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La Bourse

pour les
Paresseux
La Bourse
pour les
Paresseux

Gestion financière - ETF – Frugalisme


Débutant

GUILLAUME PESSANHA
Première édition —2021
Copyright © Guillaume PESSANHA, 2021
Tous droits réservés.
Couverture : Alexandre PESSANHA
Dépôt légal : juin 2021
www.guillaumepessanha.fr
Je remercie tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’édition de ce
livre et particulièrement mon frère pour la couverture.

J’ai une pensée pour mes proches qui m’encouragent continuellement dans
ce que j’entreprends.

Enfin, je tiens à remercier mes parents qui m’ont donné envie très tôt de
gérer correctement mon argent, notamment avec la fameuse « liste ».
Avertissement
L es informations qui se trouvent dans le livre sont
communiquées à titre pédagogique. Certaines, plus précises,
sont essentiellement destinées aux résidents fiscaux français.

Elles ne représentent ni en totalité ni en partie un service de conseil en


investissement, et ne constituent ni une offre, ni une recommandation
personnalisée ou une sollicitation en vue de la souscription ou du rachat de
parts, actions ou autres participations dans les produits ou services
financiers proposés. Elles ne sont ni liées ni destinées à établir la conclusion
d’aucun contrat ou engagement. Vous restez maître de vos actes et en aucun
cas je ne peux en être tenu pour responsable.
Je vous exposerai tout au long de cet ouvrage, ma manière
d’appréhender les investissements.
Un homme averti en vaut deux !

Voilà, c’est fait !


SOMMAIRE
Avertissement
Introduction
1 Votre situation actuelle
1.1 — Votre situation professionnelle
1.2 — Votre situation personnelle
1.3 — Votre situation financière
1.4 — Diversifiez !
1.5 — Votre horizon de placement
1.6 — Votre profil
1.7 — Auto-évaluation
2 Mindset
2.1 — Le frugalisme
2.2 — Motivation
2.3 — Combien vaut ma liberté ?
2.4 — L’état d’esprit de l’investisseur paresseux
3 Vision d’investisseur
3.1 — Spéculer
3.2 — Investir
3.3 — Annonce du commandant de bord pour la synthèse
4 Les indices boursiers
4.1 — Les Indices MSCI
4.2 — L’indice VIX
4.3 — Synthèse du chapitre
5 Les outils d’investissement
5.1 — Le livret A
5.2 — L’assurance vie
5.3 — Le PEA
5.4 — Le CTO
5.5 — Le meilleur outil de l’investisseur paresseux
6 Votre patrimoine de paresseux
6.1 — Les liquidités
6.2 — Les obligations
6.3 — Les matières premières
6.4 — Les actions
6.5 — L’Immobilier
6.6 — Les OPC
6.7 — Les ETF
6.8 — Les cryptomonnaies
6.9 — Allocation cible d’actifs
6.10 — Gestion active vs gestion passive
6.11 — Les actifs d’un investisseur paresseux
7 Investir vos économies
7.1 — Comment investir votre capital ?
7.2 — Plan d’investissement
8 Comment investir dans des actions ?
8.1 — Passer un ordre de bourse
8.2 — Limiter ses frais
8.3 — Comment bien réagir face à une crise boursière ?
8.4 — Commencer en bourse
9 pause Détente
10 Règles d’or
10.1 — Investir de l’argent inutile
10.2 — Comprendre avant d’investir
10.3 — Se détacher émotionnellement de ses investissements
10.4 — Un investissement se conçoit sur le long terme
10.5 — Investir pour moi et non pas pour mon banquier
10.6 — La bourse n’est pas un casino géant
10.7 — Ne pas vouloir battre le marché
10.8 — Se diversifier !
10.9 — Réaliser un plan d’investissement
11 Mon expérience
11.1 — « La liste »
11.2 — Phase d’épargne
11.3 — Phase d’initiation
11.4 — Phase d’investissement
11.5 — COVID-19
11.6 — Réflexion personnelle
11.7 — Mon plan d’investissement
11.8 — Quand investir ?
Mot de la fin
Introduction
L e paresseux est un animal qui évite l’effort et optimise sa
façon de vivre. Le tout pour lui est d’être efficace et
pointilleux dans chacun de ses mouvements, dans chacune de ses actions. Il
a le même objectif que les autres animaux : survivre. Il se déplace avec
lenteur, en économisant son énergie au maximum. Voici ce qui le
caractérise, dans l’esprit de tous.
L’investisseur paresseux a toutes ces qualités ! Est-ce vraiment un
défaut d’être un paresseux ? Cet animal qui manifeste de la paresse est
l’égal d’un homme qui cherche à tirer le meilleur parti de ses actions.
Accomplir une action en ne fournissant que peu d’effort est avoir un certain
avantage dans la vie. Si pour la même action, menant au même résultat,
vous avez le choix entre dépenser beaucoup ou peu d’énergie, que faites-
vous ? Être fainéant peut sembler dégradant, mais prendre les bonnes
décisions, au bon moment en optimisant ses ressources reste quelque chose
d’intelligent.

Nous ne démarrons pas tous égaux dans la vie, nous ne sommes pas tous
issus de la même classe sociale, et nous n’avons pas tous la même
éducation financière. C’est factuel.

Depuis mes 18 ans, je me considère comme un investisseur et cela fait de


nombreuses années que j’épargne et que j’engage mon argent.
Différencions l’épargne de l’investissement
Épargner c’est mettre de l’argent de côté.
Investir c’est mobiliser du capital sur le long terme.

Tout au début de ma vie active, je n’investis pas vraiment, mais


j’épargne, par manque d’expérience et par obligation de me constituer une
épargne de précaution. Petit à petit, j’ai investi et j’ai appris. Nous
commençons tous un jour, et le temps passé nous fait toujours dire : « Si
j’avais su plus tôt ». Vous, vous saurez plus tôt, en vous engageant dans
une stratégie d’investissement, de manière régulière et disciplinée. Nous
gagnons tous un temps précieux en nous formant, car nous acquérons les
connaissances de notre tuteur. Il est vrai qu’un bon « élève » dépasse très
souvent « le maître ».

Tout au long du livre, des notions essentielles sont abordées, et certaines


sont approfondies et intégrées dans un fichier disponible gratuitement sur le
site : www.guillaumepessanha.fr.
Un constat : le manque d’éducation financière
Ce livre n’a pas la prétention de refaire entièrement une éducation
financière, mais j’ai l’espoir de changer la vie d’un maximum de personnes.
L’école n’enseigne ni comment gérer son argent ni comment le faire
fructifier. Nous vivons dans une société capitaliste qui favorise la
consommation et la recherche du profit personnel. Personne ne prend le
temps d’expliquer aux ignorants ce qu’il est bon de faire et de ne pas faire
dans le domaine financier.
Le contenu du livre est accessible aussi bien aux investisseurs débutants
qu’aux confirmés. La lecture de celui-ci est sans prérequis. Pas besoin
d’engager un coach financier, puisque ces écrits sont votre coach.
Nous allons « Ubériser la finance ! » Démocratisons la gestion des
finances personnelles et les investissements boursiers ! Pour ceux qui ne
connaissent pas la société Uber, celle-ci a révolutionné l’univers des
transports privés en cassant le tarif d’une course par la numérisation du
processus. Elle a popularisé l’usage des taxis, dans le monde entier grâce à
une mise en relation instantanée, mais également un coût maîtrisé à
l’avance par le biais de son application.
Que vous gagniez 1200 €, 2 000 €, 5 000 €, 10 000 € par mois ou que
vous possédiez un patrimoine de 5 000 € à 1 000 000 €, les prochaines
lignes sont faites pour vous ! En plus des connaissances techniques, c’est
un état d’esprit, un « mindset » que je cherche à vous transmettre. Pensez
sur le long terme. Personne ne devient millionnaire en 5 minutes en cliquant
sur une publicité.
Tout le monde sait que la bourse est un moyen de s’enrichir. Pourtant
peu de personnes y parviennent.
Objectifs du livre
Cet ouvrage vulgarise les grands principes de la gestion des finances
personnelles et de l’investissement boursier. Il rend la liberté financière
accessible à tous.
Les notions majeures de l’optimisme devant l’évolution de notre monde
et donc de la bourse y sont inculquées. Un état d’esprit positif est
fondamental pour avancer sereinement.
Prochainement, vous serez en mesure d’investir vos économies
mensuelles dans l’ensemble de la bourse mondiale en suivant votre plan
d’investissement. Le tout en limitant les risques et les frais, au maximum !
Et tout cela, en 5 minutes par mois !
J’ai l’habitude de discuter avec mon entourage du milieu de la finance,
donc je vous considère comme un proche en vous partageant mon savoir.
Pas de bla-bla, on va à l’essentiel. Cet ouvrage est le condensé de
connaissances accumulées pendant plusieurs années et vous montre ce que
j’applique personnellement. Il est dédié à tous ceux qui ont des a priori sur
les investissements boursiers et qui en ont peur.

Je souhaite que la lecture de ce livre soit agréable et enrichissante.


1
Votre situation actuelle
FAIRE LE POINT DE VOTRE SITUATION GÉNÉRALE

B onjour est le premier mot de présentation lors d’un entretien


avec un gestionnaire de patrimoine. Aujourd’hui, vous allez
vous dire « bonjour » à vous-même et réaliser une auto-évaluation de
votre situation professionnelle, personnelle et financière. Nous verrons quel
est l’horizon de placement le plus adapté à vous.

L’objectif de ce chapitre est d’avoir suffisamment de recul afin d’établir


votre profil.

Pour gérer précisément son patrimoine, il faut très bien se connaître.


Munissez-vous d’une feuille, d’un carnet ou ouvrez un fichier informatique,
et prenez des notes, car vous allez faire un audit de vous-même ! Cette
démarche peut paraître infantilisante, mais elle est très importante pour la
suite. Vous pouvez aussi utiliser le document mis à votre disposition sur
mon site internet.
1.1 — Votre situation professionnelle
Les premières questions à se poser, d’ordre général, n’ont aucun lien
direct avec de futurs investissements. Cependant, ils vont conditionner votre
profil global.
Quelle est votre formation ? Quelle est votre expérience
professionnelle ? Dans quel domaine êtes-vous compétent ? Qu’avez-
vous vraiment envie de faire ?
Sécurité
Avez-vous signé un CDD (contrat à durée déterminée) ou un CDI
(contrat à durée indéterminée) ? À vous de juger de la sécurité de votre
emploi, de sa stabilité et des perspectives d’évolution qui vous sont offertes.
Pénibilité
Éprouvez-vous des difficultés à aller travailler ? Le métier que vous
effectuez est-il dangereux, épuisant moralement ou physiquement ?
Motivation
Êtes-vous épanoui à votre travail ? Est-il valorisant pour vous ? Quelle
est l’ambiance générale sur votre lieu d’emploi ? Avez-vous un salaire en
correspondance avec vos attentes ou le travail effectué ?
Rendement
Le rapport entre l’énergie fournie et l’argent récolté est important. Si
vous vous épuisez à la tâche pour gagner très peu de valeur, ce n’est pas
positif. Si, au contraire, vous produisez très peu d’efforts, tout en amassant
de l’argent, c’est bénéfique ! Nous sommes plus rentables lorsque le travail
que l’on exerce nous plaît.

Prenez du temps pour évaluer votre situation professionnelle. Pouvez-


vous la changer ? Que pouvez-vous améliorer ? Les réponses à ces
premières questions vont vous permettre de forger durablement votre plan
d’investissement, mais aussi de tendre à bonifier votre condition actuelle.
1.2 — Votre situation personnelle
Sachez que vous êtes la moyenne des 5 personnes les plus proches de
vous, celles qui ont une influence sur vous. Ce sont celles-là mêmes que
vous influencez par vos paroles, vos actes, de manière inconsciente. Ce que
j’appelle votre équipe correspond aux êtres humains les plus proches de
vous.
Votre équipe se compose de votre compagnon ou compagne, de vos
enfants ou des personnes à charge et de vos proches.
Le noyau de votre équipe, c’est vous ! Êtes-vous en bonne santé ?
Pensez-vous être de nature optimiste ou pessimiste ? Sans aucun jugement
de ma part, sachez qu’en règle générale, quelqu’un qui a confiance en
l’avenir sera plus à même d’investir durablement dans le temps. Un
pessimiste, qui n’a que très peu d’espoir dans son futur, aura une vision à
court terme, c’est-à-dire qu’il ne verra pas plus loin que le bout de son nez,
et ne réfléchira même pas aux prochaines étapes de sa vie.
Quelles sont vos plus grandes réussites ? Quels sont vos plus lourds
échecs ? Votre expérience et votre manière de penser façonnent ce que
vous êtes.
Avec beaucoup d’humilité, quelles sont vos qualités ? En toute
franchise, quels sont vos défauts ? Ce n’est pas un entretien d’embauche,
mais bien se connaître résulte d’une meilleure stabilité émotionnelle. Vous
vous connaîtrez de mieux en mieux avec le temps.
Quant à vos ambitions, avez-vous des rêves ? Quels sont les défis qu’il
vous reste à réaliser ? Des projets ou des objectifs en cours ou futurs ?
Définissez vos désirs à court, moyen et long terme dans trois cases
distinctes. Ceci est très productif, vous vous mettez face à vos idées. Vous
ne fuyez pas. Cela renforce votre motivation.
Vos ambitions vont vous guider et conserver votre motivation intacte. Il
est essentiel de les connaître. Elles peuvent être d’augmenter vos revenus,
de vous constituer un patrimoine sur le long terme, de prévoir les études de
vos enfants, d’organiser votre retraite, de financer un projet personnel ou
d’autres ! Aux États-Unis, il n’y a pas de système de retraite par répartition
comme en France et beaucoup de citoyens américains préparent leur retraite
à l’aide des investissements boursiers.
En résumé, les personnes les plus proches de vous… vous influencent.
Elles ont un impact sur votre façon de vivre, de voir les choses, de
concrétiser vos projets et d’atteindre vos objectifs.
Prenez le temps d’évaluer votre situation personnelle. Que pensez-vous
de votre entourage ? Identifiez les gens qui ont une aura positive, car ce
sont celles qui réussissent. Écartez les personnes qui sont négatives, qui
procrastinent, qui vous influencent à régresser.
1.3 — Votre situation financière
Votre situation financière établie aujourd’hui sera forcément différente
d’une potentielle prochaine lecture. Dans le temps, votre condition évoluera
dans le bon sens si vous agissez correctement. Avez-vous déjà des
investissements ? Que savez-vous vraiment sur ce sujet ? Quelles sont
vos lacunes ? Êtes-vous à l’aise avec ce domaine ? Connaissez-vous des
personnes qui réussissent dans cette sphère ?

Un patrimoine est l’ensemble de ce que vous possédez, physiquement et


numériquement. La définition exacte du patrimoine ajoute ce qui vous a été
transmis, à ce que vous léguerez à votre tour. Quel est votre capital
immobilier et financier ? Avez-vous du cash disponible ? Avez-vous des
objets de valeur ou des investissements exotiques ? Du vin, des œuvres
d’art, des cryptomonnaies… N’oubliez rien !
1.4 — Diversifiez !
Que vous ayez déjà de nombreux investissements ou que vous débutiez
dans ce domaine, pensez à diversifier vos placements ! Il y a plusieurs
facteurs de diversification.
Dans un premier temps, nous verrons la diversification par type d’actifs.
Dans un second temps, nous aborderons la diversification sectorielle. Enfin,
nous terminerons par la diversification géographique.
La diversification par type d’actifs

Prenons pour exemple un patrimoine qui contient essentiellement de


l’immobilier à crédit. Le cas typique d’un individu qui achète sa résidence
principale ou un appartement à louer et varie légèrement ses actifs par des
investissements boursiers et des obligations. Cet investisseur garde des
liquidités, car il possède une maison et il est possible qu’il ait des dépenses
imprévues conséquentes. Ce patrimoine peut aussi être composé d’actions,
d’obligations et de cash. Il est diversifié, mais il est orienté vers
l’immobilier. Les obligations sont plutôt sécuritaires (chapitre 6).

Maintenant, mettez cet exemple de côté et prenez du recul sur votre


patrimoine. Quelle est votre répartition par type d’actifs ? Peut-être
n’avez-vous pas encore fait de transactions boursières ? Vous possédez
essentiellement du cash ou de l’immobilier ? Vos arrière-grands-parents
vous ont légué un château ou vous êtes un self-made man à l’américaine ?
Quels que soient vos convictions et vos actifs présents, pensez toujours à les
diviser selon votre répartition cible.
La diversification sectorielle
Il est toujours préférable de se diversifier sectoriellement. Quelle est
alors la répartition sectorielle de votre patrimoine ? Quelle est celle que
vous ciblez ? Même si vous n’avez pas de données précises, ce qui peut
être normal, sachez que de mettre tout son portefeuille dans un unique
secteur est une erreur. Se surexposer est un parti pris, non diversifié.
Nous pouvons alors citer la branche automobile qui dépend de la
conjoncture, de la consommation et du pouvoir d’achat. La conjoncture est
simplement l’ensemble des circonstances, la situation actuelle. Elle influe
sur la consommation du citoyen lors de ses divers achats.
Un autre exemple est celui des sociétés financières. Un investissement
dans une banque est influencé par le taux d’intérêt, l’état des marchés
financiers et les mesures fiscales mises en place.
Ci-après, un tableau de différents types de secteurs et ce qui les
influence.
Industries Secteurs Ce qui les influence
Pétrole et gaz Pétrole et gaz Cours du baril, dollar
Chimie Cours des matières
Matériaux de base
Matières premières premières, pétrole
Bâtiment et matériaux
de construction
Industries Conjoncture
Biens et services
industriels
Automobiles et
Conjoncture
équipementiers
Consommation,
Biens de Agroalimentaires et
pouvoir d’achat
consommation boissons
Cours des produits
Produits ménagers et
agricoles
soins personnels
Santé Santé Recherche
Distribution
Services aux
Médias Conjoncture
consommateurs
Voyages et loisirs
Télécommunications Télécommunications
Services aux Services aux
collectivités collectivités
Banques
Taux d’intérêt
Assurances
Sociétés financières Marchés financiers
Services financiers
Mesures fiscales
Immobilier
Conjoncture, prix des
Technologies Technologies
composants

La diversification géographique
Je vis ici… mais j’investis là-bas. Il est intelligent de placer notre capital
aussi au-delà de nos frontières. Les supports d’investissement étrangers
existent en grand nombre.
Notre premier scénario se trouve à l’échelle d’une ville. Un
investissement immobilier d’un appartement dans une grande
agglomération. Imaginons que dans cette ville a lieu un évènement majeur
comme un attentat ou des inondations, le prix de l’immobilier s’en fera
ressentir. Et, si vous ne détenez qu’un seul appartement dans cette ville,
vous êtes exposé à la non-diversification.
À une échelle légèrement plus importante, inventons le deuxième
scénario suivant : je suis français et je vis en France, une crise économique
française surgit. L’Europe ne sera pas aussi impactée que la France. En
effet, la France est la principale concernée par cette récession potentielle.
Pensez-vous que des pays comme le Brésil, la Chine ou l’Australie seront
touchés par cette crise française ? Ce n’est pas sûr et quand bien même ces
pays seraient impactés cela serait vraiment insignifiant.
Prenons maintenant une troisième situation, une récente à grande
échelle. La crise de la Covid-19 a actuellement un impact global. N’y voyez
pas là un défaut de la diversification, car quoi qu’il arrive, vous serez
concerné par une instabilité mondiale. Concrètement, qui n’a pas été touché
de près ou de loin par cette crise ? Un évènement planétaire finit toujours
par frapper la très grande partie des secteurs, pays et actifs (bourse,
immobilier…).
Investir dans différents pays, c’est aussi s’exposer à des monnaies
différentes. Ainsi la dévaluation de l’une d’elles impacte moins un
portefeuille diversifié géographiquement.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est impératif de varier ses
investissements.
Diversifier, c’est ne pas s’engager dans une unique direction.
Attention, ne pas diversifier son patrimoine est risqué.
1.5 — Votre horizon de placement
Un horizon de placement est une période pendant laquelle est investie
une somme d’argent déterminée sans en éprouver le manque pour ses
besoins quotidiens ou ses projets.
Pour vos placements, vous pouvez avoir une vision à court terme, à
moins de 5 ans, une vision à moyen terme, entre 5 à 10 ans ou une vision à
long terme, au-delà de 10 ans.
L’horizon de placement doit être envisagé sérieusement sur le temps le
plus long. Cependant si vous avez des projets à moyen terme qui vont
nécessiter une partie considérable de vos économies, vous pouvez quand
même réaliser des investissements. Plus nous pouvons nous permettre
d’investir dans le long terme, plus nous pouvons prendre de risques et
accepter une volatilité importante. Une forte volatilité signifie que le cours
de l’actif concerné a de grandes variations sur le court terme.
Il n’est pas judicieux d’investir dans un actif volatile sur du court terme.
En effet, si au bout d’un an nous revendons notre actif en étant grandement
en négatif, nous faisons face au pire scénario ! Si nous avons encore 10 ans
devant nous, quel est le problème de faire -30 % la première année ?
Aucun ! En fin de compte, plus tard nous obtiendrons une performance de
+200 % ou plus ! Votre horizon de placement va varier en fonction de
différents critères : votre âge, vos objectifs à réaliser, vos projets à
concrétiser. Le but est d’ailleurs de déterminer votre horizon de placement :
anticiper, et ne pas avoir à utiliser votre part d’investissement pour un
imprévu pendant ce laps de temps.
Le rapport risque/récompense est un calcul qui met en relation l’argent
que vous risquez et l’espérance de gain attendue. Plus vous prenez de
risques, plus il y a de volatilité, mais plus sur le long terme vous avez une
possibilité de gain importante. En effet, plus le risque est élevé, plus la
rentabilité espérée grandit. Ceci est un principe général.
Est-ce que je prends souvent des risques ? Quels sont les plus gros
risques que j’ai déjà pris ? Combien suis-je prêt à perdre de mon capital
investi en euros, en pourcentage ?
Dans le domaine des investissements, il n’y a pas de héros et chacun a
son degré d’acceptation du risque. Ne prenez pas de risques que vous ne
pourriez pas assumer par la suite. Vous apprendrez à vous connaître avec le
temps. Commencez petit à petit. Si vous êtes prêt à perdre entièrement 10 %
de votre capital, ne placez pas plus que 10 % de votre portefeuille financier
de manière agressive. N’investissez que l’argent que vous êtes prêt à
abandonner. N’investissez que les sommes dont vous n’avez pas besoin.
Au plus, vous vous accordez un horizon de placement long, au plus,
votre discipline doit être ferme, pour respecter votre plan d’investissement.
Un temps d’investissement long est en parfaite adéquation avec une prise de
risque accrue, alors qu’un temps d’investissement court irait plutôt avec des
risques modérés ou inexistants.
Tout le monde ne peut pas se permettre d’accepter cette insécurité !
Cela dépend de votre profil d’investisseur.
1.6 — Votre profil
Profil d’investisseur
En fonction de son aversion au risque, l’investisseur peut opter pour une
gestion prudente, équilibrée ou encore dynamique de son patrimoine. Un
investisseur qui ne souhaite pas s’exposer au risque préfère posséder des
titres qui présentent une sécurité maximale (obligations d’État, produits
monétaires), alors qu’un investisseur au profil dynamique choisit
essentiellement un placement dans des actions d’entreprises et des
investissements atypiques.
Un individu au profil de risque défensif se positionne sur des supports
qui ne sont que très peu risqués. Par exemple, un investisseur qui
s’approche de la retraite et qui envisage son horizon de placement sur du
court terme (moins de 5 ans).
Le profil de risque équilibré quant à lui est adapté à un horizon de
placement à moyen et à long terme. L’individu trouve un compromis entre
les supports défensifs et agressifs. Concrètement, ce portrait est celui d’une
personne qui veut utiliser ses investissements à moyen terme dans un projet
(entre 5 à 10 ans).
Le profil de risque agressif est destiné uniquement aux personnes qui se
permettent d’avoir un horizon de placement long. Ce profil est le plus
dynamique, il contient des actifs assez risqués. La volatilité est existante et
l’investisseur est conscient des futurs mouvements à la hausse comme à la
baisse. En effet, ces mouvements peuvent être de plusieurs dizaines de
pourcents en peu de temps sur des périodes particulières (crise financière,
période d’incertitude…).
Grâce à son horizon de placement, l’investisseur a beaucoup de temps
devant lui pour voir ses investissements fleurir à nouveau. Le long terme
réduit grandement le risque pris.
Le profil de risque est propre à chacun et aucun jugement ne doit être
effectué sur l’état d’esprit dans lequel l’investisseur souhaite avancer. Votre
profil de risque peut évoluer avec votre expérience acquise. Il est
indispensable de le déterminer pour concevoir et appliquer votre plan
d’investissement.
Profil de vie
En complément du profil d’investisseur, le profil de vie correspond tout
simplement à la personne que vous êtes, en fonction de vos habitudes et de
votre manière de vivre.
Le dépensier, fidèle client de la société de consommation, aime se faire
plaisir et croque, selon lui, la vie à pleine dent.
L’économe a un équilibre entre ses dépenses et ses réserves, il met de
côté une partie de son argent et ne l’investit pas.
L’investisseur parvient à transformer ses économies en placements.
L’investisseur paresseux, lui, arrive à investir sur le long terme, avec le
moins de frais possible, tout en limitant les risques pris. Il est dit paresseux,
car ses investissements ne lui demandent aucune énergie particulière et, par
ailleurs, il ne souhaite pas y consacrer tout son temps libre.
Votre mission, si vous l’acceptez, va être, si vous êtes dépensier, de
devenir étape par étape, économe, puis investisseur, puis investisseur
paresseux !
Nous avancerons ensemble, dans cette voie, dans les prochains chapitres.
1.7 — Auto-évaluation
L’investisseur paresseux se connaît suffisamment, il a une situation
professionnelle optimisée pour lui. Il sait s’entourer des bonnes personnes,
positives comme lui. Il diversifie ses investissements par des actifs et des
lieux différents et prend plus de risques lorsque son horizon de placement le
permet. L’horizon de placement doit être proportionnel aux risques pris.
On ne sait jamais prédire quelle classe d’actifs, quel secteur ou quel pays
va avoir une performance intéressante durant une période donnée. Une
seule personne croit le savoir ; celui qui regarde sa boule de cristal et vous
fait des prévisions à tout bout de champ. Inutile donc de se surexposer.
Un conseil : diversifiez ! Autrement dit, il ne faut pas investir tout au
même endroit.

