Supplément au journal du jeudi 8 décembre 2022

LA WALLONIE PICARDE,
UN PARADIS BRASSICOLE
Toujours Surfant sur le succès de sa Paix-
Dieu (mais elle sort aussi sept
Bon-Secours et un stout), la
ou la Back to Black, une bière
marron foncée, presque noire, de
9,5 %, avec un taux d’amertume

plus de Brasserie Caulier (Péruwelz), qui

a agrandi ses installations, a
annoncé sa volonté de plus que
de 100 EBU (!). Imaginée pour les
dix ans du Moeder Lambic, à
Saint-Gilles, elle porte le nom d’un

brasseries
doubler sa capacité de production célèbre album d’Amy Winehouse.
d’ici 2025 et donc de tendre vers La Brasserie de Brunehaut, à
les 100 000 hectolitres. Rongy, la première brasserie
Sa Moinette et sa Saison restent 100 % biologique de Wallonie

en « Wapi »
des musts pour de nombreux
zythophiles ou simples amateurs
de bonnes bières : la Brasserie
Dupont (Tourpes) propose au-
jourd’hui quinze marques, dont
plusieurs bio, une pils, un stout,
Lors de notre dernier relevé, qui datait d’avant le une blanche, une légère…
Covid, notre région comptait trente-trois Mais en matière de gamme éten-
« brasseries ». Elles sont désormais trente-huit, due, difficile de faire mieux que la
dont 26 (et bientôt 28) produisant leurs bières sur Brasserie des Légendes – vingt
site, tandis que deux ou trois autres projets références, même si une seule des
semblent déjà bien avancés. trois Quintine Vintage mûrit à ce
jour en barrique, réparties sur les
Pascal Lepoutte deux sites de production, les
Géants (Irchonwelz) et Quintine
(Ellezelles) – et la Brasserie de
picarde produit dix bières artisana-
les (dont plusieurs sans gluten) de
haute fermentation. Cette brasse-
rie, qui utilise de l’orge bio local, a
été la première en Belgique à
obtenir la certification B Corp, un
label international indépendant
attestant de leurs efforts en
matière de durabilité. 70 % de
l’électricité est produite par les
panneaux solaires installés sur les
bâtiments.
À Templeuve, la Brasserie de
Cazeau a installé sa nouvelle salle
de brassage (trois cuves) qui
permettra de produire 3 000 litres

L
a Wallonie picarde reste
plus que jamais le
paradis de la bière et des
brasseries. En octobre
2019, nous présumions
que ce chiffre de « 33 » allait vite
déborder. C’est fait : de Comines à
Enghien, nous avons comptabilisé
trente-huit brasseries ou « mar-
ques » faisant brasser leurs bières,
selon leurs propres recettes, dans
des installations de « confrères »
(parfois en attendant de mettre en
place leur chaîne de fabrication).
Et cela, sans prendre en compte les
nombreuses « bières à façon », de
l’Anvinoise à la Whope, en passant
par la Cellestine, la Chougle, la Lily
triple d’Au Vieux Tournay, la
Montrœuloise et bien d’autres
encore. Le nombre de bières
« made in Wapi » dépasserait ainsi
les 250 !
Elles produisent 250 000
hectolitres à elles six !
On démarre ce tour d’horizon
brassicole par la Brasserie
Dubuisson (Pipaix), la plus
ancienne de Wallonie, qui a sorti
cette année une nouvelle bière
fruitée – la deuxième après la
Pêche Mel’Bush – à forte teneur
d’alcool (8,5 %) : la Fram’Bush.
Silly, avec ses dix-neuf références,
qui produit aussi sans doute la
seule bière en cannette (33 cl)
vendue en Wallonie picarde avec
sa pils Silly Bio. La brasserie
syllienne continue à investir : de
25 000 hectolitres, elle compte
passer à soixante mille d’ici 2028.
Des entreprises fières
de brasser sur place
La Brasserie De Ranke (Dotti-
gnies) se situe juste derrière ces
deux-là, avec seize bières différen-
tes, dont certaines assez particuliè-
res comme la Mirakel (un mélange
de différents lambics), une Kriek
par jour. Un des prochains objectifs
de Laurent Agache : une produc-
tion énergétique propre à partir de
panneaux solaires ou thermiques.
À côté de ses Diôle et de la Basè-
que, la Brasserie des Carrières
(Basècles), qui fête ce mois-ci ses
dix ans, a sorti deux nouvelles
bières légères, la Hoppy, du genre
saison un peu amère, et une autre
vendue uniquement au fût, la 103,
qui fait référence, à nouveau, à la
fameuse mobylette avec laquelle
les jeunes Julien Slabbinck et
François Amorison avaient entre-
pris leur tour de Wallonie des
brasseries… il y a vingt-deux ans !

