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Paresseux
La Bourse
pour les
Paresseux
GUILLAUME PESSANHA
Première édition —2021
Copyright © Guillaume PESSANHA, 2021
Tous droits réservés.
Couverture : Alexandre PESSANHA
Dépôt légal : juin 2021
www.guillaumepessanha.fr
Je remercie tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’édition de ce
livre et particulièrement mon frère pour la couverture.
J’ai une pensée pour mes proches qui m’encouragent continuellement dans
ce que j’entreprends.
Enfin, je tiens à remercier mes parents qui m’ont donné envie très tôt de
gérer correctement mon argent, notamment avec la fameuse « liste ».
Avertissement
L es informations qui se trouvent dans le livre sont
communiquées à titre pédagogique. Certaines, plus précises,
sont essentiellement destinées aux résidents fiscaux français.
Nous ne démarrons pas tous égaux dans la vie, nous ne sommes pas tous
issus de la même classe sociale, et nous n’avons pas tous la même
éducation financière. C’est factuel.
La diversification géographique
Je vis ici… mais j’investis là-bas. Il est intelligent de placer notre capital
aussi au-delà de nos frontières. Les supports d’investissement étrangers
existent en grand nombre.
Notre premier scénario se trouve à l’échelle d’une ville. Un
investissement immobilier d’un appartement dans une grande
agglomération. Imaginons que dans cette ville a lieu un évènement majeur
comme un attentat ou des inondations, le prix de l’immobilier s’en fera
ressentir. Et, si vous ne détenez qu’un seul appartement dans cette ville,
vous êtes exposé à la non-diversification.
À une échelle légèrement plus importante, inventons le deuxième
scénario suivant : je suis français et je vis en France, une crise économique
française surgit. L’Europe ne sera pas aussi impactée que la France. En
effet, la France est la principale concernée par cette récession potentielle.
Pensez-vous que des pays comme le Brésil, la Chine ou l’Australie seront
touchés par cette crise française ? Ce n’est pas sûr et quand bien même ces
pays seraient impactés cela serait vraiment insignifiant.
Prenons maintenant une troisième situation, une récente à grande
échelle. La crise de la Covid-19 a actuellement un impact global. N’y voyez
pas là un défaut de la diversification, car quoi qu’il arrive, vous serez
concerné par une instabilité mondiale. Concrètement, qui n’a pas été touché
de près ou de loin par cette crise ? Un évènement planétaire finit toujours
par frapper la très grande partie des secteurs, pays et actifs (bourse,
immobilier…).
Investir dans différents pays, c’est aussi s’exposer à des monnaies
différentes. Ainsi la dévaluation de l’une d’elles impacte moins un
portefeuille diversifié géographiquement.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est impératif de varier ses
investissements.
Diversifier, c’est ne pas s’engager dans une unique direction.
Attention, ne pas diversifier son patrimoine est risqué.
1.5 — Votre horizon de placement
Un horizon de placement est une période pendant laquelle est investie
une somme d’argent déterminée sans en éprouver le manque pour ses
besoins quotidiens ou ses projets.
Pour vos placements, vous pouvez avoir une vision à court terme, à
moins de 5 ans, une vision à moyen terme, entre 5 à 10 ans ou une vision à
long terme, au-delà de 10 ans.
L’horizon de placement doit être envisagé sérieusement sur le temps le
plus long. Cependant si vous avez des projets à moyen terme qui vont
nécessiter une partie considérable de vos économies, vous pouvez quand
même réaliser des investissements. Plus nous pouvons nous permettre
d’investir dans le long terme, plus nous pouvons prendre de risques et
accepter une volatilité importante. Une forte volatilité signifie que le cours
de l’actif concerné a de grandes variations sur le court terme.
Il n’est pas judicieux d’investir dans un actif volatile sur du court terme.
En effet, si au bout d’un an nous revendons notre actif en étant grandement
en négatif, nous faisons face au pire scénario ! Si nous avons encore 10 ans
devant nous, quel est le problème de faire -30 % la première année ?
Aucun ! En fin de compte, plus tard nous obtiendrons une performance de
+200 % ou plus ! Votre horizon de placement va varier en fonction de
différents critères : votre âge, vos objectifs à réaliser, vos projets à
concrétiser. Le but est d’ailleurs de déterminer votre horizon de placement :
anticiper, et ne pas avoir à utiliser votre part d’investissement pour un
imprévu pendant ce laps de temps.
Le rapport risque/récompense est un calcul qui met en relation l’argent
que vous risquez et l’espérance de gain attendue. Plus vous prenez de
risques, plus il y a de volatilité, mais plus sur le long terme vous avez une
possibilité de gain importante. En effet, plus le risque est élevé, plus la
rentabilité espérée grandit. Ceci est un principe général.
Est-ce que je prends souvent des risques ? Quels sont les plus gros
risques que j’ai déjà pris ? Combien suis-je prêt à perdre de mon capital
investi en euros, en pourcentage ?
Dans le domaine des investissements, il n’y a pas de héros et chacun a
son degré d’acceptation du risque. Ne prenez pas de risques que vous ne
pourriez pas assumer par la suite. Vous apprendrez à vous connaître avec le
temps. Commencez petit à petit. Si vous êtes prêt à perdre entièrement 10 %
de votre capital, ne placez pas plus que 10 % de votre portefeuille financier
de manière agressive. N’investissez que l’argent que vous êtes prêt à
abandonner. N’investissez que les sommes dont vous n’avez pas besoin.
Au plus, vous vous accordez un horizon de placement long, au plus,
votre discipline doit être ferme, pour respecter votre plan d’investissement.
Un temps d’investissement long est en parfaite adéquation avec une prise de
risque accrue, alors qu’un temps d’investissement court irait plutôt avec des
risques modérés ou inexistants.
Tout le monde ne peut pas se permettre d’accepter cette insécurité !
Cela dépend de votre profil d’investisseur.