Au poker, il est recommandé de « All-in » quand la sérénité règne,


dans le domaine des investissements même si certaines choses semblent
évidentes ou prédictibles, la prudence est la règle et « il ne faut pas mettre
tous ses œufs dans le même panier ».
2
Mindset
« LA CONFIGURATION DE L’ESPRIT »

L e mindset est avant tout un formatage mental, une manière de


penser, que nous allons forger ensemble. Un excellent état
d’esprit est nécessaire pour atteindre vos objectifs précis.

Dans ce chapitre, nous parlerons du mouvement du frugalisme, afin


d’avoir une gestion financière saine. Celle-ci est stimulée par votre
motivation et vos ambitions.
Cette idéologie va vous permettre de tenir votre plan d’investissement. Il
est impossible de gagner sa liberté financière sans mettre en place une
stratégie solide.
2.1 — Le frugalisme
Le frugalisme aussi appelé « early retirement » est un mouvement né
aux États-Unis qui prône la modération à travers une routine de vie simple.
Celui-ci consiste à choisir un mode de vie sobre et devient alors un
moyen de « mettre de l’argent de côté ». Ainsi, un frugaliste a la possibilité
de choisir de travailler moins, tout en vivant mieux. Il peut prendre la forme
d’une retraite anticipée et même très précoce (à la trentaine). Cette tendance
est particulièrement développée aux États-Unis et en Allemagne.
Pourquoi pouvez-vous adopter ce phénomène de pensée ? La réponse est
très simple ! Déjà, il n’est pas obligatoire de suivre à la lettre cette
idéologie, mais il est déterminant de s’en inspirer si vous souhaitez, un jour,
être libre financièrement. Cela peut sembler contraignant au début, mais
parfois dans la vie, tout est une question de liberté. Libérez votre esprit et
pensez à ce qui est vraiment important pour vous. La liberté n’a pas de prix.
Le principal objectif d’un frugaliste est d’épargner judicieusement
(investir) afin d’avoir une autonomie financière, un jour dans sa vie.
L’indépendance financière lui permet alors de profiter de son temps pour
faire tout ce qu’il souhaite.
Le but n’est pas de partir à la retraite au plus tôt, ce n’est pas une course.
Le but est d’avoir le choix, de gagner en liberté. Devenir frugale, oui !
Mais que dois-je faire ? Où dois-je signer ? Rien n’est à ratifier, juste à
appliquer des conseils basiques qui font la différence, dans le temps.
Comprimez vos dépenses
Ne vous laissez pas happer par la société de consommation. Ne vivez pas
au-dessus de vos moyens. Achetez avec du cash vos produits courants. Si
vous ne possédez pas l’argent pour obtenir ce qui vous fait plaisir, ne faites
pas de crédits à la consommation. Ils engendrent une mauvaise dynamique
quant à la gestion de votre argent. Vous avez tendance à acquérir des biens
encore plus chers en utilisant ce levier. Ne dépensez pas l’argent que vous
n’avez pas. Les banques vous font payer cher ces écarts qui se répercutent
mois après mois. Ces désastreuses habitudes génèrent un cercle vicieux.
Soyez attentif à tout ceci pour comprimer vos dépenses.
Vous avez des dépenses trop élevées, vous ne pouvez pas économiser, ou
très peu… ! Il y a toujours une solution !
Beaucoup de personnes ne savent pas combien elles dépensent par mois.
Cela est très important d’en avoir conscience pour déterminer sa capacité à
épargner et à investir, tout en se faisant plaisir. Savoir se faire plaisir,
modérément, c’est aussi pouvoir durer dans le temps. Se priver mène à ne
plus respecter votre plan d’investissement.
Faites le point de vos dépenses fixes mensuelles, afin de créer un budget.
Frais principaux
Les frais principaux sont les plus importantes de vos dépenses
mensuelles. Nous listons : le loyer ou le crédit immobilier, le crédit à la
consommation, l’alimentation, les dépenses liées à vos enfants. Ces frais
sont les plus élevés et ont une dimension vitale. Cependant, évitez le crédit
à la consommation, il ralentit grandement votre développement.
Frais courants
Ce sont les frais que nous pouvons réduire en cherchant un peu. Les frais
d’électricité, de gaz, d’eau, de vos divers forfaits et abonnements, de
chauffage, de santé, de transport (entretien voiture, carburant, abonnement
de transport en commun…), d’assurances, de mutuelle, d’imposition. Faites
le tour de vos contrats.

Il existe différents bons plans pour réduire concrètement vos dépenses.


Cela va du comparateur d’assurances, aux prestataires les moins chers, en
passant par des conseils ou astuces simples et bien plus encore. Tout ceci est
actualisé fréquemment sur mon site internet.
La « rate race »
La course des rats
La « rat race » symbolise la course de l’homme moderne après un
meilleur salaire, un statut social supérieur, pour en définitive consommer
déraisonnablement et compenser le vide existentiel qui subsiste. Cette
notion est opposée à celle de la liberté financière.
Afin de faire du tri dans vos dépenses, conservez uniquement ce dont
vous avez vraiment besoin. Vous avez des abonnements superflus que vous
n’utilisez plus : résiliez-les ! Vos frais bancaires sont très élevés : changez
pour une banque en ligne ! La coupe du monde de football a lieu tous les
4 ans, n’en profitez pas pour remplacer votre télévision à chaque occasion !
En avez-vous vraiment besoin ? Limitez vos achats compulsifs liés à la
société de consommation.
Pour arrêter les achats d’impulsion, il existe une astuce ! Attendez
quelques semaines, quelques mois et si vous en éprouvez toujours l’envie,
le besoin est réel. Si vous oubliez cette envie, c’est qu’elle était passagère.
Supprimez vos addictions néfastes, les jeux d’argent, l’abus d’alcool, les
drogues et les cigarettes, dont le prix augmente chaque année, et dont
l’intérêt reste à remettre en cause.
Un Esprit saint dans un corps sain.

Mais attention, je ne prescris pas d’arrêter de vivre, faites-vous plaisir !


Mais de manière raisonnable.
Supprimez vos mauvaises habitudes et adoptez-en des bonnes !
Épargne de précaution
Une épargne de précaution ne s’investit pas et doit être la plus liquide
possible puisqu’en cas d’imprévu, elle est débloquée rapidement. Le mot
technique « liquide » signifie qu’elle est disponible à tout moment.
Une épargne de précaution standard correspond au minimum à deux fois
vos « dépenses fixes mensuelles ». Un foyer composé d’un couple avec une
maison, 3 enfants et 2 animaux de compagnie n’a pas le même besoin de
sécurité qu’un jeune célibataire. Adaptez-la en fonction de votre envie de
sécurité.
Ne la négligez pas ! Avant d’investir, vous devez être serein et la
tranquillité a un prix ! En cas de problème, vous ne voulez pas toucher à
vos investissements ! Il faut donc se constituer une solide épargne de
précaution. Il est aussi primordial de recréer sa trésorerie en cas de
consommation partielle ou totale de celle-ci.
Ne laissez pas cette cagnotte sur votre compte courant, sous peine de la
dépenser sur une pulsion de consommation ! Le mieux est donc de la
placer sur le livret A.
Calculez simplement votre épargne de précaution en fonction de vos
besoins potentiels. Prévoyez même un peu plus large si cela vous permet
d’être à l’aise avec vos investissements.
Un fichier informatique permet de calculer tous vos revenus, toutes vos
dépenses, votre épargne de précaution et permet de ne rien oublier, surtout
si vous êtes clients dans plusieurs banques. Il vous est accessible sur le site
internet www.guillaumepessanha.fr et vous pouvez en sauvegarder une
copie.
Petit exercice pour vous ! Remplissez-le et déterminez votre reste à
vivre. Le reste à vivre correspond à la somme à votre disposition une fois
vos dépenses mensuelles payées. Ce fichier est utile si vous changez de
banque pour communiquer le nouveau RIB à tous les prestataires que vous
avez. Il est efficace pour connaître votre reste à vivre. Il liste vos
bénéficiaires et vos crédits/débits. Il est pratique de le maintenir à jour
régulièrement. Il est une preuve d’une gestion saine de vos dépenses. Ayant
changé de banque plusieurs fois, j’ai l’habitude de mettre à jour ce tableau,
afin de savoir ce qui est prélevé/versé par chaque organisme.
Maximisez vos revenus
Faites un point sur votre salaire et sur toutes vos sources de revenus.
Cela va du salaire versé mensuellement par votre employeur, au loyer d’un
investissement immobilier ou encore le versement de dividendes grâce à
des actions détenues. Pouvez-vous négocier votre salaire ? Les aides de
l’État, les petites activités annexes, la revente d’objets d’occasion sont aussi
des sources de productivités. Trouvez des revenus annexes en lien avec vos
passions et vos compétences.
L’épargne dégagée est prioritairement placée dans l’immobilier
(investissement locatif), la bourse, et l’entrepreneuriat. On ne parle alors
plus d’épargne, mais d’investissement.
L’immobilier locatif, l’entrepreneuriat et l’ensemble des investissements
exotiques ne seront pas profondément traités dans les prochains chapitres.
Cependant, ils restent des leviers très efficaces d’enrichissement, pour
atteindre vos objectifs et réaliser vos projets.
Optimisez vos placements
Ne laissez pas dormir vos économies sur un compte sans intérêts, à plus
forte raison si vous n’allez pas les utiliser pendant plusieurs années !
Nous verrons comment investir passivement en bourse, de manière très
simple, en limitant les frais et les risques. C’est de l’optimisation ! Chercher
à faire mieux que son voisin, ce n’est pas tirer le meilleur parti de ses
investissements, c’est mettre en avant son ego. Nous ne sommes pas là pour
en mesurer la taille.
L’optimisation c’est aussi avoir conscience que vous devez investir
l’argent dont vous n’avez strictement pas besoin. Cela pourrait vous éviter
de devoir clôturer un produit financier (type PEA ou assurance vie), avant
d’obtenir les avantages fiscaux attendus.
Considérez l’argent investi comme définitivement perdu. Sortez-le de
votre esprit. Détachez-vous émotionnellement de vos investissements. Cela
vous écarte d’être tenté d’y toucher à court et moyen terme.
De riche à fauché
Prenons la caricature d’un individu qui vient de gagner à la loterie.
Définissons-le comme quelqu’un qui a de mauvaises habitudes de gestion
de ses finances personnelles. Il est très dépensier. Alors certes, il est
désormais fortuné ! Mais pas informé financièrement, pas forcément bien
entouré, et dans le temps, s’il ne pense qu’à dépenser son argent, il court à
sa perte ! S’il ne procède pas à des investissements, avec le temps, il sera
tout simplement ruiné !
La personne qui veut être riche sur le long terme pense à faire travailler
son argent avant de penser à travailler pour gagner de l’argent, et ce, quels
que soient ses revenus.
Intérêts composés
Les intérêts composés font l’effet d’une boule de neige. Elle démarre
petite en haut d’une pente, et finit par s’arrêter en bas tellement elle grossit.
Les intérêts composés sont issus de votre acclimatation à investir tous les
mois ou de manière régulière.
L’effet boule de neige est un cercle vertueux ou un cercle vicieux qui
cumule les évènements passés aux présents, à la manière d’une série
géométrique ou d’une fonction exponentielle, suivant son importance. Le
premier euro investi génère des intérêts tous les ans qui avec le temps, en
engendrent à leur tour. Plus les intérêts sont élevés, plus l’accroissement est
fort. Il en va de même pour les frais qui, année après année, diminuent la
rentabilité de manière exponentielle.
Le graphique ci-après montre la différence de progression d’un capital
investi régulièrement en bourse, par un investisseur paresseux, avec une
épargne abandonnée sur un livret A (sans prise en compte du plafond
maximum).
La courbe exponentielle, celle qui croît le plus rapidement, représente un
investissement en fonction du temps. Elle croît de plus en plus fortement
grâce aux intérêts composés.
La courbe linéaire est la droite en pointillés qui représente vos
économies mensuelles dans le temps. L’argent placé sur un livret A ou
laissé sur votre compte courant produit cette droite comme résultat. Elle
croît de manière constante. Nous négligeons le faible % de rendement du
livret A.
La courbe d’évolution d’un capital investi grâce aux intérêts composés
est donc exponentielle et non linéaire.
La victoire dans le temps de l’investisseur paresseux est incontestable.
Pour vous aider à comprendre la force des intérêts composés, prenons un
exemple. 1000 € investis à 10 % d’intérêt se transforment, après chaque
année :1 100 €, 1 210 €, 1 331 €, 1 464 €, 1 610 €… jusqu’à devenir,
20 ans après, 6727 €. En 20 ans, vous multipliez dans cette situation votre
investissement initial quasiment par 7 ! Imaginez le résultat avec des
montants plus importants et en ajoutant un investissement régulier.
Il s’agit de mettre en place une discipline quotidienne dont les bénéfices
se feront sentir dans la durée. La « récompense » n’est pas immédiate !
Il ne s’agit donc ni d’une formule magique ni d’une solution de facilité.
Rares sont les investisseurs prêts à patienter pour gagner de l’argent.
Beaucoup sont pressés.
L’horizon de placement long est alors votre atout majeur. Il vous permet
de prendre les risques nécessaires à la génération d’intérêts composés
importants, grâce à un rendement conséquent. L’utilisation de la méthode
DCA, expliquée un peu plus loin, est une clé de la réussite.
Le temps est votre allié le plus précieux, ne l’oubliez jamais.
2.2 — Motivation
Vous vivrez des obstacles, des pièges… alors, ne perdez pas de vue votre
ou vos objectifs précis. Votre état d’esprit et votre discipline sont cruciaux.
Tenez le cap !
Fixez-vous un ou plusieurs buts précis. Nous sommes tous différents et
nous avons tous une raison d’être. Je vais vous donner une liste d’objectifs
courants pour vous aider à trouver le vôtre.
Les motivations qui poussent à l’adoption d’un mode de vie frugale sont
multiples et varient selon chacun. Elles peuvent être personnelles,
écologiques, financières (obtenir sa liberté financière, préparer sa retraite,
réaliser un projet financier ou immobilier) ou enfin altruistes (rejoindre une
association caritative, faire des dons).
Votre motivation est le point à fixer visuellement, alors que vous
regardez l’horizon, loin devant vous. Lui ne bouge pas, et vous, vous
continuez d’avancer.
2.3 — Combien vaut ma liberté ?
L’objectif principal du frugalisme est de gagner en liberté, et donc de
gagner sa liberté financière.
Sur le plan matériel : si vous parvenez à accumuler un capital qui
représente 25 fois vos dépenses annuelles, alors vous touchez au but.
Comment être libre financièrement ?
« Vivre de ses rentes » sous réserve de tirer de ses placements un
revenu de 4 %.
Déterminons un montant souhaité pour vivre par an. Imaginons 24
000 € par an, soit 2 000 € par mois, ce qui est un très bon salaire annuel
pour un paresseux !
Calculs
Détaillons rapidement ce calcul.
24000*100/4
Ce qui nous donne un capital de 600 000 € à détenir !
600 000 € ! 4 % sont assez conservateur, pour éviter de puiser avec le
temps dans votre capital.

Dans le cas de crises majeures, mais surtout quand vous obtiendrez ce


capital, l’horizon de placement et donc le risque accepté ne seront plus les
mêmes qu’au début de votre plan d’investissement. Vous serez proche de
votre retraite, ou même en retraite anticipée !
Être plus proche de la retraite rend l’horizon de placement plus court et
un risque toléré peut-être moins important.

Comment obtenir 600 000 € ?


Les deux exemples qui suivent considèrent l’évolution de la bourse dans
sa moyenne mondiale sur de nombreuses dizaines d’années, à 8 % de
hausse moyenne par an (rentabilité pessimiste).
Exemple numéro 1
Nous calculons qu’en ne partant avec aucun investissement initial, il
vous faut investir intelligemment environ 425 € par mois pendant 30 ans.
Exemple numéro 2
Quelqu’un qui possède un peu de sous de côté, qui place l’intégralité de
son livret A comme investissement initial ne doit plus investir
intelligemment que 260 € par mois pendant 30 ans.
Exemple numéro 3
Un jeune d’environ 20 ans, qui entre tout juste dans sa vie active, va
cotiser environ 41,5 ans pour arriver à sa retraite. En investissant
intelligemment 165 € pendant cette période, il obtiendra le montant voulu.

Nous remarquons qu’avec un investissement initial, pour parvenir au


même résultat il n’est pas nécessaire d’investir autant dans les différents
exemples. Nous constatons alors qu’il est important de commencer tôt à
épargner, même si cet argent ne travaille pas tout de suite.
Ces exemples ne représentent probablement pas votre situation. Je vous
invite à consulter un calculateur d’épargne qui quantifie les intérêts
composés de vos investissements dans le temps. Un calculateur type est
disponible dans le document informatique à votre disposition. Grâce à
celui-ci, effectuez des simulations qui correspondent à votre situation ! Il
vous permet de faire des estimations au plus proche de la réalité et
d’adapter vos investissements au mieux dans le temps, à votre situation.
2.4 — L’état d’esprit de l’investisseur paresseux
Quel que soit votre salaire, vous pouvez et devez prévoir votre avenir, à
votre rythme, dès maintenant. Il n’y a pas d’âge pour démarrer à investir
intelligemment. L’espérance de vie est de plus en plus longue. Soyez tous
concernés par votre devenir.
Vous devez vous sentir à l’aise avec votre plan d’investissement. Croire
en son plan, et à sa réalisation sur le long terme.

L’investisseur paresseux est frugal. Il comprime ses dépenses, il


maximise ses revenus, et optimise ses placements. Il investit un maximum
de ses revenus de manière régulière, car il prévoit ses investissements grâce
à un simulateur d’épargne.
Il est de nature optimiste et sait où il va. Il connaît ses objectifs.

Tout au début de ma vie professionnelle, j’ai commencé par épargner


10 % de mon salaire, et petit à petit, j’ai diminué mes dépenses.
Au plus tôt, j’épargne, au plus tôt j’investis. Et plus j’investis tôt, plus
longtemps l’importance des intérêts composés fait son effet.
Je vis convenablement, je continue de me faire plaisir, mais je tends de
plus en plus à suivre le phénomène du frugalisme !
3
Vision d’investisseur
SPÉCULATEUR OU INVESTISSEUR ?

A vant de passer aux choses sérieuses, il convient de vous


donner les bases à connaître et à appliquer. Un
investissement est une dépense dont l’objectif à long terme est d’augmenter
la richesse de la personne ou de la société qui l’engage. Les opérations qui
ne satisfont pas à ces critères sont considérées comme spéculatives. Dans
tout achat d’action, il y a une part inhérente de spéculation. L’investisseur
doit veiller à la minimiser et donc diversifier ses investissements au
maximum. Par conséquent, vous êtes moins engagé dans une prise de
position sur une action, un secteur ou une zone géographique.