La Marmouset
Comines
Vivement dimanche
Brasserie Mouscron
Bataille-Dumortier
Comines
Brasserie Béquin Pom d’Happy
Brasserie La Poste Mouscron
Brasserie Kluiz
Warneton Brasserie De Ranke Brasserie
Anseroeul
Dottignies des Légendes
Bière à la Ferme
site Quintine
Labliau
Ellezelles Brasserie
Brasserie Brasserie du Val
Jean Tout Seul Brasserie 28
Nectar Bohème de Dendre
Bois-de-Lessines Marcq
Pottes Ollignies
Brasserie Vanuxeem Brasserie La Frasnoise
Ploegsteert Frasnes-lez-Buissenal
Brasserie de Cazeau
Templeuve

Brasserie
des Légendes
Max Craft Beer Irchonwelz
La Bigote
Brasserie Brasserie
Brasserie Deforest St-Lambert Brasserie de Silly
Brasserie Brasserie Silly Vancaillie
Tournai Blicquy Purleuse Enghien
Dupont
Tourpes Ath
Mosquito Brasserie
Vezon La Goutte
Ligne
Brasserie Dubuisson Brasserie de Cambron
Brasserie du Grand Mir Brugelette
Pipaix
Lesdain Brasserie
Brasserie à Vapeur des Carrières
Basècles

Brasserie de Brunehaut
Rongy Brasserie Caulier
Péruwelz Authentique
Brasserie Brassage sur le site
Brasserie Spits Brasseries Blaton
Péronnes de Flobecq