1.6 — Votre profil
Profil d’investisseur
En fonction de son aversion au risque, l’investisseur peut opter pour une
gestion prudente, équilibrée ou encore dynamique de son patrimoine. Un
investisseur qui ne souhaite pas s’exposer au risque préfère posséder des
titres qui présentent une sécurité maximale (obligations d’État, produits
monétaires), alors qu’un investisseur au profil dynamique choisit
essentiellement un placement dans des actions d’entreprises et des
investissements atypiques.
Un individu au profil de risque défensif se positionne sur des supports
qui ne sont que très peu risqués. Par exemple, un investisseur qui
s’approche de la retraite et qui envisage son horizon de placement sur du
court terme (moins de 5 ans).
Le profil de risque équilibré quant à lui est adapté à un horizon de
placement à moyen et à long terme. L’individu trouve un compromis entre
les supports défensifs et agressifs. Concrètement, ce portrait est celui d’une
personne qui veut utiliser ses investissements à moyen terme dans un projet
(entre 5 à 10 ans).
Le profil de risque agressif est destiné uniquement aux personnes qui se
permettent d’avoir un horizon de placement long. Ce profil est le plus
dynamique, il contient des actifs assez risqués. La volatilité est existante et
l’investisseur est conscient des futurs mouvements à la hausse comme à la
baisse. En effet, ces mouvements peuvent être de plusieurs dizaines de
pourcents en peu de temps sur des périodes particulières (crise financière,
période d’incertitude…).
Grâce à son horizon de placement, l’investisseur a beaucoup de temps
devant lui pour voir ses investissements fleurir à nouveau. Le long terme
réduit grandement le risque pris.
Le profil de risque est propre à chacun et aucun jugement ne doit être
effectué sur l’état d’esprit dans lequel l’investisseur souhaite avancer. Votre
profil de risque peut évoluer avec votre expérience acquise. Il est
indispensable de le déterminer pour concevoir et appliquer votre plan
d’investissement.
Profil de vie
En complément du profil d’investisseur, le profil de vie correspond tout
simplement à la personne que vous êtes, en fonction de vos habitudes et de
votre manière de vivre.
Le dépensier, fidèle client de la société de consommation, aime se faire
plaisir et croque, selon lui, la vie à pleine dent.
L’économe a un équilibre entre ses dépenses et ses réserves, il met de
côté une partie de son argent et ne l’investit pas.
L’investisseur parvient à transformer ses économies en placements.
L’investisseur paresseux, lui, arrive à investir sur le long terme, avec le
moins de frais possible, tout en limitant les risques pris. Il est dit paresseux,
car ses investissements ne lui demandent aucune énergie particulière et, par
ailleurs, il ne souhaite pas y consacrer tout son temps libre.
Votre mission, si vous l’acceptez, va être, si vous êtes dépensier, de
devenir étape par étape, économe, puis investisseur, puis investisseur
paresseux !
Nous avancerons ensemble, dans cette voie, dans les prochains chapitres.
1.7 — Auto-évaluation
L’investisseur paresseux se connaît suffisamment, il a une situation
professionnelle optimisée pour lui. Il sait s’entourer des bonnes personnes,
positives comme lui. Il diversifie ses investissements par des actifs et des
lieux différents et prend plus de risques lorsque son horizon de placement le
permet. L’horizon de placement doit être proportionnel aux risques pris.
On ne sait jamais prédire quelle classe d’actifs, quel secteur ou quel pays
va avoir une performance intéressante durant une période donnée. Une
seule personne croit le savoir ; celui qui regarde sa boule de cristal et vous
fait des prévisions à tout bout de champ. Inutile donc de se surexposer.
Un conseil : diversifiez ! Autrement dit, il ne faut pas investir tout au
même endroit.
Ce n’est pas parce que vous ne souhaitez pas spéculer en ce moment que
vous ne le ferez jamais. Je ne vous souhaite pas de commencer à faire
fortune avec un tel état d’esprit. Vous risquez d’aimer cela, d’avoir la grosse
tête, de continuer, mais la réalité vous rattrape toujours.
Ego
L’ego est la fausse représentation qu’un individu se fait de lui-même.
Il n’y a pas que lors de baisses des cours boursiers que vos émotions
peuvent être aussi néfastes pour vous. Lors de la hausse des cours, l’excès
de confiance a tendance à se manifester quand vous réalisez de bons
résultats. Se sentir supérieur n’est pas une réalité. C’est une erreur d’ego de
croire que l’on est meilleur que le marché. Il faut rester humble. Ne prenez
pas plus de risque, sous prétexte d’avoir accompli des prouesses
récemment.
Avec le temps, vous revenez toujours à la raison. Gardez votre lucidité.
Restez discipliné et concentré sur votre plan d’investissement. La maîtrise
de vos émotions est d’ailleurs une preuve que vous ne faites plus partie des
investisseurs débutants.
C’est accessible à tous d’égaler les performances du marché. Cependant,
le battre est beaucoup plus compliqué. Cela reviendrait à se prétendre plus
intelligent que la globalité du marché, la moyenne de tous les investisseurs
particuliers et professionnels, mais aussi connaître les cours futurs des
actions. Espérer acheter au plus bas et vendre au plus haut une action est
quasiment impossible. N’essayez pas d’anticiper le marché. Seuls un devin,
une voyante ou madame Irma avec sa boule de cristal peuvent savoir quelle
action va s’envoler ou s’écraser et quand elle va le faire. Malheureusement,
personne ne peut prédire l’avenir.
Des investisseurs professionnels avec de nombreuses années
d’expérience, alors qu’ils ont une formation technique, ont été dépassés par
leurs émotions ou surpris par des évènements.
Tous les jours, des gourous évoquent la fin du capitalisme, une future
crise, un changement de paradigme… pour procurer de la peur à ses
auditeurs et ainsi les captiver. Ce qui est triste c’est qu’il y a tellement de
complotistes que forcément, parmi eux, l’un d’eux aura raison un jour et un
évènement imprévu se métamorphosera en : « Je vous l’avais dit ! »
Ayez peur quand les autres sont avides, soyez avides quand les autres ont
peur. –Warren Buffet.
5
Les outils d’investissement
AVEC OU SANS FRAIS ?
AVEC OU SANS IMPÔTS ?
