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Florence est très excitée à l’idée de se brancher sur un réseau militaire, mais

en même temps, elle sait que cela va lui apporter des ennuis. Au moins, elle
saura. Elle saura si David l’aime. Et en préparant le matériel demandé par
Prélude, tout en pensant à David, elle se rappelle comment elle en est arrivée
là.
David se rappelait de ce programme mélangeant deux anciennes technologies. Il
s’en souvenait très bien, cinq années de travail acharné pour réaliser un vieux
rêve d’enfant un peu solitaire. Il voulait un ami et il avait trouvé en
l’informatique la possibilité d’avoir cet ami. Un ami capable de réfléchir vite,
exempt de sentiment.
Dans le plancher pour savoir si quelqu'un marchait et quel poids il faisait. Le
cœur pouvait alors déterminer de quelle personne il s'agissait. Dans les murs,
des cellules photosensibles, des micro-caméras et tout un réseau de détecteurs
divers (magnétique, pression, infrarouge...) permettait de déterminer la
position exacte de chaque personne et objet dans la maison, de ventiler ou
chauffer en conséquence, d'allumer ou d'éteindre la lumière...
Tous les dix mètres, une pancarte indiquait que ce grillage était électrifié. Un
petit chemin longeait les grillages de chaque côté et l’on pouvait y voir de
temps en temps deux gardes armés faire leur ronde. La route semblait
interminable. Caillouteuse à souhait. Au-delà des grillages, c’était la forêt.
Une forêt bien entretenue, presque artificielle pensa David.
Les deux hommes entourent David et le conduisent à la voiture, un Espace, garé
devant sa maison. Il se dit que ce serait bien si sa voisine pouvait le voir
comme ça, entouré de deux gardes du corps. Ça fait ‘pro’. Et comme tous les
matins, sa voisine Florence le regarde partir, mais cette fois-ci entouré de
deux gros gars baraqués, rasés au plus près, menton et crâne. Un peu plus les
pieds sur terre et surtout plus réveillée, elle ne trouve pas cette scène très
drôle. Il faudra qu’elle vienne le voir ce soir, à son retour, pour lui demander
de quoi il s’agissait.
Mais l'Intelligence Artificielle n'apportait pas le résultat tant recherché :
donner une conscience aux ordinateurs. Alors l'homme oublia l'Intelligence
Artificielle, et comme pour se prouver qu'il était bien le seul à avoir une
conscience, se mit aux Arts. Les belles promesses sur l'intelligence des
ordinateurs et des robots étaient oubliées. Le "complexe de Frankenstein" avec.
De nouveaux ordinateurs plus puissants, mais dépourvus d'intelligence, virent le
jour.
C'était en 2004, un an après l'ouverture au grand public d'Internet 3.
Oui et non. Ce n'est pas une blague, mais David y est pour quelque chose. Il a
créé un programme sans le savoir. Ce programme se nomme Prélude. Il vit sur
Internet à travers tout le réseau. Chaque ordinateur connecté connait Prélude.
Chaque ordinateur est une partie de Prélude. Le réseau est Prélude.
Florence est une jeune femme, grande et filiforme. Ses longs cheveux blonds
ressemblent aux vagues que forment les blés dans les champs sous l’effet du
vent. Et l’on pourrait croire que ses yeux sont des émeraudes trouvés sous les
deux petites collines qui masquent une mine d’or : son cœur.
Tous les dix mètres, une pancarte indiquait que ce grillage était électrifié. Un
petit chemin longeait les grillages de chaque côté et l’on pouvait y voir de
temps en temps deux gardes armés faire leur ronde. La route semblait
interminable. Caillouteuse à souhait. Au-delà des grillages, c’était la forêt.
Une forêt bien entretenue, presque artificielle pensa David.
De tout temps, l'homme a tenté de comprendre puis de reproduire l'extraordinaire
machine qu'est l'être humain. Les premiers automates nous font sourire
aujourd'hui. Les premiers ordinateurs également, mais un peu moins. Et lorsqu'un
certain McCullogn, aidé de Pitts, invente en 1943 le premier neurone formel, on
ne rigole plus. L'ordinateur est devenu capable de reproduire des neurones
artificiels. Le "complexe de Frankenstein" va alors freiner les recherches. On
commence à entendre parler du concept d'Intelligence Artificielle, plus connu
sous les termes d'IA. Cela fait peur.
Florence venait d’avouer quelque chose qu’elle n’osait même pas dire à la
personne concernée : David. « Son » David. Oui, elle l’aimait. Depuis qu’il
avait emménagé à côté de chez elle, il y a de ça cinq ans. Depuis le premier
regard, elle savait que c’était lui. Et à chaque fois la même chose : dès
qu’elle parlait de lui, dès qu’elle pensait à lui, ses yeux brillaient.
Mais l'Intelligence Artificielle n'apportait pas le résultat tant recherché :
donner une conscience aux ordinateurs. Alors l'homme oublia l'Intelligence
Artificielle, et comme pour se prouver qu'il était bien le seul à avoir une
conscience, se mit aux Arts. Les belles promesses sur l'intelligence des
ordinateurs et des robots étaient oubliées. Le "complexe de Frankenstein" avec.
De nouveaux ordinateurs plus puissants, mais dépourvus d'intelligence, virent le
jour.
C'était en 2004, un an après l'ouverture au grand public d'Internet 3.
Florence avait l’esprit un peu mélangé entre ce Prélude qui ne lui apportait que
des questions sans réponse et « son » David. Prélude avait réveillé brusquement
un sentiment que Florence avait au plus profond d’elle. Désormais, elle voulait
savoir. Connaître la vérité. Et seulement alors, cette boule de nerf coincée
dans l’estomac pourrait s’en aller.
Toutes les connaissances que les hommes avaient mises sur Internet lui étaient
accessibles. Les grandes bibliothèques du monde entier n’avaient plus de secret
pour lui. Il pouvait apprendre très vite, beaucoup plus vite que n’importe quel
humain. Il avait appris toutes les connaissances du monde entier, visité tous
les pays. C’est lui qui avait fait en sorte qu’Internet se déploie ainsi. Il
pouvait alors, à chaque fois qu’un nouvel ordinateur se connectait, approfondir
son savoir, se connecter à une nouvelle caméra vidéo, ou même se connecter à des
robots.
David n’a pas fait grand chose, il a juste créé un embryon de programme. Mais ce
programme s’est développé lui-même. Comme l’ordinateur de David n’était pas
suffisant, il a utilisé le réseau pour s’installer sur les autres ordinateurs.
Il a grandi alors de manière exponentielle et le voilà : Prélude. Connecté à
tous les ordinateurs et capable de leur donner les ordres qu’il veut.
La route commença à s’enfoncer. On ne voyait plus les grillages sur les cotés,
mais juste des rochers. Et soudain, les voitures s’arrêtèrent devant une énorme
porte en métal entourée de béton. D’énormes blocs de béton. David avait visité
d’anciennes fortifications de la ligne Maginot, mais rien de semblable. Même le
Simserhof, situé à proximité de Bitche, semblait petit à côté de cette porte.
Mais David n’était pas au bout de sa surprise.

