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POLITIQUE FÉDÉRALE

De plus en plus d’étudiants


africains francophones
acceptés au Canada

Le gouvernement Trudeau a revu ses


procédures après avoir avoué la
présence de « racisme » au sein de son
ministère de l’Immigration.

Les taux de refus visant les étudiants africains voulant venir


au Québec, très élevés ces dernières années, ont
récemment diminué.
PHOTO : RADIO-CANADA / HUGO POTHIER

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Romain Schué
Publié à 2 h 05

Petit à petit, les choses commencent à


changer dans les établissements québécois.
Après la vive dénonciation des importants
taux de refus de permis d’études visant les
étudiants africains francophones, des
améliorations ont récemment été
constatées.

« On voit, sur le terrain, des changements


positifs », explique Christian Blanchette, le
recteur de l’Université du Québec à Trois-
Rivières (UQTR).

L’UQTR est l’établissement francophone le


plus touché par ces rejets massifs de
dossiers. L’an passé, 79 % des demandes
provenant d’Afrique ont été refusées par
Immigration Canada.

Mais cet automne, « il y a eu une


amélioration signi$cative », soutient
Christian Blanchette, qui souhaite
néanmoins attendre quelques mois avant de
dévoiler un bilan chiffré.

« C’était primordial d’avoir des


ajustements au sein d’Immigration
Canada. J’espère que ce sont [les
signes avant-coureurs] pour une
solution durable et une équité
complète. Les candidats africains
doivent être traités comme les
autres. »

—  Christian Blanchette, recteur de l’UQTR

À l’instar de l’UQTR, de multiples


établissements québécois multiplient les
campagnes de recrutement au Maghreb et
en Afrique de l’Ouest, une région
principalement francophone.

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« C’est un enjeu très important. On ne veut


pas seulement les meilleurs étudiants
étrangers, mais il en faut aussi pour
maintenir des formations que nous offrons »,
rappelle M. Blanchette.

Ces étudiants africains se heurtent pourtant


à un capharnaüm administratif. Comme l’ont
démontré l’an passé plusieurs enquêtes de
Radio-Canada et du Devoir, les taux de refus
avaient sensiblement augmenté dans les
dernières années.

Pour certains pays, ils pouvaient atteindre ou


dépasser les 80 % et le Québec était la
province la plus touchée.

Pour justi$er leur décision, les agents


d’immigration affirment, la plupart du temps,
ne pas être « convaincus que vous
[l’étudiant] quitterez le Canada à la $n de
votre période de séjour ». Un argument en
contradiction avec les campagnes de
recrutement menées par le gouvernement
dans de nombreux pays pour attirer des
étudiants et des travailleurs étrangers,
notamment dans le contexte actuel de
pénurie de main-d'œuvre.

« Notre but, c’est pour qu'ils travaillent »,


clame Kathleen Slobodian, directrice des
affaires étudiantes au Cégep de l'Abitibi-
Témiscamingue, qui a elle aussi « remarqué
une légère hausse des inscriptions ».

« On sait que les étudiants africains


s'intègrent très facilement et
veulent rester dans notre région.
C’est pour ça qu’on recrute en
Afrique. »

—  Kathleen Slobodian, directrice des affaires


étudiantes au Cégep de l'Abitibi-
Témiscamingue

L'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) tente


chaque année d'attirer des centaines d'étudiants africains
francophones, avec des taux de refus très élevés.
PHOTO : RADIO-CANADA

De 27 % à 41 % des demandes acceptées

Les révélations, jugées « inquiétantes » par


Justin Trudeau, ont fait réagir au plus haut
niveau et ont même été évoquées lors du
plus récent Sommet de la Francophonie, où
le Canada a été critiqué sur cet enjeu, alors
qu’Ottawa tente, dans le même temps, de
resserrer ses liens avec l’Afrique.

Dans les faits, après avoir reconnu la


présence de « racisme » et de
« discrimination » au sein d’Immigration
Canada, le gouvernement fédéral a revu ses
pratiques.