AVEC OU SANS RENTABILITÉ ?
L’assurance vie est une solution clé en main, mais après avoir offert
votre rentabilité à un intermédiaire, votre courtier ou votre banque et au
gestionnaire de chaque fonds, il ne vous reste plus beaucoup d’intérêt pour
vous !
5.3 — Le PEA
Le PEA est le plan d’épargne en actions. Il permet l’achat et la gestion
d’actions d’entreprises européennes tout en bénéficiant, sous certaines
conditions, d’une exonération d’impôt.
Tout contribuable qui a son domicile fiscal en France peut ouvrir un
PEA, dans la limite d’un par Français et de deux par foyer fiscal.
L’épargnant peut y verser jusqu’à 150 000 €, son plafond théorique, mais
un PEA peut monter bien plus haut avec les intérêts !
La mention « éligible au PEA » doit être présente sur le document
d’information clé pour l’investisseur (DICI) ou dans les informations
relatives à l’action. Ce ne sont pas toutes les actions, tous les fonds et ETF
qui le sont. Autrement vous ne pouvez investir que par le CTO (compte-
titres ordinaires).
Fiscalité du PEA
Le PEA a d’énormes avantages concernant l’imposition. Quel que soit
l’âge du plan, ce n’est qu’en cas de retrait d’argent du PEA que la fiscalité
s’applique. Elle ne s’applique pas tous les ans ni lors d’une vente, ce qui est
le cas du CTO. Ce qui est un avantage énorme ! Cela vous permet
réellement de profiter des intérêts composés.
Nous différencions deux cas de retrait du PEA : avant ou après 5 ans de
détention.
Réaliser un retrait avant son cinquième anniversaire : le PFU,
prélèvement forfaitaire unique, de 30 % sur les gains s’applique. Le retrait
du PEA est possible à tout moment, votre argent reste disponible. Toutefois,
celui-ci provoque la clôture du PEA ! Ce n’est donc pas dans votre intérêt
d’effectuer un retrait avant 5 ans.
Effectuer un retrait après son cinquième anniversaire : les gains sont
exonérés d’impôt sur le revenu dès le cinquième anniversaire du plan. Pour
tout bénéfice net réalisé depuis le 1er janvier 2018, celui-ci est soumis en
intégralité aux prélèvements sociaux, soit 17,2 % actuellement «
uniquement ». Tout retrait après 5 ans n’entraîne pas la clôture du PEA et
vous pouvez continuer de l’alimenter. Il faut donc l’ouvrir pour prendre
date dès que possible, quitte à n’y verser que 10 € au départ. La date fiscale
d’ouverture correspond à la date du premier dépôt.
Le PEA est transférable d’un établissement à l’autre sauf que cela prend
du temps. Comptez quatre semaines environ.
Sont inaccessibles au PEA : les produits dérivés et le SRD (Service de
Règlement Différé) et c’est tant mieux ! Les investissements boursiers
restent quelque chose de sérieux, et ne doivent pas être assimilés à un jeu
d’argent. Un vrai investisseur ne se croit pas au casino !
Le PEA est un excellent outil d’investissement pour investir à minima à
moyen terme.
Les frais annuels sur le PEA sont faibles si vous choisissez un bon
courtier ou une banque satisfaisante. Les courtiers et les banques en ligne
sont très bien placés en matière de frais. Depuis plusieurs années, Bourse
Direct et Boursorama sont deux acteurs importants.
PEA jeune
Il concerne les 18-21 ans, et les étudiants jusqu’à 25 ans, rattachés au
foyer fiscal de leurs parents. Il est identique au PEA classique. Son plafond
est de 20 000 €. Il concerne également les majeurs atteints d’une infirmité
et raccrochés au foyer fiscal de leurs parents.
5.4 — Le CTO
Il faut obligatoirement passer par un compte-titres ordinaire, ou CTO,
pour toutes les actions non éligibles au PEA. Il est indispensable si vous
souhaitez investir dans les actions de grosses capitalisations boursières dans
le monde entier comme Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft,
Alibaba, Samsung, etc.
Il vous offre la possibilité d’accéder à une gamme complète de produits
financiers sur tous les marchés du monde. Le CTO est un bon outil ! Il est
utilisable pour tous les horizons de placement.
Il vous permet d’acheter et vendre des actions, des fonds, des
obligations, mais aussi des produits dérivés, d’avoir accès au service de
règlement différé. La spéculation est présente en chacun de nous, limitez-la
au maximum.
Le CTO n’a pas de plafond et il est transférable, d’un établissement à un
autre, comme le PEA. Il n’y a pas d’âge minimum pour ouvrir un CTO.
Vous pouvez ouvrir et gérer un CTO au nom de votre enfant.
Le CTO n’est pas l’outil du spéculateur, il peut être utilisé pour investir
durablement, mais ne possède pas les avantages fiscaux du PEA.
Une commission de tenue de compte, appelée droits de garde, peut être
prélevée annuellement, en plus des frais de passage d’ordres de bourse.
Heureusement, toutes les banques ne le pratiquent pas.
Fiscalité du CTO
Un de ses points faibles reste la fiscalité… il n’y a pas d’avantage fiscal
sur le CTO !
Vous n’avez pas d’exonération d’impôts sur les gains. Les gains sont les
plus-values à la suite d’une vente, les dividendes des actions, et les intérêts
des obligations. Vous payez des impôts même si vous laissez votre argent
sur le CTO ! C’est le gain tel que décrit précédemment qui déclenche une
déclaration aux impôts, obligatoirement.
Par défaut, c’est le PFU qui s’applique, aussi appelé flat taxe, qui
correspond à 30 % de vos gains. Cette taxe comprend un taux forfaitaire
d’impôt sur le revenu de 12,8 % et les prélèvements sociaux au taux de
17,2 %. Cette simplification existe grâce à la loi PACTE.
Il est possible de décider d’un autre régime d’imposition, la taxation au
barème progressif de l’impôt sur le revenu. Cette option est intéressante, car
elle permet de bénéficier d’un taux de CSG réduit, d’un abattement sur les
dividendes de 40 % et d’un abattement compris entre 50 % à 65 %, en
fonction de la durée de détention des actions.