2 / Jeudi 8 décembre 2022

À la Brasserie Kluiz, (Anseroeul),
où l’on prévoit toujours de démé-
nager dans l’ancienne brasserie
d’Orroir, à côté des classiques que
sont la Liedericq, la Triple, la Kluis
des bois, la Gorille, la Saison (ou la
Winter) et une IPA, on produit
aussi la Kluizet (4,5 %) et des
« bières du moment » pour le
Kluizbar, le restaurant-taverne
situé à l’Enclus du Haut.
En plus d’accueillir d’autres
brasseries et des associations,
Frederick Baert, de l’Authentique
Brasserie à Blaton (qui a démé-
nagé à quelques centaines de
mètres de son site de production
d’origine) continue à développer
ses six bières phare et une « Noël ».
À la Brasserie à Vapeur (Pipaix),
classée Monument par la Région
wallonne en 2020, Jean-Louis Dits
continue à accueillir des visiteurs
du monde entier, désireux de
découvrir cette façon de brasser
ancestrale, dans ce lieu témoin de
la révolution industrielle de la fin
du XIXe siècle. Sa gamme n’a pas
changé : Saison de Pipaix, Vapeur
en Folie et Vapeur cochonne.
Du côté de la Brasserie du Val de
Dendre (Ollignies), on manque
rarement une occasion de faire la
fête avec les amis. Après avoir
lancé la Brute, François Couvreur
a poursuivi avec sa Pure, la Pure
Triple ou une Puregnac. Il a aussi
créé une Puerto et la Pure Malt,
élevées respectivement dans des
barriques de porto et de whisky.
La bouteille de la Bière d’amour, de
la Brasserie La Frasnoise
(Frasnes-lez-Buissenal), a fait,
comme bien d’autres, son entrée
dans l’estaminet du Musée du
folklore et des imaginaires de
Tournai. Et on continue à trouver
la Givrée, la Rétro, la Crasse Pinte
et la Tijézu dans les rayons des
commerces de la région.
Des noms
qui font « rockent »
ou qui font rêver
Dans l’enceinte de Pairi Daiza, la
Brasserie de Cambron (Bruge-
lette) a commencé par des produits
classiques : une blonde, une brune
et une ambrée. Après une bière à
la cerise, elle a lancé la XMAS, une
Kolibri (5 %, avec une épice peu
commune, la graine de paradis) et
l’Elixir, une ambrée titrant 7 %.
Chez Nectar Bohème (Pottes), on
est toujours très actif : après La
Rose des Vents, la Mémoire des
Clans, la Douceur paysanne…,
Stéphane Renard a concocté À la
Belle Saison, plusieurs « matu-
rées » (barriques de rhum jamaï-
cain, cognac ou chardonnay),
mais aussi une série Petite Balade :
d’Elisa (saison aux fleurs de
sureau), en Arménie (sour abri-
cot), d’Alex, des eaux de Cologne…
Elle a vu le jour avec une série
baptisée « La Poste » et une autre
« W » conditionnées en bouteilles
de 75 cl : à Warneton, la micro-
brasserie La Poste vend ses bières
aux noms sympas (Dans les yeux
d’Émilie, Riff Raff, Highway Star…)
dans le bar « La Malle Poste », qui
est aussi un musée, et produit par
ailleurs sur mesure en adaptant le
brassin aux petites structures.
Les éphémères
ont la cote
Pour la Mosquito Brasserie à
Vezon, cela part aussi dans tous les
sens : Rasta Moine Minty fresh
mood, Ice Bear, Amber Chili
Pepper, La Grande blonde avec une
capsule noire, Bouffée verte, Ride
my beer… des bières présentes
comme « uniques et authentiques »
Ce n’est pas si courant : à la
Brasserie Deforest (Tournai), le
brasseur est une jeune femme,
Alyssandre – elles restent, hélas,
peu nombreuses – qui a créé la
Préface, bière de caractère se
déclinant en plusieurs variétés..
À Lesdain, la Brasserie du
Grand Mir (le surnom du papa de
la propriétaire des lieux, Pascale,
qu’il tirait de son père à lui,
Casimir) de Philippe Vandamme a
acquis en quelques mois une
fameuse réputation, ses sept bières
bio (blonde, brune, ambrée, rubis,
noire, festive et saison) se distin-
guant régulièrement dans des
concours internationaux.
À Mouscron, Vivement Diman-
che multiplie les projets : après la
Passerelle (le nom de la rue où ils
sont installés) sont ainsi venus le
Brassin zéro, une Triple Hurlu, des
Impro (pils, black IPA, Saison
Mosaic…), etc.
Après avoir fait produire ses bières
à l’Authentique Brasserie et chez
De Ranke, Sébastien De Roeck, de
Spits Beer, brasse à Péronnes une
Spits blonde, une Spits brune, une
Spits blanche et une triple Spits.
Les Brasseries de Flobecq, du
John Christian Kavakure, le Black
Brasseur Belge, sont toujours
situées à… Péruwelz. trois bières
forment la gamme « FLO » : la 58,
la Yellow et la Red.
Cela « mousse » aussi pas mal du
côté d’Enghien avec la Bière à la
Ferme (Triple Fourche et Saison
de Ferme) que notre journal vous
