejemplo a
los sometidos a la disciplina y proporcionasen todo lo necesario a los huéspedes.
7
R. 8A semejanza de un manantial, hizo brotar de su boca aguas magníficas para dar de
beber y regar a las gentes católicas. 9V. 10Y humildes, transmitiéndoles grandes enseñanzas
mediante una doble instrucción. 11Para dar de beber...
Lección IIIª. 1Una vez tomadas estas disposiciones de este modo, comenzó el
bienaventurado Victorián a meditar de qué forma podría alejarse de su tierra y de sus padres,
pues temía que ese favor popular arrojase de algún modo a su edad juvenil de las alturas
del propósito al que se había entregado. 2Considerando, además, que no podía seguir con
perfección a Cristo a menos que por a amor a Él renunciase a todo afecto terrenal, se agitaba
a semejanza de una nave zarandeada por olas hostiles y, como si se encontrase en medio del
mar, al percibir a lo lejos dos costas, lleno de dudas, no sabía a cuál de ellas debía dirigirse
para refugiarse con mayor seguridad. 3Finalmente, una vez encontrada la decisión correcta,
despreciando el afecto de sus padres y amigos por el amor a Cristo y tomando consigo a unos
pocos compañeros de su misma profesión de vida, pues hacía tiempo que había profesado
como monje, abandonó Italia y, tras atravesar con un rápido avance las cimas de los Alpes,
entró en las Galias con el propósito de iluminarlas con el resplandor de la santa predicación
y llevarlas a mayores progresos de buenas obras con el ejemplo de sus virtudes.
4
R. 5Éste brilló ante nosotros como una lámpara con un resplandor celestial, nos ofreció
a todos una luz en nuestra vida, predicando santamente. 6V. 7Lo que enseñaba y prescribía lo
ejemplificó con sus costumbres. 8Una luz...
Lección IVª. 1Así pues, cuando la reputación y el rumor de santidad del bienaventurado
Victorián se extendían por boca de todos a lo largo de los vastísimos espacios de las regiones
galas y ya apenas podía encontrarse a alguien en aquellos lugares que no se alegrase con oír
tan sólo el nombre de Victorián, considerando que sería un grave perjuicio para él mismo lo
que parecía que redundaba en provecho de todos, es decir, no fuese a ser que el beneficio
de los demás se convirtiese en un perjuicio para sus virtudes, si su espíritu se ensoberbecía
por alguna mínima manifestación en alabanza suya, decidió cambiar de lugar y de región.
2
Por esa misma época el rey Teodorico regía Italia y, acogiendo bajo su tutela a su nieto
Amalarico, un niño, gobernaba en nombre de éste todo el reino de las Hispanias, siendo los
cónsules de Roma Boecio y Símaco. 3De un modo no diferente al del pasado, cuando en las
Galias era tenido por un hombre santo, probado por todo tipo de muestras de santidad, y
era considerado por boca de todos alguien provisto de una absoluta excelencia, huyendo de
las engañosas adulaciones de los hombres, tras dejar al frente de los monasterios que había
construido a unos padres dotados de una perfecta santidad y prudencia, partió en dirección
a las Hispanias con unos pocos amigos.
4
R. 5Este siervo fiel dispuso su mansión en los cielos, disfrutando de un doble gozo con
el aumento de su talento. 6Merced al cual obtuvo el triunfo de una vida célebre y eterna.
7
Montado sobre el carro de la caridad y protegido con el escudo de la verdad, ascendió al
trono del cielo. 9Merced al cual de una célebre... 10Gloria al Padre...
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 225

Lección Vª. 1Así pues, superando los difíciles pasos y ascensos de los montes Pirineos, el
bienaventurado Victorián entró en Hispania durante el reinado del citado rey y el gobierno
de la República de los mencionados cónsules, en el año 442 de la encarnación del Señor.
2
Así pues, tras encontrar un lugar situado en la ladera de una abrupta montaña, de acceso
muy difícil y transitable casi únicamente para los íbices, practicando un camino angosto
y peligroso, decidió pasar allí su vida. 3Ese lugar tenía una gruta que se extendía en lo alto,
suficiente para servir a aquél de retiro y habitación, y junto a ella un manantial que nacía
en la parte superior de la montaña y, merced a un permanente curso de agua clara, sostenía
y refrescaba al habitante de la gruta. 4Por lo demás, no lejos de esa misma cueva había un
poblado situado en una altura y llamado Asán, a cuyos pies existía un monasterio que el
rey de las Hispanias Gesaleico, antecesor del rey Teodorico, había edificado con sus propias
riquezas y dotado generosamente con una amplísima abundancia de bienes y posesiones
de predios y villas, y allí había construido con grandes honores una iglesia consagrada al
bienaventurado Martín, arzobispo de los habitantes de Tours.
5
R. 6Cuánta fue la excelencia de la inteligencia que en él había lo mostraba la prudente
elocuencia de su discurso, merced a la cual llenaba a los oyentes de la gracia de la verdad. 7V.
8
Sobrepasaba a cualquier clérigo por la sabiduría de sus palabras. 9. Merced a la cual llenaba...
Lección VIª. 1Así pues, el santo varón, llevando una vida solitaria en la citada gruta y
despreciando los atractivos de los placeres, vivía de los alimentos absolutamente sencillos
que le proporcionaba el trabajo de sus manos o le ofrecía la devoción de los fieles que vivían
en los alrededores. 2Ofreciéndose a sí mismo a Dios como una hostia viva por la contrición
de su corazón, la humildad de su espíritu y la mortificación de su carne, regaba su lecho
<con las lágrimas> de sus dos caudolosos ríos, esto es, el exterior y el interior. 3Además, con
cuánta devoción y reverencia ejercía el ministerio sacerdotal, lo atestiguaba la rica afluencia
de sus lágrimas, cuando, de pie ante el altar, simbolizaba la muerte del Hijo ante la piedad
del Padre, momento en el que él mismo, inflamado por el fuego divino, se mostraba todo
él como una hostia, todo él como una ofrenda. 4En efecto, en un rincón de la gruta había
construido para sí mismo un altar en honor de san Miguel, en el que, en tanto que lo hacía
con especial discreción, con tanta mayor devoción celebraba con frecuencia ese divino e
inefable sacramento, rogando por el bienestar de toda la Iglesia al Creador de todo lo que
existe.
5
R. 6Ciertamente, es considerado afortunado el pueblo de Italia, que, como un sol
refulgente, envió a Iberia a Victorián, santo doctor de la doctrina. 7V. 8Pero es más afortunada
la piadosa gente de Hispania, que acogió a tan gran varón como protector de su patria.
9
Como un sol...
Lección VIIª. 1Así pues, cuando la noticia de la santidad del bienaventurado varón se
extendió por las vastas regiones de las Hispanias, tan grandes multitudes de ambos sexos y
de cualquier edad acudían junto a él, rogándole la curación de su alma o de su cuerpo, que
ese lugar perdió el nombre de desierto. 2Además, muchos nobles varones en compañía de
un número no pequeño de gente llana, tras tomar la decisión en común, se dirigen a ver
al santo varón y, arrojándose ante sus rodillas, le ruegan que, compadeciéndose de ellos,
226 José Carlos Martín-Iglesias

descienda a las llanuras, pues les resultaba arduo y difícil el ascenso hasta la citada morada
de la gruta, que imite en ello al Salvador, que, movido por la piedad, descendió de la montaña
hasta la muchedumbre, y que anteponga la salud común de todos a su interés particular.
3
Finalmente, vencido y forzado por los ruegos del pueblo, mirando por la salud de muchos,
abandonó la gruta.
4
R. 5Allí obró muchos milagros en favor de los enfermos, devolviéndoles la salud con
su sincera oración, expiando los pecados de sus corazones con sus santas palabras. 6V. 7En
rector y protector de ellos se convirtió por los siglos. 8Con sus santas...
Lección VIIIª. 1Así pues, a la muerte del rey Teodorico, asumió la diadema del reino su
nieto Amalarico. 2Éste, después de gobernar sobre los godos durante cinco años, llegó al
último día de su vida. 3Sucedió a éste el gloriosísimo y cristianísimo rey de nombre Teudo,
un varón distinguido por su gran probidad y favorable a los intereses y asuntos de la Iglesia.
4
Éste, llamando a menudo a su lado al santo varón, conversaba con él y se servía de su
consejo. 5El bienaventurado Victorián, aconsejándole, le daba esta respuesta: que recordase
las palabras del profeta que dicen que el honor de un rey ama la justicia y que, durante el
gobierno terrenal, lo dispusiese todo de tal modo que no se viese privado de la diadema
eterna. 6Así pues, el rey, al oír la prudencia que había en estas palabras y comprender que
la gracia del Espíritu Santo estaba en el varón de Dios, se proponía promoverlo al más alto
honor para edificación de toda la Iglesia. 7Él, al saberlo, se aplicó por todos los medios a
evitarlo.
8
R. 9Cultivador de la justicia, decoro del orbe y arca de la sabiduría, Victorián, haznos
disfrutar de las recompensas de la piadosa legión. 10V. 11Colócanos en la sede celestial,
concediéndonos los verdaderos goces. 12Victorián. 13Gloria al Padre y al Hijo y al Espíritu
Santo. 14De las recompensas...
Lección IXª. 1Lectura del santo Evangelio según Lucas. 2En aquel tiempo dijo Jesús, nuestro
Señor, a los discípulos: Que vuestras cinturas estén ceñidas y tened lámparas encendidas en
vuestras manos etc. 3En consecuencia, los hermanos que habitaban en el monasterio de Asán,
acudieron ante el citado rey, suplicando a la excelencia de éste con sus rostros inclinados y
con insistentes ruegos que se dignase poner al citado varón al frente de ellos. 4El rey, al oír
esto, aunque ya se había propuesto elevar a aquél a la dignidad de un honor más alto, sin
embargo, considerando la humilde petición de los monjes, decidió con su autoridad regia
que éstos debían tener al bienaventurado Victorián por padre y pastor. 5Por consiguiente,
elegido por el uniforme consenso de todos los hermanos, aclamado por las voces del clero
y del pueblo, confirmado por la voluntad del rey, aceptó que debía asumir la dirección del
citado monasterio. 6Así pues, una vez aceptado el cuidado del gobierno eclesiástico, miraba
con una previsora vigilancia por la grey que le había sido confiada. 7Finalmente, a los monjes
del monasterio que, separados por diversos oratorios, habían construido diversos habitáculos
individuales para sí mismos y llevaban una vida solitaria, tras reunirlos en un mismo lugar,
los instruyó en la regla de la vida cenobítica, diciéndoles que era bueno y gozoso que los
hermanos viviesen en un mismo lugar y, reunidos todos juntos, tuviesen un solo corazón y
una sola alma.
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 227

8
R. 9De acuerdo con las enseñanzas de la Verdad, ciñó las cinturas del placer con los
cordones de la castidad. 10Al encuentro de Cristo salió con lámparas, digno de ser colocado
en las regiones celestiales. 11V. 12Siervo prudente y fiel, una vez superados todos los crueles
proyectiles de los vicios. 13Al encuentro...
Lección Xª. 1Así pues, muchos varones nobles comenzaron a acudir junto al olor
de santidad del bienaventurado Victorián y a confiarle la educación de sus hijos a fin de
que ese piadoso doctor los instruyese tanto en la probidad de las costumbres como en el
conocimiento de las letras. 2Éstos alcanzaron una excelencia tan grande en materia de
religión y de conocimientos, que muchos de entre ellos más adelante fueron nombrados
pontífices en las sedes de diversas ciudades. 3En fin, el bienaventurado Gaudioso, un varón
de una consumada santidad, instruido y educado desde niño por el citado santo varón,
se convirtió con el tiempo en obispo de la ciudad de Tarazona. 4También Aquilino, que
procedía de la bienaventurada grey de ese mismo monasterio, fue elevado a la dignidad
del gobierno eclesiástico en calidad de arzobispo de Narbona. 5En fin, Tranquilino, monje
del citado cenobio, insigne por sus conocimientos y por la probidad de sus costumbres,
rigió durante largo tiempo el arzobispado de Tarragona. 6Fronimio, obispo de Zamora, fue
también discípulo y monje de San Victorián. 7Además, la sede de la Iglesia de Huesca tuvo
la dicha de tener por prelado a Vicente, monje de ese mismo monasterio repetidas veces
citado. 8Además, muchos monjes de ese mismo monasterio, cuyo gran número no permite
enumerarlos, gobernaron muchas sedes episcopales en Hispania.
R9. 10Las tenebrosas regiones de Occidente, lleno de las Sagradas Escrituras, iluminó,
extendiendo en ellas el resplandor del sol, cuya luz hizo brillar mediante la predicación.
11 12
V. Por la salvación de los pueblos no temió enfrentarse a las amenazas de los impíos. 13El
resplandor...
Lección XIª. 1Así pues, la vejez del bienaventurado varón, purificada de toda la inmundicia
de la vida terrenal mediante la constancia de sus ayunos, vigilias y diversas mortificaciones
y acrisolada mediante la cotidiana purgación de las santas oraciones, aguardaba a diario la
paga de su servicio militar ya concluido, deseando con todas sus fuerzas disolverse y reunirse
con Cristo. 2Y, así, cuando ya se aproximaba el momento de su muerte, que con mucho
tiempo de antelación había anunciado a sus hermanos, afectado ya de todo punto por un
pequeño malestar, tras reunir en una misma habitación a esos mismos hermanos, les dice
que guarden la unidad de espíritu con los lazos de la paz, que la peste de la discordia no
destruya el amor existente entre ellos, que el tumefacto livor de la soberbia no reemplace a
la humildad que poseen, que la herrumbre de la avaricia no contamine su generosidad y que
el ansia de los bienes terrenales nunca los aparte de su propósito de llevar una vida santa y
religiosa, e, infundiendo muchos ánimos en sus espíritus con una bondadosa exhortación,
tras recibir el viático del cuerpo y la sangre del Señor y dar el beso de la paz a todos los
hermanos, entregó en manos de los santos ángeles su bienaventurado espíritu, digno de ser
colocado en las resplandecientes habitaciones que el Hijo afirmó que había en la casa de su
Padre.
228 José Carlos Martín-Iglesias