Pour rester simple et ne pas partir dans des explications trop détaillées,
sachez que de manière générale, le PFU demeure l’option la plus favorable
sauf pour les contribuables non imposables.
Dans les autres cas, cela dépend. L’administration fiscale propose de
comparer, grâce à un outil de calcul, l’imposition au PFU et au barème
progressif. Il vous faut alors effectuer cette simulation.
Si vous optez pour un CTO chez un broker qui n’est pas français, il faut
vous occuper vous-même de la déclaration fiscale, car contrairement aux
banques françaises, celui-ci n’envoie pas aux impôts votre IFU (Imprimé
Fiscal Unique). Ce document annuel vous est alors accessible et charge à
vous de reporter vos valeurs mobilières et tous les revenus de capitaux
mobiliers perçus.
Quel que soit l’âge du CTO, la fiscalité des plus-values, dividendes et
intérêts s’applique tous les ans ! Payer des impôts c’est comme payer des
frais trop importants. Sur le long terme, cela limite grandement l’effet des
intérêts composés.
5.5 — Le meilleur outil de l’investisseur paresseux
Assurance vie ou PEA ? Choisissez les deux ! Ouvrez une assurance
vie et un PEA auprès d’un courtier ou une banque en ligne, et versez-y le
minimum uniquement. La date fiscale est celle du premier versement.
Ouvrez une assurance vie pour en bénéficier, au cas où les règles du jeu
financier changeraient un jour en faveur de l’assurance vie. Pour l’instant,
elle n’est intéressante que pour une transmission de patrimoine. Oubliez
votre investissement en assurance vie.
Privilégiez l’investissement par votre PEA, sauf si son plafond est atteint
pour les valeurs éligibles. En effet, vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu
pour tout retrait après 5 ans (donc uniquement 17,2 % de prélèvements
sociaux à payer), alors que pour le CTO, vous payez, en général, la flat
taxe, soit 30 % des gains en impôts.
Pour les valeurs non éligibles et dans le cas où le plafond du PEA est
atteint, là, pas le choix ! Utilisez votre compte-titres ordinaire
obligatoirement.
6
Votre patrimoine de paresseux
FAÇONNEZ-LE !
Je n’aborde ni les ETF à effet de levier, ni les ETF inverse, qui sur le
long terme, ne sont pas du tout adaptés à notre stratégie d’investisseurs
paresseux. La cause est l’effet du bêta slippage qui impacte fortement la
valeur de l’investissement dans le temps. Les variations du cours de celui-
ci, à la hausse et à la baisse, entraînent son érosion.
Risque émetteur
Le seul risque réel d’investir dans un ETF, qui existe par son
fonctionnement, serait que la société de gestion rencontre des difficultés.
Les émetteurs d’ETF sont des filiales de grands groupes financiers. Le
risque de faillite existe, mais est extrêmement faible. Il est judicieux de
choisir un ETF géré par une société reconnue et solide comme Lyxor,
Amundi, iShares…
ETF éligibles au PEA
Les ETF éligibles au PEA se trouvent tous sur la place boursière
parisienne. Pour identifier un tracker nous pouvons utiliser son code ISIN,
c’est la solution la plus sûre, mais le code est long à retenir. Son code
mnémonique est très court et il est plus facile à retenir.
Nous allons étudier certains des principaux ETF, mais il y en a beaucoup
d’autres !
ETF suivant l’indice du CAC40, en France
L’ETF C40 (LU1681046931 d’Amundi, capitalisant) et l’ETF CAC
(FR0007052782 de Lyxor, distribuant).
Je privilégie toujours un ETF qui capitalise ses dividendes, car je
réinvestis, quoi qu’il arrive, ceux-ci.
ETF suivant l’indice S&P 500, aux États-Unis
L’ETF PSP5 (FR0011871128 de lyxor, capitalisant) et l’ETF PE500
(FR0013412285 d’amundi).
Je penche pour le PE500 qui a un meilleur encours sous gestion et a donc
une meilleure liquidité que son concurrent.
ETF suivant l’indice MSCI Europe
L’ETF PMEU (FR0013400256 de lyxor) est moins intéressant que le
PCEU (FR0013412038 d’Amundi) qui a un meilleur encours sous gestion
et des frais plus faibles.
ETF des pays émergents
(indice MSCI emerging market)
L’ETF PLEM (FR0011440478 de lyxor, capitalisant) et l’ETF PAEEM
(FR0013412020 d’Amundi).
Je sélectionne le PAEEM qui a une meilleure capitalisation et moins de
frais annuels que son comparse.
ETF suivant l’indice TOPIX, au Japon
Le PTPXE (FR0013411980 d’amundi) a une meilleure capitalisation et
beaucoup moins de frais que le TOPIX (FR0011871102 de Lyxor).
ETF obligataire
Vous ne pouvez pas investir directement dans des obligations par un
PEA, mais dans un ETF obligataire cela est possible. Il existe un indice qui
mesure la performance des emprunts d’État les plus représentatifs et les
plus liquides de la zone euro. L’ETF OBLI (FR0013346681 de Lyxor,
capitalisant) a le mérite d’exister et de répliquer cet indice, mais possède un
faible encours sous gestion.
ETF World – MSCI World
L’ETF CW8 est un excellent ETF Monde (LU1681043599 d’Amundi,
capitalisant). Avec plus de 1,5 milliard d’euros sous gestion et des frais de
0,38 %/an contre 0,45 %/an pour le EWLD (FR0011869353 de Lyxor,
capitalisant), le tracker CW8 est mon favori.
Il réplique l’indice MSCI World et représente à lui seul environ 85 % de
la bourse mondiale. Acheter une part de l’ETF CW8 revient à acheter en
une seule opération toute sa composition, c’est-à-dire les 1600 plus grosses
capitalisations boursières mondiales, diversifiées sectoriellement et
géographiquement.
Le tracker EWLD est moins intéressant malgré son coût unitaire faible.