Ce chapitre vous donne les clés essentielles d’un investissement réussi et


son idée maîtresse est de ne pas se laisser happer par le côté obscur de la
bourse : la spéculation.
3.1 — Spéculer
Spéculer, c’est anticiper l’évolution à court terme de la valeur d’un actif,
afin de tirer profit des variations de son cours. La spéculation financière
existe sur tous les types d’actifs. Méfiance !
Autrement dit, le day-trading sur la journée ou le scalping sur quelques
minutes sont des techniques qui consistent à acheter et vendre des produits
financiers dans des périodes très courtes. Ce qui est de la pure spéculation.
Spéculation dans la vie de tous les jours
La spéculation est présente aussi bien en bourse qu’en immobilier. Des
risques sont pris lors de l’achat d’un appartement ou d’un immeuble à
rénover, puisque de multiples problèmes peuvent survenir et toucher cet
investissement, souvent à crédit, comme des travaux imprévus, une
recherche de locataire difficile, etc.
À moindre mesure, il est possible de spéculer dès le plus jeune âge ! Par
exemple lorsqu’un jeune fait des études, il attend un retour sur
investissement. Ainsi, devoir payer son loyer et son école a un coût pour lui
ou ses parents. Le temps passé à ne pas entrer dans la vie active et à ne pas
gagner de l’argent doit être compensé. Rentabiliser ses études est
nécessaire. Pourtant, trouver un emploi en relation avec ses études, mais
aussi parvenir à terminer le cursus comporte des incertitudes.
Spéculer c’est prendre un pari.
Lorsque selon certains, si la fin du monde tel que nous le connaissons
approche, stocker de la nourriture reste de la spéculation !
Lorsque j’écris ce livre, je mets tout mon cœur à l’intérieur, cela prend
du temps et d’un côté je spécule ! Je prends le pari de sa réussite.
La spéculation existe autour de nous, dans tous les domaines. L’objectif
est de la limiter au maximum puisque vous pouvez constater que nous y
sommes confrontés tous les jours.
Cependant, elle est d’autant plus présente sur les produits dérivés.
Instruments spéculatifs
Voici la liste de produits spéculatifs que vous devez absolument éviter.
Ils sont évoqués pour vous mettre en garde, à titre informatif :
Le forex est le marché des devises mondiales sur lequel nous achetons et
vendons des paires de devises. L’euro dollar (€/$) en est une.
Les produits à effet de levier existent pour amplifier les variations d’un
sous-jacent. Nous pouvons citer : les options, turbos, les warrants, le SRD
(service de règlement différé).

Ces produits de bourse légitiment de miser sur la hausse ou sur la baisse


d’une action sans l’acheter ou la vendre directement ; d’obtenir un effet de
levier, c’est-à-dire de parier avec une somme supérieure à celle que peut
apporter le spéculateur. Ils permettent de démultiplier les gains, mais aussi
les pertes ! Qui voudrait prendre de tels risques ?
Il ne faut pas confondre ces précédents instruments spéculatifs à effets de
levier avec la souscription d’un crédit immobilier sur plusieurs années.
Pourtant leur but commun est de vous enrichir avec de l’argent que vous ne
possédez pas. Ce qui les différencie : le risque effectif. Un achat immobilier
est nettement moins risqué que les instruments spéculatifs à bannir de votre
vocabulaire. Cependant, petit bémol, car il est important de vous avertir sur
l’achat d’immobilier à crédit. En cas de forte moins-value lors de la vente,
cela peut être très destructeur pour votre investissement sur le plan de la
rentabilité. Chaque investissement à sa part de risque, même l’immobilier.
Autorité des marchés financiers
Selon l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), 90 % des individus qui
utilisent des instruments spéculatifs sont perdants. L’AMF est une autorité
publique indépendante. Sous son œil aguerri, elle surveille et régule la place
financière française, ses acteurs et les produits d’épargne qui y sont
commercialisés. Elle est de notre côté.
Elle veille à l’information des investisseurs et les protège. Le document
d’information clé pour l’investisseur (DICI) est la plaquette remise aux
investisseurs qui désirent réaliser un placement dans un produit financier. Il
présente les principales données pour comprendre l’investissement proposé.

Ce n’est pas parce que vous ne souhaitez pas spéculer en ce moment que
vous ne le ferez jamais. Je ne vous souhaite pas de commencer à faire
fortune avec un tel état d’esprit. Vous risquez d’aimer cela, d’avoir la grosse
tête, de continuer, mais la réalité vous rattrape toujours.
Ego
L’ego est la fausse représentation qu’un individu se fait de lui-même.
Il n’y a pas que lors de baisses des cours boursiers que vos émotions
peuvent être aussi néfastes pour vous. Lors de la hausse des cours, l’excès
de confiance a tendance à se manifester quand vous réalisez de bons
résultats. Se sentir supérieur n’est pas une réalité. C’est une erreur d’ego de
croire que l’on est meilleur que le marché. Il faut rester humble. Ne prenez
pas plus de risque, sous prétexte d’avoir accompli des prouesses
récemment.
Avec le temps, vous revenez toujours à la raison. Gardez votre lucidité.
Restez discipliné et concentré sur votre plan d’investissement. La maîtrise
de vos émotions est d’ailleurs une preuve que vous ne faites plus partie des
investisseurs débutants.
C’est accessible à tous d’égaler les performances du marché. Cependant,
le battre est beaucoup plus compliqué. Cela reviendrait à se prétendre plus
intelligent que la globalité du marché, la moyenne de tous les investisseurs
particuliers et professionnels, mais aussi connaître les cours futurs des
actions. Espérer acheter au plus bas et vendre au plus haut une action est
quasiment impossible. N’essayez pas d’anticiper le marché. Seuls un devin,
une voyante ou madame Irma avec sa boule de cristal peuvent savoir quelle
action va s’envoler ou s’écraser et quand elle va le faire. Malheureusement,
personne ne peut prédire l’avenir.
Des investisseurs professionnels avec de nombreuses années
d’expérience, alors qu’ils ont une formation technique, ont été dépassés par
leurs émotions ou surpris par des évènements.
Tous les jours, des gourous évoquent la fin du capitalisme, une future
crise, un changement de paradigme… pour procurer de la peur à ses
auditeurs et ainsi les captiver. Ce qui est triste c’est qu’il y a tellement de
complotistes que forcément, parmi eux, l’un d’eux aura raison un jour et un
évènement imprévu se métamorphosera en : « Je vous l’avais dit ! »

Selon Alain Finkielkraut, qui ne fait aucune erreur dans sa définition de


la spécoulation :
« Spécouler : faire en Bourse quelques opérations désastreuses. »
3.2 — Investir
Nous considérons que la bourse, prise dans son intégralité, progresse de
8 % par an, en moyenne, lissée sur plusieurs dizaines d’années. Le vrai taux
se rapproche de 10 %, mais je prends toujours une marge de sécurité afin de
ne pas être déçu par mes calculs.
Le meilleur moment pour investir était il y a 50 ans ! En plaçant juste
150 € par mois il y a 50 ans, à 8 % en moyenne, vous seriez millionnaire !
Le meilleur moment de votre vie pour investir… c’est maintenant !
Lazy investing — DCA
Le lazy investing ou investissement paresseux en français est une
méthode d’investissement passive qui consiste à effectuer peu d’actions,
peu d’arbitrages et à laisser l’investissement fructifier naturellement sur le
long terme. Un arbitrage est l’achat d’un titre grâce à la vente d’un autre.
L’investissement passif fait référence au degré d’implication dans la gestion
de votre investissement. Ce degré d’implication ici est faible ! Limitez
alors au maximum vos opérations, comme un paresseux le fait !
L’utilisation de la méthode DCA, qui signifie Dollar Cost Averaging,
consiste en un investissement programmé régulier résultant à un prix moyen
avantageux dans le temps. Cette recette est simple, accessible et faite pour
les paresseux ! Elle permet de se détacher émotionnellement de ses
investissements et éviter l’inquiétude de devoir passer ses journées à étudier
les courbes et les indicateurs. Cela provoque beaucoup moins de décisions,
moins de stress et la discipline de suivre son plan d’investissement
s’instaure.
Cette technique est parfaite pour ceux qui ne sont pas des professionnels
du trading, qui ont un métier et une formation tout autres.
Investissez régulièrement, tout en suivant votre stratégie. Vous achetez
parfois quand les cours de bourse sont hauts durant un marché haussier ou
bull market, mais aussi pendant les soldes, lorsque les cours sont au plus
bas, pendant une période de marché baissier ou bear market. Vous profitez
ainsi des baisses et lors des hausses des cours, vous êtes déjà investi. Vous
l’emportez quoi qu’il arrive.
Le fait d’investir progressivement lisse votre prix de revient unitaire,
appelé PRU de vos actions. Du coup, vous suivez le marché de la manière
la plus lisse possible. Vous utilisez la force des intérêts composés !
À vos calculatrices !
Prenons un exemple. Vous achetez 10 actions de la société Michelin à
100 € l’unité puis vous en achetez à nouveau 10 actions à 200 € l’unité.
Soit un total de 20 actions à 300 €. Le PRU de vos actions Michelin est
de 150 €.
En cas de vente, si le cours de l’action se situe en dessous de 150 €, vous
perdez de l’argent sur vos actions et au-dessus vous en gagnez. Le PRU
permet de déterminer le seuil de rentabilité de vos investissements cumulés
dans le temps, sur un même actif.
En réalisant ces opérations, c’est comme si vous aviez acquis 20 actions
à 150 € en un seul ordre d’achat, alors que son cours actuel est à 200 €. Et
là, nous ne considérons dans cette simulation que deux opérations.
Investissez régulièrement, sans voir si le marché est haussier ou baissier,
si vous avez confiance en votre stratégie en ce qui concerne sa
diversification et son potentiel.
Plus vous investissez sur un horizon de placement long, plus vos
investissements sont lissés.
Plus vos investissements sont lissés, moins vous êtes sensible au risque
et à la volatilité.
3.3 — Annonce du commandant de bord pour la
synthèse
« Le commandant de bord et l’ensemble des investisseurs ont le plaisir
de vous accueillir à bord de “La Bourse pour les Paresseux” d’Air Fric,
compagnie membre des Investisseurs Airlines.
Nous nous assurerons de votre sécurité et de votre confort durant ce vol
à destination de “La liberté financière”. Le temps de vol est estimé à
quelques années. Veuillez attacher vos ceintures de sécurité au cas où nous
subirions des perturbations, comme un krach boursier par exemple. En cas
de dépressurisation de la cabine, des masques tombent du plafond. Ne criez
pas, prenez le masque et mettez-le sur votre visage. Prenez de grandes
inspirations régulièrement, on finira bien par revenir sur Terre un jour. Ne
prenez pas la place du pilote dans l’avion, même si vous pensez pouvoir
piloter juste avec votre ego. Ne spéculez pas sur le krach de l’avion pour
avoir un bouche-à-bouche d’une infirmière, elle ne retrouvera pas votre
bouche.
Nous vous souhaitons un agréable voyage ».

Ce chapitre prétend vulgariser les grands principes de l’investissement à


celui qui voudra investir, plutôt que spéculer sur les marchés.
L’investissement progressif et régulier est caractéristique de la méthode
DCA.
L’investisseur n’est pas un spéculateur. Les boursicoteurs du dimanche
ne font pas long feu dans le monde de la bourse.

Warren Buffet, un milliardaire américain qui a réussi ses investissements


boursiers, affirme« La bourse est un moyen de transférer de l’argent de
l’impatient au patient. » Il le dit en américain, mais bizarrement en
français, cela sonne aussi bien.
4
Les indices boursiers
RÉFÉRENCES BOURSIÈRES

D ans le but de déterminer la tendance générale des marchés,


plusieurs indices ont été créés. Un indice d’actions, ou indice
boursier est la moyenne du cours d’une série d’actions. Cet indicateur
boursier mesure la performance globale d’un marché, d’un secteur ou d’un
pays. Sur une période donnée, si l’indice est haussier ou baissier, des
conclusions sur le marché ciblé peuvent être prises. Ils sont exprimés en
points. Un indice à 5 000 points n’est pas forcément inférieur, moins
performant qu’un indice à 10 000 points. Le point est une référence, mais
uniquement pour l’indice lui-même. Pas pour comparer les indices.
Indices de référence
Le CAC 40 en France. Le baromètre le plus emblématique de la place
parisienne. Il est composé de 40 valeurs sélectionnées parmi les
100 premières capitalisations de la bourse de Paris (Euronext Paris,
Bruxelles, et Amsterdam).
Le S&P 500 : c’est l’indice principal de la performance de l’économie
américaine. Il est composé d’environ 500 grandes sociétés cotées parmi les
plus grosses capitalisations boursières aux États-Unis.
Le NIKKEI 225 qui représente 225 valeurs de la bourse de Tokyo, au
Japon.
Le Dow Jones est l’indice américain le plus ancien et le plus célèbre à
travers le monde. C’est un indice historique qui comprend trente titres de la
bourse de New York.

Il existe beaucoup d’autres indices boursiers qui servent aussi de


référence au marché.
4.1 — Les Indices MSCI
MSCI correspond à l’appellation Morgan Stanley Capital International,
une entreprise basée aux États-Unis et chargée de créer des indices.
MSCI n’est pas réellement un indice unique, mais plutôt un fournisseur
d’indices de référence parmi les plus utilisés dans le monde. Il existe un
grand nombre d’indices MSCI relatifs à des groupes de classes d’actifs ou
des zones géographiques, mis à part l’indice MSCI World.
Le MSCI World est le plus connu
Il est la référence des investissements mondialement diversifiés, tout
simplement parce qu’il est composé de valeurs boursières cotées dans le
monde entier.
Il compte plus de 1600 entreprises à son actif, pour une capitalisation
boursière totale de plusieurs milliers de milliards de dollars.
Nous ne cherchons pas ici à démontrer que l’indice MSCI World est un
indice vraiment diversifié, nous l’admettons. Cependant, je vous invite à
consulter sur le site officiel de MSCI (msci.com) le dernier document
officiel concernant le MSCI World Index (USD). Vous y trouvez toutes les
informations sur sa composition, les poids des différents secteurs qui lui
donnent un visage complet.
Durant les 50 dernières années, le MSCI World a progressé d’environ
10 % par an ! Référez-vous au graphique ci-dessous.
Attention ! Les performances passées ne préjugent pas des performances
futures !

Le MSCI ACWI inclut des pays émergents. Il est l’équivalent


du MSCI World, avec une plus grande diversification d’actifs, et
géographique.
Nous pouvons vulgariser en rédigeant la somme suivante :
MSCI World + MSCI Emerging Market = MSCI ACWI.
Informations importantes et durables à retenir des derniers documents
MSCI World index
La courbe du MSCI World, sur le long terme, a toujours une tendance
haussière.
L’écart de rendement annualisé entre le MSCI World et le MSCI ACWI
est négligeable. Le MSCI ACWI n’est pas intéressant pour une allocation
d’actif d’un résident fiscal français puisqu’aucun ETF éligible au PEA ne
peut répliquer cet indice.
Le MSCI World couvre 85 % de la capitalisation boursière mondiale.
Nous constatons une performance annualisée d’environ 8,40 %, depuis
1987, brute de frais.
Depuis 2006, il n’a eu que 3 années au rendement négatif (en 2008 :
-40 %, en 2011 : -5 %, en 2018 : -8 %). En 2019 et 2020, l’indice MSCI
World a progressé respectivement de 28,40 % et 16,5 %.
Le top 5 du MSCI World
Apple pèse environ 4 % de l’index, Microsoft 3 %, Amazon 3 %,
Facebook 1 % et Alphabet, la maison mère de Google, 1 %.
Répartition sectorielle
Tous les secteurs sont représentés avec essentiellement le secteur
technologique à hauteur de 22 %. Le secteur de la santé prend la deuxième
place avec 14 %. La troisième place est attribuée au secteur financier avec
12 %.
Répartition géographique
Les États-Unis sont représentés à 66 % dans cet indice et la France l’est
à hauteur de 3 %.
MSCI World, un emblème
L’indice MSCI World est grandement représentatif de l’évolution de la
bourse mondiale. Tout autre indice classique est diversifié, mais dans son
secteur uniquement. Ce qui rend l’indice MSCI World emblématique de la
bourse, prise dans son ensemble. L’indice MSCI World existe depuis 1969.
Nous constatons de fortes baisses lors des différents krachs, mais nous
n’allons pas lister toutes les crises boursières depuis 1969. Sachez que cet
indice a perpétuellement progressé sur le long terme. Il a toujours permis de
revenir sur les niveaux précédents et de les dépasser. D’ailleurs, cet indice
se trouve très souvent à son plus haut niveau.
4.2 — L’indice VIX
Indice de la volatilité
La volatilité est l’ampleur des variations du cours d’un actif financier. Le
VIX en est le représentant.
Le VIX est aussi appelé l’indice de la peur et représente une mesure de
l’attente des opérateurs, vis-à-vis de la volatilité sur les marchés boursiers
(plus précisément du S&P500), au cours des 30 prochains jours.
Une volatilité de 15 % indique que l’amplitude des variations de prix
d’un actif sur du court terme peut être de 15 %. Elle est plus risquée qu’une
volatilité à 5 %, mais l’espérance de gain n’est pas la même.
Périodes de tensions
Le niveau du VIX informe sur volatilité des marchés.
Un niveau du VIX inférieur à 20 signifie que le marché évolue dans un
climat de confiance avec une faible volatilité. Il est donc normalement
haussier.
Un niveau du VIX entre 20 et 30 désigne un marché volatile. Il peut être
baissier ou haussier.
Un niveau du VIX au-dessus de 30 souligne une très forte volatilité.
Nous assistons certainement à une forte chute des cours ou même à une
crise majeure.
Nous remarquons alors que d’investir en bourse implique de connaître
des périodes de tension. Pendant les crises, les médias annoncent encore et
toujours la fin du capitalisme, que le monde d’aujourd’hui va radicalement
changer… À tout espoir de gain se lie une perte potentielle. C’est le rapport
risque/récompense. L’investisseur doit en être pleinement conscient et s’y
préparer à la fois psychologiquement et financièrement.
Vous touchez du doigt l’utilité d’avoir un plan d’investissement qui vous
correspond, qui intègre ce rapport, afin de ne pas être surpris par une baisse
que vous ne pouvez pas supporter. Le respect d’une certaine discipline vous
permettra de ne pas être affecté par votre cupidité, votre peur de perdre de
l’argent ou votre peur de rater une bonne affaire. Ne vendez pas vos actifs à
la moindre baisse, car vous avez des inquiétudes. N’achetez pas à la
moindre hausse, de peur de manquer une opportunité.
4.3 — Synthèse du chapitre
Vous allez, je vous le souhaite, prochainement investir intelligemment en
bourse, si cela n’est pas déjà fait ! Attendez-vous à un parcours semé
d’embûches, mais qui vous mènera à la réussite si vous tenez dans le temps,
en gardant à l’esprit vos objectifs et votre plan d’investissement.
Il est possible d’investir dans des produits qui suivent, qui répliquent
quasiment tous les indices boursiers.
Nous pouvons conclure ce chapitre par une citation de Warren Buffet
incitant à ne pas se laisser influencer par la masse des investisseurs.
Lorsque l’euphorie ou la peur domine, ne réagissez pas comme tous les
autres. Appliquez votre plan d’investissement.

Ayez peur quand les autres sont avides, soyez avides quand les autres ont
peur. –Warren Buffet.
5
Les outils d’investissement
AVEC OU SANS FRAIS ?
AVEC OU SANS IMPÔTS ?
AVEC OU SANS RENTABILITÉ ?

Q ue le sujet soit vos économies ou votre effort d’épargne


mensuel, il ne faut pas en faire n’importe quoi. Il est primordial
de connaître les outils mis à votre disposition. Chaque outil a des avantages
et des inconvénients.

L’objectif de ce chapitre est de vous présenter les différentes enveloppes


pour la gestion de vos finances et de vous guider pas à pas vers la voie de la
sagesse.
5.1 — Le livret A
Avec un taux actuel extrêmement faible, il est inconscient d’investir sur
son livret A ! Il n’a plus vocation à couvrir l’inflation, c’est terminé !
La définition de l’inflation, par l’Institut national de la statistique et des
études économiques, est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se
traduit par une augmentation générale et durable des prix. Concrètement,
avec une quantité d’euros identique à deux instants différents, nous
possédons moins de valeur dans le temps. À titre d’exemple, l’inflation est
de 0,5 % en 2020, 1,1 % en 2019, de 1,8 % en 2018 et de 1,0 % en 2017
(source INSEE).
Le livret A ne contre plus cet effet de la finance. Une faible rentabilité
corrèle avec de faibles intérêts composés. Le livret A est très liquide et un
simple virement vers le compte courant permet d’accéder à vos fonds. C’est
un excellent outil pour votre épargne de précaution. C’est-à-dire qu’il
cloisonne les dépenses mensuelles effectuées sur votre compte courant de
votre épargne de précaution qui ne doit être utilisée qu’en cas d’urgence.
Cela limite les achats futiles.
5.2 — L’assurance vie
L’assurance vie est un placement financier qui permet au souscripteur
d’épargner de l’argent dans un but de transmission, ou pour lui-même
lorsque survient un évènement dans sa vie.
Si l’assuré décède, la clause bénéficiaire de l’assurance vie s’applique,
déterminant alors le ou les ayants droit.
Une assurance vie répond à une demande de simplicité
d’investissements, car elle est entièrement gérée par un assureur. Elle peut
même établir un profil de risque et vous donner la répartition qu’il vous
faut, dans le cadre d’un mandat de gestion.
Il n’y a pas de plafond. L’argent investi en assurance vie n’est pas bloqué
et des rachats partiels peuvent être effectués. Ceux-ci ne la clôturent pas.
Cependant, vous êtes lourdement imposés dans les premières années.
L’assurance vie a une fiscalité avantageuse qui change en fonction de la
date d’ouverture de votre contrat. Premier palier à 4 ans. Second palier à
8 ans. Un abattement de 4600 € pour une personne seule au bout de 8 ans
permet de réduire les gains du contrat sur lesquels vient s’appliquer
l’imposition sur le revenu.
Les frais d’une assurance vie multisupport sont inférieurs à 1 % par an
pour une assurance vie en ligne. Certaines assurances vie prennent un
pourcentage sur chaque versement, ou à l’ouverture, ou les deux. Ils sont
gourmands ! Ces frais se cumulent aux frais des produits utilisés. Les fonds
ont en général des frais annuels supérieurs à 2 % ! Ces frais sont opaques…
il faut vraiment chercher pour récupérer ce type de données. Soit un total
annuel d’environ 3 % de frais. Vous savez que vous commencez l’année à
perte de 3 %, quelle que soit la performance, positive ou négative de votre
assurance vie !
Une assurance vie est composée de deux supports d’investissement : les
fonds en euros, qui offrent une garantie de capital et les unités de compte,
qui n’en offrent pas.
Un fonds en euros est majoritairement investi, par l’assureur, sur des
emprunts d’État (obligations). Celui-ci garantit le capital déposé sur son
fonds en euros. Les assurances vie en fonds euros n’ont pas une rentabilité
nécessaire pour que nous puissions parler de cercle vertueux.
Les unités de compte correspondent essentiellement à des
investissements dans des OPC : Organismes de placement collectif. Ce sont
des fonds qui sont investis soit en actions et obligations, soit en immobilier.
Le taux de rendement espéré sur les unités de compte est plus élevé que
sur le fonds en euros, en contrepartie d’un risque de perte en capital. Les
unités de compte sont ni plus ni moins que des actifs boursiers.