3
R. 4Cumplidos dos veces seis lustros, y dos veces dos, por fin de los doce gozos del paraíso
disfrutó. 5[V.] 6V. Como un soldado veterano coronado con una guirnalda roja. 7Por fin de los
doce...
Lección XIIª. 1Y, así, la grey de los monjes, rodeando el santísimo cuerpo del
bienaventurado Victorián, dejaba escapar entre lágrimas profundos suspiros del interior de
sus pechos, lamentando perder a un padre que había mostrado hacia ella la solícita atención
de un pastor y la había educado en la santa religión con un afecto paterno. Así pues, murió
el santísimo Victorián la víspera de los idus de enero, en el séptimo año del reinado del rey
de los godos Atanagildo, tras haber pasado doce lustros entregado al gobierno eclesiástico.
3
Y, a fin de que no tuviese que sufrir más fatigas y dolores, como si hubiese consumido los
ochenta años de toda su vida entre los robustos, fue recibido en la milicia celestial para vivir
eternamente. 4Por lo demás, fue sepultado en la tumba que él mismo había preparado para
sí, junto al altar del bienaventurado confesor Martín, siendo también él mismo confesor con
la ayuda de nuestro Señor Jesucristo, que con el Padre y el Espíritu Santo vive y reina por
todos los siglos de los siglos. 5Amén.
6
R. 7Luminosa gema, eximia gloria, solicita tu auxilio la muchedumbre que ahora te rinde
culto y te ruega que te muestres piadoso con ella. 8V. 9Te pide que se le concedan todas las
recompensas y alcanzar la salvación y ser colocada en los cielos. 10La muchedumbre... 11V.
12
Gloria al Padre y al Hijo y al Espíritu Santo. 13Y te ruega... 14Te alabamos, Dios.
15
Evangelio: Que vuestras cinturas estén...
16
Oración. 17Dios todopoderoso y sempiterno que en este día conferiste la gloria eterna a
tu bienaventurado confesor Victorián, concede, propicio, que quienes veneramos sus méritos
en las tierras seamos elevados a los cielos gracias a sus preces. 18Por Jesucristo, nuestro Señor.

Prólogo a la vida del bienaventurado Gaudioso, obispo de Tarazona.


Lección Iª. 1Si un serafín ardiente tocase ligeramente mis labios con un ascua retirada del
fuego del altar para hacer desaparecer los pecados de mi boca, quizás me atrevería a narrar
lo que de san Gaudioso me he propuesto decir. 2Éste, ciertamente, educado e instruido
desde niño, a semejanza de Samuel en el tabernáculo del Señor, bajo la protección de las alas
del bienaventurado abad Victorián, se mostró digno de la revelación divina. 3Debido a un
presagio divino le fue dado por azar un nombre tal que se llamó Gaudioso, pues, en efecto,
con su nacimiento causó gozo a sus padres. 5Su linaje no fue humilde entre los servidores del
rey: en efecto, su padre Gunta fue el oficial al mando de la guardia personal del rey Teodorico
y su madre Neumacia se distinguió por una alcurnia no inferior. 5Estos insignes progenitores
engendraron a Gaudioso, más insigne aún, a quien sus padres ofrecieron a Dios como una
hostia agradable del fruto de su vientre para que fuese educado e instruido bajo la dirección
del bienaventurado Victorián en el monasterio de Asán.
6
R. 7Venerable y glorioso siervo de Cristo, santísimo Gaudioso, borra nuestras culpas con
tu piadosa asistencia. 8V. 9Para que podamos ascender a la sede del reino celestial. 10Con tu...
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 229

Lección IIª. 1Así pues, esta bienaventurada prole a modo de digna oblación fue entregada
a Dios en manos del bienaventurado Victorián para que fuese instruida en los deberes
divinos. 2Éste, acogiendo al niño, lo formó en las cosas divinas con todo el celo y toda la
pericia necesarias. 3Él, creciendo en medio de los consejos y las enseñanzas de este reverendo
padre, pisoteando con el pie del amor de Dios los lujos terrenales y los placeres carnales,
cambiando, cual buen mercader, los goces presentes por los futuros, hecho este intercambio,
consideró de nulo valor todas las cosas de este mundo tras contemplar la perla que había
hallado.
4
R. 5Este varón de Dios gozoso para sus padres, nacido ilustre en Iberia y que sería más
ilustre aún en la gracia del Señor. 6V. 7Fue entregado siendo niño desde el primer momento
a san Victorián. 8Ilustre...
Lección IIIª. 1Y, así, por mediación y decisión del bienaventurado Victorián y por el consejo
de varones religiosos, o, más bien, por la generosidad de la gracia divina, el bienaventurado
Gaudioso es nombrado pontífice de la Iglesia de Tarazona. 2Éste, rodeando lleno de valor el
lecho de Salomón entre aquellos sesenta valerosos soldados y sujetando con atención en su
cintura su espada, afilada por ambos lados, debido a los peligros de la noche, enfrentándose
en todo momento a los espíritus malignos, no permitía que el lecho de Salomón fuese
mancillado por ninguna inmundicia, gritando en voz alta a los hijos de la Iglesia: Os he
casado, ciertamente, con un solo varón, mostraos ante Cristo como una virgen casta.
3
R. 4. Creció en doctrina lleno de la gracia de Dios. 5Fue docto en la Iglesia desde su
infancia. 6V. 7La sabiduría de Cristo lo asiste con sus recursos. 8Docto...
Lección IVª. 1Aunque esto sucedía bajo la potestad del Todopoderoso, con todo, debe
mencionarse qué gobernantes dirigían por entonces la República. 2En efecto, si bien la santa
Iglesia era vejada entonces de muchas maneras, teniendo que soportar la tiranía de los reyes
godos, esto es, Teodorico y Amalarico, que asesinaron con la espada al patricio Símaco y al
papa Juan, mientras que al cónsul Boecio, defensor de la fe católica, esos mismos paladines
de la herejía arriana lo encerraron en la cárcel en Pavía, en la que Boecio, lleno de amor a
Cristo, compuso un admirable libro sobre el consuelo que proporciona la filosofía.
3
R. 4En tus enseñanzas, Cristo, creció desde la infancia, sometiendo las debilidades de la
carne, tal y como se lo concedía tu gracia. 5Venciendo de este modo, Gaudioso mereció ser
glorificado. 6V. 7Consiguiendo esta victoria gracias a ti, Victorián. 8De este modo... 9Gloria al
Padre y...
Lección Vª. 1A continuación Teodorico, castigado por la venganza divina como enemigo
de la Iglesia, fue quitado de en medio por esa misma época. 2En efecto, el bienaventurado
papa Gregorio atestigua en el cuarto libro de los Diálogos que cierto religioso eremita refirió
a unos viajeros que se dirigían a Sicilia que en una visión había contemplado cómo el rey
Teodorico, sin cinturón y descalzo, teniendo a uno y otro lado al papa Juan y al patricio
Símaco, a quienes había hecho asesinar con la espada, era conducido por unos espíritus
malignos y arrojado cruelmente al cráter del volcán.
230 José Carlos Martín-Iglesias

3
R. 3Al alcanzar el pontificado de la sede de Tarazona, obtuvo la corona de la doctrina.
5
Gracias a la ayuda de Dios. 6[V.] 7V. 8Éste, viendo el ministerio con el que proporcionar
alegría a las gentes, no rehuyó el deber. 9Gracias a la ayuda de Dios.
Lección VIª. 1Entretanto, el bienaventurado Gaudioso, puesto en el pontificado como un
cirio en el candelabro, no sólo iluminó con sus rayos las regiones de su episcopado, sino
que también mejoró la suerte de los pueblos asentados lejos gracias a los beneficios de su
patrimonio y a las larguezas procedentes de sus herencias. 2No debe pasarse en silencio
tampoco de qué honores y respeto hizo merecedora a la sede episcopal y qué disposiciones
adecuadísimas y religiosas estableció en ella. 3Y no sólo encumbró en lo alto a su propia
sede, digna de todo honor, sino que también tanto él mismo como sus padres proveyeron
de muchísimos honores al monasterio de San Victorián, del que él fue alumno, tal y como
atestiguan un relato de los antiguos absolutamente digno de crédito y los venerables escritos
de antiquísimos santos varones, y según escribió su diácono Víctor y refirió en sus propios
escritos Serpencio, su arcediano y ministro de la Iglesia de Tarazona.
4
R. 5La solicitud del pontífice, mientras provoca el celo de sus rivales, es ensalzada
con honores. 6[V.] 7V. 8Merece la alabanza de las gentes, es elogiado en sus funciones. 9Es
ensalzada...
Lección VIIª. 1Pero, para regresar a nuestro propósito, dejando esto a un lado, la
naturaleza de la suerte humana comenzó a traer al recuerdo del bienaventurado Gaudioso
el carácter pasajero de las cosas y los reyes de este mundo. 2Y, como no tenía aquí una
ciudad permanente, sino que aguardaba la futura, decidió con total convicción dirigirse al
monasterio de San Victorián, que está situado junto al poblado de nombre Asán. 3Mientras
se dirigía hacia allí, afectado por una dolencia, llegó al lugar que es conocido como Santa
María de Escorón, un lugar que formaba parte de su patrimonio. 4Tras demorarse en él
durante algunos días, al agravarse su enfermedad, rodeado de varones religiosos y clérigos
provistos de la más absoluta santidad, después de recibir la santa comunión del cuerpo y la
sangre del Señor y dar a todos el beso de la paz, entregó el despojo de su cuerpo a la tierra en
un sepulcro de piedra, encomendando su alma a los espíritus bienaventurados el sexto día
antes de las calendas de noviembre.
5
R. 6Es elegido pontífice de la ciudad de Tarazona, le es entregado un clero y un pueblo
feliz. 7La alabanza de todos ellos se eleva hasta los cielos. 8[V.] 9V. 10¡Oh Gaudioso, proporciona
alegría a tus siervos, que siempre solicitan tu asistencia! 11La alabanza...
Lección VIIIª. 1Aquellos que estaban presentes en sus exequias sepultaron su cuerpo
dignamente junto al altar de María, la madre de Dios, donde por los méritos de este
santo Dios ha obrado y obra aún muchos e innumerables milagros para alabanza y gloria
de su nombre en favor de aquellos que con devoción suplican su auxilio: concediendo la
curación a los enfermos, restituyendo la vista a los ciegos, corrigiendo la marcha de los cojos,
proporcionando la salud a los vejados por un demonio y otorgando a todos los que oran
junto a su sepulcro aquello que solicitan con devoción según las necesidades de cada uno.
2
Permaneció su santísimo cuerpo durante muchos años en ese mismo lugar en el que fue
enterrado, hasta que, al crecer la devoción de los fieles, fue transportado con veneración
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 231