Nous pourrions dire qu’il est plus intéressant pour les petits portefeuilles
puisque son cours est d’une vingtaine d’euros seulement. Cependant, il est
toujours judicieux d’économiser sur les frais sur le long terme. Il vaut
mieux mettre du cash de côté pendant plusieurs mois, pour pouvoir acheter
une part de l’ETF CW8, que d’acheter tous les mois l’ETF EWLD. Le
surplus de frais annuel du côté de l’EWLD est certes minime, mais visible
sur de très nombreuses années.
ETF OBLI 70 % à 90 % 30 % à 70 % 0 % à 30 %
Gestion passive
La gestion passive s’oppose à la gestion active. Elle met en avant la
simplicité et un degré d’implication faible. Elle consiste à avoir un univers
d’investissement le plus large possible et ainsi maximiser le nombre d’actifs
en portefeuille dans un but de diversification. Un ETF est le produit
boursier phare de la gestion passive.
De très nombreuses études de Moningstar, SPIVA, LYXOR, UBS et
d’autres comparent ces deux modes de gestion et leurs conclusions
favorisent clairement la gestion passive à la gestion active. Warren Buffet
qui est un investisseur reconnu fait régulièrement l’éloge des ETF.
6.11 — Les actifs d’un investisseur paresseux
Un investisseur paresseux maximise ses actifs et réduit ses passifs.
Oubliez les OPC. Ils sont beaucoup trop chargés en frais et les intérêts
que vous n’avez pas générés à cause de ceux-ci ne produiront pas à leur
tour d’autres petits, vu qu’ils n’existent pas. Nous parlons alors de cercle
vicieux.
Investissez dans l’immobilier à crédit (si vous en avez la possibilité) afin
de faire travailler de l’argent que vous ne possédez pas. Ceci est valable à
l’unique condition de réaliser une bonne affaire, et d’avoir une analyse
parfaite de votre projet.
Si pour vous la passivité de l’investissement est cruciale, que vous êtes
un vrai investisseur paresseux, favorisez l’achat de parts de SCPI à crédit.
Une grande partie des achats immobiliers en France est la résidence
principale. Sa destination principale n’est pas un investissement en tant que
tel, mais permet de ne pas payer un loyer à un propriétaire. La résidence
principale se situe entre actif et passif, car elle entraîne des économies en ne
payant pas un loyer, pour un bien qui est consacré au confort de ses
occupants. L’immobilier traditionnel est suggéré si vous disposez de
compétences ou connaissances dans le domaine, mais la gestion du bien et
du locataire est chronophage.
Investissez dans un ETF Monde par un PEA et surtout pas dans des
fonds traditionnels. Vous payez moins de frais, et vous suivez facilement
l’évolution mondiale de la bourse, qui a toujours grandement progressé
depuis sa création.
En effet, investir dans des ETF, c’est bénéficier de l’investissement
passif qu’il est ! C’est aussi éviter de passer du temps à sélectionner des
actions, se contenter du minimum de passage d’ordres de bourse, et
esquiver le rééquilibrage régulier de son portefeuille. Tout cela pour rien,
car nous avons admis lors des études des différents indices que le MSCI
World et le MSCI ACWI ont une rentabilité identique sur le long terme. Par
conséquent, dévier de la simple stratégie de suivre le MSCI World semble
inefficace. Ce n’est donc pas forcément intéressant d’avoir un portefeuille
d’ETF.
Investir dans un unique ETF Monde suffit. Il est amplement diversifié
sectoriellement et géographiquement pour représenter l’évolution de la
bourse mondiale. L’ajout d’ETF obligataire dans votre portefeuille est
acceptable, dans le but de renforcer le niveau de sécurité de votre
investissement, si votre profil de risque n’est pas agressif.
Le fait de suivre l’évolution de la bourse mondiale en investissant dans
un ETF Monde met votre ego à l’abri, et vous vous protégez de toute
réflexion, de toute prise de position. En effet, en adoptant une stratégie qui
vous est spécifique, vous n’êtes pas tenté de vouloir battre le marché. Ce
qui reviendrait à vouloir faire mieux que la globalité des investisseurs
particuliers et professionnels réunis, à vous seul. Investissez facilement,
investissez efficacement et sur le long terme. Différentes allocations d’actifs
restent possibles, mais pour devenir un vrai « investisseur paresseux », ne
faites pas d’opérations en dehors de votre champ de compétence. La
simplicité va de pair avec la sérénité.
Après avoir favorisé l’immobilier et l’ETF Monde dans votre
patrimoine, vous pouvez penser à un placement exotique comme les
cryptomonnaies. En fonction de votre intérêt et de vos connaissances dans
certains domaines, engagez-vous dans des investissements atypiques.
N’investissez pas plus de 10 % de votre patrimoine dans les placements non
conventionnels.
7
Investir vos économies
PRÉVOIR ENSEMBLE VOTRE AVENIR
Ce protocole est simple, tout est acheté en une fois, le même jour.
Stratégie numéro 2 : j’investis progressivement
Périodiquement, pendant plusieurs mois ou années, vous investissez une
part de votre capital, en respectant là aussi votre répartition et votre plan
d’investissement.
Planifiez pendant combien de temps vous souhaitez lisser votre entrée en
bourse.
Passez les ordres d’achat des ETF Monde et obligataire de manière
proportionnée, en conservant la répartition de 50 % ETF Monde et 50 %
ETF obligataire.
22 950 € répartis équitablement en douze mois donnent un
investissement mensuel de 1912,50 €. Les deux opérations à réaliser sont :
● Mensuellement, d’effectuer un ordre d’achat de parts d’ETF Monde
de 956,25 €.
● Mensuellement, d’effectuer un ordre d’achat de parts d’ETF
obligataire de 956,25 €.
Je vous prends par la main et vous explique pas à pas les étapes à suivre
pour entrer sur les marchés financiers, pour la première fois, en payant le
moins de frais possible et de manière efficace.
8.1 — Passer un ordre de bourse
Acheter et vendre des actions
Réalisez un ordre d’achat dans le but d’investir pour la première fois en
bourse ou pour vos placements réguliers.
Effectuez un ordre de vente pour arbitrer (rééquilibrer) votre portefeuille
boursier.