a présentée récemment, et la
Brasserie Van Caillie (journal du
jour), qui a lancé quatre bières :
une Plutôt Blonde, une Plutôt
Brune, une Plutôt Rouge et une
Plutôt IPA.
Les vingt-six brasseries évoquées
ci-dessus produisent toutes sur
leur site. Elles seront bientôt
rejointes par Pom d’Happy (Ellezel-
les), qui fait brasser actuellement
sa GUS et sa Saison (en 75 cl) chez
Jeudi 8 décembre 2022 /3
À gagner :
1 assortiment
de bières locales
offert par nos partenaires - 1 seul gagnant !
Répondez aux questions ci-dessous et envoyez
votre participation (uniquement originaux) à L’Avenir
Avenue de Maire 111, 7500 tournai jusqu’au 16 décembre.
Anniversaire de la brasserie des Carrières ? 5 ou 10 Ans .....................
Nombre de bières à la brasserie Dupont ? 11 ou 15 ................................
La brasserie de Cazeau produit une pils 
La Wapils ou la Templeuvoise ...............................................................................
La brasserie du Grand Mir doit son nom à l’ancien propriétaire
des lieux. Casimir ou Pollux ? ..................................................................................
La brasserie Kluiz a sorti une nouvelle bière.
La Liederick ou IPA ? .....................................................................................................
Le gagnant sera tiré au sort le 17 décembre et pourra
venir retirer ses lots au bureau.
Coordonnées :
NOM : .......................................................................................................................................
Prénom : ................................................................................................................................
Adresse : ................................................................................................................................
Téléphone + mail : .........................................................................................................
10175144
Kluiz, mais poursuit l’aménage- cas également de La Bigote (Tour-
ment de ses propres cuves aux nai) : Thomas Monserez utilise les
Quatre Vents. À Tournai, dans la installations de Frederick Baert à
rue de Monnel, la Brasserie des Blaton pour brasser la Bigote
Ambrumes devrait également voir blonde, la Dry stout, la Puerh Tea,
le jour. Le premier brassin aura la Noble village et la Saison des
normalement lieu en janvier et on poètes bio. Pour La Goutte (Ligne),
devrait donc pouvoir déguster la qui se décline en blonde, en triple,
première bière en mars. et en Noël, Nicolas Baert, le neveu
de Frederick, fait confiance à son
Des bières brassées oncle brasseur.
ailleurs De Ranke accueille la Brasserie
Certaines « brasseries » ont mis au Jean Tout Seul (Bois-de-Lessines)
point des recettes, mais font pour La Trompeuse et La Fidèle, et
produire leurs bières ailleurs. la Brasserie Béquin (Mouscron)
La plus importante est sans doute avec ses Mouscronnoise, La Petite
la Brasserie Vanuxeem (Ploeg- Mousse ou 7700. Les huit bières
steert), qui commercialise six de la Brasserie 28 (Marcq) sont
Queue de charrue brassées en fabriquées à Lochristi. La Baptiste
Flandre (Verhaeghe à Vichte et et la Mountche de la Brasserie
Van Steenberge à Ertvelde) et à la Bataille-Dumortier (Comines) sont
Brasserie du Bocq, à Purnode. faites par Strubbe à Ichtegem et
La Brasserie de Blicquy a élargi sa Van Eecke (Watou). Pour sa
gamme avec la Bière de Blicquy, Marmouset et sa Charmante,
Super Export et Sweet Sixteen qui David Laby (Comines) a choisi de
sont faites à la Brasserie des confier leur « confection » à la
Légendes et chez Authentique Brasserie Eutropius à Menin.
Brasserie. La Brasserie Purleuse (Ath) fait
À côté de sa gamme annuelle brasser ses Lucius, Hopaline et La
(Lalaing blonde florale et Lalaing Guyse chez Deseveaux à Boussu.
Triple), Max Craft Beer – Bières de Enfin, l’été prochain, The Hopster
Lalaing en développe d’autres : Dry (Tournai) devrait commencer à
Hop, Dragon, Stalin Line… à brasser ses propres bières chez
l’Authentique Brasserie. C’est le Nectar Bohème, à Pottes.
Brasserie
du Grand Mir :
le retour aux sources
Après avoir dirigé des sociétés brassicoles dans le monde
entier, Philippe Vandamme est revenu à une échelle plus
« humaine », en lançant sa propre microbrasserie à la rue
du Paradis à Lesdain. Les bières du Grand Mir conquièrent
un nombre toujours plus important de palais régionaux.