y colocado junto al cuerpo del bienaventurado Victorián a fin de que aquellos que habían
vivido juntos en la religión de la santidad viviesen también juntos en la eternidad de la
felicidad con la ayuda de nuestro Señor Jesucristo, que con el Padre y el Espíritu Santo vive y
reina por todos los siglos de los siglos. 3Amén.
4
R. 5Por decisión de san Victorián asumió el pontificado, por el que dio gracias a Dios el
pueblo de Tarazona, a quien Cristo proporcionó el mayor presente. 6¡Gaudioso, concédenos
el gozo celestial! 7V. 8¡Que un doctor y discípulo sea nuestro celoso protector ante Dios!
9
¡Gaudioso... 10Gloria al Padre y al Hijo y...
Lección IXª. 1Lectura del santo Evangelio según Mateo. 2En aquel tiempo contó Jesús a
sus discípulos esta parábola: Un hombre que se aprestaba a partir al extranjero llamó a sus
sirvientes y les entregó sus bienes etc. 3La lectura del santo Evangelio, queridísimos hermanos,
nos exhorta a reflexionar con atención a fin de no ser juzgados en el futuro con una especial
severidad por el Creador del mundo, cuando es manifiesto que hemos recibido en este
mundo más que los demás, etc.
4
R. IX. 5El bienaventurado Gaudioso, yendo con la cintura bien ceñida, da ejemplo a
todos los que se mantienen vigilantes. 6V. 7Para que tengan encendidas las lámparas, no sea
que perezcan junto con los depravados y sean aniquilados con ellos. 8A todos los que se
mantienen...
9
R. X. 10Los deberes del pontificado son para este santo los mensajeros que anuncian
grandes recompensas en la gloria del paraíso. 11[V.] 12V. 3A fin de que se proporcione esperanza
a los humildes, fortaleza a los ilustres. 14En la gloria del paraíso.
15
R. XI. 16Conoció a continuación su fin este santísimo y dispuso que le fuesen aportados
los presentes de Cristo. 17Tras venerarlos y sostenerlos, los tomó como garantía de la vida. 18V.
19
Y dichoso confió su bienaventurado espíritu a los cielos. 20Tras venerarlos...
21
R. XII. 22Concédase la alabanza al excelso Padre, que todo lo rige, tanto lo que está más
abajo como lo que está más arriba, y concedió el gozo a Gaudioso, lo retribuyó con la vida por
sus merecimientos. 23V. 24Sean dadas gracias al Señor, nuestro Padre, y también al Hijo junto
con el Espíritu Santo. 25Con la vida... 26Gloria al Padre...
27
Te alabamos, Dios. 28Evangelio: Un hombre... 29Oración.
30
Oración. 31Escucha, Señor, te lo suplicamos, estas preces nuestras que te dirigimos en
la festividad de tu bienaventurado confesor y pontífice Gaudioso a fin de que nos absuelvas
de todos nuestros pecados gracias a los méritos de aquel que dignamente mereció servirte.
32
Por nuestro Señor...
33
Otra oración. 34Dios, que eres el admirable resplandor de tus santos y consagraste este
día al traslado de tu bienaventurado confesor y pontífice Gaudioso, concede a tu Iglesia
alegrarse siempre en esta festividad a fin de que seamos protegidos ante tu Misericordia
por los actos ejemplares y los méritos de aquél. 35Por Jesucristo, nuestro Señor, tu Hijo,
que...
232 José Carlos Martín-Iglesias

3) Expediente copiado en Roma, Accademia Nazionale dei Lincei (Biblioteca Corsiniana),


39.D.11 (Cors. 883), f. 217r-219v.
Traducción de la primera adición incluida en la Vida de san Victorián.
Adición nº 1: 9Y considerando el bienaventurado Victorián por revelación del Espíritu
Santo que tras su muerte se producirían en Hispania diversas sucesiones de reyes y cambios
en las circunstancias políticas y que acontecería la ruina del pueblo godo, comenzó a meditar
en su interior sobre el modo de asegurar la situación de las posesiones del monasterio que
dirigía. 10Así pues, hizo que fuese confirmado por la autoridad de la sede apostólica cuanto
había sido entregado a ese mismo monasterio o a él por donación de los reyes u ofrenda de
los fieles y que fuese aprobado por concesión de todos los reyes de su tiempo que en el futuro
ningún obispo ni persona alguna de cualquier dignidad o poder debía atreverse a usurpar o
reclamar la posesión de aquellos bienes que pertenecían al citado monasterio, y que, si alguien
intentase atentar contra la autoridad apostólica o anular la concesión regia, despreciándola,
fuese anatematizado como vilipendiador de la sede apostólica y pagase al tesoro real una
multa de mil sueldos de oro. 11El prudente y previsor padre, no queriendo morir intestado,
nombró como herederos de todas sus posesiones a Cristo y a la Iglesia.
4) Lectiones VI s. Victoriani ab. Asanensis s. xiii conservadas en Huesca, Archivo Capitular,
9, f. 30vb-31va.
<Lección Iª.> 1Victorián. 2Pues bien, el bienaventurado Victorián, que pertenecía a un
linaje procedente de Italia, fue engendrado por la ilustre sangre de los nobles varones de esa
región. 3Sus padres, aunque resplandecían por su esclarecida prosapia, con todo, se distinguían
más por su notable fe y piedad religiosa que por su estirpe. 4Éstos, cuando engendraron a
este hijo, hicieron que sin dilación fuese cubierto en el bautismo con el vellón del cordero
inmaculado. 5Éste, merced a la gracia que poseía en abudancia, al llegar a los años juveniles,
a pesar de la fragilidad de su edad, por sus honestas costumbres se mostraba ya como un
hombre completamente formado. 6En efecto, confiado a la milicia de Cristo, como si fuese a
recibir su recompensa en breve, desde ese mismo instante ofrecía sus miembros como armas
al servicio de la justicia para su santificación y, antes de luchar, meditaba ya el modo en el
que lucharía. 7Ciertamente, en ese niño formaba para sí Cristo a un valerosísimo atleta al que
llevar al combate espiritual en el momento oportuno en la palestra de este mundo frente al
antiguo enemigo y contra la perfidia de los herejes.
1
Lección IIª. 2Tanta aplicación ponía en el estudio de las letras, a las que desde los primeros
años de su vida había sido entregado para que las aprendiese, que a duras penas podía ser
alejado en algún momento de la presencia de los maestros que lo instruían, si no se veía
apremiado por algún asunto familiar que lo forzase a ello. 3Así pues, tras entregarse a menudo
al trivio de las artes liberales y ser muy conocido por la vivacidad de su talento, dirigiendo
sus pasos a la rama de la derecha del doble camino pitagórico, dejó por completo a un lado
las fabulosas creaciones de los poetas y, asentando firmemente sus pies sobre Jesús, recibía
la palabra de la salvación del Verbo que era Dios en el principio. 4Aprovechando entonces,
en consecuencia, que su único maestro era Cristo, permanecía con asiduidad entregado
a escuchar las Sagradas Escrituras. 5Hasta tal punto el adolescente se beneficiaba de las
El expediente hagiográfico latino de san Victorián de Asán y san Gaudioso de Tarazona 233

enseñanzas de éstas, que se veía cómo, al tiempo que crecía en él su edad, aumentaban de un
modo semejante su prudencia y la riqueza de su inteligencia.
1
Lección IIIª. 2Finalmente, se reunía en él un cúmulo tan grande de virtudes que la magnitud
de su piedad trascendía las enseñanzas de la profesión religiosa. 3En efecto, ¿quién había
más celoso que él en las vigilias? 4¿Quién más frugal en la comida? 5¿Quién más moderado
en la risa? 6¿Quién más continente en el placer de la carne? 7¿Quién más modesto en su
humildad? 8¿Quién más generoso en su caridad? 9Es más, incluso los ancianos encontraban
en ese joven algo que imitar. 10No en menor medida aventajaba a sus dos progenitores en
piedad y misericordia. 11Ninguno de ellos era más ferviente a la hora de asistir a los oficios
divinos, ni más dadivoso en sus limosnas en la medida de sus posibilidades. 12Por esa razón,
sus progenitores se admiraban y se alegraban de que la bondad divina les hubiese concedido
un descendiente tal que era un espejo de virtud para todos. 13En el IIº nocturno de la Epifanía.
14
Lucas. 15En aquel tiempo dijo Jesús, nuestro Señor, a sus discípulos: 16Nadie enciende un
cirio y lo pone en un lugar oculto ni bajo un celemín, sino en un candelabro para que los que
entran vean la luz etc. 17Homilía.
<1Lección IVª.> 2Así pues, como el espíritu del adolescente se entregaba a estas prácticas
y otras semejantes con una santa piedad, provocaba la admiración en las miradas de todos. 3
Veían, en efecto, en el joven una venerable vejez, no fruto del largo paso del tiempo ni basada
en el número de los años. 4Por ello, en boca de todos estaba que era digno de los más altos
elogios. 5Cuando, al extenderse el rumor, esto llegó a sus oídos, se horrorizó tanto como si
hubiese ingerido un brebaje mortal. 6No quería, en efecto, que la alabanza de sus buenas
obras fuese extendida por la boca de los aduladores del hombre, pues había entregado a
Dios y sólo a Él la corona de la justicia que se le había concedido. 7Además, tanto gracias a
los bienes de la fortuna de sus padres como a aquellos recursos que le eran suministrados
por los fieles, comenzó a edificar cenobios, construir hospitales y poner al frente de ellos a
personas religiosas que instruyesen con su palabra y su ejemplo a los sometidos a la disciplina
y proporcionasen todo lo necesario a los huéspedes.
1
Lección Vª. 2Una vez tomadas estas disposiciones de este modo, comenzó a meditar de qué
forma podría alejarse de su tierra y de sus padres, pues temía que ese favor popular condujese
de algún modo a su edad juvenil fuera de las alturas del propósito al que se había entregado.
3
Considerando, además, que no podía seguir con perfección a Cristo a menos que por a amor
a Él renunciase a todo afecto terrenal, se agitaba a semejanza de una nave zarandeada por
vientos hostiles y, como si se encontrase en medio del mar, al percibir a lo lejos dos costas,
lleno de dudas, no sabía a cuál de ellas debía dirigirse para refugiarse con mayor seguridad.
4
Finalmente, una vez encontrada la decisión correcta, despreciando el afecto de sus padres
y amigos por el amor a Cristo y tomando consigo a unos pocos compañeros de su misma
profesión de vida, pues hacía tiempo que había profesado como monje, abandonó Italia. 5Y,
así, conocedor de que no tenía en este mundo una ciudad permanente, convirtiéndose en un
exiliado de su patria, aguardaba su futura mansión, no fabricada por la mano del hombre, sino
eterna en los cielos.
234 José Carlos Martín-Iglesias

1
Lección VIª. 2En fin, tras atravesar con un rápido avance las cimas de los Alpes, entró
en las Galias con el propósito de iluminarlas con el resplandor de la santa predicación y
llevarlas a mayores progresos de buenas obras con el ejemplo de sus virtudes. 3Puesto que se
había alejado huyendo y vivía en la soledad, creía que allí había alcanzado cierta libertad y
seguridad, dado que ni la presencia de sus padres ni el afecto de los seres queridos lo apartaba
de su entrega a la vida religiosa que había iniciado. 4Y, así, las riquezas que poseía en el
extranjero, las que su nacimiento no había traído consigo, comenzó este buen distribuidor
a repartirlas entre todos, es decir, predicando la castidad a los lujuriosos, la generosidad a
los avarientos, la humildad a los soberbios, la mansedumbre a los iracundos, la caridad a los
desconfiados.

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Annexes
Les chartes visigothiques du monastère d’Asán

Afin de faciliter la consultation rapide des chartes faisant l’objet des études du présent
volume, ces annexes reproduisent le contenu des documents d’Asán de manière simple, c’est-
à-dire sans marques d’édition et sans appareil critique.
Les textes des documents 2 et 5 (donation et testament de Vincent de Huesca) sont ceux de
l’édition de Simon Corcoran, qui reprend avec quelques modifications l’édition préalable de
Javier Fortacín et ajoute la traduction anglaise 1. Les quatre autres documents correspondent
à l’édition de Guillermo Tomás-Faci et José Carlos Martín-Iglesias qui a donné lieu au présent
ouvrage collectif. Leur édition est accompagnée d’une excellente étude préliminaire et de la
traduction espagnole des chartes 2.
À propos du testament de Vincent de Huesca (nº 5), il est indispensable de tenir compte
de son étude récente par Guillermo Tomás-Faci : alors que l’on a généralement considéré ses
lignes en blanc comme un fragment manquant au milieu d’un document unique, il pourrait
en fait s’agir de la séparation entre deux documents différents 3.
Nous adressons nos plus vifs remerciements aux revues Mittellateinisches Jahrbuch
et Antiquité tardive, ainsi qu’à Guillermo Tomás-Faci, José Carlos Martín-Iglesias et Simon
Corcoran pour nous avoir permis de reproduire ici ces textes.

1 Corcoran, S. (2003) : “The donation and will of Vincent of Huesca: Latin text and English translation”,
Antiquité Tardive, 11, 215-221 (un erratum fut publié dans Antiquité Tardive, 12, 2004, 6) ; Fortacín,
J. (1983)  : “La donación del diácono Vicente al monasterio de Asán y su posterior testamento
como obispo de Huesca en el siglo vi. Precisiones críticas para la fijación del texto”, Cuadernos de
Historia Jerónimo Zurita, 47-48, 7-70.
2 Tomás-Faci, G. et Martín-Iglesias, J. C. (2017)  : “Cuatro documentos inéditos del monasterio
visigodo de San Martín de Asán (522-586)”, Mittellateinisches Jahrbuch, 52, 261-286.
3 Tomás-Faci, G. (2017) : “The transmission of Visigothic documents in the Pyrenean monastery of
San Victorián de Asán (6th-12th centuries): monastic memory and episcopal disputes”, Antiquité
Tardive, 25, 283-294.

Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 237-243


238 Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán

-1-
23 décembre 522
Donation du moine Gaudiosus au monastère d’Asán
Éd. Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017, 277-278.
Dominis sanctis et omni a me cultu reuerentie preferendis patribus uel fratribus ac
meo specialiter domno Victoriano presbytero, uel uniuerse uenerande congregationi in
monasterio Asaniensi consistentibus, ubi et me Dominus uocare dignatus est, Gaudiosus
humilis.
Domini et saluatoris nostri Ihesu Christi et uocem dicentis agnouimus : “Vende omnia
que possides et da pauperibus et ueni, sequere me”. Et iterum in Actibus apostolorum
scriptum est : “Multitudinis credentium cor unum et anima una, neque quisquam eorum,
que possidebat, aliquid suum esse dicebat, sed erant illis omnia communia. Quotquod enim
possessores agrorum aud domorum erant, uendentes, etiam aferebant precia que uendebant
et ponebant ante pedes apostolorum. Diuidebatur igitur singulis prout cuique opus erat”.
Hanc igitur sentenciam secutus, id mihi obtandum sequendumque omni intentione cum
omni gaudii deliberatione uisum est ut, quicquid ex bonis parentum meorum ad ius meum
dominiumque pertinent, uobis, beatissime pater, uel huic sanctę congregationi in supradicto
monasterio constitutis, quo et me Dominus uocare dignatus est, conferre deberem.
Quod ut libenti animo suscipere et pro mea pusillitate indesinenter orare dignemini,
supplici prece deposco, excepto id quod his, qui mihi pro fide et seruicio suo meruere,
iure donationis uolui esse concessum. Itaque do, dono tradoque spontanea uoluntate ac
libero arbitrio prefato monasterio et omni congregationi ibidem constitute uillam Banasto
in Terrantonensi territorio constitutam cum colonicis, tributariis seu seruis uel omni iure
suo. Necnon et cassellas Veraniano uel Atasorri sitas in territorio Barbotano cum mancipiis
et omni iure suo. Similiter et domum Oruasso in Osocerdensi territorio constitutam cum
mancipiis et omni iure suo. Pariter et fundum Veteris in Hilerdensi territorio constitutum
cum mancipiis et omni iure suo. Atque casellam, id est, Adsignatorium, sitam in territorio
Gersonensi cum mancipiis, colonicis et omni iure suo. Similiter et colonica Automata sitam
in territorio Ausonensi cum mancipiis et omni iure suo. Pari modo et domum Sabarinsse
in Orritensi territorio constitutam cum mancipiis et omni iure suo. Casam idemque Sterri
sitam in territorio Anauitano cum mancipiis et omni iure suo. Simulque et casam Celsiasi
in Aquensi territorio constitutam cum mancipiis et omni iure suo. Simulque et domum
Scitto in Ausonensi territorio constitutam cum mancipiis et omni iure suo. Has ergo omnes
casas superius memoratas iuris nostri cum edificiis, uineis, oleis, terris cultis atque incultis,
pratis, pascuis, aquis aquarumue ductibus, aditibus et accessibus, uiis et itineribus, et cum
colonicis atque colonis, mancipiis, tributariis atque seruilibus omnique peculio eorum
supradicto monasterio uel uniuerse fraternitati inibi consistentibus predicta, ut dixi, ac
spontanea confero largitate, ita ut de memoratis prediis, uel si quid iuris nostri esse potuerit,
quod ad presens in hac scriptura non memorauimus, habendi, uendendi, transfundendi
transigendique uel quicquid uobis libitum fuerit, liberam habeatis in omnibus potestatem
neque cuiusquam inquietudinem in aliquo formidetis, id est <…> Iuro itaque per Dominum
omnipotentem | et indiuiduam Trinitatem neque per me, neque per quemquam heredum
Annexes 239

proheredumue meorum, neque per suppositam subornatamque personam, neque per doli
accionem, neque per ullius iudicis aditionem contra factum meum aliquem nunquam esse
uenturum. Si quis uero, quod fieri non credo, uoluntatem meam infirmare temptauerit,
primum a sacris sancte ecclesię luminibus archeatur et ad reatum sacrilegii teneatur
obnoxius, partemque cum Yuda Scarioth et Pharaone, qui in Rubro mare dimersus est,
et in perpetuum gehennam eternam possideat. Beatitudini uero uestre inferre cogatur
stimate uel meliorate rei dupplam precii quantitatem, manente nichilominus huius epistolę
inuiolabilem firmitatem, cui dolus malus abest afuturusue est, Aquiliane legis mentione
subnexa, cuius conmemoratio obtinet plenissimam firmitatem. Et ut hec uoluntatis meę
scriptura sorciatur integram firmitatem, ad ordines uiros prędictorum territoriorum scripta
direxi ut hanc cartam, quam manu holograffa scripssi atque subscrisi, sua etiam dignentur
subscripcione firmare, quatenus, quę pro animę meę remedium in supradicto monasterio
contuli, debeat in perpetuo, Deo propicio, possidere. Amen.
Ffacta cartula donationis sub die. Xº. kalendas ianuarii, Symmacho et Boetio, uiris
clarissimis, consulibus.

-2-
29 septembre 551
Donation du diacre Vincent au monastère d’Asán
Éd. Corcoran 2003, 216-219.
<D>omno sancto ac beatissimo et mihi speciali domno Victoriano abbati Vincencius diaconus.
sacrati nos euangelii uox admonet dicens: “Nisi quis renunciauerit omnibus que possidet,
meus discipulus esse non potest”; quod credentium multitudo in exordio predicationis
apostolice, pre{si}diis suis uenditis, adimplentes precio omni adgregato apostolis deferebant
arbitrio illorum prout cuique opus erat dispensandum, quibus animas suas ob desiderium
eterne uite obtulerant consecrandas. quam deuotionem ego [at]tonitus intuens eo tempore
si facultas permisisset facere debui cum ad seruitium Domini, ipso miserante atque
inspirante, accessi. nunc autem quando Domino placuit ut de paupertatula parentum
ad meum dominium aliqua peruenirent, in toto deuotionis affectu decreui, quod semper
apud animi mei arbitrium deliberatum habuit, ut in usus peuperum ad qua{t}ntum uires
admittunt ea conferam diuidenda, credens quod sim a Domino peccatorum meorum ueniam
percepturus, si seruorum illius fida oratione ipsi fuero assidue commendatus. propterea
sancto monasterio Asani, ubi me Dominus a pueritia mea in uestra eruditione nutriuit prona
uoluntate nec ullo cogentis imperio dono ac donasse me profiteor: in terra Terrantonensi: in
locum Scenoise porcionem meam, Asserisse porcionem meam, Euelaiti porcionem meam,
Ascinustui porcionem meam, B[...] porcionem meam, Ad[...] porcionem meam. in terra
Barbotano: Arcaraimo porcionem meam, sub monte Polenaria cum Mariano (?) porcionem
meam. in terra Labeclosano: Calasanci porcionem meam cum electo, Borgisali porcionem
meam, Altatinne porcionem meam, Berce porcionem meam, Mare mortuum porcionem
meam, Petra rotunda porcionem meam. in terra Hilardensi: Paternianico porcionem
meam, Cerco magno porcionem meam, ad domum Eulali porcionem meam, Semproniano
240 Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán

porcionem meam, ad domum Retiari porcionem meam, Lacuna rupta porcionem meam,
Anduso porcionem meam, Ause uero porcionem meam ex integro ita ut in monasterium
Lobe, si ipsi iusseritis, debeat deseruire. in terra Boletano: Sengunus porcionem meam, Segun
porcionem meam, Isuste porcionem meam, estiua Saldana porcionem meam, uel al<i>as
estiuolas ubi me<a> porcio contingit. in terra Cesaraugustana: ad Noce porcionem meam,
in Trigario porcionem meam. Hec ergo loca, cum edificiis, terris, uineis, oleis, ortis, pratis,
pascuis, aquis aquarumue ductibus, aditibus, accessibus, colonis uel seruis atque omni iure
suo peculio uero ouium uaccarum uel equarum greges que ad meum dominium pertinent,
uobis beatissime pater uel huic sancte congregationi ubi me Dominus uocare dignatus est,
per huius donationis textum confero. quod ergo (?) grate (?) suscipiatis et pro mea pusillitate
indesinenter ora(r)e uolueritis fusa obsecratione deposco, ut ipse imbecilitatem meam
adiuuet, ipse gratiam suam augmentare faciat; ipse quod in me incoauit in bono perficiat,
cuius et euocatione hanc uiam adeptus sum. aliqua loca que in hac paginola non nominaui,
pro quarta parte hereditatis mee iuxta legum decreta reseruaui. de his uero qui pro obsequiis
uel seruitiis suis uel ingenuitatem uel munuscula promeruerunt, mihi priuilegium reseruo.
ista ergo que nominaui (?) uel huius donationis titulo contuli, usumfructum in dies uite mee,
quod pro traditione legibus constat, liberum (?) mihi prebebunt. quod habendi, tenendi et
possidendi et dominio sancti monasterii in perpetuum uindicandi ex mea largitate libere
(?) sumatis (?) arbitrium, quia soli est Deo (?) cognitum (?) hoc semper intra animi mei
secreta esse desiderabiliter ardore deliberatum, quod nunc adiuuante Christo a me{r} est
[prolatum]. hoc ergo rememorandum putaui, ut nullatenus aut per uen[dicationem] aut
[aliam ac]tionem a iure monasterii quod pro affectu contuli [retraha]tur. iuro autem per
Deum omnipotentem et futuri iudicii examinationem me huius liberalitatis uinculum
inuiolabiliter custoditurum. neque per quemquam heredum meorum arbitror retinendum.
si quis sane, quod fieri non credo, inmemor extremi iuditii temerator huius facti quolibet
existere uoluerit, primitus a sacrosancte ecclesie liminibus arceatur auctoritate omnium
sacerdotum anathematizandus; demum iuditio Dei, sicut Datan et Abiron uiuus terre hiatu
(?) absorbeatur. lude quoque proditoris Domini subiturus sentenciam, uel Ananie et Safire,
quos districtissima seueritate in presenti etiam seculo legimus esse dampnatos. Beatitudine
uero uestre inferre cogatur estimate uel moliorate quantumcumque rei ipsius duplam precii
quantitatem, manente nichilominus huius donationis, quam cum omni gaudii alacritate
feci, integra, inlibata atque inuiolabili firmitate, cui dolus malus abest abfuturusue est.
Stipulans itaque stipulatus sum et spopondi, Aquilie legis mentione subnixa que scripturis
omnibus solidum prestat robur. Quam cartulam manu mea propria scripsi, cui si gesta aut
testes forsitam adhibiti non fuerint, ologrife manus mee ad integrum conscriptio pro omni
firmitate subsistat. Facta cartula in monasterio Asani, sub die IIIº Kalendas Octobres, anno II
Agile regis. XP. Vincencius in Christi nomine diaconus hanc cartulam donationis quam feci
propria manu signaui, relegi, et anno quo supra.
Annexes 241

- 3-
7 avril 572

Exemption fiscale accordée par le roi Léovigild à l’évêque Aquilinus de


Narbonne
Éd. Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017, 279.
Flauius Liuuigildus rex sancto ac beactissimo patri Aquilino episcopo.
Sanctitatis uestre fides, quę erga regni nostri parentumque nostrorum utilitates
optimo iure perpatuit, nostram mouet clementiam honori uestro, quę digna sunt, rendere.
Idcirco Lª. solidos, quos annua illatione ex possessionibus uestris prouintia Terragonensi,
diuersis territoriis, constitutis fiscus nostra sperabat, cum omnibus minuciis diuersisque
inditionum titulis ab anno feliciter .IIII. regni nostri sanctitati uestre donamus, ita ut amodo
et deinceps, repulsa omnium actuariorum exactione, nulla uobis uestrisque actoribus de his
solidis peticio inferatur, sed per huius auctoritatis nostre uigorem collatos securi temporum
perpetuitate uos uestrique successores, auspice episcopo, hoc beneficium a nostra serenitate
percepisse gratulemini.
Datum Narbonę sub die .VIIº. idus aprilis anno .IIIIº. regni nostri.