L’assurance vie est une solution clé en main, mais après avoir offert
votre rentabilité à un intermédiaire, votre courtier ou votre banque et au
gestionnaire de chaque fonds, il ne vous reste plus beaucoup d’intérêt pour
vous !
5.3 — Le PEA
Le PEA est le plan d’épargne en actions. Il permet l’achat et la gestion
d’actions d’entreprises européennes tout en bénéficiant, sous certaines
conditions, d’une exonération d’impôt.
Tout contribuable qui a son domicile fiscal en France peut ouvrir un
PEA, dans la limite d’un par Français et de deux par foyer fiscal.
L’épargnant peut y verser jusqu’à 150 000 €, son plafond théorique, mais
un PEA peut monter bien plus haut avec les intérêts !
La mention « éligible au PEA » doit être présente sur le document
d’information clé pour l’investisseur (DICI) ou dans les informations
relatives à l’action. Ce ne sont pas toutes les actions, tous les fonds et ETF
qui le sont. Autrement vous ne pouvez investir que par le CTO (compte-
titres ordinaires).
Fiscalité du PEA
Le PEA a d’énormes avantages concernant l’imposition. Quel que soit
l’âge du plan, ce n’est qu’en cas de retrait d’argent du PEA que la fiscalité
s’applique. Elle ne s’applique pas tous les ans ni lors d’une vente, ce qui est
le cas du CTO. Ce qui est un avantage énorme ! Cela vous permet
réellement de profiter des intérêts composés.
Nous différencions deux cas de retrait du PEA : avant ou après 5 ans de
détention.
Réaliser un retrait avant son cinquième anniversaire : le PFU,
prélèvement forfaitaire unique, de 30 % sur les gains s’applique. Le retrait
du PEA est possible à tout moment, votre argent reste disponible. Toutefois,
celui-ci provoque la clôture du PEA ! Ce n’est donc pas dans votre intérêt
d’effectuer un retrait avant 5 ans.
Effectuer un retrait après son cinquième anniversaire : les gains sont
exonérés d’impôt sur le revenu dès le cinquième anniversaire du plan. Pour
tout bénéfice net réalisé depuis le 1er janvier 2018, celui-ci est soumis en
intégralité aux prélèvements sociaux, soit 17,2 % actuellement «
uniquement ». Tout retrait après 5 ans n’entraîne pas la clôture du PEA et
vous pouvez continuer de l’alimenter. Il faut donc l’ouvrir pour prendre
date dès que possible, quitte à n’y verser que 10 € au départ. La date fiscale
d’ouverture correspond à la date du premier dépôt.
Le PEA est transférable d’un établissement à l’autre sauf que cela prend
du temps. Comptez quatre semaines environ.
Sont inaccessibles au PEA : les produits dérivés et le SRD (Service de
Règlement Différé) et c’est tant mieux ! Les investissements boursiers
restent quelque chose de sérieux, et ne doivent pas être assimilés à un jeu
d’argent. Un vrai investisseur ne se croit pas au casino !
Le PEA est un excellent outil d’investissement pour investir à minima à
moyen terme.
Les frais annuels sur le PEA sont faibles si vous choisissez un bon
courtier ou une banque satisfaisante. Les courtiers et les banques en ligne
sont très bien placés en matière de frais. Depuis plusieurs années, Bourse
Direct et Boursorama sont deux acteurs importants.
PEA jeune
Il concerne les 18-21 ans, et les étudiants jusqu’à 25 ans, rattachés au
foyer fiscal de leurs parents. Il est identique au PEA classique. Son plafond
est de 20 000 €. Il concerne également les majeurs atteints d’une infirmité
et raccrochés au foyer fiscal de leurs parents.
5.4 — Le CTO
Il faut obligatoirement passer par un compte-titres ordinaire, ou CTO,
pour toutes les actions non éligibles au PEA. Il est indispensable si vous
souhaitez investir dans les actions de grosses capitalisations boursières dans
le monde entier comme Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft,
Alibaba, Samsung, etc.
Il vous offre la possibilité d’accéder à une gamme complète de produits
financiers sur tous les marchés du monde. Le CTO est un bon outil ! Il est
utilisable pour tous les horizons de placement.
Il vous permet d’acheter et vendre des actions, des fonds, des
obligations, mais aussi des produits dérivés, d’avoir accès au service de
règlement différé. La spéculation est présente en chacun de nous, limitez-la
au maximum.
Le CTO n’a pas de plafond et il est transférable, d’un établissement à un
autre, comme le PEA. Il n’y a pas d’âge minimum pour ouvrir un CTO.
Vous pouvez ouvrir et gérer un CTO au nom de votre enfant.
Le CTO n’est pas l’outil du spéculateur, il peut être utilisé pour investir
durablement, mais ne possède pas les avantages fiscaux du PEA.
Une commission de tenue de compte, appelée droits de garde, peut être
prélevée annuellement, en plus des frais de passage d’ordres de bourse.
Heureusement, toutes les banques ne le pratiquent pas.
Fiscalité du CTO
Un de ses points faibles reste la fiscalité… il n’y a pas d’avantage fiscal
sur le CTO !
Vous n’avez pas d’exonération d’impôts sur les gains. Les gains sont les
plus-values à la suite d’une vente, les dividendes des actions, et les intérêts
des obligations. Vous payez des impôts même si vous laissez votre argent
sur le CTO ! C’est le gain tel que décrit précédemment qui déclenche une
déclaration aux impôts, obligatoirement.
Par défaut, c’est le PFU qui s’applique, aussi appelé flat taxe, qui
correspond à 30 % de vos gains. Cette taxe comprend un taux forfaitaire
d’impôt sur le revenu de 12,8 % et les prélèvements sociaux au taux de
17,2 %. Cette simplification existe grâce à la loi PACTE.
Il est possible de décider d’un autre régime d’imposition, la taxation au
barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cette option est intéressante, car
elle permet de bénéficier d’un taux de CSG réduit, d’un abattement sur les
dividendes de 40 % et d’un abattement compris entre 50 % à 65 %, en
fonction de la durée de détention des actions.
Pour rester simple et ne pas partir dans des explications trop détaillées,
sachez que de manière générale, le PFU demeure l’option la plus favorable
sauf pour les contribuables non imposables.
Dans les autres cas, cela dépend. L’administration fiscale propose de
comparer, grâce à un outil de calcul, l’imposition au PFU et au barème
progressif. Il vous faut alors effectuer cette simulation.
Si vous optez pour un CTO chez un broker qui n’est pas français, il faut
vous occuper vous-même de la déclaration fiscale, car contrairement aux
banques françaises, celui-ci n’envoie pas aux impôts votre IFU (Imprimé
Fiscal Unique). Ce document annuel vous est alors accessible et charge à
vous de reporter vos valeurs mobilières et tous les revenus de capitaux
mobiliers perçus.
Quel que soit l’âge du CTO, la fiscalité des plus-values, dividendes et
intérêts s’applique tous les ans ! Payer des impôts c’est comme payer des
frais trop importants. Sur le long terme, cela limite grandement l’effet des
intérêts composés.
5.5 — Le meilleur outil de l’investisseur paresseux
Assurance vie ou PEA ? Choisissez les deux ! Ouvrez une assurance
vie et un PEA auprès d’un courtier ou une banque en ligne, et versez-y le
minimum uniquement. La date fiscale est celle du premier versement.

Ouvrez une assurance vie pour en bénéficier, au cas où les règles du jeu
financier changeraient un jour en faveur de l’assurance vie. Pour l’instant,
elle n’est intéressante que pour une transmission de patrimoine. Oubliez
votre investissement en assurance vie.

Privilégiez l’investissement par votre PEA, sauf si son plafond est atteint
pour les valeurs éligibles. En effet, vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu
pour tout retrait après 5 ans (donc uniquement 17,2 % de prélèvements
sociaux à payer), alors que pour le CTO, vous payez, en général, la flat
taxe, soit 30 % des gains en impôts.
Pour les valeurs non éligibles et dans le cas où le plafond du PEA est
atteint, là, pas le choix ! Utilisez votre compte-titres ordinaire
obligatoirement.
6
Votre patrimoine de paresseux
FAÇONNEZ-LE !

V otre patrimoine, ce sont toutes les choses qui vous


appartiennent et les éléments qui le constituent sont
variables. À la fin du chapitre, vous serez en mesure de créer un graphique
en secteurs (ou camembert) de répartition simple et vous aurez une
approche intelligente des investissements, si ce n’est pas déjà le cas bien
sûr ! Consultez les documents d’informations clés pour l’investisseur avant
d’investir.
Un actif s’oppose à un passif
Un actif vous rapporte de l’argent. Un appartement qui vous génère des
loyers est un actif. Un investissement boursier est un actif alors qu’un passif
puise dans vos ressources. Une voiture de luxe, la télévision 4K UHD…
sont des passifs et ont un coût, tous les jours. Pour aller un peu plus loin sur
cette réflexion, une voiture de luxe louée convenablement, régulièrement,
peut devenir un actif. Elle peut occasionner des revenus pour vous.
Tout est une question de point de vue et d’axe d’utilisation de vos
possessions.
Dans ce chapitre, nous passons en revue les principales classes d’actifs.
6.1 — Les liquidités
Aussi appelé cash, c’est l’argent dont vous disposez, qui n’est pas
injecté. Il est voué à être investi à court ou moyen terme. Cette enveloppe
comprend aussi l’épargne de précaution.
6.2 — Les obligations
Une obligation est un titre négociable qui représente la part d’un
emprunt, émis par un gouvernement, une collectivité locale, une entreprise
ou une institution financière.
Investir dans des obligations est un investissement relativement sûr. Les
obligations sont échangeables sur un CTO uniquement. Elles ne sont pas
éligibles au PEA. Il existe cependant une solution pour investir dans des
obligations par un PEA qui est d’investir dans un ETF obligataire.
6.3 — Les matières premières
Certains investisseurs incluent de l’or et de l’argent au sein de leur
patrimoine financier afin de se couvrir de l’inflation et des crises.
Cependant, ce n’est pas un véhicule d’investissement.
6.4 — Les actions
Une action cotée est un titre de propriété délivré par une société, à la
suite de son achat sur une place boursière. L’action représente un droit sur
l’actif et le bénéfice. L’investisseur gagne sur deux tableaux. La plus-value
lors d’une vente, et les dividendes, lorsque l’action distribue ce type de
revenu.
Une action n’est pas sécable. Vous ne pouvez pas avoir la moitié d’une
action. Vous devez acheter une unité au minimum. Le PEA, pour les actions
éligibles, et le CTO permettent de négocier en bourse des actions.
Certains brokers comme Trading 212, que je ne vous recommande pas,
permettent d’acheter des fractions d’actions. Leurs clients ne détiennent pas
réellement leurs actions, car ces fractions d’actions ne sont pas négociables
sur les marchés publics.
Il existe aussi des actions non cotées, qui ne sont ni vendues ni achetées
sur le marché boursier. Ces actions concernent généralement des entreprises
très petites en comparaison aux sociétés cotées en bourse.
6.5 — L’Immobilier
L’investissement immobilier repose sur le fait de louer un bien acheté à
crédit, en signant un bail avec un locataire. L’effet de levier du crédit est
utilisé pour faire travailler l’argent non possédé, dans un actif peu risqué.
Ce qui est une théorie bien sûr, car l’immobilier n’est pas forcément sans
risque. Risque de loyer impayé, de squatteurs, de travaux inattendus, de ne
pas trouver de locataire…
SCPI
Il existe des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) qui
collectent l’argent d’investisseurs particuliers pour gérer un grand parc
immobilier. Investir dans des SCPI est un investissement collectif dans
l’immobilier professionnel et ses atouts principaux sont la mutualisation du
risque et sa passivité.
Les SCPI, aussi appelées « pierre papier », possèdent de nombreux
immeubles généralement investis dans des bureaux, locaux commerciaux,
hôtels, mais aussi dans la santé et la logistique.
De nombreux immeubles impliquent de nombreux locataires différents
ce qui limite le désagrément de loyers impayés, dans un secteur immobilier
sérieux avec des baux de plusieurs années.

Une SCPI décide si elle accepte ou non de nouveaux investisseurs en


fonction de sa politique connue à l’avance. Elle peut être à capital fixe ou à
capital variable.
Une SCPI à capital fixe limite l’acquisition de nouvelles parts au plafond
fixé par celle-ci. Le prix d’une part respecte l’offre et la demande et varie
régulièrement. Il est obligatoire de passer par le marché secondaire, entre
investisseurs, si la société de gestion n’accepte plus de vendre des parts aux
nouveaux investisseurs.
Au contraire, une SCPI à capital variable émet constamment de
nouvelles parts, sans limites. Le prix est unique. Ces parts peuvent aussi se
négocier sur le marché secondaire.

Au moment de l’achat de parts de SCPI à sa société de gestion, des frais


de souscription d’environ 10 % s’appliquent. Plus précisément, ils sont
effectifs lors de la revente de vos parts, contrairement à un investissement
immobilier classique où les frais de notaires sont à payer immédiatement.
En effet, une SCPI a une valeur à la revente réduite de 10 % environ, par
rapport à son prix d’achat.
C’est un investissement totalement passif et cela a un coût, environ 10 %
de frais sont prélevés annuellement. Les dividendes sont habituellement
versés, nets de frais et trimestriellement. Vous n’avez que la déclaration de
revenus annuelle à effectuer. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles avec
un investissement immobilier de ce type. Après, attendez-vous à un
rendement net (après impôts) qui avoisine les 4 % en moyenne et jusqu’à
5 % pour les meilleures. Selon vous, la tranquillité a-t-elle un prix ?
Je vous préconise d’investir dans des SCPI de rendement solides, bien
diversifiées sectoriellement et géographiquement et pourquoi pas une SCPI
européenne. Attention, je ne vous recommande pas d’investir dans des
SCPI fiscales qui ont une durée de vie limitée et sont souvent surévaluées
lors de l’achat.
Il est possible d’investir dans une assurance vie qui propose des SCPI,
cependant ne perdez pas de vue les frais importants facturés par le
gestionnaire.
Investir à crédit est intelligent. Vous pouvez déduire les intérêts
d’emprunts et les frais d’assurance de vos revenus fonciers. La difficulté
réside dans la recherche d’une banque qui vous finance des SCPI qu’elle ne
distribue pas. La banque n’a que peu d’avantages à promouvoir et accepter
des investissements concurrents.
Le simple commercial d’une banque physique ne connaît pas ce type
d’investissement. Il faut alors vous munir de patience et vous mettre en
relation avec un CGP (conseiller de gestion en patrimoine), plus averti. Des
CGP sont présents dans beaucoup d’agences bancaires physiques. Un CGPI
qui est indépendant est non affilié à une banque et en théorie plus neutre
dans son choix de produits.
Immobilier traditionnel
L’achat immobilier est l’investissement préféré des Français, et de loin.
Son côté sécuritaire attire beaucoup d’investisseurs en France. C’est
pourquoi le prix de l’immobilier français, au mètre carré, est le plus cher
d’Europe. Dans l’esprit des Français, l’immobilier est bien encadré,
rassurant, concret… et rares sont ceux qui connaissent les SCPI.
Dans le cas le plus simple, si vous avez une capacité d’endettement,
créez-vous un patrimoine immobilier en trouvant une bonne affaire
(appartement à louer, immeuble de rapport…). Informez-vous grandement
avant de vous lancer. Visitez sans vous presser des biens. Faites chiffrer les
travaux éventuels par des professionnels, quitte à vous servir de ces devis
pour négocier le bien, même si vous faites vous-même les travaux.
Soyez confiant sur votre projet immobilier. Investir dans l’immobilier
requiert certaines qualités, certains atouts à avoir dans votre manche. Tout
d’abord, il est indispensable de trouver une bonne affaire ! Le « coup de
fusil » dont tous les chasseurs d’immobilier rêvent, et qui n’arrive qu’aux
autres, car oui, quelqu’un qui investit dans l’immobilier et pour qui c’est un
vrai gouffre financier ne l’étale pas sur la place publique. C’est
compréhensible. Par contre, si son investissement est rentable, il s’empresse
d’en parler autour de lui. Statistiquement, nous entendons plus souvent
parler de réussites que d’échecs, ce qui offre une bonne dynamique pour
vous, mais ne représente pas forcément la réalité !
De nombreuses dépenses supplémentaires viennent impacter la
rentabilité, essentiellement lors d’imprévus, comme le ballon d’eau chaude
qu’il faut changer, des problèmes électriques ou d’isolation, la toiture qui
commence à se délabrer, le ravalement de la façade de l’immeuble, et j’en
oublie ! Pour diminuer cette perte, la meilleure opération peut être de le
faire soi-même. Encore faut-il avoir les compétences, ou des relations
capables de résoudre de potentiels futurs problèmes.
Une fois l’achat effectué, et souvent à chaque changement de locataire,
des travaux d’embellissement sont à réaliser pour que le bien se loue à
nouveau. Cela prend encore du temps.
Trouver le bon locataire est un vrai parcours du combattant. La sélection
du dossier, la gestion d’une annonce en ligne, les visites, l’établissement du
bail et les états des lieux entrants et sortants prennent encore et toujours du
temps. La possibilité de mettre son ou ses biens immobiliers en gestion dans
une agence (avec des frais d’environ 10 %) peut être une solution.
Il faut une excellente capacité à s’organiser, avec des fichiers digitaux ou
un carnet afin de suivre votre financement, vos loyers et vos dépenses,
pouvoir gérer le ou les locataires régulièrement…
Lors de votre déclaration aux impôts, si cet investissement à crédit n’est
pas votre résidence principale, vous pouvez déduire les intérêts d’emprunt
et les frais d’assurance de vos revenus fonciers.
Investir dans l’immobilier classique peut sembler idyllique, je vous
informe juste des côtés chronophages souvent peu abordés des investisseurs
immobiliers. Assignons au temps accordé à votre parc immobilier un taux
horaire de votre salaire, nous observons alors la rentabilité chuter
drastiquement. C’est pour cela qu’il est important d’investir dans
l’immobilier locatif en connaissance de cause avec une bonne motivation et
par plaisir ! L’analyse complète de votre projet est essentielle.
6.6 — Les OPC
Fonctionnement d’un OPC
Un OPC est un Organisme de Placement Collectif, ou fonds
d’investissement. Le souscripteur investit dans une part du fonds. La
gestion des actifs financiers est réalisée par le gérant du fonds. Un OPC
peut distribuer régulièrement les revenus de ses titres en portefeuille (OPC
de distribution) ou les réinvestir (OPC de capitalisation). Cette information
se trouve dans le DICI.
Un fonds a en général pour objectif de battre un indice de référence. Un
fonds détient plusieurs actifs financiers, diversifiés. Il a un indice de
référence déterminé, mais le gérant de fonds a toute latitude pour orienter
ses investissements d’une manière légèrement différente, dans le but de
devancer le marché. La majorité des gérants de fonds, sur le long terme,
n’arrivent pas à battre le marché. Cela arrive très rarement et pas
suffisamment pour dire qu’investir dans des OPC est un placement
intéressant. De plus, un fonds est lourdement chargé en frais. Ceux-ci sont
souvent opaques, même si la législation tend de plus en plus à éclaircir les
informations fournies. Les frais des fonds prélevés directement sur la
rentabilité peuvent aller de 1,5 % à 3,5 % par an ! Parfois, dans le cas de
bons résultats annuels d’un fonds, se rajoutent des frais de surperformance.
Tous ces frais sont prélevés quoiqu’il arrive, que le fonds soit perdant ou
gagnant.
Organisme de placement collectif en valeurs immobilières
Pour l’immobilier, il existe de nombreux supports tels que les, les SCPI
(Société Civile de Placement Immobilier) et les OPCI (Organisme de
Placement Collectif Immobilier). Les SCPI ne sont pas cotées en bourse,
contrairement aux OPCI.
Organisme de placement collectif en valeurs mobilières
Les OPCVM investissent en valeurs mobilières (actions, obligations…)
pour le compte d’un grand nombre d’épargnants. En achetant une part
d’OPC, chaque épargnant accède à un portefeuille diversifié géré par une
société de gestion agréée par l’AMF.
Parmi les OPCVM, nous listons les SICAV (Sociétés d’Investissement à
Capital Variable) et les FCP (Fonds Communs de Placement). Investir dans
une SICAV vous donne un droit de vote lors des assemblées générales afin
de participer à certains choix, tandis que posséder des parts de FCP ne vous
donne aucun pouvoir décisionnel quant à la gestion du fonds.
6.7 — Les ETF
ETF signifie Exchange-Traded Fund, ou fonds négocié en bourse. C’est
un fonds particulier ! Son principal atout est d’être beaucoup moins chargé
en frais que les supports classiques. Son deuxième meilleur atout : il est le
support d’investissement d’excellence pour les paresseux ! C’est un
investissement passif très simple à maîtriser.
Un ETF est un fonds indiciel, appelé aussi tracker. Ce n’est pas un
produit difficile à comprendre. Il a pour objectif de répliquer un indice le
plus fidèlement possible. Il n’est pas géré au jour le jour avec des arbitrages
décidés par un gérant. Il est composé d’actions, il suit et réplique un indice,
un point c’est tout. Je n’aime pas dire qu’un ETF est un fonds, car cela
sous-entend englober tous les défauts des fonds… ce qui n’est absolument
pas le cas.
Investir dans un ETF est un investissement totalement passif. Ainsi,
procéder à l’achat d’une part d’un ETF qui suit le CAC 40 vous permet
d’investir directement dans ses 40 valeurs, en un seul ordre de bourse au
lieu de 40 ordres distincts si vous achetez les valeurs une à une. L’ETF se
met tout seul à jour dans le cas de modifications de la composition du CAC
40. Ce raisonnement est valable pour tous les indices suivis par les
différents trackers.
L’objectif d’un fonds est de battre un indice, il y parvient rarement alors
que l’intention d’un ETF est de répliquer un indice avec la plus grande
fidélité.
Une part d’ETF n’est pas sécable. Vous ne pouvez pas acheter la moitié
d’une action. Vous devez faire l’acquisition au moins d’une part d’ETF.
Il est possible d’obtenir une part d’un ETF par un CTO, une assurance
vie et un PEA. Comme nous l’avons vu précédemment, le PEA est la
solution la plus avantageuse grâce à l’exonération d’impôts sur le revenu
après 5 ans de détention.
Un ETF permet d’investir passivement, et avec très peu de frais. Investir
dans un ETF est le moyen le plus constant de répliquer la performance de
l’indice au plus près.
Choisir un ETF
En tant que futurs investisseurs paresseux, le seul effort que vous avez à
fournir est de sélectionner un ou plusieurs ETF. Une fois de plus, je vous
facilite la tâche !
Restez basique et analysez ses caractéristiques. Ces informations se
trouvent dans le DICI de l’ETF ou dans son environnement d’obtention.
Indice de référence
Tous les ETF suivent un indice pour égaler sa performance. Trouvez un
ETF qui réplique l’indice qui vous intéresse ! Il existe énormément d’ETF,
mais pas autant concernant l’indice de référence que vous souhaitez suivre.
Liquidité
La liquidité d’un ETF est importante. Plus il y a de volumes d’échange
(offre/demande), moins il y a d’écart, appelé spread, entre les ordres
d’achats et de vente. Le spread traduit le niveau d’accord entre acheteurs et
vendeurs. Plus il y a désaccord, plus le spread est considérable.
Qualité
La qualité d’un ETF se juge à sa « tracking difference », c’est-à-dire
l’écart de performance entre l’ETF et son indice de référence. Elle est
souvent communiquée dans les rapports annuels. Plus elle est faible, plus
l’ETF est fiable.
Frais
Les frais d’un ETF doivent avoir le moins d’impact possible. Des frais
inférieurs à 0,50 % annuels sont acceptables. Au-delà, les effets sur le long
terme sont réels.
Réplication
Il existe deux types de réplication : synthétique ou physique.
Les ETF à réplication synthétique, par l’utilisation des swaps, où swap
veut dire « échange » en anglais. Cet ETF synthétique n’est pas réellement
possesseur des titres présents dans l’indice, mais réplique sa performance
par l’usage de swap. Un swap est un contrat où deux parties échangent des
flux financiers pendant un certain temps. Concrètement, l’ETF qui est
européen est investi dans des actions européennes, mais réplique un tout
autre indice, par exemple un indice américain. Il est donc possible d’investir
dans le monde entier par le PEA, grâce à la réplication synthétique.
Les ETF à réplication physique répliquent et possèdent réellement les
actions et leur pondération qui composent l’indice qu’ils répliquent.
Une réplication n’est pas meilleure que l’autre. Ce sont simplement deux
façons différentes de procéder.
Gestion des dividendes
En ce qui concerne la politique de gestion des dividendes, un ETF
capitalisant réinvestit automatiquement les dividendes. Il est souvent
indiqué CAPI dans le nom de l’ETF. Si au contraire il vous les distribue, on
l’appelle ETF distribuant, et ma mention DIST est mise en avant. Avec une
vision long terme, privilégiez les ETF capitalisant les dividendes, cela vous
évite de passer plus d’ordres de bourse et donc de payer des frais de
courtage. Cependant, si vous désirez une rente régulière, investissez dans
des ETF les distribuant. Ceux-ci sont versés dans l’espace de liquidités de
votre outil d’investissement (PEA, CTO ou compte courant).
Parfois, la politique de distribution n’est pas indiquée clairement. Le
résultat net et les plus-values nettes réalisées par ces ETF sont réinvestis ou
redistribués sur décision de la société de gestion. Cette information est à
trouver dans le DICI de l’ETF.
Couverture contre le risque monétaire
Un ETF hedgé est composé de produits financiers prévus pour les
risques de change. Un ETF se négocie en bourse avec une devise. La
couverture contre le risque de fluctuation des monnaies d’un ETF consiste à
limiter l’impact de la variation de la paire de devises concernée. Un ETF
éligible au PEA, répliquant un indice aux États-Unis est acheté en euro,
mais sa vraie valeur s’exprime en dollars. Il est donc sensible à la variation
de la paire de devises €/$. Il n’est pas pertinent sur le long terme de prendre
un ETF hedgé pour une unique raison : son coût trop élevé. Aimeriez-vous
payer cher une assurance pour rien ?
Prix de la part
Le prix d’une part peut sembler important, mais il n’est pas un critère
fondamental. Si le coût de la part est plus élevé que le montant alloué
mensuellement à vos investissements boursiers, ce n’est pas grave, attendez
plusieurs mois si c’est vraiment l’ETF qui est dans votre plan
d’investissement. Des études montrent que l’écart de rentabilité finale est
négligeable sur le long terme entre des investisseurs mensuels, trimestriels,
semestriels. Le tout est d’être régulier en montant et en fréquence. Ne vous
mettez pas la pression au point de vouloir à tout prix investir tous les mois.
Si ce n’est pas possible, investissez moins fréquemment, mais toujours
régulièrement.