«N ous sommes certifiés

bio, nous travaillons
le plus possible en
circuit court, avec des producteurs
locaux et des commerces du coin.
Ainsi, notre malt provient de la
malterie du Château à Belœil », nous
confiait récemment le Tournaisien
Philippe Vandamme Après avoir
testé des recettes dans sa cuisine,
cet ingénieur spécialisé en brasse-
rie, chimie et industries agricoles a
lancé en 2020 – en pleine crise du
Covid, fallait oser ! – la Brasserie du
Grand Mir, une des plus jeunes
entreprises du genre en Wallonie
picarde. Installée dans une an-
cienne ferme de Lesdain, son
appellation fait référence au « nom
jeté » que portait son propriétaire,
Ferdinand (le papa de sa compagne
Pascale) qu’on surnommait le
Grand Mir, parce qu’il était grand
de taille et le fils de… Casimir. Le
sobriquet était tout trouvé !
Aujourd’hui, Pascale et Philippe ne
visent pas, disent-ils, l’exportation
à tout prix. « On produit 250
hectolitres par an. Dans un des pays
où j’ai travaillé, nous en produisions
cent mille par jour », explique
Philippe, qui a arpenté pendant
trois décennies le monde entier,
travaillant pour de grands groupes
brassicoles, avant de se poser et de
créer sa propre brasserie, un vieux
rêve. « Nous n’avons pas vraiment de
volonté d’extension. On fait tout à
deux. » La frontière française n’est
qu’à quelques encablures.
Le meilleur moyen de se faire
connaître, selon eux : « Le bouche-à-
oreille. Et les distinctions aussi… »
Deux médailles d’or à Lyon pour la
GrandMir ambrée et la GrandMir
festive, et deux autres à Francfort
rien qu’en 2021, une médaille
d’argent pour la GrandMir blonde il
y a quelques semaines au concours
interprovincial des meilleures bières
à Herve, quatre médailles au
concours de la Province de Hainaut
et trois médailles (une d’or et deux
d’argent), plus récemment encore,
au Brussels Beer Challenge 2022
(après le bronze l’an dernier). On se
bouscule sur la cheminée !
Les installations sont superbes et
l’empreinte énergétique de la
brasserie se veut réduite au maxi-
mum. La Brasserie du GrandMir
propose, pour rappel, une gamme
de sept bières : blonde, brune,
ambrée, rubis, noire, festive et la
dernière, la saison. Des bières
refermentées en bouteilles et titrant
de 5,6 % (pour la brune) à 9 %
(pour la festive) de vol. d’alcool. PL

Rue du Paradis 59
7621 Lesdain
contact@grandmir.be
BE-BIO-01 CERTISYS www.grandmir.be
Agriculture UE / Non Eu
EU / niet UE Landbouw Brasserie du Grand Mir

10173525

4 / Jeudi 8 décembre 2022

Deux nouvelles bières
pour fêter les dix ans
de la Diôle
La Brasserie des Carrières (Basècles) va fêter tout prochainement un
anniversaire important : « Le 22 décembre 2012, on vendait notre
première Diôle… », confirme Julien Slabbinck. À cette occasion, la
brasserie belœilloise compte sortir un verre « collector ».