-4-
22 février 576

Donation de l’évêque Aquilinus de Narbonne au monastère d’Asán


Éd. Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017, 279-280.
Dominis sanctis, ex glorificatione beatis atque peculiaribus mihi patronis, Petro |et Paulo
apostolis, necnon et Martino episcopo et confessori, atque Stephano diacono, primo martyri,
in monasterio Asani, ubi reliquie uestre constitute sunt, a me inquisite, Aquilinus, episcopus
ecclesię Narbonensis, famulus uester.
Domini nostri Ihesu Christi euangelica uoce commonitus audiens dicentis : “Nisi
quis renunciauerit omnibus que possidet uel in minimis pauperibus eius substanciam
suam impenderit, non potest meis esse discipulis”, cuius precepti amonitione territus,
id elegi ut patrocinii uestri commendationi apud Dominum merear habere quod de
paupertacula proprietatis meę offero glorię uestrę uel ministris uestris in monasterio Asani
seruientibus, ubi frater noster Florentius abba seruire dinoscitur, pro remedio animę meę
atque remissione pecattorum meorum uel promisse remuneracionis premio, quod ut per
uestram intercessionem, ut dixi, apud Dominum mercedem recipiam et uitam eternam
consequi possim, id est, domum Iderbę cum colonicis suis sitam in territorio Terramtonensi
atque Larrede in territorio Barbotano, quod ex dimisso parentum uel iure proprio dominii
utriusque locorum actenus possedi, cum mancipiis utriusque sexus ex integro, cum edifficiis,
uineis, oleis, agris cultis et incultis, siluis, pratis, paschuis, paludibus, aquis aquarumue
242 Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán

ductibus, salinis et omni iure suo, sicut superius nominaui. Vobis, sancti martyres, utriusque
seruientibus, in perpetuo uolo esse donatum, ita tamen ut in oblatione quotidiana insuper
altario nomen nostrum ab eisdem officialibus recitetur. Si quis sane, quod fieri non credo,
immemor diuini iuditii, temerato<r> uius facti nunc quolibet tempore existere uoluerit,
primitus a sacrosancte ecclesie luminibus arceatur auctoritate omnium sacerdotum
anathamatizandus, deinde iuditio Dei subiturus Iude reatum includat. In quam cartulam
donationis stipulans, stipulatus sum et expopondi atque omni firmitate iure directo hanc
donacionem meam stare decerno. Et ut plenissimam obtineat firmitatem, manus meę
roboratione confirmo atque dono et fratres quoepiscopos de presenti rogaui, qui hanc
oblationem meam deuotissimam suo testimonio roboraren<t>, uel aliis obtuli subscribendo.
Ffacta donationis cartula sub die octauo kalendas marcii anno octauo regni nostri
gloriossi Liuuigildi regis, indictione Xª. Aquilinus in Christi nomine episcopus hanc
donationem meę cartę relexi et subscripsi die et anno quo supra. Frognimius in Christi
nomine episcopus subscripsit. Sedatus in Christi nomine episcopus <sub>scripsit. † Tor
in Christi nomine Argipinus † presbyter subscripsit. | Iulianus in Christi nomine presbyter
subscripsit. Apodimius notarius scripsit, relegit et subscripsit.

-5-
576 ?

Testament de l’évêque Vincent de Huesca en faveur du monastère d’Asán


Éd. Corcoran 2003, 219-221.
<V>incencius humilis in Christo, nutu diuino summi pontificatus in sancta ecclesia
catholica Hoscensi priuilegio fungens, lectulo quidem recumbens, integro tamen consilii
mei utens, ad ordinandum quicquid Christo auxiliente mihi prouenit, testamentum meum
condo, quod filio meo Stephano diacono scribendum dictaui. quod si quo casu iure ciuile
uel pretorio ualere nequiuerit, ad uicem cudicillorum uel ab intestato pro anime mee
remedio, quod prona deuotione contuli, in perpetuum Christo auxiliante decerno. itaque
cum e rebus humanis excessero, si Domini uoluntas fuerit ut modo de hac luce arcessiri me
precipiat, tunc te, sancta ecclesia Oscensis, ubi me [...] adduci ad tuum seruitium precepit,
cui me etiam credo multum debere, in omni omnino re, tam quod de paternis, quam quod
de maternis munusculis, mihi prouenit, heredem te instituto heresque mea ut sis decerno.
ceteri cetereue persone exheredes mihi sint tote. unde rogo ut in domum Laruesa, porcionem
meam ex integro, pontifex ecclesie istius in terra Terrantonensi ad sua predia frequenter
ueniens, ibidem residens omnem ordinationem implere possit: id est porcionem ipsam
cum edificiis, uineis, agris, pascuis, uel mancipiis idibem consistentibus, memorata
sancta ecclesia sibi defendat. cartulam sane donationis quam in sancto monasterio Asani
constitutus conscripsi, quam secundum quod iures. rem abhinc quod [...] est quia cartula,
furata de cartarario, incisa est
[manquent la fin d’une ligne, six lignes complètes et, en tête de la feuille suivante, la première
moitié de la ligne]
Annexes 243

cartulam ingenuitatis fecimus. et nunc ipsam confirmantes, in locum Placentia, ei


uinee centuas quattuor et mancipia uagantia duo donamus rei. Domino conlactaneo
meo in domum Asseresse terra sacionale ad modius XX donamus cum operario qui hoc ei
excolere in nomine Domini debeat. Elicianem ingenuum esse decerno. in locum Asseresse
sex centuas donamus terre. de hoc uero quod per neglegentias quorumdam [...]oncis meis
facientibus ante ordinationem meam debitum adcumulatum est, bonum facis tu, sancta
ecclesia Oscensis, ut casam Clasanci tibi debeas usurpare, et in perpetuo, auxiliante Domino,
possidere et cum filio Gerontio pacifice, ut decet, definire. Seuero aciatro puerulum nomine
Dalmatianum donari uolo. Campinum cum uxore et filiis suis !iberos esse decernimus,
peculia<ria> sua concessa. Eugenium cum filiis suis ciues Romanos esse decernimus,
peculiaria sua relaxata. Monnellum uero ingenuum esse decernimus. colonicam quam
tenet in locum Gestaui ei {ei} concedimus. Matheum uero ingenuum esse decernimus,
cui in locum Larbesa terre centuas decem donamus. Eucerium uero sicut dudum eum in
presentia filiorum absoluimus, liberum esse decerno. Marturium <et> Ilipidium !iberos esse
decernimus. in terra Cesaraugustana locum Trigare porcionem meam tibi, sancta ecclesia
Oscensis, ad quantum est, defende. sique uero liture caraxature in hoc testamento inuente
fuerint dum mihi religeretur ad uerba ego fieri iussi. si quis sane quod pia in Christo uoluntate
condidi, contra forsitam improuisus uenire aut refragare uoluerit.

-6-
13 décembre 586

Le roi Reccared rend à Asán les biens confisqués que le monastère avait
auparavant reçus des évêques Bagauda et Licinianus
Éd. Tomás-Faci & Martín-Iglesias 2017, 280-281.
<D>ominis sanctis ac beatissimis et in Christi honore gloriosis Petro et Paulo apostolis,
atque Stephano, Vincentio et Eulalie martyribus, necnon et sancto Martino episcopo et
confessori in monasterio Asani constituto Recaredus rex.
Tunc glorie nostre credimus inuenire apud Deum ueniam peccatorum, dum ecclesiis
Dei aliquid de fisco nostro offerimus. Et ideo sanctitati uestre de nostra donamus largitate
locella, que condam Bagauda episcopus cellule uestre per suam concessit donacionem et
fisco nostro fuerat applicitum. Similiter et quod Licinianus episcopus in territorio Ylerdensi,
Barbutano, Terrantonensi et Boletano tenuisse uisus est, id est, prestante fisco nostro, solidos
nouem, cum mancipiis, terris, uineis et stiuola de Bergot <et> Bego cum omni iure suo, sicuti
a memoratis episcopis noscitur fuisse possessum, pro luminaribus uel stipendiis pauperum
uestre beatitudini presente auctoritatis nostre uigore, gloriae uestre fusa prece, concedimus
atque donamus, quatenus pro hac re in futuro seculo nostre serenitati merces adcrescat
copiosa et beatitudo uestra temporum perpetuitate ex nostro munere possidere ualeatis.
Data sub die idus decembris anno primo regni nostri Toleto.
Index des noms

A
Abd al-Rahman Ier, émir 30 Aurelius Victor 114
Aeso 86, 88, 172, 175 ; voir aussi : Isona Austrasie 74
Afrique 12, 29, 38, 41, 69, 167, 178 Avignon 74
Agali, monastère 29, 30 Aynsa e Yriarte, Francisco Diego 59, 60, 185 n. 2, 188
Agde 28, 39, 40, 44, 62 n. 23, 65 n. 40, 77
Àger (Lérida) 167, 171-172 B
Agila, roi des Visigoths 24 n. 27, 187 Bagauda, évêque 19 n. 1, 27, 51, 76, 243
Agilulf, roi des Lombards 32 Banasto 98-99, 101 ; voir aussi : Banastón
Agnès, sainte 70 n. 77 Banastón, Aínsa, (Huesca) 92, 94, 99, 100-102 ; voir
Aigüestortes, parc national (Lérida) 125, 127, 130, aussi : Banasto
137 n. 39, 139, 142, 146, 152, 153 Barbastro (Huesca) 19 n. 1, 27, 85, 91  ; voir aussi  :
Aínsa (Huesca) 96 Barbotanum
al-Andalus 11, 15, 21, 88 Barbotanum 125, 174 ; voir aussi : Barbastro
Alaón, monastère 88 Barcelone 66, 68, 70-73, 108, 109
Alaric II, roi des Visigoths 44, 71, 74, 107, 109, 112-114 Bego 86 ; voir aussi : Vio
Al-Mansûr 33 Bégon, comte de Toulouse 88
Alsamora (Lérida) 170 Benoît de Nursie 60 n. 10
Amalaric, roi visigoth 67, 68 Bergot 86 ; voir aussi : Broto
Ampelius 67 n. 52 Bétique 73, 85 n. 4
Andorre 130, 136, 139 Béziers 66, 68, 70
Anéou, cirque d’ (Pyrénées Atlantiques) 125 n. 1, Bobbio, monastère 32
128, 131, 139, 149, 151, 152 Boèce, Manlius Severinus Boethius 60
Àneu, vallée d’ (Lérida) 86, 125, 174 n. 32 Boethius, Flavius, fils de Boèce 60
Angers 40 Bolland, Jean 188
Aquilinus, évêque de Narbonne 13, 15-17, 19 n. 1, Boltaña (Huesca) 85, 87-88, 91-92, 94, 125
27, 31, 33, 37, 40-41, 44-46, 48-49, 59, 70, 75, 87, Bourges 39, 69 n. 74, 76
101, 106-111, 115, 117-120, 187, 241 Bovalar, El, Serós (Lérida) 176 n. 41, 179
Aquitaine 26, 96 Braga 29, 48, 66 n. 46
Aragon 9, 90, 97, 146, 195 Braulio, évêque de Saragosse 186
Aralar, massif d’ 128, 139, 142-144, 152-154 Broto (Huesca) 86, 125, 174 n. 32 ; voir aussi : Bergot
Arén (Huesca) 89, 172 Bugalia 91 ; voir aussi : Buil
Ares, col d’ 171 Buil, Aínsa-Sobrarbe (Huesca) 91, 94 ; voir aussi :
Arles 39, 43-44, 48, 64-66, 68-71, 74 Bugalia
Artemius, évêque de Tarragone 109 n. 23 Burg (Lérida) 129, 136-137, 153
Ascanius, évêque de Tarragone 71 n. 83
Asie mineure 72 n. 93 C
Athalocus, évêque de Narbonne 73, 76 Calasanz (Huesca) 91 ; voir aussi : Clasanci
Athanagild, roi des Visigoths 24, 187 Cantabria, cité 186
Audebertus, évêque de Huesca 28 Carcassonne 66
Augustin, évêque d’Hippone 12, 25, 38, 48-50, 61 Cardós, vallée de (Lérida) 136
n. 18, 63 Caribert, roi des Francs 74
Aula Dei, monastère 195 Carrillo, Martín 33, 60, 188
Aurélien, évêque d’Arles 62, 65, 69 Cassien, Jean 43, 48, 61-66, 68

Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 245-249


246 Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán

Cassiodore 66 n. 48, 107 Enveig, Pyrénées Orientales 137, 139, 140


Castro Muñones, La Puebla de Castro Éon, évêque d’Arles 71
(Huesca) 90-91 Ermentrude 42
Catalogne 146 ; Catalunya Vella 87 n. 16 Ervige, roi des Visigoths 114 n. 57, 116
Cécile, sainte 178 Ésera, rivière 90-92, 94, 174
Cerdagne 135, 137, 139 Estanilles (Lérida) 136-138
Césaire, évêque d’Arles 39, 43-44, 48, 62 n. 22, Esterri d’Àneu (Lérida) 86, 125, 137
64-67, 71, 75 Étienne, saint 26-27, 46, 69, 70, 188
Cestavi, atelier monétaire 72 n. 88 Eucher, évêque de Lyon 64 n. 34, 70 n. 81
Chalcédoine 65 n. 40 Eudocie, impératrice 69 n. 67
Childebert, roi des Francs 68, 69, 74 Eulalie, sainte 70
Chilpéric, roi des Francs 74, 110 n. 27 Euphronymus, évêque 27 ; voir aussi : Fronimius
Chindaswinth, roi des Visigoths 107, 111-113, 119-120 d’Agde-Vence
Chrysogone, abbé 89 Eutrope, évêque de Valence 29
Cinca, rivière 9, 85-86, 92, 94, 99, 101, 174 Évagre d’Antioche 63 n. 24
Cize, vallée de (Pyrénées Atlantiques) 142, 144
Clasanci 91 ; voir aussi : Calasanz F
Clermont 39, 69 Fabregada, col de, Sant Esteve de la Sarga
Clotaire Ier, roi des Francs 69, 74 n. 100 (Lérida) 160, 171-172
Clovis, roi des Francs 13, 42, 66, 96 Fauste, évêque de Riez 65 n. 40, 71 n. 81
Condat, monastère 66 n. 42 Félix, saint 70 n. 74
Constance II, empereur 71 n. 85 Fita, Fidel 70, 78 n. 114, 187
Constant Ier, empereur 72 n. 93 Florentius, abbé 19 n. 1, 27, 33, 187
Constantin Ier, empereur 72 Flórez, Enrique 27
Constantin II, empereur 72 n. 93 Fortún Blasco, seigneur 97
Constantinople 67, 69, 72 n. 93, 73 Fortunatus, Villa, Fraga (Huesca) 174
Cordoue 117 Francie 12
Coscojuela de Fantova (Huesca) 85 Fréjus 65 n. 40
Cotiella, massif de 92, 130 Froisclus, évêque de Tortosa 73
Cyprien, évêque de Carthage 49 Fronimius, évêque d’Agde-Vence 70, 76-77  ; voir
aussi : Euphronymus
D
Dagobert Ier, roi des Francs 31 n. 72 G
Dalmatius, césar 72 n. 93 Gabinius, évêque de Huesca 26
Demetrias 69 Gailswinthe, reine des Francs 74
Didyme, évêque de Tarazona 186 Galanus, évêque d’Ampurias 109 n. 23
Dioclétien, empereur 105, 108 Gállego, rivière 130, 152
Dircetius, mont 186 Garonne 129
Donat, abbé 29, 64 Gaudiosus, évêque de Tarazona 9, 11-12, 16-17, 19
Duchesne, Louis 16, 59 n. 1, 24-28, 31, 37-38, 40-42, 44-47, 60, 70, 88, 96,
Duero 99 n. 57 98, 137, 185-186, 189, 193-198, 238
Dume, monastère 29 Gaule(s) 9, 11-12, 26, 28, 40, 42-44, 48-50, 60-61,
Dumnolus, évêque du Mans 70 64‑67, 69-70, 72 n. 93, 74, 76-77, 108, 120, 167, 178
Gave de Pau 129
E Geisalic, roi des Visigoths 16, 24-25, 60, 61, 66, 96
Eauze 39 Gennadius, évêque de Marseille 65
Èbre 15, 70, 78, 97, 99 n. 57, 125, 171 Gerbe, Aínsa (Huesca) 92, 101
Egica, roi des Visigoths 107, 111 Gestavi 86 ; voir aussi : Gistau
Égypte 20, 22-23, 25 Gistaín (Huesca) 86, 125
Elche 67 n. 55 Gistau, vallée de (Huesca) 86-87, 174 n. 32  ; voir
Els Altimiris, Sant Esteve de la Sarga (Lérida) 13, aussi : Gestavi
159-160, 165, 170-172, 178-180 Gondebaud, roi des Burgondes 66
Elvire 49 Gondemar, roi des Visigoths 72 n. 88
Émilien, saint 65 n. 39, 186 Gontran, roi des Francs 40, 74, 77
Index thématique 247

Gratien, empereur 167 Julien, empereur 110 n. 27


Grégoire, évêque de Tours 26, 39-40, 69, 73, 76-77 Julien Pomère 44
Grégoire le Grand 32 Justinien, empereur 29, 31, 67 n. 52
Griébal, Aínsa (Huesca) 94, 100, 101
Gudisclus, évêque de Huesca 28 L
Guipúzcoa 128 Labeclosa, atelier monétaire 72 n. 88
Labitolosa (Huesca) 85, 87-88, 90, 92, 125, 174-175 ;
H voir aussi : Puebla de Castro, La
Helladius, évêque de Tolède 30 Lacunarupta 85 ; voir aussi : Lagunarrota
Henskens, Godfried 188 Lagunarrota (Huesca) 85, 174 n. 27
Herménégild 13, 73, 74, 77 Lazare d’Aix 64 n. 33
Héros, évêque d’Arles 64 n. 33 Le Mans 70
Hilaire, pape 71 n. 83 Léon Ier, pape 69
Hilaire, évêque d’Arles 44, 71 Léovigild, roi des Visigoths 11, 13, 15-16, 19 n. 1, 27,
Hilaire, évêque de Poitiers 70 n. 81, 71 n. 85 28, 31, 64, 70-75, 77, 87, 106-107, 110, 115-120, 241
Hispanie 11, 20, 25-28, 32, 42-43, 50 n. 113, 60-61, 67, Lérida / Lleida 22, 23 n. 22, 40, 43, 85, 91, 94, 160,
70 n. 75, 72, 107, 167, 186 168, 171, 172 ; voir aussi : Ilerda
Hlothere, roi de Kent, 22 Lérins, monastère 9, 12, 26, 43, 44, 48, 64-66, 68,
Honorat, évêque d’Arles 26, 43, 44, 60 n. 10, 64 70, 71
n. 34, 70 n. 81 Liberius, préfet des Gaules 66-67 n. 53
Hormisdas, pape 67 Licinianus, évêque 19 n. 1, 27, 76, 91, 243
Huesca 19 n. 2, 21, 23 n. 24, 34, 59 n. 7, 62, 85, 92, Ligugé, monastère 25
160, 174-175, 191-192, 194 Liuva, roi des Visigoths 13, 73, 75, 77, 117
Huesca, Ramón de 59-60 Liuvirit 67 n. 53
Hydace, évêque de Chaves 66 n. 46 Lugdunum Convenarum 148  ; voir aussi  : Saint-
Hymerius, évêque de Tarragone 65 n. 39 Bertrand de Comminges
Lyon 24, 69-70 n. 81, 77
I
Ibbas, général ostrogoth 66 M
Ildefonse, évêque de Tolède 30 Mâcon 77
Ilerda 167, 174-176, 178-180 ; voir aussi : Lérida Madrid 22, 188, 190, 193, 195, 196
Ingoberge, reine des Francs 40, 42 Madriu, rivière 134, 137, 139
Ingonde, reine des Visigoths 74, 77 Marche supérieure d’al-Andalus 90
Innocent Ier, pape 49 Marmoutier, monastère 25, 64, 68-69
Iraty, massif d’ 128, 130, 134, 143 Marseille 74 n. 100
Isidore, évêque de Séville 30, 66 n. 46, 72 n. 88, 107 Martin, évêque de Braga 29
Isona (Lérida) 86, 88, 172, 175 ; voir aussi : Aeso Martin, évêque de Tours 13, 23, 25-27, 46, 60, 64,
Italie 9, 43 n. 56, 60 n. 10, 72 n. 93, 120 68-70, 99
Maxime, évêque de Riez 71 n. 81
J Maximus Basilius, préfet du prétoire 39
Januarius, correspondant d’Augustin 61 n. 18 Mazurq ibn Uskara 90
Jean de Biclar 30, 51, 72, 78, 110 n. 31, 117 Méditerranée 22, 25, 179-180
Jean, évêque de Gérone 1 109 n. 23 Mérida 70
Jean, évêque de Tarragone 67 Mésie 72 n. 93
Jean II, pape 67 n. 52 Metz 69
Jérôme, saint 49 Michel, saint 61
Jérusalem 69 Minicea 29
Johannes, abbé 33 Minorque 69
Jordanès 67 n. 56 Miralles, Tremp (Lérida) 90
Montady, Hérault 70
Montearagón, monastère 33, 59, 60, 188-190, 194
Montrebei, défilé (Lérida) 13, 160, 170, 172
1 Jean de Gérone et Jean de Biclar sont très Montsec, montagne (Lérida) 160, 168, 171, 172, 174,
probablement une seule et même personne. 175, 178, 180
248 Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán

Montserrat, monastère 189, 190, 192-194, 196, 201, Poitiers 25, 69


210 Polemius Silvius 76
Munébrega, Calatayud (Saragosse) 194, 195 Pompierre, traité de 74
Port-Vieux, col du 9
N Possidius de Calame 38
Nanctus, abbé 64, 118 Pourtalet, col du 152
Narbonnaise / Narbonensis 27, 44, 50, 70 n. 80, 117 Priscillien, hérésiarque 28
Narbonne 13, 16, 19 n. 1, 27, 33, 44, 59, 66, 68, 75, Procope 67 n. 52
115, 117, 187 Provence 26, 44, 50
Natarius, abbé 33 Puebla de Castro, La (Huesca) 85  : voir aussi  :
Navarre, Basse- 128, 142 Labitolosa
Nepopis, évêque de Mérida 71-72, 118 Pyrénées 12, 13, 16, 26-28, 42-43, 51, 70, 72, 83-88,
Nicomédie 167 92, 96, 125-129, 131-132, 143, 145, 153, 169, 171  ;
Nîmes 66, 70 Pré-Pyrénées 85, 174
Nizier, saint, 77
Noguera Pallaresa, rivière 86, 88-89, 146, 160, R
171-172, 175 Radegonde 40
Noguera Ribagorzana, rivière 13, 86, 88-89, 146, Raimundus, abbé 33
160, 171, 172, 175 Ramire Ier d’Aragon 31, 33
Numance 70 Ravenne 12, 22-23, 37, 50
Nundinarius, évêque de Barcelone 71 Raymond IV, comte de Pallars Jussà
(Bas Pallars) 171 n. 22
O Reccared, roi des Visigoths 9, 11, 19 n. 1, 20, 22, 27,
Okabe, dôme d’, Estérençuby (Pyrénées 31, 40, 44-45, 49, 51, 72 n. 88, 73, 75, 78, 86-87, 91,
Atlantiques) 143, 145 111, 113, 115, 118, 243
Oña, monastère 30 Rhône 66-68
Orange 67 n. 53 Ribagorza 83, 88, 90, 94, 98, 128, 148
Ordesa y Monte Perdido, parc national Roda 91, 92, 94
(Huesca) 86, 125 Rodez 66, 68
Orléans 39, 65 n. 40 Rome 16, 28, 39, 69, 84, 101, 190, 192, 194, 196-197,
Orrit (Lérida) 86, 88, 89, 125, 172, 175 210, 232
Ossau, vallée d’ (Pyrénées Atlantiques) 128-131,
139, 142, 149, 152, 153 S
Sabaria 117
P Saint-Bertrand de Comminges 148  ; voir aussi  :
Palencia 73 Lugdunum Convenarum
Pallars 134 ; Haut-Pallars (Pallars Sobirà) 125, Saint-Denis, monastère 22-23, 31
127-129, 136 Saint-Jean d’Arles, monastère 39
Pampelune, royaume de 15, 88, 97 San Juan de la Peña, monastère 91 n. 29, 195
Pannonie 29, 72 n. 93 Saint-Julien de Brioude, église 39
Paris 22, 69, 70 Saint-Marcel de Châlons, église 40
Paul, saint 26-27, 46, 64 n. 32, 68, 76 San Martín de Asán, château et village 94, 96-97
Paulin, évêque de Nole 50 Saint-Martin d’Asán, monastère 9, 11-14, 16, 19,
Pélage, hérésiarque 28 23, 24, 26-28, 37, 40-44, 46-50, 61, 68, 73, 75, 77,
Peña Montañesa (Huesca) 92, 95, 97 83-84, 87-88, 91-92, 95-99, 101, 110, 149, 159, 185,
Perarrúa (Huesca) 91, 94 n. 38  ; voir aussi  : 187, 238-239, 241-243
Petra Rovoida Saint-Martin de l’Île Barbe, monastère 187
Pérez de Urbel, Justo 59, 70 Saint-Maurice d’Agaune, monastère 47, 48, 63, 68
Perpetuus, évêque de Tours 26 n. 38 Saint-Symphorien d’Autun, église 40
Petra Rovoida 91 ; voir aussi : Perarrúa Saint-Victorien de Sobrarbe, monastère 11, 23, 30,
Pétronille, reine d’Aragon 187, 190 n. 29 32, 33, 83, 92, 94-97, 99, 186, 187, 192, 193, 195, 196,
Petrus, abbé 33 210
Pierre, saint 26-27, 46, 64 n. 32, 68, 76 Saint-Vivien de Saintes, église 39
Pierre Ier, roi d’Aragon 101 n. 62 Sainte-Croix de Poitiers, monastère 40
Salamanque 112
Index thématique 249