Vous passerez de nombreux ordres de bourse dans votre vie
d’investisseur paresseux ! Le premier est toujours quelque chose ! Où
cliquer ? Comment faire ? La peur de l’inconnu est présente ! Je vais vous
guider.
Étape 1 : Ouverture de produit boursier
Pour effectuer un ordre de bourse, vous devez posséder dans votre
banque ou votre courtier un PEA ou un CTO. La première phase est donc
de procéder à l’ouverture des produits vous concernant. Le PEA est
indispensable ! Il offre un bel avantage fiscal, mais vous bloque sur 5 ans
minimum. Le CTO est plus libre, mais aucun avantage fiscal n’est accordé.
Ouvrez les deux, et préférez le PEA !
Un PEA et un CTO fonctionnent de la même manière. Ils possèdent tous
les deux une enveloppe de liquidités dans laquelle sont stockés vos sous
non investis : le solde espèces. C’est l’argent qui se trouve dans cette
enveloppe qui est utilisée lors d’un passage d’ordre, et non l’argent de votre
compte courant.
Étape 2 : Identification
Vous devez dans un premier temps identifier l’action ou l’ETF que vous
souhaitez acheter par son code mnémonique. CW8 est le code mnémonique
de l’ETF World d’Amundi, et AMZN est celui de l’action d’Amazon.
Vérifiez aussi son éligibilité au PEA dans le cas d’un passage d’ordre sur
votre PEA. CW8 est éligible au PEA contrairement à l’action AMZN qui ne
peut qu’être achetée sur le CTO.
Rendez-vous sur le site internet de votre courtier ou de votre banque.
Entrez dans votre espace boursier ou cliquez sur votre PEA/CTO afin
d’accéder à sa gestion et au passage d’ordre de bourse.
Un gros point clé lors d’un passage d’ordre est qu’une action n’est pas
sécable. C’est-à-dire que vous ne pouvez pas diviser une action pour en
détenir une fraction. Si vous possédez des actions d’une entreprise, vous
avez 1 action au minimum. Il n’est pas possible de posséder 0,5 action,
mais 0, 1, 2, 3, 4… Oui. Des nombres entiers uniquement !
Étape 3 : Virement bancaire
Après avoir déterminé la destination de votre investissement, vous
procédez à un virement bancaire de votre compte courant vers votre PEA
ou CTO. Celui-ci (virement entrant) alimente le « solde espèces » de votre
PEA/CTO.
N’omettez pas que tout retrait (virement sortant) du PEA avant 5 ans
entraîne sa clôture. L’argent liquide, non investi, qui est dans cette
enveloppe fait partie du PEA ! Soyez certains de vos montants lors de vos
premiers versements, car aucun retour en arrière n’est possible, ou il faudra
clôturer le PEA et vous perdrez les avantages fiscaux.
Petit rappel du paragraphe du PEA, en cas de retrait effectué après le
cinquième anniversaire de votre PEA, vous gardez la possibilité de réaliser
des versements.
Si vous utilisez un courtier en bourse différent de votre banque sur lequel
se trouve votre compte courant, il faut compter en général 2 jours ouvrés
pour que le virement soit réalisé (cela dépend du courtier).
Étape 4 : Passage de l’ordre de bourse
Lors de vos premières opérations boursières, vous avez un questionnaire
à choix multiple à remplir, mais pas de panique ! Rien ne vous oblige à
réussir du premier coup et encore moins à avoir tout juste. Le but de ce
questionnaire est de s’assurer que vous êtes un minimum informé sur la
teneur des marchés financiers.
Il existe différents ordres de bourse et les plus simples que je peux vous
recommander d’utiliser sont ceux que nous allons aborder. Quoi qu’il en
soit, lors du passage d’ordre, le montant souhaité à investir doit se trouver
sur un solde espèces.
Ordre au marché
En utilisant l’ordre au marché, votre ordre de bourse est prioritaire et est
exécuté immédiatement avec la meilleure offre de vente ou la meilleure
demande d’achat en cours. Vous indiquez la quantité d’actions que vous
désirez acheter ou vendre au prix courant, à l’instant t ! Vous ne maîtrisez
pas au centime près le passage de l’ordre.
Ordre à cours limité
Lorsque vous passez un ordre à cours limité, vous indiquez deux valeurs
importantes. Vous renseignez la quantité d’actions que vous désirez acheter
ou vendre ainsi que son prix unitaire fixe auquel l’ordre doit s’exécuter. Si
le prix de l’action n’atteint pas la limite fixée, l’ordre ne s’exécute pas. Pour
savoir combien d’argent vous devez détenir sur votre solde espèces, afin de
passer un ordre à cours limité, il vous faut multiplier le nombre d’actions
par votre limite fixée. Puis vous payez les frais de passage d’ordre. Un
ordre à cours limité par défaut dure la journée d’ouverture de la place
boursière. Des paramétrages supplémentaires existent pour augmenter le
temps d’existence de l’ordre de bourse, pour créer des ordres stop loss ou à
seuil de déclenchement pour couper les pertes en cas de chute du cours, et
d’autres encore. Ces paramètres ne rentrent pas dans une stratégie
d’investissement à long terme.
HORIZONTAL
5. Avoir un meilleur rendement.
8. Il peut être donné à un militaire ou à un courtier.
9. Répartition de votre portefeuille financier.
11. Outils complémentaires d’un investisseur.
12. Le meilleur horizon de placement.
13. Le côté obscur de la force.
14. Vous n’êtes pas le meilleur investisseur du monde.
15. Immeubles, locataires, passivité et mutualisation des risques.
17. Pas plus de 10 % de votre patrimoine.
18. Emprunt d’État.
19. J’investis l’argent que je n’ai pas…
20. Essentielle pour investir en toute sérénité.
24. Le meilleur moment pour investir.
26. Tout homme rêve de l’obtenir.
28. Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
30. -50 % sur la collection été.
31. État d’esprit positif.
32. Méthode de l’investisseur paresseux.
33. Plus d’intérêt à investir
36. Pourboire pour l’État.
37.Défensif ou agressif ?