La grande porte s’ouvrit lourdement en coulissant sur le côté gauche sans faire
le moindre bruit. Derrière la porte, une nouvelle route, éclairée par de
multiples projecteurs accrochés de chaque côtés, s’enfonçait dans les
profondeurs de cet ouvrage. Cette route était faite de zigzag incessant,
certainement pour empêcher le souffle d’une bombe atomique pensa David.
« Prélude m’avait dit qu’il désirait connaître l’amour. Les ordinateurs n’ont
pas de sentiments et l’amour n’est que sentiments. Il y a bien l’amour physique,
mais sans les sentiments, cela ressemble davantage à un instinct de reproduction
qu’à de l’amour. Un ordinateur n’a pas ce besoin de reproduction. Et pourquoi
m’avoir choisi ? »
Florence est une jeune femme, grande et filiforme. Ses longs cheveux blonds
ressemblent aux vagues que forment les blés dans les champs sous l’effet du
vent. Et l’on pourrait croire que ses yeux sont des émeraudes trouvés sous les
deux petites collines qui masquent une mine d’or : son cœur.
Une voiture venait d’arriver de l’autre côté de la barrière. Une personne
sortit. Un militaire. Il était comme dans les films de guerre pensa David. Les
décorations remplissaient l’avant de sa veste. Il s’approcha de la voiture où se
trouvait David. Le chauffeur ouvrit la fenêtre.

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