Salazar y Castro, Luis de 22, 23 Théodoric, roi des Ostrogoths 11, 13, 27 n. 46, 31
Salonius, évêque de Genève 64 n. 34, 70 n. 81 n. 73, 66-68
Salvien de Marseille 43, 70 n. 81 Theudis, roi des Visigoths 13, 16, 61, 63, 67, 71-72, 77
San Millán de la Cogolla, monastère 30, 87 n. 16 Thierry III, roi des Francs 22
San Úrbez de Serrablo, monastère 91 n. 29 Thrace 72 n. 93
Sanche Ramírez, roi d’Aragon 210 Tolède 28-30, 67 n. 55, 73, 78, 112  ; Tolède,
Sanche III, roi de Pampelune 33, 91 n. 29 royaume de 87 n. 13, 88
Sant Esteve de la Sarga (Lérida) 170, 171 Tolva (Huesca) 175
Sant Esteve de Sabaris, Talarn (Lérida) 88 Torogó, Tremp (Lérida) 90
Sant Gervás, montagne 172 Traggia Uribarri, Joaquín 188, 193-194, 196-197, 200
Sant Martí de les Tombetes, Sant Esteve de la Sarga n. 89
(Lérida) 178 Toulouse 89
Sapaudus, évêque d’Arles 74 Tours 25, 26, 64, 68-69, 76 n. 108
Saragosse 33, 69, 85, 172, 174, 190, 198 Tranquilinus, évêque de Tarragone 27, 70, 73
Sedatus, évêque de Béziers 70 Troumouse, cirque de, Gèdre (Pyrénées
Segre, rivière 171 Atlantiques) 134
Serpentius, archidiacre 186,194
Servitanum, monastère 29 U
Sesé, Gabriel de 190, 191 n. 35, 196 Ugnas, évêque de Barcelone 73
Sévère, évêque de Malaga 72 Uldila, évêque de Tolède 73
Séville 73,187 Urbice, saint 88 n. 17
Sigebert, roi des Francs 74, 77 Urgell 172, 174-175
Sigila 74
Sigismond, roi des Burgondes 63, 67 n. 53 V
Silo Ier, roi d’Asturie 32, 51 Val d’Aran 129, 130, 138, 146, 148
Silvanus, évêque de Calahorra 71 n. 83 Valais 48
Siricius, pape 65 n. 39 Valence, Gaule 40
Sisebut, roi des Visigoths 72 n. 88, 86, 90 Valence, Hispanie 29, 73
Sisenand, roi des Visigoths 112 Valencia d’Àneu (Lérida) 137
Sobrarbe 9, 68, 84, 86, 91 n. 29, 94-95, 98, 100 Valerius du Bierzo 65 n. 39
Sofronius, évêque d’Egara 109 n. 23 Varron 149
Sopeira (Huesca) 90 Velasco, abbé 33
Soule 152 n. 94 Venance Fortunat 24, 26, 29, 39, 43, 47, 188
Stephanus, évêque de Tarazona 186 Vence 77
Stephanus, préfet des Espagnes 67 Véran, évêque de Vence 71 n. 81
Sulpice Sévère 64, 69 n. 64 Victor, diacre 186, 194
Sunna, évêque de Mérida 73 Victor de Tunnuna 110 n. 31
Symmaque, fils de Boèce 60 Victorien, abbé 9, 11-13, 17, 19 n. 1, 24-27, 30, 33,
Symmaque, pape 43, 67 43‑45, 47, 60-61, 64-66, 68, 92, 97, 185, 187-194, 196
Vincent, saint 69, 70
T Vincent, évêque de Huesca 11, 16, 19 n. 1, 21, 24, 26,
Tamayo de Salazar, Juan 198 28, 31, 37, 40-42, 44-47, 49, 61-62, 64-65, 70, 83,
Tarazona 9, 26, 27, 185, 186, 192 n. 43, 194 85-86, 90, 96, 125, 149, 187-188, 239, 242
Tarraco 167, 178, 179 ; voir aussi : Tarragone Vincent, évêque de Saragosse 72
Tarraconaise / Tarraconensis 24, 28, 40, 42-44, Vio (Huesca) 86, 125, 174 n. 32 ; voir aussi : Bego
108, 117 Vitry-en-Artois (Pas-de-Calais) 74
Tarragone 27-28, 43, 65 n. 40, 73, 85  ; voir aussi  : Volotania, atelier monétaire 72 n. 88 ; voir aussi :
Tarraco Boltaña
Tena, vallée de (Huesca) 152 n. 93 Vouillé 11, 13, 42, 61, 66, 96
Tetradius, évêque de Bourges 39
Tierrantona (Huesca) 19 n. 1, 27, 84, 91-94, 96-99, Z
125 Zamora 27, 70
Théodechilde, reine des Francs 74 Zurita y Castro, Jerónimo de 22, 23, 33
Théodore, évêque de Fréjus 71 n. 81
Index thématique
La présence de contributions en plusieurs langues dans ce volume rendait délicat
l’établissement d’un index thématique, pourtant fortment souhiatable. Nous avons opté pour
traduire la plupart des entrées thématiques en français, en usant d’entrées ou de renvois depuis
la langue originale (entrées en gras) lorsqu’il s’agit de termes très spécifiques sans traduction
évidente.

A
abbé 19, 24-25, 27-31, 33, 39, 43, 47, 59, 61, 62, 64-65, ascètes 60, 63, 65, 68-69, 71 ; ascétisme 25-26, 28,
89, 95, 97, 185-188, 199, 222, 228 ; abbatiat 61, 46, 64, 68, 71
185 assassinat 66, 68, 74
abjuration 73 asturien, royaume 30, 32
abrenuntiatio 63 Auguste 72
abris sous roche 146 aumônes 42-45, 50
absides 162, 164 autopragie 116
actores 106, 115-117
actuarii 15, 106, 114-115, 117 B
administration 105, 109, 113-116, 118 balances 167, 169, 178
Âge du Bronze 129, 133, 138, 143, 146, 149 baptistères 174
Âge du Fer 129, 146 barrios 101 ; voir aussi : hameaux
agriculture 86, 92, 95, 127-129, 136-138, 153, 170 batailles 42
alfoz 87 Bible de Huesca 19, 21, 23, 92
amphores 165, 178 Bollandistes 59
angariae 111, 113 bourgs 92
anglo-saxons, royaumes 22, 32 bréviaires 24, 26-27, 59, 60, 188-192, 194-195
anthropisation 16, 127-131, 133, 153, 179 Bréviaire d’Alaric 107, 109, 112-115 ; voir aussi : lois
apôtres 46, 61, 68-69 ; apostolique 61, 63 bureaucratie 32, 105, 115
aragonais(e), conquête 21 ; érudits antiquaristes 27 ; Burgondes 66
rois 33 Byzantins 22, 73, 118
archéologie 11, 21, 23, 25, 84-85, 90, 92, 95-96, 99,
126-128, 131, 134-135, 143, 145, 148, 153, 159, 177 C
archéozoologie 126, 150
archevêchés 22, 23, 27, 71, 73, 74-75 cabanes 13, 127, 137-139, 142-148, 150, 152-153, 164,
archidiacres 94, 186, 194, 230 165 ; fonds de cabane 164-165
archives 9, 19, 20, 22, 23, 32, 41, 186, 189, 190-194, 197, cabreo 92
201, 219, 232 calendriers 76
ardoises 9, 15, 105-106, 112  ; comptabilité sur Califat de Cordoue : califale, époque 90
ardoise 86 capitatio 106, 107, 110, 112
arianisme 13, 28 ; ariens 11, 16-17, 24, 61, 63-64, 72, carpologie 137
73, 75-78 cartulaires 88 ; Llibre Verd 19, 22-23, 91
aristocratie 13, 15, 25, 42, 64, 67, 69-70, 76-77, 88, casae 98
94, 97 castella 62
armée 30, 33, 42, 66, 68-69, 72-74, 105, 111-112, castra 197, 203, 207, 214, 218 ; castros 89, 99
114-115, 117-118, 120 catholicisme 28, 45 ; catholiques 11, 13, 24, 71, 72,
armiger 67 75, 78 ; communauté nicéenne 73, 78, 118

Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán, p. 251-256


252 Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán

cens 97, 107 Tolède IV (633) 112  ; Tolède VII (646) 106  ;


censure 68 Tours II (567) 39, 76 ; Valence (583-585) 40
céramique 14 ; African Red Slip 165 ; céramique de confesseurs 46
cuisine 167 ; sigillées paleochrétiennes 165 ; confiscations 13, 19, 22, 27, 31, 118
Terra Sigillata Hispánica Tardía 165 congregationes 65, 66
céréales 16, 109-110, 113, 127, 129, 133-134, 136-138, conquêtes 21, 66, 120  ; conquête arabe 11, 13,
142, 153 15, 20-21, 28, 30-33, 59, 87-88, 90, 97 ; conquête
César 72 aragonaise 21, 90-91  ; conquête franque 26,
chapitres 92 ; chanoines 33, 92, 195 61, 66
charbon 136, 138, 169 ; charbonnières 129, 139 consécration 78
chartes 9, 11, 19-20, 22, 31-33, 37-38, 40-42, 44-47, consortes regni 72
49, 51, 59, 60, 83, 86-88, 90-92, 94, 98, 106, 110, consulat 60 ; consuls 189
125-126, 192, 197, 210, 212, 215, 217  ; conversions 25, 28, 62, 73, 75, 78
authenticité 20, 37-38, 40-41, 44, 51, 106, 115, copistes 38
120  ; clauses comminatoires 41  ; documents croissance 126, 128-129, 133, 145
royaux 20, 31, 32  ; eschatocoles 41, 99  ; cultes 30, 60, 90-91, 110, 117
faux 20, 175 ; interpolations 11, 12, 20, 32, 38, cultures 133, 136-138  ; céréaliculture 134, 137,
41, 74, 192, 194 ; originaux 20 ; préambules 38, 138, 153  ; céréaliculture d’altitude 134, 136  ;
41, 45 ; protocoles 41 céréaliculture pérenne 138 ; cycles de cultures /
châteaux 88, 92, 94, 96-97, 172 ; châtellenies 15, herbages 137  ; espèces cultivées 128  ;
99  ; castellanes 97  ; finage castral 15, 90, rotations 137, 153 ; temporaires 136-138
91, 93  ; voir aussi  : castella, castra, castros, curies 107, 115-116, 120  ; curiales 15, 107, 111-112,
fortifications 114-115, 120
christianisme 111  ; christianisation 176  ; cursus publicus 112
chrétiens 111, 116
chroniques 30, 60, 90-91, 110, 117, 198 D
Chronographe de 354, 76 dédicace 23, 29, 68, 76
citernes 164, 170, 180 défrichements 129, 131, 137, 153
clercs 30, 65, 111, 112 ; clergé 39 depositio 76
Codex Theodosianus 105, 110, 112-114  ;  voir aussi  : Desamortización 83
lois désert 64, 68
codex 91, 186, 188, 190-191, 194, 198 diacres 19, 21, 24, 26, 46, 61, 64-65, 69, 186-187, 194,
colonat 98 230
colonisation 128 dîme 97
comes patrimonii 115 diplomatie 26, 117
commerce 14, 167-168, 178-180 dispensatores annonae 115
communautés 14-15, 86-88, 94, 98-99, 101, 108  ; dispositifs 41, 50
communauté chrétienne 174  ; communautés districts 14, 84-92, 94, 98-99, 101, 109, 175  ; voir
civiques 115 ; communautés paysannes 153 ; aussi : alfoz
communautés rurales 152, 176-177 Dix Livres d’Histoire 39
communication maritime 69, 109 doctrine 42-45
comtés 83 ; comtes 88, 91 domus 98, 101
conciles 12, 75, 175-176  ; actes 30  ; conciles donations 12, 19, 21, 22, 24, 26-28, 30-31, 37-46,
mérovingiens 39, 51 ; Agde (506) 28, 39, 40, 49-51, 60-63, 71, 75-78, 90, 94, 101, 109, 115, 117-118,
44, 65  ; Antioche (341) 71  ; Arles (455) 65  ; 125, 137, 149, 185, 187, 232
Braga I (561) 48  ; Chalcédoine (451) 65  ; dyptiques 69
Clermont (535) 39  ; Eauze (551) 39  ; Elvire
(300-306 ?) 49 ; Lérida (546) 40, 43, 65, 174, E
176-177, 180  ; Lyon II (567-570) 39  ; Mâcon
(585) 77  ; Orange (529) 67  ; Orléans écriture visigothique 24, 43, 187-188  ;
(511) 65  ; Orléans IV (541) 39  ; Orléans V pseudo-visigothique 31
(549) 39  ; Paris III (556-573) 39  ; Tarragone édits 86
(516) 28, 43, 65  ; Tolède III (589) 29, 73  ; éducation 45, 64, 77
Index thématique 253