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Règles d’or
LE CODE DE LA DÉFENSE DES DROITS DE L’INVESTISSEUR
PARESSEUX
Il n’y a pas que des points positifs, cependant il n’existe que deux
arguments défavorables ! Certaines banques en ligne proposent le dépôt
d’argent liquide par leur filiale bancaire, d’autres ne le proposent pas et le
dépôt de chèque peut s’effectuer par un envoi postal.
Prenez date tout de suite ! Ouvrez un PEA et une assurance vie dans une
banque en ligne (de préférence). Le PEA est utilisé pour investir
durablement, et l’assurance vie, pour profiter de la prime d’ouverture et du
support de transmission à utiliser au moment opportun.
Trouvez un parrain parmi vos proches. Toutes les banques en ligne sont
incontestablement meilleures que n’importe quelle banque physique.
Néanmoins étant client satisfait de Boursorama, je ne peux que vous en
parler. « Boursorama, la banque qu’on a envie de recommander. »
10.6 — La bourse n’est pas un casino géant
« Je sens plus le rouge que le noir ! », « Je vais me refaire ! », «
J’ai une paire de 2, je fais tapis ! » ou encore « Chérie, où est la carte
bancaire ? » sont des clichés sans équivoque. Ils mettent en évidence
l’imbécillité de certains à jouer en bourse comme au casino ! Aucun
problème si la manière d’aborder la bourse n’est pas d’y investir, mais de
s’y divertir. Ici, nous ne parlons pas d’activité amusante, nous parlons de
votre avenir financier.
Je fais la part des choses entre des parties de poker ou les sorties au
casino entre amis, et les vrais investissements. D’ailleurs, petite parenthèse,
j’apprécie particulièrement les parties de poker dans la bonne ambiance,
avec des joueurs qui aiment montrer leurs cartes, avec un tout petit enjeu et
occasionnellement.
D’autres ne font pas la distinction. Notamment, les défenseurs de la
Française des jeux, une grande société de jeux d’argent, affirment : « Cent
pour cent des gagnants ont tenté leur chance. » Ceux-ci jouent en bourse et
n’investissent pas.
La bourse ce n’est pas une question de feeling. Vous êtes un investisseur,
et non un spéculateur.
10.7 — Ne pas vouloir battre le marché
À ce stade, nous sommes normalement d’accord sur le fait qu’il est
possible de gagner de l’argent en bourse.
Il est simple de regarder la courbe montante de l’indice MSCI World, qui
représente 85 % de la capitalisation boursière mondiale. Pour simplifier, il
manquerait les pays émergents et toutes les petites capitalisations, mais
nous constatons que la bourse, prise dans sa globalité, est très rentable sur le
long terme.
Nous pensons aussi que de concentrer votre portefeuille boursier dans
quelques actions n’est pas la bonne décision. Avez-vous les connaissances
techniques pour déterminer quelles sont les actions qui vont se hisser au
plus haut niveau ? Avez-vous la boule de cristal qui le permet ? Je ne le
crois pas. Pour aller plus un petit peu plus loin dans la réflexion, est-ce
qu’au moins une personne sur Terre a vraiment cette compétence
technique… ?
Ne cherchez pas à être le meilleur investisseur sur toute la durée de votre
plan d’investissement, car c’est impossible. Simplement, suivez la tendance
du marché dans sa globalité, c’est largement suffisant, et réalisable par tous.
10.8 — Se diversifier !
Vous savez qu’il faut diversifier son patrimoine, mais reparlons-en. Le
diviser intelligemment dans différents actifs, secteurs, emplacements
géographiques permet d’être beaucoup moins sensible à une crise de petite
taille. Par contre, il se peut qu’une crise de taille intermédiaire impacte
partiellement négativement votre portefeuille.
Le seul souci serait un évènement touchant le monde entier, tous les
secteurs, aussi appelé « crise mondiale » comme la dernière en date, la crise
sanitaire de la
Covid-19, qui s’est transformée en crise économique majeure. Ce cas est
complexe et tous les secteurs sont frappés.
Diversifier vos investissements, c’est diluer le risque pris.
Suivez le marché, et diversifiez tout simplement. Deux ETF éligibles au
PEA que nous avons déjà abordés, le CW8 et l’EWLD représentent assez
bien la bourse mondiale (sans les pays émergents et les petites
capitalisations boursières). Je vous recommande de consulter le DICI avant
d’investir.
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ! La règle est simple !
10.9 — Réaliser un plan d’investissement
Faites le point de votre situation générale (apprenez à vraiment vous
connaître, identifiez les choses à améliorer…) afin de vous approprier votre
plan d’investissement.
Travaillez sur l’état d’esprit à adopter face aux investissements. En
France, la bourse n’est pas la solution favorite de monsieur Tout-le-Monde
dans un but lucratif, cependant elle est un des leviers les plus importants.
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Mon expérience
MOI JE
J e vais vous parler un peu plus de moi ! Toute une histoire qui se
résume en une phrase. Ne faites pas les mêmes erreurs que moi,
vous gagnerez un temps précieux.
Vous connaissez les notions fondamentales concernant la gestion de vos
finances et de vos investissements. Vous commencez à vous remettre en
question. Vous bousculez votre schéma actuel de réflexion. Vous piochez,
dans les informations fournies, ce qui vous correspond, ce qui vous plaît.
Avant de vous présenter mon plan d’investissement, vous devez savoir
qu’il est normal de passer par plusieurs phases, avant d’être un vrai
investisseur paresseux. Je différencie trois phases : la phase d’épargne, la
phase d’initiation et la phase d’investissement. Pour certaines personnes,
ces phases durent plus ou moins longtemps.
L’objectif de ce chapitre est de partager mon expérience concernant le
monde de la finance. Je souhaite aussi vous éviter la phase d’initiation, celle
qui est source d’erreurs.
11.1 — « La liste »
Mes parents ont créé un document familial appelé « la liste » qui leur
permettait de me laisser gérer mon argent, tout en le supervisant. Cela a été
pensé comme un compte bancaire, mais au format papier A4. Lorsque je
veux acheter quelque chose d’exceptionnel, mes parents le notent sur la
liste et déduisent la dépense du capital (quand mes parents n’oubliaient
pas !).
