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Se réaliser
Se fixer des objectifs, et les atteindre !
Les réseaux sociaux sont en effet conçus pour capter et retenir notre attention.
L’utilisateur moyen y passe ainsi environ 2h30 par jour. Que ce soit du point de vue du
bien-être ou de la productivité, on peut donc vite pâtir de leur utilisation. Mais comme
toujours, tout n’est pas blanc ou noir. Après tout, tous ces services ne sont que des
outils.
Alors, quelles sont les effets positifs et négatifs des réseaux sociaux ? C’est ce que je
vous propose de découvrir dans cet article.
Les réseaux sociaux peuvent par ailleurs également donner l’impression que notre vie
est terne en comparaison de ce que les autres affichent en ligne. Ceci peut même
provoquer un sentiment d’isolement.
Enfin, l’exposition publique liée à l’utilisation de ces réseaux peut aussi prêter à des
pratiques de cyber-harcèlement, de plus en plus répandues.
Des travaux ont également souligné le fait que le volume d’utilisation des réseaux
sociaux était un facteur prédictif des problèmes de santé mentale. Il y aurait ainsi un
lien entre le nombre d’heures passées sur les réseaux sociaux et les symptômes
dépressifs et anxieux2,3. Néanmoins, d’autres études n’ont pas montré de lien direct
entre ces deux facteurs4,5.
À l’heure actuelle, on considère ainsi qu’il n’y a pas de lien direct entre l’utilisation des
réseaux sociaux et la dépression, mais plutôt qu’il existe des facteurs de médiation qui
font la connexion entre ces deux éléments. En clair, c’est vraisemblablement la manière
dont chacun appréhende et fait l’expérience des réseaux sociaux qui peut, si leur
utilisation atteint un certain seuil, provoquer des symptômes dépressifs. Par ailleurs,
d’autres facteurs, comme l’impact des réseaux sociaux sur le sommeil, pourraient
expliquer les effets délétères observés en termes de santé mentale6.
En effet, dans les relations « hors-ligne », une grande partie des informations sont
transmises par la communication non verbale (le ton de la voix, l’expression facile, la
posture, le contact oculaire, etc.)7. En ligne, ces indices sont perturbés voire interrompus.
On a moins d’informations pour interpréter les choses correctement. Or c’est essentiel
pour construire des relations positives, indispensables à notre équilibre. Et même si
l’utilisation des emojis vient en partie combler ce manque, cela reste tout à fait
insuffisant.
Les réseaux sociaux favoriseraient les comparaisons sociales ascendantes (le fait de se
comparer à des personnes qu’on perçoit comme supérieures à nous) et généreraient
des émotions négatives11. Comme ce qui est partagé sur les réseaux sociaux est
rarement une représentation sans filtres de la réalité, la comparaison sociale qui en
découle s’appuie dès lors sur des référentiels d’évaluation inappropriés et
inaccessibles12.
Sans surprise, tout ceci semble être à la fois lié à une excitation cognitive et
émotionnelle, ainsi qu’à la lumière bleue émise par les écrans, qui bloque la sécrétion de
mélatonine, une hormone importante pour la régulation du sommeil16,17. Il est donc
préférable d’éviter les écrans 30 minutes avant le coucher, surtout si ce temps d’écran
est consacré à la consultation de divers réseaux sociaux.
Il n’y a donc pas que des mauvais côtés à l’utilisation des réseaux sociaux. Il existe
même souvent des bénéfices tangibles : sentiment d’appartenance, expression
personnelle, curiosité, connexion sociale. La technologie peut aussi soutenir le bonheur
et le bien-être en nous permettant de garder le contact avec des personnes éloignées,
de faire de nouvelles rencontres ou de découvrir de nouvelles choses.
Je vous propose donc d’approfondir quelque peu les bénéfices que l’on peut tirer d’une
utilisation saine des réseaux sociaux.