églises 11, 13, 19, 21, 25-26, 29, 32, 37-41, 43-45, 49‑51, forêt 16, 127-130, 133-134, 136-137, 143-144, 160, 165,
61, 64, 66-67, 69-71, 74, 78, 92, 94-95, 97, 99, 100, 169-180  ; croissance 145  ; essences 129, 136,
106, 146, 160, 162, 164-165, 167, 172, 174-175, 177-180, 138, 142, 169 ; ouverture forestière 134, 136-137 ;
186, 194, 199, 200, 222, 225-227, 229-232 recolonisation 136
élite 14, 45, 74, 175, 177, 180 formules notariales 38, 40, 51, 98  ; formulaire
émirat de Cordoue 11 ; époque émirale 90 d’Angers 40  ; Formulae Visigothicae 9, 20,
empereurs 29, 32, 71, 110, 113 31, 51
enclos 16, 127, 131, 138-139, 143-146, 148, 150, 152 fortifications 12, 62, 66, 84, 90-91, 96-97, 99, 100,
environnement 128, 137-138, 142  ; voir aussi  : 160, 162, 165 ; voir aussi : châteaux
paléo-environnement Francs 22, 66, 68, 96 : francs, testaments
épigraphie 59, 70, 78, 88, 90 épiscopaux 21  ; rois 69  ; royaumes 32,
épitaphes 24, 26, 38, 43-44, 47, 60, 185, 187‑188 172 ; territoires 70 ; voyageurs 77 ; voir aussi :
érémitisme 9, 26, 88, 97, 176, 180, 186, 207, 229 mérovingien
esclavage 98-99, 111, 116 franquisme 95, 99
estives 16, 125, 127-128, 131, 139, 142-143, 148, 150, 152, fromages 131, 146, 148
153 functio 107, 112
État 20, 86-87, 89, 91, 97, 105-106, 108-109, 115-119
eucharistie 49-50 G
évêques 14, 19, 21, 25-31, 33, 39-40, 43-46, 51, 62, généalogies 91, 97
64-65, 67-77, 87, 91-92, 94, 101, 106, 108-109, 115, généraux 59-61, 63, 66, 68, 75
174‑178, 180, 185-187, 192, 196, 198, 200-201, 222, gîte (droit de) 152
227-228, 230, 232  ; cathédrales 19, 21, 69, 92  ; gouverneurs 115
cités épiscopales 172, 175  ; diocèses 39, 92, grottes 12, 97, 152
174‑177 ; évêchés 11, 13, 59, 62, 65, 70-71, 75, 85, guerre 66, 84, 111, 187
172, 174-177, 185-186 ; sièges épiscopaux 20-26,
29, 44, 62, 64-65, 70, 73, 77, 85, 91, 172, 175-176 H
exactio 111, 113-115
exil 29, 71, 73, 77 habitats 99, 101, 126, 131, 138, 139, 146, 152, 160, 170,
expropriations 120 176-177
hagiographie : dossiers hagiographiques 17 ; textes
hagiographiques 23, 30, 92, 186  ; traditions
F
hagiographiques 187  ; vitae, 12, 16, 24, 27, 43,
familles 61, 62, 75 59, 60, 63-66, 70, 73-74, 97, 118, 189, 190, 194, 196,
féodalisme 84, 88, 96-98  ; (proto-) féodalisation, 198
105, 119 ; État “féodal” 105 hameaux 143 ; voir aussi : barrios
fideles regis 119 hérésies 72
fides 13, 75, 117, 119 héritages 62, 68, 74
finage 84, 87-89, 94-98, 101, 172 hidalgos 95
fisc 19, 22, 27, 76 ; terres fiscales 105, 113, 118 Hitación de Wamba 175
fiscalité 14, 15, 86, 105-110, 113-115, 120, 177, 180 ; abus, huile 165, 167, 178
15, 111, 113-114, 118 ; adaeratio 108 ; évasion 120 ; Huns 69
exemptions 15, 16, 66, 74, 87, 106-107, 109-111, huîtres 168, 178
113-115, 117-120  ; impôts 105‑116, 120  ; points hymnes 27, 186, 190
de taxation 108, 110, 148  ; prélèvement 72,
105-108, 110, 113-116, 118, 120, 148  ; prestations I
personnelles 111  ; privilèges 120  ;
réformes 15, 118, 120  ; travail forcé 111, 112  ; illatio 106
unités d’imposition 107, 109 ; uectigalia 107 ; encens 178-179
versement 74, 106, 110-112 ; voir aussi : actores, indictio 110-111, 113-114 ; indictio Iudaica 111
actuarii, angariae, autopragie, capitatio, comes immunités 15, 76, 113, 120
patrimonii, curiales, functio, illatio, immunités, inventions 69
indictio, iugatio, munera, numerarii, onus, opera, Islam : gouvernement islamique 20, 21, 30
superindictiones, susceptores, transport public iuga 109 ; iugera 108-109
fondations 9, 23-26, 28-30, 33, 43, 78, 174 iugatio 106-107, 110, 112 ; iugatio-capitatio 108
254 Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán

J 65-66, 75, 159, 176-178, 180  ; habitat


juifs 107, 111, 116 ; voir aussi : indictio monastique 64  ; moniales, 29-30, 45  ;
juges 86, 111 ; iudices ordinarii 112 règle 29-30, 48, 62, 64-65, 176-177
justice 116 montagne, 125-127, 153, 159, 169, 180  ; couverture
végétale 126, 130-131, 136 ; monte, 186, 203, 209
L mozarabes 92
muladis 90
lac 128, 130, 136.
munera 107, 111-112, 114 ; munera sordida 111-112
laus perennis 48, 63.
lectionnaires 60, 76, 190-192, 194, 198, 201, 210, 219
N
légendes 190
liberté 105 navarrais, rois 33
lieux centraux 15, 87-88, 90-92, 94, 96-97, 148, 175 nécropoles 174, 179
limites 21, 83, 86, 92, 99, 101, 171-172, 175, 179-180  ; nefs 160
limites diocésaines 22, 30  ; frontières 86, Néolithique 127
172, 175 notaires 32, 192
liturgie 30, 48-50, 76, 174 numerarii 108, 114-115
loca 98
lois 15, 32, 105-107, 111-116, 118-120  ; O
constitutiones 107  ; interpretationes 107, offices 194 ; offices dits “cathédraux” 48 ; offices
112, 114 ; Liber Iudiciorum 75, 107, 111, 113 ; voir monastiques 48
aussi : Bréviaire d’Alaric, Codex Theodosianus offrandes 38, 39, 44, 49, 50
Lombards 31, 74 onus censionis 111 ; onus functionis 111
luminaire 49, 50 opera 111, 113
opus caementicium, incertum, signinum 163
M ordres 64-65
manuscrits 185-198, 201, 210-212, 219 Ostrogoths 66  : ostrogoth(e), conquête 67  ;
marécages 137 “intermède” 11  ; rois, 27  ; royaume 31  ;
martyrs 46, 69, 70 tutelle 13, 42
mases 99
mariage 67, 74, 77 P
mémoire 61, 70 paganisme 76
marchés 90 pagi 87, 89, 98
mercedes 39, 45, 75 paix 74
mérovingien(ne)s, conquêtes 26 ; royaumes 74, paléo-environnement 127-128, 131, 153-154  ; voir
117 ; voir aussi : francs aussi : environnement
métallurgie 127, 129, 139, 167-170. palimpsestes 22, 31
migrations 21, 32 palynologie 127-131, 133, 135-136, 142-143, 146, 150,
miracles 68 169
mines 127, 139 papes 22, 32, 43, 65, 67, 69, 71
messes 174 ; missae speciales 48 papyrus 12, 22, 23, 31
missel 186, 190 parcellaire 136-137
muids 108 parchemins 9, 11, 21-23, 31, 188, 195
monastères 11, 16, 19, 21-30, 32-33, 37, 39-51, 59-66, paroisses 94, 99, 100
68-72, 75-78, 83-85, 87-89, 91-92, 94-98, 101, 109, pastoralisme 16, 127-129, 134, 136, 139, 149, 152, 170,
110, 118, 120, 125, 127, 149, 159, 172, 176-180, 185‑187, 177, 180 ; charge pastorale 129-131, 143, 150, 153 ;
188-190, 193, 195, 199-201, 204, 206, 211, 213, élevage 127, 142-145, 150, 152-153, 169-170, 177 ;
216-217, 222-223, 225-228, 230, 232 espaces pastoraux 15, 110, 127, 133-134, 138, 143,
monnaie 72, 86, 87, 90, 106, 108-110, 118, 150, 167 150  ; établissements pastoraux 127, 139, 143,
moines 12, 13, 19, 23, 25, 27-30, 32-33, 40, 43, 147, 149, 152-153 ; fréquentation pastorale 134,
45-50, 60, 61, 63-65, 68, 70-71, 76-77, 88, 148, 153 ; mobilités pastorales 126 ; voir aussi :
96-99, 118, 179, 185, 187, 189, 195, 201, 222, 224, troupeaux
227, 233  ; acémètes 63  ; communautés pater 186, 212, 215, 217
monastiques 21, 25-26, 28-30, 46-47, 49, 61, patristique Pères de l’Église, 42, 62
Index thématique 255

patrons 68-69, 75 saints 12, 23, 26, 29, 39, 46-47, 49, 61, 68-69,
pâturages 86, 95, 109-110, 130, 134 ; herbages 127, 75-76, 188-189, 195, 199, 200-201, 210, 222, 224-227,
136, 138, 153, 169 ; prairies 133, 137, 153 230‑231 ; holy men 25, 47
pauvres 49-50 salaisons 167-168
paysans 87, 94, 98-99, 101, 116, 119 salut 12, 37-41, 44-45, 47, 50-51
péchés 38, 44-45, 47 ; pécheurs 45 sanctions 31
piémont 125, 129, 153 sanctuaires 26, 69, 77
plaids 111 sceaux 31
poix 139 scribes 32
polyptyques 113 seigneuries 84, 94, 99, 152  ; agents
ports 77, 167, 178-179 seigneuriaux 83 ; seigneurs 92, 95, 97
praeceptiones 12, 31-32 semi-pélagianisme 64
praesidia 62 sénatorial (ordre) 111
préceptes 32, 74, 86 serments de fidélité 119
prédication 65 site catchment areas 168-170, 179
préfets 39, 66-67, 71 ; prefectures 67, 114 souscriptions 110
prêts 113 spatarii 27
prêtres 43, 46, 49, 65, 185 stations 148
prières 47-50, 63 Suèves 29, 73
prieurs 195 suites armées 105
priuati 107, 112 superindictiones 15, 113, 114 ; superindicti tituli 112
pro remedio animae 12, 37-45, 49-51 susceptores 114
propriétés foncières 19-22, 24, 27, 31-32, 62, 75-76,
85-86, 92, 97-99, 105-110, 112, 115-117, 119-120, 125, T
149 tegulae 163
provinces 24, 27-28 témoins 31-32
psaumes 22, 48 tenanciers 94, 97, 99, 116 ; tenures, 94-95, 97, 99
pueblos 85-86, 88, 91-92, 95, 99 ; voir aussi : villages terrasses 136-138, 144
territoires 83-84, 87-89, 92, 94, 99, 159
R territorialité 15, 84, 87-89, 91, 98, 101, 175
redevances 99 territoria 14-15, 19, 84-88, 90-92, 96-98, 125, 159, 172,
référendaire 31 174-175
refrigeria 43 terroir 127-129, 134, 137
reliques 26-27, 29, 46, 68-70, 75-76, 189-191, 195-196 testaments 11, 21, 23, 32, 37-41, 61-62, 65, 72, 75, 85,
répons 194 91-92, 125, 149, 174
réserve d’usufruit 38, 41 Tétrarchie 108, 118
résine 169, 178-179 tombes 26, 77, 174, 195, 201, 230
révoltes 13, 24, 73, 119 ; révoltes berbères 30 tonlieux 107
richesses 25, 28, 61, 63, 75 toponymie 23, 29, 85-86, 90-92, 97, 99, 100-101
rite hispanique 48 tourbières 128-129, 133, 136, 138, 142, 150, 153
rois 11, 13, 16-17, 19-20, 22-24, 27-28, 31-32, 40, 44, 45, transport public 111-112, 114
51, 60, 63, 66, 68-75, 77-78, 90-91, 94, 96-97, 99, 112, Trois-Chapitres (querelle des) 29
117, 119, 120, 187, 222-226, 228‑229  ; reines 40, troupeaux 26, 77, 195, 201, 230  ; voir aussi  :
42, 190, 228, 231 ; agents royaux 15, 111, 113, 118, pastoralisme
120  ; règnes 13, 22, 24-25, 27-28, 31-32, 75, 112, tumulus 142, 144
115, 117-119, 187, 223, 225, 228 ; royaumes 12, 15,
19, 20-22, 26, 29-32, 40, 42, 44, 60-61, 64, 67, 71-78, U
105-106, 108-109, 112, 117-120, 180 uici 98
uillae 25, 28-29, 39, 61, 98-99, 101, 174
S
sacerdoce 64
sacralité 75
sacrements 65
256 Nouvelles chartes visigothiques du monastère pyrénéen d’Asán

V villes 25, 29, 59, 64, 66, 69, 72-74, 76, 85, 87-88, 90,
vallées 9, 13, 15, 85-87, 89, 92-93, 99, 125, 128-130, 98, 109, 111, 117-118, 120, 128, 172, 174-175, 179, 186,
134, 136-137, 146, 148-149, 152-153, 160, 171-172, 199, 222, 227, 230, 233
174-175 vins 165, 167, 178 ; vignobles 109, 110
vénération 26, 47, 70 visiteurs 195
verre 167-168, 178 voies 148, 152, 160, 167-169, 171-172, 178
versets 190, 192, 194 voyages 43, 77, 152
vicaires 43, 67, 195
villages 84, 86-87, 89, 95-98, 101, 153, 160  ; voir
aussi : pueblos

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