C e verre des dix ans, qui fera la

joie des collectionneurs, « a été
créé pour remercier notre fidèle
clientèle », précise Julien. On pourra le
trouver tout prochainement dans le
commerce. Nous y reviendrons…
À la rue des Carrières à Basècles,
l’aventure dans laquelle se sont lancés
l’Harchésien et son copain d’enfance
François Amorison, dure donc depuis
dix ans, une décennie marquée par
un développement constant et
l’ouverture d’une taverne, avec vue
sur la salle de brassage, en mai 2019.
Si l’engouement pour les Diôle
(blonde, ambrée, brune, bio, triple,
rosée, bio et celle de Noël – quasi en
rupture de stock) ne s’est jamais
démenti, il a fallu concilier pendant
plusieurs mois avec la crise du Covid,
qui a fait beaucoup de mal au
secteur : « les ventes se partagent
(quasi) pour une moitié d’un côté entre
les festivités et les bars ; les cavistes et les
magasins pour l’autre. Si l’Horeca était à
l’arrêt, les commerces nous ont permis
de survivre et de passer à travers. »
La crise énergétique apparaît plus
impactante, avec un coût de produc-
tion en hausse de 24 % : « On devrait
le répercuter sur notre prix de vente,
mais je nous vois mal demander à nos
clients de dépenser autant pour un
produit qui doit rester populaire,
accessible au plus grand nombre. La
bière, ce n’est pas un produit de luxe.
Donc, on prend sur nous pour passer le
cap. En janvier, il y aura inévitablement
une augmentation, comme partout, mais
celle-ci sera limitée chez nous à 6,5 %.
On va rogner dans notre trésorerie en
espérant que tout redevienne normal au
printemps prochain. » Pour ses dix ans,
la Brasserie des Carrières, qui emploie
cinq équivalents temps plein pour une
production annuelle de 5 000
hectolitres, a aussi sorti deux nouvel-
les bières plutôt légères : la Hoppy,
une saison un peu amère, un peu
sèche avec des arômes d’agrumes.
Très désaltérante, elle titre 5,2 % de
vol. d’alcool. Elle est conditionnée en
bouteilles de 75 et de 33 cl. L’autre
nouveauté, une blonde qui se situe
entre la pils et la bière spéciale, est,
elle, à 5 %. « C’est une alternative aux
pils traditionnelles, avec un goût moins
malté et des arômes plus fruités. Elle
n’est vendue qu’en fût, dans notre
taverne, sous les chapiteaux et dans les
prochains marchés de Noël où nous
serons présents. » Son nom, la 103, fait
référence à la fameuse mobylette 103
RCX chère à François et Julien (voir
notre article principal) : rénovée, et
même prête à démarrer, elle trône en
bonne place dans la brasserie, devant
la cuve, à la vue des clients. PL

BIÈRE
BIÈRE ARTISANALE
ARTISANALE DE
DE TERROIR
TERROIR Rue de Condé 62 - 7971 Basècles | www.brasseriesdescarrieres.be 10173541

Jeudi 8 décembre 2022 /5

La Brasserie Kluiz
se sent un peu à l’étroit
dans sa ferme d’Anserœul
Une nouvelle bière IPA, une production qui a incité à Quentin.
engager trois nouveaux collaborateurs et les travaux
qui se poursuivent dans le bâtiment d’Orroir qui Les cuves seront visibles
accueillera bientôt les installations : la brasserie du de la route
Mont-de-L’Enclus a le vent en poupe ! Heureusement, le chantier avance
à grands pas dans l’ancienne
imprimerie Desmet-Laine, à la rue

«A Après la Gorille, une

blonde aromatisée au
rhum en 2021, nous
avons sorti cette année une IPA »,
indique Quentin Brunelle, le
brasseur de chez Kluiz, la brasserie
enclusienne lancée en 2018. La
nouvelle bière titre 5 % vol. d’al-
cool. « C’est une IPA un peu moderne.
On a travaillé sur une amertume
fruitée et on a fait un dry hopping ».
Le déménagement en vue
Avec le Covid, les brasseries artisa-
nales ont toutes connu les mêmes
difficultés, mais depuis, l’activité a
repris son cours normal. La
production s’est même développée
dans les installations du Chemin
Fils à Anserœul : « Du coup, on
commence à se sentir un peu à l’étroit
dans notre ancienne ferme. Mais, côté
positif, avec Vincent Duroisin, nous
avons pu engager trois personnes, en
plus de Pascal Jayer, qui s’occupait
déjà de la commercialisation en
Flandre, des grandes surfaces et des
festivités. Il s’agit de Milan Seclève et
de Jimmy Cousaert pour la partie
brasserie, et de Sonny Dassonville, qui
prend en charge la vente en Wallonie
et le secteur Horeca », poursuit
des Résistants à Orroir. Un bâti-
ment spacieux, idéalement situé, à
cinq cents mètres environ du
Kluizbar, le restaurant-taverne
ouvert en juin de l’année dernière
à l’Enclus du Haut.
« Nous allons avoir fini la partie
bureaux, ce qui nous manquait, et la
partie stockage sera bientôt opération-
nelle. » Il restera alors à installer le
matériel de brassage dans la salle
où les travaux d’égouttage se
terminent. « On va rouvrir la façade
pour y placer de grandes fenêtres.
Ainsi, les passants et les visiteurs
auront une vue directe sur les cuves et
la partie production », précise encore
un des deux responsables de
l’entreprise qui fait la fierté de
Mont-de-l’Enclus.
Les fêtes de fin d’année approchant,
la Brasserie Kluiz a évidemment
sorti, en novembre, sa Winter, cette
ambrée titrant 10 % vol. alcool,
qu’on trouve dans le commerce,
uniquement en bouteilles de
75 cl. PL