Je n’aborde ni les ETF à effet de levier, ni les ETF inverse, qui sur le
long terme, ne sont pas du tout adaptés à notre stratégie d’investisseurs
paresseux. La cause est l’effet du bêta slippage qui impacte fortement la
valeur de l’investissement dans le temps. Les variations du cours de celui-
ci, à la hausse et à la baisse, entraînent son érosion.
Risque émetteur
Le seul risque réel d’investir dans un ETF, qui existe par son
fonctionnement, serait que la société de gestion rencontre des difficultés.
Les émetteurs d’ETF sont des filiales de grands groupes financiers. Le
risque de faillite existe, mais est extrêmement faible. Il est judicieux de
choisir un ETF géré par une société reconnue et solide comme Lyxor,
Amundi, iShares…
ETF éligibles au PEA
Les ETF éligibles au PEA se trouvent tous sur la place boursière
parisienne. Pour identifier un tracker nous pouvons utiliser son code ISIN,
c’est la solution la plus sûre, mais le code est long à retenir. Son code
mnémonique est très court et il est plus facile à retenir.
Nous allons étudier certains des principaux ETF, mais il y en a beaucoup
d’autres !
ETF suivant l’indice du CAC40, en France
L’ETF C40 (LU1681046931 d’Amundi, capitalisant) et l’ETF CAC
(FR0007052782 de Lyxor, distribuant).
Je privilégie toujours un ETF qui capitalise ses dividendes, car je
réinvestis, quoi qu’il arrive, ceux-ci.
ETF suivant l’indice S&P 500, aux États-Unis
L’ETF PSP5 (FR0011871128 de lyxor, capitalisant) et l’ETF PE500
(FR0013412285 d’amundi).
Je penche pour le PE500 qui a un meilleur encours sous gestion et a donc
une meilleure liquidité que son concurrent.
ETF suivant l’indice MSCI Europe
L’ETF PMEU (FR0013400256 de lyxor) est moins intéressant que le
PCEU (FR0013412038 d’Amundi) qui a un meilleur encours sous gestion
et des frais plus faibles.
ETF des pays émergents
(indice MSCI emerging market)
L’ETF PLEM (FR0011440478 de lyxor, capitalisant) et l’ETF PAEEM
(FR0013412020 d’Amundi).
Je sélectionne le PAEEM qui a une meilleure capitalisation et moins de
frais annuels que son comparse.
ETF suivant l’indice TOPIX, au Japon
Le PTPXE (FR0013411980 d’amundi) a une meilleure capitalisation et
beaucoup moins de frais que le TOPIX (FR0011871102 de Lyxor).
ETF obligataire
Vous ne pouvez pas investir directement dans des obligations par un
PEA, mais dans un ETF obligataire cela est possible. Il existe un indice qui
mesure la performance des emprunts d’État les plus représentatifs et les
plus liquides de la zone euro. L’ETF OBLI (FR0013346681 de Lyxor,
capitalisant) a le mérite d’exister et de répliquer cet indice, mais possède un
faible encours sous gestion.
ETF World – MSCI World
L’ETF CW8 est un excellent ETF Monde (LU1681043599 d’Amundi,
capitalisant). Avec plus de 1,5 milliard d’euros sous gestion et des frais de
0,38 %/an contre 0,45 %/an pour le EWLD (FR0011869353 de Lyxor,
capitalisant), le tracker CW8 est mon favori.
Il réplique l’indice MSCI World et représente à lui seul environ 85 % de
la bourse mondiale. Acheter une part de l’ETF CW8 revient à acheter en
une seule opération toute sa composition, c’est-à-dire les 1600 plus grosses
capitalisations boursières mondiales, diversifiées sectoriellement et
géographiquement.
Le tracker EWLD est moins intéressant malgré son coût unitaire faible.
Nous pourrions dire qu’il est plus intéressant pour les petits portefeuilles
puisque son cours est d’une vingtaine d’euros seulement. Cependant, il est
toujours judicieux d’économiser sur les frais sur le long terme. Il vaut
mieux mettre du cash de côté pendant plusieurs mois, pour pouvoir acheter
une part de l’ETF CW8, que d’acheter tous les mois l’ETF EWLD. Le
surplus de frais annuel du côté de l’EWLD est certes minime, mais visible
sur de très nombreuses années.

Mon chouchou, le grand vainqueur est l’ETF CW8.


6.8 — Les cryptomonnaies
Une cryptomonnaie est une monnaie numérique sécurisée par un
système nommé blockchain. La première est créée en 2009 et s’appelle le
bitcoin. Elle est alors indépendante des réseaux bancaires. Toutes les autres
monnaies numériques créées par la suite sont appelées altcoin, et sont des
alternatives à celui-ci.
Il est possible de détenir une fraction d’une cryptomonnaie. Ainsi détenir
le 1 juin 2021 0,01 BTC (Bitcoin) correspond à un montant de 300 €.
L’univers des cryptomonnaies est vaste et sans cesse en évolution. Nous
allons ensemble entrevoir ce qu’elles sont !
Blockchain
La blockchain est une technologie qui garde la trace de l’ensemble des
transactions réalisées, de manière décentralisée, sécurisée et transparente,
sous forme d’une chaîne de blocs.
Explications. Il existe plusieurs blockchains différentes, mais le principe
général reste, à quelques détails près, le même. La blockchain garde les
traces de toutes les transactions de la cryptomonnaie concernée, et un
certain nombre de transactions forme un bloc. Les différents blocs
s’enchaînent avec le temps. D’où son nom : blockchain. La blockchain est
un livre comptable où sont inscrites les transactions de manière
décentralisée. L’adjectif décentralisé renvoie au fait qu’aucune entité n’a le
contrôle sur l’ensemble des processus. Chaque opération est vérifiée par
une multitude de machines appelées tiers de confiance, ce qui la rend
infalsifiable.
Pour faire simple, la blockchain assure l’intégrité d’une transaction et
conserve la confiance des utilisateurs, tout comme les signes de sécurités
facilement reconnaissables qui se trouvent sur un billet en euros prouvent
l’authenticité de celui-ci (craquant du papier, pastille holographique, le
relief de l’impression…) Miner de la cryptomonnaie est en réalité
participer, en tant que tiers de confiance à son intégrité.
Sécurité
Un portefeuille de cryptomonnaies est sécurisé par cryptographie. Le
principe repose sur l’utilisation d’une clé publique pour chiffrer un message
qui ne peut être déchiffré uniquement par la clé privée correspondante. La
clé privée est sensible et si elle se trouve dans de mauvaises mains, vous
êtes susceptible de vous faire voler vos cryptomonnaies. D’où l’adage, dans
cet environnement numérique : not your keys, not your coin. Autrement dit,
si vos clés privées ne vous appartiennent pas, vos cryptomonnaies non plus.
Le minage de cryptomonnaies consiste à résoudre des problèmes
cryptographiques, à l’aide de la puissance de calcul d’une carte graphique
ou d’un processeur d’ordinateur, pour sécuriser des transactions, en échange
d’une récompense.
Voilà pour les bases à connaître. Le sujet est vaste et évolue
continuellement.
Exchange
Les exchanges sont les plateformes d’échange de cryptomonnaies. Elles
mettent en lien les acheteurs face aux vendeurs de manière sécurisée et
facturent les transactions. Les mastodontes des cryptomonnaies que je peux
vous recommander les yeux fermés sont Binance, Kraken et Coinbase, avec
une énorme préférence pour Binance et ses frais très faibles. Kraken et
Coinbase sont beaucoup plus conviviaux, mais un peu plus chargés en frais.
Un exchange qui ne se trouve pas sur la blacklist de l’AMF est aussi un bon
critère de choix d’exchange !
Certaines plateformes d’échange proposent une carte bancaire pour
effectuer des paiements en cryptomonnaies. Plus précisément, payer avec
cette carte revient à payer en euros, mais avec des cryptomonnaies puisqu’à
chaque paiement, la conversion est automatiquement effectuée en euros.
Une conversion de cryptomonnaies en euros implique de payer des impôts
sur les gains réalisés. Nous abordons le sujet un peu plus loin.
Tokenisation d’un actif
Une cryptomonnaie peut être échangée et négociée sur un exchange,
cependant il n’est pas possible, à ce jour, d’acheter une action directement
avec des cryptomonnaies.
Cependant, par la tokenisation de certains actifs, valoriser un actif dans
ce monde numérique est devenu possible. Pour exemple, le stable coin
USDT (Tether) est fixé au dollar US. L’USDT est un token relativement
stable et fidèle à son actif de référence. Tout récemment, Binance propose
sur sa plateforme l’échange de token Tesla (TSLA/BUSD), Microsoft
(MSFT/BUSD) ou encore Apple (AAPL/BUSD). La découpe maximum est
d’un centième d’un jeton d’action qui correspond ainsi à une fraction
équivalente d’une action de la société. Binance n’applique pas de frais de
transaction et assure la distribution des dividendes. Le BUSD est un stable
coin fixé sur le dollar américain.
Stacking de cryptomonnaie
Le mot stacking (littéralement « empiler ») désigne le processus de
verrouillage de cryptomonnaies dans un portefeuille crypto.
Contrairement aux blockchains Proof-of-Work (PoW) comme celle du
bitcoin qui dépend du minage pour vérifier et valider de nouveaux blocs, le
Proof-of-Stake (PoS) ne nécessite aucune forme de minage et repose sur un
mécanisme de verrouillage de cryptomonnaies. Cela consiste à bloquer une
quantité d’une cryptomonnaie pendant un temps déterminé dans le but d’en
percevoir une récompense. Cette immobilisation temporaire de
cryptomonnaies vous empêche d’échanger cet actif, et contribue aux
opérations d’une blockchain.
Le stacking de cryptomonnaies est disponible chez certains exchanges,
ou sur des plateformes spécialisées. Le plus simple est de stacker vos
cryptomonnaies sur votre exchange, comme Binance.
Volatilité importante
Conseil aux âmes sensibles : s’abstenir. Les cryptomonnaies sont très
volatiles. Du jour au lendemain, vous pouvez voir votre portefeuille
grimper fort, ou chuter drastiquement. Le monde des cryptomonnaies a
beaucoup de similitudes avec la bourse, mais il est démultiplié en risque et
en gain. Il n’est pas rare de constater des baisses globales du marché crypto
de 30 % à 50 %, sans que la tendance de fond soit baissière.
Deux façons de voir les choses… la vision d’un benêt et celle d’un
investisseur paresseux.
Le benêt spécule et effectue des ordres d’achat et de vente tout le temps,
à la moindre baisse il vend, à la moindre hausse il achète.
L’investisseur paresseux conserve ses positions, il « HODL » ses
positions (ou hold, avec la faute d’orthographe légendaire oui oui !) et
utilise la méthode DCA pour investir dans les cryptomonnaies.
Fiscalité des cryptomonnaies
La fiscalité en France sur les cryptomonnaies est la flat taxe (30 % sur
les plus-values). Elle s’applique dès qu’une cryptomonnaie est transformée
en monnaie fiduciaire (euros, dollars…). Un suivi exemplaire est
obligatoire afin d’effectuer la déclaration fiscale, même s’il existe des
prestataires qui proposent le service de calculer pour vous votre imposition.
Pour faire simple, si vous conservez vos monnaies numériques, sans les
transformer en euros, aucune déclaration n’est à effectuer.
Pour finir, il vous faut déclarer annuellement dans l’annexe 3916-bis tout
compte étranger et un compte dans un exchange étranger en est un.
Not your keys, not your coin
L’utilisation d’un cold wallet qui est un portefeuille physique de
cryptomonnaies, pour sécuriser ses investissements, peut être envisagée.
Dans ce paragraphe, je ne parle que de la marque Ledger, jeune pousse
française qui conçoit des portefeuilles de cryptomonnaies physiques.
L’accès à un Ledger est sécurisé par un code PIN, qui s’il est manqué trois
fois, peut être réinitialisé avec une clé de sauvegarde de 24 mots, qu’il faut
à tout prix conserver.
Cela peut être avantageux d’utiliser ce type de wallet si vous n’avez pas
confiance en votre plateforme d’échange, qui peut se faire hacker. Certains
exchanges qui ont déjà rencontré ce souci ont indemnisé leurs utilisateurs,
et d’autres moins costauds, dans des cas plus rares, ont définitivement
fermé leur porte. Si vous investissez des sommes significatives, achetez un
wallet physique. Utilisez un Ledger Nano S pour stocker quelques
cryptomonnaies. Un Ledger Nano X sera indispensable si vous possédez
beaucoup de cryptomonnaies différentes. Suivant le modèle acheté, le
nombre limité d’applications accessibles simultanément de votre Ledger
n’est pas le même. Une application par cryptomonnaie compatible existe et
il est possible de désinstaller une application après avoir effectué un
transfert. Une vraie gymnastique si vous voulez faire des économies.
Il y a plus de chance d’oublier votre code PIN ou de perdre la série des
24 mots de votre Ledger que de vous faire pirater vos cryptomonnaies, si
vous êtes sur un exchange fiable.
L’univers crypto, une menace ?
En France, l’univers des cryptomonnaies est souvent assimilé à tout ce
qui relève du grand banditisme ou du terrorisme. Mais il y a aussi
énormément d’investisseurs particuliers et institutionnels (professionnels)
qui y mettent leurs capitaux, dans un but spéculatif ou d’investissement, et
non dans un but criminel ou de blanchiment d’argent.
Actuellement, un cycle crypto complet est environ de 4 ans, avec des
chutes extrêmement fortes lors de bear markets, et des hausses fulgurantes,
lors de bull markets. Si cette règle se répète dans le temps, en vous
impliquant durablement dans un portefeuille de cryptomonnaies diversifié,
dans de grosses ou moyennes capitalisations, vous en sortirez gagnant, mais
après 4 ans. Nous n’avons malheureusement pas le recul nécessaire pour en
être sûr et le monde des investissements est rempli d’incertitudes.

L’univers des cryptomonnaies est grandement plus volatile que celui de


la bourse, il s’adresse à un public déjà habitué à la volatilité des marchés et
sur des petits montants.
Autres pistes d’investissements exotiques
L’achat de terres rares (métaux), de vignobles, de forêts, de terres
agricoles, de manuscrits, de pièces de collection, le crowdfunding… sont
des investissements qui ne sont pas habituels. Ils sont exotiques, car ils
possèdent un risque certain de perte en capital, mais aussi un espoir de gain
sympathique.
Faites des investissements en fonction de vos intérêts, cela décuple la
productivité. Il faut beaucoup plus de motivation pour effectuer certaines
tâches en lien avec une activité qui ne vous plaît pas du tout, surtout dans
des domaines spécialisés, qui demandent de s’acclimater techniquement à
celui-ci. Quand nous sommes passionnés par quelque chose, on ne voit pas
le temps passer ! Un passionné de Napoléon a tout intérêt à investir dans
des pièces de collection le concernant. Le domaine l’intéresse et prendre du
temps pour s’informer sur le sujet et pour appréhender les différents prix ne
fait que renforcer sa passion.
À mon sens, ces placements exotiques ne doivent pas représenter la
majorité de votre patrimoine financier et ne servent que de diversification.
N’investissez pas plus de 10 % de votre patrimoine dans de telles valeurs et,
là encore, diversifiez cette partie.
6.9 — Allocation cible d’actifs
L’allocation théorique d’actifs est le visage que vous souhaitez donner à
votre patrimoine par la nature de vos investissements. Il existe une
multitude d’allures possibles, selon votre profil de risque, votre horizon de
placement et vos convictions. C’est le point à atteindre de l’ensemble de vos
actifs, non pas en valeur, mais en pourcentage. La valeur de chacun de vos
investissements varie avec le temps. L’investissement initial et les
investissements réguliers doivent tendre à conserver votre allocation cible la
plus juste. Il est judicieux de garder l’harmonie que vous vous fixez par un
rééquilibrage régulier. Équilibrer son portefeuille d’actifs doit être réalisé
tous les ans, dans le but de ne pas être surexposé à un actif très performant,
et de renforcer un actif qui n’a pas performé. À ce moment-là, passez des
ordres de vente sur vos actifs qui ont excellé, et des ordres d’achat sur ceux
qui se sont le moins bien distingués.
Regardez, ci-dessous, le portefeuille financier d’un investisseur.

Je vous informe, dans notre cas , que l’allocation théorique de cet


investisseur est différente de son portefeuille actuel. Disons que la
composition qu’il vise est de 70 % d’ETF Monde, 20 % d’ETF obligataire
et 10 % d’ETF pays émergents.
Il faut procéder à un ajustement appelé rééquilibrage. D’une manière très
simple, ce rééquilibrage consiste à vendre les actifs en surplus (ici l’ETF
OBLI) et acheter ceux qu’il manque (ETF CW8). Cette opération n’est pas à
réaliser tous les mois, et je vous recommande de l’effectuer une fois par an.
Aussi, lors de passages d’ordres mensuels, il est aussi possible d’investir
dans l’actif qui n’a pas brillé et cela s’appelle renforcer sa position, ce qui
compense un peu la perte et limite le rééquilibrage annuel.
Votre allocation cible peut évoluer, car plus le temps passe, plus vous
vous rapprochez de la retraite et plus des envies sécuritaires sont présentes.
Mais que cela n’empêche pas les préretraités d’investir en bourse ! Un
changement de situation personnelle ou professionnelle peut aussi vous
amener à modifier votre plan d’investissement, à l’unique condition que le
motif soit valable. Voici deux cas distincts à traiter différemment : la
diminution de votre salaire entraîne une modification de votre plan
d’investissement, alors que le coût de réparations à effectuer sur votre
véhicule peut être absorbé par votre épargne de précaution et n’impacte pas
votre plan.
La plupart des investisseurs réagissent trop fréquemment aux fluctuations
des cours. Détachez-vous émotionnellement de vos investissements.
Portefeuille à tracker unique
L’allocation d’actifs la plus simple, accessible à tous, éligible au PEA, est
composée uniquement de l’ETF Monde CW8. Aucun rééquilibrage
nécessaire et vous placez l’argent que vous êtes prêt à perdre. L’allocation
parfaite pour un débutant en bourse.
Étude de portefeuilles composés
Élaboré
Une allocation d’actifs un peu plus élaborée serait de représenter
l’ensemble de la bourse mondiale, mais en utilisant plusieurs ETF pour
diminuer encore les frais et surpondérer certaines zones géographiques ou
certains secteurs. Cela impose un rééquilibrage annuel et une gestion de ses
émotions accrue. En effet, on dévie un peu de la stratégie initiale de suivre
l’évolution de la bourse de manière générale, pour intégrer ses convictions
personnelles. Si nous pensons que le secteur technologique va réaliser de
bonnes performances à l’avenir, va être plus rentable que d’autres domaines,
nous allouons une part un peu plus importante à celui-ci.
Dans ce cas précis, vous quittez peu à peu votre statut d’investisseur
paresseux puisque vous travaillez, sans forcément être sûr de parvenir à un
gain de performance, en utilisant votre temps pour effectuer des recherches.
Quand bien même le temps passé sur une sélection parfaite d’ETF aurait
porté ses fruits, sur le très long terme, cela est toujours infime.
Intermédiaire
Un portefeuille intermédiaire serait un équilibre entre des parts d’ETF
Monde et d’ETF obligataire et selon la répartition appliquée (voir tableau ci-
après), celui-ci est adaptable à tous !
Profil DÉFENSIF ÉQUILIBRE AGRESSIF

ETF CW8 10 % à 30 % 30 % à 70 % 70 % à 100 %

ETF OBLI 70 % à 90 % 30 % à 70 % 0 % à 30 %

Limitez votre prise de risque en offrant plus de poids à l’ETF obligataire.