Cela est bénéfique et me responsabilise très tôt à la gestion de mon
capital, et à l’envie de bien vouloir le gérer. Alors certes, j’avais une dizaine
d’années, mais je gérais déjà mon argent et mes dépenses d’une main de
maître (pour mon âge) !
11.2 — Phase d’épargne
Durant les premières années de ma vie active, j’épargne et place dans un
livret A le fruit de mon travail. Je ne gagne pas beaucoup, mais je parviens
à mettre de côté chaque mois tout en vivant convenablement. Je prends des
habitudes saines, recherche les bons plans, déniche les bonnes affaires,
limite mes dépenses au nécessaire et à mes hobbies. Pas de dépenses
inutiles ! Une voiture qui roule suffit ! Je n’ai pas envie d’une voiture
pour me donner un genre durant cette phase, car j’épargne.
Quelques années plus tard, après m’être beaucoup remis en question, je
me renseigne énormément. J’ouvre alors simultanément mon PEA, et mon
assurance vie. Je place mon épargne sur l’assurance vie, tout en conservant
une épargne de précaution sur le livret A.
Par manque de confiance en moi, j’ai délaissé le PEA et j’ai préféré
déléguer la gestion de mon « épargne » (n’oubliez pas, l’assurance vie
n’est pas un vrai support d’investissement) en me disant : « Si je paie des
frais, ce n’est pas pour rien, car ce sont des professionnels, ils vont bien
gérer mon argent, ils sont compétents ». Ce qui en soi n’est pas
entièrement faux. Les gérants de fonds cherchent toujours à battre le
marché et donc les indices. Leur problème est qu’ils ne sont pas réguliers.
Ils réussissent à faire mieux que le marché une année, mais nous
n’entendrons plus jamais parler de cette société de gestion les années
suivantes. La chance tourne ! On dit alors qu’elle a été particulièrement
excellente cette année-là, sans parler de toutes les autres années où ce
gestionnaire de fonds existait et avait une rentabilité médiocre.
J’avais peur d’investir moi-même en bourse, ne sachant pas quelles
actions sélectionner. Cela m’aurait beaucoup atteint émotionnellement. J’ai
donc décidé de trouver le juste milieu, à cette époque, et d’investir dans une
assurance vie… et investir n’était pas le bon mot bien sûr. Pendant 4 ans,
j’ai épargné sur une assurance vie, composée à 100 % d’unités de compte !
Nous pouvons assimiler cette épargne à un placement sectoriellement et
géographiquement diversifié. Les unités de compte de mon assurance vie
visaient le MSCI World comme indice de référence. Le challenge était de
battre cet indice. Autant vous dire que mon assurance vie n’y est pas
arrivée, mais qu’en plus les frais des fonds et de la banque étaient élevés !
Pendant ces 4 ans, lorsque l’indice monde profite d’une hausse de +35 %, je
n’ai comptabilisé que +20 % de plus-value durant cette période. La
différence de 15 % correspond à l’écart de performance additionné aux
différents frais de gestion de mon assurance vie.
Ceci est mon retour d’expérience personnelle, sur une courte durée, car
oui en prenant du recul, 4 ans, dans le domaine des investissements, ce n’est
pas une grande période !
La fin de cette phase d’épargne est marquée par mes débuts en bourse.
11.3 — Phase d’initiation
Petit à petit, je décide d’apprendre les rouages de la bourse, et à mes
débuts, pour mon tout premier ordre de bourse, j’y consacre 1000 €.
J’investis cette somme, par mon PEA, sur l’action Renault. À ce stade du
livre, l’investisseur paresseux que vous tendez à devenir reconnaît tout de
suite cette grosse erreur !
Ma première erreur a été d’investir tout mon portefeuille sur une action
unique, dans un secteur qui n’est pas assez diversifié géographiquement et
sectoriellement.
Ma seconde a été de contempler la valeur de ma ligne d’action tout le
temps ! Ce n’est pas du tout une activité utile. Observer chaque jour,
l’évolution de votre portefeuille vous implique beaucoup émotionnellement.
L’idéal est de s’en détacher au maximum, alors fixez-vous des limites de
consultation afin de ne pas être au fait de la moindre variation de votre
portefeuille. Une semaine après mon achat d’action Renault, mon très
mauvais portefeuille boursier, a une valeur de 970 €. Soit une baisse de 3 %.
J’ai décidé de revendre mes positions, en croyant que j’allais tout perdre.
Cet enseignement m’a coûté 30 €, et je m’en souviens encore aujourd’hui !
Ce n’est pas tant le montant perdu qui est à noter, c’est la prise de décision
qui découle de plusieurs erreurs.
Je pense qu’il est utile de connaître mon histoire, ce que j’ai fait comme
erreur, ce que je mets en place à titre personnel, afin de légitimer tout ce que
j’ai pu vous enseigner.
Cependant, ne comparez pas votre situation à celle des autres. Le but
n’est pas de savoir qui a la plus grosse… capacité d’épargne, qui a le plus
gros patrimoine, etc., mais de progresser à votre rythme. Prenez les conseils
de ceux qui ont mis en place des processus concrets et efficaces pour
avancer dans la vie.
11.8 — Quand investir ?
Même si vous avez un sentiment de retard lors de vos premiers
investissements, il n’est jamais trop tard. Vos décisions d’aujourd’hui ont
une grande importance sur ce que vous deviendrez, un jour. Ainsi, dans
20 ans, vous aurez deux choix de monologue :
« J’ai bien fait d’investir il y a 20 ans. »
« J’aurais dû investir il y a 20 ans. »
Un peu comme si vous rentriez dans un tunnel, sans lumière, où vous n’en
voyez pas la sortie. Si vous continuez d’avancer, sans vous arrêter, vous en
sortirez forcément un jour.
N’hésitez pas à reprendre les passages du livre sur lesquels vous avez eu
des soucis, afin de bien en assimiler le contenu. Le site internet
www.guillaumepessanha.fr est une source d’informations à votre disposition.