KLUIZ LIEDERICQ KLUIZ WINTER

Robe : blonde dorée Robe : ambrée
Saveur : fruits frais et touche de poivre Saveur : caramel et fruits jaunes
33cl/75cl 6,4% Vol. 75cl 10% Vol.

KLUIZ TRIPLE KLUIZ SAISON

Robe : blonde dorée Robe : blonde dorée
Saveur : céréale et citron Saveur : herbes fruitées
33cl/75cl 10% Vol. 75cl 10% Vol.

KLUIZ DES BOIS/BOS KLUIZ IPA

Robe : rouge Robe : blonde dorée IPA
Saveur : fruits rouges des bois Saveur : houblon et touche florale
33cl/75cl 4,5% Vol. 33cl 5% Vol.
10173927

LE RESTAURANT LA BRASSERIE
Enclus du Haut, 34 | 7750 Mont-de-L’Enclus | 069 816 025 Chemin Fils, 2 | 7750 Mont-de-L’Enclus | 069 815 890
Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 23h Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 12h
www.kluizbar.com www.kluiz.be

6 / Jeudi 8 décembre 2022

Une croissance un peu à l’étroit dans nos installations
actuelles de la rue Basse à Tourpes. Cela
nous freinait dans notre volonté de

à deux chiffres continuer à grandir. Ces installations

supplémentaires ont été aménagées en
vue d’y abriter des zones de stockage, de
refermentation et dédiées à la logistique

pour Dupont (préparation des commandes). Cela nous

a aussi permis de limiter le charroi de
camions, essentiellement pour l’export,
transitant par le village », précise
Olivier Dedeycker, ingénieur brasseur
La brasserie de Tourpes, dont les breuvages marqués et gérant de l’exploitation leuzoise
d’un savoir-faire artisanal se dégustent dans le monde depuis 20 ans.
entier, a bien rebondi après la crise Covid. La cuvée
2022 a été prolifique avec un bond de 10 % de la Une année exceptionnelle
capacité de production et des ventes. La cuvée 2022 se révèle particulière-
© CORALIE CARDON ment prolifique si l’on s’en réfère à la
Pierre-Laurent Cuvelier capacité de production qui atteindra
les 33 000 hectolitres (NDLR : plus de
40 % du volume est exporté dans des

M oinette, Bons Voeux,

Saison Dupont…, autant
d’appellations qui réson-
nent en Belgique et aux quatre coins
de la planète, où les saveurs houblon-
Dupont a toujours mis un point
d’honneur à conserver ses méthodes
traditionnelles de production.
Si la gamme déjà très fournie de
bières (14), toutes refermentées en
tion à la tête de cette brasserie
rachetée en 1920 pour Louis
Dupont, l’oncle de son grand-père.