Désormais, plus de 4 demandes sur 10


provenant d’Afrique francophone sont
maintenant approuvées. Une augmentation
de 14 points de pourcentage en seulement
un an.

« Il y a eu une augmentation des


taux d’approbation des étudiants
africains francophones, et ce,
passant de 27 % en 2021 à 41 %
actuellement. »

—  Isabelle Dubois, porte-parole


d’Immigration Canada

Cette hausse varie cependant selon les pays.


Elle est plus marquée, par exemple, du côté
de la Tunisie (de 59 % à 71 % entre 2020 et
2022), l’Algérie (14 % à 33 %), le Cameroun
(11 % à 30 %) ou le Sénégal (19 % à 30 %).

On constate néanmoins une stagnation pour


la Côte d’Ivoire, le Tchad ou encore la
République démocratique du Congo. Une
baisse est même constatée avec le Maroc, un
pays où les demandes de permis d'études
vers le Québec sont nombreuses.

Taux d'approbation des demandes de


permis d'études
Par pays de résidence des candidats africains

2020 2022 (au 30 sept)


| |
Tchad 7% 12%
Côte d'Ivoire 37% 40%
Cameroun 11% 30%
Algérie 14% 33%
Maroc 42% 52%
RD Congo 15% 22%
Tunisie 59% 71%
Togo 16% 32%
Sénégal 19% 30%
Guinée 9% 20%
Bénin 12% 32%
50%

Source: Immigration, Réfugiés et


Citoyenneté Canada

Comment expliquer ces changements?


Ottawa, qui a mis sur pied avec le
gouvernement du Québec un comité de
travail sur ce sujet, a déjà instauré certaines
mesures.

Pour « améliorer les taux d’approbation


globaux », Immigration Canada assure avoir
par exemple organisé « des formations » pour
ses agents, « a$n d’équilibrer les perceptions
négatives [et] atténuer les préjugés
inconscients ».

« Des éléments de preuve déterminants


facilement véri$ables » ont aussi été
demandés « a$n de contrer les consultants
fantômes et les tendances à la fraude »,
soutient le ministère, qui dit également avoir
« intensi$é » ses activités promotionnelles
pour « sensibiliser » davantage les candidats
« aux programmes de migration du Canada. »

Christine Fréchette, la nouvelle ministre de l'Immigration


du Québec, souhaite qu'Ottawa aille encore plus loin pour
faire venir davantage d'étudiants africains francophones.
PHOTO : RADIO-CANADA / SYLVAIN ROY ROUSSEL

Québec en attend plus

S’il se dit satisfait par ces premiers


changements, le gouvernement du Québec
maintient la pression sur son homologue
fédéral, responsable de l’émission des
permis d’études.

Le Québec « a besoin [de ces étudiants


africains francophones] pour renforcer le
français au sein de notre nation », indique le
cabinet de la ministre de l’Immigration,
Christine Fréchette.

« Nous constatons des


améliorations. C’est un pas dans la
bonne direction. Toutefois, IRCC
doit poursuivre ses efforts. »

—  Alexandre Lahaie, porte-parole de la


ministre Fréchette

Aux yeux de Québec, un taux d’acceptation


de 41 % reste « encore trop peu ». « Ottawa
doit viser plus haut et nous allons continuer
nos pressions pour que ça se règle », ajoute
Alexandre Lahaie, porte-parole de la ministre
Fréchette.

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Après avoir longtemps fermé la porte à une


hausse des seuils d’immigration, François
Legault a d’ailleurs con$rmé, lors de son
discours d’ouverture, que son gouvernement
souhaite faire venir au Québec davantage
d’étudiants étrangers dans des
établissements francophones.

Comme l’a déjà révélé Radio-Canada, Québec


songe à créer une nouvelle voie de passage,
plus rapide, vers la résidence permanente
pour ces diplômés.

Les discussions avec Ottawa à ce sujet


devraient s’intensi$er au cours des
prochaines semaines.

Romain Schué

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