En clair, les réseaux sociaux sont un mode de communication qui permet de créer des
liens, et notamment d’approfondir les relations hors-ligne naissantes. Les gens qui
passent plus de temps sur les réseaux sociaux ont ainsi un capital social plus
important, surtout s’ils sont proactifs et impliqués émotionnellement20. Tout ceci
nécessite bien entendu de ne pas tomber dans l’excès. Les relations en ligne peuvent
fournir un soutien social uniquement si cela permet de maintenir et de développer des
connexions proches et si l’image de soi qu’on renvoie sur les réseaux est sincère21.
4.
Surveiller
sa
consommation
Si vous avez besoin d’objectiver les choses, n’hésitez pas à quantifier le temps que vous
passez sur les réseaux. Les applications liées et les smartphones proposent souvent
cette information nativement.
Si le chiffre affiché vous paraît déraisonnable, vous pourrez vous fixer des objectifs
concrets pour rétablir une juste consommation. Vous pouvez même fixer des limites de
temps sur les applications concernées ou utiliser des logiciels comme Cold Turkey pour
bloquer certains sites à certaines heures de la journée.
N’hésitez donc pas à faire une pause, au moins une fois par semaine. Planifiez d’autres
activités à ce moment-là et restez loin des réseaux et des notifications. Une petite
balade, un peu de lecture ou de sport, des moments en famille ou entre amis
permettent parfaitement de passer le temps autrement.
Par ailleurs, les réseaux sociaux constituent un vecteur de choix pour exercer notre
gratitude et notre bonté, et ainsi soutenir notre bonheur. Ils peuvent également
représenter un gisement de contenu et de conversations susceptibles de stimuler notre
curiosité et de nous inspirer. Avec une approche stratégique, ces nouveaux outils
peuvent être une véritable source d’émerveillement et d’opportunités !
Conclusions
Les réseaux sociaux sont des services qui ne sont pas mauvais ou positifs par nature.
Certes, les géants de la tech s’appuient depuis longtemps sur les recherches en
psychologie cognitive et en neurosciences pour vampiriser notre attention. Néanmoins,
de Twitter à TikTok, il est toujours possible d’utiliser chaque application pour le
meilleur ou pour le pire. Prendre un peu de recul permet souvent d’instaurer une
relation plus saine à ces réseaux et de les exploiter pour en tirer du positif. Ils peuvent
être à l’origine de belles rencontres, d’échanges instructifs et de découvertes
inspirantes. Il est même possible d’approfondir ou de maintenir des relations qui, sans
eux, se seraient délitées.
Alors apprenez à vous appuyer sur les réseaux lorsque cela vous apporte du positif, que
ce soit via les plateformes les plus connues, ou au travers d’outils communautaires
comme les forums ou les serveurs discord. Et n’oubliez pas de développer vos relations
hors ligne dès que cela est possible. S’il y a bien quelque chose que les confinements et
couvre-feux récents nous auront appris, c’est que ces deux approches sont
complémentaires !
Références
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Tags: bien-être efficacité facebook LinikedIn productivité relations réseaux sociaux santé TikTok
Bastien Wagener
Docteur en psychologie et Maître-praticien PNL, je suis passionné à la fois par le
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développement personnel, mais aussi par la recherche sur les capacités et potentialités
incroyables de l’être humain!
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0 Répondre
Bonjour, votre article est bien détaillé ! Il est intéressant de noter les conséquences des
réseaux sociaux par type d’impacts. Je peux aussi noter un impact nocif psychologique lié au
mode de vie de la société. En effet, de nos jours, la société promeut l’usage de réseaux
sociaux afin de rester en contact quotidiennement. Cela affirme l’idée que consommer du
contenu sur les réseaux sociaux quotidiennement est normal et renforce les problèmes
psychologiques reliés au contenu rapide consommé. En effet, le cerveau est stimulé de façon
extrême de sorte que cela peut devenir une addiction et nuire à notre mode… Voir plus »
0 Répondre
On est bien d’accord, c’est avant tout une question d’équilibre et de juste mesure.
Lorsqu’on tombe de l’excès et que les réseaux sociaux créent des comportements
d’addiction, ils sont clairement contre-productifs. Il n’est pas toujours évident
d’apprendre à se discipliner pour tirer le meilleur de ces outils sans en subir les effets
pervers !
0 Répondre
0 Répondre
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