Une extension concrétisée

nées de la brasserie Dupont régalent
les palais des zythophiles. Il y a un
peu plus d’un siècle, l’exploitation de
Tourpes (entité de Leuze) a posé les
jalons d’une success-story familiale
bâtie au sein d’une ancienne ferme
qui connut ses premiers brassins en
1844 !
Riche d’un savoir-faire ancestral,
bouteilles à l’exception de la Rédor
Pils, n’a pas été élargie récemment,
l’établissement affiche une croissance
continue de ses activités.
« Au fil des années, la tendance se
marque de plus en plus vers les bières de
type saison, qui représentent aujourd’hui
55 % de nos ventes », explique Olivier
Dedeycker, qui incarne la 4e généra-
dans le zoning de Leuze
Cette année a marqué un tournant
dans le développement de Dupont,
qui a intégré en avril dernier un
bâtiment flambant neuf d’une
superficie de 3 000 m2 dans le zoning
industriel de Leuze-Europe II.
« L’investissement d’environ 3 millions
d’euros se justifie par le fait que l’on est
pays comme les États-Unis, le Canada,
la France, les Pays-Bas, l’Italie, la Suède
ou encore le Japon).
« Nous avons une progression de plus de
10 % par rapport à 2021, avec des
ventes qui suivent la même trajectoire.
Certaines de nos bières gagnent en
notoriété (surtout la Saison Dupont et la
biologique) et de nouveaux marchés se
développent tant en Belgique qu’en
France. En comparaison avec la période
d’avant-Covid, en 2019, nos ventes ont
augmenté de 6 % », se réjouit notre
interlocuteur.

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Située portes
le village de Tourpes, entre Mons et
Tournai, cette Brasserie familiale conserve ses
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Jeudi 8 décembre 2022 /7

Huit générations
de brasseurs
du côté de Cazeau
En 2004, Laurent Agache relançait, avec son cousin
Quentin, la ferme-brasserie familiale, créée en 1753 au
hameau de Cazeau à Templeuve. Depuis dix-huit ans,
l’entreprise, qui produit huit belles bières, s’est bien
développée, et continue d’ailleurs à investir.

D ans la ferme familiale de

Cazeau (Templeuve), huit
générations de brasseurs se
sont succédé depuis que Jacques
Descamps a légué à son fils, Nicolas,
sa maison de naissance et un autre
édifice à usage de cabaret et de
brasserie. C’était le 17 octobre 1753.
Un siècle plus tard, un Français du
nom de Jean-Baptiste Agache
prenait les rênes de la brasserie.
Depuis, chaque brasseur a créé au
moins une bière originale. Elles
porteront le nom de Triple Agache,
Super Familia, Bock populaire,
Cazbier, Primor…
Laurent Agache, né en 1969, n’avait
jamais vu un seul casier de bière
sortir de chez lui. Car cette année-là,
son papa, Jean, qui a tenu les rênes
de la Brasserie de Cazeau depuis
1952, avait choisi de se concentrer
uniquement sur le négoce. C’était la
dernière brasserie du Grand Tournai
en activité : il faudra attendre
trente-cinq ans afin que l’entité
retrouve une activité brassicole,
quand le jeune ingénieur civil des
constructions et son cousin Quentin
Mariage, ingénieur chimiste,
décident de relancer la brasserie et
mettent alors au point la recette de
leur première bière, la Tournay
Blonde. Aujourd’hui, la Brasserie de
Cazeau produit cinq, voire six bières
permanentes : les Tournay blonde,
noire, triple et de Noël, la Saison –
mais aussi la Saison Hop Harvest –
et la Wapils (uniquement en fût).
Et parfois d’autres encore…
« On devrait ainsi refaire l’année
prochaine un brassin de Tournay Royale
Réserve, qui est vieillie pendant vingt
mois dans des fûts de chêne neufs »,
promet Laurent. Il en reste quelques
bouteilles en vente, et, sur la page
Facebook de la Brasserie de Cazeau,
on peut d’ailleurs découvrir com-
ment cuisiner les rognons de bœuf
avec cette bière noire, dense, titrant
11 % de vol. d’alcool.
Une nouvelle salle de brassage (avec
trois cuves flambant neuves) est
occupée à être installée dans la
brasserie. Elle permettra de produire
trois mille litres de bière par jour et,
outre le gain de temps important,
rendra le travail nettement moins
lourd grâce au matériel automatisé.
« On est train de la finaliser. Nous
espérons qu’elle sera opérationnelle au
printemps prochain. La difficulté,
actuellement, est de trouver des pièces
dans des délais raisonnables, mais aussi
de dénicher le personnel pouvant
procéder à leur assemblage, qui présente
un profil assez pointu », explique le
brasseur templeuvois. PL

Pos d’lundi parjuré sans eine

beonne Tournay !

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8 / Jeudi 8 décembre 2022