Augmentez le dynamisme de votre portefeuille boursier en achetant des
parts d’ETF Monde. Vous mettez le curseur du risque où vous le souhaitez.
N’oubliez pas que ces deux ETF sont éligibles au PEA !
Cette répartition n’est pas figée. Elle peut évoluer avec l’expérience
acquise ou dans le cadre de votre plan d’investissement, en le déterminant à
l’avance dans le cadre de la réalisation d’un objectif. Les exemples les plus
fréquents sont l’achat de votre résidence principale et la prise de votre
retraite puisque votre situation personnelle change grandement.
Avec ce dispositif, vous faites certainement un rééquilibrage annuel entre
vos différents actifs. L’idée maîtresse est de réduire vos opérations et donc
aussi de limiter le plus possible le nombre de produits négociables en
bourse afin de diminuer les frais d’ordre de bourse et de simplifier au
maximum vos investissements.
Le meilleur portefeuille d’ETF
Il n’y a pas de meilleur portefeuille d’ETF dans l’absolu.
Le meilleur pour vous est celui dans lequel vous avez entièrement
confiance. Ce n’est donc pas un portefeuille que vous avez vu et reproduit
sans réfléchir sur un autre investisseur. Le meilleur, c’est avant tout le vôtre,
celui que vous avez constitué en tenant compte de votre profil de risque, de
vos convictions et de vos objectifs personnels. Vos convictions impliquent
de penser que tel actif ou tel secteur va surperformer. Anticiper le marché
n’est pas en adéquation avec ce que recherche un vrai « investisseur
paresseux », puisque cela reste chronophage et techniquement discutable.

Cela vaut-il le coup de se créer des contraintes à rééquilibrer plusieurs


lignes d’ETF alors que l’une de nos lignes directrices est l’investissement
passif, le lazy investing ? Qui peut affirmer savoir quels actifs sont les plus
rentables dans le temps ? Madame Irma !
Les portefeuilles à tracker unique et intermédiaire sont adaptés à tout
investisseur paresseux.
6.10 — Gestion active vs gestion passive
Gestion active
La gestion active d’un portefeuille boursier consiste à passer du temps
sur ses investissements afin d’étudier les meilleures actions, les meilleures
opportunités. Son degré d’implication technique et émotionnel est élevé et
exigeant.
Un investisseur qui choisit une vingtaine d’actions comme placement
boursier est en pleine gestion active. Un OPC de société de gestion est
composé d’analystes qui gèrent activement son fonds. Ils réalisent tous les
deux des arbitrages réguliers et essaient de rivaliser avec tous les autres
investisseurs.
Le Stock Picking est une stratégie active, qui revient à choisir certaines
actions parmi l’ensemble des possibilités. Privilégier une action plutôt
qu’une autre. Préférer investir dans l’action Renault plutôt que Peugeot, car
nous pensons qu’elle sera plus performante à l’avenir.
Le Market Timing, c’est à dire investir à certains moments et pas à
d’autres. Par exemple, repousser à demain pour acheter l’action Tesla, car
aujourd’hui n’est pas le bon moment, selon l’investisseur.
Ces deux stratégies actives mettent en avant l’anticipation du marché et
la prétention par l’investisseur de connaître mieux que tous les autres ce
qu’il va se passer.

Gestion passive
La gestion passive s’oppose à la gestion active. Elle met en avant la
simplicité et un degré d’implication faible. Elle consiste à avoir un univers
d’investissement le plus large possible et ainsi maximiser le nombre d’actifs
en portefeuille dans un but de diversification. Un ETF est le produit
boursier phare de la gestion passive.
De très nombreuses études de Moningstar, SPIVA, LYXOR, UBS et
d’autres comparent ces deux modes de gestion et leurs conclusions
favorisent clairement la gestion passive à la gestion active. Warren Buffet
qui est un investisseur reconnu fait régulièrement l’éloge des ETF.
6.11 — Les actifs d’un investisseur paresseux
Un investisseur paresseux maximise ses actifs et réduit ses passifs.
Oubliez les OPC. Ils sont beaucoup trop chargés en frais et les intérêts
que vous n’avez pas générés à cause de ceux-ci ne produiront pas à leur
tour d’autres petits, vu qu’ils n’existent pas. Nous parlons alors de cercle
vicieux.
Investissez dans l’immobilier à crédit (si vous en avez la possibilité) afin
de faire travailler de l’argent que vous ne possédez pas. Ceci est valable à
l’unique condition de réaliser une bonne affaire, et d’avoir une analyse
parfaite de votre projet.
Si pour vous la passivité de l’investissement est cruciale, que vous êtes
un vrai investisseur paresseux, favorisez l’achat de parts de SCPI à crédit.
Une grande partie des achats immobiliers en France est la résidence
principale. Sa destination principale n’est pas un investissement en tant que
tel, mais permet de ne pas payer un loyer à un propriétaire. La résidence
principale se situe entre actif et passif, car elle entraîne des économies en ne
payant pas un loyer, pour un bien qui est consacré au confort de ses
occupants. L’immobilier traditionnel est suggéré si vous disposez de
compétences ou connaissances dans le domaine, mais la gestion du bien et
du locataire est chronophage.
Investissez dans un ETF Monde par un PEA et surtout pas dans des
fonds traditionnels. Vous payez moins de frais, et vous suivez facilement
l’évolution mondiale de la bourse, qui a toujours grandement progressé
depuis sa création.
En effet, investir dans des ETF, c’est bénéficier de l’investissement
passif qu’il est ! C’est aussi éviter de passer du temps à sélectionner des
actions, se contenter du minimum de passage d’ordres de bourse, et
esquiver le rééquilibrage régulier de son portefeuille. Tout cela pour rien,
car nous avons admis lors des études des différents indices que le MSCI
World et le MSCI ACWI ont une rentabilité identique sur le long terme. Par
conséquent, dévier de la simple stratégie de suivre le MSCI World semble
inefficace. Ce n’est donc pas forcément intéressant d’avoir un portefeuille
d’ETF.
Investir dans un unique ETF Monde suffit. Il est amplement diversifié
sectoriellement et géographiquement pour représenter l’évolution de la
bourse mondiale. L’ajout d’ETF obligataire dans votre portefeuille est
acceptable, dans le but de renforcer le niveau de sécurité de votre
investissement, si votre profil de risque n’est pas agressif.
Le fait de suivre l’évolution de la bourse mondiale en investissant dans
un ETF Monde met votre ego à l’abri, et vous vous protégez de toute
réflexion, de toute prise de position. En effet, en adoptant une stratégie qui
vous est spécifique, vous n’êtes pas tenté de vouloir battre le marché. Ce
qui reviendrait à vouloir faire mieux que la globalité des investisseurs
particuliers et professionnels réunis, à vous seul. Investissez facilement,
investissez efficacement et sur le long terme. Différentes allocations d’actifs
restent possibles, mais pour devenir un vrai « investisseur paresseux », ne
faites pas d’opérations en dehors de votre champ de compétence. La
simplicité va de pair avec la sérénité.
Après avoir favorisé l’immobilier et l’ETF Monde dans votre
patrimoine, vous pouvez penser à un placement exotique comme les
cryptomonnaies. En fonction de votre intérêt et de vos connaissances dans
certains domaines, engagez-vous dans des investissements atypiques.
N’investissez pas plus de 10 % de votre patrimoine dans les placements non
conventionnels.
7
Investir vos économies
PRÉVOIR ENSEMBLE VOTRE AVENIR

S i vous disposez d’un capital accumulé pendant de nombreux


mois ou années et que vous souhaitiez l’investir, alors cette
rubrique va vous intéresser.

Déjà, c’est très bien de vouloir investir ce capital félicitations !


Cependant, il vous faut savoir une chose : le procédé par lequel vous
investissez ce capital. La répartition cible de votre patrimoine financier est
une donnée qui doit s’éclaircir de plus en plus dans votre esprit.

En fin de chapitre, vous établirez votre plan d’investissement.


7.1 — Comment investir votre capital ?
La première solution est de tout investir d’un coup, en respectant votre
répartition. Elle est la plus simple, mais vous vous exposez à de fortes
baisses et votre prix d’entrée est pris à un instant t, non lissé sur une
période. Cette approche est plutôt destinée à un investisseur averti ou pour
un capital relativement peu élevé.
Une autre technique serait d’investir progressivement vos économies,
dans le temps, sur plusieurs mois ou années, si ce capital est très important,
afin de lisser votre prix de revient unitaire (notion déjà abordée concernant
le coût moyen d’une action).

Imaginons que vous ayez décidé d’investir la totalité de votre livret A,


soit 22 950 €, par votre PEA, dans des parts d’ETF, avec la répartition
suivante : ETF Monde, à hauteur de 50 % et autant dans un ETF obligataire.
Stratégie numéro 1 : j’investis tout d’un coup
● Virement du compte courant vers le PEA de 22 950 €.
● Passage de l’ordre d’achat ETF Monde de 11 475 €.
● Passage de l’ordre d’achat ETF obligataire de 11 475 €.

Ce protocole est simple, tout est acheté en une fois, le même jour.
Stratégie numéro 2 : j’investis progressivement
Périodiquement, pendant plusieurs mois ou années, vous investissez une
part de votre capital, en respectant là aussi votre répartition et votre plan
d’investissement.
Planifiez pendant combien de temps vous souhaitez lisser votre entrée en
bourse.
Passez les ordres d’achat des ETF Monde et obligataire de manière
proportionnée, en conservant la répartition de 50 % ETF Monde et 50 %
ETF obligataire.
22 950 € répartis équitablement en douze mois donnent un
investissement mensuel de 1912,50 €. Les deux opérations à réaliser sont :
● Mensuellement, d’effectuer un ordre d’achat de parts d’ETF Monde
de 956,25 €.
● Mensuellement, d’effectuer un ordre d’achat de parts d’ETF
obligataire de 956,25 €.

Il n’y a pas de meilleur protocole ! Sachez que la stratégie 1 est meilleure


que la stratégie 2 s’il se produit une hausse des marchés à court ou à moyen
terme. Elle est plus appropriée à quelqu’un de rompu aux investissements
boursiers qui sait accepter de fortes baisses potentielles des marchés
financiers, dès ses premiers pas sur son nouveau plan d’investissement.
Par conséquent, la stratégie 2 devient la meilleure s’il y a une baisse des
marchés à court ou à moyen terme et convient mieux à un nouvel
investisseur.
Je recommande toujours la démarche raisonnée, la stratégie numéro 2.
De plus, elle est beaucoup plus simple psychologiquement. Une période
d’un an est envisageable pour lisser votre entrée en bourse. Si le cours
baisse, vous profitez de la baisse. Si le cours monte, vous êtes déjà investi,
donc ce n’est pas grave et vous y gagnez dans les deux situations. Vous
prenez le pli d’investir régulièrement.
Nous verrons le passage d’ordre en détail dans le prochain chapitre.
7.2 — Plan d’investissement
Actuellement, vous avez analysé votre situation personnelle. Vous
estimez votre reste à vivre, vous avez mis de côté votre épargne de
précaution. Vous maîtrisez votre horizon de placement, vous percevez votre
profil de risque et savez combien d’argent il vous faut investir par mois
pour atteindre vos objectifs. Vous avez une connaissance générale des
différents outils d’investissement et actifs, et enfin vous décelez un début
d’allocation théorique d’actifs.
Si ces points ne sont pas clairs pour vous, je vous invite à étudier à
nouveau les chapitres concernés.
Il vous reste donc à synthétiser tout cela et à établir votre plan
d’investissement.
Rédaction du plan d’investissement
Votre plan d’investissement c’est concrètement remplir un texte à trous,
en revoyant toutes les notions précédemment abordées. Signez tout en bas
de la page pour vous y engager pendant une durée déterminée. C’est un
engagement envers vous-même et la seule personne capable de vous
surveiller… c’est vous !

« Mon patrimoine est composé à ce jour, le …/…/… de MON


PATRIMOINE GLOBAL. Je mets en place ce plan d’investissement pour
réaliser mon objectif suivant : OBJECTIF . Je veux obtenir une rente
mensuelle de … €, en profitant du capital à atteindre de … €.
Je suis quelqu’un d’optimiste alors quoiqu’il arrive, j’ai confiance en
mon plan d’investissement. Mon patrimoine va connaître certaines baisses
acceptables en lien avec mon profil d’investisseur qui est PROFIL. J’évalue
en fonction de ma situation que mon épargne de précaution est de … fois
mes dépenses fixes mensuelles. Je construis mon épargne de précaution
d’un montant de … euros, que je mets sur le livret A en cas de difficulté.
Je décide dès aujourd’hui d’investir à mes ÂGE ans. Le temps est mon
allié le plus précieux. J’ai déterminé que ce plan d’investissement dure
HORIZON DE PLACEMENT. Un changement de profil de risque est
envisagé à mes… ans, pour MOTIF.
Pour ma réussite, je diversifie mes investissements. MON ALLOCATION
CIBLE dans laquelle je crois est renseignée dans mon fichier informatique
(www.guillaumepessanha.fr) et je réalise un rééquilibrage de mon
portefeuille boursier tous les ans si nécessaire. J’investis … euros de mes
économies, en tant qu’investissement initial, et je lisse mon entrée en
bourse. Je divise donc ce montant par 12 et l’investis équitablement durant
cette année. De plus, j’investis tous les mois … euros grâce à ma capacité
d’épargne.
Je prends cet engagement et en relisant ceci dans quelques années, je
n’aurais aucun regret.
Signature de l’investisseur paresseux. »
8
Comment investir dans des
actions ?
CONCRÈTEMENT, COMMENT ENTRER SUR LES MARCHÉS
FINANCIERS ?

I l n’est pas simple d’un point de vue extérieur d’investir en


bourse, et bien souvent, de nombreuses barrières se créent.
Nous sommes ici pour tomber ces barrières qui n’ont pas lieu d’être. Tout
est une question d’habitude. Vous ne savez pas encore concrètement réaliser
une opération boursière. Ce chapitre vous est destiné.

Je vous prends par la main et vous explique pas à pas les étapes à suivre
pour entrer sur les marchés financiers, pour la première fois, en payant le
moins de frais possible et de manière efficace.
8.1 — Passer un ordre de bourse
Acheter et vendre des actions
Réalisez un ordre d’achat dans le but d’investir pour la première fois en
bourse ou pour vos placements réguliers.
Effectuez un ordre de vente pour arbitrer (rééquilibrer) votre portefeuille
boursier.
Vous passerez de nombreux ordres de bourse dans votre vie
d’investisseur paresseux ! Le premier est toujours quelque chose ! Où
cliquer ? Comment faire ? La peur de l’inconnu est présente ! Je vais vous
guider.
Étape 1 : Ouverture de produit boursier
Pour effectuer un ordre de bourse, vous devez posséder dans votre
banque ou votre courtier un PEA ou un CTO. La première phase est donc
de procéder à l’ouverture des produits vous concernant. Le PEA est
indispensable ! Il offre un bel avantage fiscal, mais vous bloque sur 5 ans
minimum. Le CTO est plus libre, mais aucun avantage fiscal n’est accordé.
Ouvrez les deux, et préférez le PEA !
Un PEA et un CTO fonctionnent de la même manière. Ils possèdent tous
les deux une enveloppe de liquidités dans laquelle sont stockés vos sous
non investis : le solde espèces. C’est l’argent qui se trouve dans cette
enveloppe qui est utilisée lors d’un passage d’ordre, et non l’argent de votre
compte courant.
Étape 2 : Identification
Vous devez dans un premier temps identifier l’action ou l’ETF que vous
souhaitez acheter par son code mnémonique. CW8 est le code mnémonique
de l’ETF World d’Amundi, et AMZN est celui de l’action d’Amazon.
Vérifiez aussi son éligibilité au PEA dans le cas d’un passage d’ordre sur
votre PEA. CW8 est éligible au PEA contrairement à l’action AMZN qui ne
peut qu’être achetée sur le CTO.
Rendez-vous sur le site internet de votre courtier ou de votre banque.
Entrez dans votre espace boursier ou cliquez sur votre PEA/CTO afin
d’accéder à sa gestion et au passage d’ordre de bourse.
Un gros point clé lors d’un passage d’ordre est qu’une action n’est pas
sécable. C’est-à-dire que vous ne pouvez pas diviser une action pour en
détenir une fraction. Si vous possédez des actions d’une entreprise, vous
avez 1 action au minimum. Il n’est pas possible de posséder 0,5 action,
mais 0, 1, 2, 3, 4… Oui. Des nombres entiers uniquement !
Étape 3 : Virement bancaire
Après avoir déterminé la destination de votre investissement, vous
procédez à un virement bancaire de votre compte courant vers votre PEA
ou CTO. Celui-ci (virement entrant) alimente le « solde espèces » de votre
PEA/CTO.
N’omettez pas que tout retrait (virement sortant) du PEA avant 5 ans
entraîne sa clôture. L’argent liquide, non investi, qui est dans cette
enveloppe fait partie du PEA ! Soyez certains de vos montants lors de vos
premiers versements, car aucun retour en arrière n’est possible, ou il faudra
clôturer le PEA et vous perdrez les avantages fiscaux.
Petit rappel du paragraphe du PEA, en cas de retrait effectué après le
cinquième anniversaire de votre PEA, vous gardez la possibilité de réaliser
des versements.
Si vous utilisez un courtier en bourse différent de votre banque sur lequel
se trouve votre compte courant, il faut compter en général 2 jours ouvrés
pour que le virement soit réalisé (cela dépend du courtier).
Étape 4 : Passage de l’ordre de bourse
Lors de vos premières opérations boursières, vous avez un questionnaire
à choix multiple à remplir, mais pas de panique ! Rien ne vous oblige à
réussir du premier coup et encore moins à avoir tout juste. Le but de ce
questionnaire est de s’assurer que vous êtes un minimum informé sur la
teneur des marchés financiers.
Il existe différents ordres de bourse et les plus simples que je peux vous
recommander d’utiliser sont ceux que nous allons aborder. Quoi qu’il en
soit, lors du passage d’ordre, le montant souhaité à investir doit se trouver
sur un solde espèces.
Ordre au marché
En utilisant l’ordre au marché, votre ordre de bourse est prioritaire et est
exécuté immédiatement avec la meilleure offre de vente ou la meilleure
demande d’achat en cours. Vous indiquez la quantité d’actions que vous
désirez acheter ou vendre au prix courant, à l’instant t ! Vous ne maîtrisez
pas au centime près le passage de l’ordre.
Ordre à cours limité
Lorsque vous passez un ordre à cours limité, vous indiquez deux valeurs
importantes. Vous renseignez la quantité d’actions que vous désirez acheter
ou vendre ainsi que son prix unitaire fixe auquel l’ordre doit s’exécuter. Si
le prix de l’action n’atteint pas la limite fixée, l’ordre ne s’exécute pas. Pour
savoir combien d’argent vous devez détenir sur votre solde espèces, afin de
passer un ordre à cours limité, il vous faut multiplier le nombre d’actions
par votre limite fixée. Puis vous payez les frais de passage d’ordre. Un
ordre à cours limité par défaut dure la journée d’ouverture de la place
boursière. Des paramétrages supplémentaires existent pour augmenter le
temps d’existence de l’ordre de bourse, pour créer des ordres stop loss ou à
seuil de déclenchement pour couper les pertes en cas de chute du cours, et
d’autres encore. Ces paramètres ne rentrent pas dans une stratégie
d’investissement à long terme.

À quoi bon gagner quelques centimes, quelques euros à vouloir passer


un ordre à cours limité si c’est pour risquer que votre ordre ne soit pas
exécuté et le payer plus cher plus tard ?
Privilégiez l’ordre au marché.
Exemple concret
Ci-après, deux images concernant l’exemple d’un passage d’ordre
d’achat, de l’ETF CW8, avec un PEA.
Je dispose de 388,78 € sur mon solde espèces et le prix d’une part de
l’ETF au cours actuel est de 364,31 €. Je ne peux en acheter qu’une.
Je passe un ordre de bourse au marché. Les frais de mon ordre de bourse
comportent les frais de passage d’ordre pris par le courtier Boursorama
(montant de 0,5 %) et les frais de gestion de l’ETF sélectionné,
correspondant aux frais annuels, ici 0,38 % que vous ne payez pas tout de
suite. Ils sont connus à l’avance, ils ne sont pas cachés et sont inclus dans le
cours de l’ETF.
Il est possible de placer un ordre de bourse même quand une place
boursière est fermée, cependant il ne s’exécutera qu’à son ouverture (de 9 h
à 17 h 30, du lundi au vendredi, hors jours fériés, pour la bourse de Paris).
Cet ordre sera effectué automatiquement le prochain jour d’ouverture du
marché, date limite de sa validité. L’idéal est de passer vos ordres de bourse
pendant ce créneau, pour éviter tout souci de prise en compte par votre
courtier.
Selon votre intermédiaire, l’interface utilisateur change, mais les champs
à remplir restent les mêmes.

Pour synthétiser, les différentes étapes chronologiques d’un premier


investissement boursier sont : ouvrir un produit boursier (PEA/CTO),
identifier son investissement, faire un virement bancaire et placer l’ordre de
bourse souhaité.
Vous êtes désormais capable d’ouvrir un PEA/CTO et d’y investir
régulièrement.
8.2 — Limiter ses frais
Limiter ses frais c’est optimiser sa rentabilité. Des frais s’appliquent sur
les passages d’ordres d’achat et de vente, mais pas seulement !
Il existe trois grands axes de réflexion pour limiter les frais d’ordre de
bourse. Choisir un bon intermédiaire, sélectionner un bon produit et limiter
ses opérations boursières.
Ainsi, si vous espérez 8 % de profit annuel, mais que vous possédez des
produits avec de gros frais, votre rentabilité diminue. Si votre banque prend
beaucoup de frais, au passage de chaque ordre ou par l’application de droits
de garde, le résultat est identique : vous acceptez de donner votre argent à
votre banquier. Cela reste votre choix.
Mise en évidence des frais

À titre d’exemple, nous comparons ci-dessus deux investissements


boursiers de 425 € par mois. Le premier a une rentabilité de 8 % annuelle et
le second propose un bénéfice de 6 % annuel, sous-entendu avec une
différence de 2 % de frais. Tous les chiffres cités sont arrondis pour une
meilleure lisibilité.
Dans le premier cas, une profitabilité de 8 % par an est appliquée, grâce
à des frais optimisés. En 20 ans, le résultat est un capital de 243 000 €. En
30 ans, le résultat est un capital s’élevant à 602 000 €.
Dans le second cas, les frais diminuent la performance générale. En
20 ans, le capital final est de 193 000 € environ. Soit un total de 50 000 €
perdu et gracieusement offert à votre banque, courtier ou gestionnaire de
fonds ! En 30 ans, le capital final est de 416 000 €. Par rapport au
portefeuille avec des frais limités, nous avons une énorme différence de
186 000 €.
Pour une période de 36 ans, vous n’auriez pas 627 000 €, mais un
million d’euros, juste en ayant pris la peine de limiter vos frais. Il vaut
mieux laisser cet argent dans votre poche plutôt que dans celle de votre
banquier.
Les deux courbes s’espacent l’une de l’autre de plus en plus avec le
temps. La conclusion est que plus la durée de placement augmente, plus
l’effet négatif des frais se fait ressentir.
Il est important d’évaluer dès maintenant l’importance de vos frais et
d’optimiser rapidement vos investissements.
Comment limiter les frais boursiers ?
Choisir un bon courtier
Pour choisir votre courtier, plusieurs critères entrent en ligne de compte.
Par simplicité, certains ouvrent leur CTO et leur PEA dans leur banque
actuelle, leur banque principale. Si vous souhaitez faire des économies, il
vous faut une solution alternative, car en général, les banques physiques
sont un vrai gouffre financier. Certaines banques facturent des droits de
garde annuels énormes pour un motif qui n’engage qu’elles à savoir
d’assurer la tenue et le service de votre compte-titres et PEA. Un
pourcentage de vos investissements est prélevé tous les ans chez certains et
pas chez les autres… choisissez bien !
Les meilleurs courtiers sont Bourse Direct et Degiro. Ils ont les frais les
plus bas du marché.
L’interface de l’intermédiaire français Bourse Direct n’est pas la plus
élégante, mais elle suffit largement. L’ouverture d’un PEA est possible. Le
courtier Bourse Direct vous communique les sommes à reporter sur votre
déclaration de revenus.
La meilleure banque en ligne qui propose des services boursiers est
Boursorama. Si pour plus de facilité, vous souhaitez regrouper tous vos
comptes au même endroit, elle représente la solution qu’il vous faut.
Boursorama a des frais attractifs concernant les ordres de bourse et ne
facture pas de droits de garde.
Comme tous les organismes français, Boursorama transmet aux centres
des finances publiques votre IFU dans lequel sont renseignés vos
dividendes perçus et vos plus-values réalisées, lors de ventes sur votre CTO
et lors de vos retraits sur votre PEA. Vous n’avez qu’à vérifier l’exactitude
des montants renseignés sur votre déclaration de revenus.
Degiro n’est pas un courtier français. Par conséquent, impossible d’y
ouvrir un PEA. De plus, les démarches fiscales sont à effectuer par vous-
même. Pour ce faire, depuis votre espace client, vous récupérez l’IFU qui
vous permet de remplir l’annexe 3916 pour la déclaration d’un compte
étranger, l’annexe 2042 pour la déclaration des dividendes, l’annexe 2074
pour la déclaration des plus-values et moins-values et l’annexe 2047 pour la
déclaration des dividendes et des plus et moins-values reçues sur un compte
étranger.
Frais de passage d’ordre
Favorisez les banques et courtiers en ligne. Vous limitez grandement les
frais, même s’ils sont plafonnés pour tous les courtiers français depuis la loi
Macron à 0,5 % du montant investi, pour la bourse de Paris (Euronext Paris,
Bruxelles, et Amsterdam). Pour information, vous réglez la TTF (Taxe sur
les Transactions Financières) sur tout achat d’action d’une entreprise
française dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d’euros. Le
taux prélevé est de 0,30 % depuis 2017.
Un ordre de bourse sur les marchés étrangers (US, UE, autres) revient
beaucoup plus cher que d’investir sur la place parisienne.
Pour rappel, les ETF éligibles au PEA se trouvent tous sur la bourse
parisienne. Ils ne sont pas soumis à la TTF.
Pour tous les ordres, en règle générale, plus le montant de l’ordre est
élevé, moins les frais sont élevés proportionnellement.
Frais annuels
Assurance Vie
Frais annuels prélevés par le courtier en assurance, qui se cumulent aux
frais des différents fonds composants vos unités de compte. Le minimum se
trouve à 2,5 % pour le cumul des deux.
ETF
Le coût annuel est maîtrisé. Pour limiter l’impact sur votre rentabilité, il
ne doit pas dépasser 0,5 % par an. Au-delà, cela commence à ne plus
devenir intéressant de passer par un ETF. Sélectionnez-le ou sélectionnez-
les correctement.
Portefeuille d’actions
Les seuls frais annuels prélevés sur vos CTO/PEA sont les droits de
garde par certaines banques de la vieille école. Les banques en ligne et
courtiers en ligne ne les facturent pas. Certains ordres de bourse coûtent un
peu plus cher que la normale à cause de la TTF sur les grosses
capitalisations françaises, ou de places boursières différentes (actions États-
Unis, actions UE…).
Limiter les ordres de bourse
Plus vous achetez et vendez des actions, plus vous payez de frais, vu que
vous en payez à chaque passage d’ordre, c’est mathématique. Les
spéculateurs, qui effectuent des allers-retours avec leurs actifs
constamment, ont des frais boursiers énormes. Ils enrichissent leur courtier,
ni plus, ni moins.
Limiter ses ordres de bourse a deux effets bénéfiques. Vous passez moins
d’ordres de bourse et donc vous êtes moins affecté émotionnellement par
l’état du marché et vous avez moins de frais.
8.3 — Comment bien réagir face à une crise
boursière ?
Un krach boursier intervient quand les cours de Bourse baissent de 20 %
ou plus en quelques jours ou bien en quelques semaines. Par nature
imprévisible, il n’est toutefois pas rare puisqu’il apparaît en moyenne tous
les 10 ans, généralement à la suite d’un évènement tel que l’éclatement de
la bulle internet en 2000 ou la crise des subprimes en 2008. Le dernier en
date est le krach de 2020 lié à la crise sanitaire de la Covid-19. La chute est
particulièrement violente : entre le 4 et le 18 mars 2020, le CAC 40 a baissé
de plus de 30 %. En un jour, le 12 mars, la bourse de Paris clôturait ainsi à
-12,28 % !
Point clé : Ne pas céder à la panique en vendant pour limiter les pertes.
Or la meilleure chose à faire dans un temps de crise est justement de… ne
rien faire et conserver ses positions. En effet, rappelons que 80 % des
transactions mondiales sont issues du trading haute fréquence (THF), ces
fameuses sociétés de trading qui arbitrent de manière automatique à l’aide
de puissants algorithmes. Durant ces périodes, les investisseurs
professionnels, aussi appelés institutionnels peuvent perdre beaucoup
d’argent. Lorsque ces derniers se rendent compte de la réalité du krach, le
marché a déjà bien baissé et il est généralement trop tard pour céder ses
actions sans perte.
Une seule solution : patienter !
Le bon réflexe, pour nous qui sommes de vrais investisseurs particuliers,
est donc de respecter notre plan d’investissement et de conserver nos
placements en attendant que l’orage passe.
Vous ne laissez pas de plumes si vous ne vendez pas. Là est le plus dur
aspect des investissements boursiers. Ne pas céder à la tentation de vendre
vos actifs en bear market.
Faire les soldes
Profitez plutôt du krach boursier tout en maintenant le cap !
Une crise boursière crée des opportunités. Moins 20 %, 30 %, 40 %,
50 % ! Alors certes, votre portefeuille fond comme neige au soleil, mais
prenez le bon côté. Vous achetez vos actions beaucoup moins cher que leur
prix d’origine. Si votre plan prévoit un ordre d’achat, foncez ! Que préférez-
vous ? Surpayer vos actions à cause d’une bulle spéculative ou avoir des
réductions à cause d’une crise économique. C’est encore une fois plus facile
à dire qu’à faire. Investir quand la majorité des personnes fuit le marché va
à contre-courant.
Néanmoins, il ne faut pas aller trop loin : gardez toujours votre épargne
de précaution. Vous pouvez en avoir encore plus besoin en temps de crise.
Ne la négligez pas. Investissez l’argent que vous êtes prêts à perdre
uniquement et dont vous n’avez pas besoin à court terme.
Médias
Durant un krach, les médias nous influencent. Ils tournent en boucle
pour communiquer les mêmes mauvaises nouvelles, que la fin du
capitalisme approche et que nous ne nous en remettrons jamais.
De plus, combien de vidéos de gourous existent sur YouTube annonçant
la fin du système économique actuel ? Des vidéos avec un titre accrocheur
du type : « La prochaine crise financière en 2021 ! » Ce sont juste des
personnes qui, pour faire parler d’elles, déclarent des choses sensationnelles
qui provoquent une émotion forte. Parmi elles, une aura forcément raison
un jour, c’est statistique ! Même si tous les ans nous avons le droit à ce
genre de prédictions.
Volatilité
Durant une crise, l’indice VIX s’enflamme et par conséquent la volatilité
est vraiment présente sur les marchés. Cela intéresse grandement les
spéculateurs. Le swing trading est une stratégie visant à profiter des
fluctuations du marché pour négocier les hauts et les bas à court terme.
C’est une technique qui relève de la spéculation et qui ne s’adresse qu’aux
investisseurs institutionnels. Les petits investisseurs risquent de se brûler les
ailes. Le plus dangereux avec le swing trading est de gagner de l’argent.
Plus vous en gagnez, plus vous souhaitez prendre de risques. Restez à votre
place d’investisseur particulier, investissez simplement. Vous êtes beaucoup
moins affecté psychologiquement lors d’une crise financière, si vous partez
du principe que vous ne disposez plus de cet argent dès lors que vous
l’investissez. Oubliez cet argent, détachez-vous émotionnellement. Cet
argent ne sert pas à vos projets, il vous profitera à long terme. Et à long
terme, la bourse, dans son ensemble, reprend toujours du poil de la bête !
Les investisseurs ont perdu bien plus d’argent en tentant d’anticiper les
chutes de la bourse plutôt qu’à cause des chutes elles-mêmes. Vous devez
être prêt, à tout moment, à l’inattendu.
8.4 — Commencer en bourse
Commencer à investir en bourse n’est pas sujet à l’improvisation.
Plusieurs étapes sont à respecter.
Ouvrez votre PEA et effectuez un versement pour que la date fiscale soit
prise en compte. Ouvrez un CTO pour vous donner accès aux actions des
marchés étrangers. Préférez l’ouverture d’un PEA et un CTO chez un
courtier en ligne ou une banque en ligne afin de limiter vos frais au
maximum. N’investissez pas dans un OPC qui est bien souvent énormément
chargé en frais. Idem pour l’assurance vie. Favorisez les investissements
dans des actions, et encore mieux, dans des ETF.
Le vrai début en bourse ne commence pas lors de vos investissements
initiaux, ou mensuels, mais bel et bien lorsque vous connaissez votre
première crise boursière. Là, vous êtes face à vous-même, devant des prises
de décisions importantes, mais… qui n’ont pas lieu d’être. Effectivement, la
meilleure décision dans ce cas précis est de ne pas vendre vos actifs. Si
votre plan d’investissement est réglé tous les trimestres, continuez ainsi,
gardez votre rythme, même pendant la crise. Investissez régulièrement, car
vous serez satisfait d’avoir investi au plus bas, lorsque les cours
remonteront. Si cette notion vous est étrangère, reprenez le paragraphe
concernant la méthode DCA. Ne laissez pas vos émotions guider vos
décisions.
Observez l’évolution de la bourse depuis 50 ans. Nous constatons qu’il y
a eu de nombreuses crises ! Pourtant la progression sur le long terme reste
extrêmement intéressante.

Un jardinier qui cultive correctement son jardin vous conseille d’aborder


les investissements comme si vous regardiez de l’herbe pousser. Il n’y a
rien d’excitant, mais cela est certains que l’herbe pousse avec le temps. Pas
besoin d’arroser. Pas besoin d’engrais. Vous êtes conscient que certaines
mauvaises herbes vont aussi se développer, alors entretenez votre jardin et
ne laissez personne labourer votre terrain.
Voici la traduction des conseils de notre jardinier, dans la langue de
Molière. La patience est une vertu de l’investisseur paresseux. Ne vous
faites pas influencer par votre ego et vos envies spéculatrices, suivez la
tendance générale du marché. Ne cumulez pas les frais et limitez-les au
maximum. Vous savez que des évènements négatifs viendront perturber
votre plan d’investissement. Vendre vos actifs lors d’une crise impacte
grandement la suite de vos investissements, vous ne souhaitez pas
recommencer à zéro. Encore une fois, le temps est votre allié le plus
précieux.
9
pause Détente
CAFÉ OU THÉ ?

L es solutions à ce petit jeu se trouvent-elles en fin de livre ?


Ou plutôt dans son contenu ? Les deux ! Si vous retrouvez
toutes les réponses, vous méritez le titre d’investisseur paresseux ! Cet
instant ludique vous est offert par notre partenaire du jour, Air Fric,
compagnie membre des Investisseurs Airline.
VERTICAL
1. Personnelle, professionnelle ou financière.
2. Donne envie de vous lever le matin.
3. Je mets tout sur la case rouge.
4. Effet boule de neige.
6. « I am all in. »
7. Une idéologie pleine de liberté.
10. Ensemble de vos actifs financiers.
11. Coin coin… mais ce ne sont pas des canards.
14. Je suis un indice, pour vous qui êtes chez vous.
16. Fixe les grands principes de votre stratégie d’investissement.
21. Outils de l’investisseur paresseux.
22. Durée d’investissement.
23. Éviter d’être un pauvre de demain.
25. Prendre les choses du bon côté.
27. Changement du cours d’une action.
29. Levier d’enrichissement préféré des Français.
32. À limiter.
34. Banques et courtiers les mieux positionnés.
35. Les banques physiques en ont des plus gros que celles en ligne.

HORIZONTAL
5. Avoir un meilleur rendement.
8. Il peut être donné à un militaire ou à un courtier.
9. Répartition de votre portefeuille financier.
11. Outils complémentaires d’un investisseur.
12. Le meilleur horizon de placement.
13. Le côté obscur de la force.
14. Vous n’êtes pas le meilleur investisseur du monde.
15. Immeubles, locataires, passivité et mutualisation des risques.
17. Pas plus de 10 % de votre patrimoine.
18. Emprunt d’État.
19. J’investis l’argent que je n’ai pas…
20. Essentielle pour investir en toute sérénité.
24. Le meilleur moment pour investir.
26. Tout homme rêve de l’obtenir.
28. Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
30. -50 % sur la collection été.
31. État d’esprit positif.
32. Méthode de l’investisseur paresseux.
33. Plus d’intérêt à investir
36. Pourboire pour l’État.
37.Défensif ou agressif ?
10
Règles d’or
LE CODE DE LA DÉFENSE DES DROITS DE L’INVESTISSEUR
PARESSEUX

C adrez votre plan d’investissement avec ces règles d’or vous


permet d’agir en appliquant des choses simples, mais
efficaces. Le respect de ces principes vous assure une réussite totale en
matière d’investissement, et pour longtemps.
10.1 — Investir de l’argent inutile
La règle numéro 1 afin d’investir sereinement est de construire une
épargne de précaution. Puisez dans cette ressource d’argent en cas de coup
dur. Vous ne devez pas vendre vos investissements pour gérer un problème
quelconque.
Vous devez investir le capital dont vous n’avez strictement pas besoin.
10.2 — Comprendre avant d’investir
Vous apprendrez tout au long de votre vie. Nous abordons les grands
principes de l’investissement et plus particulièrement ceux concernant la
bourse et si certaines notions vous ont échappé, n’hésitez pas à revoir le
chapitre visé. Il est essentiel de comprendre ce dans quoi vous investissez.
Vous êtes vous-même convaincu de l’efficacité de votre plan
d’investissement. En lui faisant confiance, vous tenez dans le temps.
10.3 — Se détacher émotionnellement de ses
investissements
Considérez l’argent investi comme perdu. Vous n’étudiez ni les
graphiques ni les actions précisément et êtes donc détaché de toute analyse
technique. Néanmoins, il vous faut garder votre sang-froid lors des
moments difficiles mentalement, essentiellement durant les crises
financières où la présence des médias est très importante. Coupez-vous des
mauvaises nouvelles et des ondes négatives, elles vous influencent et vous
orientent dans la mauvaise direction.
10.4 — Un investissement se conçoit sur le long
terme
Spéculer n’est pas sérieux ! Investir passivement, régulièrement, en
utilisant la méthode DCA, est une stratégie payante avec le temps.
N’empruntez pas de raccourci, car la spéculation est dangereuse, mais ne
laissez pas vos économies se reposer, faites-les travailler ! Abordez la
gestion des finances personnelles comme un vrai investisseur particulier :
un investisseur paresseux.
10.5 — Investir pour moi et non pas pour mon
banquier
Investir dans une assurance vie, c’est forcément accentuer ses frais et les
accepter ! Investissez dans des OPC chargés en frais. Mais bien sûr,
n’hésitez pas une seconde ! Nous avons vu que votre argent est bien mieux
dans la poche de votre banquier que dans la vôtre ! Participez à
l’accroissement des sociétés de gestion en leur offrant toute votre
rentabilité ! Investissez dans un PEA en étant client d’une banque physique,
forcément vos ordres de bourse sont plus onéreux et les droits de garde sont
la cerise sur le gâteau !
Fin de la plaisanterie. Banquiers, gestionnaires de fonds, courtiers ont un
but commun… Ce sont des intermédiaires et ils veulent vous prendre au
maximum votre argent. Ne leur laissez pas un centime de trop !
Fonds versus ETF
Ils n’ont pas vraiment le même objectif, un fonds cherche à réaliser des
performances supérieures à son indice de référence tandis qu’un ETF suit
son indice de référence.
Un fonds ne parvient que rarement à battre son indice, donc sur le long
terme, un ETF est bien plus intéressant. De plus, les frais engendrés par un
fonds sont beaucoup plus importants qu’un ETF, ce qui ronge encore sa
rentabilité.
Investissez pour vous, investissez dans des parts d’ETF.
Banque en ligne
Ces sentiments vous sont probablement familiers. Vous en avez assez
d’attendre pour avoir un rendez-vous, un samedi, deux semaines plus tard, à
votre banque physique. Vous enrichissez votre banquier en payant des frais
de tenue de compte, votre CB, etc. Votre conseiller commercial ne
recherche pas votre intérêt, mais le sien. Le site de votre banque physique
n’est pas ergonomique et ne répond pas à vos attentes… cela fait beaucoup
oui !
Quittez votre banque physique !
Une seule conclusion : ouvrez un compte dans une banque en ligne !
Tous les produits bancaires y sont présents, à savoir, le livret A, le crédit
immobilier et à la consommation, l’assurance vie, le PEA, le PEA jeune, le
CTO, une offre pour les mineurs, etc. La banque en ligne c’est surtout : une
carte premium accessible sans frais, l’absence de souci lors de
déménagements futurs pour changer de banque, des frais boursiers faibles,
la disparition des frais courants, une interface propre et intuitive, des
notifications gratuites personnalisables selon vos envies (par SMS/courriel),
des conseillers joignables téléphoniquement ou par chat sur de grandes
amplitudes horaires, des primes pour vous souhaiter la bienvenue à vous et
vos amis, et pleins d’autres choses encore qui peuvent vous surprendre !

Il n’y a pas que des points positifs, cependant il n’existe que deux
arguments défavorables ! Certaines banques en ligne proposent le dépôt
d’argent liquide par leur filiale bancaire, d’autres ne le proposent pas et le
dépôt de chèque peut s’effectuer par un envoi postal.
Prenez date tout de suite ! Ouvrez un PEA et une assurance vie dans une
banque en ligne (de préférence). Le PEA est utilisé pour investir
durablement, et l’assurance vie, pour profiter de la prime d’ouverture et du
support de transmission à utiliser au moment opportun.
Trouvez un parrain parmi vos proches. Toutes les banques en ligne sont
incontestablement meilleures que n’importe quelle banque physique.
Néanmoins étant client satisfait de Boursorama, je ne peux que vous en
parler. « Boursorama, la banque qu’on a envie de recommander. »
10.6 — La bourse n’est pas un casino géant
« Je sens plus le rouge que le noir ! », « Je vais me refaire ! », «
J’ai une paire de 2, je fais tapis ! » ou encore « Chérie, où est la carte
bancaire ? » sont des clichés sans équivoque. Ils mettent en évidence
l’imbécillité de certains à jouer en bourse comme au casino ! Aucun
problème si la manière d’aborder la bourse n’est pas d’y investir, mais de
s’y divertir. Ici, nous ne parlons pas d’activité amusante, nous parlons de
votre avenir financier.
Je fais la part des choses entre des parties de poker ou les sorties au
casino entre amis, et les vrais investissements. D’ailleurs, petite parenthèse,
j’apprécie particulièrement les parties de poker dans la bonne ambiance,
avec des joueurs qui aiment montrer leurs cartes, avec un tout petit enjeu et
occasionnellement.
D’autres ne font pas la distinction. Notamment, les défenseurs de la
Française des jeux, une grande société de jeux d’argent, affirment : « Cent
pour cent des gagnants ont tenté leur chance. » Ceux-ci jouent en bourse et
n’investissent pas.
La bourse ce n’est pas une question de feeling. Vous êtes un investisseur,
et non un spéculateur.
10.7 — Ne pas vouloir battre le marché
À ce stade, nous sommes normalement d’accord sur le fait qu’il est
possible de gagner de l’argent en bourse.
Il est simple de regarder la courbe montante de l’indice MSCI World, qui
représente 85 % de la capitalisation boursière mondiale. Pour simplifier, il
manquerait les pays émergents et toutes les petites capitalisations, mais
nous constatons que la bourse, prise dans sa globalité, est très rentable sur le
long terme.
Nous pensons aussi que de concentrer votre portefeuille boursier dans
quelques actions n’est pas la bonne décision. Avez-vous les connaissances
techniques pour déterminer quelles sont les actions qui vont se hisser au
plus haut niveau ? Avez-vous la boule de cristal qui le permet ? Je ne le
crois pas. Pour aller plus un petit peu plus loin dans la réflexion, est-ce
qu’au moins une personne sur Terre a vraiment cette compétence
technique… ?
Ne cherchez pas à être le meilleur investisseur sur toute la durée de votre
plan d’investissement, car c’est impossible. Simplement, suivez la tendance
du marché dans sa globalité, c’est largement suffisant, et réalisable par tous.
10.8 — Se diversifier !
Vous savez qu’il faut diversifier son patrimoine, mais reparlons-en. Le
diviser intelligemment dans différents actifs, secteurs, emplacements
géographiques permet d’être beaucoup moins sensible à une crise de petite
taille. Par contre, il se peut qu’une crise de taille intermédiaire impacte
partiellement négativement votre portefeuille.
Le seul souci serait un évènement touchant le monde entier, tous les
secteurs, aussi appelé « crise mondiale » comme la dernière en date, la crise
sanitaire de la
Covid-19, qui s’est transformée en crise économique majeure. Ce cas est
complexe et tous les secteurs sont frappés.
Diversifier vos investissements, c’est diluer le risque pris.
Suivez le marché, et diversifiez tout simplement. Deux ETF éligibles au
PEA que nous avons déjà abordés, le CW8 et l’EWLD représentent assez
bien la bourse mondiale (sans les pays émergents et les petites
capitalisations boursières). Je vous recommande de consulter le DICI avant
d’investir.
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ! La règle est simple !
10.9 — Réaliser un plan d’investissement
Faites le point de votre situation générale (apprenez à vraiment vous
connaître, identifiez les choses à améliorer…) afin de vous approprier votre
plan d’investissement.
Travaillez sur l’état d’esprit à adopter face aux investissements. En
France, la bourse n’est pas la solution favorite de monsieur Tout-le-Monde
dans un but lucratif, cependant elle est un des leviers les plus importants.
11
Mon expérience
MOI JE

J e vais vous parler un peu plus de moi ! Toute une histoire qui se
résume en une phrase. Ne faites pas les mêmes erreurs que moi,
vous gagnerez un temps précieux.
Vous connaissez les notions fondamentales concernant la gestion de vos
finances et de vos investissements. Vous commencez à vous remettre en
question. Vous bousculez votre schéma actuel de réflexion. Vous piochez,
dans les informations fournies, ce qui vous correspond, ce qui vous plaît.
Avant de vous présenter mon plan d’investissement, vous devez savoir
qu’il est normal de passer par plusieurs phases, avant d’être un vrai
investisseur paresseux. Je différencie trois phases : la phase d’épargne, la
phase d’initiation et la phase d’investissement. Pour certaines personnes,
ces phases durent plus ou moins longtemps.
L’objectif de ce chapitre est de partager mon expérience concernant le
monde de la finance. Je souhaite aussi vous éviter la phase d’initiation, celle
qui est source d’erreurs.
11.1 — « La liste »
Mes parents ont créé un document familial appelé « la liste » qui leur
permettait de me laisser gérer mon argent, tout en le supervisant. Cela a été
pensé comme un compte bancaire, mais au format papier A4. Lorsque je
veux acheter quelque chose d’exceptionnel, mes parents le notent sur la
liste et déduisent la dépense du capital (quand mes parents n’oubliaient
pas !).
Cela est bénéfique et me responsabilise très tôt à la gestion de mon
capital, et à l’envie de bien vouloir le gérer. Alors certes, j’avais une dizaine
d’années, mais je gérais déjà mon argent et mes dépenses d’une main de
maître (pour mon âge) !
11.2 — Phase d’épargne
Durant les premières années de ma vie active, j’épargne et place dans un
livret A le fruit de mon travail. Je ne gagne pas beaucoup, mais je parviens
à mettre de côté chaque mois tout en vivant convenablement. Je prends des
habitudes saines, recherche les bons plans, déniche les bonnes affaires,
limite mes dépenses au nécessaire et à mes hobbies. Pas de dépenses
inutiles ! Une voiture qui roule suffit ! Je n’ai pas envie d’une voiture
pour me donner un genre durant cette phase, car j’épargne.
Quelques années plus tard, après m’être beaucoup remis en question, je
me renseigne énormément. J’ouvre alors simultanément mon PEA, et mon
assurance vie. Je place mon épargne sur l’assurance vie, tout en conservant
une épargne de précaution sur le livret A.
Par manque de confiance en moi, j’ai délaissé le PEA et j’ai préféré
déléguer la gestion de mon « épargne » (n’oubliez pas, l’assurance vie
n’est pas un vrai support d’investissement) en me disant : « Si je paie des
frais, ce n’est pas pour rien, car ce sont des professionnels, ils vont bien
gérer mon argent, ils sont compétents ». Ce qui en soi n’est pas
entièrement faux. Les gérants de fonds cherchent toujours à battre le
marché et donc les indices. Leur problème est qu’ils ne sont pas réguliers.
Ils réussissent à faire mieux que le marché une année, mais nous
n’entendrons plus jamais parler de cette société de gestion les années
suivantes. La chance tourne ! On dit alors qu’elle a été particulièrement
excellente cette année-là, sans parler de toutes les autres années où ce
gestionnaire de fonds existait et avait une rentabilité médiocre.
J’avais peur d’investir moi-même en bourse, ne sachant pas quelles
actions sélectionner. Cela m’aurait beaucoup atteint émotionnellement. J’ai
donc décidé de trouver le juste milieu, à cette époque, et d’investir dans une
assurance vie… et investir n’était pas le bon mot bien sûr. Pendant 4 ans,
j’ai épargné sur une assurance vie, composée à 100 % d’unités de compte !
Nous pouvons assimiler cette épargne à un placement sectoriellement et
géographiquement diversifié. Les unités de compte de mon assurance vie
visaient le MSCI World comme indice de référence. Le challenge était de
battre cet indice. Autant vous dire que mon assurance vie n’y est pas
arrivée, mais qu’en plus les frais des fonds et de la banque étaient élevés !
Pendant ces 4 ans, lorsque l’indice monde profite d’une hausse de +35 %, je
n’ai comptabilisé que +20 % de plus-value durant cette période. La
différence de 15 % correspond à l’écart de performance additionné aux
différents frais de gestion de mon assurance vie.
Ceci est mon retour d’expérience personnelle, sur une courte durée, car
oui en prenant du recul, 4 ans, dans le domaine des investissements, ce n’est
pas une grande période !
La fin de cette phase d’épargne est marquée par mes débuts en bourse.
11.3 — Phase d’initiation
Petit à petit, je décide d’apprendre les rouages de la bourse, et à mes
débuts, pour mon tout premier ordre de bourse, j’y consacre 1000 €.
J’investis cette somme, par mon PEA, sur l’action Renault. À ce stade du
livre, l’investisseur paresseux que vous tendez à devenir reconnaît tout de
suite cette grosse erreur !
Ma première erreur a été d’investir tout mon portefeuille sur une action
unique, dans un secteur qui n’est pas assez diversifié géographiquement et
sectoriellement.
Ma seconde a été de contempler la valeur de ma ligne d’action tout le
temps ! Ce n’est pas du tout une activité utile. Observer chaque jour,
l’évolution de votre portefeuille vous implique beaucoup émotionnellement.
L’idéal est de s’en détacher au maximum, alors fixez-vous des limites de
consultation afin de ne pas être au fait de la moindre variation de votre
portefeuille. Une semaine après mon achat d’action Renault, mon très
mauvais portefeuille boursier, a une valeur de 970 €. Soit une baisse de 3 %.
J’ai décidé de revendre mes positions, en croyant que j’allais tout perdre.
Cet enseignement m’a coûté 30 €, et je m’en souviens encore aujourd’hui !
Ce n’est pas tant le montant perdu qui est à noter, c’est la prise de décision
qui découle de plusieurs erreurs.

Un investissement bien diversifié amène à une confiance en cet


investissement et nous pouvons accepter des baisses sereinement et investir
de nombreuses années ! Cette erreur parmi d’autres m’a enseigné qu’il ne
fallait pas investir dans une seule et même action et surtout, se détacher
émotionnellement de ses actions, ne pas regarder le cours de ceux-ci tous
les jours…
Je commence alors à m’intéresser aux ETF, je me forme, et j’agis.
11.4 — Phase d’investissement
J’effectue mon premier achat d’ETF Monde CW8 sur la plateforme
Bourse direct, qui fait suite à un transfert de PEA de mon ancienne banque
en ligne, ING, vers ce courtier à faible coût. J’ai pu donc expérimenter un
transfert de PEA, qui est une démarche simple, mais qui prend du temps.
Comptez au maximum deux mois pour son transfert.
Pendant plusieurs mois, plusieurs années, je construis mon portefeuille
boursier constitué de cet unique ETF.
À ce moment-là, je laisse travailler mon assurance vie, sur laquelle la
majeure partie de mon patrimoine était encore placée.
Quand j’ai jugé que je connaissais suffisamment les rudiments de la
bourse, ses risques et la méthode pour les diminuer, je me suis vraiment
lancé.
J’ai décidé d’effectuer un rachat total de mon assurance vie, pour tout
verser d’un coup sur le PEA. J’ai alors passé un ordre d’achat, avec toutes
mes économies placées dans l’assurance vie, sur un ETF World ! Le CW8 !
Je suis enfin, concrètement présent, dans la place boursière.
J’aurais pu utiliser une autre méthode afin de lisser mon PRU sur
plusieurs mois, pour investir le rachat total de mon assurance vie, mais j’ai
préféré tout investir d’un coup. Cela reste mon choix. Je place cet argent et
je n’y pense plus. Au moment du rachat total de mon assurance vie, elle est
déjà investie à 100 % en unités de compte. Elle a pour objectif de battre
l’indice monde. Cela revient pour moi à simplement changer de support,
dans le but d’avoir beaucoup moins de frais. Mes actifs boursiers tendent
toujours à suivre le marché mondial, dans sa globalité.
Depuis ce rachat total de mon assurance vie, je continue mon plan
d’investissement et réalise un ordre de bourse mensuel, à la réception de
mon salaire ! L’avantage principal d’investir dès réception de ma paie est de
créer un automatisme à une date fixe. L’avantage secondaire est que
l’argent investi, par principe, je n’y touche pas et cela m’évite tout achat
compulsif. Toutefois, je garde de l’argent pour me faire plaisir et profiter !
Vivre correctement est capital afin de ne pas subir mon plan
d’investissement, sur la durée. Avoir un sentiment de privation n’est pas
sain et dans ce cas, l’abandon du plan est inévitable.
Dans le même temps, j’ai investi dans des parts de SCPI à crédit, c’est la
raison pour laquelle je suis actuellement client dans deux banques. J’ai un
compte ouvert dans une banque en ligne (et vous connaissez déjà son
nom !) pour profiter de tous ses avantages. Je suis aussi client d’une
banque physique, pour mon investissement à crédit de parts de SCPI.
J’aurais voulu signer mon crédit chez Boursorama qui malheureusement ne
finançait pas ce type de crédit et j’ai dû passer par un courtier en prêt. Le
financement de parts de SCPI à crédit est un parcours semé d’embûches !
Je possède des parts de Corum Origin, qui est une SCPI européenne,
investie essentiellement dans des commerces et des bureaux, dont le risque
est dilué par son nombre d’immeubles et de locataires importants. Ce qui
est en parfaite adéquation avec ma façon d’aborder les investissements :
mutualisation des risques, passifs, efficaces. Petit bonus, elle verse les
dividendes mensuellement.
11.5 — COVID-19
Ma dernière expérience en date, la crise sanitaire de la Covid-19, qui
s’est transformée en crise financière et m’a permis d’accéder à des soldes
allant jusqu’à -35 % ! Exceptionnel !

Plus sérieusement, mon portefeuille financier baisse fortement pendant


cette période. Néanmoins, je suis très content puisque j’ai résisté une fois de
plus à la tentation de vendre mes actifs et j’ai continué mon plan
d’investissement. J’ai beaucoup appris sur moi pendant cette période et sur
l’aspect psychologique que peuvent avoir les investissements boursiers.
C’est dans un moment comme celui-ci que nous prenons pleinement
conscience de l’impact que les médias ont sur notre société.
Nous sommes influencés par ceux qui nous entourent, en bien et en mal
tout comme nous sommes influencés par ce que nous vivons. Lire un livre
sur le développement personnel augmente votre confiance en vous.
Regarder un journal télévisé pendant une crise mondiale accroît votre peur
de l’avenir, mais ne doit en aucun cas bousculer votre plan
d’investissement.

D’autres crises financières, ou motifs qui justifient un bear market, se


présenteront à nous, mais nous sommes déterminés, nous connaissons nos
objectifs. Nous avons un avantage que d’autres n’ont pas. Nous sommes
pleinement conscients que d’autres crises surgiront, et nous sommes
d’autant plus conscients que nous ne savons pas quand elles surviendront.
Une seule consigne : Tenir le cap !
11.6 — Réflexion personnelle
Ce n’est pas tant la peur d’investir en bourse qu’il faut combattre, mais
bien la peur de l’inconnu, qui est un sentiment humain tout à fait normal.
Nous ne sommes que des humains et chacun a sa limite d’acceptation du
risque, alors ne prenez pas un risque que vous ne pourrez pas supporter.
Allez-y petit à petit.
J’ai côtoyé des personnes qui spéculent et réussissent selon leur dire, sur
le long terme, ce qui n’est pas forcément vrai et comme dit saint Thomas
dans La Bible : je ne crois que ce que je vois. Faire une performance folle
pour un investisseur particulier est aussi possible que pour un gestionnaire
de fonds, encore une fois, rien ne garantit la longévité de cet exploit.
D’autres investissent dans l’immobilier et annoncent une rentabilité
record tout en restant flous sur les détails du projet. Il est facile d’avoir une
rentabilité élevée si l’apport mis dans le crédit, la fiscalité ou encore les
travaux n’est pas comptabilisé. Tout ceci diminue pourtant les bénéfices. Se
mentir à soi-même, c’est aussi masquer la vérité en connaissance de cause.
Quelqu’un qui se vante de sa réussite n’est en général pas là pour vous
prodiguer des conseils, mais plus pour flatter son ego. Méfiez-vous du
présent de vérité. Une affirmation composée d’un verbe conjugué au
présent de l’indicatif n’engendre pas forcément une acceptation sans
réflexion. Dans tout le livre, j’utilise le présent de vérité, mais je vous invite
fortement à vérifier tout ce que j’ai pu vous apprendre. Douter n’est pas un
défaut.
J’ai aussi, dans mon entourage, des personnes qui ont peur d’investir, de
se lancer dans les investissements passifs de la bourse malgré mes conseils.
J’ai pu orienter, conseiller certains proches, mais il faut un minimum de
motivation et d’intelligence pour voir et comprendre la meilleure décision à
prendre pour son bien. À l’origine, tout un chacun n’est pas fait pour les
investissements boursiers, mais j’ai l’intime conviction que tout le monde
peut y parvenir. Avec de bons arguments, de bons exemples, de bonnes
explications, tout est envisageable si l’interlocuteur est à l’écoute.
Après, il est inutile de forcer la main à quelqu’un qui, dans le fond, n’a
pas envie d’effectuer une action. Cela est même contre-productif puisqu’un
blocage peut se créer, empêchant alors toute réflexion, toute remise en
question. Chacun, à son rythme, prend le temps d’agir au bon moment. À ce
stade, vous démontrez déjà une certaine motivation à vous prendre en main,
à remettre en question votre mode de vie, vos objectifs. Fondamentalement.
Pour certains, il ne faut même pas aborder le sujet des finances
personnelles. C’est un sujet tabou pour beaucoup en France ! Certains ne
se préoccupent pas de leur futur et vivent uniquement dans le présent. Ne
pas s’intéresser aux investissements aujourd’hui c’est devenir un pauvre
demain. C’est laisser l’inflation grignoter petit à petit votre avenir. Il faut en
être conscient. Pour ces mêmes individus, assumer la prise de décision de
ne pas investir est aussi compliqué que d’investir. Dans ce cas, une seule
solution : agir ! Ne regrettez rien, ne jalousez personne et faites partie de
ceux qui réussissent.
11.7 — Mon plan d’investissement
Ma stratégie d’investissement m’est propre et peut très bien ne pas vous
correspondre. Inspirez-vous-en si votre plan n’est pas tout à fait établi.
Mon objectif principal est d’obtenir la liberté financière. Me laisser la
possibilité de prendre ma retraite anticipée si je le souhaite. Je veux me
générer des rentes de 2000 € par mois grâce à un capital de 600 000 €. Je
suis un investisseur paresseux et mon horizon de placement est le long
terme.
Je mets mon ego de côté et ne cherche pas à battre le marché,
uniquement à suivre la tendance générale du marché dans sa globalité.
Que le climat économique soit haussier ou baissier, dès que je reçois la
paie de mon employeur, j’investis dans un ETF World, celui d’Amundi, le
CW8. Mon profil d’investisseur est agressif.
Mon horizon de placement est au minimum de 10 ans et ne s’exprime
pas précisément en années. J’applique ce plan jusqu’à ma retraite. Un
changement de profil de risque est à envisager lors de cet évènement.
Mon allocation cible, pour mon portefeuille financier, est de 100 %
d’actifs boursiers. Pour rester logique avec mon profil de risque agressif, je
me permets de ne pas posséder d’ETF obligataire dans mon portefeuille. Je
n’ai pas de cash.
Je possède des parts de SCPI européennes à crédit. Cela correspond à de
l’immobilier passif, les risques sont mutualisés et je n’ai rien à gérer. Cette
partie immobilière correspond à 61 % de mon patrimoine global, et en fin
de compte, je n’ai que 36,8 % de mon patrimoine investi en bourse !
De quoi relativiser sur le vrai risque encouru par ma situation générale.
J’ai un emploi stable, je suis heureux comme je suis, je suis bien entouré. Je
peux prendre des risques mesurés et la totalité de mon patrimoine financier
est investie en bourse, sauf mon épargne de précaution.
Mon portefeuille financier est composé :
D’un PEA composé d’un ETF Monde CW8.
D’un CTO avec une action Amazon et une action Google
(Alphabet).
D’un portefeuille de 30 cryptomonnaies différentes.
D’un livret A où se situe mon épargne de précaution. Elle
correspond à 2 fois mes dépenses mensuelles fixes.
Je considère mon PEA, mon CTO et mon portefeuille de cryptomonnaies
comme de réels supports d’investissement, puisque j’achète et je conserve
mes actifs sur le long terme. Je ne spécule pas.
Je possède une assurance vie (Boursorama) où j’y ai placé le minimum
(300 €) pour profiter des avantages successoraux dans de nombreuses
années ! Celle-ci est en gestion libre et est investie sur un ETF Monde
éligible à cette assurance vie dont le code mnémonique est WLD (LYXOR
UCITS ETF MSCI WORLD – D – EUR, ISIN: FR0010315770). Je ne
l’utilise pas pour investir, car elle comporte des frais annuels plus
importants qu’un ETF acheté sur un PEA.

Je pense qu’il est utile de connaître mon histoire, ce que j’ai fait comme
erreur, ce que je mets en place à titre personnel, afin de légitimer tout ce que
j’ai pu vous enseigner.
Cependant, ne comparez pas votre situation à celle des autres. Le but
n’est pas de savoir qui a la plus grosse… capacité d’épargne, qui a le plus
gros patrimoine, etc., mais de progresser à votre rythme. Prenez les conseils
de ceux qui ont mis en place des processus concrets et efficaces pour
avancer dans la vie.
11.8 — Quand investir ?
Même si vous avez un sentiment de retard lors de vos premiers
investissements, il n’est jamais trop tard. Vos décisions d’aujourd’hui ont
une grande importance sur ce que vous deviendrez, un jour. Ainsi, dans
20 ans, vous aurez deux choix de monologue :
« J’ai bien fait d’investir il y a 20 ans. »
« J’aurais dû investir il y a 20 ans. »

Les premiers constats bénéfiques se voient dès les premières années et


vous vous dites déjà que vous auriez dû investir plus tôt… mais n’ayez pas
de regret ! Chacun évolue à son rythme et le tout est de progresser, à votre
niveau. Moi-même, je n’ai pas investi avec toute cette méthode dès le début
de ma vie active. Et comme il n’existe pas encore de machine à remonter
dans le temps, le moment le plus proche du passé et dans lequel vous
pouvez encore agir est maintenant !
J’ai retrouvé ce sentiment de retard, qui est une émotion normale et
logique, lors de mes investissements récents sur des cryptomonnaies. Que
cela ne vous démotive pas ! Lorsque nous observons la progression de
certaines cryptomonnaies, nous pourrions nous dire qu’il est trop tard,
qu’elles ont déjà énormément multiplié leur valeur. Cependant, c’est
toujours pareil, tout est une question de point de vue. Dans 20 ans, si
l’écosystème des cryptomonnaies croit grandement, l’évolution passée est
alors ridicule vis-à-vis du potentiel futur. Les cryptomonnaies sont pour moi
un investissement exotique de choix, et correspondent à une de mes
dominantes favorites, à savoir les nouvelles technologies.
Mot de la fin
Confiance
Confirmez toujours ce que les autres vous affirment pour mieux y adhérer,
le comprendre, le diffuser. La confiance en son plan d’investissement est
primordiale pour pouvoir le tenir sur le long terme.
Le temps est votre allié le plus précieux
Dans les moments de doute, le temps qui passe vous accorde le recul
nécessaire pour sortir d’une mauvaise période. Vous prenez de la distance
avec l’incertitude et vous saurez que finalement, elle n’était qu’éphémère.

Un peu comme si vous rentriez dans un tunnel, sans lumière, où vous n’en
voyez pas la sortie. Si vous continuez d’avancer, sans vous arrêter, vous en
sortirez forcément un jour.

En toute logique, si vous suivez ma réflexion et y adhérez, vous devriez


arriver aux mêmes conclusions que moi, mais en quelques heures. Cela m’a
pris plusieurs années à collecter ces informations, les assimiler et les
appliquer.
Ne laissez pas vos émotions guider vos décisions
Avant d’arriver à une telle conclusion, il faut déjà se connaître soi-même,
appréhender le panel d’investissements possibles, comprendre l’effet des
intérêts composés, etc. Tout cela dans le but d’accepter les points positifs et
négatifs de chaque investissement. Vous en déduisez alors le meilleur plan
d’investissement, pour vous.

Ce n’est pas uniquement le « savoir-faire » qui importe, le « savoir-être »


est tout aussi important. La bourse c’est 50 % de technique et 50 % d’état
d’esprit, alors si nous retirons la technique en investissant de manière passive
dans des ETF, nous réduisons la difficulté d’application. Il reste alors votre
mental, votre état d’esprit optimiste, de gagnant !
Lorsque l’on est confronté à une difficulté, il est inutile de s’énerver. Il faut
au contraire faire preuve de patience et agir posément. Voici la morale qui
conclut la fable de La Fontaine intitulée Le Lion et le Rat.

Patience et longueur de temps


Font plus que force ni que rage.
Le mieux est l’ennemi du bien
Pourquoi faire un livre de plus de cent pages, pour finalement vous dire
qu’il suffit d’investir dans un ETF World, sur votre PEA, tous les mois ? Cela
serait très réducteur, mais vrai. Alors pourquoi tout le monde ne ferait-il pas la
même chose ? La réponse est simple. Personne ne veut s’enrichir lentement,
pourtant elle est bien là, la clé de la réussite.

Le but de cet ouvrage est de démocratiser la bourse. Il ne fait pas de vous


un spéculateur qui pense savoir quand a lieu le changement de tendance. À
vouloir chercher la perfection, on dévie du but initial. La simplicité est
souvent la meilleure voie.

N’hésitez pas à reprendre les passages du livre sur lesquels vous avez eu
des soucis, afin de bien en assimiler le contenu. Le site internet
www.guillaumepessanha.fr est une source d’informations à votre disposition.

Je vous remercie beaucoup de votre attention et encore félicitations, vous


êtes désormais capable de devenir un investisseur paresseux. La balle est dans
votre camp. Il ne vous reste plus qu’à agir, maintenant !
Ce livre est réalisé en auto-édition et ne profite pas d’une visibilité
particulière. Si vous appréciez son contenu, s’il vous plaît, rédigez un avis sur
amazon.fr et partagez-le avec vos proches, sur vos réseaux sociaux.

Je vous souhaite à tous de bons investissements.


Guillaume, investisseur paresseux.

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